Guinee Education Pour Tous
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Guinée
Examen national 2015 de l’Éducation pour tous
Ce rapport a été préparé par les autorités nationales compétentes en vue du Forum mondial sur l’éducation (Incheon, République
de Corée, 19‐22 mai 2015). Soumis en réponse à l’invitation de l’UNESCO à ses États membres, il examine les progrès réalisés
depuis 2000 pour atteindre l’Éducation pour tous (EPT).
Les idées et opinions exprimées dans ce document sont celles des auteurs et n’engagent en aucune façon l’UNESCO. Les
désignations employées et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’UNESCO aucune prise de
position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières
ou limites.
Ce document peut être cité comme suit : “Examen national 2015 de l’Éducation pour tous : Guinée”. Pour toute information,
contacter : [email protected]
RÉPUBLIQUE DE GUINÉE
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SECTEUR DE L’EDUCATION
Janvier 2015
Table des matières
Acronymes et abréviations .......................................................................................................................................................4
Remerciements ..........................................................................................................................................................................6
Résumé ........................................................................................................................................................................................7
Section 1 : Contextes ................................................................................................................................................................9
1. Contexte socio-économique et démographique .....................................................................................................9
2. Contexte national de politique de l'éducation ...................................................................................................... 10
3. Financement de l'éducation .................................................................................................................................... 11
Section 2: Résultats de la mise en œuvre des stratégies de l'EPT ................................................................................... 12
1. Favoriser la protection et l’éducation de la petite enfance ................................................................................. 12
2. Rendre l’enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous...................................................................... 12
3. Développer l’apprentissage et les savoir-faire auprès des jeunes et des adultes ............................................. 15
4. Réduire de 50% le taux d’analphabétisme des adultes ........................................................................................ 16
5. Atteindre la parité entre les sexes d’ici 2005 et l’égalité d’ici 2015 .................................................................... 17
6. Améliorer la qualité de l’éducation ........................................................................................................................ 18
Section 3 : Défis et enjeux clés ............................................................................................................................................. 21
Section 4: Perspectives pour l'après-2015 .......................................................................................................................... 23
Références ............................................................................................................................................................................... 25
3
Acronymes et abréviations
ENF Alphabétisation et Education Non Formelle
AG Assistant gestionnaire
AGR Activités génératrices de revenus
APEAE Association des Parents d'Elèves et Amis de l'Ecole
APES Assistant Pédagogique de l'Enseignement Secondaire
BAD Bureau Africain de Développement
BM Banque mondiale
BND Budget National de Développement
BUC Bibliothèque universitaire centrale
CAPE Cellule d'Autopromotion Educative
CDMT Cadre de Dépenses à Moyen Terme
CE1 Cours Elémentaire première année
CE2 Cours Elémentaire deuxième année
CEC Centre d’encadrement communautaire
CFP Centre de formation professionnelle
CM2 Cours Moyen deuxième année
CN Coordination Nationale
CNDD Conseil national pour la démocratie et le développement
CNE Conseil National de l'Education
CP1 Cours préparatoire première année
CP2 Cours Préparatoire deuxième année
CPMF Conseiller Pédagogique Maître Formateur
CRD Communauté Rurale de Développement
CSN Comité Stratégique National
DAF Division des Affaires Financières
DSEE Délégation scolaire de l’enseignement élémentaire
DSRP Document de stratégie de réduction de la pauvreté
ENI Ecole Normale d'Instituteurs
ENPET Ecole Nationale de Poste et Télécommunication
EPT Éducation Pour Tous
FC Fonds Commun
FC-PSE Fonds Commun du Programme Sectoriel de l'Education
FIERE Filles Éduquées Réussissent
FRI Fonds de recherche et d’innovation
FSD Fonds Saoudien de Développement
FTI Fonds Catalytique
GIZ Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit
ID2S Cabinet de formation de formateurs
IDA Association Internationale pour le Développement
IES Institutions d’enseignement supérieur
ISSEG Institut Supérieur des Sciences de l'éducation de Guinée
KFW Coopération financière Allemande
LMD Licence Master Doctorat
NFQE Niveaux Fondamentaux de Qualité et d'Equité
OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONG Organisation Non Gouvernementale
4
PAAB Plan Annuel d'Activités Budgétisé
PACV Programme d'Appui aux Communautés Villageoises
PASE Programmes d’Ajustement Sectoriel de l’Education
PDE Profil d’entrée
PEN Professeur d'Ecole Normale
PEPT Programme Education Pour Tous
PME Petite et Moyenne Entreprise
PSE Programme Sectoriel de l'Education
PTDE Programme triennal de développement de l’école
RDC Référentiel de compétences
SAAF Service des Affaires Administratives et Financières
SAF Service des Affaires Financières
SDC Salle de classe
SNIES Service National des Infrastructures et Equipements Scolaires
SPU Scolarisation primaire universelle
SRP Stratégie de Réduction de la Pauvreté
ST Secrétariat technique
TAMA Taux d’accroissement moyen annuel
TBI Taux brut d’inscription
TBPS Taux brut de préscolarisation
TBS Taux brut de scolarisation
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
5
Remerciements
Le développement de l’Education dans un pays ayant des ressources limitées par rapport à de multiples
priorités ne saurait réussir sans la contribution des partenaires techniques, financiers et sociaux qui
accompagnent les efforts du Gouvernement. La Guinée est l’un des pays où les progrès de l’Education
sont bâtis sur un partenariat durable.
C’est pourquoi, l’élaboration du présent rapport synthétique de la mise en œuvre de l’EPT offre au
Gouvernement guinéen une opportunité de remercier et encourager tous ses partenaires afin qu’ils
poursuivent leur soutien pour l’atteinte des objectifs de l’EPT.
C’est aussi le lieu de reconnaître une fois encore la contribution inestimable des communautés et des
promoteurs du secteur privés pour leur engagement en faveur de l’Education.
Enfin que tous les enseignants du pays soient remerciés pour leurs efforts dans la qualification
constante de l’éducation, socle du développement équilibré et harmonieux du pays.
6
Résumé
L'engagement de la Guinée pour l’atteinte de la scolarisation primaire universelle (SPU) s’est traduit par
l’adoption d’un Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) et par l'élaboration et la
mise en œuvre du Programme Education Pour Tous (PEPT). Cette initiative lui a valu un appui
technique et financier important de la part de plus d'une quinzaine de partenaires au développement.
