Cours-Hydrogeologie-UNSTIM Mai 2020

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UNIVERSITE NATIONALE DES SCIENCES TECHNOLOGIE INGENIERIE ET MATHEMATIQUES

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DES TRAVAUX PUBLICS

INGTP1

COURS DE GEOLOGIE APPLIQUEE :

EAUX SOUTERRAINES

Prof. ALASSANE Abdoukarim


Dr SAMBIENOU Gédéon

Année universitaire 2019-2020

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PLAN DU COURS

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Introduction4
1 Cycle de l’eau et les différents types d’eau.5
1.1 Quelques chiffres sur l'eau5
1.2 Propriétés de l’eau5
1.3 Réservoirs d’eau à la surface du globe5
1.4 Le cycle hydrologique6
1.5 Différents types d’eau dans le sous-sol6
1.6 Origines des eaux souterraines7
2 Propriétés hydrauliques des roches et des terrains7
2.1 Porosité – Perméabilité7
2.1.1 Porosité (n, φ)8
2.1.2 Formes de porosité et la nature des terrains géologiques8
2.1.3 Perméabilité (k)10
2.1.4 Conductivité hydraulique (K)10
2.3 Répartition de l'eau dans le sol et le sous-sol11
3 Nappes et eaux souterraines12
3.1 Notion d’aquifère12
3.2 Différents types hydrodynamiques d’aquifères13
3.3 Diversité des aquifères selon les conditions géologiques14
3.3.1 Aquifère en milieu continu14
3.3.2 Aquifère de fracture15
4 Ecoulement des eaux souterraines17
4.1 Généralités17
4.2 Charge hydraulique17
4.3 Mesure de la charge hydraulique18
4.4 Loi de Darcy ……………………………………………………………………………………………………. 18
5 Cartes et coupes hydrogéologiques20
5.1 Hydroisohypses et surface piézométrique20
5.2 Cartes hydrogéologiques : symboles importants21
5.3 Axes d’écoulement22
6 Exemples d’aquifères (Lire le document Hydrogéologie de la République du Bénin ; Afrique de l’Ouest)22
6.1 Aquifère du bassin sédimentaire côtier du Bénin22
6.2 Aquifère du bassin de Kandi22

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6.3 Aquifère du bassin des Voltas22
6.4 Aquifère du socle au Bénin23
7 Quelques définitions23
8 Bibliographie23

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Introduction
L'hydrogéologie est la science de l'eau souterraine qui a pour but la recherche et l'exploitation des eaux
souterraines et l'étude de leurs propriétés.
L'objectif général visé par cette science est la bonne compréhension des concepts, principes et méthodes de
l'hydrogéologie en vue d'analyser et de solutionner le problème de la prospection, du captage, de l'exploitation,
de la recharge et de la gestion de l'eau souterraine en quantité comme en qualité.
L'hydrogéologie dont la base fondamentale est la géologie est une science pluridisciplinaire et appliquée utilisant
les méthodes et moyens de la prospection géophysique, de la photo-interprétation, des techniques de forage et
de captage, de la géochimie des roches et des eaux, de l'hydrodynamique souterraine, de la statistique et de
l'informatique appliquée au traitement des données et à la simulation par modélisation mathématique.
Par ailleurs un nouveau champ d'application est ouvert récemment à l'hydrogéologie, c'est la gestion de l'espace
souterrain qui comporte outre les problèmes posés par la planification de l'exploitation des ressources en eau
et leur protection, des problèmes liés :
- à l'exploitation des aquifères profonds pour la géothermie basse énergie ;
- au stockage souterrain de rejets industriels ou à leur rejet direct dans le sous-sol etc....
L'hydrodynamique souterraine est l'ensemble des aspects quantitatifs de l'hydrogéologie. C'est la partie de
l'hydrodynamique (ou de l'hydraulique) qui traite de l'écoulement de l'eau souterraine, des lois qui le régissent
et de leurs applications.
L'hydrochimie est la connaissance des caractéristiques physiques et chimiques, donc physico-chimiques des
eaux souterraines, des processus de leur acquisition et de leur évolution, ainsi que des lois qui régissent les
échanges entre l'eau, le sol et le sous-sol, c'est-à-dire l'interaction eau/roche. Elle inclut la géochimie des
isotopes.
L'hydrobiologie est l'étude de l'action des micro-organismes biologiques sur la qualité des eaux souterraines.

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1 Cycle de l’eau et les différents types d’eau.

1.1 Quelques chiffres sur l'eau


Quelques chiffres : Tout d'abord, rappelons que l'eau douce ne représente que 3% des ressources en eau
mondiale, dont l'eau salée constitue 97%. D'autre part, les eaux souterraines représentent 30% de ces réserves
mondiales en eau douce.
En France, 45% de l'eau potable est fournie par l'eau souterraine, l'autre partie provenant des eaux de surfaces
(lacs, rivières).
Au Bénin, selon la Direction de l’Hydraulique, les quantités d’eau exploitées en 2003 pour l’AEP s’élèvent au
total à 120 millions de m3 (Boukari, 2007). Ces quantités exploitées, proviennent pour plus de 97 % des
ressources en eaux.
Aux Etats Unis, en moyenne, un américain utilise environ 105 gallons d’eau par jour (1 gallon = 3.5 litres environ).
Ceci inclut l’usage personnel uniquement. Les utilisations d’eau les plus coûteuses sont les chasses d’eau, les
douches et la consommation d’eau reliée à l’entretien des jardins (arrosage) et au lavage des voitures.
Pour économiser l’eau de manière significative, on cherche à diminuer les arrosages des pelouses, à développer
des pommes de douche à faible consommation et à réduire le volume des chasses d’eau sans réduire leur
puissance.

