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ÉMILE BRÉHIER
| PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE A LA FACULTÉ DES LETTRES
DE L'UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
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PARIS
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=. LIBRAIRIE FÉLIX ALCAN
108, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 108
SCHELLING
(LES GRANDS PHILOSOPHES |
Collection dirigée par OLODIUS PIAT.
Publiée à la Librairie Félix Alcan
Volumes in-8° de 300 à 400 pages environ, chaque vol. 5 fr. à 7 fr. 50.
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SOCRATE, par Clodius Piat, Agrégé de Philosophie, Docteur ès
Lettres, Professeur à l'Institut catholique de Paris. (Traduit en | 2
allemand.) 1 vol. in-8°, 5 fr.
PLATON, par le même. (Couronné par l’Académie française, Prix
Bordin.) 1 vol. in-8°, 7 fr. 50.
ARISTOTE, par le même. (Traduit en allemand et en italien.) 1 vol.
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ÉPICURE, par E. Joyau, Professeur de Philosophie à l’Université de
Clermont. 1 vol. in-8°, 5 fr. ;
CHRYSIPPE, par Émile Bréhier, Professeur de Philosophie à FUni-
versité de Bordeaux. (Couronné par l’Académie des sciences morales
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SAINT AUGUSTIN, par le même. 1 vol. in-8°, 7 fr. 50. Deuxième
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SAINT ANSELME, par le comte Domet de Vorges. 1 vol. in-8°, 5fr.
AVICENNE, par le baron Carra de Vaux, Membre du Conseil de
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GAZALI, par le même. (Couronné par l’Institut.) 1 vol. in-8, 5 fr.
MAÏMONIDE, par Louis-Germain Lévy, Docteur ès Lettres, Rab-
bin de l’Union libérale israélite. 1 vol. in-8°, 5 fr.
SAINT THOMAS D'AQUIN, par A.-D. Sertillanges, Professeur
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FÉTANR à l’Institut catholique de Paris. (Couronné par l’Académie des
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A sciences morales et politiques, Prix Le Dissez.) ? vol. in-S, 12 fr.
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ECS Deuxième édition.
MONTAIGNE, par F.Strowski, Professeur à l’Université de Paris.
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PASCAL, par Ad. Hatzfeld. 1 vol. in-8°, 5 fr.
a par Henri Joly, Membre de l’Institut. 1 vol.
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SPINOZA, par Paul-Louis Couchoud, Agrégé de Philosophie, ancien
E
4 A se École normale supérieure. (Couronné par l’Institut.) 1 vol.
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KANT, par Th. Ruyssen, Professeur à l’Université de Bordeaux.
Deuxième édition. (Couronné par l’Institut.) 1 vol. in-8, 7 fr. 50.
SCHOPENHAUER, par le même. 1 vol. in-8°, 7 fr. 50.
MAINE DE BIRAN, par Marius Couailhac, Docteur ès Lettres. onL
(Couronné par l'Institut.) 1 vol. in-&, 7 fr. 50.
ROSMINI, par Fr. Palhoriès, Docteur ès Lettres. 1 vol. in-80,7 fr.50.
SCHELLING, par Émile Bréhier, Professeur de Philosophie à à
l'Université de Bordeaux. 1 vol. in-8, 6 fr. A
Va paraître :
4
DESCARTES, par Albert Léon, Professeur au lycée de Bayonne. ,
» 2 19.033
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ÉMILE BRÉHIER
PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE A LA FACULTÉ DES LETTRES
DE L’UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
PARIS
1912
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NT 2 ON EE BIBLIOGRAPHIE.
; y ‘ i J t
Leipzig, 1842. |
K. Groos, Die reine Vernunftwissenschaft, systematische Darstellung
von Schellings rationaler oder negativer Philosophie, Heidelberg, 1889.
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E. von HARTMANN, Schellings positive Philosophie als Eïinheit von
Hegel und Schopenhauer, Berlin, 1869.
E. von HarrManx, Schellings philosophisches System, Leipzig, 1897.
HELMES, Der Zeitgeist, mein besonderer Rücksicht auf die Weltan-
schauung Schellings in dessen letzteren System, München, 1874. ;
K. Horrmanx, Die Umbildung der Kantischen Lehre von Genie in
Schellings System des transcendentalen Idealismus (Bern. stud. z.
Philos. und ihr. Gesch., Bd 53), Bern, 1907.
Hoprre, Die Philosophie Schellings und ihre Verhältnisse zum Chris-
tenthum ;dissert., Rostock, 1875.
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, Fichte contre Schelling (in : Contes ee du D
ern. de philos., p. 294-322), Genève, 1905. RS NAS
heDie Geschichtsphilosophie Schellings (1792-1809).
ME Kritik der schellingschen Rene
RUYSSEN, Schelling fi
( 6: nr Encyclopédie).
; | SCHEFER, Schellings Philosophie der Mythologieund der Offenbarung,
2 vol., Nauen, 1893-1894.
_ Scæerrez, Schellings Metaphysik der Persônlichkeit, Leipzig, Quelle
und Meyer, 1911.
Srein (H. v.), Schell. popülär-wissenschaftliche Vorträge, Rostock,
PREMIÈRE PARTIE
LES PREMIERS TRAVAUX
CHAPITRE PREMIER
PHILOSOPHIE ET CRITIQUE.
Es
1. Ibid., p. 41-83.
2. P. 63.
3. P. 65-66.
& ; PHILOSOPHIE ET CRITIQUE.
LSMS LS p.417. ne
2. Supplément aux Trailés pour l'explication de l'idéalisme de la
Théorie de la Science, p. 445 sq., p. 462.
8 ni PHILOSOPHIE ET CRITIQUE.
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INTERPRÉTATION DU KANTISME. 5M
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1. P. 368.
DR:
14 “A PHILOSOPHIE ET CRITIQUE.
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et un développement de quelque chose de nouveau.
Comme, d’autre part, la conscience ne nous présente que
des êtres donnés et tout faits, l’on conçoit qu'il faudra,
pour connaitre leur production, remonter au delà de la
conscience, et que, d’autre part, cette ascension à une
‘connaissance plus profonde et plus intime dénote une
faculté spéculative nouvelle et peu répandue :l’intuition!.
Le paradoxe de la doctrine, c’est de soutenir que ces
deux aspects sont inséparables?. L’intuition de l’activité
constructrice du moi n'existe que dans et par celte activité;
elle est immanente à cette activité ?. L’intuition et l’activité
constructrice ne sont pas deux choses mais une seule, et
c’est dans la perception de cette identité que gît vérita-
blement l'intuition.
Pour la conscience, on en voit la place : la conscience
séparée de ses objets, qu’elle connaît en quelque sorte
du dehors, est le résultat de la faculté d’abstraire, dont
on a parlé plus haut; par cette abstraction les produits
(objets de la conscience) sont détachés de l’activité qui
les à produits; cette activité même, abstraite de ses pro-
duits, reste purement formelle; elle se présente sous la
forme des règles universelles suivant lesquelles les objets
nous apparaissent; ce sont les catégories de Kant.
La deuxième idée que Schelling recoit de Fichte est
celle de la souveraineté du savoir.
C'est en somme au xvim siècle, avec les encyclopé-
distes français, que la philosophie affirme ses droits à la
direction spirituelle de l'humanité. On peut dire que
cette prétention est passée toute entière, mais en prenant
une forme nouvelle, plus intérieure, plus religieuse si
l’on veut, dans l’idéalisme allemand. C’estencore de Fichte
que Schelling reçoit la conviction que l’idéalisme amé-
nera une révolution et une régénération dans l'humanité.
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16 PHILOSOPHIE ET CRITIQUE.
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SCHELLING A LEIPZIG. TS 21
1 fait à cette époque plusieurs voyages, l’un à Iéna, en
se rendant de Stuttgart à Leipzig, l’autre à Berlin, dont
nous connaissonsles détails par les carnets de voyage qu’il
adresse à ses parents. Il s’y montre très facilement séduit
par toutes les nouveautés ; la société de Berlin l’enchante
d’abord avec « son ton vraiment noble, son esprit viril
visible partout, son activité infatigable dont le but pro-
chain n’est pas comme ici l'argent »; mais il est vite dé-
goûté des clubs littéraires où les causeries sont remplacées
par des conférences, « excellent moyen pour des sots que
personne ailleurs ne veut lire ou entendre, de mettre à
contribution toute une société ». Ajoutez-y la vanité des
Berlinois qui se croient les coryphées de l'Allemagne !.
À léna, il ne put voir Fichte, mais rencontra Schiller, cet
homme, nous dit-il, si despotique en paroles, mais dont
la timidité rend son interlocuteur plus timide encore et
dont la conversation manque d’entrain?.
De cette époque datela publication de ses deux premiers
ouvrages de philosophie de la nature, conçus sous l'im-
pulsion de ses nouvelles études : Ideen zu einer Philoso-
phie der Natur als Einleitung in das Studium dieser Wis-
senschaft (1797) et : Von der Weliseele, eine Hypo-
these der hüheren Physik zur Erklärung des allgemeinen
Organismus (1798). Elle devait attirer sur lui l'attention
bienveillante de Fichte et de Gæœthe*.
