2012 ReparationAutomobile
2012 ReparationAutomobile
2012 ReparationAutomobile
L’action de la CARSAT 24
LEXIQUE 27
2
ENTRETIEN ET RÉPARATION DE VÉHICULES :
CONSTATS ET ACTIONS DE PRÉVENTION
FACE AU RISQUE CHIMIQUE - SYNTHÈSE
Cette étude présente une synthèse des éléments de connaissance sur le risque chimique dans le secteur du
commerce et de la réparation de véhicules, elle décrit les actions de prévention conduites dans la région
et les résultats obtenus.
3
UN SECTEUR D’EMPLOIS DURABLES AUX DYNAMIQUES
OPPOSÉES
Tableau 1 : Répartition des salariés et des établissements du secteur par taille d’établissement
Etablissements Salariés
Taille
Nombre Part Nombre Part
Moins de 10 salariés 2 100 81 % 7 400 35 %
De 10 à 19 salariés 300 12 % 4 000 19 %
De 20 à 49 salariés 200 8% 5 400 25 %
Plus de 50 salariés 100 4% 4 400 21 %
Total 2 600 100 % 21 200 100 %
Note : Les emplois comptabilisés appartiennent à la division 45 de la Naf Rév2 : commerce et réparation d’automobiles et de motocycles.
Entre 2000 et 2010, l’entretien et le commerce ont connu deux dynamiques opposées1. Porté par le
vieillissement du parc automobile, l’emploi dans la réparation de véhicules légers a augmenté de +15 % en 10
ans. À l’inverse, le commerce dépendant de la consommation et de la capacité d’endettement des ménages
a subi une perte continue de ses effectifs de -15 % sur la même période. Le commerce représentant 65 % des
salariés du secteur, son évolution à la baisse a fortement impacté la totalité des effectifs du commerce et de
la réparation de véhicules. Ce secteur a ainsi perdu 3,9 % de ses salariés entre 2000 et 2010, soit 850 emplois,
alors que l’emploi régional a augmenté de +2,5 % sur la même période.
À l’avenir, la prime à la casse pourrait bouleverser ces tendances avec l’accélération récente des ventes de
véhicules neufs venus inonder le parc automobile. Actuellement, le marché du véhicule neuf s’est redéfini au
profit des véhicules d’entrées de gamme en raison du système de bonus-malus et de la capacité d’achat des
ménages.
Plus de 80 % des salariés sont des hommes, positionnés principalement sur des postes d’ouvriers. Le secteur
compte 33 % d’ouvriers qualifiés et 21 % d’ouvriers non qualifiés pour respectivement 21 % et 16 % en région.
1
Diagnostic partagé établi dans le cadre du Contrat de Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles et disponible à
l’adresse www.nordpasdecalais.fr/CPRDFP/telechargement/fiches_sectorielles/secteur_service_automobile.pdf
4
Un recours privilégié aux CDI et à l’apprentissage
Les salariés travaillant dans le commerce et la réparation automobile sont relativement jeunes. Les 15-24 ans
représentent 15 % des effectifs contre 12 % dans l’ensemble des secteurs de la région. La pyramide des âges
est équilibrée pour assurer le renouvellement des départs à la retraite bien que la part des séniors de plus
de 55 ans dans ce secteur (7,1 %) est plus faible qu’en région (8,5 %). La profession redoute néanmoins des
difficultés de reprise d’entreprises dans l’artisanat, posant la question de l’avenir des emplois dans ce secteur.
Neuf salariés sur dix bénéficient d’un CDI et sont présents durablement dans leurs entreprises. Les CDD sont
préférés aux missions d’intérim pour disposer d’une main d’œuvre flexible ; ils représentent 4,6 % des contrats
signés dans le commerce et la réparation automobile.
L’apprentissage est également très pratiqué puisque 4,5 % des salariés sont en contrat d’apprentissage contre
1,9 % dans l’ensemble des secteurs. Les actions de prévention à destination des apprentis pourront donc être
utilement menées avec leurs organismes de formation.
Les expositions les plus fréquentes porteraient sur les gaz d’échappement diesel et autres, l’essence
automobile et autres carburants, les huiles minérales entières et synthétiques.
Toutefois, l’enquête témoigne d’une diminution des expositions aux produits chimiques sur la période
récente. En 2010, un tiers des salariés du secteur privé aurait été exposé à au moins un produit chimique
dans la semaine précédant l’enquête, soit 3 points de moins qu’en 2003.
Cette évolution s’inscrit dans un contexte de renforcement de la réglementation (décret CMR du 1er février
2001), des incitations (Plan Santé-Travail) et de la jurisprudence, qui a contribué à développer la prise de
conscience des risques et les actions de prévention2.
2
DARES [2012], « L’évolution des risques professionnels dans le secteur privé entre 1994 et 2010 : premiers résultats de l’enquête SUMER »,
Dares Analyses, n°23, mars.
5
DES CAS DE MALADIES PROFESSIONNELLES DUS AUX AGENTS
CMR DANS LES GARAGES AUTOMOBILES
Des cas d’allergies sont également indemnisés, notamment 17 affections de la peau (eczémas et dermites)
souvent dues à l’exposition aux huiles, graisses et solvants, ainsi que 5 asthmes.
Les maladies professionnelles les plus fréquentes restent néanmoins les troubles musculo-squelettiques
qui regroupent 80 % des maladies, soit 548 maladies professionnelles reconnues de 2003 à 2011. À noter
également 17 cas d’atteintes auditives sur la même période.
3
L e taux de gravité correspond au nombre d’indemnités journalières versées pour 1 000 heures travaillées.
4
L’indice de gravité correspond à la somme des taux d’incapacité permanente pour 1 000 000 d’heures travaillées.
6
Méthodologie : le périmètre des activités des garages
dans les statistiques des risques professionnels
Les statistiques d’accidents du travail présentées regroupent les accidents déclarés pour les salariés
travaillant dans les activités d’entretien et de réparation des véhicules automobiles. Il s’agit des accidents
relatifs aux codes APE :
- 4520A Entretien et réparation de véhicules automobiles légers ;
- 4520B Entretien et réparation d’autres véhicules automobiles.
Les statistiques de maladies professionnelles concernent un ensemble plus large de salariés, ceux travaillant
dans les établissements réalisant de la réparation automobile complétée d’éventuelles activités de
commerce ou d’importation de véhicules.
Il s’agit des familles professionnelles identifiées par les codes risque :
- 501ZA Commerce de véhicules automobiles avec atelier de réparation ;
- 501ZB Importation d’automobiles neuves concessionnaires, agents de marque ; réparateurs agréés des
sociétés françaises et étrangères de construction de véhicules automobiles ;
- 501ZC Succursales et filiales de vente et réparation des sociétés de construction de véhicules automobiles ;
- 502ZC Réparation, montage d’appareillage électrique : électricité automobile ;
- 502ZF Réparation de véhicules automobiles et garages avec atelier de réparation.
En effet, en ce qui concerne les CMR, les salariés occupant des professions annexes peuvent aussi être
exposés ; ils peuvent également être issus de professions de réparateurs automobiles.
De plus, les maladies professionnelles comptabilisées sont celles imputées aux employeurs complétées des
maladies n’ayant pu être imputées du fait d’une exposition auprès d’une pluralité d’employeurs ou auprès
d’une entreprise n’existant plus au moment de la reconnaissance de la maladie5.
5
C’est souvent le cas pour les maladies professionnelles liées à l’amiante. Dans ce cas, c’est l’activité de dernière exposition du salarié qui
est prise en compte et qui se révèle souvent prédominante dans la carrière professionnelle du salarié.
