Kallaba - L'influence de La Démarche D'investigation en Scie
Kallaba - L'influence de La Démarche D'investigation en Scie
Kallaba - L'influence de La Démarche D'investigation en Scie
Depuis un peu plus d’une quinzaine d’année maintenant l’école primaire a subi un plan de
rénovation de l’Enseignement des sciences et de la technologie. En effet, suite aux instructions
officielles du Bulletin Officiel n°23 datant de juin 2000, l’élève et l’enseignant doivent être mis en
situation de recherche grâce à l’utilisation de la démarche d’investigation. Cette démarche
d’investigation scientifique suit un fil conducteur ayant pour but ultime d’amener l’élève à devenir
acteur de ses apprentissages.
Pour tenter de mettre en œuvre cet outil dans ma classe j’ai choisi de travailler sur le thème «le ciel
et la Terre » et plus précisément sur le sujet des volcans et les risques qu’ils comportent pour les
sociétés humaines.
J’enseigne à une classe de CM2 et je décloisonne l’enseignement des sciences avec mes collègues
de CE2 et de CM1. J’ai donc dû mettre en place une séquence sur le volcanisme conforme aux
attentes du bulletin officiel n°1 du 5 janvier 2012 pour les trois niveaux. Effectivement ce document
nous explique que les élèves de CE2 doivent être capables de « décrire une éruption volcanique
terrestre en utilisant un vocabulaire adapté » et savoir « distinguer les différents types d’éruption ».
Pour les élèves de CM1, on attend en plus qu’ils sachent « identifier les risques que représentent
les éruptions volcaniques pour la population. ». Et enfin, en ce qui concerne les élèves de CM2, on
leur demande d’être capable de « mobiliser leurs connaissances sur les risques volcaniques pour
faire le lien avec la prévention des risques majeurs ».
J’ai choisi de traiter ce sujet, puisque l’étude des volcans est généralement un domaine qui fascine
et motive les élèves. De plus, je me demandais si la mise en place d’une démarche d’investigation
pour enseigner les sciences avait une influence sur la motivation des élèves. Et plus
particulièrement si les supports des activités de recherche jouaient également un rôle sur le désir
d’apprendre des pairs.
Pour tenter de répondre à ces interrogations, je vous présenterai dans un premier temps une partie
scientifique où j’étudierai les concepts de démarche d’investigation et de motivation puis dans un
deuxième temps je vous ferai part des résultats que j’ai obtenu lors de la mise en œuvre de ma
séquence et enfin j’en tirerai une conclusion.
1
I. Etat de l’art et des connaissances
Il est important de connaître l’histoire de l’enseignement des sciences à l’école primaire afin de
mieux appréhender le choix pédagogique qui s’impose aujourd’hui dans l’apprentissage de cette
discipline.
En effet, les sciences n’ont pas toujours été enseignées à l’école primaire. La loi Guizot de 1833
fait apparaître les sciences de manière optionnelle dans les programmes. Il faudra donc attendre les
lois Ferry de 1882 pour que l’enseignement des sciences devienne obligatoire dans les écoles.
A cette époque, les sciences sont enseignées comme « leçon de choses ». Cette méthode
d’apprentissage, comme nous l’explique Jean Hebrard dans un article paru en 1997, a été inventée
en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis dans le courant du XIXème siècle. Elle a pour principe de
se baser uniquement sur l’observation d’objets concrets ou d’images, ce qui permet de donner du
sens aux apprentissages de l’élève. Celle-ci permet également de mettre l’apprenant en contact
avec le monde extérieur. Cependant, cette méthode est par la suite très controversée, car on lui
reproche de ne pas être assez basée sur la réflexion : l’élève doit simplement observer et apprendre
une conclusion par cœur.
De plus, avec la montée de la pensée constructiviste, notamment initiée par Jean Piaget, dans les
années 1970, on sait que l’enfant contribue activement à la construction de son savoir par une
interaction active avec son environnement physique, c’est-à-dire que l’enfant apprend lorsqu’il agit
sur le monde.
Cette nouvelle théorie piagétienne va se traduire dans les écoles par le développement des
disciplines d’éveil. En effet Jean Hebrard nous explique que cette méthode a pour but de « donner
à l’enfant les moyens de se doter d’outils de travail susceptibles de s’adapter à toutes les
expériences qu’il rencontrera ». Il faut donc désormais questionner pour comprendre et non plus
voir pour comprendre comme c’était le cas dans la « leçon de choses ».