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34 LES DÉBUTS DE LA PHILOSOPHIE DE LA NATURE.
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PHYSIQUE SPÉCULATIVE. 39
1. Fon der Weliseele, eine Hypothese der hôheren Physik zur Erklü-
rung des allgemeinen Organismus (1,11, 347-583);l'introduction, p. 359-378,
a été ajoutée en 1806.
2. P. 347; cf. 388 et 464.
3. Dans Ta science actuelle, l'identité est à rechercher et à démontrer; c’est
la variété qui est donnée. D'après Schelling, c'est l'identité qui va de soi,
et la variété qui est à expliquer.
L'UNITÉ DE LA NATURE. 39
1. P. 390-397.
42 LES DÉBUTS DE LA PHILOSOPHIE DE LA NATURE.
L'UNITÉ DE LA NATURE. 43
1. P. 432-442.
[AA LES DÉBUTS DE LA PHILOSOPHIE DE LA NATURE.
1. P. 507-512.
2. P. 505. Les cours de Kielmeyer professés à Stuttgart avaient paru en
1793 sous le titre : über die Verhäülinisse der organischen Kraft.
3. P. 565-569 : Idées inspirées de la Critique du jugement et de Herder
(Idées, trad. Quinet, 1834, tome I, p. 260-261) sur les pouvoirs organiques
ayant leur origine à l'extérieur et sur le milieu universel.
n ave c elle É re et sesD c’est la tâche
qu'il accomplira devant son auditoire d'Iéna. =
DEUXIÈME PARTIE
SCHELLING A IÉNA
CHAPITRE PREMIER
LE MILIEU ROMANTIQUE. A9
1. Lettre de juin 1800; cité par K. Fischer, p. 50; cf. Haym, p. 612.
2. Loc. cûl., p. 718.
3. « Baader, Fichte, Schelling, Ritter et Schlegel pourraient être appelés
le directoire philosophique en Allemagne. On peut attendre encore bien des
choses de ce quinquennat. Fichte préside et il est gardien de la constitution. »
Nov. Schriften, ALI, 172.
4. Cité par Spenlé, Novalis, p. 242.
5. Nov. Schr., IE, 29, sur son idée étroite de la nature et de la philoso-
phie; il n’est que chimiste : p. 222, sur son étroitesse de la conception de
la vie qu’il met tout entière dans le phénomène d'irrilabilité, dans le mus-
cle sans se préoccuper des nerfs, des veines, du sang, etc.
CARACTÈRE DE SCHELLING. 51
CAROLINE. 53
1. Ibid., 79-85.
54 SCHELLING ET LES ROMANTIQUES.
1. Il admet lui-même plus tard que c’est en 1801 que la lumière lui est
venue pour la première fois en philosophie.
2. Schelling n'accepte pas cette caractéristique.
CHAPITRE II
LA PHILOSOPHIE DE LA NATURE.
60 LA PHILOSOPHIE DE LA NATURE.
\
122-074 84.
2. P. 85-91 : cf. le résumé p. 90, note.
8. P. 94-95.
4. De la même facon le non-moi de Fichte n’a pas en lui-même son
principe; il n'est opposé au moi que dans et par le moi lui-même dont l’ac-
tivité dépasse les deux termes opposés.
5. P. 68-104.
né
+A
62 LA PHILOSOPHIE DE LA NATURE.
EN
OX LA PHILOSOPHIE DE LA NATURE.
1. P, 37 bas.
68 | LA PHILOSOPHIE DE LA NATURE.
1. P. 32.
LA DYNAMIQUE. 69
1. P. 40-50.
2 Pr 01.
3: Jugement anonyme, Aus Sch. Leb., I, 156.
“a par ces flatteries St que par Done bien
1 distinote et isolée de celle de Fichte qu’eut sa os
:
CHAPITRE II
L'IDÉALISME TRANSCENDENTAL !.
L'HISTOIRE DE LA CONSCIENCE. 73
CHAPITRE IV
LA PHILOSOPHIE DE L'IDENTITÉ.
1. I, 1V, p. 114.
2. Fichte's und Schelling'sphilosophischer Briefwechsel (l'éditeur aver-
tit, p. 1v, qu'il a expurgé les lettres en raccourcissant ce qui avait trait aux
relations personnelles).
pl Re ; ?
80 £ LA PHILOSOPHIE DE L'IDENTITÉ..
1. Article Ueber den wahren Begriff der Naturphilosophie und die rich-
tige Art ihre Probleme aufzulüsen, 1801, qui est une réponse aux objec-
tions d'Eschenmayer ; I, 1v, 81-103.
2, P. 86-87.
3. P. 86-88.
DISCUSSIONS AVEC FICHTE. 81
1. P. 87-88.
SCHELLING. ‘ 6
82 LA PHILOSOPHIE DE L'IDENTITÉ.
truction du moi. L'opposition du moi et de la naturese
ramène à l'opposition de deux activités : J’activité réelle
et l’activité idéalef.
= — C’est à la solution de cette objection que répond la
philosophie de l'identité.
Le criticisme montre que toute connaissance implique
une détermination de l’objet par le sujet; l’idéalisme de
Fichte va plus loin en admettant à la base du savoir
l’axiome que le moi est absolument identique au moi.
_ On sait comment cet axiome, qui n’est autre chose que
le savoir inconditionné ou la connaissance absolue, sert,
chez Fichte, à résoudre toutes les oppositions qui se pré-
sentent entre le sujet et l’objet, quitte à en laisser renaître
indéfiniment de nouvelles. Mais à la limite le moi sera
identique à la totalité. — Or Schelling pense avoirle droit
de prendre l’axiome idéaliste en lui-même, indépendam-
ment des problèmes qu’il peut avoir à résoudre dans le
sujet fini; l'identité du sujet avec lui-même est antérieure
au moi fini, et on peut faire abstraction de ce moi qui la
réfléchit toujours imparfaitement pour en avoir une in-
tuition directe.
De cette façon, et c’est le but principal de Schelling,
on n’a pas à sacrifier la philosophie de la nature à l’idéa-
lisme; car la nature est, comme le moi et au même
titre que le moi, une réflexion dans le réel de l'identité
absolue. On comprendra aussi comment la nature n’est
pas plus purement objet que le moi n’est purement sujet.
Dans les deux, dans la nature et dans le moi, c’est en
effet le savoir absolu, l'identité indivisée qui est présente,
et, dans l'absolu ces deux identités présentes dans la na-
ture et dans le moi n’en font qu’une?. Nous verrons com-
ment la discussion continuera après l'apparition de la
Darstellung.
36 LA PHILOSOPHIE DE L'IDENTITÉ.
Chaque objet est un fragment, selon l'impression critiquée
et morcelée par l’entendement. Chaque objet est un monde
qui se suffit à lui-même selon la raison. Chaque objet, en
tant que fragment, doit être mis à sa place dans la to-
talité peut-être à jamais inachevée que s'efforce d'ébau-
cher l’entendement!. Un ordre est une pure invention,
un pur artifice; le réel est, pour l’entendement, un chaos;
la fragmentation de ce chaos est la faute ou l'erreur
première, de sorte que le problème que se pose ensuite
l’entendement est un faux problème?.
La faculté qui ne connaît que des totalités, qui saisit
le caractère artificiel et toujours inachevé des synthèses
de l’entendement, Schelling l’appelle la Raïison?. On voit
que la connaissance dite rationnelle, cette connaissance
à la fois réelle comme l'intuition et pleine comme le con-
cept, trouverait le plus aisément son type dans l’orga-
nisme ou dans l’œuvre d’art : l’on voit aussi quelles ra-
cines a cette conception nouvelle de la Raïson dans le
milieu romantique où vivait Schelling.
Mais une telle conception risquait de n’aboutirà rien
moins qu’au rationalisme; car elle suppose que chaque
acte de connaitre a sa valeur absolue comme chaque
œuvre d'art : il y aurait entre ces actes des différences
qualitatives irréductibles ou du moins, si le principe
même de la connaissance rationnelle, le postulat d’une
totalité indivisée, n’admet pas d’oppositions tranchées,
ce ne serait que par une transformation réelle, que les
intuitions pourraient, sans préjudice de leur originalité,
se transformer les unes dans les autres.
L’affirmation de cette raison intuitive, qui procède par
totalités, ramenaïit donc tout droit à l’impressionnisme
esthétique, s’il n’entrait dans la Raison un nouvel ingré-
1. J,1v, 133, 2 41 : « Chaque être individuel est relativement à lui-même
une totalité. »
2. P. 130, 2 34 : « L'identité absolue est essentiellement la même dans
toutes les parties de l'univers. »
.3. P. 115 : « La connaissance rationnelle consiste à supprimer toute fos-
tériorité et loute extériorité, toute distinction temporelle. »
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88 LA PHILOSOPHIE DE L'IDENTITÉ.
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des êtres. Les puissances ne sont rien que les divers écarts
des êtres par rapport à l'identité absolue?, par consé-
quent les termes dont l'ensemble égale cette identités.
