Traitement Des Eaux de Consommation (Resume)
Traitement Des Eaux de Consommation (Resume)
Traitement Des Eaux de Consommation (Resume)
Chapitre 01 : Hydrologie
Pré-Traitement
Traitement Physique
- Dégrillage, déssablage et tamisage de l’eau afin de retenir les déchets de différentes tailles.
Traitement Chimique
- Le traitement physique est souvent suivi d’une pré-oxydation par le chlore et
l’hypochlorite.
o Intérêts :
▪ Améliorer les propriétés organoleptiques ;
▪ Éliminer l’ammoniac ;
▪ Éliminer le fer (déferrisation) et le manganèse (démanganisation) pour
prévenir la précipitation de leurs oxydes au niveau des décanteurs ;
▪ Oxyder les MO dissoutes ;
▪ Inhiber la prolifération des algues et des microorganismes ;
▪ Stimuler la coagulation et donc améliorer l’épuration ;
▪ Faciliter la désinfection.
Traitement Primaire
Clarification
- Élimination des matières en suspension pour avoir une eau limpide.
- Elle passe par une coagulation (ou une floculation), suivie d’une décantation (ou d’une
flottaison) et d’une filtration.
Affinage
- Oxydation et biodégradation des MO par :
o Ozonation ;
o Filtration par charbon actif ou sur membrane.
- Il permet d’améliorer les caractères organoleptiques de l’eau.
Désinfection
- Élimination de tous les microorganismes pathogènes et de la majorité des
microorganismes moins résistants trouvés dans l’eau.
- Elle est plus efficace si l’eau est prétraitée.
Dans le cas des eaux très contaminées (eaux usées), un traitement secondaire est nécessaire.
Désinfection de l’Eau
Procédés
Procédés Physiques
- Ébullition ;
- Irradiation UV ;
- Ozonation.
Limites
- Le chlore et ses dérivés ne sont pas efficaces contre les virus et les protozoaires. De plus,
ils réagissent avec la MO donnant des composés cancérogènes (trihalométhane : THM)
ou des composés malodorants (chlorophénols).
- Le dichlore et l’ozone sont instables et doivent être produits sur place.
- Le brome et l’iode sont utilisés dans la désinfection des eaux de piscine.
- L’ébullition est utilisée en milieu agroalimentaire.
- Les rayons UV sont utilisés pour désinfecter de petites quantités d’eau.
Facteurs Influençant
- pH :
o À pH < 4 : le 𝐶𝑙2 est majoritaire dans le milieu ;
o À pH entre 4 et 6 : l’𝐻𝐶𝑙𝑂 est majoritaire (zone de pH privilégiée dans la
chloration) ;
o À pH entre 6 et 9 : l’𝐻𝐶𝑙𝑂 se dissocie donnant le 𝐶𝑙𝑂− ;
o À pH > 9 : le 𝐶𝑙𝑂− est majoritaire.
- Température :
o À température élevée : la bactéricidie est plus rapide ;
o À basse température : la désinfection est lente mais le chlore est stable et donc plus
rémanent (la désinfection est donc plus durable). En pratique, il est recommandé
de garder l’eau traitée à des températures ≤ 20 °C.
- Réaction avec les composés azotés :
o Le chlore réagit avec les composés azotés inorganiques et surtout organiques
donnant des chloramines qui sont des substances oxydantes malodorantes, à effet
biocide moins important que celui de l’𝐻𝐶𝑙𝑂 mais plus stables (rémanentes).
𝑁𝐻4 + + 𝐻𝐶𝑙𝑂 ⟶ 𝑁𝐻2 𝐶𝑙(𝑀𝑜𝑛𝑜𝑐ℎ𝑙𝑜𝑟𝑎𝑚𝑖𝑛𝑒) + 𝐻3 𝑂+
𝑁𝐻2 𝐶𝑙 + 𝐻𝐶𝑙𝑂 ⟶ 𝑁𝐻𝐶𝑙2 (𝐷𝑖𝑐ℎ𝑙𝑜𝑟𝑎𝑚𝑖𝑛𝑒) + 𝐻2 𝑂
𝑁𝐻𝐶𝑙2 + 𝐻𝐶𝑙𝑂 ⟶ 𝑁𝐶𝑙3 (𝑇𝑟𝑖𝑐ℎ𝑙𝑜𝑟𝑎𝑚𝑖𝑛𝑒) + 𝐻2 𝑂
o Si le taux de chlore rajouté consomme tous les composés azotés, le chlore en excès
attaque les chloramines. Ce taux correspond au point critique (point de rupture ou
« break point »).
