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12 Hémorragie Digestive

Le document décrit une hémorragie digestive grave comme une urgence médicale. Il présente les objectifs, le plan, l'épidémiologie, les mécanismes, le diagnostic et le traitement d'une hémorragie digestive. Le document est une leçon détaillée sur le sujet.

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Le document décrit une hémorragie digestive grave comme une urgence médicale. Il présente les objectifs, le plan, l'épidémiologie, les mécanismes, le diagnostic et le traitement d'une hémorragie digestive. Le document est une leçon détaillée sur le sujet.

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UNIVERSITE FERHAT ABBAS DE SETIF

FACULTE DE MEDECINE

Hémorragies digestives graves

Pr I. OUAHAB

Année Universitaire 2020 / 2021


Objectifs du cours

- Définir une hémorragie digestive.


- Reconnaître l’hémorragie.
- Evaluer la gravité de l’hémorragie.
- Diagnostiquer une hémorragie digestive.
- Connaitre le diagnostic étiologique. -
- Définir les objectifs du traitement.
- Planifier une stratégie de prise en charge thérapeutique.
- Montrer l’intérêt de la prévention.
Plan
I- Introduction
II- Intérêt de la question
III- Epidémiologie
IV- Mécanismes
V- Diagnostic
1- Reconnaître l’hémorragie
2- Diagnostic de gravité
3- Diagnostic positif
4 - Diagnostic étiologique.
VI- Traitement
1- Buts
2- Méthodes
3- Indications
VII- Prévention
VIII- Conclusion
I- Introduction
- L’hémorragie digestive est une urgence médicochirurgicale.

- Une hémorragie digestive haute est une hémorragie


située en amont de l’angle de Treitz (œsophagienne, gastrique ou
duodénale) sous forme d’hématémèse et / ou méléna.

- L’hémorragie digestive ulcéreuse est une pathologie fréquente dont la


mortalité reste trop importante.

- Elle constitue la principale cause des hémorragies digestives -


hautes (30 à 40 % des cas).

