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Année 2021 Thèse N° 250

Utilisation des prothèses pour le traitement


des hernies ombilicales

THÈSE
PRÉSENTÉE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 16/12/2021
PAR
Mr. Oualim KARKOHI
Né le 03/08/1993 à Marrakech

POUR L’OBTENTION DU DOCTORAT EN MÉDECINE


MOTS-CLÉS
Adulte - Hernie ombilicale – Prothèse – Épidémiologie - Évolution

JURY
M. R. BENELKHAIAT BENOMAR PRESIDENT
Professeur de Chirurgie Générale
M. Y. NARJIS RAPPORTEUR
Professeur de Chirurgie Générale
M. R. EL BARNI
Professeur de Chirurgie Générale
JUGES
M. M. A. LAKMICHI
Professeur d’Urologie
‫ﺻﺪ ٍۢ‬
‫ْﻕ‬ ‫َ‬
‫ﺏﺃ ِ ِ ُ َ ِ‬
‫ﻞ‬ ‫ْﺧ‬‫ﺪ‬ ‫ﻣ‬ ‫ﻰ‬ ‫ﻨ‬ ‫ْ‬
‫ﻠ‬ ‫ْﺧ‬‫ﺩ‬‫َ‬ ‫َﻭﻗُﻞ ﱠﺭ ﱢ‬
‫ٱﺟ َﻌﻞ‬ ‫ﺻﺪ ٍۢ‬
‫ْﻕ َﻭ ْ‬ ‫ﺮ‬ ‫ْ‬
‫َﻭﺃ ِ ِ ُ َ َ ِ‬
‫ﺝ‬ ‫ﺨ‬ ‫ﻣ‬ ‫ﻰ‬ ‫ﻨ‬ ‫ﺟ‬
‫ْ‬ ‫ﺮ‬ ‫ْ‬
‫ﺧ‬ ‫َ‬
‫ٰ‬
‫ﺼﻴ ًﺮﺍ‬‫ﺳ ْﻠﻄَﻨًﺎ ﻧﱠ ِ‬
‫ﻟﱢﻰ ِﻣﻦ ﻟﱠ ُﺪﻧ َﻚ ُ‬
Serment d'hippocrate
Au moment d’être admis à devenir membre de la profession médicale, je m’engage
solennellement à consacrer ma vie au service de l’humanité.
Je traiterai mes maîtres avec le respect et la reconnaissance qui leur sont dus.
Je pratiquerai ma profession avec conscience et dignité. La santé de mes malades
sera mon premier but.
Je ne trahirai pas les secrets qui me seront confiés.
Je maintiendrai par tous les moyens en mon pouvoir l’honneur et les nobles
traditions de la profession médicale.
Les médecins seront mes frères.
Aucune considération de religion, de nationalité, de race, aucune considération
politique et sociale, ne s’interposera entre mon devoir et mon patient.
Je maintiendrai strictement le respect de la vie humaine dés sa conception.
Même sous la menace, je n’userai pas mes connaissances médicales d’une façon
contraire aux lois de l’humanité.
Je m’y engage librement et sur mon honneur.

Déclaration Genève, 1948


LISTE DES PROFESSEURS
UNIVERSITE CADI AYYAD
FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE
MARRAKECH

Doyens Honoraires : Pr. Badie Azzaman MEHADJI


: Pr. Abdelhaq ALAOUI YAZIDI
ADMINISTRATION
Doyen : Pr. Mohammed BOUSKRAOUI
Vice doyen à la Recherche et la Coopération : Pr. Mohamed AMINE
Vice doyen aux Affaires Pédagogiques : Pr. Redouane EL FEZZAZI
Secrétaire Générale : Mr. Azzeddine EL HOUDAIGUI

Professeurs de l’enseignement supérieur


Nom et Prénom Spécialité Nom et Prénom Spécialité
ABKARI Imad Traumato- orthopédie ESSAADOUNI Lamiaa Médecine interne
ABOU EL HASSAN
Anésthésie- réanimation FADILI Wafaa Néphrologie
Taoufik
Stomatologie et chir Gynécologie-
ABOUCHADI Abdeljalil FAKHIR Bouchra
maxillo faciale obstétrique
ABOULFALAH
Gynécologie- obstétrique FOURAIJI Karima Chirurgie pédiatrique
Abderrahim
ABOUSSAIR Nisrine Génétique GHANNANE Houssine Neurochirurgie
ADALI Imane Psychiatrie GHOUNDALE Omar Urologie
ADMOU Brahim Immunologie HACHIMI Abdelhamid Réanimation médicale
AGHOUTANE El
Chirurgie pédiatrique HAJJI Ibtissam Ophtalmologie
Mouhtadi
Gynécologie-
AISSAOUI Younes Anesthésie - réanimation HAROU Karam
obstétrique
AIT AMEUR Mustapha Hématologie Biologique HOCAR Ouafa Dermatologie
AIT BENALI Said Neurochirurgie JALAL Hicham Radiologie
AIT BENKADDOUR KAMILI El Ouafi El
Gynécologie- obstétrique Chirurgie pédiatrique
Yassir Aouni
KHALLOUKI Anesthésie-
AIT-SAB Imane Pédiatrie
Mohammed réanimation
ALJ Soumaya Radiologie KHATOURI Ali Cardiologie
AMAL Said Dermatologie KHOUCHANI Mouna Radiothérapie
AMINE Mohamed Epidémiologie- clinique KISSANI Najib Neurologie
AMMAR Haddou Oto-rhino-laryngologie KRATI Khadija Gastro- entérologie
AMRO Lamyae Pneumo- phtisiologie KRIET Mohamed Ophtalmologie
ANIBA Khalid Neurochirurgie LAGHMARI Mehdi Neurochirurgie
LAKMICHI Mohamed
ARSALANE Lamiae Microbiologie -Virologie Urologie
Amine
ASMOUKI Hamid Gynécologie- obstétrique LAOUAD Inass Néphrologie
ATMANE El Mehdi Radiologie LOUHAB Nisrine Neurologie
Endocrinologie et
BAIZRI Hicham LOUZI Abdelouahed Chirurgie – générale
maladies métaboliques
BASRAOUI Dounia Radiologie MADHAR Si Mohamed Traumato- orthopédie
BASSIR Ahlam Gynécologie- obstétrique MANOUDI Fatiha Psychiatrie
Stomatologie et chiru
BELBARAKA Rhizlane Oncologie médicale MANSOURI Nadia
maxillo faciale
MAOULAININE Fadl Pédiatrie
BELKHOU Ahlam Rhumatologie
mrabih rabou (Neonatologie)
BEN DRISS Laila Cardiologie MATRANE Aboubakr Médecine nucléaire
Anesthésie -
BENALI Abdeslam Psychiatrie MOUAFFAK Youssef
réanimation
Chirurgie réparatrice et MOUDOUNI Said
BENCHAMKHA Yassine Urologie
plastique Mohammed
BENELKHAIAT BENOMAR
Chirurgie - générale MOUFID Kamal Urologie
Ridouan
BENHIMA Mohamed Traumatologie -
MOUTAJ Redouane Parasitologie
Amine orthopédie
MOUTAOUAKIL
BENJILALI Laila Médecine interne Ophtalmologie
Abdeljalil
BENZAROUEL Dounia Cardiologie MSOUGGAR Yassine Chirurgie thoracique
BOUCHENTOUF Rachid Pneumo- phtisiologie NAJEB Youssef Traumato- orthopédie
BOUKHANNI Lahcen Gynécologie- obstétrique NARJISS Youssef Chirurgie générale
BOUKHIRA Anesthésie-
Biochimie - chimie NEJMI Hicham
Abderrahman réanimation
Chirurgie Cardio-
BOUMZEBRA Drissi NIAMANE Radouane Rhumatologie
Vasculaire
BOURRAHOUAT Aicha Pédiatrie OUALI IDRISSI Mariem Radiologie
BOURROUS Monir Pédiatrie OUBAHA Sofia Physiologie
BOUSKRAOUI Mohammed Pédiatrie OULAD SAIAD Mohamed Chirurgie pédiatrique
CHAFIK Rachid Traumato- orthopédie QACIF Hassan Médecine interne
Anésthésie-
CHAKOUR Mohamed Hématologie Biologique QAMOUSS Youssef
réanimation
CHELLAK Saliha Biochimie- chimie RABBANI Khalid Chirurgie générale
CHERIF IDRISSI EL
Radiologie RADA Noureddine Pédiatrie
GANOUNI Najat
CHOULLI Mohamed Anatomie
Neuro pharmacologie RAIS Hanane
Khaled pathologique
DAHAMI Zakaria Urologie RAJI Abdelaziz Oto-rhino-laryngologie
Oto-rhino-
DRAISS Ghizlane Pédiatrie ROCHDI Youssef
laryngologie
EL ADIB Ahmed SAMKAOUI Mohamed Anesthésie-
Anesthésie- réanimation
Rhassane Abdenasser réanimation
EL AMRANI Moulay DrissAnatomie SAMLANI Zouhour Gastro- entérologie
Endocrinologie et
EL ANSARI Nawal SARF Ismail Urologie
maladies métaboliques
Microbiologie -
EL BARNI Rachid Chirurgie- générale SORAA Nabila
Virologie
SOUMMANI Gynécologie-
EL BOUCHTI Imane Rhumatologie
Abderraouf obstétrique
Stomatologie et chir
EL BOUIHI Mohamed TASSI Noura Maladies infectieuses
maxillo faciale
EL FEZZAZI Redouane Chirurgie pédiatrique TAZI Mohamed Illias Hématologie- clinique
Anesthésie-
EL HAOURY Hanane Traumato- orthopédie YOUNOUS Said
réanimation
Microbiologie -
EL HATTAOUI Mustapha Cardiologie ZAHLANE Kawtar
virologie
EL HOUDZI Jamila Pédiatrie ZAHLANE Mouna Médecine interne
EL IDRISSI SLITINE Nadia Pédiatrie ZAOUI Sanaa Pharmacologie
Anesthésie -
EL KARIMI Saloua Cardiologie ZIADI Amra
réanimation
EL KHAYARI Mina Réanimation médicale ZOUHAIR Said Microbiologie
EL MGHARI TABIB Endocrinologie et
ZYANI Mohammed Médecine interne
Ghizlane maladies métaboliques
ELFIKRI Abdelghani Radiologie

Professeurs Agrégés
Nom et Prénom Spécialité Nom et Prénom Spécialité
Stomatologie et Chirurgie
ABIR Badreddine GHAZI Mirieme Rhumatologie
maxillo faciale
Médecine Communautaire
HAZMIRI Fatima Histologie-embyologie
ADARMOUCH Latifa (médecine préventive,
Ezzahra cytogénétique
santé publique et hygiène)
AIT BATAHAR Salma Pneumo- phtisiologie IHBIBANE fatima Maladies Infectieuses
Médecine physique et
ARABI Hafid KADDOURI Said Médecine interne
réadaptation fonctionnelle
ARSALANE Adil Chirurgie Thoracique LAHKIM Mohammed Chirurgie générale
LAKOUICHMI Stomatologie et
BELBACHIR Anass Anatomie- pathologique
Mohammed Chirurgie maxillo faciale
Traumatologie -
BELHADJ Ayoub Anesthésie -Réanimation MARGAD Omar
orthopédie
BENJELLOUN HARZIMI MLIHA TOUATI Oto-Rhino -
Pneumo- phtisiologie
Amine Mohammed Laryngologie
BOUZERDA Abdelmajid Cardiologie MOUHSINE Abdelilah Radiologie
Traumatologie -
BSISS Mohamed Aziz Biophysique NADER Youssef
orthopédie
CHRAA Mohamed Physiologie SALAMA Tarik Chirurgie pédiatrique
Anesthésie -
DAROUASSI Youssef Oto-Rhino - Laryngologie SEDDIKI Rachid
Réanimation
Chirurgie Cardio- Anesthésie -
EL HAOUATI Rachid SERGHINI Issam
vasculaire Réanimation
Chirurgie réparatrice et
EL KAMOUNI Youssef Microbiologie Virologie TOURABI Khalid
plastique
Anesthésie -
EL KHADER Ahmed Chirurgie générale ZARROUKI Youssef
Réanimation
EL MEZOUARI El
Parasitologie Mycologie ZEMRAOUI Nadir Néphrologie
Moustafa
EL OMRANI ZIDANE Moulay
Radiothérapie Chirurgie thoracique
Abdelhamid Abdelfettah
Histologie- embyologie
FAKHRI Anass
cytogénétique

Professeurs Assistants
Nom et Prénom Spécialité Nom et Prénom Spécialité
AABBASSI Bouchra Pédopsychiatrie ESSADI Ismail Oncologie Médicale
FASSI FIHRI Mohamed
ABALLA Najoua Chirurgiepédiatrique Chirurgie générale
jawad
Rééducation et Chimie de Coordination
ABDELFETTAH Youness FDIL Naima
Réhabilitation Fonctionnelle Bio- organique
ABDOU Abdessamad Chiru Cardio vasculaire FENNANE Hicham Chirurgie Thoracique
ABOULMAKARIM Siham Biochimie HAJHOUJI Farouk Neurochirurgie
ACHKOUN Abdessalam Anatomie HAJJI Fouad Urologie
AIT ERRAMI Adil Gastro-entérologie HAMMI Salah Eddine Médecine interne
AKKA Rachid Gastro - entérologie Hammoune Nabil Radiologie
ALAOUI Hassan Anesthésie - Réanimation HAMRI Asma Chirurgie Générale
ALJALIL Abdelfattah Oto-rhino-laryngologie HAZIME Raja Immunologie
AMINE Abdellah Cardiologie JALLAL Hamid Cardiologie
Chirurgieréparatrice et
ARROB Adil JANAH Hicham Pneumo- phtisiologie
plastique
LAFFINTI Mahmoud
ASSERRAJI Mohammed Néphrologie Psychiatrie
Amine
AZAMI Mohamed Amine Anatomie pathologique LAHLIMI Fatima Ezzahra Hématologie clinique
Stomatologie et chirurgie
AZIZ Zakaria LAHMINI Widad Pédiatrie
maxillo faciale
BAALLAL Hassan Neurochirurgie LALYA Issam Radiothérapie
BABA Hicham Chirurgie générale LAMRANI HANCH AsmaeMicrobiologie-virologie
Microbiologie et toxicologie
BELARBI Marouane Néphrologie LOQMAN Souad
environnementale
BELFQUIH Hatim Neurochirurgie MAOUJOUD Omar Néphrologie
Endocrinologie et
BELGHMAIDI Sarah OPhtalmologie MEFTAH Azzelarab
maladies métaboliques
BELLASRI Salah Radiologie MESSAOUDI Redouane Ophtalmologie
Microbiologie -
BENANTAR Lamia Neurochirurgie MILOUDI Mohcine
Virologie
BENCHAFAI Ilias Oto-rhino-laryngologie MOUGUI Ahmed Rhumatologie
BENNAOUI Fatiha Pédiatrie NASSIH Houda Pédiatrie
Chirurgie Réparatrice et
BENZALIM Meriam Radiologie NASSIM SABAH Taoufik
Plastique
OUERIAGLI NABIH
BOUTAKIOUTE Badr Radiologie Psychiatrie
Fadoua
CHAHBI Zakaria Maladies infectieuses OUMERZOUK Jawad Neurologie
CHEGGOUR Mouna Biochimie RAGGABI Amine Neurologie
CHETOUI Abdelkhalek Cardiologie RAISSI Abderrahim Hématologie clinique
CHETTATI Mariam Néphrologie REBAHI Houssam Anesthésie - Réanimation
DAMI Abdallah Médecine Légale RHARRASSI Isam Anatomie-patologique
DARFAOUI Mouna Radiothérapie RHEZALI Manal Anesthésie-réanimation
DOUIREK Fouzia Anesthésie- réanimation ROUKHSI Redouane Radiologie
EL- AKHIRI SAHRAOUI Houssam
Oto- rhino- laryngologie Anesthésie-réanimation
Mohammed Eddine
Chimie de Coordination Traumatologie-
EL AMIRI My Ahmed SALLAHI Hicham
bio-organnique orthopédie
EL FADLI Mohammed Oncologie médicale SAYAGH Sanae Hématologie
EL FAKIRI Karima Pédiatrie SBAAI Mohammed Parasitologie-mycologie
EL GAMRANI Younes Gastro-entérologie SBAI Asma Informatique
Médecine Communautaire
EL HAKKOUNI Awatif Parasitologie mycologie SEBBANI Majda (médecine préventive,
santé publique et hygiène)
Endocrinologie et Médecine d’urgence et
EL JADI Hamza SIRBOU Rachid
maladies métaboliques de catastrophe
EL KHASSOUI Amine Chirurgiepédiatrique SLIOUI Badr Radiologie
Chirurgieréparatrice et
ELATIQI Oumkeltoum WARDA Karima Microbiologie
plastique
ELBAZ Meriem Pédiatrie YAHYAOUI Hicham Hématologie
ELJAMILI Mohammed Cardiologie ZBITOU Mohamed AnasCardiologie
ELOUARDI Youssef Anesthésie réanimation ZOUITA Btissam Radiologie
Chirurgie Cardio-
EL-QADIRY Rabiy Pédiatrie ZOUIZRA Zahira
vasculaire

LISTE ARRÉTÉÉ LE 23/06/2021


DÉDICACES
A MON TRES CHER PERE MOHAMED KARKOHI
Au plus aimable père du monde entier
Tu m’as appris le sens de la vie avec ta simplicité de vivre, et ton art
d’enjoliver les choses. De tous les pères, tu es le meilleur et le plus
attentionné . De mon jeune âge , tu m’as inculqué les valeurs nobles de la
vie et m’appris l’utilité du travail, le sens de la responsabilité .
Tu t’es tant sacrifié pour moi , tu m’a toujours poussé et motivé vers
l’avant ; rien de ce que je ferai ne te rendra justice.
Merci d’avoir été un grand soutien , un énorme pilier tout au long de mes
études. Ces mots ne pourront jamais exprimer la profondeur de mon
respect , ma reconnaissance et mon amour éternel.
Enfin , ce travail est le fruit de tes encouragements et de tes bénédictions,
toi qui m’as donné tant de choses . Puisse Dieu te préserver des malheurs
de la vie et te garder en bonne santé afin que tu demeures le flambeau
illuminant mon chemin...

A MA TRES CHERE MERE TOURIA AIT TOUTA


A la plus adorable des mères
Pour ma maman, une source éternelle de tendresse et de douceur . Tu
m’as donné la vie et m’as appris la joie de vivre . Quoique je puisse dire et
écrire, je ne pourrais exprimer ma profonde reconnaissance , tes prières
et ta bénédiction m'ont été de grand soutien et d’ultime secours .
Je vois la vie dans tes yeux, la tendresse dans tes mains, la beauté dans
ton visage et la joie extrême dans ton sourire .Tu possèdes un amour et
une compassion inébranlables, dont les louanges ne peuvent être retenus .
Depuis mon enfance , tu étais toujours là à mes côtés , durant mes
premiers pas jusqu’à ce jour . Sans toi, je ne suis rien, mais grâce à toi je
deviens médecin aujourd’hui.
Je te dédie ce travail, à toi, l’être le plus cher, envers lequel j’ai la fierté
d’être son fils. Que Dieu tout-puissant te préserve de tout mal, t’accorde
une longue et heureuse vie afin que tu persistes à jamais, le soleil qui
illumine ma vie.
A MON TRES CHER FERE NAOUFAL KARKOHI
Au meilleur frère qu’on puisse avoir
T’avoir comme frère est un don du ciel . Sache que ta place est grande
dans mon cœur et qu’aucun mot ne le saurait exprimer. Malgré la
distance qui nous a séparé ces dernières années , elle ne saurait pas
anéantir les liens qui nous unissent. Merci infiniment pour la joie tu me
procures jour par jour , Merci pour l’encouragement sans limites que tu
ne cesses de manifester , j’en suis très reconnaissant .
Puissions-nous rester unis dans la tendresse et fidèles à l’éducation que
nous avons reçue. J’implore Dieu qu’il t’apporte tout le bonheur et toute
la réussite et t’aide à réaliser tous tes rêves.

A Mes TRES CHER(E)S AMI(E)S


En souvenir de notre sincère et profonde amitié et des moments agréables
que nous avons passés ensemble , à tous nos éclats de rire, nos disputes et
nos bêtises.
Je ne peux trouver les mots justes et sincères pour vous exprimer mon
affection et mes pensées, vous êtes pour moi des frères, sœurs et des amis
sur qui je peux compter.
Veuillez trouver dans ce travail l’expression de mon affection et mon
amour, je vous souhaite une vie pleine de succès et un avenir brillant ,
Que notre fraternité reste éternelle.

A tous ceux qui m’aiment et que j’aime


A tous ceux à qui ma réussite tient à cœur
A tous ceux ou celles qui me sont chers et que j’ai omis involontairement
de citer
A tous ceux dont l’oubli de la plume n’est pas celui du cœur
A tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin à l'élaboration de ce
travail
Que cette thèse, qui vous est dédiée, soit le gage de mes profonds
sentiments de respect, de remerciements et l’expression de mes sincères
souhaits de bonheur.
REMERCIEMENTS
A NOTRE MAÎTRE ET PRÉSIDENT DE THÈSE PROFESSEUR

R. BENELKHAIAT

Professeur de l’Enseignement Supérieur et Chef de Service de Chirurgie


Générale de l’Hôpital Ibn Tofaïl de Marrakech
Pour le grand honneur que vous nous faites en acceptant de juger et de
présider ce travail de thèse.
Votre sérieux, votre compétence et votre sens du devoir m’ont
énormément marquée.
Veuillez trouver ici l’expression de ma respectueuse considération et ma
profonde admiration pour toutes vos qualités scientifiques et humaines.
Ce travail est pour moi l’occasion de vous témoigner ma profonde
gratitude.

A NOTRE MAÎTRE ET RAPPORTEUR DE THÈSE PROFESSEUR


Y. NARJIS
Professeur de l’Enseignement Supérieur de Chirurgie Générale au CHU
Mohammed VI de Marrakech
Merci de nous avoir confié la responsabilité de ce travail.
Toute notre gratitude s’adresse à vous, cher professeur, pour tout ce que
nous vous devons.
Nous vous sommes très reconnaissants pour tout le temps et les sacrifices que
vous avez dû faire aux dépens de votre travail et de vos obligations, ainsi
que pour vos encouragements inlassables, vos conseils judicieux, et vos
remarques hors-pair.
À NOTRE MAÎTRE ET JUGE DE THÈSE PROFESSEUR
R. EL BARNI
Professeur de l’Enseignement Supérieur et Chef de Service de Chirurgie
Viscérale de l’Hôpital Avicenne de Marrakech
Nous vous remercions d’avoir répondu à notre souhait de vous voir siéger
parmi nos membres du jury. En acceptant d’évaluer notre travail, vous
nous accordez un très grand honneur.Veuillez accepter l’expression de nos
considérations les plus distinguées.

