Cours Economie de Developpement

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ECONOMIE DE DEVELOPPEMENT

Plan :

CHAPITRE 1 : LA CROISSANCE ECONOMIQUE

CHAPITRE 2 : LE DEVELOPPEMENT : CONCEPTS ET DEFINITION

CHAPITRE 3 : LES INDICATEURS DE DEVELOPPEMENT

CHAPITRE 4 : LES STRATTEGIES DU DEVELOPPEMENT

CHAPITRE 5 : LE SOUS-DÉVELOPPEMENT

CHAPITRE 6 : DIVERSITE DES RELATIONS INTERNATIONALES


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CHAPITRE 7 : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

CHAPITRE 8 : LES POLITIQUES DES ETATS EN MATIERE DE COMMERCE


INTERNATIONAL

CHAPITRE 9 : L'ORGANISATION DES ÉCHANGES

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CHAPITRE 1 : LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Introduction
La croissance économique est un phénomène économique quantitatif et structurel
(durable) qui modifie les structures (secteurs d'activités). Son accélération permet
l'amélioration des conditions matérielles de la société qui en bénéficie. La croissance
économique est donc recherchée par toutes les nations. Il est donc utile d'en avoir une
approche exacte.
I-DEFINITION ET OBJET
1- Définition
La croissance économique est l’augmentation soutenue sur une longue période de certains
indicateurs significatifs de l’activité économique appelés agrégats (PIB ; PNB ; RN….) avec
modification de structures et éventuellement de système de production
2- Objet
La croissance doit permettre d’assurer à la collectivité un niveau de vie et un genre de vie
conforme à ses aspirations.
a- Niveau de vie :
Concept quantitatif qui désigne l’ensemble des besoins satisfaits par un ménage à partir de
son revenu.
b- Genre de vie :
Concept qualitatif exprimant les aspects de la vie d’un ménage. Il est non mesurable par la
consommation et le revenu. Il est fonction de la durée du travail des loisirs, vacances………
II-LES TYPES DE CROISSANCE
1-L’expansion
Elle est caractérisée par une augmentation de la production et de la demande sur une courte
période. Phénomène conjoncturel et réversible correspondant à la phase ascendante (A) du
cycle économique.
2-La croissance extensive
Croissance exclusivement obtenue par l’augmentation des facteurs de production.
3-Croissance intensive
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Croissance obtenue par une meilleure utilisation et efficacité des facteurs de production.
4-Croissance équilibrée
Croissance réalisée dans tous les secteurs d’activité économique, dans toutes les régions afin
d’éviter les goulots d’étranglement et les disparités régionales.
Exemple : Cas des pays développés.
5-Croissance déséquilibrée
C’est une politique d’investissement concentrée dans certains pôles de croissance susceptibles
d’avoir des effets d’entrainement sur les autres secteurs ou les autres régions.
* Pôle de croissance : activité motrice qui exerce des effets d’entrainement sur les autres
secteurs et branches de l’économie nationale.
6-Croissance potentielle
Croissance maximum qui ne peut être réalisée que par l’utilisation optimum des différents
facteurs de production.
7-Croissance zéro.
Concept défini par le (M.I.T : Massachussets Institute of Technologie) préconisant un arrêt de
la croissance économique afin de préserver l’équilibre écologique et les ressources naturelles.
III-LES ETAPES DE LA CROISSANCE
Selon l’américain Walt Whithman Rostow, il existe cinq phases successives de la croissance
économique.
1-La société traditionnelle
Elle est caractérisée par :
- Un stade antérieur de développement
- Une activité essentiellement agricole
- Un progrès technique nul ou faible
- Une population essentiellement rurale
- Une possibilité limitée d’accroissement de production
2-Les conditions préalables au démarrage
On distingue :
- Des mutations psychologiques (la notion de progrès se repend dans les mentalités)
- Des transformations sociales
- Des transformations économiques (utilisation de nouvelles techniques) : (gain de
productivité, accroissement de la production agricole)
- Une apparition des premières activités industrielles
- Un développement de l’investissement, des moyens de communication
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- Une transformation politique
3-Le démarrage (Take off)
Cette étape se caractérise par :
- Une forte progression de l’investissement
- Un développement d’un certain nombre d’activité qui devient des pôles de croissance
- Une pénétration du progrès technique dans l’agriculture
- Une croissance du revenu par tête/habitant
4-la marche vers la maturité
Elle se distingue des autres étapes par :
- L’accélération du taux d’investissement
- La transformation des structures de l’économie
- La spécialisation des structures de l’économie
- L’apparition et le développement de nouvelle branche industrielle
5-L’ère de la consommation de masse
C’est une ère :
- De forte progression de la part des biens de consommation
- De transformation des conditions de travail
- De la rapidité de transformation des structures socioprofessionnelles
- De forte progression du niveau de vie
- De diminution du temps de travail
- D’accès progressif vers une société de loisir
IV-MESURES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
1-les indicateurs synthétiques
Il s’agit des différents agrégats de la comptabilité nationale (PIB.PNB…)
Ils permettent de mesurer la croissance et de faire des comparaisons. Cependant ils
comportent des limites car :
- Ils ne prennent pas en compte toutes les activités
- Les comptabilités nationales n’utilisent pas tous les mêmes critères.
- Des éléments comme (les nuisances, la pollution…) ne sont pas pris en compte.
En outre il existe une réelle contradiction entre le calcul du produit et la mesure du bien-
être. Désormais il est pris en compte des indicateurs sociaux tels que l’espérance de vie à
la naissance, le taux de scolarisation, d’alphabétisation… le classement des pays est fait
sur l’indicateur de développement humain (IDH)
*Indicateur de développement humain :
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Cette nouvelle mesure de développement est calculée à partir d’une moyenne portant sur trois
indicateurs sociaux : espérance de vie, niveau d’alphabétisation des adultes et le revenu
par habitant.

-détermination de taux de croissance économique :


- Détermination du taux de croissance d’une économie
La croissance se mesure par le pourcentage d'augmentation du P.I.B. ou d'une autre grandeur
au cours d'une période. Ce pourcentage d'augmentation du PIB est appelé le taux de
croissance

PIB (n) – PIB (n – 1)


Tc = x 100
PIB (n – 1)

V- LES FACTEURS DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE


Les facteurs de la croissance, sont des éléments économiques susceptibles d'entraîner la
croissance économique :
1- Facteurs naturels
Par facteur naturel on entend la dotation en ressources (nature du sol, richesse du sous-sol,
climat, eaux). S’il peut apparaitre évident qu’une riche dotation en facteurs naturel est de
nature à faciliter la croissance, cette condition n’est pourtant ni nécessaire ni suffisante tant
des exceptions sont nébuleuses. Il existe des pays riches pauvrement dotés : Japon, Pays-
Bas…qui ont basé leur croissance sur l’achat de matières premières à l’extérieur.
Il existe des pays pauvres richement dotés tels les pays sous-développés : la CIV, le
Nigeria…
2- Facteurs humains
Déjà avant la révolution industrielle, les mercantilistes soutiennent une thèse populationniste.
Jean Bodin « Il ne faut pas craindre qu’il y ait trop de sujets ou de citoyens, vu qu’il n’y a
richesse ni force que d’homme ». Les relations entre la population et la croissance s’exercent
à deux niveaux :
* Au niveau quantitatif :
On a la croissance démographique qui peut être un facteur de croissance. La production en
effet s’accroit d’autant plus vite que la population active est plus forte ou que le temps de
travail annuel est plus important. A niveau technique égal, la puissance économique d’un pays
est proportionnelle au nombre de ses travailleurs. La jeunesse de la population est un facteur
essentiel du dynamisme d’une nation. C’est ainsi que le fort taux de natalité d’après-guerre
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dans les pays européens a contribué de manière significative à la. Mais cette liaison positive
croissance-population semble être réservée aux pays riches. Dans les pays en voie de
développement l’augmentation de la population pourrait être un frein à la croissance au lieu
d’en être un accélérateur.
Une population faible peut constituer un facteur de croissance en termes de dotation en
ressources par habitant élevé comme elle peut constituer un frein à la croissance en terme de
rareté de la main d’œuvre, d’une faiblesse de la demande intérieure.
La mobilité professionnelle et la mobilité géographique constituent des éléments de
croissance économique.
NB :
- Mobilité professionnelle : changement de métier, d’emploi ou de profession.
- Mobilité géographique : déplacements géographiques de la population entrainés par
l’apparition de nouvelles régions industrielles.
- Population active :( population au travail) = Population total – les femmes au foyer – les
jeunes n’ayant pas encore terminé les études – les retraités et oisifs (population inactive).
* Au niveau qualificatif :
Ici il s’agite de la qualité de la population sur la croissance. Cercle vicieux ou vertueux selon
que le pays est riche ou pauvre. Les nations les plus performantes sont celles qui produisent le
plus grand nombre d’étudiants, d’ingénieurs, de spécialistes et de chercheurs. Ce qui signifie
qu’une population bien soignée, bien éduquée, bien nourrir constitue un facteur de croissance
économique alors qu’une population analphabète en mauvaise santé,…… peut consister un
frein pour la croissance.
3- Facteur capital
Le capital est l’ensemble des biens qui existent à un moment donné dans une économie. La
contribution du facteur capital à la croissance est double.
L’investissement ne consiste pas à acheter une machine en remplacement d’une autre. Donc il
incorpore souvent un progrès technique et les performances des nouvelles machines doivent
être supérieures à celle des anciens équipements. A ce titre, l’investissement peut être source
d’une croissance extensive, s’il résulte de l’accumulation de facteurs de production et d’une
croissance intensive s’il résulte de l’amélioration de la productivité de ces facteurs grâce à
l’incorporation de progrès techniques. Pour ce faire l’investissement est le pilier de la
croissance.

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Un fort taux d’investissement entraîne une forte croissance et une amélioration de la
productivité des facteurs de production de la compétitivité, arme essentielle de la concurrence
internationale.
*Investissement productif : tout investissement qui permet d’accroitre le stock de capital
existant.