- Une lésion située au-delà de l’angle de Treitz (intestin, côlon, rectum


ou anus) réalise des hémorragies digestives basses.
II- Intérêt de la question

- Fréquence:
Motif fréquent d’hospitalisation.
- Diagnostic:
Fibroscopie digestive.
- Traitement:
Médical, endoscopique, interventionnel et chirurgical.
- Pronostic :
Le pronostic est fonction du terrain ( âge, maladies
associées) et du délai de prise en charge.
III- Epidémiologie
- Une hémorragie digestive haute sur 3 est due à un ulcère.
- L’hémorragie sur ulcère représente encore aujourd’hui 30 %
des hémorragies digestives hautes.
- 70 à 80 % des hémorragies se tarissent spontanément sous
traitement médical (IPP) ou lors de la suppression des
facteurs associés (anti-inflammatoires non stéroïdiens
(AINS) ou d’aspirine).
- Prédominance masculine.
-L’ulcère gastrique saigne plus fréquemment que l’ulcère -
duodénal.
-Les hémorragies digestives basses constituent 20 % des
hémorragies digestives.
-90 % des cas une HDB sont d’origine colique.
IV- Mécanismes
Il peut correspondre à des lésions diverses :
- L’effraction vasculaire :
° Ceci est particulièrement le cas des ulcères volumineux, des cratères
profonds et de localisation postérieure.
Dans ce cas, une fistule est réalisée par l’ulcère.
° L’artère ouverte, saigne alors en plein canal dans l’estomac ou le
duodénum.
° L’artère peut être volumineuse (gastroduodénale, coronaire
stomachique), il peut également s’agir d’une veine ou artère de plus
petit calibre (artériole).
- La gastrite hémorragique péri-ulcéreuse : réalise un saignement en
nappe.
- Le suintement hémorragique du fond de l’ulcère : provient des -
vaisseaux néoformés et dilatés.
- Angiodysplasies.
V- Diagnostic
1- Reconnaître l’hémorragie :
L’hémorragie est variable dans son expression et son abondance.
- Reconnaître l’hémorragie :
* L’extériorisation de sang sous forme d’hématémèses ou de méléna.
Etat de choc hypo volémique (hémorragique) ou malaise inexpliqué
(saignement minime, occulte).
* En absence d’évidence : Mise en place d’une sonde gastrique recherchant
l’hémorragie.
* Eliminer :
° Hémoptysie.
° Epistaxis déglutis.
° Hémorragie bucco-pharyngée.
- Définitions :
°Hématémèse : C’est le rejet au milieu d’efforts de vomissement de sang non
aéré souvent mêlé à des caillots ou à des débris alimentaires.
° Et/ou méléna : c’est l’émission par l’anus de selles noirâtres, nauséabondes,
classiquement comparées à du « goudron ».
- Rectorragies : Emission de sang rouge vif par
l’anus.
- Une hémorragie digestive basse se manifeste •
surtout par des rectorragies.
- Le méléna est plus fréquemment en rapport •
avec une hémorragie digestive haute surtout si
le transit est accéléré.
- En cas d’hémorragie basse, le méléna signe •
une lésion du grêle ou du côlon droit.
2 - Diagnostic de gravité :-
- Une hémorragie est dite grave lorsqu’elle s’accompagne d’un état de choc,
d’un taux d’hématocrite < 30 % avec un taux de globules rouges < 2.5
millions/mm3.
En cas d’hémorragie grave, la réanimation est entamée à l’arrivée du malade.
- Le pronostic dépend de plusieurs facteurs :
* Le malade : Age > 65 ans, tares associées ou groupe sanguin rare.
* La maladie : Tributaire de 02 éléments :
° Hémorragie digestive : critères de Cammok.
Perte sanguine > 1000 ml / 24h ou > 30 % de la masse sanguine.
Hématocrite < 25 % à l’arrivée.
Transfusion > 1.5 L / 24h.
Tension artérielle diminuée et choc clinique.
intervention en urgence dans les 06 heures.Si ces critères sont réunis
° Pathologie sous-jacente : l’ulcère.
Localisation bulbaire postérieure ou au niveau de la petite courbure.
Aspect de l’ulcère (classification de Forrest à l’endoscopie) :
Ulcère à base claire : 5 % de récidives.
Tache hémorragique plane : 10 % de récidives.
Caillot adhérent : 22 % de récidives.
Saignement actif : 50 % de récidives.
3- Diagnostic positif
1- Interrogatoire :
- Antécédents ulcéreux (ulcéreux connu, porteur d’une fibroscopie, déjà traité
médicalement).
- Histoire clinique d’ulcère.
- Absence de syndrome d’HTP.
- Alccolisme.
2- Endoscopie digestive haute :
- Doit être réalisée le plus rapidement possible, quand l’état hémodynamique
est stable (malade déchoqué et réanimé).
- Cet examen représente un élément clé du diagnostic et éventuellement
thérapeutique.
Elle permet de :
- Voir la lésion qui saigne, sa situation (gastrique ou duodénale), son mode de
saignement (artériel, veineux…).
- Noter les stigmates de saignement et de prévoir le risque de récidive
hémorragique (classification de Forrest).
- Cet examen peut être répété permettant de suivre l’évolution et de faire des
biopsies sur les lésions suspectes en particulier celles des ulcères
gastriques..
Classification de Forrest:

- Ulcère type I: Saignement actif.


* Ia: Saignement en jet.
* Ib: Suintement diffus (en nappe). - Ulcère
type II: Signes de saignement récent.
* IIa: Vaisseau visible ne saigne plus.
* IIb: Caillot adhérent.
* IIc: Taches pigmentées. - Ulcère
type III: Pas de signes de saignement récent.
* Cratère à fond propre.
3- Endoscopie digestive basse:
-Après stabilisation du malade.
-Préparation colique par voie orale + lavements •
évacuateurs.
- Renseigne sur :
* Le caractère actif ou non de l’hémorragie. •
* La cause du saignement.
* La présence de signes endoscopiques de saignement •
récent (vaisseau visible non hémorragique, caillot
adhérent).
* La présence de sang dans le côlon en l’absence de •
sang dans l’iléon est en faveur d’une cause colique et à
l’inverse la présence de sang provenant de l’iléon dans
le côlon est en faveur d’une cause intestinale ou haute
d’hémorragie.
4- L’artériographie digestive avec cathétérisme global puis sélectif
des artères mésentériques inférieure et supérieure :
Indiquée lorsque la coloscopie est non contributive ou impossible et
l’hémorragie persistante.
Elle permet un geste thérapeutique par embolisation.

