Gouvernance Territoriale
Gouvernance Territoriale
Gouvernance Territoriale
E-ISSN : 2665-7511
https://revues.imist.ma/?journal=AME
Résumé :
Le présent article interroge la gouvernance des collectivités territoriales (CT) au Maroc. Celle-ci a
évolué suite aux réformes initiées au Maroc durant les dernières années et qui ont visé à améliorer
la performance de l’administration publique en général et des CT en particulier. A l’instar de la
plupart des pays occidentaux, ces réformes placent la performance au centre des préoccupations
des décideurs publics au niveau central mais également territorial (Khulmann,2010 ; Wollmann,
2004)
En adoptant une démarche méthodologique qui s’appuie sur une analyse documentaire de la
littérature existante et en faisant appel à un benchmarking international des principales puissances
en matière de la gestion publique locale, ce papier a pour objectif de traiter la problématique
relative à la prospective de la gouvernance des CT dans le contexte marocain à la lumière des
expériences internationales.
L’étude révèle que le socle commun de la plupart des réformes réside dans l’application des
principes du Nouveau Management Public et l’adoption de la décentralisation comme système
politico-administratif selon une logique plus au moins pragmatique qui tient compte des
particularités de chaque pays. Au Maroc, la gestion publique s’inspire du modèle français dans la
mesure où les structures de l’Etat sont contraintes de mettre en place une démarche de
performance formalisée. Cependant, les CT jouissent encore d’une marge de liberté dans l’adoption
d’un modèle de gestion qui pend en considération le particularisme qui caractérise ce type
d’organisation.
Mots- clés : gouvernance publique territoriale, collectivités territoriales, réformes, gestion publique
locale, nouveau management public.
Summary:
This article examines the governance of local authorities in Morocco. It has evolved as a result of
reforms initiated in Morocco in recent years that have aimed at improving the performance of the
public administration in general and of local governments in particular. As the most Western
countries, these reforms make the performance at the interest focus of public decision-makers at
the central but also at the territorial level (Khulmann, 2010; Wollmann, 2004).
The study has shown that the common basis of most of the reforms lies in the application of the
principles of the New Public Management and the adoption of decentralization as a political-
administrative system according to a more or less pragmatic logic that takes into account the
particularities of each country. In Morocco, public management is inspired by the French model
insofar as state structures are obliged to implement a formalized performance approach. However,
local authorities still free in adopting a management model that takes into consideration the
particularity that characterizes this type of organization.
Key words: local governance, local authorities, performance, reforms, local public management,
New public Management.
Au Maroc, dès les premières années de l’indépendance une série de réformes structurelles ont été
entreprises dans un objectif d’ancrage des principes de démocratie, de reddition des comptes et de
bonne gouvernance. Compte tenu de leur importance pour le développement économique et social
du pays, les CT sont aussi concernées par ces réformes.
Ce choix stratégique s’explique par l’aggravation des problèmes de gouvernance qui affectent
négativement les activités de développement territorial. En effet, de par leur domaine de plus en
plus large, les CT pataugent encore dans différents problèmes organisationnels : scandales
financiers dans l’attribution des marchés publics, quasi-faillites financières, inefficacité des aides
publiques locales, gaspillages, offre des services locaux insuffisante ou incohérente avec les besoins
des acteurs locaux, ou encore dysfonctionnements des modes d’organisations.
La finalité ultime des réformes du secteur public au Maroc est l’instauration d’une vaste
performance entre les politiques publiques nationales et celles territoriales tout en valorisant le
processus de transfert des compétences de l’État vers les CT. Dans cette conception, la réussite d’un
nouveau mode de gouvernance territoriale passe par l’adoption d’un modèle spécifique, celui d’une
nouvelle gestion publique locale inspirée du New Public Management, qui doit s’accompagner d’un
ensemble d’amendements législatifs, structurels et normatifs. Ce qui suppose l’adoption d’une
nouvelle vague de réformes pour lever les contraintes à une véritable démarche de gouvernance de
la chose locale.
Pour ce faire, la première partie de cet article sera dédiée au cadre théorique de la gouvernance et
la présentation de certaines expériences internationales de la gouvernance publique territoriale.
Quant à la deuxième partie, elle traitera la question de la gouvernance publique territoriale dans le
contexte marocain tout en s’arrêtant sur les défis, les réformes et les perspectives d’évolution. Et
enfin la troisième partie, sera consacrée à la présentation et la discussion des résultats.
L’étude du concept gouvernance, publique et privée, trouve ses origines dans un référentiel solide
regroupant différentes théories. Il s’agit notamment de la théorie des coûts de transaction (Coase,
1937 ; Williamson, 1985, 1996) qui explique les phénomènes de partenariats et qui permet de
comprendre les formes de gouvernance des transactions. Dans le même ordre d’idées, la théorie de
l’agence (Hill & Jones ,1992), ne manque pas d’impotence et constitue une base pour analyser les
relations des parties prenantes qui ne partagent pas forcément les mêmes intérêts.