4- Le progrès technologique
C’est l’application aux activités économiques des progrès scientifiques. Ainsi le progrès
technique englobe les améliorations dues au progrès qualitatif du capital mais également
celles qui découlent d’une meilleure organisation des structures de production. Il est un
facteur de croissance.
NB :
- Rendement en nature : il conduit à définir le progrès technique par la quantité de matières
premières nécessaires pour une production déterminée.
- Rendement financier : détermine dans quelle mesure une augmentation des
investissements permet une augmentation de la production les autres facteurs de la
production étant fixes. « céterus paribus : toute chose égale par ailleurs)
- Rendement humain : quantité de produit contenu dans une unité fixe de travail humain
quelles que soient les autres conditions de production.
5- Facteurs institutionnels
Il s’agit de savoir si un système d’organisation économique (économie de marché ou
économie planifiée) favorise-t-il la croissance mieux que l’autre ?
Ainsi nous pouvons constater que les pays d’économie libérale ont atteint un niveau de
développement que les autres (économie fermée) n’ont pas atteint. Les institutions
internationales (BAD, FMI, CEDEAO) favorisent la croissance par l’octroi de prêts et les
débouchés qu’elles créent.
6- Les facteurs résiduels ou résidu de croissance
Ce sont les éléments de croissance autres que les facteurs usuels. Exemple, le niveau de
culture ; le savoir-faire….
VI-LES CONSEQUENCES DE LA CROISSANCE
1- Avantages
La croissance est facteur de réduction des inégalités grâce aux progrès technique et à
l’obtention de gain de productivité. Certain pays ont pu diminuer le temps de travail et
améliorer le pouvoir d’achat et la consommation.
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Elle permet également d’accroitre les transferts sociaux par l’accroissement des richesses
créée. Elle augmente aussi les revenus distribués, les recettes fiscales, les cotisations sociales
et les possibilités des redistributions.
Elle modifie la répartition de la population active (glissement inter et intra-sectoriel,
modification des qualifications requises, croissance des activités économiques).

2- Inconvénients
La croissance crée de nouvelles inégalités au niveau mondial (écart important entre les pays
développés et les pays sous-développés).
Elle crée également des inégalités au niveau national (persistance des inégalités de revenu et
de patrimoine, naissance d’une nouvelle pauvreté basée sur la production et la consommation
qui privilégie le producteur actif et le consommateur solvable au détriment des autres
catégories.
Elle accroit les "coûts de l’homme " (ensemble des coûts qu’une société donnée devrait
supporter pour assurer à chacun un statut en rapport avec le niveau de développement du
pays). Exemple couverture contre la maladie…. Elle est consommatrice de ressources et aussi
destructrice de l’environnement.

VII-LES FLUCTUATIONS ET CYCLES ECONOMIQUES


1-Les fluctuations économiques
* Définition
La fluctuation économique : est la variation de l'activité économique selon une périodicité et
une amplitude irrégulière, de phase de hausse, de baisse ou de ralentissement de l’activité
économique.
2- Les cycles économiques
Un cycle économique est la répétition de l'activité économique à intervalles réguliers de
temps. Elle se caractérise par une succession de phases : expansion – Crise - récession -
reprise.
-L'expansion
Elle est un phénomène quantitatif se traduisant par une augmentation temporaire et
réversible d'une grandeur économique.
Le trend ou tendance longue
Le trend indique toute tendance animant le mouvement de l'activité économique dans le
long terme.
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-La crise
Au sens strict, c’est le point de retournement du cycle a partir duquel l’économie passe d’une
phase d’expansion à une phase de récession ou de dépression.
-La dépression
Passage brutale d’une phase d’expansion à une phase de décélération de l’activité
économique, laquelle entrent alors dans un processus cumulatif : effondrement de la demande,
de la production, le revenu réel, hausse du chômage….
-La récession :
C’est le premier degré dans l’intensité du retournement du cycle, caractérisé par un
ralentissement ou une faible baisse du taux de croissance. Il s’agit généralement d’un
phénomène conjoncturel qui n’affecte durablement le revenu national.
-La reprise
La période au cours de laquelle le PIB est à la hausse. Où les activités redémarrent.

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CHAPITRE 2 : LE DEVELOPPEMENT : CONCEPTS ET DEFINITION

Section 1 : « Analyse Conceptuelle »


Paragraphe 1 : « Apparition Du Thème Développement »
Le concept de développement est d’apparition relativement récente dans la littérature. En
français, le terme développement dans son explication économique est très récent. Il est
encore totalement absent du dictionnaire économique publiée en 1956 et 1958. Ce n’est qu’à
la fin des années 50 qu’apparaît dans quelques travaux isolées et sa défusion est
exclusivement liée au phénomène du sous-développement. François Perrou, fut l’un des
premiers a utilisé les exclusivités du thème. Ce terme forgé à la fin des années 50 ne se
généralise que dans le dictionnaire de science économique en 1968, ainsi que dans le petit
dictionnaire de la science économique de la même année.
Dans le monde anglo-saxonne, le terme développement dans son explication apparaît
beaucoup plutôt, mais ne se généralise que dans les années 50.
Au total, l’apparition du terme de développement est relativement récente. Alors, on peut
se demander ce que couvre cette notion.
Paragraphe 2 : « Définition De Différents Concepts Liés Au Développement »
La définition de développement implique sa comparaison au concept de croissance. Dans
la théorie développement, l’accent est mis sur l’équilibre entre l’accumulation du capital et
la croissance de la population, ainsi que sur l’ajustement réciproque.
Dans la théorie de la croissance, l’accent est mis sur l’équilibre entre l’investissement et
l’épargne. Ainsi, le sous-développement est relié aux problèmes de la pression
démographique et la Pénurie de capital.
Pour François Perrou, la croissance est définie comme l’augmentation soutenue pendant
plusieurs périodes d’un indicateur pour une nation c’est le PIB.
Dans la théorie de croissance, on se base sur l’aspect quantitatif et globale de l’économie à
long terme repéré par un indicateur. Dans cette perspective, la croissance ne signifie pas
nécessairement l’amélioration de niveau de vie par tête d’habitant, car les fruits de la
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puissance ne bénéficient pas automatiquement et de façon identique à tous les groupes
sociaux.
Le développement se définie (selon François Perroux) comme la combinaison des
changements mentaux et sociaux d’une population qui la pousse à faire croître
cumulativement et durablement son produit global.
Le développement englobe donc à la fois l’aspect structurel qunatitatif et l’aspect
qualitatif de l’évolution à long terme repérée par les changements dans les proportions et les
relations qui caractérisent l’unité considérée et dont certains ne sont pas quantifiables. Ainsi le
concept de développement apparaît plus englobant que celui de croissance en ce sens qu’il
implique la croissance, mais au-delà il met l’action sur la satisfaction des besoins
fondamentaux et que cette croissance soit bénéfique à tout le monde.
Le sous-développement peut être définie comme une situation dans laquelle les besoins
fondamentaux ne peuvent être satisfaits. Certains utilise le mot « pays en développement »
pour indiquer quel processus de croissance est encours et qu’il s’accompagne d’une mutation
des structures économiques et sociales.
La banque mondiale utilise ce terme et fournit des arguments en faveur de cette formule
plus optimiste. On a longtemps utilisé la notion de sous-développement pour qualifier les pays
sous industrialisés et diminué de ressources pour les opposés aux pays développés à forte
potentielle technique et économique.
Ce concept de « sous-développement » est à la fois contestable et opératoire.
Contestable parce qu’il désigne une inférieurité, insuffisance, un retard, il peut s’accompagner
d’une connotation péjorative. Opératoire dans la mesure où il indique bien l’interrogation
fondamentale suivante : « En quoi, comment, pourquoi certains pays différents du modèle de
développement économique, social et politique sont fournit par les pays développés ? Cette
problématique reste légitime tant qu’elle s’obtient d’une valorisation et tant qu’elle n’assimile
pas une décroissance et inférieurité. Dans cette perspective, le sous-développement désigne un
retard par rapport aux pays développés et mallement une inférieurité en soi.
Dès lors, il apparaît exacte de parler de société en voix de développement ou de société
en développement. Le concept du sous-développement ne peut être compri que par référence
aux types de société qui s’est constituée progressivement depuis le 15ème siècle en Europe, et
qui est devenu au 19ème et 20ème siècle le type dominant des sociétés à l’échelle mondiale et se
caractérise par les traits suivantes :
• C’est une société centrée sur le progrès technique et il connaît un très grand
dynamisme en ce qui concerne les innovations technologiques qui sont à la base d’une
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expression industrielle continue. La population est organisée au sein d’unités qui sont
indépendantes de la famille.
• C’est une société urbaine.
• C’est une société d’abondance et de croissance.
Par contre, les sociétés sous-développées présentent les caractéristiques suivantes :
• C’est une société à technique peu progressive dont la technologie évolue par imitation
plus que par invention et par innovation.
• C’est une société pénurité dans laquelle les besoins essentiels sont mals couverts.
Le sous-développement correspond donc à une phase de l’histoire au cours de laquelle
l’ensemble des sociétés tentent à se définir par rapport au modèle de la société développée
sans pouvoir fonctionner réellement et conformément à ce modèle.
A travers des différents écrits, on peut relever d’autres termes pour désigner et pour décrire
ce phénomène. On peut parler de pays attardés, cette notion a été progressivement
abondonnée à cause de sa connotation péjorative. On peut trouver autre terme, pays pauvres
sous entend on se refère à la distribution inégale des richesses au niveau mondial qu’à
l’intérieur de chaque pays.
L’expression pays sous-développés implique donc l’idée que ces Etats souffrent
aujourd’hui de retard divers mais qu’ils ne sont qu’en retard dans un processus linéaire
commun au développement de tous les pays. C’est la thèse de Jonathan Mostow qui est à
l’origine de cette expression. Pour lui, chaque pays passe par 5 étapes de croissance : La
société traditionnelle une condition préalable, au démarrage, au progrès, vers la maturité
et l’air de la consommation de masse.
Les pays en voie de développement (PVD) se situent à une état identique à celle des pays
Européens à la fin du 19ème siècle.
Le terme de PVD indique qu’en processus de développement en cours de transformation
économique et sociale capable de modifier l’état initial du sous-développement et enfin pays
du tier monde.
Cette notion sous entend l’idée de partage du monde en trois blocs :
• un bloc capitalisé.
• un bloc socialiste.
• les autres.
Le tier monde est ni capitaliste ni socialiste.

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Section 2 : « Le Développement : Une Approche Historique »
Avec la découverte des voies terrestres et maritimes au 16ème siècle par les Européens et le
développement du commerce exotique, les Européens commencent ainsi à s’ouvrir sur le
monde. On parle à l’époque d’ « économie monde ».
L’évangélisation et le commerce vont constituer des moyens pour une domination
économique et culturelle qui intègre progressivement l’Amérique, l’Afrique et l’Asie à
l’économie monde dominé par les Européens.
A la fin du 18ème siècle, le centre du monde se déplace vers l’Atlantique. Les économistes
libéraux anglais énoncent l’internationalisation des échanges premier pat vers la
mondialisation. Ainsi, la Grande Bretagne suivra ses théoriciens principalement Adam Smith
et David Ricardo, en sacrifiant son agriculture pour devenir l’Atelier du monde qu’elle inonde
par ses produits manufacturés (Révolution Industrielle). Cet échange inégal ajouté par la
puissance maritime et territoriale de son empire assure l’hégémonie Bretanique sur le monde
jusqu’à la fin du 19ème siècle.
Au 20ème siècle, ce ne sont plus seulement les produits qui sont échangés mais également
les facteurs de production (travail et Capital). C’est ainsi que les grandes pôles économiques
attirent la main-œuvre des régions lointaines. L’Europe du Nord-Ouest fera appel à la main-
œuvre du bassin de la méditerrané (Maghrib, Turquie, Espagne, Italie). Les grandes firmes
n’exporte plus seulement les produits, mais aussi des usines (investissement directe à
l’étranger).
Actuellement, le monde est marqué par une étape supplémentaire dans l’intégration
mondiale à savoir l’internationalisation financière. Cette dernière se manifeste par
l’implantation bancaire à l’étranger pour les échanges et les productions qui se font à l’échelle
planétaire. Enfin, on ne peut réduire ce système monde à sa dimension économique. En effet,
l’information envahie l’ensemble de la planète et les idées franchissent rapidement des
frontières.
Les organisations internationales ont de plus en plus d’importance et contribue à
l’émergence d’une prise de conscience universelle. Ils sont reliées par les O.N.G
(Organisation non gouvernementale) qui jouent actuellement un rôle fondamental dans les
différents processus de développement.