A NOTRE MAITRE ET JUGE DE THÈSE


PROFESSEUR M.A. LAKMICHI
Professeur de l’Enseignement Supérieur D’Urologie au CHU MOHAMED
VI de Marrakech
Vous m’avez fait l’honneur d’accepter de faire part de cet honorable jury et
je vous remercie de la confiance que vous avez bien voulu m’accorder.
J’ai eu la chance de compter parmi vos étudiants et de profiter de l’étendue
de votre savoir.
Vos remarquables qualités humaines et professionnelles ont toujours suscité
ma profonde admiration. Je vous prie d’accepter le témoignage de ma
reconnaissance et l’assurance de mes sentiments respectueux.
ABRÉVIATIONS
Liste des abréviations :

ATCD : Antécédent

AG : Anesthésie générale

AL : Anesthésie locale

Ant : Antérieur

BPCO : Bronchopneumopathie chronique obstructive

C : Coelioscopie

CCS : Carolina Comfort Scale

Cz : Césarienne

ECR : Essai clinique randomisé

EHS : European Hernia Society

FDR : Facteur de risque

HO : Hernie ombilicale

HTA : Hypertension artérielle

IEHS : International Endohernia Society

IMC : Indice de masse corporelle

ISO : Infection du site opératoire

L : Laparotomie

NP : Non précisé

Post : Postérieur

PTFE : Polytetrafluoroethylene

RA : Rachianesthésie

SSO : Surgical site occurence

T3 : 3ème trimestre de grossesse

TAPP : Voie trans-abdominale prépéritonéale

TEP : Voie totalement extrapéritonéale

Vx : Vaisseaux
PLAN
INTRODUCTION 1

MATÉRIELS ET MÉTHODES 3
I. Présentation du travail 4
II. Critères d’inclusion 4
III. Critères d’exclusion 4
IV. Méthodes de recueil des données 4
V. Analyse statistique 5
VI. Aspects éthiques 5

RÉSULTATS 6
I. Épidémiologie 7
1. Incidence annuelle 7
2. Âge 7
3. Répartition selon le sexe 8
4. Antécédents et facteurs herniogènes 8
II. Clinique 11
1. Début de la maladie 11
2. Circonstances de découverte 11
3. Signe physique 11
III. Protocole opératoire 13
1. Circonstances d’intervention 13
2. Mesures péri-opératoires 13
3. Mesures peropératoires 14
4. Anesthésie 14
5. Voie d'abord chirurgicale 14
6. Modalités thérapeutiques 15
7. Drainage 20
IV. Suites opératoires 21
1. Soins postopératoires 21
2. Durée d'hospitalisation 21
3. Morbidité et mortalité 22
4. Suivi post-opératoire 23

DISCUSSION 24
I. Rappel 25
1. Rappel Anatomique 25
II. Facteurs Herniogènes et Anatomie Pathologique 30
III. Classification 32
1. Classification selon la date d’apparition 32
2. Classification selon le diamètre du collet 33
3. Classification selon la localisation 33
IV. Techniques chirurgicales 37
1. Pariétoplasties prothétiques 37
2. Herniorraphie 67
V. Discussion des résultats 71
1. Données épidémiologiques 71
2. Données cliniques 73
3. Protocole opératoire 75
4. Modalités thérapeutiques 82
5. Suites opératoires 91
VI. Gestion des hernies ombilicales en période d’endémie 105
1. Recommandations selon l'European Hernia Society 105
2. Suivi 106

CONCLUSION 108

ANNEXES 110

RÉSUMÉS 118

BIBLIOGRAPHIE 125
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

INTRODUCTION

-1-
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

La réparation de la pathologie pariétale fait partie des interventions chirurgicales les plus

courantes en pratique de chirurgie générale à travers le monde. Dans notre service, elle vient en

2ème rang après les appendicectomies , par ordre de fréquence, imposant ainsi un fardeau

économique important aussi bien au système de santé qu’aux patients.

La hernie ombilicale se définit par l’issue spontanée, temporaire ou permanente, d’un sac

péritonéal à travers une faiblesse ou un défect, congénital ou acquis, des aponévroses

musculaires pariétales au niveau de la paroi abdominale 3 cm au-dessus à 3 cm au-dessous de

l’ombilic, Elle peut être présente à la naissance ou se développer plus tard dans la vie, suite à un

affaiblissement lent de la paroi abdominale au niveau de l’ombilic.

Le diagnostic de la hernie est souvent cliniquement évident. Le recours à des examens

d’imagerie peut s’avérer utile en cas de doute ou de complications (incarcération, strangulation).

Au cours de ces dernières décennies, de grandes avancées thérapeutiques dans le

domaine de la chirurgie de la hernie ont vu le jour. L’utilisation de prothèses puis l’avènement de

la cœlioscopie ont permis d’améliorer pleinement les résultats de cette chirurgie.

L’usage de matériel prothétique pour la chirurgie de la paroi abdominale date de plus

d’un siècle. De nos jours, plusieurs écoles proposent des prothèses de nature, de forme, de taille

différentes, répondant bien à l’attente des chirurgiens et de leurs patients.

Par ce travail, nous souhaitons évaluer le traitement prothétique des hernies ombilicales,

par une étude rétrospective menée au sein du service chirurgie viscérale de l’hôpital Ibn Tofaïl de

Marrakech et analyser les résultats à la lumière de la littérature.

-2-
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

MATÉRIELS ET MÉTHODES

-3-
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

I. Présentation du travail :

Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive concernant 120 patients porteurs de

hernies ombilicales, opérés au sein du service de chirurgie générale de l’Hôpital Ibn Tofaïl du

CHU Mohammed VI de Marrakech sur une période de 78 mois allant de janvier 2015 à juin 2021.

II. Critères d’inclusion :

Ont été inclus dans l’étude les patients porteurs de hernies ombilicales et qui ont été

traités chirurgicalement.

III. Critères d’exclusion :

Ont été exclus de notre étude les patients :

 Non opérables

 Ayant un dossier médical incomplet

IV. Méthodes de recueil des données :

La collecte des données a été́ réalisée à̀ partir des registres d’hospitalisation au sein du

service de chirurgie générale de l’hôpital Ibn Tofaïl du CHU Mohammed VI de Marrakech, des

dossiers médicaux, des comptes rendus opératoires et des registres de consultation.

Les renseignements collectés ont été́ recueillis grâce à une fiche d’exploitation préétablie

comprenant : l’âge du patient, le sexe, les antécédents, le délai d’évolution avant le diagnostic

les modalités thérapeutiques et les éventuels paramètres évolutifs.

-4-
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

V. Analyse statistique :

La saisie des données a été faite sur le logiciel « Microsoft Office Excel ». Les analyses

statistiques descriptives, ont fait appel au :

 Calcul des effectifs et des pourcentages pour les variables qualitatives.

 Calcul de moyennes pour les variables quantitatives.

VI. Aspects éthiques :

Le recueil des données a été fait en prenant en considération les règles globales

d’éthique relatives au respect de la confidentialité et la protection des données propres aux

patients.

-5-
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

RÉSULTATS

-6-
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

I. Épidémiologie

1. Incidence annuelle

Sur une période de 78 mois allant du 1er janvier 2015 au 31 juin 2021, nous avons

colligé les dossiers de 120 patients. L’incidence moyenne était de 19 nouveaux cas/an.

2. Âge

L’âge des patients au moment de l’hospitalisation variait entre 17 et 82 ans, avec une

moyenne de 49 ans. La répartition des cas selon les principales catégories d’âge a objectivé une

tranche d’âge dominante (32,50 %) comprise entre 50 et 59 ans. (Figure 1)

Figure 1 : Répartition des patients selon des tranches d’âge

-7-
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

3. Répartition selon le sexe :

Dans notre série, nous avons retrouvé 84 femmes (70 %) et 36 hommes (30%), soit un

sex-ratio F/H de 2,30 à prédominance féminine nette. (Figure 2)

Figure 2 : Répartition des cas selon le sexe

4. Antécédents et facteurs herniogènes

Dans notre population d’étude, 14 patients étaient hypertendus (11,66 %), 10 patients

diabétiques (8,33 %), 6 patients tabagiques (5 %), 6 patients avaient une hépatopathies, 5

patients anémiques, 2 patients avaient des atteintes neuropsychiatriques, 1 patient asthmatique

et 1 patient atteint d’une maladie de surcharge. (Tableau I )

Ces comorbidités auraient pu influencer le cours de la chirurgie ou les suites opératoires.

À noter l'association fréquente d'une ou de plusieurs comorbidités chez le même patient.

-8-
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Tableau I : Tares et comorbidités


Comorbidités Nombre de patients Pourcentage ( %)
HTA 14 11,66
Diabète 10 8,33
TABAC 6 5
Hépatopathie 6 5
Anémie 5 4,16
Goitre 2 1,66
Pneumopathie 1 0,83
Goutte 1 0,83
Epilépsie 1 0,83
Asthme 1 0,83
Par ailleurs, 98 patients (soit 81,6 %) avaient un facteur herniogène, avec une possibilité

d’association de deux facteurs ou plus chez le même patient. Les résultats sont détaillés dans le

tableau ci-dessous.( Tableau II )

Tableau II : Facteurs herniogènes


Facteurs herniogènes Nombre de patients Pourcentage (%)
Antécédents de chirurgie abdominale 28 23,33
Multiparité 24 28,57% desfemmes
Obésité 17 14,16
Antécédents de hernie 9 7,5
Tabagisme 7 5,8
Force de travail 6 5
Toux chronique 3 2,5
Constipation 3 2,5
Grossesse en cours 1 1,19 % des femmes

Les différents antécédents chirurgicaux retrouvés chez nos malades sont divisés en 2

catégories :

 Chirurgie viscérale

 Chirurgie gynéco-obstétricale

À noter que certains patients avaient plusieurs antécédents chirurgicaux. (Tableau III ;

Figure 3)

-9-
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Tableau III : Répartition des malades en fonction de l'antécédent chirurgical


ATCD chirurgical Nombre Pourcentage (%)/ total patients
Cholécystectomie 16 13,33
Inguinale 6 5
Viscérale

ATCD d’hernie
Ligne blanche 5 4,16
Appendicectomie 4 3,33
Péritonite 1 0,83
obstétricale

Césarienne 11 9,16
Gynéco-

Annexectomie 1 0,83

Myomectomie 1 0,83

Figure 3 : Pourcentage (%) par rapport au total des ATCD chirurgicaux

- 10 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

II. Clinique

1. Début de la maladie

La durée d’évolution des hernies a été de 97 mois en moyenne, elle variait entre 1 mois
et 43 ans.

2. Circonstances de découverte

Dans notre série, la tuméfaction était un mode de révélation constant chez tous nos

patients. Néanmoins, 31,66 % des patients (n=38) s'étaient présentés dans un tableau de

complication [dont 36,84 % (n=14) avec un syndrome occlusif et 63,16 % avec une uniquement

douleur abdominale] .

3. Signe physique

3.1 Taille

La taille des hernies se répartissait de la manière suivante : 35,83 % (n=43) mesurait

moins de 2 cm, 45,83% (n=55) entre 2 et 4 cm et 18,33 % (n=22) plus de 4 cm. (Figure 4 )

Figure 4 : répartition par rapport à la taille des hernies

- 11 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

3.2 Consistance de la tuméfaction

La consistance était molle élastique réductible et impulsive à la toux chez 82 patients, les

38 restants se sont présentés dans un tableau de complication.

A noter qu’une tuméfaction associée était présente chez 7 patients : 4 inguinale et 3 de la

ligne blanche.

3.3 Complication

38 patients se sont présentés dans un tableau d’étranglement , et chez qui la tuméfaction

était douloureuse irréductible et non impulsive à la toux , dont 14 patients avaient un syndrome

occlusif clinique, ainsi le délai de consultation par rapport à l’étranglement variait de 3h à 72h . (

Tableau IV , Figure 5 )

Tableau IV : Délai de consultation par rapport à l’étranglement


Délai Nombre de cas Pourcentage (%)
D.C < 24h 19 50,00 %
24h<D.C<48h 14 36,84 %
D.C>48h 5 13,16 %

Figure 5 : Pourcentage des patients selon le délai de consultation

- 12 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

III. Protocole opératoire :

1. Circonstances d’intervention :

La plupart de nos patients ont été opérés à froid, il s’agissait de 82 malades (soit 68,34%)

admis dans notre formation dans le cadre d’interventions programmées. Il est à noter que 38

patients (31,66%) ont été opérés en urgence pour étranglement.

Figure 6 : Circonstances d’interventions

2. Mesures péri-opératoires :

L’ensemble des patients a bénéficié d’une préparation comportant une correction des

tares viscérales (diabète, une HTA, etc....), ainsi qu’une antibioprophylaxie à base d’amoxicilline-

acide clavulanique à raison de 2 g à l’induction anesthésique.

- 13 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

3. Mesures peropératoires :

La désinfection, faite à base de Bétadine® était scrupuleuse et étendue.

Nous utilisons des champs en tissu à usage unique. L'asepsie pendant l'intervention était

rigoureusement respectée (changement de gants itératives , essentiellement avant la

manipulation de la prothèse).

4. Anesthésie :

Tous nos patients ont été opérés sous anesthésie générale.

5. Voie d'abord chirurgicale

Dans notre série, nous avons réalisé une laparotomie chez 118 patients (98,33 %), une

coelioscopie chez 2 patients (1,67 %) (Dont 1 traité par raphie simple et 1 traité par prothèse) .

( Tableau V ; Figure 7 )

Tableau V : Voie d’abord chirurgicale .


Voie d’abord Type d’incision Nombre Pourcentage (%)
Périombilicale transverse 47 39,16%
Laparotomie
A cheval sur l’ombilic 71 59,17%
Coelioscopie Incisions pour trocarts 2 1,67%

Figure 7 : Pourcentage (%) selon la voie d’abord

- 14 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

6. Modalités thérapeutiques

6.1. Chirurgie à froid

a. Exploration

Concernant les patients traités à froid, l’exploration du contenu du sac herniaire, en per-

opératoire, a objectivé dans 57% des cas un contenu épiploïque, 15% des cas un contenu

grêlique et 28% un contenu mixte. Notons bien que le contenu herniaire exploré était viable chez

tous les patients traités à froid.

b. Gestes opératoires

Pour les hernies simples, une technique de réparation prothétique a été utilisée chez

(n=36) 43,9% des patients et une herniorraphie (n=46) chez 56,1% des patients (Figure 8)

Figure 8: Modalités thérapeutiques pour les hernies simples

- 15 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

b.1. Réparation prothétique

 Type du matériel prothétique

A l’exception d’un seul cas qui a été traité par cœlioscopie à l’aide d’une prothèse Biface,

l’équipe chirurgicale s’est servie de prothèses non résorbable ( polyester ou polypropylène ) pour

le traitement du reste des patients . ( Figure 9 )

Figure 9 : Type de matériel prothétique utilisé

 Taille de la prothèse

La taille des prothèses variait en fonction de la taille de la hernie :

 Betatech 30*30cm

 Microval 10*15cm (cœlioscopie)

 Surgimesh1 15*11cm ou 30*30cm

Les prothèses sont éventuellement découpées afin de les adapter à chaque malade.

- 16 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

 Emplacement de la prothèse

L'implant a été mis en place en prépéritonéal dans 55,56 % des cas (n=20), en pré-fascial

dans 41,67 % des cas (n=15), en intrapéritonéal 2,77 % des cas (n=1). (Figure 10 )

Figure 10 : Emplacement de la prothèse

 Fixation de la prothèse

Les prothèses ont été fixées dans 100 % des cas, dont 1 par tackers et 35 par fils .

Figure 11 : Moyen de fixation de la prothèse

- 17 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

b.2. Réparation par raphie

Le traitement par raphie a été effectué chez 46 patients traités à froid. Les techniques

opératoires seront détaillées dans la figure suivante. ( Figure 12 )

Figure 12 : Différentes techniques de herniorraphie à froid

Figure 13 :Raphie type paletot (photos prises au service


de chirurgie viscérale à l’hopital ibn Tofail)

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Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

6.2. Chirurgie en urgence

a. Exploration

Le tableau ci-dessous objective le contenu du sac herniaire exploré en per-opératoire :

Tableau VI : Hernies ombilicales compliquées et contenu du sac herniaire


Viabilité du contenu
Contenu du sac herniaire Effectif
Contenu viable Contenu nécrosé
Épiploon 19 12 7
Grêle + épiploon 12 10 2
Grêle 7 5 2
Totale 38 27 11

Le traitement consistait en une réintégration des viscères herniés dans 71,05% des cas

(n=27), en une résection d’un épiploon nécrosé dans 7 cas (18,42 %), et en une résection d’une

portion de grêle avec une anastomose grêlo-grêlique termino- terminale dans 4 cas (10,53 %).

b. Gestes Opératoires

Les 38 patients , qui présentaient des hernies ombilicales compliquées , ont été opérés

en urgence, dont 79% par la technique de paletot et 21% par des points en X.

Cependant aucun patient présentant une hernie étranglée n’a été traité par prothèse.

(figure14)

- 19 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Figure 14 : Différentes techniques de herniorraphie en urgence

7. Drainage :

Un drain de Redon aspiratif a été placé chez 12,50 % des patients (n=15), un deuxième

drain de Redon a été mis en place chez 3 patients (2,50 %). En revanche, aucun système de

drainage n’a été utilisé chez 105 patients (87,50 %) (Figure 15 ).

Figure 15 : Nombre de drains utilisés

- 20 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

IV. Suites opératoires

1. Soins postopératoires

L’antibiothérapie a été systématique, elle était à base de Ciprofloxacine (500mg/12h

pendant 5jours) ou d’amoxicilline-acide clavulanique (1g/8h pendant 6 jours).

Un traitement antalgique adapté à l'intensité de la douleur postopératoire a été instauré

pour tous les patients.

Le lever postopératoire précoce était la règle pour la prévention thromboembolique.

Les soins locaux de la plaie chirurgicale ainsi que le changement de pansement ont été

bien assurés.

Pansement compressif pendant 48h.

La reprise de l’alimentation s’est faite au soir du jour de l’intervention, après reprise du

transit.

2. Durée d'hospitalisation

Le séjour hospitalier a varié entre 1 et 12 jours avec une moyenne de 2,37 jours.

Tableau VII : Durée d’hospitalisation selon les modalités thérapeutiques


Durée d’hospitalisation
1j 2j 3j 4j 5j 6j >7j Moyenne
Modalités
Chirurgie en urgence 15 10 6 0 1 2 4 2,7
Chirurgie à froid 18 44 14 3 1 2 0 2,1

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Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Figure 16 : Durée d’hospitalisation

3. Morbidité et mortalité :

8 patients ont présenté des complications, soit un taux de morbidité de 6,66%, réparti

comme suit :

 2 hématomes de la paroi qui ont évolués favorablement vers la résorption

 Une patiente a présenté une pneumonie sévère avec séjour de 3 jours en

réanimation.

 Une patiente porteuse d'une hépatopathie chronique méconnue a présenté une

confusion et un ictère postopératoires et a séjourné en réanimation .

 Un patient a présenté un sérome qui s’est résorbé spontanément.

 2 patients ont présenté une infection de la plaie, traités par des soins locaux 2

fois par jour avec une antibiothérapie (amoxicilline-acide clavulanique 3g/jour)

 1 patient ,atteint d’une hépatopathie non documentée, a présenté une distension

abdominale .

- 22 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Tableau VIII : Complications per et post opératoire selon le type d’intervention


Type d’intervention
Raphie simple Prothèse
Complication
Hématome 1 1
Sérome 0 1
Pneumonie 1 0
Ictère 1 0
Infection de la plaie 2 0
Distension abdominale 1 0

Figure 17 : Complications per et post opératoires

Dans notre étude, aucun décès n’a été noté.

4. Suivi post-opératoire :

Dans notre série, nous avons pu suivre 55 % des malades dont l’évolution était bonne

avec une reprise normale des activités, 45 % des cas ont été perdus de vue dès le premier mois

postopératoire. Cependant, 2,5 % (n=3) des patients ont présenté des récidives et qui ont été

traité initialement par raphie, néanmoins ceux qui ont été traité par prothèse n’ont pas présenté

de récidives .

- 23 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

DISCUSSION

- 24 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

I. Rappel :

1. Rappel Anatomique :[1,2,3]

L'ombilic ou cicatrice ombilicale est la cicatrice déprimée de l'orifice par lequel, à la

naissance, passait le cordon vasculaire réunissant le fœtus au placenta.

1.1. Situation :

L'ombilic constitue un point faible de la paroi abdominale, C’est un défect au niveau de

la ligne blanche ( réunion des aponévroses postérieurs et antérieurs des deux muscles droits au

niveau de la ligne médiane ) qui est tendue du processus xiphoïde au pubis.

Il se projette par rapport au rachis, habituellement en regard des vertèbres lombaires L4-

L5 et de la bifurcation aortique et un peu au-dessous du milieu de la paroi abdominale, en

moyenne en regard du promontoire.

Avec l’âge, l’ombilic tend à se descendre.[4]

1.2. Configuration :

Il se présente comme une cicatrice de forme variable à peu près circulaire ou elliptique de

10-15mm de diamètre, il est bordé d’un bourrelet cutané plus saillant dans sa partie supérieure,

c’est le bourrelet ombilical . Sa partie centrale présente un noyau fibreux :c’est le tubercule

ombilical, circonscrit par le sillon ombilical .[5]

1.3. Structure :

L'abdomen est topographiquement divisé en 9 régions :[5]

La région ombilicale est la région centrale de la paroi abdominale antérieure située au-

dessous de l’épigastre, au-dessus de l’hypogastre, entre les deux régions latérales. Elle est

centrée sur l’ombilic.[6] ( Figure 18 )

- 25 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Figure 18 : Les quadrants abdominaux

L’ombilic est la région la plus mince de la paroi abdominale antérolatérale. De la

profondeur à la superficie on trouve quatre éléments :[4]

• Le péritoine

• Le fascia ombilicalis (de Richet)

• L’anneau ombilical

• Les téguments

Figure 19 : Coupe médiane sagittale de la région ombilicale [1]

- 26 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Le péritoine revêt la face postérieure des artères ombilicales, de l’orifice, du fascia

ombilicalis, puis en montant arrive sur la veine ombilicale qui, en se portant en arrière, soulève

la séreuse pour former la « grande faux du péritoine ».

Le péritoine pariétal tapisse la face profonde de la région de l’anneau (ce qui permet de

différencier les omphalocèles où le péritoine s’arrête au pourtour de l’anneau et les hernies

ombilicales où le péritoine suit les viscères) et présente une fois sur trois environ, en regard de

l’orifice ombilical, une légère dépression.

Ainsi les hernies ombilicales sont seulement revêtues d’une peau cicatricielle et d’un sac

péritonéal formé par distension sur place et non pas par locomotion.

Le fascia ombilicalis correspond à un épaississement du fascia transversalis , faiblement

vascularisé, qui tapisse la face profonde de l’ombilic.

Cette structure ne joue qu’un rôle mineur dans la contention abdominale à ce niveau. La

situation du fascia ombilicalis par rapport à l’anneau ombilical est variable ; dans certains cas, il

peut former une sorte de canal, dit canal de Richet.

