Cours Complet
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Introduction : rappels
Consulter les p126 à 129 du manuel Bordas : https://fr.calameo.com/read/0049569798519072fbf59
Rappels : https://www.youtube.com/watch?v=cY_0uOm7610
La méthode physique de datation absolue utilise le principe de radiochronologie qui repose sur la
désintégration radioactive. De nombreux éléments chimiques possèdent des isotopes radioactifs qui
se désintègrent spontanément de manière continue en éléments fils ; ce phénomène s’accompagne de
l’émission de rayonnements.
Les isotopes d’un élément chimique ont le même nombre de proton mais ont des nombres de neutrons
différents.
Par exemple, le carbone 14 et le carbone 12 sont deux isotopes du carbone, le carbone 14 possède deux
neutrons de plus que le carbone 12.
Proton
Neutron
12 14
6C 6C
6 protons 6 protons
6 neutrons 8 neutrons
L’isotope radioactif est qualifié d’élément père (P) il se désintègre spontanément donnant naissance à
un élément fils.
Il existe de nombreux couples d’atomes qui peuvent être utilisés pour réaliser des datations ( 14C/14N,
40
K/40Ar, Nd/Sm…), ces couples sont qualifiés de radiochronomètre.
Quel que soit le couple « radiochronomètre », on utilisera l’équation de désintégration radioactive :
Connaissant la valeur de la constante radioactive Lambda λ, on peut calculer l’âge d’un échantillon
géologique grâce à la mesure du nombre d’atomes pères ou d’atomes fils.
Cet âge correspond au temps écoulé depuis la fermeture du système, c'est-à-dire depuis l’arrêt des
échanges entre l’échantillon et le milieu (fixant les valeurs initiales du nombre d’éléments père et fils).
Ce moment particulier de fermeture du système correspond au moment du « démarrage du
radiochronomètre ».
Correction : Le granite de Carion à Madagascar est constitué de minéraux cogénétiques (tous formés lors
du refroidissement du même magma). Or, le tableau ne leur donne pas le même âge.
Pour le couple (U-Pb)/zircon, cette température se situe entre 900 °C et 1 000 °C.
Pour le couple (Ar-Ar)/hornblende, cette température se situe entre 450 °C et 550 °C.
Pour le couple (Ar-Ar)/biotite, cette température se situe entre 300 °C et 400 °C.
Pour le couple (Ar-Ar-K)/feldspath potassique, cette température se situe entre 150 °C et 350 °C.
Question : choisissez le radiochronomètre le plus pertinent pour dater des échantillons dont la datation
relative suggère un âge :
- De quelques milliers d’années
- De quelques millions d’années
- De plusieurs milliards d’années
Un élément père radioactif se transforme régulièrement en un élément fils au cours du temps. La durée
nécessaire à la désintégration de la moitié de la quantité l’élément père correspond à la période ou demi-
vie de cet élément.
L’analyse du tableau indique que les éléments dont la période est longue permettent d’effectuer des
datations d’objets plus anciens. Ainsi, pour un échantillon dont la datation relative suggère un âge de
quelques milliers d’années, les géologues utiliseront le couple 14C/14N. Pour un âge supposé de quelques
millions d’années, il est préférable de choisir un chronomètre parmi les couples 238U/206Pb, 40K/40Ar,
39
Ar/40Ar ou encore 87Rb/87Sr. Pour un âge supposé de plusieurs milliards d’années, il sera judicieux de
choisir le couple 147Sm/143Nd.
Bilan
Un couple radioactif père / fils possède une période de demi-vie qui lui est propre.
- De l’âge supposé de l’échantillon (établi généralement par datation relative), en effet on ne peut pas
utiliser un couple en dehors de 10 fois sa demi-vie.
- De la présence des éléments radioactifs dans l’échantillon, on ne peut en effet utiliser le couple père /
fils que si les éléments radioactifs existent dans l’échantillon que l’on veut dater.
A RETENIR (éléments du programme) :
La désintégration radioactive est un phénomène continu et irréversible ; la demi-vie d’un élément radioactif
est caractéristique de cet élément.
