Fiscalite Forestiere 2

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FISCALITE FORESTIERE

Avant la réforme de 1994, l’activité forestière au Cameroun a été régie par une multitude de
textes dont le dernier est la Loi N° 81 / 013 du 27 novembre 1981 portant régime des forêts, de la faune
et de la pêche. Cette réglementation a connu un tournant décisif avec la promulgation de la Loi N°94 /
01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche.

En effet, après le sommet de RIO en 1992 où la problématique de la gestion durable des forêts
tropicales a été posée, il était nécessaire pour le Cameroun, de procéder à un toilettage de la loi de 81
pour s’arrimer à la nouvelle donne internationale. En effet, les textes du nouveau dispositif qui
favorisent la gestion durable du potentiel forestier, prévoient pour les populations la possibilité de gérer
les ressources ligneuses en créant des forêts communautaires et ; le versement d’une partie des
revenus tirés de la vente des produits forestiers au bénéfice des communautés villageoises riveraines.

Cette évolution réglementaire, en redéfinissant le cadre d’exploitation des ressources


forestières, a permis d’attendre de ce secteur d’activité, une meilleure contribution dans le budget de
l’Etat. Il s’en est suivi le transfert de la fiscalité forestière à l’administration fiscale, consacré par l’article
14 de la Loi des Finances 1997/1998 (lesdits prélèvements étant par le passé, gérés par la Direction
des Forêts, structure centrale de l’ancien Ministère de l’Environnement et des Forêts et de la Faune
« MINFOF »).

Au sein de l’administration fiscale, cette évolution de la réglementation en 1994 a impulsé la


création en 1999 de la Division des Fiscalités Spécifiques qui avait en son sein une Cellule des
Fiscalités Forestière et Agricole puis quelques mois plus tard en 1999 toujours, la mise sur pied du
Programme de Sécurisation des Recettes Forestières. Ce dernier a pour ambition la création d’un cadre
de collaboration entre les administrations fiscale et forestière en vue d’une meilleure appréhension de la
matière imposable dans l’optique de l’optimisation des recettes.

La spécificité de ce secteur qui à chaque fois oblige à combiner l’aspect forestier et l’aspect
fiscal, apparaît lorsqu’il faut appréhender la fiscalité forestière.

Il s’agira donc de maîtriser le régime des forêts (I) puis de parcourir son régime fiscal (II).

Titre I : LE REGIME DES FORETS

Le régime des forêts interpelle l’analyse des types de forêts (chapitre I) ; celles des divers titres
d’exploitation chapitre (II) puis enfin ; leur gestion (chapitre III).

CHAPITRE I : LES TYPES DE FORETS

D’après l’article 2 de la loi de 1994, les forêts sont des terrains comportant une couverture
végétale dans laquelle prédominent les arbres, les arbustes et autres espèces susceptibles de fournir
des produits autres qu’agricoles. Elles sont susceptibles d’exploitation par l’Etat, les communes, les
communautés villageoises et les particuliers.

L’ensemble des dispositions légales qui régissent la forêt, permettent de distinguer le domaine
forestier permanent (I) et le domaine forestier non permanent (II).

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I- Le domaine forestier permanent

Il est constitué de terres définitivement affectées à la forêt et/ou à l’habitat et à la faune. Sont
considérées comme forêts permanentes, les forêts domaniales et les forêts communales.

A- Les Forêts Domaniales

Elles relèvent du domaine privé de l’Etat et sont classées par un acte réglementaire qui fixe
leurs limites géographiques ainsi que leurs objectifs. Ce sont :
 Soit des aires protégées pour la faune (parcs nationaux, réserves de faune, zones d’intérêts
cynégétiques, game-ranches, jardins zoologiques, sanctuaires de faune, zones tampons)
 Soit des réserves forestières (réserves écologiques intégrales, forêts de production, forêts de
protection, forêts de récréation, forêts d’enseignement et de recherche, les sanctuaires de flore,
les jardins botaniques, les périmètres de reboisement).

B- Les Forêts Communales 

Ce sont des forêts ayant fait l’objet d’actes de classements pour le compte des communes
concernées qui en fixent les limites et objectifs de gestion qui ouvrent droit à l’établissement d’un titre
foncier au nom de chaque commune.

II- Le domaine forestier non permanent

Ce dernier encore appelé forêt non permanente est constitué:


- des forêts du domaine national
- des forêts communautaires
- des forêts des particuliers

A- Les Forêts du Domaine National 

Elles ne sont ni des forêts domaniales, ni des forêts plantées (appartenant à des particuliers).
Ce sont plutôt des forêts dont les produits doivent être gérés de façon conservatoire par les
administrations chargées des forêts et de la faune.
Leurs produits appartiennent à l’Etat sauf s’ils ont fait l’objet d’une convention de gestion. Les
droits d’usage y sont reconnus aux populations riveraines.

B- Les Forêts Communautaires 

Ce sont celles dans lesquelles l’administration a concédé la gestion des ressources forestières
aux communes par le biais de conventions. Dans chaque convention de gestion (une par commune),
les noms des bénéficiaires sont désignés, les limites de la forêt sont mentionnées, et des précisions
exactes sont données sur les clauses d’aménagement.
Quelques orientations guident désormais la gestion des forêts communautaires à savoir la
délivrance des Certificats Annuels d’Exploitation et la mise sur pied d’un comité d’analyse des plans
simples de gestion.

