Compétences Hydrauliques: Ministère de L'Écologie Et Du Développement Durable
Compétences Hydrauliques: Ministère de L'Écologie Et Du Développement Durable
Compétences Hydrauliques: Ministère de L'Écologie Et Du Développement Durable
COMPÉTENCES
HYDRAULIQUES
par
Philippe HUET
ingénieur général du génie rural, des eaux et des forêts
Xavier MARTIN
ingénieur en chef du génie rural, des eaux et des forêts
membres de l'inspection générale de l'environnement
Jean-Pierre MAGNAN
Pierre MONADIER
ingénieurs généraux des ponts et chaussées
membres du conseil général des ponts et chaussées
Roland LAZERGES
Jean-Luc REDAUD
ingénieurs généraux du génie rural, des eaux et des forêts
membres du conseil général du génie rural, des eaux et des forêts
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SOMMAIRE
SOMMAIRE ............................................................................................................................. 2
RÉSUMÉ DU RAPPORT........................................................................................................ 5
LE CADRE DE LA MISSION, LES METHODES. ............................................................................. 5
LES CONSTATS ......................................................................................................................... 5
LES TENDANCES D’EVOLUTION ............................................................................................... 7
LES PROPOSITIONS................................................................................................................... 8
INTRODUCTION.................................................................................................................. 10
I LA SITUATION ACTUELLE. ......................................................................................... 12
I 1 RAPPEL HISTORIQUE. ...................................................................................................... 12
I 1 1 Le patrimoine hydraulique.................................................................................... 12
I 1 2 Les évolutions administratives.............................................................................. 13
I 1 2 1 La coordination de la politique de l'eau. ....................................................... 14
I 1 2 2 Le cadre de la politique de gestion des eaux................................................. 14
I 1 2 3 Les lois de décentralisation de 1982. ............................................................ 15
I 2 LE DIAGNOSTIC DES ACTEURS. ...................................................................................... 16
I 2 1 La méthode............................................................................................................ 16
I 2 2 Enquête préliminaire dans la région Centre. ....................................................... 17
I 2 3 Les travaux de l’OMM. ......................................................................................... 18
I 2 4 Les auditions de la mission. .................................................................................. 19
I 2 4 1 Les services de l'État et de ses établissements publics. ................................ 19
I 2 4 2 Les centres de recherche et d'appui............................................................... 20
I 2 4 3 Les collectivités territoriales. ........................................................................ 20
Les établissements publics territoriaux de bassin (EPTB). ...................................... 20
Les autres établissements publics et les associations. .............................................. 21
I 2 4 4 Le secteur privé et parapublic. ...................................................................... 21
I 2 4 5 les problèmes communs................................................................................ 22
I 3 LES MOYENS DES ACTEURS. ........................................................................................... 22
I 3 1 Les services déconcentrés de l'État....................................................................... 23
I 3 1 1 Les services régionaux.................................................................................. 23
I 3 1 2 Les services départementaux. ....................................................................... 24
I 3 2 Les établissements publics de l'État...................................................................... 25
I 3 2 1 Les agences de l'eau ...................................................................................... 25
I 3 2 2 Le conseil supérieur de la pêche. .................................................................. 25
I 3 1 3 Voies navigables de France. ......................................................................... 26
I 3 3 Les centres de recherche et d'appui technique. .................................................... 26
I 3 3 1 Le réseau du MAAPAR. ............................................................................... 26
Le CEMAGREF....................................................................................................... 26
La mission d'appui technique du CGGREF. ............................................................ 27
I 3 3 2 Le réseau du METATTM. ............................................................................ 28
Les CETE. ................................................................................................................ 28
Le centre d'études technique maritimes et fluviales (CETMEF). ............................ 28
Le service d'études techniques des routes et autoroutes (SETRA). ......................... 29
Compétences hydrauliques.
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Compétences hydrauliques.
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1 Lettre de mission
2 Liste des acronymes
3 Synthèse des travaux de l'OMM.
4 Rapport de l'OMM
5 Rapport des auditions.
Compétences hydrauliques.
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RÉSUMÉ DU RAPPORT.
La mission1, après échange avec la DE, a considéré que le domaine concerné comprenait
l’hydraulique à surface libre qu’elle soit fluviale, souterraine, torrentielle et quels qu’en soient
les usages : agricole, urbain, énergétique…, en incluant les aspects hydrométéorologique,
géomorphologique, de transports solides et de transfert de polluants, ainsi que les génies civil
et biologique utiles.
Le service public inclut les fonctions de l’Etat, des collectivités et des établissements publics.
La prospective est à 5/10 ans.
La mission s’est appuyée sur une enquête auprès des agents concernés, menée à sa demande
dans 3 régions (Poitou-Charentes, Languedoc-Roussillon, Lorraine) par l’observatoire des
missions et métier (OMM) du MAPAAR, après un test en région Centre et avec l’appui des
DIREN/DDAF/DDE. Cette enquête a fourni un diagnostic des acteurs sur leur propre travail ;
l’offre de formation a été appréhendée par une enquête spécifique2. De nombreuses auditions,
des visites de terrain, et la prise en compte de rapports d’inspection sur des sujets connexes
ont complété le dispositif.
LES CONSTATS
1 La mission rappelle que le patrimoine hydraulique en jeu a été approprié au fil des siècles,
avec l’apparition de besoins (alimentation en eau potable, transport, force hydraulique,
aquaculture et pêche, irrigation, lutte contre les inondations, tourisme et loisirs, …) et de
nouvelles technologies hydrauliques (ouvrages), ou externes au domaine qui ont pu être aussi
destructrices de ce patrimoine (pollution des eaux, prélèvement d’agrégats). La déshérence de
ce patrimoine a un prix. Il doit être géré dans un cadre public évolutif.
En effet, de façon récente (années 70), trois évolutions politiques ou administratives majeures
sont à prendre en compte :
• la politique générale de gestion des eaux est définie par l’union européenne
(directives) ;
• la décentralisation depuis 1982, jusqu’à 2004, entraîne la montée en puissance des
collectivités pour l’aménagement du territoire ; la gestion des eaux n’est qu’une compétence
facultative qui se précise (loi Bachelot, EPTB) et le dire du risque reste la responsabilité de
1
Composée, pour l’IGE, de P. Huet et X. Martin, pour le CGPC, de P. Monadier et JP. Magnan, pour le
CGGREF, de R. Lazerges et JL Redaud.
2
Menée par D. Loudière, IGGREF, ancien directeur de l’ENGEES.
Compétences hydrauliques.
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l'État ; néanmoins au sein des agences de l'eau et par les SAGE, l’équipement rural et urbain,
les ports et les voies navigables, les collectivités s’affirment de plus en plus ;
• les compétences de l'État pour la gestion des milieux (et non pour tous les usages) se
regroupent autour du ministère chargé de l’environnement (DE, DIREN, SPE…) ; au niveau
départemental, l’action de l’Etat dans le domaine est surtout régalienne (police, animation de
politique de bassins) et de moins en moins d’ingénierie.
2 Aux termes des enquêtes de l’OMM, et aux yeux des agents, les structures de l'État
apparaissent peu lisibles, et le dire de l’État, peu homogène d’un territoire à l’autre et
privilégiant la procédure sur le contenu technique ; la gestion des personnels en charge des
politiques publiques hydrauliques ne semblent pas adaptée : ces métiers nécessitent
connaissance du terrain et des enjeux, et donc une certaine stabilité, et continuité ("passages
de témoin"), peu favorisées par la gestion actuelle. Ils doivent aussi pouvoir s’appuyer sur des
"spécialistes", longs à former, et dont la carrière est moins reconnue que celle d’un
"manager" ; enfin l’affectation d’agents peu formés sur ces postes, qui demandent une
formation technique, est stigmatisée par les agents consultés. Selon l’OMM, ce double constat
–structure peu lisible et déqualification des agents – serait à imputer à "une hiérarchie
implicite des missions pas nécessairement en adéquation avec les priorités nationales ou
locales".
En clair, l'enquête montre que les missions nobles seraient "l’ingénierie", les autres – en
particulier les fonctions de police de l’environnement - et donc de l’eau – seraient déclassées.
Il y aurait donc un fort enjeu de renversement de perspectives et de valeur à prendre en
compte.
4 Le dispositif de formation (enquête spécifique ) apparaît aussi fourni, mais dispersé et donc
peu lisible ; on notera que les écoles formant des ingénieurs d’Etat ne privilégient plus sauf
exception les disciplines de l'hydraulique à surface libre ; les enseignements "complets" sont
plus explicitement mis en avant dans les écoles d’ingénieurs civils (type ENSHMG) et dans
les filières universitaires (ce qui permet des recrutements sur titre fructueux).
a Tous les acteurs publics ou privés rencontrés estiment que les compétences dans le
domaine de l’hydraulique ne sont plus au niveau suffisant : perte de technicité, allant jusqu’à
"l’ignorance de son ignorance", manque de connaissance de terrain (la normalisation et la
procédure l’emportent), perte de pratique de service et de connaissance de base du droit,
comme si "un flambeau" n’avait pas été transmis d’une génération à l’autre
Compétences hydrauliques.
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Mais des pôles d’excellence et des agents volontaires existent qui rendent possible un
changement
1 Dans le domaine de l’hydraulique deux priorités ont été affichées par l'État:
• la protection/restauration de la qualité des milieux, en prenant en compte la réalité
économique (DCE) ;
• la prévention des risques (inondation, sécheresse).
2 Les fonctions du service public à assurer, quelque soit la répartition des tâches entre État,
collectivités, établissements publics sont:
• la maîtrise d’ouvrage et l’exploitation des aménagements hydrauliques ;
• la police des eaux et des milieux aquatiques (politique générale, police
administrative, contrôle et police répressive) ; les quelque 27000 actes effectués en 2002
montrent l’importance de la fonction ;
• l’organisation de la connaissance pour l’information de la société, et l’évolution des
impacts et mesures correctives ; ceci passe par les réseaux d’observation ;
• l’expertise et l’ingénierie (de crise, de substitution en cas de carence, de recherche
développement, compétition internationale) pour maintenir une capacité d’intervention.
Toutes ces fonctions nécessitent des compétences techniques, agrégeant des disciplines
variées (une quinzaine, sciences dures, biologique, humaine…) ce qui doit être un facteur
d’attraction à faire valoir auprès des jeunes ingénieurs.
Compétences hydrauliques.
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3 Ces différentes fonctions seront assurées par des acteurs, différents selon le niveau de
décentralisation adopté à moyen terme : aussi la mission a-t-elle décrit trois scénarios à terme
de 5/10 ans :
• le scénario 1 : le renforcement du dispositif d’Etat;
• le scénario 2 : le développement des compétences dans les collectivités territoriales;
• le scénario 3 : l’appel pour l’expertise, au système concurrentiel ou universitaire.
La mission estime possible à long terme le scénario 2, mais à échéance de 5/10 ans, elle
retient un scénario dans lequel l’État réorganise ses moyens dans la perspective de faire face
aux enjeux européens dont il a à répondre, de constituer des entités lisibles pour la société et
efficaces pour les citoyens. Vis à vis des collectivités, un transfert éventuel à long terme
serait, de plus, facilité.
La mission note que 5 programmes interministériels sont concernés ainsi que 6 programmes
ministériels ; pour le MEDD, les responsables sont la DPPR, la DNP, la DGAFAI ; on ne peut
que noter que cet éclatement et la non identification d’un programme spécifique "Eau" ne
faciliteront pas la gestion de la compétence hydraulique. La mission suggère que la
responsabilité des directeurs de programme (non nommés au Conseil des ministres) et des
directeurs d'administration centrale soit clarifiée.
LES PROPOSITIONS.
Pour faire face aux enjeux décrits, remplir les fonctions correspondantes, dans le cadre du
scénario, la mission propose pour le service public de l’hydraulique trois voies de progrès :
• clarifier et expliquer la commande publique ;
• adapter ces structures publiques ;
• gérer les ressources humaines en prenant en compte la spécificité hydraulique.
15) au niveau départemental, constituer un service unique de l’eau et du dire des aléas liés à
l’eau (l'extension au dire du risque mérite examen) et identifier un pôle ingénierie
comprenant une équipe d'ingénierie hydraulique forte, constituée par regroupement des
cellules actuelles de DDAF et de DDE et par réorientation de cadres pratiquant l'ingénierie
dans des domaines non prioritaires. Ce sont les MISE qui définissent les orientations de
l'ingénierie publique dans le domaine des eaux de surface; ainsi les conflits d'intérêt entre État
et maîtres d'ouvrages étant évités, les compétences des pôles ingénierie peuvent être
mobilisées par les SPE.
18) Mettre en place un réseau formel d'échanges entre tous les acteurs géré et "modéré" par
l'office national de l'eau et des milieux aquatiques en projet, en valorisant les expériences
actuelles.
Compétences hydrauliques.
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19) Aménager un dispositif d’appui technique national de second niveau ; pour cela
étudier l'extension des compétences de l'office national de l'eau et des milieux aquatiques, à la
coordination de l'appui technique dans le domaine de la gestion de l'eau.
28) Établir pour tous les agents un plan quinquennal de formation continue ″qualifiante″
selon trois catégories: prise de poste, reconversion et perfectionnement et associer une
validation des compétences aux modules de formation.
31) Mettre en place des équipes de taille suffisante pour éviter les discontinuités d'activité3
avec une durée d’occupation des postes de cinq et à dix ans selon les postes et la catégorie des
agents. Une attention particulière doit être portée aux agents qui ont fait l’objet de
recrutements exceptionnels ou de formations techniques lourdes (thèses par exemple) et aux
"experts" et "spécialistes" dans les instances d'évaluation des ministères;
Aménager des durées de recouvrement suffisantes lors des changements de titulaire
permettent d’éviter la réduction, voire la disparition des capacités d’intervention.
32) Préciser dans la publication des postes, les attributions et compétences nécessaires et
tenir mieux compte dans les affectations des formations initiales (en particulier à la sortie des
écoles pour le premier poste) et continues, dont certaines doivent donner lieu à
"qualification".
3
4 à 5 ingénieurs au minimum plus 10 à 12 techniciens.
Compétences hydrauliques.
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INTRODUCTION.
Les conseils généraux des ponts et chaussées et du génie rural des eaux et des forêts, les
inspections générales de l'administration et de l'environnement ont remis le 5 juin 2002 à leurs
ministres, une synthèse commune des recommandations faites à l'occasion des rapports et avis
sollicités à la suite des inondations de grande ampleur survenues depuis 1999.
Cette synthèse, sous forme d'avis délibéré, expose, dans son chapitre six "Les compétences et
les moyens en personnel", que "la relève des générations d'ingénieurs dans les domaines
techniques et scientifiques concernant les "eaux libres" n'a pas été assurée en France.
Il existe ainsi un déficit systémique croissant, alors que la prévention des risques dus aux
inondations fait l'objet d'une politique active exigeant de fortes compétences d'expertise pour
assurer les missions de maîtrise d'ouvrage ou pour l'exercice de certaines missions
techniques".
L’hydraulique concernée est celle des écoulements à surface libre, qu’elle soit fluviale, de
nappe souterraine, torrentielle quelque en soient les usages : agricole, urbain, énergétique, … ;
elle n’inclut donc pas l’hydraulique sous pression, type alimentation en eau potable ou des
réseaux type assainissement. Par contre, elle inclut les aspects hydro-météorologique,
géomorphologique, de transports solides et de qualité des eaux (transferts de polluants) ainsi
que les génies civil et biologique nécessaires.
Le terme "service public" utilisé dans ce rapport inclut les fonctions de l'État, des
collectivités territoriales et des établissements publics.
Compétences hydrauliques.
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Pour les aspects "formation", la mission s’est assurée le concours de Daniel Loudière,
ingénieur général du génie rural des eaux et des forêts, ancien directeur de l’école nationale
du génie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg (ENGEES), qui a conduit une
investigation auprès des organismes de formation.
Par ailleurs, la mission s’est efforcée de prendre en compte les travaux des thèmes connexes
(rapport sur la gestion des ressources humaines au ministère de l'écologie et du
développement durable (MEDD), rapport du conseil général de mines et de l'IGE sur la
réglementation de la sécurité des barrages et des digues remis aux commanditaires le 5 juillet
2004, …).
La mission ne peut que souligner l’incertitude des données quantitatives sur les effectifs
concernés des ministères compétents et sur leurs profils. La mission a proposé, pour sortir du
flou, une grille d’analyse commune au MEDD, au ministère de l'équipement, des transports,
de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer (METATTM) et MAPAAR qu’il
faudrait étendre au ministère de l'économie des finances et de l'industrie4 (MINEFI)).
Le directeur de l'eau n’a pas jugé opportun de lancer cette grille d'analyse dans le contexte des
réformes en cours concernant la police de l’eau. Cette enquête reste nécessaire. En son
absence, les évaluations chiffrées dans ce rapport sont incomplètes, non corrélées et manquent
de fiabilité.
Dans le rapport, la mission explique pourquoi, à son sens, la situation actuelle des
compétences n’est pas viable, puis elle fait des propositions portant sur la demande publique,
l’évolution des structures et des compétences et des formations nécessaires dans le cadre d’un
scénario vraisemblable d’évolution des besoins publics et de leur répartition entre État et
collectivités.
La mission remercie tous les partenaires qui lui ont consacré du temps.
4
Notamment pour le réseau des DRIRE.
Compétences hydrauliques.
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I LA SITUATION ACTUELLE.
I 1 RAPPEL HISTORIQUE.
I 1 1 Le patrimoine hydraulique.
La réalisation des aménagements hydrauliques nécessite du temps et des moyens. Elle
demande une volonté politique forte dans la durée.
Dès lors que les aménagements ne répondent plus, du moins en apparence, à la demande
sociale, la gestion et l'entretien des ouvrages sont de moins en moins assurés : ils sont alors
"oubliés" et les règles de leur fonctionnement perdues. Quand ils marquent le paysage, leur
histoire est remise en évidence et leur intérêt réhabilité à chaque phénomène hydraulique
extrême, étiage, crue, accidents aux personnes et aux biens… La société cherche alors à
comprendre les politiques d'aménagement dont ils sont issus et sait réhabiliter et adapter son
patrimoine dès lors qu'elle y a intérêt.
Pour cela, il y a eu, jusqu'à présent, des hommes, des ingénieurs aux connaissances adaptées.
Cependant, la société peine, aujourd’hui, à retrouver les bases historiques et les techniques qui
ont fondé ces aménagements, comme s'il y avait eu un manque dans la transmission de la
connaissance du territoire et du patrimoine hydraulique associé.
Au fil du temps, les usages prioritaires de l'eau ont évolué. On peut citer :
• L'alimentation en eau et en eau potable. Les maisons des cités gallo-romaines avaient
l'eau courante ; un service équivalent n'a été retrouvé qu'à partir du 19ème siècle avec les
fontaines de Paris (Belgrand), de Grenoble (Gueymard), de Dijon (Darcy), … ; les travaux de
ces ingénieurs ont été conservés, ces usages sont restés.
La sidérurgie a permis de remplacer la distribution gravitaire de l'eau par la distribution sous
pression. Le Pont du Gard qui fait partie du patrimoine hydraulique, a permis un
développement touristique.
• La circulation des personnes et des biens avec, dès l'époque romaine, la construction de
grands canaux et l'aménagement de rivières. Les besoins de transport fluvial ont cru jusqu'à
l'apparition du chemin de fer. On peut citer les œuvres de Riquet avec le canal du Midi et le
barrage de St. Ferréol, consacré aujourd’hui au tourisme, celles de Freycinet avec le réseau
national de canaux, … Les anciennes voies d’eau ont été délaissées ; un patrimoine, plus
moderne, a été constitué.
• La force hydraulique qui devait être utilisée sur place avant la découverte de l'électricité :
On doit à l'utilisation de cette énergie nombre d'ouvrages et de canaux de dérivation, barrages,
usines, seuils, vannages tant sur les fleuves que les rivières, etc. (aciéries, forges, moulins à
papier, à farine,…). La construction des barrages hydroélectriques a mobilisé le 20ème siècle.
Au seuil du 21ème siècle déjà, certains ouvrages qui monopolisaient l'eau à ce seul usage ont
vu leur utilisation se diversifier ; d'autres ont été détruits.
Compétences hydrauliques.
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ont changé ; l'offre de protéine est partout présente. La pêche de loisir remplace pour une part
l'aquaculture et la pêche professionnelle.
• L'irrigation des terres agricoles dans de nombreuses régions. D'abord localisée dans les
montagnes et collines (technique de submersion), elle a pris un essor considérable à partir des
années 50 (technique sous pression). Elle a nécessité, souvent pour d'autres usages simultanés,
des travaux importants pour mobiliser la ressource : barrage de Bimont, canal Philippe
Lamour, etc. Cet usage, confronté à l’évolution de la PAC, doit être adapté aux évolutions
économiques et environnementales actuelles.
• La lutte contre les inondations conséquence de la localisation des cités et des zones
d'activité au bord de l'eau. Sur les bords de la Loire, elle commence, d'une manière "globale",
pendant le règne de Philippe le Bel, à la fois pour protéger les biens existants et pour
permettre l’implantation de biens nouveaux.
Le retour de crues importantes, après une cinquantaine d'années "sèches", a mis la prévention
des inondations, au premier plan des préoccupations publiques.
Depuis les années 1970, l'évolution des structures et des compétences dans le domaine de
l'eau est marquée au moins par :
• le regroupement progressif des compétences de l'État autour du ministère chargé de
l'environnement en ce qui concerne la gestion des milieux. Pour les usages, ce regroupement
n'est que très partiel ;
• parallèlement, le développement des règles issues de l'Union Européenne ;
Compétences hydrauliques.
Page 14
La dernière décennie a été marquée par une réorganisation plus profonde des structures :
• la création des DIREN en 1991, services régionaux et interdépartementaux
déconcentrés du ministère de l'environnement. Ces directions ont été chargées en particulier
de coordonner l'action de services déconcentrés mis à la disposition du MEDD et d'autres
services en charge de politiques des eaux (DDASS).
• la mise en place au niveau départemental, d'une organisation de concertation avec les
missions inter services de l'eau6. Pour aller plus loin, des services uniques de police des eaux
(SPE) doivent être opérationnels en 2005.
L'État s'efforce ainsi de corriger les effets de l'éclatement des responsabilités locales entre de
multiples services sur le manque de cohérence de son action.
La loi sur l'eau de 1992 déconcentre la gestion des eaux quels que soient leurs régimes, leurs
origines dans le cadre d'une action concertée entre l'État et les acteurs locaux dans un cadre
géographique adapté. Les comités de bassin, véritables parlements de l'eau, approuvent les
SDAGE et donnent des avis sur les SAGE.
Les lois de 1982, 1987, 1995 et 2003 précisent progressivement la politique publique en
matière de lutte contre les inondations.
5
Incluses dans les DRIRE depuis la fin des années 70.
6
MISE et/ou avec les DISE directions inter services de l'eau et/ou encore les pôles de compétence eau.
Compétences hydrauliques.
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la mise en œuvre de ces directives même si les maîtres d'ouvrage sont souvent des
collectivités ou des acteurs économiques.
Des voies nouvelles de décentralisation ont été ouvertes par la loi de juillet 2004. Au total
aujourd’hui, l'État est responsable de la police des eaux, des stratégies de surveillance et de
protection qualitative et quantitative des eaux ; il est étroitement associé à la planification des
eaux pour la quelle il a souvent un rôle d'incitateur :
• il dispose avec les agences de l'eau, d'outils d'incitation financière puissants pour
appliquer la politique concertée ;
• il reste gestionnaire directement des principaux ports maritimes, du domaine public
fluvial, des principales voies navigables et du domaine public maritime.
Ces changements se sont accompagnés d'évolution dans les compétences techniques des
services :
• pour de multiples raisons, la conception générale des aménagements de rivière a été
reprise par les collectivités territoriales ;
• les services déconcentrés de l'État qui étaient traditionnellement conseil de ces
collectivités, se sont plutôt intéressés à la maîtrise d'œuvre de "travaux lourds" alors que la
conduite de travaux en rivière faisait de plus en plus appel à des techniques douces. Ils se sont
peu investis dans ces techniques, gourmandes en main d'œuvre et faisant appel à des
connaissances tant générales de génie écologique que locales sur la configuration des milieux
aquatiques.
Ceci est un peu paradoxal puisque, dans le même temps, la police des eaux exercée par l'État
met directement l'accent sur la gestion des milieux plutôt que sur celles des ouvrages.
Quoiqu'il en soit, cette évolution, soutenue par les agences de l'eau, a conduit les collectivités
territoriales à une meilleure compréhension du génie écologique dans l'aménagement des
eaux ;
• si, parallèlement, l'État a moins de moyens pour assurer une expertise de terrain dans
ses services déconcentrés, il conserve la maîtrise du dispositif de recherche et d'appui
technique.
Compétences hydrauliques.
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I 2 1 La méthode.
La mission a utilisé deux approches : des auditions par la mission au complet ou par certains
de ses membres et une enquête auprès d'acteurs de terrain.
Cette enquête a été menée d'abord à titre expérimental, par la mission, dans la région Centre
puis, après les inflexions utiles, dans les régions Languedoc-Roussillon, Lorraine et Poitou-
Charentes par l'observatoire des missions et des métiers (OMM), service du MAAPAR.
L'enquête OMM s'est intéressée aux agents oeuvrant dans le domaine de l’hydraulique : 32
entretiens individuels et 29 entretiens collectifs d’agents de l'État ou de collectivités
sélectionnées par les DIREN.
Le rapport complet de l'OMM est joint en annexe ; il a alimenté les réflexions de la mission. Il
a été élaboré à partir de l’analyse des propos recueillis auprès des professionnels rencontrés
dans les trois régions.
Acteurs Méthode
État
Administration centrale des MEDD, METATTM, MAPAAR avec les DE, Auditions
DGAFAI, DPPR, DRAST, DPS, DGA, DGFAR.
Réseau scientifique et technique : CEMAGREF, CETE, CETMEF, LCPC. Auditions par la mission pour le
reste.
Établissements publics
Agences de l’eau, CSP, VNF, EDF.
Associations.
Office international de l'eau, …
Compétences hydrauliques.
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Les questions sur l’activité des services ont mis en évidence la diversité des responsabilités
des services de niveau régional (DIREN, DRIRE, DRAF, DRE), la DIREN assurant la
coordination des études hydrauliques. Au niveau départemental, les DDAF et DDE se
partagent les attributions de police de l’eau, dans le cadre des MISE, le suivi des inondations,
la gestion des ressources en eau, le contrôle des barrages intéressant la sécurité publique et
exercent des activités d’ingénierie.
L’évolution des activités semble contrastée : certains services ont développé leurs activités sur
le terrain, tandis que d’autres se limitent de plus en plus à la gestion administrative des
dossiers et aux actions de contentieux. Les réformes récentes de structures donnent une
impression d’évolution permanente qui déstabilise les services ou pour le moins leurs agents.
L’enquête note un élargissement des domaines de compétences sans que les compétences des
agents suivent nécessairement. Devoir exercer des responsabilités administratives sans avoir
toutes les compétences nécessaires inquiète une partie des personnes interrogées.
La plupart des services ont des bonnes relations avec les collectivités territoriales (communes,
communautés de communes, syndicats, Départements et Régions). Les relations sont aussi
bonnes avec les organismes scientifiques et techniques.
Les deux-tiers des agents se considèrent comme des généralistes, le dernier tiers comptant des
spécialistes et quelques experts. Les chefs de service sont d’avis que les compétences sont
suffisantes pour permettre une approche des « bonnes questions à poser », mais doivent être
renforcées en fonction de la spécialisation des problèmes et de l’évolution des
réglementations. La nécessité de maintenir un bon niveau d’expertise est affirmée.
Compétences hydrauliques.
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⇒ L’OMM expose ensuite que les agents sont préoccupés par trois types d’enjeux ; des
extraits du dire des agents étayent cette analyse (cf pièce jointe) ; il s’agit d’enjeux :
• techniques et technologiques : prévention des risques, sécurité des ouvrages,
technicité de la police des eaux, approche par bassin.
• institutionnels et organisationnels : l'État, les collectivités, les agences n’ont pas
toujours les mêmes objectifs, les mêmes rythmes de financement. Les circuits administratifs
sont perçus comme lourds, masquant peut-être un manque de compétence technique et
juridique. Par ailleurs les orientations stratégiques de l'État central sont jugées faibles, les
positions interservices face aux collectivités et usagers peu harmonisées, l’échelon régional
plus administratif que technique, la mémoire des services volatile.
• liés à la gestion des personnels : mobilité trop grande, affectation d’agents peu
qualifiés, gestion des spécialistes peu prises en compte, tensions sur les effectifs, offre de
formation dispersée.
⇒ L’OMM formule ensuite trois constats comme synthèse de ses entretiens et analyses :
• Les structures publiques : services déconcentrés de l'État, services des collectivités,
établissements publics dédiés à la gestion des eaux de surface constituent un ensemble
institutionnel peu lisible par l’usager et même le professionnel et non homothétique d’un
territoire à l’autre. Les agents souhaitent donc une coordination de l’action publique - les
Mise sont un pas en avant - et une affirmation du sens de cette action, pour arbitrer plus
efficacement entre les différentes sollicitations.
• La gestion des personnels en charge de la politique publique "hydraulique" souffre
de déficience qui nuisent à la valorisation des compétences existantes. La nécessité d’une
forte compétence technique est affirmée par tous, ainsi que d’une forte présence/expérience de
terrain. Ceci suppose une gestion des affectations en fonction des compétences, une durée
suffisante dans les postes, une reconnaissance des trajectoires de spécialiste,s encore éloignées
des pratiques actuelles. S’y ajoute le caractère aléatoire des transmissions de savoir et de
savoir faire.
• Une hiérarchie implicite des missions brouille l’identification de priorités et rend
difficile l’optimisation des ressources disponibles ; selon l'OMM, la perception des agents
serait que les missions nobles sont liées à la construction d’ouvrages - motivation initiale du
choix d’un métier d’ingénieur -. Les tâches réglementaires au contraire (police), semblent
particulièrement déclassées, ce qui explique les affectations d’agents peu formés à ces
missions. Enfin les missions d’animation, jugées nécessaires semblent souvent affectées par
un turnover important qui s’oppose à toute mémoire technique ou relationnelle.
Compétences hydrauliques.
Page 19
Les DRIRE ont mis en place des ingénieurs "référents"8 pouvant servir de conseils aux
ingénieurs de terrain pour des compétences pointues des ICPE ; de même les DDAF pour le
contrôle des délégations de service public.
La direction de l'eau a fait part, à plusieurs reprises, de son souhait de voir réorganiser les
réseaux d'appui technique aux services de terrain, dépendants d'autres ministères.
Ce souhait vient d'aboutir avec la création du PATOUH (pôle d'appui technique aux ouvrages
hydrauliques). La création et la mise en place du service central d'hydro météorologie et
d'appui à la prévision des inondations (SCHAPI) est "un exemple de réussite rapide et
efficace au-delà des esprits "boutique", selon le directeur de l'eau (sic). Si les obstacles des
"structures" apparaissent franchis, ceux des corporatismes demandent des efforts sincères.
Pour les directions du personnel interrogées, il apparaît, de manière générale, que l'État ne
peut pas complètement abandonner un secteur qui pose des problèmes de sécurité publique et
de gestion de crise.
Des solutions pour recruter puis mieux gérer les carrières d'experts, de spécialistes, d'une
manière générale des personnes dont l'expérience locale est un enjeu fort, apparaissent
nécessaires ou possibles selon les interlocuteurs.
Des services centraux de l'État reconnaissent que les mobilités d'agents entre des fonctions de
police des eaux et d'ingénierie publique (et vice-versa) sont enrichissantes même si les agents
et les fonctions doivent être clairement séparés.
L'exercice de la police des eaux par des agents sans base technique solide, conduit à
exercer une police de procédure. Cette dérive est constatée dans beaucoup de
départements.
Le CGGREF comme le CGPC ont constaté dans les inspections que les équipes spécialisées
en ingénierie hydraulique dans les services déconcentrés s'amenuisent, voire sont en voie de
disparition dans de très nombreux départements :
7
Certaines DIREN, services de prévision de crues, centres de recherche, …
8
Pour une région ou un groupe de régions.
Compétences hydrauliques.
Page 20
Les agences de l'eau estiment qu'une compétence de terrain émerge dans des collectivités
territoriales intéressées ; les agences contribuent d'ailleurs financièrement à cette émergence.
Le conseil supérieur de la pêche fait part de sa volonté d'orienter ses missions vers un rôle de
gardien et de conseil d'une gestion écologique des rivières. La police de l'exercice de la pêche
représente aujourd'hui moins de 10% de l'activité de l'établissement.
"Voies navigables de France" (VNF) a insisté sur le devenir des agents chargés de la gestion
du réseau de rivières et voies navigables. Il s'appuie sur les services de la navigation (SN) et
les DDE pour la quasi-totalité de ses tâches. Il recourt assez largement au CETMEF pour les
prestations d'ingénierie.
La création du PATOUH, longue et difficile, montre à l'évidence que la fusion des cultures de
différents établissements relevant de différents services implique une volonté forte de l'État.
Les CETE se sont positionnés clairement en structures d’appui aux services de terrain, ainsi
que le CETMEF, service à compétence nationale qui prête son concours aux services tout en
développant des activités de recherche. Le CEMAGREF est un EPST qui privilégie la
recherche ; le ministre en charge de la recherche est son principal bailleur de fonds. Il affirme
néanmoins sa volonté de garder un rôle d’appui technique, pour peu que la commande soit
stimulée. Le CETMEF exprime le même souhait d’organisation de la commande publique.
Il faut noter que les services de terrain disent regretter l’absence de réactivité du CETMEF et
du CEMAGREF à leurs demandes d’intervention.
Les EPTB ont été créés pour répondre à certaines priorités : Aisne-Oise (inondations), Lot
(tourisme et soutien d'étiage), Dordogne (tourisme et poissons migrateurs), Loire (soutien des
étiages, lutte contre les inondations,..), Vilaine (alimentation en eau potable, assainissement
de marais), etc. Avec le temps, ils sont conduits à élargir leurs préoccupations à
l'aménagement des bassins.
9
Déjà cité.
Compétences hydrauliques.
Page 21
La demande des collectivités adhérentes est plus étroite et porte sur des missions d'animation
concernant les inondations ou la gestion piscicole par exemple. Ainsi, sur un bassin aussi
vaste que celui de la Loire, il y a consensus pour que l'établissement public "Loire"10 conseille
les collectivités adhérentes mais ne s'y substitue pas. Son rôle est surtout d'organiser des
solidarités et faciliter la mise en réseaux ; la subsidiarité doit rester la règle. Des études sont
en cours pour appréhender les moyens de dégager des ressources propres.
Les EPTB mobilisent ainsi des agents capables de mener une "mise en réseau" efficace et
laissent à d'autres le soin de mener les expertises, études ou travaux. Ils n'ont pas encore
dégagé un potentiel technique d'expertise spécialisé significatif. Ils servent souvent d'interface
entre leurs membres et les instances de bassin.
Les EPTB interviennent essentiellement dans des opérations pour lesquelles une valeur
ajoutée interdépartementale peut être démontrée sans avoir vocation à se substituer aux
opérations menées sous l'autorité des collectivités de base (principe de subsidiarité).
Les associations d'élus locaux (association des maires de France, association des départements
de France, association des régions de France) n'ont pas réagi aux sollicitations de la mission.
Les avis présentés sont donc ceux de représentants des agents des collectivités territoriales
rencontrés par la mission.
L'association des ingénieurs territoriaux de France (AITF) a fait part, à la fois de l'existence
de recrutements significatifs effectués dans le domaine de l'eau et des problèmes qui
subsistent :
• absence de motivation des élus concernant les compétences techniques nécessaires ;
• déficit dans le domaine des échanges techniques et de la capitalisation ;
• carence en matière de formation continue : la mise à niveau des compétences après la
formation initiale n'est pas au point.
L'AITF souligne l'absence de centre technique à disposition des ingénieurs des collectivités
parce que, selon elle, les centres techniques ou de recherches spécialisées restent sous le
contrôle de l'État et que la gestion territoriale quotidienne ne favorise pas la mise en oeuvre de
politiques à long terme.
L'association souhaite la mise en œuvre, à partir des structures de l'État, d’un réseau
scientifique et technique partagé, au service des collectivités territoriales11.
10
Ex EPALA.
11
Elle a suggéré que soient mis en place un établissement public technique commun à l'État et aux collectivités
et demandé que la loi en acte le principe (auditions annexée n°16).
Compétences hydrauliques.
Page 22
Ils précisent que la décentralisation a ouvert le marché des études et travaux autrefois réalisés
par des services de l'État. En contre-coup, les moyens utilisés par l'État se sont affaiblis.
Certains signalent en particulier que les compétences en écologie des milieux aquatiques sont
encore faibles et très hétérogènes chez les donneurs d'ordre.
Les SAR, comme le centre d'ingénierie hydraulique (CIH) d'EDF disposent d'équipes
hydrauliques qui restent mobilisées pour la gestion des ouvrages.
Enfin, une expertise solide sur les principaux domaines de compétence technique a été
maintenue dans certains bureaux d'étude qui soulignent néanmoins des difficultés :
• dans certains domaines comme l'hydrologie ou l'hydrogéologie, il est difficile de
maintenir un niveau d'excellence aussi élevé que par le passé12 ; en géotechnie, les études sont
sous traitées à des bureaux spécialisés :
• les échanges avec les spécialistes des centres de recherche publics restent limités.
Les grands marchés d'équipement sont désormais à l'étranger. Selon ces bureaux d'étude, la
faiblesse numérique de leurs équipes et l'éclatement de leur dispositif de spécialistes semblent
handicaper lourdement l'ingénierie française dans la compétition internationale.
Toutes les personnes interrogées, publiques ou privées, reconnaissent l'absence quasi générale
de système organisé d'échanges entre les acteurs. Ceci est fort dommageable pour une
capitalisation des expériences.
Compétences hydrauliques.
Page 23
Cependant l'absence de cohérence entre les typologies retenues par les trois ministères rend la
consolidation de ces données difficile. Les valeurs annoncées en terme d'effectif peuvent être
ainsi trompeuses :
• la séparation entre personnels administratifs et techniques n'est pas toujours claire ;
• les agents ont souvent plusieurs missions en parallèle ;
• les effectifs ne correspondent pas au nombre des ETP : la DGA estime que les 1600
agents techniques recensés représentent 800 ETP.
Comme indiqué en introduction, la mission a proposé, pour sortir du flou, une grille d’analyse
commune au MEDD, METATTM, MAPAAR (qu’il faudrait étendre à MINEFI). Le directeur
de l'eau n’a pas jugé opportun de lancer cette grille d'analyse dans le contexte des réformes en
cours concernant la police de l’eau. Cette enquête reste nécessaire. En son absence, les
évaluations chiffrées dans ce rapport, incomplètes et approximatives sont sujettes à caution.
Recommandation: Pour une bonne gestion des ressources humaines, la mission estime
nécessaire une "normalisation" interministérielle des définitions de "généraliste",
"d'expert" et de "spécialiste" ; ces termes n'ont pas le même contenu en particulier au
MAPAAR et au METATTM.
La direction de l'eau comptabilise en 2002, environ 600 agents en charge des questions d'eau
en DIREN. Le tableau ci-après indique les effectifs par mission dans quelques DIREN et au
niveau national. Les effectifs "eau" d'une DIREN varient de 15 à 50 agents selon les
missions : hydrométrie, laboratoire, SAC, etc.
Compétences hydrauliques.
Page 24
TABLEAU DES EFFECTIFS DIREN
Ile de Midi- Nord Pas Rhône Total des
Centre Lorraine
France Pyrénées de Calais Alpes régions
A - COMMUN A L’ENSEMBLE DES DIREN
I - coordination et animation de la
mise en oeuvre des missions 8,00 5,00 9,00 8,00 5,20 7,45 113,05
régaliennes
a) police de l’eau et de la pêche
3,50 2,50 1,90 3,10 28,45
(animation, avis sur dossier...)
b) gestion de la ressource en eau (gestion
2,00 2,00 2,00 1,00 1,20 0,15 23,90
quantitative, eau potable, dpf...)
c) gestion des milieux aquatiques :
restauration des milieux, zones 0,50 1,30 1,00 1,00 0,60 19,25
humides...
d) prévention du risque " inondations " 0,50 2,00 1,50 5,00 0,80 1,65 22,55
e) pollutions diffuses 0,50 1,00 1,00 1,00 0,30 1,50 12,95
f) pollution des eaux 1,00 0,70 0,45 5,95
II - élaboration aide, suivi des outils de
1,00 3,00 1,50 2,65 18,15
planification, programmation :Sage,..
III - connaissance et diffusion de
données sur l’eau et les milieux 27,90 23,00 9,80 28,00 8,50 25,50 298,30
aquatiques
B - DIREN DE BASSIN
8,50 9,00 2,40 9,00 4,80 13,00 50,60
(DELEGATIONS DE BASSIN)
a) animation et expertise de bassin /
2,20 5,00 0,70 1,00 0,50 3,60 14,30
instance de bassin
b) planification : direct. cadre, SDAGE,
2,80 1,00 1,00 2,30 3,70 11,80
zones sensibles, zones vulnérables
c) connaissance : gestion, valorisation
bancarisation de données, réseaux de 2,25 3,00 0,50 5,00 2,00 3,00 17,35
bassin, études générales, …
d) coordination des services d’annonce
1,25 0,20 3,00 2,70 7,15
des crues
C - MISSIONS SUPRA
24,10 9,00 10,30 8,00 4,00 7,40 74,35
REGIONALES ET SPECIFIQUES
a) annonces des crues 10,50 9,00 6,70 7,00 3,50 5,60 42,30
b) coopération transfrontalière 0,80 0,10 0,90
c) grands fleuves nationaux … 13,60 0,50 1,00 1,60 21,50
d) milieux estuariens et marins 0,50 4,45
e) dossiers spécifiques (Berre, marais
2,30 0,10 5,20
poitevin, bassin minier...), hydroélectrité
D - MISSIONS TRANSVERSALES
8,50 1,50 2,50 1,00 1,00 4,00 42,85
NON SPECIFIQUES EAU
Compétences hydrauliques.
Page 25
Ces chiffres ne sont pas exploitables de façon cohérente faute de définition commune
aux trois ministères sur les métiers pris en compte et sur le mode de décompte des
agents.
Elle viserait tout le champ eau (police des eaux, politique de l'eau, prévision des crues, , ports
et littoral maritimes, voies navigables, ingénierie, …) et serait calée sur les priorités de la
LOLF. Le canevas de cette enquête13 a été examiné avec les représentants des SEMA des
DIREN. La forme précise de cette enquête reste à mettre au point.
Rhône-
Seine-
Adour-Garonne Artois-Picardie Loire-Bretagne Rhin-Meuse Méditerranée- TOTAL
Normandie
Corse
Cat I 28 23 31 20 28 50 180
Cat II 44 41 93 54 79 124 435
Cat III 78 64 97 65 144 152,5 600,5
Cat IV 78 43 71 45 79 113 429
Cat V 24,5 11 18 23 32 37,5 146
252,5 182 310 207 362 477 1790,5
Source : agences.
