Cours Corrosion Tous Chapitres
Cours Corrosion Tous Chapitres
Cours Corrosion Tous Chapitres
Sur le plan matériel, la corrosion entraîne des pertes directes et des pertes indirectes. On
estime par exemple que 25 % de la production d’acier sont mis hors service par suite de la
corrosion; environ les deux tiers du métal corrodé sont récupérés par un traitement convenable
(perte d’énergie) mais 10 % du métal d’origine est définitivement perdu (perte de matière
première, perte d’énergie). En plus de ces pertes directes il faut tenir compte des pertes
indirectes : coût de remplacement des matériaux, coût d’arrêt des machines ou de leurs
composants, Coût des traitements de surface (peintures, revêtements, etc.), surcoût
d’utilisation de matériaux nobles par rapport à l’emploi de matériaux ordinaires, coût des
pertes de production ou des pertes de rendement, etc.
Sur le plan humain, la corrosion entraîne des problèmes de sécurité (cas des matériels de
transport) et des problèmes de santé (cas de pollution ou de contamination).
On a estimé que dans les pays industrialisés, le coût total de la corrosion est compris entre 2 et
4 % du P.N.B. (produit national brut). Mais sur ce coût total, 20 à 25 % peuvent être
économisés par une meilleure connaissance des causes de la corrosion et une meilleure
application des techniques de lutte contre la corrosion.
I-3 Les différents types de corrosion
Les différents cas industriels de corrosion peuvent être classés en deux catégories
selon le type de processus intervenant dans les réactions: les cas de corrosion chimique
(corrosion par des gaz à haute température régit par la cinétique chimique hétérogène)
représentent 3 % du total des cas, alors que les cas de corrosion électrochimique
représentent 97 % des cas (fig. 1). Parmi les cas de corrosion électrochimique on peut
distinguer les cas de corrosion généralisée (34 %), les cas de corrosion localisée (5%) ou
irtergranulaire (4 %) et les cas où la corrosion est liée à des facteurs mécaniques : corrosion
sous contrainte mécanique (28 %) corrosion-fatigue (12 %) et corrosion-usure (6 %) (fig. 2).
De plus 17 % des cas industriels de corrosion électrochimique relèvent d’au moins deux types
différents de corrosion.
Il est important de caractériser le type de corrosion rencontré industriellement. La figure 3
présente l’aspect pris par des échantillons selon le type de corrosion (vue de dessus et coupe
de l’échantillon). La corrosion peut être uniforme (diminution de l’épaisseur) ou localisée à
une partie de l’échantillon. Dans ce cas, elle peut être observée à l’œil nu : corrosion
galvanique limitée à un métal ou alliage en contact avec un autre métal, corrosion-érosion
favorisée par le mouvement d’un liquide, corrosion-frottement créée par le mouvement d’une
pièce par rapport à une autre, corrosion par crevasses observée lorsqu’ il y a infiltration d’une
solution entre deux parties d’un assemblage, corrosion par piqûres lorsque l’attaque pénètre
profondément dans le matériau à partir d’une ouverture de faible surface, corrosion-
exfoliation lorsque la corrosion s’insinue entre des grains d’une cristallisation très texturée, et
dissolution sélective lorsqu’un élément (ou une phase) d’un alliage est dissous
préférentiellement aux autres constituants. La corrosion localisée peut également nécessiter
des moyens d’observation de fort grossissement (microscope optique, microscopie
électronique à balayage) pour être détecté : corrosion intergranulaire où l’attaque chemine
entre les grains, corrosion sous contrainte mécanique (effort unidirectionnel) et corrosion-
fatigue (effort alterné) où l’attaque est en général transgranulaire
Bases électrochimiques
Introduction :
II- Généralités
1- Réaction électrochimique :
Les électrons peuvent être apportés (pour effectuer une réduction) ou retirés (pour
effectuer une oxydation) au moyen de conducteurs électroniques (métaux le plus souvent)
plongeant dans la solution et dans les quels les électrons existent à l’état libre et peuvent
circuler.
Les électrons sont échangés entre le métal et le corps en solution ou le solvant lui-même, ce
sont les réactions électrochimiques. Le conducteur électronique est appelé électrode et la
transformation chimique réalisée porte le nom d’électrolyse.
Un électrolyte est un corps pur pouvant manifester une conductibilité ionique à l’état solide,
liquide ou dissout.
L’électrolyse est obligatoirement réalisée avec deux électrodes auxquelles il est échangé un
même nombre d’électrons. Nous conviendrons d’appeler anode l’électrode ou il y a
globalement oxydation et cathode celle ou il y a réduction.
Les corps pouvant subir une transformation par suite d’une réaction électrochimique sont dits
électroactifs.
Remarque : il arrive que le corps constituant l’électrode elle-même subisse une transformation
chimique en même temps qu’il échange des électrons.
Exemple : Cu(s) – 2e- →Cu2+ ,Ce sont les électrodes attaquables.
Les électrodes qui ne jouent que le seul rôle de support des électrons sont dites inattaquables
(platine, or par exemple).
2- Cellules électrochimiques
M2 M1
Electrolyte
Ox + ne <═===> Red
Fe3+ / Fe2+ est appelé couple Ox/ Red
E = E0 + RT ln [ ox]
nF [red]
- Si on impose à l’aide d’un générateur E’>E, des électrons seront échangés entre l’électrode
et la solution jusqu’à ce que E atteigne E’ c'est-à-dire un nouvel équilibre.