Il est classique de décrire des hernies directes, qui s’extériorisent à travers le fascia, et

des hernies indirectes, qui s’extériorisent au- dessus ou au-dessous de ses bords supérieur

ou inférieur. Cependant, cette distinction est sans conséquence chirurgicale pratique.

Le fascia ombilico-prévesical, vestige de la gaine des artères ombilicales, est en forme de

demi-cornet concave en arrière . Il est tendu entre les ligaments ombilicaux médiaux. Il descend

de l’anneau ombilical en s’étalant sur les faces antéro-latérales de la vessie où il est soutenu

par les artères ombilicales.

Il se fixe sur les ligaments pubo-vésicaux chez la femme et pubo- prostatiques chez

l’homme. Il forme la limite postérieure de l’espace retro-pubien. ( Figure 20 )

- 27 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Figure 20 : Configuration interne de l’ombilic [1]

 L’anneau ombilical, fibreux, résistant est inséré dans la ligne blanche provoquant une

interruption de celle-ci. L’anneau ombilical est partiellement oblitéré par quatre structures

fibreuses. À son pôle crânial, le ligament rond hépatique (ligamentum teres hepatis)

contient la veine ombilicale thrombosée ; à son bord caudal, il existe trois structures

vestigiales plus ou moins développées : au milieu le reliquat de l’ouraque flanqué de

chaque côté de la terminaison des artères ombilicales non perméables à ce niveau.

 le tissu adipeux qui n’existe qu’au pourtour de l’anneau, car celui-ci est adhérent à

la peau.

 La peau fine de l’ombilic, dépourvue de glandes, de poils et de graisses, adhère

à l’anneau ombilical.

1.4. Vascularisation et lymphatiques :

La vascularisation artérielle de l’ombilic provient de plusieurs réseaux[7,8] : Un plexus

vasculaire entre péritoine et aponévrose postérieure des grands droits à la face profonde de

l'ombilic (décrit par Stokes[8]), correspondant au cercle péri-ombilical décrit par Monod[9].

- 28 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Il reçoit une à quatre perforantes provenant de l’artère épigastrique inférieure ainsi que

des vaisseaux provenant de la face profonde de la paroi abdominale, longeant l’ouraque

en distal et le ligament rond en proximal. Il envoie vers la peau de l’ombilic des vaisseaux

longeant le canal ombilical. Un plexus sous-dermique (en avant du fascia superficialis)

comportant de multiples anastomoses, Ainsi que des perforantes myocutanées provenant des

artères épigastriquessupérieures et inférieures à travers les grands droits.

Le drainage veineux se fait vers le système porte via le ligament rond[3]. Les

lymphatiques se jettent dans les ganglions inguinaux superficiels et dans les ganglions rétro-

cruraux . (Figure 21)

Figure 21 : Vascularisation et système lymphatique de l’ombilic [10]

- 29 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

II. Facteurs Herniogènes et Anatomie Pathologique[11,12]

La formation de hernie est un processus multifactoriel impliquant d’une part des facteurs

endogènes tels que l'âge, le sexe, les variations anatomiques et l'hérédité et d’autre part des

facteurs exogènes tels que le tabagisme, les comorbidités et des facteurs chirurgicaux.

Cependant, à eux seuls, ces facteurs n'expliquent pas pourquoi certains individus

développent une hernie de la paroi abdominale et d’autres non. Les recherches portant sur la

synthèse et la dégradation du tissu conjonctif et leurs implications dans la physiopathologie de

la formation de la hernie sont importantes et permettront de comprendre les mécanismes de la

herniogenèse, afin d’individualiser la stratégie thérapeutique des patients.

 Facteurs biologiques

• Le tissu conjonctif

Le tissu conjonctif comprend la matrice extracellulaire (MEC) et les cellules qu’il contient.

La MEC contient des protéoglycanes et des protéines, telles que le collagène et l'élastine, qui

forment ensemble un réseau dense important pour la stabilité des tissus. Dans les tissus sains,

la régénération de la MEC implique un équilibre contrôlé entre la dégradation des protéines

anciennes et endommagées et la synthèse de nouvelles protéines [13].

Chez les patients atteints de hernie, cet équilibre peut être perturbé, entraînant une

altération du renouvellement tissulaire ainsi que de la qualité des tissus.

• Le collagène

Il existe 28 types de collagène humain génétiquement différents [14]. La peau et

l'aponévrose sont principalement constitués de collagène de type I avec de plus petites quantités

de collagène de types III et V. La même fibre de collagène peut comprendre à la fois des

collagènes de types I et III. Plus le collagène de type III est élevé par rapport au collagène de type

I, plus la fibre est fine et mince.

- 30 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

• Métalloprotéinases matricielles

Les métalloprotéinases matricielles (MMP) constituent une famille de 23 protéases

importantes pour le remodelage du collagène. Les MMP sont divisées en groupes selon leur

structure et de leur fonction. Celles qui interviennent dans la génèse des hernies sont les

collagénases (MMP-1, MMP-8 et MMP-13) et les gélatinases (MMP-2 et MMP-9)[15]

Certains facteurs peuvent favoriser la formation de hernie : toux, obésité, constipation,

grossesse, ascite et levée de charges lourdes. [16] En effet, Toute condition qui augmente la

pression intra-abdominale, telle qu'un effort musculaire intense, la dialyse péritonéale peut

favoriser la survenue d’une hernie. Il convient de rappeler que l'apparition d'une hernie chez un

adulte peut être un signe de malignité intra-abdominale. L'étirement de la musculature

abdominale en raison d'une augmentation du contenu, comme dans le cas de l'obésité, peut être

un autre facteur.

La graisse agit en séparant les faisceaux et les couches musculaires, affaiblissant les

aponévroses et favorisant l’apparition de hernies.

Ces hernies sont variables en taille du simple orifice infracentimétrique, donnant issue de

façon intermittente à une languette de tissu extra péritonéal, à la volumineuse hernie

extériorisée de façon permanente, contenant de l’intestin et parfois irréductible.[17] Comme la

taille de l’orifice aponévrotique est le plus souvent nettement inférieure à celle du sac herniaire,

le risque d’étranglement est élevé,[18] et il est plus élevé chez la femme que chez l’homme.

L’orifice herniaire peut correspondre exactement à l’anneau ombilical ou être un peu décentré :

hernie para-ombilicale. Il n’est pas rare que la hernie ombilicale soit associée à de petits orifices

secondaires para-ombilicaux ou à une hernie épigastrique. Ils doivent être recherchés

attentivement, par l’examen clinique et en cas de doute par l’échographie, de même qu’en cours

d’intervention, car leur méconnaissance expose à la récidive.

Elle peut également être associée à un diastasis des muscles droits, notamment chez des

sujets obèses ou chez la jeune femme à paroi mince, distendue par une ou plusieurs grossesses.

Le diastasis correspond simplement à un élargissement de la ligne blanche, avec écartement des

- 31 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

muscles droits, sans solution de continuité ; il ne comporte pas de risque d’étranglement et ne

nécessite pas d’intervention chirurgicale. Il faut bien expliquer au patient que l’on n’opère que la

hernie ombilicale. Dans cette éventualité, compte tenu de la minceur habituelle de l’aponévrose,

on opte volontiers pour un procédé prothétique.[19]

III. Classification

1. Classification selon la date d’apparition :

Les hernies ombilicales peuvent être classées en 2 types : la HO du nourrisson et de

l’enfant ou congénitale ; et la HO de l’adulte ou acquise.

En effet, les hernies ombilicales de l'enfant ne se développent pas sur un terrain de

faiblesse. Elles sont de type « malformatif », La prématurité, l’existence d’un gros cordon, le

petit poids de naissance sont des facteurs favorisants qui sont évoqués dans la hernie ombilicale

congénitale, Certains auteurs trouvent que la hernie ombilicale provient du retard de

l’oblitération de l’anneau ombilical qui, normalement se ferme deux ou trois mois après la

naissance .

La hernie congénitale est fréquente chez le nouveau-né et touche un nouveau-né sur

cinq, et régresse le plus souvent spontanément elle disparaît alors en général lors des

premières années de vie. En cas de persistance de la hernie, on peut proposer aux parents,

suivant la taille du collet, une fermeture simple de l'anneau ombilical vers l'âge de cinq ans avec

un risque minime de récidive.

Contrairement à la hernie ombilicale congénitale, la hernie ombilicale de l’adulte est

généralement acquise ; 10 % seulement des adultes présentant une hernie ombilicale déclarent

en avoir une depuis l’enfance [4][20]. Et cette dernière est dû à l’élargissement de l’anneau

ombilical qui est favorisé par l’hyperpression abdominale dû aux facteurs favorisants décrit

auparavant. [20]

- 32 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

2. Classification selon le diamètre du collet :

D’un point de vue chirurgical, les hernies ombilicales peuvent être classées en 3 types

selon le diamètre du collet : et cela est décrit dans le tableau (IX) ci-dessous :

Tableau IX: classification des hernies ombilicales :


European Hernia Society classification for primary abdominal wall hernias [21] .

3. Classification selon la localisation :

L'abdomen a été divisé en une zone médiane ou para médiane et une zone latérale. Les

limites de la ligne médiane sont définies comme suit :

 crânien : le xyphoïde

 caudal : l'os pubien

 latéral : le bord latéral de la gaine rectale

Ainsi, toutes les hernies incisionnelles entre les bords latéraux des deux gaines

musculaires rectales sont classées dans la ligne médiane des hernies.( Figure 22)

- 33 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Figure 22 : Type de hernie[22]

Le classement de Chevrel utilise trois zones médianes ( Figure 23 )

On se retrouve devant un classement de M1 à M5 en passant par les xiphoïde à l'os

pubien a été proposée . Par conséquent, nous définissons 5 M zones :

 M1 : subxiphoïde (du xiphoïde jusqu'à 3 cm caudalement)

 M2 : épigastrique (de 3 cm au-dessous du xiphoïde jusqu'à 3 cm au-dessus de

l'ombilic)

 M3 : ombilical (de 3 cm au-dessus à 3 cm au-dessous du nombril)

 M4 : infraumbilical (de 3 cm au-dessous du nombril à 3 cm au-dessus du pubis)

 M5 : suprapubien (d'os pubien à 3 cm de hauteur du crâne)

- 34 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Figure 23 : Classement de Chevrel[21]

- 35 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Il y a aussi la classification de Muysoms et al qui est la plus récente .( Figure 24 )

Figure 24[22] : EHS Classification. Figure according to Muysoms et al. (2009). This is the
classification recommended in EuraHS [23] and by the current EHS guidelines (European Hernia
Society) [24]

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Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

IV. Techniques chirurgicales :

1. Pariétoplasties prothétiques :

1.1. Rappel historique :

L’usage de matériel prothétique pour la chirurgie de la paroi abdominale date de plus

d’un siècle. C’est en effet dès 1900 que Goebel a proposé l’usage d’un filet métallique en argent

pour le traitement des hernies inguinales, première expérience d’une longue série de renforts

prothétiques pariétaux[25]. Après lui, ont été proposés d’autres matériaux métalliques : filets en

acier, puis ultérieurement toiles d’acier inoxydable (Toilinox®) utilisées jusque dans les années

1980, plaques de Tantale.[26]

Ces prothèses ont été peu à peu abandonnées malgré leur faible réaction tissulaire du fait

de leur rigidité responsable de séquelles douloureuses, de leur fragmentation ainsi que leur

migration et de la réticence à utiliser ce type de matériel à l’heure où les moyens modernes

d’investigation contre- indiquent l’usage de matériel métallique. Dans le même temps sont

apparues des substances synthétiques qui ont rapidement supplanté les autres types de

prothèse du fait de leurs caractéristiques physiques tout à fait adaptées à leur utilisation en

chirurgie pariétale. Le nombre de ces matériaux est considérable, certains rapidement

abandonnés, d’autres toujours largement employés. [27]

Après la Seconde Guerre mondiale, grâce à l'essor de l'industrie chimique, on voit apparaître les

prothèses synthétiques. Ce sont les alcools de polyvinyl (Ivalon®), les polyéthylènes, le

polypropylène (Prolen®,Marlex®, Surgipro®),P les polymères de fluor (PTFE, Teflon®), le polyamide

(nylon®, Crinoplaque®) et enfin les polyesters saturés (Mersilène®, Dacron®).[28]

Ces nouveaux matériaux, particulièrement dans les pays anglo-saxons, n’ont pas eu

l’essor que l’on aurait pu attendre. En effet, implanter un « corps étranger » dont on ne

connaissait pas encore les effets à long terme a découragé beaucoup de chirurgiens qui n’ont

pas voulu courir le risque de les utiliser pour traiter une maladie somme toute bénigne.

- 37 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

D’autres, en revanche, pour ne citer que Bourret, et bien sûr Stoppa, en regard du

nombre d’échec des cures de hernies difficiles selon la méthode traditionnelle, ont commencé à

opérer systématiquement avec des filets. Les résultats furent surprenants. La récidive était

rarissime et les complications négligeables par rapport au bénéfice d’une cure solide.

L'attitude méfiante des chirurgiens face à l'utilisation de matériel prothétique fait peu à

peu place à l'attitude inverse encore favorisée par le succès de la chirurgie laparoscopique. On

assiste à la mise sur le marché de plus en plus de nouveaux matériaux dont il est parfois difficile

de se faire une idée. Plusieurs travaux expérimentaux se sont intéressés aux qualités

mécaniques ainsi qu'à la tolérance biologique de ces prothèses. [28]

1.2. Classification et propriétés : [29]

a. Propriétés :

Les caractéristiques d'une bonne prothèse ont été définies il y a déjà longtemps par

Cumberland et Scales [30]:

• Ne pas être modifiées physiquement par les tissus de l’hôte, et résistant aux

contraintes mécaniques.

• Être chimiquement inertes.

• Ne pas provoquer trop de réactions inflammatoires à cellules géantes.

• Ne pas être carcinogènes.

• Ne pas provoquer d’allergie ou d’hypersensibilité, et n’entraine pas de réaction de

rejet.

• Pouvoir être fabriquées selon la forme désirée à un coût raisonnable.

• Pouvoir être facilement stérilisées.

Cette prothèse idéale n’existe sans doute pas encore, mais les choix proposés par les

firmes présentes sur le marché des prothèses pariétales sont à l’heure actuelle suffisants pour

répondre aux différentes situations rencontrées par le chirurgien pariétaliste.[27]

- 38 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Les implants de paroi ont été classés par la HAS en trois catégories: les implants plans,

les implants préformés en trois dimensions et les implants bifaces [Évaluation des implants de

réfection de paroi, de suspension et d’enveloppement en chirurgie digestive et dans les

indications spécifiques à la chirurgie pédiatrique[31]. Cependant, la distinction des types

d’implants est plus importante à faire selon leurs propriétés physiques.

a.1. Comportement physique à long terme :

Les réparations pariétales réglées (milieu non contaminé ou infecté) imposent l’utilisation

d’implants non résorbables [31]. Les implants résorbables (ex. : plaque de Vicryl® ) peuvent être

utilisés en chirurgie d’urgence contaminée ou infectée pour tenter de diminuer le risque

d’éviscération car leur action à long terme n’est hélas pas démontrée, en raison de la faiblesse

du tissu de régénération induit par la pose de la plaque de Vicryl.

Récemment est apparue une nouvelle génération de prothèse synthétique résorbable

(Gore BioA®) formée de polymères en cours d’évaluation. De plus, certains implants peuvent

associer un support non résorbable avec un matériel résorbable, en général pour obtenir un

assouplissement ou allègement de la prothèse, ou un effet anti-adhérent: il s’agit de produits

biologiques d’origine végétale (B-D glucane, cellulose), ou animale (collagène, oméga-3).

a.2. Maillage :

L’implant peut être soit tricoté, soit tissé, soit produit en masse par procédé thermique,

soit se présenter sous forme de film (ex.: le ePTFE polytétrafluoroéthylène expansé). L’implant se

caractérise par son épaisseur, sa densité (en g/m2 ), sa porosité et le diamètre du filament.

a.3. Porosité :

La porosité des implants est un facteur déterminant de la réaction tissulaire. Le filament

est dit macroporeux pour des pores de plus de 75 m et microporeux pour des pores de moins

de 10 m. Les pores doivent être au moins de 75 m pour permettre l’infiltration des

macrophages, des fibroblastes, ainsi que la néovascularisation et la colonisation de collagène.

- 39 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Les implants présentant de larges pores permettent une réaction tissulaire moindre en évitant la

formation de granulomes en pont.

En effet, chaque fibre de l’implant entraîne une réaction inflammatoire isolée ; si l’implant

est microporeux, les différents granulomes fusionnent ce qui encapsule complètement l’implant

donnant un ensemble rigide.[29]

a.4. Résistance :

La résistance mécanique des implants doit être d’au moins 180 mmHg, c’est-à-dire

supérieure à la pression abdominale maximale (jusqu’à 150 mmHg aux efforts de toux).

a.5. Poids :

Il dépend du type de polymère et de l’étroitesse du maillage. Les implants dits lourds

(poids > 90 g/m2 ) sont fabriqués par tressages serrés de filaments épais et microporeux.

Les implants légers sont composés de filaments fins et/ou macroporeux à maillage large

(> 1 mm), et entraînent moins de réaction inflammatoire et plus d’élasticité.

a.6. Élasticité :

Elle varie selon qu’il s’agit d’implants légers (20—35 % à une pression de 16N/cm2) ou

d’implants lourds (4—16% à une pression de 16N/cm2). Les implants élastiques laissent un

certain degré de liberté sur les parties de paroi abdominale mobiles (ex.: région de l’aine) et les

implants peu élastiques, rigides, permettent de réduire la distension abdominale.

À titre d’exemple, une réparation de récidive d’éventration de ligne blanche chez un

bronchitique chronique doit préférer une plaque rigide, peu déformable, car on recherche un

effet de contention abdominale; au contraire, les couvertures de hernie inguinale se font

avantageusement par une prothèse légère à grandes mailles, car on recherche l’élasticité qui

diminue l’inconfort lors des mouvements de fermeture de l’aine à la flexion des cuisses et une

réaction inflammatoire minime dans une région très innervée.

- 40 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

a.7. Taille :

Elle doit être adaptée à la taille de l’orifice à couvrir.

b. Classification :[33-41]

b.1. Implants classiques:

Actuellement, il reste à disposition trois types de prothèses non résorbables qui diffèrent

par leur composition chimique et le type de tressage (les treillis de nylon ont été abandonnés en

raison d’altération au long cours de ce type de matériel). Le polypropylène, le polyester et le

polytétrafluoroéthylène expansé :

 Polypropylène :

Il s'agit d'un filet macroporeux, hydrophobe, inerte, rigide, très résistant: le Marlex® , le

Prolen® et le Surgipro®. Il s'agit d'un filet macroporeux, plus rigide que le polyester. Le

Marlex® est un monofilament tissé alors que le Prolen® est tissé à partir de deux brins et

le Surgipro® partir de trois. Plus les brins sont nombreux, plus le filet est souple et flexible.

Le Marlex® a été le premier filet en polypropylène à arriver sur le marché, et utilisé pour

la cure de hernies difficiles. Les filets en polypropylène sont actuellement les prothèses de loin

les plus utilisées dans différentes interventions pariétales ou intra-abdominales.[32] ( Figure

25- 26 )

Figure 25: Prothèses en polypropylène. A droite filet de prolène.A gauche filet de Marlex.[41]

- 41 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Figure 26 : Prothèses en polypropylène[33]

 Polyester polyéthylène téréphtalate :

Elastique, hydrophile, tressé. Ces treillis sont souples, d’usage facile et existent sous une

forme tricotée « à larges mailles » très poreuse (ex. : Mersutures® ) ;

Le Mersilène® a été découvert en 1954 et se compose de plusieurs filaments tressés

constituant un brin qui lui- même sera tricoté .Les filets en polyester ont été développés en

même temps que les filets en polypropylène. Mais ils ont été nettement moins populaires dans

le monde de la chirurgie, à l’exception de la France où il est largement utilisé et a été documenté

par Stoppa.[32] ( Figure 27-28 )

- 42 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Figure 27: Prothèse en polyester. A gauche Filet de Mersilene. A droite filet de Parietex[41]

Figure 28 : Prothèse en polyester[33]

 Polytétrafluoroéthylène :

Tout d'abord utilisé comme treillis en multifilaments (Teflon®P ), il a été

rapidement abandonné à cause de ses multiples complications. Il a réapparu sous une forme

modifiée, «expansée» dans les années 70 (ePTFE) (ex. : Goretex,Dual Mesh®). C’est un matériau

rigide, hydrophobe. Son absence d’intégration par l’organisme diminue le risque d’adhérence

mais rend rares ses indications pour la réparation pariétale.

Il est très utilisé en chirurgie vasculaire. Le filet est très souple et tellement microporeux

qu'on l'assimile plus à un patch qu'à un filet. ( Figure 29 – 30 )

- 43 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Figure 29: Prothèse en ePTFE[41]

Figure 30: Prothèse en ePTFE[33]

b.2. Implants légers et extralégers :

Le concept d’implant léger est apparu en 1998avec la commercialisation par la société

Ethicon de Vypro®. La quantité de matériau de base était réduite de 30% par rapport aux

implants classiques et la taille des pores augmentée (3 à 5 mm vs < 1 mm pour les implants

classiques). Le maillage large a donc été la première méthode pour obtenir des implants légers.

Ensuite sont apparus des implants partiellement résorbables (jusqu’à 50%) soit en

rajoutant au treillis de polypropylène un treillis de filaments résorbables, soit en enduisant les

filaments de polypropylène de polymères résorbables. Avec ces implants, la réaction

inflammatoire est diminuée de 70% et la cicatrisation se fait autour de chaque monofilament et

non en bloc.

- 44 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Les premiers implants légers partiellement résorbables étaient constitués de

polypropylène+polygalactine 910 (ex.: Vipro® et Viproll® ) ou de polypropylène + polyglycapone

(ex. : Ultrapro®). La polygalactine (Vicryl®) est résorbée en six semaines et le polyglycapone

(Monocryl®) en 12 à 20 semaines. Ces implants composites sont plus souples, faciles à utiliser

grâce à leur bonne mémoire de forme et provoquent moins de réaction inflammatoire.

Les autres matériaux associés au polypropylène sont le D glucane (Glucamesh®), ou

l’acide poly- L-lactique (PLLA) (ex. : 4DDome® ), qui ont pour objectif d’accélérer le processus

d’intégration tissulaire.

b.3. Implants bifaces

La mise à disposition des chirurgiens au cours des dernières années des prothèses

double face a constitué un véritable progrès. En effet, du fait de leur structure mixte, ces

prothèses vont allier les qualités des deux types précédents : une face qui va permettre une

incorporation à la paroi, tandis que l’autre face recouverte d’une substance antiadhérentielle

autorise leur placement au contact des viscères.[42]

Quand les implants sont placés en position intrapéritonéale, par exemple lors d’une

réparation d’éventration par cœlioscopie, la face au contact de la paroi doit avoir une bonne

intégration pariétale et au contraire la face au contact des viscères doit éviter l’apparition

d’adhérences et permettre la formation d’un néopéritoine. La face pariétale non résorbable est à

base de matériaux classiques, souvent polypropylène ; la face viscérale peut être constituée d’un

matériau soit résorbable soit non résorbable.

