Rapport Annuel HCC 2022 Annexes 1
Rapport Annuel HCC 2022 Annexes 1
Rapport Annuel HCC 2022 Annexes 1
METTRE EN ŒUVRE
LES SOLUTIONS
JUIN 2022
A ANNEXES
ANNEXES
A1 DU CHAPITRE 1
LE CAS
A11 DES PETITES ÎLES
Les petites îles seront particulièrement touchées par déstabilisent les territoires et engendrent des
les effets du changement climatique. Celui-ci engendre déplacements de population ;
un effet une augmentation :
des risques croissants pour la biodiversité (risques
des inondations lors de cyclones tropicaux, d’épi- d’extinction massive d’espèces endémiques).
sodes de houles lointaines, et à marée haute ;
Les îles tropicales déploient des efforts d’adaptation
de la dégradation accélérée des écosystèmes accrus, souvent avec le soutien d’acteurs extérieurs.
marins et côtiers : récifs coralliens, mangroves, En ce qui concerne l’adaptation côtière, l’ingénierie
herbiers. L’amortissement des vagues de tempête côtière constitue la pratique dominante pour faire
et la fixation des sédiments sont réduits. Ces face aux risques d’érosion et de submersion mais
impacts se répercutent sur les secteurs écono- d’autres stratégies sont aujourd’hui expérimentées :
miques (tourisme, agriculture, pêche, aquaculture).
l’accommodation, qui consiste par exemple à
de la proportion des cyclones les plus intenses, surélever l’habitat et les infrastructures critiques
des inondations majeures et des sécheresses la création d’espaces artificiels plus élevés que
(augmentation des personnes exposées aux les espaces naturels ;
restrictions d’eau) ;
des solutions fondées sur les écosystèmes (récifs
de la fréquence, de l’intensité et de l’étendue des artificiels, l’alimentation artificielle des plages
submersions marines, en particulier sur les zones en sable, restauration de mangrove) ;
basses gagnées artificiellement sur la mer et donc
la relocalisation des populations, infrastructures
des phénomènes de submersion-inondation ;
et activités économiques menacés, seule
des événements combinés caractérisés par des solution qui, à ce jour à démontré sa capacité à
impacts cumulés et en cascade qui affectent réduire efficacement et durablement les risques
toutes les dimensions de la vie humaine, au point mais avec des enjeux complexe de mise en
d’engendrer des « crises totales » et durables qui œuvre.
LES ENSEIGNEMENTS DU 6ème RAPPORT D’ÉVALUATION DU GIEC
03
Figure A.1.1 – Résultats de la modélisation avec et sans effet de blocage des écoulements
par la mer dans la basse vallée de L’Yères (tempête Lothar, 26 décembre 1999).
L’effet de blocage aurait engendré une superficie de 6,7 hectares supplémentaires
de zones inondées, dans la plaine inondable en aval de la basse vallée
Source : GRAFF, K. (2020) - Contribution à la cartographie multirisques de territoires côtiers: approche quantitative des consé-
quences potentielles et des concomitances hydrologiques (Normandie, France). Thèse de Géographie, Université de Caen
ment en Normandie, avec les vallées de La Touques, nuera à augmenter du fait de la montée du niveau de
du Dun, de L’Yères et de La Bresle (figure 3.1.4). Certains la mer et de l’intensification des pluies extrêmes.
travaux actuels de modélisation commencent à prendre
en compte l’effet de blocage des écoulements pour Figure A.1.1 : Résultats de la modélisation avec et
tenir compte des submersions marines et des interac- sans effet de blocage des écoulements par la mer
tions entre flux d’eau d’origines fluviales et marines. dans la basse vallée de L’Yères (tempête Lothar, 26
décembre 1999). L’effet de blocage aurait engendré
La probabilité d’inondations composites (submersion une superficie de 6,7 hectares supplémentaires de
marine et pluies ou débit de rivière extrêmes) a zones inondées, dans la plaine inondable en aval de
augmenté dans certaines régions du monde et conti- la basse vallée.
ÉVOLUTION
A13 DES ÉMISSIONS EN 2020
SECTEUR 2019-202 2019-2020 ANALYSE
(MT ÉQ C02) (%)
Transports -22,4 -17 % Cette baisse est concentrée dans les véhicules particuliers et utilitaires légers
(-17,1 Mt éqCO2, soit -19 %). Les émissions des poids lourds ont diminué de -3,0 Mt
éqCO2 (-9 %) et celles des transports aériens français de 1,9 Mt éqCO2 (-39 %).
Ces baisses résultent principalement des restrictions de déplacement
pendant les périodes de confinement liés à la crise sanitaire.
Industrie -7,6 -9 % Cette baisse s’explique par une baisse des émissions de la métallurgie des
métaux ferreux (-2,4 Mt éqCO2), des minéraux non-métalliques (-1,7 Mt
éqCO2), de la chimie (-1,4 Mt éqCO2) et de l’agroalimentaire (-1,0 Mt éqCO2).
Ces diminutions sont principalement attribuables à une réduction de l’activi-
té industrielle liée à la crise sanitaire.
Transformation -5,1 -11 % Cette baisse s’explique pour presque la moitié par la production d’électricité
d’énergie (-2,3 Mt éqCO2), suivi du raffinage du pétrole (-1,4 Mt éqCO2) et de la transfor-
mation des combustibles minéraux fossiles (-0,7 Mt éqCO2). La crise sanitaire
a limité la demande en énergie dans l’industrie et les transports, tandis que
l’hiver doux a limité les besoins en énergie dans les bâtiments. Après correc-
tion des variations météorologiques, la baisse des émissions de la transfor-
mation d’énergie est de 3,7 Mt éqCO2 en 2020 par rapport à 2019, soit -7,9 %.
Bâtiments -4,4 -6 % Cette baisse est plus importante dans le tertiaire (-2,7 Mt éqCO2, soit -9 %)
que dans les bâtiments résidentiels (-1,8 Mt éqCO2 soit -4 %). Après correction
des variations météorologiques, la baisse des émissions des bâtiments est
nettement plus faible, estimée à -0,4 Mt éqCO2. La baisse des émissions du
tertiaire est attribuable à la crise sanitaire – fermeture des restaurants, de
certains commerces, développement du télétravail – tandis que celle des
bâtiments résidentiels s’explique par une diminution des besoins en chauf-
fage par rapport à l’année précédente, en partie compensée par une
consommation d’énergie ponctuellement plus importante pendant les
périodes de confinement (télétravail, cuisson).
Bâtiments -0,4 -0,5 % L’année 2020 est caractérisée par un hiver exceptionnellement chaud, d’où
corrigé du climat une diminution d’émissions des bâtiments nettement plus faible en tenant
compte des corrections liées aux variations météorologiques.
Agriculture -1,6 -2 % La baisse est plus forte dans les cultures (-1,6 Mt éqCO2, -5 %) que dans
l’élevage (-0,5 Mt éqCO2). Cela s’explique par une diminution de l’azote
minéral épandu, en lien avec des conditions de culture défavorables en 2020,
ainsi qu’à la poursuite du recul du cheptel bovin.
Déchets -0,5 -3 % Cette baisse est observée dans le stockage des déchets (-0,3 Mt éqCO2),
compensée par une hausse de 0,1 Mt éqCO2 dans l’incinération sans récupé-
ration d’énergie.
UTCATF -1,7 -14 % Cette diminution correspond à une hausse de l’absorption de carbone de -1,4 Mt
éqCO2 dans les forêts, de -0,2 Mt éqCO2 dans les terres cultivées et de -0,1 Mt
éqCO2 dans les prairies.
ÉVOLUTION
A14 DES ÉMISSIONS EN 2021
2019-202 2019-2020
SECTEUR ANALYSE
(MT ÉQ C02) (%)
Transports 13 11 % Cette hausse s’observe principalement dans les véhicules personnels (7,6 Mt
éqCO2), les poids lourds (3,1 Mt éqCO2) et les utilitaires légers (1,8 Mt éqCO2) et
dans une moindre mesure pour l’aérien français dont l’activité est encore
affectée par les conséquences liées à la Covid-19 (0,2 Mt éqCO2). Les confine-
ments du premier semestre 2021 ont limité la reprise des trafics routiers, qui
enregistrent une forte croissance au second semestre 2021.
Industrie 5,7 7% Cette augmentation s’explique surtout par la métallurgie des métaux ferreux
et des minéraux non-métalliques/matériaux de construction dont les
émissions augmentent respectivement de 3,0 et 1,3 Mt éqCO2. Les consom-
mations d’énergie industrielle augmentent avec la reprise de l’activité écono-
mique, notamment celles de gaz naturel (+ 6%) et de charbon (16 %).
05
SECTEUR 2019-202 2019-2020 ANALYSE
(MT ÉQ C02) (%)
Transformation 3,0 7% Cette augmentation est plus importante dans la production d’électricité (1,9 Mt
d’énergie éqCO2) et le chauffage urbain (0,9 Mt éqCO2) et est partiellement compensée
par une diminution d’émissions dans le raffinage du pétrole (0,9 Mt éqCO2).
L’année 2021 est marquée par une augmentation de la consommation d’éner-
gie due à la reprise économique et un hiver plus froid qu’en 2020, à l’origine
de besoins en chauffage plus élevé. D’autre part, après avoir atteint un
niveau historiquement bas en 2020, la production d’électricité à base de
charbon a progressé en 2021 face à l’envolée des prix du gaz.
Bâtiments 3,9 -5 % Cette hausse se répartit entre 2,9 Mt éqCO2 pour les bâtiments résidentiels et
1,0 Mt éqCO2 pour le tertiaire. Cela s’explique par un climat plus rigoureux en
2021, augmentant les besoins en chauffage, ainsi que par une reprise de
l’activité dans le tertiaire.
