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Séries et Intégrales Généralisées

Y. Mensah

21 avril 2019
Chapitre 1

Séries numériques

1.1 Définitions et Premières Propriétés


n
P
Soit (un )n≥n0 une suite numérique. On pose Sk = un .
n=n0

P
Définition 1.1.1 Si lim Sn = S est finie alors on dit que la série un est convergente
n→∞

P
et sa somme est S. On note un = S.
n=n0
Une série qui n’est pas convergente est dite divergente.
P
un est appelé le terme général de la série un et Sn est appelé la somme partielle
d’ordre n.
P
Proposition 1.1.2 Si la série un converge alors la suite (un ) converge vers 0.

+∞
P 1
Proposition 1.1.3 (Séries de Riemann) Soit α > 0. La série de Riemann α
n=1 n
converge si et seulement si α > 1.
+∞
P 1
En particulier la série harmonique est divergente.
n=1 n

Proposition 1.1.4 (Séries de Bertrand) Soit α > 0, β > 0. Soit la série de Bertrand
+∞
P 1
α β
.
n=2 n (ln n)
Si α < 1 alors elle diverge pour tout β.
Si α > 1 alors elle converge pour tout β.
Si α = 1 alors elle converge ssi β > 1.

2
Séries et intégrales généralisées 3

1.2 Critères de convergence des séries à termes posi-


tifs
Dans beaucoup de problèmes, le calcul de sn peut être très difficile voire impossible.
Dans de tels cas, on utilise quelques tests pour savoir si la série donnée est convergente
ou non. Les critères P de convergence qui suivent concernent les séries à termes positifs
c’est-à-dire les séries un telles que un ≥ 0 pour tout n.

P P
Proposition
P 1.2.1
P Soient u n et vn de séries à termes positifs. Si un ∼ vn alors les
séries un et vn sont de la même nature.

Proposition
P 1.2.2 (Le Ptest de comparaison) 1. Si 0 ≤ un ≤ kvn , k > 0 alors
P nv converge ⇒P n u converge ,
un diverge ⇒ vn diverge .
un
2. Soit l = lim .
vnP P
Si l = 0 alors P vn converge
P implique un converge.
Si l > 0 alors u
P n et vn sont de même
P nature.
Si l = +∞ alors vn diverge implique un diverge.

Proposition 1.2.3 (Critère de d’Alembert) Soit la série de terme général un > 0.


un+1
Soit l = lim .
un P
Si l < 1 alors la série P un converge.
Si l > 1 alors la série un diverge.
Si l = 1 alors on ne peut rien dire. On dit que l’on est dans le cas douteux du critère de
d’Alembert.

Proposition 1.2.4 (Critère de Cauchy) Soit la série de terme général un ≥ 0. Soit



l = n un . On a : P
Si l < 1 alors la série P un converge.
Si l > 1 alors la série un diverge.
Si l = 1 alors on ne peut rien dire. On dit que l’on est dans le cas douteux du critère de
Cauchy.
X 1 X √n X 1
Exemples. Etudier la convergence des séries suivantes : , , ,
n≥0
n2 + 1 n≥1 2n2 + 1 n≥1 3n n
X X 10n X an
n2 ean (a ∈ R), , 2
(a > 0).
n≥1 n≥1
n n≥1
n
4 Y. Mensah

1.3 Séries alternées


Définition 1.3.1 Une série est dite alternée si son terme général un est de la forme
un = (−1)n vn où vn est de signe constant.
P
Proposition 1.3.2 Une série alternée un converge ssi la suite |un | est décroissante et
a pour limite 0.

1.4 Convergence absolue, Semi-convergence


P P
Définition 1.4.1 Une série un est dite absolument convergente si la série |un |
est convergente.
P (−1)n P cos n
Exemples , √ .
n2 n n

Proposition 1.4.2 Toute série absoluement convergente est convergente.