7
Tableau 2 : Maladies professionnelles dans les garages automobiles, région Nord - Pas-de-Calais
Nombre
Tableau LIBELLÉ DE LA MALADIE PROFESSIONNELLE de MP reconnues
de 2003 à 2011
Troubles musculo-squelettiques 548
057A Affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travail 457
069A Affections dues aux vibrations, chocs de machine-outils, outils et objets et aux chocs itératifs du talon de la main sur des éléments fixes 7
079A Lésions chroniques du ménisque 24
097A Affections chroniques du rachis lombaire provoquées par des vibrations de basses et moyennes fréquences transmises par le corps entier 1
098A Affections chroniques du rachis lombaire provoquées par la manutentions manuelle de charges lourdes 59
Amiante 84
030B Cancer broncho-pulmonaire provoqué par l’inhalation de poussières d’amiante : Cancer broncho-pulmonaire primitif 37
030A Affections professionnelles consécutives à l’inhalation de poussières d’amiante : Plaques pleurales 35
030A Affections professionnelles consécutives à l’inhalation de poussières d’amiante : Asbestose avec fibrose pulmonaire 6
030A Affections professionnelles consécutives à l’inhalation de poussières d’amiante : Epaississement de la plèvre viscérale 3
Affections professionnelles consécutives à l’inhalation de poussières d’amiante : Dégénérescence maligne bronchopulmonaire
030A compliquant des lésions bénignes 2
030A Affections professionnelles consécutives à l’inhalation de poussières d’amiante : Pleurésie exsudative 1
Affections de la peau 19
036A Affections provoquées par les huiles et graisses d’origine minérale ou de synthèse : Lésions eczématiformes 5
065A Lésions eczématiformes de mécanisme allergique : Lésions eczématiformes 3
084A Affections engendrées par les solvants organiques liquides à usage professionnel : Lésions eczématiformes 3
036A Affections provoquées par les huiles et graisses d’origine minérale ou de synthèse : Dermite irritative 2
051A Maladies professionnelles provoquées par les résines époxydiques et leurs constituants : Lésions eczématiformes 1
084A Affections engendrées par les solvants organiques liquides à usage professionnel : Dermites irritatives 1
Affections cancéreuses dues aux dérivés suivants du pétrole : extraits aromatiques, huiles minérales peu ou non raffinées et huiles
036B minérales régénérées : Epithélioma primitif de la peau 1
012A Affections professionnelles provoquées par certains dérivés halogénés des hydrocarbures aliphatiques : Dermo-épidermite chronique 1
Ulcérations et dermites provoquées par l’acide chromique, les chromates et bichromates alcalins, le chromate de zinc et le sulfate de
010A chrome : Lésions eczématiformes 1
Affections cancéreuses provoquées par les goudrons de houille, les huiles de houille, les brais de houille et les suies de combustion
016B du charbon : Epithélioma primitif de la peau 1
Surdités 17
042A Atteinte auditive provoquée par les bruits lésionnels : Déficit audiométrique bilatéral par lésion cochléaire irréversible 17
Affections respiratoires 9
062A Maladies professionnelles provoquées par les isocyanates organiques : Asthme 5
025A Affections dues à l’inhalation de poussières de silice cristalline (quartz, cristobalite, tridymite) : silicose aigue ou chronique 1
044A Affections consécutives à l’inhalation de poussières ou de fumées, contenant des particules de fer ou d’oxydes de fer : Sidérose 1
062A Maladies professionnelles provoquées par les isocyanates organiques : Syndrome bronchique récidivant 1
Affections cancéreuses causées par l’acide chromique, les chromates et bichromates alcalins ou alcalinoterreux ainsi que le chromate de
010T zinc : Cancer broncho-pulmonaire primitif 1
Affections du sang 3
004A Hémopathies provoquées par le benzène et tous les produits en renfermant : syndromes myélodysplasiques acquis et non medicamenteux 1
004A Hémopathies provoquées par le benzène et tous les produits en renfermant : Syndromes myéloprolifératifs 1
004A Leucémie aigue lymphoblastique à l’exclusion des leucèmies aigues avec des antécédents d’hémopathies 1
Autres tableaux 4
Lésions prolifératives de la vessie provoquées par les amines aromatiques et leurs sels et la N-nitroso-dibutylamine et ses sels : Lésions
015T malignes primitives de l’épithélium vésical 2
Affections cancéreuses provoquées par les goudrons de houille, les huiles de houille, les brais de houille et les suies de combustion du
016B charbon : Tumeur primitive l’épithélium urinaire 1
084A Affections engendrées par les solvants organiques liquides à usage professionnel : Syndrome ébrieux 1
Ensemble 684
Les huiles
L’huile moteur usagée a été intégrée au tableau des maladies professionnelles 36 bis le 15 janvier 2009 intitulé
« Affections cancéreuses provoquées par les dérivés suivants du pétrole : huiles minérales peu ou non raffinées
et huiles minérales régénérées utilisées dans les opérations d’usinage et de traitement des métaux, extraits
aromatiques, résidus de craquage, huiles moteur usagées ainsi que suies de combustion des produits pétroliers ».
Le risque est majeur lors de la vidange des véhicules. L’huile neuve n’est pas étiquetée cancérigène mais elle
le devient en se dégradant dans les moteurs6.
La contamination et les risques sont identiques pour la graisse moteur des véhicules : ce qui rend les « mains
noires » des mécaniciens contient des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) cancérogènes et
traverse facilement la barrière de la peau. Une fois la barrière de la peau franchie, les composés dangereux
sont diffusés dans tout l’organisme par le sang.
6
O
n vient de montrer que les méthodes testant l’innocuité de l’huile minérale neuve quant à son potentiel cancérogène offrent une
garantie insuffisante (réf INRS ND 2356).
9
L’amiante ou les fibres céramiques réfractaires
L’amiante est interdit depuis 1997 mais le risque est toujours présent lors des interventions sur des véhicules
anciens. Dans les garnitures de frein, l’amiante a d’abord été remplacé par des fibres céramiques réfractaires
(FCR) qui sont classées comme cancérogènes avérés par l’Union Européenne. La valeur limite d’exposition à
respecter est fixée à 0,1 fibre par cm3 en moyenne sur 8 heures. Au-dessus de cette limite, qui est infime sur
une durée de 8 heures, les FCR altèrent la santé. Des produits de substitution contenant diverses autres fibres
sont désormais posés en première monte, mais on trouve encore des FCR dans des produits de 2e monte.
L’appareil respiratoire constitue la principale porte d’entrée des fibres dans l’organisme. Les fibres fines
et longues sont les plus dangereuses : inférieures à 3,5 microns, elles peuvent être inhalées et pénétrer
profondément dans le poumon, y persister un certain temps, voire migrer vers d’autres organes.
Des expositions répétées à certaines fibres sont à l’origine de plaques pleurales, de fibroses pulmonaires,
d’insuffisance respiratoire, voire à long terme de cancers, principalement au niveau du poumon et de la plèvre.
La présence de fibres dans les cellules peut perturber les divisions cellulaires et entraîner des mutations de
gènes.
Les carburants
Les mécaniciens sont exposés notamment lors des changements de filtre et lors des interventions sur les circuits
de carburant. Le contact est principalement cutané.
L’essence sans plomb contient du benzène dont la toxicité hématologique est bien connue. C’est en effet une
substance classée comme cancérogène avéré pour l’homme. Depuis 2000, le taux de benzène a été réduit de
5 % à 1 % mais l’essence contient aussi du n-hexane et du toluène, CMR suspectés (reprotoxiques).