===> le rapport (ox)/ (red) augmente, la réaction d’oxydation se produit
- Si on impose E’ < E, il y aura réduction.
e- e-
Pb2+, PbO2
Pb2+
H+
e- e-
Cu2+,
Pt
Cu H+,
SO42-
Les réactions sont effectuées en imposant une tension extérieure supérieure au potentiel
réversible de la pile. Ces cellules sont utilisées pour effectuer des réactions chimiques en
consommant de l’énergie électrique.
Introduction :
ID = ± n F S φ Loi de Faraday
+ : anode, − : Cathode ; S : surface de l’électrode (cm2)
φ : Flux ( mol.cm-2.s-1)
ID = ± n d (Cs-Ce)
réaction est rapide au niveau de l’électrode, Ce tend vers 0 et le courant devient un courant
limite. Il = ± n d Cs
On considère le couple Fe3+/ Fe2+ avec pour électrode indicatrice du platine Pt.
La réaction Fe3+ + 1 e- Fe2+
Eeq = EoFe3+/ Fe2+ + 0.06 log (Fe3+ / Fe2+)
♦ La courbe (a) est tracée à partir d’une solution ne contenant quasiment que des ions Fe2+
(réducteur seul)
Pour i=0 E = Ea Eeq car Fe2+Fe3+
= E- Ea 0 provoque l’oxydation
♦ La courbe (b) est tracée à partir d’une solution ne contenant quasiment que des ions Fe3+
(oxydant seul).
Pour i=0 E = EcEeq car Fe3+ Fe2+
= E- Ec 0 provoque une réduction
pour i =0 , iox = iredla vitesse d’oxydation des ions Fe2+ est égale à la vitesse de
réduction des ions Fe3+, le système est à l’équilibre E = Eeq
- Rappel :
La surtension , est la différence entre la tension, E, de l’électrode (lorsqu’elle est
traversée par un courant I) et sa tension d’équilibre, Eeq : = E- Eeq (Volt).
Une électrode traversée par un courant va prendre une tension non nulle E on dit alors
qu’elle est polarisée.
Si E Eeq, il se produit une réaction d’oxydation, 0 et inversement une réaction de
réduction si 0 d’où EEeq.
L’allure des courbes I-E permet de distinguer deux cas typiques : les systèmes rapides
et les systèmes lents.
Une faible surtension, = E - Eeq provoque le passage d’un courant important dans un
système rapide. À l’inverse le passage d’un courant ne fait que très peu varier le potentiel de
l’électrode dans le cas d’un système lent
Un système lent est un système pour lequel on ne peut avoir à une tension donnée que la
réaction d’oxydation ou la réaction de réduction.
- Potentiel mixte :
à I =0 et Flux de matière ≠0
I
Red1→ox1
E1 Emixte E
E2
Ox2→ red2
Le potentiel pour lequel │IA│ = │IC│⇒ It = 0, est dit potentiel mixte .Ce potentiel ne peut en
aucun cas être considérer comme un potentiel d’équilibre parce qu’il correspond à un flux de
matière non nul.
- Potentiel de corrosion :
La corrosion électrochimique correspond essentiellement à l’oxydation d’un métal sous forme
d’ions ou d’oxydes.
M → M n++ne- E0 Mn+ / M
Ou M + n/2 H2O → MOn/2 + nH+ + ne- E0 MOn/2 ∕ M
Chacune de ces réactions n’est possible que si elle est associée à une réaction de réduction
capable de consommer les électrons fournis par ces réactions d’oxydation. Les oxydants
naturels sont l’oxygène et l’eau. La réaction cathodique correspond à la réduction de l’agent
de corrosion.
I
Exemple : attaque des métaux par H+:
Icorr
Ecorr : c’est potentiel qui correspond M→Mn+ +ne-
2H++2e-→ H2
-Icorr
- Domaine d’électroactivité d’un solvant :
Le solvant est rendu conducteur à l’aide d’un électrolyte support. Lorsqu’on fait varier
le potentiel, on aura le courant résiduel jusqu’à ce que le E atteigne des valeurs auxquelles le
solvant est oxydé ou réduit. On observe un courant intense appelé mur d’oxydation ou de
réduction (on n’est pas limité par la diffusion puisque le composé à l’électrode est le solvant
lui-même de concentration très élevée) aucune oxydation ou réduction ne peut être observé en
dehors de l’oxydation et la réduction du solvant. Entre ces deux limites c’est le domaine de
l’électroactivité (DE).
Si l’électrode n’est pas inattaquable, elle peut limiter le DE, de même l’électrolyte
support s’il peut réagir aux électrodes.
Pour H2O, ce domaine est compris entre les deux courbes :
H2O → 1/2O2 + 2H+ + 2e-
2H2O + 2e- → H2+2OH-
I Ag→ Ag+
I
H2O→ O2
H2O→ O2
D. d’electroactivité D. E
E(V) E(V)
E1=-0,827 E2=1,23 E1 0,8 E2
H2O→ H2 H2O→ H2
E=f (log il-i)/i) est une droite linéaire dont la pente est égale à 2.3RT/nF (soit 59.1mV à
25°C).
mV
E
Schéma de principe d’un montage à 3 électrodes : Eref : référence, Ew : travail, C.E : contre
électrode, mV : millivoltmètre, mA : milliampèremètre.
