Chap 2 - Similitude Dans Les Turbomachines

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2- Similitude dans les turbomachines

o Introduction
o Type et famille des turbomachines
o Rôle de la Similitude
o Analyse dimensionnelle - théorème de Vaschy – Buckingham (théorème des pi)
o Lois de similitude - Invariants de Râteau
o Machines en fonctionnement semblables
o Vitesse spécifique

1
Position du problème

Le constructeur fournit à l’utilisateur :

H − Q
 - Pour une turbomachine donnée (D2 fixé)
P −Q
 − Q 
- Pour une vitesse de rotation donnée (N fixé)

Problème : Déterminer les nouvelles caractéristiques quand

▪ On modifie la vitesse de rotation N


Similitude
▪ On modifie le diamètre de la roue D

2
Introduction
• Dans le domaine des turbomachines, l'objectif de la similitude est de comparer les
performances entre des machines géométriquement similaires ou entre un modèle
réduit et un prototype.
• Cette comparaison ou analyse s’effectue en termes de variables non dimensionnelles

Modèle virtuel Maquette de laboratoire Prototype


3
Type et famille de turbomachines
Deux turbomachines sont dites du même type lorsqu’elles sont géométriquement
semblables, c’est-à-dire lorsque l’on peut passer de l’une à l’autre en multipliant toutes les
dimensions linéaires par un même facteur appelé coefficient de similitude géométrique.

L’ensemble des turbomachines d’un même type forme une famille qui est donc caractérisée
par :

▪ Similitude géométrique : rapport entre tous les éléments géométriques des 2


turbomachines est constant.

D1 b1
= = C te
D2 b2
4
▪ Similitude cinématique : triangles des vitesses semblables entre points homologues des
2 turbomachines.

▪ Similitude dynamique : écoulement semblable dans les roues des 2 turbomachines en


similitude géométrique et cinématique

5
Lois de similitude

o Déterminer des paramètres sans dimension qui caractérisent le fonctionnement d’une


turbomachine.
o Ces paramètres restent constants quand on modifie N ou D

6
Analyse dimensionnelle

Elle permet de substituer à la liste des variables décrivant un phénomène physique,


un nombre réduit de groupement adimensionnels mieux utilisables.

Théorème de Vaschy-Buckingham (théorème des Pi)

Ce théorème établit que si un problème décrit par une équation physique met en
jeu n variables physiques, celles-ci dépendant de r unités fondamentales (3 ou 4),
alors il existe une équation équivalente mettant en jeu n-r variables sans
dimension construites à partir des variables originales.
• Unités fondamentales : Longueur, Masse, Temps, Température

7
Pour une conception d’une turbomachine donnée, les variables de sortie H et la puissance
(P) doivent dépendre au moins du débit (Q), du diamètre de la roue (D) et de la vitesse de
rotation (N). D'autres paramètres possibles sont la densité du fluide (ρ), la viscosité (μ) et la
rugosité de la surface (ε).
E = gH = f1 ( Q, D, N, , ,  ) P = f 2 ( Q, D, N, , ,  )
N : vitesse de rotation de la roue (1/s)
Q : débit pompé (m3/s)
8 Variables contrôlent E = gH : Energie spécifique (m2/s2)
le fonctionnement d’une pompe P : puissance (Kg.m2/s3)
D : diamètre de la roue (m)
ρ, μ : propriétés du fluide (kg.m3, kg/(m.s))
ε : rugosité (état de surface) (m) 8
8 Variables retenues : Q , P, E , N , D , ρ , μ, ε
Unités utilisées : L, M, T

On sait qu’à partir de ces grandeurs, on peut choisir des grandeurs fondamentales à partir
desquelles on peut construire des nombres sans dimensions :

Généralement on choisit une grandeur, dynamique, une géométrique et une propriété


physique (N, D, ρ). Ces grandeurs sont dimensionnellement indépendantes.

On a det (D, N, ρ) = 1 ≠ 0 d'où ces grandeurs sont indépendantes.

D N ρ
L 1 0 -3
M 0 0 1
T 0 -1 0
9
Détermination des π

8 variables
( 8 – 3) paramètres sans dimension π1, π2, π3, π4, π5
3 unités fondamentales

On construit des nombres sans dimension π1, π2, π3, π4, π5 :

1 = EDa1 N b1c1  L0 M 0 T 0  =  L2T −2   La1  T − b1   M c1L−3c1 

2 = QDa 2 N b2c2  L0 M 0 T 0  =  L3T −1   La 2  T − b2   M c2 L−3c2 

3 = PDa3 N b3c3  L0 M 0 T 0  =  L2 M1T −3   La3  T − b3   M c3L−3c3 

4 = Da 4 N b4c4  L0 M 0 T 0  =  L−1M1T −1   La 4  T − b4   M c4 L−3c4 

5 = Da5 N b5c5  L0 M 0 T 0  =  L1   La5  T − b5   M c5 L−3c5 


10
D N ρ E Q μ ε P
L 1 0 -3 2 3 -1 1 2
M 0 0 1 0 0 1 0 1
T 0 -1 0 -2 -1 -1 0 -3

Détermination π1 :
0 = 2 + a1 − 3c1 a1 = −2
 
 L0 M 0 T 0  =  L2 T −2   La1  T − b1   M c1   L−3c1   0 = c1 b1 = −2
 0 = −2 − b  c =0
 1  1
gH −2 −2
D’où : 1 =  = ED N = 2 2 Pouvoir manométrique ou coefficient d’énergie
D N
Détermination π2 :
0 = 3 + a 2 − 3c 2 a 2 = −3
 