L’engagement de la communauté internationale s'est renforcé par l'élection de la Guinée comme pays
bénéficiant de l'initiative Fast Track en novembre 2002.
L’EPT a été un Programme Sectoriel de l’Education et de la Formation (Enseignement Préscolaire,
Scolaire, Technique professionnel, Enseignement supérieur et Non Formelle) de 3 phases planifiées de :
première phase (PEPT : 2002 à 2008), deuxième phase (PSE : 2008 à 2014 avec une interruption en
2009 et 2010), troisième phase (PSE intérimaire : 2015-2017).
Le PEPT a été géré au niveau central avec une implication des structures déconcentrées. Durant ce
programme, tout en favorisant l’amélioration de l’inscription en première année pour les enfants en âge
d’aller à l’école et l’achèvement du cycle primaire, le Gouvernement a mis un accent particulier sur les
questions relatives à l’éducation des filles et au VIH/SIDA, à l’éducation à la citoyenneté et aux
questions environnementales, à la gestion des risques et catastrophes, ainsi que l’éducation inclusive.
Ces questions ont été prises en compte dans toutes les composantes du programme.
Le Programme Education Pour Tous a succédé à d’autres interventions (PASE I, PASE II, PADES,
AMORE et AMES). Malgré les résultats remarquables des programmes antérieurs (PASE I et PASE
II), des défis majeurs restaient à relever pour atteinte les objectifs d’une éducation de base pour tous.
Ces défis se traduisaient par : (i) la faible qualité de l’enseignement ; (ii) un taux élevé de redoublement ;
(iii) un faible accès marqué par l’inéquité ; (iv) des frais de scolarité élevés pour les parents ; (v) un
financement inadéquat de l’éducation de base ; (vi) une faible capacité de gestion et de supervision ; et
(vii) une qualité médiocre de l’enseignement supérieur faisant face à une forte pression d’inscription.
Financé conjointement par le Gouvernement, le secteur privé, les communautés et les Partenaires
Techniques et Financiers : l’UE, l’USAID, la KfW/GIZ, la BAD, la BID, le FKD, le FSD, la JICA, le
PAM, l’UNESC0, la Coopération chinoise, Aide et Action, Plan Guinée, Child Fund et les
contributeurs au Fonds Commun (la France, l’Allemagne, l’UNICEF, la Banque mondiale et le Fonds
catalytique du Partenariat Mondial de l’Education), l’EPT a comme priorité principale la scolarisation
primaire universelle de qualité. Il est subdivisé en trois composantes : l’accroissement de l’accès,
l’amélioration de la qualité et le renforcement de la gestion.
Le présent rapport national donne les résultats clés des différentes phases du programme EPT jusque-là
mises en œuvre. Il se base entre autres sur les documents suivants : (i) le rapport d’évaluation du projet
(PEPT 2005) ; (ii) le rapport d’évaluation du projet (PSE 2008) ; (iii) les aide-mémoire des missions et
revues conjointes ; (iv) les rapports de mise en œuvre des différents volets ; et (v) les rapports d’études
spécifiques. Le tableau ci-dessous résume les principaux résultats :
Tableau 1 : Principaux résultats
Valeurs
N° Indicateurs
2002 2014
1. Taux brut de préscolarisation 6,1% 11,8% (en 2013)
2. Taux brut de scolarisation au primaire 70,3% (58,9% filles) 82,9% (75,5% filles)
3. Indice de parité filles/garçons au primaire 0,42 0,83
4. Taux net de scolarisation au primaire 62% (58% filles) 68,7% (63,1% filles)
7
Valeurs
N° Indicateurs
2002 2014
5. Taux d’achèvement du primaire 48% (39% filles) 59,6% (52,1% filles)
21 125 (4 979 37 687 (11 385
6. Nombre d’enseignants au primaire
femmes) femmes)
7. Pourcentage d’enseignants qualifiés - 72%
8. Ratio élèves/enseignants qualifiés - 63
9. Ratio manuels/élève au primaire 2.11 5
10. Taux de transition primaire collège 64,8% (en 2007) 40,9% (en 2013)
11. Taux brut de scolarisation au collège 22,7% (12,7% filles) 39,2% (29,1% filles)
Nombre d’apprenants de l’Enseignement technique et
12. 189 (en 2007) 365 (en 2013)
professionnel pour 100 milles habitants
34,0% dont 20,2%
13. Taux d’alphabétisation - pour le rural et 58,9%
pour l’urbain2
Financement (part des dépenses courantes de
14. 19% 16,5%
l’éducation par rapport aux ressources propres de l’Etat)
1Il s’agit là de tous les livres quelles que soit les matières y compris les cahiers d’exercice. Si on s’intéresse
aux manuels de lecture, calcul et sciences, on s’aperçoit que les ratios sont beaucoup plus faibles, soit
respectivement 0,86 ; 0,71 et 0,26
2Source : MP/ISN/ELEP 2012
8
Section 1 : Contextes
La République de Guinée malgré ses énormes potentialités naturelles et humaines reste l’un des pays les
plus pauvres du monde, avec un Indice de Développement Humain de 0.341 en 2011 correspondant au
170e rang sur 182. En effet, le pays possède près des 2/3 des réserves mondiales de bauxite avec une
pluviométrie de plus 2 500 mm par an.
C’est pour surmonter ce paradoxe que le Gouvernement s’est engagé depuis 2000 dans le processus
d’élaboration et de mise en œuvre des DSRP qui constituent le cadre fédérateur autour duquel le
processus global de planification du développement sera recentré. Ils offrent un cadre de
développement à moyen terme pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)
et la vision des autorités de faire de la Guinée un pays émergent d’ici 15 à 25 ans, respectueux des droits
de l’homme, de l’égalité de genre et promouvant l’Etat de droit.
Cinq ans après le lancement en 2002 de la mise en œuvre du premier Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté (DSRP I), la Guinée s’était trouvée confrontée à une situation économique et
sociale particulièrement difficile. Le taux de croissance économique annuel moyen s’était établi à
environ 2,3%, contre un objectif de 5% initialement fixé. Quant à l’inflation, en glissement annuel, elle
était passée de 5,4% en 2002 à 39,1% en 2006, contribuant ainsi à une détérioration plus prononcée du
pouvoir d’achat des populations.