C- Les Forêts des Particuliers

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Elles sont des forêts plantées par des personnes physiques ou morales dans leurs domaines
privés acquis conformément à la législation en vigueur.
Les propriétaires ont toutefois l’obligation d’élaborer un plan simple de gestion avec l’appui de
l’administration en vue d’un rendement soutenu et durable. Toute nouvelle affectation des terrains
concernés est faite conformément au plan directeur d’aménagement du territoire.
Il est cependant à noter que les particuliers jouissent d’un droit de préemption en cas
d’aliénation de tout produit naturel compris dans leurs forêts.

CHAPITRE II : LES DIFFERENTS TITRES D’EXPLOITATION

L’exercice de l’activité forestière nécessite un agrément. Pour être éligible, il faut :

- Pour les personnes physiques, résider au Cameroun


- Pour les personnes morales, être une société ayant son siège au Cameroun et dont la
composition du capital est connue du MINFOF.

La Loi forestière de 1994 a prévu l’octroi aux exploitants forestiers agréés de quatre titres
d’exploitation forestière à savoir : la concession forestière, la vente de coupe, l’autorisation de coupe et
l’autorisation de récupération. En plus de ces titres, les communautés riveraines peuvent se voir
octroyer une forêt communautaire qu’elles exploitent à l’aide d’un plan simple de gestion.

De nos jours sept types de titres d’exploitation forestière dont la plupart sont attribués par
adjudication en présence d’un observateur indépendant sont définis. Au nombre des titres
réglementaires, on peut citer :
1. autorisation personnelle de coupe d’arbres (30 m 3),
2. permis d’exploitation (500 m3),
3. Coupe de sauvetage
4. forêts communautaires (exploitation par les populations elles mêmes)
5. vente de coupe,
6. forêts communales
7. concession forestière.

Les modes d’exploitation d’une forêt domaniale sont multiples : convention, vente de coupe ou
en régie (ie récupération des produits forestiers). Ces divers titres nominatifs d’exploitations sont
individuels et incessibles. Nous présenterons en (I) les titres principaux et en (II) les autres titres.

I- Les principaux titres d’exploitation

Ce sont les conventions communément appelées concessions forestières et les ventes de coupe.

A- Les Concessions Forestières

Elles sont délimitées dans la forêt domaniale de production et sont constituées d’une ou de
plusieurs unités forestières d’aménagement en abrégé UFA. Les UFA sont attribuées aux exploitants
forestiers agréés suivant une procédure qui fait appel à la concurrence. Un certain nombre d’entre elles
sont réservées aux nationaux agréés. Une convention provisoire est signée au moment de l’attribution
de chaque concession forestière.

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L’opérateur choisi signe une convention provisoire de trois (03) ans, période durant laquelle il a
l’obligation de soumettre un plan d’aménagement à l’approbation de l’administration et de justifier de la
possession d’une unité de transformation du bois. Si ces conditions sont remplies, une convention
définitive est alors signée. Durant la convention provisoire, une assiette de coupe de 2 500 ha ou
représentant le trentième (1/30ème) de la superficie de l’UFA lui est accordé chaque année.

Les Conventions d’Exploitation sont conclues pour une durée de quinze (15) ans renouvelables
et assorties d’un cahier de charges où sont consignés les droits et obligations des parties [l’Etat et le ou
les bénéficiaire(s)].

La superficie maximale d’une concession forestière est de 200.000 ha.

La concession forestière confère au bénéficiaire, le droit d’obtenir un volume de bois donné qui
est déterminé chaque année par l’administration forestière à partir de la possibilité annuelle de coupe
relevée dans la zone (ou unité d’aménagement) concernée.

B- Les Ventes de Coupe

La Vente de Coupe quant à elle s’exerce tant dans le domaine permanent (forêt domaniale de
production) que dans le domaine national (forêt du domaine national).

C’est une autorisation d’exploitation à durée limitée, d’un volume de bois sur pied connu
d’avance et mis en vente. Elle est attribuée pour une période d’un (01) an renouvelable deux (02) fois.
Sa superficie ne peut dépasser 2 500 ha. Faute de moyens pour réaliser les inventaires préalables et
de volonté, les ventes de coupe sont devenues des ventes de superficies de forêts.

Tout comme les UFA, elles sont attribuées après appel à la concurrence suivant la même
formule. Une quotité précise est toujours réservée aux nationaux.

