Inseguridad Linguística
Inseguridad Linguística
Inseguridad Linguística
SECURITE / INSECURITE
LINGUISTIQUE
o. LIMINAIRE
Les textes rassemblés dans cet ouvrage ont été proposés et
présentés lors de la 5° Table Ronde du Moufia, organisée les 22,
23 et 24 avril 1998 au sein du LCF-UPRESA 6058 du CNRS de
l'université de la Réunion, et contribuent à l'avancement de
l'Action de Recherche Partagée L'insécurité linguistique: des
mécanismes ambigus étudiés en contexte plurilingue dans les pays
du Sud, co-dirigée par Claudine Bavoux et Didier de Robillard 1.
L'année 1998 marquant le départ à la retraite du professeur émérite
Nicole Gueunier, initiatrice de la recherche francophone sur
l'insécurité linguistique2, et dont la recherche témoigne de son
intérêt constant pour cette thématique, il était bien naturel que cet
ouvrage lui soit dédié et soit pensé comme un hommage, modeste,
à sa très remarquable activité scientifique.
Il peut sembler surprenant que les Actes aient mis tant de
temps à être proposés pour publication, ce qui occasionne du reste
quelques décalages dans le temps, dont le lecteur devra tenir
compte, du point de vue des références présentes dans les articles,
dans la mesure où la plupart des travaux qui étaient en cours ou
même en projet au moment de la 5° Table Ronde du Moufia sont
achevés et / ou déjà publiés aujourd'hui. Ce retard peut trouver
quelques éléments de justification en regard des remaniements qu'a
1 Les cinq premières tables rondes du Moufia, organisées par l'UPRES-A 6058 du
CNRS-Université de la Réunion, ont réuni deux équipes et alimenté
simultanément deux programmes scientifiques des réseaux AUPELF-UREF,
Etude du français en francophonie et Sociolinguistique et dynamique des langues.
Les derniers travaux effectués dans le réseau Etude du français en francophonie
ont été publiés en 2000 par C. Bavoux, R. Dupuis et l-M. Kasbarian dans Le
français dans sa variation, L'Harmattan et en 2001 par C. Bavoux et F . Gaudin
dans Francophonie et polynomie, aux P.U.Rouen.
2 Désormais notée IL.
8 Sécurité/insécurité linguistique: terrains et approches diversifiés
4 Nous rencontrons sur ce point le propos de Cécile Canut (ici-même), qui parle
de l'ambivalence de 1'« activité épilinguistique » comme expression d'une tension
et de «va-et-vient» permanents entre deux pôles qu'elle baptise 1'« idéal de
langue» (<<mythe de la langue unique, langue originelle, langue à soi») et la
« langue idéale» (altérité linguistique, langue de l'autre, de la communauté). Cf.
son texte: Activité épilinguistique, insécurité et changement linguistique.
A. BRETEGNIER : Introduction Il
5 Car elle est aussi susceptible de constituer la variété, précisément, dont l'usage
fait émerger l'illégitimité.
A. BRETEGNIER : Introduction 13
6 Ce qui s'exprime par exemple par le fait que le modèle linguistique parental,
créolophone, constitue un modèle par défaut, qu'il s'agit de ne pas reproduire,
transmettre, etc. (avec toute la culpabilité que peut faire émerger l'idée de passer
dans l'autre camp).
14 Sécurité/insécurité linguistique: terrains et approches diversifiés
9 Une «lecture diagonale des travaux exploitant le concept d'IL» donne ainsi à
Frédéric Tupin «le sentiment que chaque chercheur produit son propre outil
d'analyse et que certains traits susceptibles de témoigner de manifestations d'IL,
n'auraient pas la même signification dans d'autres lieux, voire relèveraient
d'attitudes sécures sur d'autres terrains! ».
18 Sécurité/insécurité linguistique: terrains et approches diversifiés