2009GRE17001 Berthet Audrey (1) (D) FB
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Audrey Berthet
LIENS
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J~1 im~1111t111111
B.U.M. GRENOBLE
D 1111111,1
UNIVERSITE JOSEPH FOURIER
FACULTE DE PHARMACIE DE GRENOBLE
Année 200, N ° :/ o o 4,_
THESE
PRESENTEE POUR L'OBTENTION DU TITRE DE DOCTEUR EN PHARMACIE
DIPLÔME D'ETAT
par
BERTHET AUDREY
Née le 11 mars 1983 à ANNECY (Haute-Savoie)
JURY
Membres:
Monsieur François BAYLE
Madame Isabelle HININGER-FAVIER
Madame Marie JOYEUX-FAURE
UNIVERSITE JOSEPH FOURIER
FACULTE DE PHARMACIE DE GRENOBLE
Année 2008
THESE
PRESENTEE POUR L'OBTENTION DU TITRE DE DOCTEUR EN PHARMACIE
DIPLÔME D'ETAT
par
BERTHET AUDREY
Née le 11 mars 1983 à ANNECY (Haute-Savoie)
JURY
Membres:
Monsieur François BAYLE
Madame Isabelle HININGER-FAVIER
Madame Marie JOYEUX-FAURE
UFR UNIVERSITE
DE PHARMACIE JOSEPH FoURIER
DE GRENOBLE SCIENCES.TECHNOLOGIE. SANTÉ.
Année 2008-2009
Mise à jour : Je 6 octobre 2008
1
UFR UNIVERSITE
DE Pr~ARMACIE JOSEPH FOURIER ~
DE GRENOBLE SCIENCES.TECHNOLOGIE.SANTÉ.
2
LJFR
DE Pl4ARIVJACIE
- . ~
DE GRENOBLE
Année 2008-2009
3
UFR UNIVERSITE _.:
DE PHARMACIE JOSEPH FOURIER
SCIENCES.TECHNOLOGIE.SANTÉ.
DE GRENOBLE
ENSEIGNANTS ANGLAIS
ATER
4
REMERCIEMENTS
Monsieur P. FAURE,
Professeur à la Faculté de Pharmacie de Grenoble.
Vous avez été à I' origine de ce travail et vous avez permis son aboutissement. Vous nous
avez fait l'honneur d'accepter la présidence du jury de notre thèse. Veuillez accepter
l'expression de notre gratitude et de notre profond respect.
Monsieur F. BAYLE,
Néphrologue, Praticien Hospitalier au CHU de Grenoble.
Nous sommes très sensibles à l'honneur que vous nous faites en acceptant de juger notre
travail. Nous tenons à vous exprimer notre respectueuse considération.
Soyez assurés de notre sincère reconnaissance.
5
A ma mère, Christiane
A ma sœur, Valérie
A mon frère, Olivier
A toute ma famille
A mes amis
6
TABLE DES MATIERES
7
. .-.~.. ,. . :.::.·
INTRODUCTION.................................................................................................. page 10
1) Définition ................................................................................................page 13
2) Les différents stades de l'IRC ...............................................................page 14
3) Physiopathologie de l'IRC ...................................................................... page 15
4) Clinique ...................................................................................................page 20
a) Manifestations cardiovasculaires .............................................. page 20
b) Manifestations hématologiques ................................................ page 21
c) Manifestations osseuses ........................................................... page 21
d) Manifestations neurologiques .................................................. page 23
5) Çlassification du type de maladie rénale ............................................... page 24
6) Facteurs de risque pour développer une IRC. ....................................... page 26
7) Les traitements .......................................................................................page 27
8
PARTIE IV: PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE DES PATIENTS INSUFFISANTS RENAUX
CHRONIQUES ............................................................................................................................. page 49
9
INTRODUCTION
10
L'insuffisance rénale chronique (IRC) est un vrai problème de santé publique
aujourd'hui : toutes les études épidémiologiques concordent pour dire que l'insuffisance
rénale chronique progresse régulièrement dans tous les pays industrialisés. C'est une
pathologie lourde, progressive et longtemps silencieuse dont le traitement est
contraignant et onéreux [87]. Elle nécessite au stade terminal un traitement de
suppléance par dialyse ou une transplantation rénale.
Les principaux facteurs modifiables de progression de l'IRC sont la protéinurie et
l'hypertension artérielle. La correction de ces facteurs permet de ralentir la progression
de l'IRC, notamment dans les atteintes glomérulaires chroniques.
Les moyens thérapeutiques évalués ont été le traitement de l'HTA, le régime restreint
en protéines, le traitement des dyslipidémies, le traitement de l'anémie, le traitement de
l'obésité et le sevrage tabagique. [100]
Comme nous le verrons tout au long de ce travail, la prise en charge diététique est une
partie cruciale du traitement des patients insuffisants rénaux chroniques. En effet, cette
prise en charge diététique a d'une part une influence sur la morbidité et la mortalité de
ces patients [55] et d'autre part elle fait partie des facteurs qui vont retarder le début
du traitement de suppléance et maintenir les patients dans un état de santé satisfaisant.
Nous commencerons tout d'abord, par rappeler les généralités sur l'insuffisance rénale
chronique avec sa définition, sa physiopathologie, sa clinique, les différents types de
maladies rénales et les facteurs de risques d'insuffisance rénale.
Ensuite nous verrons l'épidémiologie de l'IRC, puis nous aborderons la dénutrition chez
l'insuffisant rénal chronique, qui est un des facteurs de mauvais pronostic ultérieur.
Ensuite nous détaillerons la prise en charge nutritionnelle des patients insuffisants
rénaux chroniques avec les différents nutriments et oligoéléments à surveiller selon le
stade d'évolution de la maladie.
Enfin, nous terminerons en insistant sur la place du pharmacien d'officine dans la prise
en charge des patients insuffisants rénaux chroniques.
11
PARTIE I:
GENERALITES SUR
L'INSUFFISANCE RENALE
CHRONIQUE (IRC)
12
1) Définition
La performance de cette formule est peu évaluée chez le sujet âgé de plus de 75 ans. Il
est donc nécessaire d'avoir des données complémentaires.
De plus, une obésité importante rend les résultats ininterprétables [100].
L'IRC est définie selon la présence ou l'absence de maladie rénale et selon le DFG [54].
Les Critères permettant de définir une IRC sont :
Une maladie rénale depuis 3 mois ou plus, définie par des anomalies structurales ou
fonctionnelles du rein, avec ou sans diminution du DFG qui se manifeste soit par des
anomalies pathologiques soit par des marqueurs du rein endommagé (anomalies dans
la composition du sang ou des urines ou anomalies des tests d'imagerie)
Un DFG < 60 ml/min depuis plus de 3 mois avec ou sans maladie rénale.
La maladie rénale
Elle est définie par des anomalies fonctionnelles ou structurales du rein, initialement
sans déclin du DFG mais qui peut être amené à diminuer.
La diminution du DFG peut être aiguë ou chronique. Une baisse aiguë n'indique pas
nécessairement la présence d'une atteinte rénale. Les diminutions chroniques sont
souvent plus associées à une atteinte rénale
13
Déclin du DFG sans maladie rénale par dommages sur le rein
Ce sont les individus avec un DFG entre 60 et 89 ml/min/1,73m 2 •
Le déclin de la fonction rénale sans marqueurs reconnaissables de maladie rénale est
très fréquent chez les enfants et les personnes âgées et il est considéré comme normal
pour l'âge.
14
NKF-K/DOQJ guidelines (adultes et enfants> 2 ans) [54]
-·--·
15
L'unité fonctionnelle rénale : le néphron
Modifications anatomiques
Le premier maillon à l'origine des modifications anatomiques semble être une
augmentation du débit sanguin délivré aux néphrons restants. Cette augmentation
serait sous la dépendance des prostaglandines. De plus, l'artériole afférente du
glomérule se vasodilate plus que l'artériole efférente, d'où l'augmentation de la pression
hydraulique dans le capillaire glomérulaire, et donc de la pression de filtration.
16
En réponse à ce surcroît de filtration, les glomérules et les tubules restants
s'hypertrophient (hypertrophie appelée compensatrice). A leur niveau, le débit de
filtration sera donc augmenté, permettant de maintenir un débit de filtration
glomérulaire (DFG) total normal et des fractions d'excrétion et de réabsorption tubulaire
adaptées à cette augmentation pour conserver l'homéostasie du milieu intérieur.
Ces différents mécanismes permettent de maintenir une fonction rénale normale jusqu'à
la destruction d'environ deux tiers du parenchyme rénal. Au-delà, ces mécanismes sont
dépassés, et l'insuffisance rénale apparaît.
18
Limites de /excrétion du potassium
L'hyperkaliémie peut provenir d'une augmentation brutale des apports (aliments tels
que le chocolat, les fruits secs, les bananes, les légumes verts, les pommes de terre),
d'un jeûn, de la survenue d'une acidose entraînant le passage du potassium du milieu
intra- au milieu extracellulaire, de situations telles que dans la néphropathie diabétique,
la prise d'inhibiteurs de l'enzyme de conversion, de bêtabloquants ou de diurétiques
épargneurs de potassium. Elle est surtout menaçante en cas d'oligoanurie ou d'acidose
sévère associée.
19
4) Clinique
a) Manifestations cardiovasculaires
L 17vpertension artérielle
Elle complique 90 % des IRC. Sa physiopathologie est liée à l'augmentation du volume
extracellulaire et à une vasoconstriction induite par le système rénine-angiotensine-
aldostérone. Le contrôle de la volémie entraîne la normalisation de 50 % des
hypertensions artérielles de l'insuffisant rénal chronique. L'hypertension artérielle
augmente le risque de complications cardiovasculaires et constitue un facteur de
progression de l'insuffisance rénale.
Cardiomvopathie
L'atteinte cardiaque est multifactorielle. Une part revient directement à l'urémie
chronique. Une composante ischémique est par ailleurs fréquente, reflet d'une
athéromatose accélérée. Les facteurs de risque en sont l'hypertension artérielle, la
surcharge chronique, l'anémie, l'hyperparathyroïdie, le tabac et l'hyperlipidémie.
L'hypertrophie ventriculaire gauche constitue la première étape de l'atteinte cardiaque,
à l'origine d'une altération de la fonction diastolique avec conservation de la fonction
systolique.
L'évolution peut se faire vers la cardiomyopathie dilatée, avec altération de la fonction
systolique.
L'insuffisance cardiaque majore l'insuffisance rénale par une part fonctionnelle liée au
bas débit. Une hyperhydratation extracellulaire s'instaure, d'autant plus résistante aux
diurétiques que l'IRC est importante.
20
Péricardite
L'urémie est une cause propre de péricardite quand le débit de filtration glomérulaire
est inférieur à 5 ml/min. Les signes cliniques sont sans particularité : douleur thoracique
augmentée par le décubitus, fièvre, arythmie, frottement péricardique.
La péricardite et la cardiomyopathie se compliquent volontiers d'arythmies, également
favorisées par l'acidose et par les anomalies du potassium et du calcium, fréquentes à
ce stade de l'IRC.
b) Manifestations hématologiques
- Anémie
Une anémie apparaît pour un débit de filtration glomérulaire inférieur à 30 ml/min. Elle
est liée à une insuffisance relative en érythropoïétine, synthétisée dans le rein par les
cellules péritubulaires, et à une diminution de la durée de vie des globules rouges.
D'autres causes d'anémie sont fréquemment associées : carence en fer ou folates,
saignement dont le risque est augmenté par les perturbations des fonctions
plaquettaires.
Son traitement fait appel à l'érythropoïétine, après correction d'éventuelles carences. La
correction de l'anémie améliore l'adhésion et l'agrégation plaquettaire, la qualité de vie
des patients, et diminue l'hypertrophie ventriculaire gauche.
- Anomalies de l'l7émostase
Une tendance hémorragique est volontiers observée. Le temps de saignement est
allongé, témoin d'une hémostase primaire perturbée. Les plaquettes sont en nombre
normal, mais il existe un dysfonctionnement plaquettaire. Par ailleurs, l'anémie
contribue à l'allongement du temps de saignement.
c) Manifestations osseuses
Ostéodvstrophie rénale
L'ostéodystrophie rénale relève de deux mécanismes présents en proportion variable :
la diminution de la minéralisation osseuse et l'augmentation de la résorption. Le premier
mécanisme conduit à une ostéomalacie et le second à l'ostéite fibreuse, c'est-à-dire au
remplacement de l'os par un tissu fibreux.
21
diminution synthèse
---------..
diminution
.. diminution
1-alpha-hydrolase 1-25 (OH) 2 D3 minéralisation
Destruction
i osseuse
Parenchymateuse î- i
hypocalcémie
22
Calcifications métastasiques
Des calcifications tissulaires peuvent apparaître par simple précipitation si le produit
phosphocalcique est très élevé. Elles siègent en sous-cutané ( elles sont responsables
d'arthrite microcristalline), dans les tendons ( responsables de tendinites .et de rupture
tendineuse) ou dans la conjonctive ( responsables d'irritation et de conjonctivite).
d) Manifestations neurologiques
23
5) Classification du type de maladie rénale
24
/
Les néphropathies interstitielles
Ce sont des maladies primitives de l'interstitium rénal avec des lésions fibrotiques ou
inflammatoires et une atteinte secondaire des glomérules et des vaisseaux.
