33 Series
33 Series
33 Series
1 Définitions
1.1 Série
Pour n ∈ N, le réel un est le terme général de la série et Sn est la somme partielle d’indice n de la série.
Remarques.
1. Connaissant la suite (Sn )n , on peut étudier la suite (un )n car un = Sn − Sn−1 pour n > 1.
Xn
2. Plus généralement, toute suite (un ) peut être étudiée comme une série, car un − u0 = (uk − uk−1 ) :
k=1
on étudie la série de terme général un − un−1 .
3. On peut également considérer des suites et des séries définies à partir d’un rang n0 . Dans ce cas, Sn =
n
X X
uk et on note par exemple la série up .
k=n0 p>n0
4. Une série n’est rien d’autre qu’une suite. Tous les résultats sur les suites s’appliquent donc aux séries.
Mais ce qui nous intéresse, c’est l’étude de la série, non pas à l’aide des sommes partielles, mais seulement à
partir de son terme général.
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H. Thys, MPSI 2 du lycée Victor Hugo de Besançon
Remarques.
X +∞
X
1. Ne pas confondre un et un .
n=0
X
2. Si un est une série convergente, et n0 ∈ N∗ , alors un est aussi une série convergente, dont la
P
n>n0
+∞
X
somme vaut un , et on a la relation
n=n0
+∞
X nX
0 −1 +∞
X
un = un + un ,
n=0 n=0 n=n0
Exemples.
X1 n
X 1
1. La série harmonique diverge. En effet, si n > 1, notons hn = . Supposons (hn ) convergente
n k
n>1 k=1
vers ℓ ∈ R. Alors h2n −→ ℓ, donc h2n − hn −→ 0. Or,
n→+∞ n→+∞
2n
X 1 1
h2n − hn = >n× = ,
2n 2
k=n+1
+∞
X +∞
X +∞
X
un = Re(un ) + i Im(un ).
n=0 n=0 n=0
Démonstration.
Une suite complexe est convergente si et seulement si ses parties réelles et imaginaires sont convergentes.
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Exemple. X
On pose un = (−1)n . Nature de la série un ? Écrivez ce que valent les sommes partielles, et regardez ce
qui se passe (réponse : divergente).
2 Propriétés
Démonstration.
On raisonne avec les sommes partielles : les combinaisons linéaires de suites convergentes sont convergentes,
et la limite d’une combinaison linéaire est la combinaison linéaire des limites. Cela s’applique aussi aux
sommes partielles des séries :
n
X n
X n
X +∞
X +∞
X
(λun + µvn ) = λ un + µ vn −→ λ un + µ vn .
n→+∞
k=0 k=0 k=0 n=0 n=0
d’où la proposition.
Remarques.
1. On ne peut rien dire en général sur la somme de séries divergentes. Elles peuvent être convergentes ou
X X
divergentes. Par exemple, les éries (−1)n et (−1)n+1 sont divergentes, et la série ((−1)n + (−1)n ) =
P
+∞ +∞
! +∞ !
X X X
un vn 6= un vn ,
n=0 n=0 n=0
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5. Par contre, si un et vn convergent et sont à termes positifs, alors un vn converge : à partir d’un
P P P
certain rang, on a 0 6 vn 6 1 (le terme général tend vers 0, donc 0 6 un vn 6 un .
+∞
X +∞
X +∞
X
6. ATTENTION : si (un + vn ) est convergente, on n’écrit JAMAIS vn avant
P
(un + vn ) = un +
n=0 n=0 n=0
d’avoir vérifié que un et vn sont convergentes.
P P
Démonstration.
Soit (Sn )n la suite des sommes partielles. Alors la sous-suite (Sn−1 )n∈N a la même limite que (Sn )n∈N , donc
la différence converge vers 0, i.e. un −→ 0.
n→∞
Remarque.
Attention, la réciproque est fausse comme le prouve l’exemple de la série harmonique. Son terme général 1/n
tend vers 0, mais la série est divergente.
Proposition 2.4
Une série grossièrement divergente est divergente.
Démonstration.
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+∞
X
Rn = up , et de plus,
p=n+1
+∞
X n
X +∞
X
S= un = Sn + Rn = up + up .
n=0 p=0 p=n+1
Démonstration.