Le potentiel technique des agences est mobilisé dans la connaissance des usages. Les
compétences en "hydraulique à surface libre" concernent surtout la gestion qualitative des
milieux15. Dans les chiffres qui précédent, les agents affectés aux missions d'acquisition et
traitement de données "milieux", de planification, de soutien des étiages, de reconquête de la
qualité des eaux libres et des zones humides, d'entretien des rivières n'ont pas pu être
identifiés ; ils pourraient être de l'ordre de 50 à 80 agents par agence.
Ces missions apportent aux acteurs de l'eau une vision stratégique de gestion et mobilisent à
ce titre des ingénieurs de haut niveau.
13
Voir en annexe.
14
Ces catégories correspondent aux catégories A et A+ de la fonction publique.
15
Le potentiel technique quand il existe, est limité mais spécialisée : génie écologique de restauration de berges
par exemple.
Compétences hydrauliques.
Page 26
Les ingénieurs des délégations régionales sont généralement reconnus comme "référents" en
écologie des eaux douces par les administrations locales. Cette qualité conduit à des
sollicitations nombreuses, qui, selon les intéressés, dépassent leurs capacités de réponse.
Les gardes-techniciens représentent un potentiel d'expertise biologique des rivières d'autant
plus important que le niveau technique de ces agents s'est fortement amélioré16.
Les gardes des fédérations qui ne sont pas sous l'autorité du CSP, représentent un potentiel
complémentaire non négligeable.
Il faut souligner qu'il existe 4300 agents dans les services de la navigation (SN) et les DDE
qui travaillent quasi exclusivement pour VNF : Le personnel ouvrier est très largement
majoritaire mais les services de l'État sont les mandataires et les maîtres d'œuvre quasi
exclusifs de VNF.
VNF s'appuie assez largement sur le CETMEF pour ses expertises techniques.
I 3 3 1 Le réseau du MAAPAR.
Le CEMAGREF.
Le CEMAGREF (centre national du machinisme agricole, du génie rural, des eaux et des
forêts) est issu de l’évolution progressive de services spécialisés du ministère de l’agriculture
dont l’activité principale était l’appui technique aux services opérationnels chargés de
l’environnement et de l’aménagement rural. Actuellement à statut d’EPST, il contribue à
l’acquisition et à la diffusion des connaissances, conçoit des technologies innovantes, des
méthodes de diagnostic et de contrôle, et développe des outils de négociation et de gestion.
Dans le cadre de plans stratégiques quadriennaux successifs, ses orientations ont évolué
progressivement afin de mieux adapter aux enjeux ses domaines d’intervention, de faire
évoluer ses compétences en fonction de ces enjeux, et d’améliorer son insertion dans la
communauté scientifique.
200 scientifiques et 100 personnels techniques sur un effectif total de 900 personnes environ
travaillent dans les deux départements "eau" du CEMAGREF :
• gestion des milieux aquatiques
• équipements pour l'eau et l'environnement.
16
Recrutement à bac +2, formations complétées à l'école du Paraclet. Il n’est pas rare de rencontrer des gardes –
techniciens de niveau bac +5 ou 8.
Compétences hydrauliques.
Page 27
Le CEMAGREF fournit un appui aux politiques publiques qui s’exerce au bénéfice des
services centraux et déconcentrés du MEDD :
• un accord-cadre est signé avec la DE et un autre est en cours de négociation avec la
DPPR ;
• un pôle d'appui aux services chargés du contrôle des ouvrages hydrauliques
(PATOUH) a été créé en 2004 avec les CETE et le CETMEF.
Les orientations pour le plan stratégique 2004-2008 du CEMAGREF ont été présentées à la
mission. Les orientations thématiques de recherche pour l'eau y sont exposées et
développées :
• gestion de l'eau et des services publics associés ;
• risques liés à l'eau ;
• technologies et process de l'eau et des déchets ;
• qualité des systèmes écologiques aquatiques.
La "mission d'appui technique" (MAT) du CGGREF a été mise en place le 1er janvier 1995
pour mettre en contact les services déconcentrés du MAAPAR avec les sources d'information
et d'appui :
• par une information sur les compétences existantes dans les différents services et
organismes ;
• par la diffusion de l'information scientifique et technique de base (guides techniques,
références bibliographiques, projets exemplaires) ;
• par un effort de formation (journées régionales ou interrégionales).
La démarche a été orientée vers la promotion du travail en réseau pour lutter contre
l'isolement et à accroître le niveau d'expertise en mettant en synergie les compétences
existantes. Par ailleurs, un des objectifs prioritaires a été le repositionnement des activités
d'ingénierie, élément déterminant de la conservation de la technicité des services. Ainsi, les
thèmes prioritaires de la MAT sont l'alimentation en eau potable, l'assainissement et
l'épuration des eaux usées et les déchets ménagers.
Cependant la MAT répond dans le domaine de l'hydraulique à de nombreuses demandes
d'agents des services déconcentrés du MAAPAR, mais sans objectifs stratégiques et sans
pouvoir intégrer dans son réseau les agents des services déconcentrés du MEDD.
Compétences hydrauliques.
Page 28
La MAT a commencé à développer une liste d'ingénieurs "référents", conseils des ingénieurs
de terrain.
I 3 3 2 Le réseau du METATTM.
Le réseau du METATTM est constitué par :
• sept centres d’études techniques de l’équipement (CETE) et la direction régionale de
l’équipement d’Ile-de-France (DREIF) ;
• des services techniques centraux spécialisés qui sont, généralement, "tête de réseau"
auprès des CETE et de la DREIF.
Les CETE.
L'activité des trois principaux CETE exerçant une activité en matière d'hydraulique peut être
sommairement présentée comme suit, étant précisé que d'autres CETE peuvent également
travailler un peu dans ce domaine.
Compétences hydrauliques.
Page 29
Les interventions du CETMEF se situent dans le domaine fluvial et maritime (hors crues
rapides) et portent sur l’hydraulique, sur l’hydrodynamique, sur la morpho-dynamique. Il
travaille en partenariat avec le LNHE et avec SOGREAH sur des opérations d’intérêt général.
Il apporte son appui aux CETE et traite lui-même certaines prestations, essentiellement au
stade des études préliminaires et des avant projets.
Le centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques
(CERTU).
I 3 3 3 Le réseau du MEDD.
La direction de l'eau a mis en place un "club de police des eaux" mis à la disposition de tous
les services déconcentrés par internet : les questions posées sont jusqu'à présent
essentiellement juridiques.
L'article 52 du projet de loi sur l'eau17 prévoit la création d'un office national de l'eau et des
milieux aquatiques. Il a, en particulier, pour mission d'apporter "une expertise et un appui aux
services de l'État aux agences de l'eau, aux offices de l'eau dans les départements d'Outre-mer,
dans le domaine de l'eau, de la pêche, de la protection des milieux aquatiques et du patrimoine
piscicoles, et des sports et des loisirs aquatiques."
17
Dans sa version de septembre 2004.
Compétences hydrauliques.
Page 30
Une enquête rapide auprès des agences de l'eau conduit à estimer comme suit le nombre
d'agents en place en 2003 dans le domaine de l'hydraulique de surface libre. :
Compétences hydrauliques.
Page 31
Selon l'association des techniciens de rivières, les centres de formation spécialisés sont
saturés et n'arrivent pas à satisfaire la demande de formation.
I 3 4 3 Divers.
Une partie du potentiel d'expertise mobilisée par les collectivités territoriales est affectée aux
domaines de l'eau potable et de l'assainissement. Elle concourt à une meilleure gestion des
milieux (connaissance et contrôle des ressources mobilisées, SATESE pour la connaissance
des rejets, …).
A titre d'exemple, les effectifs "hydrauliques" mobilisés par le département du Gard pour ses
propres besoins ou ceux de syndicats de bassin versant qu'il a été amené à créer, sont passés
de 37,5 agents en 2000 (dont 6 ingénieurs, 11 techniciens) à 63,5 agents en 2004 (11
ingénieurs, 20 techniciens). Parallèlement, les effectifs recensés par la DISE du Gard (hors
prévision des crues) représentent 17 ETP (dont 10.5 pour la DDA et 6.5 pour les autres
services : DDE, SN, SM, DDASS). L'équipe ingénierie des milieux de la DDAF mobilise 3
ETP (contre 15 à l'eau potable et l'assainissement) et est devenue quasi inexistante à la DDE.
Enfin, les équipes des grosses agglomérations et communautés urbaines aux compétences
reconnues n'ont pas été recensées. La situation des effectifs mobilisés comme le niveau de
leur formation sont mal connus.
Les auditions que la mission a faites, mettent en évidence la difficulté de maintenir dans les
équipes des BET un réseau de spécialistes dans des disciplines comme l'hydrologie,
l'hydrométrie, la dynamique des écoulements, … Les marchés intéressants de grands travaux
comme ceux soutenus après la guerre, sont devenus rares dans l'hexagone.
Les équipes disponibles varient de 50 à 100 personnes selon les BET. Celles que mobilisent
leurs concurrents étrangers sont plus importantes.
Un inventaire des moyens actuels serait intéressant à conduire par l'intermédiaire des
syndicats de BET qui existent comme SYNTEC, CICF ou par d'autres.
La santé financière des BET français dépend beaucoup des contrats internationaux.
Compétences hydrauliques.
Page 32
Par ailleurs, des nombreux bureaux d'études de taille modeste, souvent d'origine universitaire
et à vocation régionale, tournés vers les diagnostics et propositions d'aménagement
écologiques, se sont développés depuis une dizaine d'années.
* *
Les inventaires recommandés par la mission sont nécessaires pour sortir des
approximations voire des inconnues actuelles.
Compétences hydrauliques.
Page 33
Établissements Publics.
AE 1790 1790 615 50 à 80 ? Dominante administrative.
CSP et OIE 850 850 40 ? Dominante biologique.
VNF 350 350 200
Réseau scient. et tech.
CEMAGREF 900 900 200 300 Au moins 80 ETP en appui
technique
CETMEF 25 25
LCPC ? 6/7
CETE 28 28
BRGM ? ?
rural
Bureaux d'études ? ?
privé.
Villes ? ? ? ?
EPTB (au nombre de 24) 400 400 100 50 ?
Syndicats, associations, … 980 980 295 ? Animateur SAGE /tech. de rivière
I 4 L'OFFRE DE FORMATION.
Seules les formations au-delà du baccalauréat sont présentées. De façon à faciliter la
compréhension du dispositif français de formation, on a distingué formation initiale,
formation par la recherche et formation continue.
Compétences hydrauliques.
Page 34
La licence professionnelle a été créée en 1999. Portées par des universités seules ou en
partenariat (école d’ingénieurs, lycées, autres universités, …), elles sont appelées à occuper
une place prépondérante parmi les cadres intermédiaires recrutés en entreprises ou en
collectivités locales. En octobre 2002, 11 licences portent sur la protection de
l’environnement dont six avec orientation majeure en hydraulique.
Les maîtrises des sciences et techniques (MST) ont vocation à fournir des cadres
professionnels pour l’industrie et les collectivités ; actuellement 11 MST ont une vocation
marquée protection des ressources naturelles, notamment hydrauliques.
18
Qui n'est pas dans le champ de la mission.
Compétences hydrauliques.
Page 35
laquelle sont traités l’hydraulique à surface libre, l’hydrologie, l’analyse spatiale d’un bassin
versant ainsi que la prévention des risques naturels liés à l’eau ;
• l’ENSMP (Mines de Paris) offre un module de spécialisation en hydrogéologie ;
• l’ENPC (Ponts et Chaussées) offre une dominante "ville-environnement-transport"
au sein de laquelle l’hydrologie urbaine occupe une place importante.
Quatre écoles d’ingénieurs offrent des formations basées sur la connaissance approfondie de
l’hydraulique :
• l'ENGEES à Strasbourg avec des options hydraulique urbaine et eau-environnement ;
• l'ENSEEIHT à Toulouse pour la filière hydraulique-mécanique des fluides et
notamment une option génie de l’environnement ;
• l'ENSHMG à Grenoble pour les filières génie hydraulique-ouvrages ainsi que
ressources en eau et aménagements ;
• Polytech’Montpellier (qui comprend l’ex ISIM) avec une filière sciences et
technologies de l’eau.
D’autres écoles d’ingénieurs offrent des formations au sein desquelles l’eau et l’hydraulique
sont très présentes :
• l'ENSP (Rennes) pour le génie sanitaire ;
• l'ESIP (Poitiers) pour la production d’eau potable ;
• l'ENSIL (Limoges) pour la gestion de l’eau l’hydrogéologie et les procédés de
traitement ;
• les INSA, notamment ceux de Lyon et de Strasbourg, font figurer l’hydraulique
urbaine dans leurs spécialités de dernière année ; les bénéficiaires de ces formations sont
souvent recrutés par les collectivités locales et les bureaux d’étude chargés de maîtrise
d’œuvre.
Certains pôles régionaux, associant différentes écoles d’ingénieurs des universités et des
laboratoires de recherche ont atteint un niveau suffisant d’intégration des moyens consacrés à
l’hydraulique et au cycle de l’eau pour être attractifs au niveau international et accueillir de
nombreux étudiants étrangers :
• Lyon avec l'ENTPE, l'INSA Lyon, Centrale, etc.
• Nancy avec l'ENSG, l'ENSIC, l'ENSMN, etc.
Les formations professionnalisantes offertes par les universités au niveau bac+5 sont
essentiellement des DESS qui ont vocation à constituer la base des masters professionnels en
cours de mise en place. Dans le secteur de l’eau, il existe treize DESS à orientation majeure
gestion qualitative des eaux et protection des ressources naturelles. A titre d’illustration, le
DESS « qualité et traitement des eaux, systèmes aquatiques et bassins versants » offre une
formation particulièrement adaptée aux questions soulevées par la directive cadre sur l’eau et
l’obtention du bon «état écologique » des masses d’eau continentales.
Les mastères spécialisés labellisés par la conférence des grandes écoles relèvent de cette
catégorie ; neuf mastères spécialisés traitent du cycle de l’eau :
• ceux offerts par l’ENGEES, l’ENGREF et l’ENSEEIHT proposent une formation à
l’hydraulique à surface libre et des travaux pratiques sur ce thème ;
• l’ENSMG et l’EPFL (Lausanne) proposent des cycles de spécialisation sur 12-18
mois en hydraulique.
Compétences hydrauliques.
Page 36
Le diplôme de recherche technologique (DRT) aurait du jouer un rôle privilégié pour le lien
recherche spécialisation professionnelle, mais il est demeuré confidentiel. Cependant,
quelques écoles d’ingénieurs, notamment l’ENGEES et l’ENTPE, ont permis à des élèves-
ingénieurs fonctionnaires d’acquérir une telle spécialisation à travers une prolongation de
scolarité d’un an et une affectation particulière ultérieurement (dite 4éme année).
En ce qui concerne les thèses soutenues en hydraulique, les écoles doctorales les plus actives
sont situées à Toulouse et à Grenoble. Il convient de signaler que de nombreuses thèses
d’hydraulique relèvent de la micro-hydraulique et visent des applications industrielles ou
médicales :
• pour l’hydrologie, elles sont situées à Grenoble, Montpellier et Paris ;
• pour la qualité des eaux, Metz-Nancy, Toulouse et Besançon font souvent référence.
L’initiative prise par les écoles de formation des ingénieurs de certains corps techniques de
l'État à la demande de leurs ministères de tutelle mérite d’être soulignée. Depuis le début des
années 1980, les membres de ces corps ont la possibilité de soutenir une thèse en fin de
scolarité ou en début de carrière. Il convient de citer l’ENGEES (corps des ITR), l’ENGREF
(corps du GREF), l’ENPC (corps des PC) et l’ENTPE (corps des ITPE). Par exemple, une
quinzaine de futurs ITPE bénéficient chaque année d’une formation complémentaire par la
recherche, permettant d’alimenter en spécialistes le réseau technique de l’équipement et
certains services spécialisés.
Cinq écoles d’ingénieurs de l'État (ENGREF, ENGEES, ENPC, ENSP, ENTPE) ainsi que
l’IFORE19 ont une activité significative de formation continue technique ou scientifique des
cadres des services techniques de l'État et des collectivités locales. Ces établissements sont
19
Une trentaine de stages pendant 2 à 3 jours pour l'hydraulique et des thèmes connexes.
Compétences hydrauliques.
Page 37
reconnus et bien identifiés sur des spécialités relevant de l’hydraulique ; toutefois ce qui
relève de l’hydraulique à surface libre, de la genèse des crues, de leur prévention et de leur
prévision apparaît dispersé et finalement inégalement couvert. Un bilan de l'impact réel de ces
nombreux stages a été souhaité par la mission.
Le ministère de l'équipement offre aussi à ses agents des stages de formation continue très
variés dans le réseau de ses centres interrégionaux de formation professionnelle (CIFP).
* *
Au total, cet inventaire très incomplet fait apparaître le nombre significatif de
formations en particulier dans le domaine de l'hydraulique y compris à surface libre
avec une certaine dispersion qui nuit à la lisibilité du système.
20
Ci-joint annexé, audition n°24.
Compétences hydrauliques.
Page 38
• l'effectif des agents des services de l'État, tel qu'il en ressort des diverses enquêtes,
apparaît important : plus de 800 agents en police des eaux, plus de 1800 sur l'ensemble des
fonctions "eau", animation, ingénierie, ....
• les effectifs des autres acteurs du secteur public et parapublic (collectivités
territoriales, société d’aménagement, établissements publics et territoriaux de bassin, …) ne
sont plus négligeables ; ils sont en constante augmentation et probablement au même niveau
que ceux de l'État.
Les responsables des services de l'État demandent des renforcements mais le problème
essentiel aux yeux de la mission semble être celui du niveau de compétence technique.
Tous les responsables rencontrés (services opérationnels, service d’appui technique, services
spécialisés) ont fait état de la faiblesse de leurs moyens d’intervention. Leurs revendications
semblent liées au faible nombre de ceux-ci, mais aussi à la fois ou surtout à leurs compétences
individuelles :
• les postes d'A+ hors ceux d'experts, nécessitent des compétences techniques
générales que leurs titulaires ne possèdent souvent pas, qu’ils découvrent par leurs
collaborateurs en place et qu'ils n'ont ni le temps ni l'occasion d'approfondir ni quelquefois les
connaissances de base pour pouvoir le faire. Il faut y voir là le témoignage d'une perte de
compétence dans toute la hiérarchie ;
• de plus, beaucoup d'agents se trouvent affectés dans les domaines de l’hydraulique
au gré des mutations, quelles que soient leurs compétences ; il en est ainsi d'agents "recensés
au titre de la police des eaux" qui exercent des fonctions auxquelles ils ne sont pas préparés ;
• les sessions de formation continue sont très généralement conçus pour des fonctions
qui nécessitent des connaissances techniques et administratives. Or, le niveau technique du
personnel administratif ne permet très généralement pas de comprendre les parties techniques
des cours. Ceci est particulièrement dangereux quand on a tendance à considérer le personnel
ayant suivi ces formations comme du personnel formé.
Ainsi l'existence de compétences techniques n'est pas menacée par le nombre d'agents puisque
plusieurs milliers d’agents publics ou travaillant pour le public se préoccupent d’hydraulique
à surface libre mais peut-être, par le niveau de compétence individuel.
Il faut ajouter que l'évolution des tâches demande des transferts de moyens et des évolution de
compétences : on peut citer à ce titre l'élaboration des PPRI.
La politique de l'État et sa volonté d’agir ont été plusieurs fois réaffirmées par des documents
législatifs et réglementaires, des instructions en particulier dans les domaines de :
⇒ la gestion des eaux :
• gestion de l’eau par bassin versant ;
• répartition de la ressource entre les usagers, notamment en période d'étiage, et
gestion des conflits entre usages urbains, agricoles, touristiques et énergétiques.
⇒ la prévention des risques et la sécurité des ouvrages :
Compétences hydrauliques.
Page 39
Deux éléments doivent être particulièrement mis en évidence pour expliquer la difficulté de
mise en œuvre de la politique affichée :
Pour faire face à cette difficulté, les changements ont d'abord été progressifs. La demande
sociale est maintenant telle que l'État exprime sa volonté de changer le fond en créant au
niveau départemental (et des axes fluviaux principaux) un service unique de police des eaux.
Compétences hydrauliques.
Page 40
DTMPL
DGEMP IFEN D4E DE DPPR DGFAR
DTT
BETCGB SCHAPI
CTPB
CSP VNF
Niveau du Bassin
Agence
DIREN
MDB de l’eau
De bassin
Del.
CSP
SAR
Niveau de la Région
Pôle environnement DIREN Del.
SEMA Agence
DRIRE
?
SN
SM
SNM
Départements
Compétences hydrauliques.
Page 41
• faible reconnaissance des carrières techniques par rapport aux carrières managériales
malgré quelques progrès, voire non valorisation de formations spécialisées assurées sur
crédits publics. Ainsi, des spécialistes recrutés "sur titre" faute de compétences dans les corps
de fonctionnaire, ont demandé après 3 ans de service à faire une mobilité vers des postes
généralistes21.
• premières affectations des élèves fonctionnaires tenant rarement compte des
spécialisations suivies par les élèves.
⇒ comme au niveau de chaque structure:
• priorité faite au niveau local à l’ingénierie publique et l’hydraulique de tuyaux, voire
l'abandon de l’aménagement de rivières malgré les instructions données pour la réorientation
de l’ingénierie publique.
La mission estime que compte tenu du relatif faible nombre des emplois offerts, la
gestion des carrières spécialisées n'est pas adaptée à une gestion "par corps technique"
et nécessite une gestion interministérielle pour optimiser les personnels disponibles.
La mission constate que le thème "hydraulique de surface" est marqué par une image de
spécialité ardue qui attire peu.
• des acteurs publics locaux ont été sollicités pour assurer la maîtrise d’ouvrage de
grands aménagements (EPALA), pour conduire des études et/ou coordonner des maîtres
d’ouvrage, etc. ;
• la définition des schémas d’aménagement et de gestion des eaux des bassins (SAGE)
et leur suivi sont confiés à des collectivités spécifiques;
• la gestion des eaux de surface passe progressivement des propriétaires riverains aux
collectivités ;
• la gestion du territoire revient aux collectivités ce qui implique la maîtrise de la
gestion de l’eau. La responsabilité de la gestion de certaines voies d’eaux navigables passe
aux collectivités ;
• certaines collectivités assument des responsabilités sans attendre les réglementations.
La gestion globale de l’eau suppose une coordination des acteurs. Or la synergie nécessaire
des professionnels, des collectivités, de l'État et leurs établissements publics, … n'est pas
toujours visible. Est-elle vraiment souhaitée par les responsables des structures de l'État et
ceux des collectivités?
21
Elle leur a été refusée.
Compétences hydrauliques.
Page 42
I 5 1 4 L'offre de formation.
Un certain dynamisme.
De l’offre de formation au-delà du bac dans le secteur de l’eau, on peut retenir quelques
aspects majeurs :
• cette offre existe, elle est riche, diverse mais pas toujours lisible ;
• les formations universitaires sont en pleine restructuration à travers la mise en place à
marche forcée du LMD ;
• de nombreux pôles régionaux émergent avec le soutien affirmé des collectivités
locales (régions, départements, communes et EPCI).
Mais la dispersion et le cloisonnement constituent des points faibles ainsi que la
confrontation de l'offre et de la demande.
L’analyse qui précède met en évidence la distance qui sépare les ambitions nécessaires et
de plus en plus clairement affichés pour un service public de l’hydraulique apte à relever les
défis qui montent des compétences disponibles contraintes par les structures existantes.
Au-delà des structures, des pôles d’excellence existent avec des agents volontaires capables
de se mobiliser :
• les collectivités territoriales prennent progressivement conscience de l'importance de
la gestion de l'eau sur le territoire dont elles ont la charge ;
• la plupart des cadres publics et responsables des interventions semblent souhaiter une
adaptation des structures d’intervention ;
• la volonté d’améliorer la compétence du service public existe ; elle a été affirmée de
nouveau dans le cadre de la politique de modernisation de l'Etat.
22
La mission parle ici d'enseignement structuré et non de conférences de sensibilisation.
Compétences hydrauliques.
Page 43
Les contradictions évoquées doivent être dépassées. La mission estime que cela passe
par:
• une clarification du rôle de chaque acteur du service public dans le cadre d’une
clarification de la commande publique ;
• l'adaptation des structures publiques, services opérationnels et réseau
technique ;
• la mise en place d’une gestion des ressources humaines adaptée.
Compétences hydrauliques.
Page 44
La bonne gestion de l'eau doit prendre en compte à la fois la préservation des écosystèmes et les
besoins des utilisateurs (usages agricoles, urbains, énergétiques). L’eau est aussi un moyen de
transport, qui peut contribuer à réduire les impacts environnementaux des transports de marchandises.
Tout programme d’action, prenant en compte les nécessités d’un développement durable, suppose
d’agir en transversalité et de décloisonner les différents domaines d’intervention.
L’État doit rester garant de l’utilisation équilibré du patrimoine hydraulique, mais ne peut pas
assurer à lui seul un développement durable de la gestion de l'eau. Pour être efficace, il doit
s’appuyer sur la proximité entre les lieux de décision et les citoyens de même que sur la mise en
valeur de l’identité des territoires. Au sein d’un bassin versant, collectivités responsables de l’usage
des sols et usagers, de l’amont à l’aval, doivent mettre en œuvre une politique globale et cohérente,
guidée par le respect de la qualité du milieu naturel.
Réfléchir sur les compétences nécessaires au service public ne peut donc se limiter à faire un
état des lieux et de fixer des perspectives d’évolution pour les seuls services de État. C'est
proposer une « feuille de route », à la fois réaliste et ambitieuse, qui permettra également à
l'État et aux autres acteurs de maîtriser les évolutions nécessaires.
Il convient donc après examen des fonctions indispensables à assurer, en tenant compte des
programmes de l’État qui mettent en évidence ses priorités, d’évoquer les scénarios
d’évolution cohérents dans les responsabilités des différents acteurs publics.
Sur ce dernier point, on notera que c’est bien à l’échelle des territoires que se dessine depuis
quelques années un renouvellement de l’action, inscrivant concrètement le développement
durable dans les réalités sociales et économiques, car la participation des citoyens et des
différents acteurs de la société civile à la prise de décision est une condition nécessaire et
réglementaire à l’efficacité de la mise en œuvre de réelles compétences.
II 1 LES ENJEUX.
Adapter les compétences du service public suppose au préalable de rappeler les enjeux de
l’action, car pour ses agents, exercer une fonction avec compétence suppose, au delà de la
volonté collective, une motivation personnelle. La bonne appropriation des enjeux crée les
conditions de cette motivation.
Compétences hydrauliques.
Page 45
Les procédures répondront aux obligations qui ont été actées si les compétences suffisantes
sont mises en œuvre. Mais celles-ci ne seront opérantes que si les acteurs socio-économiques
et les collectivités comprennent et participent à la reconquête des milieux. Ceci passe par la
mise en place d'une procédure participative en direction des citoyens.
II 1 2 Les préalables.
Bien mettre en œuvre ces priorités nécessite que le relèvement des compétences soit
accompagné par l'affichage clair des évolutions normales des responsabilités des acteurs
locaux, une action forte de sensibilisation et d'information des citoyens et des acteurs socio-
économiques, une application réelle des réglementations permettant la mise en œuvre des
politiques et le renforcement des capacités d’évaluation et d’expertise publiques.
L'État doit donc se donner pour objectif de donner à chaque citoyen les moyens de formation
et les informations nécessaires, en lui fournissant la possibilité de s’exprimer sur ces sujets.
L’école est un des lieux essentiels où se forme la conscience du citoyen. Il faut donc définir un
projet pédagogique global autour de l'eau, mobiliser l’ensemble des réseaux pédagogiques,
initier sans doute des plans régionaux de sensibilisation dans chaque bassin.
Compétences hydrauliques.
Page 46
Parallèlement des actions importantes doivent être menées pour la formation des maîtres; le
rapport aborde plus loin les efforts qui restent à faire pour mettre à niveau les compétences
des acteurs.
II 2 LES FONCTIONS.
La politique de l’eau est préparée, délibérée et déterminée à des niveaux géographiques
différents.
La maîtrise d'ouvrage suppose la compétence pour définir les ouvrages (programme, cahier
des charges), pour juger les dossiers et les interventions des entreprises. L'exploitation des
ouvrages nécessite la capacité d’agir de façon directe ou de contrôler des sociétés
concessionnaires ou exploitantes.
Compétences hydrauliques.
Page 47
Elle comprend :
⇒ La gestion de la politique générale de l'eau :
• l'application des dispositions transposant les directives européennes ;
• l'intégration de la politique de l’eau à travers d’autres réglementations ou politiques
publiques ;
• la définition de la politique piscicole ;
• la définition des objectifs prioritaires et des moyens pour y aboutir ;
• l'identification des "points noirs" locaux.
⇒ La police administrative avec la mise en œuvre des politiques.
• la prévention des risques qui est un programme aux termes de la LOLF ;
• la sécurité et le contrôle des barrages et digues de protection des lieux habités qui fait
partie de la police des eaux relève aussi de cette rubrique ;
• la protection de la ressource en eau : l'état des masses d'eau, la répartition entre les
usages, … ;
• la déclaration d’intérêt général ou d’utilité publique de travaux ;
• la réalisation des porter à connaissance au sens de la directive cadre sur l’eau,
notamment.
⇒ La police répressive exercée sous la direction du procureur de la République.
L'État qui est dans le cadre actuel totalement en charge de ces fonctions, fait en ces domaines
de véritables efforts d'organisation et de présence au niveau départemental23.
Nature Eaux souterraines Eaux superficielles Mer Milieux Assainissement Actions et travaux
Prélèvement 6917 12890 / 62 (imperméabilisation)
Rejet 31 332 2 248 1929 (eaux
(drainage) pluviales)
Ouvrages 24 1454 (Plans d'eau) 22 ports 45 99(déversoirs) 63 piscines
195 (en rivière) travaux 30 (step) 21 camping
connexes, 5 HLL
carrière, 3 golf
transferts 16 loi 1919
1649 58 (imperméa.)
Total 24 22 45 129 166
Vidanges 1180 (plan eau)
Barrages 103 (rivières et
Dragages canaux) 35
Épandages 996 (épand. boues
II 2 3 L'organisation de la connaissance.
Elle recouvre plusieurs préoccupations :
• l'information de la société sur l’état du milieu naturel, les usages de la ressource et
leurs utilisateurs,
• l'évaluation des impacts des aménagements et vérification de l’efficacité des mesures
correctives appliquées,
• l'établissement des preuves du respect des obligations européennes.
23
Création des SPC, des pôles régionaux, des SPE, etc.
Compétences hydrauliques.
Page 48
Il faut constater, ici, que les compétences en hydrométrie qui nécessitent des connaissances
approfondies en matière l'hydrologie et l'hydraulique n'existent plus guère dans les services de
l'État ; les experts reconnus dans ce domaine sont tous retraités.
II 2 4 L'expertise.
Le maintien d'une forte capacité d'expertise publique est indispensable pour permettre en
particulier :
• l’intervention dans les domaines spécialisés comme ceux qui touchent à la sécurité
civile et au secours des personnes ;
• la recherche/développement ;
• le maintien d'une capacité d'action en cas de carence;
• la compétitivité internationale (l'école française de l'eau).
L'expertise qui repose aujourd'hui sur quelques spécialistes appartenant à des organismes de
l'État et des bureaux d'étude privés, doit avoir une capacité renforcée.
II 2 5 L'ingénierie.
Le maintien d'une capacité d'intervention dans le domaine de l'ingénierie est un garant de
compétence et de qualité technique dans les fonctions développées ci-dessus. La maîtrise
d'œuvre et l'assistance technique aux maîtres d'ouvrage sont visées ici.
La pratique de l'ingénierie notamment en aménagement des eaux, concourt à l'exercice
efficace des fonctions de police des eaux.
Dans ce domaine l'État régresse.
* *
Quelle que soit l'évolution des structures, toutes les fonctions précédentes devront être
remplies. Elles nécessitent toutes des compétences techniques.
La tendance "lourde" est à l'agrégation de disciplines variées (une quinzaine autour du thème
central de l'hydraulique) : La gestion intégrée demande des "notions de tout", la police de
l'eau et l'ingénierie demandent des connaissances plus approfondies sur de multiples domaines
et sont à cet égard très complémentaires pour le service public.
24
Les observatoires pour l'environnement. Note d'étape : les eaux. inventaire et suggestions. IGE et CNRS.
Janvier 2001.
Compétences hydrauliques.
Page 49
Fonction
Maîtrise Police. Gestion des Ingénierie
Expertise
d'ouvrage Gestion intégrée connaissances publique
Compétences requises
Droit de l'eau xx xxx xxx
Droit des marchés publics xx x xxx xxx
Banques de données. x xxx xxx
Hydrologie x xxx xx xxx xxx
Météorologie xxx xx xxx
Hydrométrie x xxx xxx
Hydraulique xx xxx xx xxx xxx
Transport solide xx xx xxx xxx
Hydrobiologie xx xx xx xxx xxx
Eco toxicologie xx xx xxx x
Hydrogéologie xx xx xx xxx xx
Génie civil x xx xxx xxx
Électromécanique x x xx
Électronique. xx x xx
Agronomie/Pédologie x x
Économie xx x x
Sociologie xx x
Cette complexité est peut-être un facteur d'attraction à faire valoir auprès des "jeunes"
soucieux dans une perspective de développement durable de concilier sciences "dures"
et "équilibre des milieux aquatiques".
II 3 LES SCENARIOS.
Ces scénarios intéressent les activités du secteur public en matière d’hydraulique de surface
entendue au sens large soit l’hydraulique fluviale, maritime, urbaine et agricole,
l’hydrométéorologie, la sédimentologie, la géotechnique, l’hydraulique des nappes, les
aménagements et ouvrages hydrauliques, les transferts de polluants, la chimie des eaux et
l’hydrobiologie …
Les services de l'État et des collectivités territoriales sont répartis en deux catégories :
• un réseau opérationnel, comprenant :
• pour l'État, les services centraux, les services de "bassins", les services régionaux
avec les DIREN, DRIRE, les services départementaux avec les SPE et les services à
compétence spécifique comme les SPC, les SM, les SN et les ports autonomes ;
• pour les collectivités territoriales, les différents services techniques à l'échelon des
bassins, des régions, des départements, des pays, etc.
• un réseau scientifique et technique d'appui avec des services techniques centraux de l'État
anciens ou récents comme le BETCGB, le CETMEF et le SCHAPI, des services déconcentrés
de l'Etat avec les CETE, des établissements publics comme le CEMAGREF, le LCPC, le
BRGM, METEO France et des établissements d'enseignement et de recherche comme
l’ENGREF, l’ENPC, le CNRS, … et certaines universités.
Il est clair que les transferts de compétences légales de l'État vers les collectivités territoriales
qu'ils soient accompagnés ou non des transferts des personnes correspondant impliquent les
mêmes conséquences globales pour la filière "services publics".
Il s'agit, pour la mission, d'estimer d'abord les besoins des services de l'État.
Trois scénarios sont présentés. Ils sont conçus en fonction des évolutions possibles des
répartitions d’attributions entre l'État et les collectivités territoriales d’une part, entre les
administrations et organismes publics et les organismes privés d’autre part. Ils ne traitent pas
de la réaffectation du personnel de l'État dont les missions seront transférées aux collectivités
territoriales.
Compétences hydrauliques.
Page 50
Ces scénarios posent la question de la réaffectation des agents de l'État dont les missions
seront transférées aux collectivités.
Au plan politique, la répartition des compétences entre l'État et les collectivités territoriales
est supposée être la même que dans le scénario 2, mais il n'a pas été possible d'engager en
Compétences hydrauliques.
Page 51
Toutefois cette évolution demandera du temps, les collectivités n'étant pas toutes prêtes pour
l'instant, à s'investir dans des compétences non obligatoires. Les débats de la récente loi de
décentralisation ont montré que les collectivités ne demandaient, en définitive, pas de transfert
des pouvoirs de police de l'État.
Aussi au terme de 5 à 10 ans fixé à la mission, celle-ci retient un scénario où l'État réorganise
ses moyens dans la double perspective :
• de faire face aux enjeux européens croissants (DCE, contentieux divers, …) et à la
compétitivité technique ; la mission n’a pas pu être en mesure d'évaluer le cadre européen ce
qui serait bien nécessaire ;
• de constituer des entités lisibles par la société, efficaces pour les citoyens et
facilement transférables le cas échéant le moment venu aux collectivités avec les attributions
de nouvelles compétences ;
Compétences hydrauliques.
Page 52
Les missions associées à ces trois derniers programmes et qui concernent les compétences
hydrauliques sont les suivantes :
Il est clair que dans l'état actuel, une politique de l'eau n'a pas été le fil conducteur de la
définition des missions. Il en résulte que ce découpage en missions ne facilite pas la gestion
de la compétence hydraulique.
Recommandations :
analyser clairement les 11 programmes actuels concernés pour mettre en
évidence leur volet "eau", ce qui peut conduire à réidentifier un programme Eau;
inclure un volet "connaissance" dans la LOLF.
clarifier les responsabilités des directeurs de programme (non nommés en conseil
des ministres) et des directeurs d'administration centrale. L'objectif est de clarifier les
responsabilités du directeur de l'eau dans la cadre de la LOLF.
Compétences hydrauliques.
Page 53
III PROPOSITIONS.
Il est clair que le canevas actuel de la loi de finances ne met pas en évidence une politique
globale de l'eau. On peut penser que suivi législatif des actions pourra éclairer les décideurs et
à travers eux les citoyens. Cette observation est valable pour les agents chargés de la mise en
œuvre de la politique attachés à leurs métiers, très sensibles aux signes qui leur sont donnés.
Or tous les acteurs ont justement participé, en 2003 et 2004, au projet de création des
services de police des l'eaux. Force est de constater qu’en matière de police des eaux les
instructions des ministres tardent à parvenir aux préfets.
La mobilisation des compétences suppose que les agents soient fortement motivés. La
motivation ne s'impose pas, on ne peut que créer les conditions de son existence. La prise de
conscience par un agent de son niveau technique et du chemin qui reste à parcourir pour être
adapté aux tâches demandées suppose un gros effort.
Les agents sont, a priori, bien disposés, prêts à continuer à faire les efforts nécessaires plutôt
qu'à se réfugier dans le corporatisme. Ils le seraient encore davantage par des actions
volontaristes et soutenues de clarification et d’explication de la politique de l’eau, tant pour
eux-mêmes que pour le citoyen.
Les éléments évoqués ci-dessus sont suffisants pour créer la clarification nécessaire :
• les enjeux à afficher fortement ;
• les préalables pour lesquelles des efforts doivent être faits ;
• un scénario global que tous les acteurs doivent s'approprier.
Compétences hydrauliques.
Page 54
Afficher clairement à un niveau politique des objectifs de Expliquer au grand public (et aux agents) la chaîne des conséquences et
protection (comme en Suisse, Val d’Aoste). Les inscrire au responsabilités dans l’acte de bâtir en zone à risque (implantation des constructions,
moins dans une déclaration de niveau ministériel. qualité de la construction, gestion des milieux)
Informer des urbanistes, architectes, artisans,
Faire vivre les propositions du rapport Gard du 27 juin 2003.
L’eau, un patrimoine du Veiller à l’intégration des SAGE dans les DTA, SCOT et
territoire (usages, paysages, PLU. Faire un bilan de la situation actuelle. Faire valoir
ouvrages) cette nécessaire intégration dans les enquêtes PLU.
Afficher une politique de reconquête du ″patrimoine Bâtir et afficher un programme conjoint DE/Direction du Patrimoine "Reconquête
hydraulique″ : bonne fin des inventaires (digues, seuils, du patrimoine hydraulique" impliquant fortement les collectivités locales sur les
barrages), programmes de restauration (avec les conseils thèmes : "chaque ouvrage et tronçon de cours d’eau a une histoire, des usages, un
généraux, la direction du patrimoine) et d'acculturation sur responsable" et "une rivière non gérée, un territoire menacé". Ceci pourrait
le thème chaque ouvrage a une histoire, un usage, un comprendre par exemple l’édition d’un atlas par bassin ou sous bassin retraçant
responsable… l’histoire de l’eau dans le territoire.
3 outils.
La police des eaux Unifier les services Revaloriser les objectifs plus que les procédures. Montrer la noblesse des contrôles.
Expliciter les différentes facettes du métier (instruction et contrôle technique et
administratif).
La diffusion des moyens de Réidentifier un programme "eau" dans la LOLF incluant Définir avec l’éducation nationale un projet pédagogique autour de l’eau, au sein
connaissance et d’information. un volet connaissance, ou tout le moins analyser clairement par exemple de plans régionaux d’éducation à l’écologie ou développement durable.
les 11 programmes actuels concernés pour mettre en Mener une action spécifique dans les écoles d’ingénieurs.
évidence leur volet "eau".
La gestion des ressources Afficher clairement des objectifs de carrière dans le
humaines domaine de l'hydraulique de surface.
25
Plan d'action de prévention des inondations.
Compétences hydrauliques.
Page 55
⇒ Le niveau central.
C'est le niveau des services centraux des ministères, celui des directions chargées d'usages
particuliers de l'eau ( au MINEFI, au METATTM, au MAAPAR). Ils mettent des moyens à
disposition du MEDD, les gèrent, sans prendre en compte toujours très explicitement les
objectifs de ce ministère. Il en est d'ailleurs de même au sein du MEDD avec la DPPR, la DE
et la D4E.
La mission estime ainsi qu'une commission restreinte de la MIE composée des directeurs
à compétence "eau"26 pilotée par la DE permettrait d'avoir une vue d'ensemble des
politiques de l'État et de ses besoins en compétence.
Le METATTM a créé dans d'autres domaines, de tels comités des directeurs qui ont montré
leurs efficacités.
⇒ Le niveau de bassin.
Les DIREN de bassin verrait affirmer son rôle de coordination interministérielle et
d'animation voire de soutien technique au niveau du bassine.
⇒ Le niveau régional.
Le pôle environnement aurait le même rôle au niveau régional.
⇒ Le niveau départemental.
Il est temps qu'apparaisse un seul service de l'eau assurant la police des eaux, de la
pêche et le dire des aléas liés à l'eau27.
Un autre service assurerait toutes les missions d'ingénierie publique dont celles liées à
l'eau et aux ouvrages avec des règles précises permettant de régler les conflits d'intérêt
entre l'État et les maîtres d'ouvrage.
⇒ Certaines activités liées à l’eau ne s’insèrent pas forcément dans ce schéma type, mais
relèvent de niveaux spécifiques (ports maritimes, services de navigation, services de prévision
des crues…). »
Les collectivités n’apparaissent pas comme des acteurs potentiels mais comme des structures
organisées qui, après évolution, peuvent agir de façon indépendante sous le contrôle de l’État.
26
Regroupant les D4E, DPPR, DGPMVN, DGEMP, DGFAR en particulier.
27
Voir aussi au III 1.
Compétences hydrauliques.