Venons maintenant à la distinction entre l'indifférence
et l'identité. Abstraitement, on peut considérer l'identité
soit comme le type par rapport auquel on définit les
écarts, soit comme la totalité ou somme algébrique de
ces écarts : dans le premier cas, elle est primitive, simple
et irréductible ; dans le second cas, elle apparaît comme
le produit d’une synthèse. En réalité, la première notion
est antérieure à la seconde :en soi l'identité n’est pas un
produit ;quelle raison y aurait-il, autrement, pour que
la somme algébrique des écarts soit nulle? C’est préci-
sément parce que l'identité est d’abord posée que tout
écart dans un sens doit être compensé par un écart égal
dans l’autre. L'identité est donc la loi dont la synthèse
ou l'indifférence des opposés est l'application.
Tels sont les cadres de ce langage. Nous pouvons avoir
maintenant une idée de la « méthode de construction »
que Schelling se vante d’avoir transportée le premier, in-
tégralement, des mathématiques dans la philosophie.
On sait ce qu’est chez Kant la construction. Un concept
ne peut être « exposé » que dans une intuition ;sans in-
SCHELLING ET SPINOZA. 99
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FICHTE ET HEGEL. - 107
Sie et l'absorption de l’individualité en une synthèse
supérieure. C’est pourquoi il crut pendant quelque temps
(lettre de 1800) trouver un terrain d'accord entre lui et
Schelling dans sa philosophie finale, cette « synthèse du
monde spirituel » qu’il n’a pas encore élaborée.
À partir de 1804, Schelling ne tiendra plus aucun
compte de ce point de contact possible. Fichte sera pour
lui un subjectiviste décidé, incapable de s'élever au
point de vue de la pure spéculation, un de ces « morali-
sants » qu'il condamnait si fort déjà au début de sa car-
rière. Tout effort de Fichte dans un sens opposé lui pa-
raît comme un simple placage de ses propres idées sur
un système avec lequel elles ne sauraient s’accorder.
*
* *
11220293
2. P. 273. Pour la polémique avec Reinhold, article de Schelling über
das absolute Identitätssystem und sein Verhäliniss zu der neuesten
(Rheinholdischen) Vernunft,1, v, 18.
8. Cf. l’exposition très claire de la pensée de Schelling, P. 250-256; 256-
267.
4. P. 172-178.
LA PHILOSOPHIE DE LA NATURE. 109
cette période. Nous en avons indiqué les cadres. Les di-
verses expositions sont d'accord dans les lignes générales;
il y a cependant un assez grand nombre d'incertitudes de
détail, même sur des questions importantes.
D'abord on peut distinguer assez aisément deux pro-
blèmes : une espèce de cosmogonie, la construction du
corps céleste (Weltkürper), des lois qui président à ses
mouvements (les lois de Kepler) et de la série des corps
qui viennent de lui. Puis la construction des forces univer-
selles, la pesanteur, la lumière, l'organisme et toutes
celles qui en sont dérivées.
Quel est le rapport qu'il y a entre la cosmogonie, et la
physique proprement dite? Rien n’est moins net.
Dans la première Darstellung, \a cosmogonie ne joue
qu’un faible rôle. Elle intervient dans le courant de
l'exposition! comme une application à un cas particulier
de la loi générale d’individuation : L'univers, comme
toute unité corporelle, affirme son individualité par la
cohésion, et la connaissance des lois de La cohésion per-
met de trouver ses lois.
Dans le Bruno, sous l'influence du platonisme, la ques-
tion devient celle de l’incarnation de l’Idée, de l’imitation
de l’Idée dans l'être; il s’agit de ranger ces imitations
par ordre de ressemblance. Le plus semblable c'est le
Weltkôrper, qui, comme l’Idée, se suffit à lui-même, est
doué d’une durée qui lui est propre, et contient les
germes et les raisons de tout le développement chimique
et biologique de ses parties*. Dans les Fernere Darstel-
lungen et les Zusätze, la théorie de la structure du monde
est le couronnement de la première partie de la physique,
celle qui traite de la matière et de la pesanteur. Pourquoi
la matière se construit-elle en univers? La raison en est
dans la loi d'identité (dont la formule subjective est que
l'intuition doit être satisfaite). La matière est une unité
synthétique de termes opposés : cette totalité n’a pas de
1. I, 1v, p. 167-169.
2. I, 1v, 260; 266-279.
110 LA PHILOSOPHIE DE L'IDENTITÉ.
1. I, vr, 286-292,
Le 20 A) NT
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, + LA PHILOSObuIE DE LA NATURE. 1145
1. I, 1v, 152-154.
LA PHILOSOPHIE DE LA NATURE. : 4117
1. I, 1v, 157-161.
2% P182°
3.1P. 181.
i
$ V. — Philosophie de l'Esprit.
1. P. 223-239.
2. Cf. p. 276-277 : « aüsseren Gegensatz ».
3. P.276-277.
4. P. 284.
PO TA
. P. 291-292.
. P. 306.
P. 315.
NE 919:
mm
ND
Lo
OR.1D:270.
CHAPITRE V
LA PHILOSOPHIE DE L'ART !.
$ 1. — Les Influences.
1. P. 360-361.
2. Sauf peut-être Novalis.
SE. 497.
4. Contre leur technique, p. 526-527, et leur inspiration, p. 542-543.
5. P. 548.
6. Il la définit d'après la cathédrale de Strasbourg, p. 583 sq.
NE)
RS UT Des mluences. NA 107
u temple grec à colonne et à fronton, et le seul théori-
cien qu’il aime à citer est Vitruve. Pour la sculpture, il
ne veut connaître que la sculpture grecque.
En matière littéraire, ses préférences, qui ne sont que le
reflet de celles de son entourage, vont aux œuvres d’un
caractère épique (ou auxquelles il prête ndûment ce carac- ni À
1. Cf. p. 417-442. Ë ;
9. Il lit Dante avec Caroline, et en essaye une traduction. Haym, Die
rom. Sch. (p. 535).
128 LA PHILOSOPHIE DE L'ART. 5
nistes nous ont fait découvrir chez Rubens, par exemple);
or, sauf l’art musical qu’il ne connaît pas, et la poésie, on
peut dire qu’à l’époque de Schelling l’art n'était que
passé mort ou espoir d’avenir!. C’est ce qu'il ne faut pas
oublier, lorsqu'on ramène tout le système de Schelling à
cette époque à une contemplation esthétique du monde,
et encore moins lorsque l’on parle en particulier de sa
philosophie de l’art.
Car, entre Schelling et ces œuvres d’art, s’interposent
des théories philologiques et esthétiques qu’il amalgame
avec ses propres idées. Schelling reconnait qu'avant sa
propre philosophie de l’art, il y a eu quelques bonnes
tentatives en ce sens, mais isoléeset sans lien?. Ses
leçons renferment souvent des citations presque tex-
tuelles; mais l’édition qu’en donnent les œuvres com-
plètes, où les renvois sont si rares, ne facilite pas la
tâche à qui veut retrouver tous ceux dont il s’est servi :
c’est pourtant ce qu’il faut faire si l’on veut apprécier
ce qu'il y a d’original dans sa pensée.
On peut dire que c’est aux romantiques, aux frères
Schlegel en particulier, qu’il a emprunté toute la partie
historique et philologique, et aussi bien des vues d’en-
semble sur la nature et l’évolution de l’art. De là toutes
les incertitudes de cette philosophie : ceux-ci avaient
déjà la prétention d'unir à la philosophie la critique
littéraire ;ils restent cependant avant tout des critiques,
et les théories qu'ils construisent à propos de groupes
de faits particuliers, qu’ils étudient en historiens, par
exemple à propos de la poésie grecque, sont faites pour
cadrer avec ces données. Par exemple, l'existence d’une
mythologie comme condition essentielle de l’art, n’a
rien de choquant, si on l’applique seulement comme
le font les frères Schlegel à la poésieet aux arts plastiques.
Or, Schelling veut étendre ce principe et l’applique à
WINCKELMANN. 129
AP 2507.
2. Comp. le discours über das Verhültniss der bildenden Künste zu der
Natur, I, vit, p. 295. r .
3. Histoire de l’Art chez les Anciens, Liv. IV, ch. 11,2 20.
SCHELLING. 9
UE PNR CAO 1
ALU DER Er MELAn A LT AU
1. P. 607. |
2. Cf.l'Essai sur l’Allégorie. 4 }
3. Gespräch über Poësie, Athenäum, 1800, edit. Minor, p. 339, 34.
4. P. 343,41.
: 2 OT AE + ‘ ù À ce à
i > : “it a
RC (PE
1. P. 364, 32.
2. P. 344.
3. P. 391-451.
4. De 1800
; ed. Minor, II, 357.
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15
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1. Phil. der Kunst, p.363, sur le génie, individu universel; sur lestyle etla
manière, comparer A. W. Schlegel, über das Verhältniss der schônen
Kunst zur Natur,etc. (leçons de 1802 à Berlin; Kritische Schriften, Berlin,
Reimer, 1828, t. ID), P. 326-333, à Schelling, loc. Cil., 474-477.