Les matériaux résorbables sont la cellulose oxydée régénérée (ex. : Proceed®), la

carboxyméthylcellulose, ou un film à base de collagène porcin, polyéthylène glycol et glycérol

(ex.: Parietex Composite®) ou d’un gel réticulé bioabsorbable composé d’acides gras oméga-3

(C-QURTM®).

Les matériaux non résorbables utilisés sont l’ePTFE (ex. : Composix L/P® ; Dual Mesh®),

le silicone, le polyuréthane (ex.: Intra-Swing Composite®), ou le titane. Ce sont des matériaux

inertes, hydrophobes, non adhésiogènes, destinés à éviter la pénétration cellulaire.

- 45 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Dans l’étude S.Rohr et al [43]a déduit que Le traitement des éventrations abdominales

complexes par le renfort Parietex® composite permet obtenir une réparation efficace à long

terme. Son positionnement intra-péritonéal est peu algique ; le taux de complications liées à ce

renfort est faible compte tenu de la complexité des cas traités et aux nombreux facteurs de

comorbidités. ( Figure 31 )

Figure 31: Prothèse biface

b.4. Les bioprothèses[29] :

 Origine des bioprothèses :

Les bioprothèses utilisées en chirurgie pariétale sont synthétisées à partir de tissus

d’origine animale (xénogénique) ou d’origine humaine (allogénique). Elles sont constituées d’une

matrice de collagène de type I, III ou IV ainsi que d’élastine acellulaire stérile produite par

décellularisation, stérilisation et viroinactivation en conservant l’architecture extracellulaire du

collagène pour favoriser l’intégration et la colonisation de la prothèse par le tissu hôte.

 Concept de « bioactivité » :

Le collagène est un biomatériel hémostatique, biodégradable, facilement manipulable et

indispensable au développement cellulaire. Son organisation architecturale doit servir d’échafaud à

l’intégration et la régénération tissulaire par l’hôte receveur. L’idée est de diriger le processus de

cicatrisation pour un retour à l’état originel du tissu hôte en favorisant la pénétration cellulaire, la

néovascularisation et la production de tissu fibro-conjonctif autour de l’implant [44].

- 46 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

 Caractéristiques biomécaniques :

Les caractéristiques biomécaniques d’un implant prothétique de renfort sont le

fondement même de son efficacité intrinsèque à assurer son rôle mécanique de renforcement

tissulaire. Deeken et al. [45] ont récemment étudié plusieurs paramètres (physique, thermique et

dégradation) sur une série de 12 bioprothèses d’origine humaine, porcine et bovine. Toutes les

prothèses testées ont supporté une tension de plus de 20 N sur les sutures et la moitié ont

présenté une déchirure à plus de 20 N.

La résistance à l’éclatement variait de 66,2 N/cm pour la Permacol® à 199,1 N/cm pour la

X-Thick AlloDerm® .

Toutes les prothèses sauf Surgiguard® , Strattice® et CollaMend® ont manifesté des

signes d’usure à partir de 10à 30% d’un stress moyen de 16N/cm. Les prothèses réticulées

CollaMend® et Permacol® ont montré une meilleure résistance aux hautes températures que les

prothèses non réticulées. De plus, ces prothèses réticulées résisteraient mieux à la dégradation

enzymatique du collagène (collagènase, métalloproteinase) que les non réticulées.

 Réticulation :

La réticulation ou cross-linking est un procédé ancien utilisé dans l’industrie du cuir pour

rendre les peaux plus résistantes à la dégradation (tannage). Le but de la réticulation des

bioprothèses est double :

 réduire la dégradation du collagène par les collagènases de l’hôte pour augmenter

sa durabilité

 diminuer l’immunogénicité des implants xénogéniques [45]. Plusieurs types de

produits de réticulation sont utilisés : glutaraldéhyde, hexaméthylène diisocyanate

et 1- éthyl-3-(3-diméthylaminopropyl) carbodiimide (EDC).

Les implants biologiques ont été conçus dans le but de renforcer les tissus tout en se

dégradant progressivement.

- 47 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

In vivo, la réticulation modifie le remodelage tissulaire et l’infiltration cellulaire, et

augmente ainsi la durée de résorption de l’implant. Pour certains, la réticulation limite la

régénération tissulaire car la bioprothèse adopte un comportement proche d’une prothèse

synthétique, non ou très lentement résorbable, avec potentiellement une diminution de la

robustesse du tissu réparé à terme. De plus, les implants réticulés seraient très immunogéniques

(activation macro/monophagique) et augmenteraient la réponse inflammatoire au contact du

tissu hôte (cyto-kines pro-inflammatoires).

Cliniquement, une étude rétrospective récente sur la base de données de la FDA [46]

retrouve 75% de complications liées à l’utilisation de bioprothèses réticulées, d’autant plus que

ces prothèses étaient implantées en milieu infecté (79%) et que leur sensibilité naturelle à la

colonisation bactérienne est élevée. L’encapsulation des implants réticulés est une complication

liée à la fois à la réaction inflammatoire de l’hôte, à l’immunogénicité et au moins bon

remodelage tissulaire dû à une intégration tissulaire insuffisante.

Cette encapsulation, considérée comme une réaction de rejet hôte-greffon, peut conduire

à diminuer la qualité de la réparation tissulaire et à pratiquer le retrait de l’implant. D’après

l’étude menée par Liang et al., avec un taux de réticulation de 60%, la régénération tissulaire

serait assurée, tout en évitant la dégradation enzymatique de l’implant [46].

 Rationnel des bioprothèses :

La pose d’une prothèse synthétique de renfort tissulaire au sein d’un tissu infecté ou

contaminé est contre-indiquée car les risques d’infection chronique, de rejet et de récidives sont

majeurs. Néanmoins, il existe des indications où l’utilisation d’une interface temporaire entre les

tissus serait souhaitable sinon indispensable même en milieu contaminé.

Aussi, pour répondre à ce problème, de nouveaux dispositifs médicaux implantables

(DMI) d’origine biologique ont commencé à être utilisés dans les années 1980. Le rationnel de

ces bioprothèses reposait sur leur biodégradabilité progressive et leur faible immunogénicité

supposée tout en assurant une régénération tissulaire de qualité avec des caractéristiques

mécaniques identiques aux prothèses synthétiques.

- 48 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Dans leurs travaux, Milburn et al. [48] ont démontré expérimentalement sur modèle

rongeur qu’une matrice de collagène acellulaire dermique (AlloDerm®) résistait mieux à

l’inoculation de Staphylococcus aureus qu’une prothèse en PTFE lors d’une cure d’éventration,

avec une clairance bactérienne de 19,3% vs 0%. Ces résultats sont confirmés par l’équipe de

Harth et al. [49] qui a comparé expérimentalement, sur modèle murin, la clairance bactérienne

d’un inoculum de S. aureus (10E 4 CFU/mL) injecté après la cure de défect pariétal par renfort

prothétique par quatre bioprothèses (Surgisis®, Permacol® , XenMatrix® , Strattice® ) et une

prothèse de polyester synthétique.

La clairance bactérienne était de 0% pour la prothèse synthétique, 58 % pour Surgisis® ,

67 % pour Permacol® , 75 % pour XenMatrix® et 92 % pour Strattice® (p = 0,003). Cela confirme

l’intérêt d’une pose de bioprothèse en milieu infecté avec des résultats divers en fonction du

type d’implant.

Progressivement, les indications se sont élargies avec peu d’études précliniques et

cliniques de bon niveau de preuve évaluant leur efficacité, avec quatre fois plus de publications

sur l’implantation de ces prothèses en milieu non contaminé.

 Evidence-based médecine et bioprothèses : [29]

 Bioprothèses allogéniques

Les prothèses allogéniques sont produites à partir du derme ou du fascia lata de

donneurs décédés. Ces bioprothèses ne sont pas autorisées à être commercialisées sur le

marché français. Elles sont néanmoins largement utilisées aux États-Unis d’Amérique où elles

ont reçu l’agrément de la Food and Drug Administration (FDA) malgré le manque d’études de

référence.

®
• AlloDerm La bioprothèse AlloDerm® est une matrice de collagène acellulaire non

réticulée stérile issue de derme humain et la plus étudiée (547 références) et

implantée (plus d’un million de procédures).

- 49 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

TM
• AlloMax La bioprothèse AlloMaxTM est une matrice de collagène acellulaire

non réticulée issue de derme humain utilisée pour la reconstruction post

mammectomie(anciennement NeoformTM). AlloMaxTM a vu ses indications élargies à

la cure de hernie ou d’éventration complexe dans le cas où une prothèse synthétique

était contre-indiquée ou inappropriée.

®
• Flex HD Acellular Hydrated DermisLa bioprothèse Flex HD® Acellular Hydrated

Dermis est une matrice de collagène acellulaire non réticulée de derme humain issue

d’une banque de donneurs (Musculoskeletal Transplant Foundation) utilisée pour la

reconstruction post mammectomie et la cure de hernie ou d’éventration complexe.

 Bioprothèses xénogéniques :

Les prothèses xénogéniques sont d’origine porcine (derme ou muqueuse intestinale) ou bovine

(péricarde), réticulée ou non. Il existe plus de 20références mais en France, seulement six références

ont reçu le marquage CE et ont fait l’objet d’études cliniques de faible niveau de preuve.

®
• CollaMend Cette bioprothèse de derme porcin réticulée fait l’objet de trois études

cliniques dont deux rétrospectives [50][51].

®
• Permacol Cette bioprothèse de derme porcin réticulée fait l’objet de 110 références

bibliographiques dont 37 études cliniques avec deux études rétrospectives d’intérêt

[52,53] et quatre études prospectives publiées de faible niveau de preuve [54-57 ]

• Strattice®Cette bioprothèse de derme porcin non réticulée a fait l’objet de 19

références bibliographiques dont quatre études précliniques (dont une étude

rétrospective de cas et une revue de la littérature, six cas cliniques au total) et quatre

études cliniques en cours dont une étude multicentrique dans les hernies ventrales :

étude « RICH » (en champs infectés) [58]. Une étude multicentrique prospective

randomisée contrôlée en triple insu comparant l’utilisation de Strattice® vs une

prothèse synthétique pour la cure de hernie inguinale primitive chez 170 hommes

- 50 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

avec un suivi moyen de deux ans est en cours et devrait apporter des informations

intéressantes sur le comportement de cette bioprothèse [59].

®
• Veritas Cette bioprothèse de péricarde bovin non réticulée a fait l’objet de

20publications (tous domaines) dont quatre études précliniques et 14 études

cliniques [60].

®
• Protexa Cette bioprothèse de derme porcin est commercialisée en France depuis

2012. Une étude multicentrique est en cours en Italie.

 Études comparatives entre bioprothèses :

Au-delà de leur efficacité respective, certaines bioprothèses ont fait l’objet d’études

comparatives entre elles. Dans leur série rétrospective, Shah et al. [61] ont comparé l’utilisation

de cinq bioprothèses différentes (AlloDerm®, Permacol®,CollaMend®,Surgisis® etStrattice®)

pour la cure d’éventrations complexes de 58 patients.

Ils retrouvaient 72,4 % de complicationsglobales dont 19 % d’infections, 8,6 % de séromes

et 5,2 % d’abcès. Les bioprothèses réticulées (Permacol®, CollaMend®) avaient des taux

d’infections et de retraits plus élevés mais des taux de récidives plus faibles comparés aux

bioprothèses non réticulées. Hiles et al. [62] retrouvaient des taux de récidive de 6,7 % pour pour

AlloDerm® à 16 mois en milieu propore .

 Coût—efficacité :

Il n’existe quasiment aucune étude de rapport coût—efficacité sur les bioprothèses. En

2008, Blatnik et al. [63] estimaient un coût moyen de 5330dollars par patient (4100euros) pour

la reconstruction pariétale avec AlloDerm® en milieu infecté avec 80% de récidives (hors coûts

d’hospitalisation). Par comparaison, les prothèses synthétiques de Prolène® (Ethicon) coûtent en

moyenne 53 euros par patient, celles de Vicryl® (Ethicon) 79 euros par patient et celles de

Pariétex® (Sofadim/Bard) composite 237 euros par patient.

- 51 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

 Sécurité — Information aux patients :

Les bioprothèses, comme tout DMI, répondent à des normes sanitaires relatives à leur

utilisation variable, selon les pays où elles sont commercialisées. Ces normes sont censées

s’assurer de l’innocuité d’un produit pour le patient, en particulier en ce qui concerne les risques

viro-infectieux, prions et cancérogène.

Malgré toutes ces précautions, les études précliniques sur l’innocuité sont pauvres et

manquent de clarté. Dans le même ordre d’idée et en rappel de la loi du 4mars 2002,

l’information délivrée aux patients relative à l’utilisation des bioprothèses doit être complète,

surtout en ce qui concerne l’origine tissulaire du produit pour des raisons éthiques et dans le

respect des convictions de chacun.

Selon une enquête nationale sur la pratiques et place des prothèses biologiques dans la

prise en charge des éventrations complexes de la paroi abdominale chez les chirurgiens digestifs

universitaires français en 2013 révèle que malgré l’absence de niveau de preuve élevé, il existe

un consensus en France pour proposer une prise en charge spécifique des éventrations en

situation contaminée ou infectée, comprenant l’utilisation de prothèse biologique.

Le degré de contamination pariétale semble être le facteur déterminant dans le choix

du type de prothèse,les comorbidités du patient prenant une place plus secondaire. Les patients

à haut risque d’infection et/ou de récidive après cure d’éventration complexe doivent être

urgemment identifiés afin de leur proposer une stratégie thérapeutique optimale et évaluer

l’éventuel intérêt des prothèses biologiques .

- 52 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

1.3. Voie d’abord et emplacement:

a. Réparation à ciel ouvert:

Quatre sites anatomiques peuvent être utilisés pour l’implantation des prothèses. Ce

sont, de la profondeur à la superficie, les sites : intrapéritonéal, prépéritonéal, rétromusculaire

préfascial, prémusculoaponévrotique . ( Figure 32)[64]

Figure32 : Les différents sites d’implantation d’une prothèse

a.1. Implantation intrapéritonéale:[65]

La prothèse est de forme ovalaire et de taille adaptée à la brèche pariétale en dépassant

les limites de 5 à 8 cm. La face antérieure de l’aponévrose ayant été libérée du tissu sous-

cutané jusqu’à la ligne axillaire, l’une des berges, saisie par une forte pince, est mise en tension

et soulevée.

De longues aiguilles serties de fil non résorbable transfixiant la paroi

musculoaponévrotique de dehors en dedans à proximité de la ligne blanche externe, puis

chargent un large ourlet de la prothèse et traversent à nouveau la paroi de dedans en dehors à

- 53 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

un centimètre du point d’entrée. La fixation commence par le point cardinal latéral et progresse

vers les pôles laissés libres.

Tous les points sont passés avant serrage. Après fixation d’un côté, la prothèse est

implantée de la même manière du côté opposé. Le niveau latéral de fixation et le degré de

tension sont appréciés en rapprochant les deux berges sur la ligne médiane. L’excédent

prothétique est réséqué. Le réglage final de la tension est achevé par le passage et le serrage des

points d’ancrage polaires. Les sutures transfixiantes peuvent être remplacées par un agrafage

automatique.

Il est toujours possible de recouvrir la prothèse en suturant soit les bords de

l’éventration à l’aide éventuellement d’un procédé de relaxation, soit les lambeaux fibreux du

sac conservés de part et d’autre. Le drainage aspiratif au contact des prothèses intrapéritonéales

n’est pas justifié.

a.2. Implantation prépéritonéale:

Le principe consiste en l’apposition à la face profonde de la paroi, au-devant du

péritoine,d’une prothèse souple débordant très largement les limites de la brèche pariétale dans

le but de renforcer le péritoine et de créer une adhérence pariétoprothétique équivalent d’une

néoparoi. ( Figure 33)

Figure 33 : Implantation prépéritonéale[66]

- 54 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

a.3. Implantation rétromusculaire préfasciale:

La prothèse est implantée entre le corps musculaire des muscles droits et le feuillet

postérieur de la gaine. Elle est suturée au niveau de la ligne blanche externe. Technique : la

gaine aponévrotique est ouverte au bistouri à proximité de la berge de l’éventration jusqu’à

identifier les fibres musculaires. L’incision est prolongée en haut et en bas aux ciseaux

jusqu’aux limites de l’éventration.[67]

L’aponévrose postérieure mise en tension est facilement clivée du corps musculaire qui

est récliné et soulevé par des écarteurs jusqu’à atteindre la ligne blanche externe reconnaissable

aux pédicules vasculo-nerveux qu’il convient de respecter. Après dissection identique du côté

opposé, la cavité péritonéale est fermée par suture des berges aponévrotiques et/ou des

lambeaux du sac de l’éventration à l’aide de points séparés defil non résorbable. ( Figure 34 )

Figure 34 : Implantation rétromusculaire préfasciale[68]

La prothèse choisie pour sa souplesse et son grammage léger, de taille et de forme

adéquates est étalée dans l’espace rétromusculaire. Elle est fixée par des fils non résorbables

espacés d’environ 25 mm au niveau de la ligne blanche externe en évitant les pédicules

vasculonerveux.

La suture du plan aponévrotique antérieur, à points séparés en commençant par les

extrémités est possible avec ou sans procédé de relaxation pariétale. Un drainage aspiratif par

un ou deux tubes de Redon au contact de la prothèse est nécessaire

- 55 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

a.4. Implantation prémusculo-aponévrotique:

Le principe est de renforcer par une prothèse une réparation pariétale par suture et

autoplastie.

Dans la technique de Chevrel, après autoplastie en paletot, la prothèse dépasse de 5 cm

de chaque côté la perte de substance, fixée par quatre surjets de fil non résorbable à sa

périphérie. L’encollage favorise l’adhérence immédiate de la prothèse.

Le drainage aspiratif par deux tubes de Redon, voire davantage, et la contention

abdominale par bandage pendant 4 à 6 semaines permettent de diminuer la fréquence des

séromes sous-cutanés, facteurs de risque infectieux. [69][70]

b. Techniques chirurgicales :

b.1. Technique du « timbre-poste »:[4,71,72]

L’abord du sac herniaire ne présente aucune particularité, l’incision cutanée pouvant être

médiane ou transversale, pourvu qu’elle contourne l’ombilic. La dissection est menée au contact

du sac jusqu’au collet ; le fascia endo-abdominal (dit fascia de Richet) est incisé

immédiatement en dehors du bord aponévrotique du collet herniaire, pour pénétrer ainsi dans

l’espace prépéritonéal.

Il est impératif de ne pas agrandir le collet pour ne pas fragiliser la paroi abdominale, ce

geste pouvant conduire à une aggravation du défect pariétal avec installation progressive d’une

grande éventration, d’autant plus s’il s’agit d’un sujet obèse. ( Figure 35)

- 56 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Figure 35 : La libération de l’espace prépéritonéal[72]


Dès cette étape, le sac peut être ouvert (geste non systématique), son contenu réintégré

ou réséqué, s’il s’agit d’épiploon dont la réintégration nécessiterait l’ouverture de l’anneau

ombilical. Le péritoine est fermé par un surjet de fil à résorption lente (Figure 35 : 1)

La libération de l’espace prépéritonéal est alors poursuivie pour préparer l’implantation

de la prothèse. Ce temps est réalisé par une dissection mousse aux ciseaux ou à l’aide de la

pointe de l’index si la taille de l’orifice le permet (Figure 35 : 2).

Il faut s’assurer de l’absence d’effraction péritonéale qu’il faudrait réparer par un fil

résorbable. Il est en effet prudent de séparer la prothèse non résorbable du contenu abdominal

par le péritoine .

La prothèse est découpée aux dimensions voulues, celle-ci devant déborder les berges de

la hernie de 4 à 5 cm. Le bord inférieur de la prothèse est alors fixé par deux pinces sur un

champ placé sur l’abdomen. Les fils des 2/3 supérieurs de la prothèse vont être passés sur

l’aponévrose et la prothèse, alors que celle-ci reste fixée sur ce champ. Chaque fil traverse

l’aponévrose de dehors en dedans puis la prothèse dans le même sens.

Le trajet inverse permet de réaliser un point en U, l’aiguille ressortant de l’aponévrose

(Figure 36 ).

- 57 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Figure 36 : découpage et fixation de prothèse[72]

Selon la taille de la prothèse, un total de 8 à 12 fils sera nécessaire (1 fil ou 2 fils entre

chaque coin). Ces fils, placés en hauban sur la partie supérieure de la prothèse, vont être tractés

vers le haut à l’aide des pinces repères (Figure 37 )

Figure 37 : fils placés en hauban sur la prothèse[72]

La prothèse se retrouve ainsi placée en avant du péritoine dans l’espace

prépéritonéal(Figure 38 ).

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Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Figure 38 : Prothèse placée an avant du péritoine dans l’espace prépéritonéal[72]

L’ensemble des fils est alors noué. Les derniers fils sur le bord inférieur sont placés de la

même manière et liés un à un. L’intervention est terminée en fermant l’aponévrose

transversalement par quelques points de fils non résorbables, ce geste permettant de renforcer

la réparation et de séparer la prothèse de la peau.

Il est habituel de faire un plan sous-cutané au fils résorbable, un ou deux points fixant

l’ombilic sur l’aponévrose. Aucun drainage n’est mis en place mais nous réalisons un

pansement compressif pendant 48 heures. Si le collet ombilical mesure moins de 3 cm de

diamètre, une prothèse en polypropyléne non fixée peut être glissée dans l’espace de

décollement où sa rigidité assure son maintien .

Nous proposons ce type de réparation pour toutes les hernies ombilicales dès que le

diamètre du collet dépasse 1 cm car pour un diamètre inférieur l’indication opératoire n’est pas

formelle et le geste est techniquement plus difficile.

L’utilisation d’une prothèse non résorbable d’emblée lors de la réparation d’une hernie

ombilicale est actuellement validée. Il existe en effet un taux de récidive moindre (11 % vs 1%) .

Le choix de l’espace prépéritonéal comme site d’implantation de la prothèse (plutôt que

rétromusculaire pré-aponévrotique ou prémusculaire) permet de ne pas agrandir l’orifice

ombilical et de ne pas fragiliser la paroi abdominale.