2
La place de l’expérimentation devient alors centrale mais cet enseignement est lui aussi rapidement
remis en question par l’opinion publique. Selon elle, à l’école primaire, il faut donner la priorité
aux savoirs lire, écrire et compter et c’est au collègue que doit revenir la tâche d’enseigner en sus
les autres disciplines. Qui plus est, l’enseignant de l’école primaire ne serait pas assez qualifié pour
être capable d’enseigner les sciences de manière correcte.
Finalement, si les sciences font aujourd’hui parties intégrantes des programmes officiels, on le doit
principalement à Georges Charpak qui en 1996 lance l’opération « la main à la pâte ». Celle-ci
propose une renaissance des sciences à l’école. Le but de cette opération est d’aider les professeurs
des écoles à enseigner les sciences grâce à la mise en place de la pédagogie d’investigation. Des
rapports très positifs de cette opération ont permis, en 2000, la création d’un plan de rénovation de
l’enseignement des sciences et de la technologie à l’école primaire (PRESTE). Cette action
souligne « l’importance de l’expérimentation et du développement de la capacité à argumenter et
raisonner tout en transmettant aux élèves des concepts scientifiques » comme nous l’affirme le site
de la fondation de « la main à la pâte ».
De plus, les programmes officiels du 14 février 2002 appuient à leur tour l’importance de la
démarche d’investigation en sciences car il est stipulé dans cet écrit que l’enseignant doit choisir
une situation de sciences qui va susciter la curiosité des élèves et leur déclencher un questionnement
qui leur permettra de mener une « démarche constructive d’investigation ».
D’après l’article de Grégory ANGUENOT sur la démarche d’investigation publié dans la revue
« Technologie » en janvier-février 2012, celui-ci nous définit cette démarche comme étant un outil
d’apprentissage qui a pour but de motiver les élèves à apprendre par eux-mêmes et ainsi les rendre
plus curieux et plus désireux de comprendre ce qu’il se passe autour d’eux. Cette démarche
s’inspire beaucoup de la démarche scientifique des chercheurs, comme nous le montre le schéma
ci-dessous.
3
Représentation schématique de la démarche d’investigation
4
En effet, les chercheurs essayent de comprendre des phénomènes inexpliqués en émettant des
hypothèses pour les valider ou invalider grâce à leurs connaissances, les recherches
documentaires ou encore des expérimentations . Avec les élèves nous pouvons décliner cette
démarche en sept étapes :
- La première étape est la phase d’observation d’un phénomène, cela va permettre aux
élèves d’essayer de comprendre le fonctionnement du phénomène.
- Suite à cette observation, les élèves vont pouvoir formuler une problématique constituée
d’une ou plusieurs questions.
- Et formuler des hypothèses répondant à cette problématique.
- Pour pouvoir valider ou non les hypothèses, les élèves vont devoir faire des activités de
recherche dont il en existe différents types :
o L’observation et le sondage qui consistent à déduire des informations grâce à
des questions posées à des spécialistes.
o Expérimentation : lorsqu’on reproduit un phénomène et qu’on observe des
résultats.
o La documentation qui consiste à faire de la recherche documentaire sur internet
ou dans les bibliothèques.
o La modélisation : lorsque l’on ne peut pas reproduire un phénomène en vrai, on
le construit en miniature : c’est ce qu’on appelle la modélisation.
- Puis vient la phase des résultats où l’on récolte tout ce que l’on a trouvé lors des
différentes activités de recherche.
- Avec les résultats récoltés, les élèves vont pouvoir les interprêter.
- Et enfin valider ou non leurs hypothèses de départ.
Pour mener à bien cette démarche d’investigation, il est très important d’avoir d’une part une
problématique de départ pertinente et d’autre part de se poser les bonnes questions tout au long
du processus. En effet, il faut que les élèves réussissent à s’approprier la problématique pour
être capable de mener un travail de recherche qui les amènera à se questionner et à trouver des
éléments de réponses grâce aux différentes activités de recherche. Pour que les élèves
acquièrent les compétences nécessaires à cette méthode de travail, ils ont besoin d’être
accompagnés. Ainsi le rôle de l’enseignant est donc primordial pour guider les élèves
notamment dans les différentes activités de recherche. Il peut aider à la conception de celles-ci
5
ou encore, dans la phase d’interprétation, il peut aider les élèves à donner du sens à leur résultat
et à les analyser afin de valider ou non leurs hypothèses de départ.