La quantification de l’élément père radioactif et de l’élément fils radiogénique permet de déterminer l’âge
des minéraux constitutifs d’une roche.
Différents chronomètres sont classiquement utilisés en géologie. Ils se distinguent par la période de
l’élément père. Le choix du chronomètre dépend de l’âge supposé de l’objet à dater, qui peut être
appréhendé par chronologie relative.
Les datations sont effectuées sur des roches magmatiques ou métamorphiques, en utilisant les roches
totales ou leurs minéraux isolés.
L’âge obtenu est celui de la fermeture du système considéré (minéral ou roche). Cette fermeture
correspond à l’arrêt de tout échange entre le système considéré et l’environnement (par exemple quand un
cristal solide se forme à partir d’un magma liquide). Des températures de fermeture différentes pour
différents minéraux expliquent que des mesures effectuées sur un même objet tel qu’une roche, avec
différents chronomètres, puissent fournir des valeurs différentes.
2. Quel âge pouvons-nous proposer pour Lucy en se basant uniquement sur les roches sédimentaires
dans lesquelles on a découvert ses restes ?
Document 1 : âge des roches sédimentaires compris entre – 3 et – 4 millions d’années, donc le décès de
Lucy a eu lieu entre – 3 et – 4 millions d’années.
3. Présenter dans le tableau suivant des arguments en faveur ou en défaveur de l’utilisation des
géochronomètres suivants dans le cas de Lucy. Quel est celui retenu ?
A priori la méthode U/Pb semble la plus adaptée pour cette mesure ; néanmoins, l’absence de U (ou sa
rareté) rend cette technique inutile.
En revanche, comme les roches magmatiques sont riches en K, cet outil est le plus adapté au contexte.
4. En utilisant les documents 2 et 4, proposer un âge pour :
- Cendres volcaniques : – 2,9 millions d’années.
- Coulée de lave basaltique : – 3,6 millions d’années.
5. À partir des réponses aux diverses questions, proposer un âge pour les roches sédimentaires
contenant les restes de Lucy.
Les roches sédimentaires contenant les restes de Lucy se trouvent entre la coulée de lave basaltique et les
cendres volcaniques. Par conséquent, leur âge est compris entre – 3,6 et – 2,9 millions d’années.
6. Question bonus : les Australopithèques peuvent-ils constituer de bons fossiles stratigraphiques ?
c. Le couple Rb/Sr
TP2 : la datation absolue au Rb/Sr
Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=LFdG0xL1hp0&feature=youtu.be a regarder avant le cours
Imaginons une roche qui cristallise, formant ainsi des minéraux à partir des éléments chimiques présents
dans le milieu dont : 87Rb, 87Sr et 86Sr.
87 87 86
Les réseaux cristallins intègrent les éléments Rb, Sr et Sr dans des proportions différentes et
dépendant de la composition des minéraux.
Soit une roche venant juste de se former et contenant 3 minéraux caractéristiques : l’orthose (feldspath), le
plagioclase (feldspath) et la biotite (mica noir). On a déterminé dans chacun d’eux la concentration (UA) en
87
Rb, 87Sr et 86Sr.
1) Utiliser ces valeurs pour déterminer le rapport 87Rb/ Minéraux Orthose Plagioclase Biotite
86
Sr et le rapport 87Sr/86Sr de chacun des minéraux de
cette roche contemporaine. 87
Rb/ 86Sr 3,99 0,07 49,39
2) Que constate-t-on ? On constate qu’au moment où la
87
roche se forme, le rapport 87Sr/86Sr est identique pour tous les Sr/86Sr 0,71 0,71 0,71
minéraux alors que le rapport 87Rb/ 86Sr est différent.
3) Expliquer. Au moment où les minéraux se forment, ils vont intégrer dans leur réseau différents éléments
chimiques. Les minéraux ont une structure cristalline et une composition chimique différentes donc la
quantité de Rb et de Sr intégrée va varier en fonction des minéraux. En revanche, les minéraux vont
intégrer la même proportion de 86Sr et 87Sr (« ils ne font pas la différence entre les deux isotopes »).