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CHAPITRE 3 : LES INDICATEURS DE DEVELOPPEMENT

Section 1 : « Les Indicateurs Classiques De Développement »


PIB/habitant reste l’indicateur le plus souvent utilisé. C’est par cet indice que la Banque
Mondiale établie son classement.
PNB se préte mieux aux comparaisons internationales, dans la mesure où il ne retient que
la production des entreprises nationales et non pas les entreprises étrangères situées sur le
territoire. Dans les pays industralisés, la différence est négligable. Alors que dans les pays du
tiers monde, le PNB est généralement inférieur au PIB du fait du rôle important des
multinationales qui rapatrient une partie de leurs revenus dans leurs pays d’origine.
Dans ces comparaisons internationales, on se sert du Dollar comme unité mais cette
manière de procéder pose des problèmes puisque les comparaisons se font en fonction des
fluctuations de changes.
Un pays dont la monnaie s’apprécie face au Dollar, verra son PIB en Dollar augmentait,
pourtant rien de plus n’aura été produit.
L’inverse d’un pays dont la monnaie se déprécie face au Dollar, verra son PIB diminuait.
D’autre part, la difficulté à comparer les PNB exprimés en Dollar doit également tenir
compte des difficultés de prix parfois considérable entre les pays développés et les pays sous-
développés.
Cette constatation importante a amené les économistes de la Banque Mondiale à exprimer
le PIB et le PNB en parité de pouvoir d’achat (PPA) qui correspond aux taux de
conversion qui égalisent le pouvoir d'achat entre deux monnaies différentes.
Les difficultés d’estimation restent au moins redoutables. En effet, comment établir des
équivalences entre des pouvoirs de consommateurs dans des pays dont le style de
consommateur varie. Malgré ses imperfections liées à l’utilisation de cet indication, le
PNB/habitant reste l’indice le plus utilisé en particulier par la Banque Mondiale et le FMI
(Fonds Monétaire International).
Le PNB révèle de nombreuses limites dans le calcul de la valeur ajouté. Les premières
traduisent d’abord une sous-estimation par la non prise en compte d’éléments de niveau de
vie. Par exemple : le PNB ne mesure pas les prestations ménagères comme la préparation
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des repas, la confection des vêtements, l’entretien de la maison et du jardin, la garde,
l’éducation, soins aux malades, acceuil des autres membres de la famille… Tout cela est tenu
comme nul dans le calcul du PNB. La comptabilité nationale qui ignore aussi le travail
domestique, l’auto-investissement, l’auto-consommation des sciences, l’entre-aide familiales,
le troc, …
En faite, le PIB a été mis au point pour des chiffres des économies totalement
monétarisées, où personne n’échappe au circuit monétaire.
Le PIB donne un chiffrage très sous-évalué de la production réelle de richesse, de même
la comptabilité nationale ignore l’économie parallèle, sous-terraine, informelle qui est
créatrice de richesse mais qui ne fait l’objet d’aucune déclaration auprès des organismes
officels. Il existe aussi des actions exclues, le plus souvent des comptes nationaux, il s’agit
des actions illégales telles que la contre-bande, le trafic de drogue, le trafic des devises,
prostitution.
Il n’y a a priori aucune raison théorique convaincante de ne pas en tenir compte. L’utilité
d’un bien économique n’implique aucune connotation normative, l’illégalité de la production
ou des transactions relatives à certains biens et services n’élimine nullement l’utilité.
Le problème est que par hypothèse, les activités illégales ne donnent lieu à aucune
déclaration aux autorités administratives ni aux statisticiens. En pratique donc, que de ne pas
les prendre en considération mais c’est alors seulement parce qu’on ne les connait pas.
Au final, faute de prendre en compte l’auto-consommation des sciences, les pratiques
d’entre-aide familiales, le secteur informel… La croissance réelle des pays en développement
est souvent sous-estimée, de même l’emploi dans les secteurs informels n’étant pas pris en
considération et le chômage aussi qui est souvent sur-estimé.
Le PNB est également sur-évalué à plus de points de vue. Tout d’abord parce que les
nuisances n’apparaissent pas en flux négatifs et ne diminuent pas le PNB, alors qu’elles aient
un effet direct sur la diminution de la qualité de vie (eaux polluées, forêts détraitées,
inondations, …).
Un pays peut être riche en valeur ajouté et voir se détourner son patrimoine, cela signifie
que le PNB n’est en aucun cas un indicateur de la qualité de vie.
La qualité de vie n’est pas nécessairement proportionnelle au PIB, non seulement ces
nuisances ne sont pas comptabilisées en moins mais la comptabilité nationale enregistre le
positionnement des activités qui essayent de remédier à ces nuisances (exemple : murs anti-
bruit). Ce qui conduit le PNB a augmenté d’autant plus que les nuisances sont importantes.
Plus de voiture → Embouteillage + Bruit + Pollution → murs
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Ces considérations laissent à penser que la croissance quantitative du PNB est de moins en
moins significative pour l’amélioration du bien-être économique (le PNB utilisé pour mesurer
la croissance) et le PIB qui ne mesurent en réalité que ce qui est payé effectivement sur la
marché, même si ces activités sont destructrices alors que ce qui ne se paie pas sur le marché
n’est pas mesurer même s’il s’agit de contributions positives, voir essentielle pour le bien-
être.
Section 2 : « La Mesure De Développement Humain »
Le revenu ne saurait résumé la vie humaine, c’est pourquoi le Programme des Nations
Unies pour le développement (PNUD) a développer le concept de développement humain et
élaborer des indicateurs composites afin de saisir différentes dimensions qualitatives et
quantitatives. Ce travail est effectué d’après l’IDH (Indicateur de développement humain).
Puis dès 1995, l’indicateur sexo-spécifique de développement humain (ISDH) et
l’indicateur de la participation de la femme (IPF).
Paragraphe 1 : « Indicateur de Développement Humain »
Depuis 1990, le programme des Nations-Unies pour le développement publie dans son
rapport un indice synthétique du développement humain. Cet indice prévilégié la longévité du
savoir et du niveau de vie. Il est actuellement calculé à partir de trois variables :
• Espérance de vie.
• Le niveau de connaissance mesuré par le taux d'alphabétisation des adultes et le
taux de scolarisation de tout niveau.
• Le PIB réel par habitant ajustée en paritée de pouvoir d’achat.
Il traduit l’idée que le développement a trait à la possibilité d’intégration des individus
dans la société et non plus à la détention de biens matériels. Cette possibilité a trois
composantes :
o Mener une vie long et saine.
o Accéder à la connaissance.
o Bénéficier de ressources assurant un niveau de vie décent.
L’IDH est un indicateur composite sa valeur s’éclore entre 0 et 1. Les difficultés sont
rencontrées à un IDH égale à 0, et inversement la situation est satisfaisante quand le IDH est
proche de 1.
Le PNUD calcule l’IDH pour la quasi-totalité des pays de la planète en distinguant trois
groupes de pays :
▪ Pays à développement humain élèvé dont : 0,8 ≤ IDH
▪ Pays à développement humain moyen dont : 0,5 ≤ IDH < 0,8
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▪ Pays à développement humain faible dont : IDH < 0,5
Bien que représentant une avancée importante dans la définition d’un indicateur
synthétique de développement.
L’IDH n’est pas à l’abri du critique, en effet chaque pays a un IDH qui se déplace dans un
intervalle borné par 0 et 1. Cela signifie implicitement que l’IDH qui est égale à 1 correspond
au borneur parfait ce qui n’a rien à dire. L’IDH est un indicateur relatif qui mesure la
possibilité de vivre longtemps et en bonne santé et à participer à la société et à disposer de
ressources suffisantes pour s’assurer une vie convenable. Deuxième critique, pourquoi retenir
trois dimensions seulement ? Les variables choisis pour définir les dimensions sont-ils
pertinents ? Les mesures effectuées se base sur des estimations, ceçi n’est pas à l’abri
d’erreur. Pourquoi retenir une pondération égale à chaque élément ? …
Paragraphe 2 : « L’indicateur Sexo-Spécifique de Développement Humain »
L’IDH est une mesure de développement humain mais il ne tient pas compte des écarts
entre homme et femme. Cette donnée importante de développement va être prise en compte
par le PNUD à partir du rapport 1995 avec la mise en place d’un indicateur sexo-spécifique
de développement humain (ISDH).
L’ISDH va ainsi corriger l’IDH des inégalités entre homme et femme constaté sur les
principales composantes de l’IDH. Plus les écarts touchant ce domaine sont important plus
l’ISDH considérée est faible par rapport à son IDH. Enfin de compte, l’ISDH est un IDH
corrigé en fonction des inégalités entre les sexes. Plus l’ISDH est proche à l’IDH et moins les
inégalités entre homme et femme sont importantes.
Les femmes sont souvent moins rémunérées que les hommes et plus touchées par le
chômage. Elles travaillent souvent dans les activités domestiques, socialement dévalorisés par
rapport aux hommes. C’est le cas aussi de la mortalité infantile dans les pays en voie de
développement.
En 1999, le PNUD a présenté un ISDH pour tous les pays. Dans tous les cas celui-ci est
inférieur à l’IDH. Cela signifie que les femmes font l’objet de traitement moins favorable que
les hommes. En règle générale, l’inégalité des sexes existe partout et l’ISDH est partout
inférieur à l’IDH puisque tout écart mesuré de condition de vie entre les hommes et les
femmes fait baisser l’ISDH par rapport à l’IDH.
Indicateur de Participation des Femmes (IPF) :
Ce qui précède montre que le développement ne se situe pas sur le seul terrain des
ressources matérielles et que les inégalités ne se mesure donc pas sur ce seul critère (Revenu).