2𝑁𝐻2 𝐶𝑙 + 𝐻𝐶𝑙𝑂 ⟶ 𝑁2 + 𝐻𝐶𝑙 + 𝐻2 𝑂
- Facteur CT (concentration – temps) :
𝑭𝒂𝒄𝒕𝒆𝒖𝒓 𝑪𝑻 = [𝑫𝒆́ 𝒔𝒊𝒏𝒇𝒆𝒄𝒕𝒂𝒏𝒕]𝒓𝒆́ 𝒔𝒊𝒅𝒖𝒆𝒍𝒍𝒆 (𝒎𝒈/𝑳) × 𝑻𝒆𝒎𝒑𝒔 𝒅𝒆 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒂𝒄𝒕 (𝒎𝒊𝒏)
o Un désinfectant idéal aura un effet rapide à faible dose (un facteur CT faible) :
exemple de l’ozone qui est cependant peu rémanent.
o Il varie selon les germes à éliminer et le taux de germes à éliminer.
- Teneur en matières oxydables :
o Inorganiques : comme le fer et le manganèse qui précipitent après oxydation, et
d’autres composés (sulfures, cyanures, nitrates, bromures…) qui consomment une
partie du chlore ajouté.
o Organiques : exemple des substances humiques qui en s’oxydant donnent des
composés ayant un mauvais goût (comme les aldéhydes et les chlorophénols) ou
des composés toxiques (comme le THM, les organohalogénés et l’acide
haloacétique : AHA).
- Autres :
o Teneur de chlore ajouté ;
o Temps de contact (10 à 20 min) ;
o Nature et teneur des germes dans l’eau.
Formes du Chlore
𝐶ℎ𝑙𝑜𝑟𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 = 𝐶ℎ𝑙𝑜𝑟𝑒 𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒 + 𝐶ℎ𝑙𝑜𝑟𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑏𝑖𝑛é
- Chlore libre :
o Chlore actif : acide hypochloreux (forme ayant le pouvoir biocide le plus élevé) ;
o Potentiel : formes susceptibles de donner l’acide hypochloreux à un certain pH et
à une certaine température : dichlore (𝐶𝑙2) et hypochlorite.
- Chlore combiné :
o Chloramines inorganiques : efficaces dans la désinfection et très stables (surtout les
monochloramines et les dichloramines) ;
o Chloramines organiques : pouvoir désinfectant faible, voire nul.
- Chlore résiduel : quantité de chlore subsistant après le temps de réaction normal de
chloration.
Demande en Chlore
Définition
- Quantité de chlore consommée par l’eau pour la désinfecter et détruire la MO
qu’elle contient.
Facteurs de Variabilité
- Temps de contact ;
- Quantité de chlore rajoutée ;
- Température.
Intérêts
- Évaluer le taux de chlore à rajouter dans l’eau à traiter pour avoir une teneur
résiduelle donnée en chlore, après un temps de contact fixé et à une température
donnée.
Méthode de Détermination
- Rajout de doses croissantes de chlore dans une série de flacons contenant le même
volume d’eau.
- Le chlore résiduel total est ensuite dosé après un temps de contact suffisant.
Interprétation
- Pour une eau distillée stérile : la demande en chlore et nulle et la courbe obtenue
est une droite dont la pente est égale à 1.
- Pour une eau naturelle :
o Zone A : consommation rapide ou instantanée du chlore par les composés
très réactifs oxydables tel que le fer, le manganèse et la MO non azotée →
pas de chlore résiduel.
o Zone B : réaction du chlore ajouté avec les composés azotés jusqu’à ce qu’ils
soient complètement consommés → chlore résiduel sous forme de chlore
combiné (chloramines).
o Zone C : réaction du chlore avec les chloramines jusqu’au point d’inflexion
ou « break point » → peu de chlore résiduel, les trichloramines subsistent.
o Zone D : tout le chlore rajouté au-delà du « break point » reste libre →
chlore résiduel majoritairement libre, efficace pour la désinfection.