De nombreux médicaments ou toxiques peuvent être responsables de néphropathies
interstitielles.
D'une façon générale et à l'exception des néphropathies interstitielles chroniques par
abus d'analgésiques, les néphropathies interstitielles aigues secondaires aux
médicaments sont réversibles lorsque ceux ci sont arrêtés.
Les néphropathies interstitielles représentent environ 3% des patients en insuffisance
rénale terminale (IRT).
La néphropathie de reflux est la 2ème cause d'insuffisance rénale terminale chez l'enfant.
Selon le registre européen (EDTA) elle représente 30% des causes d'IRT chez l'enfant
en dessous de 16 ans et 15 à 20% des IR avancées chez l'adulte de moins de 50 ans.
[88]
25
6) Facteurs de risques pour développer une IRC
26
7) Les traitements
Pourtant, le régime doit commencer suffisamment tôt et doit surtout éviter les excès. Il
est très souvent nécessaire d'ajouter des médicaments pour faire baisser la tension, de
donner des vitamines (vitamine D) et du calcium. Plus tard, des injections d'EPO seront
proposées pour éviter l'anémie. (89]
L 'hémodialvse [891
Le principe est ancien et très simple : on met le sang au contact d'une membrane très
fine qui permet le passage des petites substances et de l'eau ; de l'autre côté de cette
membrane circule un liquide (le dialysat), qui a une composition proche de celle du
sang, mais sans les déchets. Le sang va alors se débarrasser de toutes ses substances
toxiques et se chargera au contraire de calcium ou de bicarbonate, venant du dialysat.
Les échanges se font par "osmose". La technique est devenue très performante avec
des membranes de plus en plus efficaces et "biocompatibles". Les appareils règlent la
fabrication du dialysat et le déroulement de la séance d'une manière automatique,
grâce à des programmes informatiques toujours plus adaptés. Les capacités d'épuration
sont très puissantes, ce qui permet de ne faire que trois séances par semaine, chacune
durant 4 à 5 heures. Mais il y a deux impératifs incontournables:
il faut pouvoir avoir accès au sang très régulièrement et avec un débit suffisant.
Pour cela, il faut créer au niveau du bras une "fistule artério-veineuse" : le
principe consiste à mettre une veine au contact d'une artère, ce qui va la faire
dilater et la rendre plus solide.
27
entre les séances, il faut maintenir un régime et prendre des médicaments.
1);e~~I W!ii3
&!~6p<.'N
Le principe est le même que pour l'hémodialyse, mais on utilise, la membrane naturelle
du péritoine. Elle tapisse tout notre tube digestif. Si l'on met un petit tuyau dans
l'abdomen, il est possible d'injecter un liquide de dialysat stérile, qui va, petit à petit, se
charger de tous les déchets. Si on renouvelle ce liquide très régulièrement, la technique
sera efficace pour épurer l'organisme.
28
Cette technique a des avantages, même si elle est moins efficace, elle est douce, elle
épure en permanence, évite les à-coups de l'hémodialyse et elle se pratique à domicile.
Le régime diététique peut être élargi dans bien des cas, mais il aura des contraintes
spécifiques.
Piîntoi
t>m~Ml pê1itonéle
(eoupe ebàol'l!i:M\e)
29
La Transplantation Rénale [891
---=---
Vfli.Meovll
i11Ç~r'i~Ufe
Source : http://www.soc-nephrologie.org/pages/fourchette/01.htm l
Le remplacement d'un rein malade par un " rein neuf " est la solution idéale puisqu'on
rend à l'organisme toutes les fonctions rénales. Pour autant, ce n'est pas une opération
miracle qui va permettre de ne plus faire de régime, ni de ne plus prendre de
médicaments.
Le rein transplanté est toujours considéré comme un étranger: il va faire l'objet d'une
réaction de notre système de défense. C'est la réaction normale de rejet: le système
immunitaire va fabriquer des anticorps et lancer contre le rein des cellules pour tenter
de le détruire. Pour l'en empêcher, il faut utiliser des médicaments à prendre tous les
jours : la cortisone, la ciclosporine et maintenant, bien d'autres nouveaux traitements.
Ces médicaments vont permettre la tolérance du rein greffé. Malheureusement, ils
peuvent provoquer des effets secondaires augmenter les lipides dans le sang, faciliter la
survenue d'un diabète ou faire monter la tension artérielle. Pour éviter ces ennuis, il est
encore important de faire attention à l'alimentation et d'observer un régime. Il est
différent de celui pour l'insuffisance rénale : le potassium est, par exemple, autorisé.
D'autre part, le rein greffé peut garder une petite insuffisance rénale qu'il faudra alors
compenser.
30
PARTIE II:
EPIDEMIOLOGIE
31
Les données épidémiologiques dont on dispose montrent que l'incidence de
l'insuffisance rénale chronique (IRC) augmente régulièrement en France et dans
l'ensemble des pays développés [87]. Cela est dû au vieillissement de la population et à
l'augmentation des pathologies vasculaires ou métaboliques (hypertension artérielle et
diabète) ayant un retentissement rénal mais aussi parfois à l'utilisation de médicaments
néphrotoxiques. [90]
En France, on peut suggérer un ordre de grandeur de 2, 8 millions de malades atteints
d'IRC [95].
On ne dispose pas en France de documents permettant d'évaluer l'incidence et la
prévalence de l'IRC à tous ces stades. Seul, le stade ultime est bien documenté par le
nombre connu des traitements de suppléance, il a atteint dans notre pays 126,4
patients par million d'habitants en 2002 [86]. En 1995, l'incidence annuelle de l'IRCT
(nouveaux cas par an) était de 112 patients par millions d'habitants (ppm) en France,
soit environ 7000 nouveaux patients chaque année. [90]
Cette incidence croit chaque année en Europe (4-6 % / an durant la période 1990-
1999) [9], avec une proportion croissante de diabète de type 2 et de sujets âgés.
Pour faire une comparaison on peut dire que l'incidence de l'insuffisance rénale
chronique terminale en France est inférieure à celle de la Belgique, de l'Espagne et de
l'Allemagne (proche de 150 pmh,) et elle est trois fois plus faible qu'aux Etats-Unis. [90]
La prévalence de la maladie à ses différents stades chez les sujets de plus de vingt ans
a été déterminée aux Etats-Unis sur un échantillon représentatif de la population [4].
On aboutit à un chiffre de 11 % pour la prévalence globale.
Une telle étude n'a pas été réalisée en France. On connaît seulement le nombre de
patients dialysés et greffés. En juin 2003, les estimations faisaient état de 31000
patients dialysés (dont 90% en hémodialyse et 10% en dialyse péritonéale) et
d'environ 20000 patients avec un transplant fonctionnel, soit au total environ 51000
patients en insuffisance rénale chronique terminale [85].
On estime que la prévalence des patients en IRCT en France est de 700 à 760 ppm
avec une progression de 8°/o par an environ en raison de la meilleure survie des
patients dialysés et transplantés et de l'augmentation d'incidence [90].
32
Ainsi, la prise en charge de cette pathologie, au coût social et humain particulièrement
élevé, est devenue un véritable enjeu de santé publique. En effet, le coût global du
traitement de l'IRCT est estimé à 2% de la totalité des dépenses de santé au bénéfice
d'environ 0,75 pour mille de la population française globale. [99]
Pour beaucoup de personnes en insuffisance rénale chronique terminale, la greffe de
rein constitue la meilleure solution thérapeutique en raison du résultat médical et de la
qualité de vie qu'elle offre. Les greffons sont cependant rares car, d'une part, l'état de
mort cérébrale qui autorise le prélèvement de greffons viables est lui même très rare et,
d'autre part, le prélèvement de rein sur donneur vivant apparenté est peu développé en
France. Afin de mieux répondre aux besoins des personnes en attente de greffe, le
« plan greffe », mis en place en 2001, a permis de renforcer significativement l'activité
de prélèvement [ 4 7]. \
33
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PARTIE III:
LA DENUTRITION LORS
DE L'INSUFFISANCE
RENALE CHRONIQUE
34
La prévalence de la dénutrition dans les populations de patients insuffisants rénaux
est d'environ 40% avec une prévalence variable de 20 à 80% en fonction du stade évolutif
de !'affection considérée et des méthodes de détection utilisées [11] [2] [26]. La perte de
poids, notamment au dépend de la masse maigre, et la baisse des concentrations
plasmatiques d'albumine et de transthyrétine (pré albumine) sont les paramètres dont la
valeur prédictive de la survie est le plus souvent rapportée [ 46].
Les facteurs contribuant à cette dénutrition sont l'anorexie liée à l'insuffisance rénale,
différents mécanismes conduisant à l'accélération de la protéolyse, des phénomènes
inflammatoires, la résistance à l'insuline ou l'hyperparathyroïdie [91].
35
1) Les différentes causes de dénutrition chez les patients
insuffisants rénaux chroniques
Elle est classiquement définie comme un mauvais statut nutritionnel dû à une réduction
des apports alimentaires spontanés [33] [81]. En effet, l'apport énergétique minimum
n'est pas toujours obtenu chez les patients en insuffisance rénale. Les données actuelles
de la recherche indiquent qu'il faut recommander aux patients en insuffisance rénale
modérée de réduire leur consommation protéique. Ceci est nutritionnellement
acceptable si les apports énergétiques sont maintenus supérieurs à 30 kcaljkg/j. Or il
est plus facile de réduire les calories que les protéines, et lorsqu'une anorexie est
présente, elle conduit souvent à une diminution des apports énergétiques [22].
Par exemple, les besoins en protéines et en énergie sont plus grands chez les
hémodialysés que chez les personnes en bonne santé [8] [26] [33] à cause des pertes
d'acides aminés dans le dialysat, de l'acidose métabolique et des conditions de co-
morbidités [53]. Mais les actuelles rations protéiques et énergétiques chez les patients
en hémodialyse sont souvent inadéquates par rapport aux lignes directrices sur la
nutrition des patients dialysés [11] [12] [68].
Les causes de cette ration nutritive inadéquate peuvent être : [11] [61] [65]
anomalies du goût (goût de métal, bouche sèche)
régime inapproprié
- accumulation de toxines urémiques et de facteurs anorexigènes
- gastroparésie et entéropathie chez le diabétique
pathologies associées
inflammation, infection, sepsis
polymédication
- facteurs psychosociaux : dépression, pauvreté, alcoolisme, solitude
liées à la procédure d'hémodialyse : instabilité cardio-vasculaire, nausées et
vomissements, asthénie de fin de dialyse, quantité de dialyse insuffisante
liées au traitement par dialyse péritonéale : inconfort abdominal, absorption de
glucose contenu dans le liquide de dialyse, épisodes de péritonites.
36
les procédures diagnostiques et thérapeutiques comme la chirurgie, la réalisation d'une
fistule artério - veineuse ou la pose de cathéter de dialyse péritonéale sont des
situations qui nécessitent une hospitalisation et s'accompagnent d'un catabolisme
protéique obligatoire. Aussi les médicaments prescrits sont nombreux et peu appétents.
les facteurs socio-économiques ont surtout un rôle important chez les sujets âgés poly-
pathologiques, qui ont un certain degré de handicap et qui ne peuvent pas préparer
tout seul leur repas ou ont un mauvais état dentaire qui diminue de façon considérable
leur apport alimentaire. De plus, la présence d'une pathologie chronique imposant des
contraintes liées au régime et au traitement, associée à la solitude contribue à
l'installation d'une dépression.
Des toxines urémiques et des produits toxiques du métabolisme (notamment les acides
organiques non tamponnés par le tubule rénal déficient) s'accumulent dans le sang lors
de l'IRC.
Chez l'homme l'acidose inhibe la synthèse de l'albumine, entraîne une balance azotée
négative et induit une dégradation protéique.
la leptine, peptide produit par les adipocytes, est fortement impliquée dans la
régulation des apports alimentaires chez l'animal. Or il semble que la leptine s'accumule
au cours de l'insuffisance rénale humaine, pouvant potentiellement entraîner ou
aggraver une anorexie préexistante. [65]
Comme nous l'avons vu précédemment, le diabète est une étiologie fréquente de l'IRC.
Celle-ci, arrivée à une phase évoluée, altère la motilité et la vidange gastrique.
le lupus érythémateux disséminé, l'insuffisance cardiaque et les pathologies aiguës,
telle que la péritonite en dialyse péritonéale, l'infection de l'accès vasculaire en
hémodialyse ou la septicémie, induisent également un état catabolique. [65]
les patients en hémodialyse peuvent présenter une anorexie, des nausées et des
vomissements, qui surviennent immédiatement après les séances d'hémodialyse. Ces
manifestations sont fréquemment associées à l'instabilité cardio-vasculaire et à
l'asthénie post-dialytique [65].
b) Accélération de la protéolvse
Des études in vitro sur des myocytes en culture et in vivo montrent que l'acidose
augmente la dégradation protéique dans le corps entier, l'effondrement des protéines
dans le muscle squelettique, et l'oxydation des chaînes ramifiées d'acides aminés ;
diminue la synthèse d'albumine ; réduit l'expression de l'insulin-like growth factor (IGF)
et des récepteurs de l'hormone de croissance (GH) et donc détermine les anomalies
nutritionnelles. [11] [19] [52]
38
La correction de l'acidose nécessite la prescription d'agents alcalinisant (eau de Vichy,
bicarbonate de sodium).