Définition 1.4.3 Une série est dite semi-convergente si elle est convergente mais pas
absolument convergente.
P (−1)n
Exemple : .
n

1.5 Exercices
1. Étudier la convergence et déterminer la somme de la série de terme général un =
n−1
(n + 1)(n + 2)(n + 3)
2. Étudier la convergence des séries suivantes :
∞ ∞ ∞
X n2 + 1 X 2 X 1
(a) , (b) √ , (c) (ne n − n)
n=1
n2 n=1
n n=1

3. Nature des séries de terme général :


3
(a) un =
(n + 1)(n + 2)(n + 3)
 
n n
(b) un = (−1) ln
n+1
−2n
(c) un = ln(1 + e )
2n
(d) un =
n!
Séries et intégrales généralisées 5

4
(e) un = √
n ln n

P 2n − 1
4. Déterminer la somme 2
n=5 n(n − 4)
Chapitre 2

Suites et séries de fonctions

2.1 Suites de fonctions


Soit f0 , f1 , · · · des fonctions numériques (à valeurs dans K = R ou C) définies sur le
même intervalle I de R.
On dit que la suite de fonctions (fn ) converge simplement sur I si pour tout x ∈ I, la
suite numérique (fn (x)) converge. Alors la fonction f : I → K, x 7→ lim fn (x) est appelée
n→∞
la limite simple de la suite de fonctions (fn ).
On dit que la suite de fonctions (fn ) converge uniformément sur I vers une fonction
f si cn = sup |fn (x) − f (x)| converge vers 0.
x∈I

Remarque 2.1.1 Soit f une fonction numérique bornée sur I. On pose kf k∞ = sup |f (x)|.
x∈I
On vérifie que k · k∞ est une norme sur l’espace vectoriel B(I, K) des fonctions bornées
de I dans K. On l’appelle norme de la convergence uniforme. La suite de fonctions (fn )
converge uniformément sur I vers f ssi kfn − f k∞ → 0 lorsque n → ∞.

Théorème 2.1.2 La convergence uniforme implique la convergence simple.

Remarque 2.1.3 1. Pour étudier la convergence simple (fn ) sur I, on fixe x dans I
et on étudie la suite numérique(fn (x)). Cela fournit f .
2. Pour étudier la converge uniforme sur I de (fn ) vers f , on fixe n et on cherche un
majorant δn de |fn (x) − f (x)| indépendant de x. On a alors sup |fn (x) − f (x)| ≤ δn .
x∈I
Il y a convergence uniforme si δn → 0.
3. Pour nier la convergence uniforme sur I de (fn ) vers f il suffit d’exhiber une suite
(xn ) ⊂ I telle que dn = fn (xn ) − f (xn ) ne converge pas vers 0.

Proposition 2.1.4 La limite uniforme d’une suite de fonctions bornées est bornée.

6
Séries et intégrales généralisées 7

Proposition 2.1.5 La limite uniforme d’une suite de fonctions continues est continue.
(Ce résultat subsiste si la suite de fonctions continues converge uniformément sur tout
segment continu dans I.)
Z b
Proposition 2.1.6 Si (fn ) converge uniformément sur [a, b] vers f alors lim fn (x)dx =
n→∞ a
Z b Z b
lim fn (x)dx(= f (x)dx).
a n→∞ a

2.2 Séries de fonctions


Soit (fn (x))n=0,1,··· une suite de fonctions définies sur le même intervalle I. Pour x ∈ I,
n
P
on pose sn (x) = fk (x).
k=0
P
Définition 2.2.1 1. Si pour tout x ∈ I la série fn (x) converge, on dit que la série
P P∞
fn converge simplement sur I. Sa limite est la fonction f = fn définie comme
n=0
suit : ∞
X
f : I → K, x 7→ f (x) = fn (x) (2.1)
n=0

Si pour tout x ∈ I la suite (sn (x)) converge uniformément alors on dit que la série
2. P
fn converge uniformément.
P P
3. Si la série kfn k∞ converge alors on dit la série fn converge normalement.