Et puisque notre domaine d’étude est représenté par les CT1, la théorie des choix publics (Buchanan
& Tullock, 1965) s’impose vu qu’elle permet une compréhension de la prise de décision publique, et
plus généralement du comportement politique en fonction des individus concernés par ce processus
(Beauregard et al., 2006). D’où l’importance aussi de la théorie des conventions (Montmorillon,
1999) qui est en forte convergence au concept ‘’gouvernance territoriale’’, car elle tente de
construire une économie politique qui concilie : efficacité, justice sociale et démocratie.
La prolifération des apports théoriques sur la gouvernance explique l’intérêt croissant qu’octroie
des auteurs de disciplines différentes notamment de droit, d’économie et de sociologie à l’étude du
concept, ce qui rend sa définition un exercice complexe et un sujet de débat fructueux.
Afin d’aborder la question épineuse de définition du concept gouvernance dans la sphère publique,
il convient de noter que le terme a été adopté depuis les années 1970 dans les entreprises privées
pour pallier aux problèmes liés aux conflits d’intérêts entre actionnaires et décideurs. Dès lors, le
concept de gouvernance n’a cessé d’émerger dans plusieurs contextes.
Dans le secteur public, c’est Margaret Thatcher qui a relancé l’usage du terme gouvernance au cours
des années 80, dans le cadre d’un grand mouvement de réformes visant le pouvoir des autorités
locales jugé inefficace et coûteux. Selon cette perspective, la notion de gouvernance s’inscrit dans
une problématique assez large d’efficacité et d’efficience de l’action publique, et concerne les
rapports enchevêtrés entre les gouvernants et les gouvernés (Bakkour, 2013).
La gouvernance constitue un concept polysémique qui trouve ses origines aussi bien dans le
répertoire des sciences économiques qu’en sciences politiques (Leloup et al., 2005). Selon cet
auteur, le concept de gouvernance a été tout d’abord emprunté du champ des sciences politiques
pour caractériser les modalités de gouvernement régissant les agglomérations et par extension,
l’action publique territoriale.
1
« Les collectivités territoriales du Royaume sont les régions, les préfectures, les provinces et les communes.
» article 135 de la Constitution du 29 juillet 2011.
Dans cette acception plutôt économique, la gouvernance est appréhendée comme un processus de
coordination des acteurs entre eux dans la perspective de l’organisation de l’activité économique
(Leloup et al., 2005). Pour (Coase, 1937) la firme en tant que telle émerge car ses modes de
coordination interne permettent de réduire les coûts de transaction que génère le marché. Cette
théorie a été ravivée dans les années 1970 par le courant institutionnaliste notamment grâce aux
travaux de Williamson. Cet auteur définit le concept gouvernance comme « un mode de
gouvernement local centré sur les acteurs locaux et faisant apparaitre ainsi un recours plus large au
marché, à la délégation, au partenariat... ».
Dans le même ordre d’idées, (Lorrain, 1998) considère que la notion de gouvernance fait allusion à
deux catégories de dispositifs mis en œuvre par la firme pour mener des coordinations efficaces.
D’une part des mécanismes internes correspondants la typologie des firmes intégrées. D’autre part,
la mise en place des contrats, des partenariats, ou l’usage de normes lorsque la firme s’ouvre à des
sous-traitants. Pour cet auteur, la gouvernance publique permet d’intégrer la dimension politique,
en particulier celle des acteurs non économiques, notamment les institutions. Cette dimension est
souvent négligée par l’étude des modes de coordination essentiellement économiques. Dans cette
perspective, la gouvernance renvoie à un mode de gestion visant l’efficacité et la réduction des coûts
liés aux transactions interindividuelles.
En absence d’une définition consensuelle, nous allons nous référer à celles proposées par quelques
organisations internationales comme la Banque Mondiale, l’Organisation de Coopération et
Développement Economique, La Commission Européenne et le Fond Monétaire International
(Tableau 1 et figure 1).
En partant de l’analyse des définitions susmentionnées, on constate que malgré leurs diversités,
certains termes ont une forte fréquence d’utilisation (voire la figure des nuages des mots). Il s’agit
des principes et des composantes qui forment les fondements du concept gouvernance.
1
Obtenu par l’insertion des définitions proposées dans le logiciel Nvivo.