Procédure :
On impose à l’électrode de travail une certaine valeur de potentiel après une
période transitoire très brève, l’intensité se stabilise à une valeur constante.
Dans le cas d’un enregistrement automatique, on fait varier le potentiel de l’électrode
lentement.
N. B. :
- Le volume de la cellule est de quelque ml de solution
- Le temps d’un tracé est de 10 à 15 min en plus du temps de barbotage de gaz inerte
quand l’oxygène dissous doit être éliminé.
Etapes réactionnelles lors de la corrosion d’un métal en milieu liquide : (a) réaction partielle
cathodique, (b) réaction partielle anodique.
Dans le cas général, les vitesses de ces réactions interviennent pour fixer la vitesse du
processus global. On dit qu’on a un régime cinétique mixte. Généralement c’est l’étape
électrochimique qui est la moins rapide et qui impose donc la vitesse de ce processus dans le
cas de la corrosion d’un métal. Un tel régime est appelé régime pur de transfert électronique.
Dans ce cas, la relation entre la densité de courant i et la surtension relatives à
l’électrode étudiée est celle de Butler – Volmer (B.V).
C’est l’équation de Butler-Volmer qui correspond aux réactions d’électrode du premier ordre
dont la vitesse est proportionnelle à la concentration des réactifs.
3. Loi de Tafel
ou
Si la concentration des réactifs et des produits est uniforme dans l’électrolyte Cs = Cb, la relation
devient :
i = i0 exp (/a) – i0 exp (-/c)
C’est la forme la plus courante de l’équation de BV. Cette équation décrit la cinétique de transfert
de charges de façon globale indépendamment du mécanisme. Elle fait appel à i0, a, c
facilement mesurables.
Les équations de Tafel décrivent les limites anodiques et cathodiques de l’équation de Butlet-
Volmer
Figure : densités de courants anodique et cathodique (en valeur absolue) d’une réaction
d’électrode.
Exemple : corrosion du fer dans HCl, en absence de gradients de concentration (Cis = Cib)
Fe Fe2+ + 2 e- anodique
2H+ + 2 e- H2 cathodique
Fe + 2 H+ Fe2+ + H2 globale
Si on applique un potentiel à l’électrode de travail de fer, on mesure i = ia,Fe + ic,Fe + ia,H + ic,H.
Près du potentiel de corrosion, la contribution de ic,Fe et ia,H s’avère négligeable i = ia,Fe + ic,H
Au potentiel de corrosion
E = Ecor, i = ia,Fe(Ecor) + ic,H(Ecor) = 0 (1)
Si on considère que le transfert de charges à l’interface métal- solution constitue l’étape limitante
et que les cinétiques des deux réactions partielles sont indépendantes, la densité de courant partiel
pour chaque réaction obéit à la loi de BV :
iFe = ia,Fe + ic,Fe
= i0,Fe exp (Fe / a,Fe) – i0,Fe exp (-Fe / c,Fe) (2)
iH = ia,H + ic,H
= i0,H exp(H / a,H) – i0,H exp(-H/c,H) (3)
avec H = E – Erev,H
et Fe = E – Erev,Fe
Pour développer l’équation de Butler Volmer de l’électrode mixte fer-hydrogène, on remplace les
surtensions qui apparaissent en (2) et (3) par la polarisation = E – Ecor :
exprime l’écart entre le potentiel d’électrode mixte polarisée et son potentiel de corrosion.
Introduction
La corrosion est le phénomène suivant lequel les métaux ont tendance sous l’action
d’agents atmosphériques ou des réactifs chimiques, à retourner à leur état original d’oxyde plus
stable par rapport au milieu considéré et ainsi à subir une détérioration de leur propriétés.
Ce phénomène apparaît au premier regard comme ayant un caractère chimique : le fer
exposé à l’air humide, donne de l’hydroxyde de fer (constituant principal de la rouille)
Sur le plan thermodynamique, la cause fondamentale de la corrosion comme toutes les réactions
est la diminution de l’énergie du système
Sur le plan pratique : il y a deux types de corrosion : la corrosion sèche et la corrosion humide.
1. La corrosion sèche : elle est le résultat de l’attaque d’un métal par un gaz à température
élevée, la réaction est la suivante :
Asolide + Bgaz ABsolide
C’est l’action de l’oxygène qui a été la plus étudiée. Ce pendant la corrosion sèche peut se
manifester avec d’autres gaz comme : CO2, CO, SO2, les halogènes, la vapeur d’eau,…
2. La corrosion humide : elle met en jeu deux réactions : l’oxydation du métal et la réduction
d’une espèce en solution.
Critère de différentiation :
-corrosion humide : ionisation d’O2 en OH-
- corrosion sèche : ionisation d’O2 en O2-.
L’atmosphère terrestre contient toujours un peu de vapeur d'eau ; par condensation sur les pièces
métalliques, cette vapeur forme un film d'eau chargé de diverses substances présentes dans
l'atmosphère: dioxygène, dioxyde de carbone, oxydes d’azote, …
C’est pourquoi la corrosion humide est le phénomène sur lequel nous allons nous pencher !
I- Aspects thermodynamiques
1. Potentiel électrochimique
Si on plonge une pièce métalique dans une solution acide, on mesure automatiquement une
différence de potentiel. D’où vient ce potentiel ?
Il se produit une dissolution : il y aura ainsi dans le métal un excès de charges – et dans
l’électrolyte un excès de charges +. C’est la double couche électrochimique.