La roche formée évolue ensuite au cours du temps et les quantités de 87Rb et de 87Sr se modifient donc
dans chacun des minéraux formés : la quantité de 87Rb diminue alors que celle de 87Sr augmente (le 87Rb
se désintègre en 87Sr au fil du temps).
La quantité de 86Sr, quant à elle, ne change pas au cours du temps.
Ces modifications font que, au fil du temps, dans chacun des minéraux, le rapport 87Rb / 86Sr diminue alors
que le rapport 87Sr / 86Sr augmente. Ce qui se traduit de la façon suivante sur un graphique représentant
87
Sr/86Sr en fonction de 87Rb/ 86Sr.
La droite obtenue est appelée droite isochrone (iso = « même », chrone = « âge »).
Cette droite est la représentation graphique d’une fonction qui peut s’exprimer sous la forme y = ax + b où
a est le coefficient directeur de la droite. La valeur de a, qui est la pente de la droite, peut être déterminée
graphiquement :
𝑦2 − 𝑦1
𝑎=
𝑥2 − 𝑥1
87
Elle dépend du temps écoulé depuis que Rb a commencé à se désintégrer (depuis t 0).
λt
Par le calcul, on montre que a = e – 1, ce qui permet de déduire que (où t est l’âge de la roche) :
ln(𝑎 + 1)
𝑡=
λ
87
4) Utiliser ces valeurs pour déterminer le rapport Rb/ 86Sr et le rapport 87Sr/86Sr de chacun des
minéraux de cette roche ancienne.
87
5) Que constate-t-on ? On constate que le rapport Rb/ 86Sr est différent pour toutes les roches, tout
comme le rapport 87Sr/86Sr.
6) Expliquer. Au moment de la formation de la roche, le rapport 87Sr/ 86Sr est identique pour tous les
minéraux mais au fil du temps, le 87Rb se désintègre en 87Sr. Donc dans les minéraux au cours du temps il
y aura de plus en plus de Sr et de moins en moins de Rb. Donc en fonction de la quantité initiale d’élément
père dans la roche, les rapports vont varier.
7) Placer les valeurs ci-dessus dans le repère x = 87Rb/ 86Sr et y = 87Sr/86Sr.
Droite isochrone du granite d’Athis
1.2
0.8
87Sr/86Sr 0.6
0.4
0.2
0
0 10 20 30 40 50 60
87Rb/ 86Sr
8) Que constate-t-on ? On constate que lorsque les points correspondants à chaque minéral sont placés
dans le repère, on obtient une droite isochrone.
9) Utiliser l’ensemble des données précédentes pour déterminer l’âge du granite d’Athis.
Calcul du coefficient directeur de la droite
𝑦(𝑏𝑖𝑜𝑡𝑖𝑡𝑒 ) − 𝑦(𝑝𝑙𝑎𝑔𝑖𝑜𝑐𝑙𝑎𝑠𝑒)
𝑎=
𝑥 (𝑏𝑖𝑜𝑡𝑖𝑡𝑒 ) − 𝑥(𝑝𝑙𝑎𝑔𝑖𝑜𝑐𝑙𝑎𝑠𝑒)
1,10645 − 0,70937
𝑎= = 0,00791
50,21877 − 0,07145
Calcul de l’âge du granite
ln(𝑎 + 1)
𝑡=
λ
Avec λ = 1,42.10-11 an-1 pour le couple Rb/Sr
ln(0,00791 + 1)
𝑡= = 554 850 701 𝑎𝑛𝑠 𝑠𝑜𝑖𝑡 554 𝑀𝑎
1,42.10−11
L’âge du granite d’Athis est 554 Ma.
Bilan
Pas de bilan de connaissance à proprement parler mais la méthode est à connaitre (les formules vous
seront rappelées).
Exemples de sujets :
- Exposez les principes qui permettent de reconstituer une chronologie d’événements enregistrés et/ou de
structures observées dans un objet géologique.
- Expliquer comment les données de la chronologie relative et de la chronologie absolue sont utilisées pour
reconstituer l’histoire géologique de différentes régions.