Agriculture N/A N/A Les estimations des émissions 2021 ne prennent en compte des évolutions
provisoires que sur les bovins, les engins, moteurs et chaudières. Les données
provisoires sont trop incomplètes pour être analysées.
Déchets -0,5 -3 % Cette baisse s’observe principalement dans le stockage des déchets (-0,4 Mt éqCO2).
UTCATF N/A N/A Les estimations provisoires pour 2021 reprennent essentiellement les données
2020, les évolutions ne sont donc pas analysables.
ÉMISSIONS ÉVOLUTION
ANALYSE
NATIONALES INTERANNUELLE
DE GES
MT ÉQ C02 %
Évolution 2015 3,3 0,7 % La hausse en 2015 masque des variations hétérogènes entre les différents
par rapport à 2014 secteurs. Elle s’explique principalement par les secteurs des bâtiments (+3,1 Mt
éqCO2) et de la transformation d’énergie (+2,8 Mt éqCO2), dont les émissions
ont rebondi suite à une rupture conjoncturelle exceptionnelle en 2014, liée à
une météo particulièrement clémente, qui avait impacté à la baisse les
émissions du chauffage des bâtiments, les activités de raffinage et la
consommation de charbon pour produire de l'électricité.
L’année 2015 est également marquée par une hausse des émissions des
transports (+1,4 Mt éqCO2), qui s'inscrit dans la tendance à la stagnation
globale, avec fluctuations, de ces émissions.
Ces hausses sont en partie compensée par une baisse des émissions dans
l’industrie (-2,3 Mt éqCO2), qui s'inscrit dans la tendance à la baisse des
années précédentes des émissions de la chimie et des minéraux non métal-
liques, et une baisse des émissions dans les déchets (-1,3 Mt éqCO2), qui
marque une accélération temporaire du rythme de baisse déjà entamé
depuis 2009 suite à une forte diminution des quantités de déchets stockés et
une hausse de la quantité de biogaz capté.
Évolution 2016 1,4 0,3 % La hausse en 2016 s’explique principalement par le secteur de la transforma-
par rapport à 2015 tion d’énergie (+3,6 Mt éqCO2). Cette hausse est partiellement compensée
par une baisse dans le secteur de l'agriculture (-2,0 Mt éqCO2), notamment
dans les cultures et consommations d’énergie des engins agricoles. Les
autres secteurs voient leurs émissions globalement stagner.
Évolution 2017 3,3 0,7 % La hausse en 2017 s’explique principalement par le secteur de transformation
par rapport à 2016 d'énergie (+3,8 Mt éqCO2). Les autres secteurs voient leurs émissions globale-
ment stagner, à l’exception du secteur des bâtiments qui voit ses émissions
légèrement baisser (-0,6 Mt éqCO2).
Évolution 2018 -19,3 -4,2 % La baisse en 2018 résulte de divers secteurs. Elle s’explique en premier lieu par
par rapport à 2017 les secteurs de la transformation d’énergie (-9,3 Mt éqCO2) et des bâtiments
(-5,1 MtéqCO2) du fait d’un hiver doux, d'une hausse de la production d’électri-
cité d’origine hydraulique (excédent pluviométrique) et d'une plus grande
disponibilité du parc nucléaire (moins d’arrêts). L’année 2018 est également
marquée par une baisse exceptionnelle des émissions du transports (-3,0 Mt
éqCO2), essentiellement liée à une baisse des ventes de diesel pour les
véhicules particuliers à partir de 2015 (introduction de la norme Euro 6 en 2014,
dieselgate en 2015). Le secteur de l’agriculture voit également ses émissions
diminuer (-1,2 Mt éqCO2). Aucun secteur ne voit ses émissions augmenter.
Évolution 2019 -8,8 -2,0 % La baisse en 2019 résulte de divers secteurs. Elle s’explique principalement par
par rapport à 2018 les secteurs de l’industrie (-3,0 Mt éqCO2), avec une baisse émissions des
activités de métallurgie des métaux ferreux, et des bâtiments (-3,0 MtéqCO2),
avec une baisse des volumes de fioul consommés dans le résidentiel. L’année
2019 est également marquée par une baisse des émissions du secteur de la
transformation d’énergie (-1,9 Mt éqCO2), résultant d’un moindre recours au
charbon dans la production d'électricité (baisse du cours du gaz et hausse du
cours des quotas européens de CO2), ainsi qu’une baisse des émissions de
l’agriculture (-1,2 Mt éqCO2), principalement liée à la baisse du cheptel bovin.
Aucun secteur ne voit ses émissions augmenter.
Évolution 2020 -41,6 -9,6 % La majorité de la baisse en 2020 peut être attribuée aux mesures sanitaires liées à
par rapport à 2019 la Covid-19, ainsi qu’à un hiver exceptionnellement doux. Elle résulte pour moitié du
secteur des transports (-22,4 Mt éqCO2), suivi de l’industrie (-7,6 Mt éqCO2), la
transformation d’énergie (-5,1 Mt éqCO2) et les bâtiments (-4,4 Mt éqCO2).
Évolution 2021* 25,2 6,4 % La majorité de la hausse en 2021 résulte d’un rebond lié à la reprise d'activités
par rapport à 2020 suite à la crise Covid-19 de 2020, principalement les transports (+13,0 Mt
éqCO2), suivi de l'industrie (+5,3 Mt éqCO2) et du tertiaire (+1,0 Mt éqCO2). Une
partie de la hausse est aussi liée à une météo plus rigoureuse qu'en 2020, tirant
à la hausse les émissions du chauffage résidentiel (+2,9 Mt éqCO2) et de la
transformation d'énergie (+3,0 Mt éqCO2). Aucun secteur ne voit ses émissions
diminuer outre une légère baisse dans celui des déchets.
(*) Sur la base de l'inventaire pré-estimé 2021 (inventaire dit proxy 2021)
07
L’APPLICATION DES NOUVELLES LIGNES DIRECTRICES DU GIEC :
A16 DES CHANGEMENTS GLOBAUX MARGINAUX MAIS SOUS-SECTORIELS DÉTERMINANTS
Les « Lignes directrices du GIEC pour les inventaires Le secteur de l'UTCATF serait affecté de
nationaux de gaz à effet de serre » offrent des manière importante, avec 60 % de ses émis-
méthodologies reconnues au plan international pour sions et puits sujets à des modifications. Les
l’élaboration des inventaires de gaz à effet de serre changements consisteront en l’actualisation
des pays présents à la CCNUCC. Les lignes direc- de facteurs d’émission, tel que ceux du stoc-
trices en vigueur datent de 2006. Elles ont été révisées kage de carbone dans les sols forestiers, l’intro-
en 2019519 afin d’introduire dans les pratiques d’éva- duction de nouvelles sources d’émissions, telles
luation des émissions et de stockage du carbone les les terres inondées, et de précisions d’évalua-
résultats scientifiques les plus récents. Il peut s’agir de tion des émissions comme pour le protoxyde
compléter et d’ajuster des méthodologies, ou encore d’azote des sols, la matière organique morte et
de réviser des facteurs d’émissions. Cette révision des la biomasse. Cependant, les recalculs n'ont été
Lignes directrices sera appliquée à partir de 2023 jugés possibles que pour 5 % d'entre elles. Les
(portant sur les données de l’année 2021) par les États informations qualitatives sur les implications
Membres de l’UE et portera sur l’ensemble de la de la révision 2019 sont soulignées comme
trajectoire historique des émissions520. étant plus utiles que les valeurs absolues du
recalculs estimées.
La révision 2019 des Lignes directrices introduit de
nombreux changements dans les méthodologies La révision 2019 pourrait introduire des impacts poten-
d’inventaire. Elle concerne l’ensemble des secteurs, tiellement importants et fortement différents sur les
mais tous ne risquent pas d’être affectés dans les émissions sectorielles et sous-sectorielles, avec des
mêmes proportions. À l’échelle de l’Union européenne, conséquences concrètes sur la priorisation des
environ 18 % des émissions et puits de 2018 risquent politiques d’atténuation à mettre en œuvre. D’après
d’être modifiés par la révision 2019, d’après les calculs l’étude d’impact de la Commission européenne,
réalisés dans l’étude d’impact de la Commission l’impact sur les émissions pourrait être particulière-
européenne521. Au niveau sectoriel, la révision 2019 ne ment important pour certains sous-secteurs, quand
couvrirait qu’une petite partie des émissions du d’autres seraient moins impactés. C’est le cas notam-
secteur de l'énergie (0,3 %), mais elle couvrirait une ment dans l’agriculture (voir infra) et l’UTCATF, où les
proportion importante des émissions de tous les puits de carbone pourraient augmenter de 10 %
autres secteurs (entre 43 % et 90 %). Par exemple : quand d’autres sources d’émissions seraient intro-
duites dans le secteur. Étant donné que l’estimation
Le secteur de l’énergie serait le moins affecté, des évolutions porte sur 5 % des émissions et puits du
avec 0,3 % de ses émissions sujettes à des modi- secteur de l’UTCATF (sur les 60% sujettes à des modi-
fications. Les changements affecteraient princi- fications), l’impact sur l’effet émetteur/capture net du
palement les émissions fugitives, lesquelles ne secteur est non connu encore à ce stade.
sont actuellement pas prises en compte ni dans
l’EU ETS, ni dans la comptabilité carbone des La révision 2019 devrait affecter différemment l’actua-
structures productrices d’énergie hors EU ETS. lisation des émissions des États membres. 33 % des
émissions de la France seraient affectées. Seules 7 %
Le secteur des déchets serait le plus affecté, des émissions totales du Luxembourg pourraient être
avec 90 % de ses émissions sujettes à des modifi- exposées à un changement alors que 34 % des émis-
cations. Les recalculs mettent en évidence une sions bulgares seraient concernées. La France figure
augmentation potentiellement significative des donc dans le haut de la fourchette en étant le second
émissions de ce secteur (+66 %), mais cette pays à être le plus affecté en termes de part des émis-
augmentation est très incertaine et présentée sions à recalculer par ces nouvelles lignes directrices.
comme un cas maximal probable.