1.2 Propriétés de l’eau


- Molécule rigide et liaison hydrogène
- Masse volumique de 999.8 kg/m3 à 0 degré Celsius et 958.4 kg/m3 à 100 degrés (maximale à 3,98 degrés,
999.972 kg/m3).

1.3 Réservoirs d’eau à la surface du globe


- Océans, 97.3%
- Calottes polaires et glaciers, 2.14%
- Eaux souterraines, 0.61%
- Eaux de surface, 0.009%
- Lacs salés et mers intérieures, 0.008%
- Humidité du sol, 0.0005%
- Atmosphère, 0.001%

Les grands réservoirs d’eau de la planète Terre.

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1.4 Le cycle hydrologique
Le cycle hydrologique décrit le constant mouvement de l’eau sur et sous la surface de la terre. L’eau passe des
états solides, liquides et gazeux dans ce cycle. La condensation, l’évaporation et la solidification se produisent
lors de variations climatiques. L’énergie solaire est la source d’énergie du cycle qui permet une évaporation
intense à la surface des océans et à moindre niveau à la surface des continents. La gravité complète le cycle
en ramenant les précipitations sur la surface puis dans les ruissellements.

1.5 Différents types d’eau dans le sous-sol


Une roche contient de l’eau sous différentes formes :
- Eau de constitution entrant dans la structure cristalline des minéraux (le gypse par exemple a pour formule
CaSO4, 2H2O) ;
- Eau adsorbée à la surface des minéraux par des interactions électrostatiques ou eau hygroscopique ;
- Eau non libre située dans les pores fermés et inclusions fluides (eau pelliculaire) ;
- Eau libre ou eau gravitaire circulant dans les pores et les fissures.

Forces d’attraction moléculaire décroissant rapidement de gauche à droite, vers l’intérieur des vides. Dans l’ordre des
liaisons décroissantes : eau adsorbée, eau pelliculaire et eau gravitaire.

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Un échantillon de roche perméable, plein d’eau, libère par égouttage sous l’action de la pesanteur, un volume d’eau
gravitaire. Une certaine quantité d’eau, eau de rétention, est fortement retenue à la surface des grains.

1.6 Origines des eaux souterraines


Eaux météoriques : La plupart des eaux souterraines ont une origine météorique, c’est à dire proviennent des
précipitations (pluie, neige) et de leur infiltration dans le sous-sol. Dans les aquifères de grande taille, l’eau peut
provenir de périodes où le climat était différent et peut donc servir d’indicateur de paléoclimats.
Eaux connées : Les eaux que l’on trouve en profondeur dans la croûte terrestre (à partir de 1 à 2 km) sont
dérivées de réservoirs d’eaux météoriques qui ont réagi avec les roches environnantes. Souvent ces eaux sont
relativement salées. Les eaux connées peuvent contribuer à l’hydrologie de formations géologiques qui se sont
enfouies très récemment ou bien rester piégées dans des roches dont la perméabilité est très faible et dont
toute l’eau n’a pas été expulsée. Souvent cette eau est présente depuis la formation de la roche.
Eaux juvéniles : Ces eaux sont libérées directement par des processus magmatiques en profondeur. Elles sont
difficilement distinguables des eaux situées en profondeur, par exemple l’eau remplissant le forage profond (11
km) dans la péninsule de Kola en Russie. Les processus magmatiques peuvent relâcher, en plus de l’eau, des
composés gazeux (CO2) par exemple.

2 Propriétés hydrauliques des roches et des terrains


- Roche : agrégat de cristaux ou fragments de roches constitutifs de l’écorce terrestre.
- Sédiment : assemblage de grains déposés par l’eau, l’air ou la glace. Ces roches peuvent être caractérisées
par la taille des grains et leurs propriétés physiques (gravier, sable) ou par le mécanisme de formation (alluvion).
- Sol : interface entre la roche et l’atmosphère. Cette couche contient souvent un mélange de matières minérales
et organiques sur lequel pousse la végétation.

2.1 Porosité – Perméabilité

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2.1.1 Porosité (n, φ)

Schéma des trois états d’un échantillon de sous-sol montrant les types d’eau souterraine présents dans les vides du
réservoir. Définition de la porosité efficace, ne et de la teneur en eau θ. Ve et ΔVe, volumes d’eau gravitaire ; Vr, volume
d’eau de rétention ; Vs volume de la phase solide ; Vt, volume total de l’échantillon

Porosité = n, φ = Vvides / Vtotal x 100%, c’est la porosité totale ;

où Vtotal est le volume total de la roche et Vvide le volume des vides qu’elle contient.

On définit aussi la porosité efficace ou effective ou utile, ne ou φe, qui correspond à la porosité interconnectée
d’un milieu poreux.

La porosité dépend principalement de :


- la forme des grains : sphériques, allongés, angulaires ;
- la distribution des tailles ;
- l’intensité de la cimentation de la roche.

Exemple : arrangement cubique de grains sphériques (chaque grain touche six autres grains).
volume d’une sphère = (4/3) pi r3
volume d’un cube = (2r)3
Porosité = 47.64 %
Pour l’arrangement cubique le plus compact, la porosité chute à 25.95 %.

2.1.2 Formes de porosité et la nature des terrains géologiques


On distingue deux formes de porosité d'après la dimension des vides ou encore suivant qu'elles sont liées au
processus de formation de la roche (porosité primaire) ou qu'elles sont apparues ultérieurement (porosité
secondaire).

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Formes de porosité selon la nature des roches

- Porosité primaire
Elle est dite encore porosité d'interstice, porosité matricielle, porosité en petit, porosité microscopique ou
porosité intergranulaire.
Les roches détritiques (sables, alluvions etc..) sont le siège d'une porosité d'interstice, c'est-à-dire qu’elles
présentent des vides entre les grains. Le volume de ces vides varie avec la forme, le degré de tassement et
surtout le mode d'arrangement des grains lorsque ceux-ci ont des formes régulières. Il existe théoriquement
sept arrangements possibles comme pour les atomes et groupements des systèmes cristallins. Le volume des
vides est également fonction du diamètre moyen des grains.