Page 56
Niveau central
Suivi des
MIE compétences
D4E
DGAFAI
DTMPL
DGFAR Direction eau
DTT
BETCGB SCHAPI IFEN
CTPB
VNF ONEMA
Ports
Autono
mes
Niveau du Bassin
Antennes • Animation Appui technique
VNF • consolidation Recherche
DIREN
De bassin
Agence de
Niveau des sous-bassins CEMAGREF
l’eau
• Gestion de l’eau MDB
• Voies navigables et
Ports délégués
SM
Dél. LCPC
ONEMA
Ports Pôle environnement Régional
SAR autono • Animation
mes • Coordination
• Soutien technique CETMEF
DIREN
EPTB SEMA
Del. CETE
Agence
DRIRE
Régions
Universités
Niveau départemental
Communautés BETCGB
Cellule hydraulique
du service d’ingénierie
publique
Compétences hydrauliques.
Page 57
Les agents des services centraux de l'État et en particulier de la DE devraient tous avoir une
solide expérience de terrain.
⇒ Le niveau départemental.
C'est le niveau opérationnel. Il est possible qu'à terme ses taches soient assurées par les
collectivités.
C'est le niveau opérationnel pour la mise en œuvre de la loi sur l'eau. Il doit être capable
d'analyser les demandes d'autorisation et les déclarations au titre de la loi sur l'eau. En
particulier, il doit pouvoir évaluer les études d'impact et les mesures compensatoires qu'elles
proposent dans le cadre d'une politique des bassins locaux qu'il aura mis en place ainsi que
des contrôles de terrain pertinents.
A ce titre, le service de la police des eaux doit pouvoir mobiliser en moyenne un juriste, un
hydrologue-hydraulicien, un hydrobiologiste, un ingénieur en génie civil.
C'est au niveau départemental que doit se situer une équipe d'ingénierie hydraulique forte
constituée par regroupement des cellules actuelles de DDAF et de DDE et par réorientation de
cadres pratiquant l'ingénierie dans des domaines non prioritaires. Ses interventions conformes
aux orientations définies par la MISE, ses compétences pourraient être mobilisées par le SPE.
Il a vocation à fournir, pour une part, les cadres des SPE, des services spécifiques de l'État.
⇒ Un niveau spécifique.
C'est à niveau géographique pertinent que seront gérés les usages de l'eau : transports, ports
autonomes, services maritimes.
Compétences hydrauliques.
Page 58
⇒ Planification et programmation.
L'objectif est ici de répondre aux besoins de prospective et de connaissance des enjeux de
l'utilisation et de la gestion de la ressource.
Les profils sont ici plutôt ceux de géographe, urbaniste, statisticien.
Compétences hydrauliques.
Page 59
Planification et programmation.
3 Géographe statisticien.
Bureau d'études, prospective, SAGE, suivi des Urbaniste.
schémas. Compétence en prospective.
Économiste.
Pour les gros SPC, ces effectifs devraient être substantiellement augmentés. Cependant des
synergie avec les DIREN en matière de station d'observation n'ont pas été prises en compte.
Au total, les besoins en spécialistes devraient être de l’ordre de 60 agents de catégorie A avec
de fortes compétences et de 140 agents de catégorie B.
En l’absence d’enquête, il n’est pas possible de donner une estimation précise des besoins,
mais le nombre des spécialistes nécessaire doit être l’ordre de trois centaines pour les agents
de catégorie A et de deux à trois fois ce nombre pour les agents de catégorie B.
Compétences hydrauliques.
Page 60
Dans ces conditions, il est possible d'estimer les besoins des services déconcentrés.
Hydrobiologie,.
Base données.
Géographie
Génie Civil
écologique.
Statistique
Économie
Génie
Hydrologie Agronomie Hydrométrie
Chapitres Compétences. hydraulique Droit Chimie Prospecti
Hydrogéologie Écologie Électronique
ve
L'exercice confirme bien que le problème prioritaire est un problème de compétence et de profil plus que de nombre d'agents. Ainsi un
programme de formation continue du personnel en place est nécessaire.
La mission n'a pas été en mesure d'indiquer le besoin de recrutements sur titre.
Compétences hydrauliques.
Page 61
La remise à niveau des compétences des services opérationnels, vue plus haut, doit être
parallèle à cette mise en place. Ces services doivent pouvoir reconnaître l'existence d'un
problème et connaître leurs limites techniques.
Les échelons du premier niveau ne doivent pas intervenir sur tous les problèmes ; c'est une
dérive possible dès lors que les services opérationnels ne se sentent pas "assurés".
Il faudrait pouvoir proposer aux collectivités territoriales, si elles le désirent, de pouvoir faire
appel à l'échelon d'appui technique de premier niveau.
Compétences hydrauliques.
Page 62
Il apparaît que la diversité des besoins peut être spécifique à un département à une ou
plusieurs régions limitrophes. L'organisation suggérée de "services pilotes" dans le rapport
conjoint CGM et IGE sur la réglementation de sécurité derrière les ouvrages ou celle en cours
de réalisation de services de prévisions de crues peut servir de modèle.
Cette désignation peut être faite de façon pragmatique en fonction des compétences locales,
quitte, si elles sont dispersées dans plusieurs services, à les regrouper sous une autorité
unique. Elle doit être accompagnée, en tant que de besoin, de la formation continue proposée
ci-dessous. Les agents devront être "qualifiés".
La mobilisation des ressources techniques existantes par les services de terrain pose
problème.
Un réseau d'échanges techniques, accessible à tous les agents, permettant en temps réel
d'accéder à la documentation spécialisée (cahiers des charges, normes techniques, etc.),
d'échanger avec des personnes ressources, de constituer des groupes de travail spécialisés
mériterait d'être organisé.
Cependant le mauvais renseignement ou la bonne réponse à une mauvaise question doit être
impossible ; le pouvoir judiciaire, en cas de sinistre et de contentieux, ne se satisfait pas de
bonne volonté. Dans ces conditions il n'est possible d'encourager des échanges qu'avec un
système "formalisé" qui ne soit pas susceptible d'entraîner des dispersions de responsabilité.
A l'instar de ce qui existe sur le "net" pour des spécialités de l'informatique, la mission insiste
pour que ce réseau soit géré ou plutôt "modéré"28. Des moyens spécifiques pérennes doivent
alors être consacrées à sa mise en place et à son fonctionnement quotidien.
L'ONEMA qui a vocation à centraliser la connaissance et qui peut avoir les moyens de le faire
vivre, pourrait en avoir la charge.
Recommandation : Mettre en place un réseau formel d'échanges entre tous les acteurs
géré et "modéré" par l'office national de l'eau et des milieux aquatiques en projet, en
valorisant les expériences existantes.
28
Le modérateur intervient dans les échanges pour recadrer ceux qui lui paraissent dépasser les compétences des
intervenants.
Compétences hydrauliques.
Page 63
Le projet actuel de création d'un office national de l'eau et des milieux aquatiques (ONEMA),
en élargissant un peu sa mission de base, est l'occasion de disposer d'une structure de
coordination entre les pôles et les structures techniques en matière d'eau ou même de devenir
cette structure unique d'appui technique en matière d'hydraulique. Le conseil d'administration
de cette agence projetée réunira l'ensemble des parties prenantes dans le domaine de l'eau et
des représentants des agences de l'eau. Les collectivités territoriales y sont donc bien
représentées.
L'alternative serait de confier cette compétence au SCHAPI élargi ou à un service central
technique spécifique d'hydraulique. Elle n'aurait la même efficacité ni auprès des collectivités
territoriales ni sur les possibilités de financement de son action.
Compétences hydrauliques.
Page 64
Enfin pour compléter le panorama et souligner les difficultés à surmonter, il faut rappeler que
sans attendre, l'État a répondu récemment à ses besoins soit en faisant appel aux structures
existantes soit en en créant de nouvelles.
Force est de constater que:
• la création récente d'un pôle d'appui technique aux ouvrages hydrauliques
(PATOUH) groupant le CEMAGREF, le CETMEF et les CETE a été laborieuse. Ce pôle est
incomplet car il n'intéresse pas le STEECGB dont les moyens en matière de surveillance et de
contrôle des ouvrages hydrauliques sont beaucoup plus importants;
• le SCHAPI a été créé au-delà des structures dont les compétences auraient pu
participer à sa constitution.
La détermination précise des interventions de chaque structure dans le cadre d'une logique
globale va au-delà de la mobilisation de moyens quantitatifs et qualitatifs suffisants. En effet
la réponse est plus longue et complexe car elle suppose de multiples négociations bipartites
entre les donneurs d'ordre, le MEDD, les directeurs de l'établissement et ses ministères de
"tutelle".
Quoiqu'il est soit, la LOLF va imposer à l'État de définir rigoureusement ce qu'il attend des
structures techniques actuelles; elles devront y répondre en terme de résultats à charge pour
elles de s'organiser si elles veulent être concurrentielles.
Toutefois, l'organisation doit être telle que, dans la durée, et dans toutes les disciplines, il
existe un ou des agents en nombre suffisant pour répondre à la demande sans délai important.
A contrario, les effectifs doivent être calés pour une demande lissée dans le temps.
Compétences hydrauliques.
Page 65
Les contraintes administratives et financières actuelles n'ont pas toujours permis au réseau
technique de l'État de pouvoir recourir aux laboratoires et bureaux d’études publics ou privés
pour lui prêter assistance dans les interventions qui lui sont demandées par les services
opérationnels, préférant souvent imposer à ses partenaires des délais inadmissibles, voire un
refus d’assistance.
Des progrès substantiels dans l’efficacité devraient pouvoir être obtenus par un meilleur
recours aux capacités dont disposent ces organismes, selon des modalités à préciser et dans le
respect, bien entendu, des règles de concurrence.
Recommandation : Faciliter les interventions qui pourraient être confiées par les
structures d'appui technique publics aux sociétés parapubliques et aux bureaux d'études
privés ; étudier les possibilités d'organiser des "marchés à commande".
Les voies de progrès semblent résider dans un premier temps dans une meilleure diffusion de
la documentation technique, dans la possibilité pour les ingénieurs territoriaux d'accéder au
réseau d'échanges des ingénieurs de l'État (voir ci-dessus), dans un meilleur accueil dans les
stages de formation organisés par l'État, dans des interventions amont sur leurs projets, en
respectant les règles de concurrence.
Des capacités de recherche existent dans les établissements publics (CEMAGREF, BRGM,
LCPC) et dans les services centraux et déconcentrés du ministère de l’équipement (CETMEF,
CETE), ainsi que dans les établissements d’enseignement supérieur (universités et écoles
d’ingénieurs).
Ainsi la question est bien d'assurer un lien entre recherche, appui technique et décideurs.
Compétences hydrauliques.
Page 66
Globalement dans ce contexte, les constats ont mis en évidence une gestion des ressources
humaines déficiente, dans le cadre général ou dans chaque structure, pour garder dans la
filière ces agents spécialisés indispensables. L’enquête a montré que les modes de recrutement
et de gestion des carrières des agents publics, et tout particulièrement ceux de la fonction
publique d’État, s’avèrent plutôt adaptés pour les personnels "généralistes" (cadres
coordinateurs, personnels en charge de procédures financières), mais que, a contrario, ces
modalités sont perçues comme non idoines, voire contre-productives, pour les "agents
spécialisés".
La base des propositions qui suivent est d’améliorer la compétence du personnel actuel et
d’attirer sur la filière hydraulique des agents déjà en poste dans des secteurs non prioritaires.
Le problème quantitatif n’est pas le problème majeur et, à terme, il ne devrait pas être utile de
renforcer les recrutements externes si le recrutement des corps existants s'adapte.
Compétences hydrauliques.
Page 67
Différentes mesures doivent être prises dans les meilleurs délais pour essayer de corriger les
difficultés constatées.
Les modalités d'affectation sur les postes "hydraulique" des agents de l'État ne sont pas
actuellement réellement adaptées aux compétences nécessaires. Pour certains postes sont
prévus des stages de prise de fonctions (responsable de police des eaux en particulier), mais le
suivi des stages ne prévoit aucune vérification des compétences.
La mission propose pour les agents des DIREN et des futurs SPE, que ce programme de
formation soit articulé sur cinq ans de la manière suivante :
• les spécialistes interrogés estiment que, pour une personne disposant d'un niveau
bac+4, un module de formation doit avoir une durée de 2 mois en continu.
• le nombre d'agents à former peut être estimé (voir plus haut), à 400 pour les DIREN
et 400 pour les SPE. Ceci représente, en moyenne sur cinq années, 160 agents à former par
an. L’ambition ne paraît pas ″hors de proportion″.
• Le contenu des programmes doit être adapté selon qu'il s'agit pour les agents de prise
de poste, de reconversion ou de perfectionnement.
• La vérification de la bonne compétence des agents serait prévue. Ceci ne doit pas
apparaître comme une contrainte pour les agents concernés ; c'est au contraire pour eux une
garantie qui pourrait leur être apportée et les rassurer dans l'exercice de leurs fonctions
quotidiennes. Ainsi à ces modules, seraient associés des "accréditations", "certifications",
"habilitations" selon le modèle utilisé pour les ICPE par exemple. Leur suivi serait encouragé.
Deux groupes de métier peuvent être distingués selon qu'ils nécessitent une formation
continue "longue" ou "courte".
29
Voir aussi ci-dessous.
Compétences hydrauliques.
Page 68
Pour couvrir l’ensemble des champs de spécialité dans des programmes de formation
cohérents, l’offre de formation continue en matière d’hydraulique doit se structurer en
associant à l’IFORE les écoles d’ingénieurs de l’éducation nationale (ENSHMG et
ENSEEIHT notamment), et surtout les 5 écoles dites "d’application" de la fonction publique
(ENGEES, ENGREF, ENPC, ENSP, ENTPE).
Compétences hydrauliques.
Page 69
Les ″bagages″ de compétence - initiaux et à acquérir ensuite - seront à préciser, avec les
organismes de formation en donnant lieu, là où c’est nécessaire, à validation.
Recommandation :
• mettre en place un groupe de travail permanent issu des différents corps
d’inspection, pour piloter la gestion des compétences et des effectifs des services
spécialisés dans le domaine de l’hydraulique ;
• préciser les attributions et compétences nécessaires dans la publication des
postes ;
• dans les affectations, tenir mieux compte des formations initiales (en particulier
à la sortie des écoles pour le premier poste) et continues, dont certaines doivent donner
lieu à "qualification".
Compétences hydrauliques.
Page 70
Il n’est pas admissible que les postes du réseau technique continuent à être pourvus selon les
méthodes administratives habituelles, pour des périodes de courte durée, généralement de
l’ordre de trois ans.
Recommandation :
• créer des équipes de taille suffisante pour éviter des difficultés en matière de
continuité de l’activité ;
• porter la durée d’occupation des postes entre cinq et jusqu'à dix ans selon les
postes et la catégorie des agents. Une attention particulière devant être portée à ceux
ayant fait l’objet de recrutements exceptionnels ou de formations techniques lourdes
(thèses par exemple) ;
• imposer des durées de recouvrement suffisantes lors des changements de
titulaire pour d’éviter la réduction, voire la disparition des capacités d’intervention.
Compétences hydrauliques.
Page 71
trois Thèmes:
La qualité des milieux :
1) Faire connaître l'effort de définition des masses d'eau en cours sur la mise en œuvre de la
DCE, à chaque niveau de collectivité : régional, départemental, intercommunal concerné.
3) Expliquer au grand public (et aux agents) la chaîne des conséquences et responsabilités
dans l’acte de bâtir en zone à risque (implantation des constructions, qualité de la
construction, gestion des milieux) ;
Informer les urbanistes, architectes, artisans ;
Faire vivre les propositions du "rapport Gard" conjoint IGA, IGE, CCPC, CGGREF du 27
juin 2003.
4) Veiller à l’intégration des SAGE dans les DTA, SCOT et PLU ; faire un bilan de la
situation actuelle et faire valoir cette nécessaire intégration dans les enquêtes publiques
Trois outils :
La police de l’eau :
Compétences hydrauliques.
Page 72
8) Revaloriser les objectifs de la police sur les procédures ; Montrer la noblesse des
contrôles;
10) Réidentifier un programme Eau dans la LLOF incluant un volet connaissance, ou tout le
moins analyser clairement les 10 programmes actuels concernés pour mettre en évidence leur
volet "eau";
11) Définir avec l’éducation nationale un projet pédagogique autour de l’eau au sein par
exemple de plans régionaux d’éducation à l’écologie et au développement durable. Mener une
action spécifique dans les écoles d’ingénieurs.
12) Afficher clairement des objectifs de carrière dans le domaine de l'hydraulique de surface.
14) Au niveau de bassin et de la région, en s’appuyant sur le décret "pole", affirmer le rôle de
coordination interministérielle d’animation voire de soutien technique.
15) Au niveau départemental, constituer un service unique de l’eau et du dire des aléas liés
à l’eau (l'extension au dire du risque mérite examen) et identifier un pôle ingénierie
comprenant une équipe d'ingénierie hydraulique forte, constituée par regroupement des
cellules actuelles de DDAF et de DDE et par réorientation de cadres pratiquant l'ingénierie
dans des domaines non prioritaires. Ce sont les MISE qui définissent les orientations de
l'ingénierie publique dans le domaine des eaux de surface; ainsi les conflits d'intérêt entre État
et maîtres d'ouvrages étant évités, les compétences des pôles ingénierie peuvent être
mobilisées par les SPE.
16) Définir pour chaque niveau les compétences nécessaires et effectifs correspondants ; la
mission a tenté un exercice en ce sens. Comparer avec le dispositif actuel et voir les
évolutions nécessaires, compte tenu des exigences locales.
Compétences hydrauliques.
Page 73
18) Mettre en place un réseau formel d'échanges entre tous les acteurs géré et "modéré" par
l'office national de l'eau et des milieux aquatiques en projet, en valorisant les expériences
actuelles.
19) Aménager un dispositif d’appui technique national de second niveau ; pour cela étudier
l'extension des compétences de l'office national de l'eau et des milieux aquatiques, à la
coordination de l'appui technique dans le domaine de la gestion de l'eau.
20) A coté de la documentation juridique ou réglementaire qui est déjà traitée, faire établir et
mettre à jour une documentation technique pratique. En charger le dispositif d'appui technique
de deuxième niveau.
21) Faciliter les interventions qui pourraient être confiées par les structures d'appui technique
publics aux sociétés parapubliques et aux bureaux d'études privés ; étudier les possibilités
d'organiser des "marchés à commande".
22) Associer les ingénieurs territoriaux aux échanges techniques entre les cadres des services
de l’Etat.
23) Renforcer le dispositif de recherche pour cela faire évaluer les systèmes en place ou en
cours d'expérimentation au METATM, au MEDD, et ailleurs (GIP, ENPC…), pour définir la
meilleure initiative à prendre.
25) Ouvrir l'accès aux postes techniques de l'État à la concurrence les établissements de
formation.
26) Mettre en place un groupe de travail permanent issu des différents corps d’inspection
pour piloter la gestion des compétences et des effectifs des services spécialisés dans le
domaine de l’hydraulique.
27) Établir une carte nationale des formations disponibles au niveau national.
28) Établir pour tous les agents un plan quinquennal de formation continue ″qualifiante″
selon trois catégories: prise de poste, reconversion et perfectionnement et associer une
validation des compétences aux modules de formation.
29) Organiser des mobilités entre centres de recherches, centres d'appui technique et services
spécialisés pour assurer des carrières enrichissantes à la fois pour les agents et pour le service
public est un défi à relever.
30) Conduire à l'initiative du MEDD, un inventaire quantitatif et qualitatif des effectifs réels
des services de l’Etat (d'abord des services déconcentrés puis de ses établissements publics)
dans le domaine de l’hydraulique à surface libre (la mission a proposé une grille d’analyse
interministérielle) ;
Compétences hydrauliques.
Page 74
31) Mettre en place des équipes de taille suffisante pour éviter les discontinuités d'activité;
Allonger la durée d’occupation des postes pour la porter de cinq et à dix ans selon les postes
et la catégorie des agents. Une attention particulière doit être portée à ceux ayant fait l’objet
de recrutements exceptionnels ou de formations techniques lourdes (thèses par exemple);
Aménager des durées de recouvrement suffisantes lors des changements de titulaire
permettent d’éviter la réduction, voire la disparition des capacités d’intervention.
32) Préciser dans la publication des postes, les attributions et compétences nécessaires et
tenir mieux compte dans les affectations des formations initiales (en particulier à la sortie des
écoles pour le premier poste) et continues, dont certaines doivent donner lieu à
"qualification".
33) Valoriser l’engagement et la prise de risque dans la carrière et afficher clairement des
objectifs de carrière dans le domaine de l'hydraulique de surface.
Compétences hydrauliques.
Page 75
ANNEXES
Compétences hydrauliques.
LISTE DES ACRONYMES
compétences hydrauliques
LISTE DES ACRONYMES
compétences hydrauliques
ANNEXE 3.
Le rapport complet de l’OMM est joint dans le tome annexé du présent rapport. Des extraits
littéraux qui ont plus particulièrement attiré l’attention de la mission sont présentés ci-dessous et
n’engagent que l'OMM.
En ce qui concerne les fonctions (positionnement) des agents, l'OMM a constaté que les
agents de la filière d’emploi « Hydraulique » pouvaient être regroupés en trois « familles »
quant à leurs modes d’action :
1) la maîtrise d’œuvre et, de manière associée, l’assistance à la maîtrise d’ouvrage.
Ces agents sont dans le registre du "faire" ou du "faire – faire". Il s’agit du mode
d’action "historique" et culturellement dominant des ingénieurs et techniciens, le plus
souvent en adéquation forte avec leur projet professionnel initial : celui qui a été à
l’origine de leur engagement dans telle ou telle structure de formation.1
2) la réglementation. Les agents mobilisant ces savoirs et savoir-faire sont notamment
en charge d’instruction. Il est attendu d’eux qu’ils « disent le droit ». Mais cette
posture dépasse une simple vision administrative centrée sur le contrôle. Un large
consensus s’établit autour d’un recours nécessaire à une compréhension des données
techniques et à des savoir-faire pédagogiques afin d’expliquer une décision à ses
différents interlocuteurs : simples usagers, élus, agents d’autres institutions
publiques….2
3) l’animation. Ce troisième groupe d’agents se caractérise par leur positionnement
quasi systématique en interface : interface "services publics – bénéficiaires",
interface entre agents membres d’une même structure, interface "inter-institutions",
…. Le recours à la communication, à l’explicitation des enjeux, au repérage des
réponses possibles implique une maîtrise de la « communication au service de la
prise de décision ». Leur légitimité sera d’autant plus reconnue qu’ils sauront fonder
leurs propos sur des références techniques et le respect de la réglementation.3
Pour classifier les préoccupations des agents dénommées dans le rapport sous le terme "enjeux
stratégiques", l’OMM a de façon synthétique, identifié quatre catégories (l’ordre dans chacune
des quatre rubriques est aléatoire, des extraits de verbatim représentatifs illustrent le propos) :
1
Cette famille regroupe les fonctions "maîtrise d'ouvrage" et "ingénierie-expertise" identifiées par la mission.
2
C'est la fonction régalienne identifiée dans ce rapport.
3
Cette famille regroupe les fonctions "gestion des connaissances" et "gestion intégrée de l'eau".
Compétences hydrauliques.
o capacité à mettre en œuvre les mesures appropriées pour réduire les
conséquences des risques (aval du risque) (Il est nécessaire d’avoir un niveau
d’ingénierie suffisant (chef de service DDE)) ;
• la capacité à assurer la sécurité des ouvrages : barrages, digues,... ;
• la capacité à instruire les dossiers de police de l’eau en intégrant les données
techniques pertinentes (il est difficile de juger des dossiers si on n'a pas d'expérience
en ingénierie, il y a une perte de technicité quand on ne travaille que sur l'aspect
réglementaire – (groupe ingénieurs)) ;
• la capacité à appréhender le domaine de l’eau avec une vision systémique : approche
par « bassin ».
•
Compétences hydrauliques.
• le déficit des services de l’Etat dans la communication : le « dire de l’Etat » peu
cohérent pour l’usager (Nous avons en face de nous un Etat multiforme, parfois
schizophrène. Les régulations ne se font pas en amont et les oppositions entre
services arrivent parfois en réunions – (directeur EPTB)) ;
• la gestion souvent insuffisante de la « mémoire des services » (peu ou pas de
capitalisation des expériences) ;
• l’échelon régional de l’Etat peu présent ou/et sujet de critiques (cas des DIREN
notamment) (DIREN : elles font plus d’administratif que d’hydraulique (directeur
DDAF), la DIREN ne dispose pas de moyens : on y rencontre des technocrates (chef
de service conseil général)).
Enfin, à titre de synthèse, l’OMM a formulé des constats autour de trois thématiques :
1 – Les structures publiques : services déconcentrés de l’Etat, services des collectivités locales,
établissements publics… dédiées à la gestion des eaux de surface constituent un ensemble
institutionnel peu lisible et non homothétique d’un territoire à l’autre.
La lecture des organigrammes des structures publiques, tant départementales que régionales,
fait apparaître un nombre élevé d’instances ayant pour tout ou partie de leurs missions des
compétences dans le domaine hydraulique. Ce constat est consolidé par l’analyse des propos des
agents dédiés à ces missions qui éprouvent eux-mêmes des difficultés à identifier avec rigueur le
« qui fait quoi » en la matière. Cette faible lisibilité institutionnelle, si elle constitue un frein à
une coopération des structures publiques, s’avère d’autant plus problématique pour les
bénéficiaires.
Des modes d’organisation différents d’un territoire à l’autre, département ou/et région, rendent
encore plus ardu l’accès des élus aux structures publiques. Celui-ci semble in fine franchement
problématique pour l’administré - usager. L’absence d’une répartition explicite et uniforme
entre les attributions propres de l'Etat et celles qui relèvent de manière optionnelle aux
Compétences hydrauliques.
collectivités, conduit celles-ci à s’engager ici, et là, à s’abstenir … En outre, l’interprétation
d’une même règle peut être formulée d’une manière différente d’un territoire à un autre. Dès
lors, les collectivités locales mettent en avant le fait que les services déconcentrés n’assurent pas
de manière homogène le « dire de l’Etat ». Ces absences sont vécues comme des manques
d’autant que celles-ci éprouvent régulièrement des difficultés à se retrouver dans les « maquis
réglementaires ».
Dès lors, les agents estiment que le « dire de l’Etat », et plus globalement, le « dire des pouvoirs
publics », semble manquer de consistance. Les agents sont expressément en attente d’une
affirmation du sens de l’action pour arbitrer entre les différentes sollicitations dont ils sont
l’objet et consolider en aval les coopérations les plus efficientes.
La très grande majorité des maîtres d’ouvrages sollicités dans les enquêtes conduites en région
s’accordent à reconnaître que la mise en œuvre des politiques publiques hydrauliques implique,
eu égard à la multiplicité et à complexité des enjeux, des personnels compétents et expérimentés,
y compris au niveau local le plus proche des usagers. La variété des paramètres à traiter,
l’existence d’interactions nombreuses et parfois non modélisées à ce jour, la gestion de
situations de crises… conduisent à cette affirmation.
Nombre d’acteurs soulignent que la maîtrise des questions posées aux services publics implique
présence sur le terrain, imprégnation des caractéristiques locales et capitalisation des « bonnes
pratiques » professionnelles. Les impératifs de la gestion des procédures administratives
éloignent, souvent de manière très significative, les personnels des cours d’eau, des ouvrages,
des zones sensibles… Si les plus expérimentés savent mobiliser leur expérience de terrain et
traitent ainsi de manière efficace certaines procédures, d’autres agents semblent se réfugier soit
dans une gestion procédurière, soit expriment un sentiment de perte de professionnalisme.
L’isolement tant dans les services qu’entre les services aggrave ces processus.
L’enquête montre que les modes de gestion des carrières des agents publics – et tout
particulièrement ceux de la fonction publique d’Etat – s’avèrent plutôt adaptés pour les
personnels « généralistes » : cadres coordinateurs, personnels en charge de procédures
Compétences hydrauliques.
financières… A contrario, ces modalités sont perçues comme non idoines, voire contre-
productives, pour les « spécialistes ».
Ainsi, l’analyse de parcours professionnels chez les personnels rencontrés dans les trois régions
fait apparaître l’absence de parcours raisonnés conduisant à une capitalisation des savoir-faire
professionnels. Les agents qui ont volontairement choisis une trajectoire professionnelle de
« spécialistes » semblent être pénalisés quant à leur avancement. L’absence de modalités de
reconnaissance statutaire les pénalise. Au mieux, certains ont réussi à faire valoir, avec l’appui
de leur hiérarchie de proximité, l’intérêt d’une temporalité spécifique dans l’occupation
d’emplois spécialisés.
Par ailleurs, le caractère aléatoire des transmissions de savoirs semble la règle ; les « passages
de témoin » constituent l’exception. Alors que nombre de dossiers retracent les procédures
administratives, avec parfois un luxe de détail, des données techniques qui seraient très utiles en
écho à la mobilité de certains cadres ne sont pas ou peu capitalisées. Les difficultés à pourvoir
de manière satisfaisante, certains emplois spécifiques, tels ceux requis pour les services de
prévision de crues, sont révélatrices d’une érosion de certains savoirs.
Enfin, l’affectation d’agents peu ou pas formés sur des missions où une expérience de terrain, ou
pour le moins une formation technique, est identifiée comme nécessaire, est stigmatisée. Les
missions de police de l’eau sont assez souvent dans cette situation. Les conflits d’usage autour
de la ressource hydraulique et la gestion des milieux naturels complexes sont présentés comme
des enjeux de premier plan. Ils requièrent a priori la présence d’agents publics fortement
professionnalisés pour agir en matière de médiation et/ou d’expertise. Or, on observe a
contrario, une érosion des identités de métier à laquelle il faut prêter une attention particulière.
3 – Une hiérarchie implicite des missions brouille l’identification des priorités et rend difficile
l’optimisation des ressources disponibles.
Le double diagnostic d’un paysage organisationnel peu lisible d’une part et d’une gestion des
personnels à forte technicité peu pilotée d’autre part, conduit selon l’OMM, à une hiérarchie
implicite des missions pas nécessairement en équation avec les priorités nationales et/ou locales.
Les « missions nobles » semblent être liées à la construction d’ouvrages. Cette mission
historique, cf. années 1950 – 1970, structure les références collectives. Elle correspond sans
doute à un idéal professionnel qui conduit encore aujourd’hui nombre de jeunes à choisir des
parcours de formation initiale débouchant sur des emplois d’ingénieurs et de techniciens au
service des pouvoirs publics. Or, de telles missions deviennent à ce jour rares. En outre, des
missions plus modestes, tels les aménagements de cours d’eau, sont réduites soit parce que de
tels engagements peuvent être source de contentieux administratifs, soit parce que les services
mobilisent les personnels en place sur des missions de police. Ainsi, s’instaurerait un fossé entre
le « métier rêvé » par le jeune au seuil de sa vie professionnelle et la réalité des emplois offerts.
Les missions de conseil, d’animation, de médiation… si elles sont perçues comme nécessaires
semblent souvent affectées par un « turn-over » important qui prive les services d’une mémoire
technique et relationnelle qui semble pourtant essentielle. Ainsi, une certaine banalisation de ces
fonctions s’installe. Or, celle-ci est perçue par nombre d’agents « spécialistes » comme
préjudiciable à sa pleine crédibilité.
Compétences hydrauliques.
Enfin les fonctions de police de l’environnement, et particulièrement la police de l’eau, semblent
particulièrement déclassées. En effet, le fait que nombre d’agents sans formation hydraulique,
voire sans formation technique, y soient affectés, porte à croire que cette mission réglementaire
qui s’impose aux services, s’installe aux marges de l’idéal professionnel de la filière d’emplois
« compétences hydrauliques ». Certains personnels n’hésitent-ils pas à identifier les unités en
charge de ces missions de « services poubelle » ?
Ces perceptions peuvent à la longue brouiller, voire à déqualifier, la filière. Un tel processus ne
serait pas sans conséquences. Il contribuerait à détourner les personnels, et notamment les
« spécialistes », à y servir. Or, il apparaît que les pouvoirs publics ont besoin de compétences
techniques avérées qu’il s’agisse, soit de disposer en leur sein d’experts capables d’assister les
maîtres d’ouvrages en amont d’études ou de travaux ; soit de posséder, pour des secteurs
sensibles ou non concurrentiels, de professionnels capables d’assurer des maîtrises d’œuvre.
Compétences hydrauliques.
MINISTÈRE DE L'ÉCOLOGIE ET DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
CONSEIL GÉNÉRAL CONSEIL GÉNÉRAL INSPECTION GÉNÉRALE
DES PONTS DU GÉNIE RURAL, DE
ET CHAUSSÉES DES EAUX ET DES FORÊTS L'ENVIRONNEMENT
COMPÉTENCES HYDRAULIQUES
TOME 2
« ANNEXES »
Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation,
de la Pêche et des Affaires Rurales
Observatoire des Missions et des Métiers
Compétences « Hydrauliques »
_____
Chargés d’études :
Marie-José Leterme : Agrocampus -
Rennes
Pascal Duchêne : INFOMA - Nancy
Coordination :
François Granier : OMM - Paris
août 2004
Plan du document
___
Un essai de synthèse …
Annexes :
• Dispositif d’étude (décembre 2003 – août 2004) ;
• Les fiches d’emplois – types.
_____________
2
I - Quelques éléments de méthodologie …
Métier :
Pour les institutions concernées, le concept de métier est un corpus qui peut
s'appréhender selon trois niveaux.
2. Pour remplir leurs missions, les institutions ont besoin de métiers. Au sens
collectif, on parle des métiers de la forêt, du bâtiment et des travaux publics, ...
Ces collectivités de travail s’avèrent particulièrement utiles pour les individus
notamment lorsque les techniques, les normes culturelles ou/et institutionnelles
changent. Elles jouent alors le rôle de cadre de référence et concourent aux
apprentissages nécessaires.
3. Dans chaque métier, on distinguera des emplois - types caractérisés par des
3
tâches et des activités.
L’emploi – cible peut être un concept sollicité pour définir le contenu d’un
emploi tel qu’il devrait être à moyen terme. Il s’exprimera sous forme de
tendance et non de normes. Sa présentation gagnera en pertinence si elle
identifie les dispositifs pouvant permettre aux personnes d’occuper la plénitude
des champs de compétence explicités (cf. emplois préalables, formations
professionnelles, …) . Ce concept trouve donc sa pleine justification lorsque les
questions de trajectoire professionnelle sont posées.
4
Emploi :
Mais l’emploi est ensuite assuré par une personne qui l’investit de ses savoirs,
de ses expériences, de ses réseaux relationnels,… L’emploi est en outre modelé
par l’environnement professionnel de proximité.
Au caractère prescrit, abstrait désincarné, … font place des dimensions
concrètes, personnalisées, réelles. Les ergonomes et sociologues du travail
distingueront donc l’emploi prescrit, ensemble de normes posées in abstracto,
et l’emploi réel, ensemble des réponses formulées en situation par un salarié
confronté à des situations professionnelles non réductibles à des protocoles
pré-établis.
Qualifications - Compétences :
L’emploi quand il est assuré, non pas seulement dans ses dimensions formelles,
mais surtout dans ses dimensions réelles contribue de manière déterminante à la
réalisation des projets et des objectifs d’une organisation. C’est en ce sens que la
notion de compétence trouve son intérêt. Est compétent, le professionnel qui
non seulement ne se limite pas à assumer l’emploi prescrit mais mobilise des
capacités cognitives et relationnelles afin de faire face aux situations
professionnelles concrètes qui caractérisent l’emploi réel. Cependant, il
convient d’être conscient que la compétence ne peut être identifiée que quand
elle est mise effectivement en œuvre, quand elle est observée « en situation ».
Un agent ne peut pas être défini comme compétent de manière stable. Pour
être ainsi identifié, il est aujourd’hui admis qu’il convient de réunir :
5
• des moyens à la disposition de l’agent pour mettre effectivement en
œuvre son potentiel : matériels, documentation, réseaux de
communication… ;
• des dispositifs de reconnaissance qui seront identifiés par l’agent comme
autant d’encouragement à s’engager dans l’élaboration de réponses originales
puis à en poursuivre l’exploration.
Compétence collective
6
… au service d’une approche empirique des situations de travail
« Compétent dans tous les domaines des politiques mises en œuvre par
l’administration centrale, les services déconcentrés et les établissements publics
d’enseignement et de formation professionnelle, l’Observatoire assure la veille
prospective sur les missions et sur les compétences requises pour les exercer. Il
fait toutes recommandations utiles à la gestion des ressources humaines,
notamment en matière de recrutement, de formation initiale ou continue, et de
construction raisonnée des parcours de carrière. »
• Le recueil aussi précis que possible des propos des personnels sollicités.
Si le recours au magnétophone s’avère méthodologiquement plus rigoureux,
cette option présente aussi des inconvénients. En l’espèce, la prise de note à été
privilégiée.
In fine, la place centrale donnée « aux dires des agents » doit être soulignée.
Ce qui est rapporté doit donc être considéré comme la mise évidence des
dimensions communes aux personnels rencontrés hors de tout jugement
évaluatif pour lesquels les chargés d’étude n’ont en outre pas de légitimité.
L’enquête a été réalisée en mars-avril 2004 par les deux chargés d'étude de
l'Observatoire des Missions et des Métiers et conduite dans trois régions :
Lorraine, Languedoc-Roussillon et Poitou-Charentes. Compte tenu des
objectifs de l’étude, les modalités suivantes ont été retenues.
Ces enquêtes ont été préparées par une réunion à la DIREN, réunion animée
par un membre de la mission interministérielle avec un des deux chargés
d'études et auxquelles participaient les services de l'Etat concernés et, en
Lorraine et surtout en Languedoc-Roussillon, des collectivités territoriales. Les
personnes enquêtées ont été désignées au cours de ces réunions par les
participants. Il s'agit donc d'un échantillon "prescrit" des personnes considérées
comme intéressantes à rencontrer dans la région pour le domaine.
- Entretiens individuels avec des agents des services de l'Etat : les missions et les
activités, les compétences mobilisées, les difficultés, les facteurs facilitants…
9
- Entretiens individuels avec des agents de collectivités territoriales : même
questionnement sur les missions et compétences. Dans les cas de services
techniques opérationnels dans le domaine, l'attente vis à vis des services de
l'Etat a été sollicitée à partir d'un cas concret récent évoqué librement par
l’interviewé.
- Entretiens de groupe : les fonctions de chacun, les difficultés rencontrées - à
partir de situations particulières - , les propositions d'amélioration… En
préambule, un questionnaire écrit sur les fonctions et le parcours a été
proposé aux participants.
3 : surveillant de barrage 1
4 : animateur-référent dans le 1 2
domaine de l'eau
11 : animateur MISE/DISE 3 2
13 : technicien de rivières 0 3
14 : coordonnateur- animateur 5 6
dans le domaine de l'eau
Total : 52 51
10
2 – Des emplois – types à l’esquisse de parcours de professionnalisation
21 - Les emplois types identifiés,
C’est sur la base des « dires » des personnels rencontrés et des descriptions
d’emplois présentés par des cadres qu’une typologie a été élaborée. Les
supports qui suivent ne constituent pas des fiches de poste tels qu’ils peuvent
être explicités dans tel ou tel service soit pour décrire un emploi vacant soit
pour formaliser les activités effectivement réalisées par un agent dûment
identifié. Si la fiche d’emploi est nécessairement personnalisée et inscrite dans
un contexte – celle de Madame ou de Monsieur Z en poste à la DD… de A. - ;
les fiches d’emplois - types ci-après ont expressément un caractère général.
Elles sont caractérisées par l’unité des missions confiées, par la
complémentarité des connaissances requises et par le faisceau des relations
internes et externes qu’implique la bonne réalisation des activités confiées. Sur
un plan opérationnel, les fiches d’emploi - type constitueront des supports
appropriés pour élaborer, dans les contextes spécifiques des différents services,
les fiches d’emploi qui caractériseront les postes effectivement confiés à des
personnels.
11
22 - Essai de synthèse du positionnement des emplois-types autour de
trois types de savoirs et savoir-faire essentiels :
L’analyse des données recueillies auprès des personnels - et plus particulièrement de celles
qui ont ou être collectées lors des entretiens de groupe - permet de mettre en avant un
premier constat. Les savoirs et savoirs-faire mobilisés par les personnels dans les activités qui
leur sont confiées peuvent être regroupés en trois grandes catégories :
Cette présentation laisse entrevoir que les personnels de la filière d’emploi « Hydraulique »
peuvent être regroupés en trois « familles » quant à leur modes d’action :
Des savoirs et savoir-faire qui structurent les modes d’action des personnels . . .
Ces agents sont dans le registre du « faire » ou du « faire – faire » . Il s’agit du mode
d’action « historique » et culturellement dominant des ingénieurs et techniciens le plus
souvent en adéquation forte avec leur projet professionnel initial : celui qui a été à l’origine
de leur engagement dans telle ou telle structure de formation. Cette famille de savoirs et
savoir-faire apparaît – plus ou moins consciemment - plus « noble » que les autres. Elle est
celle qui distingue l’encadrement technique des autres agents perçus comme des
« généralistes » ou des « polyvalents ». Dès lors, une perte ou un sentiment d’érosion quant à
ces savoirs sera mal vécu par ces agents qui ont construit leur identité professionnelle sur
cette dimension.
Ces savoirs sont mobilisés sur les fonctions de « production ». au service de la gestion du
risque et de la ressource, plus secondairement au service du territoire.
12
2 – la réglementation.
Les agents mobilisant ces savoirs et savoir-faire sont notamment en charge d’instruction. Il
est attendu d’eux qu’ils « disent le droit ». Mais cette posture dépasse une simple vision
administrative centrée sur le contrôle. Pour nombre de bénéficiaires, les agents en charge de
ces fonctions devraient « être en mesure de les aider dans le montage de dossiers, de les renseigner sur
d’éventuelles alternatives … et non pas d’être uniquement des censeurs quant les dossiers ont été montés et
déposés pour visa ».
Un large consensus s’établit autour d’un recours nécessaire à une compréhension des
données techniques et à des savoir-faire pédagogiques afin d’expliquer une décision à ses
différents interlocuteurs : simples usagers, élus, agents d’autres institutions publiques… La
maîtrise des procédures, si elle fonde la crédibilité et l’efficacité, ne saurait suffire. Elle
devrait être éclairée par des considérations techniques. Dans plusieurs entités publiques,
DDAF ou DDE, le fait que des agents sans qualification technique soient affectés à ces
missions a été présenté comme une faiblesse. Certains agents ont pu - peu à peu - construire
une compétence, d’autres déclarent qu’ils s’appuient sur des collègues qualifiés
techniquement en poste dans leurs services ou au sein des MISE.
Ces savoirs et savoir-faire constituent la ressource clef de la fonction « support »
3 – l’animation.
Ce troisième groupe d’agents se caractérise par son positionnement quasi systématique en
interface :
• interface « services publics – bénéficiaires »,
• interface entre agents membres d’une même structure,
• interface « inter-institutions ».
Les savoir-faire d’animation sont aussi requis dans des dimensions internes : il s’agit
plus classiquement de fonctions d’encadrement qu’assurent les responsables d’unités
tels des chefs de service en DIREN, DDE, ou DDAF.
Les personnels semblent tous faire appel à une « combinaison » de ces trois familles de savoir et
savoir-faire. Ce constat conforte les hypothèses suivantes :
13
• de savoirs et savoir-faire réglementaires. Même si parfois certaines bases du
droit administratif ne sont pas maîtrisées lors de la prise de poste, les
personnels – surtout s’ils bénéficient d’un environnement professionnel
attentif se construisent des savoir-faire.