Part des émissions du secteur Couverture ders émissions sujettes Évolution des emissions
concernée par l’application à modification par application d’après l’étude d’impact de
des lignes directrices 2019 des lignes directrices de 2019 la Commission européenne
évaluée par la Commission européenne
Industrie 46 % 14 % +5 %
Agriculture 47 % 72 % -3,3 %
UTCATF 60 % 5% +0,04 %
Déchets 90 % 72 % +65,6 %
Note de lecture : la Commission européenne a proposé une estimation des évolutions pour 5 % des émissions et puits du
secteur de l’UTCATF sur les 60 % des émissions de ce secteur étant sujettes à des modifications.
Source : Commission européenne (2021), Support to the assessment of implications of the 2019 Refinement to the 2006
IPCC Guidelines for National and EU Greenhouse Gas Inventories, Luxembourg: Publications Office of the European
Union.
L’effet la révision 2019 sur l’inventaire des émissions Selon nos calculs préliminaires, qui ne concernent
du secteur agriculture. que les facteurs d’émissions des engrais orga-
niques et de synthèses, les engrais de synthèse
Dans le secteur de l’agriculture, les lignes directrices
de 2019 prévoient l’évolution de la valeur du facteur Figure A.1.3 – impact attendu des lignes
d’émission de N2O pour les engrais de synthèse et directrices 2019 du GIEC sur l’estimation
pour les engrais organiques (intrants azotés orga- des émissions de N2O pour trois sous-
niques apportés au sol autres que par les animaux à la secteurs de l’agriculture depuis 1990 en France
pâture), ainsi que pour l’azote excrété par les
animaux à la pâture. Ces facteurs d’émission seront
20
fonction à la fois de leur type (engrais de synthèse ou
18
engrais organique) et du contexte pédoclimatique
16
(« humide » ou « sec »), alors que leur valeur est actuel-
14
lement unique. Les facteurs d’émission des engrais
Mt éqCO2
12
seront ainsi révisés tantôt à la hausse, tantôt à la
10
baisse (entre +60 % et -50 %). Les facteurs d’émission
8
pour l’azote excrété par les animaux à la pâture
6
seront quant à eux significativement revus à la baisse
4
(de -70 % à -90 %).
2
0
En France, selon la Commission européenne, la
révision des lignes directrices affecterait 46 %
20
90
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20
09
Figure A.1.4 – Évolution des facteurs d’émission des engrais organiques et de synthèse
suite à la révision des lignes directrices du GIEC de 2019
Humide 1% 1,6 % 60 %
Engrais de synthèse
Sec 1% 0,5 % -50 %
Lecture : Pour les zones sèches, le facteur d’émission des deux types d’engrais azotés reste commun mais diminue de 50 %.
Pour les zones humides, les engrais de synthèse voient leur facteur d’émission croître de 60 % alors que celui des engrais
organiques baisse de 40 %.
Sources : 2019 Refinement to the 2006 IPCC Guidelines for National Greenhouse Gas Inventories (table 11.1) et 2006 IPCC
Guidelines for National Greenhouse Gas Inventories (table 11.1).
SUIVI
A17 DU DEUXIÈME BUDGET CARBONE (2019-2021)
1990 2005 2021 2030 2030 par 2030 par 2030 2030 par 2030 par
(Mt éq (Mt éq (Mt éq (Mt éq rapport à rapport rapport rapport
CO2) CO2) CO2) CO2) 1990 (%) à 2005 (%) à 1990 (%) à 2005 (%)
Émissions territoriales 544 551 418 272 -50,0 % -50,6 % 311 -42,8 % -43,6 %
hors UTCATF
Émissions territoriales 520 504 404 238 -54,2 % -52,7 % 271 -47,9 % -46,2 %
avec UTCATF
Emissions couvertes
419 425 332 223 -46,7 % -47,5 % 238 -43,2 % -44,0 %
par le Partage de l’effort
UTCATF 2
-4 -47 -14 -34 41,7 % 27,7 % 4
-0 66,7 % -14,9 %
Selon une hypothèse de réduction linéaire des émissions de l’agriculture et UTCATF entre 2020 et 2035 pour atteindre leur
neutralité en 2035.
L’UTACTF ayant enregistré un important déficit Les émissions nationales sont inférieures de 42
en capture de carbone par rapport à la trajec- Mt éqCO2 à la tranche indicative pour 2020
toire SNBC2 (-27 Mt éqCO2), les émissions totales (avec une incertitude estimée à +/- 8 Mt éqCO2).
nationales avec UTCATF ne respectent pas leur Après correction des variations météorolo-
tranche indicative annuelle (+19 Mt éqCO2). giques, les émissions nationales sont inférieures
de 31 Mt éqCO2.
La tranche annuelle indicative a été respectée en
2020, principalement à l’impact des mesures de lutte Bien que l’UTACTF ait à nouveau moins capturé
contre la Covid-19 et d’un hiver exceptionnellement de carbone que visé par la SNBC2 (-24 Mt
doux (voir section 1.1). éqCO2), les émissions totales nationales avec
UTCATF respecteraient leur tranche indicative
Les secteurs des transports, suivi de la transfor- annuelle (-18 Mt éqCO2).
mation d’énergie et des bâtiments, ainsi que,
dans une moindre mesure, de l’industrie ont La tranche annuelle indicative serait respectée en
diminué plus vite que prévu à la SNBC2. Le 2021 (hors UTCATF), principalement du fait d’une
secteur de l’agriculture respecte sa tranche reprise seulement partielle de l’activité sociale et
indicative annuelle quand celui des déchets économique comparée à l’activité de 2019.
accuse un retard.
11
Selon les estimations préliminaires du CITEPA, les Tableau A.1.6 – Comparaison des rythmes
secteurs de la transformation d’énergie, des trans-
de réduction annuelle visés par la SNBC2
ports et des bâtiments verraient leurs émissions
et le paquet Fit for 55 d’ici 2030
réduites plus vite que la trajectoire visée par la
SNBC2, quand les secteurs de l’industrie, des SNBC2 Fit for 55
déchets et de l’agriculture accuseraient un retard.
Émissions 2021 (Mt éqCO2) 418 418
Les émissions nationales seraient inférieures de 4 Mt
éqCO2 à la tranche indicative pour 2021. Cette Émissions 2030 (Mt éqCO2) 311 272
évaluation est soumise à de fortes incertitudes Réduction en 2030 26 % 35 %
étant donné qu’il s’agit de données provisoires. par rapport à 2021 (%)
Réduction annuelle 3,2 % 4,7 %
moyenne sur 2022-2030 (%/an)
Faute de données disponibles, le respect de la
tranche indicative du secteur UTCATF ne peut Réduction annuelle -12 -16
moyenne sur 2022-2030
être analysé. (en Mt éqCO2)
ANNEXE
A2 DU CHAPITRE 2
Le chapitre 2 détaille les évolutions des émissions de des terres, changement d'affectation des terres et
gaz à effet de serre et leurs déterminants, ainsi que foresterie (UTCATF).
l’analyse des principales politiques publiques mises en
œuvre au cours de l’année 2021 dans le cadre des La synthèse des analyses des orientations générales
orientations de la SNBC pour chaque secteur concer- et des sous-orientations de la SNBC a été menée selon
né : agriculture, bâtiment, transport, industrie, trans- une grille d’évaluation présentant 4 niveaux mention-
formation d’énergie, ainsi que le secteur d’utilisation nés ci-dessous, et porte sur la SNBC 2 :
Les critères d’évaluation sont de nature qualitative. Ils s’appuient sur les objectifs de la SNBC. En particulier, les objectifs pour 2030 ont été consi-
déré comme un marqueur structurant pour évaluer le cap des politiques publiques, ainsi que les actions et mesures de court terme à mettre en
œuvre pour engager les transformations globales.
A1.1 Optimiser le cycle de l'azote pour réduire + 1 Les soutiens publics au développement des
N20 au maximum les excédents azotés : légumineuses ont été renforcés en 2020 et
développement important des légumi- 2021 dans le cadre des plans France Relance
neuses seules ou en mélange ; dans une et France 2030, qui subventionnent égale-
logique d’économie circulaire, optimisa- ment la recherche-développement et l'acqui-
tion de l'usage des effluents d'élevages et sition d'équipements permettant de réduire
autres fertilisants organiques pour les émissions ou l'usage d'intrants. Par ailleurs,
diminuer l'usage des fertilisants minéraux, les incitations à l'optimisation du cycle de
et usage des engrais minéraux les moins l'azote pourraient être plus importantes dans
émissifs ; outils d'aide à la décision sur le plan stratégique national proposé pour la
l'ensemble du cycle pour adapter les prochaine PAC. Le décret de trajectoire de
apports aux besoins des cultures ; baisse des émissions de N20 et d'ammoniac
sélections variétales adaptées à un bas prévu par loi Climat et Résilience n'a pas été
niveau d'intrants ; amélioration des publié à date.
conditions du sol pour diminuer les
émissions de N2O (pH, par exemple
A1.2 Réduire les excédents d'apports + 1 La conditionnalité des aides couplées bovines
N 20 protéiques dans les rations animales ; de la PAC vise à inciter à l'extensification des
élevages, sans critère sur le recours au pâtu-
rage. De plus, des leviers du Label-Bas-Car-
bone ciblent cette sous-orientation.