17
Ainsi, les experts de PNUD ont cherché à évaluer les possibilités, des femmes par rapport aux
hommes, de jouer un rôle actif dans la vie sociale, ils expriment les choses dans l’IPF.
Cet indicateur examine la place des femmes dans trois domaines :
• La vie économique : Le critère revenu est retenu pour l’évaluation.
• La vie professionnelle : Le critère retenu est le pourcentage des femmes dans les
professions libérales et les fonctions d’encadrement.
• La vie politique : le critère retenu c’est le pourcentage des femmes dans les
assemblés parlementaires.
Chacun des indicateurs est exprimé par un chiffre de 0 à 1. Plus l’écart homme/femme est
important, plus l’IPF est faible.
Indicateur de Pauvreté Humaine (IPH) :
Parler du développement c’est aussi parler de la pauvreté. De même que le développement
est notion difficile à définir, la pauvreté peut être entendu de plusieurs façons. Il est donc
nécessaires des sens possibles pour comprendre cet indicateur.
Une distinction est faite entre pauvreté absolue et pauvreté relative.
Par pauvreté absolue, on entend la non satisfaction des besoins essentielles. En effet, une
fois définie un panier de biens et services fixant le seuil de subsistance. Est considéré comme
pauvre, toute personne qui ne consomme pas ce minimum.
La difficulté de cette approche réside dans la définition des besoins essentielles. Certe, il
est indispensable de se nourrir, mais n’est-il pas aussi, de participer aux activités de la société
à laquelle on appartient et de jouir des conditions d’existence conformes aux standards de vie
considérés par elle comme convenable pour éviter l’exclusion sociale.
Cela veut dire qu’échapper à la pauvreté ne se réduit pas à la survie biologique et du coup
c’est voir la pauvreté comme un manque à ce que d’autres ont et de passer de la pauvreté
absolue à la pauvreté relative.
A partir de 1997, le PNUD a introduit le concept de « pauvreté humaine ». Ce nouveau
indicateur reprend des composantes élémentaires du développement humain mais les envisage
sous l’angle des manques.
Selon le PNUD, l’IPH mesure la misère dans quatres grands aspects de la vie humaine :
• La capacité à vivre longtemps et en bonne santé.
• Le savoir.
• Les moyens économiques.
• La participation à la vie sociale.

18
Pour les pays en développement, l’IPH s’attache au déficit rencontré dans les trois
domaines essentielles de l’existence humaine et qui sont globalement pris en considération
par l’IDH.
L’insuffisance en terme de longévité est représentée par la proportion des individus
risquant de décéder avant l’âge de 40 ans.
Ensuite de défaut d’instruction qui est traduit par la proportion des adultes analphabètes
qui ne savent ni lire ni écrire, et ensuite le déficit des conditions de vie décente sur le plan
économique est représenté par un sous-indicateur composé de trois variables :
• Le pourcentage des individus privés d’accès à l’eau potable.
• Celui des personnes privées d’accès aux services de santé.
• Celui des enfants de moins de 5 ans souffrant d’insuffisance et de malnutrition.
Pour les pays industrialisés, l’IPH se concentre sur les aspects qui sont très proches de ceux
envisagés dans le cadre de l’IDH (la longévité, les conditions de vie et l’exclusion).
Cet IPH comporte quatre composantes :
o L’insuffisance en terme de longévité est représentée par la proportion des individus
risquant de décéder avant l’âge de 60 ans.
o Le défaut d’instruction est traduit par la proportion des adultes analphabètes, à savoir la
proportion d’illettres c’est-à-dire les adultes qui ont une maitrise imparfaite de la lecture et de
l’écriture. C’est en générale le cas des personnes qui ont été analphabétisé de façon médiocre
et qui ont oublié la pratique de l’expression écrite.
o Le défaut de niveau de vie se mesure par le pourcentage des individus vivant en dessous
du seuil de pauvreté correspondant à la demi-médiane du revenu individuel disponible.
o Enfin, l’exclusion correspond au pourcentage de la population active en chômage de
longue durée c’est-à-dire de plus de 12 moins.
Ces indicateurs appellent plusieurs remarques :
o Certains pays industrialisés présentent un IPH plus élevé que des pays en développement,
les Etats-Unis par exemple.
o Il s’agit des indicateurs moyens et qui peuvent varier d’une région à une autre, entre
villes et compagnes, groupes éthniques, entre hommes et femmes, …
L’indice synthétique de bien-être économique est soutenable :
La notion de développement soutenable a été introduite en 1997 par la commission
mondiale sur l’environnement et le développement.

19
Cet indice tente de mesurer le bien-être économique à long terme en corrigeant l’indicateur
de la consommation des ménages par des facteurs environnementaux et sociaux. Cet indice
renforce le constat pessimiste sur la divergence entre la croissance économique et le bien-être.
Il permet de pénaliser les pays les plus distructeurs du cadre de vie, par exemple, le
Royaume Unis n’a pas augmenté son indice depuis 1950 malgré une augmentation du PNB de
200%.
Plus généralement, la finalité de ces indices consiste à pénaliser les ISDH en fonction de
l’indice d’effet de serre et dégradation apportée aux forêts, à la vie, …

20
CHAPITRE 4 : LES STRATTEGIES DU DEVELOPPEMENT

Plusieurs stratégies s'offrent aux pays du tiers monde pour amorcer leur développement. Elles
portent sur l'agriculture, l'industrialisation, l'intégration et la réduction de la pauvreté,
I- LES DIFFERENTES STRATEGIES DU DEVELOPPEMENT
1 – La stratégie de développement basée sur l'agriculture
L'agriculture participe au développement économique par le biais de ses produits, son
marché, ses facteurs de production (main d'œuvre) et son accumulation (formatio n de
capital).
La stratégie de développement agricole porte sur les éléments suivants :
La valorisation du potentiel agricole (développement extensif, travaux d'irrigation,
développement intensif, usage de l'engrais chimique)
La réforme agraire qui est une modification apportée par la puissance publique aux
structures agraires.
La révolution verte qui consiste à modifier la technologie agraire (semence, eau, engrais,
pesticides...) et à développer la productivité afin de nourrir une population sans cesse
croissante. En raison des progrès continuels de la recherche agronomique, la révolution
verte apparaît comme une stratégie en perpétuel renouvellement.
2 –La stratégie d'industrialisation
L’industrialisation et le progrès technique vont de pair. Ainsi donner la priorité à l’industrie
équivaudrait à emprunter la voie royale du développement. Quatre stratégies sont
envisageables : la stratégie du développement des industries industrialisantes, la stratégie
d’industrialisation par substitution aux importations, la stratégie d’industrialisation par
valorisation des exportations, la stratégie de développement endogène.
a- La stratégie de développement des industries industrialisantes
La logique de cette stratégie consiste à rechercher les pôles d'industrialisation dont les
effets sur le teste de l’économie sont importants. Pour les tenants de la thèse (de Bemis)
seules certaines industries sont susceptibles d'assurer la propagation du processus
d'industrialisation i l'ensemble de l'économie. La stratégie• soulève trois questions :
quelle production encourager (industrie lourde, chimie, énergie) ` quel marché satisfaire
? Quelles sont les acteurs du processus ? Dans la pratique cette stratégie se heurte à de
21
nombreuses difficultés rareté de la main - d'œuvre qualifiée, l'endettement financier, le
niveau élevé des Coûts, sacrifice d'autres activités pouvant conduira à un blocage du
développement.
b- La stratégie d'industrialisation pour substitution aux importations
Elle devrait permettre l'essor d'une industrie nationale tournée vers un marché intérieur
protégé. Elle permet de combler la demande pour les biens à faible intensité capitalistique
Toutefois elle présente beaucoup de limites (risque de saturation de la demande, absorption
Insuffisante de la main – d’œuvre, dépendance financière…)
c- La stratégie d’industrialisation par valorisation des exportations
La valorisation des exportations qualifie la mise en place de la promotion des
exportations et la substitution entre les exportations (produit à forte valeur ajoutée
contre produit à faible valeur ajoutée.). La stratégie permet une plus grande utilisation
des capacités nationales de production, étend le marché potentiel au–delà des
frontières nationales, entraîne une élévation du niveau technologique de la nation.
L'efficacité reste dépendante de la conjoncture mondiale.
d- La stratégie de développement endogène.
Selon les théories, l'on explique le sous-développement, ou le mal développement,
d'un pays par les liens qui les lient aux anciens pays colonisateurs. Alors, pour l es
théoriciens tiers-mondistes (Samir Amin, Arghiri Emmanuel...). Le sous-
développement est perçu comme un fruit du développement Les pays du tiers monde
devaient donc de couper « le cordon ombilical » avec les pays du Nord anciens
colonisateurs et d'amorcer un développement auto-entretenu, autocentré, endogène,
autonome à travers une politique de développement adaptée basée sur les ressources propres
disponibles.
3 – Les stratégies fondées sur la Coopération
a- Le NEPAD
Le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NOPADA) ou NEPAD en
anglais est une fusion du millenium African plan (MAP) des Présidents Thabo MBEKI
d’Afrique du Sud, Olusegun OBASANJO du Nigeria ci Aziz MZIZ BOUTEFLIKA
d’Algérie et ou plan OMEGA du Président Abdoulaye WADE du Sénégal. Le NEPAD a
pour ultime objectif de combler le retard qui sépare l'Afrique des pays développés.
Le NEPAD se résume en dix priorités suivantes : La bonne gouvernante publique ; la bonne
gouvernance de l'économie privée ; Les infrastructures ; L'éducation ; La santé ; Les
nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) ; L'agriculture
22
L'environnement ; L'énergie ; L'accès aux marchés des pays développés.
b- L'AGOA
L'AGOA (I'Africa Growth and Opportunity Act) est une initiative du président américain Bill
Clinton mis en œuvre sous forme de loi dite AGOA, votée par le Congrès des Etats-Unis le
18 niai 2000. Cette loi permet de faire entrer sur le territoire des Etats -Unis, sans droits
de douane, des produits manufacturés (textiles essentiellement) en provenance de quarante-
huit pays d'Afrique subsaharienne. L'AGOA permet à l'Afrique d'augmenter son
volume d'exportation et d'échanges avec l'extérieur. L'AGOA est une opportunité de marché
pour les pays africains. L'éligibilité de la Côte d'Ivoire à l'AGOA avait été négociée par
l'APEX-CI (Association pour la Promotion des Exportations de Côte d'Ivoire), organisme
chargé de nouer des contacts avec les gouvernants d'autres pays et des organismes du
commerce international en vue d'accompagner les entreprises ivoiriennes dans la conquêtes
de nouveaux marchés extérieurs.
c- La Coopération Sud/Sud
La Coopération Sud/Sud est l'ensemble des cadres de collaboration entre les pays du Sud
(Sous-développés) pour la promotion du développement.
Les pays du Tiers-monde peuvent tirer profit de l'expertise des plus avancés du groupe.
C'est le cas des nouveaux pays industrialisés (NPI), la Chine et l'Inde et les Pays de pétrole.
L'Inde et la Chine jouent un rôle important dans le transfert de technologie.
Le transfert de technologie : ensemble d'actions et de mesures visant à rendre accessible la
technologie aux les pays sous-développés.
La zone franche : espace géographique bénéficiant avantages fiscaux, tarifaires et
réglementaires pour susciter, augmenter des investissements dans un domaine précis.
d- Le Partenariat Public/Privé
C'est la coopération entre l'État, les collectivités publiques d'une part et le secteur prisé
d'autre part. Il s'agit de libéraliser l'économie.
La libéralisation de l'économie est le désengagement de l'État de la production visant à la
promotion du secteur privé (moteur de la croissance économique), à assurer la liberté de la
concurrence par la réglementation et la régulation. à supprimer les monopoles, à susciter le,,
investissements. La privatisation et la Déréglementation traduisent la volonté de
libéralisation de l'économie.
La Privatisation : cession ou transfert à titre définitif d'entreprises du secteur public au
secteur privé sous formé d'une cession de titres ou d'actifs ou d'une cession de contrôle.
La Déréglementation ou Dérégulation : politique de limitation de l'intervention de l'État
23
donnant un rôle dominant au marché par une suppression totale ou partielle, par)c
réglementaire ou Jurisprudentielle, du monopole de droit accordé à un opérateur public ou
Privé exploitant des services publics.

e- Autres formes de Coopération.