 L0 M 0 T 0  =  L3T −1   La 2  T − b2   M c2 L−3c2   0 = c2  b 2 = −1
 0 = −1 − b  c =0
 2  2 11
Q−3 −1
D’où : 2 =  = QD N = Coefficient de débit
ND3
Détermination π3 :
0 = 2 + a 3 − 3c3 a 3 = −5
 
 L0 M 0 T 0  =  L2 M1T −3   La3  T − b3   M c3L−3c3   0 = 1 + c3 b3 = −3
 0 = −3 − b  c = −1
 3  3
D’où : P
3 =  = Coefficient de puissance
N 3 D5

Détermination π4 :
0 = −1 + a 4 − 3c 4 a 4 = −2
 
 L0 M 0 T 0  =  L−1M1T −1   La 4  T − b4   M c4 L−3c4   0 = 1 + c4  b 4 = −1
 0 = −1 − b  c = −1
 4  4
 1
D’où : 4 = D −2 N −1−1 = = Inverse de nombre de Reynolds
ND 2 Re 12
Détermination π5 :
0 = 1 + a 5 − 3c5 a 5 = −1
 
 L0 M 0 T 0  =  L1   La5  T − b5   M c5 L−3c5   0 = c5  b5 = 0
 0 = −b c =0
 5  5

D’où : 5 =  r = Rugosité relative
D
• Le pouvoir manométrique, le coefficient de débit et le coefficient de puissance sont
appelés les invariants de Rateau.

D'après le théorème de Vaschy-Buckingham, on peut écrire :


gH  Q   P  Q  
= g1  , ,  et = g2  , , 
 ND ND D  N D  ND ND D 
2 2 3 2 3 5 3 2
D N
• Dans la plupart des cas, les écoulements sont suffisamment rapides, si bien que Re est
très grand, et par suite on peut négliger 1/Re. 13
La rugosité n'est pas donnée et varie considérablement selon les pompes commerciales, de
ce fait la relation précédente devient :
gH  Q     ()
Alors = g1  3 
 ND 
2 2
DN
P  Q 
et = g2  3 
   ()
N D
3 5
 ND 
Le rendement η est uniquement liée aux trois
coefficients ψ, τ et δ. Pour une pompe, le rendement
est : gQH 
pompe = = = ()
P 

P 
=  ( )
Pour une turbine :
turbine = =
gQH  14
o Lois de similitude pour deux pompes semblables

Si la pompe 1 et la pompe 2 sont de la même famille et géométriquement semblables, leurs


débits, hauteurs manométriques et puissances seront liés comme suit :
2 2
gH1 gH 2
= 2 2 H 2  D2   N 2 
o Egalité des pouvoirs manométriques : 2 2 =   
N1 D1 N 2 D 2 H1  D1   N1 
3
Q1 Q2 Q2 N 2  D2 
o Egalité des coefficients de débit : = =  
N1D13 N 2 D32 Q1 N1  D1 

3 5
P2 2 gQ 2 H 2 P2 2  N 2   D 2 
o Rapport des coefficients de puissance : = =    
P1 1gQ1H1 P1 1  N1   D1 
15
1. Coefficient de débit δ

Q
=
ND3
▪ Deux turbomachines semblables
➔ δ reste constant

▪ Pour une même turbomachine (D = Cte)


Quand N varie, le débit Q varie avec N
(Q ∝ N)
▪ Pour deux turbomachines semblables
3
Q2  D2 
Si N = Cte = 
Q1  D1 
16
2. Pouvoir manométrique ψ
gH
= 2 2
D N
▪ Deux pompes semblables ➔ ψ reste contant
▪ Pour une même pompe (D = Cte)
Quand N varie, la hauteur H varie avec N2 c’est-à-dire (H ∝ N2)
▪ Pour deux pompes semblables :
2
H 2  D2 
Si N = Cte = 
H1  D1 

17
Une similitude parfaite à conduit à un même rendement (η1 = η2), mais nous avons vu que
les pompes plus grandes sont plus efficaces, ayant un nombre de Reynolds plus élevé et de
rapport de rugosité inférieur. Deux corrélations empiriques sont recommandées pour un
rendement maximal.