Exemple de milieu détritique pièges d’une porosité d’interstice (dépôt de sable)

- Porosité secondaire
Elle est dite encore porosité de fissure ou de fissuration, porosité de fracture, de fente, de chenaux (dans les
karsts), porosité macroscopique. Le terme "porosité en grand" parfois employé n'est pas admis par tous.
La porosité secondaire peut être d'origine tectonique, donc mécanique (compression, distension) ou chimique
(mise en solution dans les calcaires d'où karstification) ou alors une combinaison des deux origines, les
discontinuités d'ordre tectonique pouvant faciliter la dissolution.
La porosité de fissure va naturellement dépendre de la densité et de la maille de ces fissures et également, du
type de tectonique subi (compression ou distension).
En général, près de la surface (une dizaine à une centaine de mètres de profondeur), les terrains sont moins
compressés (décompression superficielle) qu'en profondeur et les fissures y jouent donc un rôle important. En
pratique, en Afrique de l'Ouest, au-delà de la centaine de mètre, les fractures ouvertes sont extrêmement rares.
Parmi les fissures qui peuvent donner lieu à une porosité, on a : les joints de stratification, les failles, les joints
de schistosité.

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Milieu discontinu à porosité de fracture (granite, gneiss, etc.) et à porosité de dissolution (Karsts dans les terrains
calcaire, gypse, etc.) : c’est la porosité secondaire

2.1.3 Perméabilité (k)


La perméabilité est la capacité d’une roche à transmettre un fluide. Les facteurs intervenant sont la taille des
grains, la porosité, la nature du fluide transmis et son gradient de pression. Tandis que la porosité décrit les
espaces dans lesquels le fluide peut se déplacer, la perméabilité (k) et la conductivité hydraulique (K) décrivent
la facilité qu’a un fluide de se déplacer dans une formation. La porosité et la perméabilité ne sont pas reliées
directement. Les argiles peuvent avoir une porosité élevée (30 à 80%) mais des perméabilités très faibles tandis
qu’un sable a une porosité plus faible (30 à 40%) mais une perméabilité forte. La valeur de la perméabilité ne
dépend que de la roche et pas du fluide.
La perméabilité du sol est un facteur important en ce qui concerne les infiltrations. Si l’eau ne peut s’infiltrer, son
accumulation à la surface peut provoquer des inondations. C’est ce qui arrive dans les régions froides à la fonte
des neiges. Le sol est encore gelé et possède une perméabilité faible. Toute l’eau de fonte des neiges et les
pluies ruissellent donc uniquement à la surface et augmentent la probabilité des crues et inondations.

2.1.4 Conductivité hydraulique (K)


La conductivité hydraulique est reliée de manière étroite à la perméabilité. Contrairement à la perméabilité qui
n’est fonction que de la roche, la conductivité hydraulique dépend à la fois de la roche et du fluide qui y circule.
L’unité de la conductivité hydraulique est le m/s.
K = kω / μ
μ = viscosité dynamique du fluide ; ω = poids volumique ; k = perméabilité intrinsèque

- Un fluide plus visqueux diminue la conductivité hydraulique.


- Un fluide plus dense (plus lourd) augmente la conductivité hydraulique.
- Une roche plus perméable possède une conductivité hydraulique plus élevée.
- Des fluides avec des compositions différentes (eau, eau salée, hydrocarbures) peuvent induire des
conductivités hydrauliques différentes dans une même roche.
- Selon le type de roche (peu perméable ou très perméable) la conductivité hydraulique peut varier entre 10-14
m/s et 101 m/s).

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Voici quelques exemples de valeurs de la porosité associée à celles du coefficient de conductivité hydraulique
:
Sol Porosité Perméabilité (m/s)
Sable grossier 27% 3 x 10-3
Sable moyen 32% 5 x 10-4
Sable fin 34% 1 x 10-4
Silt (= sable très fin) 40% 2 x 10-6
Argile 50% ≤ 10-8

2.3 Répartition de l'eau dans le sol et le sous-sol


L'étude de la succession verticale des zones d'humidité dans le sol et le sous-sol d'une tranche de terrain à
perméabilité d'interstice reposant sur un substratum imperméable horizontal permet de distinguer de bas en
haut :
 La zone de saturation : les vides sont entièrement occupés par l'eau (degré de saturation égal à 100%)
; la teneur en eau volumique est égale au volume des vides et donc à la porosité totale et l'eau gravifique atteint
son maximum.
La zone de saturation est la zone de l'eau soutenue et c'est le domaine des eaux souterraines pouvant alimenter
les puits et les sources. Ce type de nappe est appelé nappe phréatique et la pression de l'eau à la surface libre
de la nappe est égale à la pression atmosphérique.
 La zone non saturée (ou zone d’aération) : les différents degrés de saturation permettent de distinguer
de bas en haut : la frange capillaire, la zone de rétention et la zone d'évapotranspiration.
Dans la frange capillaire, on retrouve de l'eau capillaire isolée ou continue. L'eau capillaire isolée est commune
à toute la zone d'aération et se classe dans la catégorie de l'eau suspendue, alors que l'eau capillaire continue
appartient à l'eau soutenue et caractérise la frange capillaire.
 La zone d’ETP est la tranche supérieure limitée au sommet par la surface du sol et soumise à l'ETP.
Entre la frange capillaire et la zone d'ETP, on retrouve la zone de rétention qui est le domaine exclusif des eaux
suspendues.