Ces deux exemples soulignent l’importance des savoirs qui se construisent dans l’expérience
et donc avec du temps.
En effet, la bonne « administration » des dossiers de police de l’eau requiert – au dire des
agents – une double approche : procédurale et technique. Cette articulation renvoie à une
dynamique générale de l’action publique :
• coordonner les exigences d’une analyse désincarnée d’une situation sous le seul
regard des normes de droit ,
et
• intégrer le contexte précis dans ces caractéristiques géographiques, techniques,
économiques…
La faible lisibilité de ces paramètres par un agent en charge d’instruction peut déboucher sur
un repli procédural. Celui-ci opte, plus ou moins consciemment, pour ce positionnement
face à des dimensions perçues comme complexes et évolutives. Cette option sera d’autant
plus mise en œuvre que l’agent ne disposera pas d’un minimum de formation technique, sera
privé de référence sur le territoire concerné et ne pourra – ou n’osera – pas solliciter un pair
compétent sur les dimensions techniques.
Ces constats posent explicitement la question des activités de terrain assurées par ces agents.
Si les plus expérimentés mettent en œuvre des capitalisations qui leur permettent d’apprécier
le contexte singulier d’un dossier et de repérer rapidement d’éventuelles incongruités, les
agents de disposant pas d’un « capital technique de terrain » sont démunis. Ce sont plus
particulièrement ces personnels qui peuvent adopter une posture strictement documentaire
et réglementaire.
3 – Les agents publics en position d’interface avec les bénéficiaires des politiques publiques
se donnent les moyens d’agir en régulateur face à des situations inédites ou pour lesquelles
les dispositions existantes n’apportent pas de réponses probantes.
14
Face à des écosystèmes complexes, non réductibles à des modèles mathématiques, la
construction de savoir-faire s’effectue pour une part significative dans la résolution de
situations singulières, de projets novateurs…. La compétence, puis éventuellement l’accès à
l’expertise se construit dans la capitalisation de ces savoirs d’expérience. A contrario, les
agents coupés de situations impliquant la formulation de solutions « ad-hoc », peuvent se
retrouver enfermés dans des routines et subir une érosion de leurs savoir-faire
professionnels.
4 - La diversité des savoirs et savoir-faire identifiés comme nécessaires par les agents
combinée avec leur actualisation soulève en outre deux questions. La première interpelle les
modalités de gestion des mobilités et des carrières publique ; la seconde appelle à une
réflexion sur la consolidation et la valorisation des compétences collectives.
Il s’agit d’une part de coordonner le temps identifié comme nécessaire pour acquérir une
compréhension d’un territoire avec la durée d’occupation d’un emploi. Or, au dire des
agents, il apparaît que les incitations à la mobilité sont plutôt fondées sur des critères propres
à des carrières de généralistes, d’encadrement opérationnel, de « management » … et
desservent la concrétisation d’un profil d’expert qui impliquerait des temps d’affectation plus
longs.
D’autre par, les collectivités locales et les services insistent sur la nécessité d’une prise en
compte transversale des projets. Les approches par « bassin » appellent à des capitalisations
intra et inter-services. Si les DIREN sont reconnues comme des instances légitimes, il serait
en outre opportun de consolider les opportunités d’échanges qu’elles ont pu créer. En aval,
une formalisation des « bonnes pratiques » apparaît comme un levier de progrès dans un
univers professionnel encore très fondé sur l’oral.
L’analyse des données recueillies auprès des personnels ne permet pas donner une réponse
"statistiquement" fondée. La diversité des activités et des affectations explique cette faible
lisibilité. A contrario, les « dires des agents » permettent d’identifier des parcours qui ont
débouché sur une authentique professionnalisation. Enfin, les entretiens de groupe ont
permis d’identifier, au-delà des découpages institutionnels actuels, des itinéraires pertinents
qui seraient à encourager voire à systématiser.
Un questionnaire proposé à un panel d’agents a permis de recueillir une série de données
quant au temps de présence dans l’emploi actuel ainsi que quelques informations quant à
l’emploi occupé précédemment. Ces données peuvent, avec prudence1, être comparées avec
les « temps moyens » d’affectation constatés auprès des personnels techniques des services
déconcentrés du MAAPAR :
• Ingénieur du GREF : huit à dix ans,
• Ingénieurs des travaux : dix à douze ans,
• Techniciens supérieurs : douze à quinze ans.
1
Compte tenu du caractère interministériel de l’origine des agents de la filière, il est très malaisé de livrer
des données plus précises ou de s’engager dans la production de « pyramides » des âges.
15
Ces données renvoient uniquement aux mobilités inter-services, soumises à l’avis des CAP
compétentes. Les mobilités intra-services, n’impliquant pas d’actes de gestion de portée
nationales, ne sont pas intégrées dans ces moyennes. Dans ce cas, elles conduiraient à une
baisse des « temps moyens » observés.
Quelques données recueillies à partir des questionnaires remplis au cours des entretiens de
groupe (services de l'Etat) :
17
naturels
responsable cellule ITPE service + de 6 ans 6 subdivision territoriale
naviga-
risque inondation bureau d'études route
tion
cartographie assainissement
police eau cellules spécialisées
chargé de mission IGREF DRAF 1 à 3 ans 1 SRPV
progr.
agrienvironnement
expertise
18
agence de l’eau forestier de l’eau DDAF
Chef du service
environnement en
DDAF
Chef de MISE
Chef de service Ingénieur Conseil + de 6 ans 0
hydraulique ENSEEIH Général
T
Directeur d’un Ingénieur Syndicat 1 à 3 ans 1 Chargé de mission
Syndicat mixte agro + mixte syndicat mixte
maîtrise
écologie
Les tableaux ci-après doivent être lus avec modestie. Ils constituent en effet des hypothèses
élaborées en aval des entretiens et ne renvoient pas à des données qui auraient pu être
systématiquement observées en analysant des données issues de fichiers de gestion de
personnels. Ils sont donc à lire essentiellement comme des options favorables selon les
agents rencontrés.
Les tableaux peuvent être lus de la manière suivante :
* Pour occuper l’emploi actuel - à l’instant t -, il apparaît qu’un ou plusieurs emplois occupés
antérieurement – à l’instant t -x – constituent une opportunité. Ces emplois peuvent donc
être identifiés comme des « temps d’apprentissage » des « propédeutiques »… Il ne nous a pas été
possible d’identifier la durée optima d’emploi dans tel ou tel emploi. Cette évaluation
pourrait être conduite auprès d’un panel à deux composantes :
• des agents occupant effectivement ces emplois,
• des chefs de service responsables de ces personnels.
* L’emploi actuel peut, symétriquement, constituer une passerelle vers d’autres emplois :
emplois occupés à t+y.
19
1 – Chargé d’ingénierie : maîtrise d’ouvre et assistance à maîtrise d’ouvrage
20
Après deux emplois dans la filière « ingénierie publique », l’ingénieur se trouve devant trois options :
• devenir un spécialiste,
• s’engager dans une carrière de généraliste « encadrant »,
• occuper un emploi à compétence « transverse ».
21
3 -Animateur référent domaine de l’eau
Chef de service
Animateur(s) référent(s)
domaine de l’eau : dans les
secteurs :
- risques,
- qualité de
l’eau,
- police de
l’eau
22
4 – Chargé d’affaires financières
L’emploi de « chargé d’affaires financières » est apparu comme mû par une logique proche de
celle identifiée pour la police de l’eau. Si des savoirs spécifiques : analyse de bilans …
combinés à des savoir-faire procéduraux : connaissance des circuits financiers … s’avèrent
cruciaux, ils semblent insuffisants pour un plein exercice de cet emploi. Une expérience des
logiques techniques et/ou réglementaire constituent un cadre de référence utile pour un
positionnement de chargé d’affaires adossé à des responsables de projet. C’est cette
combinaison de compétences qui le fait reconnaître comme un « ensemblier », c’est à dire un
acteur capable de proposer et de mettre en œuvre des plans de financement combinant
diverses institutions et répondant de manière optima aux ressources et aux contraintes des
maîtres d’ouvrages.
______________
23
3 - Les enjeux de la filière d’emplois « Hydraulique » :
31 – Eléments de « verbatim »
Sur le point des relevés des zones inondables, il y a une pression des élus et ou
des pétitionnaires ; cela nécessite de produire des documents clairs, faits à partir
de relevés ou d’études (chargé de police de l’eau)
Difficile de déterminer l’inondabilité d’un site
Il n’existe pas de méthode simplifiée en zone inondée
Si appel CEMAGREF, pas de réponse (chargé de police de l’eau)
Il faut des outils de modélisation rapide, simple pour estimer la cote probable
d’un événement
Il faut également être capable de discuter, d’argumenter par rapport aux
permis ; sans appliquer le principe de précaution à la puissance 4
Il est nécessaire d’avoir un niveau d’ingénierie suffisant. (chef de service DDE)
Il faut beaucoup de bon sens, on a vite fait de se faire embarquer sur les
modèles.
Il est nécessaire de monter d’un cran sur les modèles en compétences (chef de
service DDAF - environnement)
Pollutions diffuses
24
(Opérations ferti-mieux : pas de résultats tangibles observés). Cette pollution
concerne les nitrates, phosphates et surtout les phytosanitaires. (chargé de police de
l’eau)
Police de l’eau
En police de l'eau il est difficile de juger des dossiers si on n'a pas d'expérience
en ingénierie, il y a une perte de technicité quand on ne travaille que sur l'aspect
réglementaire – (groupe ingénieurs)
Dans notre cellule police de l'eau une seule personne a vraiment les
compétences techniques (ITR), nous sommes donc fragiles – (chef de service
DDAF)
Pour la gestion de l'étiage (relations eaux souterraines eaux superficielles)
manquent des compétences en hydrogéologie (fonctionnement des nappes,
délimitation de la nappe d'accompagnement), un expert départemental serait
intéressant – (groupe techniciens)
Pour gérer les étiages, le recueil des données est encore insuffisant, les
indicateurs sont sujets à caution et nous manquons de moyens pour améliorer
les choses – (chef de service DDAF)
Les modifs hydrauliques suite à aménagement sont à apprécier par le service
police de l’eau : cela présente de réelles difficultés (chargé de police de l’eau)
Le service de police peut s’appuyer sur des compétences de la structure (ds la
même unité ou ds unité Ingénierie)
Il faut être capable de vérifier ce que le pétitionnaire propose.
Ex les plus courants : déversoirs d’orage, dimensionnement de seuils, ouvrages
de répartition de débits, passes à poisson, si imperméabilisation : calcul du débit
pluvial, dimensionnement de l’ouvrage de rétention, énergie hydraulique : micro
centrales, détermination de débits de petits bassins versants : crupedix ou
méthode rationnelle.
De manière plus globale, il faut être capable de vérifier le projet et de « sentir »
le projet au stade de la recevabilité du projet avant instruction ; il y a un gros
travail amont à fournir.
Il faut être capable de vérifier les ordres de grandeur.
S’il y a une modélisation, le service est dépourvu, car on ne peut vérifier que
l’ordre de grandeur (chargé de police de l’eau)
juridique : peut être acquis par n’importe qui et « sur le tas », avec un minimum
de formco (chargé de police de l’eau)
La validation des calculs hydrauliques dans une étude d’impact pose
problème(chargé de police de l’eau)
25
Dans une DDAF, la compétence hydraulique n’est pas forcément dans le
service police de l’eau ; souvent dans un autre service (Ingénierie) ; mais il y a
peu de liens.
Par ailleurs, pas d’attirance pour travailler au service police de l’eau
Ex : récupération d’une SA pour faire le travail de technicien. (chef de service
DDAF-environnement)
Il n’est pas logique de consulter les collègues Ingénierie Publique en
permanence (chargé de police de l’eau)
Aménagement de rivières
26
Manque dans le secteur de l’AMO : les maires ont besoin d’assistance
réglementaire et technique
Il y a peu de motivations ; en plus s’il y a des « zones humides » ! !
La DIREN ne fait pas de maîtrise d’œuvre, un peu de conseils techniques. (chef
de service conseil général)
« Etre capable de faire soi-même pour faire-faire », car les enjeux sont
importants.
Les EPTB doivent se « muscler » (directeur EPTB)
Aucun de ces projets ne peut se faire sans l’hydraulique puis on ajoute des
composants en écologie-paysage
« Pour gérer le problème du risque, il faut se faire mal » (directeur EPTB)
(renaturations de cours d’eau) Difficile de trouver des bureaux d’études compétents
(suivi plantations notamment). L’ONF se positionne sur cette maîtrise
d’œuvre : difficultés, car c’est une politique forcée
Ils s’intronisent experts et travaillent en solitaire (délégué Agence)
Pas d’implication constatée sur l’aménagement de rivières : pas de plus value,
plein de soucis sans fin… (constat fait à la suite de l’organisation d’une journée
sur cette thématique)
Si on se repositionne sur ces domaines : pas de rentrées pour le labo ou
rentrées limitées
L’hydrologie urbaine est plus porteuse actuellement (spécialiste CETE)
Pour les projets, on constate une contradiction entre le besoin local du Maître
d’ouvrage (curages,…) et ce qu’on voudrait faire (directeur DDAF)
Génie végétal : important d’avoir des personnes ayant un peu de bouteille car
difficile de faire passer la technique
Savoir quand on peut les employer, car au début végétation sensible qui peut
partir
Il faut déjà avoir pratiqué ; que faut-il préconiser ? (chef d’unité DDAF)
Sur rivières : pas de formalisation (ou d’instruction technique) : à chacun de
faire son cadre
Passage de documents entre collègues (chargé d’ingénierie)
Prévision de crues
Les ITPE ont peu de formation initiale en hydrologie, le recrutement est donc
difficile pour les SPC, il faudra former les personnes – (chef de service DDE)
Il y a une difficulté à transférer les connaissances des services d'annonce de
crues vers les SPC, connaissances dispersées souvent liées à une bonne
connaissance de terrain. Il faudra retraduire l'intuition des opérateurs actuels
pour capitaliser l'expérience – (chef de service DDE/futur SPC)
27
Pour le SPC nous aurons des problèmes d'assimilation des modèles de chaque
département – (chef de service DDE/futur SPC)
Améliorer les outils de prévision
Développer des modèles pluie-débits (petits bassins versants), des modèles de
propagation (en aval)
Pour le SPC, la prévision est instituée comme une priorité : investissement en
moyens nécessaire
Modélisation : courbes de tarages (jaugeages)
En crue, plutôt modélisation car les mesures sont impossibles
Des modèles 2D de SOGREAH ont été utilisés, car grande complexité
Comp. : obligation de maîtriser des modèles proposés par les bureaux d’étude
(établissement de cahiers des charges, être l’interlocuteur du bureau d’étude)
(chef de service-DDE)
Hydraulique= modélisation
Il existe des modèles simplifiés qui sont suffisants pour l’application du PPRI
Le souci est de trouver des modèles adaptés, en temps réels pour répondre à un
objectif de précision pour les maires ; on modélise pour fournir une info aux
maires ; c’est différent des modélisations de laboratoire, car il faut une réponse
rapide, en temps réel.(chef de service DDE)
Barrages
Il faut des techniciens de haut niveau qui doivent assumer quand il y a une crue
L’activation du PPI est lourde ; on ne peut lancer le réseau de sirènes pour
rien : grande responsabilité
Il est nécessaire de comprendre ce qui se passe dans la retenue, l’ordre de
grandeur de la crue
Ex. :sur une rivière ; il y a eu une crue de période de retour cinq millénaire ; le
barrage béton a disparu sous la vague ; ce type de barrage peut supporter
Si le même phénomène se produit sur un barrage en enrochements, il ne pourra
supporter cette surverse
Il faut anticiper et démarrer à bon escient le PPI
D’où : notions de conception de barrages, être capable d’expertiser la chaîne
La décision est assumée par le surveillant de barrage ; il consulte son supérieur
hiérarchique, s’il y a le temps.
Le DDE délègue (chef de service DDE)
(à propos des digues) Dimension pour quel événement : discussion difficile avec la
collectivité
1- Comment assurer un déversement sans rupture de la digue ?versante partout
2- concentrer sur un secteur (chef d’unité DDAF)
28
A. Expertise de l’Etat
Dans les petites DDE, il y a peu de personnes vraiment spécialisées donc peu
d'expertise. Nous sommes parfois justes en compétences lorsqu'il y a
contestation des études réalisées par les élus locaux ou syndicats – (chef de service
DDE)
L'Etat, qui finance pourtant, apporte de moins en moins d'expertise technique,
nous attendons un éclairage extérieur, autonome – (chef de service CG)
Nous attendons de l'Etat une expertise de haut niveau pour assister les maîtres
d'ouvrage, beaucoup de collectivités sont encore démunies – (chef de service
DDE)
29
Le CG prend en charge, notamment l’entretien ; ce qui est financé, c’est en fait
l’entretien jamais fait, donc de gros travaux.(chef de service Conseil général)
Les régions sont peu nombreuses à accompagner les projets inondation
Seule obligation : les coll. territoriales, commune/risques
Grande fragilité du système/politique
Projet sur une durée de 20 ans, et travaux sur l’entretien du système : c’est une
mission pérenne
Mais pas de vue après 2006 (collectivités. territoriales) ; pas de long terme.
Coté financeurs : ils commencent à être positifs s’ils sentent la compétence
(confiance)
Relations individuelles (directeur EPTB)
En ingénierie, il faut compter son temps, ce qui revient à être trop cher par
rapport à l’ampleur des projets (Directeur DDAF)
Le Conseil Général est attaché à la notion d’obligation de la compétence (ces
missions ne sont pas obligatoires) (chef de service conseil général)
Cette mission autour des cours d’eau : mission la plus difficile car on a plusieurs
partenaires financiers pas tous motivés par les mêmes sensibilités (diff. de
30
l’assainissement) : pas les mêmes objectifs entre les partenaires :
COMPROMIS ; gros effort d’explication (chef de service DDAF-ingénierie)
L’approche des problèmes locaux avec les syndicats mixtes : bons filtres avant
présentation aux subventions (chef de service- conseil général)
(à propos des aménagements de rivières) Incapacités des maîtres d’ouvrage à
concrétiser des projets d’où non-utilisation des crédits (directeur coll.
Territoriale)
Rôle CSP
La DIREN est obligée de censurer ses avis à cause de la pression des lobby –
chef de service DIREN
Nous attendons que la DIREN joue un rôle politique – (chef de service DDE)
Le niveau régional (DIREN) manque de pragmatisme, ils ne donnent pas de
conseils pratiques pour faire avancer les choses et cela les décrédibilise –
(ingénieurs CG)
Les DIREN n’apportent plus d’appui technique (seulement des avis) (chargé de
police de l’eau)
DIREN : sentiment qu’elles « ont perdu leur savoir-faire » ; elles font plus
d’administratif que d’hydraulique (directeur DDAF)
La DIREN ne dispose pas de moyens : on y rencontre des technocrates
31
Un travail important les attend pour passer de l’annonce de crue à la prévision
des crues
Il y a une attente du public ; on peut anticiper mieux qu’aujourd’hui ; il faut
changer les mentalités, ne pas multiplier les alertes préventives ; gérer les crises
(chef de service conseil général)
Police eau
Les 2 techniciens police de l'eau vont sans doute se reconvertir pour devenir
prévisionnistes dans le SPC (cartographie, prévisions et risque) à l'occasion de
la mise en place du service des eaux départemental qui ira à la DDAF – (chef de
service DDE)
Les futurs services de l'eau ne doivent pas être confiés à une seule
administration. Il faut favoriser les échanges croisés entre services – (groupe
ingénieurs)
Nous craignons que les futurs services départementaux de l'eau soient trop
uniquement recentrés sur la police de l'eau – (groupe techniciens)
Le travail en MISE permet une mise en commun des compétences. L'approche
pluridisciplinaire favorise le traitement des dossiers – (chef de service DDE)
32
Il y a peu de culture commune entre services participant à la MISE, les réseaux
sont indépendants (par ex les DDAF ne participent pas aux réunions "eau"
interdépartementales des DDE) – (groupe techniciens)
Subsistent deux réunions par an des chefs de MISE ; les agents de terrain ne
sont pas concernés et ne « connaissent » pas le MEDD.
Il n’existe pas de réseau d’expert.
Les organismes ne produisent plus rien ; les fédé le ressentent
Il existait également des réunions annuelles des SRAE en matière de
connaissances ; il n’y a plus rien maintenant.
33
Les services départementaux de police de l’eau devraient permettre le
rassemblement des compétences (chef de service DDAF - environnement)
34
Il est essentiel que les services de l’Etat aient des compétences hydrauliques en
leur sein (chef de service conseil général)
(A propos des chargés de police de l’eau) S’il n’y a pas de pratique : si c’est un
pragmatique : OK ; si c’est un réglementaire on tombe dans le coté flicard ; or
on nous demande de trouver des solutions. (chef de service DDAF-environnement)
Ce qui est attendu des services police de l’eau : de la clarté, des réponses sur la
procédure pour des affaires un peu complexes (digues) et des réponses sur la
technique (chef de service conseil général)
Qualité
Nappes :
Pour les eaux souterraines : difficultés à disposer de données sur les nappes ; le
réseau est insuffisamment structuré, d’où un manque de données pour une
bonne connaissance patrimoniale (chef de service DIREN)
Les SAGE sont vraiment une usine à gaz : beaucoup de temps et de moyens
pour peu de production. Il y a tellement d'acteurs que c'est très difficile de se
mettre d'accord, il nous faudrait un arbitrage – (chef de service CG)
Le document final SAGE est souvent peu ambitieux car trop de compromis-
(groupe ingénieurs)
36
L’Etat n’a plus les moyens, on ne peut plus en attendre grand chose
Attente :
1- donner les outils juridiques par l’Etat pour essayer des se débrouiller : des
lois claires,
2- Centre de ressources techniques : faire le CETE dans le domaine des
rivières en tant qu’expert technique
3- Acquisition de données
Crues : rôle majeur de l’Etat ; niveaux de centralisation ; tenir à jour des
banques de données
Pourquoi pas AMO, maîtrise d’œuvre
La connaissance a une grande fragilité : cela tient aux mutations
En outre, il est délicat que la police de l’eau et la maîtrise d’œuvre soient dans le
même service (DDAF, SN)
Ils disposent de peu de moyens : quelques personnes seulement (chef de service
conseil général)
Les coll. territoriales et Régions attendent de l’Etat un rôle :Problème des
autorisations de travaux
Elles se tournent vers l’Etat pour une aide aux procédures
Or dans ce cas précis, l’Etat a pataugé pendant trois ans ; pas une réponse ; « on
n’a pas trouvé le capitaine »
Le réseau ne fonctionne pas
Dans le cas présent, c’est le maître d’ouvrage qui a défini la procédure ; les
collectivités doivent s’aider elles même
C’est un projet d’intérêt général (PIG)
Etude d’incidence faite par elle-même (directeur EPTB)
37
Grosses opérations : bureaux d’étude, maîtrise d’œuvre privée
Il y a une place pour un service spécialisé sur des opérations classiques :
programmes globaux de restauration, protections de berges classiques ou
techniques végétales
Problème : tout ou rien
Plans de charges "surbookés" pour l’AMO, la maîtrise d’œuvre
Sur des opérations spécialisées : impossibilités de trouver un maître d’œuvre sur
ces domaines, notamment les têtes de bassin. (délégué Agence)
Nous avons du mal à arbitrer localement des choses (ici gestion des étiages) qui
ne le sont pas au niveau supérieur (national ou européen) – (groupe ingénieurs)
Pour la police de l'eau nous n'avons pas d'orientation claire du MAPAAR, c'est
la direction de l'eau du MED qui domine – (chef de service DDAF)
Nous avons en face de nous un Etat multiforme, parfois schizophrène. Les
régulations ne se font pas en amont et les oppositions entre services arrivent
parfois en réunions – (directeur EPTB)
Notre attente vis à vis de l'Etat est surtout réglementaire : savoir comment
chaque service interprète les textes – (directeur EPTB)
Nous avons des difficultés ave la DDAF avec l'impression d'être constamment
suspectés alors qu'il y a une certaine indulgence vis à vis des irriguants –
(directeur syndicat des eaux)
Le recentrage de l'Etat sur ses missions régaliennes fait que nous n'avons plus le
temps de faire de l'assistance à maîtrise d'ouvrage auprès des collectivités qui
ont alors souvent des difficultés à assurer ce rôle et il y a beaucoup de
contentieux – (chef de service DDE)
39
En matière de gestion de l'étiage, nous n'avons pas d'historique formel et fiable
(série chronologique sur la durée) cela nous permettrait d'éviter la subjectivité –
(groupe ingénieurs)
Pour les étiages nous avons une certaine difficulté pour garder la mémoire (3 ou
4 ans en stock seulement) mais nous mettons en place une base de données –
(chef de service DDAF)
Les EPCI ont des limites administratives qui n’ont rien à voir avec les limites
physiques des cours d’eau : problème et perte de lisibilité du bassin versant.
Difficulté à identifier le bon niveau de maîtrise d’ouvrage ; il faut des
« moyens » et non être en face de « coquilles vides »
Les syndicats de riverains ont été dissous ; il est nécessaire d’admettre que « les
riverains ne paieront pas pour l’entretien de leurs berges »
Il faudrait créer des EPTB mais à une échelle adaptée (chef de service Conseil
général)
Un projet a été élaboré depuis la crue de 1992 : pas d’aboutissement
Problème de la capacité des élus à assurer la MOUV :
Avant-projet élaboré après 1992 : contacts DDE/DDAF
Il y a eu une mobilité à la DDE pendant le déroulement de l’étude :elle a
ensuite stagné
Après la mobilité : les élus étaient comme « une poule qui a trouvé un couteau »
Flou sur que faire ; problème du portage du projet : commune, syndicats
(directeur coll. territoriale)
Processus de décision : pas clair pour les élus
Difficiles à convaincre
Les élus ont du mal à décider
Mission : assistance aux élus
Ex : transformer un syndicat d’étude en syndicat de travaux : élaboration de
clés de répartition financières ; un an et demi pour créer une clé ;
Sous préfecture : un mois et demi pour l’avis de la TG pour créer une
structure ; la continuité n’est pas assurée
Autre exemple : impossible de prendre l’arrêté car une commune est hors de la
sous-préfecture
40
« des heures vu le goupillon à la main » (directeur coll.territoriales)
Aménagement de rivières
Prévision de crues
Les SPC : c’est une ambition énorme ; l’Etat a-t’il les moyens dans sa fonction
publique ? (chef de service DDE)
Les services départementaux sont sinistrés dans le domaine de l'eau, nous avons
des difficultés à trouver des interlocuteurs compétents, en matière technique
(connaissance du milieu, impact des travaux et mesures compensatoires,
biologie, physico-chimie, écosystèmes) ce qui nécessiterait une durée suffisante
dans un poste. Certains ont aussi de grosses difficultés en matière d'animation
et gestion de conflits. Les compromis, les tensions font qu'ils se sentent très
mal (jusqu'à s'en rendre malades) – (chef de service DIREN)
Le suivi administratif des carrières est contraire aux évolutions nécessaires :
ceux qui font des vagues ont du mal à avancer – (chef de service DIREN)
Dans le domaine de l'eau, la connaissance des territoires, des milieux, des
hommes, des enjeux sont très importants. Cela pose problème quand les
rotations des personnes sont rapides – (groupe ingénieurs)
Il est intéressant de permettre des trajectoires individuelles variées, du type
police de l'eau vers aménagement de rivières – (directeur DDAF)
41
Les techniciens ont une bonne formation de base et les équipes ont une bonne
capacité à former les nouveaux, mais il y a une notion de taille critique et
souvent le nouveau se retrouve seul – (directeur DDAF)
Les techniciens ont des profils diversifiés, ils apprennent sur le tas ou avec les
bureaux d'étude – (chef de service DDE)
La connaissance du terrain est très importante, mais le turn-over rapide la rend
difficile. Quelques personnes stables assurent cette connaissance mais leur
départ laisse un vide qu'on ne peut pas combler, il faudrait développer le
compagnonnage – (groupe techniciens)
Le manque d'effectif en police de l'eau fait que nous n'avons pas le temps
suffisant pour chaque dossier ni pour les contrôles – (groupe techniciens)
Contrôle des mesures imposées : non fait en DDAF par manque de
personnel ; cela consisterait à vérifier les débits, les cotes d’ouvrage, la
qualité.(chargé de police de l’eau)
Il n’y a pas de transmissions de la connaissance après le départ d’un agent, après
une mutation… (chargé de la police de l’eau)
L’expérience de terrain est indispensable ; faire de la police après avoir fait du
technique.
Ne pas mettre quelqu’un en police qui n’a pas fait de terrain.
Requiert une connaissance théorique et pratique
(cf. difficultés des sorties d’écoles : Tech. , IT, IGREF ; il manque « les mains
dans le cambouis ») (chargé de police de l’eau)
La police de l’eau, c’est 1 à 2 personnes en DDAF par département ; il ya une
réelle difficulté par rapport aux moyens (chargé de police de l’eau)
Un système de qualification pourrait être mis en place pour l’acquisition des
compétences; on définit des activités pouvant être exercées (chef de service
DRIRE)
Problème des mobilités car cela repose sur une personne ;
Problème des cursus : en police de l’eau, ce devrait être de vieux routards (après
ingénierie,…)
Il faudrait mettre à profit des expériences passées
Ce n’est pas valorisant de faire de la police en DDAF (chef de service DDAF-
environnement)
42
Peu de terrain en service police de l’eau , car pas le temps : c’est une position
difficilement tenable en matière de risque inondation
Etude d’incidence : pas le temps de vérifier si le bureau d’étude est mauvais (chef
de service DDAF-environnement)
En fait, une DIREN n’est pas stabilisée, pas de culture commune assise
Les mobilités fragilisent la DIREN (directeur EPTB)
La fonction publique territoriale permet de recruter selon les besoins (souplesse
dans le recrutement) (directeur EPTB)
Service police de l’eau : constat d’une formation nulle ; dans le cadre d’une
formation continue, les parcours suivis par les stagiaires n’étaient pas cohérents
et très hétérogènes ; public hétérogène : dessinateur à ingénieur
Deux positions adoptées par ces personnes sans formation dans les services
police de l’eau :
- laisser filer
ou
- exigences hallucinantes (spécialiste CETE)
En police de l’eau, l’absence de compétences conduit à des exigences trop
fortes et des contraintes excessives (directeur DDAF)
ENGREF : perte de l’expertise technique, il faudrait une formation en
hydraulique, avoir le fond de connaissance qui permet de juger d’un dossier
(directeur DDAF)
( à propos des conseils généraux)Pas nécessaire d’effectuer des calculs
d’hydraulique à surface libre
On fait faire : il n’y a pas de besoin d’expertise au sein du département (si
besoin externalisation, commande aux bureaux d’étude)
Il faut être capable d’écrire des cahiers des charges et suivre les prestations
confiées ; ensuite vérifier les hypothèses et les paramètres
Pas besoin de spécialistes, il faut juste assez de notions pour être critiques
Formation d’ingénieurs polyvalents, qui se forment après en formation
continue; il leur faut un minimum de bagages (chef de service conseil général)
Il est plus facile de recruter en collectivités territoriales (on peut cibler un
cursus).
En outre, il est facile d’être détaché de l’Etat aux collectivités (chef de service conseil
général)
(barrages) En cas de mobilité, les techniciens ont acquis une expérience sur le
terrain ; quand départ, la connaissance part avec eux. (chef de service DDE)
Rester 10 ans dans un poste ou plus est considéré comme négatif/carrière (chef
de service DDE)
Carrières :Il faut pérenniser les fonctionnaires
43
Créer une filière avec des postes ciblés, du bas de l’échelle vers le haut, dans
une logique opérationnelle (chef de service DDE)
(à propos de police de l’eau) Ce qui est indispensable, c’est des gens qui transitent
par la maîtrise d’œuvre
Les gens qui partent directement vers le réglementaire sont démunis ; s’ils ont
suivis des travaux au départ, ils acquièrent quelques ordres de grandeur
Il faut plus de compétences techniques
Les clubs "police de l’eau" doivent être relancés (chef de service DDAF-
environnement)
Sur des dossiers digues : difficile ; pas sûr d’y aller (ouvrages d’art)
Départ d’un ITR : période de problèmes
Pas de recouvrement pendant 6 à 8 mois : gros problèmes
Le chef de service reprend les dossiers
Si on veut garder la compétence, on ne peut pas fonctionner comme cela vis à
vis des maîtres d’ouvrage : demandes, délais à tenir !
Problème Technicien forestier : ne peut agir sur les dossiers hydrauliques sauf
renaturation
Volonté de la DDAF : garder une équipe opérationnelle de 4 personnes dont
trois techniques
Avenir : « une digue par-ci, un bassin écréteur par-là » pour garder la technicité
(chef de service DDAF-ingénierie)
44
32 – Des questionnements à valeur d’enjeux : typologie et pistes
d’action
Une telle option vise non seulement à prendre l’avis des professionnels sur des
problématiques dont ils sont les acteurs mais à faire élaborer des pistes de
progrès par ceux là même qui seront conduits à la mettre en œuvre. Au regard
des résistances aux changements qui apparaissent traditionnellement dans des
phases de réorganisation des pratiques professionnelles, un tel choix permet de
crédibiliser les leviers d’action qui seront ultérieurement mobilisés.
Les enjeux sont formulés ci-après sous forme de questions opératoires. Nous
essayons à ce stade de conserver une expression aussi proche que celle qui a
prévalu dans la bouche des ingénieurs et techniciens rencontrés. Le caractère
récurrent de ces interrogations chez les personnels confèrent à celles-ci une
importance significative au point de leur conférer le statut d’enjeux. Les quatre
rubriques retenues pour classer ces questionnements renvoient à des typologies
mobilisées lors de diagnostics d’organisations publiques ou privées se
consacrant à la production de biens ou de services. L’ordre dans chacune des
rubriques est totalement aléatoire.
45
II - Les enjeux financiers et économiques :
1. Comment surmonter les tensions entre une gestion privilégiant les mobilités
fonctionnelles et la gestion des carrières de spécialistes ?
2. Comment faire face aux tensions sur les effectifs et charges de travail ?
3. Comment concevoir une l’offre de formation cohérente alors
qu’actuellement les analyses de besoins s’avèrent inégales ?
4. Comment limiter l’affectation d’agents peu ou pas qualifiés sur des emplois
clefs de la filière ou à défaut comment conduire une adaptation à l’emploi
satisfaisante ?
46
5. Comment traiter l’existence d’une tension entre le métier « rêvé » : construire
des ouvrages et la réalité professionnelle dominante actuelle : « entretenir »
voire même uniquement assurer des fonctions « réglementaires » ?
Ces questionnements récurrents peuvent être définis comme des enjeux au sens
ou leur dépassement, ou a minima la production de réponses, sera identifiée par
les personnels mais surtout par les partenaires extérieurs : élus, associations
d’usagers, particuliers… comme une avancée.
Nous proposons d’identifier des pistes d’action à partir du modèle d’analyse des
organisations tel qu’il a été formulé par l’analyse stratégique (cf. Crozier M. et
Friedberg E. - 1977).2 Pour ces auteurs, les problèmes non résolus constituent
autant de « zones d’incertitudes » pour les organisations. Au sein de celles-ci, des
acteurs ou groupes d’acteurs vont avoir le souci d’y faire face en :
Selon Crozier et Frieberg, les acteurs qui possèderont les ressources pertinentes
pour réduire ces incertitudes disposeront ainsi dans leur organisation d’un
pouvoir significatif. Ces acteurs seront ainsi les « acteurs clefs » de demain.
2
Crozier M. & Friedberg E. (1977) « L’acteur et le système » – Paris Editions du Seuil 437 p
47
Enjeux Techniques et Financiers Institutionnels et Gestion
technologiques et économiques organisationnels des personnels
Ressources
Savoirs :
* scientifiques,
* techniques,
* juridiques …..
Accès aux acteurs et
aux bénéficiaires
des politiques
publiques:
Gestion de
l’information :
Règles, normes :
création de normes,
modification,
interprétation, contrôle
de l’application, …
48
I - Les enjeux techniques et technologiques
Savoirs :
Gestion des mobilités intégrant les temporalités d’acquisition des savoirs « de
* scientifiques,
terrain » et leur valorisation dans les emplois opérationnels. [1]
* techniques,
* Juridiques..
Accès aux
acteurs et aux Formation
bénéficiaires des Développement d’une posture de conseil à visée pédagogique » initiale en
politiques ….[2] « écologie
publiques: hydraulique
» [3]
Valorisation Consolidation
Gestion de des des fonctions
Coordination des institutions
instructions de synthèse
l’information : compétentes sous l’autorité des
intégrées : des DIREN
Préfets [6] vers des [5]
chartes [4]
Positionnent
Règles, normes Chartes de communication, des
Développement
de dispositifs de Evaluation des crises : problématiques
capitalisation des « Eau » dans les
capitalisation des expériences, des
décisions CODIR [8]
Publiques [7] scénarios de crises …[9]
NB : les enjeux liés à la qualité des eaux – notamment en période de crues - ont été identifiés mais peu
abordés lors des entretiens. Ces problématiques sont parfois traitées dans d’autres structures (cf. services
d’économie agricole en DDAF par exemple).
49
Commentaires :
1 - Les règles de gestion des carrières publiques privilégient les affectations de « courtes -
moyennes durées » tournées vers l’accès à des responsabilités d’encadrement croissantes. Cette
logique, pertinente pour les fonctions de cadre dirigeant, est perçue comme « contre productive »
pour les emplois qui impliquent une haute technicité voire une spécialisation. Nombre
d’agents assurant des missions « hydrauliques » – et leur encadrement – souhaitent donc la
mise en place de modes de gestion plus appropriés.
4 - Les partenaires des services publics privilégient toute communication intégrée présentant
les différentes facettes des politiques publiques de l’eau. Les documents de type « Charte » se
référant à un territoire, à un bassin, … semblent donc être privilégiés.
6 – Même si cette fonction de coordination a été souvent réaffirmée, un tel besoin demeure
face aux « cloisonnements administratifs », aux fonctionnements en « tuyaux d’orgue » … Les MISE
sont par ailleurs identifiées comme une modalité organisationnelle qui facilite la coordination
technique des services. Les services des Préfets sont sollicités pour une coordination de
nature plus stratégique, pour un « dire de l’Etat unifié ».
7 – Un constat est dressé quasi unanimement : les services, notamment du fait des mobilités
de nombreux ingénieurs, n’ont pas mis en œuvre des dispositifs de capitalisation des
expériences acquises, des « bonnes pratiques » … Cette carence réduit en outre les opportunités
d’une réduction des contentieux administratifs.
______________
50
II - Les enjeux financiers et économiques
Règles, normes
51
Commentaires :
1 – L’ingénierie financière de projet paraît répondre aux demandes des « usagers » qui
souhaitent pouvoir appréhender de la manière la plus intégrée possibles les conséquences de
leurs choix. Ils attendent aussi que les agents publics puissent les aider à identifier les
différentes sources de financement : budgets régionaux, crédits européens … Ce « métier »
est parfois désigné sous le terme d’assembleur.
4 – Bien que les services ne soient pas à ce jour en mesure d’apprécier l’impact opérationnel
de la LOLF, nombre de cadres semblent vigilants. Tout en espérant une « fluidité » dans la
gestion des budgets publics, certains redoutent que la gestion par programme génère des
processus de « sectorisation » qu’ils jugent contre-productifs.
__________________
52
III - Les enjeux institutionnels et organisationnels
Gestion de
l’information :
Consolidation du
fonctionnement des Création systématiques de
équipes de direction [5] banques de données, de « clubs
de professionnels » [6]
Règles,
Dévelop Profesi Configurer
normes Coordination des
per des onaliser les services
sites chefs de MISE et de
l’analyse régionaux
inter- service au niveau des Scénarios de crise et des en écho
net pour bassins. [7] évaluation des besoins aux
le public politiques publiques de
problèmes
[10] Renforcement de [9] formati
locaux [12]
l’autorité des on [11]
instances de bassin.
Optimiser la LOLF
[8]
53
Commentaires :
1 – Cette proposition consolide celle formulée au § I (proposition 5) Elle est aussi à relier
avec la gestion des carrières des cadres techniques qui souhaitent exercer leurs fonctions en
seconde partie de carrière dans des emplois de « spécialiste ».
3 – L’enquête dans les trois régions du panel a mis en évidence des pratiques innovantes
mais ponctuelles ; le repérage, l’expertise et la valorisation des « bonnes pratiques » pourraient
constituer l’objet d’un travail complémentaire. Une initiative pourrait être prise par des
responsables de groupement de directeurs de services déconcentrés.
7 – Les initiatives prise en la matière ont été largement validées par les responsables de
MISE. Il s’agit là une « bonne pratique » à généraliser.
8 – La pertinence des logiques de « bassin » est reconnue par tous les acteurs : sa priorité et
sa pérennité semblent devoir être un axe central des politiques publiques.
9 – La faiblesse des évaluations des politiques publiques associant l’ensemble des acteurs est
mise en avant. Cet état prise les décideurs de repères pour les prises de décisions et la
programmation des actions à venir.
10 – Cette option répond aux attentes des usagers ; elle peut accompagner des actions plus
personnalisées lors de la mise en chantier de projets (Cf. la valorisation d’une posture de
conseil § I – proposition 2)
11 – Les auditions réalisées par la mission interministérielle ont mis en avant l’hétérogénéité
des pratiques d’analyse des besoins de formation et des déficits notamment liés à une
connaissance insuffisante des questionnements des professionnels de la filière. Les pressions
vécues quant aux effectifs et des impératifs de gestion budgétaire ont aussi été mis en avant
pour expliquer le fait que des actions de formations aient été différées.
_________________
54
IV - Les enjeux liés à la gestion des personnels
Ressources
Savoirs :
* scientifiques, Gestion prévisionnelle : rôle Suivi personnalisé des carrières au
* techniques, des directions et services [1] niveau régional et/ou national :
* juridiques ….. rôle des Conseils généraux, :
Accès aux acteurs CGPC, IGE, CG du GREF…[2]
et aux
bénéficiaires des
politiques Intégrer les attentes des bénéficiaires des politiques
publiques: publiques dans l’analyse des besoins de formation [3]
* position
d’interface,
* de médiation…
Gestion de
l’information :
* Point de passage Animateurs référents et Rôle clef des chefs de service, des
privilégié ou/et réseaux d’experts. [4] secrétaires généraux ..des directions de
obligé, personnels et des organisations syndicales.
* Capacités à [5]
synthétiser, à
valoriser…
Règles, normes Gestion des
* création de mobilités et des
normes, certifications : Professionnaliser Rendre
* modification, brevets, mise ne l’analyse des obligatoires
* interprétation, place de besoins de certaines
* contrôle de dispositifs de formation et formations en
l’application, validation des définir quelques hydrauliques
*… acquis prof… priorités : analyse [8]
afin de légitimer du risque, gestion
les spécialistes. de crises ….[7]
[6]
55
Commentaires :
2 – La gestion des carrières d’ingénieurs et cadres optant compte tenu de leurs savoir-faire
techniques vers des parcours professionnels de spécialiste semble implique un suivi
personnalisé renforcé fondé sur des critères transparents (cf. mobilités, promotions, accès
aux emplois de responsables de réseaux.)