Les prémices de réflexion sur la gouvernance territoriale peuvent être resituées dans l’historique de
la recherche de nouveaux modes d’organisation et de gestion territoriale, alternatifs aux démarches
territoriales descendantes classiques. Elles correspondent à la fois à la mise en exergue des
mouvements de développement local et aux nouvelles structurations politico-administratives dans
les États modernes (Leloup et al., 2005).
Une revue de littérature sur les différentes définitions proposées du concept de « gouvernance
territoriale » ou « gouvernance locale » nous a permis de déceler les composantes élémentaires
dudit concept. En effet la gouvernance peut être considérée en tant que :
• Moyen de régulation territoriale qui « vise d’abord à améliorer la gestion des administrations
plutôt que de proposer un nouveau mode de gestion démocratique » Pitseys (2010). Bertrand &
Moquay (2004) affirment que « Le concept gouvernance territoriale ou gouvernance locale
permet de renouveler la réflexion sur le gouvernement des territoires, leurs modes de gestion et
d'administration ». Leloup et al. (2005) rejoignent la même idée, en considérant le concept de
gouvernance locale « comme une forme de régulation territoriale et d’interdépendance
dynamique entre agents notamment productifs et institutions locales ».
• Un mode de coordination entre les acteurs, dans ce sens on trouve Bertrand & Moquay (2004)
qui considèrent que « La gouvernance locale recouvre des mécanismes de coordination et
d'action collective qui permettent de mobiliser un ou des champs d'interaction entre des acteurs
de nature variée et de garantir la tenue d'accords, sur un projet plus ou moins explicite, entre
partenaires destinés à être partie prenante du gouvernement local ». Autrement dit, « La
gouvernance territoriale renvoie à un ensemble de situations de coopération non ordonnées par
la hiérarchie qui correspondent à la construction, à la gestion ou à la représentation de
territoires, en particulier face à leur environnement économique ou institutionnel » Le Galès,
(1995). Dans cette approche, le territoire contribue à réduire les coûts de transaction entre les
firmes et constitue de ce fait un niveau pertinent pour coordonner les actions collectives. Leloup
al., 2005).
• Instrument d’une gestion publique moderne et participative : en effet, l’usage du terme de
gouvernance se répand à la fois dans le cadre de l’analyse du gouvernement local et dans une
perspective normative en relations internationales et management des affaires publiques
(Leloup et al., 2005) pour désigner « un effacement des frontières entre public et privé, comme
entre les divers niveaux territoriaux, ce qui devrait évidemment rendre absurde l’idée aussi bien
d’une « gouvernance privée » que d’une « gouvernance publique » L. EL HIJRI, (2009) . Pour Goxe
et al. (2006), « Les termes ‘’gouvernance’’ et ‘’participation’’ sont employés en partie comme
des synonymes par les praticiens. De fait, la gouvernance ne désigne pas un phénomène précis,
mais un ensemble d’évolutions de l’action publique comme la décentralisation, la
contractualisation ou l'appel au partenariat, qui sont sans doute en partie liés, mais qui n’en ont
pas moins chacune leur rythme propre et une logique spécifique ». En bref, la gouvernance
1.2 La gouvernance des collectivités territoriales : aperçu sur des expériences internationales
Les expériences européennes peuvent servir de référence pour les pays en développement étant
donné du sucée des politiques menées. Dans le contexte marocain, le choix des modèles français,
anglais et suédois n’est pas à justifier.
C’est avec les réformes de 1888 et 1894 et la montée en puissance de l’État providence en 1920 que
l’organisation territoriale commence à prendre son aspect moderne en vue d’assurer une prestation
de qualité aux citoyens. Cette situation avait comme conséquence l’apparition d’un niveau local
appelé "local authorities" qui s’occupe des affaires économiques et sociales dont le pouvoir central
n’est pas mieux placé pour en assurer une gestion efficace. Alors, composé de deux niveaux "central
govermment" et "local authorities", l’Angleterre a présenté l’exemple d’un gouvernement
multifonctionnel, politiquement fort et d’une autonomie locale inédite amplement sollicitée en
Europe.
Les changements spectaculaires de 1945 ont réduit l’étendue des responsabilités des CT. En effet,
le système multifonctionnel a été aboli et un large éventail de tâches a été transmis vers des
organisations spécialisées opérant en dehors des CT. Et ce dans le but d’élargir les responsabilités
des CT en misant sur la prestation des services sociaux (Éducation, santé, logement). Ce sont en
particulier ces événements qui ont fait de l’Angleterre un pays d’émergence du NMP durant les
années 60.
