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C2511 - Flambement Et de Versement

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: C2511 V1

Instabilités structurales
Date de publication :
10 mai 2009
des barres - Flambement et
déversement

Cet article est issu de : Construction et travaux publics | Les superstructures du


bâtiment

par René MAQUOI

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Instabilités structurales des barres


Flambement et déversement
par René MAQUOI
Ingénieur civil des constructions
Professeur émérite de l’université de Liège

1. Contexte ........................................................................................... C 2 511 – 2


2. Présentation des instabilités des barres .................................... — 2
3. Flambement par flexion................................................................. — 3
3.1 Charge critique élastique ................................................................... — 3
3.2 Longueur de flambement................................................................... — 3
3.3 Imperfections géométriques .............................................................. — 3
3.4 Effets d’un domaine fini de comportement élastique....................... — 4
3.5 Effets des imperfections géométriques ............................................. — 5
3.6 Effets des contraintes résiduelles ...................................................... — 6
3.7 Détermination de la charge ultime de flambement par flexion........ — 7
4. Flambement par torsion et par flexion-torsion......................... — 9
4.1 Charges critiques élastiques .............................................................. — 9
4.2 Détermination de la charge ultime de flambement par torsion
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ou par flexion-torsion......................................................................... — 10
5. Déversement des poutres.............................................................. — 11
5.1 Généralités.......................................................................................... — 11
5.2 Moment critique élastique de déversement ...................................... — 11
5.2.1 Cas de référence ...................................................................... — 11
5.2.2 Influence d’une mono-symétrie de la section ........................ — 14
5.2.3 Influence d’un point de symétrie ............................................ — 14
5.2.4 Influence de la forme du diagramme des moments .............. — 14
5.2.5 Influence du niveau d’application des charges transversales — 15
5.2.6 Influence des conditions d’appui ............................................ — 16
5.2.7 Restreintes intermédiaires....................................................... — 17
5.2.8 Expression générale du moment critique élastique
de déversement ....................................................................... — 17
5.3 Détermination du moment ultime de déversement .......................... — 18
6. Conclusion........................................................................................ — 19
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 2 511

L orsqu’ils sont comprimés, sur tout ou partie de leur section transversale, les
éléments structuraux de type « barre » sont susceptibles de voir leur capa-
5 - 2009

cité portante affectée par les phénomènes d’instabilité. S’agissant d’un élément
comprimé axialement (poteau), un tel phénomène est désigné « flambement ».
Pour un élément soumis à flexion (poutre) autour de l’axe de forte inertie de sa
section transversale, sous l’action de moments d’extrémité et/ou de charges
transversales, on parle plutôt de « déversement ». L’instabilité se manifeste
d’autant plus que l’élancement de la barre est important.
Dans le présent dossier, on introduit les principes de base ayant conduit à
l’élaboration des courbes adimensionnelles de flambement et de déversement.
La procédure de mise en œuvre pratique de celles-ci dans le cadre de vérifica-
C 2 511

tions réglementaires est développée par ailleurs, plus précisément dans les dos-
siers traitant des composants de construction métalliques comprimés ou
fléchis.

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est strictement interdite. – © Editions T.I. C 2 511 – 1
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INSTABILITÉS STRUCTURALES DES BARRES ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

1. Contexte La compression est la sollicitation susceptible de générer l’ins-


tabilité structurale. On a ainsi vite fait l’inventaire des problè-
mes élémentaires présentés par les barres qu’il importe d’abor-
der ici.
Pour l’étude de la capacité portante d’un élément structural, on
suppose, d’abord, l’élément idéalement parfait. Sa résistance est
& Il y a tout d’abord la compression axiale ou supposée telle. On la
alors donnée, soit par la résistance en section, déterminée sur
base d’un comportement élastique-parfaitement plastique, soit par rencontre notamment dans les poteaux d’ossatures contreventées,
la charge critique élastique. Ces deux quantités constituent les bor- dans certaines barres des poutres en treillis à nœuds présumés arti-
nes supérieures de la réponse structurale des éléments de fabrica- culés, dans certaines barres de contreventement,…
tion industrielle, qui est cette fois affectée par les effets défavora- La compression strictement axiale est assez rare en pratique. Elle
bles des imperfections géométriques et structurales est assez fréquemment accompagnée de flexion en raison, soit de
inévitablement présentes. moments d’extrémité parasites dus à d’inévitables restreintes (voir
Nota) au niveau des assemblages, soit de forces transversales
Pour de grands élancements, le comportement est pour ainsi dire
(poids propre, actions du vent…), voire d’une combinaison de ces
élastique et la capacité portante tend vers la valeur de la charge cri-
deux effets.
tique élastique de flambement, pour les poteaux, ou celle du
moment critique élastique de déversement, pour les poutres.  Dans de très nombreux cas, ces sollicitations additionnelles
sont suffisamment faibles pour pouvoir être négligées, à tout le
Dans le domaine des faibles élancements, les effets de l’instabi-
moins sous sollicitations statiques. Ceci justifie donc amplement
lité sont plus que compensés par les effets d’écrouissage du maté- l’examen du comportement des barres sous compression axiale.
riau et la capacité portante est alors donnée par la résistance en Le phénomène d’instabilité associé est désigné sous l’appellation
section. flambement. Plus précisément, le flambement peut se manifester
Le domaine des élancements modérés couvre la plupart des sous diverses formes selon les spécificités de la section transver-
situations rencontrées en pratique ; c’est celui où les effets des sale. Ainsi, on distingue :
imperfections se marquent le plus. La capacité portante y résulte – flambement par flexion, où la pièce comprimée quitte sa posi-
d’une interaction prononcée entre plastification et instabilité tion initialement rectiligne pour fléchir dans un des plans princi-
élastique. paux d’inertie de la section droite ;
Selon les propriétés de la section transversale, le flambement – flambement par torsion, pour lequel l’axe longitudinal de la
des poteaux peut survenir sous diverses formes : par flexion autour pièce comprimée conserve sa position initialement rectiligne, tan-
d’un des axes principaux d’inertie (flambement par flexion), par tor- dis que chaque section transversale tourne autour de cet axe ;
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sion autour de l’axe longitudinal (flambement par torsion), ou – flambement par flexion-torsion, qui consiste en un flambement
selon un mode associant déformations de flexion et de torsion interactif associant les deux types de flambement précités et se
(flambement par flexion-torsion). Le déversement est une instabi- manifeste donc sous la forme de déformations conjointes de
lité spatiale associant une flexion d’axe faible et une torsion. flexion et de torsion.
La résistance ultime des poteaux/poutres est obtenue comme  Chacune de ces formes de flambement est caractérisée par une
une pénalisation apportée à la résistance axiale/en flexion de la charge critique élastique désignée Ncr pour le flambement par fle-
section transversale par le biais d’un coefficient de réduction au xion, Ncr,T pour le flambement par torsion et Ncr,TF pour le flambe-
flambement/déversement. ment par flexion-torsion. Selon le type et la géométrie de la section
transversale, soit la charge critique élastique de flambement par
La valeur du coefficient de réduction s’obtient en fonction de torsion, soit celle de la charge critique élastique de flambement
l’élancement de flambement/déversement à partir des expressions par flexion-torsion peut être trouvée inférieure à la charge critique
analytiques de courbes de flambement et/ou de déversement adi- élastique de flambement par flexion. Il en résulte que la maı̂trise du
mensionnelles. Il y a diverses courbes de flambement/déversement seul flambement par flexion peut être cause de déboires.
qui traduisent, en particulier, les effets variables, sur la capacité Nota. Le substantif dérivé du verbe « restreindre » est « restriction ». Parce que, d’une
portante, des contraintes résiduelles selon la massivité des sec- part, ce dernier terme reflète plutôt imparfaitement le sens voulu ici et, d’autre part, afin
d’éviter l’usage d’une périphrase, le terme « restreinte » – qui ne semble pas exister
tions, leur mode d’élaboration, l’axe de flexion (pour le flambe- dans la langue française – est créé pour la circonstance, par analogie avec son correspon-
ment) et la nuance d’acier. Le choix de la courbe à appliquer dans dant anglo-saxon « restraint ».
une situation donnée se fait à partir d’une table de sélection faisant
intervenir les paramètres précités. & Les profilés laminés à chaud à section doublement symétrique
sont particulièrement enclins au flambement par flexion. Le flam-
bement par torsion revêt un caractère plutôt académique ; il se
manifeste dans les éléments à section doublement symétrique et
2. Présentation présentant une grande raideur flexionnelle associée à une faible
raideur torsionnelle.
des instabilités des barres Le flambement par flexion-torsion est déterminant dans le cas de
barres à section ouverte et à parois minces – donc à faible raideur
torsionnelle – présentant un centre de gravité nettement distinct du
Les principes généraux des instabilités structurales ont été centre de cisaillement.
décrits dans un premier dossier [6]. Autant que faire se pouvait, On notera que les profils creux, de forme rectangulaire ou circu-
l’exposé en est resté au plan des concepts de base et il n’a été fait laire, sont, en raison de leur section fermée, dotés d’une très
appel à un phénomène particulier d’instabilité qu’à titre d’illustra- grande raideur torsionnelle et périssent normalement en flambe-
tion de la matière traitée. ment par flexion.
Le présent dossier aborde les instabilités propres aux barres,
c’est-à-dire aux éléments structuraux longilignes dont la longueur
On rappellera enfin que l’élancement (voir Nota) est le para-
est grande vis-à-vis des dimensions de la section transversale.
mètre le plus important régissant le phénomène de flambement,
D’autres dossiers traiteront des instabilités propres aux plaques et
quelle que soit la forme prise par celui-ci. Le danger de flambe-
aux coques, éléments structuraux dont deux dimensions sont gran-
ment sera donc d’autant plus grand que l’élancement de la
des vis-à-vis de la troisième, à savoir l’épaisseur.
pièce comprimée est important.

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– INSTABILITÉS STRUCTURALES DES BARRES

Le flambement est la première des instabilités structurales ren- toujours des conditions d’appui élastiques correspondant à des
contrées dans les barres. situations intermédiaires aux précédentes en termes de déplace-
Nota. Le terme élancement est utilisé communément pour tous les phénomènes d’ins- ment transversal relatif des extrémités, d’une part, et des rotations
tabilité structurale. La manière de le définir, et donc de l’exprimer mathématiquement,
répond à un même concept, mais varie toutefois quelque peu selon le phénomène étu- d’extrémité, d’autre part.
dié.
Le concept de longueur de flambement peut être généralisé au
cas du poteau chargé axialement mais soumis à effort axial
& Dans un élément structural soumis à flexion, une partie de la
variable et/ou de section non uniforme sur la longueur. Il est alors
section transversale est soumise à des contraintes de compression, nécessaire d’adopter des valeurs de référence de l’effort axial et/ou
ce qui le rend propice au phénomène d’instabilité spécifique aux de la rigidité flexionnelle (par exemple la valeur maximale de
pièces fléchies : le déversement. Le danger de déversement sera
l’effort de compression, la raideur flexionnelle la plus faible) pour
d’autant plus grand que l’élancement de la pièce fléchie est
exprimer les résultats.
important.
Le déversement est la seconde des instabilités structurales ren-
contrées dans les barres. 3.3 Imperfections géométriques
Par souci de simplicité, on désignera, dans la suite, par poteau,
l’élément structural comprimé axialement, et par poutre, l’élément On a vu précédemment [6] que, pour un poteau idéal, donc ini-
structural sollicité en flexion. Ces raccourcis de langage ne doivent tialement parfaitement rectiligne et chargé strictement axialement,
pas occulter le fait que les poteaux, respectivement les poutres, ne tout déplacement transversal du poteau ne peut survenir que
se réduisent pas à la seule position verticale, respectivement hori- lorsque la charge atteint sa valeur critique Pcr. Pour P < Pcr, on suit
zontale, que ces termes pourraient éventuellement inspirer. la trajectoire fondamentale d’équilibre et le poteau ne subit que des
déplacements exclusivement axiaux.
Le présent dossier aborde donc à la fois le flambement et le
déversement. Un poteau peut être géométriquement imparfait à deux
égards :
– soit, il est chargé axialement, mais il est affecté d’une
déformée initiale w0(x) ;
3. Flambement par flexion – soit, il est initialement parfaitement rectiligne, mais l’effort
de compression agit avec une excentricité e0 supposée cons-
tante.
3.1 Charge critique élastique
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Pour ce qui suit, on se réfère au poteau à section uniforme avec