- 59 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Cette technique est adaptée au traitement des hernies ombilicales récidivées après raphie

simple, des hernies épigastriques, et des petites éventrations survenant sur des orifices de

trocarts ombilicaux. Elle est aussi justifiée dans le traitement des hernies du cirrhotique en

dehors de l’urgence.

b.2. Technique pour prothèse composite :[73,74]

II s'agit d'une technique très simple à mettre en œuvre et dont les résultats sont très

fiables; elle est devenue pour nous la technique de choix dans la prise en charge des petites

hernies ombilicales . ( Figure 39 )

Figure 39 : Dissection du sac et introduction de la prothèse composite

Dissection du sac ou conservation du sac si possible, et mise en place de la prothèse en

situation rétropéritonéale. Si le sac ne peut être conserve, la prothèse peut être mise en situation

intrapéritonéale sans inconvénient car sa face profonde est recouverte de PTFE.[74]

Une fois la prothèse introduite dans l’orifice, celle-ci est appliquée à la face profonde des

muscles ou du péritoine grâce à une traction sur les 2 bandelettes de Polypropylène. ( Figure 40 )

- 60 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Figure 40 : Fermeture de defect

Ces 2 bandelettes sont alors suturées aux berges musculo-aponévrotiques de l'orifice

pariétal. Le defect pariétal est ensuite referme au-devant de la prothèse par du fil résorbable.

b.3. Technique du « plug »: [75]

Après dissection et réintégration ou résection du sac, une dissection limitée de l’espace

extra péritonéal, à la pince mousse et au doigt, permet de créer la loge pour le plug. On peut

fabriquer un plug avec un morceau de prothèse de 4 ou 5 cm de côté, plié en cornet ou utiliser

un plug industriel.

Le plug est introduit dans la loge. Le bord du plug est suturé à la face profonde du

fascia par quelques points en U de façon qu’il soit appliqué à la face profonde du fascia. Les

bords de l’orifice herniaire peuvent être suturés l’un à l’autre par un surjet ou pas. (Figure 41 )

- 61 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Cette technique n’a été suivie d’aucune récidive sur deux séries d’une cinquantaine de

cas chacune .

Figure 41 : Technique du plug[4]

b.4. Technique pour prothèse à ballonnet[76] :

Le CA.B.S'AIR® est un concept original de traitement mini-invasif des hernies pariétales.

Cette prothèse, en forme de bourse octogonale, est équipée de deux fils sertis.

L'originalité est le ballon d'expansion. Ce ballonnet inextensible est enfermé dans la bourse.

II est gonflé par 30cc d'air. C'est un véritable vérin pneumatique, permettant un

déploiement complet[76]. ( Figure 42- 43)

Figure 42-43 : Introduire CA.B.S'AIR.[76]

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Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

L'implantation de la prothèse s'effectue en trois phases:

La prothèse, avec le ballon dégonflé est plié en forme de cône. De dehors en dedans , la

prothèse franchit complètement l ‘orifice herniaire. II devient entièrement rétropariétale, Le

ballon est gonflé, réalisant l‘expansion de la prothèse, en arrière du défect de paroi.

( Figure : 44-45-46-47)

Figure 44-45 : Gonflage du ballonnet.

Figure 46-47 : fixation de la prothèse .


La double épaisseur de polypropylène et la plicature des languettes évitent tout risque de

retournement de la prothèse, 2 points non résorbables en U, solidarisent l’ensemble du

dispositif.[76]

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Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

La prothèse est en place et fixe. Le ballon est dégonflé puis facilement retiré. ( Figure 48-

49).

Figure 48-49 : Extraction du ballonnet et fermeture pariétale .

c. Réparation par coelioscopie [77]:

La mise en place d'une prothèse par laparoscopie permet de traiter avec efficacité les

hernies ombilicales avec des suites opératoires particulièrement simples et un rétablissement

plus rapide. La prothèse utilisée est une prothèse Biface composée d'une face intra-abdominale

recouverte de silicone pour éviter les adhérences viscérales et une face pariétale composes de

polypropylène non tisse pour assurer l'intégration pariétale. ( Figure 50-51 )

Figure 50 : Placement des trocarts (1) .[77]

Le pneumopéritoine est introduit par voie sous-costale gauche après épreuve de sécurité

à l‘aiguille de Palmer, sous dépression relativement basse.

- 64 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Figure 51 : Placement des trocarts (2) .

Les trocarts seront introduits au nombre de trois : Loin dans le flanc gauche, 12 mm, 10

mm et 5 mm de haut en bas

Le trocart de 10mm est situe sur la ligne ombilicale et servira à l’'introduction de

l'optique.

Une fois l'optique introduite, l’intervention débute par une exploration de la cavité

abdominale. Le contenu herniaire est ici de l'épiploon, et une exploration de tout le reste de la

cavité abdominale, le foie droit, puis le foie gauche, et l'ensemble de la cavité.

Les autres trocarts ont été introduits sous contrôle de la vue. La hernie est libérée de son

contenu, plus par pression d'avant en arrière que par traction sur les pinces.

Vérification au passage de la bonne viabilité du contenu herniaire.[77]

Le sac est ensuite traité , résection partielle ou totale selon les cas, dans cet exemple Ie

traitement est simple avec un avivement péritonéal.

Parfois l’intervention est plus complexe avec une libre ration d'adhérences ou d'anses

intestinales herniaires.

La prothèse est enroulée, face adhérente vers l'extérieur, pour permettre un bon

glissement à l'intérieur du trocart. ( Figure 52 )

- 65 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Figure 52 : Préparation de la prothèse en rouleau .[77]

Afin de se situer en bonne position, II faut ensuite la centrer en utilisant pour cela la mire

de repérage, on met en place une aiguille droite de nylon, à travers l’orifice ombilical qui va faire

issue dans la cavité abdominale. ( Figure 53)

Figure 53 : Suspension de la prothèse avec un fils transcutané .

II faut venir prendre le centre de la prothèse, Puis remonter à travers l’orifice ombilical

vers l'extérieur. ( Figure 54 )

Figure 54 : Transfixion de la prothèse .

- 66 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

La traction sur les deux fils permettra un centrage parfait de la prothèse, celle-ci sera

fixée par agrafage . ( Figure 55 )

Figure 55 : Agrafage de la prothèse .

Cet agrafage est réalisé en double couronne concentrique. L'une très périphérique, l‘autre

plus centrale per-orificielle. L'objectif est de laisser le moins possible d'espace libre à

d'éventuelles anses intestinales migratrices. Les différents orifices sont refermés et on laisse en

place sur l’ombilic un pansement compressif sans drainage.

2. Herniorraphie :

2.1. Raphie simple: [1]

Concernant cette technique, les incisions les plus utilisées sont l’incision latérale qui

contourne le bord gauche de l’ombilic et le dépasse un peu au-dessus et au-dessous, et

l’incision semi-circulaire inférieure qui est préférable parce qu’elle donne une cicatrice moins

visible et expose moins à la chéloïde.

La dissection aux ciseaux de Metzenbaum du sac consiste à le séparer de la peau, du

tissu sous-cutané et du collet aponévrotique Il faut prendre garde à ne pas abîmer la peau qui

adhère souvent intimement au sac. C’est pourquoi nous recommandons la dissection aux

ciseaux de préférence à l’électrocoagulation.

- 67 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Dans le cas où se produit une petite plaie cutanée, elle est suturée avec du fil fin (3/0 ou

4/0). Nous utilisons du fil à résorption rapide, qui évite d’avoir à ôter des points au fond de

l’ombilic. Le sac peut être réséqué, après avoir été ouvert pour vérifier son contenu, ou

simplement réintégré dans l’espace extra-péritonéal.

La dissection de cet espace à la pince mousse sur 1 ou 2 cm peut contribuer à faciliter le

rapprochement des bords aponévrotiques sans tension (Fig. D). Il est important de rechercher

des orifices para-ombilicaux associés, soit en introduisant le doigt à travers l’orifice herniaire,

s’il est assez large, soit en utilisant une pince coudée à angle droit.

La suture peut être faite par points séparés ou au surjet (Fig. E).

Le sens de la suture dépend de la forme de l’orifice. Habituellement nous pratiquons un

surjet aller-retour dans le sens transversal à l’aide d’une aiguille ronde ou tapercut sertie de

monofilament non résorbable 2/0 ou même 3/0. En effet, l’utilisation de fil plus gros et

d’aiguilles triangulaires crée des orifices dans l’aponévrose qui la fragilisent, alors que les fils

2/0 et 3/0 offrent une résistance suffisante.

Après contrôle soigneux de l’hémostase, la fermeture se fait habituellement sans

drainage. La face profonde de la peau ombilicale est fixée à l’aponévrose par un ou deux points

de fil résorbable (Fig. F), puis la peau est suturée par des points séparés ou par un surjet

intradermique de fil à résorption rapide 4/0. Une compresse de tulle gras est moulée dans la

dépression ombilicale et maintenue en place par une compresse de gaze et un adhésif.

Le patient retire le pansement 3 ou 4 jours plus tard et est revu 1 semaine après

l’intervention. ( Figure 56)

- 68 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Figure 56 : herniorraphie par suture simple[1]

L’incision verticale transombilicale donnerait une cicatrice invisible. L’incision verticale

est tracée directement au niveau de l’ombilic sans dépasser ses bords, et les deux lambeaux

cutanés latéraux sont séparés du sac après les temps de dissection et de réparation usuelle, la

suture cutanée comporte d’abord le passage de deux points de fil résorbable unissant la face

profonde de la peau à l’aponévrose, puis un surjet intradermique au fil à résorption rapide.

Les deux points d’ancrage sont noués avant le surjet. L’application de colle permet

d’éviter le pansement. ( Figure 57)

Figure 57 : Incision trans-ombilicale[1]

- 69 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

a. Herniorraphie en « paletot » :[73,4]

La technique de réparation en « paletot » a été décrite la première fois en 1901 en France

par Quénu et aux États-Unis par Mayo, qui s’était inspiré d’un procédé décrit par

Championnière pour la hernie inguinale.

Elle consiste à rabattre le feuillet aponévrotique supérieur par-dessus le feuillet inférieur.

Le feuillet supérieur est solidarisé au bord du feuillet inférieur par un ou plusieurs points en U

puis le bord libre du feuillet supérieur est fixé à la face antérieure du feuillet inférieur par des

points séparés. ( Figure 58 )

Figure 58 : Fixation de la prothèse

Cette technique, destinée initialement à traiter les hernies à large orifice, a moins

d’intérêt de nos jours en raison du matériel prothétique dont nous disposons, d’autant plus

qu’elle majore la tension au niveau des aponévroses .( Figure 59 )

Figure 59: suture en paletot[73]

- 70 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

V. Discussion des résultats:

1. Données épidémiologiques :

1.1. Âge :

La moyenne d’âge de survenue de la hernie ombilicale des différentes séries varie entre

49 et 61 ans. Ces résultats témoignent de l’affaiblissement de la paroi abdominale avec l’âge.

Ceci peut s'expliquer par la perte de tonicité musculaire et d'élasticité des tissus de la

paroi abdominale accompagnant l'âge, qui associées aux pathologies augmentant la pression

intra-abdominale telles que la constipation ou l'obstruction chronique des voies aériennes

supérieures , sont à l’origine de la majorité des hernies chez le sujet âgé [79].

La qualité de la paroi est un des éléments les plus déterminants dans Le choix thérapeutique.

Tableau X : Age moyen selon plusieurs études


Auteurs Âge moyen
U. Muschaweck et al [78] 54.6 ans
Arroyo et al [80] 57 ans
J. Dalenback et al[81] 49 ans
H. Lau et al[82] 61 ± 14 ans
Jean Paul Engbang et al [83] 44±15 ans
Berrovet et al[84] 51 ans
L. Venclauskas et al[85] 57 ans
Notre série 49 ans

1.2. Sexe :

Nous avons noté une prédominance féminine avec 84 femmes, soit 70% des cas contre 36

hommes soit 30%. Cette répartition est en accord avec la quasi-totalité des cas de littérature.

Néanmoins quelques études montrent une prédominance masculine.(Tableau XI )

Cela peut s’expliquer par les particularités anatomiques et physiologiques propres à la

femme. En effet, les grossesses multiples ainsi que la prise de poids liée à la ménopause

exposent la femme aux hernies de la paroi abdominale et leur récidive. [86–89]

- 71 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Tableau XI : Pourcentage de survenue selon le sexe .


Auteurs Hommes % Femmes %
Kaufman[90] 82% 18%
Polat[91] 28% 72%
A.arroyo[80] 41% 59%
J. Dalenback[81] 65 % 35%
Jean paul engbang[83] 58% 42%
Notre série 30% 70%

1.3. Facteurs herniogènes et antécédents :

Dans notre série 98 patients (soit 81,6 %) avaient un facteur herniogène, avec une

possibilité d’association de deux facteurs ou plus chez le même patient.

Selon notre étude les causes de l'augmentation de la pression abdominale incluent :

- Obésité

- Grossesses multiples

- Grossesse en cours

- Chirurgie abdominale antérieure

- toux persistante

- effort physique

- constipation chronique

Selon la littérature, plusieurs études, dont celles brièvement citées ci-dessous convergent

vers le fait que les hernies ombilicales peuvent être acquises par affaiblissement du tiers

supérieur de l’ombilic à cause d’une pathologie engendrant une augmentation importante de la

pression intra-abdominale et/ou d’altération de collagène.

L’étude de K.Vychnevskaia et al [92] rapporte que les hernies ombilicales sont plus

fréquentes chez les femmes en surpoids et multipares et chez les patients atteints de cirrhose.

Cette idée est confirmée par d’autres études.

- 72 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

L’exemple de l’étude de H.Kulaçoğlu [93] affirme également que la hernie ombilicale est

due à une augmentation de la pression intra-abdominale et que les facteurs prédisposants

comprennent, en plus de l'obésité et les grossesses multiples, l'ascite et les tumeurs

abdominales.

Dans le même contexte, l’étude de C. Cannistrà [94] cite l’obésité morbide, la grossesse,

la tumeur intra-abdominale, l’ascite, la constipation chronique, et la dysurie comme facteurs

herniogènes fréquents .

L’étude de G.Augustin et al [95] rapporte que pendant la grossesse, la distension utérine

augmente la pression intra-abdominale, ce qui rend certaines hernies de la paroi abdominale

visibles.

L’étude de Jean Paul Engbang[83] rapporte que le tabac a était retrouvée chez quelques

patients ce qui rejoint notre étude ,le tabac est reconnu par certains auteurs comme facteur

modifiant le métabolisme du tissu conjonctif de la région ombilicale d’où son implication dans la

pathogénicité de la hernie [96-98].

2. Données cliniques

2.1. Circonstances de découverte et signes fonctionnels

Le taux de chirurgie élective est significativement bas dans les pays en voie de

développement, une partie majeure des hernies étant réparée dans un contexte d’urgence [99].

Ceci peut s’expliquer par la pauvreté, l’ignorance et l’appréhension de la chirurgie. [100].

L’étude de L.P.S.Chung [101] rapporte qu’environ 16% des malades avec une hernie de

l‘ombilic se sont présenté avec incarcération ou strangulation du contenu herniaire, 50% avaient

une douleur ou sensation de gêne au niveau de la zone herniaire, tandis que la gêne esthétique

représentait le motif de consultation pour le reste de cette population.

M.Mudge et L.Hughes [102], dans leur série de 62 malades, ont recueilli les symptômes

associés à la hernie ombilicale, où 23 des patients présentaient des symptômes de type gêne

- 73 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

abdominal , et de malaise intermittent, et 36 d’entre eux étaient asymptomatiques , tandis que 3

malades se sont présentés dans un tableau d’engouement herniaire.

Dans l’étude de Jean Paul Engbang [83] , la tuméfaction représentait le principal motif de

consultation avec 90 cas (90,1%), suivie des douleurs abdominales- 12 cas (11,8%). D’autres

plaintes comme les nausées et les vomissements ont également été signalées. La hernie était

simple dans 92 cas (90,2) %) et compliquée dans 10 cas (9,8%).

Dans notre série , 31,66 % des patients (n=38) s'étaient présentés dans un tableau de

complication .

2.2. Taille

Dans notre étude, nous avons adopté la classification de la European Hernia Society.

Cette classification, élaborée en 2009, a le mérite d'être simple, pratique et reproductible. Elle

prend en considération deux critères fondamentaux dans le but de classer les hernies

abdominales : le siège et la taille [15] ( Figure 60 )

Dans notre série la majorité des hernies avaient un diamètre compris entre 2 et 4 cm, ce

qui rejoint la série de Venclauskas [85] tandis que dans les séries de OP.Schumacher[103] et EL

Mourabit. [104] les hernies avaient majoritairement une taille < 2 cm.

Figure 60 : Classement des hernies selon leur taille

- 74 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

2.3. Complications :

Les facteurs associés à un risque accru de réparation en urgence des hernies

abdominales sont l’obésité, la cirrhose ainsi que certaines caractéristiques anatomiques de la

hernie [82,105] : les hernies ombilicales à collet étroit et à sac herniaire large sont plus

pourvoyeuses de complications.

Les données publiées par Helgstrand et al. de la Danish Ventral Hernia Database

montrent un taux de 14 % de hernies omblicales compliquées. [106]

Dans la série de Jean Paul Engbang[83], le taux de hernies compliquées était de 9.8 % .

Alors que , dans notre série , 31,66 % des patients ont été opérés en urgence devant un

tableau de complications ,et dont 50% avaient un délai de consultation inférieur à 24h.

Figure 61 : Taux de hernies abdominales compliquées

3. Protocole opératoire :

3.1. Mise en condition du malade :

Vu l'incidence élevée de l'infection du site opératoire après la réparation d'une hernie

ombilicale par rapport à d'autres hernies de la paroi abdominale, la préparation cutanée est

encore plus importante quand il s’agit de la hernie ombilicale. Ceci est expliqué par l'apport

- 75 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

vasculaire ombilical moindre que celui de l'aine, ce qui limite l'accès du système immunitaire ,

prolonge le processus de guérison de la plaie et limite la propagation d'antibiotiques

prophylactiques à cette région du corps.

Cette situation peut être encore exacerbée lorsque le lambeau de peau ombilicale est

excessivement affaibli , il devient ainsi nécrotique. De plus, l'ombilic peut abriter un grand

nombre de bactéries, ce qui constitue une source d'organismes pathogènes directement

adjacents à la plaie chirurgicale. Cette théorie est appuyée par des preuves affirmant que le

Staphylococcus aureus, résistant à la méticilline, colonise souvent l'ombilic.

L’extraction soigneuse des dépôts (éventuellement sous anesthésie), le nettoyage

minutieux à la Bétadine et l’inspection finale par le chirurgien lui-même avant tout geste sont

indispensables pour minimiser le risque de sepsis.

En raison des caractéristiques particulières de l’ombilic citées auparavant, il est

indispensable de prescrire une antibiothérapie prophylactique, selon l’étude de R.L. Berger

[107],tous les patients ont reçu des antibiotiques préopératoires et une préparation chirurgicale

standardisée selon le protocole de l'hôpital. De plus , l’étude de K.Vychnevskaia et al [92]

rapporte également que tous les patients ont reçu une antibioprophylaxie prophylactique avec

une dose unique de céphalosporine de 2eme génération : ( céfoxitine ) par voie intraveineuse .

Dans l’étude de D.Abramov et al [108] : une céphalosporine de 2eme génération ( 1 g ) a

été administré par perfusion intraveineuse à des patients alternés 30 minutes avant l'opération.

Le taux d'infection des plaies était de 1/9 contre 4/10 pour les réparations de hernie ombilicale

et donc l’étude a conclu que l'antibioprophylaxie à dose unique semble exercer un effet

bénéfique.

Concernant notre étude, on donne également une énorme importance à cette étape .

Ainsi pour la mise en condition du patient , on corrige les tares viscérales et on administre

également une antibiothérapie prophylactique , dans le but d’une meilleure prise en charge .

- 76 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

3.2. Anesthésie :

Les considérations relatives à l’anesthésie sont nombreuses, elles dépendent

essentiellement de la procédure envisagée et de l’état de santé du patient. L’obésité, l’apnée du

sommeil, l’hypertension artérielle et les maladies cardiovasculaires sont fréquents chez les

patients présentant des défects de la paroi abdominale[109]

L’anesthésie générale était longtemps considérée comme la seule modalité anesthésique

compatible avec les réparations des hernies ombilicales.

Pareillement, quatre études prospectives ont évalué́ la praticabilité de la chirurgie en

ambulatoire (anesthésie locale, sortie le même jour) pour la hernie ombilicale[78,80,75,110].

Celle-ci était réalisable dans 90–100 % des cas selon ces études .

Dalenback et al [81]est la seule étude qui a comparé entre le type d’anesthésie pour

chaque type de chirurgie . Cela dit ; pour les patients traités par raphie : 59% sous anesthésie

locale et 41 % sous anesthésie générale et pour ceux traités par prothèse : 18 % sous anesthésie

locale et 82 % sous anesthésie générale.

Tableau XII : Modalités anesthésiques dans la chirurgie de la hernie ombilicale


Série AG (%) RA (%) AL (% )
Porrero et al. [111](2018) 22.5 67.5 10
Porrero et al. [112](2019) 9.8 68.2 22
El Mourabit[104] 76% 24 0
JP ENGBANG[83] 99 1 0
Winsnes et al [113] 85 0 15
Dirk Wasserberg[114] 100 0 0
Ismael[115] 100 0 0
Notre serie 100 0 0

3.3. Voie d’abord chirurgicale :

La réparation laparoscopique des hernies ombilicales est pratiquée depuis la fin des

années 1990 [116,117]. Aujourd'hui, l'utilisation de cette méthode reste relativement faible

dans le monde où elle est pratiquée dans seulement un quart des cas [118].

- 77 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Selon les dernières recommandations de la Society of American Gastrointestinal

Endoscopic Surgeons publiées en 2016, les chirurgiens devraient prendre leur décision d'opérer

par cœlioscopie en tenant compte de la complexité de l'intervention chirurgicale, des ressources

disponibles dans leurs institutions, de leur expérience et degré de maîtrise de la technique.

[119]

Cependant , la base de données Danoises sur la réparation chirurgicales des hernies n'a

pas révélé de différences significatives entre les deux méthodes , ni dans le taux de

complications chirurgicales ou médicales , ni dans les facteurs de risque d’une récidive sur les

30 jours post opératoire . [120]

Afin d’apprécier l’apport de la chirurgie cœlioscopique par rapport à la chirurgie à ciel

ouvert, nous avons rapporté les résultats des méta-analyses et des essais cliniques randomisés

publiés à ce sujet pendant les 10 dernières années. (Tableaux ci-dessous)

Sur les 10 méta-analyses, 7 avaient noté une durée d’hospitalisation plus courte après

réparation par cœlioscopie. En termes de complications per- et postopératoires, il a été conclu

que la laparoscopie diminue l’incidence de l’infection (9/10 études) ; mais augmente le risque de

lésions peropératoires du grêle et du côlon (5/10) , aucune différence quant à la récurrence

entre les deux techniques (8/10 méta-analyses).

- 78 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Tableau XIII : Comparaison entre la cœlioscopie et la chirurgie à ciel ouvert

- 79 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Tableau XIV : Coelioscopie ou chirurgie à ciel ouvert : Résultats à long terme

Une étude comparative récente de Colon et al. [131] a déclaré que la réparation

laparoscopique de la hernie ombilicale devrait être l’approche idéale chez les patients obèses.

Ils ont trouvé une augmentation significative du taux d'infection des plaies dans le groupe de

réparation à ciel ouvert par rapport à la procédure laparoscopique (26 % contre 4 % ).

