CXP 008f
CXP 008f
CXP 008f
Chaîne du froid Ce terme couvre la continuité des moyens successifs employés afin de
maintenir les denrées alimentaires à une température appropriée, de leur
réception jusqu’à leur vente au détail, y compris leur transformation, transport
et entreposage.
Procédé de surgélation Procédé effectué de telle manière que la zone de température de cristallisation
maximale est franchie le plus rapidement possible.
Aliment surgelé Aliment ayant été soumis à un procédé de surgélation et maintenu à une
température égale ou inférieure à -18°C tout au long de la chaîne du froid, sous
réserve des tolérances permises de variations de température.
Centre thermique Point d’un aliment présentant la température la plus élevée à la fin d’un procédé
de surgélation.
• que les zones d’entreposage sont équipées de moyens permettant le contrôle et l’enregistrement
des températures à intervalles réguliers;
• que les déperditions d’air froid et la pénétration d’air chaud et humide sont évitées; et
• la mise en place de mesures préventives afin d’empêcher les fuites de frigorigène. En cas de fuite,
il convient d’appliquer immédiatement des mesures correctives pour résoudre le problème.
3.1.4 Conception et fabrication des équipements
Les équipements devraient être conçus et construits pour minimiser les altérations physiques que pourraient
subir les matières premières et les produits alimentaires, par exemple, en s’assurant que les équipements ne
comportent pas d’angles ou de saillies à angle vif, et pour ne pas introduire de dangers physiques, chimiques
ou biologiques dans le produit. Les congélateurs devraient être conçus et construits de telle manière qu’ils
répondent aux exigences concernant les procédés de surgélation quand ils sont utilisés correctement.
3.1.5 Installations
Un plan de secours devrait être en place pour maintenir la température des produits en cas de coupure de
courant ou de défaillance des équipements.
3.2 CONTRÔLE DES OPÉRATIONS
3.2.1 Procédures de rappel des produits
Il devrait exister des procédures de rappel afin de garantir un retrait en temps opportun des produits qui
pourraient constituer un risque pour la santé humaine.
3.2.1.1 Traçabilité/Traçage des produits 1
La traçabilité ou le système de traçabilité du produit devrait être conçu et mis en œuvre conformément aux
Principes applicables à la traçabilité/au traçage des produits en tant qu’outil d’un système d’inspection et
de certification des denrées alimentaires (CAC/GL 60-2006) du Codex, notamment pour permettre le retrait
du produit si nécessaire.
3.3 ÉTABLISSEMENT: ENTRETIEN ET ASSAINISSEMENT
3.3.1 Maintenance
Une maintenance et une réparation appropriées d’un quelconque dégât occasionné à l’entrepôt frigorifique et
à son infrastructure (par ex., prévention de la rouille, des fuites d’eau, d’accumulation de glace, etc.)
devraient être garanties afin de préserver l’isolation et les performances de réfrigération.
3.4 FORMATION
Le personnel devrait posséder les compétences et les connaissances nécessaires à l’exercice de sa tâche afin
d’assurer que la manutention ne nuise pas à la sécurité sanitaire et la qualité des aliments. Le personnel
devrait également être conscient de l’importance de maintenir le contrôle de la température des aliments
surgelés afin d’assurer la qualité et la sécurité sanitaire des aliments. Des programmes de formation devraient
être en place (qu’il s’agisse de cours formels ou d’une formation fournie pendant le temps de travail) afin
d’assurer que le personnel possède ces compétences et connaissances.
4. MAÎTRISE DE LA CHAÎNE DU FROID
Si nécessaire, les aspects de sécurité sanitaire et de qualité devraient être examinés pour chaque opération de
la chaîne du froid.
En ce qui concerne la sécurité sanitaire des aliments, chaque opération de la chaîne du froid devrait faire
l’objet de son propre plan HACCP.
1
Voir Définitions aux fins du Codex Alimentarius, Manuel de procédure de la Commission du Codex
Alimentarius.