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Zonalité Sol / Eau souterraine : Zone saturée et zone d’aération (A et B)

3 Nappes et eaux souterraines

3.1 Notion d’aquifère


Un aquifère (acque = eau ; fera = je porte) est une formation hydrogéologique perméable permettant
l’écoulement significatif d’une nappe d’eau souterraine et le captage de quantité d’eau appréciable, par des
moyens économiques (Castany., 1998). C’est un complexe de deux constituants en interaction : le réservoir et
l’eau souterraine.
Un aquifère est l’ensemble 3D de l’eau circulant dans un milieu perméable et sa surface supérieure d’équilibre
est la surface piézométrique. Cette limite est réelle dans le cas de nappes libres et virtuelles dans le cas de
nappes captives. Une nappe est dite libre quand aucun niveau imperméable ne la recouvre. Elle est dite captive
lorsqu’elle est recouverte par un horizon imperméable à une cote inférieure à celle de la surface piézométrique.
La notion de "gisement" ou de "réservoir" d’eau souterraine implique son exploitation possible (par exemple par
pompage) en vue de l’alimentation en eau d’une usine ou d’une agglomération.

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La surface piézométrique correspond à la pression hydrostatique de la colonne de l’eau. La limite supérieure de
l’aquifère peut également être recouverte par une couche moins perméable : on parlera alors du toit de la
nappe.
La limite inférieure d’un aquifère est donnée par une formation géologique à relativement faible perméabilité. Si
le corps même de 1’aquifère est de nature particulaire (sable, gravier, cailloux...) et le fond est formé par une
masse rocheuse massive on appellera ce fond "substratum imperméable". Il est important de noter que le terme
"aquifère" peut être associé à n’importe quelle formation géologique selon l’intérêt hydrogéologique et pratique.
La formation rocheuse massive peu perméable désignée auparavant "substratum imperméable" peut devenir
l’aquifère d’intérêt dans un contexte diffèrent (par exemple absence d’autres formations plus perméables).

Dans les aquifères plus profonds, les eaux souterraines peuvent être emprisonnées dans des formations
hydrogéologiques perméables, entre deux formations imperméables fixes : le substratum à la base et le toit au
sommet. La surface piézométrique se situe alors généralement au-dessus de la ZS de cet aquifère, il s’agit
d’une nappe captive. S’il s’agit d’un aquifère peu profond, cet aquifère affleure probablement à un niveau plus
élevé, et c’est le niveau de l’affleurement qui déterminera la pression hydrostatique de la colonne d’eau (surface
piézométrique). S’il s’agit d’un aquifère profond, la pression exercée sur les eaux contenues dans les pores sera
contrôlée par la pression exercée par le poids des couches superposée, voir l’exemple du bassin de Paris. Un
toit imperméable se trouve donc au-dessus de la nappe, la nappe est contrainte par cette couche imperméable.
L’eau est au niveau du toit imperméable et ce niveau est inférieur à celui de la pression hydrostatique (surface
piézométrique) ; la nappe est contrainte de rester "en bas" vu l’impossibilité de passer à travers la couche
imperméable.

De manière générale il est à noter que la notion d’aquifère est relative, voir arbitraire. Elle est fonction des
caractéristiques hydrogéologiques (perméabilité, étendue, exploitabilité...) d’une couche particulière plus
favorable que les couches environnantes. Ainsi, un aquifère s’écoulant dans les alluvions d’une rivière pourrait
avoir comme substratum imperméable des grès micacés. Ces mêmes grès, relativement peu perméables
comparés aux alluvions, peuvent être désignés comme aquifère d’intérêt cas d’absence de formation plus
favorables (sable graviers...) et/ou exploitables. Les réserves d’un aquifère ainsi que les débits de pompage
admissibles varient donc fortement en fonction de la nature de 1’aquifère.
On distingue :
- La zone de ruissellement : Ecoulement de l’eau non canalisé en surface ou en sous-sol. Les eaux de
ruissellement atteignent finalement une nappe phréatique, un cours d’eau ou un plan d’eau
- La zone d’infiltration de l’aquifère où l’eau percole à travers la ZNS vers la ZS.
- La zone d’alimentation est identique à la zone d’infiltration sauf s’il s’agit d’une alimentation souterraine d’une
nappe phréatique.
- Les zones d’émergences de l’aquifère où celui-ci atteint la surface du sol (sources de trop plein ou sources
artésiennes...) et
- Les zones de mélange avec d’autres aquifères, eaux de lac, eaux salées...
Généralement l’eau contenue dans l’aquifère s’écoule vers une zone plus profonde ou un déversoir (source). Il
faut donc introduire des notions tenant compte des directions et des vitesses d’écoulement.

3.2 Différents types hydrodynamiques d’aquifères

Aquifère à nappe captive Aquifère à nappe semi-captive Aquifère à nappe semi-libre Aquifère à nappe libre

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K’ = 0 K’< K
D’ K’<< K K’= K

D K
D K D K D K

Etanche à grain fin Surface piézométrique


Semi-perméable aquifère Surface libre

On distingue :
 les nappes phréatiques (ou nappes de puits) des nappes profondes :
 les nappes phréatiques ont pour plancher la première couche imperméable que les eaux ne peuvent
pas traverser; ce sont les premières nappes atteintes au cours d'un forage; elles sont en général
libre ;
 les nappes profondes ou semi-profondes ou inférieures sont atteintes après la traversée du mur
de la nappe phréatique superficielle ;
 les nappes libres des nappes captives:
 une nappe est libre, si elle n'est limitée que par une seule couche imperméable sur laquelle elle
repose et circule; elle se trouve forcément en écoulement libre sans pression comme dans un canal
découvert;
 une nappe est captive lorsqu'elle est comprise entre deux couches imperméables qui la prennent
en sandwich; elle est dite également en charge ou artésienne; elle est en charge de la même façon
que l'eau dans une conduite forcée;
 une nappe artésienne ascendante d'une nappe artésienne jaillissante ; en effet une remontée
artésienne dans un puits peut-être jaillissante ou simplement ascendante selon que le niveau de la
surface piézométrique se trouve à une côte supérieure ou inférieure au niveau du sol.