2 Schlegel, loc. cil., 320.
3. Ibid., 313-316.
4. Ibid., 324.
RAP JT LD ces LUE RTE PAS à RIRE 5 EL rl LeNPA LELEA L ES à PS
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LA MYTHOLOGIE. 135.
|
pas moins réelles que les choses sensibles bien qu'elles
n’aient aucune réalité sensible. L'idéal n’est pas un dé-
calque du réel; lui aussi est une réalité. Il ne peut donc
y avoir rapport de modèle à imitation; l’unité entre les
deux est plus profonde. Novalis, avant Schelling, a re-
connu entre l’art et la nature une espèce de correspon-
dance harmonique de façon que le rythme de la création
artistique reproduit à sa manière, mais d’une façon tout
à fait indépendante et absolue, le rythme de la création
actuelle : l’idée, qui chez Novalis s’essaye et revient sous
plusieurs formes différentes, est saisie par Schelling dans
toute sa généralité! ; c’est le mème univers quis’expose sous
une forme dans la nature, et sous une autre dans l’art.
Telles sont les suggestions que Schelling trouvait dans
son milieu; ces théories, on le verra, sont, à l'égard de
sa philosophie de l’art, plus que « quelques tentatives
isolées, mais sans lien ». Une théorie ne peut se prouver
dans sa formule abstraite et sans doute tous admettent
que c’est en devenant principe de construction que la
théorie acquiert une valeur; mais il faut laisser la théo-
rie, là où elle vous abandonne; or ce fut toujoursle mé-
rite comme le grand écueil de Schelling de s’efforcer de
réaliser les théories au sens où on réalise un capital, de
chercher non une vision plus ou moins incomplète des
choses, mais une organisation totale du réel. C’est ainsi
qu'il s’efforça, avec quel succès, on le verra, de réaliser
la théorie romantique de l'univers esthétique.
$ II. — Le système.
(PAK. p. 363.
2. P. 380-381.
3. P. 391-395.
4. Cf, p. 390; 412.
}
= LA MYTHOLOGIE: 137
1. P. 406-411.
2. Tout ce qui suit est fortement inspiré du Discours sur la Mythologie
(1800) de F. Schlegel;cf. ed. Minor, IL, p. 357 : « Il manque à notre poésie un
point central comme était la mythologie pour les anciens; … la mythologie
antique venait d'une imagination jeune ;la moderne doit venir de la der-
nière profondeur de l'esprit. »
MYTHOLOGIE ET CHRISTIANISME. 139
veut plusse poser pour lui-même, mais signifier l’infini:
le fini c'est la croix du Christ qui est en elle-même
infamante, et, par ce qu’elle signifie, glorieuse. Le fini
(Christ) n’est que le messager de l'infini (Esprit). Dans le
paganisme, le fini s’affirmait par l’héroiïsme et la bra-
voure ; dans le christianisme (et c’est là tout le principe
de la morale de Schopenhauer), il met sa valeur propre
et s’humilie dans les vertus féminines de douceur et
d'amour!.
Le fini devient révélation de l'esprit, de l'infini. Mais
(et Schelling intègre en somme ici toute la doctrine
fichtéenne) on sait que c’est par l’action et par une
espèce de déroulement dans le temps que s'opère, en
quelque sorte, la réduction du fini. L'important, dans
le christianisme, c’est l’action, ce sont les individualités,
c'est l’histoire ?.
Le contenu de la religion chrétienne, c’est non plus des
images, mais des actes symboliques, comme le baptême
et les sacrements. Sa forme historique est celle d’une
église universelle, « catholique » qui absorbe les usages
religieux des anciens peuples. La cosmogonie des an-
ciennes mythologies y est remplacée par une histoire
universelle dont font partie les événements de la création
et de l’incarnation. Le polythéisme, avec ses formes fixes,
est détruit : la théologie chrétienne n’a, malgré les ap-
parences, rien'd’une mythologie ; la doctrine de la trinité
a un caractère purement philosophique; le Christ n’est
pas un personnage mythologique; il annonce plutôt la
fin de la mythologie. Les anges ne sont pas davantage,
sauf exception, des personnages poétiques; ils sont sans
réalité corporelle, et considérés seulement comme pro-
ductions divines.
Enfin l'univers mythologique était indépendant de
l'individu, parce qu’il se fait d'un coup; le christianisme
1. P. 432-438.
2. P. 440 sq.
2. P.438; surla mythologie chrétienne comp. Novalis, ed. Minor, III, 29
(2 123); 43 (2 211).
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1. P. 447-449,
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F4
2
1. P. 633-634.
2. Nous savons par une lettre de Schiller à Gœthe (10 mars 1801) que dès
cette époque, Schelling avait déjà accompli la déduction des se
d'art.
LES GENRES ARTISTIQUES. AUS
qui se reproduirait, identique à lui-même, dans toutes les
formes et toutes les matières : il n’y aurait alors qu’un
seul art. Il ne s'ensuit pas cependant que l’art perde son
unité et se dissocie dans la multiplicité sans lien des arts
divers.
Ce qui est d’abord frappant, c’est l'abolition de la dis-
tinction en arts d'imitation et en arts non imitatifs. Schel-
ling s'accorde avec Schlegel pour penser qu’au sens vul-
gaire du terme, il n’y a aucun art d'imitation, s’il est
vrai que l'illusion n’est pas le but de l’art!. C'est que,
pour Schelling, la matière où s’objective la pensée artis-
tique n’est jamais la représentation d’une chose existante,
mais uniquement le symbole d’une idée. Mais c’est aussi
pourquoi, en un sens plus profond, tous les arts sont
également des arts d'imitation; car l’art exprime idéale-
ment ce que la nature exprime réellement; aussi y a-t-il
des correspondances entre les catégories de l’art et celles
de la nature.
L'unité de l’art est celle d’une intuition, de l’intuition
géniale qui, cherchant à manifester son identité dans
l’être fini et phénoménal, tantôt se fixe et s’immobilise
en quelque façon dans le marbre d’une statue ou d’un
temple, tantôt se reprend et s’intériorise dans le mouve-
ment continu d’une épopée ou d’un drame. Les arts plas-
tiques sont donc la trace d’un effort de l'intuition pour
s’objectiver, les arts de la poésie sont dus au mouvement
inverse par lequel l'intuition est forcée de revenir en elle
pour obéir à la loi de son identité.
Matière et langage ne sont que les symboles opposés
de l’idée. Mais si la doctrine est compréhensible quand il
s’agit de la matière, dont toute la philosophie de la nature
a montré la valeur symbolique, elle l’est beaucoup moins
si l’on considère le langage, ainsi qu’on fait habituelle-
ment, comme une invention humaine. Mais le langage
n’est pas une invention arbitraire, et l’on perd son temps
1. P. 484-488.
LES GENRES ARTISTIQUES. 145
1. P. 495-5072.
SCHELLING. 10
AD EU
t f ! f DUREs $ OM EAN 4
DOME CHOMPEATENS : A LE UT RUE
NP 520.
LES GENRES ARTISTIQUES. 4147
1. P. 522-530.
2. P. 531-539.
3. P. 540-541.
148 LA PHILOSOPHIE DE L'ART.
1. P. 542-545.
LES GENRES ARTISTIQUES. 149
1. P. 548 sq.
150 | | LA PHILOSOPHIE DE L'ART.
est identité absolue, ne peut rester dans cet état d’oppo-
sition avec elle-même; la synthèse a lieu dans l’art plas-
tique.
La plastique, dans l’art, correspond, dans la nature,
à la réalité la plus concrète et la plus vivante, à l’orga-
nisme, où l'idéal est entièrement pénétré de réel. L’œu-
vre plastique, un temple par exemple, comme l'être or-
ganique, est un être matériel, complet, se suffisant à
lui-même, renfermant en lui son propre espace; c'est en
ce sens qu’elle est synthèse de la musique où l'unité de
l'Idée s’éparpille dansla multiplicité des sons successifs et
de la peinture où la réalité des choses est en quelque sorte
idéalement dessinée. Dans la plastique, il y a un équilibre
entre la force expansive, le devenir indéfini qui disperse
l'être, et l’ « idéal » qui l’absorbe en lui et n’en conserve
que l’apparence; le résultat de cet équilibre est la forme
à trois, dimensions ou l’œuvre plastique. Des deux côtés,
et en sens inverse, l'être s'échappe; il s’écoule dans le
devenir, ou il se perd dans l'idéal. La plastique fixe le
devenir et réalise l'idéal!
Mais la plastique, art de la matière, contient l’art total
et indivisé qui développe en elle toutes ses puissances;
c’est d’abord l’art correspondant dans la plastique à ce
qu'est la musique dans l’ensemble des arts plastiques,
l’architecture, puis celui qui correspond à la peinture,
le bas-relief, enfin la sculpture proprement dite.
L'architecture est, dans la pierre, l’image de la musique,
on y retrouve sous forme de rapports géométriques le
rythme et l'harmonie musicale?. Le développement porte
avant tout sur ces deux points : 1° L'architecture répon-
dant à un besoin, peut-elle être rangée parmi les beaux-
arts? 2° Quelle est la signification des rapports numéri-
ques qui constituent les règles de l'architecture?