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La maîtrise de la chaîne du froid est également importante en ce qui concerne la qualité alimentaire. Des
dispositions essentielles en matière de qualité 2 peuvent s'appliquer à diverses étapes du système de
transformation et de manipulation. Si le contrôle de dispositions essentielles en matière de qualité peut être
considéré comme optionnel, la maîtrise des risques de sécurité sanitaire par le biais de programmes de
conditions préalables et d’un plan HACCP devrait être utilisée, s’il y a lieu, afin de garantir la sécurité
sanitaire.
4.1 MATIÈRES PREMIÈRES
Les matières premières utilisées devraient être saines, sûres et adaptées à une transformation ultérieure.
Des procédures devraient être mises en place pour assurer la qualité et la sécurité sanitaire des matières
utilisées. La surgélation ne peut pas améliorer la qualité des produits alimentaires et il est nécessaire
d’utiliser des matières premières de qualité optimale. Beaucoup de matières premières et de produits
alimentaires sont extrêmement périssables et devraient être manipulées avec une extrême précaution pour
préserver leur qualité jusqu’au début de la surgélation.
Le niveau initial de micro-organismes présents dans les matières premières avant surgélation devrait être
réduit au minimum, autant pour des raisons de sécurité sanitaire que de qualité. Les températures et les
durées d’entreposage devraient être scrupuleusement contrôlées à intervalles réguliers pour minimiser les
effets préjudiciables des micro-organismes. La détérioration de la qualité, y compris le développement
d’odeurs et de goûts suspects et les changements de couleur et de texture, sont généralement dus à la
prolifération microbienne ou à une activité enzymatique.
Les fabricants d’aliments surgelés devraient, dans toute la mesure du possible, mettre en place des mesures
visant à maîtriser les dangers physiques, biologiques et chimiques dans les matières premières à des niveaux
ne présentant pas de risque pour la santé humaine, conformément aux recommandations des sections
pertinentes des Principes généraux d’hygiène alimentaire (CAC/RCP 1-1969) et des autres textes pertinents
du Codex.
Des procédures appropriées devraient être mises en place pour trier et séparer les matières premières qui sont
impropres à une transformation ultérieure. Les matières premières destinées à la transformation et à la
surgélation devraient être préparées sans délai, et un contrôle approprié de la température devrait être
appliqué afin de minimiser les altérations microbiologiques, chimiques ou biochimiques qui pourraient
affecter la salubrité et la qualité. Pour minimiser cette détérioration, les matières premières devraient être
refroidies et stockées dans des conditions appropriées (par ex., pré-refroidissement) ou transportées et
surgelées le plus vite possible.
Pour les produits extrêmement périssables, le contrôle de température du produit à la réception peut être
considéré comme un point critique pour la maîtrise (CCP) 3 . Par ailleurs, la température à la réception peut
également être considérée comme une disposition essentielle en matière de qualité.
4.2 TRANSFORMATION AVANT SURGELATION
Les matières premières peuvent être traitées de diverses façons avant leur surgélation, par ex., par nettoyage,
triage, découpage, mise en tranches, blanchiment, conditionnement, maturation, mise en filets et chauffage.
On peut considérer que ces procédés sont des CCP selon le type de matières premières et la situation réelle,
particulièrement en fonction du temps où les matières premières et le produit qui en résulte sont restés à des
températures qui pourraient favoriser la prolifération de pathogènes. Il est particulièrement important que le
temps passé dans la zone de température critique (à savoir, de 10°C à 60°C) soit le plus bref possible. Il
convient également de déterminer si ces procédés devraient être considérés ou non comme une disposition
essentielle en matière de qualité.
Le blanchiment est souvent utilisé dans la production de légumes surgelés et d’autres produits alimentaires
pour inactiver des enzymes responsables d’altérations (par ex., de saveur et de couleur) affectant la qualité
lors de l’entreposage frigorifique. Les paramètres du processus de blanchiment devraient tenir compte de la
qualité désirée et peuvent constituer une disposition essentielle en matière de qualité.
2
Une disposition essentielle en matière de qualité est une disposition qui doit être appliquée pour assurer la qualité
spécifiée du produit.
3
Se reporter à l’annexe sur le HACCP des Principes généraux d’hygiène alimentaire (CAC/RCP 1-1969).