Un poteau idéal à section uniforme doublement symétrique et deux appuis simples d’extrémité. Ceux-ci autorisent une libre rota-
chargé axialement à ses extrémités en compression peut flamber tion de flexion et ne peuvent subir de déplacement différentiel dans
par flexion autour de l’un des axes principaux de sa section trans- la direction perpendiculaire à l’axe du poteau. Les conclusions qua-
versale sous une charge critique élastique, dite aussi « charge cri- litatives qui seront tirées plus loin peuvent être généralisées à tout
tique d’Euler » : autre type de poteau.
p2 El & Dans les deux cas de poteau géométriquement imparfait, évo-
P cr = (1)
ðaLÞ2 qués plus haut, le poteau est, non seulement comprimé par l’effort
avec L longueur physique du poteau, appelée « lon- appliqué, mais aussi fléchi. Au premier ordre, c’est-à-dire par rap-
gueur d’épure », port à la configuration initiale du poteau, le moment de flexion,
dit moment primaire, vaut Pw0(x) dans le premier cas, et Pe0 dans
El raideur flexionnelle mobilisée lors du flambe-
le second cas.
ment,
Chacun de ces moments a évidemment pour effet d’entraı̂ner
a facteur traduisant l’influence des conditions
une déformée transversale du poteau, ce qui produit un incrément
d’appui aux extrémités du poteau.
de déformée et accroı̂t d’autant le moment sollicitant. La majora-
tion du moment crée un nouvel incrément de déformée et, donc,
Le mode critique d’instabilité pour un poteau avec appuis sim- de moment et le processus se répète (figure 1a).
ples à ses deux extrémités est une demi-onde de sinusoı̈de.
Pour l’effort P appliqué, le poteau est dit « stable » si la série des
incréments successifs de la déformée converge vers une valeur
3.2 Longueur de flambement finie. Dans le cas contraire, le poteau est dit « instable ».

Habituellement, on désigne par aL la longueur de flambement


(voir Nota) Lfl, à savoir la longueur d’un poteau fictif de même sec- P P P
tion transversale que le poteau réel, simplement appuyé à ses Pcr Pcr Pcr
extrémités, qui a même charge critique élastique que le poteau
1 w0 = 0 1 w0 = 0 1 e0 = 0
réel. La longueur de flambement est souvent introduite comme la
distance entre deux points d’inflexion consécutifs de la configura- w0 = 0 w0 = 0 e0 = 0
tion du mode critique d’instabilité (éventuellement situé(s) par-
delà la longueur du poteau). Une telle définition, assez commode w0 < 0 w0 > 0 w0 < 0 w0 > 0 e0 < 0 e0 > 0
au plan didactique parce qu’elle confère un sens physique, a toute-
fois ses limites et ne peut être admise en toute généralité.
Le facteur a est dit coefficient de longueur de flambement. wadd w
w0 w0 wadd + w0
Nota. Dans la littérature, on trouve aussi le symbole Lcr pour désigner cette longueur
de flambement. a charge-déplacement b charge-déplacement c
additionnel total
Les appuis du poteau servant de cas de référence sont deux Poteau chargé
Poteau avec déformée initiale excentriquement
appuis simples (a = 1), deux encastrements (a = 0,5), la combinai-
son appui simple-encastrement (a ª 0,7) et la combinaison encas-
trement-extrémité libre (a = 2). Un poteau extrait d’une structure a Figure 1 – Trajectoires d’équilibre

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INSTABILITÉS STRUCTURALES DES BARRES ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

& Dans le cas d’une déformée initiale similaire au mode critique flexion dès le début de la mise en charge (figure 1c). La trajectoire
d’instabilité, soit une demi-onde de sinusoı̈de, la déformée addi- d’équilibre évolue de manière similaire à celle obtenue pour le
tionnelle, sous l’action d’un effort P, s’écrit : poteau à déformée initiale, sous réserve de se référer, pour ce der-
nier cas, à la courbe de la déformée additionnelle.
P
w add ðx Þ = w ðx Þ (2)
P cr - P 0 & On remarquera que les facteurs d’amplification, relatifs aux deux
de sorte que la déformée totale vaut : cas examinés plus haut, sont formellement différents selon que
l’imperfection géométrique est une déformée initiale ou une excen-
P cr tricité de la charge. Toutefois, en termes de valeurs, ils se différen-
w ðx Þ = w 0 ðx Þ + w add ðx Þ = w ðx Þ (3)
P cr - P 0 cient peu dans le domaine des rapports P/Pcr susceptibles d’être ren-
Le moment résultant vaut : contrés en pratique, soit inférieurs à 0,5. Ceci justifie que l’on ait
souvent assimilé le second au premier et retenu la seule forme (5).
Mðx Þ = Pw ðx Þ
soit, de manière plus explicite :
3.4 Effets d’un domaine fini
P cr P cr de comportement élastique
M ðx Þ = Pw 0 ðx Þ = M ðx Þ (4)
P cr - P P cr - P 0
Le diagramme contrainte-déformation tiré d’un essai standardisé
avec M0(x) moment de flexion primaire introduit plus
de traction sur un acier de construction est classiquement idéalisé
haut.
par une loi bi-linéaire (figure 2). Le comportement élastique, repré-
Le facteur multiplicateur de ce moment primaire, appelé facteur senté par la droite de Hooke, de pente égale au module d’élasticité
d’amplification, s’écrit donc : E de l’acier, est suivi d’un comportement plastique, traduit par le
palier d’ordonnée égale à la limite d’élasticité fy de l’acier. On
Mðx Þ P cr 1 parle alors d’un comportement élastique-parfaitement plastique.
= =
M 0 ðx Þ P cr - P 1-
P (5) Ce faisant, on néglige tout effet d’écrouissage, et on admet le maté-
P cr riau suffisamment ductile pour que la longueur du palier plastique
ne soit pas particulièrement préoccupante.
Il apparaı̂t clairement qu’il n’a de sens physique que si P < Pcr.
Le flambement d’un poteau présentant une déformée initiale se
produit selon un mode d’instabilité qui ne procède pas de la bifurca- Le comportement du poteau idéal fait d’un acier « élastique-
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tion de l’équilibre en raison de l’existence de moments de flexion dès parfaitement plastique » reste élastique aussi longtemps que la
le début de la mise en charge. On parle plutôt de flambement par contrainte uniforme en section s n’atteint pas la limite d’élasti-
« divergence de l’équilibre ». Dans le contexte d’une analyse linéaire cité fy.
du flambement, le déplacement transversal tend progressivement
vers l’infini lorsqu’on approche de la charge critique (figure 1b).
& La charge ultime Pu d’un tel poteau est donc conditionnée par la
& Dans le cas d’une excentricité (constante) de la charge de com- charge critique d’instabilité élastique P cr = p2 EI / L2f l , lorsque s < fy,
pression appliquée, la déformée totale sous l’action d’un effort P plafonnée à la résistance axiale plastique en section Py = Afy , où A
s’écrit : désigne l’aire de la section transversale :
kL P u = min½P y , P cr 
w ðx Þ = e 0 ðtg sin kx + cos kx - 1Þ (6) (11)
2
& La charge critique élastique de flambement s’écrit :
avec :
P p2 El p2 EA p2 EA
k2 = (7) P cr = = = (12)
EI L2f l ðLfl / iÞ2 l2
Plus particulièrement, à mi-longueur, où, par symétrie, la défor- où l’élancement géométrique l, rapport pentre
mée pour a = 1 atteint sa valeur maximale, on a, compte tenu de ffiffiffiffiffiffiffiffiffi la longueur de
flambement Lfl et le rayon de giration i = I / A pour le sens de
l’équation (1) :
  rffiffiffiffiffiffiffiffi  flambement considéré, est :
 
L p P
w = e0 sec -1 (8) Lfl
2 2 P cr l= (13)
i
On notera que, mathématiquement, la déformée w(x) est
positive, si l’excentricité e0 est négative, et vice-versa.
σ
Le moment de flexion maximum est obtenu selon : fy
 
L L
M = Pw ð Þ + P e 0
2 2
soit :
 rffiffiffiffiffiffiffiffi
p P
MðL / 2Þ = Pe 0 sec (9)
2 P cr
Le facteur d’amplification du moment primaire Pe0 vaut ici : E
 rffiffiffiffiffiffiffiffi
MðL / 2Þ p P
= sec (10)
Pe 0 2 P cr ε
& Tout comme dans le cas du poteau à déformée initiale, l’instabi-
lité du poteau rectiligne chargé excentriquement ne procède pas Figure 2 – Diagramme contrainte-déformation idéalisé pour un acier
par bifurcation d’équilibre en raison de l’existence de moments de structural

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– INSTABILITÉS STRUCTURALES DES BARRES

χ Pu P P

Pcr Py
1 Py
Pcr
Pcr = π EA
2
2 Py
λ
Pu Pu
P1 P1
χ= 1
λ2
Cas Pcr > Py Cas Pcr < Py

wadd wadd
λ1 λ

1 λ
Figure 4 – Trajectoires d’équilibre d’un poteau à déformée initiale

Figure 3 – Charge ultime d’un poteau idéal en acier moment égal au moment primaire Pw0 amplifié par le facteur 1/
(1 - P/Pcr). En désignant par c la distance entre l’axe neutre élastique
& La valeur de l’élancement géométrique l1 en deçà de laquelle la et la fibre où se produit la contrainte maximale de compression, on
résistance axiale plastique prend le pas sur la charge critique élas- peut écrire :
tique d’instabilité est appelée élancement de référence. Elle s’ob- 0 1
tient à partir de l’égalité Pcr = Py, soit :
P Pw 0 c PB w c 1 C
sffiffiffiffiffiffi s max = + = B1 + 20 C (17)
E A 1- P I A@ i 1-
P A
l1 = p (14) P cr P cr
fy
La quantité w0c/i2 peut donc être considérée comme un facteur
Elle apparaı̂t clairement comme une propriété intrinsèque du d’imperfection.
matériau, mais on notera néanmoins qu’elle varie avec la limite La valeur P1 de la charge se tire de la relation précédente après y
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d’élasticité du matériau. La pratique est désormais de se référer à avoir posé smax = fy ; la contrainte moyenne qui y correspond, soit P1/
des valeurs relatives, à la fois, pour la charge et pour l’élancement. A, vaut :
Ainsi, on a : 8 ffi9
<   sffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi
   =
– charge relative, appelée aussi coefficient de réduction au w c w c 2
s1 = 1 f y + s cr 1 + 20 - f y + s cr 1 + 20 - 4f y s cr (18)
flambement : 2: i i ;
Pu
c= (15) Cette relation, communément appelée « relation de Perry », per-
Py
met de calculer la charge P1 en fonction des propriétés de l’acier,
– élancement relatif : des propriétés géométriques du poteau et de l’amplitude w0 de l’im-
sffiffiffiffiffiffiffiffi perfection géométrique.
l Py
l= = (16) Nota. Les déductions faites dans ce cas restent qualitativement valables pour d’autres
l1 P cr cas.