Sur le premier point, qui est un point de détail mal
intégré à l’ensemble de la doctrine, et que Schelling ne
1. P. 569-571.
2. P. 576.
LES GENRES ARTISTIQUES. 151
1. P. 583.
2. P.584 sq.
3. P. 587 sq.
Mir Dogs Oh mr DOUMVESeSES ER eee dE
1. P. 594-596.
2. P. 599-602.
3. P. 602-609.
154 LA PHILOSOPHIE DE L'ART.
A l’évolution de la sculpture grecque, Schelling appli-
que le schème que nous avons déjà rencontré plusieurs
fois. L'art procède d’une période primitive où les règles
sont tout à fait strictes, à la période du grand style ou de
la beauté, pour s'achever par une période d’exubérance,
où les règles sont dépassées et où la grâce domine. On voit
sans peine ces périodes dans la sculpture comme dans
l'architecture grecque.
Ainsi s'achève l’univers plastique; et, dans le dévelop-
pement de ses formes, nous voyons l’idée prendre, de plus
en plus profondément, possession de la matière. L'idée
d’abord, dans la musique, erre comme une ligne qui la
traverse sans la pénétrer; puis elle dessine idéalement
des formes; enfin elle donne véritablement la vie à la
matière morte.
Comme l'intuition, après s'être perdue dans la nature
réelle, retrouve son idéalité dans le monde idéal; ainsi le
génie, après s'être fixé et comme figé et être sorti de lui-
même dans les produits des arts plastiques, retrouve dans
le langage poétique un moyen de se réaliser, tout en gar-
dant son idéalité. Nous commençons l'examen de ce côté
idéal de l’art.
Sauf la peinture italienne de la Renaissance, c’est, dans
les arts plastiques, l’art antique que Schelling juge seul
digne de son étude. Il n’en va pas de même de la poésie :
quelques chefs-d'œuvre des littératures étrangères (la lit-
térature classique française exceptée) et de la littérature
allemande contemporaine viennent, suivant le goût de
ses amis romantiques etson propre goût (notamment pour
le Dante), s'ajouter au fond antique.
Dans le domaine de la critique littéraire, le principe
d'identité absolue prend un sens nouveau. Les formes ou
puissances de l'identité absolue qui se produisent, par
une espèce d'écart vers la subjectivité ou vers l’objectivité,
ne sont rien que les divers genres littéraires. Il y a une
1. P. 610.
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1°"P: 1639:
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1. P. 669.
158 LA PHILOSOPHIE
DE L'ART.
poésiede Pindare ou de Solon. Les modernes ont un
lyrisme subjectif (Dante, Pétrarque) qui naît au temps des
troubles civils, et qui trouve son inspiration dans les
sentiments les plus personnels, particulièrement dans
l’amour!.
Le recueillement du fini dans l'infini, l’assujettissement
du fait à la loi, c'est essentiellement l’action. C’est l’action
ou l’histoire qui est l’objet de l'épopée. Mais encore faut-il
préciser : dans l’action et l’histoire, le fait et La loi, la
liberté et la nécessité apparaissent dissociés; la loi, exté-
rieure à l’acte, prend alors la forme du Destin. Ce n’est
là qu'une apparence : liberté et nécessité sont, en leur
fond, identiques. Or c'est à ce moment d’indivision, avant
leur opposition, que les prend le poète épique : le Destin
homérique est intégré à la vie humaine; il ne provoque
aucun sentiment de révolte. C’est cette action « en soi »,
qui est l’objet de l'épopée; et l'épopée elle-même est ur
miroir intemporel sans trouble où vient se refléter la
succession qui n'existe que dans les objets : elle ne se
modèle pas sur les objets, comme la poésie descriptive,
où l’objet est chose fixe autour de laquelle tourne la poé-
sie; c’est ici le poète qui reste impassible dans l’écoule-
ment des événements. Au reste, comme le fait remarquer
A. W. Schlegel, s'inspirant des idées de Wolf sur la plu-
ralité des auteurs de l'épopée homérique, l'épopée a pour
objet moins l’action elle-même, liée à l'unité du héros,
que l’événement accidentel. L'épopée ignore complète-
ment l'unité d'action, elle n’a à proprement parler ni
commencement ni fin, c’est-à-dire qu'il est indifférent
que le récit commence ici ou là. Il n’y a non plus aucune
subordination hiérarchique des événements : tous ont un
droit égal à être exposés : c'est comme une image de
l'identité absolue où tout est égal à tout. Le poète laisse
aux événements leur mouvement sans l’augmenter ni le
ralentir. De là la technique particulière de l'épopée, le
1. P. 639-645.
, 1,00 +)" LES GENRES ARTISTIQUES. , 159
1. P. 687-718.
2. Cf. sur l'opposition Begebenheit, Handlung, Schlegel, loc. cit., p. 222,
Je17.
SCHELLING, 11
TE NT Ur
162 LA PHILOSOPHIE DE L'ART.
P. 709-711.
LES GENRES ARTISTIQUES. 163
A
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TROISIÈME PARTIE
LES PROBLÈMES RELIGIEUX
CHAPITRE PREMIER
PHILOSOPHIE ET RELIGION.
$ I. — Schelling à Würzburg.
por
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1. 1b., 2 40.
2. Ib., ? 51-54.
3. Ib., 2 86.
4. IL diffère cependant de Kant, en ce qu’il considère la croyance non
comme une conviction subjective, mais comme une sorte de réalité absolue.
La croyance est « das Hôchste, nicht ein Kantisches bloss subjectiv zurei-
chendes und reflectirtes Fürwahrhalten » (Lettre à Schelling du 30 mars
1804; Aus Sch. Leben, p. 13).
Rss en RL
. : k | . (
tout leur sens qu’à l’occasion du problème du mal ou
de celui de la rédemption. Cette idée, universellement
partagée, donne son aspect particulier au problème uni-
versel qui s'impose à toute philosophie spéculative : le
rapport du réel et du rationnel.
Il va sans dire qu’un dualisme comme celui d’Eschen-
mayer (et nous le verrons de Jacobi) répugnait à l'esprit
de Schelling. Au reste, cette opposition de la philosophie
et do la religion lui apparaît comme un phénomène his-
torique tout à fait accidentel, dérivé du caractère exoté-
rique qu'a pris la religion chrétienne, et contraire aux
plus vieilles traditions antiques".
Mais d’autre part, puisqu'il ne peut être question de
supprimer de pareïls problèmes, on est bien contraint
de l’accepter si la philosophie ne peut en donner de
solution. Il est vrai que Schelling s'était contenté dans
le Darstellung de supprimer le problème de l’origine
des êtres finis, comme mal posé. Maïs il a vu par la
suite la solidarité de ce problème avec une foule d’au-
tres, celui de la liberté, de l'origine du mal, etc., que l’on
ne peut aussi facilement supprimer. L'article « Philoso-
phie et Religion » est donc destiné à chercher cette so-
lution, en se plaçant sur le terrain du Bruno et de la
Première Exposition*.
Comprenons bien, pour éviter tout malentendu sur les
évolutions de la pensée de Schelling, la méthode qu'il
veut appliquer. Il ne s’agit ni de réfuter Eschenmayer,
ni de déduire mécaniquement du système de l'identité
la solution du problème religieux, comme des corollaires
d’un principe, mais en suivant ab ovo le déroulement
spontané du principe suprême de voir comment le point
de vue d’Eschenmayer se retrouve comme un point de
1. Ph. und Rel., p. 16; cf. l'appendice sur les mystères, p. 65 sq.
2. Lettre d'avril 1804 à Eschenmayer (Aus Sch. Leb.,p. 14). L'écrit d'Es-
chenmayer lui à fait voir qu’il fallait aller un peu plus loin : seulement
« il croit trouver cette sphère nouvelle encore dans la spéculation, et y
voir bien plus clair par cet organe (la spéculation) que par la croyance ».
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1. P. 21-27.
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1. P. 29-36.
2. P. 38.
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LA RELIGION RATIONNELLE.
L
173
au fond, au dualisme des Perses qui admettent la dualité
de deux principes!.