Ces contre performances auxquelles s’ajoutait, une baisse drastique des financements extérieurs1 et les
mauvaises gestions des ressources disponibles, ont fortement affecté la réalisation des Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD). Ainsi, l’incidence de la pauvreté au niveau national, qui était
de 49,2% en 2002, est passée à 53,6% en 2005 puis à 55% en 2012.
Toutefois, le bilan des performances économiques à partir de 2010 montre que le cadre
macroéconomique s’est relativement stabilisé avec un niveau d’inflation réduit (), un niveau
d’endettement extérieur en net recul, une amélioration notable des recettes budgétaires assortie d’une
maîtrise des dépenses publiques. L’économie est placée sur un sentier de croissance, avec un taux de
croissance du PIB réel passant de 1,9% en 2010 à 2,5% en 2013. L’année suivante a été marquée par
l’apparition de l’Epidémie à fièvre Ebola qui a sérieusement affecté tous les secteurs socio-économiques
et financiers du pays. D’où la nécessité d’un plan de relèvement robuste pour faire relancer le
développement économique du pays.
Le taux de croissance intercensitaire entre 1983 et 1996 était de 3,1% par an. A ce rythme de croissance,
la population guinéenne doublerait tous les 23 ans environ. La population scolarisable au primaire est
passée de 1 286 490 enfants en 1999 à 2 087 193, soit un accroissement de 62%. Pour le secondaire, la
population scolarisable a évolué de 1 045 659 à 1 759 550 enfants, soit un accroissement de 68%. Ce
qui nécessite des efforts importants en matière d’investissement pour accroître l’offre d’éducation.
Le taux d’analphabétisme global est de 66% en 2010 dont 74% pour les femmes et 80,16% en zone
rurale en dépit des progrès réalisés. Il figure parmi les plus élevés de la sous-région pour une moyenne
de 62%. Cette situation traduit des problèmes majeurs dont entre autres l’insuffisance d’infrastructures,
d’équipements et matériels des différents centres d’Alphabétisation, la faible qualité des programmes
9
d’alphabétisation et d’éducation non formelle (AENF), la persistance des disparités entre zones et
genre, l’insuffisance de matériels didactiques appropriés et l’insuffisance de personnels (nombre et
qualification).
Pour faire face à la problématique de l’Education Pour Tous dans un contexte difficile, le
Gouvernement guinéen opte pour le développement d’un système éducatif inclusif de qualité, capable
de produire un capital humain qui réponde aux besoins des secteurs informel et moderne de
l’économie. Il s’est donc fixé les priorités suivantes :
Poursuivre la scolarisation primaire universelle de qualité dans la perspective de l’élargissement
de l’éducation de base au premier cycle du secondaire ;
Veiller à la réduction des disparités genre, zone et revenu notamment la promotion de la
scolarisation, la rétention et la réussite des filles;
Améliorer la qualité et la pertinence des enseignements/apprentissages à tous les niveaux;
Développer des formations en adéquation avec les besoins de l’économie nationale au niveau
des enseignements technique, professionnel et supérieur ;
Renforcer la gouvernance du secteur en améliorant le pilotage, la coordination, la
déconcentration et la décentralisation.
A tous les niveaux d’éducation, le Gouvernement accordera une attention particulière aux
préoccupations transversales relatives au financement du secteur, à la régulation des flux, à la
promotion de l’équité, à l’éducation à la citoyenneté et à la paix, à la lutte contre la propagation du
VIH/SIDA, ainsi qu’à la gestion des risques, des catastrophes et des conflits.
En fonction de ces priorités, le Gouvernement a adopté les stratégies suivantes :
(i) l’accroissement des taux d’inscription aux niveaux de l’enseignement préscolaire, primaire et du
premier cycle de l'enseignement secondaire et le soutien à des mesures spécifiques pour les filles; (ii) la
promotion de l’éducation des enfants porteurs de handicaps en vue d’atteindre les objectifs du
millénaire pour le développement ; (iii) l’atteinte de la scolarisation primaire universelle de qualité à
l’horizon 2015 à travers la construction/réhabilitation d’infrastructures permettant l’augmentation du
TBS au primaire, la réduction de la taille des groupes pédagogiques au secondaire et la création de
filières de formation courte d’insertion professionnelle; (iv) la lutte contre l’analphabétisme au sein de la
population adulte, notamment chez les femmes.
En dépit des progrès accomplis (comme cela sera démontré dans les paragraphes ultérieurs, la Guinée
ne pourra pas atteindre les OMD en matière d’éducation en 2015. C’est pour cette raison qu’un
programme intérimaire 2015-2017 visant à accélérer la scolarisation primaire universelle a été adopté. Il
sera suivi d’un programme décennal 2018-2028 qui sera axé sur l’atteinte des objectifs de l’EPT en plus
de l’élargissement de l’Education de base à 10 ans de scolarité et la priorisation de l’enseignement
technique et professionnel.
Pour favoriser la synergie d’action en matière d’EPT, la République de Guinée s’est dotée d’un forum
collaboratif dénommé Forum Guinéen des Partenaires en Education (FGPE). Ce forum a pour
vocation de faciliter le dialogue sur les politiques sous-sectoriel, d’une part, et à veiller sur la conformité
et l’harmonisation de l’appui des partenaires techniques et financiers d’autre part.
10
Le FGPE regroupe les partenaires qui interviennent en Education sur le territoire national notamment
les principaux groupes impliqués dans la gouvernance de l’Education : Gouvernement, Bailleurs de
Fonds, Organisation de la Société civile et du Secteur privé.
3. Financement de l'éducation
Entre 2000 et 2013, les dépenses de l’Education rapportées au PIB sont passées de 1,8 à 3,8. Ce qui
démontre un certain effort croissant de consacrer à ce secteur des ressources publiques. Cependant,
cela reste en deçà de la moyenne des pays de la sous région. La part de l’enseignement primaire dans
les ressources publiques allouées au secteur a diminué de 51% en 2002 à 47% en 2008 puis à 43% en
2013. Cette part est en dessous de l’objectif fixé par l’Initiative de mise en Œuvre Accélérée de l’EPT
qui est de 50% des dépenses courantes de l’Education. Le tableau ci-dessous présente la répartition
intra-sectorielle des dépenses courantes de l’Education entre 2008 et 2014.
