DDE Au Regard Des Règles de Procédure
DDE Au Regard Des Règles de Procédure
DDE Au Regard Des Règles de Procédure
Semestre 1
MODULE : DROIT DES ENTREPRISES EN
DIFFICULTES
Encadré par :
Ghanmi Omar
Azemour Khalid
INTRODUCTION
CONCLUSION
1
INTRODUCTION
1
Mohamed Korri Youssoufi, procédure civile au Maroc, 1ere Edition mars 2018, p 12
2
Aloui Bouchta, droit des entreprises en difficultés, droit dérogatoire, 2019, p 3
2
constitutionnel français confirme que la saisine d’office est de nature
juridictionnelle).
La doctrine classique présente une conception à travers laquelle, elle limite la
fonction de juger à celle de mettre un terme aux litiges, parce que tant qu’il n’y a
pas de conflit il n’y aurait plus de juge au sens matériel du terme.
Le traitement de notre sujet suppose de pointer le doigt sur le régime juridique
de la procédure juridictionnelle en droit français et marocain et qui s’intéresse à
la notion de contestation qui fait naitre la fonction du juge. Et une procédure
originale en précisant que le litige est une forme de contestation parmi d’autres.
Tout cela ne peut être cerner qu’à travers le respect de certaines limites qui
s’articulent autour des principes fondamentaux du procès à savoir l’impartialité
du juge, le droit d’accès au juge et l’aménagement des principes directeurs du
procès, pour avoir in procès équitable ce qui est prédominant en droit marocain.
Il faut signaler également le rôle du ministère public dans les procédures
collectives, tout en déterminant leur mode de saisine et ses interventions en droit
français et en droit marocain.
Le ministère public de sa part est le garant de l’ordre public en dépit de son
intervention bridée, limitée voire restreinte sur le volet de la pratique. De
surcroît, ce sujet permet de s'arrêter sur la vérification de l’effectivité ou
l’ineffectivité du rôle des différents acteurs et intervenants judiciaires dans les
procédures collectives et la manière dont ces organes procèdent à concilier les
intérêts et les enjeux de l'entreprise.
Pour approfondir ce sujet il s’avère nécessaire de le problématiser : la nature
juridique des actes accomplis par les organes judiciaires dans les
procédures collectives ?
3
CHAPITRE 1 : les règles dérogatoires aux procédures et ses limites
Section 1 : la procédure juridictionnelle et originale
Paragraphe 1 : procédure juridictionnelle
La notion de contestation juridictionnelle
La contestation est la situation qui déclenche la fonction de juger, c’est-à-dire
que le juge remplit une fonction juridictionnelle dès qu’il est saisi par une
contestation. Cependant, on trouve une grande partie de la doctrine qui
considère que la procédure en droit des entreprises en difficultés ne tranche le
litige, mais en principe le fait de juger c’est trancher un litige. L’existence d’un
litige suppose la présence de deux parties au minimum à savoir le demandeur et
le défendeur, même en matière du droit des entreprises en difficultés.
La mise en œuvre en droit des entreprises en difficultés
Le droit des entreprises en difficultés s’intéresse essentiellement à l’ouverture
des procédures collectives qui doivent être soumises aux tribunaux de nature
juridictionnelle. Lorsqu’il y a un déséquilibre dans la répartition des choses, il
appartient au juge de remplir sa mission principale est celle de juger, tout en
déterminant les indices qui permettra de trouver la réalité de ce déséquilibre et
par la suite en ouvrant une procédure idoine pour mettre un terme au litige.
La reconnaissance de l’un ce que doit à l’autre est insuffisante puisqu’il s’avère
important de régler les difficultés de l’entreprise pour avoir une juste répartition
des choses. Quant à la déclaration des créances, la loi impose sa vérification et
son admission pour ne pas apparaitre douteuse et pour ne pas les exclure.
