60 Remercier
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01•2021 60
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plus nous rendons grâces pour
les bénédictions spirituelles reçues,
mieux nous les apprécierons
1] Remercier pour de Nous sommes dans le «royaume du Fils de son amour».
Ici où notre Seigneur est l’incarnation de l’amour du
merveilleuses bénédictions Père, nous servons le Fils. Ici, l’amour règne et domine
Le premier appel (indirect) à la reconnaissance se tout. L’amour qui a existé éternellement entre le Père et
trouve au chapitre 1 : le Fils s’est maintenant tourné aussi vers nous. N’avons-
« ...rendant grâces au Père qui nous a rendus capables nous pas bien des raisons de remercier Dieu, notre
de participer au lot des saints dans la lumière ; qui nous Père, chaque jour ?
a délivrés du pouvoir des ténèbres, et nous a transportés
dans le royaume du Fils de son amour » (v. 12 et 13).
Ce n’est pas principalement Paul qui rend grâces ici, 2] Abonder dans la foi avec
mais il le souhaite à ses destinataires. Paul a prié pour
un changement digne de ce nom qui produirait des ré-
reconnaissance
sultats « fructueux » et « croissants » mais aussi pour une Le deuxième appel (indirect) à la reconnaissance se
disposition à « remercier ». (Les termes grecs traduits par trouve au chapitre 2 :
« portant du fruit », « croissant », « étant fortiés » et « ren- « ...enracinés et édiés en lui, et affermis dans la foi,
dant grâces » ont la même forme verbale en grec). selon que vous avez été enseignés, abondant en elle avec
Et pour quelles raisons les destinataires de la lettre des actions de grâces » (v. 7).
devaient-ils remercier ? De ce que le Père leur a donné Les croyants à Colosses avaient cru en Christ. Mais
une vie nouvelle, divine et les a ainsi rendus capables certaines personnes essayaient à tort de leur faire croire
(dignes) d’être en sa présence, en dehors de la création, que la vie de foi devait être approfondie par d’autres élé-
pour saisir et jouir des choses éternelles qui sont dans ments. Malgré cela, ils devaient maintenant continuer,
les cieux. Cet héritage ou lot ne doit pas être confondu de la même manière qu’ils avaient accepté le Seigneur
avec l’héritage que nous posséderons avec le Christ dans Jésus et avaient été enseignés, à marcher en lui en se
le millénium (Rom. 8 : 17, Eph. 1 : 14, 18, Col. 3 : 24, laissant enraciner et édier en lui (v. 6). C’est également
1 Pi. 1 : 4). L’héritage dont Paul parle en Colossiens 1 important de se fortier dans les vérités qui concernent
n’est pas le Royaume, mais la part éternelle de tous les la foi. Nous avons à les connaître à les l’apprécier, à « y
dèles du temps de la grâce dans la présence immédiate abonder ». Ce faisant, n’oublions pas que la révélation
de Dieu. Cela est particulièrement clair par la référence de la vérité de la foi est un grand don pour lequel nous
aux « saints dans la lumière » (Act. 26 : 18). sommes sincèrement reconnaissants envers Dieu. Cela
Paul décrit ensuite un changement énorme.Aupara- devrait alors nous pousser à exprimer des actions de
vant, les Colossiens appartenaient à une sphère d’auto- grâces. Plus nous rendons grâces pour les bénédictions
rité marquée par les ténèbres où le péché et le diable spirituelles reçues, mieux nous apprécierons et possé-
régnaient. Mais maintenant, eux et nous, les chrétiens, derons effectivement ces dons et moins les attaques du
sommes sous une autorité complètement différente. monde n’auront d’effet pour nous conquérir.
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3] La reconnaissance affermit
les relations fraternelles
Nous en arrivons maintenant à la partie pratique de la
lettre où nous trouvons un appel concret à être recon-
naissant :
« Et que la paix du Christ, à laquelle aussi vous avez
été appelés en un seul corps, préside dans vos cœurs ; et
soyez reconnaissants » (3 : 15).