Dans cette partie, nous allons nous intéresser plus particulièrement à la mise en place d’une
démarche d’investigation lors d’une séquence sur les volcans. Cette démarche permet de
développer les compétences méthodologiques et transversales suivantes : (Compétence 3 du
2ème palier pour la maîtrise du socle commun) :
- S’informer : savoir observer, questionner, faire de la recherche documentaire
- Réaliser : manipuler et expérimenter, exercer des habiletés manuelles, réaliser certains
gestes techniques (utiliser des instruments d’observation et de mesure, faire un dessin
d’observation, réaliser un dispositif expérimental) ;
- Raisonner : pratiquer une démarche d’investigation: mettre à l’essai plusieurs pistes de
solutions, formuler une hypothèse et la tester, argumenter (faire des prévisions,
concevoir des expériences, exploiter des données ou des résultats, comparer) ;
- Communiquer : exprimer et exploiter les résultats d’une mesure ou d’une recherche en
utilisant un vocabulaire scientifique à l’écrit et à l’oral (poser des questions précises et
cohérentes, décrire le protocole expérimental, rédiger un compte-rendu, un résumé, faire
une représentation schématique, légender).
De plus, le travail sur les volcans peut se faire de manière pluridisciplinaire. En effet, il est
possible d’allier le travail des TICE (s’informer, documenter, présenter un travail), des
mathématiques (organisation et gestion de données, principales unités de mesure et grandeurs
correspondantes), du français (Lire et comprendre un texte documentaire, connaissance des
connecteurs logiques, rédiger avec précision des observations, connaître et utiliser à bon escient
un lexique scientifique spécifique) ou encore des arts visuels à l’étude des sciences.
Ce travail scientifique permet également aux élèves de développer des attitudes, par exemple :
- L'étude des volcans, la réalisation de manipulations expérimentales, l'observation de
roches et de paysages vont permettre aux élèves de se familiariser avec l’environnement.
- Apprendre à respecter le travail des autres.
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Nous pouvons donc dire que nous avons fait face ces dernières décennies à une révolution de
l’enseignement des sciences à l’école grâce à la mise en place de la démarche d’investigation
scientifique.
L’étymologie du mot « motivation » vient du latin « movere » qui signifie, être en mouvement,
se déplacer. La motivation est donc l’origine de tous les mouvements et apprentissages.
Une des plus vieilles définitions de ce concept remontent à l’Antiquité : en effet, les philosophes
grecques de l’époque prônaient que la motivation était due à la recherche du bonheur et à
l’évitement de la douleur aussi appelé l’hédonisme (Trasymaque) ainsi qu’à l’idée de
rationalisme caractérisée par Socrate, Platon et Aristote.
Aujourd’hui beaucoup de chercheurs s’appliquent encore à tenter de définir ce concept très
abstrait.
Nous trouvons notamment une définition de cette notion dans le livre « Initiation à la
psychologie du travail » (2000) de Dolan et Al. Pour eux, la motivation est « l’ensemble des
forces incitant l’individu à s’engager dans un comportement donné. Il s’agit donc d’un concept
qui se rapporte tant aux facteurs internes (cognitifs) qu’aux facteurs externes
(environnementaux) qui invitent un individu à adopter une conduite particulière ». On
comprend alors que la motivation dépend des traits de caractère de l’individu et mais aussi de
l’environnement dans lequel il se trouve.
Nous allons maintenant nous intéresser à une définition de la motivation plus spécifique au
milieu scolaire. En effet, selon Rolland Viau dans « la motivation en contexte scolaire » (1997)
" La motivation en contexte scolaire est un état dynamique qui a ses origines dans les
perceptions qu'un élève a de lui-même et de son environnement et qui l'incite à choisir une
activité, à s'y engager et à persévérer dans son accomplissement afin d'atteindre un but ». Ainsi
nous comprenons que le désir d’apprendre agit sur la motivation de l’élève et que l’enseignant
a un rôle primordial à tenir dans le maintien de l’envie d’apprendre de l’élève. Viau, dans sa
conception de la motivation mentionne le fait « d’atteindre un but », on peut alors se demander
7
de quel but il parle.
Pour répondre à cette interrogation, Piaget propose quelques éléments concernant l’enfant :
« L’enfant pas plus que l’adulte, n’exécute aucun acte, extérieur ou même intérieur, que mû par
un mobile, et ce mobile se traduit toujours sous la forme d’une besoin (un besoin élémentaire,
ou un intérêt, une question etc) » (« Le développement mental de l’enfant », 1940).
Nous apprenons alors que le but dont veut parler Viau est certainement le désir de satisfaction
des besoins de l’élève.
Il existe d’ailleurs différents types de besoins que nous allons énumérer par la suite.
Abraham MASLOW qui est un psychologue du XXème siècle, a établi une théorie des besoins.
Selon lui, le besoin est une nécessité que l’on peut classer en cinq niveaux, rangés par ordre
hiérarchique, telle la pyramide ci-dessous.