Paragraphe 2 : la procédure originale
Le litige est une forme de contestation parmi d’autres. Ainsi on ne peut pas
considérer que les règles procédurales qui règlementent l’instance menant à la
résolution du litige sont universelles. Face à l’incompatibilité de certains notions
avec le droit des entreprises en difficultés , c’est ici qu’il devient un droit
révélateur, car il intervient, à travers le système d’alerte, à la révélation des
réalités juridiques, économiques, financières et sociales, à la fois sur le plan
national et international qui influencent l’hypothèse de la continuité
d’exploitation de l’entreprise, et malgré le paradoxe que l’entreprise ne constitue
pas en soi un sujet de droit, mais elle en est désormais un acteur centrale qui
4
participe activement à l’organisation de la société contemporaine notamment à
travers son utilisation de ressources naturelles et de capitaux3.
Identification des parties
Pour la doctrine la notion de partie serait liée à l’existence du litige, cette
conception explique les raisons pour lesquelles en droit des entreprises en
difficultés-l ’identification des parties est aussi difficile. C’est-à-dire en
l’absence de litige il n’y aurait point de contestation à fortiori pas de partie à la
contestation.
Pour identifier les parties il suffit de se rappeler pour quelle raison la saisie du
juge a été adoptée. Les parties au litige sont affectées au déséquilibre, objet de
contestation.
La conception des parties a été apparue sous l’empire de la loi de 1967 pour
qualifier le débiteur de partie alors qu’il n’avait été ni entendu ni appelé.
Cette définition des « parties nécessaires » à savoir le débiteur, le créancier et
l’entreprise considère qu’on droit des procédures collectives toutes les parties
sont liées au déséquilibre.
En revanche, toutes les personnes qui ne sont pas parties au déséquilibre, même
si elles sont auditionnées, ne peuvent avoir la qualité de partie. C’est des
repreneurs dans le cadre d’un plan de cession ou encore les propositions d’offres
d’acquisition en cas de cession isolée des biens du débiteur.
Le rôle secondaire des parties dans l’instance
Contrairement au droit marocain, en droit français « le procès n’est pas la chose
des parties », c’est-à-dire que les parties à l’instance ne peuvent avoir le même
rôle que les parties à un litige.
D’abord la cause du déséquilibre est objective. Il s’agit des difficultés d’une
entreprise et non de l’attitude d’une personne. Les parties ne peuvent par
conséquent qu’avoir un rôle dans l’instance moins actif qu’en présence d’un
litige.
Dans la procédure civile marocain le déroulement de la procédure accusatoire,
ça veut dire que la loi abandonne aux parties le soin de diriger le procès en
déterminant les éléments de l’instances au mieux de leur propre intérêt, on dit
que « le procès est la chose des parties »4.
3
B.SOINNE, traité des procédures collectives, commentaires des textes formels, LITEC paris, 2eme Edition,
1995.
4
Mohamed Korri Youssoufi, procédure civile au Maroc, 1ere Edition mars 2018, p 163
5
- Le déclenchement
En droit des entreprises en difficulté, les parties ne peuvent maîtriser l’initiative
de l’instance. Celle-ci va être déclenchée par une des parties sans que les autres
l’aient nécessairement voulue. De ce point de vue, elles sont en quelque sorte
placées dans la même situation que le défendeur dans le cadre du litige. Elles
deviennent parties à l’instance sans l’avoir désiré. Mais à la différence du litige,
elles ne sont pas placées en position de défense. Au contraire, chacune de ces
parties est en quelque sorte créancière du jugement attendu.
- La conduite
En matière des procédures collectives la conduite du procès se voit à deux
niveaux à savoir l’intérêt des parties et l’intérêt de l’entreprise, c’est-à-dire que
parfois le tribunal statut au-delà des prétentions des parties pour un intérêt tiers.
Si dans le cadre d’un conflit intersubjectif ne mettant en cause que les droits des
parties ces dernières doivent assumer la responsabilité de leur succès ou échec.
Le juge doit disposer de tous les moyens nécessaires dans le but de rendre sa
décision la plus proche de la réalité objective. Ici, il doit pouvoir modifier l’objet
des demandes et retenir des faits qui ne sont pas dans les éléments du débat.