- 80 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Une étude rétrospective publiée par Saber et al. [132], qui avait comme but de vérifier si

l’âge avancé constitue une contre-indication à la chirurgie cœlioscopique de la hernie

abdominale, n’a pas trouvé de différence significative ni en termes de morbidité ni de mortalité.

[132] Tenant compte du risque réduit d’infection du site opératoire, la laparoscopie serait

profitable pour les patients âgés.

Le taux de laparoscopie est de 1% chez Winsnes[113]s ,10,5% chez Cassie[133] , 0% chez

Shwetank[134] , 12,5% chez El Mourabit[104] . Il était de 1,67% dans notre série .

Figure 62 : Voie d’abord chirurgicale pour les hernies ombilicales dans la littérature

Dans notre série le faible taux de laparoscopie peut être expliqué par le défaut des

moyens financiers chez nos patients. En effet, la majorité d’entre eux ne peuvent pas se procurer

la prothèse biface et les moyens de fixation nécessaires.

- 81 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

4. Modalités thérapeutiques :

Selon les recommandations de l’IEHS publiées en 2014, la cure prothétique doit être la

méthode de choix pour le traitement chirurgical des hernies abdominales de taille > 2 cm et

toutes les éventrations postopératoires indépendamment de leur taille. De ce fait, la raphie doit

être réservée au traitement des hernies abdominales de petite taille en absence de tout facteur

de risque de récurrence. [135]

Figure 63 : Réparation avec et sans prothèse des hernies ombilicales

Dans l’étude de Rodrigo [136] Purushotan [137] et El Mourabit[104] , le pourcentage de

plastie prothétique est supérieur à celui de herrnioraphie par contre dans les études de

Gonzalez et al. [138],Sanjay et al[139], Farrow et al. [140] et Eryilmaz et al. [141] , ils optent plus

pour la herrnioraphie.

- 82 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Concernant notre série , le taux de plastie prothétique est de 43,90% Ceci peut

s’expliquer par le niveau économique bas des patients et par les questions que soulèvent les

prothèses par rapport aux grossesses ultérieures chez les jeunes patientes .

Néanmoins, une opportunité d’améliorer nos résultats existe avec une utilisation

croissante de prothèses [142].

4.1. Réparation prothétique

a. Choix de la prothèse :

Trois principaux types de prothèses sont disponibles. Les prothèses synthétiques, telles

que le polypropylène (PP) ou le polyester, qui se caractérisent par une résistance élevée à la

traction et une forte induction de croissance tissulaire, mais ne conviennent pas pour une mise

en place intrapéritonéale en raison de leur tendance à induire des adhérences intestinales.

La prothèse composite ou enduite de barrière est une prothèse à double face ayant un côté

pariétal synthétique pour favoriser une réparation forte et une surface viscérale qui diminue la

formation d'adhérences. La prothèse biologique est une sorte « d’échafaudage » à base de collagène

humain, porcin ou bovin qui peut être implanté en position extra ou intrapéritonéale. La prothèse

biologique est fréquemment utilisée en cas de plaies chirurgicales infectées ou contaminées. [143]

Dû au manque de données de qualité concernant les prothèses, il n’existe pas de consensus

quant à la supériorité d’un type par rapport aux autres. Par ailleurs, il existe un considérable conflit

d’intérêt parmi les chercheurs et donc une vaste variation de préférences. [144]

Le choix de la prothèse dépend de :

a.1. Site d’implantation :

L'élément clé de cette question est de savoir si la prothèse sera placée au contact des

viscères intra-abdominaux. Dans ce cas, l'utilisation d’un implant biface ou d’un implant enduit

d'une barrière est nécessaire.

- 83 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

a.2. Voie d’abord chirurgicale :

Lors d’une réparation à ciel ouvert, un implant rigide permet une facilité à la

manipulation et l’implantation . Quant à la réparation laparoscopique, l’implant est enroulé puis

introduit dans l'abdomen à travers un petit trocart de 10 mm , où réside la difficulté de

l’opération . En outre , cela doit être fait sans perturber le revêtement (enduit) qui constitue une

barrière entre l'intestin et la prothèse.


a.3. Technique de réparation :

S’agit-il d’une technique de pontage ou d’un renforcement après une fermeture fasciale ?

C’est là que le poids ou la densité (habituellement mesurée en g/m²) de l’implant entre en

considération.

Par exemple, une prothèse de type résorbable ou une bioprothèse, ne serait incompatible

avec une technique de pontage. Ceci est valable pour les hernies inguinales et

ventrales[145,146].

a.4. Efficacité clinique:

L’efficacité clinique d’une prothèse est jugée selon le taux de récurrence, de douleur

chronique ainsi que d’autres facteurs tels que la compliance de la paroi abdominale et l’érosion

de l’implant.

a.5. Risque infectieux :

Enfin, l’implant doit être sélectionné en fonction du degré de contamination du champ

d’implantation. S'agit-il d'une plaie contaminée ou d'une plaie propre? Quelle est la probabilité

que la prothèse devienne exposée?

Les prothèses en ePTFE, par exemple, sont presque toujours explantées en cas

d’infection[147]. Celles en polypropylène ou en polyester, par contre, le sont moins.

- 84 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Si la plaie est contaminée, il serait judicieux d’opter pour une prothèse biologique. Une

alternative serait d’utiliser une prothèse résorbable non biologique (Vicryl ® par exemple) et de

prévoir une réparation ultérieure par une prothèse permanente, lorsque les conditions seront

plus favorables [148,149].

En résumé, de nombreux produits de réparation de hernie sont disponibles sur le

marché. Néanmoins, il n’existe aucune preuve de la supériorité de l’un par rapport à l’autre. Il

est clair cependant, que certains types de prothèses sont plus appropriés dans certaines

circonstances.

Concernant notre étude , 58,35% des prothèses étaient en Polyester ,38,88% en

polypropylène et dans 2,77% des cas on a utilisé une prothèse bi-face , en revanche , dans

l’étude récente ( 2019) de Köhler et al [150] : 76.5% des prothèses étaient en polypropylène et

seulement 23.5% en Polyester .

b. Emplacement de la prothèse

Dans les réparations par cœlioscopie, la prothèse est habituellement placée en

intrapéritonéal. Néanmoins, dans la chirurgie à ciel ouvert plusieurs localisations sont possibles.

Des essais cliniques randomisés, évaluant l’emplacement en intrapéritonéal, sublay et en

pré-musculoaponévrotique , pour différentes hernies abdominales , en différentes situations

cliniques sont souhaitables . [144]

L’emplacement en sublay, référant à la fois à la position prépéritonéale et pré-fasciale,

est la localisation optimale pour la chirurgie élective à ciel ouvert. Les autres emplacements ont

cependant un rôle dans certains cas (Grade C). La position inlay devrait être évitée étant associée

à un taux élevé de complications.[144]

Globalement, en raison du manque d’avantages observés des prothèses en position inlay

et pré-musculoaponévrotique, Holihan et al. [142] ne recommandent pas ces emplacements

pour la cure des hernies abdominales en routine. [142]

- 85 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Une récente méta-analyse incluant 21 études publiée par Holihan et al. en 2015 [151] a

comparé l’influence de l’emplacement de la prothèse sur le taux de récurrence et l’incidence des

infections du site opératoire. Les résultats ont indiqué que la position sublay était associée aux

taux les plus faibles de récurrence et d’infections du site opératoire et est de ce fait supérieure

aux emplacements en pré-musculoaponévrotique, inlay et intrapéritonéal. [151]

Figure 64 : Emplacement de la prothèse dans la cure des hernies ombilicales

La grande majorité des prothèses implantées dans notre série étaient en position sublay

97,23% (dont 55,56 % en prépéritonéal et 41.67 % en pré-fascial) et il s’agit en effet de

l’emplacement le plus recommandé .

D'autre part, le registre national du Danemark ( Christoffersen [152] ) a obtenu des

résultats du taux de récidive similaires pour les techniques d'onlay (2,2 %) et de sublay (2,5 %)

[152]. Berrevoet et al[84]. ont observé un taux de récidive plus élevé après la mise en place d'une

prothèse en intrapéritonéal (8,3 %) par rapport à celle placée en sublay (3,6 %).

c. Fixation de la prothèse

Concernant la réparation de hernie ombilicale, les méthodes de fixation de la prothèse

par suture ou tacks n'a pas été amplement étudiée et est laissée au choix du chirurgien.

Cependant, ils sont tous les deux associés à des complications .

- 86 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Il a été supposé que les sutures transfasciales provoquent une douleur postopératoire

accrue car elles pénètrent à travers plusieurs couches de muscles et de fascias.[107,158,153-

156]

L’étude de Kitamura et al [157], publiée en 2013 , compare les complications post-

opératoires , sur un suivi de 3 ans , des moyens de fixation dans le traitement prothétique des

hernies ombilicales par voie laparoscopique . Cette étude souligne qu’il n'y avait pas de

différences entre les groupes ni par rapport à la douleur postopératoire [ à 1 semaine, 1 an et 2

ans après la chirurgie] ni par rapport à la qualité de vie des patients .

Le tableau ( XV ) ci-adjoint résume les pourcentages de complications majeurs et mineurs

post – opératoires citées dans cette étude .

Tableau XV : Complications selon le type de fixation

Sutures n=29 Tacks n=31


Récurrence 3 (10%) 2 (7%)
Complications Majeurs Infection 1 (3%) 1 (3%)
Occlusion post-op 0 (0%) 1 (3%)
Douleur 2 (7%) 1 (3%)
Complications Mineurs Sérome 4 (14%) 2 (6%)
Rétention Urinaire 1 (3%) 0 (0%)

On conclut de cette étude qu’il n’y a pas de différences significatives concernant les

complications post-opératoires dans l’utilisation de sutures ou de Tacks pour le traitement par

prothèse des hernies ombilicales .

De même, l’étude de Nguyen et al, évaluant la suture et la fixation par tacks dans les hernies

abdominales, a montré des différences non significatives dans la douleur postopératoire.[158]

Dans une méta-analyse publiée en 2012, comparant les tacks aux sutures, Sajid et al.

[159] rapportent un temps d’intervention chirurgicale plus court avec les tacks et un score de

douleur de 4 à 6 semaines en postopératoire significativement plus bas. Tandis que, les

complications per et postopératoires, la durée d’hospitalisation et le risque de récurrence étaient

statistiquement similaires entre les 2 groupes. [159]

- 87 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

La fixation par suture peut être avantageuse car elle fournit une résistance à la traction

plus élevée, minimisant ainsi le taux de récidives .[153,161]

Ce qui a été mis en évidence dans une méta-analyse plus récente de Baker et al. [160]

publiée en 2018, portée sur les méthodes de fixation de prothèse dans la réparation

laparoscopique des hernies abdominales , incluant 51 études dont 6 ont fait l’objet d’une

comparaison des méthodes entre elles en termes de récurrence, où le résultat a été en faveur

des sutures.

Certes, les résultats n’ont pas été statistiquement significatifs, mais la probabilité que

les sutures soient supérieures aux autres méthodes de fixation était de 93% .

Si cette méthode ne majore pas le risque d’autres complications, elle devrait être

considérée comme la méthode de référence. [160]

4.2. Traitement des hernies étranglées

Bien que la réparation prothétique soit devenue de pratique courante dans la gestion

élective de la hernie ombilicale, son utilisation lors de l’étranglement est encore limitée par

crainte de complications ultérieures liées à la prothèse.[162]

- 88 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Figure 65 : Image per opératoire d'une hernie ombilicale étranglée : (A) Aspect du sac non
ouvert ; (B) Contenu de la hernie avec ischémie de l’intestin grêle (C) et (D) Résolution de
l'ischémie et recoloration de l'intestin grêle[163]

On se retrouve ainsi dans un cercle vicieux , où dans la littérature : l’utilisation de la

prothèse dans le traitement chirurgical de la hernie étranglée est contre-indiquée par crainte de

l’infection de la prothèse[164,165] mais le risque de récidive reste encore inacceptablement

élevé chez les patients traités par Raphie . Ce qui a été affirmé par l’étude de Abdel et al

[162] où 4 patients traités par raphie ont présentés une récidive devant aucune récidive chez

les patients traités par prothèse .

Ceci met l’accent sur les bénéfices de l’utilisation de la prothèse même dans le traitement

des hernies étranglées .

- 89 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Néanmoins dans notre série , tous les patients qui se sont présentés dans un tableau de

hernie ombilicale étranglée , ont été traité en urgence par raphie.

L'objectif de l’étude de Abdel et al [162] était de comparer les résultats de la réparation

prothétique et de la herrnioraphie dans la prise en charge de la hernie ombilicale étranglée ,

dont les résultats de cette étude prospective randomisée conduisent à plusieurs conclusions

parmis elles : .

 l'utilisation d'une prothèse dans la gestion des hernies étranglées en urgence est

sûre, facile à réaliser et n'est pas associée à des complications systémiques

majeures.

 la présence d'ischémie ou de nécrose intestinale, et donc la nécessité d'effectuer

une résection intestinale, ne peut être considérée comme une contre-indication à

la réparation par prothèse , ce qui a été même confirmé dans d’autres études

[166,169].

Dans notre série , 29% des cas qui se présentaient dans un tableau de hernie étranglée ,

ont bénéficiés d’une résection du contenu nécrosé . Nos résultats rejoignent ceux trouvés dans

l’étude de Abdel [162] avec 31% des cas . (figure 66)

Figure 66 : viabilité du contenu herniaire des hernies ombilicales étranglées

- 90 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

5. Suites opératoires :

5.1. Durée d’hospitalisation :

La durée d’hospitalisation dépend de plusieurs paramètres : les comorbidités du patient,

les circonstances d’intervention chirurgicale et son déroulement, la voie d’abord chirurgicale et

les complications postopératoires.

La durée moyenne d’hospitalisation retrouvée dans notre série , suite à un traitement par

prothèse , est de 2.4 jours . Cette moyenne est la plus basse comparée à d’autres études qui

ont rapporté des moyennes de séjour hospitalier plus élevées suite à un traitement prothétique .

[84,85,91,114,134,136,170]

Figure 67 : Moyenne de la durée d’hospitalisation suite à un traitement prothétique

5.2. Complications postopératoires:

Les complications font partie intégrante de la chirurgie et constituent un paramètre

important pour évaluer la réparation d’une hernie. L’âge, l’IMC et la durée de l’intervention

chirurgicale sont corrélées à la survenue de complications postopératoires. Par conséquent, ces

paramètres doivent être intégrés dans la stratification du risque du patient [171].

- 91 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

a. Complication à court terme :

a.1. Douleur postopératoire immédiate :

Afin de gérer la douleur immédiate chez tous nos patients , une prescription de

paracétamol et d’anti-inflammatoires en post-opératoire a été systématiquement faite .

Cette association de paracétamol et d’AINS est particulièrement très efficace qu’on n’a

pas eu recours à l’utilisation d’antalgiques de paliers supérieurs.

a.2. Hématome :

Un hématome est une collection de sang dans les tissus du corps et peut être reconnu

par une décoloration bleuâtre et un gonflement dans la zone d’intervention, apparait

généralement plusieurs jours après la chirurgie.

Il survient souvent après dissection d'une volumineuse hernie, même après hémostase

méticuleuse. Les hématomes pourraient être favorisés par l’insuffisance de drainage et par une

héparinothérapie précoce .

Les hématomes sont traités de manière conservatrice , Il disparaît généralement après

plusieurs jours (2 à 4semaines) de façon spontanée ou après un traitement local sauf si le

saignement est actif ou en cas d'instabilité hémodynamique. Ainsi , le traitement est variable ; de

l’abstention thérapeutique à l’évacuation chirurgicale .

Tableau XVI : Pourcentage de la survenue de l’hématome selon la technique chirurgicale


Références Prothèse Raphie
Arroyo et al[80] 1% 1%
Kaufmann et al[90] 2% 1%
Lal et al[173] 0% 16%
Polat et al[91] 6% 11%
Sadiq et al[172] 0% 10%
Sanjay et al[139] 0% 3%
Tunio et al[170] 2% 4%
Venclauskas et al[85] 2% 1%
Notre série 1% 1%

- 92 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Dans notre série , l’incidence de survenue d’un hématome est de 1 % suite aux deux

modalités thérapeutiques , le même résultat a été trouvé dans l’étude de Arroyo et al[80].

Concernant les études de Sadiq et al[172] , Sanjay et al [139], et Lal et al[173] , le

pourcentage de survenue d’un hématome suite à un traitement prothétique est nul

contrairement à un pourcentage élevé suite à un traitement par raphie.

Figure 68 : Incidence d’hématome selon la technique chirurgicale

a.3. Sérome :

Les séromes se traduisent par une collection de couleur citrine dans les plans pariétaux.

Ils surviennent vers le 3ème ou le 4ème jour postopératoire, et plus fréquemment en présence

de matériel étranger. La dissection chirurgicale crée un espace mort entre les plans anatomiques

où se collecte un liquide transsudatif. Le liquide peut s'accumuler plus rapidement si le sac

herniaire n’est pas réséqué.

En l'absence d'infection associée, il n'y a pas de douleur ni de signes inflammatoires. Le

sérome ne nécessite pas de traitement particulier. La résorption se fait en général spontanément

en 2 à 3 semaines, mais peut parfois prendre plusieurs mois.

- 93 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Si le sérome ne se résorbe pas spontanément, les symptômes sont gênants . Une fois , la

viabilité de la peau est menacée, une aspiration doit être envisagée et réalisée dans des

conditions stériles[174].

Tableau XVII : Pourcentage de la survenue de sérome selon la technique chirurgicale


Références Prothèse Raphie
Arroyo et al[80] 6% 5%
Berger et al[107] 14% 4%
Kaufmann et al[90] 3% 1%
Lal et al[173] 6% 0%
Polat et al[91] 3% 0%
Tunio et al[170] 7% 2%
Venclauskas et al[85] 7% 3%
Notre série 1% 0%

Dans notre étude, un sérome a été noté ,suite à un traitement par prothèse, dans (1 %)

des cas . Il s’est ,toutefois , résorbé spontanément sans recours à une aspiration.

Dans d’autres études comparatives , la fréquence de survenue d’un sérome est nettement

plus élevée à la suite d’une réparation par prothèse par rapport à la réparation par raphie .

Dans l’étude de Tunio et al [170] , 7% des patients traités par prothèse se sont

compliqués de sérome contre 2% chez les patients traités par raphie , ce qui rejoint l’étude de

Venclauskas et al [85] .

Dans l’étude de Lal et al [173] et Polat et al [91] , aucun patient , traité par raphie, ne

s’est compliqué par sérome , ce qui rejoint les résultats trouvés dans notre étude. ( figure 69)

Le pourcentage le plus élevé est retrouvé dans l’étude de Berger[107] , avec 14% de

survenue de sérome chez les patients traités par prothèse . Dans cette étude , il a été cité que

les réparations par prothèse étaient susceptibles de développer des séromes. Ainsi ;

L'utilisation de la prothèse était le seul prédicteur de la formation de sérome.

Nos résultats étaient similaires aux études, suivant une tendance à l'augmentation de

l’incidence des séromes lors des réparations par prothèse . [107] l’exemple de l’étude de

- 94 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Ammar [175] , publiée en 2010, avec un taux de 10.8% , et l’étude de Lau et al [82]avec un taux

de 11% , de survenue de sérome en post-opératoire .

Figure 69 : incidence de sérome selon la technique utilisée

a.4. Infections post-opératoires :

L’ infection après la réparation de la hernie ombilicale par prothèse représente une

complication très redoutée par les chirurgiens , ceci non seulement compromet la réparation à

long terme de la plaie , en prolongeant les soins et augmentant les coûts, mais aussi

compromet la qualité de vie du patient . Elle représente le facteur prédictif le plus important de

la récurrence de la hernie.

L’obésité et le tabagisme sont des facteurs de risque modifiables qui augmentent le taux

d’infection en post-opératoire [176]. Un diabète non équilibré constitue également un facteur de

risque [177]. La préparation colique en pré-opératoire quant à elle, ne semble pas avoir

d’effet[178].Les lésions viscérales peropératoires, source de contamination, favorisent ces

infections[179]

- 95 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

L’infection du site opératoire survient dans les premiers jours en post-opératoire. Une

fois détectée et après la réalisation de prélèvements à visée bactériologique, une antibiothérapie

à large spectre doit être instaurée, afin d’empêcher l’extension de l’infection en profondeur.

Un drainage peut s’avérer nécessaire en cas de collection localisée en présence de signes

systémiques d’infection [180].

Son incidence varie considérablement en fonction du grade préopératoire de la hernie et

de la méthode de réparation. Les réparations à ciel ouvert présentent un taux beaucoup plus

élevé d’infections du site opératoire que les réparations par laparoscopie [107,181-187] ce qui

rejoint l’étude de Arshad M[188] qui compare la réparation à ciel ouvert à la laparoscopie dans

le traitement des hernies ombilicales ; il rapporte une infection postopératoire de la plaie chez 7

(5,64 %) patients opérés par technique laparoscopique.

Ceci est significativement inférieur par rapport à la technique chirurgicale ouverte où une

infection de la plaie s'est produite chez 28 (18,91 %) patients [188]

On a comparé le taux de la survenue d’une infection en post -opératoire dans notre série

à la littérature , celle-ci représente le taux le plus faible , ce qui peut s’expliquer par l’asepsie

peropératoire rigoureuse, la réduction du temps de l’intervention, la prescription d’

antibiothérapie systématique péri opératoire adaptée minimisant ainsi le risque de survenue de

complications infectieuses .(figure70)

- 96 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Figure 70 : Incidence de l’infection post-opératoire

Ce tableau ci-dessus représente le taux de survenue d’une infection en post-opératoire

suite à un traitement par prothèse comparé à un traitement par raphie .

Tableau XVIII : Incidence de l’infection selon la technique


Références Prothèse Raphie
Farrow et al[140] 29% 12%
Berger et al[107] 20% 8%
Lal et al[173] 6% 16%
Sadiq et al[172] 10% 10%
Halm et al [189] 0% 9%
Sanjay et al[139] 0% 11%
Tunio et al[170] 4% 9%
Dalenback et al[81] 4% 1%
Polat et al[91] 6% 5%
Winsnes et al[113] 9% 2%
Venclauskas et al[85] 9% 1%
Arroyo et al[80] 2% 3%
Notre série 0% 1,6%

- 97 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Dans notre série, nous avons rapporté 2 cas d’infection de la plaie chez les patients

traités par raphie . Des soins locaux biquotidiens ainsi qu’une antibiothérapie générale ont été

prescrit dans le but de stériliser le foyer infectieux sans recours à la reprise chirurgicale.

Néanmoins , aucun cas d’infection de la prothèse n’a été noté dans notre série. Ce qui

rejoint l’étude de Halm et al [189] et celle de Sanjay et al [139] , par contre le taux le plus élevé

d’infection lors d’un traitement par prothèse a été rapporté par l’étude de Farrow et al [140] avec

29% et celle de berger et al [107] avec 20% .

Figure 71 : Incidence de l’infection suite à une hernioplastie selon la littérature

 Infections pulmonaires :

Les complications pulmonaires consécutives à la reconstruction de la paroi abdominale

sont probables . La pneumonie, la détresse respiratoire nécessitant une intubation et le recours

prolongé à la ventilation artificielle sont considérées comme des complications graves de la

réparation de la hernie.