& La droite Pu = Py (respect. c = 1) et l’hyperbole Pu = p2EA/l2 (res- Le développement qui précède correspond dans les faits à une
2 analyse limite élastique du poteau, qui, on ne peut l’oublier, ne
pect. c = 1 / l ) sont donc représentatives de la réponse d’un
tient nul compte de la réserve de résistance élasto-plastique. Cette
poteau idéal fait à partir d’un matériau élastique-parfaitement plas-
dernière dépend de la géométrie de la section transversale et sa
tique en coordonnées dimensionnelles (respectivement en coor-
détermination exacte exige, en général, des calculs relativement
données adimensionnelles) (figure 3). Elles constituent, par ail-
complexes.
leurs, les bornes du comportement d’un poteau industriel.
La relation existant entre P1, Py et Pu est représentée à la figure 4,
où l’on notera que l’écart (Pu - P1) correspond à la réserve de résis-
3.5 Effets des imperfections tance élasto-plastique.
géométriques La difficulté à exploiter la relation de Perry réside dans l’absence
de données précises quant à l’amplitude de la déformée initiale.
Ainsi que déjà précisé, l’instabilité élastique d’un poteau présen- Robertson a été le premier à conclure, sur base de mesures des
tant des imperfections géométriques ne se produit pas par bifurca- imperfections des poteaux industriels, que l’amplitude w0 est
tion d’équilibre. La trajectoire de comportement (diagramme approximativement proportionnelle à l’élancement géométrique. Il
charge-déplacement) tend seulement vers la trajectoire critique a ainsi proposé de poser w0c/i2 égal à 0,003 l.
(bifurcation) d’un poteau idéal lorsque l’amplitude de la déformée
Le comportement élastique d’un poteau à déformée initiale
initiale tend vers zéro.
d’amplitude e0 est représenté à la figure 5.
& Le poteau géométriquement imparfait a un comportement stric-
tement élastique jusqu’à la charge P1 sous laquelle la fibre la plus On notera qu’en raison de la déformée initiale, la capacité por-
comprimée atteint la limite d’élasticité fy, et un comportement tante du poteau est réduite. Cette réduction est maximale au
élasto-plastique au-delà de P1. voisinage de l = 1, élancement pour lequel, dans le poteau
idéal, l’atteinte de la résistance axiale plastique et l’instabilité
Exemple. Considérons un poteau simplement appuyé (voir Nota) élastique surviennent, pour ainsi dire, simultanément.
à ses extrémités et doté d’une imperfection initiale en demi-onde de
sinusoı̈de d’amplitude w0. La section critique est, de toute évidence, & Si, en lieu et place d’une déformée initiale, on considère le
la section à mi-longueur, qui est soumise à effort axial P et à un poteau idéal, mais sollicité par un effort agissant avec une

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INSTABILITÉS STRUCTURALES DES BARRES ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

χ χ
- -
w0 = 0 + χ= τ
1 λ2
1 χ= 1
y λ2
P1 w0 = 0 h χ= τ3
σp λ2
Py χ= 1 z
λ2 t fy
w0 =/ 0
be

b 1 fy / σp λ
1 λ
a section idéalisée b flambement par flexion autour
Figure 5 – Comportement élastique d’un poteau à déformée initiale de l'axe faible et de l'axe fort

excentricité e dans le plan de flambement, on trouverait, en sui- Figure 6 – Incidence des contraintes résiduelles sur la capacité
vant un schéma de raisonnement similaire au précédent : portante
2 0 132
& Revenons au problème d’instabilité du poteau simplement
4P cr 6 BP y - P 1 C7
P1 = 4arc sec @ ec A5 (19) appuyé à ses extrémités. On notera, tout d’abord, que la présence
p2 P1 2 de contraintes résiduelles n’empêche nullement l’instabilité par
i
bifurcation de l’équilibre. Cette bifurcation peut survenir, soit en
3.6 Effets des contraintes résiduelles régime élastique (charge critique élastique Pcr), soit en régime
élasto-plastique (charge critique élasto-plastique P cr ). Dans ce der-
Un second aspect du caractère industriel des éléments structu- nier cas, la détermination de la charge critique élasto-plastique P cr
raux réside dans la présence de contraintes résiduelles src. requiert de connaı̂tre la variation du paramètre x(P), dit facteur de
& Si l’on soumet un tronçon court – c’est-à-dire un poteau d’élan- réduction plastique, défini selon :
cement très faible – dans lequel existe une distribution de contrain- I e ðP Þ
tes résiduelles, la réponse structurale, en termes de contrainte xðP Þ = (23)
I
moyenne appliquée et de déformation axiale, présente trois
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régions distinctes : avec Ie moment d’inertie de l’aire restée élastique Ael


par rapport à l’axe des centres de gravité.
– un tronçon linéaire, correspondant à un comportement stricte-
ment élastique de la section (smax ł fy), qui se termine lorsque la
 La charge critique élasto-plastique du poteau s’écrit alors :
contrainte moyenne appliquée s = P / A est telle que, en un point,
on atteint : I ðP Þ p2 El p2 El e ðP cr Þ
= e cr P cr =
= xðP cr ÞP cr ł P cr (24)
s + src ffi sp (20) L2 I L2
avec sp limite de proportionnalité du matériau ; De toute évidence, elle ne peut se déterminer que par voie itéra-
tive, puisque le facteur de réduction plastique dépend de la valeur
– un tronçon non linéaire, correspondant à un comportement de la charge cherchée.
élasto-plastique de la section (smin ł fy). Au fur et à mesure que
la contrainte moyenne s augmente, l’étendue de la zone de la sec- En fonction des résultats obtenus précédemment, il est clair que
tion restant élastique se réduit et la pente du diagramme s - e l’incidence des contraintes résiduelles dépend, à la fois, de la forme
diminue ; de la section, de la distribution des contraintes résiduelles et de
– un palier horizontal, correspondant à un comportement plas- l’axe autour duquel la section fléchit lorsque le poteau flambe. Il
tique de la section ( s = f y dans toutes les fibres longitudinales). est pour ainsi dire impossible de formuler, en toute généralité et
de manière explicite, la solution à ce problème.
 La figure 6 illustre ce comportement du tronçon court de
Par contre, une telle solution est possible si on considère la sec-
poteau dans un contexte simplifié. En effet, la section transversale
tion en double té idéalisée parce que ramenée à ses seules semel-
en double té est idéalisée en la réduisant à ses seules semelles et la
les (figure 6a). On peut ainsi écrire :
distribution des contraintes résiduelles y est modélisée par une
simple forme triangulaire. Dans le domaine élastique, toute la sec- Ael 2b e t b
tion transversale contribue à transmettre tout surcroı̂t dP de l’effort t= = = e (25)
A 2bt b
extérieur appliqué. Dès lors :
Puis, pour la flexion autour de l’axe principal yy (axe fort pour un
ds profilé laminé) :
dP = Ad s = AEde ) =E (21)
de
I el, yy b e th2 / 2 be
Ceci signifie que la pente de la loi de comportement dans ce = = =t (26)
domaine est égale au module d’élasticité de l’acier. I yy bth2 / 2 b
 Dans le domaine élasto-plastique, seules les fibres restant élas- Et, pour la flexion autour de l’axe principal zz (axe faible pour un
tiques sont mobilisables pour transmettre l’accroissement de profilé laminé) :
charge dP. On peut dès lors écrire :  3
I el, zz b 3 t / 12 be
Ael ðP Þ = e3 = = t3 (27)
dP = Ad s = Ael ðP ÞEde ) d s = E = tðP ÞE = E t ðP Þ (22) I zz b t / 12 b
de A
Puisque t est inférieur à l’unité, on peut observer que l’in-
avec Ael(P) aire de la zone restée élastique sous la charge
fluence des contraintes résiduelles sur la charge critique
P (la pente du diagramme, dans cette zone, est
élasto-plastique est plus grande lorsque le poteau flambe par
égale au module tangent Et < E qui diminue
flexion autour de l’axe faible, plutôt qu’autour de l’axe fort.
lorsque la charge augmente, puisque l’aire Ael
Ceci est illustré à la figure 6b.
diminue).

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3.7 Détermination de la charge ultime géométrique d’amplitude L/1 000, mais dont les sections sont,
pour ainsi dire, dépourvues de contraintes résiduelles. Elle a
de flambement par flexion ensuite été écartée, non pas parce qu’elle aurait été invalidée,
On vient de montrer que, outre l’élancement, les paramètres mais parce que la difficile traçabilité des méthodes de fabrication
principaux déterminant la résistance des poteaux métalliques sont : ou d’élaboration qui la justifieraient en rend l’usage problématique.
Elle a, ensuite, réapparu lorsqu’on a souhaité que l’Eurocode
– la limite d’élasticité ; EN1993-1-1 couvre l’acier S460 pour des raisons discutées ci-après.
– les imperfections géométriques ;
– les contraintes résiduelles. & On a déjà souligné que l’intensité relative des contraintes rési-
duelles diminue lorsque la nuance d’acier augmente. Les essais
S’agissant, principalement pour les deux derniers, de paramètres
ayant fait l’objet des investigations poussées rappelées plus haut
de nature aléatoire, il serait indûment conservatif de baser la pra-
concernaient principalement la nuance désignée aujourd’hui par
tique de la vérification des poteaux sur les valeurs les plus défavo-
S235 et, accessoirement, celle désignée par S355. Lorsque les cour-
rables de ces paramètres.
bes européennes ont été établies, chacune d’entre elles a été dite
& Dans les Eurocodes, cette vérification recourt à des courbes de « applicable » à l’ensemble des nuances S235 à S355, comme si la
résistance caractéristiques, aussi appelées « courbes européennes limite d’élasticité n’avait aucune incidence.
de flambement » parce qu’elles ont été établies dans le cadre d’un La situation est restée telle, bien que, dans l’intervalle, il ait été
ambitieux programme de recherche ayant associé un grand nom- montré que la nuance S355 se trouve de la sorte quelque peu péna-
bre de laboratoires européens. Plus de 1 100 essais ont principale- lisée. Par contre, le développement des aciers thermomécaniques
ment été effectués sur des poteaux, d’une part, à section double- en particulier de la nuance S460, a reposé le problème. Les nom-
ment symétrique en double té laminée ou reconstituée par breuses études qui ont été consacrées à ces aciers ont permis d’al-
soudage et, d’autre part, à section tubulaire rectangulaire ou circu- louer à la nuance S460 des courbes de flambement de référence en
laire. Ces courbes fournissent la charge ultime relative en fonction général plus favorables que pour l’ensemble des nuances
de l’élancement relatif. Elles incorporent les effets des imperfec- inférieures.
tions géométriques et des contraintes résiduelles. Elles ont donc
une allure semblable à celles représentées respectivement à la
Pour la nuance S460, à même situation donnée, on gagne en
figure 5 et à la figure 6.
général, mais pas toujours, une courbe.
On comprend aisément, en fonction de ce qui vient d’être déve-
loppé plus haut, que l’adoption d’une courbe de flambement
unique ne saurait être que peu économique dans la mesure où, & Si l’on se fonde sur un comportement élastique-parfaitement
devant placer en sécurité, elle devrait couvrir les situations les plastique du matériau, on omet implicitement tout effet d’écrouis-
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plus défavorables rencontrées quant aux imperfections géométri- sage. En d’autres termes, les diverses courbes de comportement
ques et aux contraintes résiduelles. des poteaux devraient atteindre la valeur de charge relative c = 1
pour l = 0 et décroı̂tre immédiatement dès que l’élancement relatif
& Les mesures des défauts de rectitude des poteaux ayant fait
l augmente en démarrant tangentiellement à l’horizontale en
l’objet de la recherche précitée ont montré qu’un défaut de recti-
tude sinusoı̈dal d’amplitude égale au millième de la longueur l = 0 (figure 7a). C’était en effet le cas de la toute première propo-
constituait une valeur caractéristique représentative de l’imperfec- sition de courbes européennes de flambement.
tion géométrique pour les poteaux à section laminée doublement La réalité est quelque peu différente et les résultats d’essais mon-
symétrique. trent d’ailleurs que, dans le domaine des élancements faibles, les
Les contraintes résiduelles mesurées ont été trouvées plus éle- effets favorables de l’écrouissage font plus que compenser ceux,
vées dans le cas de sections reconstituées par soudage que dans défavorables, des imperfections de sorte que les charges de ruine
celui de sections laminées. Quel que soit le type de fabrication, relatives, effectivement obtenues lors d’essais, dépassent l’unité.
l’évolution du refroidissement, et donc l’intensité et la distribution C’est pourquoi, il fut ultérieurement convenu que l’on peut négliger
des contraintes résiduelles, est influencée par la massivité du profil tout effet d’instabilité dans le domaine l ł 0,2, ce qui revient à
– mesurée par le rapport hauteur/largeur de la section – et par celle adopter un palier c = 1 dans ce domaine (figure 7b).
des parois les plus fortes, à savoir les semelles – caractérisée par
& Initialement, les courbes européennes de flambement ont été
l’épaisseur de ces semelles –.
produites sous forme tabulée. En effet, elles résultaient simplement
& Enfin, ainsi que cela vient d’être montré, le sens de flambement de simulations numériques sur ordinateur de poteaux ayant les
joue également un rôle. valeurs caractéristiques des dimensions, propriétés mécaniques,
La sélection de la courbe de flambement applicable à une situa- défaut de rectitude et contraintes résiduelles mesurées sur les piè-
tion donnée est gouvernée par l’ensemble de ces facteurs. Elle ces d’essais. Elles se présentaient sous forme de tableaux à double
s’opère en pratique au moyen d’un tableau de sélection qui est pré- entrée, l’une (colonne) résidant dans la courbe applicable (a, b, c ou
senté ailleurs, à savoir dans le dossier consacré aux poteaux. d), et l’autre (ligne) dans l’élancement réduit l. Le nombre situé à

