Bulletin Economique Et Statistique WEB N°12

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Bulletin Economique

et Statistique

Bulletin
BES N° 12 - décembre 2021

Economiq
Economique ue
BES N° 03 - décembre 2018

et Statistique
Statistiques

Bulletin Economique et Statistique Page 1


TABLE DES MATIÈRES

Liste des tableaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5


Liste des graphiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Liste des sigles et abréviations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Comité de validation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

I. EVOLUTIONS ECONOMIQUES, MONETAIRES ET FINANCIERES RECENTES. . 15


1. Environnement international . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2. Secteur réel de la CEMAC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3. Balance des paiements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
4. Finances publiques et endettement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
5. Monnaie et crédit. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
6. Réserves des banques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
7. Situation des réserves de change. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

II. ETUDE : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Limiter l’importation de ce qui peut etre produit localement pour préserver les . . .
réserves de change de la beac : le cas des filières viande et poisson. . . . . . . . . 46

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LISTE DES TABLEAUX

T1 : Taux de croissance mondiale réelle et des principaux pays partenaires. . . . 15


T2 : Cours des principaux produits de base exportés par la CEMAC. . . . . . . . . . 18
T3 : Taux directeurs des principales Banques Centrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
T4 : Evolution des taux de croissance intra-annuels du PIB réel de la CEMAC . . . . 24
T5 : Contribution à la croissance de la CEMAC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
T6 : Taux d’inflation sur les 12 derniers mois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
T7 : Indice des prix de la CEMAC par fonction de consommation . . . . . . . . . . . . 28
T8 : Soldes de la balance des paiements (en % du PIB) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
T9 : Solde de la balance commerciale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
T10 : Compétitivité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
T11 : Evolution des finances publiques des pays de la CEMAC (en % du PIB). . . 35
T12 : Evolution de la dette publique extérieure des pays
de la CEMAC (en % du PIB) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
T13 : Agrégats de monnaie et de crédit (en millions de FCFA). . . . . . . . . . . . . . . . 37
T14 : Agrégats de monnaie et de crédit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
T15 : Taux directeurs de la BEAC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
T16 : Evolution des principaux indicateurs de la liquidité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

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LISTE DES GRAPHIQUES

G1. Taux de croissance réelle des pays industrialisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16


G2. Taux de croissance réelle des pays en développement. . . . . . . . . . . . . . . . . 16
G3. Cours du pétrole. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
G4. Cours des produits agricoles d’exportations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
G5. Cours des métaux non précieux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
G6. Indice composite des cours des produits de bases
exportés par la CEMAC (Base 100 : janvier 2012). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
G7. Cours moyen mensuel de l’euro. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
G8. Cours moyen mensuel de l’euro (Suite). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
G9. PIB nominal des pays de la CEMAC (en milliards de FCFA). . . . . . . . . . . . . 25
G10. Contribution absolue des fonctions de consommation
à l’indice des prix à la consommation de la CEMAC (en moyenne annuelle). . . . 29
G11. Contribution absolue des fonctions de consommation à l’indice des prix à
la consommation dans la CEMAC (en glissement annuel) . . . . . . . . . . . . . . 29
G12. Evolution du TCER/TCEN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
G13. Evolution de l’indice composite du TCER. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
G14. Evolution comparée du TISP et du taux de la facilité de dépôts de la BCE. . 39
G15. Evolution comparée du TIAO et du taux d’appels d’offres de la BCE . . . . . . 39
G16. Evolution de la structure des réserves des banques de la CEMAC. . . . . . . . 42
G17. Evolution du volume des interventions de la BEAC
sur le marché monétaire de la CEMAC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

BCC : Banque Centrale du Congo


BCEAO : Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
BEAC : Banque des Etats de l’Afrique Centrale
BES : Bulletin Economique et Statistique
BCE : Banque Centrale Européenne
BoE : Bank of England
BoJ : Bank of Japan
CBN : Central Bank of Nigeria
CEMAC : Commission Economique et Monétaire d’Afrique Centrale
CPM : Comité de Politique Monétaire
FED : Réserve Fédérale Américaine
FMI : Fonds monétaire international
PIB : Produit Intérieur Brut
RDC : République Démocratique du Congo
SARB : South African Reserve Bank
TCM : Taux Créditeur Minimum
TCER : Taux de Change Effectif Réel
TCEN : Taux de Change Effectif Nominal
TIAO : Taux d’Intérêt des Appels d’Offres
TIMP : Taux Interbancaire Moyen Pondéré
TISP : Taux d’Interêt sur Placement
WEO : World Economic Outlook
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

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COMITÉ DE VALIDATION

Le Comité de validation du Bulletin Economique et Statistiques (BES) est créé par Décision du Gou-
verneur N°065/GR/2017 du 03 juillet 2017 et il en assure la coordination. Ce Comité a pour responsabi-
lité principale d’examiner les propositions d’articles et d’études devant être publiées dans le Bulletin. Le
respect des dates de parution du Bulletin revient au Comité de validation. Pour ce douzième numéro,
le Comité de validation s’est réuni le mercredi 22 décembre 2021 à 10 heures par visioconférence.

Ont pris part à cette réunion, les membres nommés ci-après :

Président :
HAMADOU ABDOULAYE : Directeur Central des Etudes, de la Recherche et des Statistiques

Membres :
DIFFO NIGTIOPOP Georges : Adjoint au Directeur Central des Etudes, de la Recherche et des
Statistiques en charge du pôle « Etudes ».
MOUNKALA Evrard Ulrich Herménégilde : Adjoint au Directeur Central des Etudes, de la Recherche
et des Statistiques en charge du pôle « Statistiques »
MVONDO Emile Thierry : Adjoint au Directeur Central des Etudes, de la Recherche et des Statistiques
en charge du pôle « Recherche »
MBOMPIEZE Jean Réné : Chef du Service Développement des Outils de Prévisions et des Enquêtes
Economiques.
LONKENG Simplice Duclair : Adjoint à la Cellule centrale d’Etudes des transferts et suivi de la
règlementation des changes.
MALEO BATOUEMENI Clen Dorel : Chef du Service des Prévisions Macroéconomiques et de la
Surveillance Multilatérale, chargé du Secrétariat du Comité de Politique Monétaire.
BIKAI Jacques Landry : Chef du Service de l’Analyse et de la Modélisation des Economies.
MHALIOH Espoir Vivien : Chef du Service de la gestion des titres obligataires.
MINKO MBELE TOMO Manacé : Chef de Service à la Direction de la Stabilité Financière, des Activités
Bancaires et du Financement des Economies.

Ont également pris part à ces travaux :

GOMBA EBIKILI Claise Borgia : Cadre moyen du Service de l’Environnement International, en charge
de la Publication et de la Documentation.
AYONGWA ANYE Priscilla : Cadre moyen du Service de l’Environnement International, en charge
de la Publication et de la Documentation.
MAMBOU Patrick Félicien : Cadre moyen du Service des Statistiques et Analyses Monétaires.
.

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AVANT-PROPOS

Selon les dernières prévisions du Fonds monétaire Les évolutions économiques, monétaires et financières
international (FMI), l’activité économique mondiale devrait internationales et sous-régionale sont présentées dans ce
s’améliorée en 2021, en raison de i) l’élargissement de la douzième numéro du Bulletin Economique et Statistiques
couverture vaccinale à l’échelle mondiale, ii) la consolida- (BES) pour le troisième trimestre de l’année 2021. Ce Bul-
tion des mesures de soutien budgétaire dans plusieurs letin, publié par la Banque des Etas de l’Afrique Centrale
pays, et iii) la prolongation des politiques monétaires ac- (BEAC) est structuré comme suit :
commodantes destinées à favoriser des conditions moné-
taires propices à la reprise de l’activité. - Partie I : « Evolutions économiques, monétaires et finan-
cières récentes » ;
Les effets négatifs de la crise sanitaire de la COVID-19
étant encore présents, la majorité des banques centrales - Partie II : « Etudes », réalisées principalement par les
ont poursuivi leur politique monétaire accommodante, cadres de la BEAC et les chercheurs ressortissants de la
même si certaines banques centrales ont commencé à res- Communauté Economique, Monétaire et Financière de
serrer leurs politiques monétaires. l’Afrique Centrale (CEMAC).

En termes de réalisations, les pays de la Communauté Pour ce douzième numéro, l’étude retenue pour pu-
Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) blication s’intitule : Limiter l’importation de ce qui peut être
ont enregistré les performances ci-après : i) une hausse de produit localement pour préserver les réserves de change
l’Indicateur Composite des Actives Economiques (ICAE) de de la BEAC : le cas des filières viande et poisson.
6,4 % en glissement annuel au troisième trimestre 2021,
contre - 5,9 % un an auparavant ; ii) un repli de l’inflation Le contexte international rendu difficile, notamment
en moyenne annuelle à 1,8 % à fin septembre 2021, contre par les incertitudes liées à la sortie de la crise sanitaire,
1,9 % un an plus tôt (en glissement annuel, le taux d’infla- n’empêche guère la BEAC de poursuivre ses efforts afin de
tion est passé de 2,8 % à fin septembre 2020 à 2,0 % un remplir au mieux ses missions statutaires. Ainsi, la BEAC
an plus tard) ; iii) un accroissement des disponibilités mo- continuera à faire appel aux cadres et universitaires res-
nétaires et quasi-monétaires (M2) de 11,5 % pour s’établir sortissants de la CEMAC en vue de les inviter à partager
à 14 310,9 milliards à fin septembre 2021 contre 12 831,5 le fruit de leurs travaux et leurs réflexions sur les pays de
milliards un an auparavant. la CEMAC.

En termes de perspectives, les pays de la CEMAC,


pour l’année 2021, les performances devraient se décli-
ner comme suit : i) un taux de croissance du PIB réel de
+ 1,9 % contre - 1,7 % en 2020, porté principalement par un
rebond de la croissance non pétrolière, ii) un relâchement
des pressions inflationnistes à 1,7 % en 2021, contre 2,4 %
un an plus tôt, iii) un maintien du déficit du solde budgétaire
base engagements, dons compris, à 2,0 % du PIB en 2021,
et un recul du solde du compte courant à - 3,1 % du PIB
en 2021, contre - 4,8 % du PIB en 2020. Sur le plan de la
monnaie, la masse monétaire croîtrait de 12,5 % tandis que
les avoirs extérieurs nets chuteraient de 18,9 %.

S’agissant de la dette, le service de la dette publique


extérieure passerait de 28,4 % des recettes budgétaires en
2020 à 30,5 % en 2021 et de 16,3 % des exportations de
biens et services en 2020 à 14,7 % en 2021. Dans le même HAMADOU ABDOULAYE
temps, le taux d’endettement public extérieur reculerait de
33,0 % en 2020 à 30,0 % en 2021. Président du Comité de Validation

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I. EVOLUTIONS ECONOMIQUES,
MONETAIRES ET FINANCIERES R
 ECENTES

1. Environnement international
Selon les Perspectives de l’économie mondiale, mises à jour en octobre 2021 par le FMI, la croissance
mondiale repartirait à 5,9 % en 2021, après une récession de 3,1 % en 2020, pour revenir ensuite à 4,9 % en
2022. Par espace géographique, le taux de croissance réel de l’activité dans les économies avancées devrait
rebondir à 5,2 % en 2021, après s’être contracté à - 4,5 % en 2020, et progresserait de 4,5 % en 2022. Dans
les pays émergents et en développement, le taux de croissance du PIB réel se fixerait à 6,4 % en 2021 et à
5,1 % en 2022 contre - 2,1 % en 2020. En Afrique subsaharienne, le taux de croissance du PIB réel remonterait à
3,7 % en 2021 et 3,8 % en 2022, contre - 1,7 % en 2020.

Quant au volume des échanges commerciaux, il repartirait à 9,7 % en 2021, après avoir chuté de - 8,2 % en 2020,
puis reviendrait à 6,7 % en 2022. Cette dynamique s’expliquerait par le relâchement des mesures prises en 2020 dans
le cadre de la lutte contre la pandémie. Le secteur des services (le tourisme transfrontalier et les voyages d’affaires)
serait le plus affecté par ces restrictions. Néanmoins, il devrait reprendre à un rythme plus lent que celui du transport des
marchandises.S’agissant des prix, dans les pays avancés, l’inflation remonterait à 2,8 % en 2021, contre 0,7 % en 2020,
et se situerait autour de 2,3 % en 2022. Dans les pays émergents et en développement, l’inflation s’établirait à 5,5 % en
2021 et 4,9 % en 2022, contre 5,1 % en 2020.

1.1 Activité économique

La croissance devrait repartir à la hausse en 2021, après une récession observée dans plusieurs pays.

T1 : Taux de croissance réelle des principaux pays partenaires


 INDICATEURS (en %, sauf indication contraire) 2019 2020 2021 2022
Taux de croissance        
Economie mondiale 2,8 - 3,1 5,9 4,9
Pays avancés 1,6 - 4,5 5,2 4,5
Etats-Unis 2,2 - 3,4 6,0 5,2
Zone Euro 1,3 - 6,3 5,0 4,3
Pays émergents et en développement 3,7 - 2,1 6,4 5,1
Chine 6,0 2,3 8,0 5,6

Inde 4,0 - 7,3 9,5 8,5


Russie 2,0 - 3,0 4,7 2,9
Afrique Sub-saharienne 3,2 - 1,7 3,7 3,8
Nigeria 2,2 - 1,8 2,6 2,7
Afrique du Sud 0,2 - 6,4 5,0 2,2
Taux de croissance du commerce mondial 0,9 - 8,2 9,7 6,7
Prix du baril de pétrole1(dollar/baril) 61,39 41,29 65,68 64,52
Taux d’inflation
Pays avancés 1,4 0,7 2,8 2,3
Pays émergents et en développement 5,1 5,1 5,5 4,9
Pays d’Afrique subsaharienne 8,5 10,8 9,8 7,8
Source : Perspectives économiques du FMI (mise à jour d’octobre 2021)

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G1. Taux de croissance réelle des pays industrialisés

Source : Perspectives économiques du FMI (mise à jour d’octobre 2021)

G2. Taux de croissance réelle des pays en développement

Source : Perspectives économiques du FMI (mise à jour d’octobre 2021)

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1.2 Marché des produits de base
Au troisième trimestre 2021, l’indice global a augmenté de 8,7 %, contre une hausse de 7,8 %
au deuxième trimestre 2021 et 19,0 % au premier trimestre 2021, en raison du renchérissement
des cours des produits pétroliers. Au troisième trimestre 2021, les cours des produits énergétiques
se sont accrus de 14,1 %, après 12,2 % au deuxième trimestre 2021, en raison de la croissance
des prix du baril de pétrole (6,9 % au troisième trimestre, après 13,1 % au trimestre précédent) et
des cours du gaz naturel (69,3 % au troisième trimestre 2021, après 5,7 % au trimestre précédent).