Tendance à
Métaux nobles
passer en
solution
Métaux actifs
3. Diagrammes de Pourbaix :
Le potentiel réversible de nombreuses réactions d’électrode, notamment celles faisant
intervenir des oxydes, dépend du pH. Les diagrammes potentiel- pH, aussi appelés diagrammes
de Pourbaix, représentent le potentiel réversible, calculé par l’équation de Nernst, en fonction du
pH.
Pour un métal donné, on trace généralement un tel diagramme en tenant compte de différentes
réactions d’électrode et réactions chimiques possibles :
- équilibre électrochimique entre un métal et ses ions :
Mn+ + n e- M
- équilibre électrochimique entre un métal et son oxyde :
MOn/2 + nH+ + n e- M + n/2 H2O.
- équilibre électrochimique entre deux oxydes de degrés d’oxydation différents:
MOn/2 + nH+ + n e- MO(n-1)/2 + nH2O
-équilibre chimique en milieu acide entre un oxyde et des ions dissous
MOn/2 + n H+ Mn+ + n/2 H2O
- équilibre chimique en milieu alcalin entre un oxyde et des ions dissous
MOn/2 + 2 OH- MO2-(n+1)/2 + H2O
E ( en V )
pH
N.B. : Les diagrammes de Pourbaix (potentiel-pH) sont utiles pour prévoir les réactions de
corrosion métallique. Ces prévisions ne font pas intervenir de considérations cinétiques….
Or une réaction thermodynamiquement possible peut s’effectuer avec une vitesse si faible qu’elle
devient, de fait, impossible !
O2
25 °C
H2O
pH
7 H2O
H2
E ( en V )
E imposé
Ox
Réd
E imm M n+
Immunité M
pH
Le métal M est en présence d’un oxydant Ox qui lui impose un potentiel supérieur à Eimm. Les
domaines de stabilité du métal M et de Ox sont différents, il peut y avoir donc corrosion.
N. B. : Les métaux dont les domaines de stabilité coïncident avec celui de l’eau ne s’oxydent pas
par l’eau. Exemple : le cuivre ne s’oxyde pas à l’eau mais se corrode en présence du dioxygène.
Concepts cinétiques :
1er cas : On se placera dans le cas où le potentiel métal –solution de l’ensemble métallique
se situe nettement en dessous du potentiel d’équilibre de la réaction de corrosion de la cathode.
Celle-ci alors ne se corrode pas, car elle se trouve dans son domaine d’immunité. Les seules
réactions qui se déroulent :
- la réaction anodique de dissolution du métal anodique : Ma Maz+ + z e-
- la réaction cathodique de réduction de l’oxydant en solution : Oxn+ + n e- Red
Celle-ci se déroule sur le métal anodique et sur le métal cathodique.
Le potentiel d’équilibre ne dépend pas du métal en jeu : c’est une caractéristique de la solution
c’est le potentiel d’oxydoréduction.
C’est le cas par exemple, d’une éprouvette de fer (1 cm2) se corrodant dans une solution d’acide
sulfurique et couplée avec une aire égale de platine. La réduction cathodique des ions H+ de
l’acide a une cinétique beaucoup plus rapide sur le platine que sur le fer et on peut estimer que la
corrosion sur le fer sera augmentée de plusieurs ordres de grandeurs.
De ce qui précède, on retiendra aussi que le facteur géométrique a une importance
souvent décisive : plus la surface de la cathode sera grande par rapport à celle de l’anode
plus le métal anodique se corrodera.
2ème cas : Plongeons maintenant deux échantillons qui s’attaquent tous les deux, par
exemple : Fe et Zn.
Dans ce cas l’oxydation est moins active (qu’avec Pt)
(1) les deux métaux sont attaqués (fer et zinc) : sur lesquels on a en même temps
réaction d’oxydation et réaction de réduction
1/2 O2 + H2O + 2 e- 2 OH-
M M2+ + 2 e- (avec M = Fe, Zn)
(2) les deux métaux sont couplés, on observe les mêmes phénomènes qu’avant mais on a une
diminution d’attaque au niveau du fer, dans ce cas le fer est protégé. Ce phénomène est appelé :
protection par anode sacrificielle.
Dans un premier temps : c’est l’oxygène dissout dans la goutte qui donne lieu à la réaction
cathodique. Alors que dans le 2ème temps c’est l’oxygène de l’air qui est responsable de la
réaction cathodique d’où la formation de plus de OH- puis de Fe(OH)2 (constituant de la rouille)
La région rose = cathode
La région bleue = anode ce qui implique qu’il ya un courant.
Autre forme de l’expérience d’Evans :
3- l’oxyde constitue la cathode de la pile et l’acier constitue l’anode. Plus la surface d’acier
exempt d’oxyde est grande plus l’intensité du courant de corrosion est élevée. Ceci provient de
défauts de surface ou d’une dépassivation (ex.: attaque des ions Cl-)
Exemple : Lors de l'opération de laminage à chaud, il peut y avoir oxydation en surface. Du fait
que l'oxyde et le métal ont des potentiels de corrosion différents, une pile se forme et le métal
(zone anodique) va se dissoudre.
2- Dissymétrie du milieu ionique :
a- corrosion à la ligne d’eau :
On observe fréquemment qu’un métal partiellement immergé dans un
électrolyte subit une attaque au voisinage de la ligne d’eau. C’est le cas du fer plongé dans une
solution aqueuse de chlorure de sodium.