Théorème 2.2.2 CV N =⇒ CV U =⇒ CS
P
Proposition 2.2.3 Supposons que la série fn converge normalement sur I et soit f
sa somme. Si toutes les fonctions fn sont continues sur I alors f est continue sur I.
P
Proposition 2.2.4 Si la série fn converge normalement sur I alors pour tout a, b ∈ I
∞ Z
X b Z b X∞
fn (x)dx = ( fn (x))dx. (2.2)
n=0 a a n=0
P
Proposition 2.2.5 PSupposons que la série fn converge simplement sur I et que la
série des dérivées fn0 converge normalement sur I. Alors

!0 ∞
X X
fn (x) = fn0 (x). (2.3)
n=0 n=0
8 Y. Mensah

2.3 Exercices
nx
1. Soit la suite de fonctions (fn ) définies sur R+ par fn (x) = .
1 + nx
(a) Étudier la convergence simple puis la convergence uniforme de la suite (fn ) sur
R+ .
(b) Étudier la convergence uniforme de la suite (fn ) sur [a, +∞[, a > 0.
2. Mêmes questions que le numéro 1. avec fn (x) = n2 xe−nx .
3. Étudier la convergence simple puis la convergence uniforme de la suite (fn ) avec
sin x
fn : [0, π] → R, fn (x) = si x 6= 0 et fn (0) = 1.
x(1 + nx)
Mêmes questions sur [a, π], a ∈]0, π].
4. On pose pour n ≥ 1 et x ∈]0, 1], fn (x) = nxn ln x et fn (0) = 0.
(a) Démontrer que (fn ) converge simplement sur [0, 1] vers une fonction f que l’on
précisera.
On pose g = f − fn .
(b) Étudier les variations de g.
(c) En déduire que la convergence de (fn ) vers f n’est pas uniforme sur [0, 1].
1
(d) Soit a ∈]0, 1]. En remarquant qu’il existe n0 ∈ N tel que e− n ≥ a pour tout
n ≥ n0 , démontrer que la suite (fn ) converge uniformément vers f sur [0, a].
cos(nx)
5. Pour n ≥ 1, on considère la fonction fn : R → R définie par . Montrer que
n2 ∞
P P
la série de fonctions fn converge normalement sur R et que sa somme fn est
n=0
une fonction continue sur R.
(−1)n P
6. On pose fn (x) = 2n cos(2nx), n ∈ N, x ∈ R. Montrer que la série fn converge
2
normalement sur R et calculer sa somme.
Chapitre 3

Séries entières

3.1 Définitions et Premières Propriétés


Soit (an )n≥0 une suite d’éléments de K (R ou C).

Définition 3.1.1 On appelle série entièreP la série de terme général un (z) = an z n . Les an
sont appelés les coefficients de la série an z n .
n

z n est une série entière. Ses coefficients


P
Exemples 3.1.2 1. Soit z ∈ C. La série
n
∞ 1
zn =
P
valent tous 1. Elle convergent ssi |z| < 1 et on a .
n=0 1−z
P x n
2. Soit x ∈ R. La série est une série entière. Elle converge pour tout x ∈ R et
n≥0 n!
∞ xn
= ex
P
on a
n=0 n!

3.2 Rayon de convergence


Il existe un nombre R ∈ R+ ∪ {+∞} tel que
an z n est absolument convergente,
P
1. si |z| < R alors la série
n
an z n est divergente.
P
2. si |z| > R alors la série
n
Ce nombre R est appelé le rayon de convergence de la série an z n et l’ensemble
P
n
D = {z ∈ K : |z| < R} est sondisque de convergence. (Dans R on parle plutôt d’intervalle
de convergence).
1 1
Le rayon de convergence est calculé comme suit. (Avec la convention = ∞ et = 0.)
0 ∞

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10 Y. Mensah


an+1
1. Formule de d’Alembert : si L = lim alors R = 1 .
n→∞ an L
p 1
2. Formule de Hadamard : L = lim n
|an | alors R = .
n→∞ L

3.3 Quelques Théorèmes


Théorème 3.3.1 Toute série entière est uniformément convergente sur tout disque fermé
contenu dans son disque de convergence.

Théorème 3.3.2 La somme d’une série entière est continue dans son disque de conver-
gence.

Théorème 3.3.3 On peut intégrer terme à terme une série entière réelle sur son inter-
valle de convergence.

Z ∞
xX ∞
n
X an n
∀x ∈] − R, R[, an t dt = x .
0 n=0 n=0
n+1

La nouvelle série a le même rayon de convergence R.