A1.3 Améliorer l'autonomie en protéines végé- + 2 La stratégie nationale pour les protéines
N20 tales (avec un effet sur la lutte contre la dé- végétales initiée en 2020 dans le cadre de
forestation importée) et promouvoir un re- France Relance et renforcée par l'appel à
cours accru aux légumineuses, fourragères projets « Légumineuses » de France 2030, vise
et à graines, en alimentation animale des objectifs ambitieux de développement des
comme en alimentation humaine en lien cultures protéagineuses, qui sont loin d'être
notamment avec la stratégie protéines. atteints au regard de l'évolution actuelle des
surfaces. L'augmentation de 100 M€ du budget
des aides couplées aux légumineuses prévue
par le PSN à horizon 2027 vise également à
améliorer l'autonomie en protéines végétales.
De plus, une mesure agroenvironnementale et
climatique du PSN rémunère les démarches
d'autonomie alimentaire des élevages mais est
dotée d'un budget plus limité.
A1.4 Améliorer la gestion des effluents d'éle- + 2 La prime à la conversion des agroéquipe-
CH4 vage au bâtiment (couverture des fosses ments de France Relance a subventionné
et torchères, mobilisation pour la métha- l'investissement dans des couvertures de
nisation). fosses à fumier et lisier. Ces équipements
peuvent aussi être éligibles aux soutiens aux
investissements de la PAC.
13
ORIENTATIONS ÉVOLUTION ALIGNEMENT ANALYSE DES POLITIQUES
DE LA SNBC ANNUELLE SNBC ET MESURES MISES EN ŒUVRE EN 2021
A2.2 Développer et généraliser l'usage d'énergie - 0 Peu de dispositifs publics soutiennent l'usage
renouvelable : biomasse, solaire, éolien, d'énergies renouvelables dans l'agriculture. Le
géothermie, etc. Pour mémoire, le scéna- tarif réduit de la TICPE, représentant 1,4 Mrd €
rio de référence envisage une électrifica- en 2020 pour les usages agricoles, et dont la fin
tion importante via notamment le recours n’est pas bornée, n’incite pas à la réduction de
aux pompes à chaleur ou aux tracteurs la consommation d’énergies fossiles et à
électriques lorsque cela est possible. l’usage d’énergies renouvelables, de même que
les subventions additionnelles aux énergies
fossiles débloquées dans le contexte de la
guerre en Ukraine.
A3.2 Développer l'éolien sur les exploitations = 2 Les soutiens à l'éolien et au solaire dans les
agricoles, le solaire sur les bâtiments exploitations agricoles s'inscrivent dans le
agricoles. cadre général de soutien à ces énergies. Peu de
dispositifs ciblent spécifiquement le secteur
agricole, les aides aux investissements de la
PAC peuvent subventionner des équipements
de production d'énergie renouvelable. Le cadre
juridique d'autorisation et d'instruction des
projets d'agrivoltaïsme peut être précisé524.
15
ORIENTATIONS ÉVOLUTION ALIGNEMENT ANALYSE DES POLITIQUES
DE LA SNBC ANNUELLE SNBC ET MESURES MISES EN ŒUVRE EN 2021
A4.2 Développer largement l'agroforesterie, + 1 Dans le plan stratégique national proposé pour
ce qui engendrera une source complé- la prochaine PAC, le bonus haies de l'écoré-
mentaire de revenus pour le secteur, et gime (premier pilier) rémunère la présence de
une source supplémentaire de biomasse. haies, de plus aides aux investissements
productifs et non productifs (deuxième pilier)
subventionnent la mise en place de projets
agroforestiers, avec un budget qui pourrait être
augmenté. Le plan France Relance finance
également la plantation et la gestion de haies à
hauteur de 50 M €. Par ailleurs, cette
sous-orientation fait partie des leviers de la
méthode CarbonAgri du Label-Bas Carbone.
D'après l'évaluation du plan national de
développement pour l'agroforesterie mis en
place sur la période 2015-2020, l'arrachage de
haies excédait la plantation d'environ 8 000 km
par an en 2020. Il n’existe pas de base de
données recensant les surfaces en agrofores-
terie. Un second plan de développement de
l'agroforesterie pourrait être envisagé526.
A4.4 Développer les pratiques culturales agro- + 1 Dans le second pilier du plan stratégique
écologiques favorables à la séquestra- national proposé par la PAC, la mesure agroen-
tion de carbone, combinant notamment vironnementale et climatique (MAEC) pour la
la réduction du travail du sol, sa couver- qualité et la protection du sol soutient les
ture permanente et l’allongement des systèmes qui va au-delà des exigences de la
rotations de culture, ainsi que le dévelop- conditionnalité des aides, pour limiter l'érosion
pement des bandes enherbées. et maintenir la matière organique des sols, par
exemple avec des pratiques telles que le semis
direct ou la couverture permanente des sols.
L'enveloppe budgétaire des MAEC est cepen-
dant limitée. Par ailleurs, certaines dispositions
de la conditionnalité des aides et des écoré-
gimes imposent la couverture du sol durant les
périodes sensibles et un seuil de diversification
des cultures, avec des critères qui peuvent être
plus ambitieux. Le ministère de l’Agriculture et
de l’Alimentation n’a pas opté pour un critère
de rotation obligatoire des cultures dans le
temps dans la conditionnalité, ce qui limite les
incitations à allonger les rotations.
A4.5 Préserver les milieux agricoles humides. + 2 Le plan stratégique national de la prochaine
PAC prévoit la mise en place d'une nouvelle
bonne condition agroenvironnementale dédiée
à la protection des zones humides et tourbières,
dont les sols sont riches en carbone. A date, le
ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation
n'a pas précisé les pratiques qui y seront
interdites pour éviter la dégradation de ces
écosystèmes.
A4.6 Les orientations liées à la lutte contre + 1 La loi Climat et Résilience vise à atteindre à
l'artificialisation des terres viennent terme l'objectif de zéro artificialisation nette,
compléter cette orientation (et sont mais les décrets d'application manquent de
indispensables pour assurer la fonction portée et d'efficacité (voir section UTCATF,
de production de l'agriculture). chapitre 2).
A5.1 Réduire les pertes et gaspillages à tous + 2 La loi anti-gaspillage pour une économie
les maillons de la chaîne alimentaire ; circulaire (AGEC, 2020) fixe comme objectifs la
Pour mémoire, le scénario de référence réduction du gaspillage alimentaire, d’ici 2025,
de la SNBC envisage que le gaspillage de 50 % par rapport à son niveau de 2015 dans
post-production évitable passe de 14 % les domaines de la distribution alimentaire et de
en 2015 à 5 % en 2050. la restauration collective et, d’ici 2030, de 50 %
par rapport à son niveau de 2015 dans les
domaines de la consommation, de la produc-
tion, de la transformation et de la restauration
commerciale. Cette loi introduit également un
label national « anti-gaspillage alimentaire ».
L'article 256 de la loi Climat et Résilience (LCR,
2021) prévoit une expérimentation de solution
de réservation de repas en restauration collec-
tive. À l'échelle des territoires, la lutte contre le
gaspillage s'inscrit principalement à travers les
plans alimentaires territoriaux et les réseaux de
lutte contre le gaspillage alimentaire.
A5.2 Mettre en place des actions d'informa- + 1 Le Nutri-Score a été développé à partir de 2017
tion et de sensibilisation visant à une pour faciliter la compréhension des informa-
large appropriation par la population tions nutritionnelles par les consommateurs.
des recommandations nutritionnelles, et Par ailleurs, dans le cadre de l'article 15 de la loi
conduisant notamment à limiter les AGEC et de l'article 2 de la LCR, une expéri-
excès de consommation de charcuterie mentation sur l'affichage environnemental des
et de viandes (hors volailles) et à produits alimentaires a été conduite de février
augmenter la consommation de légumi- 2020 à décembre 2021, en vue d'un déploie-
neuses et de fruits et légumes. Le suivi de ment de cet affichage dès 2023. Le bilan de
ces recommandations accentue la l'expérimentation conduite par l'ADEME montre
modification de l'équilibre protéique au qu'une méthode basée sur l'analyse de cycle de
profit des protéines végétales. Ces vie ne peut être suffisante pour prendre en
actions porteront aussi sur la promotion compte le stockage-déstockage du carbone
de produits issus de circuits de proximité, dans les sols et les effets sur la biodiversité en
durables, de saison, et peu transformés. fonction des usages. L'article 277 de la LCR
impose également aux magasins de vente au
détail de plus de 400 mètres carrés d'informer
toute l’année le consommateur sur « la saison-
nalité des fruits et légumes frais en vente. Les
choix méthodologiques retenus seront détermi-
nants sur les résultats de l'affichage environne-
mental.
17
ORIENTATIONS ÉVOLUTION ALIGNEMENT ANALYSE DES POLITIQUES
DE LA SNBC ANNUELLE SNBC ET MESURES MISES EN ŒUVRE EN 2021
A5.4 Compenser les baisses de volume de la = 1 La montée en gamme des productions n'est
demande qui en résultent par une pas suffisamment soutenue par le plan straté-
montée en gamme des productions et en gique national proposé pour la prochaine PAC,
particulier des productions animales, à la fois dans la conditionnalité des aides, dans
afin d'augmenter le revenu par unité de les critères d'accès aux écorégimes ainsi que
produit, par exemple par le développe- dans les budgets alloués à l'agriculture
ment de l'agriculture biologique, par la biologiques et aux mesures agroenvironne-
promotion d'un élevage laitier plus à mentales et climatiques (cf. ci-dessus). En
l'herbe (favorable aussi au stockage de particulier, le plafond de chargement des
carbone), et par le développement des bovins pourrait être réduit pour davantage
signes officiels de qualité et des cibler les systèmes extensifs. La certification
mentions valorisantes (en particulier la HVE permet de bénéficier d'un crédit d'impôt,
Haute Valeur Environnementale). Pour financé par le plan France Relance, mais son
cela, les mécanismes accompagnant la cahier des charges ne garantit pas des perfor-
transition des modes de production mances environnementales et climatiques à la
seront développés (valorisation plus hauteur des objectifs de la SNBC en l'état. La loi
importante du prix payé au producteur, Egalim 2 (2021) introduit de nouveaux dispositifs
nouvelle répartition de la valeur au long de régulation et de transparence pour
de la chaîne, aides adaptées, ou méca- augmenter la rémunération des agriculteurs,
nismes assurantiels). mais ses effets restent à démontrer.