Elles visent :
La promotion de la bonne gouvernante : capacité à mettre en œuvre une gestion efficace,
efficiente et ouverte des affaires publiques (administration et entreprises publiques) pour
soutenir le développement durable.
La réduction de la pauvreté : c'est l'état de personnes ne disposant pas de revenus
minimums (moins de 1$ J/pers) et pouvant ainsi subvenir à leurs besoins les plus
élémentaires et vitaux et n'ayant pas accès à un minimum de services publics. Ces
personnes vivent en dessous d'un seuil appelé seuil de pauvreté.
Les mesures de lutte contre la pauvreté sont : la généralisation de l'Éducation ;
accentuation de politique de genre et développement basée sur la discrimination positive
(faveurs fait à la scolarisation de la jeune fille en milieu où la femme occupe une place
défavorable) ; politique de décentralisation ; politique de santé publique généralisée à
faible coût ; accès des populations à un minimum de services publics (l'eau potable ; la
téléphonie).
Susciter les investissements notamment les IDE (Investissements Directs Étrangers) en
direction de l'Afrique ; Un Investissement Direct Étranger est un investissement sous forme
de capitaux qu'une entreprise étrangère effectue dans l'économie d'un pays par achat
d'entreprises, constructions d'usines ou prise de participation (,a hauteur d'au moins 10%
du capital social).
Développer l'intégration économique c'est à dire les espaces économiques régionau x en
Afrique pour renforcer les capacités d'échanges et de développement durable des pays
africains.
Favoriser la coopération entre Ici pays africains et la Coopération sud/sud
Développer des zones de libre-échange (ZLE) : Espace géographique représentant des p,
ales accords et prévoient dans ce cadre l'élimination des barrières douanières et de toute entrave à
la circulation des marchandises
4- L'Aide internationale au développement :
a- L'Aide publique au développement (APID)
C'est l'ensemble des apports cri ressources fournis aux pays moins développés par des
24
organismes officiels transitant souvent par des Institutions multilatérales dans le but de
favoriser le développement économique et l'amélioration du niveau de vie.
L’APD peut prendre également les formes suivantes : assistance technique, enseignions,
bourses à des étudiants dans le pays donateur. L'APID peut être bilatérale ou multilatérale.
b- L'Aide privée
Beaucoup d’associations et organismes privés se consacrent à l'aide au, tiers-monde :
médecins sans frontière, care International, Save the children, Action International contre la
faim. Ils viennent compléter l'aide publique et en cas de famine, de guerre.

c- Les objectifs du Développement du Millénaire (ODM)


Les Objectifs du Millénaire pour le développement sont une initiative du PNUD (2000).
Les pays doivent intensifier leurs efforts et unir leurs forces. Ces objectifs sont au nombre de huit :
- Eliminer l'extrême pauvreté et la faim
- Garantir à tous une éducation primaire universelle
- Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes
- Réduire la mortalité des enfants
- Améliorer la santé maternelle ;
- Combattre le sida, le paludisme et d'autres maladies
- Réaliser un développement durable et Assurer la durabilité des ressources environnementales
- Etablissement d'un partenariat mondial pour le développement

II - LES INSTITUTIONS DE BRETTON-WOODS


1 – Présentation
Les institutions financières internationales (la Banque mondiale et le Fonds Monétaire
International) ont été créées en juillet 1944 lors de la conférence monétaire et financière
des Nations unies à Bretton-Woods (New Hampshire - Etats-Unis).
2 – Missions
Le FMI et la Banque Mondiale conseillent les pays en difficulté en utilisant différents
instruments appuyés par des mesures d'accompagnement. L'on peut citer :
a- Les Programmes d'Ajustements Structurels
Ils représentent un ensemble de mesures et d'action mises en place par les
Gouvernants avec l'appui et le conseil des Institutions de Brettons Wood en vue de
modifier les structures économiques et sociales. Il s'agit de faire
Face à des déséquiIi1bres tel que, le PIB, le budget, la balance des paiements, l'inflation, de
25
change. L'adoption et l'application de PAS sont généralement suivies de mesures
d’accompagnement et d'appuis financiers.

b- Initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés)


C’est un dispositif global de réduction de la dette des pays pauvres très endettés qui
appliquent des programmes d'ajustement et de réforme appuyés par le FMI et la banque
mondiale. L'objectif est de rétablir la solvabilité des pays bénéficiaires en annulant, par des
mesures exceptionnelles leur dette (celle-ci dépasse un niveau considéré comme " soutenable "
au vu de leurs perspectives de croissance économique)
c- La facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance
(FRPC)
C'est le guichet par lequel le FMI accorde aux pays pauvres des prêts assortis de
faibles taux d'intérêts Les programmes appuyés par la FRPC reposent sur des
stratégies globales de réduction de la pauvreté qui sont pilotées par les pays eux-mêmes.
3 – Le FMI
Au début, son rôle était de défendre le nouveau système des changes mis en place par
les accords de Brettons Wood qui a pris fin n 1971. Ses nouvelles tâches sont d'aider
à restructurer les économies en difficultés à travers les "Plans d'Ajustements Structurels".
4 – La Banque mondiale
La Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (le BIRD),
communément appelée la "Banque mondiale" est le second pilier des institutions
financières internationales créé en juillet 1944 lors de la conférence monétaire et
financière des Nations Unies à Brettons Wood (New Hampshire - Etats-Unis).
a- Rôles
Son rôle initial de financer des projets sectoriels, privés comme publics, à destination des
pays du tiers-monde ou de l'ex-bloc de l'Est.
Aujourd'hui elle conseille les pays en matière de réduction des déficits budgétai res, de
mobilisation de l'épargne interne, d'incitation des investisseurs étrangers, de libéralisation
de changes et les prié.
Cette politique est complétée par des prêts d'ajustement (sensés atténuer la crise de la
dette en favorisant une approche néolibérale), des prêts - projets pour financer les gros
équipements.
b- Filiales
Le groupe de la Banque mondiale comprend les "filiales" suivantes :
26
La BIRD (Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement) octroie des
prêts pour les grands secteurs d'activités (agriculture...)
LAID, (Association Internationale pour le Développement) Créée en 1960, met à
disposition des prêts à long terme (15-20 ans) à taux d'intérêts nuls ou très faibles pour les
pays les moins avancés
La SFI, (Société Financière Internationale) Créée en 1956, elle a en charge le
Financement d'entreprises ou d'institutions privées dans le tiers-monde.
Le CIRDI (Centre International de Règlement des Différends relatifs aux
Investissements) Créée en 1966, il gère les conflits d'intérêts entre pays-membres.
L'AMGI (Agence Multilatérale de Garantie des Investissements), créée en 1988
favorise l'investissement dans les pays en voie de développement (PED).

27
CHAPITRE 5 : LE SOUS-DÉVELOPPEMENT

Le développement est sûrement la question économique, humaine et sociale la


plus importante de notre temps.
Quel que soit le sens que l'on donne au mot développement, la notion est clairement comprise,
par tout le monde. Mais, des pays accèdent actuellement à un certain niveau de
développement, parfois partiel ou qui ne concerne que certains secteurs de leur économie,
alors que d'autres régressent et s'enfoncent de plus en plus dans une situation de précarité et de
dépendance.
Cette inégalité relève du sous-développement de ces nations. Mais quel que soit le niveau de
sous-développement, la notion de pays en voie de développement, plus diplomatique, est
caractérisée par un certain nombre de critères qui s'examinent par comparaison avec la
situation des pays riches.

I- NOTION DE SOUS-DEVELOPPEMENT
1- Définition
Le sous-développement traduit une situation d’absence ou d’insuffisance de développement
2- Différentes dénominations
a- Tiers monde
Pour designer l’ensemble des pays pauvres
b- Pays en voie de développement
Utilisée en 1957 pour les pays de l’OCDE, cette expression sous -entend que les pays
sont entrés dans un processus devant leur permettre de combler progressivement leur
retard.
c- Pays périphériques
Pays dominé, soumis à l’échange inégal imposé par les pays développés.

d- Pays du sud
Cette expression traduit la localisation des pays sous développé
3- Indicateurs du sous-développement
a- Caractéristique démographique
28
Ce sont :
o Fécondité et natalité élevées (trois à quatre fois supérieur à celles des
pays développés)
o Très forte mortalité infantile
o Taux d’accroissement annuel moins élevé
o Faible espérance de vie à la naissance
o Population jeune
o Pyramide des âges en forme de parasol
b- Caractéristiques socioculturelles
o Carence alimentaire à la fois quantitative et qualitative
o Sous équipement médical
o Très fort taux d’analphabétisme
c- Caractéristiques socioéconomiques
o Sous-emploi chronique en milieu rural et urbain
o Important exode rural
o Hypertrophie des villes
o Taux de chômage très élevé
o Faible taux d’activité féminine
o Très forte inégalité des revenus
o Corruption omniprésente absence ou insuffisance de redistribution
sociale
d- Caractéristiques économiques
o Faible efficacité de l’agriculture (méthode archaïques et techniques
insuffisantes)
o Industrie peu développée
o Secteur tertiaire pléthorique inadapté au besoin réel de l’économie du
pays
o Economie désarticulé et compartimenté en trois secteurs
o Croissance économique largement inférieur à celle des pays développés
o Une croissance démographique élevée
o Manque d’infrastructures
o Economie extravertie
o Fort endettement extérieur
e- Caractéristiques politiques
o Non-respect des droits de l’homme
o Régime souvent totalitaire ou artificiellement démocratique
o Grande instabilité des régimes politiques

II- ANALYSE DU SOUS DEVELOPPEMENT


Notion relative, le sous-développement doit nécessairement se référer à un terme de
comparaison. Ce terme peut être un état idéal où une situation concrète considérée comme
meilleure.
S'il s'agit d'un état idéal, on peut dire que toutes les économies sont sous-développées par
rapport à leur possibilité.
S'il s'agit d'une situation concrète meilleure, la comparaison se fait alors par rapport à une
situation réelle qui est celle de pays dits industrialisés.
Par rapport à ceux-ci, on dira que tous les autres pays sont sous-développés.
De ce fait, la notion de sous-développement peut être comprise comme une étape vers le
développement. Cela, en vertu du principe que les nations aujourd'hui développées ont été