3.3 Diversité des aquifères selon les conditions géologiques

3.3.1 Aquifère en milieu continu


Ce sont des aquifères des milieux sédimentaires détritiques caractérisés par (couches de sable, de grès, de
gravier, de conglomérats, etc.).

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Types hydrodynamiques d’aquifères dans un bassin hydrogéologique

3.3.2 Aquifère de fracture


Il s’agit des aquifères de milieux discontinus comme le socle, les roches sédimentaires chimiques et
biochimiques. En zone de socle, on distingue trois zone dans l’aquifère :

 Zone d’altérites ou couche d’altération


Le socle sain est recouvert, en dehors des affleurements, d’un manteau d’altération dont l’épaisseur est
généralement comprise entre 5 et 20 m au Bénin (Exemple de Dassa ; Boukari, 1982). L’altération se fait sous
l’action de phénomènes physico-chimiques. Les facteurs essentiels sont la pluviométrie et la température. Ces
altérites contiennent parfois des réserves en eau souterraine importantes à l’échelle des villages. Exploitées par
les puits à grand diamètre, les nappes d’altérites sont mieux productives dans les bas-fonds. Dans la majorité
des cas, les ouvrages qui exploitent les nappes d’altérites ne sont pas pérennes (cas du puits à grand diamètre
d’Adja-Pira) car le niveau de l’eau baisse considérablement pendant la saison sèche.
 Zone de fissures
Située en dessous de la nappe d’altérites, la zone de fissures atteint également quelques mètres. La fissuration
est un phénomène général dans le socle ; elle intéresse des épaisseurs variables en fonction de l’importance
de la couverture altérée et de la tectonique locale. En effet, une fissuration importante sera observable au
voisinage des zones de fractures majeures. Les puits à grand diamètre exécutés avec des moyens
perfectionnés permettent d’atteindre la nappe. Les nappes de fissures, sous couvertures altérées sont plus
productives car elles offrent de meilleures conditions de captage en raison du manteau altéré sus-jacent qui
joue le rôle de protection et de recharge de la nappe.
 Zone de fractures profondes ou de faille
Les formations du socle sont par endroit le siège d’accidents majeurs parfois jalonnés par des filons. Ces
accidents correspondent à des fractures pluri kilométriques à multikilométriques où à des zones broyées dues
aux forces tectoniques. Ces zones de discontinuités majeures constituent des zones de faiblesse à perméabilité
très élevée. Ainsi, elles sont de bons aquifères.

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Les aquifères de fractures, en effet, sont très transmissifs de par leur porosité, mais peu capacitifs en raison de
la faiblesse de l’épaisseur de la zone altérée et de la profondeur limitée (au plus 30m également) de la zone de
couverture des fractures. Les aquifères de fracture, malgré les débits importants fournis, sont rares et peu
répandus où de plus leur localisation est parfois difficile.
En dehors de ces trois niveaux aquifères ci-dessus énumérés, une partie des réserves d’eau du socle se trouve
emmagasinée dans les dépôts superficiels quaternaires. Il s’agit des alluvions des lits des cours d’eaux. La
granulométrie fine de certains dépôts alluvionnaires ne se prête pas à la constitution d’aquifères intéressants.
Cependant les niveaux grossiers (graviers, sables grossiers) peuvent renfermer des nappes non négligeables
qui peuvent être en communication latérale avec les nappes d’arènes qu’elles drainent

E
W

Couverture de glac is d'érosion latéris ée


Argiles latéritiques
Argiles plas tiques et Arènes argileuses
Arènes Bas -glacis

Zone fiss uration

Zone fracturée (faille)


Soc le s ain

Niveau d'eau en saison humide

Niveau d'eau en saison sèche

Coupe schématique des formations altérées aquifères sur roches migmatito-gneissiques et granitiques. Source : Guiraud
(1975)

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4 Ecoulement des eaux souterraines

4.1 Généralités
L’eau souterraine possède de l’énergie sous plusieurs formes en particulier mécanique, thermique et chimique.
C’est le fait que les quantités d’énergie varient dans l’espace, l’eau souterraine va se déplacer d’une région à
une autre pour éliminer les différences d’énergie dans le système.
On voit ainsi que l’écoulement de l’eau souterraine comme d’autres phénomènes est régit par les lois de la
physique et de la thermodynamique. Quand on considère l’eau souterraine dans les conditions normales, sa
température est à peu près constante tout comme sa composition ne varie pas dans de très grande proportion.
C’est pourquoi le forme d’énergie prédominante sera l’énergie mécanique. On notera toutefois que dans les
applications comme les systèmes géothermaux ou l’enfouissement des déchets nucléaires, l’énergie thermique
devra être considérer.
L’énergie est la capacité d’un système à effectuer un travail, ce qui implique que système doit vaincre une
certaine résistance au changement. Si on a un fluide en mouvement on a un travail qui s’effectue et ce travail
est définit comme le produit de la force exercée et de la distance de déplacement dans le sens de l’écoulement.
W = F. d ======> F = m.a
Deux concepts sont utiles pour étudier l’écoulement des eaux souterraines, il s’agit de :
𝑚
 La densité 𝜌=𝑉 𝜌 en kg/m3 ou en g/cm3
𝑊
 Poids volumique ou poids par unité de volume δ = 𝑉
δ en N/m3

4.2 Charge hydraulique


Pour mesurer l’énergie totale d’un fluide en mouvement, on utilise le piézomètre qui n’est rien d’autre qu’un tube
ouvert à ces deux extrémités et qui va de la surface du terrain jusqu’à un certain point de la nappe.