- L’autorité de chose jugée indépendante de l’identité des parties
Normalement le jugement n’a autorité de chose jugée qu’après son prononcé,
ainsi cette autorité de chose jugée ne dépend pas de l’identité des parties même
dans le cadre d’une procédure collective.
Section 2 : les limites au caractère dérogatoire
Paragraphe 1 : Le respect des principes fondamentaux du procès
Comme nous avons mentionné le juge ne remplit pas une fonction de juger c’est
de trancher un litige économique la loi et sans doute garante de la sécurité
juridique mais bien au-delà le monde économique et souvent confronté à des
défis dont la réponse de mesures à l’opportunité des intérêts à préserver les
droits individuels de l’entrepreneur sinon de l’entreprise donc le juge est appelé
à remplir une fonction de magistrature économique par le respect et la porte et la
protection individuelle et imprimer et la stabilité économique entre les divers
parties. C’est pour cela que le législateur a dû adapter les règles de procédure
civile au caractère économique et collectif du traitement procédural de
l’entreprise en difficulté les conflits économiques ne sont pas réductible aux
simples mésententes d’ordre patrimoniale mais plutôt d’ordre sociétaire et
souvent collectif et par la suite le comportement de juger s’impose de plus en
6
plus dans le règlement des litiges d’ordre économique. Et ça se voit dans
l’article R 662 1 que les règles de la procédure civile sont applicables dans en
matière des entreprises en difficultés.
Cette disposition présente souvent des limites au caractère dérogatoire de la
procédure. Ce qui nous conduit à chercher sur ses limites et déterminer la portée
de cette dérogation ainsi ces limites procèdent des principes fondamentaux à la
procédure énoncés par l’article 6, 1 de la Convention européenne des droits de
l’homme qui invite à un droit de procès équitable et les principes directeurs de la
procédure civile auquel le renvoie l’article R 662 – 1
Le respect des principes fondamentaux du procès
A - L’impartialité du juge de la procédure collective
L’impartialité est la règle selon laquelle il convient que les juges et les arbitres
soient indépendants regard de l’autorité de l’État est neutre à l’égard des
L’exigence d’impartialité s’impose tant par les règles du droit interne que par
l’article 6 de la Convention européenne.
- Prohibition de la saisine d’office :
En matière de procédure de redressement de liquidation judiciaire la saisine
d’office a été déclarée inconstitutionnelle.
Selon le Conseil Constitutionnel, si l’ouverture est justifiée par le motif général
d'éviter l'aggravation irrémédiable de la situation de l'entreprise, les modalités
procédurales ne garantissent pas qu’en se saisissant d’office le tribunal ne
préjuge pas sa position lorsque, à l'issue de la procédure contradictoire, il sera
appelé à statuer sur le fond du dossier.
Donc le juge ne peut plus se saisit d’office il doit informer le ministère public
par une note exposant l’effet de nature à motiver la saisine du tribunal pour
motif d’éviter l’aggravation de la situation de l’entreprise si le ministère public
demande l’ouverture de la procédure il devient interdit au juge de participer au
jugement et même au délibéré. De même le Conseil constitutionnel précise que
dans la période d’observation le tribunal a le droit d’ordonner d’office la
cessation partielle de l’activité ou de prononcé d’office la liquidation judiciaire
si le redressement est manifestement impossible parce que dans ce cas le
tribunal ne saisis pas d’office mes exercices un pouvoir dans le cadre d’instance
jusqu’à l’issue de la période d’observation.
7
- L’interdiction de cumul des fonctions :
La question de l’interdiction du cumul des fonctions judiciaire est la dimension
centrale de l’impartialité fonctionnelle du juge c’est interdiction reste un
problème a une prohibition qui permet une stigmatisation des préjugement
nuisible donc le juge commissaire et même le président du tribunal sont interdits
de charger une double fonction que ce soit au niveau des prévention des
difficultés ou par et par la suite une fonction dans la procédure collective du
débiteur.