Théorème 3.3.4 On peut dériver terme à terme une série entière réelle sur son inter-
valle de convergence.


! ∞
d X
n
X
∀x ∈] − R, R[, an x = nan xn−1 .
dx n=0 n=0

La nouvelle série a le même rayon de convergence R.


an xn une fonction développable
P
Théorème 3.3.5 (Théorème d’Abel) Soit f (x) =
n=0
en série entière sur ]−1, 1[. Si la série de terme général an est convergente alors lim f (x) =
x→1
P∞
an .
n=0
Séries et intégrales généralisées 11

3.4 Développement en série entière des fonctions usuelles


1 X
= xn R=1
1 − x n=0

1 X
= (−1)n xn R=1
1 + x n=0
∞ xn
P
− ln(1 − x) = R=1
n=1 n
∞ n
n+1 x
P
ln(1 + x) = (−1) R=1
n=1 n
∞ 2n+1
x
(−1)n
P
Arctanx = R=1
n=0 2n + 1
∞ xn
ex =
P
R = +∞
n=0 n!
∞ x2n
P
chx = R = +∞
n=0 (2n)!

P x2n+1
shx = R = +∞
n=0 (2n + 1)!
∞ x2n
(−1)n
P
cos x = R = +∞
n=0 (2n)!
∞ 2n+1
x
(−1)n
P
sin x = R = +∞
n=0 (2n + 1)!
P∞ x2n+1
Argthx = R=1
n=0 2n + 1
∞ α(α − 1) · · · (α − n + 1)
(1 + x)α = 1 + xn
P
R = +∞ si α ∈ N et R = 1 sinon
n=1 n!

3.5 Exercices
1. Déterminer le rayon de convergence des séries entières suivantes :
P zn P n n
P z 2n
, (2 − ni) z , .
n2n n2 + 1
P 2n n
2. Déterminer le rayon de convergence de la série entière z . Ensuite étudier les
n
1 1
cas particuliers z = et z = − .
2 2
3. Développer en série entière les fonctions :
1
(a) f (x) = 2 .
x − 2x + 2
12 Y. Mensah

x
Arctan(t2 )
Z
(b) g(x) = dt
0 t
4. Déterminer le rayon de convergence R et la somme, pour |x| < R, de la série entière
xn
de terme général un (x) = , n ∈ N.
2n + 1
P∞ xn
5. Calculer pour x ≥ 0.
n=0 (2n)!
P z 4n−2
6. (a) Calculer le rayon de convergence de la série entière .
2n − 1
∞ x4n−2
. Calculer f 0 (x) puis f (x).
P
(b) Soit la fonction f :] − 1, 1[→ R, x 7→
n=1 2n − 1

P (−1) n
7. Déterminer . (On pourra utiliser le Théorème d’Abel.)
n=0 2n + 1
Chapitre 4

Séries de Fourier

4.1 Coefficients de Fourier


L’objectif ici est d’écrire toute fonction f continue ou continue par morceaux et 2π-
périodique sous la forme
+∞
a0 X
f (t) = + (an cos nt + bn sin nt). (4.1)
2 n=1

Les coefficients an et bn sont appelés coefficients de Fourier de f et sont donnés par


1 π 1 π
Z Z
an = f (t) cos ntdt, n ≥ 0, bn = f (t) sin ntdt, n > 0. (4.2)
π −π π −π

Remarques 4.1.1 1. La fonction f étant 2π-périodique alors on peut calculer les


intégrales sur n’importe quel intervalle dont la longueur est 2π.
2 π
Z
2. Si f est paire alors alors bn = 0 et an = f (t) cos ntdt.
π 0
2 π
Z
3. Si f est impaire alors an = 0 et bn = f (t) sin ntdt.
π 0
+∞
a0 X
Définition 4.1.2 La série + (an cos nt + bn sin nt) est appelée série de Fourier
2 n=1
associée à f en t. On peut la noter (Sf )(t).
+∞
cn eint
P
Remarques 4.1.3 si f est à valeurs complexes la série de Fourier de f est
Z π n=−∞
1
avec cn = f (t)e−int dt.
2π −π