Dans notre série, nous avons eu un cas de pneumonie sévère suite à un traitement par

raphie , ce qui correspond à un taux de 1 % de complications pulmonaires.

- 98 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

a.5. Iléus réflexe :

Le retard de reprise de la fonction intestinale, ou iléus, est une réponse physiologique

normale à la chirurgie abdominale à ciel ouvert. Pour la chirurgie de la hernie, où il peut y avoir

une manipulation importante de l'intestin ainsi qu'un besoin d’antalgiques narcotiques

postopératoires à plus forte dose, l'iléus paralytique est prédictible et se résout spontanément

dans la majorité des cas. Il est géré de manière conservatrice avec correction électrolytique et

décompression nasogastrique.

Un iléus prolongé peut nécessiter l’instauration d’une nutrition parentérale jusqu’au

rétablissement complet du transit intestinal.

Dans notre étude , on n’ a pas trouvé de cas qui s’est compliqué par un iléus réflexe .

Concernant l’étude de Arshad [188], 7.25% des patients traités par prothèse sous laparoscopie

pour hernie ombilicale ont présenté un iléus réflexe contre 32.43% des patients traités par

prothèse à ciel ouvert par contre dans l’étude de Lau 2003 [82] , le seul patient qui a présenté un

iléus a été traité par coelioscopie .

Dans l’étude de Rodrigo [136] , concernant les hernies ombilicales , deux patients ont

présentés un iléus paralytique dans les suites opératoires , 1 suite un traitement par prothèse et

l’autre suite à un traitement par suture .

a.6. Déhiscence des sutures :

La plaie chirurgicale peut être le siège de plusieurs complications après une intervention

chirurgicale. La déhiscence de la plaie est l’une de ces principales complications auquel les

patients et les médecins se trouvent confrontés. Elle est favorisée par l’infection du site

opératoire.

La cicatrisation naturelle des plaies est un processus lent peut aller de 15 jours à 1 mois

après l'intervention, entraînant des douleurs persistantes et des cicatrices inesthétiques. Cela

dépend des personnes, et de l'état initial de la peau. L'alternative est de resuturer.

Nombreuses sont les raisons pouvant entrainer une désunion de la cicatrice. Les troubles

de la cicatrisation font partie des complications qui intéressent surtout les cures de hernies

- 99 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

volumineuses[81], mais ne présentent heureusement pas une importante gravité. En cas de

désunion, des soins locaux suffisent en général à permettre la cicatrisation et une reprise

chirurgicale secondaire en cas de cicatrice défectueuse est possible.

Dans les résultats trouvés dans l’étude de Lau [82] , aucun patient n’a présenté de

déhiscence de sutures dans le groupe traités pour hernie ombilicale par prothèse contre 7

patients (10%) traités par sutures .

Dans l’étude de Arshad [188] , aucun patient n’a présenté de déhiscence de sutures dans

le groupe traités pour hernie ombilicale par coelioscopie , contre 6% des patients traités à ciel

ouvert par prothèse .

a.7. Complications thromboemboliques:

Il existe peu d'études traitant directement le risque de thrombose veineuse après

réparation de la hernie ventrale à ciel ouvert. Le risque de TVP après une intervention sur la paroi

abdominale est estimé à 0,1–0,6% pour les réparations simples [190]. Les reconstructions

complexes de la paroi abdominale ont probablement un taux de TVP plus élevé de 0,8 à 1,7%

[191].

La prévention, le diagnostic et le traitement de la TVP sont conformes aux protocoles

standards et le type de cure de la hernie elle-même n'a que peu d'importance.

Une thromboprophylaxie par l’héparine de bas poids moléculaire à dose préventive est

recommandée en association à une prophylaxie mécanique (Mobilisation précoce et surélévation

des membres inférieurs) en postopératoire. La durée du traitement dépend de la lourdeur du

geste chirurgical, des facteurs de risques et tares associées.

- 100 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

b. Complication à long terme :

b.1. Douleur chronique et qualité de vie :

Bien que le taux de récurrence reste un critère de jugement important sur le succès de la

réparation abdominale , de nombreux chercheurs considèrent la qualité de vie comme ayant le

même degré d’importance pour apprécier les résultats de la chirurgie. Ceci est particulièrement

pertinent lorsque nous opérons sur des patients oligo- ou asymptomatiques. En implantant un

corps étranger permanent dans la paroi abdominale par exemple, le chirurgien court le risque

d’induire une douleur chronique ou de limiter les activités du patient et donc de nuire à sa

qualité de vie.[192]

Avec les progrès réalisés en matière de techniques et matériaux de réparation de hernies,

les résultats fonctionnels et esthétiques ainsi que les mesures de la qualité de vie sont de plus

en plus pris en compte.

The Carolina Comfort Scale (CCS) est un questionnaire spécifique à la réparation

herniaire, qui permet d’évaluer la qualité de vie en post-opératoire. C’est un outil validé et

sensible [193], qui évalue l’intensité de la douleur, la limitation des activités et la sensation de

corps étranger (la prothèse) [194]. (Annexe 3)

La réparation de hernie , comparée à une simple surveillance, améliore la qualité de vie

globale selon Langbach et al. [195,196]. La douleur chronique est indépendante de la technique

utilisée (Raphie ou prothèse)[197]. Le choix de la voie d’abord chirurgicale ne semble pas avoir

d’influence ; la voie laparoscopique est associée à plus de douleur post-opératoire immédiate

mais cette différence entre les deux voies s’estompe à long terme[121].

Les preuves quant à l’effet du poids de la prothèse sont contradictoires Groene et al.

[194] ont rapporté que les prothèses à poids léger sont associées à plus de douleur chronique

tandis que Ladurner et al. [198] n’ont pas trouvé d’association significative entre le poids de la

prothèse et la qualité de vie.

- 101 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Les méthodes de fixation de la prothèse lors d’un abord par cœlioscopie, quant à elles,

n’ont aucune influence sur la douleur chronique et ceci indépendamment de leur type (tacks,

sutures, association des deux) et de leur résorbabilité [199,200].

b.2. Récidive :

Le taux de récidive est un paramètre important, afin de juger le succès de la cure d’une

hernie pour le chirurgien et une complication redoutée par le patient .

L'ascite, les hépatopathies, le diabète, la réparation par raphie et les patients ayant un

score d'ASA III-IV sont associés à des taux élevés de récurrence de la hernie ombilicale

[202,203].

Les patients ayant des antécédents de hernie récurrente ont un risque élevé de récidive

ultérieure et l'approche chirurgicale doit inclure certains facteurs pour améliorer ces résultats,

notamment le contrôle du diabète et l’obésité [204–208].

Ainsi selon une étude américaine(2019), après un suivi de 9ans des patients opérés pour

la hernie ombilicale –étant donné que celle-ci est la plus fréquente [209]- a objectivé que les

patients ayant un seul facteur de risque ont 3 fois plus de chance de développer une récidive,

alors que les patients ayant 2 facteurs de risque peuvent développer une hernie récurrente 7 fois

plus que les patients sans facteurs de risque [210].

Le taux de récurrence s’élève au cours de la grossesse. De ce fait les patientes en âge de

procréer, doivent être informées sur le risque accru de récidive associé à une grossesse

ultérieure [211,86].

- 102 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Tableau XIX : Taux de récidive selon la technique


Références Prothèse Raphie
Notre série 0% 2,5%
Halm et al [189] 0% 14%
Polat et al[91] 0% 11%
Sanjay et al[139] 0% 11%
Lal et al[173] 0% 10%
Dalenback et al[81] 0% 5%
Arroyo et al[80] 1% 11%
Farrow et al[140] 1% 9%
Tunio et al[170] 2% 7%
Sadiq et al[172] 3% 10%
Asolati et al[201] 3% 7%
Kaufmann et al[90] 4% 12%
Berger et al[107] 5% 7%

Dans l’étude de J. Dalenback et al [81]: un suivi d'une durée unique (5 ans, de 27 à 142

mois) a été obtenu après une réparation non urgente de la hernie ombilicale de l’adulte. Un taux

de récidive global de 4,9 % a été trouvé, aucun cas suite à une réparation par prothèse et 6,3 %

dans les techniques de suture .

L’étude de A. Arroyo et al [80] a montré l’avantage significatif des prothèses en matière

de prévention des récidives, avec un taux de 11% de récidive pour la suture simple contre 1%

chez les malades qui ont bénéficié de prothèses ; C’était un essai randomisé qui a inclus 200

patients, La randomisation était faite entre une raphie simple ( n = 100) et une prothèse ( n =

100) : une prothèse conique « plug » pour les HO de 3 cm ou moins et une prothèse plane pour

les HO de plus de 3 cm. Le type de prise en charge (ambulatoire ou non) ainsi que le type

d’anesthésie (générale ou locale) étaient laissés au choix du chirurgien.

L’analyse des résultats, avec un recul moyen de 64 mois, a montré , significativement,

moins de récidives dans le groupe traité par prothèse pariétale : 1 vs 11 % .

Selon l’étude de R.Kaufmann et al [90] :

Pour le traitement des hernies ombilicales de petites et moyennes tailles (diamètre 1-4 cm), il y a

peu de preuves que la réparation par prothèse serait bénéfique. Ainsi, cette situation était la

- 103 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

question d'étude d'un essai comparatif randomisé ,publié en 2018 ,par Kaufmann qui ne

comprenait que des patients présentant des hernies d'un diamètre compris entre 1 et 4 cm afin

de déterminer si l'utilisation de prothèse était plus efficace que la réparation par suture pour

réduire le risque de récidive dans les petites à moyennes hernies ombilicales.

Après un suivi de 30 mois, il y a eu moins de récidives dans le groupe traité par prothèse que

dans le groupe traité par suture (six [4 %] chez 146 patients contre 17 [12 %] chez 138 patients .

L’étude de J.A.Halm et al:[189] a noté quatorze récidives de hernie ombilicale (14 %) suite

à un traitement par suture et aucun cas a été rapporté suite à un traitement par prothèse

Concernant notre étude , le traitement prothétique s’avérait être plus bénéfique en terme

de récidive que le traitement par raphie , d’ailleurs aucun cas de récidive n’a été observé suite à

un traitement par prothèse .

Ce qui rejoint l’étude de Lal et al [173] , Dalenback [81] , polat [91], Sanjay [139] , qui

partagent un pourcentage nul de récidives chez les patients traités par prothèse . ( figure 72)

Figure 72 : Le taux de récidive selon la littérature

L’étude de Madsen [212] , publiée en 2020, incluant 14 recherches , décrivant un total de

2361 patients , dans le but de comparer les résultats post-opératoires des réparations par

- 104 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

raphie et prothèse des hernies ombilicales , a conclut que l’utilisation de la prothèse minimise le

risque de récidive mais un risque plus élevé de survenue de sérome en post-opératoire , sans

différence significative par rapport aux risques de survenue d’infections , d’hématome et de

douleur chronique .

VI. Gestion des hernies ombilicales en période d’endémie:

1. Recommandations selon l'European Hernia Society[213] :

Les recommandations sur le traitement des patients atteints d’hernie, durant la pandémie

de COVID, varient dans les pays selon leurs niveaux d’épidémie.

Il est important de se rappeler que la chirurgie des hernies est, dans la plupart des cas,

une procédure qui peut être reportée et l’ultime objectif est l'amélioration de la qualité de vie du

patient.

Au cours de toute opération, une attention particulière doit être accordée à la

minimisation du risque de propagation du virus et de lésions pulmonaires, et à la réduction du

séjour hospitalier , tout en adaptant notre approche chirurgicale à la situation du patient, au

niveau d’endémie et aux variables du chirurgien.

En l'absence de suspicion d’étranglement de la hernie, l'utilisation de taxis (réduction

manuelle de la hernie incarcérée) , sous sédation ou analgésie , suivie d'une surveillance , peut

permettre de retarder la chirurgie de plusieurs semaines en toute sécurité.[214].

À l'heure actuelle, il n'existe aucune preuve contre-indiquant l'utilisation d'une prothèse

chez un patient COVID-19. L'EHS favorise l'implantation de prothèse dans la chirurgie herniaire

pour le risque réduit de récidive associé.

Il n'y a aucune preuve de contre-indication de l'approche en urgence des hernies chez les

patients potentiellement COVID+ par laparoscopie. En effet, l'approche laparoscopique semble

permettre un meilleur contrôle que la laparotomie [215].

- 105 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

L'utilisation de la laparoscopie doit être équilibrée en tenant compte des risques et des

avantages. La laparoscopie présente des avantages évidents pour le patient en termes de gestion

de la plaie, de mobilisation et de décharge précoce par rapport à la chirurgie ouverte.

L’étude de Malik et al [216] , publiée en 2021 , est une recherche rétrospective des

dossiers d'admission, d'opération et d'hospitalisation de tous les patients ayant subi une

intervention chirurgicale d'urgence sur une période de 2 ans (2019-2020) dans le Royaume-Uni .

Ils ont rapporté une augmentation de 18% du volume opératoire total des hernies

d'urgence par rapport à 2019, avec une augmentation modérée du nombre de résections

viscérales en raison du contenu des hernies étranglées. Ce dernier pourrait être attribué à la

présentation tardive notée des patients présentant des hernies symptomatiques aiguës à notre

service de chirurgie d'urgence[216].

Suite à l'absence de complications respiratoires postopératoires majeures, ils ont

démontré que la chirurgie herniaire d'urgence pouvait être effectuée en toute sécurité pendant

les vagues pandémiques.[216]

Ainsi , ils ont conclu que la prise en charge chirurgicale d'urgence des hernies

symptomatiques aiguës peut être effectuée en toute sécurité même pendant les vagues de pic

d'infection COVID-19 ; les taxis herniaires doivent être réservés uniquement aux patients inaptes

ou ne souhaitant pas subir une intervention chirurgicale initiale.[216]

2. Suivi[217] :

Le suivi à domicile des patients ,déjà opérés, se fait grâce aux appels téléphoniques

effectués par l'un des chirurgiens de l'équipe. Lors de l'appel téléphonique, les patients sont

interrogés sur 7 paramètres de base : état clinique ; gestion de la douleur, saignement; fièvre;

activité physique; tolérance alimentaire et caractéristiques de la plaie [218].

Les patients ne doivent se rendre à l'hôpital que pour des complications majeures, telles

que des saignements imparables, des signes et symptômes d'occlusion intestinale, un contenu

purulent sur la plaie, une douleur insupportable.

- 106 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

L'or principal de ce type de chirurgie est une sortie précoce de l'hôpital qui garantira un

temps d'exposition plus court avec moins de risques d'infection virale.

Les critères de sortie postopératoire précoce sont :

 Pas de résection intestinale

 Contenu du sac : principalement épiploon

 Aucun signe d'occlusion

 Aucun signe de souffrance intestinale

Chez les patients répondant à ces critères, la tolérance alimentaire doit débuter dès que

l'état clinique le permet, afin d'obtenir une sortie précoce. Une hospitalisation de 24 heures est

l'objectif pour ces patients.[217]

- 107 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

CONCLUSION

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Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

La hernie est une pathologie courante qui peut apparaître à tout âge. Située au niveau du

nombril, la hernie ombilicale arrive en deuxième position en termes de fréquence chez l'adulte

derrière la hernie inguinale.

Les hernies ombilicales de l'adulte sont acquises, elles résultent d’un élargissement de

l’anneau ombilical sous l’effet de plusieurs facteurs impliquant à la fois l’augmentation de la

pression abdominale et l’altération du collagène. On trouve ce type de hernie le plus souvent

chez la femme obèse et multipare, chez les personnes exerçant un travail d’effort et chez le

cirrhotique.

Le traitement radical est chirurgical, deux options essentielles sont à discuter : le

traitement par herniorraphie ou hernioplastie prothétique sous un abord direct ou

laparoscopique.

Quant au choix de la voie d’abord, l’analyse de littérature a montré qu’il y a moins de

récidives [24,43,73], moins de douleur postopératoire [24] et moins de sepsis [43, 73] en

Coelioscopie qu’en chirurgie ouverte.

Plusieurs études ont affirmé que l'utilisation de la prothèse était plus efficace pour

réduire le nombre de récidive que la réparation par suture ce qui a été démontré dans notre

étude. En effet ,la récidive est une complication qui se révèle tardivement nécessitant ainsi un

long suivi post opératoire des patients et une nouvelle prise en charge complète , quoique ,

l’hernioplastie prothétique augmente le risque de survenue de sérome en postopératoire dont la

résorption se fait en général spontanément en 2 à 3 semaines .

La récurrence est un moyen important très utilisé pour évaluer le succès d’une cure de

hernie, cependant l'accent devrait être également mis sur la qualité de vie du patient.

Tandis que les résultats ,à court et à long termes ,des réparations de hernies dans notre

formation étaient très satisfaisants, le pourcentage assez élevé de patients perdus de vue dans

notre étude doit impliquer une interprétation plus prudente de ces résultats.

- 109 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

ANNEXES

- 110 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Annexe 1 :

Fiche d’exploitation : Utilisation des prothèses pour le


traitement des hernies ombilicales

I. Identité
Année : 201
Nom et prénom :
Age :
Sexe :
□ Homme
□ Femme
Provenance :
□ Milieu urbain
□ Milieu rural
Profession :
□ Avec grand effort physique
□ Sans grand effort physique

II. Antécédents

1. Médicaux :
□ RAS
□ HTA
□ Diabète
□ Cardiopathie
□ Pneumopathie
□ Malnutrition
□ Autres :

2. Chirurgicaux :
□ RAS
□ Intervention :
□ Type d’incision :
□ Cure d’une hernie / d’une éventration :

- 111 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

3. Gynéco-obstétricaux :
Gestité :
Parité :
Voie accouchement :
□ voie basse
□ césarienne

4. Toxiques :
□ Tabagisme
□ Autres

5. Facteurs herniogènes :
□ Travail de force
□ ATCD de hernie
□ Obésité
□ Grossesses répétées
□ Toux chronique
□ Trisomie 21
□ Constipation
□ Hérédité
□ Cirrhose
□ Autre

III. Clinique :
Début de la symptomatologie :
Circonstances de découverte :
□ Tuméfaction
□ Douleur
□ Complication
□ Syndrome occlusif
□ Strangulation
□ Incarcération
□ Perforation

Taille <2cm 2-4cm >4cm


Hernie
ombilicale

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Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

IV. Protocole opératoire :

1. Circonstances de l’intervention
□ Programmée
□ En urgence

2. Anesthésie
□ Générale
□ Rachianesthésie
□ Locale

3. Voie d’abord
□ Ciel ouvert :
o Type d’incision :
□ Incision périombilicale transverse
□ Incision médiane à cheval sur l’ombilic –
□ autre type à préciser :
□ Coelioscopie

4. Modalités :
o Technique :
o Sac herniaire :
o Contenu
□ Résection
□ Refoulement
□ Suture simple (Raphie) :
o Type de points :
o Fils :
□ Prothèse :
o Fixation
□ Non
□ Oui (par) :
□ Non résorbable : □ crin □ soie
□ Résorbable (vicryl)
□ Tackers
o Type de prothèse :
□ Résorbable □ non résorbable

- 113 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

□ biface
□ polypropylene
□ polyester
□ Polytetrafluoroéthylène expansé (ePTFE)
o Emplacement de la prothèse :
□préfascial
□préperitonial
□intrapéritonéal
o Taille :
□ Si compliquée :
□ Réintroduction du contenu du sac
□ Résection du contenu du sac
□ Anastomose :
□ Stomie :

5. Drainage
□ Oui □ Non
Type :
Siege :
Durée :

V. Suites post- opératoires :

1. Durée d’hospitalisation : jours

2. Morbidité :
o Locale :
□ Sérome
□ Infection plaie
□ Infection de la prothèse
□ Déhiscence
□ Hématome
□ Granulome
□ Adhérences
□ Fistule entéro-cutanée
□ Eventration médiane
□ Eventration sur orifice de trocart
□ Autre :

- 114 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

o Générale :
□ Thrombose veineuse profonde
□ Embolie pulmonaire
□ Insuffisance respiratoire
□ Pneumonie
□ Autre :

3. Mortalité :
□ Oui
□ Non

4. Suivi postopératoire :
□ Bon suivi
□ Perdu de vue
□ Récidive

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Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Annexe 2 : Classification de la plaie opératoire

- 116 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Annexe 3 :The Carolina Comfort Scale [348]

- 117 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

RÉSUMÉS

- 118 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Résumé

Objectif : Le but de notre thèse est d’étudier les caractéristiques épidémiologiques de la

hernie ombilicale de l’adulte ainsi que les différents volets du traitement chirurgical allant du

choix de la technique et la voie d’abord chirurgicale aux suites postopératoires, tout en

comparant nos résultats aux données de la littérature.

Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive concernant 120

patients porteurs de hernies ombilicales, opérés au sein du service de chirurgie générale de

l’Hôpital Ibn Tofaïl du CHU Mohammed VI de Marrakech sur une période de 78 mois allant de

janvier 2015 à juin 2021.

Résultats:

- L’âge des patients au moment de l’hospitalisation variait entre 17 et 82 ans, avec une

moyenne de 49 ans.

- Une nette prédominance féminine a été reportée avec un sexe-ration F/H 2.30.

- La tuméfaction ombilicale représentait le motif principal de consultation chez 100% de

patients.

- 31,66% se sont présentés aux urgences dans un tableau de complications

- Tous nos patients ont été opérés sous anesthésie générale.

- La cœlioscopie était la voie d’abord chez 1.67 % et laparotomie chez 98,33 % patients.

- La réparation prothétique a concerné 43.9 % des hernies simples. La prothèse a été

implantée en prépéritonéal dans 55.56 % des cas et en préfascial dans 41.67%

- La prothèse était en polyester dans 58% et en polypropylène dans 38.88% des cas

- Les prothèses ont été fixées dans 97.22% par fils , 2.78% par tacks.

- La technique de mayo a été effectué chez 69% des patients traités par raphie à froid et

79% des patients traités en urgence.

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Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

- Le séjour hospitalier a varié entre 1 et 10 jours avec une moyenne de 2,3 jours.

- Le taux de morbidité globale était de 6,66%.

- 45% des patients ont été perdus de vue.

- Le taux de récidive était de 2,5 % chez les patients traités par raphie , aucun récidive

chez les patients traités par prothèse

Conclusion: Tandis que les résultats , à court et à long termes, des réparations de hernies

dans notre formation étaient très satisfaisants, le pourcentage assez élevé de patients perdus de

vue dans notre étude doit impliquer une interprétation plus prudente de ces résultats.

- 120 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

Abstract

Purpose : This thesis aims to investigate the epidemiology of umbilical hernia repair in

adults and the different aspects of surgical treatment by comparing surgical approach, choice of

technique as well as postoperative outcomes, to the medical literature.

Materials and methods : This is a descriptive retrospective study of 120 patients , treated

surgically for umbilical hernia at the General Surgery Department of the Ibn Tofaïl Hospital in

Marrakesh over a period of 78 months ranging from January 2015 to June 2021.