5- Scanner avec injection :


Même indication que l’artériographie.

6- La vidéocapsule endoscopique et l’entéroscopie :


Pour les lésions grêliques.
4- Diagnostic étiologique

1- Hémorragie digestive haute:

-Hémorragie digestive liée à l’Hypertension portale (varices oesophagiennes). -


- Ulcères gastroduodénaux : Cause la plus fréquente.
- Syndrome de MALLORY – WEISS. -
Œsophagite peptique sur RGO. -
Ulcération sur hernie hiatale. -
Gastrite.
-Ulcère de stress.
-Tumeurs œsophagiennes, gastriques ou duodénales malignes ou bénignes.
-Tumeurs de la papille (ampullome). -
Fistule artério-digestive : primitive ou secondaire à une prothèse aortique (fistule aorto-
duodénale).
-Hémobilie : Triade de SAND-BlOOM (douleur abdominale, ictère, hémorragie).
-Wirsungorragie (pseudokyste, pancréatite, tumeurs).
-Malformations vasculaires (angiomes).
-Angiomatose de RENDU-OSLER.
-Maladie hématologique.
2- Hémorragie digestive basse:

2-1- Etiologies coliques:


-Diverticulose colique.
-Malformations vasculaires acquises. -
Tumeurs bénignes et malignes primitives. -
Polypectomie endoscopique. -
Colites inflammatoire (RCUH, Crohn), médicamenteuse, infectieuse... -
Causes vasculaires : Colite ischémique, rectite radique, fistule
aortocolique
-Causes proctologiques : Hémorroïdes internes, fissure anale, ulcère
solitaire du rectum, lésions traumatiques...
-Tumeurs malignes secondaires.
-Causes rares : Lésion de Dieulafoy, maladies systémiques, fistule
biliodigestive, endométriose, varices coliques et rectales, tumeurs et
malformations vasculaires...
2-2- Etiologies gréliques:
-Malformations vasculaires acquises
-Ulcérations du grêle (AINS, MICI, Zollinger-Ellison...)
-Tumeurs malignes (lymphomes, carcinoïdes, adénocarcinome,
métastases), stromales et bénignes.
-Diverticules de Meckel, duodénal, jéjunal, iléal.
-Causes rares : Fistule aorto-entérique, lésion de Dieulafoy, varices
intestinales, maladies systémiques, tumeurs vasculaires, ulcérations
infectieuses, entérite radique, purpura rhumatoïde…
VI- Traitement
1- Buts:

- Rétablir un état hémodynamique correct.