13
14 Y. Mensah

4.2 Convergence des séries de Fourier


Théorème 4.2.1 (Théorème de Dirichlet) Si f est de classe C 1 par morceaux et 2π-
périodique alors on a
+∞
a0 X f (t− ) + f (t+ )
+ (an cos nt + bn sin nt) = . (4.3)
2 n=1
2

Ici f (t− ) = lim f (x) et f (t+ ) = lim f (x). En particulier si f est continue en t on a
x→t,x<t x→t,x>t
+∞
a0 X
+ (an cos nt + bn sin nt) = f (t). (4.4)
2 n=1

Théorème 4.2.2 (Égalité de Parseval)


Z π
1 |a0 |2 1 X
|f (t)|2 dt = + (|an |2 + |bn |2 ). (4.5)
2π −π 4 2 n≥1

Remarques 4.2.3 Que deviennent les formules si f est périodique mais sa période T
n’est plus nécessairement 2π ?

On pose ω = .
T
Z T
2 2
an = f (t) cos nωtdt. (4.6)
T − T2
Z T
2 2
bn = f (t) sin nωtdt. (4.7)
T − T2
La série de Fourier est
+∞
a0 X
(Sf )(t) = + (an cos nωt + bn sin nωt). (4.8)
2 n=1

Le théorème de Dirichlet et la formule de Parseval demeurent. Pour cette dernière,


l’intégrale porte sur un intervalle d’amplitude T .

4.3 Exercices
1. On considère la fonction f , 2π-périodique telle que f (t) = 1 si 0 < t < π et
f (−t) = −f (t).
(a) Construire la courbe de f sur [−3π, +3π].
Séries et intégrales généralisées 15

(b) Écrire la série de Fourier de f .


(c) En déduire que
1 1 1 π
1 − + − + ··· = .
3 5 7 4
2. On considère la fonction f , 2π-périodique telle que f (t) = t si 0 ≤ t ≤ π et f (−t) =
f (t).
(a) Construire la courbe de f sur [−3π, +3π].
(b) Écrire la série de Fourier de f .
(c) En déduire que
1 1 1 π2
1 + 2 + 2 + 2 + ··· = .
3 5 7 8
3. On considère la fonction f , 2π-périodique telle que f (t) = t2 si −π ≤ t ≤ π.
(a) Construire la courbe de f sur [−3π, +3π].
(b) Écrire la série de Fourier de f .
(c) En déduire que
1 1 1 π2
1 − 2 + 2 − 2 + ··· = .
2 3 4 12
1 1 1 π2
1 + 2 + 2 + 2 + ··· = .
2 3 4 6
4. Soit la fonction f périodique de période 2π et telle que
f (t) = (t − π)2 si t ∈ [0, 2π[.
(a) Tracer la courbe de f sur [−3π, 3π].
(b) Déterminer la série de Fourier de f .
(c) En déduire les sommes des séries
∞ ∞
X (−1)n X 1
et .
n=1
n2 n=1
n 2

5. Soit la fonction numérique f , paire, périodique de période 2 et telle que f (t) = 2t−1
si t ∈ [0, 1].
(a) Construire la courbe de f sur [−3, 3].
(b) Déterminer la série de Fourier de f .

P 1
(c) En posant t = 0, déterminer la somme 2
.
p=0 (2p + 1)
6. Déterminer la série de Fourier de la fonction f (x) = | sin x|. A l’aide de cette série
montrer que
1 1 1 1
+ + + ··· = .
1×3 3×5 5×7 2
Chapitre 5

Intégrales généralisées

5.1 Définitions et Propriétés


La notion d’intégrale généralisée généralise celle d’intégrale simple.