8
Maslow classe comme premiers besoins, les besoins physiologiques (ceux qui nécessaires à la
survie de l’Homme : faim, soif …), puis le besoin de sécurité (sentiment de confiance),
d’appartenance (faire partie d’un groupe dans lequel on se sent bien), d’estime de soi (avoir une
identité propre à soi) et enfin au sommet de cette pyramide on trouve le besoin de s’accomplir
(véhiculer ses valeurs).
Lorsqu’un besoin est satisfait, cela signifie que l’individu est motivé, ainsi un autre besoin peut
apparaître. Mais pour pouvoir accéder au besoin suivant, il faut impérativement que le besoin
inférieur soit contenté.
Nous allons voir maintenant que le désir d’apprendre peut s’intégrer à tous les niveaux de
besoins :
- Apprendre peut être une nécessité et s’assimiler aux besoins vitaux et au besoin de
sécurité (dans certains pays, où les conditions de vie sont défavorables, cela peut se
traduire par apprendre à chercher de la nourriture et à apprendre à se cacher pour se
protéger).
- Apprendre peut également répondre au besoin d’appartenance, puisque c’est en
apprenant et en intégrant les normes et les valeurs d’une société qu’un individu réussit
sa socialisation et intègre une culture spécifique à cette société, lui permettant de
construire sa propre identité sociale.
- L’envie d’apprendre peut aussi obéir au besoin d’estime de soi, en effet, avoir des
connaissances donne de la valeur à un individu et lui permet à se sentir plus sûr de lui.
Ces efforts d’acquisition de connaissances peuvent être envisagés par l’individu comme
un défi personnel à réaliser.
- Et enfin, pour certains individus, apprendre, chercher à comprendre, développer des
théories peuvent être des objectifs de vie et répondent ainsi au besoin de s’accomplir
grâce à l’acquisition de savoirs.
Ainsi tous ces besoins doivent être pris en compte lors des apprentissages scolaires afin de
mieux appréhender la motivation des élèves.
9
2.3 Les facteurs de la motivation scolaire
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Finalement, nous venons de voir qu’un élève est motivé lorsqu’il cherche à atteindre un but.
Autrement dit lorsqu’il cherche à satisfaire un besoin. Ce besoin, peut engendrer une motivation
intrinsèque (le besoin qu’il cherche à satisfaire n’est dû qu’au plaisir d’accomplir une tâche) ou
une motivation extrinsèque (le besoin d’obtenir une récompense).
D’après plusieurs études sur la motivation résumées par Isabelle LYONNET, dans les « facteurs
de la motivation : éclairage théorique » pour que l’élève soit motivé et qu’il s’engage dans une
tâche, l’enseignant doit lui montrer qu’il :
L’enseignant doit également veiller à ce que la tâche à réaliser soit motivante, pour cela R.Viau
2002 et B. McCombs 2000) nous donnent quelques conditions à respecter :
- Elle doit avoir du sens aux yeux des élèves.
- Les consignes et les objectifs doivent être accessibles afin que tous les élèves
comprennent ce qu’on attend d’eux.
- Les critères de réussite doivent être clairs.
- Représenter un challenge pour l’élève.
- Elle doit demander à l’élève une certaine réflexion.
- Elle doit être diversifiée mais s’intégrer à d’autres activités.
- Elle doit donner à l’élève la possibilité de faire des choix et d’être plus responsable.
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- Elle doit se dérouler sur une période de temps suffisante.
- A la fin, les élèves doivent obtenir un résultat.
- Elle doit favoriser la coopération et les interactions entre pairs.
Ainsi l’enseignant peut essayer de jouer sur ses facteurs pour rendre les apprentissages plus
motivants pour les élèves.
Il est important dans ce cas que l’enseignant soit un peu en retrait pour pouvoir laisser les élèves,
rechercher, manipuler, expérimenter par eux-même voire même débattre entre eux .
Les débats scientifiques entre pairs peuvent être également un bon moyen de leur faire
confronter leurs savoirs. Ces confrontations permettent tout d’abord de faire ressortir leurs
conceptions et les obligent à se remettre en question et à argumenter leurs propos pour justifier
leurs choix.
Ces débats font également ressortir une motivation supplémentaire chez les élèves puisque
chacun aura envie de tester une théorie, afin de déterminer qui a raison ou tort.
12
Dans cette partie théorique, nous avons appris que la mise en place de la démarche
d’investigation en classe, permet à l’enseignant de diversifier ses modes d’apprentissage
(recherche documentaires, manipulation, …) et demande à l’élève plus de responsabilités et
d’autonomie lui permettant de se sentir acteur de ses apprentissages et renforçant sa motivation
dans les différentes tâches qu’il a à accomplir.