O2 Fer O2
D
Rouille
F
Solution aqueuse de
E NaCl
O2
O2
O2
Réduction
OH-
Fe 2 +
Zone cathodique
O2
Oxydation
Rouille Fe
Zone anodique
Électrons
La rouille se forme aux endroits où coexistent l’ion fer (II) et les ions hydroxyde (OH-)
La formation de la rouille peut avoir lieu loin du point d’attaque !
Pile géologique
B- types de corrosion
I- attaque uniforme :
L’attaque uniforme se manifeste à la même vitesse et en tous points du métal (vitesse
exprimée en mm/ an). C’est une diminution d’épaisseur constante dans le temps (température
donnée)
Exemples :
a- la rouille du fer
b- ternissure d’argent
c- oxydation des métaux à haute température par l’oxygène de l’air.
Les caractéristiques mécaniques rapportées à l’unité de section ou de longueur ne sont pas
modifiées. Endroits: réservoirs, conduites, plaques, etc.
Taux de corrosion
Il s'exprime en : mdd : milligrammes par dm2 et par jour
mm/an : millimètres par an
inpy : pouces par an
minpy : millième de pouce par an
II - CORROSION GALVANIQUE
La corrosion galvanique correspond à une conception fondamentale simple de deux
métaux différents, immergés dans un électrolyte et reliés électriquement par l’extérieur, formant
une pile.
- Pile de corrosion galvanique :
Elle est constituée de deux métaux qui différent par leur potentiel de corrosion en
contact avec la même solution. On peut provoquer un tel phénomène en joignant une conduite
d’eau en acier galvanisé à une robinetterie en laiton, sans prendre la précaution d’isoler
électriquement les deux métaux. Pour simplifier cette situation on a remplacé sur la figure ci
dessous l’acier zingué par du zinc et le laiton par du cuivre. La réaction cathodique
correspond à la réduction de l’oxygène dissous. Elle a lieu sur les deux métaux. Le contact
électrique entre le zinc et le cuivre provoque une corrosion accélérée du zinc près du joint.
Corrosion galvanique due au contact entre le Cu et le Zn (a) et pile électrochimique
correspondante (b).
Pour mieux comprendre ce phénomène, il faut se référer au modèle de la figure (b),
composé de deux électrodes, l’une en zinc, l’autre en cuivre, en contact avec la même solution.
L’électrolyte ne contient aucun ion de ces deux métaux. Cette pile est très différente de la pile
Daniell. En revanche, dans la figure (b), chaque électrode possède son propre potentiel de
corrosion et se corrode à une certaine vitesse, tant que le circuit reste ouvert. Dès que l’on établit
un contact électrique, un courant passe du cuivre au zinc, polarisant ainsi les deux électrodes. Le
potentiel de l’électrode en cuivre devient alors plus noble et celui de l’électrode en zinc moins
noble.
Série galvanique :
En pratique, les potentiels métal- solution des métaux industriels sont différents des
potentiels d’équilibre, ce sont les potentiels de corrosion qui sont déterminés par les cinétiques
respectives de la réaction anodique et de la réaction cathodique.
On a tenté de tenir compte de ces idées en établissant des séries galvaniques de potentiel métal-
solution mesurés dans des milieux types, tels que l’eau de mer.
Malgré cela, les f. e. m. déduites donnent des indications incomplètes il faut tenir compte des
facteurs cinétiques qui déterminent réellement les vitesses de corrosion
En résumé le métal le moins noble devient anodique. On établit une série galvanique : potentiel
de dissolution dans l’eau de mer
La série galvanique montre la possibilité de corrosion entre deux métaux et non la cinétique
(vitesse) de corrosion. De plus, cette série n’est valable que pour l’eau de mer à 25°C.
La loi de Faraday : Entre deux métaux dissemblables plongés dans un électrolyte, existe une
différence de potentiel. Si ces métaux sont en contact (c'est-à-dire connectés électriquement),
un courant électrique s'établit. Le métal le moins noble (qui a un potentiel de dissolution
moins élevé dans la série galvanique) joue le rôle d'anode et se corrode. C'est ce qui se passe
dans une pile sèche avec le zinc.
Perte de métal en g = A . I . t
n.F
Avec : t : temps en secondes ; I : courant en Ampères ; n : valence du métal ; A : masse
atomique en grammes ; F : nombre de Faraday = 96500.
La corrosion d'origine galvanique se situe toujours au voisinage de la jonction des 2 métaux.
Prévention
a - Sélectionner des métaux très près les uns des autres dans l'échelle galvanique.
b - Eviter de présenter une petite surface anodique en regard d'une grande surface cathodique.
c - Isoler deux métaux dissemblables (par exemple par utilisation d'entretoises et de rondelles
en Bakélite).
d - Mettre en place des parties anodiques facilement remplaçables ou les concevoir plus
épaisses pour assurer une plus grande durée de vie.
e - Installer une électrode qui sera anodique par rapport aux deux autres métaux.
f - Utiliser des inhibiteurs.
Mécanisme
Considérons une pièce de Fe plongée dans l’eau de mer. Les 2 réactions suivantes intéressent
initialement, toute la surface.