+∞
X p
X
et par définition de la notation, uk = lim uk .
p→+∞
k=n+1 k=n+1
+∞
X
up −→ 0.
n→+∞
p=n+1
Démonstration.
Démonstration.
Soit (Sn ) la suite des sommes partielles. Pour n ∈ N, on a par télescopage, Sn = un − u0 , donc (Sn ) converge
si et seulement si (un ) converge.
Remarque.
On peut donc étudier une suite grâce à une série.
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3 Exemples
Démonstration.
Si |a| < 1, on a
n
X 1 − an+1 1
ak = −→ ,
1 − a n→+∞ 1 − a
k=0
car an −→ 0.
n→+∞
Démonstration.
Démonstration.
Remarquons déjà que pour tout n, on a un > 0 (suite décroissante qui tend vers 0). Soit alors (Sn )
la suite des sommes partielles. Montrons que (S2n ) et (S2n+1 ) sont des suites adjacentes. Cela prouvera
qu’elles convergent, et qu’elles ont même limite. Et cela prouvera aussi que (Sn ) converge, donc que la série
X
(−1)n un converge (proposition 3.19 du chapitre 12).
Soit n ∈ N. Alors
2n
X 2n+2
X
k
S2n = (−1) uk et S2n+2 = (−1)ku = S2n + (−1)2n+1 u2n+1 + (−1)2n+2 u2n+2 ,
k=0 k=0
donc S2n+2 − S2n = u2n+2 − u2n+1 6 0 car (un ) est décroissante. Donc (S2n ) est décroissante.
De même,
2n−1
X 2n+1
X
k
S2n−1 = (−1) uk et S2n+1 = (−1)ku = S2n−1 + (−1)2n u2n + (−1)2n+1 u2n+1 ,
k=0 k=0
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donc S2n+1 − S2n−1 = u2n − u2n+1 > 0 car (un ) est décroissante. Donc (S2n+1 ) est croissante.
Enfin,
S2n − S2n+1 = (−1)2n+1 u2n+1 −→ 0,
n→+∞
Théorème 4.2
Soit un une série à termes positifs. Alors la série converge si et seulement si la suite des sommes partielles
P
Xn
est majorée. Dans le cas contraire, on a up −→ +∞.
n→+∞
p=0
Démonstration.
Soit (Sn ) la suite des sommes partielles. Alors Sn+1 − Sn = un > 0 donc (Sn ) est croissante. Elle est donc
convergente si et seulement si elle est majorée.
Théorème 4.3
X X
Soit un et vn deux séries telles que, pour tout n ∈ N, 0 6 un 6 vn . Alors
X X +∞
X +∞
X
1. Si vn converge alors un converge aussi et dans ce cas, un 6 vn .
n=0 n=0
X X
2. Si un diverge, alors vn diverge aussi (vers +∞).
Démonstration.
Soient (Sn ) et (Sn′ ) les sommes partielles respectives de un et vn . Par hypothèse, on a pour tout n ∈ N,
P P
Sn 6 Sn′ . On en déduit que :
Si vn converge, (Sn′ ) converge, donc est majorée, doncP (Sn ) est majorée. Or, c’est une suite croissante
P
carPun > pour tout n, donc elle est convergente, i.e. un converge.
—Si diverge, aussi, et comme est croissante, elle diverge vers donc vn également, et
P
u n (S n ) (Sn ) +∞,
vn diverge.
P
Ceci prouve la proposition.
Remarque.
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+∞
X +∞
X
On peut se contenter de un 6 vn à partir d’un rang n0 . Mais alors on n’aura que un 6 vn .
n=n0 n=n0
Exemples.
1. √1 diverge car 1
diverge.
P P
n n
1 1 1
2. converge (prouvez-le avec une DES de et un télescopage), donc converge.
P P
n(n−1) X(X−1) n2
Démonstration.
Dans les deux cas, à partir d’un certain rang unP6 Kvn , où K est une constanteP> 0. On applique alors
le théorème 7.3 en remplaçant vn par Kvn , car vn converge si et seulement si Kvn converge puisque
K 6= 0.