Recommandations
𝑻𝒆𝒏𝒆𝒖𝒓 𝒅𝒆 𝒄𝒉𝒍𝒐𝒓𝒆 𝒓𝒂𝒋𝒐𝒖𝒕𝒆́ = 𝑫𝒆𝒎𝒂𝒏𝒅𝒆 𝒆𝒏 𝒄𝒉𝒍𝒐𝒓𝒆 + 𝑪𝒐𝒏𝒄𝒆𝒏𝒕𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒓𝒆́ 𝒔𝒊𝒅𝒖𝒆𝒍𝒍𝒆
- En pratique :
𝑻𝒆𝒏𝒆𝒖𝒓 𝒅𝒆 𝒄𝒉𝒍𝒐𝒓𝒆 𝒓𝒂𝒋𝒐𝒖𝒕𝒆́ = [𝑪𝒍]𝑩𝒓𝒆𝒂𝒌 𝑷𝒐𝒊𝒏𝒕 + 𝟎, 𝟏 𝒎𝒈/𝑳
- L’OMS recommande d’avoir un taux de chlore résiduel compris entre 0,2 et 0,5
mg/L pour les eaux à usage domicile.
- La teneur en chlore résiduel doit être contrôlée régulièrement car elle varie au
cours du temps.
- La réglementation algérienne exige pour les eaux de distribution :
o Une concentration minimale en chlore résiduel libre de 0,1 mg/L ;
o Une concentration maximale en chlore résiduel libre de 5,0 mg/L.
Contrôles Analytiques
- Intérêt : les rayons UV induisent une destruction photochimique de l’oxygène de l’ion
hypochlorite libérant du chlore dans l’air et diminuant la teneur de l’eau en chlore actif.
- Prélèvement : le dosage de la teneur résiduelle en chlore doit se faire immédiatement
après le prélèvement qui ne doit pas être agité, ni exposé à la lumière ou à des
températures élevées.
- Méthodes de dosage :
o Méthode iodométrique : méthode peu spécifique, permettant le dosage de tous les
halogènes, à partir d’un taux de 1 mg/L.
o Méthode à l’orthotholidine :
▪ En milieu acide, le chlore et les chloramines oxydent l’orthotholidine en
holo-quinone de couleur jaune, dosé par spectrophotométrie à 440 nm.
▪ La réaction avec le chlore est instantanée, contrairement à la réaction avec les
chloramines qui est plus lente.
▪ C’est une méthode simple et précise mais sensible aux interférences.
▪ Elle est applicable pour des teneurs < 10 mg/L.
▪ Elle se prête au dosage in situ.
▪ Le dosage des formes libres ou combinées séparément n’est possible
qu’après ajout d’arséniate de sodium.
o Méthode à la diéthyle-p-phénylène diamine (DPD) :
▪ À pH compris entre 6,2 et 6,5, la DPD est oxydée par le chlore en radical
semi-quinone rose, dosé par spectrophotométrie à 510 nm ou par
volumétrie.
▪ C’est une méthode rapide et sensible qui permet le dosage des différentes
formes du chlore séparément.
▪ Elle est applicable pour de teneurs comprises entre 0 et 5 mg/L.
▪ Cette méthode est applicable sur terrain en utilisant des pastilles de DPD et
en comparant la coloration obtenue avec des colorations témoins.
In situ, seul le chlore résiduel libre est dosé.
Ozonation
Avantages
- Puissant pouvoir désinfectant et oxydant ;
- Actif sur les formes résistantes des parasites (kystes et spores) ;
- Action rapide et à faible dose (CT faible) ;
- Améliore les propriétés organoleptiques de l’eau ;
- Ne modifie pas le goût et l’odeur de l’eau ;
- Son efficacité est peu influencée par la variation du pH.
Inconvénients
- Très instable : il se dissocie rapidement en oxygène ;
- Pas de pouvoir rémanent ;
- Coût de production très élevé ;
- Manipulation dangereuse nécessitant un personnel formé ;
- Risque de formation des sous-produits dangereux pour la santé comme les bromates ;
- Réaction avec l’ion manganèse donnant une coloration rose qui évolue vers une
coloration brun marron par précipitation de l’oxyde de manganèse.
Inconvénients
- Gaz très toxique devant être fabriqué sur place ;
- Formation de sous-produit de désinfection cancérogènes (chlorites et chlorates).
SPD de la Chloration
- Composés organohalogénés : trihalométhanes (THM) et acide halo-acétique (AHA) ;
- Composés inorganiques : chlorates ;
- Composés non halogénés : aldéhydes, benzène…
Réglementation Algérienne
- THM : taux total ≤ 100 µg/L ;
- AHA : aucune spécification ;
- Bromates : 10 mg/L ;
- Chlorites : 0,07 mg/L.