Au niveau local, cette transformation managériale doit être complétée par une révision du cadre
légale qui se manifeste par l’exigence d’une gestion axée sur la performance dans les CT déterminée
et contrôlée par le niveau central. Dès lors, le pilotage de la performance et sa mesure occupaient
une place primordiale dans la gestion publique locale en Angleterre, justifiée historiquement par
quarte grandes réformes :
• Le Compulsory Competitive Tendering (depuis 1979) : c’est une procédure d’appel d’offre
obligatoire à l’encontre des CT qui leur force à se mettre au niveau du secteur privé la mise
en place de quasi-marchés. Cette mesure a été accompagnée de la mise en place d’un corps
de contrôle (l’audit commission) afin de s’assurer que les marchés conclus respectent les
critères exclusifs d’économie, d’efficience et d’efficacité. Toutefois, ce dispositif a été remis
en cause en raison de la complexité et la lourdeur des procédures
• Le Best Value for Money (depuis 1999) : il s’agit d’un référentiel global de mesure de la
performance qui englobe à la fois les critères économiques (Économie, efficience et
efficacité), sociaux et la qualité des services. Néanmoins, ce dispositif a été rapidement
abandonné à cause de sa lourdeur des inspections.
• La Comprehensive Performance Assessment (depuis 2003) : ce dispositif visait le passage
d’une logique de sanction à une logique d’incitation. Il se caractérise par son aspect global et
permet en conséquence une évaluation de la performance des municipalités sur la base de
deux types de mesure : des données sectorielles concernant les grands services (Éducation,
La Suède a été classée parmi les pays les plus organisés politiquement et fonctionnellement en
Europe Hesse et Sharpe (1991) compte tenu des réformes entreprises ayant contribuées à une forte
décentralisation des services publics. Elle est dirigée, d’un côté, par un gouvernement central dont
les compétences se limitent aux décisions politiques relatives aux ministères et, de l’autre côté, des
CT représentées par deux niveaux : les comtés (Landsting) et les municipalités (Kommun). Chaque
niveau exerce d’importants pouvoirs législatifs et politiques qui relèvent du domaine des services
sociaux, de santé et de l’éducation.
Le modèle Suédois adopte un programme destiné à revitaliser les CT. Dans ce cadre, nous citons
"l’expérience de communes libres" en 1980 visant une autonomie de gestion et d’autofinancement
des comtés et des municipalités. Depuis 1990, la Suède a adopté une stratégie de réformes
ascendantes "bottom-up" visant le renforcement du modèle multifonctionnel du gouvernement
local et la valorisation de la décentralisation. Ainsi, avec la promulgation de la loi relative au
gouvernement local en 1991, les CT ont considérablement élargi leur pouvoir en intégrant les
conseils locaux à la prise de décision. Sous l’égide de ladite loi, les conseils municipaux possèdent
des prérogatives en matière de gestion et d’organisation, ils sont autorisés à transférer et à sous-
traiter les fonctions de l’administration locale (Wallmann, 2004).
L’introduction du NMP et ses principes dans les organisations publiques font l'objet d'un débat
international qui a retenu également l’attention des réformes Suédoises. La crise budgétaire de
1990 a constitué une nouvelle impulsion pour la mise en place du NMP. Le gouvernement a
proclamé le changement du système qui consiste à abandonner l’État-providence social-
démocrate". Les CT suédoises ont abandonné la prestation de quelques services publics (énergie,
eau, égouts, traitement des déchets, etc.). Dès lors des modalités de changement organisationnel
ont eu lieu en fonction des compétences de chaque échelon. Pour les municipalités, certaines ont
procédé à l’externalisation des services publics, notamment les services de soins, dans le cadre des
contrats conclus avec des organisations privées ou à but non lucratif. Pour d’autres municipalités,
elles ont introduit des Bons sous forme de "chèques d’éducation" comme équivalents aux dépenses
que la municipalité aurait engagées si elle fournissait directement le service au citoyen.
Guidées par des concepts managériaux, les CT ont introduit une logique de performance orientée
vers l’évaluation des services rendus au citoyen sur la base des résultats atteints. De ce fait, elles
font l’objet d’un certain nombre de contrôles par des organes spécifiques : le contrôle de l’État qui
Le succès du modèle Suédois s’explique par l’existence d’une culture de liberté d’information
étendue ainsi qu’un grand consensus administratif, l’introduction des dispositifs du NMP ainsi que
la mise en place des bases de données rassemblant les informations sur les performances de toutes
les communes suédoises (Kuhlmann, 2010).
Le cadre législatif de la décentralisation dévoile le principe selon lequel des pouvoirs et des
responsabilités devaient être attribués à chaque niveau territorial. En revanche, le partage des
responsabilités entre l’État, les départements et les communes, reste floue, souvent avec des
chevauchements d’activités entre les régions, les départements, les communes (Wollmann, 2004).
Par conséquent, l’amélioration des politiques sociales et la coordination entre les différents acteurs
demeurent autant de défis à relever.