G3. Cours du pétrole G4 : Cours des produits agricoles d’exportations

G6. Indice composite des cours des produits


G5. Cours des métaux non précieux de bases exportées par la CEMAC
(Base 100 : janvier 2012)

Source : Banque Mondiale

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T2 : Cours des principaux produits de base exportés par la CEMAC
    sept-20 oct-20 nov-20 déc-20 janv-21 févr-21 mars-21 avr-21 mai-21 juin-21 juil-21 août-21 sept-21
Produit Unité                          
Pétrole
Crude oil, average $/baril 40,6 39,9 42,3 48,7 53,6 60,5 63,8 63,0 66,4 71,8 73,3 68,9 72,8
Gaz naturel et méthanol
Europe ($/mmbtu) 4,0 4,9 4,8 5,9 7,3 6,2 6,1 7,1 8,9 10,3 12,5 15,4 22,8
Etats-Unis ($/mmbtu) 1,9 2,2 2,6 2,5 2,7 5,1 2,6 2,6 2,9 3,2 3,8 4,1 5,1
Japon ($/mmbtu) 6,3 6,2 6,9 6,9 9,0 9,9 7,9 8,3 8,9 9,6 10,4 10,8 13,9
Bois
Bois bruts, même écorcés,
$/m3 318,9 318,0 319,9 326,8 326,9 325,0 319,4 318,2 321,7 318,1 314,6 316,0 315,7
désaubiérés ou équarris
Bois sciés (ycp Feuilles
de placage & feuilles pour $/m3 621,9 621,7 633,0 643,9 653,8 664,0 664,2 663,2 674,6 672,3 661,5 661,2 658,2
contre-plaqués)
Fer ($/dmtu) 123,8 119,8 124,4 155,4 169,6 163,8 168,2 179,8 207,7 214,4 214,1 162,2 124,5
Aluminium ($/mt) 1 743,8 1 806,0 1 935,0 2 015,0 2 004,0 2 078,6 2 190,5 2 319,4 2 433,5 2 446,7 2 497,6 2 603,0 2 834,6
Diamant ($/carat) 154,8 154,8 154,8 154,8 221,2 221,2 221,2 221,2 221,2 221,2 221,2 221,2 221,2
Or ($/troy oz) 1 921,9 1 900,0 1 866,0 1 858,0 1 867,0 1 808,2 1 718,2 1 760,0 1 850,3 1 834,6 1 807,8 1 785,3 1 775,1
Manganèse $/kg 1,8 1,8 1,8 1,8 2,1 2,1 2,1 2,2 2,4 2,4 2,5 2,6 2,5
Cacao $/kg 2,5 2,3 2,4 2,4 2,4 2,4 2,5 2,4 2,4 2,4 2,3 2,5 2,6
Riz ($/mt) 485,2 461,9 476,8 500,5 520,4 532,6 510,6 486,1 479,1 458,4 413,5 390,1 389,9
Caoutchouc ($/kg) 1,9 2,2 2,3 2,3 2,3 2,3 2,4 2,2 2,3 2,1 1,9 1,9 1,8
Coton ($/kg) 1,6 1,7 1,7 1,8 1,9 2,0 2,0 2,0 2,0 2,1 2,2 2,2 2,3
Huile de palme ($/mt) 798,1 819,0 918,0 979,0 990,3 1 019,9 1 030,5 1 078,1 1 156,0 1 009,6 1 063,0 1 141,8 1 181,4
Banane ($/kg) 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 1,0 1,0 1,0 1,0 0,8 0,9 0,9
Sucre ($/kg) 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,4 0,3 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4
Tabac ($/mt) 4 218,1 4 242,9 4 459,9 4 446,8 4 157,4 4 185,4 4 202,2 4 218,8 4 168,0 4 323,7 4 078,1 4 285,6 4 276,0
Café ($/kg) 2,6 2,4 2,5 2,5 2,6 2,6 2,7 2,7 2,9 3,1 3,3 3,4 3,6
Gomme arabique $/tonne 2 981,9 2 977,6 2 946,5 3 103,1 2 996,6 2 978,6 2 929,6 2 949,2 2 990,4 2 965,9 2 910,7 2 898,3 2 897,9
Viande de bœuf ($/kg) 40,6 39,9 42,3 48,7 53,6 60,5 63,8 63,0 66,4 71,8 73,3 68,9 72,8

Indice composite (cours exprimés en dollars) - Base 100 : janvier 2012                      

Bulletin Economiques et Statistiques Page 11


Indice global 46,8 46,6 48,8 54,1 58,6 65,5 65,6 65,4 69,3 74,0 76,2 74,8 81,6 74,0
Indice hors produits énergétique 119,0 116,0 117,4 119,9 121,8 122,9 123,6 123,9 127,8 127,1 125,6 129,4 130,4
Indices des produits énérgétiques 38,7 38,9 41,3 47,2 52,2 60,3 60,2 60,0 64,0 69,7 72,5 70,3 78,2
Indices des métaux et minéraux 51,4 51,4 51,4 51,4 58,9 58,9 58,9 62,1 66,7 67,0 69,0 72,1 71,2
Indices des produits forestiers 82,4 82,3 83,6 85,1 86,2 87,3 87,1 86,9 88,3 87,9 86,5 86,6 86,2
Indice des produits agri-
115,2 110,7 112,1 115,1 114,0 115,1 116,3 115,5 118,5 117,6 115,1 119,5 121,7 117,6
coles

Source : Banque Mondiale


1.3 Marchés financiers et orientations des principales banques centrales

Sur le marché des changes, l’euro s’est déprécié par rapport aux principales monnaies au cours des mois
passés, en raison de la perte de confiance des investisseurs dans la zone euro, consécutive à la persistance de la
pandémie de coronavirus. En effet, depuis janvier 2021, l’euro s’est dépréciée vis-à-vis du dollar canadien (6,83 %),
du rand sud–africain (6,51 %), du yuan chinois (5,37 %), du rouble russe (5,30 %), de la livre sterling britanique
(5,12 %), de la roupie indienne (5,12 %), du dollar américain (4,68 %) et du real brésilien (1,38 %). En revanche,
il s’est apprécié par rapport à la livre turque (18,60 %), au yen japonais (3,88 %) et au naira nigerian (3,50 %)

G7. Cours moyen mensuel de l’euro G8. Cours moyen mensuel de l’euro (suite)

Source : Banque de France

1.4 Politique monétaire des autres Banques Centrales


Les effets négatifs de la crise sanitaire de la COVID-19 étant encore présents, la majorité des banques
centrales ont poursuivi leur politique monétaire accommodante, même si certaines banques centrales ont
commencé à resserrer leurs politiques monétaires. En Chine, lors de la session du 06 septembre 2021,
le Comité de Politique Monétaire de la Banque Populaire de Chine (PBoC) a poursuivi sa politique monétaire
prudente, en conservant son taux de référence à un an des prêts bancaires à 3,85 % et son taux de référence
à cinq ans à 4,65 %.

Le Comité de Politique Monétaire de la Fed (Federal Open Market Committee), réuni le 03 novembre 2021,
a décidé de conserver ses taux directeurs (fed funds) dans la fourchette 0,00 % - 0,25 %. Par ailleurs, la Fed
a décidé de réduire le rythme mensuel de ses achats nets d’actifs de 10 milliards USD pour les titres du Trésor
et de 5 milliards USD pour les titres adossés à des créances hypothécaires d’agences, sur une enveloppe qui
représente à ce jour 120 milliards USD.

Le Comité de politique monétaire de la Banque du Canada (BdC), réuni le 27 octobre 2021, a décidé de
maintenir son taux cible du financement à un jour à 0,25 %, soit sa valeur plancher, le taux officiel d’escompte
à 0,50 % et le taux de rémunération des dépôts à 0,25 %. Elle a également décidé de garder le rythme cible
des achats au titre du programme d’assouplissement quantitatif à 2 milliards de dollars par semaine.

Le Conseil des Gouverneurs de la Banque Centrale Européenne (BCE), a décidé, à l’issue de sa réunion
du 27 octobre 2021, de maintenir l’orientation très accommodante de sa politique monétaire en recondui-
sant ses taux directeurs. Le taux de refinancement est ainsi resté fixé à zéro, le taux de la facilité de dépôt à
- 0,5 % et le taux de facilité de prêt marginal à 0,25 %. En outre, la BCE a de maintenir avec un rythme légère-
ment plus faible d’achats nets d’actifs au titre du programme d’achats d’urgence face à la pandémie (pandemic
emergency purchase programme, PEPP) par rapport aux deuxième et troisième trimestres 2021. Enfin, la
BCE, a déclaré le 19 novembre 2021, que l’inflation dans la zone euro (4,1 % en glissement annuel en octobre

Bulletin Economique et Statistiques Page 12


avec la flambée des prix de l’énergie) allait progressivement se dissiper et que la BCE ne devait donc pas
resserrer sa politique monétaire car cela pèserait sur les revenus des ménages, déjà confrontés au choc lié à
la hausse des prix de l’énergie, et risquerait de compromettre la reprise économique

Le Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale du Japon (Central Bank of Japan ou CBJ), réuni
les 27 et 28 octobre 2021, a décidé de garder son taux de dépôt à court terme à - 0,1 %. De plus, la banque
continuera d’acheter des obligations du gouvernement (JGB) afin de maintenir leur rendement à 10 ans autour
de 0,00 %.

Lors de sa réunion de politique monétaire du 04 novembre 2021, la Banque d’Angleterre (Bank of England
ou BoE), a décidé de maintenir son taux directeur à 0,10 % et de poursuivre son programme d’achats d’obli-
gations d’État de 895 milliards de livres sterling. La BoE a néanmoins confirmé la perspective d’un resserre-
ment de sa politique monétaire dans un avenir proche, en déclarant qu’elle devrait probablement relever son
principal taux directeur actuellement à 0,1 % au cours des prochains mois si l’économie continue d’évoluer
comme prévu.

En Afrique subsaharienne, la plupart des banques centrales ont poursuivi l’orientation accommodante de
leurs politiques monétaires, en prenant un ensemble de mesures visant à soutenir l’activité économique et à
limiter les effets potentiels de la crise sanitaire. La Banque Centrale du Congo (BCC) a maintenu inchangés
les dispositifs de sa politique monétaire depuis le 17 juin 2021, son taux directeur demeurant à 8,5 %. Les
coefficients des réserves obligatoires sur les dépôts en devises à vue et à terme ont été maintenus respecti-
vement à 13,0 % et 12,0 % et ceux des dépôts en monnaie nationale à vue et à terme à 0 %. Les services de
la banque prévoient une stabilité macroéconomique au cours des mois à venir.

Au cours de sa réunion du 08 septembre 2021, le Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale


des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), a décidé de maintenir inchangés ses taux directeurs. Ainsi, le taux
d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité est resté à 2,00 % et
le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4,0 %. Le coefficient des réserves obligatoires applicable aux
banques de l’Union, est quant à lui demeuré à 3,00 %.

En Afrique du Sud, la South African Reserve Bank (SARB) a décidé le 23 septembre 2021, de maintenir
son taux directeur à 3,50 %, pour soutenir l’activité économique dans un contexte d’atténuation des tensions
inflationnistes. La politique monétaire reste accommodante et la SARB a maintenu les conditions financières
de soutien de la demande de crédit.

Le Comité de politique monétaire de la Banque Centrale du Nigéria (BCN), réuni les 16 et 17 septembre
2021, a décidé de conserver son principal taux d’intérêt directeur à 11,5 % et son coefficient des réserves obli-
gatoires à 27,5 %. Le Comité a noté la baisse modérée de l’inflation à 17,0 % (en glissement annuel) en août
2021 contre 17,4 % en juillet 2021.

Ainsi, au niveau des conditions monétaires et financières, afin de limiter les répercussions négatives de
la pandémie de coronavirus, la majorité des banques centrales des pays avancés, émergents et de l’Afrique
subsaharienne ont prolongé leur politique monétaire accommodante. Néanmoins, l’élargissement de la cou-
verture vaccinale devrait éclaircir les horizons et réduire l’incertitude.

Bulletin Economiques et Statistiques Page 13


1.5 Politique monétaire de la BEAC

Lors de la session ordinaire du 20 décembre 2021, le Comité de Politique Monétaire de la BEAC a prit
connaissance des perspectives macroéconomiques mondiale et sous-régionale révisées.

Au niveau international, en dépit d’un climat d’incertitude caractérisé entre autres par l’apparition de nou-
veaux variants du COVID-19 et des problèmes d’approvisionnement de plus en plus importants, les projections
économiques tablent sur une reprise de l’économie mondiale en raison de : i) l’élargissement de la couverture
vaccinale à l’échelle mondiale, et ii) la consolidation des mesures de soutien budgétaire dans plusieurs pays.

Au niveau de la sous-région, le CPM a pris acte de la reprise économique lente et modérée en 2021, après
la récession enregistrée l’année dernière du fait de la pandémie de COVID-19. A moyen terme, la reprise écono-
mique amorcée en 2021 et se poursuivrait en 2022-2024, dans un contexte de baisse attendue de l’incertitude
au niveau mondial grâce aux efforts de lutte contre la pandémie de COVID-19, associé aux gains à tirer des
réformes structurelles engagées dans le cadre du PREF-CEMAC et des programmes de seconde génération
avec le FMI.

Ainsi, compte tenu des perspectives macroéconomiques de la CEMAC, et après examen des différents fac-
teurs pouvant influencer la stabilité monétaire, le CPM a décidé de maintenir inchangés ses principaux instru-
ments : Taux d’Intérêt des Appels d’Offres à 3,50 % ; Taux de la facilité de prêt marginal à 5,25 % ; Taux de la
facilité de dépôt à 0,00 % ; et Coefficients des réserves obligatoires à 7,00 % sur les exigibilités à vue et 4,50 %
sur les exigibilités à terme.

Le CPM a également rendu public le calendrier de réunions de ses sessions ordinaires pour le compte de
l’année 2022 comme suit : (i) le 28 mars 2022 pour la première session, (ii) le 27 juin 2022 pour la deuxième ses-
sion, (iii) le 26 septembre 2022 pour la troisième session, et (vi) le 19 décembre 2022 pour la quatrième session.

Bulletin Economique et Statistiques Page 14


T3 : Taux directeurs des principales Banques Centrales

nov-20 déc-20 janv-21 févr-21 mars-21 avr-21 mai-21 juin-21 juil-21 août-21 sept-21 oct-21 nov-21

Fédéral Reserve (Fed)

Taux des Fonds Fédéraux 0,00-0,25 0,00-0,25 0,00-0,25 0,00-0,25 0,00-0,25 0,00-0,25 0,00-0,25 0,00-0,25 0,00-0,25 0,00-0,25 0,00-0,25 0,00-0,25 0,00-0,25

Bank of Japon (BoJ)

Taux au jour le jour -0,100 -0,100 -0,100 -0,100 -0,100 -0,100 -0,100 -0,100 -0,100 -0,100 -0,100 -0,100 -0,100

Bank of England (BoE)

Taux de prise en pension 0,100 0,100 0,100 0,100 0,100 0,100 0,100 0,100 0,100 0,100 0,100 0,100 0,100

Banque du Canada

Taux de refinancement 0,250 0,250 0,250 0,250 0,250 0,250 0,250 0,250 0,250 0,250 0,250 0,250 0,250

Banque Centrale Européenne (BCE)


Taux des principales opérations de refinance-
0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000
ment

Taux d'intérêt de la BCEAO

Taux des pensions 4,00 4,00 4,00 4,00 4,00 4,00 4,00 4,00 4,00 4,00 4,00 4,00 4,00
Taux d'injection de liquidités 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00

Central Bank of Nigeria (CBN)

Taux de refinancement 11,50 11,50 11,50 11,50 11,50 11,50 11,50 11,50 11,50 11,50 11,50 11,50 11,50

South Africa Reserve Bank (SARB)

 Taux de refinancement 3,500 3,500 3,500 3,500 3,500 3,500 3,500 3,500 3,500 3,500 3,500 3,500 3,750

Bulletin Economiques et Statistiques Page 15


Banque Centrale du Congo (BCC)

Taux des Prêts à Court Terme 18,50 18,50 18,50 18,50 15,50 10,50 10,50 10,50 10,50 8,50 8,50 8,50 8,50

Sources : Fed, BoE, BoJ, Banque du Canada, BCE , BCEAO, BCC, BCN et SARB
2. Secteur Réel de la CEMAC
2.1 Activité économique récente
Au troisième trimestre 2021, l’Indicateur Composite des Activités Economiques (ICAE) de la
CEMAC s’est inscrit en hausse de 6,4 % en glissement annuel, contre - 2,5 % un an auparavant. Au
titre des principaux facteurs explicatifs de cette évolution, on note que : i) les produits de rente ont
contribué positivement à l’activité dans la CEMAC, en dépit d’une production pétrolière relativement
morose ; ii) les industries brassicoles ont également soutenu l’activité dans l’ensemble des pays
de la Zone ; et iii) l’activité dans le BTP a connu une évolution contrastée, du fait notamment d’une
commande publique toujours insuffisante.