Le gasoil est classé nocif, cancérogène suspecté en raison de la présence de HAP dont les risques sont décrits
ci-dessus.
Les pneus
Des substances dangereuses comme des nitrosamines (présence variable selon les fabricants) et des HAP
cancérogènes (pour les pneus rechapés) peuvent se libérer des pneus et être contaminantes par contact cutané
ou par inhalation dans le cas de stockage mal ventilé.
Les garagistes utilisent donc une vaste gamme de produits sur lesquels il est nécessaire de porter une attention
particulière afin d’appliquer le premier principe de prévention : la substitution par des produits moins
dangereux.
Certains nettoyants freins sont étiquetés nocifs. Même s’il existe sur le marché des nettoyants freins classés
irritants donc moins dangereux, il est encore possible de réduire le risque en utilisant des produits lessiviels
sans étiquetage.
L’utilisation de « rapeur chimique » pour lisser l’intérieur du pneu avant l’obturation d’un trou compte parmi
les produits dangereux identifiés dans les garages au cours de l’action GPS. Certains produits sont classés
cancérogènes, mutagènes et irritants du fait de la présence de trichloroéthylène. Or il est possible de ne pas
utiliser de produit pour la réparation de pneumatique. Ainsi, certains garages utilisent une pierre spécifique
pour meuler l’intérieur du pneu (sans utilisation de produit).
10
Dans le cadre de « promotions », les fûts de lave-glace peuvent être classés toxiques du fait d’une proportion
importante de méthanol. Mais a-t-on besoin d’un produit aussi dangereux pour nettoyer des pare-brises ?
Parmi les différents lave-glaces disponibles sur le marché, certains ne sont classés qu’inflammables, même pour
la catégorie « hiver ».
Le principe prioritaire de substitution s’applique aussi à :
− du nettoyant jante à base de fluorure d’hydrogène ;
− de la pâte d’étanchéité à base de butanone-oxime, classée cancérogène suspecté ;
− de la colle pare-brise à base de 4,4’-diisocyanate de diphénylméthane, classé cancérogène suspecté.
Tous ces produits sont substituables par des produits commerciaux moins dangereux.
PRÉVENTION
CONSTATS PRÉVENTION INDIVIDUELLE
ORGANISATIONNELLE
Exposition aux huiles usagées • P orter les gants au moins pour les
• Fournir des gants adaptés
(classées cancérigènes) opérations de vidange
• F
ournir du savon et des essuie-
• Travailler manches longues
mains en papier absorbant
• S’essuyer les mains non pas sur le
• Assurer le nettoyage des bleus
bleu de travail mais avec un chiffon
• V
idange par aspiration en fonction
propre ou du papier absorbant
des marques de véhicules
• Se laver régulièrement les mains
Exposition aux fumées • N e pas faire tourner les moteurs
d’échappement inutilement
• Respecter ces consignes
• Garer les véhicules dans le bon sens
• U
tiliser le matériel d’extraction des
• Installer des extracteurs de gaz
gaz
• s inon, créer un flux d’air (une
entrée et une sortie d’air)
Exposition aux poussières de freins • Interdire l’usage de la « soufflette »
et autres garnitures de friction • F ournir des bombes aérosols • N e pas utiliser l’air comprimé pour
Les fibres céramiques réfractaires d’agents mouillants nettoyer
qui remplacent l’amiante doivent être • U tiliser des « cloches » ou fontaines • Se servir des bombes aérosols
considérées comme présentant les spécifiques pour les changements ou des outils adaptés (fontaine,
mêmes risques que l’amiante de plaquettes cloches…)
• O rganiser le nettoyage du sol des • Travailler à hauteur d’homme
ateliers « à l’humide »
Exposition aux carburants
• Fournir des gants adaptés • Porter des gants adaptés
(changement de filtre…)
Stockage des pneus (libération
• Les stocker dans un local ventilé • Les manipuler avec des gants
de HAP )
Méconnaissance du risque chimique • F aire l’inventaire des produits
utilisés (cela permet de faire le tri et
d’en éliminer)
• Lire les étiquettes
• Demander les FDS
• N
e pas faire de transvasement dans
• L es analyser avec l’aide du Service
d’anciens flacons alimentaires
de Santé au Travail
• Former les travailleurs
• Substituer les plus toxiques
• Inscrire ce risque dans le Document
Unique
Exposition aux solvants de • Interdire le dégraissage avec des
• N e pas utiliser de carburant pour
dégraissage carburants (essence ou gasoil)
dégraisser
• L ouer des fontaines de dégraissage
• mais une fontaine avec des gants
sans solvant (biologiques ou agent
adaptés
lessiviel) avec contrat d’entretien
Règles d’hygiène élémentaires • Interdiction de fumer
• Ne pas fumer dans l’atelier
• C
hangement des bleus
• Ne pas manger et fumer avec les
régulièrement et entretien par une
mains sales
entreprise spécialisée
11
FACE AU RISQUE CMR, DES ACTIONS CONVERGENTES ET
CONCERTÉES
Les actions de prévention du risque chimique dans les garages s’inscrivent dans le prolongement de l’action
concertée CMR menée dans la région Nord - Pas-de-Calais dès 2004 par l’Inspection du Travail et la CRAM
avec le soutien des Services de Santé au Travail. En s’appuyant sur l’obligation réglementaire de formaliser
l’évaluation des risques chimiques dans le Document Unique, cette action avait permis d’établir une cartographie
régionale de l’utilisation des CMR (secteurs d’activité, produits) et de pousser les entreprises concernées à
mettre en place des plans d’actions pour leur substitution. Elle s’est poursuivie par une action CMR sur les
peintures, dont beaucoup contiennent des composés du plomb.
L’action régionale CMR a aussi mis en évidence la nécessité de faire évoluer les pratiques professionnelles
de certains secteurs professionnels où le risque CMR est lié aux procédés utilisés : pressings, opérations de
soudage, entretien et réparation de véhicules.
L’Inspection du Travail a mené en 2009-2010 une action régionale CMR garage, complétée par la campagne
européenne de 2010 sur le risque chimique. La CARSAT a mis en place une action « Fiches CMR » pour suivre
la soustraction de salariés aux risques CMR. Dans le prolongement d’une action menée par l’Association de
Santé au Travail du Valenciennois (ASTAV) sur l’exposition au benzène et aux HAP, l’action Garage Prévention
Santé s’est déployée dans la région de 2009 à 2012. Impulsée par la Direccte, elle a associé les Chambres de
Métiers, les organisations professionnelles du secteur (CNPA et CNAMS) et les huit Services de Santé au Travail
Interentreprises de la région.
Dans le cadre du plan d’action régional de l’Inspection du Travail, une action de contrôle des établissements
qui exercent une activité d’entretien ou de réparation de véhicules a été menée sur deux ans. Plus de 370
entreprises ont été contrôlées, principalement des entreprises de commerce de détail d’équipements
automobiles, mais aussi d’entretien et de réparation d’autres véhicules automobiles et quelques entreprises
de démantèlement d’épaves.
Dans le prolongement de cette action, la campagne européenne menée fin 2010, dans le cadre d’une initiative
européenne du CHRIT7, a abouti en région Nord - Pas-de-Calais aux contrôles de 221 établissements par les
agents de l’Inspection du Travail et de la CARSAT.
Les informations analysées ci-dessous portent au total sur 591 contrôles effectués dans la région Nord - Pas-de-Calais
(les remontées des résultats de la campagne européenne figurant dans ce document sont les résultats régionaux
de cette campagne).