Chez les patients en insuffisance rénale terminale, la mise en place du traitement par
dialyse (hémodialyse ou dialyse péritonéale) s'accompagne d'évènements cataboliques
obligatoires, tels que la réalisation d'une fistule artério - veineuse ou la mise en place du
cathéter péritonéal [65]. De plus en dialyse chronique, il existe un certain nombre de
facteurs spécifiques pouvant entraîner une dénutrition. Ces traitements entraînent une
perte obligatoire de calories et de protéines. Environ 30 grammes de glucose (120
calories) et 4 à 9 grammes d'acides aminés sont perdus à chaque séance d'hémodialyse
dans le dialysat quand on utilise des membranes de dialyse à bas flux. Les pertes
protéiques peuvent aller jusqu'à 10 g si le patient s'alimente au cours de la séance [46].
Avec des membranes à haut flux, ces pertes protéiques sont augmentées de 30%. En
dialyse péritonéale, les pertes quotidienne d'azote sont plus importantes et sont
d'environ 2 à 4 g d'acides aminés, auxquels il faut ajouter 6 grammes d'albumine par
jour [65].
La deuxième cause de catabolisme protéique en hémodialyse est liée au contact du
sang avec un corps étranger qu'est la membrane de dialyse [34]. Il est bien établi
actuellement que la nature de la membrane de dialyse a un impact sur le métabolisme
protéique chez les patients en hémodialyse chronique. Les membranes dites bio
incompatibles activent de façon importante le système du complément, induisant ainsi
un catabolisme protéique plus important comparées aux membranes dites
bïocompatibles et qui entraînent moins de réponse inflammatoire. L'activation du
complément par ces membranes bio incompatibles augmente la transcription de TNF-a
(tumor necrosis factor) qui pourrait stimuler la dégradation des protéines musculaires.
En dialyse péritonéale, les pertes protéiques peuvent atteindre 15 à 20 g par jour au
cours d'épisodes de péritonites, ne se normalisant qu'après plusieurs semaines, voire
plusieurs mois [65].
39
c) Inflammation
Ces dernières années, il a été posé comme hypothèse que la malnutrition protéique et
énergétique chez les patients en hémodialyse pourrait être une conséquence de
processus inflammatoires chroniques qui seraient courant chez les patients en
insuffisance rénale pré terminale. [11] [37] [64] A terme, deux types de malnutrition
protéique et énergétique pourraient apparaître chez les patients dialysés [64]. Le
premier genre est associé avec le syndrome urémique ou avec des facteurs liés à
l'urémie (tels que inactivité physique, un nombre de dialyse insuffisant, des restrictions
diététiques, et des facteurs psychologiques), il est caractérisé par une modeste
réduction du taux d'albumine dans le sérum, une absence de co-morbidité significative,
des taux de cytokine pro inflammatoire normaux, et une basse consommation protéino -
énergétique à cause de l'anorexie urémique.
Dans une étude, les auteurs ont trouvé que la réponse des 331 patients, maintenus en
hémodialyse, à une simple question à propos de leur appétit était significativement
associée à de sévères états d'inflammation et de statut nutritionnel [35]. Un médiocre
appétit était associé avec évidence à une faible consommation protéique et à une
inflammation. Les concentrations dans le sérum de 3 marqueurs inflammatoires, la CRP
et deux cytokines pro inflammatoires (IL-6 et TNF-a), étaient plus élevées chez les
patients en dialyse anorexiques. De plus, un maigre appétit est corrélé avec une
augmentation des besoins la dose d'érythropoïétine et un risque plus élevé d'anémie
réfractaire. Les patients en dialyse avec un faible appétit expliquent aussi une
diminution de leur qualité de vie. De plus, les futures mesures d'hospitalisation et la
mortalité étaient significativement augmentées chez les patients anorexiques.
40
L'appétit est décrit comme un désir physique instinctif, particulièrement pour manger ou
boire [6]. Donc, un appétit normal est essentiel pour maintenir une adéquate
consommation de nourriture et pour éviter une sous-alimentation. Un appétit réduit,
aussi appelé anorexie, qui est un des premiers signes de la progression de l'urémie dans
IRC, a été rapporté chez les patients en insuffisance rénale terminale et dialysés et a
été impliqué comme l'une des principales étiologies soulignée de malnutrition protéique
et énergétique et d'hypo albuminémie. [30] [22]
Un important résultat de cette étude est la forte et cohérente association entre un faible
appétit et de hauts taux de marqueurs inflammatoires. Les patients dialysés sont
déclarés avoir une prévalence plus élevée d'inflammation que la population générale
[ 45]. La CRP est le marqueur inflammatoire le plus fréquemment mesuré et il est
associé avec une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires et de mortalité
dans la population générale [60] et chez les patients dialysés [50] [66]. Une cytokine
pro inflammatoire, IL-6, est présentée comme avoir un rôle central dans la
physiopathologie des effets défavorables de l'inflammation (dégradation protéique et
suppression de la synthèse protéique) et est prédicateur de médiocres conséquences et
augmente la mortalité chez les patients insuffisants rénaux [10] [59]. Le TNF-cx semble
aussi induire l'anorexie. [24]
Un autre résultat important est l'association significative entre l'appétit auto rapporté et
les mesures de conséquences cliniques chez les patients dialysés. La malnutrition
protéique et énergétique est un phénomène courant chez les patients dialysés et c'est
un facteur de risque bien établi de diminution de qualité de vie et d'augmentation de
morbi - mortalité chez ces personnes [7] [29]. Dans cette étude, ils ont trouvé que le
risque de mortalité chez les patients anorexiques était 4 à 5 fois plus grand que chez les
personnes avec un appétit normal. Ce résultat peut avoir une implication majeure parce
que cela implique que la réponse subjective d'un patient à une simple question à propos
de son appétit a une grande importance de conséquences clinique prévisible chez les
patients en dialyse.
Un autre résultat important de cette étude est l'association entre un faible appétit et
l'anémie et donc une augmentation des besoins en érythropoïétine. De récentes études
ont indiqué une étroite relation entre l'inflammation et la malnutrition (MICS) et une
41
anémie réfractaire chez les patients en insuffisance rénale terminale [35] [39] [36] [ 40]
[63].
Des éléments du syndrome complexe de malnutrition - inflammation peuvent diminuer
la sensibilité de l'anémie des personnes en insuffisance rénale terminale à
l'érythropoïétine recombinante humaine (EPO) [37]. L'anémie réfractaire semble plus
courante chez les patients dialysés qui ont aussi une malnutrition protéique et
énergétique et/ou une inflammation [5] [38] [62]. La corrélation entre les doses
requises d'EPO et les marqueurs inflammatoire a bien été démontrée. [ 40]
Une association inversement proportionnelle entre des marqueurs du statut nutritionnel
comme la préalbumine, la transferrine, le cholestérol total et les doses d'EPO requises a
été aussi rapporté [ 40]. Une amélioration du statut nutritionnel chez les patients
dialysés peut aussi améliorer l'anémie et amener à diminuer les besoins en EPO. [38]
L'appétit est en fait un indicateur clé de la santé générale et de la qualité de vie et c'est
un facteur essentiel pour le statut nutritionnel et les conséquences cliniques [11].
L'intolérance au glucose est fréquente en IRC notamment chez les patients urémiques
[65].
Même si la plupart des patients ont une glycémie à jeun normale, il existe une
intolérance au glucose après une charge orale ou intraveineuse de glucose. Le
métabolisme anormale du glucose chez l'insuffisant rénal est caractérisé par une
glycémie à jeun normale, une courbe d'hyperglycémie provoquée anormale, un retard
de baisse de la glycémie en réponse à l'insuline, une hyper - insulinémie et hyper -
glucagonémie.
Concernant l'insulino-résistance, différentes études suggèrent que l'intolérance au
glucose est causée par une résistance des tissus périphériques, en particulier le tissu
musculaire à l'action de l'insuline. Mais les études métaboliques réalisées in vitro et in
vivo n'ont pas montré d'anomalies dans l'utilisation périphérique et le métabolisme du
glucose dans ces tissus. La possibilité de l'existence d'un facteur circulant qui pourrait
induire une insulino-résistance au niveau musculaire est évoquée, mais ce facteur n'a
pas encore été identifié.
42
L'élévation des taux circulants d'hormone de croissance pourrait également contribuer à
la résistance des tissus périphériques à l'action de l'insuline.
Par ailleurs, l'acidose métabolique pourrait également contribuer à l'insulino-résistance
en entraînant une dysrégulation de transport de glucose. [23] [15]
Chez certains patients, on assiste à une anomalie de sécrétion de l'insuline par les
cellules pancréatiques provoquée par l'hyperparathyroïdie. On suppose que ceci serait
lié à une augmentation du calcium intra - cellulaire au niveau des cellules des îlots
pancréatiques provoquée par l'hyperparathyroïdie [65].
L enquête alimentaire [3 l
Elle est indispensable autant pour apprécier les risques de dénutrition que les chances
de succès d'une renutrition par voie orale. Idéalement l'enquête devrait porter sur 3-4
jours ; à défaut, un questionnaire alimentaire semi - quantitatif peut donner de bonnes
indications (en se rappelant que les patients ont tendance plus ou moins consciemment
à surélever leur ingesta). La valeur des apports protidiques pourra être confirmée chez
les patients au stade pré dialytique par le dosage de l'azote uréique et non uréique
urinaire, ce dernier relativement constant étant de l'ordre de 31 mg/kg/24 heures. Le
bilan azoté, réalisable au terme de cette enquête, se révèlera positif en période
d'anabolisme, négatif en cas de carence d'apport ou de situation d'hypercatabolisme. Un
bilan azoté positif confirmera l'efficacité d'une thérapeutique nutritionnelle.
43
L examen clinique
Il permet d'apprécier la morphologie globale des patients, l'état des phanères, les
modifications récentes du poids ainsi que l'indice de masse corporelle (IMC exprimé en
kg/(m) 2 ). Un index inférieur à 19 témoigne d'une probable dénutrition, un index
inférieur à 16 d'une dénutrition certaine. [3]
L'albumine
C'est le marqueur le plus largement utilisé. De nombreuses études ont montré que
l'albumine du sérum est un indicateur fiable du statut nutritionnel [74] [42]. Toutefois
sa demi-vie d'environ 20 jours en fait un témoin tardif des états de dénutrition [3]. Il est
donc inutile de demander son dosage tous les 15 jours. Certains états s'accompagnent
d'une hypo albuminémie : syndrome néphrotique, grand âge, situations d'agression
(états inflammatoires), où l'albumine fuit vers le secteur interstitiel [43] [44] [21]. Dans
ce dernier cas la synthèse hépatique des protéines inflammatoires, notamment de la
44
CRP, de l'alpha 1 antitrypsine et de l'orosmucoïde, est augmentée sous l'influence des
cytokines pro inflammatoires en particulier le TNF alpha, IL-1, IL-6, alors que la
synthèse des protéines nutritionnelles est réduite. [3] Malgré ses limites, !'albuminémie
reste un bon marqueur pronostique chez l'insuffisant rénal chronique dialysé, quelque
soient les mécanismes responsables de l'hypo albuminémie. Une albumine inférieure à
4,0 g/dl indique un risque sur le plan nutritionnel et de nombreux cliniciens suggèrent
que le taux d'albumine dans le sérum devrait être supérieur à 4, O g/dl. [65]
La pré-albumine (transthvrétine)
La pré-albumine peut aussi indiquer une malnutrition protéique et calorique [65] [71].
Elle est métabolisée au niveau du tubule proximal et par conséquent, elle voit son taux
sérique majoré par l'insuffisance rénale chronique. La demi-vie brève de cette protéine
de transport (2 jours) permet d'apprécier rapidement, chez des patients dont la fonction
rénale est par ailleurs stable, l'efficacité éventuelle des thérapeutiques nutritionnelles.
[3]
La valeur normale de la pré-albumine est de 25-45 mg/dl [69]. Un taux inférieur à 15
mg/dl indique un risque de malnutrition, un taux inférieur à 11 mg/dl indique un risque
élevé de malnutrition et un taux inférieur à 5 mg/dl indique une malnutrition et un
mauvais pronostic [65].
La transferrine
Une carence martiale (non exceptionnelle chez le patient atteint d'IRC), un traitement
par érythropoïétine et la supplémentation en fer qui l'accompagne modifient la
concentration sérique de la transferrine, presque exclusivement intra vasculaire. Elle est
également abaissée au cours des syndromes inflammatoires et des situations
d'agression.
Ces trois marqueurs sont les plus couramment utilisés en clinique. [3]
45
Marqueurs sériques de dénutrition chez l'insuffisant rénal chronique
Taux sérique
··-·
LJGF-1
Ce marqueur nutritionnel est réservé à la recherche et son utilisation n'est pas encore
entrée dans la pratique courante [3]. Une concentration inférieure à 200 mg/ml suggère
un état de dénutrition sous jacent.
Créatininurie et 3-Méthv!histidinurie
Ces marqueurs de la masse protidique musculaire sont bien évidemment
d'interprétation difficile chez l'insuffisant rénal chronique. Leur surveillance chez un
même patient permet seulement de suivre l'évolution de la masse musculaire. [3]
46
La baisse isolée d'un de ces marqueurs n'est pas en soi un critère fiable de dénutrition.