Il ya donc discontinuité entre l’Absolu et le monde
des choses finies : c’est pourquoi l'on ne peut attribuer
l'origine de ces choses qu’à un acte spontané, inexpli-
cable par lui-même, par conséquent libre, qui les pose
en dehors de l'absolu. Le sujet de cet acte, ce sont les
Idées. Ces Idées peuvent, en effet, ètre envisagées sous un
double rapport : d’abord dans leur rapport à l’absolu,
où elles ont leur être et leur substance, puis en elles-
mêmes, puisqu'elles ne sont pas des images muettes ins-
crites sur un tableau, et que l’Absolu leur à communiqué
sa subjectivité. De là, pour les Idées, comme l'avait déjà
fait remarquer le Bruno?, une double possibilité, celle OS
de vivre en elles-mêmes et de vivre dans l’absolu. Ce re À
choix est la matière de l’acte libre qui donnera naissance
au monde sensible. Veulent-elles, en effet, vivreen elles-
mêmes, elles n’ont plus le soutien de l’absolu; c’est-à- ta
dire que leur réalité cesse d’être déterminée par leur
simple concept ou idéalité, ce qui est la définition même
de l'être fini et phénoménal, soumis à la loi de causa- GE
lité qui énonce que tout être a son fondement hors de ILES
lui-même *. |
La liberté devient donc pièce essentielle du système :
il faut remarquer cependant que la pensée de Schelling, |
encore trop imprégnée de spinozisme, n’est pas fixe sur. :
les conditions de cet acte. D'une part la liberté par la-
quelle l’Idée se dégrade en être fini lui apparait comme
une fausse liberté au prix de la véritable liberté, iden-
tique avec la nécessité, par laquelle l’Idée se fixe dans
l’Absolu : il y a là une oscillation de pensée assez génante
et la liberté au premier sens devient, contrairement aux
intentions de l’auteur, une privation plus qu'un acte
positif. D'autre part cet acte lui-même est-il vraiment
174 PHILOSOPHIE ET RELIGION.
1. P. 42-43.
4 > ‘ | : (
: LA RELIGION RATIONNELLE. 175
1. P. 44-50.
—
NT
CO
176 | PHILOSOPHIE ET RELIGION. ;
1. P. 60 sq.
2. Braun, p. 128.
3. Lettre à Windischmann de 1806 : « Depuis Iéna, j'ai vu que la religion,
la croyance publique, la vie dans l'État sont le point autour duquel se
meut et où doit être fixé le levier qui doit ébranler cette masse hunraine
inerte. »
SCHELLING. 12
178 _ POLÉMIQUE AVEC FICHTE.
. Surtout p. 79-80.
. Ibid., p. 98.
. P. 103-104.
. P. 105-106.
en
a
CN
À . P. 60.
Î
fs { À
1. Cf. p. 174, 2 161; p. 190 sq. : L'existence de l’être fini consiste uni-
quement dans les relations qu'il y a entre les idées éternelles; faire du fini
un être existant, c'est réaliser une relation.
2. Sur ce qu’ily a de proprement allemand dans ce mysticisme, cf. Kæber :
La mère nature éternelle, toute-puissante et tout aimante, est proprement
la seule divinité du peuple allemand, et c’est parler du fond du cœur alle-
mand de nommer avec Heine panthéisme la religion cachée d'Allemagne.
3. Vom Varmestof 1786; f,
Ideen über Festigkeit und Flüssigkeit, 1792;
Ueber das pythagoreische Quadrat, écrit après la lecture des Zdeéen de
Schelling. Plus près de Schelling et contre lui s'était fondé à Iéna, sous l’in-
NATURALISME ET RELIGION. 185
1. Darlegung, p. 113-119.
2. Darleg., 119-122.
BAADER. 187
1. Article intitulé Notiz von den neuen Versuchen über die Eigen-
schaften der Erz und Wasserfühler und die damit zusammenhängenden
Erscheinungen (I, vi, 487-497).
2. Pour la caractéristique propre de la théosophie, cf. I, x, p. 165.
N = $ ei È © » j É à | 7
nm 9 °200%
969
CHAPITRE II
BU 194
Aré TèaePE
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LE. PROBLÈME DE LA LIBERTÉ. Met
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de DLAE
1. P. 336-357.
2. PB: 1340;
3. P. 343-345.
4. Of. Idéalisme transcendental, p. 507-508.
198 LE PROBLÈME DE LA LIBERTÉ.
1. P. 356-357.
2. Le passage de la philosophie de l'identité à ce nouveau système est
préparé par l'importante note logique analysée plus haut.
3. Cf. p. 361.
200 LE PROBLÈME DE LA LIBERTÉ. à fl
f
1. P. 359-360.
QE “Re i n : à SMTEUTS mr
1. P. 358.
2. Boutroux, Études d'histoire de la philosophie, p. 246 sq. Hartmann,
Schelling, p. 139, admet qu’il n’y a aucun passage entre les deux sens.
Nous n'irons pas si loin; malgré la prévalence donnée jusqu’en 1804 à la
philosophie de la nature, il est certain que la philosophie de la nature est
antérieure à la philosophie'de l'esprit, et que la nature avec son point cul-
minant, l'organisme humain, est le fondement sur lequel s'édifie l'esprit;
pour les points de contact ultérieurs, cf. les Ages du monde où il déduit
sa philosophie de la nature (ancienne manière) de sa conception nouvelle.
3. P. 360.
i (£1 ‘ } 1À
1. P. 361-363.
2 P:186L.
3. P. 365-367; il s'appuie ici sur Baader.
LE RÔLE DE LA PERSONNE HUMAINE. 203
1. P. 367-373.
SAP: 372.
3. Cf. p. 415.
204 LE PROBLÈME DE LA LIBERTÉ.
(ONE 973.
2. P. 382-389.
LE RÔLE DE LA PERSONNE HUMAINE. _ 205
1. P. 339-394. \
2, P. 399-400.
206 LE PROBLÈME DE LA LIBERTÉ.
1. P. 401-403.
nr © ï
1. P. 394-397.
2. P. 397-598.
3. P. 403.
LEE
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LE
k Ÿ QT
1. P. 406 sq.
LE THÉISME. 209
1. P. 148, 2 15 à 18.
214 Diu POLÉNIQUE AVEC SCHENMAYER.
1 V182:
2. P. 169 sq.
LAS AT LENS AA ANS
1. Zur Gesch. d. n. Philos., I, x, p. 193 sq. Aussi bien la tâche des Alle-
mands, écrit-il à Victor Cousin, le 16 avril 1826 (Aus Sch. Leb., IT, 18), n’est
pas de faire revenir de l’empirisme, mais de pousser le système universel
jusqu’au point où il doit se confondre avec cet empirisme reconnu à si
juste titre.
CS ES
1. 23 janv. 1829.
fr l Sy à LAN ent a NE EP qUR
lire ; pe se $ d ï 4 un EAU Re
Ur uv 1 HS 7:20
222 . SCHELLING
ET L'ALLEMAGNE.
CHAPITRE II
156:207;
2. P.295.
3, « Le philosophe a besoin d’être garanti par le sentiment de la réalité
indescriptible des représentations plus élevées contre les concepts forcés
d’une dialectique vide. »
SCHELLING 15
RESFa 2e NUE
1. Cf. p. 216-217.
2. P. 210.
3. P. 262.
de au ane RES ca ’
An b
1. P. 209-217.
2. P. 217-220.
3. P. 220-229.
LE CERCLE DU DEVENIR. 229
1. P. 229-232
LED RLERE
3. P. 233-239
230% mr | LES AGES DU MONDE.
1, P. 239-243,
LA NATURE, L'ESPRIT ET L’AME. 2 AS
Ainsi à la perpétuelle alternative de l’enveloppement et
du développement, s'ajoute la ligne hiérarchique stable
de l'être le plus enveloppé au plus developpé !.
De la même facon la puissance A2, la matière du monde
des esprits, la puissance expansive où tout se développé
ets’étale, est soumise à un mouvement de rotation où la
force d’égoïté s'oppose alternativement à la force expan-
sive. Par l'attraction de la puissance A5, la rotation fait
place à une hiérarchie, où le sujet jusqu'ici continuelle-
ment nié et posé, est posé d’une façon fixe ?.
Enfin la puissance A°, matière de l’âme universelle, qui
a son substrat dans la nature et l'esprit, dont elle est le
lien, ne peut être libérée par aucune puissance naturelle,
mais seulement par le pouvoir magique de la liberté 3.
Ainsi nait Dieu, l'être (das Seyende) qui a pour subs-
trat (Sein) la nature. Comment expliquer autrement
son existence? Si Dieu est essentiellement, il n’est plus
celui qui peut être et ne pas être, qui est au-dessus de
l'existence; il n’est plus liberté absolue. Cette liberté ne
saurait descendre à l’être, se figer en être pour ainsi dire
en restant liberté; il faut donc qu’elle emprunte son
être à un terme autre qu’elle“.
La théorie de Schelling implique une analyse du de-
venir réel, en deux éléments. Il y a Le devenir tourbillon-
naire pour ainsi dire, celui qui piétine sur place, celui
qui ramène la planète à la place qu'elle occupait d’a-
bord, qui fait de l’être le début d’un être semblable à
lui, dans un retour sans fin, c’est le retour éternel qui
est plutôt la mort de l'être que la vie. Puis ily a le de-
venir qui est progrès, progrès d’une forme inférieure à
une forme supérieure, le devenir qui mène la série or-
ganique de l’animal inférieur jusqu’à l'homme.
Entre ces deux espèces de devenir, aucune continuité;
. P. 243-248.
. P. 248-252.
. P. 252-253.
bai P. 254-255.
ND
©
232 LES AGES DU MONDE.
1. P. 275-281.
\
1. P. 281-286.
2. P. 288-298.
234 LES AGES DU MONDE.
. P. 319-320.
. P. 312-313.
. P. 551.
ND . Cf. 302-309.
C
238 . | (LES AGES DU MONDE.