2.2 Perspectives macroéconomiques à court terme

L’activité économique devrait poursuivre son évolution favorable au quatrième trimestre 2021
ainsi qu’au premier trimestre 2022. Les estimations pour le quatrième trimestre 2021, en glissement
annuel, tablent sur une hausse de l’ICAE de la CEMAC de 3,0 % (contre - 1,5 % un an plus tôt).
Cette dynamique devrait se maintenir au premier trimestre 2022, avec une variation de l’ICAE
CEMAC en glissement annuel de 4,4 % (contre 1,1 % un an plus tôt).

Ce regain de dynamisme anticipé au niveau de la CEMAC pour le quatrième trimestre 2021 est
à mettre au crédit (i) de l’effervescence de l’organisation de la CAN au Cameroun en début 2022
qui entrainerait une reprise dans les services, le commerce, le transport (aérien notamment) et
l’hôtellerie-restauration au Cameroun, (ii) la bonne tenue des cours du pétrole, (iii) d’une exécution
plus importante des budgets publics, contribuant à soutenir une demande intérieure encore fragile
ainsi que (iv) de la poursuite du rattrapage par certaines branches d’activités des contreperformances
enregistrées en 2020.

En termes de perspectives pour l’année 2021, il est attendu un taux de croissance du PIB réel
de 1,9 %.

T4 : Evolution des taux de croissance infra-annuels du PIB réel de la CEMAC

2019T4 2020T1 2020T2 2020T3 2020T4 2021T1 2021T2 2021T3 2021T4 2022T1
Taux de croissance
en glissement an- 1,0 % 0,6 % - 3,8 % - 2,6 % -0,6 % - 0,5 % 3,9 % 2,9 % 1,4 % 3,0 %
nuel (y-o-y)
Taux de croissance
en glissement tri- 0,5 % - 0,8 % - 3,7 % 1,5 % 2,7 % - 0,8 % 0,5 % 0,4 % 1,3 % 0,7 %
mestriel (q-o-q)

Sources : BEAC (juin 2021). En gras: prévisions

Bulletin Economique et Statistiques Page 16


G9. PIB nominal des pays de la CEMAC (en milliards de FCFA)

Sources: Administrations nationales et BEAC

T5 : Contribution à la croissance de la CEMAC

  Secteur primaire Secteur secondaire Secteur tertiaire Taxes nettes sur les produits

  2020 2021 2020 2021 2019 2020 2021 2019 2020 2021

    Estim. Prev.Maj   Estim. Prev.Maj   Estim. Prev.Maj   Estim. Prev.Maj

Cameroun 0,9 0,2 0,3 0,7 0,9 0,8 1,5 - 0,4 0,8 0,5 - 0,1 0,5

République Centrafricaine - 0,1 1,3 1,9 0,5 - 0,9 - 0,3 2,4 1,0 - 0,8 - 0,1 - 0,3 1,8

Congo 0,9 - 3,8 - 2,1 1,1 - 0,4 1,4 - 2,3 - 1,8 1,0 0,0 - 0,2 0,2

Gabon 3,5 0,9 0,1 0,8 - 1,3 1,2 - 1,0 - 1,0 0,0 0,5 - 0,2 0,5

Guinée Equatoriale - 2,9 - 0,2 - 3,2 - 3,0 - 2,9 3,2 1,4 - 1,5 1,3 0,1 0,0 0,1

Tchad 1,1 0,5 0,3 1,9 - 0,8 0,6 - 0,6 - 2,1 1,0 0,3 0,0 0,2

CEMAC 1,1 - 0,6 - 0,2 0,5 - 0,3 1,0 0,2 - 1,2 0,8 0,1 0,3 0,3

Sources: Administrations nationales et BEAC

Bulletin Economiques et Statistiques Page 17


2.2 Prix
Au troisième trimestre 2021, le niveau général des prix dans la Communauté Economique et
Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) a connu une évolution relativement stable. Le taux
d’inflation en moyenne annuelle s’est replié à 1,8 % à fin septembre 2021, contre 1,9 % un an plus
tôt. En glissement annuel, le taux d’inflation est passé de 2,8 % à fin septembre 2020 à 2,0 % un
an plus tard.

Sur la même période, l’analyse de l’inflation suivant les contributions des différentes fonctions
de consommation en glissement annuel montre que l’évolution du niveau général des prix a
été impactée à fin septembre 2021 principalement par les fonctions : « produits alimentaires et
boissons non alcoolisées » (1,3 point contre 1,8 point en septembre 2020), « transports » (0,2
point, comme en septembre 2020) et «logement, eau, gaz, électricité, et autres combustibles »
(0,2 point en septembre 2021 contre une contribution nulle un an plus tôt).

Les prévisions à court terme tablent sur une stabilité de l’inflation à fin décembre 2021 par rapport
à fin septembre 2021, bien qu’en décélération par rapport à décembre 2020. En effet, le taux
d’inflation se maintiendrait à 1,8 % en moyenne annuelle et progresserait à 2,3 % en glissement
annuel, contre respectivement 1,8 % et 2,0 % un trimestre plus tôt, après 2,3 % et 2,0 % un an
plutôt.

Pour l’essentiel, en glissement annuel, la dynamique projetée à court terme serait impactée à
fin décembre 2021 principalement par une contribution toujours forte de la fonction « produits
alimentaires et boissons non alcoolisées » (1,7 point, contre 1,3 point en septembre 2021), suivie
de celles des fonctions « transports » , « articles d’habillement et chaussures », « logement, eau,
gaz, électricité et autres combustibles » qui participeraient chacune à hauteur de 0,1 point, contre
respectivement 0,3 point, 0,2 point et 0,1 point, à fin septembre 2021.

Bulletin Economique et Statistiques Page 18


T6 : Taux d’inflation sur les 12 derniers mois
Variation en moyenne annuelle de l'Indice des Prix à la Consommation
  sept-20 oct-20 nov-20 déc-20 janv-21 févr-21 mars-21 avr-21 mai-21 juin-21 juil-21 août-21 sept-21
Cameroun 2,5 2,5 2,5 2,5 2,4 2,3 2,3 2,2 2,2 2,2 2,2 2,2 2,2
RCA 1,9 2,2 2,5 3,3 3,6 4,1 4,3 4,5 4,7 4,8 4,9 5,0 5,2
Congo 1,9 1,7 1,4 1,1 1,1 1,1 1,1 1,0 1,1 1,3 1,5 1,6 1,9
Gabon 1,0 1,1 1,3 1,3 1,4 1,4 1,5 1,5 1,5 1,5 1,4 1,3 1,2
Guinée Equatoriale 5,4 5,4 5,1 4,7 4,3 3,7 3,1 2,5 1,8 1,0 0,4 -0,1 -0,5
Tchad 2,7 -4,9 -3,5 -1,6 0,3 4,2 3,8 3,1 2,8 2,4 1,9 1,0 0,5
CEMAC* 1,9 2,1 2,2 2,3 2,3 2,3 2,3 2,2 2,2 2,2 2,1 1,9 1,8
UEMOA 1,1 1,3 1,6 1,8 1,9 2,0 2,1 2,2 2,3 2,5 2,7 2,9 3,1
Zone Euro 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,2 0,2 0,4 0,5 0,6 0,8 1,1 1,4
France 0,7 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,3 0,4 0,4 0,5 0,6 0,7 0,9
Etats Unis 1,4 1,4 1,3 1,2 1,1 1,1 1,2 1,5 1,9 2,3 2,7 3,0 3,3
Sources : FMI, Administrations nationales et BEAC

Variation en glissement annuel de l'Indice des Prix à la Consommation


  sept-20 oct-20 nov-20 déc-20 janv-21 févr-21 mars-21 avr-21 mai-21 juin-21 juil-21 août-21 sept-21
Cameroun 2,4 2,5 2,1 2,1 1,9 1,9 1,9 1,7 2,2 2,4 2,6 2,4 2,5
RCA 4,3 3,8 3,6 5,3 5,0 5,8 4,9 4,6 5,7 5,4 5,4 5,7 6,6
Congo 0,3 - 0,2 0,1 0,5 2,2 2,8 1,3 1,6 2,0 3,4 2,9 2,7 3,0
Gabon 2,0 1,7 1,8 1,4 1,5 1,5 1,7 1,3 1,1 0,7 0,6 0,6 0,7
Guinée Equatoriale 5,9 1,8 0,9 - 0,4 - 0,5 - 1,2 - 1,5 - 1,4 - 1,5 - 2,1 - 0,4 0,1 0,6

Tchad 5,2 5,5 4,6 3,1 1,6 - 0,6 - 0,3 - 1,9 - 0,5 - 0,6 - 0,7 - 3,1 - 0,9
CEMAC* 2,8 2,6 2,2 2,0 1,9 1,7 1,6 1,2 1,7 1,8 1,9 1,4 2,0
UEMOA 2,5 2,4 2,5 2,3 1,9 2,1 2,5 3,1 3,2 3,6 4,2 4,4 4,9
Zone Euro - 0,3 - 0,3 - 0,3 - 0,3 0,9 0,9 1,3 1,6 2,0 1,9 2,2 3,0 3,4

Bulletin Economiques et Statistiques Page 19


France 0,0 0,0 0,2 0,0 0,6 0,6 1,1 1,2 1,4 1,5 1,2 1,9 2,2

Etats Unis 1,4 1,2 1,2 1,4 1,4 1,7 2,6 4,2 5,0 5,4 5,4 5,3 5,4

Sources: FMI, Administrations nationales et BEAC


T7. Indice des prix de la CEMAC par fonction de consommation
Base 100 : Année 2011

sept-
POSTES DE CONSOMMATION sept-20 oct-20 nov-20 déc-20 janv-21 févr-21 mars-21 avr-21 mai-21 juin-21 juil-21 août-21 Moy. Ann.* Gli. Ann.**
21
Produits alimentaires et boissons non al-
122,5 122,1 121,6 121,5 121,2 121,8 122,6 123,3 124,4 125,2 126,4 126,3 126,6 2,7 % 3,3 %
coolisées
Boissons alcoolisées et tabac 126,9 126,8 127,4 127,6 127,6 128,8 127,3 127,6 128,3 128,3 128,6 128,8 129,0 1,7 % - 0,8 %

Articles d'habillement et chaussures 117,9 117,8 118,0 118,4 118,5 118,5 118,0 118,2 118,4 118,8 119,3 118,9 119,3 1,8 % 1,2 %
Logement, eau, gaz, électricité et autres
123,4 124,3 124,5 124,7 125,2 125,0 124,9 125,1 125,8 126,0 125,7 125,0 125,0 0,5 % 1,2 %
combustibles
Meubles, articles de ménage et entretien
119,1 119,0 119,0 118,7 118,9 119,0 118,9 118,6 118,8 118,8 119,0 119,5 119,3 1,3 % 0,2 %
courant de la maison

Santé 116,7 116,4 116,3 116,4 116,6 116,7 116,7 116,8 116,8 116,8 116,8 116,9 117,2 0,3 % 0,4 %

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Transports 127,8 129,0 129,2 129,3 129,6 129,5 129,6 129,7 130,1 130,0 130,1 130,4 129,8 2,3 % 1,6 %

Communications 95,1 94,1 95,0 94,3 94,2 94,3 94,3 94,3 94,3 94,3 94,3 94,3 94,4 0,6 % - 0,8 %

Loisirs et culture 115,2 115,5 115,7 115,7 115,8 115,8 115,6 115,7 115,5 115,7 115,7 116,0 116,1 0,9 % 0,7 %

Enseignement 136,6 137,3 138,4 138,4 138,4 138,4 138,4 138,4 138,3 138,4 138,7 139,0 139,1 2,3 % 1,8 %

Restaurants et hôtels 131,1 131,3 131,2 131,2 131,4 131,7 132,2 132,6 132,6 132,8 132,4 132,8 132,8 1,2 % 1,3 %

Biens et services divers 124,5 124,6 124,7 124,8 124,9 124,9 124,8 125,4 125,4 125,5 125,7 125,7 125,9 1,2 % 1,1 %

Indice général 122,2 122,2 122,1 122,2 122,2 122,4 122,7 123,0 123,6 124,0 124,5 124,4 124,5 1,8 % 2,0 %

Produits locaux 122,2 122,2 122,1 122,2 122,2 122,4 122,7 123,0 123,6 124,0 124,5 124,4 124,5 - 2,0 %
- -
Produits importés
121,9 122,2 122,5 122,6 122,8 122,8 122,7 122,8 123,1 123,3 123,3 123,2 123,2 1,3 % 1,1 %
Indice hors alimentation
118,0 118,0 118,3 118,2 118,4 118,4 118,4 118,4 118,6 118,7 118,8 118,9 118,9 1,1 % 0,7 %
Indice hors Transports
120,8 121,0 121,2 121,3 121,5 121,6 121,4 121,6 121,9 122,0 122,1 121,9 122,0 1,1 % 1,0 %
Indice hors alimentation et transports
Indice sous-jacent 118,4 118,5 118,5 118,5 118,5 118,8 118,8 119,1 119,6 119,9 120,3 120,3 120,4 1,7 % 1,6 %

Sources : Administrations Nationales et BEAC


(*) Moyenne annuelle, (**) Glissement annuel
G10. Contribution absolue des fonctions de consommation
à l’indice des prix à la consommation de la CEMAC
(en moyenne annuelle)

Sources : Administrations nationales et BEAC

G11. Contribution absolue des fonctions de consommation à l’indice des prix à


la consommation dans la CEMAC
(en glissement annuel)

Sources : FMI, Administrations nationales et BEAC

Bulletin Economiques et Statistiques Page 21


3. BALANCE DES PAIEMENTS ET COMPETITIVITE
3,1 Balance des paiements

Le déficit extérieur courant, transferts publics inclus, se contracterait à 3,0 % de PIB en 2021, contre 4,3 %
du PIB en 2020, en lien principalement avec l’amélioration des termes de l’échange de 28,5 %. La variation de
1,2 % du compte courant, en pourcentage du PIB, découlerait principalement d’une augmentation de l’apport
des exportations pétrolières (5,2 points) et non pétrolières (1,4 point), neutralisée en partie par les balances
des revenus (-1,7 point) et des services (-1,3 point).

En particulier, la dynamique des exportations découlerait de la hausse des ventes de pétrole brut (41,3 %, à
10 138,1 milliards), de gaz (76,2 %, à 1 188,2 milliards), de bois (10,3 %, à 916,1 milliards), et de manganèse
(30,1 %, à 734,8 milliards). Cette tendance serait cependant contrebalancée par la hausse des importations
(- 17,0 %) ainsi que des services (-23,0 %) et des revenus (- 38,1 %). L’évolution des importations demeurerait
liée au relèvement projeté des dépenses publiques et de la dépendance vis-à-vis des biens de consommation.

En définitive, le solde global de la balance des paiements (en pourcentage du PIB) resterait déficitaire à
433,9 milliards, soit - 0,8 % du PIB, contre - 1,2 % du PIB un an auparavant. En point de PIB, cette améliora-
tion de 0,5 point serait principalement portée par la contraction des entrées nettes des capitaux à court terme
(- 2,2 points), non compensée par la remontée des investissements directs étrangers (contribution 1,0 point),
et du compte courant (0,8 point).

Le déficit de la balance des paiements serait couvert par des financements exceptionnels de 36,6 milliards
et une diminution des réserves officielles de 470,5 milliards, les faisant ainsi revenir à 3,72 mois d’importations
en 2021 (au lieu de 3,73 mois d’importations de biens et services prévu initialement), contre 3,82 mois un an
plus tôt.