En revanche l'évolution parallèle de plusieurs d'entre eux permet de suivre la qualité et
l'efficacité de renutrition.
D'une façon générale, ces méthodes biophysiques ont permis l'observation d'anomalie
de la composition corporelle chez 90% des patients insuffisants rénaux chronique. Il
s'agit le plus souvent d'une diminution de la masse musculaire, masquée parfois par une
augmentation de la masse grasse et de l'eau extra - cellulaire.
47
d) Conclusion
La dénutrition est observée chez 40% des patients arrivés à un stade évolué de l'IRC.
Seul un dépistage systématique, grâce à des données cliniques et biologiques
objectives, permettrait d'en corriger l'évolution et d'en éviter les complications. Quoique
la dénutrition soit étroitement associée au pronostic vital des patients, elle n'est que
rarement directement responsable de leur décès mais intervient plutôt en favorisant
et/ou en accompagnant certains facteurs de comorbité.
48
PARTIE IV:
PRISE EN CHARGE
NUTRITIONNELLE DES
PATIENTS INSUFFISANTS
RENAUX CHRONIQUES
49
Les préoccupations nutritionnelles actuelles des patients atteints d'IRC sont
basées sur le concept de néphroprotection tout en cherchant à maintenir un état
nutritionnel satisfaisant. Elles doivent accompagner le patient tout au long de sa vie et
tenir compte nécessairement du stade de la déficience rénale [87] [16].
La prise en charge nutritionnelle des patients en insuffisance rénale chronique nécessite
la prescription d'un régime basé sur les besoins énergétiques et protéiques de chaque
patient. L'observance du traitement et le maintien d'un état nutritionnel optimal doivent
être surveillés régulièrement. Le succès de ce régime permet la réduction des
symptômes liés à l'urémie et aux complications métaboliques et ralentit la progression
de l'insuffisance rénale. Parmi les mesures diététiques préconisées, la restriction
protidique doit être recommandée au stade précoce de l'IRC, sans pour autant apporter
une alimentation restrictive. Le risque majeur de ce type de régime mal surveillé, ainsi
que l'absence de toute prise en charge nutritionnelle, est la dénutrition qui est un
facteur important de mauvais pronostic chez l'insuffisant rénal arrivé au stade terminal
[91].
Les autres mesures diététiques visent à limiter les conséquences métaboliques de l'IRC,
et sont la prévention de l'hyperkaliémie, la correction de l'acidose et la lutte contre
l'hyperparathyroïdie secondaire par une supplémentation calcique précoce et un régime
pauvre en phosphore. L'état clinique et métabolique du patient au moment où il aborde
l'insuffisance rénale terminale détermine en grande partie le pronostic et la qualité de
vie ultérieure [91].
Dans un certain nombre de cas, un traitement par dialyse ou une transplantation rénale
seront nécessaires pour remplacer la fonction rénale défaillante. De nouveaux régimes
seront prescrits, variables selon les techniques de dialyse ou au cours de la
transplantation. Enfin en cas de dénutrition importante, des supports nutritionnels
peuvent être proposés [91].
50
1) les protéines
Les protéines apportent de l'azote à l'organisme. Elles libèrent une fois digérées des
acides aminés qui vont permettre la fabrication ou le renouvellement des constituants
de notre organisme (peau, muscles, os ... ).
Le rein élimine 90% des protéines. Si ces protéines sont consommées en excès, une
personne en insuffisance rénale aura un rein qui se fatiguera davantage et éliminera
moins bien les déchets. D'où le risque d'aggravation de l'insuffisance rénale chronique.
Par contre si la personne est en carence d'apports protéiques, il faut faire attention au
risque de malnutrition. Le défaut d'apport alimentaire en protéines va favoriser un état
qui se développe insidieusement quand l'appétit n'est pas au rendez-vous : c'est la
malnutrition.
Parmï les facteurs qui entretiennent ou déclenchent l'hyper filtration glomérulaire, les
protéines alimentaires sont au premier plan, quel que soit leur mode d'administration
(voie orale ou perfusion d'acides aminés).
En revanche, une restriction en protéines diminue cette hyper filtration et les lésions
histologiques rénales et ralentit par conséquent la progression de l'insuffisance rénale
[91].
Deux objectifs sont assignés aux régimes hypo - protidiques chez les patients en pré
dialyse [87]:
- le premier concerne la correction des perturbations métaboliques dues à l'urémie
chronique.
Dans ce cadre la majorité des travaux publiés font l'unanimité. Il est actuellement
clairement démontré qu'un apport protidique réduit à 0.7 g/kg/j, généralement associé
à une restriction en phosphore, permet une correction de l'acidose métabolique, de
l'hyperphosphorémie et de l'hyper uricémie.
51
- Le deuxième objectif serait de freiner la progression de l'IRC. Bien que ce point reste
controversé, de nombreuses études apportent des arguments permettant de conclure à
une réduction de la progression de l'IRC avec des régimes restreints en protéines.
Il faut souligner qu'il n'a pas été possible, à partir de ces études assez hétérogènes,
d'établir un niveau de restriction protidique optimal. Ainsi, les recommandations des
Kidney Disease Outcomes Quality Initiative (K/DOQI) guidelines [55] et de l'ANAES
2004 [99], pour les insuffisants rénaux de stade 1 à 3, sont de restreindre l'apport
protidique alimentaire à 0,75-0,8 g/kg/j, valeur équivalente à celle recommandée par
!'Organisation mondiale de la santé (OMS) [84] et par !'Agence française de sécurité
sanitaire des aliments (AFSSA) pour l'alimentation des sujets normaux, [80] mais en
52
tout cas bien en dessous de l'apport protidique prévalent dans une alimentation
occidentale classique (environ 1,3 g/kg/j).
Par contre, The Kidney Disease Outcomes Quality Initiative (K/DOQI) guidelines
recommandent une consommation protidique de 0,6 g/kg/j pour les individus avec un
TFG<25 ml/min ce qui correspond environ aux insuffisants rénaux chroniques de stades
4-5 [55]. En effet, au stade le l'insuffisance rénale sévère, la restriction protidique
alimentaire limite le syndrome urémique, en particulier l'acidose métabolique provenant
du catabolisme des protéines soufrées animales, l'hyperhomocystéinémie provenant de
la méthionine, l'hyperphosphatémie dont les principales sources alimentaires sont
constamment associées aux protéines, et enfin probablement la concentration d'urée
elle-même. [32]
Depuis plus de 50 ans, les néphrologues ont prescrit des réductions de l'apport
protéique au cours de l'insuffisance rénale chronique. Les données actuelles de la
recherche indiquent qu'il faut recommander aux patients porteurs d'une insuffisance
rénale modérée (c'est à dire au début de leur maladie) de réduire leur consommation de
protéines à 0,7-0,8 g/kg de poids corporel et par jour [73].
Il est important de noter qu'il ne s'agit pas d'une restriction sévère, mais d'un
ajustement aux apports recommandés pour une population adulte en bonne santé [91].
Il faut noter également que les apports énergétiques minimums recommandés sont de
30 -35 kcaljkg/j pour maintenir une balance azotée nulle ou légèrement positive. [55]
On s'aperçoit vite en prescrivant ce régime que les patients ont tendance à réduire
globalement leurs apports (protéique et calorique). Il est donc nécessaire, dès lors
qu'on prescrit cette restriction protéique, d'assurer la surveillance diététique de ces
patients.
Les entretiens diététiques doivent être répétés et doivent comporter des enquêtes
alimentaires (les enquêtes faites sur 3 jours incluant un jour de week-end donnent les
meilleurs résultats), répétées au début pour qu'il y ait une bonne compréhension entre
le diététicien et le patient, puis semestrielle. [91]
On pourra ainsi apprécier l'évolution des apports caloriques au fil du temps, afin de
corriger toute dérive du régime, la tendance étant à une diminution progressive et
spontanée des apports énergétiques.
Les apports protéiques pourront être estimés par l'enquête alimentaire et vérifiés par la
mesure de l'urée urinaire de 24 heures.
53
En pratique, l'apport protéique recommandé avant dialyse étant de 0,7 - 0,8 g/kg/jour,
chez les patients qui débutent ce régime et ayant l'habitude de consommer de grosses
portions de protéines, on pourra réaliser cette restriction en deux temps, en
commençant d'abord par 0,9 g/kg/jour, voire 1 g/kg/jour, avant d'atteindre, dans un
second temps, l'objectif final.
Il faut souligner, au cours de ce régime, l'importance de la qualité des protéines qui doit
être de haute valeur biologique, en diminuant le pourcentage de protéines végétales, au
profit des protéines animales pour couvrir l'apport en acides aminés indispensables [91].
La problématique nutritionnelle est différente chez les patients dialysés du fait du risque
aggravé de dénutrition et du taux élevé de la morbidité et de la mortalité qu'elle
entraîne (30% chez ces patients) [87].
Chez les patients en dialyse chronique, l'état clinique souvent altéré de ces patients au
début du traitement, le rythme des séances de dialyse, imposent des besoins
nutritionnels spécifiques, d'autant plus que la dialyse elle même peut aggraver l'état de
dénutrition préexistant en augmentant la perte de nutriments (notamment d'acides
aminés) et eri entraînant une inflammation chronique [65] [91].
En effet, des acides aminés et des peptides sont perdus à chaque séance d'hémodialyse
[71] et des séances à hauts flux peuvent augmenter les pertes en protéines. [65] [67]
En hémodialyse chronique, l'apport protéique recommandé chez les patients est de
1,2g/kg/jour. [96]
En dialyse péritonéale, les pertes quotidiennes d'azote sont plus importantes, environ 2
à 4g d'acides aminés auxquels il faut ajouter 69 d'albumine par jour. Les patients
doivent donc compenser ces quantités importantes de protéines et d'acides aminés
perdus dans le dialysat. [67].C'est pour ces raisons que l'on conseille des apports de
protéines d'au moins 1,3 jusqu'à 1,5 g/kg/jour pour ces patients (50% en protéines de
haute valeur biologique). [65]
L'apport énergétique minimum conseillé est de 35 kcaljkg/j. [93] [96]
54
Parcours nutritionnel de l'insuffisant rénal chronique : [93]
Dialyse
Pré - dialyse Hémodialyse Greffe* Greffe
péritonéale
--
Protéines 1,3 et jusqu'à
0,7-0,8 1,2 1,4 0,8
(g/kg/j) 1,5
Calories
30-35 35 35 30-35 30-35
( kcaljkg/j)
* 3 premiers mois
Par ailleurs, une étude a testé l'hypothèse que l'exercice physique peut préserver le
maintien de la masse musculaire, l'état nutritionnel, et la fonction musculaire chez les
patients avec une IRC modérée et qui suivent un régime hypo - protidique pour ralentir
la progression de l'insuffisance rénale [9]. Leurs résultats suggèrent que l'exercice
physique peut contrecarrer efficacement les effets négatifs de la restriction protidique
sur la masse musculaire, l'utilisation des protéines, le statut nutritionnel et la fonction
musculaire des patients avec une IRC. Les patients ont suivi 12 semaines d'exercice
physique ainsi qu'un régime hypo - protidique. Ainsi, l'étude a montré notamment une
amélioration des taux de pré - albumine ; le maintien de la masse musculaire ; et une
amélioration de l'utilisation des protéines. Les effets anabolisants de l'exercice physique
ont été observés malgré l'âge, l'urémie, la basse consommation énergétique, l'anémie,
et les maladies (facteurs de comorbité).
D'autres études publiées sur l'exercice physique dans les maladies rénales ont observé
les effets de l'endurance : moyen d'améliorer le profil métabolique et la qualité de vie
des patients en dialyse [58] [17] ou en pré dialyse. [14]
55
2) Calcium, phosphore et vitamine D [89]
La vitamine D se trouve en très petite quantité dans les aliments. C'est surtout grâce au
soleil et aux reins, qui la rendent active, qu'elle peut jouer son rôle de fixateur du
calcium.
Le calcium en excès est éliminé dans les urines. Mais un excès de protéines, de sel et
de calcium peut favoriser l'apparition de calculs rénaux.
Le phosphore en excès est éliminé dans les urines. De plus, lorsque les apports en
calcium sont insuffisants, le phosphore empêche le calcium de se fixer à l'os. Ceci
entraîne des désordres hormonaux (hyperparathyroïdie) qui est un facteur aggravant de
la déminéralisation ou de la non minéralisation de l'os.
Pour la vitamine D, aucun excès alimentaire ne peut apparaître. Seul l'excès de vitamine
D médicament peut entraîner des troubles comme la perte d'appétit, ou les calculs
rénaux.
56
Un apport insuffisant en calcium, phosphore, ou vitamine D entraîne :
- chez l'enfant, le rachitisme et de mauvaises dents.
- chez l'adulte et la personne âgée, une fragilité osseuse et un risque augmenté de
fracture.
57
Les mesures diététiques sont souvent insuffisantes pour assurer un équilibre
phosphocalcique adéquat et dans ces circonstances l'apport d'un médicament inhibant
l'absorption du phosphore (carbonate de calcium) s'avère nécessaire.
Les gels d'Albumine, qui ont été longtemps utilisés à cet effet, ne sont plus prescrits en
première intention, du fait de leurs effets secondaires à type de constipation,
intoxication aluminique avec ostéomalacie, encéphalopathie, anémie, etc.