B - Le droit d’accès au juge :
Le droit d’accès à un tribunal ou encore le droit à un recours juridictionnel enfin
le droit à un jeu à peut-être as-tu être défini comme le droit pour toute personne
physique ou morale d’accéder à la justice pourriez faire valoir ses droits donc
toutes les personnes qui sont affectées par le traitement de l’entreprise ont le
droit d’accès au juge sur le même pied d’égalité. Conformément aux
dispositions de l’article 1er du Code de Procédure Civile marocain qui dispose
que ne peuvent ester en justice ceux qui en qualité capacité et ça veut dire que le
droit d’accès au juge des personnes physiques ou morales ne se manifeste pas de
la même manière selon leurs qualités procédurales.
- L’audition des parties, respect du principe du contradictoire :
« Nulle partie ne peut être jugée sans avoir été entendue ou appelée ». Ce
principe est énoncé par l’article 145 du code du procédure civile français. C’est
le principe du contradictoire qui garantit aux parties du litiges à savoir le
débiteur et le créancier qu’ils ne seront pas jugées sans avoir été sinon entendue,
du moins appelée. Cela signifie qu’une partie ne peut être correctement jugée
sans avoir été entendue ou mise en mesure d’être entendue, et sans avoir connu
exactement la demande de son adversaire. Ce principe a pour but d’assurer une
égalité de situation entre les plaideurs6.
La violation de ce principe est sanctionnée par la nullité du jugement. De même,
en matière de réalisation des actifs, la Cour de cassation annule, au visa de
l’article 14 du code de procédure civile susmentionné, les ordonnances du juge-
commissaire rendues sans que le débiteur ait été entendu ou appelé.
A ce titre la contradiction figure au rang des principes généraux du droit ayant
une valeur constitutionnelle. La contradiction implique inexorablement le
5
Article 14 : « Nulle partie ne peut être jugée sans avoir été entendue ou appelée »
6
Mohamed Korri Youssoufi, procédure civile au Maroc, 1ere Edition mars 2018, p 166
8
respect du droit de la défense. C’est ainsi que l’article 207 de la constitution
marocaine souligne que les droits de défense doivent être garanties devant toute
les juridictions. Il est applicable devant toutes les juridictions de l’ordre
judiciaire en matière commerciale, civile ou administrative.
La convocation des parties est obligatoire, à ce propos la cour de cassation a
décidé qu’en cas de conversion de redressement en liquidation que ni la mention
du jugement d’ouverture indiquant l’audience à laquelle l’affaire ne sera
rappelée ni la comparution du débiteur ne pouvait suppléer à l’absence de sa
convocation8.
Conformément aux dispositions de l’article 762 alinéa 4 du code de commence
marocain qui dispose que : parmi les décisions susceptibles d’appel et les parties
habilitées à interjeter appel :
« Les décisions rendues en matière de conversion de la procédure de
redressement judiciaire en liquidation, par le débiteur, le syndic, l’assemblée des
créanciers et le ministère public ».
- La protection des tiers dont les droits peuvent être affectés par la
décision du juge de la procédure collective :
Sur le fondement de l’article 6,1 de la convention européenne des droits de
l’homme qui vise à assurer l’effectivité de l’accès au juge des tiers dont les
droits sont affectés par le traitement de l’entreprise et la possibilité d’entamer
une tierce opposition à certaines personnes représentées.
Selon un arrêt qui a été rendue par la cour de cassation française date de 21 mars
2021 qui énonce que : « si l'associé est, en principe, représenté par le dirigeant
de la société dans les litiges opposant cette dernière à des tiers, celui-ci est
néanmoins recevable à former tierce opposition contre un jugement auquel cette
société a été partie s'il invoque une fraude à ses droits ou un moyen qui lui est
propre. Tel est précisément le cas de l’associé qui a été évincé par l’adoption
d’un plan de redressement portant atteinte à son droit préférentiel de
souscription et ce, peu important que d’autres associés disposaient de ce même
droit »9.
Lorsque la décision n’est pas soumise à publicité dans un journal d’annonces
légales, les délais de recours des tiers sont restreints de dix jours à compter du
7
Article 120 de la constitution : « Toute personne a droit à un procès équitable et à un jugement rendu dans un
délai raisonnable. Les droits de la défense sont garantis devant toutes les juridictions ».