Comme le montre le tableau ci-dessus, la part de l’enseignement supérieur passe de 32,2% à 45% en
2011 puis à 37% tandis que la part de l’enseignement technique et professionnel qui représente la
seconde priorité après l’élémentaire stagne autour de 5%. Cette répartition est à améliorer pour
répondre aux priorités en matière d’éducation.
11
Section 2: Résultats de la mise en œuvre des stratégies de l'EPT
La mise en œuvre des différentes actions du programme sectoriel de l’éducation (2002-2014) a permis
d’obtenir entre autres les résultats décrits ci-dessous:
Le taux de préscolarisation est passé de 6,1% en 2007 à 11,8 en 2013. Malgré la hausse constatée, la
couverture de l’éducation préscolaire est encore très faible et les disparités sont importantes entre les
zones urbaines et rurales. Par rapport à l’objectif cible de 30% en 2015, la tendance d’évolution montre
qu’on ne pourra pas l’atteindre.
Ces résultats ont été obtenus grâce à l’ouverture des écoles préscolaires privées dans les zones urbaines,
la construction de centres d’encadrement communautaire (CEC) dans les zones rurales, ainsi que la
formation des animateurs communautaires. Cependant, la faible rémunération du personnel du
préscolaire communautaire (variable selon les communautés) rend difficile sinon impossible leur
fixation alors que le volontariat a montré ses limites. Il est par contre utile de rappeler que ce déficit est
entrain d’être résorbé dans le cadre de la mise en œuvre du nouveau programme sectoriel de l’éducation
(2015-2017) par l’engagement du Gouvernement d’assurer dès 2015 la prise en charge salariale de 50%
des éducateurs.
D’autres résultats non moins importants ont été enregistrés : i) des programmes intégrés standard ont
été introduits; ii) des guides pédagogiques, cahiers de graphisme, cahiers d'évaluation et des boîtes à
images, ainsi que des matériels ludiques on été produits et distribués aux apprenants et encadreurs; iii)
des formations ont été offertes aux éducateurs/trices, superviseurs/inspectrices et formateurs.
Pour garantir l'éducation primaire universelle d'ici à 2015 dans le pays, il faudra forcément trouver les
voies et moyens d’assurer la scolarité des enfants issus des classes sociales pauvres qui représentent en
Guinée 49,15% de la population totale du pays parmi lesquels environ 19,1% sont concernés par
l’extrême pauvreté3. Le rapprochement entre scolarisation et pauvreté n’est pas déplacé en Guinée. En
effet, bien qu’il soit de notoriété que l’enseignement public reste gratuit et ouvert à tous les enfants sans
quelques discriminations que ce soit, les coûts attachés à l’école à la charge des parents demeurent
considérable, au point de constituer une barrière quasi – naturelle à l’objectif de scolarisation
universelle. Tous les frais scolaires directs (scolarité, frais d’inscription, etc..) ont été supprimés. L’accès
aux manuels scolaires a été rendu gratuit et en principe, aucun paiement lié à la scolarité n’est prévu
entre l’élève et l’institution scolaire publique. Seulement, en dépit de la volonté politique manifeste que
traduit cet ensemble d’acquis, il n’en demeure pas moins que la scolarisation reste encore aujourd’hui
plus que jamais conditionnée par des coûts financiers considérables que les parents doivent supporter :
i) les coûts des tables bancs par exemple dans certaines localités ; ii) la charge relative à la santé des
élèves et ; iii) les frais d’acquisition des fournitures scolaires (cahiers, ardoise, crayons noir, stylos à bille,
sacs, …).
Sur le plan de l’évolution des principaux indicateurs de scolarisation entre 2008 et 2013, le taux brut
global d’admission (TBA) a enregistré un taux d’accroissement moyen annuel (TAMA) de 2,4%. Le
12
TAMA est de 2,6% pour les garçons contre 2,2% chez les filles. Sur toute la période, le taux des
garçons est supérieur à celui des filles qui a évolué en dents de scie. Si l’on excepte le passage de 2007-
2008 à 2008-2009, l’on se rend compte que le taux d’inscription a tendance à stagner - sauf en zone
urbaine - avec des croissances molles avant et après l’année considérée.
Tableau 2 : Evolution du taux d’admission au CP1 entre 2008 à 2013
Sexe 2008 2009 2010 2011 2012 2013 TAMA
Garçons 79,3% 85,6% 87,5% 88,5% 88,9% 90,3% 2,6%
Filles 72,0% 78,0% 76,0% 78,0% 79,0% 80,4% 2,2%
Total 76,0% 82,0% 82,0% 83,0% 84,0% 85,5% 2,4%
Source : Bases de données Statistiques DGPSDE/MEPU-EC
Quant au TBS global, il est passé de 79,0% à 82,1%, soit une hausse de 3,1 points et un TAMA de
1,9%. Sur toute la période, le TBS des garçons est plus élevé que celui des filles qui a connu une
évolution de 71,0% à 74,6%, soit un gain de 3,6 points.
Le tableau ci-dessus montre que le TBS du primaire connaît une lente évolution. La croissance de
l’indicateur est faible et la progression n’est que de 3 points de pourcentage en 6 ans. Par rapport à
l’objectif de l’EPT à l’horizon 2015 (100%), il est évident que la Guinée ne sera pas au rendez-vous.
Sur la période 2008-2013, les parts du privé et du communautaire dans les effectifs sont restées
pratiquement constantes. Celle du privé a oscillé entre 26% et 27%. Au niveau du communautaire on
est resté autour de 2% même si on a enregistré 1,6% en 2010 et 1,8% en 2011.
Graphique 2 : Evolution de la part du Privé et du communautaire dans les effectifs de 2008 à 2013
13
Tableau 4 : Evolution du taux de redoublement par sexe (Public et Privé)
Sexe 2008 2009 2010 2011 2012
Garçons 14,9% 16,5% 11,6% 14,7% 14,4%
Filles 16,4% 18,2% 15,6% 14,9% 14,9%
Total 15,6% 17,3% 13,4% 14,8% 14,7%
Source : Bases de Données Statistique DGPSDE/ MEPU-EC
Le taux global d’abandon au primaire a évolué de manière irrégulière. De 11,4% en 2008, il est passé à
8,0% en 2009 puis à 6,9% en 2010 avant de remonter à 11,8 en 2011 et de chuter à nouveau à 10,5% en
2012.