 Il a été convenu de définir trois courbes de flambement fonda-


mentales désignées respectivement a, b et c. Elles couvrent les sec- χ χ
tions en double té laminées ou reconstituées par soudage et les ++++ ++++
1 +++++ 1 +++++
sections tubulaires. ++++
+ ++ ++++
+ ++
++ ++
 Une quatrième courbe, désignée d, est également introduite +
+ ++ +
+ ++
avec usage exclusif aux sections soudées à semelles de forte épais- ++ ++
++ ++
seur (> 40 mm) et flambant par flexion autour de l’axe faible. D’au- ++ ++
+ +
tres types de sections laminées, constituées de sections pleines ou
de sections ne présentant qu’un axe de symétrie ont été rappor-
tées, par souci de sécurité, à la plus défavorable des courbes fonda- 1 λ 0,2 1 λ
mentales, soit la courbe c. a première proposition b règle adoptée avec palier
 À l’origine, une cinquième courbe a0 avait aussi été introduite. jusqu’à 0,2
Elle était destinée, en particulier, aux sections tubulaires finies à
chaud ou à celles ayant fait l’objet d’un recuit. Cette courbe corres- Figure 7 – Distribution des résultats expérimentaux et courbe
pond au comportement de poteaux affectés d’une imperfection caractéristique de comportement des poteaux

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INSTABILITÉS STRUCTURALES DES BARRES ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

l’intersection des ligne et colonne concernées fournissait la valeur de flambement (obtenues, rappelons-le, par simulations numéri-
de la charge ultime relative. Est-il utile de préciser qu’en adoptant ques). Les résultats sont repris au tableau 1. Les courbes corres-
un palier pour l ł 0,2 une légère distorsion des résultats des simu- pondantes sont données à la figure 8.
lations numériques a dû être opérée pour établir la tabulation dans
le domaine des élancements faibles à modérés ? & Les Eurocodes ont repris ces valeurs du coefficient d’imperfec-
tion généralisée, mais en les arrondissant par souci de simplicité
& Pour le praticien, la présentation sous forme tabulée est peu à, respectivement :
satisfaisante. Une formulation analytique est de loin préférable.
– courbe a0 : 0,13 ;
Cette dernière a mis un certain temps à voir le jour, puis à trouver
– courbe a : 0,21 ;
sa consécration. Le modèle sur lequel se fonde la formulation ana-
– courbe b : 0,34 ;
lytique repose sur la relation (17) déjà établie plus haut, dans
laquelle on pose qu’à la ruine (P = Pu), la contrainte maximale est – courbe c : 0,49 ;
égale à la limite d’élasticité fy. On a ainsi : – courbe d : 0,76.
  Par ailleurs, lorsqu’elles sont encore reproduites, les valeurs
Pu w c 1 tabulées ne sont désormais plus celles fournies par les simulations
1 + 20 = fy (28)
A i 1 - P u / P cr numériques mais bien, par souci de cohérence, celles calculées
directement à partir de l’expression analytique (34) avec les valeurs
Compte tenu des expressions définissant le facteur de réduction
arrondies précitées du paramètre d’imperfection généralisée.
c et l’élancement relatif l, cette dernière relation s’écrit encore :

c+c 1 hg = 1 Soulignons que les courbes européennes de flambement ont


2 (29)
1-cl été établies pour les poteaux simplement appuyés à leurs
extrémités et chargés en bout (effort de compression constant
Ou encore : sur la longueur du poteau). C’est pourquoi, dans le cas d’au-
2 tres conditions d’appui, il importe de déterminer la longueur
ð1 - cÞð1 - c l Þ = hg c (30)
de flambement avant de recourir à la procédure décrite plus
En posant l’imperfection géométrique relative : haut.
w c & On peut résumer les étapes de la procédure de détermination de
hg = 20 (31)
i la charge ultime en flambement par un organigramme de principe
Si l’on annule le second membre de (30) (pas d’imperfection géo- élémentaire (figure 9).
métrique), l’équation du second degré en c a visiblement pour On rappellera que la procédure décrite doit être répétée pour
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2
solutions respectives c = 1 et c = 1 / l , c’est-à-dire le palier plas- chacun des deux axes principaux d’inertie puisque, en toute géné-
tique et l’hyperbole d’Euler (voir figure 3). Le second membre tra- ralité, le flambement se produit par flexion, soit autour de l’axe fort,
duit l’effet de l’imperfection géométrique. Il a pour effet de générer soit autour de l’axe faible. La charge ultime sera la plus faible des
une courbe de résistance s’inscrivant entre les courbes limites. À ce deux valeurs obtenues de la sorte.
stade, on n’a pas incorporé l’effet des contraintes résiduelles ; on a Les détails relatifs à la mise en œuvre pratique de cet organi-
toutefois vu que ces dernières sont reflétées par une courbe de gramme, dans le cadre d’une vérification au flambement d’un
même allure que celle reflétant l’effet des imperfections poteau, sont plus précisément examinés dans le dossier [7].
géométriques.
& C’est pourquoi, il est licite de remplacer, dans la dernière rela-
Tableau 1 – Valeurs du paramètre d’imperfection
tion obtenue, hg par l’imperfection généralisée relative h couvrant
les deux types d’imperfections. En raison du palier de 0,2 adopté généralisée a pour l’acier
pour les raisons développées plus haut, il importe que la courbe
de résistance passe par le point de coordonnées ½ l = 0,2 ; c = 1. Courbe a0 a b c d
Pour satisfaire cette exigence, il suffit d’écrire l’imperfection géné-
ralisée relative sous la forme : a 0,125 0,206 0,339 0,489 0,756

h = að l - 0,2Þ (32)
Dès lors, toute courbe de résistance au flambement est suscep-
Coefficient de réduction χ

tible de répondre à l’équation du second degré :


2 1,2
ð1 - cÞð1 - c l Þ = að l - 0,2Þc (33)
Le paramètre d’imperfection généralisée a règle donc l’altitude Idéal
1,0
de la courbe. Les valeurs appropriées qui lui sont attribuées per-
mettent de différencier les diverses courbes de flambement.
0,8 a0
La seule solution de l’équation (33) qui ait un sens physique est : a
b
1
c= qffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi ł 1 0,6 c
2 (34) d
f+ f2 - l
0,4
avec :
2
f = 0,5ð1 + að l - 0,2Þ + l Þ (35) 0,2

La relation de départ correspond à une analyse limite élastique.


Elle n’incorpore donc aucun effet de plastification. Il suffit toutefois 0
0 0,5 1 1,5 2 2,5
de calibrer la valeur du paramètre a de sorte que la charge de ruine
Élancement relatif χ
du poteau réel, qui résulte de l’interaction entre plasticité et insta-
bilité, corresponde à celle fournie par le modèle analytique. Cette
calibration s’est faite par rapport aux valeurs tabulées des courbes Figure 8 – Courbes européennes de flambement

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C'
Matériau Poteau Propriétés en section C
Nuance d'acier fy Longeur L Inertie lx , ly z0 y (v )
S S'
Conditions d'appui Aire A y'
Hauteur h y0 C φ
w
largeur b S
Épaisseur semelle tf y'
Mode de fabrication z (w) v

Longueur de a b
flambement Rayon de giration
Lfl,x Lfl,y ix , iy Figure 10 – Section ouverte à parois minces

Élancement de référence Élancement géométrique Le gauchissement traduit le fait qu’une section plane ne reste
λ1 λ = Lfl / i (λx , λy ) pas plane sous l’effet de la sollicitation, mais subit un déplace-
ment longitudinal variable de point à point de cette section.
Élancement relatif
λ = λ / λ1(λx , λy )
Sélection de la courbe & Le gauchissement est libre lorsque, à la fois, les conditions d’ap-
de flambement pour le pui de la barre ne brident pas le gauchissement et le moment de
plan de flambement torsion appliqué est constant le long de la barre. La barre n’est
considéré
alors soumise qu’à torsion uniforme ou torsion de Saint-Venant.
Coefficient de réduction Lorsque le moment de torsion est variable le long de la barre, ou
χx , χy
que le gauchissement est totalement ou partiellement empêché en
l’une ou l’autre section, la barre est dite soumise à « torsion non
uniforme ». Dès lors, le moment de torsion Mt appliqué est, en
Résistance au flambement = min (χx , χy) x résistance en section toute généralité, transmis pour partie Mt,u par torsion uniforme et,
pour le solde, soit Mt,g, par torsion de gauchissement :
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M t = M t, u + M t, g (36)
Figure 9 – Organigramme de principe pour la détermination
de la charge ultime de flambement Exemple. Considérons un poteau de longueur L, de rigidités
flexionnelles Ely et EIz, de rigidité de torsion GIt et de rigidité de gau-
chissement EIw et soumettons-le à une charge axiale P (figure 10a).
Admettons que ce poteau soit indéformable axialement, ce qui
4. Flambement par torsion signifie que la raideur extensionnelle EA est infiniment grande. Une
et par flexion-torsion section transversale à parois minces peut, dans une configuration
quelconque, être représentée par la ligne moyenne des parois qui la
constituent. Si le poteau en question périt en flambement par combi-
naison de flexion et de torsion, cela implique que la section transver-
Dans ce qui précède, on a étudié dans le détail le flambement par sale subit en toute généralité deux translations v(x) et w(x) (respecti-
flexion des éléments structuraux comprimés. Ce type d’instabilité vement selon les axes y et z définissant la section transversale) et
est associé à des déplacements latéraux dans un plan de symétrie une rotation f(x) autour de l’axe longitudinal x (voir figure 10b). Les
de la section transversale. Ce plan est le plan faible – c’est-à-dire axes de coordonnées de la section sont parallèles aux axes princi-
celui de moindre inertie – pour des conditions d’appui identiques paux centraux d’inertie et passent par le centre de cisaillement S.
pour la flexion dans les deux plans principaux. En toute généralité, Dans ce référentiel, le centre de gravité C de la section a des coor-
on ne peut conclure qu’il s’agit du plan d’élancement maximum car données y0 et z0 (figure 10a).
les courbes de flambement applicables ne sont pas identiques pour
les deux sens possibles de flambement.
& Les conditions d’appuis simples (cas de référence) comportent
Dans ce chapitre, on considère un autre type d’instabilité par
ici des conditions flexionnelles et des conditions torsionnelles. Les
flambement. Il s’agit toujours d’une instabilité par bifurcation,
conditions flexionnelles bien connues d’appuis simples existent
mais le champ de déplacements qui le caractérise comporte, non
respectivement pour la flexion dans chacun des plans principaux
seulement des déplacements latéraux de flexion, mais aussi des
d’inertie. Quant aux conditions torsionnelles, les sections d’extré-
déplacements de torsion. On parle ici de flambement par flexion-
torsion. Ce nouveau phénomène d’instabilité est d’une très grande mité du poteau sont supposées ne pouvoir subir de rotation de tor-
importance lorsque les barres comprimées ont une section ouverte sion (encastrement à la torsion), mais pouvoir librement gauchir.
et à parois minces. Ces deux caractéristiques entraı̂nent une rigidité L’équilibre est régi par trois équations :
!
en torsion particulièrement faible. Les barres avec d’autres types de 4 2 d 2f
sections transversales possèdent une rigidité en torsion normale- El z d v4 + P d v2 + z 0 2 = 0
ment beaucoup plus élevée et, pour cette raison, ont un comporte- dx dx dx
!
ment géométriquement non linéaire principalement influencé du 4 d 2f
d w d2w
fait de l’instabilité par flexion examinée plus haut. El y +P - y0 2 = 0 (37)
dx 4 dx 2 dx
!
d4f d2f d2f d2w d2v
4.1 Charges critiques élastiques El w 4
- Gl t 2
+ P r 20 2
- y0 2
+ z0 =0
dx dx dx dx dx 2
Lorsqu’une barre à section ouverte à parois minces est soumise
à un moment de torsion, ses sections, non seulement tournent avec le rayon polaire de giration r0 de la section par rapport au cen-
autour de l’axe longitudinal, mais aussi gauchissent. tre de cisaillement S :

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INSTABILITÉS STRUCTURALES DES BARRES ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Ú  Si c’était z0 – et non y0 – qui est nul, on aurait :