II- Les autres titres

Ils sont essentiellement constitués des petits titres d’exploitation. Il convient de distinguer :
- les titres à usage personnel
- les titres à but lucratifs

A- Les Petits Titres à usage Non Commercial

On y retrouve :
- les permis d’exploitation : c’est une autorisation d’exploiter ou de récolter des quantités bien
définies de produits forestiers dans une zone donnée cf article 56 de la loi des forêts. Un permis
peut concerner : le bois d’œuvre (maximum 500 m3 par an), le bois de chauffage ou les
perches. Il peut en outre concerner les produits spéciaux.
- Les autorisations personnelles de coupe (APC) : l’APC est une autorisation délivrée à une
personne physique aux fins de prélever des quantités précises de bois ne pouvant excéder 30
m3 ; ce en vue d’une utilisation personnelle non lucrative ; et accordée de gré à gré pour une
période de trois (03) mois non renouvelables cf article 57 de la loi.
- Le droit d’usage : sans être un titre formel, c’est une forme légale d’exploitation forestière
réservé aux populations riveraines pour leurs besoins domestiques. Il est déclaratif et sa
jouissance est locale, ce dans le strict respect des coutumes cf articles 8, 26 et 36 de la loi.

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B- Les Petits Titres à usage Commercial

Il s’agit essentiellement des autorisations de récupération qui sont des documents par lesquels
l’Administration des forêts autorise des opérateurs économiques agréés soit à récupérer du bois sur
une superficie connue destinée à la réalisation d’un projet de développement (ex : barrage) ou à la suite
d’un désastre naturel dans le domaine forestier national; soit à enlever un volume de bois connu,
abandonné sur les parcs de chantiers, le long des voies d’évacuation ou échoués en mer.

On distingue ainsi :
- Les Autorisations de Récupération de Bois (ARB) ou Coupes de Sauvetage : elles sont
délivrées pour éviter la destruction du bois sans contrepartie pour l’Etat.
- Les Autorisations d’enlèvement de Bois (AEB) sont quant à elles délivrées pour les bois
abandonnés.

CHAPITRE III : LA GESTION DES TITRES D’EXPLOITATION

I- L’ATTRIBUTION DES TITRES

Ses modalités varient selon la nature du titre. Les titres principaux sont attribués par appel
d’offres (articles 51 et suivants du Décret d’application de la Loi des Forêts) alors que les petits titres le
sont de gré à gré.

Les différentes étapes de la procédure d’obtention des titres d’exploitation ne seront pas
développées dans le cadre de ce travail.

A l’issue de la procédure d’appel d’offres sanctionnée par la publication définitive des résultats
par le MINFOF (après le délai de recours), l’adjudicataire est notifié. Après l’attribution et les
notifications, le bénéficiaire du titre doit :
Pour les Ventes de Coupe, constituer et déposer une caution aux impôts puis en produire un
justificatif aux forêts en vue de la signature de son Arrêté d’Attribution ; seul élément sur la base duquel
le certificat d’exploitation et les documents sécurisés peuvent lui être délivrés.

Pour les concessions, constituer et déposer une caution aux impôts, en produire un justificatif
aux forêts puis signer concomitamment une convention d’exploitation avec l’administration. Dès la
signature de la convention provisoire qui renferme les charges, obligations, droits et délimitations
exactes, l’intéressé peut bénéficier d’un certificat d’exploitation et de documents sécurisés.

NB : les certificats d’assiette et de ventes de coupes (pour l’accès ou l’entrée en forêt) ainsi que les
divers documents sécurisés à savoir les Carnets de Chantiers ou DF 10 (pour la production), les Lettres
de Voitures (pour le transport du bois), les Carnets Entrée Usine (pour la transformation) sont
renouvelables chaque année.

de développement (ex : barrage) ou à la suite d’un désastre naturel dans le domaine forestier
national Les petits titres par contre qui ont connu une suspension entre 1999 et 2006, étaient attribués
de gré à gré jusqu’en 2007 par l’administration chargée des forêts. Après la signature de l’acte
autorisant la récupération ou l’enlèvement du bois, qui mentionnait sa validité ainsi que l’obligation ou
non d’inscrire sur DF10, le bénéficiaire acquittait le prix de vente du bois ; quittance qui permettait au
Délégué Provincial des Forêts du lieu, de délivrer une notification de démarrage d’activités Désormais,
du fait des multiples dérapages observés tant dans leur attribution que dans leur exploitation, ils ne

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seront octroyés qu’après étude en commission et des certificats de coupe seront obligatoirement
délivrés aux bénéficiaires.

II- LE SUIVI DES TITRES

Pendant la durée de l’exploitation, plusieurs contrôles visant au respect des clauses des cahiers
de charges sont opérés.

Sur le plan technique, outre le suivi permanent des délégations départementales et provinciales
du MINFOF du lieu d’implantation du titre (signature des documents sécurisés et contrôle visant au
rapprochement entre les éléments transcrits et les produits), le MINFOF déploie régulièrement les
agents et cadres de la Brigade Nationale de Contrôle sur le terrain avec pour mission de vérifier dans
leur exhaustivité le respect des normes d’exploitation forestière.

Sur le plan fiscal, les diverses structures impliquées dans la fiscalité forestière (essentiellement
la DGE, les CIME, le Recouvrement et le Contentieux) entretiennent des relations étroites avec le PSRF
(chargé entre autres de la consolidation des statistiques forestières et interface entre le MINFOF et le
MINFI) en vue de la mutualisation des informations et données relatives à la situation fiscale des
opérateurs de la filière bois. Les agents et cadres de la DGI relevant des différentes structures de
contrôle sont chargés du réexamen des taxes spécifiques en plus des autres impôts.
Le non respect des obligations environnementales est sanctionné au niveau du fisc, par la non
délivrance de la Main- levée de Caution bancaire. Le non respect des obligations fiscales, outre les
mesures fiscales de recouvrement, peut aboutir à long terme en cas de récidive avérée, au retrait du
titre d’exploitation par le MINFOF. Cependant, des mesures visant à la suspension momentanée de
l’exploitation sont prises par ce dernier (suspension formelle,refus de délivrance des documents
sécurisés).