Selon le niveau, les taux d’abandon restent particulièrement élevés, pour toutes les années, surtout au
CE1 et au CM2. Pour le CM2, la situation pourrait s’expliquer par les faibles taux de réussite à l’entrée
en 7ème année.
Au cours de la mise en œuvre des programmes EPT, environ 15 000 nouvelles salles de classe ont été
construites et équipées sur l’ensemble des financements intérieurs et extérieurs. Trois approches de
construction ont été mises à profit : l’approche Petites et Moyennes Entreprises, l’approche ONG et
l’approche communautaire. En termes de réhabilitation d’infrastructures scolaires, 1 698 salles de classe
du primaire auront été rénovées entre 2011 et 2014. Des travaux de rénovation d’établissements
scolaires urbains à grands effectifs au primaire et au secondaire sont en cours à Conakry, Kindia,
Coyah, Kissidougou, Kankan.
Au titre de l’éducation inclusive, suite à l’étude diagnostique, des latrines et rampes d’accès ont été
construites pour 144 écoles du projet pilote. Des équipement et matériels destinés aux enfants porteurs
de handicap ont été acquis, ainsi que des kits scolaires et des dictionnaires visuels.
Pour atteindre la SPU, le développement harmonisé et équilibré de tous les cycles d’enseignement est
indispensable. S’agissant du 1er cycle du secondaire, entre 2009 et 2013, le taux de transition du
primaire au collège est passé de 45,8% à 41,0%, soit une diminution moyenne annuelle de 2,7%.
Durant la période, le taux des garçons a connu une diminution moyenne annuelle de 2,5% et celui des
filles de 2,8%. Sur toute la période, quel que soit l’année considérée, l’indice de parité F/G est en faveur
des garçons.
14
Tableau 5 : Evolution du taux de transition Primaire-Collège entre 2008 à 2013
Sexe 2008-2009 2009-2010 2010-2011 2011-2012 2012-2013 TAMA
Garçons 49,9% 62,0% 62,4% 40,9% 45,1% -2,5%
Filles 40,2% 50,6% 53,8% 32,0% 35,8% -2,8%
Total 45,8% 57,1% 58,7% 37,0% 41,0% -2,7%
IP F/G 0,81 0,82 0,86 0,78 0,79
Source : Bases de données Statistiques DGPSDE/MEPU-EC
Le taux de transition prévu en 2013 (47%) n’a pas pu être atteint ce qui montre la nécessité d’améliorer
le taux davantage le taux d’achèvement du cycle primaire et d’accroître les capacités d’accueil du
premier cycle du secondaire tout en le dotant de conditions d’enseignement et apprentissage propices
au relèvement significatif de la qualité. La stratégie de l’élargissement de l’éducation de base à 10 ans
envisagé par le Gouvernement dans le post 2015 s’inscrit dans cette dynamique.
L’objectif visé est d’accroître modérément et progressivement les effectifs d’apprenants avec une
priorité pour les secteurs primaire et secondaire de l’économie.
En 2013, le nombre total d'élèves était de 36 281 (dont 16 527 filles) contre 42 835 (dont 19 727 filles)
en 2012, soit une baisse de 15%. On dénombre 306 apprenants pour 100 000 habitants, contre une
prévision de 365 apprenants pour 100 000 habitants. Ces effectifs représentent environ 5 % des élèves
du secondaire contre une prévision de 6%. Ce qui dénote une certaine faiblesse de la demande venant
du secondaire général.
Cependant, au regard de l'évolution des effectifs (totaux et féminins) des apprenants entre 2008 et 2013
(voir tableau ci-après), on peut déduire l'existence d'une certaine pression, de plus en plus forte des
sortants du primaire et du secondaire vers le technique et professionnel et que la demande sociale
s'accroît d'année en année.
15
Le tableau ci-après indique le pourcentage d'apprenants à l'ETFP par secteur selon le statut en 2013.
Parmi les difficultés dans l’atteinte des objectifs, on note : i) l’insuffisance d’infrastructures,
d’équipements, de manuels scolaires et de matière d’œuvre ; ii) l’insuffisance de personnel enseignant
qualifié ; iii) la faiblesse du niveau d’investissement public dans le programme.
Dans le cadre de la mise en œuvre de l’EPT, des programmes d’alphabétisation ont été développés ; il
s’agit de: l’Alphabétisation fonctionnelle avec priorité femme de la tranche d'âge de 15 ans et plus et les
Centres NAFA pour les jeunes non scolarisés et/ou déscolarisés de la tranche d'âge de 10 à 14 ans. Ces
programmes ont été exécutés selon la stratégie de "faire-faire". Les communautés, les ONG et le
secteur privé ont crée et développé à leurs propres initiatives des programmes d'Alphabétisation et
d'Education Non Formelle (AENF) en ce qui concerne l’Alphabétisation fonctionnelle tandis que l’Etat
s’est occupé essentiellement des Centres NAFA.
Les résultats obtenus sont le fruit de la réalisation de plusieurs activités dont entre autres : i) l’ouverture
de milliers de Centres d’Alphabétisation Fonctionnelle ; ii) la tenue des séances de sensibilisation
organisées à l’intention des autorités, des populations et des bénéficiaires ; iii) l’alphabétisation de
plusieurs centaines de milliers d’adultes ; iv) la formation des animateurs ; v) l’opérationnalisation des
Centres NAFA et des Centres d'alphabétisation à visée professionnelle ;
16
En terme d’amélioration de la qualité des services d’alphabétisation, les activités ont porté sur : i) la
production et la distribution des matériels didactiques et supports aux apprenants des différents
programmes et des guides aux alphabétiseurs et animateurs des centres ; ii) l’évaluation des
apprentissages dans les centres d’alphabétisation fonctionnelle.
Au demeurant, ces résultats sont encore loin des objectifs d'élévation du taux d'alphabétisation. En
effet, selon les estimations du PNUD 2011, le taux d'alphabétisme du pays a augmenté de 4,5 points,
passant de 35% en 2005 à 39,50% en 2012. Ce taux interpelle le Gouvernement et les partenaires au
développement sur les efforts qu'il faudra entreprendre pour éradiquer, sinon réduire de façon
significative le taux d'analphabétisme encore très élevé (64%).