T8 : Soldes de la balance des paiements (en % du PIB)

Solde des transactions cou- Solde du compte de capital et


  Solde global
rantes d'opérations financières
2019 2020 2021 Prév. 2019 2020 2021 Prév 2019 2020 2021 Prév
Cameroun - 4,4 - 3,1 - 3,1 5,1 2,1 2,5 0,7 - 1,9 - 0,7
République Centrafricaine - 6,8 - 14,4 - 14,4 7,1 8,1 26,8 - 1,1 0,7 12,4
Congo - 0,8 3,2 3,2 0,4 4,1 - 4,4 1,3 8,2 - 1,2
Gabon 2,9 1,3 1,3 - 5,4 1,5 - 0,7 0,2 - 2,6 0,2
Guinée Equatoriale - 0,9 - 3,6 - 3,6 1,0 6,5 4,1 - 2,1 4,3 0,5
Tchad - 9,7 - 10,4 - 10,4 7,0 7,2 6,5 0,3 - 1,4 - 3,2
CEMAC - 2,5 - 3,0 - 3,0 2,3 2,3 2,3 0,2 - 0,8 - 0,8
Sources : Administrations nationales et BEAC

Bulletin Economique et Statistiques Page 22


T9 : Solde de la balance commerciale

  Exportations   Importations   Balance commerciale


(variation en %) (variation en %) (en milliards de FCFA)
2019 2020 2021 Prev 2019 2020 2021 Prev 2019 2020 2021 Prev
Cameroun 12,9 - 18,1 22,7 16,8 - 16,1 14,5 - 431,6 - 428,2 - 272,3
République centrafri-
11,7 3,4 1,4 14,4 0,6 5,8 - 272,0 - 271,2 - 291,0
caine
Congo 0,9 - 37,8 36,6 4,5 - 21,1 12,6 3 314,9 1 726,6 2 737,5
Gabon 4,1 - 12,1 30,3 16,0 - 5,1 20,6 1 804,5 1 441,4 2 070,7
-
Guinée Equatoriale - 16,5 - 38,5 48,4 - 31,0 41,1 1 508,0 828,2 1 296,3
22,0
Tchad 8,5 - 32,7 47,7 8,8 - 3,5 13,6 241,3 - 220,9 106,2

CEMAC 1,0 - 27,3 31,1 7,0 - 14,0 17,0 6 350,1 3 260,5 5 524,8

Sources : Administrations nationales et BEAC

3.2 Compétitivité 1

La compétitivité-prix des économies de la zone CEMAC s’est détériorée entre le deuxième tri-
mestre 2021 et le troisième trimestre 2021, du fait l’appréciation du TCER global de 3,0 % pen-
dant la période, après une hausse de 1,2 % au trimestre précédent. Cela s’explique principale-
ment par une perte de compétitivité sur le front des importations (- 4,3 % au troisième trimestre
2021, contre 1,7 % au trimestre passé).

En outre, l’analyse du TCER entre le deuxième trimestre et le troisième trimestre 2021, fait res-
sortir une dépréciation du FCFA par rapport aux monnaies de la majorité des principaux parte-
naires commerciaux, en particulier chez ses concurrents. Ainsi, le TCEN s’est inscrit en baisse de
1,3 % au troisième trimestre 2021, contre une hausse de 0,1 % au deuxième trimestre 2021. En
termes réels, le FCFA s’est déprécié sur la période par rapport au dollar (- 3,4 %), à la livre sterling
(- 1,3 %), au yuan (- 1,3 %) et à l’euro (-0,004 %).

En termes de contribution absolue du TCER, celle des importations a été supérieure à celle des
exportations. En effet, tandis que la contribution du TCER des importations est de 3,3 points, celle
des exportations est de - 0,1 %.

1
La compétitivité extérieure de la CEMAC est évaluée hors secteur pétrolier en raison du poids important du pétrole dans les exportations
et du fait que cette activité, à forte intensité capitalistique, est entièrement off-shore. L’influence de l’exploitation pétrolière sur l’indicateur de
compétitivité extérieure ainsi calculé est implicite et s’apprécie par le biais des évolutions des prix domestiques.

Bulletin Economiques et Statistiques Page 23


G12. Evolution du TCER/TCEN

Sources : Administrations nationales et BEAC

T10 : Compétitivité
(variations en %)
  TCER composite (*)
  TCER des exportations   TCER des importations

Cameroun 0,1 1,4 0,0 - 0,1 0,9 - 1,5 1,9 2,3 0,4 0,3 0,7 0,9
République Centra-
- 1,0 4,8 0,3 - 1,6 0,2 1,5 1,8 - 1,6 - 0,7 4,1 0,6 - 1,6
fricaine
Congo - 0,3 3,0 4,9 8,7 1,0 0,2 0,7 - 0,5 0,0 2,4 4,1 6,9
Gabon - 0,6 1,1 - 1,0 - 0,9 - 2,6 - 2,1 - 3,6 - 1,1 - 1,8 - 0,9 - 2,7 - 1,0
Guinée Equatoriale - 1,0 0,9 - 0,2 - 1,5 0,1 - 2,9 1,5 - 2,8 - 0,3 - 1,5 0,9 - 2,3
Tchad - 2,5 - 1,0 - 0,2 0,8 - 6,3 3,3 7,7 - 3,3 - 4,3 1,0 3,6 - 1,2
CEMAC - 0,7 2,6 1,7 4,3   - 1,1 0,0 - 0,1 - 0,3   - 0,8 1,9 1,2 3,0

(*) Cotation au certain du FCFA par rapport aux autres monnaies.


Source : BEAC

G13. Evolution de l’indice composite du TCER

Sources : Administrations nationales et BEAC

Bulletin Economique et Statistiques Page 24


4. SECTEUR PUBLIC

Finances publiques et endettement


Le déficit du solde budgétaire global, dons compris, devrait se maintenir à - 2,0 % du PIB en
2021, comme en 2020. Au plan stratégique, l’on observe que la variation du solde budgétaire
en pourcentage du PIB serait impactée par la hausse des recettes pétrolières (0,3 point), et non
pétrolières (0,8 point), ainsi que la baisse des dépenses courantes (0,2 point). Cette dynamique
serait tempérée par les dépenses en capital (0,8 point) et des dons (- 0,3 point). La hausse des
recettes pétrolières est liée à la remontée des cours de pétrole brut. Pour sa part, la progression
des recettes non pétrolières résulterait de la poursuite des efforts dans la mobilisation des recettes
fiscales.

S’agissant de l’orientation de la politique budgétaire de l’ensemble des pays de la CEMAC,


en 2021, elle serait contracyclique et expansionniste. En effet, dans un contexte toujours marqué
par la crise sanitaire de COVID-19, l’écart de production des pays de la Zone resterait négatif
à - 3,0 % en 2021, contre - 3,3 % en 2020, et dans ces conditions le solde primaire corrigé des
variations saisonnières ressortirait déficitaire à - 0,8 % en 2021, contre - 1,1 % du PIB en 2020.
Ainsi, l’impulsion budgétaire deviendrait positive en 2021, à 0,3 %, après -1,8 % en 2020. Dans
la même veine, le solde budgétaire de référence ressortirait déficitaire à - 3,1 % (au-dessus de la
norme communautaire de - 1,5 % du PIB), après - 1,9 % du PIB en 2020, soulignant la difficulté
pour certains Etats de la CEMAC à constituer une épargne budgétaire en 2021.

Dans ce contexte difficile, les pays de la CEMAC devraient mobiliser plus de tirages exté-
rieurs, soit 2 396,1 milliards, des allègements de dette extérieure de près de 287,4 milliards et des
ressources monétaires nettes de l’ordre de 1 624,2 milliards. Ces ressources leur permettraient
d’amortir la dette extérieure à hauteur de 2 100,8 milliards et de se désengager vis-à-vis du sys-
tème non bancaire pour environ 416,4 milliards.

Bulletin Economiques et Statistiques Page 25


T11 : Evolution des finances publiques des pays de la CEMAC (en % du PIB)

Solde budgétaire global, base


    Recettes globales   Dépenses globales
engagements, dons compris

2019 2020 2021 Prev 2019 2020 2021 Prev 2019 2020 2021 Prev
Cameroun - 3,2 - 3,3 - 2,7 15,4 14,0 14,2 12,4 12,5 11,4
République Centrafricaine 1,4 - 2,0 - 2,4 61,2 67,5 59,2 48,6 51,2 55,2
Congo 5,3 - 1,0 0,0 24,2 19,9 21,2 16,5 19,1 16,9
Gabon 1,4 - 2,1 - 2,2 22,1 19,2 16,6 15,5 18,6 16,3
Guinée Equatoriale 1,8 - 1,8 - 0,6 18,5 14,2 12,7 11,5 12,0 10,8
Tchad - 0,6 1,7 - 2,6 12,5 14,5 12,4 9,9 11,0 11,6

CEMAC - 0,1 - 2,0 - 2,0   17,7 15,6 15,1   13,1 14,1 13,0

Sources : Administrations nationales et BEAC

T12 : Evolution de la dette publique extérieure des pays de la CEMAC (en % du PIB)

Encours de la dette extérieure Service de la dette extérieure Service de la dette extérieure


     
(en % du PIB) (en % des Xbsnf) (en % des recettes budgétaires)

2019 2020 2021 Prév 2019 2020 2021 Prév 2019 2020 2021 Prév
Cameroun 28,0 29,6 29,8 10,9 13,3 23,9 14,0 15,2 29,8
République Centrafricaine 24,0 23,7 24,5 2,6 3,1 0,5 6,6 5,6 3,0
Congo 62,1 73,5 56,1 19,3 13,8 9,6 53,6 37,5 27,2
Gabon 37,1 34,8 30,4 9,9 23,7 17,8 19,0 50,1 49,3
Guinée Equatoriale 11,5 9,1 6,6 4,7 16,2 5,7 12,0 41,1 19,4
Tchad 25,1 25,9 24,7 7,8 10,3 9,4 16,5 13,6 18,9

CEMAC 32,2 33,0 30,0   10,5 16,3 14,7   20,3 28,4 30,5

Sources : Administrations nationales et BEAC

Bulletin Economique et Statistiques Page 26


5. MONNAIE ET CREDIT

Monnaie et crédit

L’évolution de la masse monétaire de la CEMAC et de ses contreparties, en glissement


annuel, à fin septembre 2021 a été marquée par :

• un repli des avoirs extérieurs nets du système monétaire de 52,1 %. Cette évolution résulte-
rait de la contraction des avoirs extérieurs (- 3,1 %) consécutive aux transferts nets sortants
hors CEMAC qui sont négatifs sur la période et de la forte progression des engagements
extérieurs du système monétaire (46,4%), en dépit de l’allocation générale des DTS mobi-
lisées en août dernier pour un montant équivalent à 809 milliards. Les réserves de change
se sont situées à 4 612,9 milliards à fin septembre 2021, contre 4 759,9 milliards un an
plus tôt, et ont représenté environ 3,22 mois d’importations de biens et services. Le taux de
couverture extérieure de la monnaie est revenu de 67,71 % en septembre 2020 à 65,86 %
un an plus tard ;

• une expansion des créances nettes du système monétaire sur les États de la CEMAC de
35,4 % à 7 205,7 milliards, du fait des tirages effectués sur les fonds d’urgence de soutien
à la lutte contre la COVID-19 fournis par le FMI et de l’intensification des émissions de titres
publics par les Etats ;

• une hausse des crédits à l’économie, passant de 7 797,1 milliards à 8 659,0 milliards
(+ 11,1 %). Cette évolution est liée à celle des concours au secteur privé non financier
(contribution de 9,4 points de pourcentage) et aux entreprises publiques non financières
(1,7 point de pourcentage).

En définitive, les disponibilités monétaires et quasi-monétaires (M2) se sont accrues de


11,5 % pour s’établir à 14 310,9 milliards à fin septembre 2021 contre 12 831,5 milliards un
an auparavant. En termes de contributions, les créances nettes sur les États et les crédits à
l’économie ont eu une influence positive sur l’évolution de la masse monétaire au sens large à
hauteur respectivement de 14,7 points et 6,7points. En revanche, les avoirs extérieurs nets ont
contribué négativement à cette évolution (- 9,7 points) tandis que la contribution des ressources
non monétaires a été de - 0,1 point. Toutes les composantes ont contribué positivement à l’ex-
pansion de la masse monétaire, avec 4,7 points pour la monnaie scripturale, 3,9 points pour les
dépôts à terme monétaires et 2,9 points pour la monnaie fiduciaire.

Bulletin Economiques et Statistiques Page 27


T13 : Agrégats de monnaie et de crédit (en millions de FCFA)

2020 2021 2021


CEMAC
sept-20 oct-20 nov-20 déc-20 janv-21 févr-21 mars-21 avr-21 mai-21 juin-21 juil-21 août-21 sept-21
Avoirs extérieurs nets 2 397 380 2 171 901 2 079 790 1 823 357 1 663 093 1 641 343 1 469 831 1 710 387 1 920 969 1 651 137 1 389 901 1 235 055 1 149 013
dont BEAC 2 506 549 2 300 841 2 173 994 1 932 304 1 745 800 1 718 579 1 596 353 1 923 527 2 230 439 1 746 355 1 614 938 1 463 903 1 313 511
Créances nettes sur l'Etat 5 321 671 5 809 440 5 801 601 6 370 555 6 586 294 6 433 320 6 556 048 6 724 507 6 760 390 7 169 345 6 857 354 7 327 217 7 205 753
Crédits à l'économie 7 797 049 7 912 538 8 038 761 8 211 278 7 982 764 8 309 654 8 380 002 8 299 011 8 275 160 8 259 795 8 436 978 8 473 497 8 659 024
Crédits à court terme 4 407 449 4 457 984 4 552 762 4 634 214 4 570 998 4 673 865 4 684 183 4 613 673 4 570 102 4 503 328 4 600 819 4 647 668 4 668 531
Crédits à moyen terme 3 153 459 3 238 622 3 284 110 3 370 013 3 207 441 3 439 807 3 495 682 3 488 199 3 511 948 3 559 550 3 637 142 3 625 739 3 783 925
Crédits à long terme 236 141 215 932 201 889 207 051 204 325 195 982 200 137 197 139 193 110 196 917 199 017 200 090 206 568
                         
Masse monétaire (M2) 12 831 462 13 007 864 13 084 246 13 532 526 13 412 151 13 455 689 13 603 541 13 869 071 14 192 722 14 215 122 14 295 235 14 355 236 14 310 851
Monnaie fiduciaire 2 866 479 2 916 493 2 968 894 3 157 270 3 033 388 3 017 850 3 081 981 3 156 174 3 144 757 3 159 726 3 214 644 3 243 465 3 239 137
Monnaie scripturale 6 374 950 6 453 576 6 434 679 6 509 404 6 545 801 6 533 317 6 536 987 6 698 154 7 025 693 7 065 717 7 058 866 7 008 025 6 982 345
Quasi-monnaie 3 590 033 3 637 795 3 680 673 3 865 852 3 832 962 3 904 522 3 984 573 4 014 743 4 022 272 3 989 679 4 021 725 4 103 746 4 089 369
Taux de couverture ex-
térieure de la monnaie 67,71 66,91 65,42 63,62 62,27 61,59 59,05 61,09 60,85 59,75 58,24 68,01 65,86
(en %)
Source : BEAC

T14 : Agrégats de monnaie et de crédit (en glissement annuel)


2020 2021
CEMAC
sept-20 oct-20 nov-20 déc-20 janv-21 févr-21 mars-21 avr-21 mai-21 juin-21 juil-21 août-21 sept-21