1
r 20 = ðy 2 + x 2 ÞdA
A (38)
A P cr,FT = min ½P cr,z ; P  (46)
 Pour les conditions d’appuis précitées, les solutions v(x), w(x) où P est, cette fois, la plus petite racine de :
et f(x) associées à la charge critique de flambement sont, de toute
évidence, de forme sinusoı̈dale, soit : r 20 ðP - P cr ,y ÞðP - P cr ,f Þ - P 2 y 20 = 0 (47)
px
v ðx Þ = C 1 sin Le flambement survient ici, soit par flexion autour de l’axe zz,
L soit par combinaison de flexion autour de l’axe yy et de torsion
px
w ðx Þ = C 2 sin (39) autour de l’axe x :
L
px  Si la section possède deux plans de symétrie, on a : z0 = y0 = 0 ;
fðx Þ = C 3 sin
L la relation (42) se réduit à :
En introduisant (39) dans (37), on obtient l’équation matricielle ðP - P cr ,y ÞðP - P cr ,z ÞðP - P cr ,f Þ = 0 (48)
suivante :
2 32 3 2 3 Il y a alors découplage complet des modes d’instabilité ; les char-
ðP cr,z - P Þ 0 - P z0 C1 0 ges critiques élastiques sont Pcr,y, Pcr,z et Pcr,f et il s’agit de conser-
4 0 ðP cr,y - P Þ P y0 54 C 2 5 = 4 0 5 (40) ver la valeur la plus petite comme valeur significative :
- P z0 P y0 r02 ðP cr,f - P Þ C3 0
P cr,FT = min ½P cr ,y ; P cr,z ; P cr,f  (49)
dans laquelle on a posé :
On comprend aisément que le flambement par flexion-torsion
p2 EI y affecte bien davantage les sections ouvertes formées à froid que
P cr,y = les sections laminées à chaud. En effet, la très faible résistance à
L2
2
la torsion des sections ouvertes formées à froid fait que Pcr,f peut
p EI z être inférieure à Pcr,y ou Pcr,z.
P cr,z = (41)
L2 !
2
1 p EI w & Les résultats obtenus ci-dessus pour les poteaux avec conditions
P cr,f = GI t +
r 20 L2 aux limites correspondant à des appuis simples sont facilement
généralisés aux poteaux présentant d’autres conditions d’appuis.
 Parmi ces dernières expressions, les deux premières ne sont Comme pour le flambement par flexion, on recourt simplement au
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rien d’autre que les charges critiques élastiques de flambement concept de longueur de flambement et on substitue à (41) les
par flexion autour des axes principaux d’inertie de la section. expressions suivantes :
Quant à la troisième, c’est la charge critique élastique de flambe-
ment par torsion ; le poteau périt en s’enroulant en hélice autour p2 EI y
P cr,y =
de son axe longitudinal. ðay LÞ2
 Les solutions de (40) sont : p2 EI z
P cr ,z = (50)
– C1 = C2 = C3 = 0 : il s’agit de la solution triviale pour laquelle le ðaz LÞ2
poteau suit la trajectoire fondamentale ; sa section transversale ne !
subit de déplacement d’aucune sorte ; 1 p2 El w
P cr,f = GI t +
– C1 π 0 et/ou C2 π 0 et/ou C3 π 0 : le déterminant de la matrice r 20 ðaf LÞ2
des coefficients des Ci doit être nul :
où les facteurs ay et az traduisent les restreintes de rotation de
r 20 ðP - P cr ,y ÞðP - P cr ,z ÞðP - P cr ,f Þ - P 2 z 20 ðP - P cr ,y Þ flexion, tandis que af tient compte des restreintes à un gauchisse-
(42) ment libre.
- P 2 y 20 ðP - P cr,z Þ = 0
 Dans le cas le plus général où la section ne possède aucun
plan de symétrie, on a alors : y0 π 0 et z0 π 0. La charge critique 4.2 Détermination de la charge ultime
élastique est la plus petite racine de (42). Tous les Ci sont différents
de zéro, ce qui signifie que le mode critique d’instabilité fait inter- de flambement par torsion
venir des déplacements, à la fois, de flexion et de torsion. On peut ou par flexion-torsion
montrer que la charge critique élastique de flambement par flexion-
torsion Pcr,FT est telle que : Comme pour le flambement par flexion, il importe de fonder la
P cr ,FT < min½P cr,y ; P cr,z ; P cr,f  vérification au flambement par torsion ou par flexion-torsion sur
(43)
le concept de charge ultime et non de charge critique élastique.
En d’autres termes, toute charge critique élastique élémentaire On a montré que, dans le cas des poteaux, les imperfections géo-
Pcr,y, Pcr,z ou Pcr,f constitue une estimation non sécuritaire de Pcr,FT. métriques et les contraintes résiduelles ont un effet néfaste sur la
résistance. En d’autres termes, la charge ultime est inférieure à la
 Si la section possède un plan de symétrie, on a : z0 ou y0 = 0.
charge critique élastique, elle-même plafonnée à la résistance
Admettons que ce soit y0 qui vaille zéro. Dans ces conditions, les
axiale plastique.
solutions de (42) sont Pcr,y et la plus petite racine P de :
En ce qui concerne le flambement par torsion ou par flexion-tor-
r 20 ðP - P cr,z ÞðP - P cr,f Þ - P 2 z 20 = 0 (44) sion, on n’a pas entrepris de programme de recherche similaire à
et il s’agit bien évidemment de conserver la plus petite des deux celui fait à propos du flambement par flexion. On s’est borné à
solutions comme valeur significative : admettre que les imperfections géométriques et les contraintes
résiduelles jouent un rôle similaire si le mode de flambement com-
P cr,FT = min ½P cr,y ; P  (45) porte, entre autres, des déformations de torsion. Cette hypothèse
est d’évidence sécuritaire.
Le flambement survient donc, soit par flexion autour de l’axe yy,
soit par combinaison de flexion autour de l’axe zz et de torsion Dès lors, la philosophie et la méthodologie développées à pro-
autour de l’axe x. pos du flambement par flexion sont simplement transposées ici.

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– INSTABILITÉS STRUCTURALES DES BARRES

On recourt donc aux mêmes courbes européennes de flambement


(voir figure 8), sous réserve de ce qui suit : M
– définir l’élancement réduit par référence à la charge critique
élastique déterminante, soit : Trajectoire
sffiffiffiffiffiffiffiffi Mcr fondamentale
Py
l=    pour le flambement par flexion (51)
P cr
Trajectoire à
sffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi l'état déformé
Py
lf =    pour le flambement par torsion (52)
P cr,f
sffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi
Py v, φ w
lFT =    pour le flambement par flexion  torsion (53)
P cr,FT
– adopter systématiquement la courbe de flambement b lorsqu’il Figure 11 – Trajectoires d’équilibre pour une poutre fléchie autour
s’agit de flambement par torsion ou de flambement par flexion-tor- de son axe de forte inertie
sion, et ce, indépendamment de la forme de la section ;
– s’agissant de la charge plastique Py, on notera qu’elle se déter-
mine, en principe, à partir de la limite d’élasticité moyenne sur la L
section formée à froid, s’il s’agit du flambement par flexion, mais
de la limite d’élasticité de la bande mère, s’il s’agit du flambement M Ely , Elz , Glt , Elw M
par torsion ou par flexion-torsion. x

z (w)

5. Déversement des poutres Figure 12 – Cas de référence pour le déversement des poutres
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une flexion d’axe faible (déplacements v) et une torsion (déplace-


5.1 Généralités ments f). Les trajectoires d’équilibre sont représentées à la
figure 11 ; s’agissant d’une instabilité spatiale, la représentation
Une barre sollicitée par des moments d’extrémité ou des charges dans un plan n’est plus possible et requiert une vue en perspective.
transversales à son axe longitudinal est soumise à flexion ; on
Le point de bifurcation correspond au moment critique élastique
donne habituellement le nom de poutre à une barre sollicitée de
de déversement Mcr ; la valeur de ce dernier dépend du type de
la sorte.
charges sollicitant la poutre en flexion ou, plus précisément, du dia-
Raisonnons d’abord sur une poutre à section symétrique par rap- gramme des moments de flexion sollicitants.
port au plan de flexion et réputée indéformable, telles les sections
Quel que soit le type de chargement, le comportement géomé-
en I ou en H, qui constituent les éléments structuraux de construc-
trique non linéaire réel de la poutre, qui traduit l’instabilité, est
tion métallique couramment destinés à cette fonction. La flexion
influencé par de nombreux autres facteurs, en particulier :
d’une telle poutre autour de l’axe de faible inertie de sa section
transversale se manifeste uniquement par des déplacements v  les conditions d’appui ;
dans le plan de sollicitation et ce, quelle que soit la valeur de la  le niveau du point d’application des forces transversales,
sollicitation. mesuré par sa distance au centre de cisaillement de la section
Si, au contraire, la poutre est fléchie autour de l’axe de forte iner- transversale ;
tie de sa section transversale, elle subit d’abord des déplacements  la limite d’élasticité du matériau ;
w dans le plan de flexion. Pour un certain niveau de la sollicitation,  les imperfections géométriques selon v et f ;
la partie comprimée de la poutre (par exemple, la semelle compri-
mée dans le cas d’une section en double té) a tendance à se déro-  les contraintes résiduelles.
ber latéralement selon des déplacements v. Comme la partie ten-
S’agissant de la détermination du moment critique élastique de
due n’a aucune raison de manifester cette même tendance,
déversement, la poutre est supposée idéale, c’est-à-dire indéfini-
l’indéformabilité supposée de la section entraı̂ne que le mouve-
ment élastique et sans imperfections géométriques et structurales.
ment latéral de la partie comprimée est nécessairement
accompagné d’une rotation de torsion f autour de l’axe longitudi-
nal. Ce phénomène d’instabilité spécifique aux poutres associe
déplacement transversal au plan de sollicitation et déformation de 5.2 Moment critique élastique
torsion ; il est appelé déversement. Il ne se produit évidemment de déversement
que si la poutre n’est pas dotée de maintiens latéraux discrets ou
continus suffisamment efficaces.
5.2.1 Cas de référence
Le déversement s’apparente donc à un flambement latéral de Le cas de référence pour le déversement est la poutre de lon-
la zone comprimée soumise à une restreinte élastique de la gueur L à section uniforme doublement symétrique, soumise à
part de la partie tendue. des moments d’extrémité M, égaux mais de signes contraires,
appliqués rigoureusement dans le plan de forte inertie de la section
(figure 12).
Le déversement est une instabilité de bifurcation, au sens déve-
loppé au § 4.1. Il présente une trajectoire fondamentale d’équilibre La sollicitation de cette poutre de référence est donc la flexion
correspondant à la flexion dans le plan de forte inertie (déplace- pure, appelée aussi sollicitation de moment uniforme. Les condi-
ments w) et une trajectoire d’équilibre à l’état déformé associant tions d’appui aux extrémités sont des appuis simples, appelés

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INSTABILITÉS STRUCTURALES DES BARRES ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

aussi appuis à fourche, étant entendu qu’elles concernent des d’équilibre dans le plan (M, w) de la figure 11. En éliminant v(x)
conditions tant flexionnelles que torsionnelles, à savoir : entre les 2e et 3e équations (54), on obtient l’équation différentielle :
– pour la flexion : appuis simples d’extrémité : d 4 fðx Þ Gl t d 2 fðx Þ M2
2 2 4
- 2
- fðxÞ = 0 (55)
d v d w dx El w dx El z · El w
v ðx Þ = w ðx Þ = = =0
dx 2 dx 2 Si la raideur de gauchissement était négligeable (EIw = 0), cette
– pour la torsion : rotation de torsion empêchée et gauchisse- équation se réduirait à :
ment libre aux appuis d’extrémité :
d 2 fðx Þ M2
d2f + fðx Þ = 0 (56)
fðx Þ = =0 dx 2 El z · Gl t
dx 2
Dont la solution est du type :
Les propriétés de la section sont :
px
– raideurs flexionnelles EIy (forte inertie) et EIz (faible inertie) ; fðx Þ = A sin (57)
L
– raideurs torsionnelles GIt et raideur de gauchissement EIw.
Ce qui entraı̂ne une déformée latérale du type :
La poutre sur appuis d’extrémité à fourche et soumise à px
v ðx Þ = B sin (58)
moment uniforme constitue le problème de référence pour le L
déversement. Elle trouve son équivalent, pour le flambement, Le mode d’instabilité est donc en demi-onde de sinusoı̈de et on
dans la barre sur appuis simples d’extrémité et chargée axiale- tire alors de (56) l’expression du moment critique élastique de
ment en bout.
déversement :
p pffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi
M cr ,0 = El z GI t (59)
Les équations d’équilibre de la poutre dans l’état déformé sont L
au nombre de trois : flexion autour de l’axe fort, flexion autour de
Si l’on tient compte de la rigidité de gauchissement, on trouve
l’axe faible et de torsion. Elles s’écrivent, eu égard à la figure 13 :
encore que le mode d’instabilité est toujours donné par (57)
d 2 w ðx Þ et (58), mais que le moment critique élastique de déversement
El y = -M prend la forme :
dx 2
sffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi
d 2 v ðx Þ qffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi
El z = - Mfðx Þ (54) p p2 El p pffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi
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dx 2 M cr,0 = El z Gl t ð1 + 2 w Þ = El z Gl t ð1 + w2 Þ (60)
L L Gl t L
dfðx Þ d 3 fðxÞ dvðx Þ
Gl t - El w =M avec w (désigné parfois paramètre de Timoshenko) :
dx dx 3 dx
sffiffiffiffiffiffiffiffiffi
La première des relations (54) est indépendante des deux autres, p El w
tandis que ces deux dernières sont couplées. Elle peut donc être w= (61)
L Gl t
résolue séparément ; elle représente la trajectoire fondamentale

y My = M
φ
My' = My cos φ ≈ M
y'
Mz' = My sinφ ≈ M φ

z z'
Plan y-z
L
M x
v w, x

w x'
Mz' = 0 Mz = 0
y M
z' z
z x' Plan x-z Mx' = 0
y' x
z'