13
II. Etude et séquence mises en œuvre
J’ai mis en place une séquence sur l’étude des volcans avec des élèves de cycle 3, car dans
l’école où je travaille les enseignants décloisonnent les sciences et suivent une progression sur
trois années. Pour cette période, le thème à développer avec les élèves était : « Le ciel et la
Terre : Manifestations de l’activité de la Terre : volcans et séismes ».
De plus, je trouve ce sujet intéressant à traiter, puisque les élèves sont souvent fascinés par les
volcans et ont déjà des représentations en tête de ce qui se trouvent à l’intérieur et comment
fonctionne un volcan.
Ma séquence est composée de cinq séances visant à valider les compétences de la culture
scientifique et technologique du socle commun, palier 2 telles que :
Pour cela j’ai essayé d’appréhender chaque séance en mettant en œuvre une démarche
d’investigation en variant les supports utilisés afin de diversifier les activités de recherche.
Voici donc ci-dessous, des ébauches de ma séquence et des différentes séances mises en œuvre.
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Voir annexe 1
15
Voir annexe 2
16
Voir annexe 3
Séance 3 : Où peut-on trouver des volcans actifs ?
Compétences et Problèmes rencontrés et
Déroulement séance prévue
objectifs visés ajustements mis en place
Rappel de la séance précédente Etape 1 : La carte du monde a
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Voir annexe 4
Séance 4 : Quels sont les dangers des volcans ?
Compétences et Problèmes rencontrés et
Déroulement séance prévue
objectifs visés ajustements mis en place
Rappel de la séance précédente Etape 1 : La vidéo était très
18
Séance 5 : Construction d’un volcan
Compétences et Problèmes rencontrés et
Déroulement séance prévue
objectifs visés ajustements mis en place
Rappel des séances précédentes La construction du volcan a pris
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Une fois ma séquence terminée j’ai donné aux élèves une évaluation dont j’analyserai les
résultats par la suite et j’ai proposé aux élèves de CM2 uniquement de choisir un volcan sur
lequel ils présenteraient à la classe un exposé.
Dans cette partie, je vais analyser quelques éléments de ma séquence qui me permettront de
tenter de répondre à ma problématique de départ : « Quelle est l’influence de la démarche
d’investigation en sciences sur la motivation des élèves ? »
La motivation est un concept qui est relativement difficile à observer. Ce fut d’autant plus
difficile pour moi, puisque c’est moi qui aie mené ma séquence.
Il aurait fallu idéalement que je puisse me filmer, mais cela n’a pas été possible. J’ai donc essayé
de prendre des notes sur les comportements de mes élèves tout en animant mes séances.
Pour réussir à évaluer la motivation des élèves, je me suis donc aidée des indicateurs de la
motivation de Rolland Viau (dans « la motivation en contexte scolaire »). Grâce à cela j’ai établi
une grille d’observation avec les trois variables suivantes
Il était plus facile pour moi de remplir ces critères avec mes élèves de CM2 car ils ne sont que
22 et sont plus autonomes que les CM1 qui sont 26 et les CE2 qui sont au nombre de 28.
Voici ci-dessous les observations que j’ai pu faire de ma classe autour de ces trois indicateurs :
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1.1 Attention des élèves
Graphique 1 :
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Situation Formulation de Hypothèse Activité de Résultats
déclenchante la question recherche
Pour constituer ce graphique, je me suis basée sur la démarche d’investigation menée lors de la
séance 1.
21
attire les écoliers. Par compte, seulement 73% des pairs ont été à l’écoute lors des hypothèses
émises, cela peut signifier que beaucoup d’élèves sont intéressés par les volcans mais moins
d’entre eux avaient des notions sur leur constitution. Heureusement 91% ont tenu compte des
résultats.
Finalement en prenant en compte seulement la variable de l’attention des élèves, nous pouvons
dire qu’une majeure partie des élèves ont semblé être motivé lors de cette première séance.
Nous allons maintenant voir l’engagement des élèves selon les différentes activités proposées
lors de la séquence.
Graphique 2
Dans ce deuxième graphique, j’ai essayé de voir si le type d’activité de recherche jouait sur
l’engagement des élèves.
Nous pouvons donc nous apercevoir que les élèves s’engagent moins rapidement dans l’activité
lorsqu’il s’agit d’une étude documentaire, puisque seulement 67% des élèves se sont mis tout
de suite au travail. Nous pouvons alors envisager que la lecture en sciences n’est pas très
attrayante pour les pairs.