A5.5 Diversifier les productions et les débou- = 1 Des fonds du second pilier de la PAC pour le
chés afin de compléter les revenus, développement rural peuvent contribuer à la
notamment par la production d'énergie diversification des productions et des
renouvelable (parmi lesquels la méthani- débouchés pour diversifier le revenu, mais
sation, les biocarburants de deuxième ces incitations restent faibles.
génération, la biomasse des haies…) et la
bioéconomie.
A6.1 Développer des méthodologies d'inven- = 2 Le CITEPA suit une démarche d'amélioration
taire permettant de mieux prendre en continue de ses inventaires, en particulier
compte les bonnes pratiques, les progrès pour le secteur agricole, dont les émissions
techniques et les innovations. diffuses et fortement influencées par les
paramètres biologiques du système sont
plus difficilement caractérisables que pour
les autres secteurs, à l'origine de fortes
incertitudes.
B1.1 Stabiliser des orientations claires, via par = 1 Sur l'année 2021, les aides ont ciblé les rénova-
exemple des signaux prix incitatifs, l’intro- tions partielles avec principalement les
duction de critères GES adaptés aux changements de chauffage. Conséquences de
territoires dans les différents instruments la croissance des prix de l'énergie, des signaux
de politiques publiques en complément prix incitatifs sont donnés récemment sur le
du critère d’efficacité énergétique, sur le ciblage des aides sur les systèmes de chauffage
modèle de ce que fait aujourd’hui l’expé- très efficaces énergétiquement et utilisant les
rimentation E+/C-, le ciblage des aides énergies moins carbonées via notamment une
sur les systèmes de chauffage et d’eau augmentation des aides MaPrimeRénov' (du
chaude sanitaire à la fois très efficaces printemps 2022 jusqu'à la fin 2022) visant à
énergétiquement et utilisant les énergies remplacer les chauffages au gaz ou au fioul par
les moins carbonées, l’intégration de des systèmes décarbonés, et par un arrêt à
l’atteinte de l’objectif « énergie décarbo- venir des aides aux chaudières à gaz en 2023.
née » dans les informations relatives à la L'atteinte des objectifs "énergie décarbonée"
performance énergétique du bâtiment sont précisés dans les informations relatives au
(audit énergétique, diagnostic de perfor- nouveau DPE, même si ce dernier mérite une
mance énergétique (DPE)...). clarification quant à sa fiabilité pour l'identifi-
cation des passoires thermiques.
19
ORIENTATIONS ÉVOLUTION ALIGNEMENT ANALYSE DES POLITIQUES
DE LA SNBC ANNUELLE SNBC ET MESURES MISES EN ŒUVRE EN 2021
B2.2 L’atteinte des objectifs demande égale- = 0 Les rénovations globales ne représentent
ment une montée en puissance progres- que 0,1 % des travaux soutenus par MaPri-
sive, mais très rapide, de l’intensité (quali- meRénov, ne mettant pas l’accent sur les
té et ampleur) des rénovations. Un projets les plus efficients du point de vue des
deuxième enjeu pour la décarbonation du économies d'énergie à long terme. Aucune
secteur consiste donc à concilier la visibilité ni garanties n'existent quant à la
nécessaire accélération de l’ampleur des poursuite des investissements pour la
rénovations avec les capacités d’investis- rénovation à compter de 2023. Il en est de
sement publiques et privées, ce qui même quant à la transformation des disposi-
nécessitera des incitations adéquates tifs d’aide afin de combiner la montée en
permettant de toucher l’ensemble de la puissance de l'intensité des rénovations et
population l'orientation vers les rénovations globales
performantes. Ce qui nécessitera des incita-
tions adéquates et des aides ciblées pour
accompagner plus largement l'éradication
des passoires thermiques et les conditions
d'une transition juste.
B2.5 Améliorer le suivi des résultats des = 0 Une évaluation annuelle de l’efficacité des
rénovations et des mesures incitatives, y dispositifs d’aides et des résultats des
compris du point de vue du comporte- rénovations, rapportée au montant des
ment des usagers subventions mêmes des dispositifs, permet-
trait de rendre compte des bénéfices
environnementaux en termes de réductions
de consommation énergétique effective et
des émissions de gaz à effet de serre. Et
donc, in fine, de l’atteinte des objectifs de
performance des rénovations énergétiques
globales. Cette évaluation permettrait
également d’assurer un suivi de la lutte
contre la précarité énergétique pour les
ménages les plus modestes.
B2.6 Rénover l’ensemble du parc tertiaire, et + 0 La rénovation des bâtiments d'État et collec-
donner l’exemple par la mise en œuvre tivités est engagée, notamment avec l'impul-
de rénovations très performantes des sion du plan de relance, donnant la priorité à
bâtiments publics la rénovation immédiate, souvent assimilée à
des rénovations partielles. Il est cependant
difficile d'évaluer la qualité des résultats des
rénovations permettant de les qualifier des
très performantes. Le comité d'évaluation du
plan de relance mentionne que les estima-
tions des gains énergétiques et de la réduc-
tion des émissions de gaz à effet de serre
attendus ne sont que partielles du fait de la
disponibilité partielle ou de l’absence des
données des projets de rénovation énergé-
tique des bâtiments des collectivités et l’État.
21
ORIENTATIONS ÉVOLUTION ALIGNEMENT ANALYSE DES POLITIQUES
DE LA SNBC ANNUELLE SNBC ET MESURES MISES EN ŒUVRE EN 2021
B3.4 Les futures réglementations du bâtiment, = 3 La RE2020 impose de fait le recours aux
telles que préfigurées par l’expérimenta- matériaux bas carbone et à l'économie
tion E+C-, devront également promouvoir circulaire, qui devront être intégrés désor-
les produits de construction et les équipe- mais dans les stratégies des acteurs de la
ments les moins carbonés et ayant de filière bâtiment. Les futures révisions de la
bonnes performances énergétiques et RE2020 devront préciser les outils permettant
environnementales, comme dans certains de mesurer les performances énergétiques
cas ceux issus de l’économie circulaire ou des bâtiments, ainsi que les mesures visant à
biosourcée, via des objectifs de perfor- la gestion durable des ressources, au recours
mance sur l’empreinte carbone des de produits de construction moins carbonés
bâtiments sur leur cycle de vie et issus de l'économie circulaire.
B4.2 Favoriser une évolution des modes de vie + 0 Pour les bâtiments à usage tertiaire, la loi
et de consommation vers une plus grande climat et résilience complète la loi ELAN sur
sobriété énergétique, via des campagnes l'obligation de réduction de consommation
d’information et sensibilisation, en incitant d’énergie finale à travers le dispositif éco-
les ménages à mieux ou moins utiliser les énergie tertiaire. Le périmètre du dispositif est
équipements, en limitant le suréquipe- élargi en précisant le caractère annuel de
ment, et en prévoyant un accompagne- l’obligation d’information relative aux données
ment des usagers à la suite des travaux, de consommation et au suivi de la réduction
afin de réduire les risques de mauvaise de la consommation d’énergie.
utilisation et les effets rebonds
Au-delà des usages des bâtiments du secteur
tertiaire, il n'est pas possible d'évaluer les ac-
tions menées en termes d'informations, de
sensibilisations et d’accompagnement des
usagers visant à l’évolution des comporte-
ments vers une plus grande sobriété énergé-
tique dans les consommations, et visant à
éviter les mauvais usages et les effets rebonds.
Ces premiers engagements demandent à
être concrétisés pour un meilleur accompa-
gnement de l'ensemble des usages sur les dif-
férents secteurs du bâtiment (privatifs, loca-
tifs, publics, tertiaires, entreprises...).
23
ORIENTATIONS ÉVOLUTION ALIGNEMENT ANALYSE DES POLITIQUES
DE LA SNBC ANNUELLE SNBC ET MESURES MISES EN ŒUVRE EN 2021
F1.2 Développer le boisement, tout en tenant + 1 Prise en compte de la biodiversité lors des
compte des enjeux écologiques des Assises du bois et de la forêt, mais suivi des
terrains nouvellement boisés (préservation coupes rases et des plantations mono espèces
de la biodiversité, aspects paysagers…). à renforcer.
F1.3 Préserver les surfaces forestières en + 1 Prise en compte de la ZAN dans la loi climat et
réduisant les défrichements. résilience, essentiellement. Concerne l’agricul-
ture et les haies en particulier.
F2.2 Privilégier les usages du bois ayant une + 1 L’article 54 de la LCR stipule que l’État doit
plus longue durée de vie et un potentiel de veiller à la promotion du bois d’œuvre notam-
substitution élevé (massification du ment celui des forêts françaises en favorisant
recours au bois dans la construction). sa transformation industrielle dans l’UE pour
Développer l’éco-conception des optimiser le bénéfice de son stockage de
bâtiments bois. carbone. Les Assises du bois et de la forêt
engagent plusieurs actions qui touchent le
maintien de mesures fiscales, le soutien à la
filière ou la nécessité d’adaptation de la filière à
la RE2020. Dans le cadre du PIA4 "ville durable
et territoires", deux appels à projet sont en
rapport avec cette sous-orientation :
F2.3 Renforcer l’efficience carbone de l’usage + 2 Le PNRR évoque l’usage du bois énergie ou du
des ressources bois (amélioration de bois pour le stockage dans le bâti, sans davan-
l’efficacité énergétique pour le bois tage de précisions. Les assises du bois et de la
énergie et de l’empreinte carbone pour les forêt ont lancé un appel à projets "biomasse
produits bois). chaleur pour l’industrie du bois" doté de 200 M€.