6 – Une gestion des parcours professionnels de « spécialistes » si elle doit d’abord être fondée
sur les règles de la gestion des personnels appelle en outre des dispositifs spécifiques. La
caractérisation du niveau d’agent « confirmé, d’agent « spécialiste » d’agent « expert » ne doit
pas être laissé aux seules initiatives locales.
56
Un essai de synthèse …
57
L’existence de structures de bassin, si elles répondent à un authentique souci de
cohérence hydrologique, introduit un facteur supplémentaire de trouble. Ainsi
se combinent sur des territoires non homothétiques, des institutions aux
missions variées, relevant de structures centrales différentes, et mues par des
cultures professionnelles distinctes….
La très grande majorité des maîtres d’ouvrages sollicités dans les enquêtes
conduites en région s’accordent à reconnaître que la mise en œuvre des
politiques publiques hydrauliques implique, eu égard à la multiplicité et à
complexité des enjeux, des personnels compétents et expérimentés. La variété
des paramètres à traiter, l’existence d’interactions nombreuses et parfois non
modélisés à ce jour, la gestion de situations de crises… conduisent à cette
affirmation.
58
Nombre d’acteurs soulignent que la maîtrise des questions posées aux services
publics implique présence sur le terrain, imprégnation des caractéristiques
locales et capitalisation des « bonnes pratiques » professionnelles. Les impératifs
de la gestion des procédures administratives éloignent, souvent de manière très
significative, les personnels des cours d’eau, des ouvrages, des zones
sensibles… Si les plus expérimentés savent mobiliser leur expérience de terrain
et traitent ainsi de manière efficace certaines procédures, d’autres agents
semblent se réfugier soit dans une gestion procédurière, soit expriment un
sentiment de perte de professionnalisme. L’isolement tant dans les services
qu’entre les services aggrave ces processus.
Les modes de gestion des carrières des agents publics – et tout particulièrement
ceux de la fonction publique d’Etat – s’avèrent plutôt adaptés pour les
personnels « généralistes » : cadres coordinateurs, personnels en charge de
procédures financières… A contrario, ces modalités sont perçues comme non
idoines, voire contre-productives, pour les « spécialistes ».
Enfin est stigmatisée, l’affectation d’agents peu ou pas formés sur des missions
où une expérience de terrain, ou pour le moins une formation technique, est
identifiée comme nécessaire. Les missions de police de l’eau sont assez souvent
dans cette situation. Les conflits d’usage autour de la ressource hydraulique et la
gestion des milieux naturels complexes sont présentés comme des enjeux de
premier plan. Ils requièrent a priori la présence d’agents publics fortement
professionnalisés pour agir en matière de médiation et/ou d’expertise. Or, on
59
observe a contrario, une érosion des identités de métier qui constitue un point de
vigilance significatif.
60
Ces perceptions peuvent à la longue brouiller, voire à déqualifier, la filière. Un
tel processus ne serait pas sans conséquences. Il contribuerait à détourner les
personnels, et notamment les « spécialistes », à y servir. Or, il apparaît que les
pouvoirs publics ont besoin de compétences techniques avérées qu’il s’agisse,
soit de disposer en leur sein d’experts capables d’assister les maîtres d’ouvrages
en amont d’études ou de travaux ; soit de posséder, pour des secteurs sensibles
ou non concurrentiels, de professionnels capables d’assurer des maîtrises
d’œuvre.
_________
61
Annexe :
Dispositif d’enquête
62
Eléments de bilan au
Productions visées : Processus : Echéancier : 12 juillet 2004
II – IDENTIFICATION
DES ATTENTES DES - Une enquête « en
« BENEFICIAIRES » , Dans chacune des trois Février à avril pour les commun » en
DES SAVOIR ET régions du panel enquêtes de terrain. Lorraine puis deux
SAVOIR-FAIRE DES (Lorraine, Languedoc- régions traitées par
AGENTS PUBLICS Roussillon et Poitou - Les chargés d’études chacun des deux
Charente) il apparaît réaliseront une première chargés d’études (L
Cette étape doit permettre pertinent que les enquête ensemble Rou. & Poitou C.)
de « mettre en miroir » d’une chargés d’études (Lorraine) pour stabiliser - A noter quelques
part les attentes formulées puissent rencontrer : leur démarche. différences : forte
par les bénéficiaires » des Les deux autres régions présence de
politiques publiques - des élus seront étudiées structures émanant
« hydraulique » et d’autre territoriaux , séparément : des collectivités
part, les activités assurées - des responsables de • Languedoc – locales en LR, très
par les institutions structures Roussillon = Pascal peu en Lorraine.
publiques. intercommunales, Duchêne / - Le dispositif
- des agents des INFOMA - Nancy ; « entretien » a été
Il s’agit – à partir de institutions • Poitou – Charente = complété par un
regroupements d’activités – publiques : cadres Marie José Leterme / questionnaire
de mettre en évidence des dirigeants, ENSA de Rennes. individuel centré sur
« emplois-types ». A ce ingénieurs, les parcours
stade, il paraît judicieux que techniciens, adjoints Un temps de
l’étude privilégie une techniques. consolidation de
approche en terme l’ensemble des données
d’emplois types transverses Dans un souci d’un sera conduit avec l’appui - Réalisé les 6 et 7 avril
même si la mise en évidence repérage optima des de François Granier / 04
d’emplois types spécifiques à enjeux , il apparaît OMM. Ces journées sont Avec : premier repérages
telle ou telle institution probant de prévoir des à programmer fin avril – des emplois types, des
apparaîtra ici ou là entretiens individuels et début mai . parcours et des quatre
indispensable. des séances d’entretien Immédiatement en aval, « familles » d’enjeux.
de groupe. une première restitution
C’est à partir de des travaux sera réalisée à
l’identifications des activités Proposition : Si le l’intention des membres
effectivement assurées par recueil d’information de la mission
les agents publics que sera sur le terrain se déroule interministérielle. - Restitution le 27 mai
abordée la question de leurs sur trois jours et demi ; devant les membres
compétences : savoir et peut-on estimer que le de la mission
savoir faire devant être temps disponible - Compléments réalisés
mobilisés en écho aux permettra de conduire à la demande de la
63
demandes. sur la base de quatre mission :
entretiens individuels • Identification pour
Ces savoir et savoir faire par jour : dix à douze chacun des emplois
sont-ils disponibles ? entretien d’une part et types du nombre de
Comment ont-ils été deux entretiens de personne du panel
acquis ? Sont-ils transmis ? groupe d’autre part (un pouvant être
Si oui, comment ? Quelles entretien de groupe = « identifiées » comme
sont les capitalisations tant à durée une heure trente à appartenant à chacun
titre individuel que pour la deux heures des emplois,
communauté de travail qui maximum) ? • Note de méthode et
apparaissent comme « synthèse »
pertinentes ? Les agents • recomposition des
identifient-ils des obstacles ? fiches emploi types :
Quid des logiques des activités centrales et
réseaux d’experts intra et identification des
inter institutions? Est-il compétences
possible d’identifier des • présentation d’un
facteurs facilitants ? Rôle des « verbatim » classé
instances centrales et des par enjeux
structures de recherche ? …
64
III – MISE EN
DYNAMIQUE DES
SAVOIR ET SAVOIR
FAIRE ;REPERAGE
DES PARCOURS
PROFESSIONNELS
« QUALIFIANTS »… Ce travail pourrait être Juin 2004 ;
conduit sous la forme
Deux options s’avèrent au d’un séminaire Eté : mise en forme par
stade actuel envisageables : prospectif réunissant un les chargés d’étude
petit groupe d’experts « OMM » quant aux
A – Un temps de dont les six membres de parties I et II ;
« scénarisation » à visée la mission et les chargés
prospective : Quels peuvent d’études. Septembre 2004 ;
être les futurs alternatifs
dans la mise en œuvre des
politiques publiques Cette séquence peut En aval, une présentation
« hydrauliques » (cf. ce qui a aussi être conduite sans des conclusion sera à
pu être conduit dans le cadre que soit nécessairement réaliser devant les
de l’étude de la filière réalisée la phase III A. représentants des
d’emploi « Ingénierie Elle aura dans cette personnels (cf. par
publique »‘) ; hypothèse une portée exemple CTP M)
plus « ici et
B – Un groupe « métier » maintenant » que Quatrième trimestre :
rassemblant durant un jour prospective. Dans les mise en forme du rapport
et demi à deux jours un deux cas, il sera – selon final et publication.
panel d’agents publics en nous - indispensable
fonction dans un échantillon que le cadre de
d’institutions publiques : questionnement soit
DIREN, DDE, DDAF, explicitement validé par
MISE, Agence de l’Eau, les responsables des
CSP, Etablissements publics institutions concernées
« type CBRL »… afin d’éviter tout
Le groupe « métier » malentendu.
pourrait avoir par exemple
pour objectifs :
- la consolidation des
emplois - types
identifiés,
- l’identification des voies
et moyens de nature à
65
conforter les pratiques
professionnelles
« qualifiantes »
- proposer des dispositifs
de formation adaptés à
la problématique
professionnels
« hydraulique »
- proposer des dispositifs
de gestion des carrières :
parcours de
« généralistes, de
spécialiste, d’expert ….
- Formuler des
recommandations quant
aux coopérations inter -
institutionnelles les plus
adaptées
- ….
_______________________
66
Annexe : 2
____________
67
Emploi-type 1 : Chargé d’ingénierie publique
activités :
en gras activités principales
petits aménagements
(physico chimique et
personnel et moyens
et entretien de cours
domaines
navigation fluviale
barrages et digues
étiages (rivières et
qualité de l'eau
eaux pluviales
biologique)
nappes)
actions
d'eaux
instruction crues
réglementaire et
contrôle
recueil et traitement des
données
assistance à maître
d'ouvrage et maîtrise x x x
d'œuvre
instruction financière
animation de groupes de
travail ou concertation
représentation
institutionnelle comm.
externe
assistance, conseil
technique x x
assistance conseil
juridique et financier x x
encadrement de
proximité –
opérationnel
management de service
(dimension stratégique)
Compétences nécessaires :
- hydraulique à surface libre, hydrologie
- connaissance et pratique de modèles simples hydrauliques et élaboration de cahiers des charges
sur des modèles plus complexes
- topographie - mécanique des sols - béton armé
- aménagement de rivières -entretien des hydrosystèmes - écologie des milieux aquatiques -
hydrobiologie-hydrochimie
- assainissement pluvial (réseaux, bassins d’orage, techniques alternatives)
- système de protection par digues (analyse de submersion au-delà des digues) - structure des
digues (géotechnique, résistance d’un remblai)
- ingénierie financière de projet
- réglementation (eau, urbanisme, enquêtes publiques, servitudes)
Parcours professionnel souhaitable : convient bien pour un premier poste, pendant quelques
années - évolution possible ensuite vers service police de l'eau
Formation continue
- biologie écologie (approche globale du milieu naturel)
- compléments techniques : géotechnique, mécanique des sols…
___________
69
Emploi-type 2 : Chargé d’affaire financier
activités :
petits aménagements et
domaines
personnel et moyens
navigation fluviale
entretien de cours
barrages et digues
étiages (rivières et
eaux pluviales
nappes)
d'eaux
actions
crues
Instruction
réglementaire et
contrôle
recueil et traitement des
données
Assistance à maître
d'ouvrage et maîtrise
d'œuvre
Instruction financière
X X X X X X
Animation de groupes
de travail ou X X X X X X
concertation
Représentation
institutionnelle comm. X X X X X X
Externe
Assistance, conseil
technique
Assistance, conseil
juridique et financier X* X* X* X* X* X*
Encadrement de
proximité –
opérationnel
Management de service
(dimension stratégique)
activités :
70
Compétences nécessaires :
- Ingénierie financière de projet
- Formation scientifique, généraliste dans le domaine de l’hydraulique
- Compétences plus spécifiques dans domaines concernés
Statut : ingénieurs
Structure d'affectation :
- conseils généraux
- DIREN, DDAF
- Agences de l'eau
Formation continue : dans les domaines concernés par l’instruction financière (technique,
réglementaire, financière)
remarques :
La technicité des chargés d'affaires est très variable. Certains conseils généraux considèrent que les
chargés d'affaires doivent être des spécialistes des dossiers qu'ils instruisent, d'autres seulement de
bons généralistes. L'impact de l'une ou l'autre de ces options n'a pu être mesuré.
_____________
71
Emploi-type 3 : Surveillant de barrage
activités :
petits aménagements et
domaines
personnel et moyens
navigation fluviale
entretien de cours
barrages et digues
étiages (rivières et
eaux pluviales
nappes)
d'eaux
actions
crues
instruction
réglementaire et X
contrôle
recueil et traitement des
données X X X
assistance à maître
d'ouvrage et maîtrise
d'œuvre
instruction financière
animation de groupes de
travail ou concertation X
représentation
institutionnelle comm. X
externe
assistance, conseil
technique
assistance, conseil
juridique et financier X (ing)
encadrement de
proximité –
opérationnel
management de service
(dimension stratégique)
activités :
- Entretien barrage
- Auscultation barrage (capteurs)
- Exploitation en temps de crues
- Suivi en temps réel des crues via le centre d’annonce de crues
72
Compétences nécessaires :
- Hydraulique à surface libre
- Hydrologie, hydrométrie (capteurs)
- Construction de barrages d’où résistance des matériaux, mécanique des sols, géotechnique
- Gestion du stress
Formation initiale :
ITPE ou TE (complément hydraulique, hydrologie, hydrométrie)
ITR ou TGR (complément construction)
Formation continue :
- Barrages
- Gestion du stress
_________________
73
Emploi-type 4 : Animateur référent domaine de l'eau
activités :
en gras activités principales
petits aménagements et
domaines
personnel et moyens
navigation fluviale
entretien de cours
barrages et digues
étiages (rivières et
eaux pluviales
nappes)
d'eaux
actions
crues
instruction
réglementaire et
contrôle
recueil et traitement des
données x x x
assistance à maître
d'ouvrage et maîtrise
d'œuvre
instruction financière
animation de groupes de
travail ou concertation x x x x x
représentation
institutionnelle comm. x x x x x
externe
assistance, conseil
technique x x x x x
assistance, conseil
juridique et financier
encadrement de
proximité – x
opérationnel
management de service
(dimension stratégique)
activités : - avis technique sur les dossiers, expertise dans un domaine lié à l'eau
(qualité, police, risques…)
- animation de réunions et groupes de travail dans le domaine d'expertise :
coordination des MISE…
- regroupement de données disponibles, pilotage d'études
- éventuellement encadrement d'une équipe
74
Compétences nécessaires :
- ingénieur expert dans un domaine de l'eau (hydrologie, hydro-biologie, écologie…)
- animation, négociation, communication
- réglementation, droit
Statut : ingénieur
Formation initiale :
ingénieur ou universitaire dans le domaine de l'eau
_________________
75
Emploi-type 5 : Chargé d'annonce de crues
activités :
petits aménagements et
domaines
personnel et moyens
navigation fluviale
entretien de cours
barrages et digues
étiages (rivières et
eaux pluviales
nappes)
d'eaux
actions
crues
instruction
réglementaire et
contrôle
recueil et traitement des
données X
assistance à maître
d'ouvrage et maîtrise
d'œuvre
instruction financière
animation de groupes de
travail ou concertation
représentation
institutionnelle comm. X
externe
assistance, conseil
technique
assistance, conseil
juridique et financier
encadrement de
proximité –
opérationnel
management de service
(dimension stratégique)
activités :
- annonce de crues
76
Compétences nécessaires :
- hydraulique à surface libre
- hydrologie
- connaissance et pratique de modèles simples hydrauliques et élaboration de cahiers des charges
sur des modèles plus complexes
- aménagement de rivières
- systèmes de protection par digues (analyse de submersion au-delà des digues, structure des
digues)
Parcours professionnel souhaitable : bien souvent métier spécialisé avec peu d’évolution
Formation initiale :
TGR ou techniciens équipement
ITR de l'agriculture ou ITPE de l'équipement
Formation continue
- modélisation
- digues
Bénéficiaires :
collectivités territoriales, particuliers, industries
______________
77
Emploi-type 6 : Prévisionniste, traitement de données hydrométriques
(SPC)
activités :
en gras activités principales
petits aménagements et
domaines
personnel et moyens
navigation fluviale
entretien de cours
barrages et digues
étiages (rivières et
eaux pluviales
nappes)
d'eaux
actions
crues
instruction
réglementaire et
contrôle
recueil et traitement des
données x
assistance à maître
d'ouvrage et maîtrise
d'œuvre
instruction financière
animation de groupes de
travail ou concertation x
représentation
institutionnelle comm. x
externe
assistance, conseil
technique, juridique et x
financier
encadrement de
proximité – x x
opérationnel
management de service
(dimension stratégique)
78
Compétences nécessaires :
- hydrologie et hydraulique générale
- modélisation
- notions de météorologie
- compétences managériales
Formation initiale :
spécialisation hydrologie - difficile à trouver
Formation continue
particularités liées aux influences maritimes
Remarque :
Nous n'avons pas rencontré des personnes exerçant cet emploi, qui est plutôt un emploi de demain.
Les personnes sont en train d'être recrutées (difficilement) pour les futurs services de prévision des
crues.
79
Emploi-type 7 : Garde CSP (agent technique de l’environnement)
activités :
petits aménagements et
domaines
personnel et moyens
navigation fluviale
entretien de cours
barrages et digues
étiages (rivières et
eaux pluviales
nappes)
d'eaux
actions
crues
instruction
réglementaire et X X
contrôle
recueil et traitement des
données X X
assistance à maître
d'ouvrage et maîtrise
d'œuvre
instruction financière
animation de groupes de
travail ou concertation
représentation
institutionnelle comm.
externe
assistance, conseil
technique x
assistance, conseil
juridique et financier
encadrement de
proximité – (x)
opérationnel
management de service
(dimension stratégique)
activités :
- constat des infractions loi pêche, loi eau 92, loi 1976, loi 1975-déchets
- avis techniques liés aux cours d’eau et à la biologie des espèces : travaux sur le lit, débits réservés,
passes à poissons, création ou vidange de plans d’eau, hydroélectricité, qualité physico-chimique
des eaux
80
- suivi d'étiage (impact sur la faune piscicole)
Compétences nécessaires :
- hydraulique à surface libre : calcul de débits, jaugeages (hydrométrie)
- hydrobiologie et hydrochimie (interprétation d’une analyse : DCO, MES, …)
- biologie des espèces
- Domaine police judiciaire : connaissance procédure pénale, rédaction des PV
- Domaine administratif : connaissance procédures administratives (arrêtés préfectoraux, enquêtes
publiques, études d’impact)
Formation continue
- Hydrométrie plus approfondie
- Passes à poisson (gestion et conception)
- Courbes de tarage en liaison avec hydrométrie
__________________
81
Emploi-type 8 : Analyste de l’aléa et du risque d’inondation
activités :
en gras activités principales
petits aménagements et
domaines
personnel et moyens
navigation fluviale
entretien de cours
barrages et digues
étiages (rivières et
eaux pluviales
nappes)
d'eaux
actions
crues
instruction
réglementaire et X
contrôle
recueil et traitement des
données X
assistance à maître
d'ouvrage et maîtrise
d'œuvre
instruction financière
animation de groupes de
travail ou concertation X
représentation
institutionnelle comm. X
externe
assistance, conseil
technique
assistance, conseil
juridique et financier
encadrement de
proximité –
opérationnel
management de service
(dimension stratégique)
activités :
82
Compétences nécessaires :
- hydraulique à surface libre
- hydrologie
- topographie
- hydrogéomorphologie
- modélisations simples ; élaboration de cahiers des charges pour modèles complexes
- notions de construction (solidité, fondations) d’où géotechnique, résistance des matériaux,
mécanique des sols
- systèmes de protection par digues
Formation initiale :
ITPE ou TE (complément hydraulique, hydrologie)
ITR ou TGR (complément construction)
Formation continue
- hydrogéomorphologie
- modélisation
- digues
________________
83
Emploi-type 9 : Chargé de police de l'eau
activités :
petits aménagements et
domaines
personnel et moyens
navigation fluviale
entretien de cours
barrages et digues
étiages (rivières et
eaux pluviales
nappes)
d'eaux
actions
crues
instruction
réglementaire et x x x x x
contrôle
recueil et traitement des
données
assistance à maître
d'ouvrage et maîtrise
d'œuvre
instruction financière
animation de groupes de
travail ou concertation
représentation
institutionnelle comm. x x x
externe
assistance, conseil
technique x x x x
assistance, conseil
juridique et financier x x x x x
encadrement de
proximité – x
opérationnel
management de service
(dimension stratégique)
activités :
- instruction réglementaire des dossiers "police de l'eau" (soit l'ensemble des dossiers, soit
spécialisation dans un domaine)
- contrôle – répression (agents assermentés)
- participation à des réunions de coordination au niveau de la MISE/DISE
- conseil réglementaire, éventuellement technique
- pour les ingénieurs éventuellement, encadrement d'une cellule de travail
84
Compétences nécessaires :
- réglementation
- "terrain" : expérience d'ingénierie dans le domaine très utile pour un jugement technique et un
conseil réaliste (aménagement de cours d'eaux, hydrologie urbaine, assainissement…)
- hydraulique à surface libre, hydrologie, hydro-biologie et chimie
- écologie des milieux
- droit administratif, de l'urbanisme et de la propriété, procédures pénales
NB : Des connaissances en hydrologie des systèmes ne sont pas fréquemment mises en avant ;
alors que la quasi-totalité des acteurs concernés considèrent celles-ci comme cruciales.
Formation initiale :
ITR de l'agriculture ou ITPE de l'équipement - TGR ou techniciens équipement
Formation continue
- biologie écologie (approche globale du milieu naturel)
- contentieux
- barrages et digues (géotechnique)
- hydrogéologie
85
Emploi-type 10 : Chargé du suivi des étiages et nappes souterraines
activités :
en gras activités principales
petits aménagements et
domaines
personnel et moyens
navigation fluviale
entretien de cours
barrages et digues
étiages (rivières et
eaux pluviales
nappes)
d'eaux
actions
instruction crues
réglementaire et x
contrôle
recueil et traitement des
données x
assistance à maître
d'ouvrage et maîtrise
d'œuvre
instruction financière
animation de groupes de
travail ou concertation
représentation
institutionnelle comm. x
externe
assistance, conseil
technique x
assistance, conseil
juridique et financier x
encadrement de
proximité –
opérationnel
management de service
(dimension stratégique)
86
Compétences nécessaires :
- ingénieur ou technicien généraliste
- hydrogéologie (relations nappes/eaux superficielles)
- notions d'hydrologie
- écologie des milieux
- réglementation, droit
- animation, négociation
Formation initiale :
ingénieur ou technicien généraliste
Remarque : Cet emploi est très lié aux emplois "police de l'eau". Il demande a priori moins de
connaissances techniques (hydrologie) et sera donc est plus facilement confié à une personne sans
réelles compétences au départ dans le domaine de l'eau (ITA, voire Secrétaire d’Administration
Scolaire et Universitaire…)
_____________
87
Emploi-type 11 : Animateur MISE/DISE
activités :
en gras activités principales
petits aménagements et
domaines
personnel et moyens
navigation fluviale
entretien de cours
barrages et digues
étiages (rivières et
eaux pluviales
nappes)
d'eaux
actions
crues
instruction
réglementaire et x x x x x
contrôle
recueil et traitement des
données
assistance à maître
d'ouvrage et maîtrise
d'œuvre
instruction financière
animation de groupes de
travail ou concertation x x x x x
représentation
institutionnelle comm. x x x x x
externe
assistance, conseil
technique
assistance, conseil
juridique et financier
encadrement de
proximité –
opérationnel
management de service
(dimension stratégique)
activités :
88
Compétences nécessaires :
- nécessité d'une maîtrise minimale des nombreux aspects liés à l'eau, tant quantitatifs que qualitatifs
- hydraulique à surface libre, hydrologie, hydro-biologie et chimie
- écologie des milieux
- réglementation et droit
- animation, communication
Statut : ingénieur
peut être responsable d'une cellule police de l'eau ou chef de service
Formation initiale :
ITR de l'agriculture ou ITPE de l'équipement voire IGREF .
Formation continue
- compléments techniques
- animation
Bénéficiaires : Etat
____________
89
Emploi-type 12 : Chef de service
activités :
petits aménagements et
domaines
personnel et moyens
navigation fluviale
entretien de cours
barrages et digues
étiages (rivières et
eaux pluviales
nappes)
d'eaux
actions
crues
Instruction
réglementaire et
contrôle
recueil et traitement des
données
Assistance à maître
d'ouvrage et maîtrise
d'œuvre
Instruction financière
Animation de groupes
de travail ou X X X X X X
concertation
Représentation
institutionnelle comm. X X X X X X
Externe
Assistance, conseil
technique X X X X X X
assistance, conseil
juridique et financier X X X X X X
Encadrement de
proximité –
opérationnel
Management de service
(dimension stratégique) X X X X X X X X
90
Compétences nécessaire :
- Formation scientifique
- Généraliste ayant des notions dans chacun des domaines concernés, éventuellement spécialisé
dans certains domaines (selon taille du service)
- Management
Statut : Ingénieur
IGREF ou IDTR
IPC ou IDTPE
Formation continue : management et dans les domaines concernés par le service (technique,
réglementaire, financier)
___________________
91
Emploi-type 13 : Technicien de rivières
activités :
petits aménagements et
domaines
personnel et moyens
navigation fluviale
entretien de cours
barrages et digues
étiages (rivières et
eaux pluviales
nappes)
d'eaux
actions
crues
instruction
réglementaire et
contrôle
recueil et traitement des
données
assistance à maître
d'ouvrage et maîtrise X
d'œuvre
instruction financière
animation de groupes de
travail ou concertation X
représentation
institutionnelle comm. X
externe
assistance, conseil
technique X
assistance, conseil
juridique et financier
encadrement de
proximité –
opérationnel
management de service
(dimension stratégique)
activités :
92
Compétences nécessaire :
- Entretien et aménagement de cours d’eau (génie végétal)
- Connaissance écosystème aquatique
Statut :
emplois non pérennes le plus souvent (contrats emplois-jeunes, CDD)
Structures d'affectation :
Etablissements publics, syndicats intercommunaux
Formation initiale :
très variable, aucune dans le domaine le plus souvent
BTS gestion et protection de la nature convient bien
Formation continue :
- Entretien et aménagement de cours d’eau
- Biologie des espèces
___________________
93
Emploi-type 14 : Coordonateur/animateur domaine de l'eau
activités :
en gras activités principales
petits aménagements et
domaines
personnel et moyens
navigation fluviale
entretien de cours
barrages et digues
étiages (rivières et
eaux pluviales
nappes)
d'eaux
actions
crues
instruction
réglementaire et
contrôle
recueil et traitement des
données x x x
assistance à maître
d'ouvrage et maîtrise
d'œuvre
instruction financière
animation de groupes de
travail ou concertation x x x x x
représentation
institutionnelle comm. x x x x x
externe
assistance, conseil
technique x x x x x
assistance, conseil
juridique et financier x x x x x
encadrement de
proximité –
opérationnel
management de service
(dimension stratégique)
activités :
- animation de réunions et groupes de travail dans le domaine de l'eau ;
gestion quantitive (inondations, étiage), qualité : élaboration de SAGE ou
SDAGE, d'un PPRI…- coordination, concertation
- regroupement de données disponibles, pilotage d'études
- communication avec tous les partenaires intervenants dans le domaine de l'eau et le public
94
Compétences nécessaires :
- ingénieur généraliste
- animation, négociation, communication
- notions dans les domaines techniques liés à l'eau (hydrologie, hydrobiologie, écologie…)
- réglementation, droit
Statut : ingénieur
Formation initiale :
ingénieur ou universitaire généraliste dans le domaine de l'eau
____________
95
Observatoire des missions et des métiers
septembre 2004
_____
96
Conseil Général du CGREF
Conseil Général des Ponts et Chaussées
Inspection Générale de l'Environnement
19/09/2004
--------
1
Conseil Général du CGREF
Conseil Général des Ponts et Chaussées
Inspection Générale de l'Environnement
Présents : Philippe Huet (IGE), Xavier Martin (IGE), Jean-Pierre Magnan (LCPC), Jean Luc Redaud
(CGGREF), Pierre Monadier (CGPC), François Granier (OMM)
Excusé : Roland Lazerges (CGGREF)
Le diagnostic ayant conduit à cette mission est partagé par les participants dont les principales
remarques peuvent être résumées comme suit:
• MISE Indre et Loire : difficultés à se positionner sur des problèmes complexes avec les bureaux
d'études spécialisés qui contestent la compétence technique des services. Pour les problèmes plus
simples, un appui peut être trouvé avec les services d'ingénierie des DDE et DDA.
• DDE Loiret :. Le service AITL intervient sur les travaux de confortement des levées de la Loire en
appui à la DDE afin de remédier aux pertes de compétences en matière d'aménagement
hydraulique"
• DIREN: le Service dispose de moyens relativement importants consacrés à l'hydraulique
comparativement aux autres DIREN. Mais il y a des difficultés permanentes et grandissantes pour
maintenir la capacité d'expertise, faute de candidats pour remplacer les départs à l'occasion des
mutations ou retraites (aucun candidat sur le poste de chef de SAC), le maintien du potentiel des
agents de catégorie B dont le plus grand nombre ont plus de 50 ans apparaît problématique.
Les discussions ont servi à recaler le questionnaire qui sera renvoyé aux participants par Magnan pour
d'ultimes commentaires avec retour avant le 30 juin, pour un calage définitif à notre réunion du 2
juillet.
Le panel questionné comprendra les agents de catégorie A et B , soit
• pour la DIREN : 15A + 30B
• pour les MISE : 5 agents par MISE pour 6 départements
• pour les DDA et DDE : 5 agents pour les services d'ingéniérie pour 6 départements
Il est convenu que le questionnaire sera rempli individuellement par les agents avec indication de leur
emploi (nom facultatif?), un réponse collective est aussi souhaitée au titre du Service.
La saisine sera faite par lettre de Ph Huet, accompagnant le questionnaire, début juillet aux chefs de
service qui répercuteront sur les agents concernés, avec demande de réponse avant le 20 août. Il sera
utile d'expliquer aux DDA et DDEE pourquoi elles sont saisies indépendamment des MISE. (Cela
2
implique que nous disposions de la lettre de mission début juillet). La liste des personnes destinataires
dans les services du questionnaires sera fournie à la Mission.
Jean Pierre Magnan propose de faire suivre cette enquête par son secrétariat (relance sans doute
nécessaire), d'être destinataire des réponses et de préparer une première exploitation pour fin août.
La motivation des agents suppose qu'une restitution soit organisée. Une réunion de restitution locale
est programmée le 16 septembre en matinée.
L'objet étant de tester ce dispositif pour les 3 régions à venir, l'idée de compléter par quelques
interviews de l'OMM cette enquête écrite est évoquée, mais sera examinée ultérieurement.
Enfin les discussions ayant fait apparaître de fortes difficultés exprimées par les Services d'obtenir des
Directions du Personnel de l'Agriculture et de l'Equipement le remplacement ou l'affectation de
spécialistes des métiers liés à l'hydraulique de surface ( "la source de recrutement par des
fonctionnaires se tarit"), il est convenu que la Mission s'attachera à rencontrer les gestionnaires de
prévision des emplois des 3 Ministères impliqués dans cette mission.
L'Agence de l'Eau s'appuie beaucoup sur les grands bureaux d'études (Sogreah, Bcom,…).Elle regrette
d'avoir rencontré des difficultés pour mobiliser les établissements publics de Recherche, type
Cemagref, compte tenu des nouvelles règles d'appel d'offre. L'agence s'appuie sur un réseau de
référence de spécialistes national, plutôt que sur un réseau propre au bassin.
L'agence a mené une action importante pour encourager les collectivités locales à renforcer les moyens
consacrés aux aménagements de rivières (techniciens de rivières, Aster,..). La pérennité de ces
dispositifs sans aide des l'agence ne semble pas garantie.
Pour ce qui concerne l'agriculture, les problèmes de tension sur les ressources pour les irrigations sont
apaisés (ce qui se traduit par une demande réduite par rapport au passé de création de retenues),
l'attention de l'agence s'est concentrée sur les problèmes de pollutions agricoles pour lesquels
l'approche par les "milieux" a encore des progrès à faire.
Enfin l'Agence fait observer que les carrières de spécialistes sont difficiles à valoriser en l'absence de
mobilités" organisées avec d'autres services ou organismes de l'Etat. Il est convenu que l'enquête sera
adressé à l'Agence ( il serait intéressant de faire remplir cette enquête par les responsables qualité des
milieux et par les chefs de délégations régionales que nous n'avons pu voir)
3
Mission conjointe CGPC/CGGREF/IGE
Service : ________________________________________
Cette enquête préliminaire vise à tester le questionnaire qui servira à une enquête plus approfondie à
l’automne 2003.
Notre objectif
Cette enquête porte sur le domaine des écoulements à surface libre (prévention des inondations,
hydraulique fluviale, hydraulique urbaine, hydraulique agricole, hydrodynamique des nappes) et les
problèmes de qualité d’eaux associés. Il s’agit d’établir l’état des compétences nécessaires pour fournir
un service public de qualité, en partant d’un diagnostic de l’existant, afin d’établir ensuite des
propositions pour atteindre à moyen terme un niveau de performance accru. Nous avons décliné cette
enquête en neuf questions.
Note importante : l’enquête porte sur les compétences des agents de catégories A et B, pas sur les
moyens/effectifs.
Questions
4
2. Perception des questions à traiter
Êtes-vous armé pour les détecter ? évaluer leur importance ? les traiter ? orienter leur traitement ?
Quelles compétences (connaissances, savoir-faire, pratiques) ou formations vous paraissent
nécessaires pour vous, vos collaborateurs, votre service ?
4. Perspectives
Comment votre activité et vos responsabilités ont-elles évolué dans la période récente ? Comment
pensez-vous qu’elles vont encore évoluer ?
5
6. (pour les agents) Quel jugement portez-vous sur l’adéquation de vos compétences à vos activités
professionnelles ?
Domaine Très bien Bien Suffisant Insuffisant
- conduite des procédures administratives
- connaissance du droit de l’environnement
- connaissance des procédures de contentieux
- connaissance des milieux
- connaissance des usages de l’eau
- hydrologie
- hydraulique
- hydrogéologie
- géotechnique
- physico-chimie des eaux
- hydrobiologie
- ingéniérie (conduite de projets)
- métrologie
- électromécanique, électronique, automatique
- autres ( ________________________)
6.bis (pour les agents) Comment situez vous le niveau de vos compétences dans les domaines
suivants ?
Domaine Expert Spécialiste Généraliste
- conduite des procédures administratives
- connaissance du droit de l’environnement
- connaissance des procédures de contentieux
- connaissance des milieux
- connaissance des usages de l’eau
- hydrologie
- hydraulique
- hydrogéologie
- géotechnique
- physico-chimie des eaux
- hydrobiologie
- ingéniérie (conduite de projets)
- métrologie
- électromécanique, électronique, automatique
- autres ( ________________________)
6
6.ter (pour les chefs de service) Quel jugement portez-vous sur l’adéquation des compétences de votre
service à ses responsabilités ?
7. Appui technique
À quels organismes d’appui technique et de formation faites-vous appel au niveau régional et au
niveau national (universités, centres de recherche, bureaux d’études, experts privés) ?
[Identifiez, SVP, vos contacts]
7
Conseil Général du CGREF
Conseil Général des Ponts et Chaussées
Inspection Générale de l'Environnement
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*********
*
Jean-Pierre MAGNAN rappelle la démarche engagée auprès des personnels en poste dans la région
« Centre ». Le questionnaire élaboré par la mission a pour objectif une première approche des
problématiques. Il doit permettre une formalisation des hypothèses construites notamment au travers
des auditions réalisées par la mission. Le questionnaire vise l'ensemble des personnels confrontés à des
problèmes hydrauliques qu'ils agissent au titre de l'Etat ou comme conseils de CT.
Jean-Pierre MAGNAN commente les questionnaires reçus (n = 46) et précise qu’à quelques
exceptions près tous les services concernés ont répondu par la voie de leurs responsables (n = 10), les
autres questionnaires émanant d’agents de catégorie A ou B. Dans les DDE et DDA, il semble y avoir
eu une incompréhension seuls les services de police des eaux ont été saisis.
Jean-Pierre RICHARD (DRIRE Centre) indique que selon lui il n’y a pas de besoin de formation a
priori : mais que ceux-ci doivent être analysés en écho aux attributions des services : elles-mêmes
étant fonction des missions confiées à l’Etat.
Philippe LAGAUTERIE (Directeur DIREN Centre) précise que si trois agents seulement ont répondu
alors que près de 20 agents de la DIREN sont concernés c’est parce que le questionnaire a été perçu
comme « trop ouvert », et « demandant un temps important pour y répondre ».
8
Il évoque par ailleurs la prochaine transformation des SAC (Services d’Annonce des Crues) en SPC
(Services de Prévention de Crue).
Cette évolution sur trois ans (2004 – 2006) conduira à la création de 22 SPC en lieu et place des 38
SAC existants. Pour lui, ces services auront impérativement besoin d’hydrologues confirmés pour
assurer les missions complexes qui leur seront confiées.
Pierre MONADIER confirme « la montée en complexité » sous tendue par le passage des SAC –
centrés sur de l’hydrométrie – en SPC qui devront développer des modèles numériques ad hoc c’est à
dire intégrant des données locales spécifiques.
François LEGRAND, en réponse à une question de Pierre MONADIER déclare que selon lui la
formation reçue (cf ; ENGEES et INFOMA) prépare bien les agents à leurs premières fonctions en
services déconcentrés. Il considère que le questionnaire devrait être adressé aux agents de S1 (Eau,
Forêt, Environnement) mais aussi à ceux du S2, en charge de l'ingénièrie publique (Equipement
publics ruraux) car les compétences mobilisées ne sont pas identiques..
Jean-Pierre MAGNAN invite tous les services qui n’auraient pas répondu à le faire d’ici la fin
décembre 2003.
Plusieurs participants considèrent comme très opportun que l’enquête sur les compétences
hydrauliques soit conduite en intégrant les missions devant être assurées, les relations entre structures
– il existe des coopérations fructueuses (exemple DDA – DIREN) afin d’identifier les compétences en
terme d’adéquation aux activités à conduire et non « dans l’absolu ».
François LEGRAND considère que le passage d’une affectation « Ingénierie Publique » à un emploi
« Police de l’Eau » est aisé. Le parcours inverse implique selon lui une formation de prise de poste. Il
précise que pour un ingénieur débutant, l'acquisition de compétences techniques par la conduite de
travaux d'ingénièrie est sûrement enrichissante, et que débuter une carrière directement à la police des
eaux, comme on a tendance à le voir de plus en plus, est assez périlleux, les équipes correspondantes
étant souvent réduites en DDA contrairement aux équipes d'ingénièrie plus structurés en ingénieurs et
techniciens. Un passage « Police de l’Eau » « Service de prévention de Crues » implique
vraisemblablement une formation.
Jean-Pierre RICHARD évoque la démarche « Habilitation » engagée par sa direction. Celle-ci est
directement inspirée par l’approche « Qualité ». Cette voie lui paraît fructueuse même si elle peut
entraîner une certaine rigidification dans la gestion des personnels.
Jean-Pierre MAGNAN indique que cette option a également été choisi par certains services du MELT
tels les CETE, le LCPC….
Myriam HANRION (DRAF « Centre » - Chef de Service Régional le la Protection des Végétaux)
présente l’action conjointe de services publics (DIREN, DRASS,…) pour appréhender la qualité des
eaux et le suivi, avec l’appui des organisations professionnelles agricoles, des pollutions générées par
des intrants (pesticides, nitrates….).
Pierre MONADIER souhaite savoir comment les personnels techniques des services déconcentrés de
l’Etat font face aux problématiques spécialisées sachant que nombre d’ingénieurs et de techniciens
sont mobilisés par les procédures juridiques et ce de manière croissante.
Plusieurs participants font état de leur lien avec la DIREN (cas des DDAF), des CETE (DDE), de la
MAT auprès du CGGREF (DDAF). L'évolution de l'IP vers l'AMO est moins exigeante
techniquement. Ils évoquent aussi l’option des appels d’offres sur performance qui se développe ,
9
Mais ce sont des solutions de facilité puisqu'elles consistent à faire établir les projets par les
entreprises, avec un risque certain de perte de compétences en ingénièrie publique.
David MOUSSAY et Laurent CHAPELLE consolident ces constants et considérant que les services
des Conseils Généraux ne sont pas en situation d’expertise.
Le secteur de l’aménagement de rivières est parfois pris en compte par ces services avec l’appui des
Agences de l’Eau. Selon eux, ces services sont plus mobilisés sur l’identification de ressources en eau
potable et sur la structuration des réseaux (développement des interconnexions).
Thierry VIGNERON considèrent que les services pâtissent d’un turn-over trop important à ses yeux,
mais ce phénomène n’est pas propre au secteur de l’hydraulique. Par contre, il pointe un « vrai
problème de perte de mémoire » dans ce domaine.
Les participants sont unanimes pour considérer qu’il existe dans le service de l’Etat un intérêt de
disposer d’hydrologues compétents pour assurer des postes de second niveau. Cela apparaît patent
dans les DIREN du bassin, les SPC pour l’entretien des cours d’eau.
Tant en matière de contrôle qu’en matière de maîtrise d’oeuvre, il s’avère que les services ont besoin
d’une double compétence en matière hydraulique : la connaissance des phénomènes doit être articulée
avec la connaissance des milieux.
François LEGRAND regrette que les services ne puissent pas bénéficier en aval d’une évaluation des
projets réalisés. Cette option permettrait de progresser. Ce point de vue est partagé par plusieurs
participants notamment dans le domaine de la prévention des risques naturels. Laurent CHAPELLE
souligne l’importance d’une évaluation multicritériée intégrant des paramètres techniques mais aussi
sociologiques.
En écho à un échange de vues relatifs aux mobilités, Jean-Pierre RICHARD souligne l’intérêt
d’articuler des mobilités géographiques avec la capitalisation d’expériences dans le domaine
hydraulique.
Aucune autre prise de parole n’étant sollicités, Pierre MONADIER, remercie l’ensemble des
participants pour leurs contributions et lève la séance .
10
Conseil Général du CGREF
Conseil Général des Ponts et Chaussées
Inspection Générale de l'Environnement
Présents : Philippe Huet (IGE), Xavier Martin (IGE), Jean-Pierre Magnan (LCPC), Pierre Monadier
(CGPC), Jean Luc Redaud (CGGREF), Roland Lazerges (CGGREF), François Granier (OMM)
Faute de représentant de l'ENPC et de l'ENTPE, Magnan rend compte rapidement de ses contacts avec
ces 2 écoles : à l'ENPC il existe des modules "eau" mais pas de département ciblé "eau de surface"; à
l'ENTPE la composante hydraulique est orientée "génie civil" tandis que la composante
"environnement" est plutôt orientée "pollutions". Le rapprochement des cultures "génie civil " et
"environnement" reste à améliorer dans ces écoles.