29
sous-développées avant de parvenir à la révolution industrielle. Le tiers-monde est donc
appelé à se développer à condition toutefois que rien n'entrave son évolution. A juste titre, de
nombreux auteurs cherchent à expliquer le seul-développement
- On distingue l’explication des libéraux et des marxistes.
1- L'explication néolibérale.
Le sous-développement : perçu comme un simple retard qui peut être rattrapé. Les conditions
du rattrapage sont : la liberté des échanges et la vérité des prix la bue gouvernante, la formation
et la qualification des citoyens. Mais aussi, la Mue coutre le déficit budgétaire et du déficit
extérieur qui maintiennent l'économie dm un déséquilibre permanent. L'élimination de
l'intervention importante de l'état dans l'économie- Il fun en somme libéraliser l'économie.
2- L’explication néo-marxiste.
Le sous-développement est perçu comme un fruit du développement.
Pour les théoriciens tiers-mondistes (Samir Amin, Arghiri Emmanuel), le commerce
international est organisé sous forme de pôles (Nord et Sud).
Et l’étrange international est maîtrisé par les pays du Nord. Cette maîtrise renforce les
inégalités entre les pays et la dépendance des pays du sud. Cet échange est (qualifié
d’inégal par Arghiri Emmanuel, car les partenaires n’ont pas la même capacité de
s’imposer sur le marché et de fixer les prix. Les pays du sud n’exportent que les produits
primaires à faible prix et importent des produits manufacturés très chers (détérioration des
termes de l’échange). Ainsi seuls les pays du nord peuvent accumuler du capital et se
développer.
La solution préconisée est donc de couper le «, cordon ombilical » et d'amorcer.
Un développement auto-entretenu, endogène à travers une politique de développement
adaptée aux ressources disponibles.
3- Autres explications
Le sous-développement est le produit de la révolution industrielle (écart
d’industrialisation prononcé)
C’est également un phénomène naturel, cause interne d’ordre démographique. C’est
aussi le retard de développement (retards accumulés dûs à une certaine inadaptation à
l’utilisation des techniques moderne et du milieu humain au progrès).
Le sous-développement est un produit du développement (économie désarticulée, extravertie)

III NOTION DE DEVELOPPEMENT


1- Le développement économique
Le développement économique est une évolution qualitative dans le sens d'une

30
transformation profonde et favorable des structures socio-économiques.
Mais, selon F. Perroux le développement économique est «la combinaison des changements
mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et
durablement, son produit réel global »
En somme, le développement économique se présente comme un ensemble de mutations et
d'accumulations qui s'intègrent au fil des années. Il est donc un processus de long terme.
2- Les formes de Développement
a- Le développement durable
Mode de développement qui assure la satisfaction des besoins présents des
populations sans compromettre ceux des générations futures par un équilibre entre
l'action économique, la protection de l'environnement, le développement social et le
respect de l'expression culturelle et politique
b- Le développement intégré
Stratégie de développement des Institutions de Bretton-Woods mettant l'accent sur la
réduction de la pauvreté par l'allègement de la dette des Pays pauvres et une plus grande
participation de la société civile à la définition des objectifs et à la mise en œuvre du
processus de développement.
c- Le développement local
Développement impliquant tous les acteurs sociaux et économiques , producteurs,
parents d'élèves, comités de gestion villageois, entreprises. Communes, élus, ONG,
chefs traditionnels) d'une zone ainsi que les dimensions économiques, sociales.
Environnementales en parfaite synergie.
d- Le développement humain
Développement qui prend essentiellement en compte les aspects relatifs au genre
humain afin d'assurer le bien-être de tous. Il suppose implicitement que le
développement ne peut être limité à la croissance du PIB.
Il se mesure grâce à l'indicateur de Développement Humain (IDH) élaboré par le PNUD
(en 1990) pour situer les pays dans une échelle de développement humain. Cet
indicateur prend en compte le revenu habitant, l'espérance de vie, le niveau d'éducation.
3- Mesure du développement
Le terme développement, dans le cas présent, est souvent pris comme un raccourci pour
développement économique, mais concerne aussi le développement humain, c'est -à-dire
d'autres paramètres pouvant être considérés positifs pour la société (éducation, santé,
espérance de vie)
31
On mesure le développement d'un pays à partir d'indices statistiques tel le revenu par
habitant, le taux d'analphabétisme, l'accès à l'eau...

CHAPITRE 6 : DIVERSITÉ DES RELATIONS INTERNATIONALES


Les relations économiques internationales sont très hétérogènes quant à leur nature et quant
à leurs acteurs.

I- LA NATURE DES RELATIONS ÉCONOMIQUES INTERNATIONALES


Elles sont constituées d'échanges commerciaux de biens et de services mais aussi
d'échanges intellectuels, culturels, techniques. Elles concernent aussi les mouvements
personnes, de capitaux. Ces types d'échanges sont en interaction les uns par rapport aux
autres.
1- Le déplacement des personnes : réfugiés (politiques et économiques) peuples
migrateurs, touristes...
Les causes de ces déplacements sont innombrables : guerre, lamine, recherche d'un
meilleur niveau de vie, d'un asile etc.
Pour les pays d'accueil, c'est l'apport d'une main d’œuvre étrangère généralement bon
marché mais une source de tensions sociales, dégradation du cadre de vie.
Pour les pays d'origine, c'est une source de diminution du chômage mais aussi une fuite de
la population active (fuite des cerveaux)

Importation de marchandises

Pays Pays
Flux migratoires
D’accueil D’origine

Transferts de revenus

Habitudes de consommation, Créations de besoins

Retour d'une main d'œuvre formée

2- L'échange de biens et services

32
Ces échanges sont variés et portent sur des produits primaires, des produits manufacturés,
le tourisme, les finances, etc. Ces échanges posent le problême de la division internationale du
travail.
Les pays en développement se spécialisent et exportent les produits primaires à des
produits manufactures incorporant beaucoup de travail peu qualifié. Alors que les pays
développés se spécialisent et exportent des produits manufacturés à haute valeur ajoutée
incorporant beaucoup de capital ou de travail fortement qualifié)
Et de la détérioration des termes de l'échange.
3- Les échanges intellectuels, techniques et culturels
Ces échanges portent sur l'assistance technique dans tous les domaines, et sur un ensemble
de techniques disponibles pour la production de biens et services. Les échanges de techniques
donne naissance au transfert de technologie afin de permettre les pays en développement de
rattraper leur retard technologique. Les transferts technologiques peuvent s'opérer de plusieurs
façons :
- Achat de produits de haute technologie (ordinateurs, robots, composants électroniques,
instruments de précision...) qui permettent aux entreprises de réaliser sa production dans
les mêmes conditions que les entreprises étrangères.
- La concession de brevets qui permet à des entreprises tierces d'exploiter, à des fins de
production, une invention.
- La fabrication sous licence qui permet à une entreprise de réaliser un produit sur la base
des procédés, des savoirs - faire, de l'expérience d'une autre entreprise. Le contrat
d'ingénierie qui permet à une entreprise d'acquérir une usine « clef en main ».
- Les investissements directs à l'étranger
Investissement des entreprises directement dans les pays d'accueil.
Ces transferts sont généralement effectués par les pays développés entre eux (3 14). C'est
une partie qui bénéficie aux P. V. D.
Tous ces échanges ne s'effectuent pas isolément. Il existe une interaction des différentes
formes de relations.
Exemple : les transferts de technologie entraînent des mouvements de personnes, de
capitaux, de biens.
Notons que la technologie est un ensemble de techniques disponibles et utilisables pour la
production des biens et services.
4- Les mouvements internationaux de capitaux

33
L« mouvements de capitaux occupent une place de plus importante dans l'économie
mondiale. Ces mouvements comprennent des capitaux à long terme tmvcsi1ssements direct,
les opérations de portefeuille, les crédits à moyen et long terme)
Les mouvements de capitaux à court terme (crédits commerciaux à court terme,
placements ou emprunts à court terme)

II- LES ACTEURS


Les principaux acteurs des relations économiques internationales sont
Les Etats, les entreprises multinationales, les Organisations internationales de
développement.
1- Les Etats
Les Etats ont une influence certaine sur les relations économiques internationales à travers
leurs règlements, leur dotation en facteurs de production, leurs puissances militaires,
économiques et financières, leurs doctrines etc..
Les niveaux de développement différents des pays, leur inégale dotation en facteurs de
production les poussent à effectuer des échanges.
Les relations économiques internationales sont des relations entre économies de différentes
puissances. Il existe des économies dominées (PVD) et des économies dominantes (PD).
2- Les multinationales
Les firmes multinationales sont des entreprises nationales de grandes tailles qui possèdent
ou contrôlent plusieurs firmes dans plusieurs pays. Elles jouent un rôle important dans les
relations économiques internationales. Plus de 30% des exportations mondiales sont effectue
par des firmes multinationales (voir bilan de croissance économie d'entreprise)
3 - Les organisations internationales : OPEP, FNII, etc.
1-'OPEP
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ou en anglais Organization of
Petroleum Exporting Countries (OPFC) est une organisation intergouvernementale de pays
visant à négocier avec les sociétés pétrolières pour tout ce qui touche à la production de
pétrole, son prix et les futurs droits de concessions.
La création de l'OPEP résulte du fait que jusque dans les années 1970-1980, les
compagnies pétrolières avaient les pleins pouvoirs sur le cours du pétrole et imposaient leurs
prix aux pays producteurs. C'est ainsi que les principaux pays producteurs décidèrent de se
regrouper de manière à pouvoir influer sur le cours du pétrole. 1.a prise de contrôle de la
production de pétrole se fil par une politique de nationalisation.
34
1-tant maîtres de leur production, les pays producteurs peuvent de cette maniéré influencer
le cours du baril de pétrole et ainsi augmenter leurs revenus.
1 OPEP cherche a réguler la production et le prix par un effort coordonné de ses pays
membres. Notamment en instaurant un système de quotas de production. Les membres
constituent donc un cartel de producteurs. Ils se mettent d'accord sur la quantité de pétrole
exporte. Ce qui influence le prix du marché. Ils possèdent 7504 des réserves estimées de
pétrole et fournissent aujourd'hui 40% de la production mondiale

35
CHAPITRE 7 : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL
L'inégale dotation en facteur de production des pays crée des différences de coût de
production et rend nécessaire l'échange. Ainsi, chaque pays a un avantage pour les biens qui
contiennent une proportion élevée du facteur dont il est abondamment doté.
Par ailleurs deux raisons expliquent le commerce international.
- L’inégale répartition des facteurs de production
- les théories des avantages absolus et comparatifs.