Exemple. √ P − √n
On a e− n = O 1/n2 , donc la série converge.
e
Démonstration.
À partir d’un certain rang, on a 21 un 6 vn 6 32 un , ou encore un = O(vn ) et vn = 0(un ). On conclut alors soit
avec le théorème 7.3, soit le corollaire 4.4.
Remarques.
1. Si les termes généraux sont équivalents, et l’une des séries est à termes positifs, l’autre l’est aussi à partir
d’un certain rang.
2. On a bien entendu le même résultat avec des suites négatives : ce qui est important, c’est que le signe
reste constant.
Exemple.
X 1 1 1 1
La série converge car , et est une série à termes positifs convergente.
P
n2 +(−1)n n
∼ n2 n2
n2 + (−1)n n
Remarque.
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On va beaucoup utiliser ce corollaire avec les séries absolument convergentes (théorème 5.2) et les dévelop-
pements asymptotiques, cf. la méthode 5.4
5 Absolue convergence
Exemple.
(−1)n 1
La série est absolument convergente, car converge.
P P
n2 n2
Démonstration.
la conservation des inégalités larges par passage à la limite donne l’inégalité sur les sommes.
Si (un )n∈N est à termes complexes, on a pour tout n ∈ N, |Re(un )| 6 |un | et |Im(un )| 6 |un |. Les parties
réelle et imaginaire sont donc
P absolument convergentes (par comparaison de séries à termes positifs), donc
convergentes, donc la série un est convergente.
Remarque.
La réciproque est fausse : il existe des séries convergentes non absolument convergentes, comme par exemple
P (−1)n P1
. C’est une série spéciale alternée, donc elle converge, mais n diverge.
n
Exemple. in
P ein e |ein | 1 P 1
La série n 2 est convergente. En effet, =
n2 2
6 2 . Or, n2
converge, donc par comparaisons de
n n
P ein P ein
séries à termes positifs, n2 converge, donc n2
est absolument convergente, donc convergente.
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Démonstration.
À partir d’un certain rang, |un | 6 Avn où A est une constante. On conclut avec le théorème 7.3 en remplaçant
un par |un | et vn par Avn .
(−1)n 1
un = √ − + vn ,
n 2n
√
où vn = − 3n13/2 − 1
3n3/2
ε ((−1)n / n).
1P 1
On en déduit que |vn | ∼ n3/2 . Or,
P n3/2 converge (cf. plus loin les séries de Riemann), donc par
équivalence de séries à termes constants, vn converge absolument, donc converge.
P (−1)n 1
Mais converge (c’est une série spéciale alternée), et ) diverge (série harmonique), donc
P
√
n
(− 2n
un diverge car c’est la somme de deux séries convergentes et d’une série divergente.
P
Remarque.
Attention : cette méthode illustre aussi qu’il ne faut pas utiliser les équivalents lorsque les séries ne sont
√ √
pasPà termes de signe constant. En effet, un ∼ (−1)n / n, et (−1)/ n converge (série spéciale alternée),
P
or un diverge !
6 Comparaison série-intégrale
Démonstration.
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Puis, si la série f (n) converge, Rles sommes partielles sont majorées car convergente, donc la suite
P
Rn n
( n0 f (t)dt + f (n)) est majorée, donc ( n0 f (t)dt) aussi car f (n) > 0. Or, c’est une suite croissante car f est
Rn
positive, donc ( n0 f (t)dt) converge.
Rn Rn
Réciproquement, si ( Pn0 f (t)dt) converge, c’est une suite majorée, donc ( n0 f (t)dt + f (n0 )) aussi, donc
les sommes partielles de f (n) sont majorées, donc convergentes (car croissantes), et la série converge.
Remarques.
1. On applique en général cette proposition quand on connait une primitive de f , et qu’on sait calculer la
limite de l’intégrale, pour en déduire la nature de la série.
2. Attention : en cas de convergence, les limites ne sont pas les mêmes en général.
3. Écrire les cas particuliers n0 = 0 et n0 = 1. Ils sont fréquents !
Exemple. P 1 1
La série n ln(n) diverge. On prend f (x) = x ln(x) , et n0 = 2. La fonction f est bien continue, positive et
décroissante, et Z n
1
dx = [ln(ln(x))]n2 = ln(ln(n)) − ln(ln(2)) −→ +∞,
1 x ln(x) n→+∞
Remarque.