Oxydation : Fe → Fe2+ + 2 e
Réduction : ½ O2 + H2O + 2e → 2 OH-
Après un court intervalle de temps, l'oxygène à l'intérieur de la crevasse est épuisé à cause de
la restriction de la connexion, mais la dissolution du métal continue à l'intérieur de la
crevasse, tandis qu'à l'extérieur, l'oxygène continue à se réduire. L'excès de charges positives
Fe2+ dans la crevasse est balancé par la migration de Cl- qui diffusent plus rapidement que
OH-. On a concentration dans la crevasse de chlorures de fer qui subissent une hydrolyse.
(Fe2+, 2 Cl-) + 2 H2O → Fe2+,2OH- + 2(H+, C1-)
C'est une zone acide qui peut tomber à pH = 2 et qui accélère la corrosion à l'intérieur de la
crevasse.
A l'extérieur de la crevasse on a une zone protégée à tendance alcaline.
2 Na+ + 2 OH- → 2 NaOH
C’est le cas où on a deux électrodes identiques dans deux solutions identiques de
concentrations différentes.
Exemple : pile à aération différentielle : l’oxygène accède moins rapidement au métal situé au
fond de la cavité : il se forme alors une pile à aération qui accélère la corrosion du métal dans la
fente.
Figure : Corrosion caverneuse d’un joint due à la formation d’une pile d’aération
N.B. : l’oxygène est un accélérateur de corrosion dans la plus part des cas. En effet, la vitesse de
la corrosion augmente si la teneur en O2 augmente dans la solution.
Prévention
a- Les assemblages soudés sont préférables aux assemblages boulonnés. Il faut exiger pour les
soudures une pénétration complète.
b - Refermer les crevasses lorsque c'est possible par soudage.
c - Concevoir des récipients facilement nettoyables et lavables de façon à empêcher tout dépôt
de se former.
d - Inspecter et enlever les dépôts régulièrement.
e - Prévoir l'enlèvement des solides en suspension dès le début du procédé.
Prévention
a- Les méthodes déjà retenues pour la corrosion par crevasse sont utilisables.
b - Augmenter la vitesse de circulation des fluides.
c - Affiner l'état de surface.
d - L'acier ordinaire résiste mieux au pitting que l'acier inoxydable dans certains milieux (eau
de mer par exemple).
E - L'addition de 2 % de Molybdène en 18/8 améliore considéra-blement la résistance au
pitting.
La liste ci-après donne la résistance au pitting de certains matériaux.
304
316 Résistance
Hastelloy F au pitting
Hastelloy C accrue
Titane
f - Les matériaux qui présentent du pitting lors des essais (même très peu) doivent être
éliminés.
g - Les inhibiteurs ne sont utilisables que s'ils sont efficaces à 100% ; dans le cas contraire ils
peuvent renforcer le pitting.
h - La protection cathodique au-dessous d'un potentiel critique de piqure peut être
intéressante.
V- Corrosion intergranulaire
Aspect métallurgie
Le métal en fusion versé dans une lingotière forme en se refroidissant des cristaux
composés d'atomes, qui se rangent suivant des dendrites.
Entre chaque cristal viennent s'interposer des atomes non rangés accompagnés d'atomes
d'impuretés qui vont constituer les joints de grain.
Les joints de grain sont chimiquement plus actifs et par conséquent sont attaqués plus
rapidement que les faces des grains lorsqu'ils sont exposés dans un milieu corrosif.
Parfois, dans un alliage, une pile de corrosion se forme entre un joint de grains et le
reste de la surface. C’est la corrosion intergranulaire ou attaque sélective des joints de
grains. Ce phénomène résulte souvent d’un traitement thermique, au cours duquel une
précipitation s’est produite aux joints de grains. Cas des aciers inox. et de certains alliages
d’aluminium. Mais tout alliage passivable peut être sensible à ce type de corrosion.
elle est due en général à la précipitation d’une phase ou à la formation préférentielle d’un
produit de corrosion
corrosion dangereuse
quantité du métal attaqué est faible, pourtant les caractéristiques mécaniques du métal
sont altérées car les fissures produites affaiblissent le métal.
Les joints peuvent jouer le rôle d’anode vis-à-vis des grains qui constituent les cathodes.
Exemple : cas des aciers Cr/Ni (18/8) subit une mauvaise attaque thermique on aura
précipitation du carbure (Cr23C6) dans les joints.
(+)
(-)
Prévention
1 - Traitement thermique à 1100°C suivi d'une trempe rapide. A cette température le carbure
de chrome est dissous et un alliage plus homogène est obtenu.
2 - Stabilisation de l'acier par des éléments ayant une plus grande affinité pour le C que le Cr
(Niobium, Ta, Titane).
1. - Abaissement de la teneur en C (on a moins de carbures de Cr).
Le mécanisme n'est pas très bien connu mais on peut dire toutefois que :
1- la corrosion joue un rôle important dans le démarrage des fissures (piqûres ou autres
discontinuités qui augmentent les contraintes).
2- La propagation d'une fissure exige l'action conjointe de la corrosion et des contraintes.
3- Les contraintes de tension, brisent les films protecteurs à la surface du métal et permettent
ainsi le démarrage de la corrosion en divers points.
4- La propagation de la fissure se fait soit par entrée en solution d'ions métalliques, soit par
entrée à l'intérieur du métal d'atomes d'H.