8
Francine MACORIG-VENIER, le droit des entreprises en difficultés après 30 ans, presse de l’université Toulouse
1 Capitole, 2017, p 151
9
https://www.lettredurestructuring.com/P-2547-452-A1-plan-de-redressement-recevabilite-de-la-tierce-
opposition-de-l-associe-prive-de-son-droit-de-souscription.html
9
prononcé de la décision, ce qui est similaire en droit marocain puisque le code
de procédure civile soumet l’opposition a un délai qui est fixe à 10 jrs à compter
de la notification qui est faite sous peine de forclusion, l’acte de notification doit
indiquer à la partie qu’après l’expiration dudit délai, elle sera déchue du droit de
former opposition10.
Paragraphe 2 : L’aménagement des principes directeurs du procès
Les principes directeurs du procès civil constituent des garanties du régime
procédural destiné à trancher des litiges relatifs aux droits subjectifs. Leur
application au traitement des entreprises en difficulté ne pose pas en principe de
difficulté pour les instances statuant sur les droits des participants à la
procédure, comme la procédure de vérification et d’admission des créances.
A - Le recul des parties dans la détermination de l’objet des instances
Si le procès est la chose des parties, il n’en demeure pas moins que le juge
dispose de certains pouvoirs qui lui permettent de veiller au bon déroulement de
l’instance. Aussi, il dispose du pouvoir d’une manière discrétionnaire d’accorder
des délais, d’ordonner des mesures d’instruction. S’il refuse le juge doit motiver
sa décision.
Certes, une fois les parties ont fixé les éléments de faits, le cadre du procès
devient immuable. Le juge ne peut fonder sa décision sur des faits qui ne sont
pas dans le débat. L’article 3 du CPC est clair sur cette question. « Le juge doit
statuer dans les limites fixées par les demandes des parties et ne peut modifier
d’office ni l’objet, ni la cause de ces demandes ».
Le juge ne peut statuer au-delàs des prétentions des parties, c’est-à-dire infra
petita et ultra petita.
En matière des procédures collectives les attributions du juge sont fixées par la
loi notamment le juge commissaire, c’est ainsi qu’un arrêt a été rendu par la
cour de cassation française date de 24 mars 2009 qui énonce que : « le juge
commissaire saisi de la vérification des créances, était incompétent pour statuer
sur la responsabilité de la banque et qu'une telle demande était totalement
indépendante de la vérification de la créance de celle-ci »11.
B - Le pouvoir du juge de modifier l’objet des prétentions
L’article 5 de la procédure civile dispose que : « le juge doit se prononcer sur
tout ce qui est demandé et seulement sur ce qui est demandé ».
10
Mohamed Korri Youssoufi, procédure civile au Maroc, 1ere Edition mars 2018, P 372
11
Cass. com., 24 mars 2009, n° 07-18.927 : Act. proc. coll. 2009, n° 124, obs. Vallansan
10
On peut retenir de cet article que le juge n’a pas le pouvoir de modifier ni l’objet
ni la cause des prétentions des parties.
Toutefois, en droit marocain il est évident que l’instance qu’elle reste
essentiellement accusatoire, connait une dose d’inquisitoire puisque la loi
accorde au juge des prérogatives larges dans la direction du procès.
En appliquent cette règle qui est édicté par l’article 5 de la procédure civile
français, le juge qui constate que la situation de l’entreprise est en état de
cessation de paiement ne peut pas ouvrir la procédure demandée à cause du
retard de l’ouverture de la procédure demandée.
Chapitre 2 : Le rôle particulier du ministère public
A la lumière du droit commun le ministère public peut agir comme partie
principale ou intervenir comme partie jointe, il peut intervient obligatoirement
d’office dans les cas prévus par la loi et il peut intervenir également d’une
manière facultative lorsqu’il estime que les faits litigieux portent atteinte à
l’ordre public. D’un point de vue comparatif, en France il agit d’office dans les
cas que la loi détermine (CPC, art 422) : en procédure collective, plusieurs
dispositions l’autorisent à agir d’office.