Lorsque la fonction f est croissante (et positive) non décroissante, la série et la suite des intégrales sont
divergente vers +∞ dans tous les cas.
Démonstration.
1
Si α 6 0, la série diverge grossièrement. Fixons alors α > 0. La fonction x 7−→ xα est donc positive et
décroissante sur [1, +∞[. Or, si α 6= 1,
1−α n
Z n
1 1
α
dx = = (1 − α) −1 ,
1 x xα−1 1 nα−1
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qui admet une limite finie si et seulement si α > 1. Le cas α = 1 donne un logarithme et une limite infinie.
Exemple.
X 1 X 1 X1 X 1
Les séries et convergent, et les séries et √ divergent.
n2 n(3/2) n n
2. Si un est à termes positifs et s’il existe α 6 1 tel que nα un −→ +∞, alors un diverge.
P P
n→+∞
Démonstration.
C’est une conséquence du corollaire 4.4 et du théorème 6.2. Dans le premier cas, onPa un = o (1/nα ), et la
série de terme général 1/nα converge, et les deux séries sont à termes positifs, donc un converge.
Remarque.
Souvent, plutôt que d’invoquer cette règle, on la "redémontre" systématiquement. Si nα un −→ 0, alors
n→+∞
|un | = o(1/nα , donc un converge absolument.
P
Exemple. P ln(n)
La série nβ
est convergente si β > 1. En effet, dans ce cas on a
ln(n) ln(n)
nα β
= β−α −→ 0
n n n→+∞
dès que β > α (croissances comparées). Si on veut en plus α > 1, on veut β > α > 1, ce qui est par exemple
possible avec α = β+1
2 car β > 1. La règle de Riemann permet de conclure.
7 Familles sommables
Lors de l’étude des séries, les termes sont rangés dans un ordre précis. Or, si on change cet ordre, la nature
de la série peut changer, et en cas de convergence, la somme n’est plus nécessairement la même, comme le
X (−1)n
montre l’exemple de la série harmonique alternée . Cette série est une série spéciale alternée, donc
n+1
n>0
+∞
X (−1)n
convergente. On verra en exercice que = ln(2). Pourtant, en remarquant que pour tout entier
n+1
n=0
k > 1, on a
1 1 1
− = ,
2k − 1 2(2k − 1) 2(2k − 1)
+∞ +∞ +∞ +∞ +∞ +∞ +∞ +∞
!
(−1)k−1 1 X (−1)k−1
X
X X 1 1 1 X 1 X 1 1 X 1 X 1
= − − = − = − = ,
k 2k − 1 2(2k − 1) 4k 2(2k − 1) 4k 2 2k − 1 2k 2 k
k=1 k=1 k=1 k=1 k=1 k=1 k=1 k=1
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+∞
X (−1)n
ce qui prouve que = 0 : contradiction. On ne peut pas ranger les termes comme on veut.
n+1
n=0
+∞
X
Puis on remarque que pour les séries à termes positifs, en notant an = +∞ si la série diverge, on a
n=0
le résultat suivant :
Théorème 7.1
Soit (an )n∈N une série à termes positifs. Alors
+∞
( )
X X
an = sup ai | F partie finie de N .
n=0 i∈F
Notation : dans toute le suite, on note Pf (I) l’ensemble des parties finies d’un ensemble I.
X
2. La famille (ai )i∈I est sommable si ai < +∞.
i∈I
Remarque.
On montrera en exercice que si la famille (ai )i∈I est sommable, au plus un nombre dénombrable d’éléments
de la famille sont non nuls, i.e. la famille est à support dénombrable.
Démonstration.
d’où l’inégalité.
621
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Démonstration.
En particulier, la famille (ai )i∈I est sommable si et seulement si la famille (aσ(i) )i∈I l’est.
Démonstration.
Notons M et Mσ les deux sommes, éventuellement +∞. Soit F une partie finie non vide de N. Alors
X X
aσ(k) = ak ′ 6 M
k∈F k′ ∈σ(F )
car σ(F ′ ) est une partie finie de N. On en déduit que Mσ 6 M . Puis de même (ou en considérant σ −1 ), on
a M 6 Mσ .
