Le Pouvoir de La Volonté
Le Pouvoir de La Volonté
Le Pouvoir de La Volonté
- la volonté n’est pas une notion abstraite : le cortex cingulaire antérieur est la
partie du cerveau qui intervient dans la gestion du self-control. À force d’user de
volonté pour réfréner des émotions, des pulsions, des pensées, le cerveau ralentit. Il
devient donc plus difficile de se maîtriser ;
- pour atteindre ses objectifs, il est nécessaire de se contenter d’un seul projet à
mener à bien. En effet, viser divers objectifs est inefficace ;
- partager ses objectifs avec les autres est incitatif, d’autant plus s’ils ont la
possibilité de vérifier vos progrès.
La volonté permet de remplacer les automatismes par des réponses plus adéquates
aux sollicitations. Apprendre à améliorer son self-control assure ainsi de se
prémunir des désirs qui entravent la réussite. Cela induit, par exemple, d’arrêter de
s’épuiser à lutter contre les incitations à consommer des sucreries en permanence
ou à regarder la télévision plutôt que de se mettre à travailler. Il est possible de
devenir plus satisfait en s’exerçant à se contrôler. Le self-control offre en effet de
nombreux avantages et permet de jouir d’une stabilité émotionnelle propice à une
vie plus heureuse.
L’avis de Koober :Le pouvoir de la volonté :
Les auteurs vous font aussi part des cas concrets de personnalités (Amanda Palmer,
Eric Clapton) ayant cherché à augmenter leur volonté, afin de vous montrer ce
qu’il est possible d’accomplir. Devenir maître de soi est désormais accessible !”
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©2017 Koober
Réprimer ses pulsions, ses pensées et ses sentiments épuise. La fatigue mentale se
combat, mais pas indéfiniment. À trop s’épuiser, la volonté s’étiole et faire des
choix, même anodins, devient alors difficile.
Dans ce cas, non seulement la volonté vient à manquer, mais en plus, les envies
paraissent irrépressibles. Ainsi, arrêter de fumer fatigue l’ego, car de gros efforts
sont nécessaires pour résister. L’exacerbation des émotions s’ajoute à la fatigue et
c’est pourquoi peu de gens réussissent à se passer de tabac.
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En effet, le taux de sucre dans le sang régule nos émotions et peut modifier nos
comportements. C’est pourquoi les diabétiques ou les hypoglycémiques doivent
davantage se contenir pour ne pas s’emporter : leur corps assimile plus
difficilement le glucose.
Des études sur le syndrome prémenstruel (SPM) révèlent également que les
femmes peuvent devenir plus sensibles durant cette période. En effet, leur système
reproducteur consomme en priorité l’énergie disponible. Les femmes sont donc
susceptibles d’avoir moins de réserve de glucose.
Certes, les sucres rapides agissent rapidement sur le corps humain, mais pour avoir
des effets sur le long terme, il faut privilégier les glucides lents. Ainsi, se nourrir de
légumes, de fruits, de poisson ou de tout autre aliment à index glycémique bas,
c’est permettre à son corps de convertir des calories en énergie.
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Une erreur commune est de multiplier les objectifs, alors qu’il est nécessaire de se
concentrer sur un but à atteindre en particulier. Puis, quand on y parvient, de s’en
fixer de nouveaux. Cumuler les intentions ne favorise pas le succès, bien au
contraire.
De plus, viser plusieurs buts en même temps peut mener à ce qu’ils s’opposent.
Multiplier les objectifs donne l’impression d’être entreprenant, mais il semble que
ce soit l’inverse. En effet, les objectifs contradictoires épuisent et bloquent l’action,
car ils incitent à ruminer. Aussi, avoir l’intention de passer plus de temps avec ses
enfants, tout en visant une promotion qui exige un surcroît de travail, risque
d’échouer.
Aussi, pour programmer favorablement un projet, il vaut mieux penser sur le long
terme. La capacité à se projeter vers l’avenir permet de se mettre en mouvement
pour atteindre son but.
L’auteur propose d’établir un échéancier, puis de noter toutes ses pensées et de les
classer pour établir si subsiste l’envie de les mener à bien, car avoir l’esprit
encombré de tâches à exécuter ne permet pas de se concentrer sur un seul et même
objectif.
Il est également judicieux de planifier chaque étape clairement. Aussi, plutôt que
d’inscrire dans son échéancier : “Acheter un cadeau d’anniversaire pour ma
femme”, par exemple, écrivez plutôt la prochaine action qui permettra d’exécuter
cette intention, comme “aller chez le bijoutier”. Cette méthode permet de libérer
son esprit : c’est l’effet Zeigarnik.