Suzanne Hugon est ensuite venue rendre compte des formations engagées au sein de l'IFOR (voir site
www.ifor.environnement.gouv.fr). L'IFOR mis en route effectivement début 2002 a connu une
montée en charge rapide (200 sessions pour 2000 stagiaires en 2002) : il forme d'une part chaque
année des personnels des corps de l'environnement sur 8 mois (175agents en 2003) et d'autre part, en
formation continue, des personnels des DIREN et de l'administration centrale (50% de l'effectif) et du
Ministère de l'Equipement ou de l'Agriculture prenant des postes dans les services du MEDD. Une
partie des sessions est organisée directement par l'IFOR d'autres en collaboration avec les centres de
formation spécialisés (EDF, INPG Grenoble, ENGREF, IRD Montpellier). Les sessions "eau" sont
définies à partir d'une enquête annuelle menée auprès des services de terrain et des besoins affichés par
la Direction de l'Eau (ce qui a conduit, par exemple, à organiser récemment des sessions Metéo et
Hydrologie pour le CHAPI de Toulouse). La demande des agents dans le domaine de l'environnement
porte plus souvent sur une meilleure la maîtrise du droit de l'environnement que sur les problèmes
techniques. A ce jour IFOR forme pour l'essentiel les personnels du MEDD, et en particulier n'a pas
vocation à répondre aux demandes des collectivités locales qui passent par les CFPT. Les formations
de l'IFOR visent tous les niveaux de personnel (catégories A, B et C).
Monadier propose de faire un bilan des formations "eau" à la lecture des stages organisés en 2002 et
programmées pour 2003.
Lazerges suggère de prévoir un contact avec le réseau des CNFPT pour évaluer l'effort de formation
concernant les personnels des collectivités locales.
11
Conseil Général du CGREF
Conseil Général des Ponts et Chaussées
Inspection Générale de l'Environnement
Présents : Philippe Huet (IGE), Xavier Martin (IGE), Jean-Pierre Magnan (LCPC), Pierre Monadier
(CGPC), Jean Luc Redaud (CGGREF), Roland Lazerges (CGGREF), François Granier (OMM)
Pour les BE : Jacques Gaillard (Sogreah), Denis Bertel (BCEOM), Véronique Le loup (Ecosphère).
Les représentants des bureaux d'études ont signalé les difficultés souvent rencontrés pour obtenir des
donneurs d'ordre des cahiers des charges techniquement solides. La décentralisation a été une
opportunité pour trouver de nouveaux marchés en substitution d'études autrefois menées par des
services de l'Etat, mais a fait perdre du terrain en terme de compétence à beaucoup de services de
l'Etat. Pour le bureau d'études l'absence d'un interlocuteur technique compétent représentant le donneur
d'ordre (collectivités) est une source de difficultés. Le coût des études hydrauliques est souvent sous-
évalué, d'autant qu'il est demandé de plus en plus de mener en parallèle des négociations socio-
politiques qui prennent beaucoup de temps de travail (SAGE, PPR). Des compétences continuent à
exister dans les Services de l'Etat, mais sont souvent exercés par des agents isolés, la multiplicité des
interlocuteurs est source de confusion, les études sont confiées à des ingénieurs de plus en plus jeunes
manquant de l'expérience des "Séniors". La "normalisation" a en conséquence tendance à remplacer
l'analyse et la compréhension des problèmes et du terrain. Un problème analogue existe dans les
bureaux d'études où il apparaît difficile de retenir les agents de qualité qui souhaitent partir dans des
collectivités locales.
SOGREAH et BCEOM ont réussi à maintenir une expertise solide sur les principaux domaines de
compétence technique identifiés en hydraulique de surface : sur certains domaines (hydrologie,
hydrogéologie) il est difficile de maintenir un niveau d'excellence aussi élevé que par le passé, en
géotechnie les études sont sous traitées à des bureaux spécialisés. Les échanges avec les spécialistes
des centres de recherche publics restent limités : BCEOM fait par de ses inquiétudes sur le devenir de
certains CETE, le Cemagref semble positionné sur un créneau de recherche plus que d'appui
technique.
Veronique Le Loup signale que son bureau d'études est spécialisé en écologie des milieux aquatiques
ce qui crée une difficulté supplémentaire car les compétences en ces domaines sont encore faibles et
très hétérogènes dans les services de l'Etat ou des collectivités locales. Il est donc souvent difficile de
trouver un interlocuteur pour discuter des cahiers des charges. Le secteur du "génie écologique"
appliqué aux milieux aquatiques se développe notamment du coté des collectivités locales
Ph Huet propose que le bilan des compétences existantes par domaine puisse être précisé par une
enquête auprès de SYNTHEC à l'automne. J Gaillard précise que SYNTHEC ne regroupe qu'une
partie de la Profession, il faudrait s'adresser , aussi, à CICF. Les nouveaux bureaux d'études spécialisés
en "écologie des milieux", comme Ecosphère, ne seront pas touchés part ces voies professionnelles.
12
Conseil Général du CGREF
Conseil Général des Ponts et Chaussées
Inspectrion Générale de l'Environnement
4 - C.E.T.E.
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Présents : Philippe Huet (IGE), Xavier Martin (IGE), Pierre Monadier (CGPC), Jean-Pierre Magnan
(LCPC), Roland Lazerges (CGGREF), Jean Luc Redaud (CGGREF)
CETE : Patrick Chasse (CETE méditerranée), C Charrier (CETE Lyon), JC Jouanneau (CETE
Normandie-Centre), P Sergent (CETMEF)
Le réseau scientifique et technique du METLTM, chargé d’apporter un appui technique aux services
déconcentrés de l’équipement, est constitué par les centres d’études techniques de l’équipement
(CETE), au nombre de sept pour couvrir l’ensemble du territoire national, et par des services
techniques centraux spécialisés, qui assurent généralement un rôle de tête de réseau auprès des CETE
dans leur domaine de compétence. En matière d’hydraulique, les ressources se concentrent
essentiellement au sein de trois CETE (Normandie-Centre, Lyon, Méditerranée) et le service technique
central compétent est le centre d’études techniques maritimes et fluviales (CETMEF).
i. CETE Normandie-Centre
Il comporte une équipe de 14 agents constituant l’unité « bathymétrie, hydraulique, sédimentologie »,
au sein du LRPC de Blois. Cette équipe travaille actuellement beaucoup sur les digues (programme de
confortement des levées domaniales de la Loire) et sur les PPRI, pour le compte des DDE. La
demande est par contre assez faible dans le domaine traditionnel de l’hydraulique intéressant les
routes.
Les activités portent essentiellement sur l’alimentation en eau potable, les atlas de zones inondables et
les PPRI, le dimensionnement d’ouvrages de franchissement du point de vue de l’hydrologie et de
l’hydraulique, les questions d’hydrobiologie et de sédimentologie. Les demandes en expansion
concernent surtout la chimie des eaux et l’hydrobiologie.
13
risque inondation », « hydraulique routière » et « modélisations numériques « fluvial et littoral » ». Il
dispose, directement ou au sein d’autres unités du CETE, de compétences en hydrologie, hydraulique,
hydrogéologie, géotechnique, physico-chimie des eaux, ingénierie et assistance à maîtrise d’ouvrage.
Ses activités portent essentiellement sur l’hydraulique routière, l’hydraulique fluviale (modélisation
numérique des écoulements, atlas des zones inondables, PPRI, annonce et prévision des crues…), les
activités littorales, les études d’impact des ouvrages maritimes, la coordination des interventions sur
les digues.
v. CETMEF
Une part importante de l’activité du CETMEF est consacrée aux études se rattachant à l’hydraulique,
au sein du département recherche, informatique et modélisation, du département environnement,
littoral et cours d’eau et du département ports maritimes et voies navigables. Il comporte environ 25
agents directement compétents dans le domaine de l’eau, soit 20 en hydraulique, 1 en hydrogéologie,
1/2 en physico-chimie des eaux, 2/3 en hydrobiologie. D’autres agents peuvent apporter leur concours
en matière de géotechnique, d’ouvrages maritimes et fluviaux, de métrologie, d’automatique,
d’assistance à maîtrise d’ouvrage…
Les interventions du CETMEF portent essentiellement sur l’hydraulique fluviale et maritime (hors
crues rapides), sur l’hydrodynamique fluviale et maritime, sur la morphodynamique fluviale et
maritime. Il travaille en partenariat avec le LNH et avec SOGREAH sur des opérations d’intérêt
général.
Il apporte son appui aux CETE, en tant que de besoin, et traite lui-même certaines prestations,
essentiellement au stade des études préliminaires et des avant-projets, tant pour les services
déconcentrés de l’équipement que pour des organismes extérieurs.
Les CETE et le CETMEF constatent une perte progressive de compétence technique des DDE dans le
domaine de l’eau, qui les amène à accroître leur rôle d’appui. Ils regrettent la disparition du stage de
formation à la prise de poste dans le domaine de l’eau. Un projet de pôle d’appui technique aux
ouvrages hydrauliques (PATOUH) est ainsi en cours de montage entre la DRAST, la MIRT, la
direction de l’eau, le CETMEF et le CEMAGREF et doit donner lieu à la passation prochaine d’une
convention.
Ces services souffrent eux-mêmes d’un certain nombre de handicaps qui nuisent à leur efficacité.
- Les équipes compétentes sur un sujet donné sont en général de taille réduite, donc fragiles, et
fortement soumises aux aléas des mutations.
- Les rotations des agents sont beaucoup trop rapides pour des postes techniques, et
essentiellement dictées par des conditions de déroulement de carrière imposées par la DPSM.
- Les équipes sont cloisonnées et, entre CETE notamment, les relations ne semblent pas
fréquentes.
- A l’exception du CETMEF, qui a noué des relations avec l’Université de Technologie de
Compiègne et avec l’Université de Brest, les activités de recherche sont très réduites, voire
inexistantes.
- La position du réseau scientifique et technique de l’équipement par rapport aux collectivités
locales n’est pas claire.
14
- Le recrutement de spécialistes dans les différentes disciplines intéressant le domaine de l’eau
est difficile à la sortie des filières de formation traditionnelles. La voie d’approfondissement maritime
et fluviale de l’ENTPE donne toutefois des ingénieurs compétents, la quatrième année de cette même
école peut contribuer à réduire le déficit en spécialiste et le recours au recrutement d’ITPE sur titres
constitue également une solution valable pour porter remède à la pénurie actuelle de spécialistes.
15
Conseil Général du CGREF
Conseil Général des Ponts et Chaussées
Inspection Générale de l'Environnement
Présents : Philippe Huet (IGE), Pierre Monadier (CGPC), Jean-Pierre Magnan (LCPC), Roland
Lazerges (CGGREF), Jean Luc Redaud (CGGREF), François Granier (OMM)
Excusé :Xavier Martin (IGE)
Marcel Hery présente les objectifs et moyens actuels de la MAT (voir PJ annexée) crée en 1995 sur
décision conjointe du Dr Général de l'Administration du MAAPAR, du V-Pt du CGREF et du Dr
Général du Cemagref et dont l'objectif premier est de mettre en contact les agents des services
déconcentrés avec des sources d'information et d'appui technique. La MAT facilite le travail en réseau
via un INTRANET depuis juillet 1999dont un réseau consacré à l'aménagement des rivières et aux
barrages. Des journées d'information et d'échanges sont organisées avec le Cemagref (comme par
exemple la série de 7 réunions de 1999 qui ont conduit à mieux faire connaître l'utilisation de la
méthode inondabilité). Le réseau d'appui technique repose pour l'essentiel sur le Cemagref et quelques
personnes "ressources" identifiées dans le réseau MAT (voir exemple en PJ). Les priorités de la MAT
sont définies par les préoccupations de l'administration centrale et l'accompagnement de nouveaux
dispositifs (révision du code des marchés, suivi loi SRU,..); du côté des services extérieurs la demande
est plus difficile à saisir car très variée. Pour ce qui concerne le Cemagref, le contrat d'objectif avec le
MAAPAR fixe des obligations en terme d'appui technique aux services extérieurs, mais il est vrai que
ces demandes reflètent plus les demandes de la Centrale que celles des DDAF et que par ailleurs le
Cemagref a un tropisme "recherche" de plus en plus fort. Enfin, la MAT ne travaille qu'en appui aux
DDAF, les missions de la MAT ont fait l'objet d'une convention avec le MAAPAR mais il n'y a pas
de convention parallèle avec le MEDD.
Xavier Pin indique que sa perception des compétences disponibles dans le domaine hydraulique tient
beaucoup aux priorités affichées dans les dernières décennies : aujourd'hui les problèmes de pollutions
sont plus étudiées que ceux de la ressource. Par ailleurs dans les services d'ingénierie, l'hydraulique
sous pression est dominante par rapport à l'hydraulique de surface. Dans les services de police des
eaux, la sécurité juridique et administrative est privilégiée sur l'approche technique. Les Ingénieurs de
Travaux qui reçoivent une bonne formation à Strasbourg finissent par manquer de pratiques des
problèmes techniques en services extérieurs à cause de la lourdeur des problèmes juridiques et
administratifs qu'ils doivent affronter. Le Forum permet d'identifier mes préoccupations dominantes
des agents de terrain. Il signale qu'existe par ailleurs une enquête annuelle de la DGA (G Durban, S-
Dion modernisation et des services) sur l'adaptation des missions aux moyens permet d'avoir une
approche des personnels affectés au secteur hydraulique de surface.
Magnan confirme qu'il en est de même dans les subdivisions de DDE : la prise en compte des aspects
hydrauliques est souvent négligée à l'occasion de constructions d'ouvrages ou de bâtiments.
16
Ph Huet demande si on peut exploiter le forum "aménagements de rivières et barrages" pour identifier
les questions les plus fréquentes. Xavier Pin propose de faire ce travail pour la mission et de voir ce
qui peut être tiré comme information de l'enquête mission/moyen de la DGA.
Roland Lazerges fait observer que le MEDD fait aussi vivre un forum des agents en service
déconcentrés consacré à la police des eaux sur son site Intranet et demande s'il y a une articulation
avec le Forum de la MAT.
Marcel Hery répond qu'à ce jour il n'y pas d'échanges formalisés entre ces 2 systèmes, non plus
qu'avec le réseau des CETE de l'Equipement . La MAT ne cherche pas à couvrir le champ des
compétences du MEDD et en particulier des problèmes de police des eaux qu'il appartient au MEDD
d'animer.
Ph Huet fait observer que l'organisation de passerelles entre MELT, MAAPAR et MEDD serait
sûrement une proposition opportune de la mission. La mission auditionnera les agents de la Direction
de l'Eau, comme elle l'a fait avec les CETE et la MAT pour avoir une vision plus claire des synergies à
organiser.
…………….
17
MINISTERE DE L'AGRICULTURE, DE L’ALIMENTATION, DE LA PECHE ET DES AFFAIRES
RURALES
____
CONSEIL GENERAL DU GENIE RURAL DES EAUX ET DES FORETS
Mission d'Appui Technique aux Services Déconcentrés
_______
140 bis rue de Rennes – 75006 PARIS
Téléphone : 01 49 55 59 33 - Télécopie : 01 49 55 86 99
La "Mission d'Appui Technique aux Services Déconcentrés" placée sous l'autorité du Vice-
Président du Conseil Général du Génie Rural des Eaux et des Forêts (CGGREF) a été mise en
place le
1er janvier 1995 à l’initiative du Directeur Général de l'Administration, du Directeur Général du
Cemagref et du Vice-Président du CGGREF qui ont ensemble décidé de créer et de participer au
fonctionnement de la mission.
1 – Les objectifs assignés à la
Mission
Une convention initiale en date du 14 décembre 1994 précise en son préambule :
« Compte-tenu de la très forte demande d'appui technique des services déconcentrés, le
CGGREF a prévu de participer à des actions concrètes dans ses domaines de compétence, en
fonction des moyens dont il dispose.
Il pourra agir :
- soit de façon directe, en mobilisant les compétences individuelles des IGGREF,
- soit en mettant en contact les services avec les sources d'information et d'appui :
∗ par une information sur les compétences : incitation à l'aide susceptible d'être
apportée par les organismes spécialisés internes ou extérieurs au Ministère ;
information sur les spécialistes existants ou à mettre en place, dans les services
déconcentrés.
∗ par une information scientifique et technique : références de documents
méthodologiques, guides techniques ; références bibliographiques thématiques ;
connaissances de projets exemplaires.
∗ par la formation : organisation de journées régionales ou interrégionales en
complément des formations dispensées dans les écoles (ENGREF-ENGEES).
En ce qui le concerne, le Cemagref compte parmi ses missions les fonctions d'appui technique et
de valorisation de la recherche à l'égard des services du Ministère., dans ses domaines de
compétence et en contrepartie des moyens en personnel mis à sa disposition.
La D.G.A. met à disposition des moyens en personnel ainsi que des moyens matériels : locaux,
crédits de fonctionnement... »
18
Dans le cadre de la réorganisation de l'administration centrale et compte tenu des
orientations arrêtées par le comité interministériel de la réforme de l’Etat du 13 juillet
1999, le ministre de l'agriculture a précisé, dans une circulaire du 29 mars 2000, la
répartition des responsabilités au niveau central en matière de pilotage et d'appui
technique et juridique aux missions d'ingénierie publique.
2-
L'ORGANISATION
Les principes essentiels d'organisation de la mission sont les suivants :
- le responsable de la mission est désigné par le Vice-Président du CGGREF.
- le personnel est constitué d’ingénieurs affectés au CGGREF et d'une secrétaire.
- des ingénieurs généraux, principalement affectés à la 6ème section du CGGREF,
apportent, pour une partie de leur temps, leur concours à des actions d'appui technique et
coordonnent et animent des réseaux de compétences sur les thèmes :
- gestion des services publics d’eau et d’assainissement
- déchets
- eau et milieux aquatiques
- assainissement non collectif
- ouvrages structurants en eau et assainissement
(La création d’un réseau de compétence en « gestion des espaces naturels » est en cours
d’étude).
3 - La démarche de PROJET
La complexité et la diversité croissantes des techniques que l’ingénieur en poste en service
déconcentré doit maîtriser nécessitent non seulement un appui technique mais aussi un
accompagnement dans les domaines administratif, réglementaire, juridique et économique.
19
ß mettre en synergie les différentes compétences existantes, notamment pour la création
et l’action au sein des réseaux de compétences,
ß repositionner les activités d'ingénierie, élément déterminant de reconnaissance de la
technicité des services déconcentrés.
La Mission s’attache, par ailleurs, à identifier les compétences extérieures susceptibles d’être
mobilisées pour un appui aux services déconcentrés.
4.2. Le travail en réseau
Outre les réseaux de compétences de niveau national, des groupes fonctionnent actuellement en
réseaux et sont à considérer comme relevant de deux logiques :
− l’une s’attachant à une production (réseaux thématiques) ; c’est le cas, par exemple, pour :
l'assistance et le conseil en gestion des services publics ; (au total, 13 réseaux thématiques
ont été créés).
− l’autre se cantonnant davantage à des échanges sur les pratiques professionnelles : réseaux
régionaux ou interrégionaux de l’ingénierie publique (à ce titre, 27 réseaux ont vu le jour).
D’autres initiatives locales associent quelques services de l’agriculture et de l’équipement dans
le cadre de groupes d’échanges, notamment les clubs "eau" et les clubs "déchets".
4.3. Les journées d’études
Dans un objectif de formation-information, une trentaine de journées d’études ont été initiées
par la Mission et organisées soit à un échelon régional, soit à l’échelon national.
Les principaux thèmes traités ont été respectivement de 1995 à 2002 :
− le cadre juridico-administratif de la gestion des services publics
− les nouvelles dispositions des fascicules n° 70, 71, 74
− la collecte sélective, le traitement thermique des déchets et le montage de
projet
− la politique, l’ingénierie et les marchés de travaux dans le domaine de
l’électrification rurale
− la prévention du contentieux des marchés publics
− le suivi de la gestion des services d'eau et d'assainissement
− l’utilisation de la norme et de la certification dans les domaines de l’eau et de
l’assainissement.
En ces occasions, la Mission d’appui technique s’efforce de créer des conditions favorables à
une initiation puis au développement du travail en réseaux.
4.4. La Mission d’appui technique accomplit bien d’autres actions que l’on peut, par souci
de simplicité, distinguer comme suit :
1°) l’action en temps réel : réponse spontanée à des questions présentées par téléphone,
télécopie ou messagerie (en moyenne annuelle : environ 2000 appels et messages – 486
réponses écrites à ces messages provenant de 69 DDAF, en 2001) ;
20
2°) l'examen de dossiers complexes : analyse de cas à problèmes de dimension technique ou
juridico-administrative nécessitant une mobilisation de compétences complémentaires
(ingénieurs généraux, juristes, experts du Cemagref, etc.) (106 dossiers proposés par 57
DDAF examinés en 2001) ;
3°) l’élaboration de documents de référence : documentation spécialisée, notes, guides
techniques (10 mises à jour et une création en 2001) ;
4°) l’action de veille : à ce titre, la mission participe à de très nombreuses réunions et suscite
l'organisation de rencontres informelles institutionnelles (127 réunions ou rencontres dont 76
participations du responsable de la mission en 2001).
5. Communication
En juillet 2000, la Mission a ouvert un site intranet destiné aux services déconcentrés du
Ministère dont les fonctions essentielles sont l’information, la mise à disposition de documents
et les échanges en forums. (plus de 30.000 consultations du 20 juillet 2000 au 31 décembre
2002 dont 12.250 en 2002).
21
MAT/MAAPAR
Annexe 2
Statistiques
- Plus de 58 messages échangés
- 28 questions, 26 réponses (parfois multiples), 7 cas sans réponse
(Une partie des messages anciens ont été effacés lors d'une réinitialisation informatique; une trace
papier avait été gardée dans les cas ou la MAT avait répondu, ce qui fausse les proportions de
réponse).
- 18 question posées au titre de l'ingénierie, 10 au titre de la police ou de l'action administrative,
- 18 questions sur les rivières, 10 questions sur les seuils et barrages petits et moyens.
Quelques questions techniques pointues sur des situations rencontrées, des produits, des fournisseurs.
Des demandes de formules ou de documents types; surtout des cahier des charges pour des travaux ou
pour des études.
La demande un peu "naïve" d'une formule passe-partout ou d'un cahier des charges unique pour un
problème multidisciplinaire, ou complexe, ou dont la solution comporte des étapes, semble indiquer
que le demandeur ne sait pas par où prendre le problème, qu'il est désemparé et peut-être qu'il espère
qu'un prestataire de service assumera la technicité de l'affaire.
X. PIN
22
Conseil Général du CGREF
Conseil Général des Ponts et Chaussées
Inspection Générale de l'Environnement
6- Direction de l'eau
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Présents : Philippe Huet (IGE), Pierre Monadier (CGPC),, Roland Lazerges (CGGREF), Jean Luc
Redaud (CGGREF), François Granier (OMM)
Excusé :Xavier Martin (IGE), Jean Pierre Magnan
Invités : Xavier Pin (CGREF), Daniel Loudières (CGGREF),
Audition Direction de l'Eau
Présents : MM Alexis Delaunay (MEDD/DE), Yves Le Trionnaire (MEDD/DE)
La DE présente les initiatives prises par l'administration centrale pour l'animation des services de
police des eaux ; tour de France du Directeur, site Intranet, bourse d'échange… (voir dossier diffusé
par DE). La DE est confronté parfois à des questions difficiles : certains services de police des eaux
demandent si les objectifs de leur mission ne doit pas se limiter aux aspects hydrauliques excluant par
la les problèmes de sécurité des ouvrages. La mise à jour permanente du Forum est une tache lourde
difficile à assurer au vu des multiples priorités assignées à la DE
Il est vrai que la police devient de plus en plus une police de procédures et que les services se sentent
démunis face aux problèmes techniques. Une police efficace supposerait de pouvoir s'appuyer sur
1- une bonne maîtrise des procédures
2- un accès facile à la connaissance des milieux et des usages (banque de données)
1- une connaissance de la technique des ouvrages (règle de l'art et sécurité)
Il est vrai qu'aujourd'hui les services sont débordés par l'instruction des procédures, un des objectifs de
la DE est de relever fortement le seuil des autorisations pour pouvoir consacrer plus de temps aux
dossiers importants. Mais cela ne suffira pas : il faut trouver des moyens pour faciliter un accès des
services de terrain aux bases de données et à un appui technique. Il y a en particulier des domaines
comme l'aménagement et le suivi de l'entretien des rivières où on peut craindre que les pouvoirs
publics perdent toute compétence technique si on n'enraye pas la tendance actuelle.
Xavier Pin fait observer que parfois le rappel de principes de base d'hydraulique des milieux suffirait
à éviter que soient posées des questions stupides : le problème est que dans certains services la police
des eaux a été parfois confiée à des agents n'ayant aucune connaissance technique Xavier Pin diffuse à
titre d'information les questions les plus couramment posées à la MAT. Il précise que concernant les
moyens du personnel du MAAPAR consacrés à l'hydraulique de surface, il a appris que le MEDD
faisait une synthèse des personnels présents dans les 3 ministères et que le plus efficace était donc
d'aller à la source d'information au MEDD
23
M Le Trionnaire reconnaît qu'il y la un vrai problème : améliorer des compétences d'agent ayant eu
une formation et une expérience hydraulique n'a rien à voir avec former des agents innocents de ces
problèmes.
24
Conseil Général du CGREF
Conseil Général des Ponts et Chaussées
Inspection Générale de l'Environnement
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Présents : Philippe Huet (IGE), Pierre Monadier (CGPC),, Roland Lazerges (CGGREF), Jean Luc
Redaud (CGGREF), Xavier Martin (IGE), Jean Pierre Magnan( CGPC), François Granier (OMM)
Jean-Paul Nobecourt, délégué à la mobilité auprès du DGA, explique que sa mission principale est
d'identifier pour le MAAPAR le vivier des agents destinés à exercer des postes de Direction Générale
(DDA, Dr et SS Dr de Centrale, Dr D'établissements Publics,..). Cette mission et ses fonctions
antérieures comme DDA ainsi qu'au Cemagref le conduisent à une fonction plus générale de conseil
auprès du DGA sur les conséquences de la réforme de l'Etat pour le MAAPAR etle devenir des
ingénieurs du MAAPAR.
Par ailleurs un débat est en cours dans le cadre de la réforme de l'Etat sur la nécessité de maintenir un
réseau de spécialistes au sein des effectifs publics. Dans les missions de l'Etat, l'appui technique vient
en dernière priorité affichée après les besoins liés à la gestion des crédits, l'application des
réglementations et la gestion des crises. Cela conduit certains à penser que dans une phase de
réduction des moyens publics l'appui technique est une mission qui pourrait être déléguée pour
l'essentiel au secteur privé. C'est la position d'une bonne partie du Corps Préfectoral. Les corps
d'Ingénieurs font observer que faire de la réglementation ou gérer des crises sans une bonne maîtrise
du domaine technique peut s'avérer très dangereux à terme pour l'Etat.
Les Directions des Personnels des Ministères ne sont pas armées pour gérer des carrières de
spécialistes qui impliquent des mobilités "atypiques" (international, universités,..) et il faut reconnaître
que tant que le critère de reconnaissance principal restera la prise de position de "managers" nous
risquons de décourager des spécialistes de haut niveau à rester au service du secteur public
administratif.
25
Le fonctionnement en réseau est indispensable. Dans le domaine de l'hydraulique de surface nous
avons besoin de 3 niveaux : un petit nombre (30à 50) de spécialistes de haut niveau qui sont des
référents nationaux et internationaux, (mais peu disponibles pour l'appui local), des ingénieurs de
terrain ayant une culture de l'hydraulique qui sont dans les DDA et DDE. Aujourd'hui il manque
surtout le 3ème niveau des ingénieurs capables de faire le lien entre les spécialistes de haut niveau et les
ingénieurs de terrain.
Cette organisation en réseau concerne à l'évidence, en priorité le Cemagref et les CETE dont les
missions pourraient être rendues plus complémentaires. Cette gestion de spécialistes ne peut être
qu'interministérielle… ce pour quoi les Ministères Techniques sont encore mal armés.
Les estimations sommaires actuelles conduisent à penser qu'entre DDE, DDA et DIREN il y a
aujourd'hui environ 600 ingénieurs de catégorie A travaillant dans ce domaine. En terme d'effectifs ce
chiffre paraît convenable. Le problème le plus difficile est de trouver un moyen pour maintenir un
réseau d'une centaine de bons spécialistes en appui aux ingénieurs de terrain et en liaison avec les
spécialistes de haut niveau.
Enfin il convient de réhabiliter dans l'esprit des jeunes le métier…c'est un problème plus général qui
se pose pour tous les métiers liés à l'aménagement du territoire: on constate aujourd'hui une
désaffection des métiers techniques au profit des métiers d'administrateur, ce qui est inquiétant. Les
Ecoles d'Ingénieurs sont en première ligne puisqu'on constate ce phénomène dans le choix des élèves
et des options dans les cursus de formation…mais cela n'est pas qu'un problème d'Ecole, il faut aussi
que les employeurs et en particulier les DP se mobilisent si on veut réhabiliter ces métiers.
Roland Lazerges fait observer que notre champ d'investigation comprend les collectivités locales dans
la sphère publique qui peuvent déjà et pourraient à l'avenir constituer un substitut ou un complément
au "désengagement " de l'Etat.
Jean Paul Nobecourt répond qu'à ce jour plusieurs stratégies restent ouvertes concernant la place que
l'Etat entend maintenir en ces domaines : un développement du potentiel des collectivités est une
hypothèse, une hypothèse extrême pourrait conduire à considérer que le secteur de l'appui technique
est du ressort du secteur privé. La réponse qui sera apportée en terme de réforme de l'Etat sur les
priorités de l'Etat en terme de "recentrage des missions" pèsera lourdement sur les réflexions de la
mission. Il pourrait être opportun que la mission rencontre des représentants du Corps Préfectoral qui
n'ont sans doute pas la même vision que celle venant d'un membre d'un corps des Ingénieurs.
L'organisation d'un système de réseau de spécialistes semble indispensable quelle que soit la voie
choisie.
P Monadier observe que les remarques de JP Nobecourt recoupent très largement le diagnostic qui
pourrait être fait pour le MELT. JP Magnan observe que même dans les pays les plus libéraux , il
subsiste la nécessité de mettre en place des organismes de régulation.
Jean François Donzier fait observer que l'hypothèse de services de l'Etat "réduits" entourés de
"spécialistes" venant de l'Université ou du secteur privé ressemble un peu au modèle de certains pays
d'Europe du Nord et notamment des Pays-Bas et du Danemark. Dans ces pays la coupure ente secteur
public, Université et secteur privé telle que nous la connaissons en France est moins claire : les
spécialistes passent successivement d'une fonction à l'autre selon les opportunités.
26
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Inspection Générale de l'Environnement
Aujourd'hui l'OI-Eau a un budget d' environ 9M€ et une centaine d'agents répartis à part à peu près
égale sur 3 sites. OI-Eau répond à une commande publique pour la partie documentation et RNDE
mais travaille de plus en plus comme un bureau d'études sur les autres missions. La promotion de la
gestion par bassin est une spécialité reconnue de l'OI-Eau. Le MEDDD et à un moindre degré le MAE
sont les principaux Ministères partenaires de l'OI-Eau
Eau-Doc est un des principaux centre de références mondiaux avec une majorité de références en
anglais. Dans la période récente les interrogations se sont développés surtout venant des anglo-saxons.
Les service de terrain de l'administration sont d'assez faible utilisateurs tant du système documentaire
que du RNDE. Pour ce qui concerne le RNDE et la BNDE,l'OI-Eau n'a pour prétention que de
délivrer des "meta-données" : le système national devait être prolongé par des dispositifs régionaux à
l'initiative des agences de l'eau et des DIREN plus proches des usagers de terrain
Le système d'information est très orienté vers l'eau potable et l'assainissement. Pour ce qui concerne
l'hydraulique de surface la demande française publique se concentre sur la gestion intégrée des eaux. Il
y a une réticence certaine à faire la promotion de la grande hydraulique en France, alors que nous
avons en ce domaine des bureaux d'études qui ont de bonnes références à l'international et qui gagnent
de nombreux concours. On peut y voir la conséquence dans nos relations internationales de la place
forte des personnels de la diplomaties qui ne comprennent guère l'intérêt des problèmes techniques et
sont sensibles aux pressions des milieux écologistes qui ont mené de nombreuses campagnes contre
les travaux hydrauliques. Dans les pays anglo-saxons la place des ingénieurs dans les négociations et
enceintes internationales est considérablement plus élevée….
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Réunion du 17 fevrier2004
9- CNFPT
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Le CNFPT mène une démarche prospective depuis 1994. Il réalise des préconisations d'orientation au
printemps de chaque année avec un conseil national d'orientation pour construire une offre de
formation adaptée. Actuellement, il centre son action sur la refonte des répertoires des métiers :
• avec une approche par secteur d'activité, ainsi sont séparées les actions de maîtrise d'ouvrage
et celle de maîtrise d'oeuvre ;
• en collaboration avec l'observatoire de l'emploi public ;
• par une démarche validée avec l'INSEE qui est en train de détailler les emplois territoriaux par
secteur d'activité ;
• en réalisant un recensement systématique des métiers dans la région Bourgogne.
Dans ce cadre, l'environnement est considéré comme l'un des secteurs d'activité ; c'est la délégation de
Bretagne du CNFPT qui en est plus particulièrement chargée.
Le répertoire des métiers comprend actuellement 280 déclinaisons. Il a les caractéristiques suivantes
en sachant la démarche utilisée n'est pas normative vis-à-vis des collectivités :
• il est basé sur un constat des obligations légales des collectivités plus que sur un constat des
actions menées ;
• il est évolutif, ainsi les métiers « espaces naturels » ont été créés en avril 2002 seulement après
10 ans de réflexion ;
• il ne doit comporter qu'un nombre acceptable de métiers ;
• l'hydraulique n'est donc pas prise en compte en tant que telle dans ce répertoire ;
L'ensemble des métiers est recomposé selon une approche transversale en quatre axes :
• le pilotage des services publics (mène à jour, gestion, ressources humaines) ;
• la conduite des politiques publiques (action sociale, équipements,…) ;
• les interventions techniques ;
• l'animation et les services à la population.
28
En fonction des orientations décidées et des métiers définis, le CNFPT définit ses cibles pour les
actions de formation. Il propose des formations pour les 40 emplois les plus sensibles. il propose des
formules lourdes et des formations certifiantes comprenant la vérification des niveaux en début de
formation, la mise en place de formations adaptées, une vérification finale des capacités à faire. La
certification de la capacité va plus loin que la simple attestation diplômante.
La prospective menée pour dégager les facteurs d'évolution des métiers exercés dans les collectivités
territoriales a permis de discerner que les demandes nouvelles des collectivités sont liées aux facteurs
suivants :
• l'obligation de veille juridique, de maîtrise des textes et règlements ;
• la nécessite des constructions des documents de connaissance des territoires ;
• la demande d'expertise et d'autonomie en matière d'environnement ;
• l'introduction des obligations environnementales dans les services publics.
Il apparaît ainsi une certaine demande de technicité (ingénieurs) et une volonté de mieux élaborer des
documents de référence des activités menées. Le métier de manageur environnemental est en train de
naître. On note d'ailleurs que dans la formation initiale des ingénieurs huit semaines sont consacrées au
développement durable, compétence qui devrait être appréhendée par tous les agents.
Les compétences hydrauliques existent dans les métiers « réseaux », « eau et assainissement », «
infrastructures », « espaces naturels ». Les métiers liés à ces compétences apparaissent par
recomposition de différentes rubriques, mais non de façon spécifique. On note cependant des créations
d’emplois spécifiques, relativement récemment. Dans la région Bretagne, à titre d'exemple, 46
ingénieurs ont été recrutés pour la gestion des bassins versants (60 % Agro, 20 % DEA géographie, 20
% de maîtrise d'université dans les domaines « génie écologique » ou « pédologie »). On note
également le débat mené au sein des EPTB pour définir un cadre juridique adapté pour les agents
spécialisés.
Cependant le problème posé aux CNFPT est très simple : y a-t-il un marché pour des hydrauliciens ?
On ne peut actuellement effectuer de calcul des quantités de travail nécessaires. Il semble qu'il y ait
une problématique « hydraulique », mais il n'y a pas politique volontariste dans ce domaine. Il n'y a
pas globalement de demandes des collectivités, car il n'y a pas d'obligation juridique à agir dans ce
domaine. La commande publique n'est donc pas lisible. On peut seulement s'appuyer sur une volonté
des collectivités de gestion globale de leur territoire, donc de connaissance de celui-ci et de maîtrise de
ses facteurs d'évolution.
29
Conseil Général du CGREF
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Inspection Générale de l'Environnement
10- SCHAPPI
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2.1. l'ob'ectif
• faire du SCHAPI la tête de réseau « eau » interministérielle ; à ce titre,
récupérer la banque hydro, le bulletin de suivi hydrologique, les
étiages, hydrométrie générale et annonce de crue ;
• monter un service central d'appui aux SPC avec priorités crues
rapides, avec partenariat Météo (et REX - à discuter avec DDE).
30
• 4 ITPE - 3 postes = 3 candidats donc aucun
en 2005, 1 ingénieur de recherche + 1 sécurité civile (pompier).
• Il y a 1 comité scientifique
+ des conventions : BRGM, CEMAGREF**, avec DE
CETMEF, avec D4E
pour l'appui technique.
• appui Météo. Convention 450 K€ pour les radars
• appui ENSEEHT (Denis Dartus « CERFAX » pour un nouvel
outil d'hydrologie de surface.
3. Relations avec
3.1. les SPC (cf. supra) = les chefs sont les IGREF ou IDTPC. Le
schéma est le suivant
PEZN
SPC PREF
Relations SEMA/SPC ?
Personnel nommé au hasard des carrières.
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Conseil Général des Ponts et Chaussées
Inspection Générale de l'Environnement
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Présents : Philippe Huet (IGE), Jean Luc Redaud (CGGREF), Roland Lazerges (CGGREF), Pierre
Monadier (CGPC)
Conseil Supérieur de la Pêche : Nicole Blanc (Dr), Jean Jacques Laffitte (Dr Technique), Dominique
Baril (délégation Montpellier), Laurent Dumée (Chef de Brigade en Corrèze)
Laurent Dumée indique qu'en Corrèze la brigade du CSP dispose de 7 agents (6 agents et
1 technicien).
La police des eaux dans le département est exercée par la DDAF pour la majorité des
cours d’eau (la DDE exerce la police de l’eau sur un petit nombre de cours d’eau) qui y consacre 2
agents (3 depuis février).
La DDAF était jusqu’en 2003 considérée en Corrèze comme devant être, dans de
nombreux cas, l'avocate du monde agricole. Il y eut des conflits avec le monde agricole concernant la
définition du cours d’eau, qui pour la profession et la DDAF devait être présent sur une carte IGN ou
sur le cadastre pour être qualifié de cours d’eau. Sachant que le cadastre est un document fiscal utilisé
pour connaître les limites de propriétés et que la carte IGN au 1/25 000° ne donne qu’une information
non exhaustive de la réalité du terrain, le CSP n’appliquait pas cette définition. Il en résultait des
procédures dressées pour des travaux d’hydrauliques agricole non autorisés en cours d’eau.
Le problème de la définition du cours d’eau est un problème national plus ou moins
significatif selon les départements, il est plus aiguë dans le département de la Corrèze
car le lobbie agricole est très puissant et le chevelu hydrographique correspondant à
différentes têtes de bassin est très important.
Dans le cadre des demandes de drainage de zones humides correspondant en fait à des
assèchements de zones humides qui sont normalement soumis à déclaration loi sur l’Eau à partir de
1000 m2 (nécessitant au préalable la présentation par le pétitionnaire d’une notice d’incidence et d’une
enquête publique pour une surface d’assèchement supérieur à 1 ha), des autorisations de drainage
étaient délivrées car ce type de travaux n’est pas soumis à la loi sur l’Eau jusqu’à 20 ha. Cette surface
ne pourrait être atteinte en Corrèze à la vue de la topographie du département. Une des autres
conséquences de l’assèchement de zones humides est le recalibrage, le ré-approfondissement de cours
d’eaux dont l'intérêt biologique est fort pour le CSP (qualité et quantité d’eau, espèces d’intérêt
patrimonial) mais contesté par le monde agricole.
Cela a engendré des positions différentes entre la DDAF et la brigade du CSP qui
n’étaient pas comprises, par la profession agricole.
Pour résoudre ce problème, le nouveau Préfet, après avoir rencontré en 2003 le Directeur
de l’Eau et le Directeur du CSP, a mis en place une expérimentation, c’est à dire qu’un agent du CSP
et de la DDAF organisent en amont, des visites de terrain conjointes avec le propriétaire, pour les
travaux à risquent de contestation de la présence d’un cours d’eau par la profession agricole. Cette
32
mesure positive depuis sa mise en place a pour but de « parler d’une même voix (DDAF et CSP)» et
de ne pas faire l’objet de part la profession agricole d’une quelconque « guerre des services ». Le
Préfet souhaite évaluer cette mesure à la fin de l’année.
Au niveau des 9 délégations du CSP, chaque délégation s'est attachée au sein de l'équipe d'une dizaine
d'ingénieurs à dégager un ingénieur qui suit plus particulièrement les banques de données (notamment
inventaire piscicole) et un ingénieur spécialisé dans l'appui technique aux Brigades et aux services de
terrain. A ce titre M Bouril agit en appui sur l'ensemble des régions Languedoc Roussilloon et PACA.
: les avis foypurnis ont concerné pour l'essentiel des problèmes de passe à poisson, de détournement de
cours d'eaux, de projets de microcentrales et de travaux annexes aux grands chantiers (autoroute,
TGV) Le niveau technique de nombreux garde est élevé et il y a la un potentiel de prolongement deu
travail de l'ingénieur de la délégation important. Le CSP a ce titre été conduit à donner plus de 10 000
avis techniques en 2003 (dont 5000 en aménagements de rivières)au titre de la police des eaux ou de
grands projets. Le CSP doit fournir une typologie de ces avis techniques. Le manque de compétences
biologiques des interlocuteurs des correspondants du CSP crée des problèmes importants soit du fait
du turn over excessif dans des personnels dans les services comme les MISE, soit par une
méconnaissance de ces aspects comme le montrent plusieurs expériences malheureuse à l'occasion des
travaux annexes à de grands chantiers comme l'A75. Dans le cas de l'A75 le CETE s'est révélé pouvoir
être un bon intermédiaire avec les Ingénieurs de Travaux en charge du chantier.
Nicole Blanc indique que le CSP regroupe environ 860 agents : les missions ont été considérablement
élargies en appui de la loi sur l'eau, la police de la pêche représente moins de 10% de l'activité du CSP.
La majorité des agents ont été titularisés dans les corps de catégorie B et C de l'environnement, mais il
subsiste une centaine d'agents qui n'ont pas le statut CSP. Sur cet effectif il y a environ 40 ingénieurs à
formation à dominante biologique. La majorité des agents du CSP ont été formés à l'école du Paraclet,
le CSP a suscité quelques formations dans le cadre de l'IFORE. LE CSP peut fournir une typologie des
ces agents par catégorie et profil technique.
Il y a peu de mobilité entre le CSP et les services de l'Etat ou les collectivités : les agents du CSP sont
très attachés à l'indépendance d'action qu'offre l'établissement. Toutefois le fait que le système de
corps environnement ne débouche pas en catégorie A risque de poser problème à terme vu le niveau
de recrutement de nombreux gardes.