Bulletin Economique et Statistiques Page 28


Avoirs extérieurs nets - 3,7 % - 6,5 % - 10,9 % - 31,3 % - 39,3 % - 43,1 % - 48,6 % - 41,2 % - 37,0 % - 41,9 % - 46,1 % - 47,4 % - 52,1 %
dont BEAC - 2,0 % - 5,0 % - 10,8 % - 28,9 % - 38,1 % - 41,3 % - 44,3 % - 34,9 % - 27,3 % - 39,6 % - 39,4 % - 39,6 % - 47,6 %
Créances nettes sur l'Etat 29,6 % 35,7 % 32,8 % 43,9 % 46,6 % 45,2 % 40,2 % 47,0 % 45,2 % 41,9 % 34,8 % 35,1 % 35,4 %
Crédits à l'économie 1,5 % 2,3 % 3,5 % 5,1 % 2,0 % 7,1 % 7,6 % 8,0 % 8,1 % 8,5 % 10,2 % 10,1 % 11,1 %
Crédits à court terme - 0,1 % 0,2 % 1,3 % 2,4 % 0,2 % 3,5 % 3,2 % 3,0 % 2,3 % 2,3 % 3,1 % 4,0 % 5,9 %
Crédits à moyen terme 2,6 % 4,8 % 6,7 % 9,1 % 4,8 % 12,7 % 14,4 % 15,8 % 17,1 % 18,3 % 21,3 % 20,8 % 20,0 %
Crédits à long terme 20,7 % 13,2 % 5,1 % 3,4 % 2,0 % 2,3 % 4,5 % 1,1 % 0,5 % - 0,8 % 0,9 % - 9,4 % - 12,5 %
Masse monétaire (M2) 7,7 % 10,3 % 8,6 % 11,1 % 9,0 % 8,9 % 10,4 % 11,4 % 13,0 % 11,9 % 12,2 % 12,3 % 11,5 %
Monnaie fiduciaire 12,3 % 12,5 % 13,9 % 13,4 % 11,4 % 11,3 % 10,4 % 13,1 % 11,3 % 12,2 % 11,9 % 13,4 % 13,0 %
Monnaie scripturale 5,2 % 9,3 % 5,1 % 7,6 % 6,0 % 4,9 % 7,7 % 9,1 % 13,5 % 11,4 % 12,2 % 10,8 % 9,5 %
Quasi-monnaie 8,8 % 10,4 % 11,1 % 15,5 % 12,7 % 14,4 % 15,1 % 13,9 % 13,6 % 12,6 % 12,5 % 14,2 % 13,9 %
Contribution à la croissance de M2 (En point de pourcen-
                         
tage)
Avoirs extérieurs nets - 0,8 - 1,3 - 2,1 - 6,8 - 8,8 - 10,1 - 11,3 - 9,6 - 9,0 - 9,4 - 9,3 - 8,7 - 9,7
Créances nettes sur l'Etat 10,2 13,0 11,9 15,9 17,0 16,2 15,3 17,3 16,8 16,7 13,9 14,9 14,7
Crédits à l'économie 1,0 1,5 2,3 3,2 1,3 4,4 4,8 4,9 4,9 5,1 6,1 6,1 6,7
Autres postes nets - 2,7 - 2,9 - 3,5 - 1,3 - 0,6 - 1,7 1,6 - 1,2 0,3 - 0,4 1,5 0,0 - 0,1
Source : BEAC
Sur le marché monétaire de la CEMAC, il a été observé : i) une hausse de l’encours moyen mensuel des
transactions interbancaires entre octobre 2020 et octobre 2021, qui s’est situé à 233,8 milliards (dont 142,2
milliards d’opérations de pension-livrée) contre 152,8 milliards (dont 108,3 milliards d’opérations de pen-
sion-livrée) ; ii) un TIMP à 7 jours des opérations en blanc qui s’est situé à 6,00 % à fin octobre 2021 contre
4,00 % trois mois plus tôt. En revanche celui des opérations de pension-livrée a progressé de 3,25 % à
4,25 % sur la même période.

Sur le marché des titres publics, entre septembre 2020 et septembre 2021, dans un contexte marqué
par la persistance de la crise sanitaire, liée à la pandémie de la COVID-19, le marché des titres publics
émis par adjudication s’est caractérisé par : (i) un dynamisme des opérations sur les marchés primaire et
secondaire (ii) une baisse des taux de couverture des émissions, et (iii) une augmentation des coûts des
émissions, notamment des instruments longs particulièrement sollicités au cours de cette période.

Bulletin Economiques et Statistiques Page 29


T15 : Taux directeurs de la BEAC

2020 2021

nov-20 déc-20 janv-21 févr-21 mars-21 avr-21 mai-21 juin-21 juil-21 août-21 sept-21 oct-21
Taux d'intérêt des
appels d'offres 3,25 3,25 3,25 3,25 3,25 3,25 3,25 3,25 3,25 3,25 3,25 3,25
(TIAO)
Taux interbancaire
moyen pondéré 4,68 4,56 4,50 4,57 5,00 4,87 4,42 4,38 4,09 3,98 4,12 3,92
(TIMP)
Taux créditeur
2,45 2,45 2,45 2,45 2,45 2,45 2,45 2,45 2,45 2,45 2,45 2,45
minimim (TCM)
Taux d'intérêt de la
zone Euro
Taux d'appels
0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
d'offre
Facilité de
- 0,50 - 0,50 - 0,50 - 0,50 - 0,50 - 0,50 - 0,50 - 0,50 - 0,50 - 0,50 - 0,50 - 0,50
dépots

* Les taux du marché monétaire sont les taux de fin de période


Source : BEAC

G14. Evolution comparée du TISP et du taux de la facilité de dépôts de la BCE

Sources : BEAC et BCE

G15. Evolution comparée du TIAO et du taux d’appels d’offres de la BCE

Sources : BEAC et BCE

Bulletin Economique et Statistiques Page 30


6. RÉSERVES DES BANQUES

Au cours des trois derniers mois, les réserves brutes du système bancaire de la CEMAC, avant les
opérations monétaires, ont reculé de 21,8 % (299,7 milliards) pour s’établir à 1 074,1 milliards en octobre
2021. Ces réserves se situaient à 1 373,8 milliards trois mois plus tôt (juillet 2021). Le maintien du volume
des injections actives de la BEAC sur le marché monétaire à 400 milliards, conformément au plan de ri-
poste à la COVID-19, a contribué à la compensation de cette baisse des réserves brutes avant les opéra-
tions monétaires. En effet, sur le compartiment des interventions de la Banque Centrale, l’encours moyen
des injections de liquidité a augmenté de 72,3 milliards, pour se situer à 645,4 milliards en octobre 2021.
Ces concours sont constitués : (i) des avances au titre de l’opération principale d’injection de liquidité,
dont l’encours moyen a légèrement progressé de 238,8 milliards à 240,6 milliards ; (ii) des concours ac-
cordés au titre des opérations de maturité longue accrus de 101 milliards à 139,8 milliards entre les deux
périodes ; (iii) de la facilité de prêt marginal dont le volume a progressé de 167,7 milliards à 198,9 mil-
liards ; et (iv) des avances octroyées via le guichet spécial de refinancement, profitant principalement à la
BDEAC, qui a très légèrement augmenté à 65,9 milliards contre 65,5 milliards en juillet 2021.

Le volume des réserves obligatoires à constituer par les assujettis a augmenté de 0,5 milliards au
cours de la période de référence pour s’établir à 808,3 milliards à fin octobre 2021. Pour ce mois d’octobre
2021, l’encours moyen des réserves libres du système bancaire (915,8 milliards) a représenté 114 % des
réserves requises contre 182,4 % un an auparavant. Par ailleurs, le nombre d’établissements de crédit
en déficit de constitution des réserves obligatoires est passé de trois à quatre entre les deux périodes.

Bulletin Economiques et Statistiques Page 31


T16 : Evolution des principaux indicateurs de la liquidité (en millions de FCFA)

2020 2021    

sept-20 oct-20 nov-20 déc-20 janv-21 févr-21 mars-21 avr-21 mai-21 juin-21 juil-21 août-21 sept-21

Réserves totales* 2 524 184 2 421 468 2 351 767 2 335 068 2 270 991 2 251 220 2 304 237 2 366 987 2 667 871 2 475 862 2 253 965 2 235 360 2 174 028

Réserves libres 1 798 912 1 689 372 1 619 180 1 591 786 1 509 528 1 507 938 1 540 721 1 601 151 1 875 112 1 666 553 1 446 122 1 431 220 1 376 746

Réserves obligatoires** 725 272 732 096 732 587 743 282 761 463 743 282 763 516 765 836 792 759 809 309 807 843 804 140 797 282

Bulletin Economique et Statistiques Page 32


Réserves / Dépôts 25,7 % 24,4 % 23,6 % 22,8 % 22,2 % 21,8 % 22,2 % 22,4 % 24,7 % 22,7 % 20,6 % 20,4 % 19,9 %

Dépôts/ Crédits à l'économie 132,3 % 132,0 % 131,1 % 131,3 % 135,2 % 130,5 % 130,4 % 134,3 % 139,2 % 139,3 % 136,6 % 136,2 % 133,6 %

Réserves/ Total bilan 17,0 % 16,0 % 15,5 % 15,0 % 14,5 % 14,2 % 14,3 % 14,6 % 16,1 % 14,8 % 13,4 % 13,3 % 12,9 %

Réserves libres / Réserves Obliga-


248,0 % 230,8 % 221,0 % 214,2 % 198,2 % 202,9 % 201,8 % 209,1 % 236,5 % 205,9 % 179,0 % 178,0 % 172,7 %
toires

Réserves libres / Crédits à l'économie 24,3 % 22,4 % 21,3 % 20,4 % 19,9 % 19,1 % 19,4 % 20,4 % 24,1 % 21,3 % 18,1 % 17,8 % 16,8 %

Source : BEAC
*en millions de FCFA
** Conformément à la Décision du CPM n°11/CPM/2018, les réserves obligatoires sont constituées depuis le 11 décembre
2017 sur le compte courant des établissements de crédit assujettis
G16. Evolution de la structure des réserves des banques de la CEMAC

Source : BEAC

G17. Evolution du volume des injections de liquidité dans la CEMAC


(en millions de FCFA)

Source : BEAC

Bulletin Economiques et Statistiques Page 33


7. SITUATION DES RÉSERVES DE CHANGE

Les réserves de change de la BEAC ont oscillé autour de 4 000 milliards depuis le début de
l’année 2021. A la suite de l’allocation de DTS octroyée par le FMI le 23 août 2021 aux six pays
de la CEMAC, elles sont remontées à 4 518 milliards au 31 octobre 2021, contre 4 452 milliards
un an auparavant (+ 1,48 %).

Conclusion
La croissance économique mondiale repartirait à 5,90 % en 2021, après une récession de
3,1 % en 2020, pour revenir ensuite à 4,9 % en 2022. Ce regain d’activité en 2021 s’expliquerait
par : i) l’élargissement de la couverture vaccinale à l’échelle mondiale, ii) la consolidation des me-
sures de soutien budgétaire dans plusieurs pays, et iii) la prolongation des politiques monétaires
accommodantes destinées à favoriser des conditions monétaires propices à la reprise de l’activi-
té. Toutefois, l’apparition de plusieurs variants de la COVID- 19 dans le monde, la forte reprise de
la demande mondiale, la hausse du prix de l’énergie et celle des cours des produits alimentaires
pourraient compromettre ces perspectives.

Sur le plan régional, les économies de la CEMAC devraient poursuivre leur évolution favorable
amorcée au premier trimestre 2021. En effet, les estimations pour le quatrième trimestre 2021, en
glissement annuel, tablent sur une hausse de l’ICAE de la CEMAC de 3,0 % (contre -1,5 % un an
plus tôt). Cette dynamique devrait se maintenir au premier trimestre 2022, avec une variation de
l’ICAE de la CEMAC en glissement annuel de 4,4 % (contre 1,1 % un an plus tôt).L’inflation en
moyenne annuelle s’est repliée à 1,8 % à fin septembre 2021, contre 1,9 % un an plus tôt. En glis-
sement annuel, le taux d’inflation est passé de 2,8 % à fin septembre 2020 à 2,0 % un an plus trad.

L’évolution de la masse monétaire de la CEMAC et de ses contreparties, en glissement an-


nuel, à fin septembre 2021 a été marquée par : un repli des avoirs extérieurs nets du système
monétaire de 52,1 % ; une baisse des réserves de change à 4 612,9 milliards à fin septembre
2021, contre 4 759,9 milliards un an plus tôt ; une baisse du taux de couverture extérieure de la
monnaie à 65,86 %, après 67,71 % en septembre 2020 ; une expansion des créances nettes du
système monétaire sur les États de la CEMAC de 35,4 % à 7 205,7 milliards; une hausse des
crédits à l’économie à 8 659 milliards, après 7 797,1 milliards (+ 11,1 %) ; un accroissement des
disponibilités monétaires et quasi-monétaires (M2) de 11,5 % pour s’établir à 14 310,9 milliards à
fin septembre 2021 contre 12 831,5 milliards un an auparavant.

Pour l’année 2021, les services de la BEAC tablent sur : i) un taux de croissance du
PIB réel de + 1,9 % contre - 1,7 % en 2020, porté principalement par un rebond de la crois-
sance non pétrolière, ii) un relâchement des pressions inflationnistes à 1,7 % en 2021, contre
2,4 % un an plus tôt, iii) un maintien du déficit du solde budgétaire, base engagements, dons com-
pris, à 2,0 % du PIB en 2021, et un recul du solde du compte courant à - 3,1 % du PIB en 2021,
contre - 4,8 % du PIB en 2020. Sur le plan de la monnaie, la masse monétaire croîtrait de 12,5 %
tandis que les avoirs extérieurs nets chuteraient de 18,9 %

Bulletin Economique et Statistiques Page 34


I. ETUDE : LIMITER L’IMPORTATION DE CE QUI PEUT ETRE
PRODUIT LOCALEMENT POUR PRESERVER LES RESERVES DE
CHANGE DE LA BEAC : LE CAS DES FILIERES VIANDE ET POISSON

Les pays de la CEMAC sont essentiellement spécialisés dans les productions agricoles1, syl-
vicoles et pastorales2. Pendant que le Cameroun, le Tchad et la République Centrafricaine (RCA)
excellent dans l’agriculture et l’élevage, le Gabon, le Congo, le Cameroun et la Guinée Equatoriale
profitent de leur ouverture à la mer pour exploiter les ressources halieutiques. Cependant, il se
trouve que tout le potentiel en ressources halieutiques, ovines, bovines et caprines n’est pas exploi-
té et commercialisé dans la Communauté de façon efficiente, ce qui fait qu’un volume important de
biens de consommation est importé par certains pays pour combler le gap.

Depuis la création de l’Union douanière, les échanges de produits d’élevage et de pêche


ont toujours constitué une préoccupation importante pour les pays de la CEMAC, se traduisant
par la création, en 1987, de la Commission Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources
Halieutiques (CEBEVIRHA). Malgré cela, le volume des échanges est demeuré très faible, en dépit
de la croissance démographique et de l’augmentation soutenue du taux d’urbanisation. En effet, la
sous-région est confrontée à une demande accrue de viande et de poisson à laquelle elle n’arrive pas
à répondre. Bien que les politiques d’intégration communautaires privilégient les échanges au sein
de la CEMAC, les échanges de bétail de la zone sont polarisés vers le Nigeria.

Le manque de coordination dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques économiques


dans la CEMAC, notamment la politique commerciale et la politique agricole, entraine d’importantes
pertes de devises, utilisées pour importer des produits disponibles à moindre coût dans les autres
pays de l’Union. A titre d’illustration, le bétail et la viande du Tchad, de la RCA et du Cameroun
peuvent potentiellement approvisionner toute l’Afrique Centrale. Cependant, le Congo, le Gabon
et la Guinée Equatoriale importent d’énormes quantités de carcasses de viande en provenance de
l’Argentine, du Brésil et de l’Inde, alors qu’ils pourraient s’en procurer auprès des autres pays de
la sous-région, si un cadre d’échange formel existait. Les statistiques mondiales de l’année 2018
(International Trade Statistics) nous donnent un aperçu sur le niveau des importations en viande et
en poisson des pays de l’Union :
- 237 milliards de francs CFA par an de viande et abats comestibles ;
- 290 milliards de francs CFA par an de poissons et crustacés ;
- 110 milliards de francs CFA par an de produits laitiers, œufs et autres produits comestibles
d’origine animale.
Ces statistiques sont impressionnantes et alarmantes (637 milliards d’importations de
viande, poisson et produits dérivés par an), alors que le Tchad est le troisième cheptel d’Afrique et
que le patrimoine halieutique est immense dans la sous-région. Le contexte international, marqué
par la chute des cours du pétrole impose ainsi, de réfléchir dans le sens d’une révision des circuits de
commercialisation de ces produits.