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Si l’entreposage des produits intermédiaires (par ex., un légume surgelé qui doit être combiné à d’autres
légumes surgelés ou à d’autres ingrédients dans un produit final) est nécessaire avant des traitements
ultérieurs, les conditions d’entreposage, surtout de température, devraient convenir au produit alimentaire en
question et tenir compte de l’usage futur ou de la transformation ultérieure du produit.
Il est nécessaire que le traitement par la chaleur de bon nombre de produits alimentaires précuits, par ex., des
plats prêts à l’emploi, soit suffisant pour inactiver les pathogènes en cause. Dans certains cas, sur la base des
dangers et des mesures de maîtrise spécifiés pour une opération, le traitement associant durée et température
et le refroidissement ultérieur peuvent être considérés comme étant des CCP.
Si on utilise des matières premières surgelées nécessitant une décongélation lors de la transformation, la
méthode de décongélation devrait être clairement définie et les paramètres de durée et de température de
décongélation devraient être contrôlés avec soin. Le choix de la méthode de décongélation devrait tenir
compte en particulier de l’épaisseur et de l’uniformité de la taille des produits. La décongélation devrait être
réalisée de manière à maîtriser la croissance des micro-organismes. Les paramètres de durée et de
température de décongélation peuvent être des CCP et/ou une disposition essentielle en matière de qualité.
4.3 PROCÉDÉ DE SURGÉLATION
La surgélation devrait être effectuée de telle manière que les altérations physiques, biochimiques et
microbiologiques soient minimisées en tenant compte du système ou du procédé de congélation, de sa
puissance frigorifique et des caractéristiques du produit (conductivité thermique, épaisseur, forme et
température initiale) ainsi que du volume de production. La meilleure manière pour réaliser cet objectif est
de franchir rapidement la zone de température de cristallisation maximale. Cette plage de températures varie
selon les types de produits. Le procédé de surgélation peut être considéré comme une disposition essentielle
en matière de qualité.
Pendant l’opération de surgélation, il est important de créer des espaces ou des canaux permettant la
circulation d’air entre les produits alimentaires ou les cartons. Cela vaut particulièrement lorsque des lots
importants sont surgelés, ou lorsque le produit alimentaire est d’une taille importante (par ex., une dinde
entière). Si on omet de créer de tels canaux, la masse des produits peut empêcher les parties internes du lot
d’être réfrigérées ou surgelées rapidement, malgré l’utilisation d’air pulsé à grande vitesse et de basses
températures d’air. Il est important que le centre thermique du produit soit réfrigéré le plus rapidement
possible afin d’empêcher la croissance des micro-organismes pathogènes ou la production de toxines
microbiennes. La surgélation peut être un CCP.
On ne devrait considérer le procédé de surgélation comme étant terminé que si la température au centre
thermique du produit alimentaire est inférieure ou égale à -18°C après stabilisation de la température. Une
fois sorti du congélateur, le produit devrait être transféré dans un entrepôt frigorifique le plus rapidement
possible pour minimiser l’exposition à des températures ou à une humidité élevée(s) et pour que la
température du produit reste inférieure ou égale à -18°C. Il convient de procéder de la même manière pour
les produits emballés pour la vente au détail après le procédé de surgélation (voir section 4.8).
4.3.1 Impact de la surgélation sur les micro-organismes et les parasites
La surgélation ne devrait pas être considérée comme un traitement éliminant les micro-organismes dans les
produits alimentaires. Toutefois, la surgélation peut induire la destruction de certains micro-organismes et
inhiber la croissance d’autres micro-organismes.
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Pour les produits destinés à être consommés crus ou partiellement cuits, la surgélation peut être utilisée pour
maîtriser les parasites helminthes vivants, tels que Anisakis spp. et Trichinella spiralis. La surgélation peut
être utilisée comme moyen de maîtrise au moment de développer des plans HACCP pour les préparations en
marinade, en saumure ou autres préparations finales dont le traitement par la chaleur lors de la cuisson n’a
pas été suffisant pour inactiver les parasites potentiellement nocifs. Les conditions requises pour une maîtrise
des parasites en utilisant la surgélation incluent la température finale et la durée de maintien à l’état surgelé.