Toutefois il faut noter qu’il existe des problèmes réels, notamment de coordination des différentes
interventions et de non disponibilité des données statistiques ainsi que l’insuffisance de ressources
publiques affectées au programme d’alphabétisation et d’éducation non formel.
5. Atteindre la parité entre les sexes d’ici 2005 et l’égalité d’ici 2015
Entre 2008 et 2013, l’indice de parité F/G sur le TBS a vu ses valeurs oscillées entre 0,81 et 0,84. Il a
enregistré une baisse en 2010 par rapport à 2009 avant de connaître une augmentation en 2011 et une
autre diminution en 2013 comparativement à 2012. Des efforts doivent être faits pour améliorer la
scolarisation des filles.
17
Une approche spécifique pour améliorer la scolarisation, le maintien et la réussite des filles, dénommée
FIERE (Filles Éduquées Réussissent), a été initié, expérimenté et en phase de généralisation. Les
bénéficiaires de ce programme sont entre autres les filles en difficultés scolaire et sociale des classes de
5ème et 6ème années des écoles FIERE, les enseignantes des classes de 5ème et 6ème années des
écoles FIERE et les formatrices régionales et préfectorales.
Malgré les progrès réalisés, la scolarisation, le maintien et la réussite des filles demeure une
préoccupation à laquelle il faut trouver des solutions adéquates. Parmi les facteurs qui affectent
l’éducation des filles figurent la pesanteur des coutumes et mœurs, la pauvreté, les violences faîtes aux
filles, l’éloignement de l’école du domicile des élèves, l’insuffisance de latrines séparées dans les écoles,
l’existence de nombreuses écoles à cycle incomplet.
Le taux brut d’achèvement est passé de 51,3% à 58,8% entre 2008 et 2013, soit un taux d’accroissement
moyen annuel de 2,8%. Sur la période, le taux a progressé en dents de scie. On note une stagnation du
taux d’achèvement ces trois dernières années autour de 58%.
18
des locaux. En outre 9 910 000 manuels ont été acquis et distribués gratuitement à tous les élèves de
l’élémentaire.
Le personnel enseignant est passé de 21000 en 2002 à 34 993 puis à 37 938 en 2014. Ce qui dénote un
effort continu de l’Etat pour doter les écoles en enseignants. Cependant, quelques problèmes persistent
quant à la gestion efficace des effectifs (existence de pléthore dans les centres urbains au détriment des
zones rurales par exemple). Un vaste programme de formation continue touchant plus de 30 000
enseignants a été mis en œuvre, après leur évaluation et catégorisation.
L’évaluation précoce et apprentissage de la lecture a permis d’avoir des résultats fiables sur les
compétences en lecture des élèves du CP2 et CE1 qui dénotent d’un niveau préoccupant : environ 90%
des élèves du CP2 n’ont pas pu identifier correctement les sons dans des mots prononcés et au CE1,
environ 75% des élèves n’ont pas pu identifier les mêmes sons. Pour remédier cette situation, des plans
d’action réalistes pour améliorer les compétences en lecture des élèves ont été élaborés et mis en œuvre.
L’évaluation des apprentissages des élèves du primaire à l'échelle nationale a été réalisée annuellement
pour les élèves du CE2 et une fois tous les trois ans pour les élèves de CP2 et CM2, notamment en
français et en calcul.
La réalisation des tests standardisés a permis d’avoir des connaissances utiles à la compréhension des
différences de résultats observées entre élèves. Elle a aussi établi que le niveau moyen des élèves
connait une baisse et la persistance des disparités entre les filles et les garçons en faveur des garçons.
Cette évaluation renoue avec le rythme des tests standardisés prévus aux niveaux CP2, CE2 et CM2
permettant ainsi d’avoir une vue globale des acquis des élèves du primaire à l’échelle nationale, donc de
disposer à temps d’indicateurs de pilotage fiables.
De manière transversale, en matière de gouvernance, l’objectif principal est d’aider le système éducatif à
appuyer les personnels pédagogiques et administratifs afin qu’ils aient accès aux ressources requises
d’une façon régulière. C’est ainsi que le secteur de l’éducation a bénéficié de nombreuses interventions
du Gouvernement et des bailleurs de fonds visant à renforcer les capacités de gestion de l’éducation
dans les domaines de la gestion des ressources matérielles et financières, de la gestion des ressources
humaines et du suivi et évaluation.
Grâce à ces interventions, la qualité des statistiques s’est améliorée mais leur exploitation dans la prise
de décision est à renforcer. Par contre, les progrès enregistrés dans la gestion des ressources matérielles
et financières tant au niveau central que déconcentré restent mitigés notamment la lenteur dans la mise
en œuvre effective de la déconcentration budgétaire.
En termes de préparation des documents relatifs aux différents programmes d’Education Pour Tous,
des équipes nationales ont été constituées et ont bénéficié de l’appui de consultants. A travers un
processus participatif et itératif, ces documents ont fait l’objet d’échanges et de discussions non
seulement au sein du système de l’éducation (niveaux central et déconcentré), mais aussi avec la
primature et d’autres départements ministériels, les institutions républicaines, les syndicats de
l’éducation, les organisations de la société civile et les partenaires techniques et financiers.
En matière de gestion du personnel, les résultats portent sur: (i) le développement et l’implantation de
la base de données du personnel au niveau des inspections régionales de l’éducation et institutions
d’enseignement supérieur et la formation des assistants gestionnaires à l’utilisation de la base; (ii)
l’assainissement du fichier du personnel ; (iii) la fonctionnarisation des contractuels.
Concernant le suivi des politiques, l’information et l’évaluation, les extrants sont : (i) la réforme des
examens ; (ii) la restructuration des services déconcentrés de l’éducation ; (iii) le renforcement des
19
capacités des cadres des structures centrales et déconcentrées ainsi que des partenaires en planification
de l’éducation; (iv) l’installation de la base de données du primaire dans les structures déconcentrées de
l’éducation, dans les directions nationales et services centraux ; (v) l’appui dans la collecte, traitement et
analyse des données ; (vi) la décentralisation du processus d’élaboration et d’actualisation de la carte
scolaire ; (v) la finalisation de la base de données du système d’information et de gestion; (vii)
l’amélioration du pilotage de l’éducation.