La hauteur de l’eau dans le piézomètre est directement proportionnelle à l’énergie totale du fluide au point où
est située sa base. La composante de l’énergie totale représentée par l’énergie cinétique est en générale très
faible et négligeable dans la majorité des problèmes d’écoulement souterrain. En effet, l’élévation z est exprimée
en mètre au-dessus du niveau de la mer et la position est également exprimée en mètre et correspond à la
hauteur de la colonne d’eau dans le piézomètre. La vitesse étant petite, l’énergie cinétique se mesure en µm
donc elle est négligeable.
𝑃
h = z + 𝜌𝑔
En effet pour un fluide au repos, la pression par unité de surface en un point est égale au poids de la colonne
d’eau sus-jacente (hp).
P = 𝜌. 𝑔. ℎ𝑝

======> h = z + hp
𝜌𝑔ℎ𝑝
h=Z+ 𝜌𝑔

- 17 -
4.3 Mesure de la charge hydraulique
Pour mesurer la charge hydraulique on utilise un piézomètre qui est un tube ouvert à ces deux extrémités, le
point de mesure étant la base du piézomètre. La charge hydraulique est mesurée de façon relative ppp à un
niveau de référence qui est souvent le niveau de la mer. Pour calculer la charge hydraulique à un piézomètre
donné, on doit connaître l’élévation du niveau de référence et du sol, l’élévation de l’extrémité supérieure du
piézomètre et la profondeur du niveau d’eau ppp à cette extrémité.

Nappe libre Nappe captive

4.4 Loi de DARCY


Elle découle d’une étude exceptionnelle fait au milieu du 19è siècle par un ingénieur français du nom de Henry
DARCY. Il se servait de lit de sable pour filtrer l’eau qui devait alimenter la ville de Dijon. DARCY a pu établir
que les débits d’eau notés Q (volume par unité de temps) à travers le lit de sable d’une composition donnée
était proportionnel à la différence entre la hauteur de l’eau (hB - hC ou h2 – h1) entre les deux extrémités du lit de
sable et inversement proportionnel à la longueur de l’écoulement L correspondant à l’épaisseur des lits. Il a
aussi déterminé que le débit était proportionnel à un coefficient K qui dépend de la nature du milieu poreux.

Expérience de Darcy (voir schémas précédents)


Les résultats de l’expérience de Darcy sont les suivants :
1. Q est proportionnel à la surface A du filtre.
2. Q est proportionnel à ha - hb.
3. Q est inversement proportionnel à L la longueur du filtre.
4. La constante de proportionnalité (K) dépend du matériau poreux. K dépend de la taille des grains et de la
connectivité des pores.
Q : flux d’eau (L3/T).
K : conductivité hydraulique (L/T)

- 18 -
A : surface traversée par le fluide (L) ; i : gradient hydraulique (sans unité)
ℎ𝐴−ℎ𝐵
Q = KA 𝐿 = Loi de DARCY
Cette expression est la loi de DARCY
dh = différence de charge entre 2 points très près l’un de l’autre, dl = petite distance qui sépare ces deux points.
𝑑ℎ
𝑑𝑙
= gradient hydraulique = i
Si on considère que l’écoulement se fait dans la direction de charge hydraulique décroissante on donnera une
expression de la loi de DARCY de la manière suivante
𝑑ℎ
Q=-KA 𝑑𝑙 en terme de charge
𝐾𝐴 𝑑𝜃
∅ = gh ========> Q=- 𝑔 𝑑𝑙
en terme de potentiel.
4.4 Conditions de validité de la loi DARCY
Quand un fluide au repos se met en mouvement, il doit vaincre la résistance à l’écoulement liée à sa
viscosité. Dans ces conditions, un liquide qui se déplace lentement est dominé par les forces de viscosités et
on a un faible niveau d’énergie avec un écoulement laminaire. Dans ce cas, les molécules d’eau suivent des
trajectoires parallèles entre elles et ces trajectoires sont appelées ligne d’écoulement. Si la vitesse d’écoulement
augmente le fluide augmente son énergie cinétique et les d’inertie dues au mouvement peuvent devenir plus
importante que les forces de résistance à la viscosité. Dans ce cas, les particules du fluide commencent à se
déplacer les uns par rapport aux autres de façon plus désordonné et les molécules d’eau ne suivent plus des
trajectoires avec des lignes d’écoulement parallèle : écoulement turbulent.
La loi de DARCY n’est appliquée que pour des conditions où les forces de résistance à la viscosité prédominent,
donc des écoulements très lents ou laminaires.
Dans la majorité des cas d’écoulement naturel ces conditions sont satisfaites. Les conceptions se
rencontrent pour l’écoulement dans des fractures très ouverte ou dans les chenaux de dissolution des
karsts. De même à proximité d’un puits où il y a pompage, les gradients peuvent être suffisamment grand
pour créer des écoulements turbulents à l’échelle locale. Pour différencier l’écoulement laminaire de
l’écoulement turbulent, on utilise le nombre de Reynolds (Re) qui est l’indice qui relie entre eux les quatre
facteurs qui détermine les conditions d’écoulement d’un liquide qui sont :
- Vitesse v du fluide
- Densité 𝜌 du fluide
- viscosité𝜇o du fluide
- Diamètre d des pores par lesquels les fluides s’écoulent
𝑣𝜌𝑑
Re = 𝜇𝑜
 Dans un chenal ou dans un cours d’eau, d est simplement la largeur du chenal et dans ce cas la
transition entre l’écoulement laminaire et turbulent se fait lorsque la vitesse augmente de manière
à ce que
Re 2000.
 Pour un milieu poreux, la valeur de d sera difficile à déterminer et on utilise souvent le diamètre
moyen des grains notés d50.
Il est difficile de détecter la turbulence dans l’écoulement de l’eau souterraine, mais il semblerait que les
conditions ou les forces de résistance à la viscosité prédominent lorsque les valeurs de Re sont comprises entre
1 et10.
On peut égaliser la loi de l’écoulement pour un écoulement non laminaire. En posant :
𝑑ℎ
Q = - KA ( 𝑑𝑙 1/n Q = - KA 𝑖1/n ; n étant un indice qui varie de 1 à 2
Si l’écoulement est laminaire n = 1
Si l’écoulement est turbulent n = 2
L’écoulement turbulent crée des pertes de charge supplémentaire ce qui implique la réduction de l’écoulement.