58
L'utilisation d'analogues de la vitamine D n'est pas recommandée en première intention
au cours de l'IRC débutante ou modérée, du fait du risque d'hypercalcémie et
d'inhibition importante de la sécrétion de PTH, conduisant ainsi à un os adynamique.
L'utilisation de ces analogues doit être également prudente au cours de l'IRC avancée,
car ils peuvent aggraver l'hyper phosphorémie et augmenter le risque de calcifications
métastasiques en élevant le produit phosphocalcique.
Son rôle:
- Hydrater notre peau, nos organes
- Transporter les éléments nutritifs
- Participer aux échanges entre le sang et les cellules
- Eliminer tous les déchets ou presque de l'organisme et de l'alimentation grâce aux
urines ou à la sueur.
Les besoins journaliers sont couverts par les boissons salées, sucrées, neutres (eau
plate, lait), les fruits et les légumes.
Dans notre climat tempéré, les apports nécessaires sont évalués pour un adulte à 1,5 1
pour les boissons, 11 pour l'alimentation et un quart de litre environ pour la digestion.
Ces apports sont bien sûr à augmenter en cas de fortes chaleurs, ou à diminuer si le
rein élimine mal.
59
La carence en eau entraînera la déshydratation et les chutes de tension .
../ Le sel
C'est la quantité de sel contenue dans notre corps, diminuée par les urines et la sueur,
qui règle le volume d'eau [89]. Il est intimement lié à l'eau. Le sel règle la pression de
l'eau dans le sang, son élimination par le rein et la peau. Les besoins en sel sont
variables. Ils augmentent tout doucement chez l'enfant et se situent chez l'adulte entre
4 et 6 grammes par jour. Le sel est présent dans toute notre alimentation. A l'état
naturel, le sel est accroché aux protéines : viande, poisson, lait... On le rencontre
également, dans le sel de cuisine et tous les plats préparés du commerce et aussi dans
les fromages, la charcuterie ou le pain.
Un manque de sel provoquera une baisse de la tension, une grande fatigue et une perte
d'appétit.
Il ne faut jamais instaurer un régime limité en eau ou en sel trop tôt, car le rein peut
encore bien les éliminer [89].
En revanche :
-- Une tension élevée obligera à une diminution de la consommation de sel
-- Une tension élevée, une diminution importante du volume des urines,
l'apparition d'œdème (trop d'eau dans l'organisme, paupières et jambes gonflées etc.)
obligera à une diminution à la fois de la consommation d'eau et de sel.
- Chez le patient hémodialysé : Souvent le volume des urines est abaissé. L'eau et le
sel peuvent être diminués de l'alimentation mais une tension basse n'exigera pas un
régime sans sel strict. Mais il ne faut pas oublier que beaucoup de sel ou de sucre
accentue la soif.
60
- Chez le patient en dialyse péritonéale : Les pertes en eau et en sel peuvent être plus
ou moins importantes. L'alimentation peut être à peu près normale en sel, si la tension
n'est pas élevée. Mais il ne faut pas faire d'excès cependant.
./ Le potassium
Il est peu présent dans le sang. Il est logé essentiellement dans les cellules où il règle
l'hydratation [89]. Il joue également un rôle d'excitant dans la contraction musculaire au
niveau de tous les muscles y compris le coeur. Lors de l'effort, le potassium s'échappe
de la cellule, rejoint le sang ; le sel y entre pour rétablir l'équilibre cellulaire. Les besoins
en potassium augmentent avec la masse musculaire : 2 à 4 grammes par jour suffisent
à couvrir les besoins chez l'adulte.
Le potassium est présent dans toute notre alimentation. A l'état naturel, le potassium
est accroché aux protéines mais il est également "le roi" dans les fruits, les légumes, le
chocolat. ..
L'hyperkaliémie apparaît au stade tardif de l'insuffisance rénale, mais celle-ci peut être
plus précoce chez les patients diabétiques (qui peuvent avoir un syndrome
d'hyporéninisme hypoaldostéronisme) et chez les patients traités par inhibiteurs de
l'enzyme de conversion de !'angiotensine, par les antagonistes de !'angiotensine II ou
par des diurétiques antikaliurétiques [91]. Une hyperkaliémie constatée en dehors de
ces circonstances à un stade précoce de l'IRC (créatinine aux alentours de 200 µmol/I)
doit faire rechercher l'absorption en grande quantité de sels de régime.
61
Cette hyperkaliémie, de par ses conséquences sur l'activité électrique cardiaque, peut
être menaçante pour la vie de ses patients (trouble de conduction à type de bloc de
branche jusqu'à la tachycardie ventriculaire, la fibrillation ventriculaire et l'arrêt
cardiaque).
- Chez le patient insuffisant rénal : une diminution du volume des urines ou certains
traitements contre l'hypertension nécessiteront une diminution de la consommation en
potassium [89]. Une nouvelle façon de cuisiner en éliminera le maximum.
Heureusement les médicaments chélateurs de potassium sont là (les résines).
Chez l'hémodialysé : la consommation de potassium peut être diminuée. Mais un
taux normal de kaliémie pourra permettre de ne pas réduire le potassium de
l'alimentation.
Chez le patient en dialyse péritonéale : les pertes en potassium sont plus ou moins
importantes. Tout va dépendre du volume des urines et de la dialyse"
De bonnes dialyses entraînent un bon taux de potassium dans le sang et permettent la
diversité de l'alimentation.
Chez le patient transplanté : le potassium ne présente plus de contre-indication.
62
Par contre, lorsque l'on constate la présence d'une hyperkaliémie associée à une
acidose métabolique, ce qui est fréquent en cas d'insuffisance rénale, le traitement peut
comporter l'apport de bicarbonate sous forme d'eau de Vichy pour corriger ces deux
troubles.
Aliments riches en potassium [91}
Aliments Teneur moyenne en mg pour lOOg
Légumes crus 270 mg (concombre: 150mg, fenouil cru : 473mg)
-- - -- --- --- -- --
Légumes cuits 220 mg (chou vert cuit : 99 mg, blettes cuites : 473 mg)
Légumes secs 320 mg (lentilles cuites : 276 mg, haricots blanc cuits : 460mg)
Pomme de terre 530 mg (pommes dauphines: 147mg, chips: 1190 mg)
Fruits secs 975 mg (dattes : 667 mg, abricots secs : 1520mg)
Fruits oléagineux 700 mg (noix : 480 mg, pistaches : 1050 mg)
Avocat 520 mg
--
Châtaigne 500 mg
Fruits frais 220 mg (myrtilles : 68 mg, bananes : 385 mg)
---
Cacao 1920 mg 1
·-
Chocolat 365 mg
Farine de soja 1740 mg
Ketchup 480 mg
Potage 130 mg (poireaux/pommes de terre : 125 mg, velouté de tomates : 140
mg)
4) Les graisses
C'est le cas des graisses ou lipides, qui fournissent de l'énergie facilement mise en
réserve.
L'organisme utilise les lipides pour satisfaire à ses besoins d'énergie différés en faisant
des réserves d'énergie dans le tissu graisseux.
De plus, certains constituants des graisses, les acides gras, le cholestérol sont
indispensables au bon fonctionnement de l'organisme. Ils permettent la fabrication de
certaines hormones et des parois des tissus.
63
Il existe différentes graisses classées en fonction de leur composition : les graisses dites
saturées (qui vont faire augmenter le mauvais cholestérol c'est-à-dire le low density
lipoprotein (LOL)-cholestérol), les autres dites insaturées.
Comme pour chaque constituant de notre alimentation, les excès peuvent être
préjudiciables dans certaines situations.
C'est le cas lorsque les réserves d'énergie sont excédentaires, ce qui se manifeste par
une surcharge pondérale : il faudra alors modérer les apports en graisse afin de limiter
la survenue de l'athérosclérose.
En Occident, les apports alimentaires sont souvent trop riches en lipides. Ceux-ci ne
devraient pas excéder 30 % des apports énergétiques.
Plusieurs études rétrospectives chez des patients diabétiques et non diabétiques ont
montré une association entre la sévérité de l'hyperlipidémie et la rapidité du déclin de la
fonction rénale [32] [28]. Aussi, L'étude Heart Prevention Study a confirmé l'intérêt d'un
traitement par simvastatine sur la réduction de la morbimortalité cardiovasculaire de
patients sélectionnés sur un risque cardiovasculaire élevé et ceci quelles que soient les
valeurs initiales de cholestérol total ou de LOL-cholestérol. [20]
Compte tenu du risque cardiovasculaire élevé prévalent chez les patients ayant une
insuffisance rénale même modérée, The Kidney Oisease Outcomes Quality Initiative
(K/DOQI) guidelines 2003 recommandent l'obtention d'un taux de LOL-cholestérol
inférieur à 1,00 g/I par des modifications diététiques, puis en cas d'échec après 3 mois,
un traitement par statine. [56]
L'ensemble de ces données suggère donc l'intérêt d'un traitement plus agressif des
anomalies lipidiques au cours des maladies rénales, de préférence en combinant régime
et statines. [32]
64
Place des lipides dans le régime selon les différents traitements: [891
Les effets nocifs connus sont liés à l'excès de graisses saturées favorisant la progression
de l'athérosclérose. Quelle que soit la situation pathologique, les recommandations
habituelles sont identiques à la population normale, c'est-à-dire 30% des apports
d'énergie. Il s'agit de ne pas favoriser l'athérosclérose.
Une activité physique régulière et augmentée sous forme de sport ou de travail manuel
régulier entraîne une augmentation des besoins énergétiques par rapport aux besoins
de base. Avant l'effort, une alimentation riche en lipides est plus lentement digérée.
Lorsque l'effort est de longue durée, un apport glucidique complémentaire est
préférable.
5) Les sucres
Pour se procurer de l'énergie, notre organisme va aussi utiliser les sucres ou glucides de
nos aliments. En effet, les glucides fournissent de l'énergie facilement utilisable [89].
L'organisme utilise ces glucides pour satisfaire à ses besoins d'énergie immédiats et
faire ses réserves dans le foie et les muscles.
65
Certains sucres ou glucides ont un goût sucré (saccharose, glucose), d'autres non
(amidon).
Comme pour chaque constituant de notre alimentation, les excès peuvent être
préjudiciables dans certaines situations.
C'est le cas lorsque les réserves d'énergie sont excédentaires, ce qui se manifeste par
une surcharge pondérale : il faudra alors modérer les apports. De même en cas de
diabète, il faudra éviter de consommer des sucreries entre les repas sauf en cas de
manque brutal de sucre (hypoglycémies).
Place des glucides dans les régimes selon les différents traitements :
- Chez le patient insuffisant rénal : Ils n'ont pas d'effets nocifs connus sur le
fonctionnement des reins. Les recommandations habituelles sont identiques à la
population normale, c'est-à-dire 50% des apports d'énergie.
Chez le patient hémodialysé : Il s'agit de ne pas laisser s'installer de malnutrition par
défaut d'appétit ou par la survenue d'une infection. Les recommandations habituelles
sont identiques à la population normale, c'est-à-dire 50% des apports d'énergie.
Chez le patient en dialyse péritonéale : Il est nécessaire de tenir compte de l'apport
fourni par les solutés de dialyse qui en contiennent plus ou moins. Leur apport excessif
peut favoriser l'augmentation des triglycérides et la survenue d'un diabète.
66
En fonction de l'activité physique chez l'adulte : Une activité physique régulière sous
forme de sport ou de travail manuel régulier entraîne une augmentation des besoins
d'énergie par rapport aux besoins de base. Avant l'effort, une alimentation riche en
glucides est souvent recommandée. Pendant l'effort de longue durée, un apport
complémentaire peut-être prévu. Il faut en parler à la diététicienne du service.
6) Le fer
Le fer entre dans la fabrication des globules rouges du sang. Les viandes, les laits pour
enfants, certains légumes apportent le fer qui est nécessaire à notre organisme [89].
En excès, il n'y a pas de risque, il n'est pas absorbé et simplement éliminé dans les
selles.
Ils doivent être envisagés dans plusieurs situations différentes. Dans le meilleur des cas,
le patient ou l'équipe de soins s'aperçoit d'une anorexie ou de symptômes digestifs
récents ou d'une enquête diététique alarmante [25]. Parfois, une baisse des paramètres
biologiques nutritionnels (albumine, pré - albumine) ou l'apparition de signe de
surcharge de poids de base constant vont alerter le clinicien. Enfin, trop souvent, c'est
67
au cours d'une complication avec hospitalisation que sera découverte une dénutrition
modérée voire sévère qui aggravera le pronostic de l'épisode pathologique. Une
intervention systématique et intensive devra être réalisée afin de stopper la perte de
poids.
Les suppléments oraux
Dans 50 à 70% des cas, les états de dénutrition sont liés à des apports diététiques
insuffisants alors qu'il n'y a pas d'anomalie fonctionnelle du tube digestif [25].
Il est souhaitable de proposer des suppléments oraux en première intention. En effet,
lorsque le déficit énergétique est d'environ 5 à 10 kcaljkg par jour, il est facile et peu
coûteux d'apporter 250 à 500 kcal sous forme de briquettes, dont la tolérance est
souvent meilleure que théoriquement admise. L'étude multicentrique Fines, prospective
et randomisée, qui s'est déroulée en France de 2000 à 2004 et qui comportait une
administration de suppléments oraux (0,4 g protéines/kg et 5,5 kcaljkg maintenus
pendant les 12 mois d'intervention) a de façon inattendue montré une très bonne
observance chez 65% des patients. Aussi, il a été récemment montré un bénéfice sur
l'albumine plasmatique de patients recevant un supplément oral composé commercial
par rapport à ceux qui n'en recevaient pas [25].