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Toutefois, les décisions n’affectent pas seulement ceux qui occupent des postes
importants : chacun doit faire des choix au quotidien. Même s’ils n’impliquent pas
les mêmes degrés de responsabilité, ils épuisent la volonté.
Prendre des décisions fatigue, car cela implique un processus mental qui comprend
une phase pré-décisionnelle et une phase post-décisionnelle. À l’inverse, les
automatismes ne réclament pas de processus aussi élaboré. Faire des choix suppose
donc une réflexion. Il est en effet impératif d’envisager divers aspects avant de
pouvoir se décider.
Plus les options sont diverses et multiples, plus l’action de délibérer devient
difficile. Les juges, par exemple, sont confrontés à cette lassitude décisionnelle.
Des études ont mis en évidence que l’effort de réflexion des juges est tellement
sollicité que leurs délibérations s’en ressentent. Leur efficacité à prendre des
décisions est influencée par la fatigue et l’heure du déjeuner.
Il en est de même des New-Yorkais. Une enquête dirigée par Tierney a tenté de
comprendre pourquoi, à New York, vivent autant de célibataires : c’est une ville
peuplée et les possibilités sont nombreuses. En fait, face à autant de choix, se
décider devient encore plus compliqué.
Prendre une décision fatigue, d’où le terme d’“avare cognitif”. Les spécialistes du
marketing connaissent cette usure décisionnelle et savent en tirer avantage.
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Disposer de self-control, c’est être capable de
maîtriser ses actes : pour y parvenir, avoir
conscience de soi est décisif
Les travaux de Wicklund et Duval ont établi que la conduite des individus évolue
positivement s’ils sont placés face à un miroir, car observer son image, c’est avoir
conscience de soi. De là découlent le jugement et la comparaison, qui permettent
de guider ses actes.
L’alcool, par exemple, diminue la conscience de soi. C’est pourquoi les individus
qui boivent sont moins en mesure de juguler leur attitude. En effet, cette moindre
surveillance d’eux-mêmes et de ce qu’ils font les mène à d’autres excès (tabac,
alimentation, bagarres, etc.).
Par exemple, Trollope, l’auteur, fait en sorte d’écrire 40 pages par semaine. Son
calendrier établi à chaque début de roman lui donne l’occasion de quantifier
l’avancement de son travail. Grâce à cette organisation, Trollope peut donc évaluer
concrètement si les règles qu’il s’est imposé sont respectées.
Certains logiciels permettent de surveiller ses progrès. Rescue Time, par exemple,
est un programme qui se charge de prendre en note les activités des individus sur
Internet. Il permet donc de quantifier le temps passé sur des sites web sans rapport
avec le travail.
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Certaines personnes se montrent plus capables
de surmonter les épreuves et manifestent une
résistance inhabituelle. Quelles sont leurs
méthodes pour réussir ?
Au XIXe siècle, les missions visant à rejoindre l’Afrique sont périlleuses. Les
conditions de survie sont extrêmes : les maladies comme le paludisme ou la
dysenterie, les pluies diluviennes, les insectes et la faim menacent les hommes
d’équipage.
Ce type de comportement est l’un des deux découverts par Baumeister au cours de
l’une de ses expériences : ceux qu’il faut contrôler et ceux qui sont automatiques.
Forcément, ce qui est fait sans y penser demande moins d’effort et les personnes
possédant plus de self-control utilisent davantage les comportements automatiques.
Aussi, il est facile d’affirmer vouloir débuter un régime en ayant l’estomac plein,
car c’est quand la faim tiraille le ventre que le self-control est mis à l’épreuve.
Les Alcooliques anonymes (ou AA) ont mis au point un programme qui s’avère
efficace la plupart du temps : les alcooliques participant aux réunions voient leur
capacité à résister se décupler.
En effet, une personne qui s’inscrit aux réunions est moins tentée de replonger, car
se regrouper incite à s’exposer au jugement des autres et à se comparer, et le
soutien des autres redonne de la vigueur. L’absence d’aide a tendance à avoir des
conséquences sur la santé mentale et physique, un état qui favorise l’abus d’alcool
ou de stupéfiants.
La règle est que chaque membre des AA doit déterminer un objectif clair et
atteignable. S’ils réussissent, un jeton symbolisant leur réussite leur est octroyé. Un
parrain leur est attribué pour les encourager à maintenir leurs objectifs, favorisant
ainsi la résistance à la dépendance.