I- LES THEORIES DU COMMERCE INTERNATIONAL


Les fondements du commerce international ont été analysés par des auteurs appartenant à
différents courants de pensée. Les économistes classiques raisonnent dans le cadre : d'une
économie de concurrence pure et parfaite, où les facteurs de production sont mobiles à
l'intérieur d'un pays et immobiles entre les pays et les rendements constants
1-La théorie de l'avantage absolu (Adam Smith)
Selon la théorie de l'avantage absolu, un pays a intérêt à se spécialiser dans la production
où il possède un avantage absolu (où il réalise une meilleure productivité).
Pays Volume en travail par unité de : Avantage absolus

Drap Vin Drap Vin


Angleterre 100 120
Portugal 90 80 Oui Oui

Un pays importe donc quand ses coûts absolus sont supérieurs à ceux des autres pays,
exporte quand ils sont inférieurs.
Avantages de la théorie: se procurer à moindre prix certains produits, développer la
production donc les revenus,
Inconvénients de la théorie: risque de suppression d'emplois, déficits extérieurs.
Toutefois, la spécialisation et l'échange peuvent être également intéressants pour les pays
ne disposant pas d'avantages absolus.
2-La théorie de l'avantage comparatif (David Ricardo)
La théorie de Ricardo n'est valable que sous certaines hypothèses

36
Les capitaux et le travail sont mobiles dans le pays (ils doivent pouvoir changer de secteur
de production) mais pas entre les pays (sinon les capitaux abandonneraient les Pays trop
chers).
Un pays a un avantage relatif dans un produit si le rapport entre le coût de ce produit
fabriqué dans le pays par rapport au coût du même produit à l’étranger est inférieur au rapport
des coûts pour un autre produit. Où ses coûts sont proportionnellement les plus faible ou
proportionnellement moins élevés.

Pays Volume en travail par unité de : Avantage relatif

Drap (pd) Vin (pv) Drap Vin


Angleterre 100 120 Oui
Portugal 90 80 Oui

Même si un pays est mauvais partout, il a intérêt à échanger si l’avantage diffère selon les
produits. Il se spécialisera dans le produit où il est le moins mauvais. Le pays qui est efficace
partout se spécialisera dans le produit où son avance est la plus forte.
Donc, chaque pays se spécialise dans le produit où sa productivité relative est la plus forte
(= productivité du pays pour un produit/ productivité de l’autre pays dans ce produit).
L’intérêt de l’analyse de Rcardo est de monter qu’il suffit d’un avantage relatif pour que
l’échange international soit intéressant.
L’avantage relatif ou comparatif existe quant les coûts ne varient pas proportionnellement
dans deux pays.
Le risque de dégradation des termes de l'échange est une limite de la spécialisation de
l'avantage comparatif.
3-La théorie Hecksher Ohlin et Samuelson du commerce internationale
Cette théorie est basée sur l'inégale dotation des facteurs de production.
De cc constat deux auteurs suédois Hecksher et Ohlin et un américain élaborer un
théorème du commerce international qui stipule que chaque pays a intérêt à se spécialiser
dans la production intensive en facteur abondant sur son territoire. En d'autres Le commerce
international conduira chaque pays à se spécialiser dans la production de biens incorporant les
facteurs de productions abondantes sur son territoire.
4-Le rôle de la demande (S. BURERSTAM LINDER)

37
Steffan Burestam Linder va éklargir les théories de l’échange à la demande. Selon
Burestam Linder, une entreprise produit pour répondre à une demande. En conséquence un
pays doit produire le bien pour lequel il y a une forte demande sur le territoire nationale et ou
à l’extérieur.
5-Les théories mercantilistes
Alors que La théorie de l'échange international met l'accent sur les conditions et les
avantages de la spécialisation internationale, les théories mercantilistes reprises par les
Keynesiens, s’intéressent essentiellement au rôle que peuvent jouer les exportations en nuit
qu'instrument de la politique économique, en particulier pour assurer le plein-emploi.
En effet, Keynes nous a appris qu'en période de récession. il faut relancer l'économie par 'e,
demande. Dans une économie ouverte, le risque est de voir l'accroissement de la demande se
traduire par un accroissement des importations et non de la production nationale, donc
l'emploi. L'exportation apparais alors comme un moyen plus sur de redynamiser la
production, donc l'emploi. C'est un moyen d'exporter aussi son chômage.
Le raisonnement précédent repose sur deux hypothèses fondamentales :
- l'immobilité des facteurs de production
- le plein-emploi des facteurs
La remise en cause de ces deux hypothèses va conduire à un approfondissement de la
théorie de l'échange.
II- DE LA THEORIE A LA REALITE
1-Le paradoxe de Leontief
En 1954 Leontief analysa 1, contenu en travail et en capital des exportations des Etats –
unis. Il obtint les résultats suivants :
Exportation Productions concernées
par les importations
Capital K 2550780 3091339
Travail L 182313 170004
Rapport K/L 14 18

Ainsi, Leontief constata que les exportations des Etats – unis à forte intensité de main
d'œuvre. Cette observas un statistique semble paradoxale lorsqu'on la confronte à la théorie
HOS étant donné .sue les Etats-Unis sont abondants en capital.
Toutefois, en tenant compte de la qualification de la main-d'œuvre, on obtient une image
plus correcte de la nature des exportations américaines
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2-Explication du paradoxe
L'explication des économistes suédois était insuffisante car ceux-ci ne prenaient en compte
que trois facteur de production (travail, Capital, Ressources naturelles) sans les nuancer. Pour
redonner une portée explicative aux théories suédoises il faut admettre qu’en fait il n'existe
pas 3 mais 5 facteurs de production :
Le travail non qualifié
Le -m,-ail qualifié.
Le capital (usines et équipement)
La terre cultivable.
Les gisements miniers et pétrolifères.
Le paradoxe de Leontief devient alors explicable : -- c'est le travail qualifié qui est
abondant aux USA par apport au reste du monde. En fait, le capital n’a jamais été
relativement abondant aux USA bien qu'en valeur absolue il ait été supérieur au reste du
monde. Ceci explique donc le fait que les USA importait des biens à forte intensité de capital
(bois, chaussures. confection. cuir, automobiles, mobilier, jouets.) mais beaucoup de main
d’œuvre peu qualifiée. Ceci réconcilie un peu Leontief et les théoriciens suédois en redonnant
une certaine portée à leurs théories.
Le paradoxe de Leontief a pour mérite de mettre en évidence le rôle essentiel de la
qualification professionnelle dans l'explication de la configuration des échanges. En fait, les
échanges de produits primaire sont largement déterminés par la localisation des ressources
naturelles et l'importance de la main d’œuvre non qualifiée dans certains pays. Au contraire,
les pays industriels avancés sont riches en main-d’œuvre qualifiée par rapport au reste du
Monde. Leurs exportations incorporent donc une forte proportion de travail qualifié tandis lut
leurs importations incorporent une forte proportion de travail qualifié.

39
CHAPITRE 8 : LES POLITIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
Deux doctrines principales conditionnent les rapports entre les Etats dans les échanges
internationaux. Il s'agit du libre – échange et du protectionnisme.

I- LE PROTECTIONNISME
Avec le développement du commerce international, des mesures protectionnistes vont
apparaître.
Ainsi, selon la théorie du protectionnisme éducateur (Frédéric List), si un pays moins
avancé ne se protège pas ses industries naissantes de la concurrence des pays développés, il ne
parviendra pas à s'industrialiser.
Inversement, la concurrence des pays à bas salaires constitue une menace pour les emplois
non qualifiés des pays développés même si cet effet est compensé en partie par des créations
d'emplois qualifiés.
1-Définition
Le protectionnisme est donc l'ensemble des mesures ayant pour objectif de limiter ou de
supprimer les importations de biens et de services de façon à protéger l'activité intérieure du
pays contre la concurrence étrangère.
2-Les principales mesures protectionnistes
Ces mesures sont soient des barrières tarifaires, soient des barrières non tarifaires Les
barrières tarifaires :
Elles représentent l'ensemble des droits de douane (taxes perçues par les services des
douanes sur les produits importés ; le tarif douanier est soit un pourcentage du prix, soit une
taxe forfaitaire).
*Les barrières non tarifaires :
Elles sont diverses et complexes, on distingue les éléments suivants :
- Les contingentements : fixation d'une quantité maximale d'importation de certains
produits pour une période donnée
- Les normes : réglementation spécifiant les caractéristiques du produit (hygiène, sécurité,
procédé de fabrication...)
- La protection des marchés publics : les commandes de l'État peuvent être réservées, en
droit ou en fait, aux entreprises nationales.
40
Le contrôle des changes : en limitant la quantité de devises qu'un agent résident peut sortir
du territoire, on peut limiter les dépenses à l'étranger.

3- Mesures exceptionnelles :
- La clause de sauvegarde : un pays dont une branche est gravement menacée, peut
relever brutalement ses barrières douanières.
- Les mesures de rétorsion : face à une mesure protectionniste prise par un partenaire, le
pays peut réagir par des mesures identiques.
- La mesure anti-dumping : le dumping est la vente au dessous des coûts de production.
Dans ce cas les exportations sont indûment favorisées (subvention) et le pays importateur
peut décider des mesures de rétorsion.

II- LE LIBRE - ÉCHANGE


Il est une doctrine favorable à la suppression de toute entrave aux échanges de produits et
de capitaux entre les différentes nations.
A l'origine du libre-échangisme ("free trade") il y a la liberté ("free ") du commerce
("trade ") au sein d'un pays et entre les pays. Cette notion s'oppose au commerce privilégié,
aux monopoles. Au 17ème et 18ème siècle, les revendications en faveur du commerce libre sont
d'abord des revendications en faveur de la concurrence.
Les degrés du libre-échange vont des accords partiels à l'union économique et monétaire
(intégration économique)
* Les accords partiels
- Accords bilatéraux, multilatéraux : réduction des obstacles protectionnistes entre deux
ou plusieurs pays.
- Clause de la nation la plus favorisée : c'est un principe de non discrimination selon
lequel tout avantage accordé à un pays membre du GATT doit, sauf dérogation être étendu
à tous les autres.
- Préférence non réciproque : on peut accorder à un pays la clause de la nation la plus
favorisée, sans que celui — ci soit tenu d'en faire autant à notre égard.
- Accord d'autolimitation un pays exportateur peut accepter de limiter la croissance de ses
exportations, par crainte d'encourir des restrictions plus sévères.
- Zone franche : partie du territoire national dépourvue de toute barrière aux importations,
et accordant souvent un régime fiscal favorable aux investissements directs.

41
CHAPITRE 9 : L'ORGANISATION DES ÉCHANGES
Le commerce international tonnait depuis le 20ème siècle un développement prodigieux.
De nouvelles relations entre les états voient le jour.