- 19 -
4.6 Débit spécifique et vitesse d’écoulement
Quand de l’eau s’écoule dans une conduite ou tube, le débit Q est égal au produit de la vitesse v et de la section
normale à l’écoulement.
𝑄
Q = v. A =========> v=𝐴
𝑑ℎ 𝑄 𝑑ℎ
Selon DARCY Q = - K A 𝑑𝑙
=======> 𝐴
=-K 𝑑𝑙
= q = - Ki ; q = vitesse en milieu poreux

Quand on considère un tube rempli de sable la section normale à l’écoulement est beaucoup plus faible que la
section du tube sans le sable. Pour éviter la confusion au lieu de parler de vitesse on utilise le terme débit
spécifique noté q qui est en fait un flux c’est également une vitesse apparente qui représenterait la vitesse à
laquelle se déplacerait l’eau dans l’aquifère s’il n’y avait pas de particule solide. Il est évident que dans un
aquifère la section ouverte à l’écoulement est beaucoup plus faible que les dimensions de l’aquifère. Elle est
égale à la porosité cinématique du matériel ou une unité de surface de l’aquifère ; porosité cinématique notée
ne. De plus une partie des pores peut être occupée par de l’eau qui ne participe à l’écoulement. Pour trouver la
vitesse réelle moyenne de l’eau dans les pores, on doit diviser le débit spécifique par la porosité cinématique ;
𝑄 𝑞
Vr m = 𝑛𝑐𝐴 = 𝑛𝑐
Pour être plus rigoureux il aurait fallu tenir compte de ce qu’on appelle la Tortuosité ou sinuosité des chemins
d’écoulement car la trajectoire des molécules d’eau n’est pas rectiligne.
La vitesse réelle moyenne n’a de signification que comme ppté de tous les milieux poreux à un endroit donné.
Pour un même débit spécifique, cette vitesse sera plus grande pour des matériaux à faible porosité cinématique.
En particulier, dans les roches très fracturées, la vitesse d’écoulement peut être de 2 ou 3 ordres de grandeur
supérieure que dans les sables ayant la même conductivité hydraulique.

5.6 Mesures du gradient hydraulique

5 Cartes et coupes hydrogéologiques

5.1 Hydroisohypses et surface piézométrique


Les hydroisohypses (synonyme isopiézes) correspondent aux courbes de même pression hydrostatique
dans le sous-sol.
- Dans le cas des nappes libres, il s’agit de courbes de même niveau d’eau dans le sous-sol. Elles sont
indiquées sous forme de courbes continues bleues sur les cartes hydrogéologiques, les courbes
maîtresses sont tracées en gras. Les niveaux d’eau sont donnés en mètres au-dessus du niveau de la
mer, l’espacement des courbes (habituellement en m) dépend du pendage général. Des courbes
intercalées peuvent être indiquées en pointillés dans des zones à plus faible pendage.
- Dans le cas de nappes captives les hydroisohypses se situent en dessus du niveau d’eau dans le sous-
sol, qui lui est contraint par une couche imperméable. Les hydroisohypses sont alors indiqués en courbes
bleues discontinues sur les cartes hydrogéologiques. La pression peut être telle que les hydroisohypses

- 20 -
sont situées au-dessus du sol. L’eau sortira alors d’elle-même d’une source naturelle ou d’un puits
artificiel, les deux devant traverser la couche imperméable. Il s’agit alors d’une source ou d’un puits
artésien. Les rabattements d’une nappe suite à collecte de volume d’eau importants dans une zone de
captivité peuvent amener la fin de phénomène d’artésianisme suite à l’abaissement de la pression
hydrostatique au-dessous du niveau du sol - aux alentours du puits uniquement ou de la zone de captivité
en général.
La surface piézométrique correspond à une coupe à travers une surface d’hydroisohypses. Pour obtenir la
surface piézométrique il suffit de relier les hydroisohypses correspondant à une série de points dans la coupe.

5.2 Cartes hydrogéologiques : symboles importants


Les indications concernant l’eau (hydroisohypses, sources, cours d’eau superficielle et plans d’eau, limite de
captivité d’une nappe), sont donné en bleu. Les effets de l’activité humaine (zone de dépression due à des
pompages) ainsi que les constructions particulières (puits, canaux d’irrigation) sont reportés en rouge. Les
cartes représentent également les formations hydrogéologiquement importantes. La carte présente les
formations en surface, les contours géologiques correspondent aux contacts géologiques de différentes
formations. Les formations imperméables (argiles, éventuellement limons) sont indiquées par un remplissage
continu d’une couleur choisie, les formations perméables sont indiquées en pointillé (sable), brique (souvent
formations calcaires perméables) ou autre. Les niveaux du toit et du substratum imperméable peuvent être
donnés en cas de connaissance et d’intérêt sous forme de courbes de niveaux. On trouve alors trouver
jusqu’à 4 types de courbes de niveaux différentes (dans l’ordre de profondeur du bas vers le haut) :
- Courbes de niveau du substratum imperméable ;
- Hydroisohypses ;
- Toit de l’aquifère s’il y a des formations imperméables superposées ;
- Indications topographiques.