Lors de la campagne régionale, 43 % des établissements possédaient un Document Unique d’évaluation des
risques à jour (61 % dans la campagne européenne). 41 % des établissements visités n’ont pas pu présenter
la fiche d’entreprise. Ce document, rédigé par le médecin du travail, comprend entre autres informations, les
risques professionnels identifiés par celui-ci dans l’établissement, que ce soit des risques physiques (ambiance
thermique, sonore ou lumineuse…), chimiques ou biologiques.
Dans la campagne régionale, les risques liés à l’exposition à des agents CMR ne sont identifiés que dans
un établissement sur deux. Les agents CMR identifiés sont : les fumées d’échappement dans 75 % des
établissements, les huiles usagées (69 %), les carburants (48 %), les solvants (46 %), l’amiante et les FCR
(43 %) et les peintures (40 %). Certains des établissements n’ayant pas identifié les risques CMR reconnaissent
néanmoins la dangerosité des gaz d’échappement et des huiles usées.
Certaines des entreprises rencontrées dans le cadre de cette campagne n’ont pas informé leurs salariés des
risques CMR liés à ces produits.
Lors de la campagne européenne du CHRIT, 61% des établissements ayant un Document Unique d’évaluation
des risques ont pris en compte le risque CMR (soit dans 37 % des établissements visités), notamment pour les
7
CHRIT : Comité des Hauts Responsables de l’Inspection du Travail
12
fumées d’échappement (26 % des établissements visités), les huiles usagées (20 %), les carburants et le benzène
(17 %), les solvants (27 %), les fibres céramiques réfractaires (3 %) et les peintures (24 %).
Ces deux campagnes de contrôles indiquent que les risques à effets différés ne sont que partiellement intégrés
par les entreprises.
Lors de la campagne régionale, 52 % des entreprises rencontrées possèdent les fiches de données de sécurité
des produits utilisés.
Dans la campagne européenne, au moins 48 % des établissements rencontrés ne mettent pas ces fiches à
disposition des salariés. Selon les employeurs, les fiches disponibles sur Internet sont facilement imprimables
en cas de nécessité.
D’après les éléments recueillis lors de la campagne européenne, 92 % des établissements mettant à disposition
de leurs salariés des équipements de protection proposent des équipements de protection cutanée.
La campagne régionale montre que :
− dans au moins 70 % des établissements visités, les salariés portent des gants pour les opérations de vidange
ou sur le circuit de carburant ;
− au moins 61 % des établissements rencontrés ont pris des mesures afin d’éviter le contact direct des solvants
avec la peau lors des opérations de peinture ou en lien avec la peinture.
D’après les résultats de la campagne européenne, 62 % des établissements sont équipés au moins partiellement
d’équipements de protection collective tels que des cabines de peinture, des postes de préparation des
peintures équipés d’aspiration, des postes de nettoyage des pistolets, des systèmes de captation à la source
des fumées d’échappement. Mais seulement 41 % d’entre eux les feraient régulièrement vérifier.
Les visites effectuées dans le cadre de la campagne régionale ont amené certaines entreprises à remplacer ou
à programmer le remplacement de cabines de peinture, à installer ou à programmer l’installation de systèmes
de captation des fumées d’échappement.
Conduite de 2006 à 2009 par le Service de Santé au Travail de Valenciennes (ASTAV), avec le soutien financier
de l’État (GRSP) et le soutien technique et scientifique du centre régional de toxicologie professionnelle et
du service de pathologie professionnelle et environnementale du CHRU, une étude-action menée dans le
Valenciennois a permis d’évaluer les risques chimiques liés à l’activité d’entretien et de réparation de véhicules
sur un échantillon représentatif de salariés. Les dosages urinaires, dont plus de 500 mécaniciens du Valenciennois
ont bénéficié, confirment des expositions aux HAP. Ils montrent également que ces expositions sont réduites
lorsque sont adoptées les bonnes pratiques de prévention, notamment la captation des gaz d’échappement,
le port de gants adaptés pour éviter le contact avec les graisses et huiles usagées et l’utilisation de fontaines
de dégraissage sans solvant pour le nettoyage des pièces.
13
En présence de ces résultats, il était nécessaire d’alerter les professionnels de la région sur ces risques et de
mettre en place les actions adaptées pour les inciter à mettre en œuvre les bonnes pratiques de prévention.
Impulsée en 2009 par la DRTEFP - Direccte Nord - Pas-de-Calais dans le cadre du Plan Régional de Santé au
Travail (PRST), l’Action GPS « Garage Prévention Santé - le bon itinéraire » s’est appuyée sur différents leviers :
• les actions initiées par plusieurs Services de Santé au Travail, dont l’étude-action menée dans le Valenciennois
sur l’exposition des mécaniciens au benzène et aux HAP ;
• les conventions passées entre la DRTEFP et les organisations professionnelles du secteur (CNPA, CNAMS)
ainsi qu’avec les Chambres de Métiers et de l’Artisanat pour aider les TPE à actualiser l’évaluation des
risques et le plan d’action correspondant ; ces actions, centrées sur les risques du métier, ont été de plus
en plus ciblées sur les risques difficiles (notamment les risques CMR) ;
• la poursuite des actions de contrôle de l’Inspection du Travail sur le risque CMR, notamment ciblées en
2009 et 2010 sur les garages ;
• l’appui de la cellule pluridisciplinaire régionale de la Direccte et les coopérations tissées avec la CARSAT
dans le cadre du PRST ;
• la mobilisation du réseau régional CMR, réseau de médecins du travail et d’IPRP animé par un médecin
inspecteur du travail avec l’appui technique de l’ISTNF.
L’action GPS s’est donné pour objectif d’alerter les professionnels sur les risques inhérents au contact avec les
carburants et produits dérivés du pétrole et de leur proposer un accompagnement pour mettre en œuvre les
bonnes pratiques de prévention, après avoir actualisé l’évaluation des risques sur les postes de travail. Toutes
les activités liées à l’entretien et à la réparation de véhicules, y compris les motos et les poids lourds, ont été
ciblées, à l’exception des engins agricoles.
Cet accompagnement vise à aider les entreprises (TPE de moins de cinquante salariés) à évaluer le risque
CMR et à mettre en place un plan d’action adapté, suivi par le médecin du travail éventuellement aidé par des
intervenants pluridisciplinaires. Chaque employeur qui bénéficie de cet accompagnement se voit proposer un
« contrat d’engagement » destiné à informer les salariés de l’engagement de l’entreprise dans une démarche
de prévention, avec l’aide des organisations professionnelles et du Service de Santé au Travail.
Le montage et la mise en œuvre de l’action GPS ont été coordonnés par un comité de pilotage régional
animé par la Direccte et composé de représentants du CNPA, de la CNAMS, de la Chambre de Métiers et de
l’Artisanat, des Services de Santé au Travail, de la CARSAT et de l’ISTNF.
Cette action s’inscrit dans la cadre de l’objectif 2.1 du Plan Régional de Santé au Travail 2010-2014 « Prévenir
les principales pathologies liées au travail / prévenir les cancers professionnels et les risques liés à l’utilisation
de produits CMR ».
14
Schéma 1 : Modalités de mise en place de l’action GPS
15
La méthode : protocole opérationnel et évaluation
Le protocole opérationnel a été défini comme suit :
1. Prise de rendez-vous avec l’entreprise
2. Sensibilisation de l’entreprise et signature éventuelle du contrat d’engagement
3. Intervention de l’organisation professionnelle dans l’entreprise : aide à la mise à jour du Document Unique
et à l’évaluation du risque chimique
4. Passage de relais au Service de Santé au Travail
5. Visite du médecin du travail ou d’un intervenant de l’équipe santé travail, mise à jour de la fiche d’entreprise
6. Intégration des conseils du médecin du travail dans l’évaluation des risques
7. Nouvelle intervention de l’organisation professionnelle pour aider à finaliser le plan d’action
8. Renseignement d’un questionnaire d’évaluation en fin de parcours qui permet d’apprécier les résultats au
début et à la fin de l’action GPS
Tous les Services de Santé au Travail Interentreprises (SSTI) de la région ont donné leur accord pour s’inscrire
dans cette action concertée régionale.