Le NMP offrait aux CT une occasion de s’émanciper de l’Etat et de devenir des organisations
publiques autonomes (Pyun, 2013). Son application en France s’est coïncidé avec une période de
réforme de l’action publique locale et la montée en puissance des CT qui ont servi comme terrain
d’expérience pour tester ce nouveau modèle de gestion. En effet, la majorité des législateurs
français ont été des élus locaux, ils ont testé ces réformes néo-managériales dans leurs collectivités
locales avant de procéder à la réforme de l’État dans les années 1980-1990 (Pyun,2013), ce qui a
favorisé progressivement son insertion dans le reste des organisations publiques (Bartoli, 2009 ;
Bezes, 2009).
À l’issue de cette analyse, il s’avère que chaque modèle s’approprie des dispositifs qui le distinguent.
De manière générale, nous pouvons distinguer entre deux courants en matière de gestion publique
locale : le modèle anglo-saxon et nordique qui se distingue par son aspect normatif, vertical, linéaire
et coercitif, et le modèle français qui correspond à un système plus volontariste où les acteurs locaux
jouissent d’une grande marge de manœuvre et d’innovation. Le système français reste cependant
limité aux grandes villes et organismes intercommunaux et reste inégalement réparti sur l’ensemble
du territoire français.
Certes, les réformes entreprises par chaque pays sont ancrées dans la tradition institutionnelle et
culturelle du pays, son histoire, son système politique et son contexte socio-économique, mais
généralement elles sont regroupées en "réformes traditionnelles" destinées à renforcer les
institutions politiques et administratives et en réformes managériales reconnues par le vocable
"New Public Management" qui vise à surmonter les défaillances de l’État et celle de l’administration
publique en introduisant une logique de gestion inspirée du secteur privé (Wollmann, 2004).
Les CT ont connu des réformes successives conduisant à élargir leurs responsabilités et leurs
attributions. Ces réformes ont été initiées suite aux débats actuels sur les mutations et les
contraintes qui affectent leurs systèmes de gestion. De ce fait, plusieurs réflexions ont sollicité
l’instauration d’une double figure d’innovation territoriale qui constitue une forme de mix très
contemporain et d’actualité entre la bannière de la « Nouvelle performance publique » et celle de
la « Nouvelle gouvernance publique » (Baslé, 2014).
Au Maroc cela s’est traduit par un engagement dans des réformes de gouvernance territoriale,
résumées généralement en trois grandes phases :
• La première phase d’initialisation à la décentralisation entre 1959 et 1976 marquée par un
découpage administratif en 1959 et l’adoption de la première charte communale en 1960
complétée par celle de 1976.
• La deuxième phase entre 1990 et 2009, c’est une phase d’accélération à la décentralisation
distinguée par un lot de réformes : la loi relative à l’organisation de la région en 1997, la charte
communale de 2002 et la loi n° 79-00 relative à l’organisation des collectivités préfectorales et
provinciales.
• Et la troisième phase, depuis 2010 jusqu’à 2015, revigorée par une révision de la constitution en
2011, une montée en puissance de la région avec le lancement de la régionalisation avancée en
2015, et enfin la promulgation des lois organiques : la loi 111-14 relative aux régions, la loi 112-
14 relative aux provinces et préfectures et la loi 113-14 relative aux communes.
Les ressources humaines sont considérées comme le levier de la gouvernance locale et le moteur
de son succès. Un manque de qualification des responsables et administrateurs d’une organisation
contraint considérablement son processus de management. Dans les CT marocaines, s’observe
souvent l’absence d’une adéquation entre postes, profils et qualifications. Cela s’explique, entre
autres, par un processus de recrutement classique et rigide qui ne répond pas aux normes.
Ce problème est d’autant plus visible au niveau des communes. Selon le rapport du CESE en 2013 :
23% des conseillers communaux ont un diplôme relevant des études supérieures, 31% le niveau
secondaire, 25% le niveau primaire, et 21% n’ont aucun niveau scolaire (CESE ? 2013). Cette
situation ne semble pas normale en raison du poids de la responsabilité confiée à ces responsables.
Le problème de financement des CT est un sujet souvent débattu par des experts, des spécialistes
ainsi que les académiciens. Au Maroc, les dépenses des CT connaissent une augmentation à un
rythme deux fois supérieur à celui des recettes du budget général avec un taux moyen annuel de
15% depuis 1977 alors que le volume de ses ressources ne représente que 5% du PIB (Lazrak, 2014).
Cet effet de ciseau débouche sur une insuffisance des ressources qui représente un véritable
obstacle pour répondre aux exigences du développement local et des ambitions des citoyens.
Selon le rapport de la cour des comptes de 2007, ces handicaps financiers s’aggravent sous la
présence des contraintes suivantes :
• La faiblesse du taux de recouvrement des taxes.