Remarque.
Par exemple dans le cas d’une série à termes positifs, on peut ranger les termes dans l’ordre que l’on souahite
pour calculer sa somme.
2. Une suite à termes positifs est sommable si et seulement si la série correspondante est convergente, et
dans ce cas, la somme de la série est la somme de la famille.
Démonstration.
Supposons la famille sommable, et soit S sa somme. Comme [ 0, n]] est une partie finie de N, on a
n
X
ak 6 S,
k=0
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donc la série (à termes positifs) est convergente. De plus, pour tout ε > 0, par caractérisation d’une borne
supérieure, il existe une finie F de N telle que
X
S−ε6 ak 6 S,
k∈F
En particulier, une combinaison linéaire à coefficients positifs de familles sommables est une famille sommable.
Démonstration.
Supposons par exemple les deux familles sommables, et soient S, S ′ leur somme respective. Soit ε > 0 fixé.
Il existe deux parties finies F et F ′ de N telles que
X X
S−ε6 ak 6 S, S′ − ε 6 bk 6 S ′ .
k∈F k∈F ′
et donc X
λS + µS ′ − (λ + µ)ε 6 (λak + µbk ) 6 λS + µS ′ ,
k∈G
ce qui prouve la sommabilité et donne la valeur de la somme.
623
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Démonstration.
On remarque tout d’abord que pour tout j ∈ J, la famille (ai )i∈Ij est sommable d’après la proposition
7.3 (il suffit de poser bi = ai si i ∈ Ij , et bi = 0 sinon, et bi 6 ai pour tout i ∈ I). On note Sj sa somme.
Montrons que la famille (Sj )j∈J est sommable, et que sa somme S̃ est inférieure à S. Soit F une partie
finie de J. La famille des (Ij )j∈F est une famille d’ensembles deux à deux disjoints, inclus dans I, et donc
en posant, pour tout j ∈ F ,
aij = ai si i ∈ Ij , 0 sinon,
X X
par la proposition 7.7, la famille aij est sommable, et sa somme est Sj . Mais la somme de cette
j∈F j∈F
i∈I
famille est inférieure à S (les Ij sont deux à deux disjoints), et donc pour tout famille finie F de J, on a
X
Sj 6 S. Cela prouve que la famille (Sj )j∈J est sommable, et que S̃ 6 S.
j∈F
Enfin, soit F une partie finie de N. On considère pour j ∈ J l’ensemble Fj = F ∩ Ij . Ce sont des parties
finies de Ij qui forment un recouvrement de F , et seul un nombre fini des Fj sont non vides. En notant
J ′ = {j ∈ J | Fj 6= ∅}, on a
X X X X
ak = ak 6 Sj 6 S̃,
k∈F j∈J ′ k∈Fj j∈J ′
Remarque.
En particulier, si la famille est sommable, on peut regrouper les termes comme on le souhaite pour calculer
la somme.
Démonstration.
624
H. Thys, MPSI 2 du lycée Victor Hugo de Besançon
Remarque.
Comme pour les réels positifs, si la famille (ai )i∈I est sommable, au plus un nombre dénombrable d’éléments
de la famille sont non nuls, i.e. la famille est à support dénombrable.
Démonstration.
Démonstration.
Démonstration.
La famille (|ai |)i∈I est sommable, donc (|aσ(i) |)i∈I également par 7.5.
sont sommables.
2. Une famille de nombres complexes (ai )i∈I est sommable si et seulement si les familles (Re(ai ))i∈I et
Im((ai ))i∈I sont sommables.
Démonstration.
625
H. Thys, MPSI 2 du lycée Victor Hugo de Besançon
donc leur somme est sommable (7.7), i.e. (|ai |)i∈I est sommable.
2. Soit (ai )i∈I une famille de nombres complexes sommable. Sa somme est le nombre complexe
X X X
ak = Re(ak ) + i Im(ak ).
k∈I k∈I k∈I
Théorème 7.16 X
Soit (ai )i∈I une famille de nombres complexes sommable et S = ak . Pour tout ε > 0, il existe une partie
k∈I
X
finie Jε ⊂ I telle que, pour toute partie finie F de I telle que Jε ⊂ F , on ait S − aj 6 ε.
j∈F
Démonstration.