La soutenabilité de la balance des paiements qui ne semblait pas inquiétante il y a quelques


années a récemment fait l’objet de débats lors des réunions du Comité de Politique Monétaire de la
BEAC qui souhaite approfondir les réflexions sur la capacité des Etats de l’Afrique Centrale

1 Il s’agit davantage d’une agriculture de rente plutôt que d’une agriculture industrielle.
2 De même, l’activité de pêche se fait de manière artisanale. La pêche industrielle est marginale et est pratiquée par des acteurs étrangers (Chinois et
Nigérians en grande partie).

Bulletin Economiques et Statistiques Page 35


à assurer une partie importante de leur approvisionnement à partir des productions
régionales ; d’où l’intérêt de mener une étude sur l’optimisation des circuits de commercialisation
de viande bovine et de poisson, et son impact sur les réserves de change de la BEAC. Cette démarche
s’inscrit dans une optique visant à encourager la diversification des économies de la sous-région.
Il importe de noter que les réserves de change s’en trouvent affectées car les importations hors
CEMAC impactent négativement leur dynamique, contribuant ainsi à réduire la capacité de la CEMAC
à défendre vigoureusement la parité de sa monnaie. A contrario, si les demandes en viande bovine
et en poisson de certains pays de l’Union sont satisfaites par les offres des autres, les échanges étant
libellés en Franc CFA se seraient simplement neutralisés et il y aurait moins de sorties de devises.

Les faits stylisés révèlent que des circuits de distribution existent déjà dans l’axe Nord-Sud
entre le Tchad, le Cameroun, la RCA et le Congo. Parallèlement, un autre circuit de commercialisation
existe dans l’axe Est-Ouest entre le Tchad et le Nigeria. Ces circuits permettent déjà d’écouler une
partie de la production de viande bovine et de poisson. Il s’agira de ce fait d’optimiser ces circuits
de distribution entre les pays de l’Union en vue de réaliser des économies d’échelle, et d’avoir une
incidence positive sur la dynamique des réserves de change.

Par ailleurs, la persistance du choc pétrolier de 2014 a révélé la faible résilience des écono-
mies de la CEMAC et, la nécessité de diversifier celles-ci. Ainsi, entre 2014 et 2016, la croissance
réelle de la zone est passée de 4,9 à -0,1 %. Le taux de couverture extérieure de sa monnaie est
revenu de 89,7 % à 59,1 %. Dans le même temps, le solde courant de la CEMAC s’est creusé, pas-
sant de - 3,2 % à -15,6 %. Comme conséquence de la décélération de l’activité économique et de la
stabilité de la proportion de la masse monétaire dans le PIB sur cette période (de 33 % à 29 %), les
tensions inflationnistes se sont atténuées. La Banque Centrale, pour y faire face dès 2017, a pris des
mesures de durcissement de ses conditions monétaires. Le taux directeur a été progressivement
remonté de 2,45 % à 3,50 %. Parallèlement, la réglementation de change a été mieux appliquée, les
dépenses publiques ont été rationalisées et les pays ont bénéficié des tirages auprès du FMI ; ce qui
a contribué à l’inversion de la tendance baissière des réserves extérieures de la zone. Ces réserves
sont ainsi passées de 2 633,31 milliards en juin 2017 à 3 044,25 milliards en septembre de la même
année, avec un ratio de 3 en mois d’importations.

Ces mesures relevant des autorités monétaires et, visant à stabiliser, puis à inverser la dy-
namique baissière des réserves de change de la CEMAC méritent d’être complétées par d’autres
à caractère structurel. En effet, au-delà du choc pétrolier, l’érosion rapide des réserves de change
de la zone doit aussi se lire comme une structure des échanges extérieurs défavorables aux pays
membres. Ce déséquilibre trouverait des explications aussi bien du côté de l’offre que de celui de
la demande, en passant par les goûts et les préférences des populations de la zone : une situation
qui impose de procéder à un examen produit par produit au niveau des transactions extérieures.
C’est ce qui justifie la présente étude qui s’intéresse à l’incidence de l’optimisation des circuits de
commercialisation de la viande bovine et du poisson sur la dynamique des réserves de change de la
zone. Par ailleurs, la balance commerciale en rapport avec ces deux produits s’avère largement défi-
citaire, induisant une perte de devises (Voir graphique 5). Le graphique suivant présente l’évolution
du cheptel bovin dans la CEMAC, tiré par le Tchad.

Bulletin Economique et Statistiques Page 36


Graphique 1 : Evolution du cheptel bovin dans la CEMAC
(milliers de têtes de bœufs)

Source : Calculs des auteurs sur la base des données FAO

Un autre constat est également observé dans la filière poisson (Graphique 2). En effet, sur le
volume de poissons pêché (production), une certaine partie est exportée et le reste est consommé,
en complément des quantités importées3. Les quantités exportées sont composées en général de
poissons d’espères rares et de crustacés, largement demandées par l’extérieur. Finalement, dans la
mesure où le volume importé dépasse de loin ce qui est exporté, la consommation de poisson dans
la CEMAC est tributaire de l’extérieur.

Graphique 2 : Production de poissons et crustacés dans la CEMAC


(tonnes)

Source : Auteur sur la base des données FAO

De ce qui précède, un niveau élevé des importations nettes sur la période ci-dessus pourrait
se justifier (les importations dépassant largement les exportations de poisson) et donc, l’érosion po-
tentielle des réserves de change du fait des transactions avec l’extérieur. Ainsi, il se pose la question
3 Il convient de noter que certains poissons pêchés par les armateurs étrangers prennent d’autres destinations sans être comptabilisés au titre de la production locale et des
exportations.

Bulletin Economiques et Statistiques Page 37


de savoir quels sont les facteurs susceptibles de réorienter ces exportations au profit de la
demande locale ou d’améliorer l’offre, ainsi que les actions sous-jacentes et les structures/institu-
tions susceptibles d’accompagner de tels choix.

Pour répondre à cette question, l’étude part des éventuels excédents/déficits des pays de la
CEMAC et analyse dans un premier temps les écueils liés aux circuits de commercialisation régio-
naux de viande bovine, puis de poisson. Puis, elle s’appesantit dans un second temps sur l’incidence
de ces échanges sur la position extérieure de la Banque Centrale. Enfin, l’étude propose des actions
susceptibles d’optimiser ces circuits de commercialisation. Concrètement, il est question dans une
première phase de réorienter la demande (par ailleurs consommatrice de devises) de ces deux pro-
duits vers les productions des autres pays de la zone et, dans un deuxième temps, d’améliorer le taux
d’exploitation du cheptel bovin et la production de poissons pour capter la demande résiduelle et
plus tard, arriver à capter des devises à travers l’exportation de ces produits.

1. Etat des lieux des circuits de commercialisation de la viande bovine dans la CEMAC

Un circuit de commercialisation désigne l’ensemble des canaux de distribution impliqués


dans la commercialisation (du producteur au consommateur) d’un produit. Dans notre contexte,
le circuit de commercialisation concerne l’ensemble des intermédiaires de la filière (du producteur
au consommateur final). Son examen impose alors de prendre en compte aussi bien l’origine et la
destination des biens que leur valeur.

Des six pays de l’Union, seulement trois peuvent être considérés comme producteurs de
viande bovine. Il s’agit du Cameroun, de la RCA et du Tchad. Le graphique ci-dessous présente la
répartition du cheptel par pays.

Graphique 3 : Part moyenne des pays dans le cheptel global de la CEMAC
(2007-2017)

Source : Calculs des auteurs sur la base des données FAO et des Administrations nationales

D’après ce graphique, le Tchad qui détient le troisième plus grand cheptel d’Afrique possède
55 % de l’effectif de la CEMAC, suivi du Cameroun et de la RCA. Cependant, tout le cheptel n’est
pas destiné à l’exploitation. Dans tous ces pays, le taux d’exploitation des troupeaux est estimé à

Bulletin Economique et Statistiques Page 38


12 % du potentiel, et ce, dans le but de préserver la reproduction. La balance des échanges entre les
différents pays est présentée dans la matrice ci-dessous (les données sont celles de 2011) :

Tableau 1 : Matrice des importations (en colonnes) et exportations (en lignes) de bovins
des pays de la CEMAC (têtes de bœuf) en 2013

Importateur Total
Guinée
Cameroun RCA Congo Gabon Tchad Nigéria
Equat.
Exportateur Export.

Cameroun -- 0 250 6 300 1 400 0 20 592 28 542


RCA* 22 000 -- 3 000 0 0 0 0 25 000
Soudan 0 10 000* 0 0 0 0 0 10 000
Tchad 27 468 8 000 0 0 0 --- 800 000 835 468
Total import. 49 468 18 000 3 250 6 300 1 400 0 820 592 899 010

Source : CEBEVIRHA

Sous l’hypothèse d’une structure des échanges relativement stables dans le temps, quelques
faits stylisés peuvent être relevés de cette matrice : (i) le Tchad et la RCA sont exportateurs nets dans
la zone. A la différence du Tchad, la RCA importe également du Soudan (en vue d’écouler vers le
Congo et la RDC) ; (ii) la quasi-totalité des exportations du Tchad est en direction du Nigéria, suivi par
le Cameroun ; (iii) le Congo, le Gabon et la Guinée Equatoriale s’approvisionnent essentiellement sur
les marchés de la zone (s’agissant des animaux sur pieds) et ; (iv) le Nigéria absorbe à lui seul environ
80 % des exportations des pays de la CEMAC.

Graphique 4 : Evolution de l’offre et de la demande de viande bovine dans la CEMAC


(tonnes)


Source : Calculs des auteurs sur la base des données FAO et des Administrations nationales

L’offre globale désigne la production bovine sur la base d’un taux d’exploitation de 12 % ;
alors que l’offre globale estimée désigne l’hypothèse alternative pour laquelle le taux d’exploitation

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du cheptel bovin passerait à 20 % afin de soutenir la demande communautaire, tout en préservant
la reproduction des espèces. Avec cette hypothèse, la production du Tchad et de la RCA dépassera
les demandes potentielles locales, et le surplus servira à couvrir les besoins des autres pays deman-
deurs.

En définitive, la réorientation vers les autres pays de la zone, d’une part de ses exportations
vers le Nigeria participerait à réduire substantiellement le volume des importations (provenant de
l’Argentine, du Brésil, de l’Inde, de l’Italie, du Paraguay, etc.) quand bien même ces exportations gé-
nèrent des devises pour la Communauté. Un tel détournement ne peut se faire qu’en examinant les
circuits de distribution impliqués. Le graphique ci-dessous présente l’évolution des importations et
des exportations (en valeurs) de la viande bovine. Il s’agit aussi bien des animaux vendus sur pieds
que des carcasses commercialisées par les abattoirs.

Graphique 5 : Commercialisation de la viande bovine dans la CEMAC


(en milliards de FCFA)

Source : Auteurs sur la base des données FAO et Administrations nationales

Le Cameroun, la RCA et le Tchad bénéficient d’un climat sahélien favorable à l’élevage d’ani-
maux de race bovine. Le Gabon, le Congo et la Guinée Equatoriale situés globalement en zone fores-
tière se présentent comme essentiellement importateurs (80 à 95 pour cent) de bétails et de viande.
Il se pose ainsi un problème lié à l’acheminement de bétails des lieux d’élevage vers les bassins de
consommation. En effet, les besoins de ces trois pays peuvent être satisfaits par la production des
autres pays de la sous-région si des infrastructures adéquates existaient.

Une grande partie du bétail de la CEMAC est exportée vers le Nigeria. Ces échanges repré-
sentent 90 % des exportations de bovins du Tchad. Au total, il existe quatre grands itinéraires d’ex-
portation de bovins sur pied vers le Nigeria : l’itinéraire du Lac, l’itinéraire de N’Djamena, l’itiné-
raire de Bongor (Tchad), l’itinéraire de Pala (au Tchad). A partir de ces villes nigérianes, les animaux
sont ensuite acheminés par camion vers Lagos, Ibadan et les autres villes intérieures du pays. Le
nombre d’animaux empruntant chacun des itinéraires est fonction de nombreux facteurs, notam-
ment  : L’importation de bovins soudanais vers la RCA, l’importation de bovins de la RDC vers le
Congo, les échanges de bovins entre le Cameroun et le Nigeria.

De manière plus spécifique, pour ce qui est du commerce de bétail et de la viande dans la
CEMAC, les activités sont essentiellement freinées par les facteurs tels que les formalités adminis-
tratives multiples et relativement onéreuses, les difficultés de mise en œuvre du principe de libre cir-
culation des personnes, des biens et des services, l’absence de statistiques fiables sur les quantités

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échangées du fait de la prévalence de circuits parallèles d’exportation et de la pratique de la sous-dé-
claration des quantités exportées, le coût élevé des différents modes de transport, le faible niveau
d’organisation des marchés frontaliers, et l’instabilité socio-politique dans les Etats post conflits.

2. Etat des lieux des circuits de commercialisation de poisson dans la CEMAC

2.1. Analyse de la filière poisson

Les pays de la CEMAC disposent de plus de 2 300 km de côte qui compte parmi les plus
poissonneuses d’Afrique. Cependant, les marchés restent sous-approvisionnés du fait d’une offre
globale (effective) largement inférieure aux besoins. Selon les normes FAO, les besoins de poissons
pour la sous-région sont estimés à environ 890 000 tonnes en 2017. Ces besoins qui augmentent
chaque année, sont essentiellement couverts par les importations, la pêche locale restant encore
embryonnaire et artisanale. Les deux graphiques ci-dessous présentent successivement l’évolution
de l’offre et de la demande de poissons en zone CEMAC, et sa commercialisation (importations et
exportations).

Graphique 6 : Evolution de l’offre et de la demande de poisson dans la CEMAC


(tonnes)

Source : Auteurs sur la base des données FAO

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Graphique 7 : Commercialisation de poissons dans la CEMAC
(en milliards de FCFA)

Source : Auteurs sur la base des données FAO

Au Cameroun où l’activité est plus intense, les bastions de pêche se trouvent à Kribi, à Lim-
bé et à Douala. Les importations sont assurées en grande partie par la société CONGELCAM qui en
détient le monopole. Les autres pays de la CEMAC sont également importateurs nets de poisson,
qu’il s’agisse des pays disposant des côtes maritimes que des pays enclavés. Ces importations sont
d’origines diverses et les principaux fournisseurs de la zone sont le Sénégal, la Mauritanie, la Nor-
vège, l’Uruguay, l’Espagne, la Chine et les Pays-Bas. La particularité de la filière du poisson est que
les quantités importées de ces pays varient selon les espèces rares dans les eaux et bassins de la
sous-région (c’est le cas des maquereaux et des morues).

Graphique 8 : Origines des importations de poisson du Cameroun

Source : Calculs des auteurs sur la base des données des administrations nationales

L’examen du graphique 8 montre que deux pays portent à plus de 60 % les importations du Came-
roun, à savoir le Sénégal (36 %) et la Mauritanie (27 %). Contrairement à la viande bovine, la filière
poisson pose le problème de substitution des importations par la production locale. Cependant, il a
été observé que l’activité de pêche dans la CEMAC n’atteint pas sa pleine capacité. En ce sens, des
efforts mériteraient d’être réalisés afin de renforcer l’offre de poisson.