• Les problèmes techniques, humains et matériels liés à la gestion des recettes des CT.
• La gestion non rationnelle du patrimoine des CT.
Une présence très forte des autorités de tutelle dans tout le processus de gestion, la faiblesse des
moyens financiers, matériels et humains sans oublier le faible niveau d’instruction des élus locaux,
sont autant de contraintes qui entravent la mise en œuvre efficace des politiques de
développement.
Du point de vue organisationnel, les CT sont conçues comme des structures bureaucratiques dont
les fondements organisationnels font défaut. En effet l’absence d’organigrammes établis et visés
par les autorités de contrôle administratif constitue une des défaillances majeures. Cette situation
se répercute négativement sur la stabilité des structures organisationnelles des CT et par
conséquent, elle ne suscite pas l’intérêt des cadres territoriaux à occuper des postes de
responsabilité.
En évoquant les dysfonctionnements des CT, il s’avère qu’on est en face d’une administration
fortement centralisée et hiérarchisée, avec des structures administratives nombreuses dont les
traits particuliers sont l’anonymat.
La persistance de ces défaillances est parmi les raisons qui ont déclenché une vague de réformes
visant à améliorer la performance de l’action publique locale.
La montée en puissance de la région en tant que collectivité territoriale dictée par les orientations
de la constitution de 1992 et sa qualification comme moteur de développement économique à
l’issue de la loi de finance de 2006, sont parmi les faits saillants ayant contribué à l’introduction des
nouvelles pratiques de gouvernance que le l’État marocain a mis en place sur plusieurs étapes en
s’investissant dans un continuum de réformes graduelles.
Selon cette perspective, le royaume a travaillé ardemment afin d’enrichir l’arsenal juridique et de
régulariser le fonctionnement de l’administration territoriale pour la concrétisation de la
régionalisation avancée telle qu’il est préconisé dans le discours Royal du 6 Novembre 2008. Il en
résulte alors en 2010 la création de la Commission Consultative de la Régionalisation CCR, qui
s’engage de la conception des points directifs de la régionalisation ainsi que ses principes.
De surcroît, cette constitution a apporté des nouveautés qui tracent les grandes lignes d’une gestion
locale fondée sur des principes tels que la libre administration, la subsidiarité et la coopération qui
sont les piliers d’une bonne gouvernance territoriale.
Le principe de libre administration permet aux CT, dans la limite de leurs compétences, d’exécuter
librement leurs missions. En vertu de ce principe, les CT peuvent s'administrer librement, sans être
soumises à des contraintes excessives, et sans aucune interférence avec le pouvoir législatif, exécutif
et judiciaire. Sur cette base, une large marge de manœuvre est mise à la disposition des présidents
des conseils afin de réussir leurs gestions.
Le principe de coopération et de partenariat repose sur une solidarité entre les différents niveaux
territoriaux (Régions, Provinces et Préfectures) pour plus de synergie entre ces diverses entités. Par
conséquent, les CT ont d’ores et déjà la possibilité de tisser des relations et conclure des partenariats
même à l’échelle internationale.
Afin de mettre en œuvre les dispositions de la constitution de 2011 et de poursuivre la série des
réformes entamées en matière de gouvernance, il était impératif de procéder à la refonte de la LOF.
Dans ce cadre la loi organique n°130-13 relative à la loi de finances, promulguée en 2015 a
transformé en profondeur les modalités de gestion des deniers publics, par l’introduction d’une
gestion axée sur les résultats en faisant de la performance la cible de l’action de l’État et des CT. Les
nouvelles dispositions ont pour vocation d’orienter la gestion publique vers des finalités de
performance tout en faisant appel aux techniques de budgétisation, de comptabilité financière et
de comptabilité de gestion.
Les nouveaux aspects de la gouvernance des CT deviennent d’autant plus remarquables à travers
les modalités et outils adoptés au niveau de leur gestion quotidienne. Les CT adhèrent de plus en
plus à une démarche de gestion par projet en commençant d’abord par une planification, un
diagnostic et un suivi lors la préparation du SRD1, le SPD2, et PAC3. Ce sont bel et bien des pratiques
inspirées du modèle de gestion privée dont l’efficacité est largement reconnue.
1
Schéma Régional de Développement.
2
Schéma Provincial de Développement.
3
Plan d’Action Communal.