22
A contrario, la manipulation lors de la séance 5, qui s’est traduite par la fabrication de volcans
a permis à 95% des élèves d’entrer directement dans l’activité. Nous pouvons en déduire que
lorsque les élèves mettent la « main à la pâte », ils se sentent plus investis dans la tâche qu’ils
ont à accomplir. De plus le visionnage de vidéo semble également leur plaire et particulièrement
lorsqu’il s’agit de l’avis d’un spécialiste.
Graphique 3
9%
9%
82%
Dans ce graphique, nous apprenons que 82% des élèves ont participé à la séance en répondant
aux questions que j’ai pu poser. Ce pourcentage signifie que sur 22 élèves, il y en a 18 qui sont
intervenus lors de la séance. Nous pouvons donc noter que la séance a permis aux élèves
moteurs, tout comme aux élèves moins moteurs de s’exprimer.
De plus, certains élèves, et pas forcément ceux qui participent le plus d’habitude, ont pris la
parole pour poser des questions au-delà de ce qui était demandé en classe.
Si nous prenons en considération seulement la variable de motivation : « le désir de participer
et de répondre aux élèves », nous pouvons considérer que les élèves ont été motivés par cette
première séance puisqu’ils ont été très acteurs tout au long.
23
Finalement, nous avons vu précédemment que la plupart des élèves avaient été attentifs lors de
la séance 1, qu’ils avaient beaucoup participé et qu’ils étaient entrés rapidement dans les
activités. Nous pouvons alors dire que les élèves ont été motivés par cette étude des volcans car
la démarche d’investigation mise en œuvre leur a permis d’entrer dans les apprentissages et
d’en apprécier les tâches à réaliser.
Nous pouvons également nous demander s’il existe une corrélation entre la motivation des
élèves et leurs résultats à l’évaluation.
Graphique 4
59%
41%
36%
32%
32%
32%
27%
18%
14%
9%
0%
0%
Nous nous rappelons que dans le graphique 2, nous avions conclu que les élèves avaient plus
de difficultés à entrer dans l’activité lorsqu’il s’agissait d’étude documentaire et étaient d’autant
plus motivés lorsqu’ils regardaient l’interview d’un vulcanologue.
A l’aide du graphique 4, qui représente les résultats des élèves à l’évaluation finale sur les
volcans, nous voyons que l’exercice qui a été le mieux réussi est l’exercice 3 (voir annexe 5)
puisque 59% des élèves ont acquis les notions relatives à cette exercice et 27% sont en cours
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d’acquisition « + » Ce qui signifie que plus des trois quarts de la classe ont réussi l’exercice qui
comportait des questions sur la vidéo d’un spécialiste des volcans.
Par contre, 36% des écoliers n’ont pas réussi les questions de l’exercice 2, celles qui recouraient
à une étude documentaire. Or le graphique 2 nous apprend que les élèves ont été moins motivé
à entrer dans la tâche lorsqu’il s’agissait d’une étude de documents.
Nous pouvons donc penser qu’il existe en effet une corrélation entre la motivation des élèves
et leur réussite à l’évaluation puisque, plus il y a d’élèves motivés par la tâche plus les
compétences liées à cette tâche sont acquises par un grand nombre de pairs lors de l’évaluation
et vice versa.
Comme je l’ai dit précédemment, il est très complexe de mesurer la motivation puisque c’est
un concept très abstrait, qui dépend d’un grand nombre de facteurs qui ne sont pas toujours
quantifiables. Nous admettons ainsi que les résultats obtenus antérieurement ne sont pas une
représentation très précise de la réalité mais peuvent être envisagés pour comprendre l’influence
de la démarche d’investigation sur la motivation des élèves. Nous allons mettre en évidence par
la suite des critiques des indicateurs de mesure de la motivation.
En effet, dans le graphique 1, nous avons déterminé qu’une petite part des élèves n’était pas
attentive selon les différentes étapes de la séance 1. Seulement, nous ne savons pas ce que ces
inattentifs faisaient. Nous pouvons très bien imaginer qu’ils étaient en train de discuter sur le
thème des volcans. De plus l’étude a été portée sur les élèves de CM2 uniquement et nous
n’avons pas d’informations sur ce qu’il s’est passé avec les classes de CE2 et de CM1. Nous ne
savons pas si les élèves de CE2 et de CM1 ont été plus ou moins attentifs que ceux de CM2. Et
cette étude n’a été réalisée que sur la première séance, il aurait été intéressant de comparer les
cinq séances et de voir si l’attention des élèves s’est accrue au fil des séances ou si au contraire
elle a diminué.