φ Mx' = My sin
dv
≈M
dv
dx dx

y
y'
dv
v, x My' = My cos ≈M My = M
dx
x'
v, x
x
Plan x-y

Figure 13 – Configuration déformée et décomposition du moment de flexion My

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On constate que, d’une part, comme il fallait s’y attendre, la rai- négligée (Elw = 0), le moment critique Mcr,0 varie hyperboliquement
deur de gauchissement a pour effet d’accroı̂tre la résistance au dans le rapport 1/L. Dans le cas contraire, l’évolution est plus com-
déversement et, d’autre part, la longueur L intervient dans l’expres- plexe (figure 16) ;
sion du facteur w. Il en résulte que ce dernier a une faible incidence – les propriétés du matériau : module d’élasticité E et coefficient
sur le moment critique élastique de déversement de poutres lon- de Poisson n (car G = E/2(1 + n)) ;
gues et/ou à section massive, mais qu’un bénéfice significatif est – les propriétés de la section : inertie d’axe faible Iz, inertie tor-
attendu dans les poutres courtes et à section élancée. sionnelle de Saint-Venant It et inertie de gauchissement Iw, ce qui
traduit bien le fait que l’instabilité résulte d’une combinaison d’un
À titre d’exemple,
pffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi on donne à la figure 14 l’évolution du facteur de déplacement de flexion v et d’une rotation de torsion f. À section et
majoration 1 + w2 en fonction du rapport L/h (h désignant la hauteur longueur données, on peut examiner l’effet d’un accroissement de
de la section) pour, respectivement deux sections, respectivement ces diverses propriétés prises séparément et indépendamment.
en I et en H, ayant sensiblement même raideur flexionnelle dans le Bien que cette démarche ne soit pas réellement praticable (ces
plan de sollicitation de flexion. quantités n’étant pas indépendantes), elle est toutefois adoptée en
Pour une section en I ou en H, la massivité d’une section peut être vue de dégager des tendances générales (figure 17). On observe
mesurée par le rapport hauteur/largeur h/b. La hauteur h n’a qu’une que le moment critique évolue presque linéairement suivant cha-
faible influence sur la raideur flexionnelle d’axe faible EIz et sur la rai- cune des propriétés considérées avec des effets de It et Iw similai-
deur torsionnelle GIt. Elle a une incidence plus significative sur la rai- res, mais plus faibles que ceux de Iz.
deur de gauchissement EIw, puisque I w = 0,5If h2s ª 0,25I z h2s , où lf est
le moment d’inertie d’une semelle par rapport à l’axe de faible inertie L’expression (60) est celle que l’on trouve le plus souvent dans la
de la section et hs la distance entre les centres de cisaillement res- littérature scientifique à usage pratique. Si elle dépend bien de Elz,
pectifs des deux semelles. Glt et Elw, elle est, par contre, trouvée indépendante de la raideur fle-
Pour une poutre de longueur et aire de section transversale don- xionnelle d’axe fort Ely. Ceci est la conséquence directe de l’écriture
nées, le moment critique élastique de déversement diminue lorsque des équations d’équilibre (54) dans lesquelles on néglige la déformée
le rapport h/b augmente (figure 15). prise par la poutre, dans son plan de sollicitation, avant voilement.
Cette simplification est justifiée lorsque Ely est substantiellement plus
À ce stade, on constate que les principaux facteurs qui affectent grand que Elz. Elle conduit à une évaluation sécuritaire du moment cri-
l’expression du moment critique élastique de déversement sont : tique élastique de déversement. En effet, la déformée dans le plan de
– la longueur L de la poutre (distance entre sections consécutives sollicitation a pour effet de transformer la poutre en une sorte d’« arc
tenues latéralement). Plus cette longueur augmente, plus la sensi- inversé » et contribue ainsi à accroı̂tre le moment critique.
bilité au déversement s’accroı̂t. Si la raideur de gauchissement est
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La prise en compte de ces déplacements conduirait (les dévelop-


pements utiles pour aboutir à ce résultat ne sont pas données) à
multiplier le second membre de l’expression (60) par le facteur :
Majoration (1 + ω 2)0,5 due à la
raideur de gauchissement

1
K = qffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi
(62)
3 ð1 - EI z / EI y Þð1 - GI t / 2EI y Þð1 + w2 Þ

IPE 360

Mcr,0 (kN.m)
Poutre simplement
2 appuyée 1 200
Portée L = 10 m
Moment uniforme 1 000
220 x 16 800
HEAA 320
1 600
400
8
600 200
0 10 20 30 40
0
Longueur / hauteur de la poutre 0 5 10 15 20
220 x 16 L (m)
Figure 14 – Majoration du moment critique élastique de déversement
due à la raideur de gauchissement
Figure 16 – Influence de la longueur sur le moment critique élastique
de déversement

Poutre simplement Aire de section uniforme A = 100 cm2


Mcr,0 (kN.m)

appuyée tw = 8 mm et tf = 16 mm
Portée L = 10 m 300 Poutre simplement
Moment uniforme appuyée 2,5
Multiplicateur du
Mcr,0 de référence

Iz + lw
bf x 16 Portée L = 10 m
200 Moment uniforme
2
220 x 16
Iz
8 100
h
1,5 It
8 Iw
600
0
bf x 16 2 3 4 5 1
1
Ratio h /bf 0 5 10 15 20
Multiplicateur de la propriété en section
220 x 16
Figure 15 – Influence de la massivité de la section sur le moment
critique élastique de déversement Figure 17 – Influence des propriétés en section (moment uniforme)

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Il apparaı̂t clairement que le moment critique élastique augmente qui n’est guère surprenant dans la mesure où cette dernière est la
avec le rapport lz/ly et devient infini lorsque lz = ly. Ceci explique plus propice au flambement latéral.
l’affirmation selon laquelle une poutre ne déverse pas lorsque
Une poutre à section mono-symétrique soumise à moment uni-
l z > l y.
forme autour de l’axe de symétrie se comporte comme une poutre
Toutefois, si cette assertion est vraie dans la plupart des situa- à section doublement symétrique. Par contre, si la flexion est due à
tions rencontrées dans la pratique, elle ne l’est pas en toute géné- l’action de forces transversales, le comportement dépend de la
ralité. Ainsi lorsque des charges transversales de gravité sont appli- position du plan contenant les forces sollicitantes. Lorsque ce plan
quées largement au-dessus du centre de cisaillement, on peut avoir passe par le centre de cisaillement, le déversement se produit par
une instabilité à mode de torsion prédominant. bifurcation. Pour toute autre position du plan de sollicitation, la
poutre n’est pas l’objet d’une instabilité soudaine, mais subit une
Pour les sections en I ou en H, il est courant de se référer à
flexion bi-axiale et une torsion dès le début de la mise en charge.
l’expression (60). En effet, Ely est normalement largement plus
Le comportement est non linéaire et procède par divergence de
grand que Elz, Glt et Elw/L2, de sorte que le facteur de correction K
l’équilibre.
est juste supérieur à l’unité pour la plupart de telles sections. Par
contre, pour les sections tubulaires, Elz et Glt sont très souvent
comparables à Ely et on peut tirer un bénéfice substantiel en faisant 5.2.3 Influence d’un point de symétrie
usage du facteur correctif donné par (62).
Dans une section à point de symétrie, le centre de gravité coı̈n-
Les hypothèses posées jusqu’à présent, à savoir section double- cide avec le centre de cisaillement, mais les axes principaux de la
ment symétrique et moment uniforme, ne permettent pas de cou- section ne sont normalement plus respectivement parallèle et per-
vrir toutes les situations rencontrées en pratique. Il importe en effet pendiculaire au plan de sollicitation de flexion.
d’examiner les effets suivants :
– section mono-symétrique ou à point de symétrie ; L’exemple le plus courant de poutres à section à point de
– sollicitation par moments d’extrémité inégaux et/ou par forces symétrie est sans doute la panne Z formée à froid, utilisée prin-
transversales avec, s’agissant de ces dernières, influence du niveau cipalement dans les couvertures de bâtiments industriels en
d’application des charges. acier.
Lorsque les charges agissent dans le plan de forte inertie
(figure 19a), le déversement fait naı̂tre des déplacements verti-
5.2.2 Influence d’une mono-symétrie de la section caux et horizontaux et une torsion.
Lorsque la section est doublement symétrique, le centre de gra- Toutefois, la flexion autour de l’axe fort de la section n’est pas
la situation courante pour les sections à point de symétrie. Très
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vité C et le centre de cisaillement S – appelé aussi centre de torsion


– coı̈ncident. Lorsque la section est mono-symétrique et sollicitée souvent, les charges sont appliquées approximativement dans
en flexion dans son seul plan de symétrie, ces deux points sont dif- le plan de l’âme (figure 19b), auquel cas elles entraı̂nent une
férents, bien que tous deux soient situés dans le plan de symétrie. flexion bi-axiale : la section subit une flèche impliquant un
déplacement vertical w, un déplacement horizontal v et une
Pour une section en I ou en H, la mono-symétrie résulte simple- rotation de torsion f.
ment du fait que les semelles ne sont pas identiques. Elle est mesu- Le comportement d’une poutre idéale (au sens déjà défini) est
rée par le rapport : ici non linéaire et correspond à une divergence de l’équilibre.
La section peut se trouver forcée, par certaines liaisons, à se
Y f = ðI f ,c - I f ,t Þ / ðI f ,c + I f ,t Þ >> ðI f ,c - I f ,t Þ / I z (63)
déplacer dans un plan particulier, par exemple celui de l’âme
avec lf,c et lf,t moments d’inertie, respectivement de la (figure 19c). Dans une telle situation, les liaisons empêchent
semelle comprimée (indice c) et de la semelle tout déversement.
tendue (indice t), par rapport à l’axe faible de
la section (une section doublement symétrique
est donc caractérisée par Y f = 0). 5.2.4 Influence de la forme du diagramme
des moments
Partant d’une section symétrique autour de l’axe de flexion, la La flexion pure d’une poutre est une sollicitation à caractère plu-
réduction progressive de la largeur d’une des semelles entraı̂ne tôt académique car elle n’est que très rarement rencontrée en
une diminution continûment croissante du moment critique élas- pratique.
tique de déversement.
L’importance de cette réduction est très largement tributaire de
celle des semelles dont on diminue la largeur. Elle est nettement
plus grande si elle concerne la semelle comprimée (figure 18), ce
z z z
Effets des
liaisons
(restreintes)
Mcr,0 (kN.m)

Poutre simplement
appuyée 600
S S
Portée L = 10 m 500 y S
Moment uniforme bmin en semelle tendue y y
400
300 x 16
300
200 bmin en semelle
comprimée
8 Plan de
400 100
chargement
0
a déversement b flexion bi-axiale c flexion forcée
300 200 100 0
bmin (mm)
bmin x 16

Figure 19 – Comportement d’une section à point de symétrie soumise


Figure 18 – Influence de la mono-symétrie de la section transversale à flexion

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– INSTABILITÉS STRUCTURALES DES BARRES