JJ Laffitte indique qu'au plan technique une tache importante du CSP est de gérer un réseau de
connaissance biologique des milieux aquatiques, réseau qui vient alimenter les banques de données
générales du MEED et des Agences de l'Eau; Ce réseau s'est développé en partenariat avec les agences
de l'eau. Le CSP s'attache par ailleurs à développer une série de guides techniques pour une gestion
biologique des milieux. Ces guides résultent de l'expérience des délégations ou des programmes de
recherche menés par le CSP en partenariat notamment avec le Cemagref. ou l'INRA Le GHAPE est
ainsi devenu une référence en matières de passes à poissons très utilisé par de nombreux opérateurs et
services de l'Etat. Le service central (?), le GHAPE et 9 ingénieurs du CSP servent de référents
techniques pour l'ensemble de l'établissement.
33
Vis a vis des collectivités locales le CSP constate une demande d'expertise sur les aspects biologiques
en fort développement liés notamment aux études d'impact, de nombreux petits bureaux d'études
essayent d'occuper ce créneau; la qualité des prestations est de qualité très diverses et il y a un manque
certain de capacité d'expertise des services de l'Etat pour apprécier la qualité des offres et des
prestations. Les relations entre collectivités locales et organisations de la pêche ne sont cependant pas
toujours faciles. (comme le montre l'exemple de MIGADO et de l'EPTB sur la rivière Dordogne)
Enfin , le CSP signale qu'il ne faut pas négliger le potentiel des fédérations de pêche qui ont souhaité
avoir leur indépendance mais disposent aussi d'un réseau de gardes de qualité.
La communauté des experts qui travaillent dans le champ des actions liés au CSP (bureaux d'études,
centres de recherches,..) est relativement mal organisée en France et peu visible à l'international.
Les objectifs fondamentaux du CSP pour les 5 ans à venir sont d'améliorer le système cde
connaissance bioécologique des milieux (banques de données, inventaires,..) et d'accompagner la
Directive Cadre Européenne
34
Conseil Supérieur de la Pêche
Note pour
35
Conseil Général du CGREF
Conseil Général des Ponts et Chaussées
Inspection Générale de l'Environnement
31/03/2004
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Etaient présents
Membres de la mission : Philippe Huet, Xavier Martin, Jean-Pierre Magnan, Pierre Monadier, Roland
Lazerges, Daniel Loudière, Jean-Luc Redaud.
Inspection Générale de l’Environnement : Pierre Roussel, Jean-Louis Prime, Jean-Louis Verrel.
Conseil Général des Ponts et Chaussées : Daniel Burette, François Casal, Jean-Louis Oliver, Jean-
Yves Chauvière.
Conseil Général du Génie Rural, des Eaux et des Forêts : Jean Carlotti, Jean-Yves Ollivier, Xavier Pin,
Joël Mancel.
Observatoire des métiers et des missions : Pascal Duchène.
La réunion est ouverte par Philippe Huet, coordonnateur de la mission, qui présente, avec des
transparents, la problématique de la mission et les travaux à mener à ce stade de la réflexion. Il
propose de recueillir les suggestions des participants à la réunion sur les constats résumés dans le
rapport d’étape, les hypothèses conduisant à des propositions et les conséquences des évolutions pour
l’Etat.
Les débats qui ont suivis ont fait apparaître les éléments suivants.
36
• les carrières dans ce domaine de compétence ne sont pas valorisantes ;
• le turn-over des personnels est trop fort et le maintien des compétences techniques n’est pas
une priorité du MAAPAR ;
• le développement des compétences décentralisées est peut-être sous-estimé dans le rapport
d’étape ;
• les notions de chaîne de compétences et de pôles de compétences sont à développer ;
Concernant les évolutions à prendre en compte (missions, modes d’intervention, répartition des
responsabilités et des moyens)
• il convient de ne pas saucissonner les taches et examiner les méthodes de fonctionnement des
structures spécialisée intégrant diverses responsabilités à la fois régaliennes et opérationnelles, à
l’exemple des services RTM ;
• pour la majorité des participants il faut permettre la plus large mutualisation des compétences de
façon interne dans les services et entre services, au niveau départemental et interdépartemental ;
certains pensent qu'il faut s'inspirer de l'expérience des installations classées en ce domaine,
d'autres qu'il faut aller plus avant dans l'intégration des métiers, au moins en terme de structure
d'accueil et profils de carrières, si l'on admet que le même agent ne doit pas exercer des fonctions
d'ingénierie et de police
• il faut ainsi éviter la création de nouvelles structures à chaque demande nouvelle ;
• quel doit être en particulier le rôle des Agences de l’eau ? Elles jouent un rôle de conseil pour les
collectivités, au moins aussi important que celui mené pour le compte de l'Etat ;
• malgré l’exemple donné par la décentralisation de la gestion des sols ou des espaces naturels, les
missions pourraient rester de la compétence de l’Etat pour :
− éviter les possibles conflits entre des collectivités de différents niveaux,
− bien prendre en compte l’échelle de temps de la gestion de l’eau, en décalage avec celle
des mandats électifs,
− satisfaire le besoin d’expertise indépendante des intérêts locaux et des utilisateurs,
− permettre le mariage indispensable des compétences régaliennes et opérationnelles
garantissant la compétence des ingénieurs.
• il est difficile de ne pas évoquer les conséquences d’une évolution de la répartition
des responsabilités des opérateurs dans ce domaine même si théoriquement, les taches demeurant
de même nature, les besoins de compétence restent identiques ;
• même si l'Etat évolue d'avantage vers une fonction de "stratège" que "d'opérateur",
un minimum de maîtrise technique du secteur lui sera nécessaire pour le suivi et la constitution de
maîtres d'ouvrage fédérateurs de rivières et bassins et les problèmes de sécurité des ouvrages
• on peut s’interroger sur le rôle de l’Etat dans 10/15ans, car des évolutions auront lieu, mais à ce
terme, cela ne justifie pas une projection ;
• les avis sont très partagés sur l'intérêt des collectivités locales à occuper ce secteur d'intervention :
les EPTB représentent un cas particulier de collectivité spécialisé, les communes, Départements ou
Régions portent un intérêt assez limité à prendre en charge ces problèmes à ce jour; l'évolution
vers une décentralisation sera lente : les personnels souhaités par les collectivités pourraient venir
de l’Etat en détachement plutôt que par recrutement externe.
• sur la période actuelle, l’Etat a un rôle majeur à jouer (sécurité, qualité), son expertise technique
est indispensable, de même que son intervention dans le domaine de l’ingénierie (en particulier
pour la constitution de maîtres d’ouvrages et l’appui à leur apporter). Ainsi le rôle de l'Etat n'est
pas de faire le recensement de digues a priori, mais lorsqu'il y carence de l'action publique c'est
toujours l'Etat qui est appelé à intervenir..
• l'hypothèse d'un appel à des experts extérieurs au système administratif ne doit pas être exclu (Jean
Louis Oliver a promis une note sur ce point tiré de son expérience internationale et de l'exemple
d'UBIFRANCE)
37
Concernant les conséquences pour l’Etat (structures, effectifs, carrières, formations, profils)
• il faudra définir le niveau des « spécialistes » indispensables, car le mot est ambigu : certains sont
plutôt des chercheurs , d'autres ont vocation à faire de l'appui technique. La gestiondes carrières
doit être adaptée à ces profils
• la mise en réseau doit être recherché : le GHAAPE est un exemple de pôle technique intéressant
faisant le lien entre l’université, recherche et l’opérationnel ; les MISE sont un autre exemple
interessant pour les services de terrains départementaux
• globalement, les réseaux techniques ne sont pas organisés pour le soutien opérationnel direct sauf
exceptions (contrôle des barrages par le CEMAGREF, certains CETE qui réacquièrent des
compétences) ;
• il faut envisager des structures relais entre les services opérationnels et les structures de recherche-
développement (MAT ?)
• la gestion des carrières doit s’envisager de façon trans-structure ;
• si on doit recruter des spécialistes par voie externe sur titre, il convient de leur prévoir une
carrière ;
• les services opérationnels auraient un meilleur appui s’ils disposaient d’un budget à disposition,
mais réservé aux services spécialisés ;
• certains intervenants ont proposé que plutôt que de multiplier les structures, on s'appuie sur les
SEMA qui devraient pouvoir jouer plus systématiquement un rôle d’appui dans leur domaine de
responsabilité, favoriser la mutualisation des compétences.
• L'expérience récente fait apparaître que plusieurs voies peuvent être prises pour organiser l'appui
technique entre lesquelles il faut peut être arrêter des priorités s'il a un problème de moyens ou du
moins rechercher de plus fortes complémentarités
o Recréer des services techniques centraux à l'instar du SCHAPPI
o Développement mise en réseau à l'instar de la MAT du CGGREF
o Valorisation meilleure du potentiel d'appui technique Cemagref/Cetmef
o Mise en place d'ingénieurs référents dans des réseaux régionaux SEMA-CETE
Philippe Huet remercie les participants de leur contribution et invite ce qui le souhaitent à faire
parvenir des commentaires écrits à Jean Luc Redaud qui rediffusera aux autres membres de la mission.
Il propose qu'une réunion de même format puisse avoir lieu lorsque la mission sera prête de fournir
son rapport définitif.
38
Conseil Général du CGREF
Conseil Général des Ponts et Chaussées
Inspection Générale de l'Environnement
13 Agences de l'eau
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Les participants ont confirmé le diagnostic général de dégradation des compétences observées en
hydraulique.
Cela se traduit par une police des eaux qui devient plus normative que technique. Les politiques de
recrutement plutôt à la baisse en terme de personnels techniques et les modes de gestion des carrières
par l'administration augurent mal d'un rétablissement d'une situation devenue critique dans beaucoup
de départements.
L'ingénièrie est actuellement utilisée comme variable d'ajustement pour couvrir les besoins prioritaires
de l'Etat…Cela justifierait qu'on donne de fortes orientations en terme de priorités pour l'ingénièrie
publique, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui puisqu'on peut constater que c'est le secteur difficile de
l'hydraulique qui est sacrifié en premier alors que les effectifs en eau potable et assainissement sont
relativement protégés.
Les agences de l'eau ont fortement investi pour encourager les CT à investir le secteur de l'eau par le
soutien apporté à des outils d'expertise (SATESE, réseaux complémentaires de surveillance,..) et la
création d'emplois dans le cadre de programmes pluriannuels.
Les agences de l'eau ont facilité des politiques de création d'emplois pour la gestion des rivières dans
les CT. Le relais en hydraulique classique des écoulements n'est pris que partiellement par les CT qui
recrutent plutôt des écologues que des hydrauliciens.
Les journées d'échanges techniques organisées avec le concours des agences ont un grand succès et
montrent le besoin de créer des lieux d'échanges dans les bassins entre personnels venant du monde de
l'Etat, des collectivités locales ou du secteur privé…mais il s'agit généralement, pour l'instant plus
d'initiatives ponctuelles qui n'entrent pas dans le champ des actions permanentes des agences de l'eau.
Une meilleure coordination de l'action des ingénieurs de l'Etat avec ceux des CT est sûrement
souhaitable…mais reste entièrement à organiser. Cela impliquerait un accord clair avec les CT sur leur
champ d'intervention.
39
Conseil Général du CGREF
Conseil Général des Ponts et Chaussées
Inspection Générale de l'Environnement
14 - Direction de l'eau
-------
Présents : Philippe Huet (IGE), P Monadier (CGPC), ,Jean Luc Redaud (CGGREF), Roland Lazerges
(CGGREF)
Direction de l'Eau : Alexis Delaunay, Jean Pierre Rideau, Laurent Bouvier, Pierre de Mouliveau,
Judith Jiguet, Chef du Bureau des Services déconcentré et de la police des eaux
Les représentants de la DE ont confirmé les soucis de la Direction sur la gestion des spécialistes
hydrauliques mal pris en compte par les systèmes de gestion des DP. Les évolutions actuelles
conduisent à demander une disponibilté de personnels maitrisant meiux les problèmes d'écoulement
(pour le passage des SAC aux SPC) et disposant en SEMA d'une bonne culture hydro-biologique.
Le secteur de la police de l'eau souffre d'un manque de coordination et d'une mauvaise image, mais
quelques exemples départementaux montre qu'il est possible de moderniser cette activité avec des
personnels motivés (DDE Saône et Loire, DDA Indre et Loire,..): L'orientation prise d'aller vers le
Service unique départemental devrait clarifier la situation. La DE s'efforce d'animer un programme de
formation lourd pour revitaliser et revaloriser l'image de la police des eaux chez les agents de terrain.
Pour ce qui concerne les Agences de l'Eau la DE fournira un état des effectifs, mais cet état ne permet
pas d'identifier les personnels spécialisés en hydraulique. L'importance accordée à ces problèmes par
les Agences peut être mesurée, en financement, dans les programmes d'intervention : elle reste faible
les administrateurs ayant tendance à privilégier les actions d'équipement les plus utiles aux redevables.
Les agences ont financé un ensemble non négligeable d'emplois de CT pour l'entretien des rivières,
mais la DE ne tient pas de comptabilité particulière de cette activité.
De manière générale il apparaît que les personnels de la DE ont une très mauvaise connaissance des
efforts menés par les CT dans ce domaine de la mission qui est, de leur point de vue, en principe
aujourd'hui de la responsabilité principale de l'Etat. Les EPTB sont des interlocuteurs importants sur
lesquels la DE fonde beaucoup d'espoirs, mais il faut reconnaître que le fait qu'il ne disposent d'aucun
moyens propres limite beaucoup leurs ambitions.
Judith Jiguet présente le bilan fait par la DE de l'activité des services extérieurs en charge de la police
des eaux au sein des MISE ( voir PJ) et la version la plus récente de la circulaire "police des eaux" en
cours de finalisation (voir PJ) au sein d'un comité de pilotage associant sous l'autorité du Directeur de
l'Eau· les Directeurs d’Administration Centrale des autres ministères (DARPMI, DGS, DGA, DPSM et
DATAP) , la DGAFAI et de la DPPR du MEDD, la Directrice Générale du CSP, un représentant de
l’IGE, du collège des DIREN, quatre représentants des MISE, 2 DDAF, 1 DDE, 1 SN, 1 DRIRE),
deux préfets. Cette circulaire a été préparée par une série de rencontres avec des services de terrain.
40
Pour la Direction de l'Eau l'objectif est d'aller vers une entité unique départementale d'ici 3 ans
chargée d'une police qui se déploie sur 5 axes d'action : information, instruction d'autorisation, prise
d'arrêtés, exercice du contrôle, police répressive et action judiciaire. Les MISE seraient maintenues,
mais réorientées comme structures de concertation interservices pour la définition des outils de la
politique de l'eau (planification,…). D'après les premiers contacts établis par les Préfets, la possibilité
d'aller vers le service unique DDA ou DDE ne semble poser problème que dans une vingtaine de
départements.
La DE doit établir un contact prochain avec la DGS pour associer les équipes "eaux" des services
sanitaires départementaux à cette démarche.
A ce jour le cadre technique d'action des MISE reste constitué par la circulaire du 26 mars 2004.
Il existe de multiples rapports d'inspection des services qui alimentent en information la DE mais ont
le défaut de ne pas comporter de dispositif de suivi. La DE s'inquiète de la faiblesse des contrôle de
terrain qui pour l'essentiel sont faits par les agents du CSP. Une circulaire de mai 2003 rappelle
l'action des services attendue en ce domaine (PJ)
La DE exclue l'hypothèse où l'Etat devrait faire appel à des experts suite à une perte de potentiel
technique des agents mis à disposition de la police des eaux. Le maintien et le rétablissement d'un
niveau technique suffisant en police des eaux implique de multiples mesures : revoir les profils de
carrière avec en particulier possibilités de mobilité des taches d'ingénierie publique vers les actions de
police et inversement, un renforcement des actions de formation, mettre en place des pôles d'appui
technique à l'instar du SCHAPPI, mettre en réseau des dispositifs télématiques spécialisés des
Ministères (MAT, PATOU,…). La DE s'inquiète, aussi, de la qualification des agents en charge de la
police des eaux : des modules de formation ont été montés à l'IFORE pour faciliter les prises de poste,
mais ces formations ne sont pas obligatoires et dépendent des crédits de formation des ministères
fournisseurs des emplois ; beaucoup d'agents n'ont pas suivi ces formations.
Une action de sensibilisation des Directeurs des écoles d'Ingénieurs serait aussi opportune.
Les effectifs recensés par la DE au titre de la police des eaux sont indiqués en pièce annexée. La DE
recense 829 ETP pour 1600 agents en services extérieurs (hors DIREN) dont 429 Agriculture en DDA,
262 Equipement (43 SM, 51 SQL, 168 DDE), 65 DDASS, 74 divers dont 50 en Préfecture. Les
effectifs en Préfecture sont menacés d'être fortement réduits ce qui pourrait de traduire par un transfert
de charges vers les DDA et DDE (notamment sur l'instruction des enquêtes publiques).
Un appui de la Mission d'Inspection pour disposer d'un cadre d'inventaire de ces agents serait très
apprécié. Les membres de la mission indiquent que les éléments fournis par les 3 mInistères se
révèlent, à ce jour trop hétérogène pour être consolidables. La Mission peut aider à établir une grille
d'analyse, mais n' a pas les moyens de mener une telle enquête; il faut par ailleurs trouver un dispositif
de validation ou correction des chiffres avancés par les services. Judith Jiguet suggère que les DIREN
qui sont proches des MISE servent de relais pour une telle enquête. Les membres de la mission
trouvent cette suggestion très intéressante en faisant toutefois remarquer qu'il faut avoir conscience
que le champ étudié déborde le strict champ des compétences du MEDD, en particulier cette enquête
devrait pouvoir identifier les moyens disponibles au titre de l'ingénièrie technique.
PJ
Power point police des eaux
41
circulaire version 3
Inventaire DE effectifs police des eaux
Circulaire plan de contrôle mai 2003
42
Effectifs MISE recensés la Direction de l'eau
Total TOTAL
DDE S Navig CQEL/S DDAF DDASS Autres
M METLTM
1997 206 85 96 387 321 40 25 773
1998 186 90 93 369 323 75 19 786
1999 186 73 89 348 353 78 24 803
2000 179 80 85 344 358 86 46 834
2001 159 91 80 330 393 68 93 884
2002 168 43 51 262 429 65 74 829
% (2002) 20% 5% 6% 32% 52% 8% 9% 100%
Autres DDE
DDASS 9%
8% 20%
SN 1)
5%
CQEL/SM
6%
DDAF
52%
E v o lu tio n d u to ta l E T P d e p u is 1 9 9 7
900
880
860
840
total ETP
820
800
780
760
740
720
700
1997 1998 1999 2000 2001 2002
43
Conseil Général du CGREF
Conseil Général des Ponts et Chaussées
Inspection Générale de l'Environnement
31 mars 2004
Etaient présents
Membres de la mission : Philippe Huet, Roland Lazerges.
Association des ingénieurs territoriaux de France : Christian Bosse, vice-président, représentant
Claude Bastouill, président de l'association retenu par sa collectivité.
La réunion est ouverte par Philippe Huet, coordonnateur de la mission, qui présente la problématique
de la mission. Il propose de recueillir les suggestions de l'Association des Ingénieurs Territoriaux de
France. La discussion qui a suivi a fait apparaître les éléments suivants.
L'association des ingénieurs territoriaux de France regroupe 3500 membres sur 10 000 ingénieurs
environ. Elle a mis en place 17 groupes de travail dont certains concernent l'hydraulique :
• voirie et espace urbain ;
• eau et assainissement ;
• environnement ;
• urbanisme ;
• gestion des risques.
L'association est donc un lieu d'échanges entre ingénieurs territoriaux sur leurs activités et les
techniques utilisées.
44
Les préoccupations suivantes ont émergé des travaux de l'association :
• le souci d'assurer une vraie maîtrise d'ouvrage technique dans le service public ;
• la nécessité de bénéficier de centres techniques à disposition des ingénieurs ce qui n'est
pas le cas actuellement car la gestion territoriale empêche les regards à long terme ;
• le souci de valoriser au maximum la compétence technique des membres de l'association.
L'association souhaite la mise en œuvre, à partir des structures de l’Etat, d’un réseau scientifique et
technique partagé au service des collectivités territoriales sous forme d'un établissement public
intercollectivités du type CNFPT pour :
• recenser les besoins en expertise ;
• gérer des postes mutualisés ;
• participer à la diffusion des connaissances.
Cette proposition s’est traduite par des suggestions d’amendements au projet actuel de loi de
décentralisation. Elle est décrite dans les documents ci-joints (exposé PowerPoint, argumentaire
Word) que le président de l’AITF a envoyé à la mission avec une note d’accompagnement.
45
Monsieur Roland LAZERGES
Ingenieur Général
GREFF
Retenu à Toulon par mes obligations professionnelles, il m’a été impossible de participer à la
rencontre prévue le 31 mars dernier, ce dont je vous prie à nouveau de bien vouloir m’excuser.
Je vous remercie de l’accueil que vous avez réservé à notre collègue Christian BOSSE, qui m’a
rendu compte de l’entretien. Au regard des précisions sur votre mission, j’ai demandé au groupe de
travail eau assainissement de l’AITF de produire une note synthétique sur les besoins de connaissances
des ingénieurs territoriaux en matière d’hydraulique. Je ne manquerai pas de vous la transmettre dans
les meilleurs délais.
Pour ce qui est de notre proposition sur la création d’un établissement public support d’un futur
réseau scientifique et technique des collectivités territoriales, en synergie avec celui ou ceux de l’Etat,
je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint une note argumentaire ainsi qu’un diaporama destiné à
présenter nos souhaits.
Je vous confirme les propos de Christian BOSSE sur la difficulté que nous avons à motiver les
élus locaux, sur ce sujet comme sur la plupart des sujets techniques.
Cette difficulté, sans doute due à la faible visibilité des nécessités techniques qui n’apparaissent
souvent, et en négatif, que lorsqu’elles n’ont pas été respectées, engendre un grave déficit de soutien à
nos projets, tant au plan financier qu’au plan législatif.
Ce déficit est d’autant plus préjudiciable que certains pans de l’Etat restent manifestement
campés sur des positions de conservation stricte de leurs enveloppes matérielles ou financières, ce qui
nous semble faire courir à court terme, et à l’ensemble des services publics, le risque d’une
dégénérescence de leur capacité d’expertise.
Le domaine de l’hydraulique est l’un de ceux, nombreux, dans lesquels cette dégénérescence
serait peu visible, mais dangereuse, à la fois pour nos concitoyens et pour l’indépendance de la
maîtrise d’ouvrage publique.
Restant à votre disposition pour tout échange ou action commune sur ces domaines, je
vous prie d’agréer, monsieur l’ingénieur général, l’assurance de mes sentiments
distingués.
Claude BASTOUILL
46
Un réseau scientifique et technique
La problématique
- Pour faire face à ses propres besoins de capitalisation et de constitution des connaissances
techniques, l’Etat ( Ministère de l’Equipement, mais aussi de l’Environnement) a progressivement
mis en place depuis les années 60, un réseau scientifique et technique puissant (10 000 agents) et
efficace (SETRA, CERTU, les CETE, les laboratoires, l’IFEN, le CEMAGREF, …).
- Pendant vingt ans, à côté de velléités de création d’organismes indépendants, le dispositif d’études
de l’Etat a conduit une véritable politique de noyautage des initiatives locales : D’un INGUL
confiné à une zone géographique strictement lyonnaise à un Institut des Villes réduit à un
appendice du CERTU, les tentatives de création d’un organisme au service réel des collectivités
ont été étouffées par la récupération par le réseau de l’Etat.
- Avec le développement des compétences des collectivités, il en est résulté une forme
d’éloignement entre les études réalisées et les besoins du terrain, avec la mise en place de
dispositifs formels de concertation dont l’efficacité reste faible. Le réseau scientifique et
technique s’appuyait sur les expériences locales sans vraiment les servir.
47
- Il est donc possible d’envisager de faire évoluer les actuels outils, dont l’efficacité est démontrée
pour les mettre au service de toutes les structures publiques.
Les projets
- Dans un monde local très peu fédéré au plan technique, l’Association des Ingénieurs Territoriaux
de France a pointé la nécessité d’expression coordonnée des collectivités, tant en termes
d’expression des besoins de capitalisation et d’études, que de gestion des modalités de conception
des réponses à ces besoins. Cette nécessité semble de plus en plus intégrée, tant par les grandes
associations d’élus que par les Institutions (CNFPT en particulier).
Une proposition
Il semble donc aujourd’hui possible d’envisager la création d’un établissement public spécifique :
- Chargé
• D’assurer le recueil et la synthèse des besoins des collectivités en matière de capitalisation
et de formalisation de connaissances,
• D’arrêter le programme de travail correspondant,
• De répartir en fonction de ce programme les moyens des collectivités
• D’évaluer périodiquement l’atteinte des objectifs assignés
48
- Dirigé par des représentants élus des collectivités territoriales, assistés par des fonctionnaires
territoriaux au sein d’une administration de mission légère
- Financé par des transferts de l’Etat, mais aussi à terme par des ressources émanant des
collectivités, assises soit sur la DGE, soit sur l’équipement brut des collectivités territoriales.
La mise en œuvre
Cette mise en œuvre suppose une insertion dans l’ensemble du dispositif institutionnel qui
accompagnera l’acte 2 de la décentralisation, et une coordination avec la gestion des évolutions du
réseau d’ingénierie publique.
Ses bases législatives doivent être mises en place au plus tôt, tant il est vrai que c’est au moment où
les consensus se forment qu’ils ont le plus de chances d’être concrétisés.
Le projet de Loi relatif aux responsabilités locales offre une occasion unique et cohérente de
poser ces bases :
- Il crée, dans sa version initiale (avant vote du Sénat) un Conseil National des Politiques Locales,
financé par prélèvement sur la DGF, significatif de la volonté du Gouvernement de conforter les
instances indépendantes de fédération des collectivités.
Ce Conseil a été supprimé par les sénateurs, mais l’argumentation forte du ministre sur ce point, le
fait qu’il ait accepté, au cours de la discussion un grand nombre d’amendements, mais pas celui-là,
laissent à penser que cette création sera réintroduite à l’Assemblée Nationale.
- Le Sénat a adopté, à l’article 12, un amendement qui précise « Les collectivités territoriales
définissent conjointement avec l'Etat les programmes de recherche et de développement des
savoir-faire techniques dans le domaine routier. Elles sont associées à la définition des normes et
définitions techniques correspondantes, adaptées à la spécificité de chacun des réseaux. ».
Il s’agit bien là de l’affirmation de l’idée développée ci-dessus, mais appliquée au seul domaine
routier et sans prévision des moyens de mise en œuvre. Le besoin est donc reconnu. Il reste à en
acter les moyens
Trois amendements au projet de Loi seraient de nature à mettre en place les moyens législatifs
permettant un travail réglementaire ultérieur de mise en œuvre :
Les textes ci-dessous en italiques grasses devraient compléter ceux du projet transmis par le Sénat à
l’Assemblée, qui figurent en police normale.
49
A l’article 12
A l’Article 77
Article 89
III. - Pour ce qui concerne les crédits d’investissement, le transfert aux départements des routes, de
leurs accessoires et de leurs dépendances s’accompagne du transfert concomitant des ressources
équivalentes, calculées hors taxes et hors fonds de concours, à celles qui étaient consacrées aux
dépenses d’entretien préventif, de réhabilitation, d’aménagements de sécurité et d’exploitation des
voiries transférées.
0,2 % de ces ressources sont versés directement à l’établissement public mentionné à l’article 77 V
de la présente loi.
Un décret en Conseil d’Etat détermine les conditions d’application du présent paragraphe.
50
Conseil Général du CGREF
Conseil Général des Ponts et Chaussées
Inspection Générale de l'Environnement
-------
Présents : Philippe Huet (IGE), Roland Lazerges (CGGREF), Pierre Monadier (CGPC),
PV non rédigé
51
Conseil Général du CGREF
Conseil Général des Ponts et Chaussées
Inspection Générale de l'Environnement
-------
Présents : Philippe Huet (IGE), Jean Luc Redaud (CGGREF), Roland Lazerges (CGGREF), Pierre
Monadier (CGPC), Jean Pierre Magnan (CGPC), Daniel Loudières (CGGREF)
Excusé : Xavier Martin (IGE)
R Thepot intervient en tant que délégué général de l'association française des EPTB qui est une
structure très légère (1 permanent) et Dr de l'Etablissement Public Loire. L'association regroupe
aujourd'hui 24 EPTB avec des missions extrêmement variées qui selon le contexte local ont privilégié
les problèmes d'hydraulique et d'inondation, d'environnement ou de développement local. L'article 46
de la loi "risques" du 31 juillet 2003 définit les missions générales des EPTB dont le statut
d'interlocuteur privilégié pour les consultations dans les SDAGE est confirmé à l'article 3 de la loi
d'avril 2004. Quelques EPTB à vocation spécialisée vont avoir à revoir leur champ d'intervention pour
répondre aux souhaits du législateur. Les EPTB qui sont des groupements de CT, sans fiscalité propre
ni aucun moyens pérennes autre que leurs personnels, ont obligation d'être un reflet étroit des volontés
des collectivités fondatrices; ils constituent un lieu privilégié de rencontres entre les élus locaux, les
Agences de l'Eau et l'Etat. Plusieurs rencontres récentes organisées à l'initiative des EPTB ont
concouru à créer une culture commune entre ces organismes notamment sur les inondations (colloque
du 8janvier 2003), ainsi que 2 manifestations programmées par l'association pour 2004 d'une part sur
la gestion équilibrée de la ressource ainsi que d'autre part sur l'implication des acteurs publics dans la
gestion des fleuves (voir fiches transmises par l'association).
Les effectifs des 24 EPTB représentent environ 400 agents dont 300 ingénieurs ou agents techniques
(environ 100 agents de catégorie A ou assimilée). L'hétérogeneité est cependant très grande puisque
l'établissement Seine compte 125 agents dont beaucoup d'agents techniques et ouvriers, l'Institution de
la Montagne Noire (36 agents) est essentiellement un grand syndicat d'eau potable, seuls les
Etablissements Loire, Dordogne, Vilaine et Saône regroupent plus de 20 agents dans les autres EPTB.
Les EPTB n'ont vocation qu'à se situer en mission d'accompagnement des collectivités locales. De ce
point de vue sur un bassin très vaste comme celui de la Loire B Thepot fait observer que les acteurs
principaux de gestion des eaux de surface doivent rester les Conseils Généraux et les Régions, le rôle
de l'EPTB est surtout d'organiser des solidarités et faciliter le "réseautage", la subsidiarité au profit des
CT proches du terrain doit rester la règle. De manière générale, les élus locaux, en terme d'hydraulique
ne sont pas vraiment demandeurs de récupérer de nouvelles compétences pour lesquelles ils ont
conscience que l'Etat serait prêt à leur transférer une nouvelle charge sans recettes, mais ils sont prêts à
accompagner dans les EPTB des opérations pour lesquelles une valeur ajoutée interdépartementale
peut être démontrée. Financièrement des études sont en cours pour voir comment dégager des
ressources propres nouvelles pour les EPTB ("redevance bénéficiaire"), mais B Thepot estime que le
financement des EPTB continuera à dépendre à l'avenir de manière significative des contributions de
ses mandants (collectivités membres) ou de subventions externes (agences de l'eau, Europe,…).
52
La demande des collectivités aux EPTB porte principalement sur des missions d'animation de
politiques de l'eau dans les domaines comme les stratégies de bassin, les inondations ou la gestion
piscicole…ce qui a conduit à mobiliser des agents capables de mener un "réseautage technique"
efficace plus qu'à vouloir mener des études ou travaux directement à partir des EPTB. Les EPTB n'ont
pas encore dégagé un potentiel technique d'expertise spécialisé, même s'ils servent souvent d'interface
avec les instances de bassin auprès de leurs collectivités membres. La majorité des acteurs considèrent
que c'est la mission de l'Etat notamment à travers ses centres de Recherches et les Etablissements
Publics avec une certaine inquiétude sur la volonté et la capacité de l'Etat de préserver le dispositif
actuel. Les élus notent qu'en ce domaine leurs interventions ne se traduisent pas toujours par une
amélioration du dispositif d'expertise publique. Sur le dossier "Loire", chacun a pu ainsi noter que
l'Etat et même l'Agence de l'Eau ont eu tendance à se retirer de l'expertise dans la période récente en
considérant que l'Etablissement Public Loire avait vocation à prendre le relais.
53
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Conseil Général des Ponts et Chaussées
Inspection Générale de l'Environnement
18 - Compagnies d'Aménagement
------
1 Missions de la compagnie:
1.3 Appuis extérieurs : solide tradition d'autonomie ( la CACG a son service topo et ses labos
d'analyses de sol et de mécasol).
Des collaborations avec d'autres bureaux d'études ( en groupement ou en sous-traitance) sur les appels
d'offre importants : BRL, Ingema, Coyne et Bellier....
Recherche d'appuis très spécialisés pour les opérations où la Cacg assure la "maîtrise d'ouvrage" (
architecte, paysagiste, hydrobiologiste...).
Travaux de recherche sur des thèmes tournant autour de la gestion des eaux et la régulation d'ouvrages
avec le CEMAGREF et le CERGRENE. Participation à des programmes de recherche trans-pyrénéens
en tant que "fournisseur des thématiques à étudier"; organismes de recherche concernés : ENIT ,
Université de Catalogne (UPC), Cemagref.....
54
2 Environnement institutionnel:
-relation très étroite avec les services de l'État chargée de la police des eaux liée au fait que l'eau des
barrages gérés par la CACG utilise le cours naturel des rivières et pas des canaux ( cette relation
n'existe probablement pas à la SCP ou à BRL) : même si les relations ne sont pas conflictuelles et sont
même souvent bonnes , elles restent compliquées car les services de l'État sont très loin de parler d'une
seule voix ( sur une même entité de gestion comme Système Neste ou Adour, la CACG se retrouve
face à des interlocuteurs multiples : différentes MISE, DIREN...): les interlocuteurs sont trop
nombreux et agissent indépendamment les uns des autres ( sans parler des comportements type
"électron libre" qui ne sont hélas pas rares). Il manque clairement une hiérarchie compétente pour
harmoniser tout ça ( rôle que tenait un peu à une certaine époque Jean Grandin de façon non
structurelle).
Il est normal que la CACG soit en pointe sur les techniques de gestion vis à vis des services de l'État.
Il est normal qu'elle soit transparente et même qu'elle fasse de la pédagogie autour de ses méthodes de
gestion. Il est dommage qu'intellectuellement tout cela ne soit pas mieux assimilé par les services de
l'État ce qui faciliterait grandement le contrôle et les arbitrages en période de crise.
-EPTB : ils sont souvent présentés comme la solution aux problèmes de gestion de l'eau. mais ce sont
le plus souvent :
- des maîtres d'ouvrage ponctuels qui n'ont pas une compétence claire sur un territoire ( à l'opposé
d'un syndicat d'eau par exemple
- des enjeux de luttes obscures de pouvoir
- des organismes qui ont du mal à se positionner soit comme structure uniquement politique soit
comme structure politique+technique ( sans avoir les moyens de faire de la technique).
Réflexion préalable : il ne peut pas y avoir , dans les domaines un peu complexes, d'ingénierie de
qualité s'il n'y a pas des gens qualifiés pour rédiger de bons cahiers des charges ( on ne peut répondre
bien qu'aux bonnes questions) et dépouiller intelligemment les offres.
Deux scénarios possibles du point de vue des compétences hydrauliques État+Collectivités locales :
- statu-quo ( ou pire aggravation de la balkanisation ie recrutement de personnel supplémentaire non
qualifié dans des structures éclatées aux limites de compétence mal définies ) : il est clair que la
CACG cherchera , dans ses domaines de compétences , à tout faire de A à Z. Notre structure où
l'Ingénierie est clairement séparée des services "Maîtres d'ouvrage" peut le permettre.
- véritable amélioration des compétences techniques État+Collectivités locales ( amélioration
privilégiant la qualité du personnel à la quantité) : la CACG devra privilégier les métiers de
l'Ingénierie et de l'exploitation ( = gestion des ouvrages et des prélèvements).
Pb annexe à débattre dans le cas du scénario 2 : où trouver les gens d'expérience compétents.
55
5 Place de la France à l'international en hydraulique
On a une bonne image de marque. On fait des prestations de qualité par rapport aux étrangers car on
"saucissonne" beaucoup moins les prestations entre des multitudes d'experts ( ayant travaillé avec
Bechtel sur le PNE Maroc, j'en sais quelque chose). Mais on a de plus en plus de mal à trouver le
personnel qualifié ( cf. §4 ).
56
Conseil Général du CGREF
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Le rapport d'étape de la mission IGE, CGPC, CGGREF sur la compétence hydraulique dans le service
public a été présenté au collège des DIREN lors de sa dernière réunion.
Outre les observations que nous avons pu faire en séance, il nous a été demandé une contribution
écrite sur la vision que nous avions de la gestion des spécialistes dans le domaine de l'hydraulique et
plus généralement dans celui des métiers de l'eau.
Avant de développer notre conception de cette gestion, nous souhaitons insister sur le constat de la
perte effective de compétence dans ces domaines que souligne la mission d'inspection et que nous
vivons au quotidien dans nos services et dans ceux de nos partenaires du service public. Ce constat est
d'autant plus alarmant que nous avons le sentiment que le phénomène s'accélère, notamment à travers
chaque étape de l'organisation des services (aussi souhaitable soit-elle : SPC, SPE..) du fait notamment
de l'insuffisance de la prise en compte de ce facteur et de manière plus générale du facteur humain.
Au problème de la raréfaction des compétences en terme d'effectifs, se rajoute le fait que ces derniers
sont éclatés dans plusieurs ministères où leur gestion est, sauf de rare exception, assurée selon les
standards classiques de gestion des personnels desdits ministères.
Cette gestion est fondamentale et ne peut être, compte tenu de ce qui a été évoqué précédemment,
qu'interministérielle et inter-corps.
Elle nécessite un préalable qui est d'avoir une vision partagée des compétences nécessaires pour les
besoins du service public à différents horizons et précise en ce qui concerne son état actuel métier par
métier.
Elle ne peut s'établir que sur les bases d'un suivi individuel personnalisé de tous les agents identifiés
comme faisant partie de la filière des métiers de l'eau.
Ce suivi doit être à la fois une preuve de reconnaissance apportée à ces personnels pour promouvoir
les vocations et un moyen de gérer les évolutions de carrière et les mettre en adéquation avec les
besoins.
57
Les règles d'une telle gestion doivent prendre en compte plusieurs aspects et éviter de tomber dans le
travers des idées reçues comme le fait de considérer que plus le poste s'inscrira dans la durée, plus il
renforcera les compétences de celui qui l'occupe, ou que le caractère généraliste du corps
d'appartenance impose d'exercer de nombreux métiers différents pour prétendre au grade supérieur.
Un poste de spécialiste doit avoir une durée en règle générale supérieure à celui d'un poste de
généraliste. Mais la mobilité sur un même métier ou dans le cadre d'une évolution naturelle de métier
dans la filière doit être considérée comme un élément fondamental d'une gestion pertinente
(enrichissement autour d'un même métier exercé dans différents contextes, évolution naturelle d'un
métier vers un autre justifiant de l'expérience du précédent, évolution dans la nature des missions
exercées : spécialistes, experts, chercheurs…).
La gestion individuelle doit aller jusqu'à l'organisation de la sortie (valorisante) de la filière ne serait-
ce que pour éviter des engorgements, dans certains niveaux de fonctions ou de disciplines qui, s'ils ne
pouvaient être correctement gérés, seraient générateurs de frustration et de décrédibilisation de la
filière.
Il va de soi que, dans une telle gestion, les règles de promotion et de positionnement doivent être
reconsidérées notamment sur le principe de corrélation entre niveau d'encadrement et niveau
hiérarchique. Cette règle n'a non seulement pas la même justification pour les spécialistes que pour les
généralistes, mais son usage peut même s'avérer très pénalisant, en ne permettant pas la
reconnaissance qui est due aux spécialistes ou en les amenant à quitter leurs spécialité pour pouvoir
bénéficier d'une promotion
58
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Inspection Générale de l'Environnement
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Présents : Philippe Huet (IGE), Jean Luc Redaud (CGGREF), Roland Lazerges (CGGREF), Pierre
Monadier (CGPC), Jean Pierre Magnan (CGPC), Xavier Martin (IGE)
Excusé : Daniel Loudières (CGGREF)
Il est demandé à l'OMM de fournir un verbatim des entretiens, de fournir très rapidement à R Lazerges
le résumé de 3 pages demandé.
Ph Huet examinera avec l' OMM le projet de rapport final de l'OMM au vu du cahier des charges.
Cette audition a fait ressortir la complexité du cadre d'action de VNF qui œuvre sur près de 6700 km
de voies navigables (plus les annexes associées) avec 350 agents de VNF, mais aussi en s'appuyant sur
un réseau de près de 4800 agents dans 16SN, 4DDE et 16 SM. Les agents de ces services associés sont
spécialisés dans les problèmes liées à VNF, leur rattachement à terme à VNF est un problème posé.
La création de VNF en 91 a permis une relance des investissements sur un réseau qui avait fortement
vieilli. VNF intervient surtout en donneur d'ordre, la conception et le suivi des projets est fait par les
équipes des services associés. Pour les problèmes complexes le CETMEF constitue l'appui technique
principal.. Les personnels mobilisés ont globalement une bonne compétence des techniques des
ouvrages hydrauliques et une bonne compétence du patrimoine qui repose beaucoup sur la tradition
orale, ce qui risque de pose problème avec de forts départs à la retraite dans les années prochaines et a
conduit VNF à mieux formaliser par écrit les caractéristiques du réseau. La DTT souhaiterai
décentraliser auprès des CT la partie "gabarit Freycinet" du réseau , ce qui représente près de 47 % du
réseau actuel. La possibilité pour VNF d'intervenir pour les CT impliquera un changement du statut de
l'établissement.
59
Mme Corinne de La Personne propose de fournir à la mission des notes complémentaires sur les
éléments suivant d'information
60
Voies Navigables de France;
Note complémentaire fournie par Mme Corinne de la Personne
-----------
Le réseau navigable
Pour vous permettre de caractériser l'état du réseau, je me permets de vousenvoyer deux documents :
- d'une part, le rapport établi par François NAU, IGPC : "la situation del'exploitation des voies
navigables" ;
- d'autre part, le support de mon intervention à l'ENPC sur la stratégie del'établissement en matière de
programmation afin de :
1. fiabiliser et sécuriser le réseau ;
2. reconstruire les barrages manuels ;
3. établir des plans stratégiques d'investissement à 10-15 ans par
itinéraire (APSIVN) ;
4. établir un schéma directeur d'exploitation et moderniser les
méthodes d'exploitation ;
5. établir un schéma directeur de maintenance.
61
2. Positionnement de l'expertise de la France par rapport aux collègues de
l'étranger
2.1 COMPRIS :
Je me permets de vous envoyer par courrier un document en anglais présentant COMPRIS et les 12
groupes de travail. VNF participe à tous les groupes sauf au WP11, dont certains ont pratiquement
atteint les objectifs fixés (WP3 - WP4) alors que d'autres ont encore 1 ou 2 années de travail. Nous
avons estimé à 36 mois/hommes le temps consacré par l'établissement à ces travaux.