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2.2 Engagement dans l’activité
En ce qui concerne l’engagement dans l’activité, nous pouvons reprocher à cette variable
qu’elle n’a pas mesuré le temps que les élèves ont mis à entrer dans l’activité. Nous savons
simplement qu’une grand part des élèves ait entré directement dans l’activité mais nous ne
connaissons pas combien de temps ont mis les autres élèves à effectuer leur tâche. Pour ceux
qui sont entrés rapidement dans l’activité, nous pouvons nous questionner afin de savoir si c’est
parce que celle-ci leur paraissait attrayante ou si l’évaluation finale a joué un rôle sur leur
motivation. Si l’on reprend les théories de la motivation vues précédemment dans la partie
scientifique, on peut se demander si la motivation qui fait agir les élèves est plutôt intrinsèque
c’est-à-dire due à l’envie de réaliser l’activité parce qu’elle est plaisante ou extrinsèque ce qui
signifie faire l’activité en vue d’avoir une bonne note à l’évaluation.
Tout comme l’attention des élèves, en ce qui concerne la variable sur leur participation, je n’ai
réussi à la mesurer que lors de la séance 1 et pour ma classe de CM2 uniquement. Nous avons
vu, grâce au graphique 3, que la majeure partie de la classe a participé. Cependant, ce graphique
ne permet pas de savoir combien de fois a participé chaque élève et combien il y a eu en tout
d’intervention des pairs ce qui est dommage.
On peut également se demander si leur motivation à participer était d’ordre intrinsèque, parce
que le sujet leur plaisait ou d’ordre extrinsèque plutôt pour faire plaisir à l’enseignante en vue
d’avoir une récompense derrière.
Pour tenter de mesurer la motivation j’aurai pu également ajouter comme variable le mode de
regroupement. Effectivement, on sait que les élèves apprécient en règle générale de travailler
en binôme ou en groupe. Et n’oublions pas que la motivation peut aussi varier en fonction de
l’environnement qui entoure l’élève, il peut être très motivé un jour et bien moins le lendemain
alors que le sujet à traiter est le même.
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IV. Conclusion et perspective
Afin de déterminer si en effet, cet outil d’investigation a permis à mes élèves d’accroître leur
motivation quant à l’étude des volcans. Je me suis basée sur trois variables : « l’attention des
élèves », « leur engagement dans les différentes activités » et leur « désir de participer ». Grâce
aux résultats obtenus, j’en ai conclu qu’effectivement, dans ma classe, il existait une corrélation
entre la mise en œuvre de cette démarche et la motivation de mes élèves, puisque lors des
différentes étapes, les élèves se sont montrés à l’écoute, actifs et ont beaucoup participé.
De plus, mes élèves ont paru particulièrement apprécier la manipulation lors de la modélisation
de leur volcan car ils ont pu mettre la « main à la pâte » et se sentir particulièrement investis
dans leur tâche ayant le désir de la mener à terme. Cette activité a également permis de favoriser
leur autonomie et de les rendre plus responsables de leurs actes.
L’interview d’un vulcanologue a également fortement capté l’attention des élèves puisqu’ils
sont restés très à l’écoute lors de toute la vidéo. Ceci s’est ressenti lors de l’évaluation car une
majeure partie de mes élèves ont très bien réussi les questions de cours concernant les
explications du vulcanologue.
Cependant, il est impossible de tirer une conclusion générale de ces résultats puisque j’ai mené
mon étude uniquement à l’intérieur de ma classe sans faire de comparaison avec les deux autres
niveaux et sur seulement trois variables qui détermineraient la motivation. De plus, bien
d’autres facteurs peuvent entrer en jeu pour mesurer ce concept comme l’environnement
familial et scolaire de l’élève et le rapport qu’il a avec l’enseignante. Il est aussi difficile de
savoir si la motivation des élèves est d’origine intrinsèque ou extrinsèque.
Pour aller plus loin dans cette étude, il aurait été intéressant essayer de mener une démarche
d’investigation dans un autre domaine que dans les sciences pour pouvoir comparer les
différentes attitudes des élèves face aux tâches à effectuer et déterminer si la motivation varie
selon la discipline. De plus, il aurait été également pertinent de faire une comparaison des
comportements des élèves face à la même tâche avec les élèves de CE2 et les élèves de CM1.
27
J’aurais aussi apprécié de pouvoir tester l’expérimentation avec mes élèves mais pour cela, il
aurait fallu se rendre sur le terrain (sur les volcans d’Auvergne par exemple).
A défaut de pouvoir s’y rendre, on pourrait essayer de mettre en œuvre une séquence avec une
démarche d’investigation en sciences ou dans une autre discipline telle que les arts visuels par
exemple où l’expérimentation est possible.
Ce mémoire m’a permis d’avoir un regard critique sur ma pratique professionnelle et de tenter
d’appréhender quels sont les facteurs de motivation des élèves.