Prévention
a - Choisir des matériaux résistants (grande dureté)
b - Meilleure conception (forme-géométrie, renforcement de l'épaisseur des zones
susceptibles, etc ...).
c - Revêtements
VIII– Corrosion-Cavitation
C'est une forme spéciale de corrosion-érosion causée par la formation et l'implosion de
bulles de vapeur dans un liquide près de la surface du métal. Le phénomène apparaît sur les
hélices des bateaux, impulseurs de pompes, roues de turbine ou l'on rencontre des
changements de pression, ou de fortes vitesses.
Principe : Considérons un cylindre rempli d'eau. Si nous élevons le piston, la pression chute
et l'eau se vaporise en formant des bulles ; si maintenant on repousse le piston la pression
monte et les bulles se condensent ou implosent. Si l'on répète ce processus à haute vitesse, les
calculs montrent que les rapides implosions des bulles peuvent provoquer des ondes de choc
de 4000bars de pression.
Des forces de cet ordre peuvent produire des déformations plastiques dans les métaux.
La dégradation se traduit sous forme de piqures très rapprochées. On peut dire qu'il y a
corrosion dans la mesure où l'implosion des bulles détruit le film passif du métal.
Prévention
1 - Les mêmes techniques déjà vues pour la corrosion érosion restent valables.
2 - des surfaces mieux polies réduisent la formation des bulles.
Deux types de mesures : les essais par immersion et les essais électrochimiques.
1- essais par immersion : ce type d’essai regroupe les différentes méthodes utilisées pour
mesurer la masse corrodée : gravimétrie, dosage analytique du métal passé en solution, mesure de
volume de gaz consommés (O2) ou de produits (H2).
Essai par gravimétrie: plusieurs échantillons sont placés sur un support non métallique,
puis plongés dans une solution corrosive maintenue à température constante. Un condenseur évite
les pertes de liquide par évaporation. On mesure généralement la perte de poids des échantillons
après un temps d’exposition défini. Pour ne pas fausser les mesures, l’échantillon doit être
débarrassé des produits de corrosion solides. La littérature indique différentes solutions de
décapage.
Critique : ces essais donnent des pertes de poids moyennes ce qui ne rend pas compte des
fluctuations de l’attaque au cours du temps.
Mesure volumétrique : pour déterminer la vitesse de corrosion, on mesure le volume de
gaz dégagé pendant le test au potentiel de corrosion càd ia = ic
Critique : même si cette méthode est simple et rapide, mais il n y a pas toujours une seule
réaction cathodique.
2- méthodes électrochimiques
* cinétique d’activation pur : l’équation de Butler –Volmer s’écrit :
I = I0 [ k exp(nFa / RT) – k’ exp (-(1-) nFa / RT)]
Avec [ox]e et [red]e sont constantes, conc et résist sont négligeables.
Si on se place à des potentiels éloignés de Eeq càd a élevée le 2ème terme devient
négligeable.
I = I0 [ k exp(nFa / RT)
log I = logI0 k + log exp(nFa / RT)
a = - RT / nF log I0 k + RT / nF log I
a = a + b log I c’est une droite sur le diagramme E = f(log I)
La vitesse de corrosion dépend du courant I selon la loi de Faraday.
m= M Icor t
nF
* cinétique de diffusion pure : sur cette figure est représenté un processus électrochimique de
corrosion régi par une cinétique de diffusion pure.
Réaction anodique
E
ici la courbe individuelle anodique coupe la courbe cathodique au niveau du palier de
diffusion correspondant à l’intensité limite Il. La vitesse de corrosion dans ce cas correspond à
Icor = Il
* cinétique mixte : l’intersection des deux courbes ne se fait plus sur le palier. Il est supérieur
à Icor, on ne peut pas appliquer la droite de Tafel. On la fait apparaître en utilisant :
I* = I (Il / Il –I) correction de diffusion
I* : courant corrigé, Il courant limite, I correspond au processus mixte activation –diffusion
Comparaison des expressions relatives à la vitesse de corrosion d’un point de vue pratique
Protection – prévention
A- Généralités
Le praticien face au problème de contrôle doit savoir :
reconnaître la corrosion
déterminer ses sources
mesurer sa sévérité
Pour protéger une surface métallique contre la corrosion, 4 plans d’action sont
possibles :
rendre la surface chimiquement inerte : dépôt protecteur (électrochimique,…)
modifier l’environnement : utilisation d’inhibiteurs
rendre la surface thermodynamiquement stable : protection cathodique.
Rendre la surface électrochimiquement plus noble : passivation, protection anodique.
B- Protection cathodique
I- Principe
On a vu que, pour qu’il y ait corrosion, il faut Eeq,ox/red > Eeq,M/Mn+
Il s’établit alors une tension mixte EM telle que : Eeq,M/Mn+ < EM < Eeq,ox/red
D’après la thermodynamique, si on impose au métal une tension E telle que (figure a): E <
Eeq,M/Mn+, la réaction électrochimique
M -------> Mn+ + e-
ne peut pas avoir lieu : il n’y a pas de corrosion possible. Le métal est maintenu dans l’état
d’immunité icor = 0
Si on impose la tension E’ telle que :
Eeq,M/Mn+ < E’ < EM
On constate que i’cor < icor. On dit qu’il y a protection partielle du métal M, alors que dans le
cas précédant la protection est totale.
N.B. : au lieu d’imposer la tension de protection E (ou E’) on peut imposer la densité de
courant it (ou it’).