Section 1 : L’action du ministère public : les initiatives favorisées
Paragraphe 1 : Les saisines
- L ’intervention du ministère public dans les procédures collectives
Le ministère public peut être informé de la dégradation de la situation financière
d’une entreprise. Dans ce cas-là, il est habilité à agir comme il le ferait une
partie à la procédure, c’est-à-dire demander l’ouverture de la procédure de
redressement judiciaire dans les mêmes conditions que le débiteur ou le
créancier, ce droit d’agir offert au ministère public est fondé sur l’intérêt général
et déroge aux principes généraux de la procédure civile. On le sait, nul ne peut
intenter une action à l’encontre d’une personne s’il n’a pas la capacité, la
qualité, et l’intérêt. Or, le droit d’agir du ministère public ne répond pas à ces 3
conditions, mais, découle directement de la loi et tend essentiellement à protéger
l’ordre public économique12.
Au Maroc le ministère public ne dispose qu’aucun moyen d’information au
cours de la procédure de redressement judiciaire, le parquet demeure étranger
aux opérations qui se déroulent depuis la date d’ouverture du jugement
12
EL BAAJ Mustapha “ rôle du ministère public dans les procédures de prévention et de traitement des
difficultés des entreprises ”Fsjes Fès 2008
11
d’ouverture jusqu’à l’adoption d’un plan de continuation ou d’un plan de
cession. Il n’arrive pas encore à acquérir une place appropriée au sein du
système des procédures de traitement des entreprises en difficultés et de
liquidation judiciaire, cette situation est due principalement à une absence
avérée des moyens d’information durant toute la procédure de redressement. Au
cours de la période d’observation, les opérations de gestion de l’entreprise se
déroulent à son insu, le syndic ne peut en principe accomplir agir au cours de la
période d’observation sans informer le ministère public, seul gardien de l’intérêt
général. Pourtant, il n’existe aucun texte de loi qui lui impose une telle
obligation. En France, le législateur a prévu un droit au savoir en faveur du
ministère public les arts 10 à 13 de la loi de 1967 exigeaient que, dès le mois de
son entrée en fonction, le syndic devait adresser un rapport sur la situation
financière du débiteur au juge commissaire qui le joignait au sien et l’adressait
au procureur de la république ce qui montre que le législateur Français ne cesse
pas d’accroitre les instruments d’information.
- Autres interventions
Le droit d’agir du ministère public, c’est-à-dire le pouvoir de contrôle et
d’actions, il ne s’agit pas seulement pour déclencher une procédure collective,
c’est-à-dire qu’il a la qualité pour agir en conversion d’une sauvegarde en
redressement judiciaire que ce soit sur le fondement de l’article (L.621-12 ou
celui de l’article L.622-10), en conversion d’une sauvegarde ou d’un
redressement en liquidation, en résolution du plan de sauvegarde ou de
redressement (art. L.622-27), en résolution du plan de cession (art. L 642-11) ce
qui est similaire en droit marocain dans les décisions susceptibles d’appel et les
parties habilitées à interjeter appel prévu par l’article 762 du code de commerce.
Le droit pour le ministère public de demander l'ouverture d'une procédure est ainsi
enserré dans les mêmes limites que celui des créanciers13.
En droit marocain le ministère public exerce son pouvoir de contrôle à travers les
voies de recours qu’elles lui sont attribuées. Le ministère public agit comme partie
principale lorsque la loi li octroi expressément la qualité de défendeur ou
demandeur, dans ce cas, il dispose de toutes les voies de recours à l’exception de
l’opposition « Le recours en appel n’est recevable que de celui qui a été partie au
jugement… ».
En tant que partie jointe, le ministère public ne dispose d’aucune voie de recours
toutefois, il faut signaler que le ministère public bien qu’il soit exclu de l’exercice
13
Coquelet, Marie-Laure « Entreprises en difficulté. Instruments de paiement et de crédit Ed. 6 ed : Dalloz 2017
12
des voies de recours quand il intervient en tant que partie jointe, il n’est pas
dépourvu de l’exercice d’un pourvoi de cassation dans l’intérêt de la loi. Ainsi, la
cour d’appel de Marrakech dans un de ses arrêts : « Attendu que selon les
principes reconnus par la jurisprudence et la doctrine l’appel n’est recevable que
de celui qui a été partie au procès directement ou par intermédiaire au cours de la
première instance attendu pour que l’appel du ministère public soit recevable il
est nécessaire que celui-ci ait exercé l’action en tant que demandeur ou défendeur
».