1. Cf. Korwan.
HISTOIRE DU MONDE. ; 239
PAP ot,
2. P. 334.
3. La notion d'esprit qu'il reprend ici est exactement celle que Kant avait
critiquée dans ses « songes d'un visionnaire ». Cf. Dreyer, Kantstudien,
7
x
CHAPITRE IV
LA NOTION DU DEVENIR.
ñ |“# Le : 1 / À ; \ :
1. En particulier p. 430-431.
2. 28 mars 1832, p. 439 sq.
3. Cf. Aus Sch. Leb., III, 118.
4. Cf. la conversation de Schellinz avec Lamennais en 1832, rapportée
par Rio : « Schelling rêve à cette date la science se substituant à la foi. et
ayant pour base d’une part les faits primitifs, de l’autre une méthode
encore inconnue au monde au moyen de laquelle on déduirait des faits
primitifs le christianisme tout entier. » Lorsque Schelling énonça publique- ,
ment qu'il élait convaincu de la vérité de la religion chrétienne, le bruit
courut qu'il s'était fait catholique (cf. Goyau, l'Allemagne religieuse,
Paris, 1905, vol. IL, p. 77-78)
AS
PAYER de, re : tee ‘ ec 3 ;
- SCHELLING PROFESSEUR. 247
$ II. — La notion
du devenir.
ANS UN. IL 1, D. 1.
2. Dans la deuxième section des œuvres complètes.
3. Introduction à la Philosophie de la Mythologie (leçons I à X), et
Philosophie de la Mythologie en entier.
h
aepe DAne NA PORTE
ri REC res :vw: PRE DE Ag RS pi kida M NET PSE ST aie reAN The ‘he!
NOTES
1. P. 242-246.
2. P. 246-249.
3. P. 249-254.
LA LIBERTÉ. 257
1. P. 254-259.
2. P. 259-268.
3. P. 268-273.
SCHELLING. 17
258 _ LA NOTION DU DEVENIR.
1. P. 273-277.
2. P. 277-286.
3. Philosophie der Mythologie, 11, nr, 1-131.
PTE M RTE, Co PRERe ee Pet une ESS CEST ST AU ” 3 A PANTIN PA AA TE".
PAT:
= 2 re
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;
| tr) WA } ; — 7
LE MONOTHÉISME. : 259
1. P, 26-29.
2, P. 29-32. -
3. Selon Schelling, lahveh — je serai.
260. LA NOTION DU DEVENIR.
1. P. 32-39.
LE MONOTHÉISME. 261
1. P.40-45. C’est le même besoin d'une activité infinie sans cesse cap:-
ble de se rajeunir qui était au fond de la philosophie de la nature.
2. P. 67-76; cf. 76 l'interprétation du dogme de la Trinilé.
3. P. 80-84.
262 LA NOTION DU DEVENIR.
1. P. 84-197.
CHAPITRE V
1. P. 69-75.
2. L'acte du culle ne sert qu'à faire voir la force des représentations reli-
gieuses; mais la représentation est non seulement primitive, mais indé-
pendanie.
3. P./6-7.
4. Exposition systématique, If, 1, 135 sq.
266 LA MYTHOLOGIE.
1-P.:93-110.
DÉVELOPPEMENT DE LA CONSCIENCE. 267
1. Il, n, p. 266-267.
268 LA MYTHOLOGIE.
1. P. 398.
2. P. 400-402.
3. P. 405-407.
is D ver
Ben SN Re URRECUTeH
Ji:
|
PHILOSOPHIE DE LA RÉVÉLATION. 273
1. P. 409.
SCHELLING. 18
l
274 | LA MYTHOLOGIE.
|
f
276 LE DEVENIR. | |
UE NOT RRIDEVENIRS \ 7 ? Us
L'INTUITION. 2270:
1.1, x, p. 131; cf. p. 133-134 : c'est moi qui cherche quelque chose dans
l'être et qui n’y trouve rien.
2. P. 133-134.
3. P. 151 sq.; cf. Il, mr, 88; 121.
4. Ph. d. Mythol., I, n, p. 34.
5. P. 137-138 ; cf. Aus Schell. Leb., NI, p. 165-166.
6. Préface à Cousin, I, x, p. 212; lui reproche son antinaturalisme dans
un manuscrit de l’époque d’Erlangen, 1, x, 161.
7. I, x, 146; II, m1, 92-93. - .
282 TR | PHILOSOPHIE POSITIVE. TR EC
nelle.
z: 7e “IS ti He À
LA PHILOSOPHIE RATIONNELLE. 283
HP664
2,365.
. P. 261; 263; 266-267.
. P. 269-276.
+. Levrai sens du crilicisme, p. 287-295, p. 368.
OT
LD
9
THÉORIE DES PUISSANCES. 285
1. P. 301-302, 304, sur l'expérience et l'induction; p. 305 sq., 317 sq., sur
la valeur métaphysique des principes logiques; Hartmann, Schelling, p. 31
sq., lui reproche, puisqu'il refuse d’en faire de simples catégories formelles,
de ne pas leur donner un sens véritablement réel, puisqu'il refuse aussi de
les vivifier par les concepts psychologiques et physiques de volonté et de re-
présentation; mais remarquons qu’un moment du devenir isolé des autres,
n'est ni un concept abstrait, ni une réalité concrète; or c’est là ce que sont
les puissances.
2. P. 302, 304-305 sq.
/ THÉORIE DES PUISSANCES. 287
la notion abstraite du sujet, la subjectivité pure; il est
le sujet qui sera la matière de toutes les déterminations
futures ; + À et + A ne sont pas des notions abstraites,
mais des individus !. — Mais l'individu n'est-il pas défini
suivant l’ancienne logique par l’infinité des prédicats,
etn'y a-t-il pas contradiction à affirmer qu’un être aussi
pauvre (ne disons plus aussi abstrait) que — A puisse être
en même temps un être actuel? — Très pauvre, répli-
quera-t-on, si on l'interprète en compréhension, très
riche si on pense à son extension.
Seulement, dans ce dernier cas, le possible qui peut
être actualisé n’est plus le concept lui-même, mais les
termes qui rentrent dans son extension ; le concept n’en
est que le titre commun. La difficulté revient. Comment
puis-je faire la supposition qu’une telle abstraction est
en acte?
Il faut, pour comprendre Schelling, abandonner ce
concept de logique formelle. La question est une question
de devenir; ce n’est pas celle de savoir quelle est la
nature du lien qui unit les déterminations au sujet indé-
terminé, une fois que ces déterminations ent été posées,
mais bien celle de comprendre comment un sujet d’abord
indéterminé peut recevoir des déterminations : c’est
moins une question logique qu’une question physique.
Dès lors, rien ne m'interdit de poser en acte par la pensée
un sujet indéterminé qui sort de sa nature de sujet
(££loraxu) pour remplir toute la sphère de l’exis-
tence ?. Et alors commence de lui-même, dans la pensée,
un devenir qu’il suffit de suivre par l'intuition pour voir
naître toute l’extension du sujet, c'est-à-dire toutes les
formes possibles de l’être. Car si le sujet indéterminé,
infini, illimité, occupe toute la sphère de l'existence, il
en exclut par là même l'être pur (+ A), celui qui, sans
moi intérieur pour ainsi dire, contient, tout étalées,
les déterminations de l’être. Cet être, comme violemment
1. Of. surtout p. 388 où ils apparaissent comme des volontés.
2. P. 388. Ce sujet est l'être indifférencié, et non la catégorie de l'être.
298 _ PHILOSOPHIE POSITIVE.
repoussé en lui-même, est forcé par sa nature (puisqu'il
est l'être tout développé) dese détendre comme un ressort
pour regagner ses droits perdus, chasser l’illimité de
l’existence en le circonscrivant et le limitant. Le résultat
final de cette détente est l’être composé + A dans lequel
— À est revenu à sa nature propre de puissance, assujétie
aux limitations de + A. Mais ce mouvement de détente
est progressif; la détermination gagne peu à peu dans
le champ de l'existence, et c’est dans ces effets gradués
et successifs que se produisent toutes les formes qualita-
tives des corps!.
Mais ilfaut remarquer que chaque position idéale d’un
terme existant suppose le terme supérieur; — A n'existe
que pour être vaincu par + A; c'est la cause matérielle
d’Aristote, l'illimité du Phrèbe de Platon, tandis que
+ A est la cause efficiente et la limite ; + A ne surmonte
— À que pour donner naissance à + A, la matière assu-
jétie par la limite qui est ainsi la cause finale et le com-
posé du Philèbe, qui règle souverainement l’action des
deux premiers principes?.
Ces trois principes ne peuvent agir que combinés
ensemble pour produire l'être concret; il suppose donc un
quatrième principe (l'essence d’Aristote, l'âme) qui main-
tient leur union. On conçoit sa nécessité; tant que les
termes + A, — À et + À restaient dans le possible, ils
ne s’excluaient nullement; maintenant qu'ils s’excluent,
ils ne peuvent être rattachés que par un termesupérieur :
l'Idée. L’Idée qui était autrefois l'architecte faisant le
plan d’une maison, devient comme l'architecte qui dirige
les ouvriers qui la bâtissent ?.