Ces paramètres varient en fonction d’un certain nombre de facteurs parmi lesquels le type de produit, les
espèces de parasites, l’épaisseur du produit et l’emplacement du produit dans le surgélateur. L’utilisation de
la surgélation en tant que mesure de maîtrise de la sécurité sanitaire des aliments devrait, à l’instar de toutes
les mesures de maîtrise de la sécurité sanitaire, être validée comme il se doit pour assurer que la mesure est
capable de maîtriser le danger 4 .
4.4 TRANSFORMATION APRES LA SURGELATION
Le givrage 5 peut être utilisé pour limiter la déshydratation durant le stockage. Une telle déshydratation peut
affecter l’apparence et d’autres paramètres de qualité de l’aliment. L’application du givrage devrait être
dûment contrôlée.
4.5 EMBALLAGE ET ÉTIQUETAGE
4.5.1 Emballage
En général, l’emballage devrait:
• protéger l’aliment de la déshydratation;
• protéger le produit alimentaire contre une contamination microbienne ou tout autre type de
contamination susceptible d’altérer la qualité et la sécurité sanitaire;
• protéger les caractéristiques sensorielles et de qualité de l’aliment; et
• ne pas communiquer au produit une quelconque substance susceptible d’altérer la sécurité sanitaire
et la qualité de l’aliment.
Le conditionnement ou le reconditionnement des aliments surgelés devrait être effectué de telle sorte qu’une
augmentation de la température, dans la limite des tolérances permises pour les aliments surgelés, ne nuise
pas à la qualité et à la sécurité sanitaire du produit.
4.5.2 Étiquetage
L’étiquetage des aliments surgelés emballés devrait être conforme aux exigences de la Norme générale pour
l’étiquetage des denrées alimentaires préemballées (CODEX STAN 1-1985) et des normes Codex
pertinentes applicables aux aliments surgelés.
4.6 ENTREPOSAGE FRIGORIFIQUE
La conception et le fonctionnement des entrepôts frigorifiques devraient assurer le maintien des produits à
une température inférieure ou égale à -18°C, avec un minimum de variations (voir section 3.1.3). La
température d’un entrepôt frigorifique peut être une disposition essentielle en matière de qualité et/ou un
CCP pour éviter toute situation d’enfreinte où la température critique serait susceptible de compromettre la
sécurité sanitaire des aliments.
Les stocks devraient être placés dans l’entrepôt de telle manière à ne pas empêcher la circulation d’air froid
dans une mesure qui pourrait avoir une incidence défavorable sur la température du produit.
Une rotation des stocks devrait être assurée afin que les produits quittent l’entrepôt selon le principe du
« premier entré-premier sorti » ou de la date de durabilité la plus proche. Les produits ne devraient en aucun
cas être entreposés au-delà de leur durée de conservation spécifiée.
4
Voir Directives relatives à la validation des mesures de contrôle.
5
L’application d’une fine couche de glace de protection à la surface d’un produit surgelé en le vaporisant ou en
l’immergeant dans de l’eau potable, ou une eau potable contenant des additifs approuvés.
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1. Dans un premier temps, il est recommandé, avant le chargement et pendant le déchargement, d’effectuer
une inspection visuelle afin d’examiner l’état des aliments (par ex., recherche de signes de dommage,
d’enfreinte, de décongélation).
2. Dans un deuxième temps, il est recommandé d’examiner les enregistrements de la température d’air et
les autres relevés de température notés dans les documents d’accompagnement des aliments surgelés. Si
la température était conforme lors du chargement, si le système frigorifique a fonctionné correctement, et
si les différences entre la température de l’air soufflé par le groupe frigorifique et celle de l’air repris ne
montrent pas d’anomalies, aucune action supplémentaire n’est requise.
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3. Une mesure non destructive de la température du produit devrait être effectuée, surtout s’il subsiste le
moindre doute au sujet des aspects mentionnés ci-dessus, ou si aucun enregistrement n’est disponible. Ce
processus devrait comporter un relevé de la température entre les cartons ou entre les paquets (voir
appendice, section 3.1.3). Si la mesure non destructive indique que la température du produit se trouve
dans les limites de tolérance permise fixées par les autorités compétentes, l’inspection peut s’arrêter à
cette étape.