Le contexte de ces versets montre clairement que l’ac-
cent est mis sur la communion entre les dèles (« vous
supportant l’un l’autre » et « vous exhortant l’un l’autre »
aux versets 13 et 16). Comme de nombreux conits
peuvent précisément surgir dans la sphère interperson-
nelle, des qualités telles que l’humilité, la douceur et la
longanimité sont d’une grande importance (v. 12). Au
verset 14 il est également mentionné l’amour « qui est
le lien de la perfection ». Enn, Paul parle de la paix
du Christ, qui avant tout devrait nous marquer chacun 4] Remercier : une
personnellement. La paix en toutes circonstances, c’est
ce qui a caractérisé Christ. Cette paix devrait être, dans
prédisposition
chaque situation de la vie, la base pour toute décision. Peu après l’exhortation concrète «soyez reconnais-
D’ailleurs, nous avons même été appelés à cette sants», l’apôtre mentionne à nouveau l’action de grâces
paix « en un seul corps ». On peut bien l’imaginer : les comme un mode de vie :
membres et les organes du corps humain ne travaillent « Et quelque chose que vous fassiez, en parole ou en
jamais les uns contre les autres, mais toujours ensemble. œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant
Tout est parfaitement harmonieux, sauf si le corps est grâces par lui à Dieu le Père » (3 : 17).
malade. En partant de la tête (le Christ), nous recevons C’est un verset concret et utile pour la vie de tous les
beaucoup de bénédictions les uns des autres en tant que jours, mais il incite également à la réexion : tout ce que
membres d’un seul corps. En sommes-nous reconnais- nous disons et faisons ne doit pas seulement être en ac-
sants ? Rendons-nous grâces pour les frères et sœurs cord avec le Seigneur (ce qui est parfois difcile), mais
dans la foi que le Seigneur a placés à nos côtés ? Certes, doit être fait, pour ainsi dire, en son nom. Nous parlons
il y a beaucoup de choses à critiquer à juste titre dans alors et agissons en tant que ses représentants. Quelle
le peuple de Dieu ! Mais si je veux contribuer positive- grande responsabilité et en même temps quel grand pri-
ment, alors la gratitude personnelle doit me caractéri- vilège ! Et qui d’autre serait en mesure de le faire si ce
ser. Car une prédisposition négative ne ferait que nuire n’est ceux qui sont équipés pour cela : les élus, les saints
voire détruire la communion des croyants et ne la gué- et les bien-aimés (v. 12). Et plus nous rééchirons à la
rirait jamais. Combien importante est alors l’invitation : grâce que Dieu nous a donnée en Christ, plus nous ren-
« Soyez reconnaissants ! » drons grâces à notre Père. Le faisons-nous ?
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Dieu et de son aide, même si, bien sûr, il ne doit pas
s’agir que de nous et de nos besoins. Le verset qui suit
montre déjà combien la prière est nécessaire aussi pour
les autres : pour les serviteurs dans l’œuvre du Seigneur
(v. 3). En outre, il y a de nombreux sujets de prières et
cela également «pour tous les hommes» (1 Tim. 2 : 1).
La prière est en fait assez simple et devrait être une
évidence pour tout croyant. Le dé cependant, est de
persévérer dans la prière, c’est-à-dire de faire preuve
de constance. De plus, il s’agit d’être vigilant. Cela peut
signier de ne pas user de « vaines redites » (Matth. 6 : 7)
ou alors de basculer dans des «exposés de doctrine»,
mais de prier consciemment et concrètement. Sans
5] Lorsque tu pries, n’oublie oublier les « actions de grâces ». Ces dernières ne s’ap-
pliquant pas seulement aux prières auxquelles Dieu a
pas de remercier déjà répondues, bien que nous devions aussi le remer-
Le dernier appel à la gratitude ou aux actions de cier pour de tels exhaussements. Mais lors de chaque
grâces est lié à notre vie de prière : demande que nous exprimons, souvenons-nous de
« Persévérez dans la prière, veillant en elle avec des tout ce qui nous a été donné sans que nous ayons prié
actions de grâces » (4 : 2). spéciquement pour cela.
C’est frappant de voir que le Nouveau Testament Il y a de nombreuses raisons de rendre grâces : de-
nous invite souvent à la prière. C’est nécessaire car nous puis le salut, en passant par les bénédictions célestes,
sommes toujours enclins à prendre les choses en main et jusqu’à la famille, la santé et le travail. Même lorsque
au lieu de nous laisser diriger par Dieu, acceptant ce nous attendons encore une réponse à notre prière, nous
qu’il nous donne. Celui qui prie cherche la commu- pouvons remercier Dieu de ce qu’il est toujours bien-
nion avec Dieu et exprime ainsi qu’il est dépendant de veillant envers nous et qu’il nous aime inniment.