En matière de contrôle, les nouveautés apportées par les lois organiques se manifestent par une
suppression de tutelle. À cet égard, les CT se trouvent soumises à un contrôle de légalité. De ce fait,
les autorités territoriales (wali, Gouverneur…) bénéficient des prérogatives qui ne leur permettent
pas d’annuler directement un acte, ni de l’approuver, mais de demander à la collectivité de retirer
ou modifier l’acte illégal et le cas échéant, de le déférer devant le juge administratif. Ainsi, ils se sont
privés du pouvoir de sanction qui leur était attribué auparavant. Elles sont soumises également au
contrôle juridictionnel que les lois organiques mentionnent en termes d’audit et de contrôle de la
gestion effectué par les instances de contrôle, en l’occurrence : IGAT1, IGF2 et la CRC3.
D’autre part, les systèmes d’informations qui sont mis à la disposition des CT se présentent comme
un exemple vivant qui atteste le passage vers une nouvelle gouvernance qui s’ouvre sur les
techniques digitales et contribuent à la réalisation des objectifs de dématérialisation de
l’administration. Les CT bénéficient d’atouts pluriels qui résident dans l’existence de systèmes de
Gestion Intégrés des Dépenses (GID), des Recettes (GIR) et du Personnel (AUJOUR). Ces systèmes
constituent l’ossature du système d’informations et de gestion des CT qui intégrera aisément cette
réforme.
Les réformes entreprises au Maroc montrent qu’un effort important a été déployé en vue de
l’application du NMP dans les collectivités territoriales, grâce à la mobilisation des outils de gestion
de projet, de l’introduction des systèmes d’information et l’ouverture sur une gestion axée sur les
résultats. En revanche, le cadre législatif représenté par les lois organiques ainsi que les décrets ne
vont pas au-delà de la description et n’arrivent à dicter ni la manière ni la procédure détaillée à
suivre communément pour que toute collectivité soit performante. Une marge de manœuvre est
laissée aux présidents dans la limite de leurs compétences et conformément au principe de libre
administration.
Les lacunes du système législatif peuvent être expliquées par des facteurs de contingence liés à :
• La taille : l’effet de taille affecte significativement la gestion des collectivités territoriales, en
effet nous avons constaté que les dispositions légales sont presque identiques en matière de
gouvernance alors qu’en réalité gérer une commune ne se manifeste pas de la même manière
qu’une province, préfecture ou région étant donné que leur raison d’être n’est plus la même.
1
Inspection Générale de l’Administration Territoriale.
2
Inspection Générale des Finances.
3
Cours Régionales des Comptes.
Dans cette perspective, il importe de signaler qu’un nouveau processus de réflexion et de débat qui
s’articule autour de la performance locale est lancé par le ministère de l’intérieur. Il s’agit du
Programme d’Appui à l’amélioration de la performance des communes au Maroc, un projet mené
en partenariat entre la Direction Générale des Collectivités Locales (DGCL), la Banque mondiale et
l’Agence Française de Développement pour une période de 5 ans (2019 - 2023). Ce programme a
pour objectif de renforcer la bonne gouvernance des communes afin d’améliorer les services aux
citoyens et aux entreprises. Une cible de 103 communes pilotes a été retenue en se basant sur le
critère de taille et d’urbanisation (plus de 85% de la population urbaine du pays et près de 55% de
sa population totale).
3.1 Méthodologie
En outre, nous avons choisi d’appuyer la démarche documentaire par une analyse comparative
faisant appel à un benchmarking dont l’ambition est de « scanner le monde pour découvrir tout ce
Approche : qualitative
Voie : exploratoire
Une comparaison entre les expériences étrangères et marocaine montre l’existence des points de
convergences et de divergences et c’est en fait l’objectif d’un benchmarking qui consiste à identifier
les opportunités d’amélioration en interne et d’obtenir suffisamment d’information pour accéder
aux meilleures pratiques.
La présente analyse est fondée sur deux variables : les réformes politico-administratives et les
réformes managériales des quatre pays traités (Angleterre, Suède, France et Maroc). En effet, le
premier volet qui concerne le système politico-administratif montre un point commun entre les
différents pays qui optent tous pour la décentralisation via le transfert d’un ensemble de
responsabilités centrales vers des entités localement élues. Néanmoins, en Angleterre le concept
décentralisation ne signifie pas une autonomie dans la mesure où même si une marge de manœuvre
large est confiée aux collectivités territoriales, ces dernières demeurent sous le contrôle du
gouvernement central, avec une réduction significative de leur champ de compétence.
En ce qui concerne la diffusion du nouveau management public (NMP), on assiste à une unanimité
dans l’introduction des principes de gestion au sein des collectivités locales, tels que la gestion des
performances, la privatisation, l’externalisation des services publics, le recours aux outils de
contrôle de gestion (Comptabilité de gestion, budgétisation axée sur les résultats, tableau de bord
de gestion…). Les pays européens sont nettement avancés à ce niveau. L’expérience du Maroc est
encore à ses débuts. Les pratiques du NMP se développent progressivement dans les collectivités
territoriales.