Cas d’une famille de réels : Notons S + et S − les sommes respectives des familles (a+
i )i∈I et (ai )i∈I , et fixons
−
+
ε > 0. Il existe des parties finies J et J de I telles que
−
X X
S+ − ε 6 a+i 6S ,
+
S− − ε 6 a−
i 6S ,
−
i∈J + i∈J −
et en prenant Jε = J + ∪ J − , on a donc
X X
S+ − ε 6 a+ +
i 6S , S− − ε 6 a− −
i 6S ,
i∈Jε i∈Jε
et donc X X
S+ − S− − ε 6 a+
i − a− + −
i 6 S − S + ε,
i∈F i∈F
d’où l’implication dans le cas réel. Dans le cas complexe, on recommence avec les parties réelles et imaginaires.
Remarque.
626
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On a en fait le théorème suivant, plus précis, mais hors programme : une famille de nombres complexes
(ai )i∈I est sommable si et seulement s’il
existe S ∈ C tel que, pour tout ε > 0, il existe Jε ∈ Pf (I) telle que,
X
pour tout F ∈ P f (I), si Jε ⊂ F , alors S − ai 6 ε.
i∈F
Démonstration.
Soit
S la somme
de la famille. On remarque que, pour tout n ∈ N∗ , il existe une partie finie Jn ⊂ I telle que
X X
S − ai , et donc ai −→ S. On en déduit que
n→+∞
i∈Jn i∈Jn
X X X
6 |ai | 6 |ai |.
i∈Jn i∈Jn i∈I
Démonstration.
Pour tout i ∈ I, on a |λai + µbi | 6 |λ||ai | + |µ||bi |, donc par 7.11, la famille (λai + µbi )i∈I est sommable.
2. Une suite de nombres complexes est sommable si et seulement si la série associée est absolument conver-
gente, et dans ce cas, la somme de la série est la somme de la famille.
Démonstration.
On traite le cas des séries : la suite (an )n∈N est sommable si et seulement si (|an |)n∈N l’est, donc si et
X
seulement si la série an est absolument convergente (proposition 7.6).
n>0
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Pour l’égalité des sommes : si (un ) est une suite réelle, alors
X X X +∞
X +∞
X +∞
X +∞
réels pos X
u+ u+ u+
somme
un = n − u−
n = n − u−
n = n − u −
n = un .
séries conv
n∈N n∈N n∈N n=0 n=0 n=0 n=0
X X X +∞
X +∞
X +∞
X +∞
réels somme X
un = Re(un ) + i Im(un ) = Re(un ) + i Im(un ) = Re(un ) + iIm(un ) = un .
séries conv
n∈N n∈N n∈N n=0 n=0 n=0 n=0
Démonstration.
Hors programme.
Remarque.
En particulier, si la famille est sommable, on peut ranger les termes comme on le souhaite pour calculer la
somme.
XX XX X
3. On a : ai,j = ai,j = ai,j .
i∈I j∈J j∈J i∈I (i,j)∈I×J
Démonstration.
628
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Démonstration.
Il suffit de prouver que la famille (ai bj )(i,j)∈I×J est sommable, l’égalité des sommes s’obtenant alors par le
théorème de Fubini.
donc la famille (|ai bj |)(i,j)∈I×J est sommable, donc par définition la famille (ai bj )(i,j)∈I×J est sommable.
Remarque.
Le résultat reste vrai pour le produit d’un nombre fini de familles sommables.
Démonstration.
629
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Proposition 7.24 +∞ n
X z
Pour tout z ∈ C, la série est absolument convergente.
n!
n=0
Démonstration.
X xn
xn
Il suffit de montrer que pour tout x ∈ R+ , la série converge, ce qui découle de n! = O(2−n ).
n!
Définition 7.25 +∞ n
X z
La fonction exponentielle est la fonction définie sur C par exp(z) = .
n!
n=0
Proposition 7.26
Pour tout z, z ′ ∈ C, on a exp(z + z ′ ) = exp(z) exp(z ′ ).
Démonstration.
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