Spiritualité

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Spiritualité

Ne pas confondre la spiritualité avec le spiritisme, ni avec le spiritualisme.


La notion de spiritualité (du latin ecclésiastique spiritualitas1) comporte
aujourd'hui des acceptions différentes selon le contexte de son usage2,3.
Elle se rattache conventionnellement, en Occident, à la religion dans la
perspective de l'être humain en relation avec des êtres supérieurs
(dieux, démons) et le salut de l'âme.
Elle se rapporte, d'un point de vue philosophique, à l'opposition de
la matière et de l'esprit (voir problème corps-esprit) ou encore de
l'intériorité et de l'extériorité4. Elle qualifie l'activité de l'esprit en tant qu'elle
se rapporte à lui-même, séparément de ce qu'il n'est pas ou plus. Par
conséquent, est compris comme spirituel tout ce qui se rattache à la nature
de l'esprit. Elle annonce le spiritualisme.
Elle désigne également la quête de sens, d'espoir ou de libération et les
démarches qui s'y rattachent (initiations, rituels, développement
personnel, Nouvel Âge) . Elle peut également, et plus récemment, se
5

comprendre comme dissociée de la religion ou de la foi en un Dieu, jusqu'à


évoquer une « spiritualité sans religion » ou une « spiritualité sans
dieu »6,7,8.
Elle désigne parfois des aspects esthétiques dans la littérature9.

Sommaire

 1Religions et spiritualité
 2La spiritualité dans le cadre de la religion
o 2.1Pratiques associées
o 2.2La notion « d'expérience spirituelle »

Religions et spiritualité
Bien que les aspirations et pratiques spiritualistes se soient développées
de façon souvent très normative (dans le cadre d’Églises établies, ou
de rites traditionnels) au point de rendre les termes religion et spiritualité
synonymes pendant plusieurs siècles, la notion de spiritualité s'est de plus
en plus appliquée dans les travaux de théologiens10,11 ou
de sociologues12 pour désigner des croyances et comportements humains
universels antérieurs13 ou postérieurs14 aux religions historiques et dont la
motivation serait liée à l'idée d'une survie après la mort physique, à une
notion plus ou moins apparentée à celle de l'âme, en tant qu'entité
cohérente et indépendante du corps15, ainsi qu'à des rites propitiatoires
proches du chamanisme (pour appeler une bonne chasse, de bonnes
récoltes, etc., voir les rites funéraires préhistoriques). Certains voient dans
la spiritualité une simple expression de l'instinct de survie, voire un moyen
de ne pas se confronter à la réalité de notre condition de mortels 16 ; selon
d’autres, elle révèle la mémoire intrinsèque de l’immortalité de l’âme17. Si
toute religion est fondée dans une spiritualité[réf. nécessaire], toute spiritualité
n'est donc pas une religion. Selon certains auteurs, la distinction se ferait
ainsi : il y aurait dans la religion une perspective collective et dans la
spiritualité une démarche plus individuelle18.

La spiritualité dans le cadre de la religion


Article détaillé : Religion.

La spiritualité religieuse est souvent associée à l'origine latine religare, dont


le premier sens (Félix Gaffiot) est : attacher par-derrière, relier , attacher,
amarrer [les navires au rivage]. C'est une racine possible du mot religion. Il
s'agit alors essentiellement dans un sens très extensif de se relier à Dieu,
au divin, à une réalité transcendante19 ; un lien qui conduirait, toujours par
extension, l'homme à se relier aussi à lui-même, aux autres, à la nature ou
à l'univers20. Beaucoup d'auteurs cependant, et depuis l'Antiquité (Cicéron),
s'appuient sur l'étymologie latine relegere, « relire », peut-être par
extension « réécrire », par exemple les rituels, ou se placer dans la
perspective d'une nouvelle lecture. Aujourd'hui, dans les études
francophones c'est l'étymologie relegere qui est considérée comme
généralement admise, tandis que dans les études anglophones c'est plutôt
celle de religare.
Après avoir supplanté les spiritualités plus ou moins structurées
du paganisme ou de l'animisme, les
spiritualités juive, chrétienne, musulmane, se sont développées sans
véritable concurrence pendant de nombreux siècles en Occident,
jusqu'au siècle des Lumières. Dans tous les pays où ces religions n'étaient
pas parvenues à s'imposer, des spiritualités locales ont cependant
continué à se développer.
Pratiques associées[modifier | modifier le code]
Différentes pratiques sont issues des spiritualités religieuses :
 la méditation, la prière, la lecture (de textes sacrés (voir lectio divina) et
leurs commentaires, de livres de piété), l'audition (lectures à voix
haute, prêches) ;
 le travail manuel ou intellectuel, la lecture (d'ouvrages savants ou
d'autres traditions), l'écriture, le chant (musique sacrée), les « bonnes
œuvres » (secours aux nécessiteux ou aux malheureux,
prêche, instruction) ;
 la réflexion, l'engagement dans la société, la rencontre et surtout
le dialogue.
Certaines de ces activités sont solitaires, d'autres collectives, certaines se
vivent dans la réclusion volontaire (cellule monastique) et d'autres « à
l'extérieur » (dans la société civile). Certaines sont contemplatives, d'autres
plus pratiques. Le choix des activités et l'importance relative donnée à
chacune permettent d'approcher la « spiritualité » qui diffère à chaque
courant spirituel.

Toutes ces activités sont expressément définies et organisées lorsque


l'expérience spirituelle est vécue au sein d'un monastère (ou son
équivalent couvent, ashram, confrérie), les tâches domestiques sont alors
également incluses dans le champ de la pratique spirituelle et donc
stipulées par la Règle monastique.
La notion « d'expérience spirituelle »
La spiritualité n'est pas limitée à une démarche conceptuelle ou
dogmatique. L'expérience spirituelle (ou expérience mystique), par la
recherche d'intériorité, de connaissance de soi, de transcendance,
de sagesse, ou de dépassement des limitations de la condition
humaine18 est indissociable de la démarche intellectuelle. C'est pourquoi la
spiritualité débouche généralement sur des démarches
corporelles, émotionnelles et mystiques, cherchant à générer une
expérience transcendante, une relation (selon l'une des étymologies
de religion) avec Dieu, le Soi, la Conscience, l’Âme, le Monde, le Devenir,
etc. Pour certains, le but de la spiritualité est une exploration profonde de
l'intériorité, conduisant à l'éveil spirituel21, une conversion intime, ou
l'accession à un état de conscience modifié et durable.

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