M bM

Multiplicateur de Mcr,0
b>0
3 3
M
bM

2 2

M bM
b<0
M
1
bM –1 – 0,5 0 0,5 1
b
Figure 20 – Rapport b des moments d’extrémité Base IPE 300 – L = 10 m – charges transversales appliquées au centre
du cisaillement
Les sollicitations suivantes, toujours admises agir strictement
dans le plan de forte inertie et conserver une direction constante Figure 21 – Influence de la distribution des moments de flexion
lorsque la poutre déverse, constituent par contre des situations sollicitants (poutre à section uniforme)
usuelles :
– moments d’extrémité inégaux. Le diagramme des moments
varie linéairement le long de la longueur L (figure 20) et est com- F
plètement déterminé par le rapport b des valeurs des moments F
d’extrémité (-1 ł b ł 1). Ceci est la situation de toute travée non
chargée d’une poutre continue (le poids mort de la poutre est sup- zF
posé négligeable) ; zF
– charges transversales. La forme du diagramme des C
F C C C
moments n’est généralement pas linéaire et elle dépend de z0 z0 z0
S S S S
l’intensité et de la position des charges sur la longueur L. Ceci zF
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est, par exemple, le cas d’une poutre sur appuis simples d’extré-
mité sollicitée par des charges supposées appliquées au centre e e
de cisaillement (pour le niveau d’application des charges trans- F
versales, voir § 5.2.5) ;
– combinaison de moments d’extrémité et de charges trans-
Figure 22 – Schéma du niveau d’application des charges
versales. Le diagramme des moments résulte de la superposition
transversales
des diagrammes relatifs, respectivement, aux moments d’extré-
mité et aux forces transversales. Ce type de sollicitation constitue
À des fins pratiques et en admettant que les charges transversa-
le cas le plus général. Elle se rencontre dans toute travée chargée
les sont appliquées au centre de cisaillement de la section transver-
transversalement de poutre continue ou de cadre à nœuds conti-
sale, le moment critique élastique de déversement est présenté
nus ou semi-continus, et encore dans tout segment compris
sous la forme simplifiée suivante (il s’agit de la valeur critique du
entre sections efficacement entretoisées de poutres chargées
moment dans la section de moment maximum) :
transversalement. sffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi
p p2
La variation du moment rend l’intégration analytique de (55) M cr = C 1 M cr,0 = C 1 El z ðGl t + 2 El w Þ (64)
impossible pour ainsi dire ; il faut alors recourir à des méthodes L L
approchées ou procéder par voie numérique. En utilisant ce dernier avec C1 coefficient de moment équivalent (destiné à
outil, on a déterminé les valeurs du coefficient de moment équiva- traduire l’effet du diagramme des moments de
lent Mcr/Mcr,0, où Mcr,0 est la valeur Mcr pour le cas du moment uni- flexion le long de la poutre).
forme (b = 1) ; ces valeurs sont reportées à la figure 21.
La différence observée par rapport au moment uniforme, lors-
qu’on diminue b, à partir de l’unité, augmente non linéairement. 5.2.5 Influence du niveau d’application
Ceci est dû à une modification du mode d’instabilité qui passe des charges transversales
d’une demi-onde symétrique de sinusoı̈de, lorsque b = 1, à une
forme en double demi-sinusoı̈de antimétrique, lorsque b tend vers Dans ce qui précède, les forces transversales sont des forces de
gravité et agissent dans le plan de forte inertie de la section trans-
–1 (flexion en double courbure). Toutefois, la valeur du rapport
versale. Leur direction reste constante et elles sont admises se
Mcr/Mcr.0 est maximum pour une valeur b ª - 0,8. On peut montrer
déplacer avec la poutre lorsque celle-ci déverse.
qu’elle dépend, non seulement du rapport des moments
pffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffid’extré-

mité b, mais aussi du paramètre w = ðp / LÞ El w / Gl t dont Le point d’application neutre, pour de telles charges, est le centre
l’influence n’est pas du tout négligeable. de cisaillement de la section : lorsque la poutre déverse, aucun
moment de torsion parasite ne naı̂t du fait que, en configuration
Les expressions de Mcr/Mcr.0 fournies dans la littérature technique déformée, les charges transversales agiraient avec un bras de levier
reflètent rarement cette influence de w et ne laissent ainsi apparaı̂- par rapport au centre de cisaillement S.
tre que la seule dépendance de b.
Si l’on se réfère à la figure 22, on constate aisément que des
Les valeurs du coefficient de moment équivalent pour quelques charges de gravité F appliquées en un point situé au-dessus du
distributions de moments correspondant, soit à des charges trans- centre de cisaillement S, font naı̂tre un moment de torsion de dés-
versales, soit à une combinaison de charges transversales et de tabilisation Fe lorsque la poutre déverse. Ce moment augmente au
moments d’extrémité, sont reportées sur l’échelle à droite de la fur et à mesure que le déversement se développe (puisque e s’ac-
figure 21 pour une poutre donnée. croı̂t simultanément), de sorte qu’il tend à accélérer l’instabilité.

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INSTABILITÉS STRUCTURALES DES BARRES ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Mcr.n / Mcr

Mcr / Mcr.0
F
1,6
zg+ 3,5
1,4
3
Effet déstabilisateur
v' + f' aux deux extrémités
1,2
2,5 v' aux deux extrémités
1
2
Effet stabilisateur v' à une extrémité v' + f' à une extrémité
0,8 f' aux deux extrémités
1,5
0,6 f' à une extrémité
–1 – 0,5 0 0,5 1 1
zg / h 4 6 8 10 12
L (m)

Figure 23 – Diagramme des effets du niveau d’application


des charges transversales Figure 24 – Effets d’un encastrement à la flexion latérale v’ = 0
et d’un empêchement de gauchissement f’ = 0 (moment uniforme)
Ces mêmes charges F, appliquées en-dessous de S, font naı̂tre un
moment de torsion de stabilisation Fe puisque tendant à s’opposer
au déversement. En d’autres termes, le moment critique élastique

Mcr / Mcr.0
de déversement se trouve minoré dans le premier cas et majoré
dans le second. 1
0,9
On notera, en particulier, qu’une section mono-symétrique
0,9
(symétrie par rapport au plan de flexion) a un centre de cisail-
lement S distinct du centre de gravité C. Des charges transver- 0,7
sales appliquées au centre de gravité induisent donc l’effet de 0,6
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stabilisation, ou de déstabilisation, précité selon la position


relative de S et C. 0,5
Tout niveau d’application des charges transversales appliquées 0,4
dans le plan de forte inertie, mais en-dehors du centre de
cisaillement (point neutre), est caractérisé par sa distance algé- 0,3
400 600 800 1 000 1 200
brique zg (en valeur et signe) mesurée depuis le centre de L (m)
cisaillement S.

Figure 25 – Effet d’une rotation de torsion rendue libre


Le moment critique élastique de déversement correspondant à à une extrémité
de telles situations est désigné par Mcr.n. La comparaison des résul-
tats, obtenus par des méthodes numériques approchées, et relatifs
est susceptible d’avoir, à son tour, une influence sur la valeur du
à des charges de gravité appliquées avec une même intensité, à
moment critique élastique de déversement. En particulier, les res-
diverses distances du centre de cisaillement S d’une section en
treintes vis-à-vis du gauchissement résultent, soit de la continuité
double té de hauteur h, est illustrée à la figure 23. L’évolution des
sur appuis intermédiaires, soit d’un empêchement total ou partiel
valeurs obtenues trouve son explication à la figure 22.
de gauchissement aux extrémités en raison des assemblages à
L’expression du moment critique élastique de déversement (64) d’autres éléments de la structure.
devrait donc être aménagée pour tenir compte du niveau d’applica-
tion des charges transversales. & Les effets de diverses restreintes d’extrémité apportées à la pou-
tre de référence (moment uniforme) sont illustrées à la figure 24 ;
5.2.6 Influence des conditions d’appui df
f¢  (= 0) signifie un encastrement à la flexion latérale et v ¢ 
dx
Les conditions d’appui du cas de référence (voir § 5.2.1) corres- dv
pondent à des situations idéales. Celles rencontrées en pratique un empêchement de gauchissement. De toute évidence, les
dx
peuvent en diverger très significativement en raison de restreintes effets d’un empêchement de gauchissement diminuent lorsque la
élastiques procurées par les appuis et les dispositions constructi- longueur L augmente, tandis que ceux d’un encastrement à la fle-
ves mises en œuvre. De telles restreintes proviennent d’encastre- xion latérale ne sont que peu affectés par cette même longueur L.
ments élastiques aux extrémités ou, simplement, de la continuité
d’une poutre sur ses appuis intermédiaires. Ainsi, bien que ces deux types de restreintes aient des effets
comparables pour les poutres courtes, seuls ceux relatifs à l’encas-
& Les conditions d’appui aux extrémités de la longueur L sont rela- trement à la flexion latérale restent significatifs pour les poutres
tives à la flexion dans le plan de sollicitation, à la flexion latérale, à la longues.
torsion uniforme et à la torsion de gauchissement. Les restreintes en
flexion dans le plan de sollicitation ont pour effet de modifier la & Le fait de permettre à une des extrémités de la poutre de tourner
forme du diagramme des moments de flexion sollicitants. Il en librement en rotation de torsion q a une influence particulièrement
résulte une majoration de la valeur du moment critique élastique défavorable sur la valeur du moment critique élastique, ainsi que le
de déversement par comparaison à celui de la poutre de référence.
montre la figure 25 pour deux types de diagramme des moments
Toute modification des conditions d’appui relatives au comporte- de flexion sollicitants, caractérisés respectivement par b = 0 et
ment hors plan (flexion latérale, torsion uniforme et torsion de gau- b = - 0,50. On insistera sur le fait que les résultats ne dépendent
chissement), comparativement aux appuis simples (voir § 5.2.1), pas de l’extrémité qui est libérée de son encastrement à la torsion.

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My.cr (kN.m)
1 400
1 200
b
1 000
800 S
Gauchissement empêché
600
400
200
Gauchissement libre
0
1 2 3 4 5 6
L (m)
Figure 27 – Modélisation d’une restreinte intermédiaire
Figure 26 – Effet d’un empêchement de gauchissement à l’appui
d’une poutre en console vis du déplacement latéral et de la rotation de torsion et dépourvue
de restreintes de toute nature entre ses extrémités.
& L’absence de toute restreinte à l’extrémité libre d’une poutre en
console a une influence considérable sur le comportement structu- Ce moment critique élastique de déversement Mcr – à considérer
ral. Ainsi, la semelle tendue d’une poutre en console, sollicitée par comme la valeur critique du moment de flexion maximum dans la
une charge concentrée appliquée à son extrémité libre, subit un poutre ou segment de poutre – peut être évalué par la relation
déplacement latéral plus important que la semelle comprimée. En approchée suivante :
son seul appui, une poutre en console est habituellement admise (sffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi
 2
encastrée, en particulier vis-à-vis de la flexion latérale et de la tor- p2 EI z kz I w ðk z LÞ2 GI t
M y · cr = C 1 + + ðC 2 z g - C 3 z j Þ2
sion, et libre de gauchir. Toute restreinte au gauchissement est sus- ðk z LÞ 2 kw Iz p2 EI z
ceptible d’accroı̂tre substantiellement le moment critique élastique ) (65)
de déversement. (figure 26). C’est pourquoi, il importe de se mon-
- ½C 2 z g - C 3 z j 
trer très circonspect dans l’usage d’expressions du moment cri-
tique de poutres en console disponibles dans la littérature, mais
G = E/2 (1 + n)
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non accompagnées d’indications précises quant aux hypothèses avec