III- LE RETRAIT DES TITRES

Le retrait d’un titre d’exploitation (avant sa date normale d’échéance) initié par l’administration,
est prononcé par la Commission Interministérielle. Il découle de l’inobservation des obligations fiscales
notamment l’acquittement de la RFA et concerne généralement, les concessions forestières.

L’abandon d’un titre, initié par le bénéficiaire, est prononcé par la Commission Interministérielle
qui peut rejeter la demande d’abandon si les conditions énumérées à l’article 78 du Décret d’Application
du Régime des Forêts ne sont pas remplies.

Titre II : LE REGIME FISCAL DU SECTEUR FORESTIER

Avant la réforme de 1994, la fiscalité forestière camerounaise se caractérise par deux


catégories de taxes affectées : une taxe fixe et deux taxes variables qui ne diffèrent que par l’assiette.

Le début des années 90 marque le point de départ des grandes mutations du système fiscal
camerounais. Parmi les grandes innovations, les faits marquants dans le secteur sont la promulgation
de la Loi n°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche puis  ; le
transfert à la Direction des Impôts de la fiscalité relative au secteur forestier par la Loi n° 97/014 du 18
juillet 1997 portant Loi de finances pour l’exercice 1997/1998.

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La réforme de la fiscalité forestière, bien que théoriquement commencée en 1994/95 ne sera
effective qu’en 1995/96 puisque le décret d’application de la Loi forestière n’est signé que le 23 août
1995, soit dix huit mois plus tard.

L’article 66 de ladite loi précise que les charges financières qui seront fixées annuellement par
la Loi de Finances sont constituées :
- d’une redevance annuelle basée sur la superficie pour les ventes de coupe et
conventions d’exploitation forestière ;
- d’une taxe d’abattage devant refléter la valeur du bois et ;
- d’une surtaxe progressive pour les grumes exportées qui n’ont pas respecté les seuils
de transformation légaux. Cette nouvelle taxe vise à renforcer les mesures d’incitation à la
transformation, le taux obligatoire étant passé de 60 à 70%.

Une autre innovation de cette Loi est la suppression programmée des exportations de grumes à
partir du 20 janvier 1999, soit cinq (05) ans jour pour jour après la parution du nouveau code forestier.

Les autres changements intervenus dans ledit code sont :

- l’attribution des permis par un système d’enchère ;


- la variabilité du taux de la redevance annuelle de superficie ;
- le contrôle de l’accès à la ressource ;
- les plans d’aménagement forestier à la charge des entreprises (art.66) ;
- le maintien de l’obligation traditionnelle de réalisation d’œuvres sociales (art 66)
- l’allocation d’une partie des recettes fiscales à un fonds spécial de développement
forestier dont les modalités seront fixées par décret (art.68).

Le secteur forestier au Cameroun est soumis à deux types de fiscalité : une fiscalité générale
et une fiscalité spécifique.

La fiscalité générale est celle qui s’applique à tous les types d’entreprises et est principalement
composée de l’IS, la TVA … etc.

La fiscalité spécifique forestière concerne l’exploitation, la transformation et l’exportation liées à


ce secteur particulier. Elle consiste à opérer des prélèvements qui tiennent compte des spécificités et
des potentialités du secteur. Ces prélèvements seront regroupés en deux (02) catégories : l’une
rattachée à la fiscalité interne et l’autre relevant de la fiscalité de porte. On y retrouvera ainsi des
redevances ou taxes ayant trait à l’accès à la ressource, à l’exploitation, à la transformation et à
l’exportation. Nous noterons que sur ces deux derniers aspects, deux régimes existent : l’un dit des
usines de droit commun et l’autre pour les usines installées en points francs industriels (dont l’objectif
est de favoriser les investissements).

Nous ne saurons terminer nos propos sans faire allusion à la caution bancaire qui, bien que ne
constituant pas un prélèvement, reste la première obligation fiscale à honorer au début de chaque
exercice, par tout contribuable de la filière bois titulaire d’un titre d’exploitation et/ou travaillant en
partenariat.

Nous parlerons d’abord du cautionnement bancaire (chapitre I). Nous nous appesantirons
ensuite la présentation des fiscalités interne (chapitre II) et de porte (chapitre III). Nous décrirons enfin
les procédures de suivi et de contrôle forestier (chapitre IV).

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CHAPITRE I : CAUTION BANCAIRE

Le cautionnement des activités forestières a été institué par la Loi N° 81- 13 du 27 novembre
1981 portant régime des forêts, de la faune et des pêches en son article 36. Dans le nouveau Code
Forestier encore en vigueur aujourd’hui et objet de la Loi N° 94 du 20 janvier 1994 portant régime des
forêts, de la faune et des pêches, il est repris à l’article 69. Cette prescription est contenue dans les
dispositions de l’article 245 alinéa1 du CGI.