Ainsi, de nouvelles informations confirment l'intérêt nutritionnel des suppléments oraux,
leur tolérance, et leur efficacité nutritionnelle, tout en étant d'un coût modéré.
Nutrition entéra/e
Dans des situations de dénutrition plus sévère, en l'absence de maladie inflammatoire
digestive, une nutrition entérale par sonde nasogastrique ou mieux gastrostomie
percutanée doit être rapidement proposée [25].
La pose d'une sonde de gastrostomie est facilement réalisable avec un taux minime de
complications. Elle doit être envisagée si la sonde nasogastrique est mal supportée, ce
que l'on observe en général après huit à quinze jours de traitement. La sonde de
gastrostomie peut être laissée en place trois à six mois dans cette indication de
renutrition en dialyse. La réponse nutritionnelle est souvent spectaculaire, dès le
premier mois de suppléments, peut se poursuivre à domicile pendant plusieurs mois et
permet de passer un cap de dénutrition sévère.
68
Nutrition parentérale
Lorsque le tube digestif est opéré ou inflammatoire, ou qu'il existe une insuffisance
intestinale (grêle court), un recours à la nutrition parentérale est nécessaire pour éviter
l'apparition d'une dénutrition ou corriger une dénutrition existante [25].
Le support nutritionnel apporté par voie parentérale est réalisé soit de manière
intraveineuse, soit de manière intra péritonéale [91].
L'hémodialyse chronique réalise une situation particulière car les patients sont présents
dans une structure de soins trois fois par semaine, et ont un abord vasculaire
permettant une perfusion nutritionnelle [25]. Une thérapeutique de renutrition
spécifique sous la forme de nutrition perdialytique s'est donc spontanément développée,
et est réalisée depuis de nombreuses années, sans évaluation rigoureuse de son
efficacité et de ses effets secondaires. C'est une option thérapeutique intéressante à
plusieurs points de vue : le traitement est effectué au cours de la séance (la solution est
administrée sur la ligne veineuse) de dialyse, sans déplacement supplémentaire du
patient et le prescripteur est sûr que le traitement est bien pris par le patient. En
revanche, cette technique entraîne un surcoût, et parfois diverses anomalies
métaboliques chez certains patients (hypoglycémie, frissons, nausées, vomissements,
etc. .. ). De plus, les patients qui ont une albuminémie comprise entre 34-40 g/I n'ont pas
de bénéfice thérapeutique de la nutrition perdialytique. Généralement, il faut toujours
privilégier la renutrition orale avant d'engager un traitement intraveineux.
On peut ainsi apporter au cours d'une séance d'hémodialyse de quatre heures 1 litre
d'un mélange binaire où plus souvent ternaire contenant 250 ml de lipides, 250 ml
d'acides aminés et 500 ml de glucosé hypertonique. Ces mélanges comportant peu de
sodium, on peut ajouter jusqu'à 1 g de Nacl par heure de perfusion. La vitesse
d'administration ne doit pas dépasser 250 ml/h pour ne pas entraîner
d'hypertriglycéridémie et de nausées. La perfusion peut entraîner une hyperglycémie
transitoire, suivie dans de rares cas (moins de 5%) d'hypoglycémies réactionnelles à la
fin de la séance d'hémodialyse. En général, le bilan nutritionnel montre un apport
nutritif de 900 à 1000 kcal et de 20 à 30 g d'acides aminés par dialyse. Rapporté à une
semaine (trois perfusions), l'apport global reste modéré, et d'environ 400 à 500 kcal/J
similaire à un supplément oral.
69
Dans une étude polonaise prospective non randomisée, une nutrition perdialytique a été
donnée pendant six mois à 97 patients hémodialysés [25]. L'albuminémie des patients a
augmenté de 32,5 à 37,1 g/I (p< 0,001) et la masse maigre a également augmenté
significativement. La réponse albuminémique était également plus forte chez les
patients qui ont reçu le plus grand nombre de perfusions et chez ceux dont
!'albuminémie était plus basse au début du traitement.
Une étude prospective d'intervention (Fine~ French Intradialytic Nutriton Evaluation
Study) a été réalisée en France entre 2000 et 2004 [25]. Deux cents patients
hémodialysés chroniques dénutris recevant tous un supplément oral ont été randomisés
en deux groupes dont un recevait une nutrition perdialytique trois fois par semaine
pendant un an. La deuxième année, les patients étaient sans intervention nutritionnelle
intraveineuse. Le critère principal était la survie à deux ans. Les hospitalisations, les
marqueurs nutritionnels anthropométriques et biologiques ont été mesurés tous les trois
mois, ainsi que le bilan diététique. Les résultats préliminaires ont montré une forte
réaction anabolique dans les trois premiers mois, maximale à six mois et maintenue
pendant les deux ans de l'étude dans les deux groupes. Les résultats n'ont pas montré
de différence significative selon que les patients recevaient ou non une nutrition
perdialytique. Les patients qui présentaient une augmentation de leur pré albuminémie
supérieure à 30 mg/I trois mois après le début de l'intervention ont eu une réduction de
mortalité de 50% au cours de l'étude. Ainsi, l'étude Fines est la première à montrer
qu'une intervention nutritionnelle efficace diminue la mortalité en dialyse.
70
8) le supermarché de l'insuffisant rénal
L'alimentation de l'insuffisant rénal doit être le plus longtemps possible normale mais
une normalité "toute diététique " [89].
Bien manger reste essentiel, même si l'appétit n'est pas toujours au rendez-vous.
Il faut faire attention à la dénutrition. Pour cela, une alimentation équilibrée est
recommandée.
• En cas d'hypertension, d'une diurèse qui diminue avec apparition d'œdèmes (pieds
gonflés, visage bouffi), la restriction en sel et quelquefois en boissons va s'imposer. Les
aliments riches en sel seront à éviter et à remplacer par des produits sans sel mais de
bonne saveur.
Ces conseils valent autant pour des produits frais que surgelés.
71
fi Aliment autorisé à tous les repas fi Aliment à consommer avec modération
1
Boulangerie cP
Viennoiserie, pâtisserie sans chocolat cP
Viennoiserie, pâtisserie au chocolat (potassium) cft
f0 ~
Si la kaliémie augmente : C7' -+~
En cas d'hypertension artérielle, il est préférable d'utiliser des produits sans sel
1
Boucherie (phosphore/ urée) cft
i
Poissons (phosphore/ urée) cP
Crustacés, coquillages, plats de poissons cuisinés même congelés
(phosphore/ urée) cft
1
Volailles (phosphore/ urée) cft
Charcuterie (cholestérol phosphore/ urée) cft
Si l'urée ou le phosphore sanguin augmente de trop, les consommations de ces produits
sont à diminuer.
72
TRAITEUR
~
En cas d'hypertension artérielle : e;;i-
PRIMEUR
1 Légumes frais cP
1 Pommes de terre cP
1 Frites congelées cP
Fruits : bananes, cerises, avocats cP-+e:P
1 Autres fruits cP-+cft
Les fourchettes vertes peuvent devenir rouges en fonction du taux de potassium dans le
sang.
FROMAGE
73
Si le potassium dans le sang augmente :
(0 ~
Laitage et crèmes sucrées au chocolat : 0-- -+cr
(0 ~
Si la tension artérielle s'élève : Fromage : 0-- -+cr
Si la glycémie est élevée : Les laitages sucrés : voir laitages au sucre de régime
(0 ~
(laitages allégés sans sucre) 0-- -+cr
LES BOISSONS
Pour les diabétiques : Les boissons sucrées doivent être remplacées par des boissons
non sucrées.
74
EPICERIE
75
Produits de régime pauvres en phosphore céréales, ...
prescrits par la diététicienne
Pour les diabétiques : Les boissons sucrées, les conserves sucrées doivent être
remplacées par des boissons et des conserves non sucrées.
9) Le supermarché de l'hémodialysé
Certes l'hémodialyse marche bien, mais trois séances par semaine ne pourront pas
remplacer un rein qui fonctionne sept jours sur sept.
Les protéines (viandes, poissons, œufs, lait, laitages, fromages) sont à consommer
en quantité normale, sans excès, en fonction de des besoins, de l'âge, et de la masse
musculaire de chaque patients.
Certes lors des séances d'hémodialyse, les entorses au régime seront possibles (à voir
avec le diététicien).
1 Boulangerie salée ~
Boulangerie : Pain - Produits sans sel de boulangerie
(biscottes sans sel pain de mie) cfJ/
Viennoiserie, Pâtisserie sans chocolat* (sel) cfJ/
Viennoiserie, Pâtisserie au chocolat (potassium) ~
~
Pour les diabétiques : ~
1 Boucherie cfJ/
1 Poissonnerie cfJ/
Crustacés, coquillages, plats de poissons
cuisinés mêmes congelés (sel) ~
1 Volailles cfJ/
Charcuterie (sel cholestérol) ~
77
TRAITEUR
PRIMEUR
FROMAGE
78
BOISSONS
EPICERIE
Cette dialyse au quotidien autorise une alimentation plus large et adaptée [89].
80
La dialyse devenant de plus en plus efficace, les pertes en sel, potassium deviendront
plus importantes. Aussi l'alimentation va s'élargir en sel (s'il n'y a pas d'hypertension
artérielle), en potassium avec des restrictions moins sévères pour les pommes de terre
et les crudités.
Pour l'eau et le potassium des autres aliments, les apports seront très limités sauf
pour l'eau en cas de diurèse conservée.
Des modes de cuisson seront proposés pour éliminer une partie de ce potassium.
Par exemple : après trempage des légumes dans l'eau et, pour les pommes de terres
dans plusieurs eaux, les faire cuire à l'eau. Pas de cuisson à la vapeur, au micro-
onde, braisés à cru, frits à cru (le potassium se concentre).
Ces conseils valent autant pour des produits frais que surgelés.
1 Boucherie cfiJ
1 Poissonnerie cfiJ
Crustacés, coquillages, plats de poissons
cuisinés mêmes congelés (trop salés) ~
1 Volailles cfiJ
1 Charcuterie (cholestérol) ~
81
L'hypertension artérielle entraîne une consommation limitée des produits de charcuterie
et de crustacés et coquillages ... Les charcuteries sont un peu trop grasses, attention au
cholestérol.
TRAITEUR
PRIMEUR
82
BOISSONS
EPICERIE
83
Alimentation infantile : petits pots légumes, viandes,
compotes (attention au sel, au sucre et au potassium) cP
Faîtes-vous donner la liste des petits pots susceptibles
d'être consommés par votre enfant
-+cF
Produits de régime sans sel : cornichons, mayonnaise,
ketchup (vérifier les étiquettes car certains sont riches
en potassium)
cP
Produits de régime sans sucre - confiture,
compote, céréales, édulcorant, sucre de régime,
dextrine maltose ... cP
(pas d'édulcorant pour les enfants en bas âge)
Le nouveau transplanté :
Le traitement anti-rejet est important avec des répercussions sur l'alimentation, agissant
sur les sucres, les graisses, le sel et faisant grossir. Attention le sucre et les produits
sucrés seront abandonnés (risque de glycémie élevé et de diabète), stockage des sucres
en graisse (surpoids). Pour l'enfant jusqu'à 3 à 4 ans, de petites quantités de sucre sont
autorisées pour remplacer les édulcorants interdits.
Mais les légumes frais (crus, cuits) et les fruits frais (crus) seront recommandés.
Consommation à volonté des fruits et des légumes : les bananes, les cerises ...
Les régimes restreints en potassium seront terminés : les légumes aident à maintenir un
poids correct.
L'eau sera recommandée pour mieux éliminer. Le sel sera toujours restreint.
84
Les féculents (pommes de terre, légumes secs) pourront être consommés en quantité
raisonnable. Le surplus peut entraîner un surpoids.
Bonne nouvelle : les cuissons obligatoires à l'eau des légumes sont à oublier.
Pour le transplanté de longue date sans hypertension, sans élévation exagérée de sucre
dans le sang (hyperglycémie ou diabète), les fourchettes deviennent Vertes Orangées.
85
BOUCHERIE - POISSONNERIE - VOLAILLES - CHARCUTERIE
1 Volailles cP
1 Charcuterie (trop salé) ~
Pour le transplanté de longue date sans hypertension, sans élévation exagérée de sucre
dans le sang (hyperglycémie ou diabète), les fourchettes deviennent fourchettes Vertes
Orangées.
Attention toutefois à la charcuterie, très riche en gras. Pour protégez les artères du
cholestérol, ne pas faire de consommation excessive.
TRAITEUR
a
Transplanté de longue date sans hypertension : C7'
PRIMEUR
1 Légumes frais
1 Fruits frais
86
FROMAGE
Pour le transplanté de longue date sans hypertension, sans élévation exagérée de sucre
dans le sang (hyperglycémie ou diabète), les fourchettes deviennent fourchettes Vertes
Orangées en qualité (vous pouvez manger de tout raisonnablement).