Alors qu’en droit français le parquet peut toujours prendre l’initiative d’un recours
même lorsqu’il n’était pas partie principale au jugement de première instance.
Depuis la réforme de 2008, il peut même faire appel du jugement d’homologation
de l’accord de conciliation (art. L.611-10). Toutes ces dispositions relatives aux
recours doivent inciter les membres du parquet à être vigilants sur le contenu des
décisions rendues par le tribunal en matière de procédure collective et de chercher
à les faire infirmer lorsqu’ils estiment que l’ordre public économique n’a pas été
respecté14.
14
Francine MACORIG-VENIER, le droit des entreprises en difficultés après 30 ans, presse de l’université
Toulouse 1 Capitole, 2017, p 164
13
Cependant l’annulation du jugement en première instance pourra être sauvé
par l’effet dévolutif de l’appel puisque la cour d’appel annule le jugement et
non pas la demande introductive d’instance mais tout en statuant au fond, elle
est en mesure de prendre la même décision similaire qui se substituera à celle
des premiers juges. En effet, si la cour d’appel ne respecte pas cette règle,
l’arrêt sera annulé par la cour de cassation15.
- Les avis facultatifs
Si le texte ne prévoit pas un avis le parquet peut informer d’un acte de
procédure et de donner son avis et cet avis même si qu’il est facultatif il aura
les mêmes effets et subira les mêmes contraintes qu’un avis obligatoire.
Paragraphe 2 : le sort de l’avis
Tout d’abord l’avis ne lie jamais le tribunal, il donne juste une vision
extérieure sur le dossier. En second lieu au moment où le ministère public
donne son avis il devient partie jointe à la procédure et par conséquent les
principes directeurs du procès à la lumière de la procédure civile lui sont
applicables notamment celui de la contradiction ceci dit que l’avis apporté par
le parquet doit être adressé à la partie adverse de manière à ce que celle-ci
puisse y répondre utilement pour se comparaître devant le tribunal.
Cette mesure a incité les débiteurs et les dirigeants (sanctionnés
financièrement) à multiplier les pourvois par simple stratégie procédurale.
D’après ce qui précède on peut dire que le rôle du ministère public dans les
procédures collectives et parfois dérogatoire aux règles du droit commun mais
il est surtout révélateur de la portée et que peut avoir sa mission de protection
de l’ordre public économique pour permettre aux tribunaux de commerce de
survivre à tous les coups qu’ils sont supportés depuis longtemps.
15
Jawad amahmol, procedure civile marocaine, 2017, p 178
14
CONCLUSION
15
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE……………………………………………………………………1
INTRODUCTION……………………………………………………………..2
COCLUSION………………………………………………………………….15
16
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
Mohamed Korri Youssoufi, procédure civile au Maroc, 1ere Edition mars
2018.
B.SOINNE, traité des procédures collectives, commentaires des textes
formels, LITEC paris, 2eme Edition, 1995.
Francine MACORIG-VENIER, le droit des entreprises en difficultés
après 30 ans, presse de l’université Toulouse 1 Capitole, 2017.
EL BAAJ Mustapha “ rôle du ministère public dans les procédures de
prévention et de traitement des difficultés des entreprises.
Coquelet, Marie-Laure « Entreprises en difficulté. Instruments de
paiement et de crédit Ed. 6 ed : Dalloz 2017.
Jawad amahmol, procedure civile marocaine, 2017.
Aloui Bouchta, droit des entreprises en difficultés, droit dérogatoire,
2019.
WEBOGRAPHIE
https://www.lettredurestructuring.com/P-2547-452-A1-plan-de-
redressement-recevabilite-de-la-tierce-opposition-de-l-associe-prive-de-
son-droit-de-souscription.html
17