I- ORIGINES DU CAUTIONNEMENT BANCAIRE

D’après les dispositions de l’article 69, le préalable pour l’obtention d’un titre d’exploitation est
subordonné à la constitution d’un cautionnement par versement au Trésor Public. Son montant était de
200 FCFA / ha pour les UFA et de 2000 / ha pour les Ventes de Coupe.

La Loi de Finances 2000/2001 transforme cette garantie en cautionnement bancaire et relève


son montant à une somme égale à la redevance forestière annuelle de chaque titre d’exploitation.
Le cautionnement doit désormais être constitué auprès d’une banque de premier degré agréée par
l’autorité monétaire.

La caution, qui couvre les obligations fiscales et environnementales, est ensuite déposée
auprès de l’administration fiscale contre une attestation de dépôt de caution (DGE pour les grandes
entreprises et PSRF pour les autres). Les délais de dépôt sont de quarante-cinq (45) jours à compter du
début de l’exercice pour les anciens titres et quarante-cinq (45) jours à compter de la notification de
l’adjudication pour les nouveaux titres.

La non constitution de la caution dans les délais impartis entraîne le retrait du titre
d’exploitation.
Cependant dans la pratique, ce manquement fait l’objet d’une relance valant mise en demeure
conformément aux us fiscaux. Quinze (15) jours après, un appel à caution signé par le DGI est adressé
à la banque concernée pour règlement de la dette constatée. La caution doit ensuite être reconstituée
dans les quarante-cinq (45) jours.

La Main- Levée de la caution est délivrée par la Direction Générale des Impôts (DGE, PSRF)
quarante-cinq (45) jours après le début de l’exercice fiscal suivant sur présentation conjointe des
Attestations de Respect des Obligations Fiscales (délivrées par le DGI) et Environnementales (délivrées
par le Ministre de l’Environnement) ou Attestations de Respect des Normes d’Exploitation Forestière
(délivrées par le Ministre des Forêts et de la Faune).

II- EVOLUTION DANS LA PERCEPTION DU CAUTIONNEMENT BANCAIRE

Le second audit économique et financier du secteur forestier dont les travaux se sont déroulés
en 2006, a révélé diverses interrogations et interprétations quant à la notion du cautionnement. En effet,
une révision de son mécanisme est revendiquée par les opérateurs de la filière qui réclament la prise en
compte des améliorations apportées tant dans leur suivi quotidien (DGE, PSRF) que dans l’attribution
des titres d’exploitation (sélection par appel d’offres). Lesdits opérateurs prônent notamment sinon sa
suppression du moins un allègement consistant de son montant.

Le Gouvernement, à travers la Loi de Finances 2007, a apporté un essai de solution consistant


en une levée partielle de la caution bancaire à mesure que les échéances de RFA sont honorées.

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Cette décision gouvernementale s’est butée au refus des opérateurs de la filière au motif que
les levées partielles ne sont pas acceptées par les banques qui entendent maintenir le montant
initialement engagé.

Une nouvelle démarche fut entreprise dans le projet de loi 2008 : il était proposé une réduction
du montant de la caution au tiers de la RFA afin de libérer des liquidités pouvant permettre aux
entreprises de relancer l’investissement et par ce biais, la transformation. Malheureusement, la Loi de
Finances 2008 est restée muette sur ce point.

La Loi de Finances 2009 apporte finalement une réponse. En effet, les entreprises relevant
des unités de gestion spécialisées sont, sous réserve de la satisfaction de leurs obligations fiscales
attestée par un quitus du Directeur Général des Impôts, exemptées du paiement de la caution.

Chapitre II : LA FISCALITE INTERNE

Sur le plan interne, la Redevance Forestière Annuelle (RFA), la Taxe d’Abattage et la Taxe
Entrée Usine (TEU) constituent les prélèvements majeurs prévus à l’art 66 de la loi portant régime des
forêts. Toutefois, peuvent aussi être listés : la surtaxe à l’exportation, le prix de vente des produits
forestiers, la taxe de transfert…

I. La Redevance Forestière Annuelle (RFA)

Le fait générateur est la détention d’un titre d’exploitation. La RFA est le droit exigé à l’exploitant
en contrepartie de la mise à sa disposition d’un titre d’exploitation notamment une concession ou une
v/c. Ce droit est assis sur la superficie du titre et est calculé à partir du prix plancher fixé par la loi des
finances augmenté de l’offre financière. Il est de 2500 FCFA/ha pour les ventes de coupe et de 1000
FCFA/ha pour les UFA. Pour tout titre accordé après le 31 décembre, la règle du prorata- temporis
s’applique. Le produit de la redevance est réparti entre l’Etat (50%) et les communes et les
communautés (50%) dont 40% reviennent aux communes et 10% aux populations riveraines.

La redevance est acquittée en trois tranches égales qui sont respectivement le 15 mars, le 15
juin et le 15 septembre pour les UFA. Pour les ventes de coupe, le paiement se fait en une seule fois 45
jours après le dépôt de la caution. Cette dernière doit être déposée pour les anciens titres 45 jours
après le début de l’exercice et pour les nouveaux, 45 jours après la notification.