I - LA NOUVELLE ÉCONOMIE
1-Définition
Economie où les marchés de capitaux jouent un rôle prépondérant dans le financement des
agents économiques spécialement des entreprises grâce aux NTIC (Nouvelles Technologies
de l'Information et de la Communication).
2-Les avantages de la nouvelle économie
Elle permet une meilleur gestion et organisation de l’entreprise par une bonne transmission
de l’information et bonne communication.
- Développer les Investissements Directs Etrangers (IDE)
- De favoriser l'accès, le développement et le dynamisme des marchés et marchés
financiers
- D'accroître la flexibilité des entreprises, et la recherche de la qualité
- favoriser les délocalisations : la délocalisation est le transfert de capacités d'un site
national vers un site étranger afin d'importer, pour satisfaire la consommation nationale, des
biens et des services jusqu'alors produits localement;
- De développer la compétitivité et la croissance de l'économie mondiale
- D'accélérer la mondialisation et de développer les alliances et partenariats de toutes
natures.
- D’accélérer l'innovation et le transfert de technologies, de renforcer les compétences et
les connaissances dans plusieurs domaines (pluridisciplinarité)
- De permettre aux entreprises aux marchés mondiaux de financement.
3-Les inconvénients de la nouvelle économie
- Dépendance des pays du tiers-monde à l’égard des multinationales et des capitaux
étrangers
- Blanchiment d’argent, l’inflation due à une surliquidité de l’économie.

II- LA MONDIALISATION
42
1-Définition
C’est l’intégration et l’interdépendance accrue des économies des pays du monde. Il s’agit
d’établir le libre échange total et la régulation des économies fermées
NB : La globalisation = Mondialisation.
La globalisation à l’origine mettait un accent sur l’intégration des marchés de
capitaux.
2-Causes de la mondialisation
- L’établissement du libre échange
- L’augmentation de la hausse des niveaux de vie et de l’accroissement de la population
- Révolution des transports et des moyens de communication qui accélèrent la circulation
des marchandises, des capitaux, des informations, des technologies et les échanges
culturels ;
- L’essor des firmes transnationales (les multinationales) et des places financières
internationales.

3-Avantages de la mondialisation
- L’amélioration de l’emploi et le développement de la multinationalisation
- Le développement de la compétitivité croissante L1 marchés nationaux et
internationaux;
- Le développement du commerce mondial des biens et services;
- de susciter les transferts de capitaux et des investissements qui stimulent la
transformation des ressources, la création d'emplois, la distribution de revenus,
l'accroissement de la consommation qui stimule la production
- le développement développer les échanges culturels.
4-Inconvénients de la mondialisation
- Circulation des produits prohibés
- Les zones économiques non compétitives sont marginalisées
- Les multinationales implantées dans les pays du tiers-inonde ont des politiques
générales qui ne sont pas toujours conformes aux politiques nationales des Pays;
- Les pays pauvres subissant la détérioration des termes de l'échange sont obliges
d'importer toujours davantage.
5-Le commerce équitable

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Echanges internationaux permettant d'assurer une 'juste rémunération tics 1irodiic1et1r, et
travailleurs marginalisés des pays du Sud en offrant de meilleures conditions commerciales
afin de contribuer au développement durable.
Le commerce équitable permet : un développement économique et social, la protection de
l'environnement, le respect des droits sociaux fondamentaux, d'assurer une juste rémunération
des producteurs des pays du Sud, d'instaurer des relations durables entre partenaires
économiques, de proposer aux consommateurs des produis de qualité.

III-LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES DU COMMERCE


L'OMC et la CNUCED sont deux organisations intervenant dans le commerce mondial.
1- L'OMC (L'Organisation Mondiale du Commerce)
a-Présentation
L'OMC a été Créée en avril 1994 en remplacement du GATT (Accord Général sur les
Tarifs Douaniers et le Commerce signé le, 30 octobre 1947) à la suite de différents cycles de
négociation. Elle a été fonctionnelle en janvier 1995.
L'OMC est chargée de réglementer les relations commerciales entre les Etats membres, au
moyen d'accords multilatéraux et de résoudre les différends commerciaux.
Les domaines sont : les Droits de douane, les mesures non tarifaires, les règles, les
services, la propriété intellectuelle, le règlement des différends, les textiles, l'agriculture.
b- Principes fondamentaux
L'Abaissement progressif des barrières douanières : améliorer l'accès des marchés de
chaque pays pour des produits présentant un intérêt particulier pour ses partenaires en
réduisant ses tarifs douaniers.
La clause de la nation la plus favorisée (NFF) : si un Etat membre concède à un autre
Etat des avantages commerciaux spéciaux, il doit également les concéder à tous les autres
Etats membre, Exception : avantages consentis dans le cadre d'une intégration économique.
Le Principe du traitement national (ou principe de non-discrimination) : les biens
importés et les produits de fabrication locale doivent être traités de manière égale. Egalement
pour les services, les marques de commerce, les droits d'auteur et les brevets étrangers et
nationaux.
Le Principe de la bonne foi (interdiction des restrictions quantitatives) : suppression des
mesures protectionnistes (restrictions à l'importation et à l'exportation) ;
Le Principe de la réciprocité : les échanges s'effectuent sur la base d'avantages mutuels et
réciproques.
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c- Mesures en faveur des Pays en développement
L'Augmentation de l'aide publique au développement (APD) de 50 % jusqu'à1% du PNB.
Mobilisation du secteur privé pour encourager les investissements.
L'Aide pour la stabilisation des recettes émanant des matières premières.
L'Application d'un traitement commercial privilégié pour les exportations agricoles des
pays d'Afrique,
2- La CNUCED
a-Présentation
La CNUCED (Conférence des Nations-Unies pour le Commerce et le Développement) est
la principale institution du système des Nations Unies pour le traitement intégré du commerce
et du développement.
Elle traite les questions relatives au financement, à la technologie, à l'investissement et au
développement durable.
b- Mesures en faveur des pays en voie de développement
La CNUCED aide les pays en développement à choisir les politiques commerciales les
plus aptes à favoriser le développement à l'heure de la mondialisation de l'économie;

Elle aide les pays en développement à attirer des capitaux et à mieux comprendre les
enjeux des accords internationaux en matière d'investissements, de Technologie et de
développement des entreprises;
La CNUCED contribue au développement des PME et soutient les efforts entrepris pour
répondre aux mutations technologiques et scientifiques ;
La CNUCED a mis en place le Système Généralisé de Préférence (SGP) qui permet un
abaissement unilatéral et sans contrepartie des barrières douanières des pays développés
participant au système pour certains produits exportés par les PVD.

IV- LES ORGANISATIONS RÉGIONALES


Les interdépendances croissantes entre le Nord et le sud d'une part et entre les Pays du Sud
d'autre part sont le fondement majeur de la politique globale de coopération dans le Monde.
1-La coopération (UE-ACP) dans les coopérations nord-sud
La politique de coopération comprend un ensemble de mesures visant à assurer aux pais en
voie de développement un accroissement des revenus qu'ils tirent de leurs propres ressources.
La convention de Lomé sert de cadre juridique à la coopération.

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La coopération vise à garantir les recettes d'exportation des pays du sud contre des
fluctuations trop brutales par :
- Le maintien de leur pouvoir d'achat
- La transformation sur place d'une part croissante de produits de base afin d'en
augmenter la valeur à l'exportation; Il s'agit de lutter contre la détérioration des termes de
l'échange ;
- L'accès le plus libre possible aux marchés des pays industrialisés et à moindre coût à la
technologie, au savoir-faire industriel, et à l'investissement par création d'industries. Le
développement du commerce mondial est favorisé par d'autres formes de Coopération
2 - La Zone de Libre Echange (ZLE)
Espace économique et géographique formé par le regroupement de pays qui prévoient dans
ce cadre l'élimination des barrières douanières et de toute entrave à la circulation des
marchandises sans Tarif extérieur commun.
Exemple : L'ALENA (USA, Canada, Mexique).
3-La zone franche (c’est une partie d’un pays)
Zone géographique limitée bénéficiant d'incitations à investir, dont l'exonération des droits
de douanes, et d'un traitement fiscal et social préférentiel.
Les buts recherchés sont de : Créer des emplois, Contribuer à une plus grande-intégration
interindustrielle (pays développés - pays en développement), Elever la compétence des
travailleurs et impulser le développement et le transfert de technologies, de Maintenir la main
d'œuvre sur place en freinant l'immigration, de Développer les infrastructures (routes.
installations portuaires) et les services publics (téléphone, eau, électricité).
4-L'intégration économique
a-Définition
Processus par lequel plusieurs Pays s'engagent à éliminer toute forme de discrimination
(abolition des barrières douanières) entre leurs opérations économiques de manière à créer un
espace économique homogène, unifié.
Ces pays forment une union économique et monétaire et conviennent et d'appliquer aux
autres pays un tarif extérieur commun (TEC).
Le Tarif Extérieur Commun (TEC) est l'ensembI2 des droits appliqués aux importations
sur le territoire de la Communauté de produits en provenance de pays tiers.
Exemples: CEDEAO (Communauté économique des Etats de L'Afrique de l'Ouest), la
CEEAC (Communauté Economique des Etats de L'Afrique de Centrale), la COMESA

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(Marché commun de l'Afrique orientale et australe), UMA (Union monétaire arabe), SADC
(Communauté de Développement de l'Afrique australe).

b- Avantages
- Favoriser le libre échange
- Faciliter le développement des économies des pays concernés
- Réduire les coûts de production grâce à la suppression des obstacles tarifaires;
- Réaliser des économies d'échelles liées à l'expérience, à la production d'une unité, le
passage d'une petite entreprise à une grande entreprise (atteinte de la taille optimale)
- Développement des investissements, crédit
c- Inconvénients
- coexistence de plusieurs zones au sein d'un ensemble économique (UEMOA et
CEDEAO)
- Les pays ont des tailles, des populations, des mentalités, des systèmes différents.
Existence de conflit de leadership entre les Pays : un frein à la volonté de s'intégrer.
d- Les étapes de l'intégration économique
Les pays passent par différentes étapes avant de réaliser l'intégration économique.

Etape Zone de libre Union Marché Union Union


échange douanière commun économique économique et
Conditions monétaire
Suppression des barrières
douanières à l’intérieur de la zone Oui Oui Oui Oui Oui
Libre circulation des Oui Oui Oui Oui Oui
marchandises
Tarifs extérieurs communs vis-à- Oui Oui Oui Oui
vis des pays tiers
Libre circulation des personnes et Oui Oui Oui
des capitaux
Harmonisation des politiques Oui Oui
structurelles (agricole,
industrielle, fiscale…)
Monnaie commune, unification Oui
des politiques monétaires et
budgétaires

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5-La Zone Monétaire
Ensemble de pays regroupés autour d'une monnaie commune et respectant les règles
monétaires suivantes :
La convertibilité de toutes les monnaies entre elles sur la base de parités fixes
La cohésion vis à vis de l'extérieur
L'application d'une réglementation des changes commune
L'existence d'un marché de changes unique
La centralisation des réserves en devises
Exemples: L'UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine), CEMAC
(Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale), la CMA (Zone Monétaire
Commune : Afrique du Sud, Lesotho, Namibie et Swaziland). La CEMAC et WENIOA
appartiennent à la Zone franc CFA.

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