Définition 5.1.1 Soit f une fonction réelle définie sur un intervalle I ⊂ R. on dit que
f est localement intégrable si f est intégrable sur tout segment [a, b] ⊂ I.
En particulier, une fonction continue sur un intervalle I y est localement intégrable.
Z t
Définition 5.1.2 Soit f une fonction localement intégrable sur [a, +∞[. Si lim f (x)dx
t→+∞ a
est finie, on pose par définition
Z +∞ Z t
f (x)dx = lim f (x)dx (5.1)
a t→+∞ a
Z +∞
et on dit que l’intégrale f (x)dx est convergente.
a

Une intégrale qui n’est pas convergente


Z a est dite divergente.
On définit de la même manière f (x)dx. Pour étudier la convergence de l’intégrale
Z +∞ −∞Z α Z +∞
généralisée f (x)dx, on étudie f (x)dx et f (x)dx pour un certain α ∈ R.
−∞ −∞ α

Définition
Z t 5.1.3 Soit f : [a, b[→ R une fonction localement intégrable sur [a, b[.
Si lim f (x)dx est finie, on pose par définition
t→b,t<b a
Z b Z t
f (x)dx = lim f (x)dx (5.2)
a t→b,t<b a

16
Séries et intégrales généralisées 17

Z b
et on dit que l’intégrale f (x)dx est convergente. Sinon elle est dite divergente.
a

Pour f :]a, b] → R, on définit de manière analogue


Z b Z b
f (x)dx = lim f (x)dx (5.3)
a t→a,t>a t

5.2 Théorèmes
Z +∞
Théorème 5.2.1 Si l’intégrale f (x)dx converge alors lim f (x) = 0.
a x→+∞

Z +∞
dx
Théorème 5.2.2 1. Soit a > 0. L’intégrale CV ssi α > 1.
a xα
Z +∞
2. e−αx dx CV ssi α > 0.
a
Z b
dx
3. CV ssi α < 1.
a (x − a)α
Z +∞
Théorème 5.2.3 Si pour tout x ≥ a, 0 ≤ f (x) ≤ g(x) et si g(x)dx CV alors
Z +∞ a

l’intégrale f (x)dx CV.


a

Z b
Théorème 5.2.4 Si pour tout x ∈]a, b[, 0 ≤ f (x) ≤ g(x) et si g(x)dx CV alors
Z b a

l’intégrale f (x)dx CV.


a

Z +∞ Z +∞
Théorème 5.2.5 1. Si f (x) ∼ g(x) alors les intégrales f (x)dx et g(x)dx
+∞ a a
sont de la même nature.
Z b Z b
2. Si f (x) ∼ g(x) alors les intégrales f (x)dx et g(x)dx sont de la même nature.
a a a

Z +∞ Z b
Définition 5.2.6 L’intégrale f (x)dx (resp. f (x)dx) est dite absolument conver-
Z +∞ a Z b a

gente si l’intégrale |f (x)|dx (resp. |f (x)|dx) converge.


a a
18 Y. Mensah

Théorème 5.2.7 Si une intégrale généralisée est absolument convergente alors elle est
convergente.
Une intégrale généralisée qui est convergente sans être absolument convergente est dite
semi-convergente.

Théorème 5.2.8 Soit f : [a, +∞[→ R une fonction positive et décroissante. Alors la
Z +∞
série de terme générale un = f (n) et l’intégrale généralisée f (x)dx sont de même
a
nature.

5.3 Exercices
Z +∞
dx
1. Étudier, par un calcul direct, la nature de l’intégrale I = 2
.
1 x −1
Z 1 Z +∞
ln x ln x
2. Étudier la convergence des intégrales suivantes : et J = .
0 x−1 1 x−1
Z +∞
dx
3. Préciser la nature de l’intégrale généralisée .
1 x(1 + x2 )
Z +∞ −x
e
4. Étudier la nature de l’intégrale généralisée dx
0 x+1
Z +∞
5. Soit la fonction Γ : R → R définie par Γ(x) = tx−1 e−t dt.
0
(a) Quel est l’ensemble de définition de Γ ?
(b) Trouver une relation entre Γ(x + 1) et Γ(x).
(c) En déduire que pour tout n ∈ N, Γ(n + 1) = n!.
Z +∞ −t
e
6. Soit x ∈ R. Montrer que l’intégrale √ cos(tx)dt est absolument convergente.
0 t
Z +∞
− √1
7. Étudier suivant la valeur de α la convergence de l’intégrale xα (1 − e x )dx.
0

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