Le non respect du délai de paiement d’une tranche entraîne la mise en route de la procédure
prévue par le Code Général des Impôts à savoir mise en demeure valant relance avec émission d’AMR.
Cette procédure est renforcée par la possibilité d’effectuer un appel à caution bancaire. Il faut noter ici
qu’en cas de sous-traitance, le co-contractant est solidaire du paiement.

II. La taxe d’Abattage (TA)

C’est le droit exigé en contrepartie de l’abattage d’un arbre dans le cadre d l’exploitation
autorisée par un titre d’exploitation valide. La taxe d’abattage peut également être retenue à la source
lors du règlement des factures d’achat local des bois en grumes sur la base des lettres de voiture
remplies par le vendeur. Dans ce cas le volume de la grume est majoré de 20%.

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La taxe d’abattage est calculée sur la base de la valeur FOB des grumes provenant des titres
d’exploitation. Son taux est de 2.5% de la valeur FOB (art 242 du CGI) multiplié par le volume de bois
abattu ou roulé pondéré.

La taxe d’abattage est liquidée mensuellement et acquittée par le redevable au plus tard le 15
du mois qui suit l’activité. La déclaration doit comprendre les références du titre exploité, les références
des DF10, les volumes de bois abattus par essences, les montants et modalités de paiement du
montant dû.

Son contrôle au bureau consiste à s’assurer que le montant de la valeur FOB (définie
semestriellement par arrêté du Ministre des Finances) a été respecté et que les bois abattus figurant sur
les DF10 accompagnant la déclaration, ont été correctement reportés sur la déclaration.

III. La Taxe Entrée Usine

C’est le droit acquitté en contrepartie de l’entrée de toute grume dans le parc de préparation
d’une unité de transformation ou ; la transformation d’une grume par scie mobile par tout détenteur
autorisé.

La taxe est calculée sur le volume réel de chaque grume mesurée sous écorce à l’entrée de
l’usine. Son taux est fixé à 2.25% de la valeur FOB multipliée par le volume réel de la grume entrant en
usine.

La déclaration de la taxe entrée usine, déposée au 15 du mois suivant l’activité, doit comporter
le volume par essence mentionné dans les bordereaux de transfert à la tête de scie et les lettres de
voiture correspondant aux grumes entrant ou sortant du parc de stockage ; le montant de la taxe à
payer et la période d’activité correspondante.

Le contrôle au bureau d’une bonne liquidation de la taxe entrée usine consiste encore une fois
à s’assurer que la valeur FOB du bois transformé a été respectée et que les noms et volumes des
essences transformées figurant sur les carnets entrée usine ont été correctement reportés sur la
déclaration.

IV. La Taxe de Régénération

La taxe de régénération est le prix de vente des quotas des produits forestiers non ligneux ou
produits spéciaux. Son fait générateur est la notification de l’attribution d’un permis d’exploitation des
produits forestiers non ligneux ou produits spéciaux. Le quota attribué par appel d’offres se mesure par
tonne dont l’unité vaut 10 FCFA.

V. Les autres taxes

Il s’agit des droits suivants :

A. La taxe de transfert

Son fait générateur est la notification du transfert par le MINFOF et son taux est de 1000 FCFA/ha.

B. Le Prix de vente

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 Prix de vent des produits forestiers : son fait générateur est la notification de l’attribution d’un
permis d’exploitation de bois d’œuvre, de chauffage, de produits spéciaux… Son taux varie selon le
produit (permis de coupe d’arbre, perches, poteaux, bois de chauffe).
 Prix de vente des quotas à l’exportation : son fait générateur est la notification des résultats
d’adjudication des quotas à l’exportation de grumes, son taux varie selon l’essence ;
 Prix des ventes aux enchères publiques ou de gré à gré : son fait générateur étant l’adjudication
par lots, son taux varie selon la nature du bois.

C. Les amendes, transactions dommages 

Il s’agit des amendes, dommages et intérêts prononcés pour une infraction à la législation ou à
la réglementation forestière. Les droits sont liquidés à la suite de la notification de la conclusion des
transactions ou des procès verbaux des infractions.

D. La Taxe d’Abandon

La taxe d’abandon est due lorsque le bénéficiaire d’un titre notamment d’une concession saisit
l’administration aux fins d’abandonner l’exploitation de son titre pour des raisons qui lui sont propres. A
ce jour, les modalités de liquidation de cette taxe n’ont pas encore été définies par une loi des finances.

E. Frais d’agrément, Frais de dossier d’attribution :

Le fait générateur est le dépôt de dossier, le montant est prévu par la loi portant régime des
forêts.

CHAPITRE III : LA FISCALITE DE PORTE

Elle est constituée par le droit de sortie et la surtaxe à l’exploitation.

I- Les droits de sortie

Jusqu’au 1er juillet 2000, il était perçu sur tous les bois exportés tant sous forme de grume que
de produits transformés, un droit appelé droit de sortie. Après la réforme apportée par la loi des
Finances pour l’exercice 2000/2001 instituant la TEU, les droits de sortie ont disparus pour les bois
ouvrés et semi-ouvrés. Ils ont été remplacés par la TEU.