▪ Changements de taille : 1/4


1 − 2  D1 
 
1 − 1  D 2 

▪ Changements de débit :
0,32
0,94 − 2  Q1 
 
0,94 − 1  Q 2 

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o Point de fonctionnement d’une turbomachine
Pour une même pompe (D = Cte), quand N varie : ➔ Q∝N H ∝ N2 P ∝ N3
2 3
Q2 N 2
= H2  N2 
P2 2  N 2 
=  =  
Q1 N1 P1 1  N1 
H1  N1 
Nous avons montré qu'une courbe caractéristique de pompe peut être modélisée avec une
équation parabolique :

H = H th − CQ 2

Point B : point de rendement optimal de la pompe


pour une vitesse de rotation N

19
Maintenant, on va déterminer le point de rendement optimal de la même pompe pour une
autre vitesse de rotation N2.
2 2
QC N 2 N2 HC  N2   N2 
=  QC = Q B =   HC = HB  
Q B N1 N1 H B  N1   1
N

Les points B et C sont dynamiquement semblables


2 2
HC  N2   N2 
=   HC = HB  
H B  N1   1
N

On a H B = H th1 − CQ B2 et H C = H th 2 − CQC2

Donc
2 2 2
 N2   N2  2  N2 
HC = HB   = H th1   − CQ B  = H th 2 − CQ 2
C
 1
N  1
N  1
N 20
Les régimes de fonctionnement semblables quand
N varie sont définis par :
H 2 H1
= = C te
Équation d’une parabole
Q 22 Q12

A1, A2, A3, A4 points de fonctionnement semblables

En pratique, le rendement de la pompe ne reste pas constant sur ces paraboles en particulier
ηm ne reste pas le même.
21
- Les courbes pratiques sont des courbes semi-elliptiques
- Courbes iso-rendements : Colline des rendements

Point P : sommet de la colline (point de rendement maximum)

22
Application :
Une pompe centrifuge débite 0,019 m3/s et fournie une hauteur manométrique nette de 16,8
m lorsque la vitesse était de 1500 tr/min. Le diamètre de la roue était de 320 mm et la
puissance de l’arbre était de 4,5 kW. Une pompe géométriquement similaire de 380 mm de
diamètre doit fonctionner à 1750 tr/min. En supposant des rendements égaux :
1) Quelle hauteur manométrique nette développée,
2) Quelle quantité d'eau sera pompée,
3) quelle puissance de l’arbre sera développée ?

Réponse :

23
o Vitesse spécifique

La vitesse spécifique (Ns) est un concept basé sur les propriétés de similitude, qui permet de
résoudre logiquement le problème du choix d’une turbomachine hydraulique répondant à
une application donnée. Cette notion constitue, en effet, une base normale pour le
classement des turbomachines selon leur type. On évalue Ns au point de fonctionnement
correspondant au rendement maximum.
Q Q
CQ = 3
D =
3
3/2
ND NCQ Q  gH  CQ N Q
3/2 =  Ns = =
 gH  ( gH )
3/4 3/4
gH gH NCQ  CH N 2  C
CH = 2 2  D =
2
2
D =
3
2 
H
D N CH N  H 
C N
Ns sans dimension

H en mètre (m); g en (m/s2); Q en (m3/s); N en (s-1)


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o Vitesse spécifique
- Système européenne - Système américaine

N Q H en mètre (m) H en pied (ft)


N s,EU = g en (m/s2) N Q
= 3/4 Q en gallons par minute (gpm)
( gH ) N s,US
3/4
Q en (m3/s) H N en rotations par minute (rpm)
N en rotations par seconde (rps)

1 gallon = 0,00378 m3
1 ft (pied) = 0,3048 m

On a N s,US N s,EU = 17180

N s N s,US = 3, 658 10−4


N s N s,EU = 2
25
- Pour une pompe : Ns ne varie pas avec N
- Pour deux pompes semblables Ns est le même

o Si N = Cte et Q = Cte : Ns grand ➔ H faible


o Si N = Cte et H = Cte : Ns grand ➔ Q grand
o Si Q = Cte et H = Cte : Ns grand ➔ N grand, pompe petite

On trouve encore fréquemment dans l’industrie l’usage de vitesses spécifiques


dimensionnelles.

N P N : la vitesse de rotation en tr/min


N s,C = 5/4 Nombre de Cramer (en tr/min)
P : la puissance en kW
H
H : la hauteur manométrique en m
N Q Q : le débit en m3/s.
N s,B = 3/4 Nombre de Brauer (en tr/min)
H 26
Comme valeurs pratiques du coefficient de vitesse spécifique:
Pompes: 0,2 à 4
Turbine : 0,05 à 1,5 (PELTON)
0,35 à 4,5 (FRANCIS/KAPLAN)

Pour les turbines hydraulique, la variable principale est la puissance à l’arbre.


On utilise ainsi la vitesse spécifique de Cramer Ns,C définie par:

N P
N s,C = 5/4
H

PELTON: 3 à 36 FRANCIS: 60 à 400 KAPLAN: 300 à 1200

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