Après discussion en commission médico-technique, certains services ont décidé d’accompagner progressivement
tous les garages de leur secteur. Bien que le protocole opérationnel ait été défini de façon générale, chaque
partenaire a mis en place une méthode au sein de son organisme et a déployé des moyens humains, matériels
et financiers pour atteindre les objectifs du projet.
Il apparait donc difficile de dresser un bilan des méthodes utilisées puisqu’elles dépendent des moyens à
disposition dans chaque organisme, d’importance très différente entre les structures.
Cependant, aucun partenaire de cette action n’a déploré un manque de moyens pour pouvoir mener à bien
cette action. Les difficultés mises en avant relèvent davantage de problèmes pour convaincre les entreprises du
bien-fondé de la démarche en raison d’une méconnaissance du risque ou de la culture sécurité et des difficultés
financières occasionnées par la mise en place de mesures de prévention.
Les professionnels ont néanmoins mis en avant des éléments qui ont permis d’accélérer l’adhésion des
entreprises, notamment la visite de l’Inspection du Travail durant la campagne européenne sur le risque
chimique ou la création du dispositif AFS CMR Garage par la CARSAT proposant des aides financières pour
l’acquisition d’extracteurs de fumées d’échappement et de fontaines de dégraissage sans solvant.
Pour réaliser cette évaluation, un protocole a été établi par un groupe de travail issu du comité de pilotage,
puis transmis aux organismes participants à l’étude.
Ce protocole est basé sur le questionnaire utilisé par les SSTI et les organismes professionnels lors de leurs
visites dans les entreprises pour permettre un recueil des données homogène.
Il faut cependant signaler que les organismes participants n’ont pas tous utilisé ce questionnaire, rendant
parfois difficile la rédaction du bilan d’évaluation.
D’autre part, l’ensemble des organismes impliqués dans l’action GPS n’ayant pu effectuer une seconde visite
pour apprécier les mesures de prévention mises en place dans les garages, les résultats présentés ne sont basés
que sur les données de trois SST (AISMT, STSA, Pôle Santé Travail) et des deux organismes professionnels
(CMAR, CNPA).
L’effectif recensé par ces cinq organismes, soit 570 entreprises, représente 60 % de l’ensemble des garages
visités dans le cadre de l’action GPS et est réparti sur l’ensemble de la région Nord - Pas-de-Calais. Les
éléments tirés des bilans d’évaluation des autres SSTI sont utilisés pour l’analyse qualitative.
LES EFFECTIFS
16
- 20 salariés
Graphique + 20des
1 : Répartition salariés
entreprises+par
50 taille
salariés
6% 2%
92% 6% 2%
Le Document Unique (DU) est une obligation pour toutes les entreprises depuis 2001. L’employeur est seul
responsable de l’élaboration de ce document, même s’il en confie la réalisation à un chargé de sécurité ou à
toute autre personne qu’il estime compétente pour le faire. Les représentants du personnel, le Service de Santé
au Travail ou tout organisme (de conseil, de formation…) peuvent être sollicités pour aider à sa réalisation.
Il transcrit les résultats de l’évaluation des risques et liste les solutions à mettre en œuvre. Le document doit,
certes, satisfaire les exigences réglementaires mais il est également un outil essentiel pour lancer une démarche
de prévention dans l’entreprise et la pérenniser.
Il doit être mis à jour au minimum chaque année.
Selon les données recueillies au sein des trois SST et des organismes professionnels, à la première visite, seuls
44 % des garages visités avaient réalisé leur Document Unique. Les raisons relevées de la non-réalisation sont
la méconnaissance du risque et le manque de temps ou d’intérêt. L’action GPS a permis de faire progresser de
+90 % le nombre de garages pour la réalisation du DU.
500 459
400
300 242
200
100
0
Avant GPS Après GPS
La majorité des garages a recours à la vidange par gravité : la vidange par aspiration moins exposante aux
HAP est très peu utilisée (15 % des entreprises visitées) car méconnue ou jugée moins efficace.
Par ailleurs, le recours à ce procédé se fait souvent plus par nécessité technique (ex : modèles allemands, les
voiturettes…) que par souci de prévention.
Très peu de professionnels envisagent dans les années à venir de passer à la vidange par aspiration.
17
L’exposition aux fumées d’échappement
Une faible proportion de garages (24 % des entreprises visités) est équipée d’extracteurs des gaz
d’échappement. Cependant, un nombre important d’entreprises a mis en place des mesures organisationnelles
pour privilégier l’aération du local (75 %) et la limitation au maximum des essais moteurs tournant en intérieurs
(78 %).
D’autre part, certains garages sont équipés d’extracteurs mais n’utilisent pas le dispositif de façon systématique.
Toutefois, l’action GPS a permis de faire progresser de +4 % le nombre d’entreprises en possession de ce
matériel, mais peu de garages projettent de s’en équiper dans un avenir proche en raison sans doute de la
conjoncture économique.
L’utilisation d’obturateurs pour le démontage des pots d’échappement concerne un faible pourcentage des
garages (17 %).
Cette utilisation n’est pas liée à la prévention puisque certains concessionnaires (ex : Peugeot-Citroën) ont
l’obligation d’obturer les pots afin qu’ils soient repris pour le traitement des déchets.
Beaucoup de garages utilisent encore couramment la soufflette pour le changement des garnitures de
freins (25 %). La sensibilisation des garages dans la cadre de l’action GPS a permis une légère progression
des entreprises supprimant l’utilisation de la soufflette pour ce type d’activité (+5 %). La possibilité d’utiliser
une cloche pour intervenir sur les embrayages reste inconnue pour les mécaniciens puisque seules 3 % des
entreprises y ont recours.
L’utilisation de carburant pour le nettoyage des pièces automobiles est en nette diminution bien qu’il n’y ait pas
d’augmentation en retour des entreprises utilisant des fontaines de dégraissage. Plus de la moitié des garages
(58 %) visités possède une fontaine de dégraissage, mais il est à déplorer que seulement 32 % fonctionnent
dans des conditions optimales de sécurité grâce à un contrat d’entretien. Il est précisé également que dans
certains cas, les garages utilisent du nettoyant frein pour le dégraissage des petites pièces mécaniques.
Le stockage des pneus, pour une très grande majorité des entreprises (62 %), s’effectue à l’extérieur ou dans
un local ventilé. Si les garagistes reconnaissent l’odeur désagréable dégagée par les pneus, nombreux sont
ceux qui ignorent qu’ils s’avèrent être dangereux pour la santé.
Par ailleurs, il faut souligner la propension des professionnels à stocker des quantités de pneus conséquentes
à l’accueil, zone qui abrite bien souvent les bureaux des salariés administratifs.
Comme le montre le schéma ci-dessous, seul un tiers des entreprises possède les fiches de données de
sécurité (FDS). Ce faible résultat s’explique par une méconnaissance ou une incompréhension des informations
recensées dans ces fiches alors qu’elles permettent d’identifier et d’évaluer les risques encourus pour la santé
et la sécurité des salariés exposés à des agents CMR.