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Un autre constat qui est fait au niveau de cette filière est qu’après attribution des licences
de pêche par certains pays, le suivi de cette activité ne se fait pas de manière efficace. A cet effet,
les poissons pêchés prennent directement les destinations d’autres pays sans que les productions
ne soient comptabilisées. Et pendant que le besoin de consommation se fait sentir dans ces pays,
les poissons frais qui y sont pêchés sont plutôt destinés à satisfaire la demande des pays européens.
Finalement, des poissons congelés sont importés pour couvrir les besoins de consommation de la
population locale. Le risque qui se pose à ce niveau est que ces poissons congelés ne sont pas de très
bonne qualité. Il conviendrait que les Etats mettent en place des dispositifs de contrôle des poissons
pêchés et que cela serve d’abord à satisfaire les besoins locaux de consommation, seul le surplus
devant être destiné aux exportations.

2.2. Analyse des circuits de commercialisation de poisson dans la CEMAC

Le poisson consommé en zone CEMAC provient soit de la pêche (en mer, dans les fleuves
et dans les lacs), soit de la pisciculture, soit des importations sensées satisfaire un excédent de de-
mande locale toujours croissante.

a. Circuit de distribution de la production locale : pisciculture et aquaculture

La production piscicole se fait en étangs de dérivation et en étangs de barrage. Elle est desti-
née uniquement à la consommation locale. Les poissons frais d’élevage sont très prisés notamment
le tilapia, le poisson chat et les carpes. Au vu de la demande qui dépasse très largement l’offre, ces
poissons sont immédiatement écoulés sur le marché après capture. Cependant, dans le cas où des
poissons restent invendus, ils sont fumés. La vente s’effectue par les pisciculteurs eux-mêmes ou les
membres de leur famille, au bord des étangs, dans les marchés environnants ou dans des restau-
rants.

Au Cameroun et en RCA, une politique de vulgarisation de la pisciculture et de l’aquaculture


est mise en place par les Ministères en charge de la pêche. Cette politique vise deux objectifs à savoir
(i) le renforcement de l’offre limitée de poisson issue de la pêche, et (ii) la substitution de la pêche
artisanale qui n’isole ni les espèces protégées, ni les poissons en cours de reproduction. En effet,
il a été révélé que les pêcheurs du Cameroun ne respectent pas les périodes de repos biologique
consacrées à la reproduction des poissons. Le respect de ces dispositions conduirait à accroitre le
potentiel du pays en poisson. A ce jour, les acteurs œuvrant dans la pisciculture et l’aquaculture sont
en phase d’expérimentation et de déploiement, et des actions de renforcement des capacités sont
mises en œuvre en leur faveur. Le Tchad vient également de se lancer dans le développement de la
pisciculture et de l’aquaculture. Si une telle politique s’étend à tous les pays de la sous-région, elle
pourrait contribuer à augmenter la capacité de production de poissons dans la zone.

b. Circuit de distribution des produits de la pêche

Qu’elle soit continentale ou en haute mer, la pêche est très pratiquée en zone CEMAC aussi
bien dans les pays ayant un accès direct à la mer (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale) que
dans ceux qui ne bénéficient pas d’une façade maritime (RCA, Tchad). Le domaine de la pêche joue
un rôle économique et social important tant sur le plan de l’emploi que sur le plan de l’alimentation
de la population dans plusieurs de ces pays.

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Concernant la pêche maritime, les armateurs débarquent leurs produits sur le quai du port
de pêche. Ils ont souvent des contrats avec des grossistes qui les vendent aux semi-grossistes et aux
détaillants. Le système de distribution se fait à l’aide de camions frigorifiques. La pêche artisanale
est également réalisée par des pêcheurs qui vivent dans des campements de pêche, en mer, au
niveau des lacs (par exemple le Lac Tchad), des petites îles ou des fleuves (Chari, Logone, etc.). Ici,
les grossistes se ravitaillent en produits de pêche sur place. Certains mettent à la disposition de ces
pêcheurs professionnels du matériel de pêche aux fins de récupérer une partie de la production.
Dans les centres de débarquement, il existe des unités de fabrication de glace où le grossiste se ra-
vitaille pour conserver les produits achetés dans les campements des pêcheurs. Mais très souvent,
des problèmes liés à la disponibilité de l’énergie électrique pour la production de glace se pose ; et
il devient très difficile de conserver ces poissons sur une longue période.

Concernant la pêche continentale, l’organisation des pêcheurs est quasi identique dans les
zones de production. Les circuits de distribution diffèrent selon qu’il s’agisse de poisson frais ou
de poisson fumé. Pour le poisson frais, les pêcheurs stockent leurs produits jusqu’à l’arrivée des
grossistes qui écoulent les produits sur les marchés urbains. Pour le poisson fumé, le circuit est plus
court, car les transformatrices commercialisent directement leurs produits aux grossistes dans leurs
propres villages ou sur les marchés locaux.

Toutefois, il se pose le problème du prix des licences de pêche qui, selon les techniciens
rencontrés sur le terrain, sont parmi les plus bas au monde, ce qui pose le problème de surexploita-
tion des ressources halieutiques. De plus, les licences de pêche n’intègrent pas toujours l’obligation
pour les pêcheurs de rapatrier les produits des captures dans les ports nationaux. Ainsi, malgré
l’important volume de capture, il se pose toujours un problème d’approvisionnement des marchés
locaux. Les circuits de commercialisation sont caractérisés par une sorte de monopole dans l’achat,
qui impose des prix peu rémunérateurs qui découragent les pêcheurs et limitent l’offre. En outre,
des pêches frauduleuses imputées aux pêcheurs provenant des pays hors CEMAC, sont régulière-
ment enregistrées sur les côtes maritimes ; ce fléau prospère du fait du manque d’équipements
de contrôle à la pointe ne permettant pas aux brigades d’inspection d’exercer efficacement leurs
fonctions sur ces côtes. Au final, les pays importent le poisson alors que sur leurs côtes, il est pêché
frauduleusement et envoyé à l’étranger.

c. Circuit de distribution des produits importés

Les importateurs de produits congelés sont constitués en sociétés dont le nombre diminue
au fil des ans pour faire place à un système de monopole. Ces professionnels bien organisés, dis-
posent d’entrepôts frigorifiques implantés non loin des ports, ou utilisent les installations de ces der-
niers en location pour le stockage des produits importés. Du fait d’une faible régulation du secteur,
de nombreuses distorsions sont enregistrées sur ce marché avec les importateurs de poisson jouant
eux-mêmes le rôle de grossistes, demi-grossistes et détaillants. Le transport interurbain utilise les
camions frigorifiques qui ne garantissent pas toujours le maintien de la chaîne de froid jusqu’à la
mise au marché. Du fait du coût de l’électricité et des difficultés à dépanner les chambres froides, les
conditions de conservation ne sont pas toujours optimales.

Il convient de rappeler que tous les pays de l’Union importent le poisson, en complément des
quantités pêchées sur le territoire national. Le poisson à destination du Tchad et de la RCA transite
par le Cameroun. Les autres pays importent directement à partir de leurs ports. Le paradoxe est que
dans certains pays comme la Guinée Equatoriale, la quasi-totalité des poissons pêchés par les ar-

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mateurs est exportée4, alors que le pays importe de grandes quantités de poissons congelés pour la
consommation locale. Une politique visant à suspendre ou limiter ces importations pour consacrer
la pêche locale à la consommation pourrait résoudre le problème de la qualité et de la disponibilité
du poisson.

De tout ce qui précède, il apparaît que les circuits de commercialisation du poisson sont
affectés par des contraintes qui sont d’ordre infrastructurel, géographique et sanitaire. Sur le plan
des infrastructures, la qualité des chambres frigorifiques et des poissonneries est de moins bonne
qualité et celles-ci existent en nombre limité. Par conséquent, le poisson a du mal à être transporté
sur de longues distances. Les contraintes géographiques par contre, sont dues aux changements
climatiques et aux périodes de sécheresse de plus en plus longues. Enfin, les contraintes sanitaires
concernent l’absence de contrôle du poisson importé par les autorités compétentes.

Du fait de ces difficultés, la filière mérite d’être bien encadrée par les autorités administra-
tives. En outre, le pouvoir d’achat des consommateurs peut également constituer une contrainte car,
avec de faibles revenus, les ménages ont une préférence pour les produits importés dont les prix
sont moins élevés et la qualité, sujette à interrogations.

Enfin, la filière du poisson dans la sous-région est exposée à deux principales menaces  à
savoir (i) la qualité des infrastructures qui ne favorise pas l’échange de produits entre pays et (ii) la
concurrence du marché mondial : les importations de poisson ont un impact énorme sur l’activité de
pêche et également sur l’équilibre extérieur. Ce constat se fait surtout au Cameroun où les poissons
importés envahissent tous les marchés au détriment de la production locale.

3. Incidence de la filière viande bovine et du poisson sur les réserves de change

L’élevage et la pêche occupent une place de choix dans les politiques de développement
mises en place dans les pays de la CEMAC. Mais ces secteurs ne sont pas bien encadrés, et leurs
contributions à la formation du produit intérieur brut ne sont pas très bien appréciées, faute de
statistiques fiables dans les pays concernés. En effet, la contribution de ces deux secteurs à la crois-
sance économique atteint à peine 0,5 %, pour l’ensemble des pays de la Communauté.

Du point de vue de l’équilibre extérieur, la balance des paiements de la zone CEMAC est
globalement caractérisée par un déficit structurel. Les filières viande bovine et poisson ne font pas
exception à ce principe. La hausse croissante des importations de poisson et de viande dans la CEMAC
contribue à accentuer le déficit commercial des pays et à éroder les réserves de changes. En effet, les
valeurs des importations de poisson et de viande pour l’ensemble des pays de l’Union dépassent de
loin celles des exportations, comme nous l’indique le graphique ci-dessous.

4 Ces poissons sont exportés vers les pays d’Europe, notamment en Espagne.

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Graphique 9 : Déficit commercial de viande et du poisson dans la CEMAC

Source : Calculs des auteurs

A l’échelle nationale et pour ces deux produits, le même constat est également fait dans
la plupart des pays, à l’exception de la RCA et du Tchad où les exportations bovines ont pu couvrir
les importations de poisson, se traduisant par un excédent commercial pour chacun d’eux. Mais la
somme des gains de ces deux petites économies ne saurait amortir les déficits structurels observés
dans les autres pays. Le graphique ci-dessous montre les pertes en devises causées par les importa-
tions bovines et halieutiques dans la CEMAC.

Graphique 10 : Evolution des importations de viande et poisson, et réserves de change


(en millions de FCFA)

Source : Calculs des auteurs

La bande en rouge montre la perte des réserves, induite par les importations bovines et
de poisson. En d’autres termes, le niveau des réserves de la CEMAC se situerait à 2 640 milliards
en 2019 (au lieu de 2 199 milliards, soit une augmentation de 16 %) si les pays n’importaient pas
ces produits hors de la zone. Les données utilisées pour ces analyses montrent également que ces

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importations de viande et de poisson pourraient être substituées par les productions locales si les
capacités d’exploitation s’améliorent et que les ventes intra-communautaires sont prioritaires. A ce
titre, seuls les excédents serviraient à alimenter les autres partenaires commerciaux.

L’évolution erratique des dépenses d’importations en viande et en poisson laisse croire que
seule la limitation de ces flux d’importations ne concourrait pas à limiter la sortie des capitaux. En
effet, d’autres actions publiques pourraient être parallèlement envisagées dans le but d’atténuer le
déficit commercial et limiter, aussi moindre soit-elle, la fuite des devises. En ce sens, aussi bien des
mesures conjoncturelles que structurelles devraient être identifiées et mises en œuvre au niveau de
chaque Etat, et au niveau de la Commission de la CEMAC, dans le cadre du Programme Economique
Régional.

4. Mesures destinées à rationaliser les circuits et à renforcer l’offre

Au regard du potentiel et des difficultés relevées dans les secteurs bovin et halieutique, il
devient nécessaire d’identifier des actions susceptibles de permettre une plus grande productivité
de ces filières et donc, l’expansion des échanges sous-jacents. Ces actions sont orientées vers l’amé-
lioration des circuits de distribution et le renforcement de l’offre locale.

4.1. Actions sur la filière bovine

Les principaux problèmes qui freinent le développement de la filière bovine dans la CEMAC
ont été identifiés et quelques pistes de solutions sont proposées ci-dessous.

Problème 1  : Manque d’infrastructures adéquates, marché non organisé et insécurité dans les
grandes zones d’élevage

Le marché de bétail se pratique généralement dans l’informel et il existe un déficit en in-


frastructures adéquates pour faciliter les exportations de viande ainsi que du bétail sur pied. Ceci a
pour conséquences :
- la multiplicité des acteurs le long des circuits de commercialisation ;
- la prévalence de divers prélèvements informels de taxes sur les bétails au niveau des fron-
tières et au niveau des postes de contrôles ;
- l’insécurité notamment le braquage et le vol d’animaux lors des convois ;
- les animaux se déplaçant à pieds d’un pays à un autre, arrivent à destination tout épuisés et
malades, entrainant une chute de leur prix de vente.

Comme pistes de solution à ce problème, il est proposé les actions suivantes :

1. construire des abattoirs frigorifiques dans les pays à vocation pastorale et appliquer les règles
d’hygiène relatives à l’abattage des animaux, conformément aux normes définies préalable-
ment sur le plan communautaire ;
2. mettre en place un pont aérien reliant les 6 pays de la CEMAC pour approvisionner les princi-
pales villes en viande bovine produite par les abattoirs (réciproquement en poisson pendant
les retours des vols). Dans le passé une ligne aérienne, avec les compagnies telles qu’Air

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Afrique, puis Toumaï, assurait l’approvisionnement en viande bovine (carcasses et abats) à
partir du Tchad et de la RCA. La disparition de ces compagnies a causé la cessation de cette
activité ;
3. construire des routes et des voies ferrées reliant les différentes frontières afin d’approvision-
ner les pays demandeurs de bétail, en complément des carcasses de viande exportées ;
4. disposer des chambres froides dans les principales villes des pays pour le stockage et la
conservation de viande (et du poisson).
5. renforcer le transport du bétail par convoi motorisé au niveau des zones fluviales (exporta-
tions bovines de la RCA vers le Congo par exemple).
Problème 2 : Faible capacité de production bovine

Le cheptel de la CEMAC existe en grand nombre (environ 44 millions de têtes de bœufs en


2017) mais les acteurs de la filière pratiquent davantage un élevage de contemplation plutôt que
l’élevage destiné à la commercialisation. En ce sens, les acteurs de la filière exploitent seulement en-
viron 12 % de leur cheptel par an. Ce taux d’exploitation semble être très insuffisant pour satisfaire
la demande locale et aussi la demande étrangère.
Comme pistes de solution à ce problème, il est proposé les actions suivantes :

1. mettre en place une politique de développement pastoral dans la CEMAC, consistant à mieux
encadrer ce secteur et à assurer un service adéquat en hygiène au bétail pour faciliter leur
reproduction et réduire le taux de mortalité. Certes, des politiques pastorales existent dans
certains pays5 mais les actes et les mesures ne sont pas immédiatement appliqués ;
2. mettre en place des cadres d’incitation pour encourager les éleveurs à augmenter le taux
d’exploitation de leur cheptel. En effet, un taux d’exploitation de 20 % du bétail semble être
optimal pour couvrir la demande tant intérieure qu’extérieure, tout en préservant le cycle de
reproduction du bétail ;
3. commercialiser les produits dérivés de la viande (abats comestibles) ;
4. appliquer un contingentement sur les importations de viande dans la CEMAC par substitu-
tion à la production locale. En effet, dans la mesure où la CEMAC dispose d’un grand poten-
tiel pastoral, il est envisagé à très court terme, une réduction considérable des quantités de
viandes importées et satisfaire la demande de ces pays importateurs par l’offre locale. La
réussite de cette action conduira, à moyen terme, à interdire totalement ces importations.
Cette disposition a été également prise par l’Etat camerounais à la fin des années 2000 pour
protéger le poulet produit localement contre les importations.
Problème 3 : Non-respect des normes sanitaires et de qualité

La commercialisation de cette filière se faisant généralement dans l’informel, il y est relevé le


manque ou le non-respect des normes sanitaires. Pour permettre à ce secteur de mieux fonction-
ner et d’être compétitif à l’échelle internationale, il est proposé les actions suivantes :

1. appliquer strictement les normes phytosanitaires les plus élevées ; 


2. labelliser les viandes produites dans la CEMAC. En effet, le CECOQDA (Centre de Contrôle
5 Il s’agit de la RCA, du Tchad et du Cameroun

Bulletin Economique et Statistiques Page 48


de Qualité des Denrées Alimentaires) du Tchad est certifié premier laboratoire des denrées
alimentaires en Afrique Centrale. Dans un processus de développement par intégration, ce
laboratoire pourrait à titre d’exemple, étendre ses expertises dans les autres pays produc-
teurs de viande (Cameroun, RCA).
Problème 4 : Faible marge réalisée par les bouchers et les vendeurs en dernier ressort, taux d’anal-
phabétisme élevé et mentalités rétrogrades

La multiplicité des taxes prélevées dans les nombreux postes de contrôle fait augmenter les
prix du bétail. Sachant que les prix de viande au kilogramme sont administrés par les autorités, ces
revendeurs et bouchers ne réalisent que des gains marginaux sur leurs produits, ce qui les incite
souvent à compenser par les fraudes sur les poids et mesures.
Comme pistes de solution à ce problème, il est recommandé de structurer le marché de
bétail et de carcasses de viande, puis de former les acteurs. La réorganisation de ce secteur contri-
buerait à assainir le marché et les différents acteurs du circuit pourront en tirer meilleur profit. Cette
action consiste à harmoniser la fiscalité dans la sous-région et à supprimer certaines taxes sur le
bétail et la viande pour faciliter leur commercialisation. Les Etats pourraient également mettre en
place de marché transfrontaliers, ou alors la création de structures publiques de commercialisa-
tion de ces produits, qui s’assureront d’exploiter des circuits d’approvisionnement intra-CEMAC.