S’agissant de la gestion financière, les livrables ont été : (i) la budgétisation par programmes aux niveaux
central, régional, préfectoral et à l’école ; (ii) le développement d’un plan détaillé de décentralisation
financière ; (iii) la formation du personnel financier ; (iv) le transfert graduel de la responsabilité des
budgets de fonctionnement du centre au niveau décentralisé ; (v) le développement des capacités
d’audit dans les régions et préfectures.
Le renforcement des capacités physiques et administratives du secteur a abouti à : (i) l’élaboration et la
mise en œuvre d’une stratégie de renforcement des capacités et d’une politique holistique de la question
enseignante; (ii) la construction et l’équipement des sièges des administrations déconcentrées ; (iii)
l’acquisition des moyens logistiques (véhicules, motos et accessoires) et de matériels informatiques; (iv)
la formation des cadres des structures à l’outil informatique ; (v) formation des cadres à tous les
niveaux .
Des outils de planification, programmation et budgétisation ont été construits, notamment: (i) la Lettre
de politique sectorielle; (ii) le Cadrage financier du secteur de l’éducation, le Cadre logique et le Cadre
de Dépenses à Moyen Terme. Deux autres outils de mise en œuvre des plans sectoriels ont été
introduits : le Cadre de partenariat et la Lettre d’entente pour le Fonds commun permettant
d’harmoniser toutes les interventions dans le secteur.
Le système de suivi et évaluation mis en place pour le PEPT a été capable de produire des données sur
un ensemble d’indicateurs grâce à un manuel de référence (Cf. Tableau en annexe), des outils de
collecte de données et un cadre de concertation (commission nationale de suivi et évaluation). Ce
système intègre le dispositif de collecte de données statistiques existant afin d’assurer une meilleure
fiabilité des informations sur le secteur. La production d’annuaires statistiques, de rapports d’analyse
des données, le suivi des indicateurs et l’évaluation des programmes, la tenue de sessions de la
commission nationale de suivi évaluation sont entre autres des activités exécutées.
20
Section 3 : Défis et enjeux clés
En dépit des efforts du Gouvernement, des partenaires bilatéraux et multilatéraux, des communautés et
du secteur privé, l’éducation et la recherche restent confrontées à des défis de performances pour
atteindre les objectifs d’une éducation de qualité. Ces défis se traduisent entre autres par (i) un taux
insuffisant de couverture et de rétention à tous les niveaux d’enseignement et de formation par rapport
aux objectifs de l’EPT, (ii) des disparités de zones, de genre et de revenus et (iii) la persistance des
problèmes d’analphabétisme.
Concernant la qualité, la faiblesse de l’efficacité interne et externe est causée entre autres par : (i) la
faible qualification des enseignants ; (ii) les effectifs pléthoriques dans les salles de classe ; (iii) la
prédominance d’enseignements théoriques (insuffisance d’ateliers, de laboratoires et de bibliothèques) ;
(iv) la faible adéquation des profils du secondaire avec les filières de formation aux niveaux du
technique professionnel et du supérieur ; v) l’insuffisance de matériel didactique et de manuels au
secondaire ; vi) la faible qualification du personnel d’encadrement (vii) l’inadaptation des formations
aux besoins du marché de l’emploi ; (vi) l’absence d’établissements secondaires techniques d’excellence
et (viii) l’insuffisance numérique, le vieillissement et la faible motivation du corps enseignant.
En matière de gouvernance, la faiblesse des capacités institutionnelles, organisationnelles et
individuelles continue d’affecter la qualité du service éducatif bien que le secteur soit considéré comme
prioritaire avec un CDMT régulièrement élaboré. L’allocation insuffisante de ressources budgétaires et
un arbitrage peu efficace entre les niveaux d’enseignement amenuisent les résultats. Le budget accordé
au secteur continue de financer beaucoup plus les salaires et les transferts sociaux au détriment des
dépenses liées aux enseignements/apprentissages. Par ailleurs, la prévention et la gestion de situations
d’urgence et de catastrophes ne sont pas suffisamment prises en charge.
Au regard des défis énoncés plus haut, les enjeux clés du développement de l’Education portent sur :
1. l’accélération de l’accès et l’amélioration de la rétention à l’élémentaire en luttant contre les
disparités dans les zones connaissant encore des taux bruts de scolarisation faibles, par une
politique de l’offre combinant (i) des constructions scolaires (ii) des recrutements d’enseignants (iii)
de paiement de primes de zone aux enseignants afin de les attirer et de les retenir dans des localités
difficiles (iv) de dresser localement la liste des écoles à cycle incomplet et de prévoir pour chacune
d’entre elles les mesures les plus adéquates pour y remédier (organisation en multigrade,
recrutements alternés, extension si nécessaire) ; v) du développement d’actions de soutien à la
demande de scolarisation avec la mise en place de cantines, l’achat et la distribution de kits de
fournitures scolaires au profit d’enfants affectés par la grande pauvreté et des campagnes de
mobilisation sociale ;
2. la promotion de la scolarisation et de la rétention des filles, en particulier dans les régions et
préfectures dans lesquelles les écarts de genre sont les plus importants. A cet effet, le
Gouvernement étendra le programme de tutorat des filles en difficulté d’apprentissage et veillera à
l’inscription dans les Plans d’Amélioration des Ecoles des activités d’identification locale des freins
à la scolarisation des filles et de remédiation. Les filles en situation de pauvreté bénéficieront de
mesures particulières de soutien à la demande, par l’octroi de kits de fournitures scolaires
comprenant éventuellement l’uniforme ;
21
3. le développement d’une école inclusive accessible aux enfants en situation de handicap. A cet effet,
les services de planification établiront une cartographie des handicaps en vue de déterminer les
façons les plus appropriées pour favoriser la scolarité des enfants qui en sont porteurs ;
4. l’amélioration de l’accès au collège à travers l’élargissement de l’éducation de base à 10 années de
scolarisation en vue de la généralisation progressive de l’accès au collège tout en veillant à la
réduction des disparités entre les zones urbaines et les zones rurales. Aussi, des enseignants
polyvalents seront formés et recrutés prioritairement pour la zone rurale ;
5. la transition entre les deux cycles du secondaire (du collège au Lycée) deviendra, à terme, l’un des
paliers les plus importants de la régulation des flux. Le Gouvernement entend maintenir une
régulation efficace, afin que la croissance de l’accès au collège n’entraîne pas une augmentation non
maîtrisée du nombre de lycéens. L’option politique est en effet de préférer une amélioration
sensible de la qualité de l’enseignement au Lycée, par la diminution du nombre d’élèves par classe,
plutôt qu’une croissance importante de l’accès. Le développement progressif et diversifié des offres
d’enseignement technique et de formation professionnelle contribuera à cette régulation des flux ;
6. le développement de l’accès à l’enseignement technique et à la formation professionnelle pour la
raison évoquée ci-dessus et la satisfaction des besoins en main d’œuvre qualifiée générés par le
développement du pays. Pour ce faire, les stratégies seront de deux ordres : i) des investissements
pour la création, l’équipement et la réhabilitation d’établissements publics de formation et ii) du
développement de partenariats public-privé dans les secteurs productifs formel et informel ;
7. la modération de la croissance des effectifs totaux dans l’enseignement supérieur et la stabilisation
des transferts sociaux permettront d’augmenter substantiellement les dépenses pédagogiques. Par
ailleurs, la mise en place de filières professionnalisantes, l’accroissement des capacités d’accueil, la
dynamisation de l’enseignement à distance et la promotion des mécanismes d’incitation à un
meilleur accès féminin dans les filières scientifiques et techniques seront aussi des enjeux majeurs
dans l’avenir.