Les pratiques du NMP différent d’un pays à l’autre compte tenu des dispositifs politiques, juridiques
et organisationnels. Force est de constater que le Maroc s’inspire des expériences étrangères en
matière d’application du NMP tout en les adaptant à ses spécificités dans le but de dépasser la phase
Le modèle anglais, dit aussi modèle mécaniste où les réformes ont été imposées par l’État central
et qui s’appuie sur un système contraignant et de sanction dans le suivi de la performance basée
sur des mesures chiffrées et comparatives généralisées partout sur le territoire.
L’expérience suédoise se caractérise par l’existence d’une culture marquée par la liberté d’accès à
l’information ainsi qu’une tradition d’évaluation (Kuhlmann, 2010 ; Jann et Reichard, 2003).
L’introduction des outils de pilotage orientés vers les résultats a été matérialisée par la mise en place
des divisions/Clients au sein des collectivités locales ainsi qu’un management par des
contrats/Objectifs. L’expérience suédoise ressemble beaucoup à celle de l’Angleterre, elle est
fondée sur un système de comparaison intercommunale et un système de sanction exercée par les
autorités centrales mais d’une façon plus légère. Ces deux modèles peuvent être regroupés en un
seul modèle qui résume les principes de la gestion publique locale dans les pays Anglo-saxons.
Contrairement à l’expérience anglaise, le modèle français s’impose comme un cadre développé sous
des initiatives locales menées grâce au volontarisme de certaines collectivités locales (Guenoun,
2009). Le régime français intègre la dimension politique des élus dans la définition des orientations
générales de la collectivité territoriale, laquelle est déclinée au niveau des différents services locaux
par les cadres administratifs. Ce croisement politico-administratif fait du régime français un modèle
qui tient compte de la dimension interne de la performance mesurée par des indicateurs
d’efficacité, d’économie et d’efficience, ainsi que la dimension externe appréciée par l’impact des
politiques publiques sur les citoyens, et la qualité des services destinés aux usagers.
Dans le contexte marocain, une analyse des différents textes juridiques (lois organiques des
collectivités territoriales, décrets, chartes communales etc.) nous a permis de constater qu’il y a une
confluence avec le système français sur plusieurs niveaux. Notamment pour la démarche
performance, il s’agit d’une approche volontariste qui n’est pas obligée aux CT marocaines, à
l’encontre des départements ministériels qui sont censés chaque année de livrer un programme de
performance (PDP) comme il est indiqué dans la LOF. Certaines collectivités (les grandes communes)
suivent la même démarche du PDP ce qui nous amène à formuler l’hypothèse suivante : « si le
législateur s’oriente vers le rapprochement des pratiques de gestion locale avec celles du NMP, c’est
peut-être parce qu’il se prépare vers l’élaboration d’une LOF locale dédiée aux CT ».
Le tableau suivant représente une synthèse des comparaisons menées entre l’Angleterre, la Suède,
la France et la Maroc en matière de la gouvernance publique territoriale. Les critères de
comparaison retenus résident dans les aspects managériaux, la place de la performance dans les
réformes et les spécificités politico-administratives.
éria
Asp
nag
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les Résultats
Aspect
Conclusion et perspectives :
La gouvernance locale au Maroc est un nouveau chantier d’une grande importance pour le
gouvernement. Le bilan des réformes entreprises, montre que la période la plus marquante est celle
de 2010 -2015, car elle a transformé en profondeur la gestion des CT conformément aux dispositions
de la nouvelle constitution de 2011, qui vise l’encrage des principes de démocratie, de transparence,
de reddition des comptes et de bonne gouvernance.
Ajoutons à cela la promulgation des lois organiques des CT : la loi 111-14 relative aux régions, la loi
112-14 relative aux préfectures et la loi 133-14 relative aux communes, qui mettent l’accent sur le
fonctionnement des CT dans un contexte de régionalisation avancée. Notamment les compétences
qui sont propres et celles qui sont partagées avec l’État, les ressources financières, les règles de
Il est certes que cette étude exploratoire a permis de comprendre quelques aspects de la
gouvernance publique territoriale au Maroc et de la situer par rapport aux expériences
internationales grâce à l’adoption d’une approche comparative. Toutefois, la présente étude ne
prétend pas l’exhaustivité et ne signifie pas qu’elle présente certaines limites. En effet, la méthode
d’analyse documentaire que nous avons adoptée ne donne pas la possibilité de généraliser les
résultats obtenus. Elle nécessite alors un approfondissement ou un prolongement de nature
empirique basée sur des données du terrain en faisant appel à un échantillon plus large des
collectivités territoriales. De ce fait cette étude doit être complétée par une méthode quantitative
afin de confirmer ou d’infirmer les résultats obtenus.
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