Results:

- The age of the patients varied between 17 and 82 years, with a mean age of 49

years.

- The sex ratio M/F was 2.30 with a marked female predominance.

- Umbilical swelling was the main reason for consultation in 100% of patients.

- 31.66% of the hernias were complicated

- All of our patients were operated under general anesthesia.

- 1,67% were operated laparoscopically and 98,33% of the patients underwent open

surgery .

- Mesh repair concerned 43.9% of simple hernias. The mesh was implanted in the

preperitoneal position in 55.56% of cases and the prefascial position in 41.67%

- The prosthesis was made of polyester in 58% and polypropylene in 38.88% of cases

- The mesh was fixed in 97.22% with sutures and 2.78% with tacks.

- 69% of patients treated with suture in elective surgery underwent mayo repair and

79% in emergency .

- Length of hospital stay ranged from 1 to 10 days, the mean was 2,3 days

- The global morbidity rate was at 6.66%.

- 121 -
Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales

- 45% of the patients were lost to follow-up.

- The recurrence rate was at 2.5% in patients treated with suture, no recurrence in

mesh repair.

Conclusion: Overall, our short- and long-term results were satisfactory. However, the

high rate of patients who were lost to follow up implies a delicate interpretation of our results.

- 122 -
‫‪Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales‬‬

‫ﻣﻠﺨﺺ‬

‫ﺍﻟﻬﺪﻑ‪ :‬ﺍﻟﻬﺪﻑ ﻣﻦ ﺃﻁﺮﻭﺣﺘﻨﺎ ﻫﻮ ﺩﺭﺍﺳﺔ ﺍﻟﺨﺼﺎﺋﺺ ﺍﻟﻮﺑﺎﺋﻴﺔ ﻟﻠﻔﺘﻖ ﺍﻟﺴﺮﻱ ﻋﻨﺪ ﺍﻟﺒﺎﻟﻐﻴﻦ ﻭﻣﺨﺘﻠﻒ ﺟﻮﺍﻧﺐ ﻋﻼﺟﻪ‬
‫ﺍﻟﺠﺮﺍﺣﻲ‪ ،‬ﻣﻨﺎﻗﺸﺘﻬﺎ ‪.‬ﺛﻢ ﻣﻘﺎﺭﻧﺘﻬﺎ ﻣﻊ ﻣﻌﻄﻴﺎﺕ ﺍﻟﻤﺮﺍﺟﻊ ﺍﻟﻄﺒﻴﺔ‬

‫ﺍﻟﻤﻮﺍﺩ ﻭﺍﻟﻄﺮﻕ ‪ :‬ﺃﻁﺮﻭﺣﺘﻨﺎ ﻋﺒﺎﺭﺓ ﻋﻦ ﺩﺭﺍﺳﺔ ﺭﺟﻌﻴﺔ ﻭﺻﻔﻴﺔ ﻝ ‪ 120‬ﻣﺮﻳﻀً ﺎ ﻳﻌﺎﻧﻮﻥ ﻣﻦ ﺍﻟﻔﺘﻖ ﺍﻟﺴﺮﻱ ‪،‬‬
‫ﺍﺳﺘﻔﺎﺩﻭﺍ ﻣﻦ ﺍﻟﻌﻼﺝ ﺍﻟﺠﺮﺍﺣﻲ ﺑﻤﺼﻠﺤﺔ ﺍﻟﺠﺮﺍﺣﺔ ﺍﻟﻌﺎﻣﺔ ﺑﻤﺴﺘﺸﻔﻰ ﺍﺑﻦ ﻁﻔﻴﻞ ﺍﻟﺘﺎﺑﻊ ﻟﻠﻤﺮﻛﺰ ﺍﻹﺳﺘﺸﻔﺎﺋﻲ ﺍﻟﺠﺎﻣﻌﻲ ﻣﺤﻤﺪ‬

‫ﺍﻟﺴﺎﺩﺱ ﺑﻤﺮﺍﻛﺶ ﻓﻲ ﺍﻟﻔﺘﺮﺓ ﺍﻟﻤﻤﺘﺪﺓ ‪.‬ﺑﻴﻦ ﻳﻨﺎﻳﺮ ‪ 2015‬ﺇﻟﻰ ﻳﻮﻧﻴﻮ ‪2021‬‬

‫ﺍﻟﻨﺘﺎﺋﺞ‪:‬‬

‫‪ −‬ﺗﺮﺍﻭﺣﺖ ﺃﻋﻤﺎﺭ ﺍﻟﻤﺮﺿﻰ ﻣﺎ ﺑﻴﻦ ‪ 17‬ﻭ ‪ 82‬ﺳﻨﺔ ‪ ،‬ﺑﻤﺘﻮﺳﻂ ‪ 49‬ﺳﻨﺔ‬

‫‪ −‬ﺳﺠﻠﻨﺎ ﻫﻴﻤﻨﺔ ﺍﻹﻧﺎﺙ ﻭﺍﺿﺤﺔ ﻣﻊ ﻧﺴﺒﺔ ﺍﻟﺠﻨﺲ ‪2,30 :‬‬

‫‪ −‬ﻛﺎﻥ ﺍﻟﺘﻮﺭﻡ ﺍﻟﺴﺮﻱ ﻫﻮ ﺍﻟﺴﺒﺐ ﺍﻟﺮﺋﻴﺴﻲ ﻟﻠﻔﺤﺺ ﺍﻟﻄﺒﻲ ﺑﺎﻟﻨﺴﺒﺔ ﻝ ‪ ٪ 100‬ﻣﻦ ﺍﻟﻤﺮﺿﻰ‪.‬‬

‫‪31,66٪ −‬ﺫﻫﺒﻮﺍ ﺇﻟﻰ ﻏﺮﻓﺔ ﺍﻟﻄﻮﺍﺭﺉ ﻟﺘﺪﺧﻞ ﺟﺮﺍﺣﻲ ﺍﺳﺘﻌﺠﺎﻟﻲ ﺑﺴﺐ ﺍﻟﻤﻀﺎﻋﻔﺎﺕ‬

‫‪ −‬ﻛﺎﻧﺖ ﺍﻟﺠﺮﺍﺣﺔ ﺗﺤﺖ ﺍﻟﺘﺨﺬﻳﺮ ﺍﻟﻌﺎﻡ ﺍﻟﻘﺎﻋﺪﺓ ﻟﺠﻤﻴﻊ ﺍﻟﺤﺎﻻﺕ‬

‫‪ −‬ﺗﻤﺖ ﺍﻟﺠﺮﺍﺣﺔ ﺑﻮﺍﺳﻄﺔ ﺗﻘﻨﻴﺔ ﺍﻟﺘﻨﻈﻴﺮ ﺍﻟﺠﻮﻓﻲ ﺑﻨﺴﺒﺔ ‪ %1,67‬ﻣﻦ ﺍﻟﺤﺎﻻﺕ‪ ،‬ﻓﻲ ﺣﻴﻦ ‪ %98.33‬ﺍﺳﺘﻔﺎﺩﻭﺍ‬
‫ﻣﻦ ﺍﻟﺠﺮﺍﺣﺔ ﻋﺒﺮ ‪.‬ﺷﻖ ﺍﻟﺒﻄﻦ‬

‫‪ −‬ﺍﺳﺘﻔﺎﺩ ‪ % 90،43‬ﻣﻦ ﺍﻟﻤﺮﺿﻰ ﺍﻟﺬﻳﻦ ﻳﻌﺎﻧﻮﻥ ﻣﻦ ﺍﻟﻔﺘﻖ ﺍﻟﺴﺮﻱ ﺍﻟﺒﺴﻴﻂ ﻣﻦ ﺍﻟﻌﻼﺝ ﺑﺎﻟﺸﺒﻜﺔ ﺍﻟﺠﺪﺍﺭﻳﺔ‪.‬ﻭﻗﺪ‬

‫ﺗﻢ ﺯﺭﻉ ﻫﺬﻩ ‪.‬ﺍﻷﺧﻴﺮﺓ ﺃﻣﺎﻡ ﺍﻟﺼﻔﺎﻕ ﻓﻲ ‪ %55.56‬ﻣﻦ ﺍﻟﺤﺎﻻﺕ ﻭﻓﻲ ﺍﻟﻤﻮﺿﻊ ﺍﻟﻐﺸﺎﺋﻲ ﺍﻟﻌﻀﻠﻲ ﻓﻲ‬

‫‪ % 41.67‬ﻣﻦ ﺍﻟﺤﺎﻻﺕ‬

‫‪ −‬ﺍﻟﺸﺒﻜﺔ ﻣﺼﻨﻮﻋﺔ ﻣﻦ ﺍﻟﺒﻮﻟﻴﺴﺘﺮ ﻓﻲ ‪ ٪58‬ﻣﻦ ﺍﻟﺤﺎﻻﺕ ﻭﺍﻟﺒﻮﻟﻲ ﺑﺮﻭﺑﻠﻴﻦ ﻓﻲ ‪%38.88‬‬

‫‪ −‬ﺗﻢ ﺗﺜﺒﻴﺖ ﺍﻟﺸﺒﻜﺔ ﺑﻨﺴﺒﺔ ‪ ٪97.22‬ﺑﺎﻟﺨﻴﻂ ﻭ ‪ ٪2.78‬ﺑﺠﻬﺎﺯ ﺍﻟﺘﺜﺒﻴﺖ ﺍﻟﺸﺒﻜﻲ‬

‫‪- 123 -‬‬


‫‪Utilisation des prothèses pour le traitement des hernies ombilicales‬‬

‫‪ −‬ﺗﻢ ﺍﻟﻠﺠﻮء ﺇﻟﻰ ﻁﺮﻳﻘﺔ) ﻣﺎﻳﻮ( ﻓﻲ ﻋﻼﺝ ‪ %69‬ﻣﻦ ﺍﻟﻤﺮﺿﻰ ﺍﻟﺬﻳﻦ ﻋﻮﻟﺠﻮﺍ ﺑﻄﺮﻳﻘﺔ ﺍﻟﺘﻘﻄﻴﺐ ﺍﻟﺠﺮﺍﺣﻲ‬

‫ﺍﻟﻌﺎﺩﻱ ﺧﻼﻝ ﺍﻟﺠﺮﺍﺣﺔ ﺍﻟﺒﺎﺭﺩﺓ ﻭ ‪ %79‬ﺧﻼﻝ ﺍﻟﺠﺮﺍﺣﺔ ﺍﻟﻤﺴﺘﻌﺠﻠﺔ‬

‫‪ −‬ﺗﺮﺍﻭﺣﺖ ﺍﻟﻤﺪﺓ ﺍﻹﺳﺘﺸﻔﺎﺋﻴﺔ ﺑﻴﻦ ﻳﻮﻡ ﻭﺍﺣﺪ ﻭ‪ 10‬ﺍﻳﺎﻡ ﻣﻊ ﻣﻌﺪﻝ ﻣﺘﻮﺳﻂ ﻳﻘﺪﺭ ﺏ ‪ 2.3‬ﻳﻮﻡ‬

‫‪ −‬ﺑﻠﻎ ﻣﻌﺪﻝ ﺍﻟﻤﺮﺍﺿﺔ ﺍﻟﻌﺎﻣﺔ ﺑﻌﺪ ﺍﻟﺠﺮﺍﺣﺔ ﻗﺮﺍﺑﺔ ‪6.66%‬‬

‫‪ −‬ﻟﻢ ﻧﺘﻤﻜﻦ ﻣﻦ ﺗﺘﺒﻊ ‪ % 45‬ﻣﻦ ﺍﻟﻤﺮﺿﻰ ﺇﺫ ﺃﻧﻬﻢ ﺍﺧﺘﻔﻮﺍ ﻋﻦ ﺍﻷﻧﻈﺎﺭ ﻣﺒﺎﺷﺮﺓ ﺑﻌﺪ ﺍﻟﺠﺮﺍﺣﺔ‬

‫‪ −‬ﻗﺪﺭﺕ ﻧﺴﺒﺔ ﺍﻹﻧﺘﻜﺎﺳﺎﺕ ﺍﻟﻤﺮﺿﻴﺔ ﺏ ‪ %2.5‬ﻓﻲ ﺍﻟﻤﺮﺿﻰ ﺍﻟﺬﻳﻦ ﻋﻮﻟﺠﻮﺍ ﺑﻄﺮﻳﻘﺔ ﺍﻟﺘﻘﻄﻴﺐ ﺍﻟﺠﺮﺍﺣﻲ‬

‫ﺍﻟﻌﺎﺩﻱ‪،‬ﻭ‪ %0‬ﻓﻲ ‪.‬ﺍﻟﻤﺮﺿﻰ ﺍﻟﺬﻳﻦ ﺍﺳﺘﻔﺎﺩﻭﺍ ﻣﻦ ﺍﻟﻌﻼﺝ ﺍﻟﺘﻘﻮﻳﻤﻲ‬

‫ﺧﻼﺻﺔ‪ :‬ﻛﺎﻧﺖ ﻧﺘﺎﺋﺞ ﺇﺻﻼﺡ ﺍﻟﻔﺘﻖ ﺍﻟﺴﺮﻱ ﻓﻲ ﻣﺼﻠﺤﺘﻨﺎ ‪ ،‬ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻤﺪﻯ ﺍﻟﻤﺘﻮﺳﻂ ﻭﺍﻟﺒﻌﻴﺪ ﻣﺮﺿﻴﺔ ﺑﺸﻜﻞ ﻋﺎﻡ‬
‫‪،‬ﺗﺠﺪﺭﺍﻻﺷﺎﺭﺓ ﺍﻟﻰ ﺃﻥ ‪.‬ﻧﺴﺒﺔ ﺍﻟﻤﺮﺿﻰ ﺍﻟﺬﻳﻦ ﺍﺧﺘﻔﻮﺍ ﻋﻦ ﺍﻷﻧﻈﺎﺭ ﻋﺎﻟﻴﺔ ﻓﻲ ﺩﺭﺍﺳﺘﻨﺎ‪،‬ﻣﻤﺎﺣﺜﻨﺎ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺘﺄﻭﻳﻞ ﺍﻟﺪﻗﻴﻖ ﻟﻠﻨﺘﺎﺋﺞ‬
‫ﺍﻟﻤﺤﺼﻠﺔ‬

‫‪- 124 -‬‬


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follow-up in ambulatory surgery asecma.org.

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‫ﻗﺴــﻢ ﺍﻟﻄـﺒـﻴـﺐ‬
‫ﺃ ْﻗ ِ‬
‫ﺴﻢ ﺎہﻠﻟ ﺍﻟ َﻌ ِﻈﻴﻢ‬
‫ﺃﺭﺍﻗﺐ ﷲ ﻓﻲ ِﻣ ْﻬﻨَﺘِﻲ‪.‬‬
‫َ‬ ‫ﺃﻥ‬
‫ﻮﻥ ﺣﻴﺎﺓ ﺍﻹﻧﺴﺎﻥ ﻓﻲ ﻛﺂﻓّ ِﺔ َ‬
‫ﺃﻁﻮﺍﺭ َﻫﺎ ﻓﻲ ﻛﻞ ﺍﻟﻈﺮﻭﻑ‬ ‫ﺻ َ‬‫ﻭﺃﻥ ﺃ ُ‬
‫ﺽ‬
‫ﻼﻙ ﻭﺍﻟﻤ َﺮ ِ‬
‫ﺳ ِﻌﻲ ﻓﻲ ﺍﻧﻘﺎﺫﻫﺎ ِﻣﻦ ﺍﻟ َﻬ ِ‬
‫ﻭﺍﻷﺣﻮﺍﻝ ﺑﺎﺫﻻ ﻭ ْ‬
‫َ‬

‫ﻭﺍﻷﻟَﻢ ﻭﺍﻟﻘَﻠَﻖ‪.‬‬

‫ﺳ ﱠﺮ ُﻫ ْﻢ‪.‬‬
‫ﺳﺘﺮ َﻋ ْﻮ َﺭﺗ ُﻬﻢ‪ ،‬ﻭﺃﻛﺘ َﻢ ِ‬
‫ﻛﺮﺍ َﻣﺘ ُﻬﻢ‪ ،‬ﻭﺃ ْ‬
‫ﺱ َ‬‫ﻭﺃﻥ ﺃﺣﻔَﻆَ ﻟِﻠﻨَﺎ ِ‬
‫ﺍﻟﺪﻭﺍﻡ ﻣﻦ ﻭﺳﺎﺋِﻞ ﺭﺣﻤﺔ ﷲ‪ ،‬ﺑﺎﺫﻻ ِﺭ َﻋﺎﻳَﺘﻲ ﺍﻟﻄﺒﻴﺔ ﻟﻠﻘﺮﻳﺐ ﻭﺍﻟﺒﻌﻴﺪ‪،‬‬
‫ﺃﻛﻮﻥ َﻋﻠﻰ َ‬
‫َ‬ ‫ﻭﺃﻥ‬
‫ﻟﻠﺼﺎﻟﺢ ﻭﺍﻝﻁﺎﻟﺢ‪ ،‬ﻭﺍﻟﺼﺪﻳﻖ ﻭﺍﻟﻌﺪﻭ‪.‬‬

‫ﺴﺎﻥ ‪..‬ﻻ ﻷ َﺫﺍﻩ‪.‬‬ ‫ﺳ ﱢﺨ َﺮﻩ ﻟِﻨَ ْﻔ ِﻊ ِ‬


‫ﺍﻹ ْﻧ َ‬ ‫ﻭﺃﻥ ﺃﺛﺎﺑﺮ ﻋﻠﻰ ﻁﻠﺐ ﺍﻟﻌﻠﻢ‪ ،‬ﺃ َ‬
‫ﻣﻴﻞ ﻓﻲ ﺍﻟ ِﻤﻬﻨَ ِﺔ ﺍﻟﻄﱢﺒﱢﻴَﺔ‬
‫ﻐﺮﻧﻲ‪ ،‬ﻭﺃﻛﻮﻥ ﺃﺧﺎ ً ﻟِ ُﻜ ﱢﻞ َﺯ ٍ‬ ‫ﻭﺃﻥ ﺃُ َﻭﻗّ َﺮ َﻣﻦ َﻋﻠﱠ َﻤﻨﻲ‪ ،‬ﻭﺃُ َﻋﻠّ َﻢ َﻣﻦ ﻳَ ْ‬
‫ﺼ َ‬

‫ﺍﻟﺒﺮ ﻭﺍﻟﺘﻘﻮﻯ‪.‬‬
‫ﻴﻦ َﻋﻠﻰ ﱢ‬
‫ُﻣﺘ َﻌﺎﻭﻧِ َ‬
‫ﺳ ّﺮﻱ َﻭ َﻋﻼﻧﻴَﺘﻲ‪ ،‬ﻧَﻘِﻴﱠﺔ ِﻣ ّﻤﺎ ﻳُﺸﻴﻨ َﻬﺎ َ‬
‫ﺗﺠﺎﻩَ‬ ‫ﺼ َﺪﺍﻕ ﺇﻳ َﻤﺎﻧﻲ ﻓﻲ ِ‬
‫ﻭﺃﻥ ﺗﻜﻮﻥ ﺣﻴﺎﺗﻲ ِﻣ ْ‬

‫ﺳﻮﻟِ ِﻪ َﻭﺍﻟﻤﺆ ِﻣﻨﻴﻦ‪.‬‬


‫ﷲ َﻭ َﺭ ُ‬
‫ﻭﷲ ﻋﻠﻰ ﻣﺎ ﺃﻗﻮﻝ ﺷﻬﻴﺪﺍ‬
‫ﺃﻁﺭﻭﺣﺔ ﺭﻗﻡ ‪250‬‬ ‫ﺳﻧﺔ ‪2021‬‬

‫ﺇﺳﺘﻌﻤﺎﻝ ﺍﻟﺸﺒﻜﺎﺕ ﺍﻟﺠﺪﺍﺭﻳﺔ‬


‫ﻟﻌﻼﺝ ﺍﻟﻔﺘﻖ ﺍﻟﺴﺮﻱ‬
‫ﺍﻷﻁﺮﻭﺣﺔ‬
‫ﻗﺩﻣﺕ ﻭﻧﻭﻗﺷﺕ ﻋﻼﻧﻳﺔ ﻳﻭﻡ ‪2021/12/16‬‬
‫ﻣﻦ ﻁﺮﻑ‬
‫ﺍﻟﺴﻴﺪ ﻭﻟﻴﻢ ﺍﻟﻘﺮﻗﻮﺣﻲ‬
‫ﺍﻟﻤﺰﺩﺍﺩ ﻓﻲ ‪ 1993/08/03‬ﺑﻤﺮﺍﻛﺶ‬
‫ﻟﻨﻴﻞ ﺷﻬﺎﺩﺓ ﺍﻟﺪﻛﺘﻮﺭﺍﻩ ﻓﻲ ﺍﻟﻄﺐ‬
‫ﺍﻟﻜﻠﻤﺎﺕ ﺍﻷﺳﺎﺳﻴﺔ‪:‬‬
‫ﺍﻟﺒﺎﻟﻎ ‪ -‬ﺍﻟﻔﺘﻖ ﺍﻟﺴﺮﻱ ‪ -‬ﺍﻟﺸﺒﻜﺔ ﺍﻟﺠﺪﺍﺭﻳﺔ ‪ -‬ﻋﻠﻢ ﺍﻷﻭﺑﺌﺔ ‪ -‬ﺗﺘﺒﻊ‪.‬‬

‫ﺍﻟﻠﺠﻨﺔ‬
‫ﺍﻟﺭﺋﻳﺱ‬ ‫ﺭ‪ .‬ﺑﻥ ﺍﻟﺧﻳﺎﻁ ﺑﻧﻌﻣﺭ‬ ‫ﺍﻟﺳﻳﺩ‬
‫ﺃﺳﺗﺎﺫ ﻓﻲ ﺍﻟﺟﺭﺍﺣﺔ ﺍﻟﻌﺎﻣﺔ‬
‫ﺍﻟﻣﺷﺭﻑ‬ ‫ﻱ‪ .‬ﻧﺭﺟﺱ‬ ‫ﺍﻟﺳﻳﺩ‬
‫ﺃﺳﺗﺎﺫ ﻓﻲ ﺍﻟﺟﺭﺍﺣﺔ ﺍﻟﻌﺎﻣﺔ‬
‫ﺭ‪ .‬ﺍﻟﺑﺭﻧﻲ‬ ‫ﺍﻟﺳﻳﺩ‬
‫ﺃﺳﺗﺎﺫ ﻓﻲ ﺍﻟﺟﺭﺍﺣﺔ ﺍﻟﻌﺎﻣﺔ‬
‫ﺍﻟﺣﻛﺎﻡ‬ ‫ﻡ‪ .‬ﺃ‪ .‬ﺍﻟﻘﻣﻳﺷﻲ‬ ‫ﺍﻟﺳﻳﺩ‬
‫ﺃﺳﺗﺎﺫ ﻓﻲ ﺟﺭﺍﺣﺔ ﺍﻟﻣﺳﺎﻟﻙ ﺍﻟﺑﻭﻟﻳﺔ‬

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