Pour les grumes exportées ou livrées dans les points francs industriel, leur taux est de 17,5%.
Ils sont recouvrés par la direction des Douanes.

II- La surtaxe à l’exportation

La loi de 1994, en son article 71 consacre l’arrêt des exportations de bois en grumes dans un
délai 5ans. Ces exportations lorsqu’elles dépassaient le quota autorisé qui était de 30%, étaient
soumises à la surtaxe progressive (SP) qui constituait en fait une pénalité dont le tarif était le suivant :
- entre 31 et 40% = 8 000 FCFA/m3
- entre de 41 et 50% = 10 000 FCFA/m3
- plus de 50% = 15 000 FCFA/m3

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Toutes les essences étaient soumises au paiement de la SP dès lors que les quotas prévus
étaient dépassés. Cette SP était en réalité, une sanction liée au dépassement de quotas exportables.

La circulaire N°0060/MINEF/DF du 11 janvier 1999, année butoir pour la suspension des


exportations de grumes, précise que les opérateurs détenteurs à ladite date d’une autorisation
d’exportation valide pour l’exercice 1998/1999, pouvaient continuer à exporter les grumes jusqu’au 30
juin 1999.

Ainsi, le 1er juillet 1999 fut la date officielle à partir de laquelle l’exportation du bois en grume à
été définitivement interdite.

Cependant le 31 août 1999, une ordonnance qui prévoit la poursuite de l’exportation des
grumes dans le cadre de la promotion de certaines essences sous réserve du paiement d’une surtaxe
dite à l’exportation est promulguée.

A cet effet, les essences produites au Cameroun sont classées en deux groupes :

- les essences dont l’exportation est interdite sous forme de grumes : Acajou, Bibolo,
Bubinga, Sapelli …
- les essences de promotion dont l’exportation est autorisée sous forme de grumes :
elles comprennent : les essences de promotion de 1ére catégorie à savoir l’ayous, l’azobé et les
essences de promotion de 2éme catégorie à savoir Andoug etc…

Le 13 octobre 1999, un décret du Premier Ministre fixe les taux de la surtaxe à l’exportation de
la manière suivante :
- Ayous : 4 000 FCFA/m3
- Essence de 1ére catégorie autre que l’Ayous : 3 000 FCFA/m3
- Essence de 2éme catégorie : 500 FCFA/m3

Le fait générateur de la surtaxe à l’exportation est la sortie d’une grume du territoire national.

Son assiette est constituée par le volume des essences exportées, et le redevable légal est
l’exportateur. Sa liquidation est immédiate et son recouvrement fait par la SGS au même moment que
les droits de sortie.

Les dispositions de la Loi des Finances 2000/2001 prévoient la possibilité des ventes aux
enchères des droits d’exportation des essences de promotion sur la base de quotas annuels. Dans ce
cas, le taux de la surtaxe à l’exportation applicable serait déterminé par voie compétitive et ceux fixés
par la loi constituant des taux planchers.

CHAPITRE IV : SUIVI ET CONTROLE DES EXPLOITATIONS

I- SUIVI DES EXPLOITATIONS

Un système de Gestion des Infractions et du Contentieux Forestier (SIGICOF) a été développé


en partenariat avec l’observateur indépendant au contrôle forestier. Il permet d’assurer la transparence
et le suivi du contentieux forestier.

Il convient de relever que le Ministère des Forêts et de la Faune est en train de mettre sur pied
conjointement avec le Ministère de l’Economie et des Finances à travers le PSRF, un système de

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traçabilité (codes barres). Il est prévu dans une première phase, la pose des étiquettes dans les parcs à
bois et les usines pour les bois débités puis dans l’avenir ; une remontée jusqu’au bois sur pied.

II- CONTROLE DES EXPLOITATIONS

En matière de contrôle des exploitations, en plus des visites de chantiers visant à vérifier la
conformité des interventions dans les titres d’exploitation forestière avec les normes établies et, à
combattre l’exploitation illégale ; un système informatique permettant de gérer les informations
forestières (SIGIF) a été mis en place.

Ce dispositif devrait, en principe, satisfaire à la fois les préoccupations liées à la bonne gestion
des ressources et à la sécurisation des recettes forestières, ceci à travers une collaboration et une
harmonisation avec le programme conjoint MINFI / MINEF de sécurisation des recettes forestières
(PSRF) logé au MINFI. Aujourd’hui, le SIGIF est devenu un Service de Gestion de l’Information
Forestière.

III- CONTROLE DES ACTIVITES FORESTIERES

Le contrôle des activités forestières est régi par les dispositions réglementaires et les textes
d’application subséquents notamment l’Arrêté n°110/A/MINEF du 21/01/99 fixant les modalités de
contrôle et de suivi des activités forestières.

Dans la filière bois, il repose sur le principe que l’arbre abattu, débardé, conditionné et évacué
doit revêtir un caractère légal. Les conditions suivantes doivent être remplies par l’auteur de ces
activités :
1- il doit avoir la qualité d’exploitant agréé
2- le titre d’exploitation en cause doit être valide
3- l’exploitant doit avoir respecté les limites du titre
4- il doit avoir respecté les DME (diamètres minimum d’exploitation) et la possibilité de
coupe arrêtée dans le cadre du plan d’aménagement
5- il doit avoir respecté les normes d’intervention en milieu forestier. Dans ce domaine, les
études d’impact environnemental sont obligatoires dans les concessions forestières qui se trouvent à
côté des aires protégées, ce qui n’est pas encore le cas.