LES BOISSONS
EPICERIE
Pour le transplanté de longue date sans hypertension, sans élévation exagérée de sucre
dans le sang (hyperglycémie ou diabète), les fourchettes oranges deviennent vertes et
les fourchettes rouges deviennent des fourchettes vertes orangées.
88
12) Les tableaux d'équivalence [891
Insuffisant Dialysé
Hémodialysé Transplanté
rénal péritonéal
1 1
Protéines
(10 g)
! ! ! cft
une cuisse de poulet,
un blanc de poulet,
une côte d'agneau, 0,5
steak haché, un gros à ne pas consommer
œuf ca libre 60 avec exagération
50 g de
t t eF
viande
ou poisson un carré pané, deux
sardines à l'huile 0,5
cft
si transplanté récent
botte de 125 g de si HTA
eF
sinon
thon, une tranche de
jambon blanc ou cuit
cft
Protéines
(5 g)
Préférer les
! !
produits
2 petits Suisses, un Transplanté récent :
édulcorés
Yaourt, une crème Produits édulcorés puis
Yaourt
La itages dessert (100 à 120 g),
un flan du commerce,
125 cl de lait
aspartam
Peu sucré pour
les Enfants en
cft
bas âge
cft
t eP eF
20 gr de gruyère, 20 g
de camembert, 1,5
si HTA
Fromages Vache qui rit, 1,5 si HTA (médicaments)
eP
contrôlée
Samos, 1,5 Ki ri 1
Babybel
cP cft
Protéines
(2 g) et
Sucres
(15 g)
30 g de pain = une
cft eF
Pa in
tranche de flûte, 2
tranches de pain de
mie, 3 petites
Si HTA: prendre
produits sans sel, Si
hyperphosphorémie :
eF
Choisir produits
cft
Si HTA
Prendre produits sans
sel, début de
transplantation
biscottes, 1,5 petit
cft/
sans sel contrôlée
grillé, 20 g de farine Pauvre en protéines
D
(voir Diététicien)
30 g de pain complet
ou seigle
t t []] cft
Pour les transplantés de
longue date
89
Dl Insuffisant
rénal
Hémodialysé
Dialysé
péritonéal
Transplanté
Il ICJDI
1
Sucres
(20 g)
[[][[]
1 1
fj
si Hyperka liémie: (voir mode de cuisson) sinon
cP
100 g de légumes secs
Lipides
(10 g)
1
10 g d'huile ( 1 cu illère
à soupe)
Il ICJDI 1
Matières
10 g de margarine (2
cuillères à café)
20 g de beurre allégé
2 cuillères à soupe de
fj fj fj cP
(surpoids)
10 g de beurre
1 cuillère à soupe de
crème fraîche
cftJ
(cholestérol)
cP
(cholestérol)
cP
(cholestérol)
cP
(surpoids)
i
~
'~ - 1
~ -~ ,... (/
.~~
90
Insuffisant Dialysé
Hémodialysé Transplanté
rénal péritonéal
Potassium
Légumes Concombre,
sympas Courgette, Oignon,
fi fi fJ
De 3 à 4 Poivron
mmol pour
100 g de
cft-+cft
produits
comestibles
fi fi fJ
Fève, Tomates,
mmol Pour
100 g de
Rutabaga, Laitue,
Haricots verts, cft-+cP
produits Navet, Radis
comestibles
fJ fJ fJ
produits vert, Carotte, Petit
comestibles pois, Cresson,
Céleri, Chou fleur,
cft-+~
Salsifi, Potiron,
Betterave, Pomme
de terre, Brocoli,
Artichaut,- Oseille
t t
Plus de 10 Epinard, Légumes secs
fJ
mmol Pour (lentilles, haricots), 100 g
100 g de
produits
de champignons crus=
200 g de champignons à
cft-+eP
comestibles l'étuvée (attention au
sel)
91
Potassium
fi
Fruits Myrtille, Pastèque, Poire,
sympas
De 3 à 4
Pamela, Pomme, Clémentine,
Ananas, Mangue, Fraise, Citron,
cP cP
mmol pour Kaki
100 g de Attention certaines variétés de fruits
produits rouge fraise et framboise peuvent
être très riches en potassium
comestibles
fi fi fi
à6 mmol Papaye Framboise, Fruit de la
Pour 100 g
de produits
passion, Figue fraîche cP-+cft
comestibles
fi fi fi
Fruits De 7 Cerise, Grenade, Prune, Raisin,
à 10 mmol
Pour 100
Goyave, Groseille, Kiwi, Melon
Abricot
cP-+eF
Noisette fraîche, Banane, Cassis,
Noix de coco cP
si hyperkaliémie t t fi
t t t
Fruits de Fruits secs, Fruits gras, Châtaigne
fi
Plus de 10 et marron
mmol Pour
100 g de
produits
comestibles
92
PARTIE V:
LE PHARMACIEN
D'OFFICINE ET LES
PATIENTS INSUFFISANTS
RENAUX CHRONIQUE
93
Après la consultation chez le néphrologue ou le médecin généraliste, c'est le
pharmacien d'officine qui va délivrer aux patients insuffisants rénaux chroniques, les
médicaments nécessaires au traitement de leur insuffisance rénale.
Si les patients insuffisants rénaux chroniques consultent leur médecin tous les 3 ou 6
mois, ils voient leur pharmacien tous les mois pour renouveler leurs médicaments. Cela
peut donc être l'occasion pour le pharmacien de refaire le point avec le patient.
Le pharmacien est, tout d'abord, à l'écoute des patients et il est là pour mettre en
confiance chacun de ses patients.
Lors de la délivrance ou d'un renouvellement d'ordonnance pour un patient insuffisant
rénal, le pharmacien doit évaluer la connaissance que les patients ont de leur maladie et
de leur traitement. Il doit aussi essayer d'identifier les angoisses de ces patients, si elles
existent, afin de les rassurer au mieux.
Il peut redonner ainsi, s'il est nécessaire, certaines explications sur l'insuffisance rénale
ou sur l'action de certains médicaments par exemple.
Le pharmacien va aussi mettre l'accent sur les mesures hygiéno-diététiques qui font
partie de la stratégie thérapeutique visant à prévenir et ralentir la progression de
l'insuffisance rénale. [94] [100]
Les mesures hygiéno-diététiques conseillées sont :
un apport restreint en protéines, qui va varier selon le degré de l'insuffisance rénale.
le traitement d'une éventuelle dyslipidémie, selon les recommandations existantes.
94
. .·.·-. ... . .~:~·
Un apport liquidien de base, ni restreint, ni forcé, proche de 1.5 l/j, mais qui peut
être modifié selon le degré de l'insuffisance rénale et ses complications (œdèmes).
L'arrêt du tabac.
Un apport énergétiques de 30 à 35 kcal/kg /j. Cependant, en cas d'obésité, l'apport
énergétique doit être adapté.
2) Iatrogénie et néphrotoxicité
95
a) Toxicité médicamenteuse :
L'utilisation de médicaments dont plus de 50% de la dose est excrétée au niveau des
reins sous forme inchangée ou sous forme de métabolites actifs ou toxiques augmente
de façon considérable le risque de toxicité médicamenteuse en insuffisance rénale. [ 49]
En effet, l'altération de la fonction rénale diminue la clairance du médicament menant à
une éventuelle accumulation et à un allongement de son temps de demi-vie.
Il est donc essentiel de connaître la principale voie d'élimination des médicaments afin
d'évaluer la nécessité d'un ajustement de posologie et ce, en vue de prévenir les
complications reliées à des doses inadéquates de médicament.
b) Eoidémiologie :
Une autre étude en 1994 (étude Jouanny) du CRPV de Lorraine a observé 126 accidents
rénaux médicamenteux sur 10 ans. Les médicaments en cause étaient :
pour 36 d'entre eux des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS),
pour 26 d'entre eux des inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC),
pour 29 d'entre eux des diurétiques,
et pour 35 d'entre eux des antibiotiques.
96
c) Les néphropathies aiguës médicamenteuses [98]
La néphrotoxicité directe :
Elle représente 56% des cas. Elle est dose dépendante directe, donc évitable.
Elle aboutit à une nécrose tubulaire aiguë prédominante sur le tube contourné proximal
due à un surdosage volontaire (autolyse), accidentel (facteur intercurrent) ou iatrogène
(erreur thérapeutique).
97
La néphrotoxicité indirecte
Trouble Cause
Lithiase oxalique Glycocolle (glycine)
Lithiase oxalique
Vitamine D
Néphrocalcinose
Lithiase urique Cytolitiques, indinavir, aciclovir
Hypokaliémie chronique Diurétiques, laxatifs
Mais parfois, elles sont indépendantes de la dose. Le diagnostic et l'étiologie sont alors
difficiles.
Les médicaments suspectés sont les AINS et les métaux lourds .
99
Elles surviennent après une exposition prolongée de plusieurs années minimum et elles
aboutissent à une insuffisance rénale définitive.
Causes Commentaires
Analgésique (phénacétine) Dose cumulée = un kilo
Facteurs favorisants = aspirine, caféine
Lithium Provoque d'abord un diabète insipide
néphrologique, à doser
Ciclosporine S'accompagne de lésions vasculaires
avec ischémie glomérulaire
Métaux lourds Dans le cas d'exposition professionnelle
= cadmium, chlorure de mercure, plomb
Aussi, dans l'IRC, on a une modification de la fixation protéique des médicaments. Cela
concerne surtout l'albumine car il y a une hypoalbuminémie ainsi que des modifications
structurales qui diminuent l'affinité. Par conséquent, on a une augmentation de la
fraction libre des médicaments fortement lié à l'albumine en tant normal, avec un risque
de surdosage. [98]
100
3) Les précautions à prendre pour la prescription et la délivrance
d'ordonnance [721
Par exemple, des médicaments sont en partie liés aux protéines, particulièrement à
l'albumine dont le taux est souvent diminué chez les insuffisants rénaux chroniques,
surtout lorsqu'il existe un syndrome néphrotique. Les principaux médicaments en cause
sont les sulfamides anti-infectieux, les diurétiques, les céphalosporines, les anti-
vitamines K et certains AINS (salicylés, phénylbutazone).
Aussi, l'insuffisance rénale modifie le métabolisme hépatique, non pas les oxydations qui
changent peu, mais l'acétylation qui est diminuée. Ceci entraîne une diminution de la
demi-vie de !'isoniazide. Aussi, l'hydrolyse est ralentie, ce qui va augmenter, par
exemple, la demi-vie de l'insuline.
Par conséquent, des précautions seront prises, par exemple, avec des médicaments
comme les aminosides ou la digoxine. Le pharmacien devra être particulièrement
vigilant avec ces produits et ses patients insuffisants rénaux chroniques.
101
Les médecins vont prescrire à leurs patients insuffisants rénaux, chaque fois que cela
sera possible, des médicaments éliminés par les autres voies que le rein. Par exemple,
pour les bétabloquants, on utilisera plus volontiers ceux qui sont liposolubles et
dégradés par le foie, alors que les hydrosolubles qui tendent à s'accumuler (aténolol,
nadolol).
Deux méthodes sont proposées car il est possible d'augmenter les intervalles entre deux
prises ou de diminuer la posologie de chaque prise, toutefois certains préconisent
l'association de ces méthodes. Ces techniques doivent être utilisées quelle que soit la
voie d'administration, orale, intramusculaire ou intraveineuse .
102
b) Applications pratiques
./ Les antibiotiques
Il s'agit de la classe thérapeutique où l'adaptation des posologies est souvent
indispensable pour avoir une concentration efficace sans atteindre des concentrations
toxiques.
Les aminosides se caractérisent par leur néphrotoxicité et leur ototoxicité. Les taux
toxiques sont proches des taux efficaces et leur élimination presque exclusivement
rénale aggrave les risques lorsqu'il existe une néphropathie.
103
Amoxicilline rénale 1 /8h /8h /12h /16h OUI
(Clamoxyl®)
Oxacilline Rénale, 0.5 /6h /6h /6h /6h NON
(Bristopen®) hépatique
Rifampicine Hépatique 2 /24h /24h Vérifier la /48h /
(Rifadine®) rifipamcinémie
Sulfaméthoxazole Rénale 10 /12h /12h /24h NON OUI
- triméthoprime
(Bactrim®)
Doxycycli ne Rénale, 20 /24h /24h /24h /24h NON
(Vibramycine® Hépatique
N)
Vancomycine Rénale 6 /6h /36- /72h-240h /240h NON
72h
---
F.R. : Fonction rénale ; I.R. : Insuffisance rénale
Les céphalosporines ont une élimination rénale, mais leur faible néphrotoxicité permet
l'utilisation d'une dose unique quotidienne lors des insuffisances rénales sévères. La
plupart des céphalosporines sont éliminées par les dialyses.
Les pénicillines et les autres bêta-lactamines ne doivent avoir une posologie
adaptée que dans les insuffisances rénales sévères (clairance de la créatinine inférieure
à 10 ml/min) et lors d'utilisation de fortes doses. Les pénicillines sont toutes éliminées
par dialyse.
La doxycycline et la minocycline peuvent être utilisées préférentiellement
puisqu'elles ont un métabolisme hépatique et que leurs demi-vies ne varient pas chez
l'insuffisant rénal.
Les macrolides sont peu éliminés par le rein. Il n'est pas nécessaire de moduler
leur posologie selon la fonction rénale.