- Arrêter l’hémorragie active.
- Prévenir la récidive précoce.
- Traitement de la cause.
2- Méthodes
Hospitalisation +++
2-1- Réanimation: Règle des 4 sondes.
- Voie veineuse central et périphérique: Remplissage et PVC.
- Sonde à oxygène: oxygénation.
- Sonde gastrique: Lavage gastrique et surveillance du saignement.
- Sonde urinaire: Surveillance de la diurèse ( la réanimation).
L’intubation trachéale et ventilation artificielle en cas de perte de
conscience.
2-2- Traitement médical:
- Lavage gastrique.
- Anti sécrétoires: Pour accélérer la cicatrisation de l’ulcère.
- Vaso constricteurs: Vasopressine, somatostatine…
2-3 - Endoscopie:
- Sondes d’hémostase (de Blakemoore,
- Méthodes thermiques: Laser, électrocoagulation, sonde thermique...
- Injection de produits hémostatiques: Adrénaline, thrombine…
- Hémoclip hémostatique.
- Ligature élastique.
Sonde de Blackmoore
Varices oesophagiennes
ligaturées
2-4- Traitement radiologique: Artériographie interventionnelle.
- Embolisation de l’artère gastro duodénale: Injection de caillots
autologues dans l’ulcère du bulbe chez les sujets à risque
opératoire élevé ou échec du traitement endoscopique.
- Embolisation par voie radiologique en cas de pathologie
vasculaire.
2-5- Traitement chirurgical:
- Buts: * Contrôle de l’hémorragie.
* Traitement radical de l’ulcère.
- En cas d’hypertension portale :
*Dérivations porto-caves.
* Chirurgie directe des varices.
- Le traitement radical de la maladie ulcéreuse dans le même temps
opératoire.
° Le traitement de la maladie, en urgence, associe une vagotomie
(tronculaire, sélective, suprasélective) à une opération de vidange
(gastroentéroanastomose ou pyloroplastie).
On pourra aussi effectuer une antrectomie selon Polya (Finsterer ou
Billroth II) associée à une vagotomie et une fermeture du moignon
duodénal.
° Hémostase directe de l’ulcère duodénal (intervention de Weinberg) :
Opération de Weinberg = vagotomie tronculaire bilatérale
+ pyloroplastie + suture de l’ulcère.
- Hémostase chirurgicale directe: Suture directe de l’ulcère gastrique.
- Gastrectomie d’hémostase.
* Rarement indiquée.
* Le type de gastrectomie est fonction du siège de l’ulcère hémorragique.
(Gastrectomie des 2/3, 3/4, 4/5 ou totale).
* En présence d’un ulcère de l’antre, lorsque les conditions locales sont
favorables, une antrectomie avec réalisation d’une anastomose
gastroduodénale représente une solution de choix. Une vagotomie y
est associée.
* Une gastrectomie totale d’hémostase est exceptionnellement proposée
chez des patients présentant une gastrite de stress associée à une
hémorragie incoercible.
-Faire des biopsies +++.
- La chirurgie est indiquée en cas de cancer colique, rectal …
3- Indications:

3-1- Ulcère duodénal:


- Tenter d’abord le traitement médical.
- Si échec, un traitement endoscopique sera réalisé.
- Si patient instable malgré la réanimation et lorsque l’origine de l’hémorragie
est identifiée, active, et ne peut être contrôlée par endoscopie, la chirurgie est
donc indiquée.
* Pyloro duodénotomie longitudinale.
* Une suture isolée directe de l’ulcère est parfois insuffisante.
L’artère gastroduodénale doit être liée au-dessus et en dessous du
duodénum.
3-2-Ulcère gastrique::
- Réanimation.
- Traitement médical.
- Traitement endoscopique.
- Chirurgie d’hémostase: * Suture directe de l’ulcère.
* Si échec: gastrectomie.
* Ulcère antral hémorragique: Antrectomie +anastomose gastroduodénale +
vagotomie.
NB: Une vagotomie n’est pas nécessaire en présence d’un ulcère gastrique.
3-3- En cas de Hémobilie :
Résection hépatique, ligature sélective de l’artère hépatique ou embolisation.
3-4- En cas de tumeurs malignes ou bénignes œsogastriques :
La chirurgie dépend du type et du siège de la tumeur.

3-5- En cas Syndrome de MALLORY-WEISS : •


La suture chirurgicale est exceptionnelle. •

3-6- En cas de tumeurs gastriques ou colorectales:


La chirurgie dépend du type et siège de la tumeur.
VII- Prévention
- Un traitement médical prophylactique réduit efficacement
les saignements associés aux ulcères de stress, aux
ulcères peptiques récurrents et l’ulcère associé aux
AINS.

- La thérapie antisécrétoire réduit significativement les


hémorragies par ulcère de stress parmi les patients
hospitalisés en soins intensifs.

- Le traitement d’éradication de H. pylori réduit les


rechutes
hémorragiques ulcéreuses.
VIII- Conclusion
- En cas d’hémorragie, en dehors des mesures communes à tout
patient présentant une hémorragie, le premier geste est si
nécessaire l’hémostase endoscopique.

- En cas d’échec ou de récidive précoce, un traitement chirurgical doit


être envisagé.
- 15 % de malades doivent être opérés en urgence pour hémostase.

- 80 % des hémorragies ulcéreuses gastroduodénales s’arrêtent


spontanément.

- Le taux de mortalité des patients continuant à saigner ou récidivant


après l’admission est d’environ 40 %.

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