L’action GPS a permis une nette évolution des entreprises ayant rassemblé leurs FDS ou les ayant mises à jour
(+110 %).
Cependant, les chefs d’entreprise ont une très mauvaise connaissance des produits qu’ils possèdent dans leur
entreprise. La grande majorité se contente de faire confiance à leurs fournisseurs qui selon eux, ne peuvent
vendre des produits dangereux. À ce titre, l’intervention d’une personne spécialisée serait grandement
bénéfique à toutes ces entreprises.
18
Graphique 3 : Évolution de la possession des FDS
400 355
350
300
250
200 169
150
100
50
0
Avant GPS Après GPS
Les informations sur la gravité des blessures occasionnées par des fluides sous pression sont dans plus de
la moitié des entreprises concernées données par le dirigeant. Pour les autres entreprises, la réalisation de
l’action GPS a permis d’informer systématiquement les garages des risques liés à l’utilisation de ces fluides.
Graphique 4 : Mise à disposition et adaptation des gants fournis par les garages visités
600
466 487
500
415
400
300 268
200
La grande majorité des entreprises met des gants à la disposition de leurs salariés. Cependant, les chefs
d’entreprise s’appuient souvent sur des catalogues commerciaux sans être conseillé par des préventeurs, ce qui
peut parfois expliquer que les protections proposées ne soient pas adaptées. Les artisans restent très sensibles
à l’importance du port des gants, l’évolution (+55 %) des chiffres pour l’adaptation des gants fournis montre
que ce point est très bien considéré dans les entreprises.
D’une manière générale, les petits aménagements rapides et peu onéreux sont adoptés immédiatement par les
dirigeants. Le problème réside dans la contrainte ressentie par les salariés pour l’utilisation des équipements de
protection individuelle et bien souvent par méconnaissance du risque, confortant ainsi l’intérêt de l’information/
formation par des professionnels santé-travail.
La quasi-totalité des entreprises visitées (91 %) fournit les vêtements de travail adaptés à leurs salariés. Le
nettoyage par une entreprise spécialisée fait partie des usages courants. Cependant, 20 % des entreprises
laissent le soin à leurs salariés de nettoyer les vêtements, soit via une machine à laver mise à disposition, soit
par leurs propres moyens.
Dans les entreprises de très petite taille, les salariés sont amenés à se changer dans un bureau ou viennent dans
l’entreprise directement avec leurs tenues de travail. De même, les armoires vestiaires à compartiments séparés
sont minoritaires et concernent la plupart du temps les nouvelles structures ou les concessions importantes.
19
En ce qui concerne le lavage des mains, la quasi-totalité des garages visités fournit du savon efficace à leurs
salariés pour se laver les mains. De même, elles fournissent dans 92 % des cas des chiffons propres ou des
essuies mains à usage unique.
Le nettoyage des sols à l’aide d’un balai est, sans surprise, encore très utilisé. Les visites au sein des garages
ont permis de sensibiliser les dirigeants sur la dangerosité induite par la remise en suspension des particules
(amiante / fibre céramique réfractaire / suies d’échappement…). Grâce à ces actions, la fréquence des lavages
à l’eau ou par aspiration a augmenté légèrement (+3 %), même si le balayage n’a pas disparu.
Le recours à des flacons alimentaires pour stocker des produits dangereux est de moins en moins important.
Cependant, 10 % des entreprises visitées dans le cadre de l’action GPS en utilisent encore, même pour des
flacons marqués ou étiquetés en conséquence.
Près de 62 % des entreprises visitées possèdent une aire de lavage. Elle est souvent extérieure mais une
minorité de garages possède une aire intérieure.
Le nombre de visites dans les garages a varié de une à plus de quatre visites.
400 378
350
300
250
200 168
150
100 72
40
50
0
1 visite 2 visites 3 visites 4 visites et +
Source : Action GPS
Note : Résultats de trois SST et deux organismes professionnels participant à l’action
Cette action GPS a permis à 411 entreprises de réaliser ou d’initier des actions de prévention, soit 72 % des
entreprises visitées par les trois SST et les deux organismes professionnels.
Dans le cadre de cette action, la CARSAT a initié un dispositif d’Aide Financière Simplifiée (AFS CMR Garage)
permettant aux entreprises d’acquérir des extracteurs de gaz d’échappement et des fontaines de dégraissage.
Parmi les entreprises intéressées par l’installation de ces mesures de prévention, seule une vingtaine a réalisé
une demande d’AFS auprès de la CARSAT, les autres estimant le dossier trop complexe. D’autres raisons
ont été évoquées, comme le fait que les codes d’activité éligibles pour l’octroi de l’AFS ne concernent pas
l’ensemble des entreprises de la réparation automobile, que les critères techniques sont trop restreints ou que
certains fournisseurs ne disposent pas de matériel correspondant.
20
L’action GPS a favorisé l’établissement ou la mise à jour du Document Unique et même, dans certains cas,
d’effectuer ou d’initier une démarche d’Évaluation des Risques Chimiques comme le montre le graphique
suivant :
Graphique 6 : Entreprises ayant réalisé leur DU et / ou leur ÉvRC dans le cadre de l’action GPS
220 217
210
200
191
190
180
170
Réalisation DU Réalisation EvRC
La démarche d’évaluation des risques chimiques est perçue comme trop compliquée et contraignante par les
chefs d’entreprise. Elle est donc toujours réalisée avec l’aide des Services de Santé au Travail et les chargés de
mission des organisations professionnelles.
Les évaluations peuvent être basiques pour les petites structures comme très développées pour les plus
grandes, grâce à des outils d’analyse fournis par les Services de Santé au Travail.
18 % des entreprises (150) ne souhaitent pas initier de démarche d’évaluation des risques chimiques, même à
plus long terme.
Les raisons les plus souvent invoquées sont la complexité de la démarche malgré l’assistance proposée par les
Services de Santé au Travail et le manque de temps.
Les plus petites structures indiquent que cette évaluation sera engagée suite à une obligation imposée aux
dirigeants par un service de contrôle.
Proposé dans le cadre d’une démarche partenariale concertée (Services de Santé au Travail, Direccte,
organisations professionnelles, CARSAT…), l’accompagnement individuel des entreprises a facilité l’adhésion
des chefs d’entreprise et de leurs salariés à cette démarche de prévention des risques professionnels. Cet
accompagnement, basé sur l’information, la sensibilisation et la pédagogie, montre la pertinence d’une réponse
personnalisée et adaptée à chaque petite entreprise par le biais de visites « à la carte ».
Le développement de l’action dans la durée a permis aux professionnels d’identifier le fait qu’ils peuvent
bénéficier d’un appui de la part de leur Service de Santé au Travail, de leur organisation professionnelle ou de
leur Chambre de Métiers. Ils connaissent leurs correspondants et n’hésitent pas à les appeler pour l’actualisation
du Document Unique, l’analyse des fiches de données de sécurité ou des conseils face à de nouveaux produits.
La mission du CNPA est maintenant bien connue et reconnue par les professionnels. Le réflexe « prévention
du risque chimique » commence à s’installer, alors qu’auparavant on considérait la prévention assurée dès la
réception du DVD du fournisseur de peintures.
Les résultats collectés dans le cadre de l’évaluation de cette action montrent une progression dans l’évaluation
du risque chimique et dans la mise en œuvre des mesures de protection collective (principalement captation
des gaz d’échappement) ou individuelles (port de gants en nitrile).
L’analyse des fiches de données de sécurité par les Intervenants en Prévention des Risques Professionnels
(IPRP) a permis d’engager des substitutions pour certains produits contenant des CMR, mais aussi de repérer
des difficultés avec certains produits constructeurs.