4. Une mesure destructive de la température devrait être effectuée si la mesure non destructive indique que la
température du produit est en dehors des limites de tolérance permises (voir appendice, section 3.1.4). Cette
opération doit être effectuée après avoir placé le chargementdans un environnement réfrigéré ou après l’avoir
protégé afin d’éviter une augmentation de la température des aliments.
Lorsque cette approche par étapes indique une non-conformité de la température, il convient de suivre la
procédure décrite à la section 5.3.
5.3 NON-CONFORMITÉ DES TEMPÉRATURES
Les chargements ou parties de chargements dont la température n’est pas conforme à celle requise pour la
conservation des aliments surgelés devraient être immédiatement identifiés et triés. La livraison et la mise en
vente de ces chargements ou parties de chargement devraient être suspendues. La sécurité sanitaire du
produit est sous la responsabilité du détenteur des denrées. Toute mesure conservatoire nécessaire devrait
être prise, notamment pour rabaisser immédiatement la température de ces aliments. Une évaluation devrait
être réalisée afin de déterminer si la salubrité ou la qualité du produit a été affectée et une action devrait être
menée en conséquence. La destruction du produit peut s’avérer nécessaire, en particulier si la sécurité
sanitaire est compromise. Dans le cas où la sécurité sanitaire ou la qualité du produit serait compromise, le
fournisseur, ainsi que les autres parties concernées de la chaîne d’approvisionnement devraient être informés
de l’incident. Si la sécurité sanitaire est compromise, les autorités compétentes devraient également être
averties.
5.4 TENUE DE REGISTRE
Des registres consignant ces mesures devraient être tenus pour une période dépassant la durée de
conservation du produit ou telle qu’exigée par les autorités compétentes.
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APPENDICE
INFORMATIONS SPÉCIFIQUES RELATIVES AU SURVEILLANCE ET AU CONTRÔLE
DE LA TEMPÉRATURE DANS LA CHAÎNE DU FROID
1. INTRODUCTION
La présente appendice fournit des orientations et des explications complémentaires sur les techniques
actuelles de surveillance et de contrôle de la température dans la chaîne du froid. Les nouveaux instruments
de mesure et d’enregistrement de la température susceptibles de voir le jour devraient être utilisés s’il y a
lieu.
2. SURVEILLANCE DE LA TEMPÉRATURE DE L’AIR
1.2 ÉQUIPEMENTS UTILISÉS POUR LA SURVEILLANCE DE LA TEMPÉRATURE DE L’AIR
Les instruments de mesure et d’enregistrement de la température comportent un capteur (placé dans l’air
froid) ainsi qu’un système de lecture ou d’enregistrement. Le capteur est soit placé loin du système de lecture
ou d’enregistrement, soit incorporé dans ce système. Un enregistreur permet de stocker des données,
habituellement de façon électronique, mais des enregistreurs à support papier sont encore couramment
utilisés dans les entrepôts frigorifiques et les conteneurs.
• L’exactitude des instruments de mesure et d’enregistrement utilisés pour mesurer la température
de l’air devrait être de ±2°C, avec une résolution de 1°C. Le temps de réponse, c’est-à-dire le
temps nécessaire à la stabilisation des mesures, est fonction de la fabrication des équipements et
la manière dont on les utilise. Dans le cas d’un système mobile, il devrait résister aux vibrations,
aux chocs et aux mouvements.
• Le capteur peut être un thermocouple (par ex. de type K ou de type T), une thermistance, ou une
résistance de platine. Tous ces composants permettent d’obtenir une performance acceptable et
couvrent un éventail de températures adapté aux aliments surgelés.
• Les systèmes sont vérifiés et calibrés lors de leur fabrication. Une fois installés, il est important
d’effectuer des vérifications périodiques afin d’assurer leur bon fonctionnement. En général,
cette vérification est effectuée à l’aide d’un thermomètre calibré placé dans un bain de glace en
équilibre.