L’article 54 de la LCR n’est pas engageant, et
stipule que l’État doit veiller à la promotion du
bois d’œuvre notamment celui des forêts
françaises en favorisant sa transformation
industrielle dans l’UE pour optimiser le bénéfice
de son stockage de carbone.
25
Cohérence avec la SNBC2 :
A24 analyse détaillée pour le secteur de l’énergie
E1.2 S’assurer que les moyens de production + 1 Les mesures adoptées sont orientées vers la
thermique évoluent vers des solutions sortie des moyens de production fossile. La
d’origine renouvelable, dans les cas où guerre en Ukraine soulève la question de l’appel
cette évolution s’avère pertinente d’un à la centrale à charbon récemment fermée
point de vue économique et environne- pour faire face aux besoins électriques de
mental. l’hiver prochain, mais plus encore de la mobili-
sation du gaz, dont l’approvisionnement
croissant en Amérique du Nord offre un bilan
carbone proche de celui du charbon.
E1.3 Poursuivre l’identification des sources de + 1 La LCR responsabilise davantage les acteurs
chaleur fatale à proximité d’un réseau de territoriaux pour répondre au déploiement
chaleur et mettre en œuvre la récupéra- des énergies renouvelables. Les territoires
tion et le raccordement et identifier dans doivent néanmoins être dotés des finance-
les politiques et plans territoriaux les ments nécessaires pour répondre aux besoins.
besoins et potentiels en termes de
Si le Fonds chaleur devrait bénéficier de 150 M€
réseaux de chaleur et de réseaux de froid.
supplémentaires, l’Ademe a dressé un bilan
des dépenses en faveur des réseaux de
chaleur (130 M€ d’aides), des chaufferies
biomasse (78,5 M€), des équipements de
valorisation du biogaz par injection au
réseau (41,7 M€), de la géothermie (22,9 M€),
du solaire thermique (3 M€) et des opéra-
tions de récupérations de chaleur fatale (7,2 M€).
Ces projets doivent produire 3,35 TWh de
chaleur renouvelable additionnelle. Cette produc-
tion reste toutefois insuffisante pour atteindre
les objectifs de la PPE et devrait être doublée527.
E1.4 Développer très fortement la mobilisation = 1 Cette orientation renvoie aux progrès et aux
de la ressource en biomasse, dans de interrogations soulevés dans l’analyse du
conditions environnementales et écono- secteur « bois-forêts » : structuration et
miques optimales, dans le respect de la développement nécessaire de la filière, mais
biodiversité, en privilégiant les usages point de vigilance fort quant à la sur-sollicita-
matériaux et en veillant à l’efficience des tion de la forêt pour les besoins de transition.
filières, y compris dans la valorisation
énergétique (cf. la Stratégie Nationale de
Mobilisation de la Biomasse : résidus de
cultures, effluents d’élevage, déchets
notamment des filières forêt-bois, et autres
résidus), en privilégiant les usages régionaux
ou locaux et en prenant en compte les
impacts du changement climatique, y
compris sur la ressource en eau.
E1.6 Développer au niveau R&D et au niveau + 2 De nombreux projets sont soutenus à travers
de projets pilotes des procédés optimi- les différents plans. Si l’hydrogène capte la
sés (techniquement, notamment sur la plupart des financements, d’autres sont
qualité des gaz et la réduction des fuites destinés à des projets pilotes et plus
et économiquement sur la maîtrise des largement à la R&D, comme le précise la
coûts) de méthanisation et de pyrogazéi- composante 4 du PNRR, intitulée « énergie et
fication. Assurer un suivi précis des rejets technologies vertes ».
atmosphériques en relation avec les
matières entrant dans les installations.
27
ORIENTATIONS ÉVOLUTION ALIGNEMENT ANALYSE DES POLITIQUES
DE LA SNBC ANNUELLE SNBC ET MESURES MISES EN ŒUVRE EN 2021
E3.2 Préciser la fourchette de la biomasse - Au regard des difficultés des forêts françaises
valorisable en énergie à horizon 2050 dans et européennes, il paraît difficile de se pronon-
le cadre de la révision de la stratégie cer sur cette sous-orientation.
nationale de mobilisation de la biomasse
(pour mémoire, le scénario de référence de
la SNBC envisage une fourchette comprise
entre 400 et 450.
E3.3 Confronter différents scénarios d’affecta- + 1 Les différents scénarios prospectifs publiés en
tion de cette ressource ainsi que des scéna- 2021 et 2022 permettent d’envisager différentes
rios de « power-to-gas » afin d’en détermi- options d’affectation de la biomasse et de la
ner les conséquences en termes d’usage de place du power-to-gas. En outre, l’AIE et RTE ont
chaleur et de gaz renouvelable à horizon publié un rapport conjoint sur la faisabilité
2050. Produire des éléments d’analyse technique d’un mix électrique 100 % renouvelable.
(scénarios technicoéconomiques notam-
ment) permettant d’apporter un éclairage
sur l’équilibre technique du système
énergétique, sa capacité de résilience et
sur les implications en termes d’équilibre
offre demande et de prix de l’énergie.
I1.1 Développer des stratégies industrielles + 2 Des feuilles de route de décarbonation ont
bas-carbone de long terme. été publiées pour 4 filières représentant près
de 75 % des émissions (chimie, ciment,
mines-métallurgie, papeterie). Les projec-
tions cumulées de réduction d’émissions de
ces filières n'atteignent pas l'ambition de la
SNBC et les actions identifiées à mener restent
floues. Les feuilles de routes de filières
peuvent être renforcées en s’appuyant
notamment sur les PTS de l'ADEME, qui
offrent une vision très large des perspectives
de décarbonation de 9 filières.
I1.2 Veiller à ce que les investissements des + 1 Les aides versées aux filières industrielles ne
filières industrielles soient compatibles sont majoritairement pas conditionnées à
avec les objectifs de long terme. Engager des critères environnementaux. Les scéna-
la réflexion sur la transformation de rios de décarbonation sont traités de
l’industrie à travers des feuilles de route manière approfondie dans les PTS élaborés
2050 pour les différents secteurs conjointement avec les filières industrielles.
I1.4 Soutenir la transition industrielle vers le + 1 Les fonds des plans de Relance et France
bas-carbone, en adaptant et renforçant 2030 dédiés à la décarbonation de l'industrie
les outils de financement publics et sont significatifs mais ne garantissent pas
privés dédiés à l’industrie. Mieux prendre l'atteinte des objectifs de la SNBC à ce
en compte le risque climat dans l’évalua- stade. La visibilité quant à la pérennisation
tion des projets. des soutiens au déploiement de technolo-
gies matures est nécessaire. Les CCfD
peuvent être quant à eux un outil de finance-
ment innovant.
I1.5 Accompagner les filières qui sont en = 1 Une faible part des mesures de soutien à la
restructuration et favoriser la création modernisation et à l’implantation d'indus-
de nouvelles filières bas-carbone. tries stratégiques est orientée vers des
filières bas-carbone - hydrogène, batteries.
Par ailleurs, les feuilles de route des filières
ne prennent pas en compte les enjeux de
restructuration des filières.
I2.2 Soutenir ces innovations, par exemple + 2 La commande publique est identifiée
sous forme de soutien direct, en parta- comme un levier d'innovation (cf I1.3), mais la
geant les risques d’innovation ou en formation des acheteurs à ces pratiques doit
garantissant des débouchés. être accrue, comme en atteste l'évaluation
de l'expérimentation « Achats innovants »528.
I2.3 Soutenir l’émergence de moyens de + 1 Les soutiens aux filières clés de la transition
production en France de technologies énergétique, comme le vélo, les mobilités
clés dans la transition bas-carbone (par électriques, les panneaux solairesou les
exemple de production de batteries ou pompes à chaleur, majoritairement impor-
de pompes à chaleur industrielles). tés, sont insuffisants. S’agissant de l’hydro-
gène décarboné, la stratégie nationale
prévoit des soutiens financiers conséquents
pour faire émerger une filière française de
production par électrolyse de l’eau.
I2.4 Soutenir les développements d’unités + 1 Le plan France 2030 alloue une enveloppe
pilotes et éventuellement commerciales considérable pour le déploiement de la
en capture et stockage du carbone CSUC, malgré les incertitudes quant à son
(CSC) et en capture et utilisation du potentiel de décarbonation en raisons de
carbone (CUC). Accompagner la contraintes techniques, réglementaires et
recherche et les politiques publiques sociales notamment.
pour encadrer les risques potentiels liés à
ces technologies.
29
ORIENTATIONS ÉVOLUTION ALIGNEMENT ANALYSE DES POLITIQUES
DE LA SNBC ANNUELLE SNBC ET MESURES MISES EN ŒUVRE EN 2021
I2.5 Veiller à la cohérence de la comptabilité + Non évalué Depuis 2012, les entreprises de plus de 500
carbone pour qu’elle prenne en compte salariés doivent réaliser un bilan d’émissions de
ces nouvelles technologies de façon gaz à effet de serre et un plan d’action visant à
appropriée, distinguant notamment le les réduire. La directive européenne sur le
carbone fossile du carbone biogénique. reporting durable qui devrait être adoptée en
2022 doit permettre de renforcer la prise en
compte des dimensions environnementales
dans la performance des entreprises.
I2.6 Renforcer la politique actuelle d’incita- = 2 Initialement prévue dans le PLF 2019 pour
tion au remplacement des gaz fluorés entrer en vigueur en 2021, la taxe sur les
par des incitations fiscales appropriées. hydrofluorocarbures sera applicable unique-
ment à partir de 2023. Son montant, en
augmentation progressive, devra être
suffisamment élevé pour inciter efficace-
ment au remplacement des gaz fluorés.