21
Les difficultés principales identifiées au cours de cette action sont les suivantes :
− l’offre d’accompagnement n’a pas été saisie par tous les chefs d’établissement à qui elle a été proposée,
certains se refusant à toute action en matière de prévention du risque chimique ;
− parmi ceux qui sont rétifs à l’approche préventive, un nombre significatif est lié à des chaînes qui se contentent
de leur proposer un modèle de Document Unique (le même pour tous les établissements de la chaîne) ;
− très peu de mécaniciens avaient connaissance, avant le démarrage de l’action, des risques cancérigènes liés
à leur métier ;
− l’obligation de substitution des CMR n’est pas systématiquement mise en œuvre dans les produits préconisés
par les constructeurs,
Ces jeunes peuvent aussi être un vecteur d’information dans les garages où ils effectuent leurs stages
puisque les apprentis en CFA sont parfois originaires d’autres régions.
Les conseils de prévention et l’accompagnement apportés en atelier s’adressent principalement aux employeurs.
Or la difficulté de beaucoup d’employeurs est de faire adhérer leurs salariés à une culture sécurité qu’implique
la connaissance des risques du métier. Il s’agit de modifier des habitudes de travail prises depuis des années !
Pendant un an, le SST de Cambrai a donc décidé de réaliser une sensibilisation individuelle et de renforcer la
surveillance médicale par des examens complémentaires de tous les salariés des garages. Cette démarche n’a
été possible que par l’implication de l’ensemble du personnel du service.
Les médecins ont établi un questionnaire afin d’interroger les mécaniciens sur leurs habitudes de travail, leurs
connaissances des risques (notamment CMR) et d’engager le dialogue sur les moyens de protection nécessaires.
Des documents leurs ont été remis (affiches et plaquette GPS reprenant les risques chimiques du métier).
Ils ont tous bénéficié d’examens complémentaires (audiogramme, épreuve fonctionnelle respiratoire, prise de
sang et/ou analyse d’urine pour le dosage du 1OHpyrène8 pour les non-fumeurs).
8
Indicateur de l’exposition à des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques, substances (dont certaines cancérogènes) présentes dans les
gaz d’échappement et les huiles usagées
22
L’effectif concerné était de 466 salariés ; 314 prises de sang et 177 analyses d’urine ont été effectuées.
Sur 177 prélèvements d’urine effectués, 139 (soit 79 %) présentaient une concentration en 1OHpyrène
inférieure à 0,28 µg/g de créatinine (valeur maximale rapportée dans une population de non-fumeurs non
professionnellement exposés. Référence proposée par l’INRS dans le BIOTOX).
Le lien entre le port ou non de gants et le fait d’avoir un résultat de 1OHpyrène inférieur ou supérieur et égal
à 0,28 µg/g de créatinine n’a pas été mis en évidence.
De même, le lien entre le fait d’avoir à disposition une extraction de fumées d’échappement et les résultats
de 1OHpyrène n’a pas été mis en évidence.
Par contre, l’utilisation de l’extraction des fumées d’échappement est fortement corrélée avec un taux de
1OHpyrène inférieur à 0,28 µg/g de créatinine.
(p=0,7 % ; chi2=7,28 % ; ddl=1)
Le suivi de l’exposition par la mesure biologique est particulièrement intéressant car il intègre toutes les
voies de pénétration de la substance : la voie respiratoire (par exemple l’exposition aux HAP lorsqu’on
respire des gaz d’échappements ou des solvants) mais aussi cutanée (par exemple l’exposition à ces mêmes
HAP lorsque l’on a un contact avec des huiles moteurs, ou la pénétration des solvants lorsqu’on les utilise
pour se dégraisser les mains) et digestive (si l’on mange sur les lieux de travail ou que l’on siphonne à la
bouche !!).
La mesure des concentrations de polluants au niveau biologique est un outil d’évaluation de l’exposition
et des risques. Elle nous renseigne sur la réalité et l’importance de l’exposition et nous indique donc quels
sont les secteurs de travail, les postes de travail ou les travailleurs à risque et pour lesquels des mesures
de prévention doivent être prises. Le contrôle des niveaux biologiques après amélioration des conditions
de travail et mise en place de moyens de protection collective (captation des gaz, fontaines à solvants par
exemple) ou individuelle (gants adaptés, masques, vêtements à manches longues, hygiène cutanée….)
témoigne de l’efficacité ou non de ce qui a été mis en œuvre.
La prescription de cette surveillance biologique est sous la responsabilité du médecin du travail. Il remet
et interprète les résultats individuellement pour chaque travailleur. En effet, les résultats doivent être
interprétés en tenant compte des habitudes de chacun : alimentation, prise de médicaments, tabagisme…
La réalisation d’un suivi biologique nécessite également que l’on respecte certaines règles données par le
médecin du travail. Il faut en particulier respecter le moment de prélèvement : après le poste de travail ou
le matin au réveil ou au moment de la prise de poste en fonction des paramètres analysés.
Dans le cadre des activités en réparation automobile, l’évaluation et le suivi de l’exposition aux vapeurs de
benzène peuvent être réalisés par le dosage urinaire de l’acide t-t-muconique ou encore mieux de l’acide
S-phenyl-mercapturique. Pour l’exposition aux HAP, on utilisera le dosage du 1-OH-pyrène urinaire. Dans
les deux cas, les analyses se feront sur un échantillon d’urines émises en fin de poste de travail, conservées
à 4° et transférées à un laboratoire spécialisé.
Ainsi le suivi biologique est un outil qui permet de suivre les expositions et d’inciter à la prévention.
23
Les outils de communication
Dans le cadre de l’action GPS, des outils ont été créés pour aider les professionnels santé travail dans leurs
actions d’information et de sensibilisation :
• 12 DÉPLIANTS :
Ces fiches destinées aux salariés sont distribuées avec les fiches de paie ou sont remises par le médecin du
travail à l’occasion de la visite médicale.
• DES BROCHURES :
En 2009, dans le cadre de l’action concertée régionale Garage Prévention Santé, la CARSAT réalise un film de
promotion de la prévention des HAP. Ce film de 5’40, monté de concert avec l’ASTAV et les autres partenaires
de l’action GPS, présente à la fois le risque chimique spécifique représenté par les HAP dans la branche
professionnelle des garages, mais aussi l’importance de la formation. En effet, le film est basé sur la formation
au quotidien d’un apprenti, ses interrogations et les réponses qui lui sont apportées par son tuteur, expérimenté
et au fait des risques présents sur le lieu de travail. C’est donc sur un mode pédagogique que cet outil de
communication passe son message de prévention et souligne l’implication des partenaires de l’action GPS.
Le film a été diffusé dans le réseau des Services de Santé au Travail et peut être visionné sur le site de la
CARSAT Nord-Picardie.
L’action de la CARSAT
Les fiches CMR, outil de suivi de la soustraction de salariés aux agents CMR
Le Programme National d’Actions Coordonnées (PNAC) du Réseau Prévention CNAMTS/INRS/CARSAT/CGSS
pour la période 2009-2012 inclut une action forte en direction du risque CMR. Cette action est la suite logique
du thème commun mobilisateur « Prévention des cancers professionnels » initié sur le plan national en 2004.
La CARSAT Nord-Picardie (alors CRAM) y a activement participé sur le thème du repérage des cancérogènes,
de la recherche et de la promotion de solutions possibles de substitution ainsi qu’en participant aux travaux
visant à une meilleure connaissance et reconnaissance des cancers professionnels.