2.2 SURVEILLANCE DE LA TEMPÉRATURE DE L’AIR DES ENTREPÔTS FRIGORIFIQUES
Les capteurs devraient être placés en hauteur, à des emplacements appropriés dans l’entrepôt frigorifique,
loin de tous les endroits provoquant des fluctuations de température incontrôlées, tels que les ventilateurs des
refroidisseurs d’air, les portes d’entrée ou de sortie (si elles sont différentes) afin de permettre un
enregistrement précis. L’emplacement des capteurs devrait être choisi en tenant compte de la circulation
d’air froid et de manière à obtenir un enregistrement précis des conditions de température. Il est recommandé
que les dispositifs d’enregistrement soient placés en dehors des entrepôts frigorifiques à un emplacement
facilement accessible choisi à cette fin.
Concernant le nombre de capteurs, chaque opérateur du secteur alimentaire devrait évaluer ses procédés et
prendre une décision documentée concernant le nombre de capteurs nécessaires. À titre indicatif, un seul
capteur peut suffire dans les petites chambres (d’un volume inférieur à 500 m³), celles de moins de 30 000 m³
peuvent en nécessiter deux, celles d’un volume entre 30 000 m³ et 60 000 m³, quatre, et celle d’un volume
supérieur à 60 000 m³, six capteurs. Pour les petites chambres de détaillants d’un volume inférieur à 10 m3,
un seul thermomètre visible peut suffire.
2.3 SURVEILLANCE DE LA TEMPÉRATURE DE L’AIR LORS DU TRANSPORT
La mesure de la température à la reprise d’air du groupe frigorifique donne une bonne indication de la
température du chargement, à condition que toute la longueur du véhicule soit parcourue par un flux d’air
suffisant.
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Pour un véhicule long (plus de 6 m), des conduits d’air sont recommandés pour assurer qu’une quantité
suffisante d’air froid atteint l’arrière du véhicule. Il est recommandé d’installer deux capteurs dans le
compartiment: l’un mesure la température à la reprise d’air et l’autre est placé aux deux tiers ou aux trois
quarts de la longueur du compartiment dans les conduits d’air du plafond. La différence entre ces deux
températures donne généralement une indication sur le bon fonctionnement du groupe frigorifique. Si cette
différence est importante ou si elle est variable, cela peut signifier un pré-refroidissement insuffisant, un
positionnement incorrect des palettes, ou un délai au-delà du nécessaire, avant la fermeture des portes.
L’enregistreur peut être placé dans la cabine du véhicule ou installé à l’extérieur, en général près du tableau
de commande du groupe.
2.4 SURVEILLANCE DE LA TEMPÉRATURE DE L’AIR DES MEUBLES FRIGORIFIQUES DE VENTE
Les meubles frigorifiques de vente devraient être équipés d’un thermomètre ou d’un dispositif permettant de
mesurer la température offrant une bonne exactitude et facile à lire.Pour les meubles frigorifiques de vente
ouverts, la température devrait être mesurée à la reprise d’air, au niveau de la ligne de limite de charge, ou à
l’endroit le plus chaud.
3. SURVEILLANCE DE LA TEMPÉRATURE DU PRODUIT
3.1 MESURE DIRECTE DE LA TEMPÉRATURE
3.1.1 Spécifications du système de mesure
Le dispositif utilisé pour mesurer la température du produit devrait être d’une plus grande exactitude que
celui utilisé pour la surveillance de la température de l’air. Les spécifications recommandées pour le système,
c’est-à-dire le capteur et le système de lecture, sont les suivantes:
• l’exactitude du système devrait être de ±0,5°C pour l’intervalle de mesures allant de -20°C à
+30°C;
• le temps de réponse devrait permettre d’obtenir 90% de la différence entre les lectures initiale et
finale en 3 minutes;
• la résolution d’affichage de la lecture devrait être de 0,1°C;
• l’exactitude des mesures ne devrait pas varier de plus de 0,3°C lors du fonctionnement dans
l’intervalle de températures ambiantes de -20°C à +30°C;
• le système devrait être étalonné, ou vérifié par d’autres moyens, avant usage et à intervalles
réguliers par rapport à des normes de mesure internationales ou nationales;
• l’exactitude du système devrait être vérifié à intervalles réguliers;
• le système devrait être solide et l’instrument et les équipements devraient être résistants aux
chocs; et
• les composants électriques du système devraient être protégés contre les effets indésirables dus à
la condensation de l’humidité.