Les quinolones sont éliminées dans les urines sous formes actives. Elles doivent
être administrées avec précaution chez l'insuffisant rénal. Seule la péfloxacine a des
taux sériques stables quel que soit le degré de l'insuffisance rénale.
104
Le chloramphénicol et le cotrimoxazole (sulfaméthoxazole - triméthoprime)
doivent avoir leur posologie adaptée. Le métronidazole (Flagyl®) peut être administré à
dose normale.
Parmi les antituberculeux, on réduit la posologie de !'isoniazide, de l'éthambutol et
du pyrazinamide. Seule la rifampicine peut être prescrite à dose normale.
L'amphotéricine B en raison de sa néphrotoxicité est contre-indiquée. Le fluconazole
(Triflucan®) éliminé par le rein doit avoir une posologie adaptée à la fonction rénale. Le
miconazole et le kétoconazole conservent leur posologie habituelle.
Les antiviraux sont éliminés par le rein : il faut adapter la posologie de la vidarabine
et de l'aciclovir .
./ Les antidiabétiques
./ Les anti-inflammatoires
105
Cette complication est favorisée par une hypovolémie, une hyponatrémie, ou par une
hypoperfusion rénale (insuffisance cardiaque congestive, cirrhose avec ascite, syndrome
néphrotique, choc septique ou hémorragie, déshydratation extracellulaire). L'association
avec d'autres médicaments néphrotoxiques est aussi un facteur favorisant la survenue
de cette insuffisance rénale.
./ Les antiulcéreux
Les antihistaminiques H2 sont éliminés par le rein, les prises doivent être espacées ou
les posologies diminuées : 150 mg de ranitidine par exemple par jour, peuvent être
proposés.
Les inhibiteurs de la pompe à protons et les analogues des prostaglandines ne
nécessitent pas d'adaptation .
Les anticoagulants
Les doses d'héparines ne doivent pas être modifiées. Les anti-vitamines K sont en
général peu affectés par l'insuffisance rénale, mais leur forte fixation protéique peut
entrainer des déséquilibres, facteurs de surdosage et d'accidents hémorragiques,
d'autant plus que ceux-ci sont plus fréquents chez l'insuffisant rénal. La surveillance de
l'INR doit être plus étroite.
Les antihypertenseurs
Les inhibiteurs calciques sont utilisés à posologie normale. Les bêtabloquants ne posent
pas de problème : seuls ceux dont l'élimination est à prédominance rénale (aténolol,
nadolol, sotalol) nécessitent une adaptation des doses.
106
Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion, qui ont une forte élimination rénale, doivent
avoir une adaptation de leur posologie, associée à une surveillance étroite de la fonction
rénale.
Il faut une surveillance étroite lors de l'utilisation d'un diurétique qui peut être
responsable d'une déplétion hydrosodée et d'une potentialisation de leur action et de la
toxicité d'autres médicaments. Les thiazidiques perdent leur efficacité lors de
l'insuffisance rénale moyenne et sévère, et peuvent être responsables d'une
hypercalcémie et d'une hyper-uricémie, ils ne doivent donc pas être utilisés.
La spironolactone est contre-indiquée en cas d'insuffisance rénale sévère.
Seuls le furosémide et le bumétamide restent efficaces. Les diurétiques distaux sont
contre-indiqués.
Les vasodilatateurs (minoxidil, prazosine) ne nécessitent pas d'adaptation des doses.
Les antihypertenseurs centraux ont une élimination rénale prépondérante, leur
posologie doit être adaptée à la clairance de la créatinine.
./ Les psychotropes
./ En cas de diarrhée :
La cause la plus fréquente est une infection intestinale, le plus souvent virale. La
diarrhée peut être aussi due à une intolérance vis-à-vis de certains aliments comme les
fraises, le poisson ou les crustacés ou alors elle peut être due au stress ou à la
nervosité.
109
:.::.·
./ En cas de constipation
La constipation correspond à moins de 3 selles par semaine. Elle peut être due à une
mauvaise alimentation, à la sédentarité, au stress ou au manque de temps.
Le pharmacien orientera son patient vers le médecin en cas de violentes douleurs
abdominales, de nausées et/ou vomissements, d'arrêt prolongé du transit, s'il y a du
sang dans les selles ou s'il y a une alternance diarrhée - constipation.
[82] [83]
110
./ En cas de digestion difficile
Le pharmacien conseillera d'aller voir le médecin, si le patient vomit du sang, s'il y a une
fièvre associée, si les vomissements durent depuis plusieurs jours et s'ils sont associés à
de violents maux de ventre.
Sinon, le pharmacien pourra conseiller :
- Vogalib® (métopimazine), un traitement symptomatique de courte durée (2 jours) :
un lyophilisat en cas de besoin, maximum 4 comprimés/jour.
Cependant, il y a un risque de surdosage chez l'insuffisant rénal, donc pour les patients
avec une insuffisance rénale modérée ou sévère, il ne faudra pas prendre la posologie
maximale et espacer plus les prises (de 8 à 12h). Il sera préférable de prendre un avis
médical avant de débuter le traitement.
[82] [83]
Le pharmacien orientera son patient vers son médecin traitant si les douleurs
s'accompagnent de difficultés pour avaler, s'il a fréquemment des accès de toux en
position allongée et lorsque les douleurs sont difficiles à supporter.
./ En cas de douleur
Pour des douleurs passagères comme des maux de tête, des douleurs dentaires, des
douleurs musculaires après un effort ou des douleurs de règles par exemple, sans
signes de gravité, le pharmacien pourra conseiller à ses patients insuffisants rénaux, en
premier lieu :
- le paracétamol, à doses normales (maximum 1 g par prise toutes les 4 à 6 heures et
maximum 4 g/jour), sauf pour les insuffisants rénaux sévères qui doivent espacer les
prises de 8 heures et ne pas dépasser 3 grammes/jour.
Ensuite le pharmacien devra être plus vigilant, lors du conseil d'AINS comme
l'ibuprophène (Advil® ou Nurofen®). L'ibuprophène est contre-indiqué en cas
d'insuffisance rénale sévère et chez les insuffisants rénaux chroniques il faut surveiller
attentivement, en début de traitement, le volume de la diurèse et la fonction rénale. Le
pharmacien conseillera au patient de demander l'avis de son médecin avant de
commencer le traitement.
Aussi, l'aspirine est contre-indiquée chez les insuffisants rénaux chroniques et il faut
l'utiliser avec précaution en cas d'insuffisance rénale. Il faudra donc demander un avïs
médical pour débuter ce traitement.
[82] [83]
113
./ En cas de rhume
Le pharmacien pourra conseiller :
- Actifed® rhume (paracétamol, pseudoéphédrine, tripolidine), à posologie normale : l
comprimé toutes les 6 heures, maximum 3 comprimés/jour pendant 5 jours. Par contre,
pour les patients avec une insuffisance rénale sévère il faudra espacer les prises toutes
les 8 heures.
- Dolirhume® (paracétamol et pseudoéphédrine): 1 à 2 comprimé(s), 3 fois/jour,
maximum 6 comprimés/jour. En cas d'insuffisance rénale sévère, il faudra 8 heures
entre chaque prise.
- Fervex® (phéniramine, paracétamol et acide ascorbique), à posologie normale : 1
sachet 3 fois/jour. En cas d'insuffisance rénale sévère, la posologie sera de 1 sachet
toutes les 8 heures.
Avec ces spécialités, il faudra avertir le patient d'un risque de somnolence possible.
Par contre pour les spécialités avec de l'ibuprophène comme Anadvil® rhume,
Nurofen® rhume, Rhinureflex®, qui sont contre-indiqués en cas d'insuffisance rénale
sévère, il faudra demander un avis médical.
./ En cas de toux
Pour la toux grasses, le pharmacien pourra conseiller un sirop à base de carbocystéine,
à la posologie normale de 3 cuillères à soupe par jour. Aussi, il pourra conseiller le sirop
Stodal® homéopathique à la même posologie. Les fluidifiants bronchiques comme
Surbronc® (ambroxol) ou Mucomyst® (acétylcystéine) seront aussi conseillés à la
posologie normale de 1 sachet ou une cuillère mesure 3 fois/jour.
114
Pour la toux sèche, le pharmacien pourra conseiller des sirops à base de pholcodine, de
prométhazine (Rhinathiol®) ou de dextrométhorphane (Drill®) à la posologie
habituelle de 3 cuillères à soupe/jour. Par contre, il faudra signaler aux patients le
risque de somnolence avec ces sirops.
[82] [83]
./ En cas d'allergie
le pharmacien devra éviter toutes les spécialités à base de cétirizine à 10 mg qui est
contre-indiqué chez l'insuffisant rénal comme Réactine®, Actifed® allergie, Zyrtecsec®.
116
b) Les conseils nutritionnels
Pour les insuffisants rénaux chroniques, il est important que la prise en charge
nutritionnelle soit faite par un diététicien. Ce sont des professionnels de santé
compétents qui sont aptes à prescrire un régime aux patients selon leur type de maladie
chronique. Le pharmacien est là pour accompagner le patient s'il a des difficultés,
l'encourager à poursuivre le régime s'il le trouve parfois dur. Il est aussi présent pour
répondre aux interrogations des patients sur leurs traitements et leur régime. Le
pharmacien peut reprendre avec son patient les différents aliments qu'il doit restreindre
selon s'il est en insuffisance rénale chronique avant la dialyse, en dialyse ou greffé d'un
rein. Ainsi le pharmacien peut s'assurer de la bonne compréhension du patient et de son
observance du régime prescrit.
117
CONCLUSION
118
Thèse soutenue par: BERTHET Audrey
Titre : Nutrition et insuffisance rénale chronique
L'insuffisance rénale chronique est en constante progression dans tous les pays
industrialisés. C'est un véritable enjeu de santé publique qui nécessite une prise en
charge précoce et un suivi optimal qui a pour objectif:
- de surveiller le traitement spécifique de la néphropathie;
- de supprimer des médicaments néphrotoxiques et d'adapter la posologie des
médicaments à élimination rénale ;
- de ralentir la progression de l'insuffisance rénale ;
- de prendre en charge les complications de l'IRC, les facteurs de risque cardio-
vasculaire, en particulier l'hypertension artérielle et les comorbidités ;
- de préparer le patient à un éventuel traitement de suppléance.
Tout au long de ce travail, nous avons pu voir que l'état nutritionnel des patients
insuffisants rénaux chroniques est un élément clé de leur prise en charge. L'état clinique
et métabolique du patient au moment où il aborde l'insuffisance rénale terminale
détermine en grande partie le pronostic et la qualité de vie ultérieure.
Dès le début de l1insuffisance rénale, il faut mettre en place un régime et une restriction
protidique, sans être trop sévère, pour ralentir la progression de l'IRC. Par contre, les
patients au stade d'insuffisance rénale terminale qui ont une perte importante de
nutriments (acides aminés, glucose, protéines et vitamines) pendant les séances de
dialyses nécessiteront une adaptation des recommandations nutritionnelles avec
notamment une augmentation des apports protéiques et caloriques.
Le patient transplanté rénal, devra adapter son alimentation en fonction du stade post-
transplantation.
Nous avons pu nous rendre compte que les autres mesures diététiques vont limiter
les conséquences métaboliques de l'IRC (hyperkaliémie, troubles du métabolisme
phosphocalcique et hyperparathyroidie secondaire, acidose, anémie, hypertension 1
œdèmes). Elles seront appliquées à différents stades de l'insuffisance rénale selon l'état
clinique de chaque patient.
119
La fréquence de la dénutrition au cours des maladies rénales chroniques se situe
toujours entre 20 et 40 °/o, ce qui montre son importance dans l'évolution de la maladie
et dans ses complications potentielles. C'est la surveillance routinière de l'état
nutritionnel et le dépistage précoce des premiers signes de dénutrition qui vont
permettre de renverser la spirale de la dénutrition et de déterminer en grande partie le
pronostic et la qualité de vie ultérieure des patients.
VU ET PERMIS D'IMPRIMER
LE PRESIDENT DE LA THESE
. ~·····-·~.~.· ..
<~--~---------~~~~
__
<:::::~·-.,_.
.. ---------------------------------::::~
Professeur Renée Grillot Professeur Patrice Faure
120
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128
Textes officiels
129
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RESUME
La prise en charge nutritionnelle est une partie cruciale du traitement des patients
insuffisants rénaux chroniques. Elle est basée sur un concept de néphroprotection et le
maintien d'un état nutritionnel satisfaisant.
Dans ce travail, nous abordons tout d'abord les généralités concernant l'insuffisance
rénale chronique, puis nous nous intéressons à ses données épidémiologiques. Ensuite
nous décrivons la dénutrition chez les patients insuffisants rénaux chroniques et nous
détaillons par la suite la prise en charge nutritionnelle de ces patients. Les mesures
diététiques sont basées en particulier sur des régimes plus ou moins restreints en
protéines, en potassium, en phosphore et/ou en boissons, selon le stade d'évolution de la
maladie.
Dans cette prise en charge, le pharmacien a une place importante en termes de conseils
sur la prise de médicament et en termes de conseils et de surveillance nutritionnelle.
MOTS-CLES
JURY
Président : Monsieur Patrice FAURE
Membres : Monsieur François BAYLE
Madame Isabelle HININGER-FAVIER
Madame Marie JOYEUX-FAURE
DATE DE SOUTENANCE
9 janvier 2009
ADRESSE DE L'AUTEUR
1.
1
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