4.2. Actions sur la filière poisson

Des problèmes freinant le développement de la filière poisson dans la CEMAC ont également
été identifiés et quelques pistes de solution sont proposées ci-dessous.

Problème 1 : Manque d’organisation de la filière, absence d’encadrement des acteurs et manque de
moyens financiers des acteurs

Comme évoqué ci-haut, l’activité de pêche souffre d’une mauvaise organisation, et d’un
manque d’encadrement des acteurs évoluant dans cette filière. En effet, le manque de contrôle et
de suivi des activités des armateurs pratiquant la pêche industrielle pose des problèmes dans la re-
montée des informations relatives aux captures. Ceci a pour conséquences :
- une gestion opaque de la pêche : les gros pêcheurs ayant des licences d’exploitation ne dé-
clarent pas toutes leurs captures et choisissent d’écouler ces poissons frais dans d’autres
pays où la vente est bon marché ;
- l’existence de pirates (pêcheurs expatriés informels) sur les côtes appartenant aux pays de
la CEMAC ;
- le non-respect des aires de repos biologique : les espèces destinées à la reproduction sont
finalement capturées et vendues. Cette pratique qualifiée de prédatrice est de nature à tarir
les ressources halieutiques dans les eaux.

Comme pistes de solution à ce problème, il est proposé les actions suivantes :

1. renforcer les brigades de contrôle des Ministères de la pêche en ressources humaines de


qualité avec des moyens de contrôle à la pointe pour assurer avec efficience leurs fonctions.
L’objectif étant de s’assurer que la pêche est pratiquée suivant les normes et que toutes les

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captures sont écoulées prioritairement sur le marché local pour satisfaire la demande natio-
nale ;
2. appliquer rigoureusement les textes en vue de protéger les zones de reproduction de pois-
sons, et alourdir les sanctions à l’encontre des pirates ;
3. développer l’aquaculture et la pisciculture en vue d’augmenter l’offre de poisson dans les
différents pays ;
4. assurer un approvisionnement adéquat des marchés par l’amélioration des circuits de dis-
tributions, et prendre des mesures pour éviter le comportement oligopolistique des gros
commerçants qui dominent le marché en imposant leur loi ;
5. encourager le regroupement des opérateurs en coopératives afin d’avoir accès au finance-
ment ;
6. promouvoir le micro-crédit et/ou des crédits adaptés aux activités liées à la pêche tout en
octroyant des avantages fiscaux aux établissements de crédits intervenant dans le secteur de
la pêche et de l’élevage (exonération fiscale sur les micro-crédits par exemple).

Problème 2 : Manque d’infrastructures adéquates

Le manque d’infrastructures adéquates pour le développement de la pêche est en partie, la


cause de la rareté du poisson (faible capacité de stockage et de conservation de poisson, manque
de chambres froides). En effet, ces infrastructures défaillantes et les équipements de pêche vétustes
limitent les capacités de production des pêcheurs artisanaux (ces pêcheurs utilisent généralement
des pirogues et non des bateaux). Comme pistes de solution à ce problème, il est recommandé les
actions suivantes :

1. installer des chambres froides dans les principales bastions de pêche et dans les grandes
villes pour le stockage et la conservation des captures ;
2. renforcer les capacités des pêcheurs avec des techniques de pêche nouvelles et plus mo-
dernes ;
3. renforcer leurs armements afin d’augmenter leurs capacités de production ;
4. appliquer un contingentement afin de réduire au mieux, les importations de poissons en les
substituant par la production locale. A la longue, une interdiction totale pourrait être envisa-
gée. Il est vrai que ces importations viennent en complément de la production locale pour sa-
tisfaire la demande intérieure, mais étant donné le potentiel énorme qui existe dans les eaux
territoriales, il serait préférable de développer la production locale plutôt que d’importer.
En fin de compte, le pont aérien à mettre en place contribuera à réduire considérablement
les importations de poisson en provenance d’autres zones tout en améliorant le commerce
intracommunautaire.

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Pour que les solutions identifiées soient efficaces, il serait bon que les filières soient davantage fi-
nancées. En effet, le financement de tous les maillons des filières agricoles (production, stockage,
transformation et commercialisation) est l’un des défis des filières pèche et élevage car, de façon
générale, le système financier classique n’arrive pas à subvenir aux besoins du secteur, du fait de son
inorganisation. En conséquence, ils sont presqu’exclus du financement6. Une contribution majeure
de la CEMAC pourrait être de Contribuer à la mise en place des institutions financières spécialisées
telles que Agricultural Insurance National Agency en Arménie ou l’Agricultural Credit Guarantee
Scheme Fund (ACGSF)7 au Nigeria, qui est managé par la Banque en faveur du secteur agricole et
dont l’Etat fédéral et la Banque Centrale sont co-actionnaires.

De même, la BEAC pourrait promouvoir l’amélioration des connaissances des banques et des
établissements de microfinance sur les caractéristiques et les contraintes de l’activité de la pêche et
de l’élevage, puis le développement de mécanismes de financement et de produits mieux adaptés.
Cette connaissance doit englober non seulement les aspects techniques (systèmes de production,
pratiques, etc.), mais également les réalités économiques de ces filières ainsi que le fonctionne-
ment.

Les EMF pourraient également représenter un acteur majeur du financement sur le segment
des petits producteurs ruraux. En outre, au-delà des microcrédits, ces entités fourniraient des ser-
vices de conseil et de contrôle de la production, voire faciliteraient la commercialisation en identi-
fiant de potentiels débouchés. Dans le système financier, ce sont les acteurs qui collaborent étroite-
ment avec les réseaux de coopératives agricoles, même si les conditions de crédit qu’ils pratiquent
restreignent leur potentiel de financement dans la CEMAC.

Les partenaires au développement sont aussi des acteurs de grande importance dans le fi-
nancement des politiques agricoles dans la CEMAC. A titre d’exemple, la Banque de Développe-
ment des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC), a accordé des prêts destinés au secteur agricole et
agro-industriel estimés à 139 milliards au cours de la période allant de début 2003 à mi-2020 (57,9
% décaissé à ce jour) ; le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), la Coopération alle-
mande (GIZ), la Banque Africaine de Développement et l’Agence Française de Développement (C2D)
ont apporté un soutien financier important à destination de projets agricoles structurants dans l’en-
semble de la sous-région.

En outre, grâce au développement des Nouvelles Techniques de l’Information et de la Com-


munication (NTIC), le crowdfunding s’est progressivement imposé comme un complément, voire un
substitut au financement classique par le système bancaire dans plusieurs économies développées
ou en développement. Même s’il n’est pas encore véritablement encadré, il contribuerait déjà au
financement de ce secteur.

6 En comparant la dynamique des crédits des différentes branches et sous-branches, l’on peut donc relever que la pêche et l’élevage n’ont pas été particulièrement attractifs
pour les banques
7 Ce Fonds géré par la Banque Centrale du Nigéria, qui gère les opérations quotidiennes du programme, garantit les facilités de crédit accordées aux acteurs
du secteur agricole (dont la pêche et l’élevage font partie) par les banques jusqu'à 75 % du montant en défaut, déduction faite de toute garantie réalisée. Deux produits
essentiellement sont supportés notamment le régime de soutien au crédit agricole (ACSS) et le Système de crédit pour l'agriculture commerciale (CACS). L’ACSS dispose
d'un fonds prescrit de 50 milliards de nairas, et a été introduit pour permettre aux acteurs d'exploiter les potentiels du Nigéria. Le CACS a été créé en 2009 pour financer la
valeur agricole du pays (production, transformation, stockage et commercialisation) et visait l’accélération du développement du secteur agricole de l'économie nigériane en
fournissant des facilités de crédit.

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CONCLUSION

Pour stabiliser les fluctuations des réserves de change de la CEMAC, il faudrait aller au-delà
des mesures de politiques monétaire et budgétaire, et adopter des mesures à caractère structurel
pour redynamiser le secteur réel. La réussite de ces mesures doit se départir d’une approche globale
pour s’appesantir sur la structure en termes d’offre et de demande dans la zone. C’est l’approche
analytique adoptée dans cette étude qui a porté sur la relation entre la dynamique des réserves de
la zone et les circuits de commercialisation de la viande bovine et du poisson. Au terme de l’analyse,
il a été clairement démontré que l’adoption de mesures visant à améliorer l’offre et à rationaliser les
circuits de commercialisation devrait permettre de réduire la dépendance aux importations et donc,
à consolider les réserves de change de la CEMAC.

Le contexte sanitaire actuel a mis en lumière des opportunités d’échanges sous-régionaux. 


Ainsi, en dehors des incitations notamment fiscales qui sont nécessaires pour permettre aux filières
viande et poisson de produire tout leur potentiel dans les économies de la sous-région, des actions
vigoureuses devraient être entreprises pour mettre à niveau les infrastructures de commercialisa-
tion, intensifier l’aquaculture et induire une évolution des habitudes de consommation pouvant
permettre de soutenir le développement attendu de la production locale, améliorer le suivi zoo-
technique pour pouvoir accroitre le taux d’exploitation du cheptel bovin.

La réalisation de cette étude s’est heurtée à quelques difficultés. En effet, malgré le dérou-
lement d’enquêtes socioéconomiques dans tous les pays, il n’a pas été possible de rencontrer tous
les acteurs des filières en vue de collecter davantage d’informations qualitatives. Toutefois, des don-
nées agrégées ont été collectées et ont pu servir à faire le diagnostic.

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ANNEXES

Annexe 1 : Censité du cheptel bovin dans la CEMAC

Source : CEBEVIRHA

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Annexe 2 : Circuits de commercialisation de viande bovine dans la CEMAC

Source : CEBEVIRHA

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Encadré 1 : Méthodologie d’évaluation de l’écart entre l’offre et la demande de viande

La quantité de viande produite dans les pays de la CEMAC a été estimée comme suit : un taux
officiel d’exploitation de 0,12 a été appliqué sur le cheptel bovin hors exportations. Dans un
deuxième temps, un taux de 57% équivalant au rendement poids carcasse a été appliqué sur
chaque bœuf dont le poids moyen est estimé à 330 kg.

S’agissant de la consommation dans la zone, sur la base d’une moyenne de 24,6 kg/personne/
an et d’un taux de croissance démographique de 2,9%, nous l’avons obtenue et elle s’avérerait
supérieure à la consommation sur la période 2010-2017,

Les importations et exportations en valeur (millions de FCFA) ont été calculées de la sorte

Où CBHE= Cheptel Bovin Hors Exportation (en têtes de bœufs)

TE=taux d’exploitation du cheptel bovin. Dans la CEMAC, il est estimé à 12%

TC=taux de carcasse dans un bœuf. TC=57%

M= masse moyenne d’un bœuf en zone CEMAC en kilogrammes, 330 kg

Le Taux d’exploitation du cheptel est un coefficient qui donne la proportion du cheptel bovin
retirée annuellement pour la commercialisation. Ce nombre de bœufs permet aux propriétaires
de maintenir le cheptel ou de l’agrandir en prenant en considération les épidémies et autres
aléas.

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RÉFÉRENCES

INS Cameroun, Annuaire statistique du Cameroun : 2013, 2015, 2016, 2017


Conseil national du crédit Tchad, Étude sur la problématique du financement de l’élevage Tchad, rapport
définitif 2016
Tchad, ordonnance n°043/pr/2018 portant orientation agro-sylvo-pastorale et halieutique
Tchad, Ministère de l’élevage et des productions animales (mepa), plan national de développement de l’éle-
vage 2017-2021
Tchad, Ministère de l’élevage et des productions animales (mepa), stratégie nationale du développement
pastoral
RCA, Ministère de l’environnement, du développement durable, des eaux, forets, chasse et pêche, La filière
pêche et aquaculture en république centrafricaine- revue sectorielle – 2017
RCA, Loi n°20.019 portant code de la pêche et de l’aquaculture de la république centrafricaine
RCA, Ministère de l’environnement, du développement durable, des eaux, forets, chasse et pêche, Plan
d’actions national sur l’utilisation durable de la faune sauvage par les populations autochtones et locales en
république centrafricaine
RCA, Plan de développement durable des pêches et de l’aquaculture en république centrafricaine, rapport
technique définitif, 2011
RCA, Programme national d’investissement agricole, de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNIASAN),
termes de référence 2013
Banque Mondiale, Rapport briser les obstacles au commerce agricole régional en Afrique centrale, aout 2018
CEMAC, CEMAC 2025 : vers une économie régionale intégrée et émergente programme économique régional
2010-2015 volume 1 : rapport final, octobre 2019
FAO, Étude sur les abattoirs d’animaux de boucherie en Afrique centrale (Cameroun – Congo – Gabon –
Tchad) – document de synthèse –, 2013
CBLT, Programme de développement durable du bassin du lac Tchad (PRODEBALT-RCA) situation de
référence du secteur de la pèche et de l’aquaculture dans la zone d’action de PRODEBALT-RCA, octobre 2012
CEBEVIRHA, étude socio-économique sur l’importance de la pêche continentale et de l’aquaculture en répu-
blique centrafricaine, 2019
CEBEVIRHA, projet de promotion de la pêche et de l’aquaculture en zone CEMAC, étude juridique, 2019
CEBEVIRHA, plan stratégique 2015-2025
CEBEVIRHA, étude sur la commercialisation des bovins, 2011
Samba-Tangue, Francis Armel, Rapport de l’étude de la valeur écologique, économique et de la dynamique
écologique de la faune ichtyologique de la préfecture de bamingui-bangoran
Guillaume duteurtre, mian oudanang koussou, timothee essang, david kadekoy-tigague. Le commerce de
bétail dans les savanes d’Afrique centrale : réalités et perspectives. 2003, 7 p. hal-00128893
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Articles
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ductivité des bovins en milieu paysan au Nord-Cameroun
Moïse Labonne, Paul Magrong, Yvan Oustalet. Le secteur de l’élevage au Cameroun et dans les provinces du
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Lhoste P., Une étude du crédit aux éleveurs de bovins au Cameroun, Revue Elev. Med. Vét. Pays
trop.,1990, 43(1) ; 111-117

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