3.1.2 Pré-refroidissement du capteur
Le capteur devrait être refroidi au préalable afin que la température soit la plus proche possible de celle du
produit avant que les mesures soient effectuées. Après avoir inséré le capteur, on devrait effectuer la lecture
de la température lorsque cette dernière a atteint une valeur stable.
3.1.3 Mesure non destructive de la température
La mesure non destructive peut être obtenue rapidement sans déranger inutilement le chargement.
Cependant, en raison du fait que la mesure concerne la température extérieure de l’emballage ou du carton, la
différence entre la température réelle du produit et celle mesurée peut atteindre 2°C.
La mesure de la température de la surface du produit effectuée de façon non destructive devrait:
• mesurer la température entre des cartons sur une palette ou entre les emballages à l’intérieur d’un
carton;
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• exercer une pression suffisante pour assurer un bon contact thermique, et une longueur suffisante
de capteur devrait être insérée afin de réduire les erreurs de conductivité;
• utiliser un capteur à surface plate afin d’assurer un bon contact thermique de surface, une faible
masse thermique, et une conductivité thermique élevée.
3.1.4 Mesure destructive de la température
Les capteurs de température ne sont pas conçus pour pénétrer dans les aliments surgelés. On doit donc percer
un trou dans le produit afin d’insérer le capteur. On perce le trou à l’aide d’un dispositif métallique pointu
pré-refroidi tel qu’un poinçon à glace, une perceuse à main ou une vrille. Le diamètre du trou devrait être à
peine plus grand que celui du capteur. La profondeur de pénétration du capteur est fonction du type de
produit:
• lorsque les dimensions de la denrée le permettent, insérer le capteur à une profondeur de 2,5 cm
de la surface de la denrée;
• lorsque ceci n’est pas possible à cause de la taille du produit, le capteur devrait être inséré à une
profondeur minimale correspondant à 3 à 4 fois le diamètre du capteur;
• lorsqu’il n’est pas possible ni commode de percer un trou dans certaines denrées alimentaires en
raison de leurs dimensions ou de leur composition, par ex., des dés de légumes, on devrait
mesurer la température interne dans l’emballage en insérant un capteur à tige effilée au centre du
paquet afin de mesurer la température au contact de la denrée alimentaire;
• pour mesurer la température au centre de produits volumineux surgelés, il peut s’avérer
nécessaire d’insérer le capteur à une profondeur de plus de 2,5 cm.
3.2 ÉCHANTILLONNAGE DES PRODUITS AFIN D’EFFECTUER DES MESURES DE TEMPÉRATURE
3.2.1 Lors du transport
Une mesure non destructive de la température du produit devrait être effectuée lors du chargement
du véhicule puis notée sur les documents.
Une mesure destructive de la température du produit devrait être effectuée s’il semble qu’il y ait une
anomalie. S’il est nécessaire de mesurer les températures de produit pendant le transport, lorsque le
véhicule est chargé, des échantillons devraient être sélectionnés en haut et en bas du chargement
contigu à l’arête d’ouverture de chacune des portes ou paires de portes (voir Figure 1).
Si une mesure de température de produit doit être opérée, une fois le véhicule déchargé et la
cargaison placée dans une ambiance correctement refroidie, quatre échantillons devraient être
sélectionnés dans le véhicule de transport parmi les points suivants, en consignant soigneusement
l’emplacement du chargement dans le véhicule de transport (voir Figure 2).
Lorsque des échantillons sont sélectionnés, on devrait d’abord en général effectuer une mesure non
destructive de la température avant de décider si une mesure destructive devrait être effectuée. Une
tolérance totale de 2,8°C devrait être appliquée (2°C dus aux incertitudes de la méthodologie et
0,8°C pour la tolérance du système). Si une mesure destructive est effectuée, la tolérance de 2,8°C
n’est pas applicable.
3.2.2 Lors de la vente au détail
S’il est nécessaire de mesurer la température des aliments surgelés dans les meubles frigorifiques de vente,
un échantillon devrait être pris à chacun des trois emplacements représentatifs des points les plus chauds
dans les meubles de vente. Les emplacements varieront en fonction des différents types de meubles de vente
utilisés.
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