22
Section 4: Perspectives pour l'après-2015
En dépit des performances en matière de constructions scolaires, les délais, la qualité et les coûts ont
été en deçà des attentes même si les stratégies de mise en œuvre de ces projets à travers le recours aux
différentes approches (PME, ONG, Communautaire) répondent aux besoins de renforcement des
capacités endogènes et à la lutte contre la pauvreté.
Sur le plan de la qualité, les initiatives et les mesures prises n’ont pas été suffisantes. Pour preuve, le
niveau d’apprentissage des élèves reste toujours préoccupant. C’est pourquoi, le Gouvernement et les
partenaires envisagent de mieux qualifier les stratégies et approches centrées sur l’apprenant et
d’investir davantage sur les facteurs favorables à l’amélioration de la qualité (formation des enseignants,
intrants pédagogiques, suivi et encadrement rapproché, évaluation des apprentissages et amélioration du
niveau des services offerts).
En matière de gestion, les ressources de l’Etat méritent d’être rehaussées et mieux réparties en fonction
des priorités en vue de leur transformation en résultats tangibles. La déconcentration budgétaire doit
être poursuivie et renforcée. Le transfert effectif des responsabilités aux services pérennes de
l’administration doit être placé au cœur de la gouvernance.
En 2013-2014, les statistiques de l’éducation établissent que le taux brut d’inscription (TBI) en première
année du primaire est de 87,5% pour l’ensemble contre 82,4% pour les filles et 92,3% chez les garçons.
Le TBI en zone rurale (73,8%) reste inférieur à celui de la zone urbaine (114,5%) à cause de l’exode
rural. Ces disparités en matière d’accès équitable à l’éducation sont également observées en termes
d’achèvement primaire, comme l’indique le tableau ci-dessous :
Tableau 9 : Taux d’achèvement par zone
Taux d’achèvement (en %)
N° Zones
Total Filles Garçons
1 Total 59,6 52,1 67,4
2 Rural 41,3 31,7 51,6
3 Urbain 89,4 86,9 92,0
Source : Bases de données Statistiques DGPSDE/MEPU-A
Ainsi, la conclusion serait que l’Education Pour Tous (EPT) ne sera pas atteinte à l’horizon 2015 en
Guinée.
C’est ainsi que la période 2015-2017 sera mise à profit pour réaliser la troisième phase du Programme
Education Pour Tous afin d’atteindre l’objectif de scolarisation primaire universelle de qualité. Au cours
de cette période, les activités majeures suivantes seront réalisées : (i) la poursuite des constructions
scolaires en privilégiant les zones rurales défavorisées ; (ii) la simulation de la demande de scolarisation ;
(iii) le renforcement des capacités de formation initiales et continue ; (iv) l’amélioration de
l’apprentissage précoce du français et du calcul au primaire ; et (v) le renforcement de la
déconcentration budgétaire, ainsi que la mise en œuvre du projet Booster les compétences pour
l’employabilité des jeunes.
Cette phase intérimaire sera suivie d’un plan décennal de développement de l’éducation (2018-2028)
dont la préparation nécessitera un ensemble de travaux pour l’actualisation de la stratégie sectorielle,
notamment : (i) l’exploitation des résultats du nouveau recensement général de la population de
23
l’habitat attendus pour 2016 ; (ii) l’élaboration d’un nouveau rapport d’état du système éducatif national
(RESEN) ; (iii) la conduite d’études sur les perspectives de l’élargissement de l’éducation de base à dix
années de scolarité et leurs conséquences sur les curricula, les certifications, la régulation des flux et les
profils enseignants ; (iv) la réalisation d’études sur la restructuration des institutions d’enseignement
supérieur et de recherche scientifique et la mise en œuvre des recommandations.
24
Références
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Annexe : Indicateurs intermédiaires du FC - PSE
Composantes Indicateurs de suivi 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Amélioration de
l’accès à Nombre d’adultes bénéficiant du
l’éducation programme d'alphabétisation de 16,667 50,000 33,333 27 929
plus de 9 mois, lancé par les ONG
26
Composantes Indicateurs de suivi 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Nombre de formateurs
d’enseignants d’écoles primaires 45
formés à l’ENI (8 modules)
Nombre de programmes de
formation d’enseignants d’école
38
primaire en cours d’emploi au
niveau préfectoral
Nombre de programmes
120 120
d’amélioration de l’enseignement 1200
0 0
dans les écoles
Nombre d’enseignants du
secondaire ayant bénéficié d’une 1200 1200
formation préalable
Nombre d’enseignants du
11,5
secondaire ayant bénéficié d’une 11,500 11,500
00
formation en cours d’emploi
1
Nombre de locaux du DPE et de 1 IRE, 6 I
l’IRE réhabilités DPE R
E
27
Composantes Indicateurs de suivi 2008 2009 2010 2011 2012 2013
28