relatives aux conditions d’appui. lt inertie torsionnelle de Saint-Venant,
Iw inertie de gauchissement,
5.2.7 Restreintes intermédiaires
Iz inertie flexionnelle d’axe faible,
Assez souvent, une poutre reçoit son chargement d’autres élé-
ments structuraux auxquels elle est, ou non, assemblée mécani- L longueur de poutre, ou de tronçon de poutre,
quement. Ces éléments peuvent exercer des restreintes entre les entre sections tenues latéralement et en rota-
extrémités de la longueur L, dites dès lors « restreintes élastiques tion de torsion,
intermédiaires », qui peuvent influencer le moment critique élas- C1, C2 et C3 facteurs dépendant du diagramme des
tique de déversement. moments de flexion sollicitants et des condi-
On peut distinguer les restreintes continues, réparties tout le long tions d’appui aux extrémités de la poutre ou
de la longueur L (assurées par la fixation à intervalles réguliers de du tronçon de poutre,
pannes, de tôles de couverture ou de bardage, d’éléments de plan- C1 facteur principal reflétant la forme du dia-
cher) et les restreintes discrètes (assurées particulièrement par des gramme des moments,
poutres secondaires transversales ou des bracons de stabilisation).
C2 facteur lié à la coordonnée zg déterminant le
En toute généralité, une restreinte intermédiaire peut assurer niveau d’application des charges transversales
l’une et/ou l’autre des fonctions suivantes (figure 27) : (mesuré depuis le centre de cisaillement),
 maintien élastique latéral, agissant à une distance b du centre C3 facteur lié à la mono-symétrie de la section trans-
de cisaillement S de la section transversale ; versale dans le plan de sollicitation de flexion,
 maintien élastique en rotation de torsion, agissant au niveau kz et kw facteurs de longueurs effectives dépendant des
du centre de cisaillement S de la section transversale. conditions de restreinte aux extrémités : kz cou-
vre la restreinte élastique en rotation de flexion
5.2.8 Expression générale du moment critique dans le plan de faible inertie et kw la restreinte
élastique de déversement élastique au gauchissement. Ces deux facteurs
variant individuellement de 0,5, pour une res-
On a déjà indiqué, à plusieurs reprises, qu’une solution analy- treinte complète aux deux extrémités, à 1 pour
tique rigoureuse à l’équation différentielle régissant le déversement l’absence de restreinte en ces extrémités, avec
des poutres – et donc une expression rigoureuse du moment cri- une valeur de l’ordre de 0,7 pour une extrémité
tique élastique de déversement – n’est possible que dans des cas totalement restreinte, tandis que l’autre extré-
relativement simples. On doit donc envisager de mettre en œuvre mité est dépourvue de restreinte. Pour les
des méthodes approchées. Toutefois, la multiplicité des paramètres conditions dites d’« appuis à fourche » (f et v
susceptibles d’influencer le phénomène confère aussi des limites à totalement restreints aux extrémités) ou pour
ce genre de démarche. une approche délibérément sécuritaire, on
& L’expression la plus générale du moment critique élastique de adopte kz = kw = 1. Sauf si des dispositions parti-
déversement est ainsi réservée à la poutre, ou au segment de pou- culières sont mises en œuvre pour empêcher le
tre, rectiligne à section uniforme, symétrique par rapport au plan gauchissement, on adoptera alors kw = 1,
de forte inertie et fléchie dans ce plan (plan de sollicitation de fle- zg distance verticale entre le point d’application
xion), munie à ses deux extrémités de restreintes élastiques vis-à- de la charge et le centre de cisaillement S,

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INSTABILITÉS STRUCTURALES DES BARRES ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Il a été observé que les résultats d’essais de poutres au déver-


sement présentent une dispersion nettement plus grande que
les essais de flambement, ce qui peut se comprendre à la
lumière du plus grand nombre de paramètres et des plus gran-
des difficultés à effectuer les essais dans les conditions d’appui
S S S idéales auxquelles on se réfère dans les développements théo-
riques du déversement.

zg > 0 zg = 0 zg < 0
Dans un diagramme moment relatif – élancement relatif (de
déversement), ces résultats se disposent selon un nuage de points
semblable à la représentation de la figure 7.
Figure 28 – Convention de signes pour zg
On a tenté, sur des bases mécaniques, d’établir une formulation
analytique de courbes de déversement. Une équation du 3e degré
zj facteur de non symétrie verticale (= -bz , appelé (au lieu d’une équation du 2e degré pour le flambement) a été obte-
facteur de Wagner) : nue. Il a toutefois été constaté que l’expression utilisée pour les
courbes de flambement pouvait être tout aussi efficace. Le souci
 z de simplicité a voulu que l’on adopte pour le déversement une for-
z j = z s - 0,5
Úy
A
2 + z2
ly
dA mulation analytique de flambement et que l’on ne multiplie pas à
l’envi le nombre de courbes.
avec zs distance entre le centre de cisaillement S et le Les critères retenus de sélection des courbes sont la forme et/ou
centre de gravité C. le mode de fabrication, ainsi que la nuance d’acier. L’exploitation
statistique des résultats d’essais relatifs aux catégories ainsi défi-
 Pour des charges de gravité, la distance zg est positive nies a permis de calibrer les valeurs du paramètre d’imperfection
lorsque le point d’application des charges est situé plus généralisée aLT à associer à ces courbes.
haut que le centre de cisaillement. Compte tenu du fait que les valeurs obtenues de la sorte diffé-
 En règle générale, la distance zg est positive pour des char- raient très peu de certaines de celles déjà utilisées pour le flambe-
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ges transversales agissant vers le centre de cisaillement ment, il a été décidé purement et simplement de recourir à des
depuis leur point d’application (figure 28). courbes de flambement pour couvrir le déversement, à tout le
moins dans la règle générale que donne l’Eurocode 3 dans sa par-
On trouvera, dans le dossier [8], les tableaux utiles permettant la tie 1–1. Celui-ci offre quelques règles alternatives applicables à des
détermination des coefficients C1, C2 et C3 nécessaires à la pratique situations particulières pour lesquelles la formulation analytique a
de la vérification au déversement. été distordue et manipulée sans raison, en lui faisant perdre son
sens physique d’origine.
& Il existe maintenant des outils informatiques permettant de cal-
culer très rapidement la valeur numérique du moment critique En l’absence de déversement, la résistance de la poutre est déter-
élastique de déversement pour des poutres (ou segments de pou- minée par la résistance en section MR. En présence de déverse-
tre) à propriétés variables sur leur longueur, soumises à des char- ment, cette résistance ne peut être atteinte et elle est limitée à la
gements, des conditions d’appui et des restreintes élastiques résistance ultime, désignée Mu. Cette résistance ultime est obtenue
quelconques, tant aux appuis, qu’entre les appuis. Un tel outil, comme une pénalisation de la résistance en section MR :
de très grande utilité, est le logiciel LTBeam librement téléchar- M u = c LT M R
geable sur le site du CTICM. (Ce logiciel a été développé dans le
cadre d’un projet de recherche financé par l’Union européenne et
coordonné par l’auteur du présent dossier.) Ce logiciel a d’ailleurs Comme pour le flambement, une courbe de déversement est
été utilisé pour simuler les influences, sur le moment critique, de représentée en coordonnées relatives dans un diagramme moment
divers facteurs abondamment illustrées dans les paragraphes pré- – élancement de déversement.
cédents ([4] et [5]). Les coordonnées relatives sont affectées de l’indice LT (pour
« lateral torsional » voir Nota). Ainsi, on a :
5.3 Détermination du moment ultime – charge relative, appelée aussi coefficient de réduction au
de déversement déversement :
Mu
Tout comme pour le flambement, la résistance des poutres au cLT = (66)
déversement ne peut être assimilée à la charge de bifurcation MR
(moment critique élastique) car, outre l’élancement de la poutre,
elle est affectée par les paramètres suivants : – élancement relatif :
sffiffiffiffiffiffiffiffiffi
– limite d’élasticité ; lLT MR
– imperfections géométriques ; lLT = = (67)
l1 M cr
– contraintes résiduelles.
Le déversement des poutres n’a pas fait l’objet d’une vaste La droite Mu = MR (resp. cLT = 1) et l’hyperbole Mu = Mcr (resp.
recherche expérimentale et numérique coordonnée, comme cela 2
a été fait pour le flambement des poteaux. Néanmoins, on dis- c LT = 1 / lLT ) sont donc représentatives de la réponse d’une poutre
pose dans la littérature d’un grand nombre de résultats d’essais idéale faite d’un matériau élastique-parfaitement plastique en coor-
disparates qui ont été analysés et exploités statistiquement. L’ob- données dimensionnelles (respect. en coordonnées adimensionnel-
servation faite pour le flambement, à savoir la nécessité de définir les). Elles constituent les bornes du comportement d’une poutre
plusieurs courbes de flambement, reste a fortiori vraie pour le industrielle dont la réponse structurale est représentée par la
déversement. courbe en trait plein de la figure 29.

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– INSTABILITÉS STRUCTURALES DES BARRES

d’en répercuter aussi l’effet du côté de la résistance en se référant


χLT à un coefficient de réduction modifié selon :
χLT = 1 c
1 c LT ,mod = LT ł 1 (70)
f
où le facteur f ł 1 dépend de l’élancement lLT et d’un facteur kc
tributaire de la forme du diagramme.
1
Poutre χLT =
2 Nota. L’indice anglo-saxon est conservé par souci de cohérence avec les symboles des
industrielle λLT Eurocodes.

1 λLT
6. Conclusion
Figure 29 – Comportement d’une poutre idéale et d’une poutre
industrielle

Le facteur de réduction au déversement c LT s’obtient selon : Le présent dossier visait à introduire les phénomènes élémen-
taires d’instabilité structurale spécifiques aux barres, à stigmati-
1
cLT = qffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi ł 1 ser, pour chacun d’entre eux, la différence entre charge critique
2 (68)
fLT + f2LT - lLT élastique et charge ultime et à développer le modèle physique
permettant de déterminer cette dernière.
avec :
  L’accent y a été délibérément mis sur les concepts et principes
2
fLT = 0,5 1 + aLT ð lLT - 0,2Þ + lLT (69) plutôt que sur des modalités détaillées de la vérification, au plan
réglementaire, des éléments structuraux vis-à-vis de l’instabilité.
Il peut s’obtenir à partir de la figure 8 et du tableau 1, à condition C’est pourquoi, la manière d’assurer la sécurité structurale
requise dans le cadre de projets n’y est notamment ni traitée,
d’y faire la substitution c Æ cLT, l Æ lLT et a Æ aLT, en se référant
ni même évoquée.
à une table de sélection appropriée (voir [8]).
La procédure de mise en œuvre pratique, dans un contexte de
Dans le cas de moments de flexion fortement variables le long de
vérification réglementaire, de toutes les notions exposées ici est
la poutre et dans le domaine des élancements lLT ł 1,5, l’effet de
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développée et discutée dans les dossiers spécifiques aux com-


la forme du diagramme correspondant n’est trouvé qu’imparfaite- posants métalliques susceptibles d’être affectés par un ou plu-
ment traduit par le coefficient C1 dans l’expression du moment cri- sieurs des phénomènes d’instabilité passés en revue ici.
tique. C’est pourquoi l’Eurocode 3 propose, dans ces conditions,

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P
O
U
Instabilités structurales des barres R
Flambement et déversement
E
par René MAQUOI
Ingénieur civil des constructions N
Professeur émérite de l’université de Liège

Sources bibliographiques S
Références
[1] TIMOSHENKO (S.P.) et GERE (J.M.). – Theory
tion du logiciel LTBEAM, Revue Construction
Métallique, n 2 (2003). LTBeam : Logiciel de
[7] VERCELLINO (K.A.). – Composants métalli-
ques tendus et comprimés. [C 2 551] (2001).
A
calcul du moment critique de déversement
of Elastic Stability. McGraw-Hill, New York
(1961). élastique de poutres fléchies, librement télé-
chargeable sur le site
[8] VERCELLINO (K.A.). – Composants métalli-
ques fléchis – États limites, critères de di-
mensionnement. [C 2 553] (2003).
V
[2] REIS (A.) et CAMOTIM (D.). – Estabilidade Es- http://www.steelbizfrance.com.

[3]
trutural. McGraw-Hill, New-York (2000).
Comité Européen de Normalisation – CEN. –
[5] European Commission. – Lateral torsional
À lire également dans nos bases
SANDBERG (R.), BEZIAT (B.) et BONETAT
O
Eurocode 3 : Calcul des structures en acier.
Partie 1-1 ; Règles générales et règles pour
les bâtiments (EN 1993-1-1) (2005).
buckling in steel and composite beams. Rap-
port EUR 20888 EN, RFCS Publications,
Bruxelles (2003).
(C.). – Échafaudages – Calculs. [C 127] (2007).
ARIBERT (J.M.). – Construction mixte acier-
I
[4] GALEA (Y.). – Moment critique de déverse-
ment élastique de poutres fléchies. Présenta-
[6] MAQUOI (R.). – Instabilités structurales –
Principes généraux. [C 2 510] (2009).
béton – Calcul des poteaux mixtes. [C 2 562]
(2005). R
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S
5 - 2009
Doc. C 2 511

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