Les personnes possédant la foi sont avantagées, car la pratique de leur religion
permet aux croyants de mieux se contrôler. En effet, la religion incite à la maîtrise.
Par exemple, l’Islam prêche la prière à heures régulières et certaines religions
encouragent le jeûne. Pratiquer sa foi induit d’obéir à certains préceptes
contraignants favorisant le self-control.
Observer les règles propres à une religion instaure une discipline et le croyant
s’évertue à la suivre. Les fidèles sont également plus attentifs à contrôler leurs
comportements.
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Aujourd’hui, les jeunes apprennent qu’il n’est pas utile de faire des efforts ou de se
donner les moyens pour réussir, de sorte que ce ne sont pas leurs résultats ou leur
attitude qui sont encouragés. Tout est valorisé, sous prétexte que chacun est
merveilleux.
Cette approche peut engendrer l’égocentrisme et les arrogants ont moins de facilité
à se remettre en question. Pourtant, en vue d’affronter les échecs pour ne pas les
réitérer, il est primordial de s’interroger.
Les jeunes asiatiques, eux, sont formés différemment. Ils ne sont pas incités à se
satisfaire d’eux-mêmes sans raison : les parents incitent leurs enfants à se dominer
et ne cèdent pas à leurs caprices. Ces derniers sont plutôt encouragés à la maîtrise
de soi.
Si bien que les étudiants américains d’origine asiatique accèdent plus souvent aux
grandes universités. Le développement d’une meilleure volonté dans leur enfance
leur permet d’entrer dans de bonnes écoles puis d’exercer des métiers gratifiants.
Aussi, savoir inculquer à ses enfants la maîtrise de soi en fixant des règles précises
et déterminées à l’avance les aide à réguler leurs émotions. Un cadre clair les
contient et leur permet de s’épanouir. À l’inverse, si les parents ne sont pas
capables de transmettre l’empire sur soi, l’enfant est désorienté. Le self-control
assimilé dans l’enfance bénéficie aux jeunes adultes bien des années plus tard.
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Tout compte fait, s’astreindre à un régime strict fait donc grossir. En témoigne
Oprah Winfrey qui tente de s’affiner depuis des années, sans véritable succès.
Pour stabiliser son poids, il n’est pas utile d’entamer de régime ni de renoncer
définitivement aux aliments qui font envie. Le sentiment de frustration mène à
compenser les privations en accumulant trop de calories dès que l’occasion se
présente.
Pour s’en préserver, il est possible de différer le plaisir que procure un aliment.
Ainsi, plutôt que de promettre de ne plus jamais en manger, ce plaisir est reporté à
plus tard. Une stratégie plus efficace que de se ruer sur l’aliment interdit et de trop
en manger sitôt que la résistance a flanché.
Conclusion
L’aptitude à planifier et à classer ses ambitions enraye le stress, nocif au self-
control. Pour s’engager favorablement dans un projet, il faut s’y consacrer
entièrement. Ainsi, au préalable, il est nécessaire de décider du temps à accorder
chaque jour au but visé. La capacité à se projeter à long terme encourage la
maturation de ce qui a été entrepris. La surveillance régulière, chaque semaine par
exemple, permet de visualiser les avancées de ce qui a été fixé. Il est enfin essentiel
de savoir se récompenser quand l’objectif a été atteint.
- chacun possède une réserve d’énergie. Pour faire face à toutes les situations qui
demandent du self-control, le cerveau puise dans cette réserve. La volonté permet
de dominer ses pensées, ses émotions, ses impulsions (tabac, alcool, gâteaux, etc.),
mais aussi sa capacité à se concentrer pour réussir une tâche ;
- avoir plusieurs projets en même temps sabote ses chances de réussite. Il vaut
mieux se concentrer sur un projet après l’autre pour pouvoir le mener à bien ;
- se fixer des objectifs distaux (à long terme) est plus efficace que de se fixer des
objectifs proximaux (à court terme) ;
- pour atteindre ses objectifs, il faut planifier pour ne pas surcharger son esprit ;
- se comparer aux autres influence son attitude. Mint vous renseigne sur la gestion
de vos dépenses, mais également sur celles des autres utilisateurs : dévoiler ses
performances exerce une influence favorable ;
- savoir précisément établir ses limites et se donner les moyens de ne jamais les
dépasser évite l’échec. Ainsi, se promettre de ne plus jamais boire un verre
d’alcool est plus efficace que de s’autoriser à consommer modérément et
finalement de boire jusqu’à l’ivresse ;