I3.1 Donner un cadre incitant la maîtrise de la + 1 La loi AGEC prévoit la création de nouvelles
demande en énergie et en matières, filières de pollueurs-payeurs et contient des
notamment en intensifiant l’éco-conception, mesures de lutte contre l'obsolescence
l’optimisation de la durée de vie des programmée, son impact sur l'industrie est
produits, la limitation des emballages, surtout concentré sur les filières de matériaux
l’amélioration et la modernisation des de construction et de production d'embal-
équipements. lages plastiques. De plus, la loi Climat et
Résilience impose la disponibilité de pièces
détachées par les fabricants et les importa-
teurs de certains équipements, mais son
impact est difficile à estimer pour le secteur.
I3.2 Accroître la sobriété carbone des + 1 Certaines aides du plan de Relance ont été
entreprises grâce aux bilans GES et audits conditionnées à la réalisation d'un bilan GES.
énergétiques, à des bilans « matière », et Les CEE et le dispositif de France Relance
au développement de l’efficacité énergé- pour la décarbonation de l'industrie ont fourni
tique grâce aux certificats d’économie des incitations à améliorer l'efficacité énergé-
d’énergie. tique, de la visibilité est nécessaire sur leur
pérennisation.
I3.4 Mettre en place les incitations permet- = 2 Le Fonds Chaleur, géré par l'ADEME depuis
tant le développement massif de la 2009, subventionne des projets de valorisa-
valorisation de la chaleur fatale sur site tion de la chaleur fatale.
industriel.
I3.5 Renforcer le signal prix du carbone sur + 1 La révision du SEQE en 2021, qui prévoit la
les volets européens et internationaux. réduction du plafond d'émissions et de
Choisir les outils de tarification du l'allocation de quotas gratuits, peut renforcer
carbone de telle sorte que le prix soit la tarification du carbone. Le MACF proposé
mieux ressenti jusqu’au consommateur par la Commission européenne vise égale-
et influence réellement ses choix de ment réduire le risque de fuite de carbone des
consommation. secteurs industriels les plus émetteurs, mais
sa mise en œuvre présente plusieurs défis
techniques, juridiques et économiques.
I3.6 Substituer les combustibles fossiles par + 2 Des appels à projets du Plan de relance ont
des énergies moins émettrices, via notam- été dédiés au développement de la chaleur
ment une forte électrification du secteur bas-carbone ou à partir de CSR. De même, de
industriel ; l'utilisation de biomasse, de CSR la visibilité est nécessaire sur la poursuite de
ou du biogaz ; les recours aux énergies ces dispositifs.
renouvelables.
T1.3 Pour le transport aérien, soutenir une aug- = 0 Malgré l’engagement porté dans le soutien à
mentation significative de la part de car- la recherche, le développement et l’innova-
burants alternatifs fortement décarbonés tion dans le secteur aéronautique avec de
(en analyse du cycle de vie) et probants faibles contreparties sur la transition écolo-
en termes de bilan environnemental et gique dans un calendrier non défini, les solu-
énergétique global en misant sur la deu- tions industrielles de décarbonation ne sont
xième génération de biocarburants voire pas identifiées, notamment sur les biocar-
le kérosène synthétique, soutenir la R&D burants et kérosène de synthèse. Le seul
31
ORIENTATIONS ÉVOLUTION ALIGNEMENT ANALYSE DES POLITIQUES
DE LA SNBC ANNUELLE SNBC ET MESURES MISES EN ŒUVRE EN 2021
T2.1 Fixer des objectifs ambitieux en termes + 0 Un renforcement des objectifs nationaux d'effi-
d’efficacité énergétique au niveau natio- cacité énergétique des voitures thermiques
nal et les porter au niveau européen, afin neuves est indispensable pour atteindre ceux
d’alléger les tensions sur les ressources fixés par les nouvelles directives européennes
décarbonées créées par l’objectif de neu- dans le cadre du paquet « Ajustement à l’objec-
tralité carbone. tif 55 » (Fit for 55).
T3.1 Accompagner le renouvellement des vé- + 1 Une refonte et un durcissement des mesures et
hicules pour accélérer la transition éner- dispositifs d'accompagnement (bonus-malus,
gétique, en tenant compte des impacts prime à la reconversion), tout en renforçant
économiques et avec une attention parti- l’aide des ménages vulnérables, est indispen-
culière pour les publics les plus précaires sable pour accroître les effets de levier du
ou les plus isolés géographiquement. verdissement du parc et atteindre les objectifs
de la SNBC. Les outils mis en place répondent
partiellement aux objectifs de réduction des
émissions de CO2, et risquent d'avoir des effets
limités, comme l’obsolescence des véhicules,
du fait des évolutions réglementaires et des
cadres d’application (révisions des véhicules
concernées, etc.).
T3.2 Faciliter via des mesures législatives et ré- + 1 Le déploiement des bornes de recharge
glementaires et des investissements le ouvertes au public connait un retard consé-
déploiement d’un réseau pérenne d’in- quent (54.000 bornes installées en 2022 pour
frastructures de recharge ouvertes au un objectif de 100.000 bornes de recharge.
public équilibré sur l’ensemble du terri- Pour atteindre les objectifs du cadre du
toire (réseau de proximité) et de recharge paquet « Ajustement à l’objectif 55 » (Fit for
à plus forte puissance sur les grands axes 55), les besoins pour 2030 sont de l'ordre d'un
et nœuds routiers, afin de ne pas freiner le facteur 15 comparé à l’existant. Les abonde-
développement de l’électromobilité. ments du plan relance et France 2030
doivent être effectifs dès 2022 avec un
accompagnement dans la définition du
modèle économique des opérateurs.
T3.3 Faciliter la recharge à domicile et sur le + 2 Malgré les dispositifs législatifs, réglemen-
lieu de travail, en accompagnant notam- taires et les abondements financiers pour les
ment le déploiement des infrastructures déploiements à domicile, dans les espaces
de recharge en habitat collectif via des publics ou au sein des entreprises, les objec-
mesures législatives et réglementaires et tifs pour l'année 2021 ne sont pas atteints.
des aides financières.
T3.4 Définir des trajectoires de transition des + 0 Accusant du retard, le secteur maritime n'a
flottes maritimes et fluviales par type de pas défini des trajectoires de transition des
flotte avec les filières, en visant notam- flottes maritimes et fluviales par type de flotte
ment une décarbonation complète des avec les filières. La décarbonation s'engage
trajets domestiques à l’horizon 2050. avec l'élargissement par avenant du contrat
stratégique de la filière des Industriels de la
mer et par le Fontenoy du maritime fin 2021
pour la promotion des navires à énergies
totalement décarbonées et entre autres GNL.
Une trajectoire d’ici 2050 avec des étapes
intermédiaires les plus probantes restent à
définir. Les évaluations sont à mener sur les
impacts en termes de réductions des
émissions par le recours aux différents carbu-
rants fortement ou totalement décarbonés.
Une attention particulière devra être portée à
l’articulation et à l’adaptation française des
évolutions de la réglementation européenne
en ce qui concerne le renforcement des
normes d’émissions dans le secteur maritime
(Refuel Maritime).
33
ORIENTATIONS ÉVOLUTION ALIGNEMENT ANALYSE DES POLITIQUES
DE LA SNBC ANNUELLE SNBC ET MESURES MISES EN ŒUVRE EN 2021
T3.6 Établir des objectifs ambitieux de verdis- + 3 Cette dynamique est à poursuivre. Elle est à
sement du parc de véhicules pour les renforcer au regard des étapes intermédiaires
flottes publiques et certaines flottes pri- pour tenir compte des calendriers d'applica-
vées, y compris à l’échelon communau- tions des mesures restrictives au sein des
taire. ZFE-m, notamment pour accompagner les pro-
fessionnels utilisant des VUL, les usagers pu-
blics et privés.
T4.3 Inciter les entreprises à mettre en place + 1 L'usage des outils et des avantages fiscaux,
des plans d’actions de réduction de leurs notamment le Forfait Mobilités Durables, est à
émissions et à renouveler leurs flottes, clarifier et simplifier aussi bien pour inviter les
via par exemple le renforcement des employeurs à les mettre en œuvre que pour
plans de mobilité des employeurs, l’impli- les salariés à y avoir recours. Une évaluation
cation des entreprises et des représen- et un suivi des actions des employeurs pour
tants d’usagers dans les choix de réduire les émissions sont à développer.
politiques de mobilité à l’échelle des
territoires, le renforcement des outils et
avantages fiscaux pour une mobilité
domicile-travail durable.
T5.1 Soutenir les modes actifs. Fixer une tra- + 3 Une accélération et un renforcement des
jectoire ambitieuse pour le développe- actions du plan national vélo permettant
ment de l’usage du vélo et cohérente d'atteindre les objectifs de 12% de part
avec les objectifs du plan vélo de 2018 : modale à l’horizon 2030 est nécessaire. Les
passage de 3 % à 12 % de part modale engagements des collectivités et de l'État
(en nombre de déplacements courte dis- pour conforter la transition cyclable doivent
tance) dès 2030 et à 15 % en 2050. être accélérés et accrus, aussi bien sur les
Mettre en place un ensemble d’actions infrastructures, les accompagnements des
permettant de contribuer à l’atteinte de usagers que sur la structuration de la filière
ces objectifs : développement des es- industrielle française du cycle.
paces de stationnement vélo sécurisés,
création d’itinéraires cyclables, accom-
pagnement de l’usage des vélos,
construction d’espaces piétonniers et
cyclables lors des opérations de réhabili-
tation et/ou d’extension de voiries.