Figure a : principe de la protection cathodique
Les potentiels d’immunité admis pratiquement sont les suivants :
Pour le fer : E = -0.620V/ENH en milieu aqueux
E = -0.850V/Cu/CuSO4 dans les sels
Pour le plomb : E = -0.600V/Cu/CuSO4
Pour le cuivre E = -0.250V/Cu/CuSO4
Sol
O 2, H 2
O
Applications : pour protéger selon cette méthode des structures enterrées (conduites de gaz,
câbles à haute tension), on utilise des anodes en fer –silicium ou graphite. Pour protéger des
armatures en béton, des réacteurs chimiques ou des bateaux, on emploie des anodes en titane
recouvertes d’oxydes de métaux nobles.
Dans certains cas, on utilise aussi des anodes auxiliaires non solubles Pt-Ti, Pt-Pd, ou
Pt-Ta. Ainsi les anodes en Pt-Ta durent plus de 20 ans ; elles ont un coût total (investissement
et fonctionnement) sur 20 ans de 5 à 9 fois supérieur à celui des autres alliages de platine et 20
fois celui de l’acier. La densité de courant cathodique est d’environ 0.150A.m-2.
II-3-2- Sulfuration
C’est un traitement qui s’effectue en milieu de sels fondus, avec des substrats qui
peuvent être des alliages ferreux, des fontes, des alliages de nickel.
L’électrolyse de solutions de sulfocyanures alcalins fondus entre 200 à 300°C conduit
à la formation cathodique de soufre qui réagit avec le substrat pour former des sulfures selon
la réaction :
xS + y Fe ----------> SxFey
Les dépôts ainsi obtenus protègent contre la corrosion
I- Généralités
1- définition : comme leur nom l’indique, les inhibiteurs de corrosion sont des
substances destinées à ralentir le phénomène de corrosion. Il s’agit de produits ajoutés en très
faible quantité à la solution corrosive dans le but de ralentir ou d’annuler la vitesse du
processus de corrosion.
2- originalité des inhibiteurs en tant que moyen de protection
- ils s’attaquent à la solution sans en modifier les propriétés physiques
- ils sont faciles à mettre en œuvre (mis à part le problème du contrôle de leur concentration).
- ils sont peu onéreux
Effets de la passivité
Figure 1 : Courbe de polarisation d’un alliage Fe-l7Cr dans 0.5M H2SO4 Vitesse de
balayage de potentiel: 0.02V/min II.
Figure 1’: courbe de polarisation d’un métal passivable
Figure 2 : Variation de la densité de courant partiel anodique d’un métal passivant avec le
potentiel (schématique).
Au potentiel de passivation Ep, la courbe de polarisation atteint un maximum « pic
actif», où se situe la densité de courant de passivation ip appelé aussi « icritique ». A ce
potentiel, le métal passe de l’état actif à l’état passif. Dans le domaine passif, la densité de
courant passif ipp, parfois appelée densité de courant de passivité, caractérise la vitesse
de dissolution du métal passivé. Le potentiel de transpassivation Eb indique la fin du palier du
courant qui correspond au domaine passif. Au-delà, la densité de courant partiel anodique
augmente en raison de la dissolution transpassive. Souvent, cette dernière n’est pas uniforme
et des piqûres se forment. Dans ce cas, le potentiel de transpassivation est appelé potentiel de
piqûre. Selon les conditions, la valeur de Eb peut être supérieure ou inférieure au potentiel
réversible de l’électrode à oxygène, Erev,O2, qui limite le domaine de stabilité de l’eau.
Sur le plan pratique, on cherche à développer des alliages qui, dans un milieu donné, ont
une densité de courant de passivation et une densité de courant passif faibles, un
potentiel de passivation Ep suffisamment négatif et un potentiel de transpassivation Eb
aussi positif que possible.
Passivité stable
activité stable
N.B. : toute couche de passivité existant sur le métal lors de son immersion dans le milieu (a)
sera immanquablement détruite après un délai plus au moins long.
Sur cette figure, nous avons deux points de fonctionnement stables : l’un dans le domaine
passif et l’autre dans le domaine actif. La passivité est donc métastable : une dépassivation
accidentelle restera permanente
N.B. : * plus ip (i critique) est faible moins il faudra d’oxydant pour obtenir une passivité
stable.
* Les valeurs de i critique (en absence d’oxydant) donnent une excellente échelle de
qualité des métaux passivables (titane, aciers inox,…) en milieu acide
Potentiel de passivation.
La figure montre que selon la valeur du potentiel de passivation chimique dans un
milieu faiblement oxydant, le potentiel de corrosion peut se situer dans le domaine passif (a)
ou dans le domaine actif (b). On suppose une densité de courant partiel cathodique
identique pour les deux métaux, mais le métal a possède un potentiel de passivation
inférieur au métal b. Ainsi, le métal a, pourtant moins noble, résiste mieux à la corrosion
En milieu acide, les métaux fer, nickel et chrome possèdent une densité de courant de
passivation dans l’ordre Cr < Ni < Fe. Cette figure montre les courbes de polarisations de ces
métaux dans l’acide sulfurique 0.5M. Le chrome subit donc une passivation plus facilement
que le fer. En alliant du chrome au fer, on diminue la densité de courant de passivation
de même que le potentiel de passivation.
Si la concentration du chrome dépasse 12 à 13%, un acier devient inoxydables,
c'est-à-dire qu’il se passive spontanément au contact de l’eau aéré et de ce fait ne rouille
pas.