Ce contrôle s’effectue par les agents assermentés de l’Administration forestière. Il se fait ou est
supposé se faire dans les parterres de coupes, le long des voies d’évacuation, les usines sur la base
des documents (carnets de chantier, lettre de voiture…). Afin d’assurer l’efficacité des contrôles, un
guide a été élaboré et mis à la disposition des contrôleurs.

Malgré toutes les mesures prises pour faire respecter la norme des activités forestières, on
constate que l’exploitation illégale des forêts a prospérée au cours de la décennie écoulée. Pour juguler
ce fléau, la mise en place d’un certain nombre d’instruments prévus et non encore opérationnels
comme le processus FLEG (Forest Law Enforcement and Governance), est attendue ; dans la mesure
où elle va concourir à réduire sensiblement le phénomène.

D’un autre côté, le Cameroun a élaboré et diffusé ses PCI, PCI largement inspirés de la norme
OAB/OIBT internationalement reconnue.

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Les bases du contrôle, les stratégies à mettre en œuvre et les objectifs poursuivis, sont autant
de domaines dont l’harmonisation est souhaitable dans la sous région.

IV- CONTROLE FISCAL DES ACTIVITES FORESTIERES

Le Décret N° 2001/1034/PM du 27 novembre 2001 fixant les règles d’assiette et les modalités
de recouvrement et de contrôle des droits, redevances et taxes relatifs à l’activité forestière est
suffisamment explicite sur toute la procédure.

Nous ne saurions conclure ce travail sans parler des problèmes et des perspectives d’avenir de
ce secteur clé de l’économie camerounaise.

V- DES PROBLEMES ET DES PERSPECTIVES

A- PROBLEMES

Malgré les évolutions observées dans le secteur, certains problèmes constituent des
pesanteurs à la gestion durable. Des actions devraient être entreprises afin de lever ces contraintes.

a) L’application du 1/30ème qui ne permet pas toujours une bonne rentabilité des UFA ;
b) Le paiement des taxes de superficies sur des superficies improductives des UFA (cas des
aires de recherche, des zones marécageuses et des zones de savane) ;
c) La chute de la production forestière due à l’application des DMA dans certains forêts dans
lesquelles la non rentabilité de l’exploitation oblige les opérateurs à exploiter illégalement
certaines essences principales non autorisées ;
d) Le seuil de tolérance : Les tarifs de cubage inclus dans le logiciel TIAMA sous-estime le
volume de la plupart des essences ;
e) L’attribution/utilisation des certificats de transformateur entraîne une exploitation illégale car
les exploitants donnent de faux contrats nécessaires à leur obtention ;
f) La surexploitation des forêts communautaires due à la mauvaise confection des Plans
Simples de Gestion et la non application de leurs dispositions bien que le système de
certificat annuel de coupe ait été instauré ;
g) Les UFA de petites superficies : l’exploitation du 1/30ème ne permet pas de rentabiliser les
UFA pour les assiettes de coupe dont la superficie sont inférieures à 1000 ha, le seuil de
rentabilité étant de 2000 ha ;
h) La suspension des permis et des autorisations personnelles de coupe ;
i) La fiscalité forestière :
- Cautionnement bancaire
- Le paiement de la RFA sur toute la superficie alors que le 1/30 ème seulement
est exploité
j) Le paraphe des lettres de voiture et la traçabilité ;
k) L’équipement du SIGIF ;
l) Le Certificat de légalité que veulent imposer certains Pays consommateurs ;
m) La gestion des 9 UFA en conservation ;
n) La multiplicité des demandes de coupe de sauvetage ;

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o) Le manque de qualification des bureaux d’études agrées aux inventaires et à la sylviculture

Il convient de noter que de multiples réunions ont été organisées avec la profession dans le
cadre du comité consultatif afin de discuter des problèmes du secteur en général et des aménagements
forestiers en particulier. Divers problèmes ont été examinés au cours de ces réunions et des
propositions de solutions ont été faites. Il demeure cependant nécessaire qu’ils soient de nouveau
débattus au cours des travaux à venir, afin d’accorder les points vue sur pour des solutions définitives.

B- PERSPECTIVES

- Inventaires d’exploitation (fixer un seuil de tolérance)


- Forêt communautaire (Exploitée suivant un PSG avec le respect du 1/25è, financement,
renforcement des capacités des acteurs) ;
- Fiscalité (Examen de la RFA, de la caution bancaire et des critères d’attribution (30% ; 70 %) ;
- Régénération et reboisement (programme national de plantation)
- Mise en œuvre de la nouvelle stratégie de contrôle ;
- Attribution prochaine des concessions forestières pour améliorer l’approvisionnement en bois ;
- Application du plan d’aménagement dans toutes les UFA
- Revoir la rotation pour les UFA de petites superficie (révision de l’arrêté 0222) ;
- Maîtrise du potentiel des PFNL (produits forestiers non ligneux).

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