- 21 -
2°30' 2°33' 2°36' 2°39' 2°42'

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Carte piézométrique de la nappe du Continental Terminal du plateau de Porto-Novo (Alassane, 2004)

5.3 Axes d’écoulement


Les axes d’écoulement se présentent sous forme de flèches pointant vers le bas. Elles correspondent au
gradient de la surface donnée par les courbes isopiézes, et donc au gradient d’écoulement de l’eau dans le
sous-sol. Elles se construisent sur une carte en traçant des courbes qui recoupent en l’angle droit les
hydroisohypses qu’elles traversent. On obtient ainsi les cheminements de l’eau dans le sous-sol, ou autrement
dit le parcours moyen des molécules d’eau dans l’aquifères. Dans le cas d’un puits où l’eau est pompée, les
axes d’écoulement pointent naturellement vers le point de pompage. Les axes d’écoulement permettent alors
de prévoir la trajectoire moyenne d’une molécule polluante dans un aquifère, notamment son introduction
possible dans un puits capté. Cette vision simplifiée doit être relativisée par rapport au fait que les molécules
d’eau ne suivent pas forcement le gradient « idéal », différents phénomènes en sont responsables.
6 Exemples d’aquifères (Lire le document Hydrogéologie de la République du Bénin ; Afrique de l’Ouest)

6.1 Aquifère du bassin sédimentaire côtier du Bénin

6.2 Aquifère du bassin de Kandi

6.3 Aquifère du bassin des Voltas

- 22 -
6.4 Aquifère du socle au Bénin

7 Quelques définitions
Un aquifère est une région du sous-sol saturée en eau.

Un aquifère confiné (= nappe captive) est une formation saturée limitée par deux couches imperméables
qui restreignent les mouvements de l’eau. Quand on pompe dans un tel aquifère, le niveau de l’eau change
rapidement, puis est restauré quand le pompage cesse.

Un aquifère libre (ou nappe libre) est limité par une couche imperméable à sa surface inférieure, mais reste
libre sur sa surface supérieure.

Un aquifère perché se forme quand une lentille de roche peu perméable se situe au-dessus de la
surface piézométrique régionale. La roche imperméable bloque l’infiltration en profondeur de l’eau.

La conductivité hydraulique décrit la vitesse (distance par unité de temps) à laquelle l’eau se déplace à
travers un sol ou un aquifère. Cette vitesse varie selon le type de roche, la porosité, la pente de la surface
piézométrique et le degré d’interconnexion des pores.

Un cône de dépression est un rabattement du niveau piézométrique autour d’un puits ou d’un groupe de
puits en réponse à un pompage.

L’eau souterraine est l’eau qui occupe les vides, fractures et tout autre espace entre les particules solides
de la roche.

La frange capillaire est la partie inférieure de la zone non saturée où l’eau remonte par capillarité depuis la
zone saturée.

Le gradient hydraulique est la pente de la surface piézométrique. L’eau se déplace toujours par gravité des
régions de surface piézométrique élevée vers les creux de cette surface.

La recharge est l’eau qui s’infiltre dans le sol et atteint éventuellement la région saturée. La recharge
varie considérablement selon la quantité d’eau qui tombe sous forme de précipitations, les circulations
superficielles (irrigation, lac, rivière), le type et l’importance de la végétation, la fréquence d’alimentation et la
perméabilité et profondeur de la zone non saturée.

La perméabilité est la propriété d’une roche ou d’un sol poreux qui contrôle la facilité du déplacement d’un
fluide. Graviers ou grés ont une perméabilité élevée tandis que marnes et argiles ont une perméabilité faible.

La porosité est le pourcentage de vides dans une roche ou un sol. Elle détermine la quantité d’eau qui peut
être stockée. Par exemple un aquifère de 100 mètres d’épaisseur et de 20% de porosité peut stocker une
lame d’eau de 20 mètres d’épaisseur.
La zone saturée est la portion du sous-sol dont toute la porosité est remplie par de l’eau et ne contient pas
d’air. La zone non saturée est la partie du sous-sol située entre la surface et la zone saturée et dont les
interstices sont remplis d’un mélange d’air et d’eau.

8 Bibliographie
Les livres indiqués en gras sont les plus appropriés pour ce cours d'hydrogéologie.

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BANTON O., BANGOY L.M. 1997. Hydrogéologie. Multiscience environnementale des eaux
souterraines.
BOUKARI Moussa (2007). Hydrogéologie de la République du Bénin (Afrique de l’Ouest)
CASTANY G, MARGAT J. 1977. Dictionnaire français d’hydrogéologie.
HISCOCK, K. 2005. Hydrogeology: Principles and practice. Blackwell Science.
JAUDIN F. 1988. Eaux souterraines et pompes à chaleur. Guide pour l’utilisation de l’eau souterraine à des
fins thermiques.
KRUSEMAN G.P.1973. 2nd ed. Interprétation et discussion des pompages d'essai. LACAZE J.C.1996.
LALLEMAND-BARRES A. 1995. Méthodes de dépollution des eaux souterraines.
LALLEMAND-BARRES M. 1999. Périmètres de protection des captages d’eau souterraine. Manuels et
méthodes BRGM n33.
LECOMTE P.1998. Les sites pollués. Traitement des sols et des eaux souterraines. Tec. Doc.
SCHOELLER H.1962. Les eaux souterraines.
VAUBOURG P., MARGAT, J. 1997. Lexique d’hydrogéologie.
FETTER C.W. (2001) : Applied hydrogeology (4ème édition). Printice Hall, New Jersey. USA

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