T5.2 Accompagner le développement des + 2 Malgré l'effort porté sur les transports collec-
transports collectifs : pour les transports tifs urbains, il est important d’assurer la
du quotidien, renforcer l’offre de trans- pérennité des financements et des modèles
ports collectifs sur les réseaux de trans- économiques sur l'ensemble des territoires,
ports urbains, interurbains et sur les ré- notamment les territoires peu denses.
seaux ferroviaires ; pour l’offre ferro-
viaire à longue distance, l’accent est à Quant au paquet ferroviaire, les engage-
mettre sur l’amélioration de la perfor- ments de l'État et des collectivités, dont les
mance du réseau, en particulier dans une Régions, dans les plans de régénérations des
optique de soutien au report modal air / petites lignes, et dans les déploiements de
fer. Pour mémoire, le scénario de réfé- trains d’équilibre des territoires et des trains
rence vise une progression de la part de nuit, doit être confortés et pérennisés en
modale des transports collectifs de 7 termes d’investissements sur les infrastruc-
points entre 2015 et 2050. tures et le fonctionnement pour atteindre les
objectifs de décarbonation alignée sur la
SNBC et les prérogatives européennes.
T5.3 Pour réduire efficacement et durable- = 0 La réduction des émissions du fret accumule
ment les émissions du fret, il est néces- des retards dans son ensemble. Les engage-
saire de favoriser un report modal plus ments pris devront être mis en œuvre sans
prononcé pour le transport de marchan- délai, tout en étant suivi des évaluations
dises, dynamiser la compétitivité du fret permettant de rendre compte de l'atteinte
ferroviaire, dynamiser la compétitivité des objectifs de doublement de la part du fret
du transport fluvial, encourager le report ferroviaire et de réduction induite des
vers les modes alternatifs à la route, dé- émissions des gaz à effet de serre.
velopper la compétitivité et l’attractivité
des secteurs portuaires et maritimes, La dynamique sur la logistique urbaine reste à
verdir les modes de transport et les ré- mettre en œuvre au regard d'autres actions
seaux, optimiser en poids et en volume visant à la réduction des émissions de
les chargements, promouvoir la re- polluants et gaz à effet de serre (verdissement
cherche et l’innovation et fluidifier et des flottes, ZFE...).
rendre plus propre la logistique urbaine.
35
ORIENTATIONS ÉVOLUTION ALIGNEMENT ANALYSE DES POLITIQUES
DE LA SNBC ANNUELLE SNBC ET MESURES MISES EN ŒUVRE EN 2021
T6.1 Encourager des nouvelles formes de + 1 La dynamique impulsée par le plan de relance
travail : est à saluer et à poursuivre par un accompa-
gnement des salariés et des employeurs dans
en visant notamment des objectifs le cadre de la mise en place des plans de
ambitieux de télétravail ; mobilités employeurs et des aides et disposi-
tifs incitatifs.
en mettant en place des mesures de
soutien au développement des tiers
lieux, intégrant à la fois des espaces de
travail partagé et des services sur place
pour les travailleurs.
Révision de la directive sur la taxation de La réforme proposée porte principalement sur deux grands domaines :
l’énergie (DTE), inchangée depuis 2003
Une nouvelle structure des taux de taxation fondée sur la performance
environnementale ;
Transports : Règlement sur les émissions de CO2 des véhicules légers : le projet de la
Commission prévoit que la moyenne des émissions de CO2 de la flotte
Règlement sur les émissions de CO2 de nouveaux véhicules d’un constructeur automobile baisse de 55 %
des véhicules légers d’ici 2030 par rapport à 2021 pour les véhicules particuliers et de 50 %
d’ici 2030 par rapport à 2021 pour les véhicules utilitaires légers. Ces
Directive sur le déploiement des émissions devront être nulles en 2035 pour ces deux catégories de véhi-
infrastructures pour carburants cules, ce qui correspond à la fin de la vente des véhicules thermiques
alternatifs neufs en 2035.
Carburants de l’aérien (RefuelEU Directive sur le déploiement des infrastructures pour carburants alter-
Aviation) natifs : le projet de règlement doit étendre le réseau européen de bornes
de recharge pour véhicules électriques et de points de ravitaillement
Carburants du maritime (FuelEU pour les autres carburants alternatifs, de tous les modes de transports.
Maritime) Une attention particulière doit être portée à l’articulation avec le
déploiement de l’hydrogène vert et à la mise en place d’infrastructures
de recharge intelligente .
Révision de la directive sur l’efficacité L’objectif contraignant de l’Union européenne en matière d’efficacité éner-
énergétique. gétique devrait être revu à la hausse dans le paquet « Ajustement à l’objectif
55 ». Cet objectif de baisse de consommation énergétique à l’horizon 2030
(par rapport à la consommation d’énergie prévue en 2030), encore soumis à
l’arbitrage, pourrait être fixé entre -36 % et -37 % pour la consommation
37
d’énergie finale et entre -38 % et -39 % pour la consommation d’’énergie pri-
maire (contre -32,5 % actuellement). Le projet de directive révisée prévoit
également une hausse du niveau obligatoire d’économies d’énergie finale
annuelles à réaliser pour la période 2024 – 2030 (-1,5 % contre –0,8 % actuel-
lement pour 2021 – 2031) et introduit une contribution spécifique pour les bâti-
ments publics (-1,7 % par an de consommation finale et rénovation de 3 % de
la surface de ces bâtiments chaque année).
Révision de la directive sur les énergies La Commission fixe un objectif contraignant à l’échelle européenne de 45 %
renouvelables531. d’énergie produite à partir de sources renouvelables dans la consommation
finale brute de l’Union européenne en 2030 (contre 32 % auparavant). Cet
objectif global est décliné en objectifs spécifiques concernant l'utilisation des
énergies renouvelables dans les transports, les systèmes de chauffage et de
refroidissement, les bâtiments et l'industrie532. Selon le MTE, la part des
énergies renouvelables représente 19,1 % dans la consommation finale
brute d’énergie en France en 2020533. Or, au terme de l’Article 3 § 4 de la
Directive (UE) 2018/2001, « À compter du 1er janvier 2021, la part d'énergie
produite à partir de sources renouvelables dans la consommation finale brute
d'énergie de chaque État membre ne peut être inférieure à la part de
référence figurant dans la troisième colonne du tableau de l'annexe I, partie
A, de la présente directive (…) », cette part étant fixée à 23 %. Un effort
significatif devra être fourni par la France pour atteindre les objectifs
rehaussés de l’UE en matière d’énergies renouvelables.
Révision de la directive sur la perfor- La Commission propose qu'à partir de 2030, tous les bâtiments neufs soient à
mance énergétique des bâtiments (EPBD).534 émissions nulles (dès 2027 pour les bâtiments publics neufs).
Facteur climatique générateur d’impact : Conditions tèmes et les espèces, les biens et ressources écono-
physiques du système climatique (par exemple, des miques, sociaux et culturels, les services (y compris
moyennes, des évènements, des extrêmes) qui ont une les services écosystémiques) et les infrastructures.
incidence sur un élément de la société ou des écosys- Les impacts, ou conséquences, peuvent être préjudi-
tèmes. Selon la tolérance de chaque système, ces ciables ou bénéfiques.
facteurs et leurs changements peuvent avoir un
caractère préjudiciable, bénéfique, neutre ou un Risque : Possibilité de conséquences néfastes pour les
mélange de ces aspects sur l’ensemble des éléments systèmes humains ou écologiques, compte tenu de la
de ce système et des régions qui sont en interaction. diversité des valeurs et des objectifs associés à ces
systèmes. S’agissant du changement climatique, les
Aléa Occurrence potentielle d’un évènement risques peuvent découler de ses impacts potentiels,
physique ou d’une tendance, d’origine naturelle ou ainsi que des réponses humaines en la matière. Parmi
anthropique, susceptible d’entraîner des pertes en les conséquences préjudiciables notables figurent les
vies humaines, des blessures ou d’autres effets sur la effets sur la vie, les moyens de subsistance, la santé et
santé, ainsi que des dommages et des pertes le bien-être, les biens et ressources et investissements
touchant les biens, les infrastructures, les moyens de économiques, sociaux et culturels, les éléments
subsistance, la fourniture de services, les écosystèmes d’infrastructure, les services (y compris les services
et les ressources environnementales. écosystémiques), les écosystèmes et les espèces.
Vulnérabilité Propension ou prédisposition à subir des S’agissant des impacts du changement climatique, les
dommages. La vulnérabilité englobe divers concepts risques résultent des interactions dynamiques des
et éléments tels que la sensibilité ou la fragilité ainsi aléas liés au climat, de l’exposition et de la vulnérabili-
que l’incapacité de faire face et de s’adapter. té du système humain ou écologique visé. Les aléas,
l’exposition et la vulnérabilité peuvent faire l’objet
Mesures conduisant à une maladaptation : Mesures d’incertitudes en matière d’ampleur et de probabilité
susceptibles d’aggraver le risque de conséquences d’occurrence, et évoluer au fil du temps et dans
néfastes liées au climat (y compris par une hausse des l’espace en raison de changements socio-écono-
émissions de gaz à effet de serre (GES)), d’accentuer la miques et de décisions humaines.
vulnérabilité face aux changements climatiques ou de
dégrader les conditions de vie actuelles ou futures. La S’agissant des réponses au changement climatique,
maladaptation est rarement intentionnelle. les risques résultent de la possibilité que ces réponses
n’atteignent pas les objectifs visés, ou de compromis
Impacts (conséquences) : Conséquences de la potentiels ou d’effets secondaires négatifs sur
réalisation des risques sur les systèmes naturels et d’autres objectifs sociétaux tels que les objectifs de
humains, les risques découlant des interactions entre développement durable (ODD). Ils peuvent découler,
les aléas associés au climat (y compris les évène- par exemple, de l’incertitude quant à la mise en
ments météorologiques et climatiques extrêmes), œuvre, à l’efficacité ou aux résultats des politiques
l’exposition et la vulnérabilité. Il s’agit en général climatiques, des investissements liés au climat, du
d’effets sur la vie, la santé et le bien-être des développement ou de l’adoption des technologies et
personnes, les moyens de subsistance, les écosys- des transitions systémiques.
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DEPASSER LES CONSTATS
METTRE EN ŒUVRE
LES SOLUTIONS
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