On le voit donc {et que l'on nous pardonne, pour cette
conséquence nouvelle, l'exposition d'une doctrine déjà
connue), tant que l’on pose le devenir dans la pure raison,
L LA NATURE. 1 289
1. P. 569.
2. 19° lecon.
3. 20° leçon; p. 457-489. Cette théorie de l'esprit (cf. aussi Philos. der
Offenbarung, IL, 116-129) est bien, comme l'ont vu Drews (die deutsche Î
FE, et
TA L'HUMANITÉ. | 291
limites dans des volontés étrangères. Cette limite ne vient
pas de compétitions matérielles, de guerres, mais a sa ra-
cine intelligible dans l’unité de l'Humanité dont chaque
individu n’est qu’un aspect. Il y a entre ces aspects un
w
1. P. 541-545; 548.
2. P. 566 sq.
3. P. 556-560.
[
L'HUMANITÉ. 293
298 CONCLUSION.
300 \ CONCLUSION.
AA L'INTUITION. 5 #0 V0
304 CONCLUSION.
à L'INTUITION. lt V7305
mand était fondé sur l’analyse métaphysique kantienne
des données de l'expérience. La tâche que s’imposèrent
Fichte et Hegel fut de rejoindre les membres dis-
Joints de cette analyse, le sujet et l’objet :à ce titre, l’i-
dentité du sujet et de l’objet était non pas l'objet d’une
vision immédiate, mais le principe régulateur de leur
recherche. L'idéalisme consiste à concilier des oppositions,
c’est-à-dire à les nier non pas immédiatement mais mé-
diatement après les avoir posées. Or, c’est la légitimité
même de cette analyse métaphysique, la position, dès
l’abord, des termes opposés qui fut de très bonne heure
mise en question par Schelling. Lorsqu'il critique, dans
les Idées, la dynamique kantienne, en montrant que les
deux forces attractive et répulsive sont non pas des cons-
tituantes de la matière, mais des résidus d’une analyse
faite après coup, c’est qu’il cherche déjà son principe
dans l’unité indivisible d’un fait.
La réalité ne se construit pas; vous la perdez en iso-
lant ses prétendus éléments ; vous pouvez seulement la.
décrire, c’est-à-dire séparer ses moments, mais à condi-
tion que vous ne perdiez pas la vue d’ensemble, seule
féconde, tel est l’enseignement positif de Schelling.
Mais ces noms, positivisme et empirisme, ne s’éloi-
gnent-ils pas ici du sens qu'on leur donne ordinaire-
ment? — Sans doute; c’est que Schelling n’est pas moins
hostile à l'analyse du donné telle que la pratiquent les
empiristes qu’à l'analyse métaphysique de Kant. Il refuse
tout autant de poser comme une donnée primitive ces
fragments de réalité d’où partent les empiristes que les
résidus de l'analyse d'où part l’idéaliste. Pour lui, le
donné, c’est le donné de l'intuition, c'est-à-dire une réa-
lité pleine, un univers qu’on ne saurait morceler sans le
détruire. De là, le caractère de sa philosophie de la na-
ture qui n’est ni un système @ priori, ni un empirisme
au sens propre, mais qui est un effort constant pour
faire sentir la continuité, l’interpénétration de toutes les
formes de l'être; elle est non pas le déroulement des
SCHELLING. 20
us
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ER RTE MA AR TS
306%," j : CONCLUSION.
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE PREMIER
PHILOSOPHIE ET CRITIQUE.
CHAPITRE II
DEUXIÈME PARTIE
SCHELLING A IÉNA
CHAPITRE PREMIER
CHAPITRE II
LA PHILOSOPHIE DE LA NATURE.
TEE
CAE
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EAN 1 LA.
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CHAPITRE III
L'IDÉALISME TRANSCENDENTAL.
CHAPITRE IV /
LA PHILOSOPHIE DE L'IDENTITÉ.
Le
EU 940
OA DAT PO PRG ME ATOME NE VE NE TE
02 eV TABLE DES :MATIERES: 7 (0
LR Pre è ax
CHAPITRE V
TROISIÈME PARTIE
CHAPITRE PREMIER
PHILOSOPHIE ET RELIGION.
CHAPITRE II
CHAPITRE III
# 1 TE
ES I. — Schelling à Münich et à Berlin. — Schelling professeur et orateur.
| — La nécessité du cours pour le développement de sa pensée. — Son
_ influence morale et sa situation sociale à Münich. — Les discours so-
x lennels à l’Académie, — Il est nommé précepteur du prince royal. —
_ Schelling réformateur religieux. — Il est appelé à Berlin pour rétablir
Le ia Pot entre la religion et la philosophie. — L’extrême
‘ PAMONCAEOPOMONILO SEA sie nee eur eee do 48 crcliA I 244-247
24 S$ II. — La notion du devenir. — Impossibilité de suivre l’histoire des
:Ê idées de Schelling. — Comment utiliser ses cours? — Simplification du
ÿ
k système; diminution des influences mystiques; influence nouvelle des
Ÿ philosophes classiques. — Portée du langage religieux de Scheiling. —
Les leçons d’Erlangen; la philosophie orientée vers la connaissance du
libre devenir. — L’Exposition de l'Empirisme; le fait ultime est l’ab-
solue liberté; on l’atteint en surmontant le dualisme cartésien, ie mo-
nisme idéaliste de Fichte, et la philosophie de la nature. — Le devenir
créateur. — La Philosophie de la mythologie (leçons I à VD) : concilia-
à tion du monothéisme avec la doctrine du devenir; critique des con-
4 _ ceptions courantes; le panthéisme; interprétation du dogme de la
Trinité. — Le passage de Dieu à l’existence; sa condition est la réali-
Ù DOMAINE IVERS ee eee ele ec aianreisutd ee dm eos 247-262
L: CHAPITRE V
MYTHOLOGIE, RÉVÉLATION ET PHILOSOPHIE POSITIVE.
CONCLUSION.
Ont paru :
SOCRATE, par Clodius Piat, Agrégé de Philosophie, Docteur ès
Lettres, Professeur à l’Institut catholique de Paris. (Traduit en
allemand.) 1 vol. in-8°, 9 fr.
PLATON, par le même. (Couronné par l’Académie française, Prix
Bordin.) 1 vol. in-8°, 7 fr. 50.
ARISTOTE, par le même. (7raduil en allemand et en ilalien.) 1 vol.
in-8°, o fr.
ÉPICURE, par E. Joyau, Professeur de Philosophie à l'Université de .
. Clermont. 1 vol. in-8°, 5 fr.
CHRYSIPPE, par Émile Bréhier, Professeur de Philosophie à l’Uni-
versité de Bordeaux. (Couronné par l’Académie des sciences morales
el politiques.) 1 vol. in-8°, 9 fr.
PHILON, par l'abbé J. Martin. 1 vol. in-8, 5 fr.
SAINT AUGUSTIN, par le même. L vol. in-8, 7 fr. 50. Deuxième
édilion.
SAINT ANSELME, par le comte Domet de Vorges. l vol. in-8°, 5fr.
AVICENNE, par le baron Carra de Vaux, Membre du Conseil de
la Société Asiatique. 1 vol. in-8°, 5 fr.
GAZALI, par le même. (Couronné par l’Instilut.) L vol. in-8, 5 fr:
MAÏMONIDE, par Louis-Germain Lévy, Docteur ès Lettres, Rab-
bin de l’Union libérale israélite. L vol. in-8, 5 fr.
SAINT THOMAS D'AQUIN, par A.-D. Sertillanges, Professeur
à l’Institut catholique de Paris. (Couronné par l'Académie des
sciences morales el poliliques, Prix Le Dissez.) ? vol. in-8&, 12 fr.
Deuxième édition.
MONTAIGNE, par F.Strowski, Professeur à l’Université de Paris.
1 vol. in-80, 6 fr.
PASCAL, par Ad. Hatzfeld. 1 vol. in-8°, 5 fr.
Rs de 0 par Henri Joly, Membre de l'Institut. 1 vol.
in-0° r
SPINOZA, par Paul-Louis Couchoud, Agrégé de Philosophie, ancien
Re pe normale supérieure. (Couronné par l'Inslibut.) 1 vol.
in-8° 1
KANT, par Th. Ruyssen, Professeur à l’Université de Bordeaux.
Deuxième édition. (Couronné par l'Institut.) 1 vol. in-8, 7 fr. 50.
SCHOPENHAUER, par le même. 1 vol. in-8, 7 fr. 50.
MAINE DE BIRAN, par Marius Couailhac, Docteur ès Lettres.
(Couronné par l'Institut.) 1 vol. in-8&, 7 fr. 50.
ROSMINI, par Fr. Palhoriès, Docteur ès Lettres. 1 vol. in-80, 7 fr.50.
SCHELLING, par Émile Bréhier, Professeur de Philosophie à
l'Université de Bordeaux. 1 vol. in-&, 6 fr.
Va paraître :
DESCARTES, par Albert Léon, Professeur au Lycée de ae.
op < e À
67
THEOLOGY LIBRARY
SCHOOL OF THEOLOGY AT CLAREMONT
CLAREMONT, CALIFORNIA
an = (ii
[OIONT
4"ESS tL04
HOITNARQNE FL
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