Il s’agit pour chaque partenaire - CARSAT ou Service de Santé au Travail - d’accompagner des entreprises,
issues des secteurs d’activité potentiellement les plus exposés, pour les inciter à engager une démarche
d’identification, puis de substitution ou de réduction de l’exposition aux produits ou procédés CMR. Un recueil
d’information spécifique est prévu, au travers de « fiches CMR » afin de dresser un bilan au terme de l’action
en 2012.
24
Ainsi pour la CARSAT Nord-Picardie, l’objectif sur la période est de créer au moins 403 fiches CMR et de les
communiquer régulièrement à la CNAM-TS pour alimenter un suivi des actions correspondantes.
Une fiche CMR est ouverte lors de la visite initiale de l’agent de secteur de la CARSAT (ou de l’intervenant du
Service de Santé au Travail) dans l’entreprise. Elle est complétée au fur et à mesure des visites et transmise
après clôture à la CNAM-TS. Elle contient :
- des données d’identification de l’entreprise ;
- le nombre de salariés potentiellement exposés aux CMR au début de l’action ;
- le nombre de salariés soustraits à l’exposition aux CMR ;
- les types d’actions menées par l’entreprise pour supprimer ou réduire le risque ;
- le bilan quantitatif des contrôles ;
- un récapitulatif de l’implication de la CARSAT et de ses partenaires éventuels ;
- les actions de valorisation.
À noter que l’objectif est rempli pour la CARSAT Nord-Picardie qui comptabilise en juin 2012 414 fiches
transmises.
Les garages automobiles font partie des activités où la soustraction de salariés aux agents CMR est suivie par
le biais des fiches CMR.
Au 10 juillet 2012, la CARSAT Nord-Picardie avait ouvert des fiches CMR pour 26 garages automobiles
de la région Nord - Pas-de-Calais. Dans ces garages, 156 salariés sont exposés à au moins un agent CMR,
principalement aux émissions de diesel, au toluène, aux composés du plomb et aux fumées de soudage.
Parmi ces salariés, 100 ont été soustraits à l’exposition suite à des actions menées par l’entreprise, soit 64 % des
salariés exposés. Ces actions peuvent être des mesures de substitution de produits ou d’achat d’équipements.
Certains investissements ont bénéficié de l’octroi d’une Aide Financière Simplifiée.
De nombreuses entreprises intéressées par l’installation de ces équipements ont contacté la CARSAT Nord-
Picardie. Parmi elles, 39 ont réalisé un dossier de demande d’aide en 2010 et 2011, dont 15 ont abouti au
versement de l’aide par la CARSAT (les demandes infructueuses correspondant à des entreprises n’ayant pas
effectué l’investissement prévu).
À l’occasion de groupes de travail organisés par le CNPA Nord - Pas-de-Calais, cette aide financière a pu être
améliorée. Ainsi, par exemple, le critère d’effectif a été revu à la hausse (passant de <20 à <50 salariés) et le
financement des extractions dépend désormais du nombre de postes de travail desservis. L’objectif principal
de ces groupes de travail est de faire bénéficier à l’AFS les retours terrain de l’action GPS afin d’en préciser le
contenu et de faciliter sa mise en œuvre.
À noter que désormais l’AFS CMR Garage implique une formation du chef d’entreprise aux risques chimiques :
cette condition est remplie lorsque l’entreprise est accompagnée dans le cadre de l’action GPS.
Depuis sa création, l’AFS CMR Garage a été l’objet de nombreuses communications par les différents
partenaires de l’action GPS (la CARSAT Nord-Picardie, le CNPA et la Chambre des Métiers ou les Services
de Santé au Travail tels que ASTAV). Au-delà de l’impact local de l’AFS CMR Garage, son succès auprès des
professionnels a suscité l’intérêt d’autres régions en France, lesquelles contactent la CARSAT Nord-Picardie
ou le CNPA Nord - Pas-de-Calais afin de pouvoir développer le même type d’aide.
9
Le dossier de demande de l’AFS est disponible à l’adresse suivante :
http://www.carsat-nordpicardie.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=82&Itemid=141 25
STEP CMR, système de traçabilité des expositions professionnelles aux CMR
L’État, les partenaires sociaux et la Sécurité Sociale ont mis en place pour la période 2007-2012 un dispositif
de prévention du risque cancérogène en milieu professionnel, basé sur l’identification et la traçabilité des
expositions au risque CMR en situation de travail. Basée sur les déclarations des entreprises volontaires,
l’expérimentation a débuté en 2009 pour se terminer fin 2012. Les garages automobiles font partie des cibles
de l’action.
Source : http://www.step-cmr.fr/
Ainsi, le CNPA Nord - Pas-de-Calais a été associé à l’élaboration de cette convention nationale afin d’aboutir
à un texte le plus proche possible des réalités de terrain mises en évidence par l’action régionale GPS et la
campagne nationale d’information et de contrôle sur le risque chimique.
Cette convention se décompose en cinq axes sur une durée de trois ans :
1. Sensibiliser et informer les employeurs et les travailleurs au risque chimique en particulier dans les TPE
2. Améliorer l’évaluation des risques
3. Développer la substitution des agents cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction
4. Apporter un appui technique aux entreprises pour développer l’installation de moyens de protection
collective et en assurer la maintenance et la vérification
5. Améliorer la formation des travailleurs
À chacun des axes précédents correspondent des actions spécifiques, de la mutualisation des outils
d’information à la simplification de la méthode d’évaluation des risques chimiques en passant par une action
auprès du Ministère de l’Éducation Nationale concernant la formation des jeunes travailleurs.
26
LEXIQUE
AFS : Aide Financière Simplifiée
AST : Assistant-e en Santé Travail
CARSAT : Caisse d’Assurance Retraite et de Santé au Travail
CHRIT : Comité des Hauts Responsables de l’Inspection du Travail
CHRU : Centre Hospitalier Régional Universitaire
CMA : Chambres de Métiers et d’Artisanat
CMR : Cancérogènes, Mutagènes et Reprotoxiques
CNAMS : Confédération Nationale des Métiers de Services
CNPA : Conseil National des Professions de l’Automobile
DGT : Direction Générale du Travail
Direccte : Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de
l’Emploi
DU : Document Unique
ÉvRC : Évaluation du risque chimique
FCR : Fibres Céramiques Réfractaires
FDS : Fiche de données de sécurité
GPS : Garage Prévention Santé
HAP : Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques
INRS : Institut National de Recherche et de Sécurité
IPRP : Intervenant en Prévention des Risques Professionnels
ISTNF : Institut de santé au travail du Nord de la France
PRST : Plan régional de santé au travail
SST : Service de Santé au Travail
SSTI : Service de Santé au Travail Interentreprises
SUMER : Surveillance Médicale des Expositions aux Risques Professionnel
Comité de rédaction
Direccte : Dr Jeanne-Marie BRILLET - Bruno CLEMENT-ZIZA - Juliette CULOT - Philippe LEMAIRE - Nadine THILMONT
CARSAT : Letizia CHIARORE - François HAVERLAND
CHRU / Université de Lille 2 : Dr Catherine NISSE
CMA : Pierre STRZELECKI
CNPA : Jean-Paul AGEZ
ISTNF : Murielle TONNEAU
Services de Santé au Travail : Dr Bernard FONTAINE - Mélinda L’HEVEDER - Dr Philippe ROBINET - Dr Michèle THOREZ.
27
Caisse d’assurance retraite et de santé au travail - CARSAT Nord-Picardie
11, allée Vauban
59662 Villeneuve d’Ascq cedex
Téléphone : 0 821 10 59 60 - Fax : 03 20 05 62 50
http://www.carsat-nordpicardie.fr/
28