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Bibliographie
Jean HEBRARD (28 septembre 1997) L’histoire de l’enseignement des sciences en France
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Annexe 1 : Séance 1
Les volcans
Séance 1 : Qu’est-ce qu’un volcan ?
Exercice 1 : Dessine ce que l’on peut voir à l’intérieur d’un volcan en activité.
Exercice 2 : Regarde attentivement la vidéo et note ce qui te paraît important à connaître sur
les volcans
Trace écrite :
30
31
Annexe 2 : Séance 2
Séance 2 :
Les éruptions volcaniques sont-elles toutes les mêmes ?
…………………………………………
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Exercice 2 : Lis les textes et remplis le tableau
Bruits entendus
Couleurs évoquées
Chaleur émise
Phénomènes décrits
Durée de l’éruption
Type d’éruption
Trace écrite :
33
Annexe 3 : Séance 3
Séance 3 :
Où peut-on trouver des volcans actifs ?
Sur la carte, indique le nom des continents: Amérique du Nord, Amérique du Sud, Afrique, Europe,
Asie, Océanie.
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………….
34
Exercice 2 : Etude de documents
Questions:
1. Dans quelle montagne se trouve la chaîne des puys ?
…………………………………………………………………………………
2. Dans quelle région se trouve cette chaîne ?......................................................................................................
3. Combien y a-t-il de volcans en Auvergne ?
……………………………………………………………………………………………………
4. Quand sont apparus les premiers volcans dans cette région ?..........................................................................
5. Quand est apparu le dernier volcan ?
………………………………………………………………………………………………………….
6. Le Puy de Dôme s’est-il formé lors d’une éruption effusive ou explosive ? Pourquoi ?
………………………………………………………………………………………………………………………
7. Risque-t-il d’y avoir d’autres éruptions volcaniques à cet endroit ?
………………………………………………………………………………………………………………………
8. Comment nomme-t-on l’ensemble de ces volcans ?
……………………………………………………………………………….....
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Annexe 4 : Séance 4
Séance 4 :
Quels sont les dangers des volcans ?
Quels sont les risques liés aux éruptions volcaniques (du moins dangereux au plus
dangereux)
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Exercice 2 : Ecris sur chaque photographie à quel type de risques elle correspond.
………………………………
Trnce écrite :
Il existe …………………… types de risques liés aux éruptions …………………………… que l’on
peut ranger du moins …………………………………… au plus dangereux :
…………………………………………………(la lave coule le long des pentes du volcan),
…………………………………………………………………….(de la roche et des cendres sont
projetées hors du volcan), ………………………………………………………….. (gigantesque nuage
de gaz, qui se déplace très rapidement),
………………………………………………………………………………(les gaz sont propulsés lors de
l’éruption avant de retomber, ils sont très toxiques donc très dangereux pour les
Hommes et les cultures), les coulées boueuses,
……………………………………………………………( vague gigantesque qui emporte tout sur son
passage) et l’instabilité (effondrement du volcan). Grâce à un …………………………………,
qui est un appareil qui permet d’enregistrer les tremblements du sol, les
vulcanologues peuvent prévoir les éruptions et alerter les populations.
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Annexe 5 : Evaluation
Maîtriser des connaissances sur les volcans et les mobiliser dans des
A VA+ VA- NA
contextes scientifiques et dans des activités de la vie courante
Savoir décrire une éruption volcanique terrestre en utilisant un vocabulaire
A VA+ VA- NA
adapté et connaître les différents types d’éruption
Mobiliser ses connaissances sur les risques volcaniques pour faire le lien A VA+ VA- NA
avec la prévention des risques majeurs
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Exercice 2 : Lis ce texte, puis réponds aux questions :
Éruption de la montagne pelée (Martinique)
En février 1902, de la fumée apparaît au sommet de la montagne. Le 25 avril, après une
explosion, un énorme nuage de cendres s’échappe par un cratère proche du sommet. Les
environs sont couverts d’une poudre blanche grisâtre. Ce phénomène se répète plusieurs
fois mais les nuées ardentes deviennent de moins en moins intenses
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Résumé du mémoire en français :
This dissertation tries to answer the problem: what is the influence of the scientific investigative
approach on pupil motivation? I am interested specifically in the origins of this approach, by
trying to understand how science has evolved in the official syllabus, and its targets. Inspired
by authors such as Rolland Viau. I researched the concept of pupil motivation and its origin.
Then, I set up a lesson about volcanoes for my 10 year old pupils, using an investigative
approach to collect data about their motivation.
Mots clés:
Sciences - Démarche d’investigation – Volcans – Cycle 3 – Motivation
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