Les travaux réalisés ont permis d'élaborer pour l'Union européenne le projet de directive RIS , relatif à
des services d'information fluviale harmonisés sur les voies navigables communautaires.
Comme vous pourrez le lire dans le document sur la modernisation des méthodes d'exploitation,
beaucoup de données sont ou seront à court terme dématérialisées (passages aux écluses, cartes, état
du réseau -avis à la batellerie-, déclaration de chargement). Afin d'éviter la ressaisie de données d'un
pays à l'autre pour un bateau ayant un trajet international, des interfaces vont être développées et les
logiciels embarqués sur les bateaux pouvant lire toutes les informations nécessaires quel que soit le
pays traversé.
2.2 PIANC/AIPCN :
PIANC (international navigation association - association internationale de navigation) est une
association internationale regroupant tous les pays maritimes et fluviaux, qui met en place des groupes
de travail pour faire l'état de l'art sur des sujets d'actualité.
Actuellement, VNF participe à plusieurs groupes de travail dont : * WP26, son objectif est de
présenter les différents types de barrages fluviaux et de lutte contre les tempêtes actuellement
construits dans le monde. Cette participation est très enrichissante compte tenu de la volonté de
l'établissement de reconstruire les 147 barrages encore manuels sur notre réseau.
*WP11, sur la gestion des zones de dépôts de dragages
Il n'y a pas d'organisation formalisée de transferts de savoir au niveau du siège de VNF. Par contre,
cette action est menée par les services mis à disposition. Elle concerne essentiellement les manoeuvres
des barrages, qui doivent être impérativement formalisées avant tout projet de reconstruction des
barrages.
Je vous envoie un document fourni par la DPSM présentant les effectifs travaillant pour VNF. Les
chiffres fournis sont minorés par rapport à la réalité car tous les cadres n'ont pas obligatoirement
distingué leur temps passé entre leurs missions État, collectivités locales ou VNF et se sont affectés
dans le domaine support 13.
Pour VNF, 70% des 350 employés travaillent dans les services mis àd isposition, principalement
comme agents d'exploitation des toueurs de Riqueval et Mauvages (anciens personnels de l'Office
national de la navigation), dans les arrondissements de développement de la voie d'eau et dans les
CRCE.
62
5. Carrière des agents et gestion des personnels spécialisés
Lors de notre entrevue, je vous ai indiqué que de nombreux cadres, une fois affectés dans un poste
touchant le domaine de la voie d'eau (transport ou environnement) y faisait carrière. C'est mon cas
personnel : après un premier poste de chargée de mission à la DRAE PACA où j'avais en charge le
domaine "eau", j'ai rejoint le service navigation de la Seine, d'abord comme chargée des équipes
d'entretien et du bureau d'études de l'arrondissement Basse Seine (de Paris à Rouen), puis comme chef
de la subdivision navigation de Suresnes. Étant nommée divisionnaire, j'ai choisi d'assurer les
fonctions de chef du service hydrologie et voies navigables à la DDE 58, donc ayant compétence sur 7
départements et 4 régions. Et, depuis 2000, je suis à VNF, d'abord comme directeur adjoint chargé de
la gestion technique de la voie d'eau, puis comme directrice de l'infrastructure et de l'environnement.
Mon exemple de carrière n'est pas unique. Un collègue a fait, après un poste à la subdivision de
Valenciennes (Nord - Pas-de-Calais), un poste de subdivisionnaire à la DDE 21, puis à la DDE 58 et
est maintenant subdivisionnaire à Toulouse au service navigation du Sud-Ouest. Un autre, après un
poste de subdivisionnaire navigation à la DDE 58 est parti sur un poste maritime et revient maintenant
prendre un poste de subdivisionnaire au service navigation de la Seine.
Pour les postes de 2nd niveau, une collègue, après avoir été secrétaire général d'une DDE mixte
(navigation route) et avoir assuré l'intérim du chef d'arrondissement chargé, entre autres, des voies
navigables a rejoint il y a quelques mois VNF siège comme directrice adjointe chargée de l'aide aux
services.
Ce que je note, c'est qu'actuellement les agents de l'État qui sont amenés à découvrir les domaines
d'activité exercés par les services mis à disposition et VNF sont surpris de la richesse de ceux-ci et
nombreux sont ceux qui font le pas en postulant ensuite dans ces services ou à VNF.
Je reste bien entendu à votre disposition pour tout complément d'information que je pourrai vous
fournir.
Corinne de LA PERSONNE
63
Conseil Général du CGREF
Conseil Général des Ponts et Chaussées
Inspection Générale de l'Environnement
21 - CEMAGREF
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Présents : Philippe Huet (IGE), Jean Luc Redaud (CGGREF), Roland Lazerges (CGGREF), Pierre
Monadier (CGPC), Jean Pierre Magnan (CGPC), Xavier Martin (IGE)
Globalement, sur un effectif de 900 emplois permanents, le CEMAGREF estime que 17% sont
affectés au domaine "fonctionnement des hydrosystèmes" et 17 % au domaine "équipements pour l'eau
et les déchets", (environ 200 "scientifiques" et 100 "personnels techniques")
Les orientations thématiques de recherche "eau" identifiés dans le plan stratégique du CEMAGREF
sont regroupées en 4 groupes :
64
- Ressources aquatiques biologiques, poissons migrateurs : Groupement de Bordeaux-Cestas et
Groupement deMontpellier
- Irrigations, économie de l'eau : Groupement de Montpellier.
Les exigences de gestion de l'EPST conduisent à l'absence de contacts réels et de communication avec
les autres structures d'appui technique et les services déconcentrés, en dehors des programmes
contractualisés prévus pour un petit nombre de domaines. En découlent d'une part une certaine
ignorance partagée de l'activité des autres acteurs techniques et, d'autre part, le sentiment assez
répandu dans les services déconcentrés de l'inexistence d'un appui technique adapté à leurs besoins.
On notera également que, malgré l'émergence progressive d'un besoin de compétence hydraulique
chez les collectivités locales, le CEMAGREF ne ressent pas de ce côté-là une demande forte.
L'absence d'interlocuteur technique de haut niveau dans les collectivités de base explique pour partie
cette faiblesse des échanges avec les collectivités locales. Cependant le développement des équipes
des Etablissements Publics Territoriaux de Bassin constitue une opportunité de collaboration
intéressante qui est déjà bien engagée.
Dans ce domaine de compétence, il fournit un appui aux politiques publiques qui revêt des formes
variées. Cet appui défini par voie contractuelle s’exerce au bénéfice des services centraux et
déconcentrés du MAAPAR et du MEDD, qui mettent en contrepartie à sa disposition des moyens
humains ou financiers :
• Contrat particulier avec le MAAPAR qui mobilise 80 équivalents temps pleins ;
• Accord-cadre signé avec la DE et en cours de négociation avec la DPPR;
• Accord en cours avec le ministère de l'équipement pour l'appui aux services chargés du
contrôle des ouvrages de sécurité publique (création de pôles ouvrages).
• Création d'un pôle d'appui technique aux ouvrages hydrauliques (PATOUH) en 2004 avec
les CETE et le CETMEF
La contribution du MAAPAR se traduit par un apport important en personnel (187 agents en 2000)
mis à disposition ( dont environ 100 IGREF+ 50 IT). La convention passée avec le MAPAR prévoit en
contre-partie que le CEMAGREF doit consacrer un appui aux services extérieurs du MAP (76 ETP)
et conduire un ensemble de travaux pour les directions centrales du MAP (dont quelques actions eau-
agriculture avec la DGFAR).
Toutefois le DG du CEMAGREF note que l'essentiel des moyens du CEMAGREF( hors personnels
mad) vient du Ministère de la Recherche qui constitue le donneur d'ordre privilégié de l'Etablissement
et de contrats . Ce mode de financement influence le choix et la programmation des activités qui sont
très orientés vers la Recherche.
Les Ministères Techniques, pour leur part, ne s'attachent pas suffisamment à suivre et faire vivre les
conventions d'appui technique. Un problème du CEMAGREF est d'éviter l'éparpillement de son
expertiser ce qui implique de pouvoir se caler sur des commandes publiques claires.
Des échanges ont lieu ponctuellement avec les CETE, mais ils reposent plus sur des initiatives
personnelles de chercheurs. La fusion des cultures CEMAGREF et CETE implique une volonté forte
des pouvoirs publics, comme on a pu le voir sur le SCHAPI.
L'opportunité d'aller vers un regroupement des équipes fait l'objet d'avis divergents. Une concertation
plus large, mais structurée des établissements de Recherche sur les programmes publics d'appui
technique telle qu'elle avait été initiée par le passé au sein du GIP hydrosystème mériterait d'être
relancée par le MEDD.
Pour ce qui concerne les échanges avec les bureaux d'études, le Cemagref observe que les méthodes
mises au point par le Cemagref sont utilisés par le secteur privé, mais que les échanges mériteraient
d'être renforcés.
65
Annexe fournie par le CEMAGREF
ORIENTATIONS POUR LE
PLAN STRATEGIQUE 2004 - 2008
Cette note sur les grandes orientations est la conséquence des réflexions résumées dans deux autres
documents : d’une part le « bilan du plan stratégique 1999-2003 », d’autre part « les déterminants et
faits marquants du contexte ».
Le bilan du plan stratégique qui se termine et les analyses « forces /faiblesses » ont permis de dégager
un certain nombre d’acquis et de points forts sur lesquels s’appuie le positionnement voulu pour le
Cemagref.
Le présent document propose, d’une part une vision et un positionnement d’ensemble pour
l’organisme et, d’autre part, des inflexions prioritaires qui seront ensuite reprises dans les orientations
thématiques de recherche esquissées au chapitre III.
Dans le second temps de la réflexion stratégique, outre l’explicitation détaillée des thèmes de
recherche, d’éventuelles actions incitatives, et les éléments sur l’allocation des moyens, seront aussi
précisées des priorités pour accompagner leur mise en œuvre qui sont esquissées dans la dernière
partie de cette note.
Nota bene : Ce fichier ne contient qu’un extrait du document complet d’origine. Ce dernier, approuvé
par le conseil scientifique et le conseil d’administration du Cemagref, fait partie des textes en cours de
rédaction par la direction générale dans le cadre de l’élaboration du nouveau plan stratégique 2004-
2008 de l’établissement. L’extrait se compose, outre le sommaire du document complet, de la totalité
des pages 18 à 25. Ces pages correspondent aux quatre axes thématiques de recherche qui engageront
les 200 scientifiques et les 100 personnels techniques des deux départements « eau » du Cemagref,
département gestion des milieux aquatiques et département équipements pour l’eau et
l’environnement.
66
- Sommaire -
I - VISION ET POSITIONNEMENT p3
2 - Développer des méthodes et des outils pour les sciences et pour une ingénierie
de l’environnement. p5
3 - Explorer les couplages entre la gestion durable de l’espace et celle des eaux
au sein des territoires p8
67
1 Gestion de l’eau et des services associés
Ce domaine thématique porte sur la gestion de l’eau sous l’effet de ses usages, notamment
l’agriculture irriguée, et sur la gestion des services publics liés à l’eau.
Enjeux
L’agriculture irriguée constitue l’usage de l’eau de loin le plus important dans le monde. Certains
pays ont atteint leurs limites physiques d’exploitation des ressources en eau, pour d’autres les limites
financières sont infranchissables, partout les impacts sur l’environnement d’une irrigation mal
conduite sont avérés. Sauf à admettre le caractère non durable et irréversible des trajectoires suivies,
les enjeux sont considérables : l’irrigation reste la voie principale pour nourrir davantage d’êtres
humains demain, mais il faut diminuer sa part relative de prélèvement sur les ressources au profit
d’autres usages, et garantir ou restaurer la durabilité des systèmes irrigués.
Les politiques publiques de l’eau et l’organisation de leurs services associés s’inscrivent dans une
double problématique, particulièrement, mais pas seulement, en Europe :
- d’une part, il importe de renforcer l’intégration entre les ressources et les usages multiples de l’eau,
aboutissant à un partage négocié et durable à l’échelle locale entre les différents gestionnaires et
usagers de l’eau. Il s’agit, comme nous y invite la directive cadre européenne sur l’eau, d’étendre le
concept de gestion intégrée. Si le territoire naturel d’intégration entre usages et ressources reste le
bassin hydrographique, celui-ci ne recoupe pas nécessairement les logiques techniques, économiques
et sociales en présence, d’ailleurs elles aussi territoriales, à commencer par celles que portent les
services publics de l’eau et les organismes en charge de l’aménagement et de la gestion.
- d’autre part, la gestion de l’eau est caractérisée par un fort emboîtement des niveaux d’organisation
et de gestion qui pose un problème de gouvernance ; il impose de concilier la dimension locale de la
gestion de l’eau, incontournable, avec l’existence de solidarités financières et sociales qui ne
s’expriment qu’à plus grande échelle et nécessitent d’assurer une meilleure coordination entre les
différentes politiques publiques ayant un effet sur l’eau. Dans le même temps, le renforcement de la
participation du public questionne le rôle des collectivités.
OBJECTIFS
LES RECHERCHES SUR LES SYSTEMES TECHNIQUES ET LES PROCESSUS BIOPHYSIQUES LIES A
L’IRRIGATION, EN LIEN ETROIT AVEC LES APPROCHES SOCIO-ECONOMIQUES, ONT POUR FINALITE
DE REDUIRE LES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX LIES A L’IRRIGATION ET AU DRAINAGE, ET
DIMINUER LA CONSOMMATION EN EAU DE L’AGRICULTURE IRRIGUEE. LES TRAVAUX A
L’INTERFACE ENTRE L’AUTOMATIQUE ET LA MODELISATION HYDRAULIQUE DES TRANSFERTS
D’EAU, AVEC POUR OBJECTIF UNE GESTION PLUS EFFICIENTE DE LA DEMANDE EN EAU, SERONT
MAINTENUS. LEUR CHAMP D’APPLICATION SERA ETENDU AUX MILIEUX AQUATIQUES, A LA FOIS
EN TANT QUE SYSTEME ETUDIE (MEILLEURE PRISE EN COMPTE DU CARACTERE STOCHASTIQUE
DES REGIMES D’ECOULEMENT ET DES DEMANDES), ET COMME OBJECTIF DE REGULATION EN
TANT QUE TEL (QUALITE DES MILIEUX) SI LA DEMANDE EST CONFIRMEE. ENFIN, LA
CONTRIBUTION A UN PROGRAMME DE RECHERCHE INTEGRE (ELEVATION DE LA TEMPERATURE
ET DE LA TENEUR EN CO2, DIMINUTION DE LA RESSOURCE EN EAU) TRAITANT DES EFFETS DU
CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LA PRODUCTION ALIMENTAIRE EST A CONSIDERER.
L’amélioration des performances des organismes gestionnaires de l’eau (SAR, ASA, SPLIC par
exemple) constitue un deuxième objectif. Lorsque ces derniers n’existent pas, il convient de
promouvoir l’émergence d’une gestion collective. Le développement d’outils de gestion et
68
d’indicateurs de performance des services, les déterminants de la demande en eau et des coûts de
service, le renouvellement des infrastructures et leur financement à long terme sont quelques exemples
de questions à traiter.
Le troisième objectif consiste à nourrir les bases conceptuelles d’un nouveau modèle de gouvernance
locale de l’eau. La représentation et la modélisation de la négociation entre acteurs, le développement
d’outils économiques incitatifs, la prise en compte des solidarités à grande échelle et du rôle de
l’action publique, la coordination des politiques sectorielles et environnementales en sont les
questions prioritaires.
POSITIONNEMENT
Les travaux actuels privilégient la gestion quantitative de l’eau, et même en pratique la gestion de la
demande en eau. Une meilleure prise en compte du volet ressource en eau est un objectif, qui
nécessite un partenariat interne renforcé avec les hydrologues. Au-delà, l’activité se développera vers
les problèmes de qualité de l’eau, puis sera progressivement étendue à l’ensemble du domaine de
l’eau traité par le Cemagref pour mieux traiter des différents aspects du développement durable.
Les enjeux liés à l’accès à l’eau étant considérables à l’échelle mondiale de même que ceux liés à la
production alimentaire, le tiers des moyens de ce domaine seront consacrés aux interventions à
l’étranger. L’espace euroméditerranéen sera pris comme terrain d’application prioritaire hors du
territoire national, notamment pour anticiper une éventuelle remontée de la limite d’aridité vers le
Nord de l’Europe consécutive au changement climatique.
Disciplines
Ce domaine thématique repose en partie sur les disciplines qui, historiquement, ont fondé l’ingénierie
technique des services d’eau : agronomie, hydrologie, hydraulique, recherche opérationnelle et
automatique. Au Cemagref, elles ont permis en outre de développer une capacité d’expertise et de
modélisation déterministe des systèmes techniques étudiés. Des liens plus étroits seront noués avec les
hydrologues (connaissance des étiages, sécheresse) et les hydrogéologues (compte tenu de la situation
alarmante des ressources en eau souterraines mondiales), de sorte à mieux couvrir la connaissance et la
modélisation de la ressource en eau, a fortiori si l’on tient compte des incertitudes liées au changement
climatique.
Mais le noyau dur du domaine est constitué par des compétences en SHS appliquées au domaine de
l’eau, particulièrement les sciences de gestion, l’économie et la sociologie. Leur contribution se verra
renforcée.
69
Une des originalités est d’associer la modélisation déterministe des systèmes techniques étudiés,
l’analyse économique des usages, et la modélisation cognitive des négociations entre acteurs de l’eau.
Ce couplage sera prioritairement envisagé à une échelle et une résolution spatiale cohérente avec la
dimension locale de la gestion de l’eau. L’application aux systèmes étudiés de la méthode d’évaluation
environnementale intégrée initiée par la communauté scientifique qui aborde de manière spécifique la
gestion des ressources renouvelables sera recherchée.
Ce domaine thématique traite, d’une part des risques liés aux événements hydrométéorologiques
extrêmes (inondation, sécheresse, crue torrentielle, avalanches, chute de blocs) et, par extension, les
ruptures d’ouvrages hydrauliques intéressant la sécurité publique ; d’autre part, des préoccupations de
pollution diffuse liées au transfert de matières (suspension, charriage) et de polluants (azote,
pesticides) dans le réseau hydrographique.
ENJEUX
Catastrophes naturelles et technologiques, sécurité des biens et des personnes, craintes pour la santé
humaine et atteintes à l’environnement sont autant de préoccupations pour lesquelles le renforcement
de l’action publique est attendu et souhaité.
La demande est donc soutenue, tant en termes de progrès de la connaissance que de développement de
solutions opérationnelles. Il faut à la fois mieux comprendre l’origine des risques, en prévoir
l’extension et l’occurrence, et en réduire les effets. Le rapport aux territoires est déterminant, tout à la
fois support d’activités humaines et d’occupation de l’espace de génération, vecteur naturel de
propagation, et zone à protéger ou à aménager.
Certains risques sont rapides, d’extension spatiale importante mais localisable, et affectent directement
l’homme et les activités économiques. Pour eux, le modèle désormais classique qui croise
détermination de l’aléa et évaluation de la vulnérabilité convient. Il lui faut s’adapter à une demande
renforcée en matière de prévision opérationnelle et de gestion de crise. S’agissant des pollutions
diffuses en revanche, il faut prévenir et réduire les flux transférés aux cours d’eau pour assurer une
meilleure protection du milieu naturel. La vulnérabilité est d’abord celle de l’environnement, et son
lien à la santé humaine beaucoup plus incertain. Les phénomènes sont lents, répartis et difficilement
localisables ; leurs effets sont différés et cumulatifs. L’enjeu est avant tout d’ordre scientifique, pour
mieux comprendre et modéliser les processus fondamentaux.
OBJECTIFS
Dans le domaine des risques d’inondation, le Cemagref doit intensifier ses travaux en matière de
prévision et d’alerte. Cela nécessite de rendre compatibles les outils hydrologiques déjà disponibles
avec les contraintes qu’impose une utilisation opérationnelle en temps réel, puis de réaliser
progressivement une chaîne complète de modélisation pluie débit hydrodynamique, depuis la
prévision des pluies jusqu’à celles des zones inondées. L’étude des risques de sécheresse, de même
que celle des évolutions liées au changement climatique seront renforcées, en prenant en compte toutes
les caractéristiques du régime hydrologique et en couplant hydrologie et mécanique des fluides.
70
sur les risques naturels en montagne est une priorité qui nécessite d’engager un programme ambitieux
de valorisation et de transfert des résultats de recherche d’ores et déjà acquis.
Les recherches sur la sécurité des ouvrages hydrauliques correspondent à un positionnement original
en mécanique centré sur l’étude de l’influence de l’eau sur les processus conduisant à une perte
fonctionnelle majeure voire à la ruine des ouvrages de protection. L’ axe de recherche novateur initié
récemment sur l’analyse des risques liés aux ouvrages (fiabilité, capitalisation et structuration des
données sur les ouvrages) sera conforté.
Les progrès attendus en transfert de polluants vers le milieu aquatique superficiel relèvent en premier
lieu des outils de modélisation élargissant l’échelle au versant et au petit bassin versant de quelques
km2. Les acquis encore à améliorer, soit en propre soit en collaboration avec l’Inra, sur les processus
dans la parcelle, aux interfaces sol/nappe superficielle/réseau hydrographique et versant/fond de vallée
( particulièrement les systèmes de drainage, les fossés d’assainissement et les dispositifs de rétention -
bandes enherbées ou boisées-)-doivent être organisés de manière à permettre la prédétermination des
flux et donc l’impact des mesures de prévention à cette échelle, dans une logique qui privilégiera
l’organisation des processus dans l’espace. La prise en compte des métabolites présentant une toxicité
environnementale sera amplifiée avec la disponibilité d’équipements analytiques de pointe.
POSITIONNEMENT
Ce domaine s’inscrit clairement en appui à l’action publique, particulièrement celle de l’Etat et de ses
agences. Par exemple, le Cemagref partage avec l’ONF la mission de rénovation complète du
dispositif de données sur les avalanches, et l’appui qu’il apporte aux services en charge du contrôle des
ouvrages intéressant la sécurité publique sera définitivement contractualisé avec le MEDD et amplifié
sous condition d’engagement des moyens du ministère de l’équipement. L’inflexion en matière de
prévision et d’alerte dans le domaine des inondations répond directement à la volonté du MEDD de
reconfigurer le dispositif opérationnel français. La volonté du MAAPAR de réduire les effets des
pollutions agricoles, la prise en charge progressive par les agences de l’eau des problèmes de pollution
diffuse et l’émergence d’une ingénierie écologique des aménagements destinés à limiter leurs impacts
soutiennent la demande de résultats.
DISCIPLINES
L’hydrologie est la discipline centrale pour la partie aléas de ce domaine. Elle fédère la connaissance
des régimes d’écoulement, de leur relation au climat et aux activités humaines, des interrelations
atmosphère-sol-biosphère. Si l’appréhension des extrêmes hydrologiques requiert des démarches
spécifiques, nombre de méthodes sont communes avec celles impliquées dans l’étude et la
modélisation des régimes, depuis les modèles pluie-débit globaux jusqu’aux approches distribuées ou
déterministes. Cela conduit à regrouper les hydrologues du Cemagref au sein de ce domaine pour
renforcer l’animation scientifique au sein de cette communauté.
Les couplages avec la météorologie, la géomorphologie, la mécanique des fluides complexes de même
que les mathématiques et les sciences de l’information sont nécessaires, complétées par la
71
géomatique ; l’apport de la chimie, de l’agronomie de la biogéochimie permet d’appréhender les
paramètres de la diffusion des polluants, les alliances avec la biochimie et la biologie restant
indispensables pour traiter des atteintes aux milieux aquatiques superficiels.
Produire des connaissances et développer une compétence d’expertise sur le risque nécessite aussi
d’accroître la place des SHS, particulièrement en histoire, en économie et en sciences de la décision.
Enfin, les dispositifs expérimentaux in situ et la modélisation ont une place essentielle.
Ce domaine thématique de recherche regroupe les activités du Cemagref portant sur les filières
d’épuration des eaux résiduaires, les filières de traitement des déchets municipaux, et les réseaux de
distribution d’eau potable et d’assainissement.
Enjeux
Toutes ces activités ont pour objectif commun de proposer des méthodes et des outils d’optimisation
des performances techniques des équipements et procédés concernés. Les niveaux de traitement
exigés, de plus en plus contraignants, requièrent une fiabilité très renforcée, ainsi que la prise en
compte d’éléments polluants toujours plus nombreux.
S’agissant d’activités industrielles où les investissements sont coûteux et lentement amortis, et où les
coûts de fonctionnement et de maintenance sont élevés, les enjeux financiers et patrimoniaux sont
considérables pour les fonds publics.
Objectifs
Les travaux consacrés au génie des procédés épuratoires des effluents liquides combinent amélioration
des performances techniques et objectif de restauration de la qualité des milieux récepteurs, l’eau en
premier lieu, en lien avec l’exercice des pouvoirs de police correspondants. Ils seront poursuivis en
donnant la priorité : à la quantification des microorganismes filamenteux et des bactéries nitrifiantes ;
au transfert d’oxygène en aération, particulièrement par insufflation d’air ; à la quantification du
potentiel de déphosphatation biologique en boues activées ; à la valorisation des connaissances
acquises pour le traitement de l’azote par boues activées et biofiltres en situation de variation de
charges (épisodes pluvieux, sites touristiques, impacts sur les milieux aquatiques) ; aux procédés de
déphosphatation adaptés aux petites collectivités et aux effluents d’élevage.
72
Les travaux portant sur le traitement aérobie des déchets solides, la filière biodéchets et le stockage des
déchets ultimes seront rapprochés de sorte à présenter une offre intégrée avec priorité mise sur la
compréhension des processus dans les procédés de compostage et les décharges bio-réacteurs, incluant
de forts couplages biogéochimiques, l’étude des transferts de masse et de chaleur et le contrôle des
écoulements (traitement et réinjection des lixiviats, départ de polluants, performance des barrières
d’étanchéité).
Les travaux de recherche sur la caractérisation et la réduction des émissions de gaz à effet de serre
liées à la gestion des déjections animales seront renforcés, et progressivement étendus à d’autres
sources d’émission. A plus long terme, le Cemagref peut s’orienter davantage vers les préoccupations
de santé publique et s’engager dans un programme de recherche permettant d’établir un bilan
environnemental et sanitaire global des filières déchets.
En matière de réseaux d’eau potable, l’objectif majeur des recherches à venir concerne la modélisation
de la qualité de l’eau dans les réseaux. Celles conduites au niveau européen sur la gestion patrimoniale
des réseaux (analyse statistique des casses, pertes en eau, interruption de service) seront étendues aux
réseaux d’assainissement et à la situation particulière des communes rurales. Les deux thématiques
(modélisation des flux et de la qualité, gestion patrimoniale) feront l’objet de travaux intégrés dans le
but de développer des indicateurs de fiabilité des services d’eau et d’assainissement, et de mettre en
place une plate-forme commune de modélisation et de gestion opérationnelle des services.
Disciplines
Les disciplines principales sont le génie des procédés, la mécanique des fluides et des milieux
continus, la chimie, la biologie, la biochimie et, de façon plus marginale, les statistiques et l’économie.
La modélisation y occupe une place importante, récemment renforcée en matière de procédés
épuratoires ; pour ces derniers, les limites d’emploi des outils de modélisation seront explorées et
élargies. Un investissement méthodologique et disciplinaire conséquent sera réalisé en microbiologie,
avec l’ambition de constituer avec des partenaires un pôle de référence international dans les champs
d’application du domaine thématique.
L’apport des SHS doit faire l’objet d’une réflexion approfondie. Dans le cas des déchets solides,
l’économie industrielle et l’économie publique seront utilisées pour la connaissance des coûts de
service (étroitement liée à l’expertise technique des installations industrielles et à la connaissance des
flux de matières) et pour l’analyse de la demande et de l’organisation des services. Sur l’ensemble du
domaine, l’association de compétences en sociologie apparaît comme incontournable pour traiter des
questions d’acceptabilité sociale des infrastructures.
Positionnement
73
Le choix des axes de recherche à privilégier dépend d’évolutions que le Cemagref ne maîtrise pas :
l’Union Européenne est particulièrement active sur le plan réglementaire, et la liste des espèces
chimiques à éliminer prioritairement peut fluctuer au gré des évènements médiatisés et des progrès de
la toxicologie. Il faut tenir compte du poids et du rôle important du secteur privé, à la fois sur le plan
économique et comme moteur de la recherche dans ces domaines. Un tel contexte invite le Cemagref à
maintenir un bon équilibre de ses partenariats et à occuper une position d’arbitre neutre, fondée autant
sur l’excellence de ses travaux scientifiques que sur son expertise des installations et de leur gestion.
Incertitudes stratégiques
Ce domaine correspond à des activités fondées sur des couplages disciplinaires focalisés sur l’analyse
de la qualité des milieux aquatiques, exprimée en termes de caractéristiques physiques, chimiques, se
traduisant par une qualité biologique concernant l’ensemble des espèces et peuplements. Ces
recherches pluridisciplinaires s’inscrivent dans la perspective du transfert en continu des résultats
cognitifs en outils pour aider à la décision et à l’action publique.
Enjeux
L’ambition prioritaire sera de faire progresser les connaissances et leur organisation dans le but de
mieux hiérarchiser les impacts anthropiques sur la qualité des masses d’eau (cours d’eau, estuaires
plans d’eau…). Ces milieux sont complexes sous l’effet de l’importante variabilité naturelle due à
l’hydrologie et des multiples influences humaines (transport solide amoindri par les ouvrages en
travers, régimes modifiés par les ouvrages et prélèvements pour l’irrigation, réchauffement dû aux
centrales électriques ou au mitage par des étangs, rejets ponctuels des agglomérations et diffus de
l’agriculture, prélèvements par la pêche…). Il faut acquérir et formaliser la capacité de prédire, grâce à
des étapes de modélisation de sous-ensembles de l’écosystème, l’effet d’un acte de réhabilitation ou
d’une nouvelle atteinte à la qualité écologique des masses d’eau (révélée par les progrès de la
détection ou encore la suppression d’agressions plus prégnantes, ou suscitée par les nécessités de la
société). Tout ceci contribue à établir le corpus de connaissances pour constituer l’ingénierie des
systèmes écologiques devant supporter non seulement les logiques d’intervention sur les milieux, mais
aussi -et peut-être surtout- la déclinaison de la réglementation.
La directive cadre européenne sur l’eau (DCE) a renouvelé en 2000 la problématique de la qualité des
systèmes aquatiques, placée dans le modèle de recherche du développement durable (environnement,
économie, société). Cette directive, avec son échéancier détaillé (dont ressortent l’établissement de
l’état des lieux de la qualité des milieux en 2005, et l’atteinte de leur bon état écologique en 2015),
74
fixent le rythme de production des outils à transférer au MEDD, le Cemagref ayant le rôle principal de
l’appuyer pour la mise en œuvre nationale de la DCE sur les cours d’eau, les estuaires et les plans
d’eau. Les enjeux financiers de la mise en pratique de ces nouvelles contraintes de qualité des milieux
aquatiques sont considérables.
Objectifs
Dans le même temps, il convient de faire progresser les connaissances, y compris par la modélisation,
sur les impacts (hydrologie / invertébrés / végétaux rivulaires), les paramètres cinétiques de
dégradation des polluants, l’effet des substances xénobiotiques toxiques sur les populations et
peuplements in situ. Il est aussi plus qu’opportun de traduire les connaissances sur les espèces
(diatomées et autres organismes aquatiques) en indicateurs spécifiques de pollution (causalités :
métaux lourds, micropolluants organiques…) en intégrant dans la bioindication des approches
écotoxicologiques (exposition réelle des organismes, …), et de progresser dans l’axe de la biodiversité
fonctionnelle.
- par une meilleure prise en compte du bassin versant, au-delà de la masse d’eau et de sa
végétation rivulaire ;
- par l’intégration des connaissances sur les migrateurs amphihalins et les espèces carnassières
dans des démarches multi-espèces et de qualification des milieux (estuaires, plans d’eaux…. ).
Positionnement
Disciplines
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L’écologie aquatique, l’écotoxicologie (à développer), la chimie (à renforcer, en particulier par la
création de l’Institut des Sciences analytiques avec le CNRS et l’université Lyon I), l’hydrologie (dont
hydraulique), les mathématiques appliquées sont les disciplines mobilisées. Les couplages structurants
de disciplines seront conservés et le nécessaire dialogue entre les groupes ainsi constitués encouragé
par voie d’appels d’offres internes. Il en sera de même avec les SHS (économie, sciences de la gestion,
sociologie….), en particulier sous forme de collaborations à engager avec les équipes du domaine
« gestion de l’eau et des services publics associés»
76
Conseil général du GREF
Conseil général des Ponts et Chaussées
Inspection Générale de l’Environnement
22.CETMEF
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Présents : Philippe HUET (IGE), Roland LAZERGES (CGGREF), Pierre MONADIER (CGPC), Jean-
Pierre MAGNAN (CGPC), Xavier MARTIN (IGE)
1. Le CETMEF est un service à compétence nationale, dont une partie importante de l’activité se
rattache à l’hydraulique, essentiellement au sein des départements :
- ports maritimes et voies navigables (DPMVN),
- environnement, littoral et cours d’eau (DELCE),
- recherche, informatique et modélisation (DRIM).
Les interventions du CETMEF se situent dans le domaine maritime et fluvial (hors crues rapides) et
portent essentiellement sur l’hydraulique, sur l’hydrodynamique, sur la morpho-dynamique.
Le CETMEF s’efforce d’apporter son appui aux CETE et aux services opérationnels sous la forme de
prestations d’ingénierie et d’avis. Il établit des documents techniques, développe des logiciels
d’application et organise des stages de formation. Il s’attache également à développer des activités de
recherche.
2. L’avancement du projet de structuration des recherches dans les champs maritimes et fluviaux du
CETMEF est ensuite abordé.
- Avec le LNHE, le CETMEF assure depuis longtemps grâce au programme dit bi-parti le
copilotagre des études et recherches hydrauliques qu’EDF doit fournir au ministère de l’équipement en
contrepartie des facilités foncières qui lui sont accordées à Chatou. Un examen des conditions de
poursuite de la convention initiale est en cours, en même temps qu’est engagé un effort de
convergence des codes de calcul hydraulique TELEMAC et REFLUX. Le LNH et l’ENPC se sont
récemment rapprochés du CETMEF en vue de la création d’un laboratoire commun apte à recréer une
filière de formation d’ingénieurs hydrauliciens par le recherche.
- Avec l’UTC, une mise en commun des moyens est opérée depuis la création du laboratoire
d’hydraulique numérique en 2002 et son extension au CNRS en 2003. Ce laboratoire intervient
essentiellement sur cinq domaines : hydraulique numérique générale, inondations, sédimentologie,
houle, trajectographie des navires et bateaux.
77
- Avec l’UBO, la détermination des axes de recherche est en cours de définition. Ils devraient
porter essentiellement sur les thèmes de la morphodynamique littorale.
3. Il est enfin fait état du recensement des besoins en compétence hydraulique au CETMEF, qui se
récapitulent comme suit :
Ce niveau tient compte des besoins nouveaux apparus, notamment pour le PATOUH et pour les entités
de recherche avec l’UTC, Le Havre, l’ENPC et EDF. Il est à rapprocher de l’effectif global du
CETMEF (266 postes autorisés), ce qui donne 32 % environ de l’effectif total autorisé et de celui qui
existe actuellement sur ces thématiques en DPMVN (17), DELCE (30), DRIM (12) et DTLE (4), soit
63 agents au total. Il correspond en gros à une dizaine de postes vacants à pourvoir et à un
renforcement des activités de laboratoire, et du PATOUH notamment, de 13 agents au total.
Ces objectifs sont ambitieux, mais donnent le niveau du renforcement à opérer en hydraulique.
78
Conseil Général du GREF
Conseil Général des Ponts et Chaussées
Inspection Générale de l'Environnement
23 - département du Gard
Notes particulières
Fournies par les services du Département, le DDAF et le DDE
Le contexte institutionnel dans le domaine de l'eau a fortement évolué depuis dix ans dans le Gard.
A côté des services de l'Etat toujours très présents sur leurs prérogatives habituelles (instruction
administrative, appui financier et animation de la politique de l'eau et des risques naturels, police de
l'eau – bien que cette dernière souffre d'une implication insuffisante) ont émergé les services des
collectivités locales qui ont structuré l'action publique autour d'une politique affirmée par bassin
versant (voir pour cela la comparaison des effectifs des uns et des autres).
Le Département et les syndicats de bassin versant sont aujourd'hui des acteurs incontournables de la
politique locale de l'eau. Les collectivités territoriales et leurs services ont ainsi les principaux rôles
suivants (que ce soit pour la préservation des milieux et des cours d'eau, leur aménagement ou la
prévention des risques naturels) :
• la définition et l'animation de la politique à l'échelle des bassins (programmation, SAGE,
concertation avec les associations, processus décisionnel et mise en œuvre, …) ;
• la maîtrise d'ouvrage des études, de l'entretien (cours d'eau, ouvrage) et des travaux neufs ;
• l'expertise pour le montage des projets, voire leur instruction (avis régulièrement sollicité par
la DISE) ;
• l'ingénierie de projet avec une maîtrise d'œuvre parfois assurée en interne et le conseil aux
"petits" maîtres d'ouvrage ;
• le financement.
Les différents services (Département, Syndicat de bassin, Etat, Région, Agence de l'Eau) travaillent
en étroite collaboration. Il faut noter, par delà les responsabilités théoriques des uns et des autres, les
relations permanentes des cadres techniques des différentes structures et le profit qu’ils en tirent, ainsi
par exemple les services de l’Etat bénéficient du concours des cadres et agents de terrain des
collectivités pour connaître le contenu concret des situations étudiées.
De nombreuses choses ont été faites mais encore plus restent à faire, dans le domaine des risques
naturels en particulier. On peut penser qu'avec les moyens humains actuels des progrès notables
pourront être faits pour autant que les moyens financiers pour réaliser suivent.
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Etat des effectifs mis en place par le Conseil Général
Département du Gard
Aménagement des rivières : Etat des effectifs en 2004
ingénieur 5 0 3 2 0 1 0 0 11
s
technicie 7 3 3 3 2 1 1 0 20
ns
équipe 0 0 5 0 5 5 2 0 17
verte
80
II. Point de vue de la DDAF
(Roland Commandré, Directeur départemental de l’agriculture et de la forêt
Préambule
Tout d’abord, je voudrais souligner combien je partage le constat d’une forte dégradation de la
capacité d’expertise – j’ajouterai tant qualitative que quantitative – des pouvoirs publics en
hydraulique de surface.
Cette situation, qui se dégrade de jour en jour, est d’autant plus préoccupante que, parallèlement, la
réglementation devient de plus en plus complexe. D’ailleurs on pourrait, à la limite se demander si
« l’acharnement administratif » de certains, ne sert pas en fait à masquer leurs insuffisances
techniques ?
Les conséquences sont évidentes et inévitables : nos concitoyens et les collectivités locales, mais aussi
leurs maîtres d’œuvre privés, ont de plus en plus de mal à s’y retrouver, le tout au détriment des
intérêts dont, les uns et les autres, avons la charge.
Parmi toutes les raisons possibles, permettant d’expliquer ce constat, il en est une qui me paraît
prépondérante : de plus en plus « d’agents » (quel que soit leur statut), chargés d’œuvrer dans
l’hydraulique de surface, c’est à dire concrètement d’instruire, à un titre ou à un autre, des dossiers,
n’ont jamais conçu et encore moins réalisé la moindre opération. Or, si tout, ou presque, est
quantifiable en hydraulique sous pression, il en est autrement en hydraulique de surface, laquelle
nécessite plus « d’expérience ».
L’organisation qui a été progressivement mise en place tout au long de ces 6 dernières années
s’articule en 3 points :
• Signature d’une convention, entre l’Etat, le Département et l’Agence de l’Eau (à l’époque, des
contingences locales empêchaient la Région d’y être associée), par laquelle les dits partenaires se
sont engagés à définir ensemble une politique de l’eau dans le département, les priorités et les
moyens à y consacrer ;
• Création d’un comité de programmation, dans lequel tous les financeurs potentiels se
retrouvent pour instruire les demandes de financement relatives aux mêmes dossiers, sur la base
d’une même politique, avec des moyens financiers regroupés et des taux de subvention
harmonisés.
• Regroupement des services de l’Etat, en une entité fonctionnelle, placée par délégation du préfet
sous une autorité unique (le DDAF en tant que délégué inter services) et bénéficiant d’un code
ordonnateur secondaire spécifiques : la DISE.
Par ailleurs, a été créé un Syndicat Mixte Départemental dont le rôle principal est de lever l’impôt,
sous la forme d’une participation de ses membres, calculée initialement au taux de 0,25 %du produit
de la taxe sur le foncier bâti. Le Conseil Général, membre de ce S.M. apporte pour sa part, l’équivalent
calculé d’entrée sur l’ensemble du département, soit initialement un peu plus de 1 M€. Actuellement
c’est ainsi près de 2 M€ qui viennent abonder les autres crédits publics, selon le mécanisme décrit ci-
dessus.
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Cette organisation, dont la mise en place était achevée dès 2001, a été mise à l’épreuve des inondations
2002, puis 2003, dont le Gard a beaucoup souffert. Ainsi, la DISE a été chargée de piloter le volet EAU
(AEP – ASST – RIVIERES – DIGUES – IRRIGATION – ASSAINISSEMENT DES TERRES) du guichet unique
instauré par le préfet au profit des collectivités locales concernées.
De l’avis unanime, cette organisation s’est révélée source de simplification pour ses interlocuteurs et
d’une grande efficacité. Les raisons en sont évidentes :
• politique unique, pleinement partagée par tous les acteurs ;
• moyens financiers regroupés ;
• pilotage unique de l’ensemble ;
• très grande synergie entre tous les services, de l’Etat et des Collectivités Locales.
Remarque préalable, les compétences de la DISE comprennent tout ce qui a trait à l’eau, sauf :
• la prévision des crues ;
• l’élaboration des PPRI ;
• ce qui relève du code de la santé.
• D. D. A. F. :
Soit, un total général DDAF de 10,4 ETP auquel il convient d’ajouter 18 mois de vacations sur
l’ensemble de l’année considérée.
• Les autres services : DDE – SNRS – SMNLR – DDASS, représentent un total de 6,25 ETP,
traduisant ainsi ce qui apparaît dans bon nombre de départements, à savoir un lent mais important
désengagement de ces services dans la domaine de l’eau, surtout pour ce qui est de la DDE et de la
DDASS.
En théorie, 2 ETP consacrés à la police de l’eau, mais en pratique un seul, en raison de la vacance
d’un poste.
82
3. ACTIVITES PRINCIPALES DE LA DISE :
• Maîtrise d’ouvrage : la seule maîtrise d’ouvrage que la DISE pourrait assurer est celle relative
à des études générales. La DISE ne réalise, ni n’entretient, aucun ouvrage.
• Prévention et gestion des risques : c’est une deuxième activité très importante de la DISE.
Cette activité est en forte expansion suite aux inondations 2002 et 2003 qui ont généré des
centaines de dossiers tant de réalisation que d’études.
J’ajoute que nous sommes parfaitement en phase avec le projet de circulaire sur l’organisation
des services dans le domaine de l’eau, à savoir :
• un service unique « police de l’eau » : la DDAF (aux deux exceptions confirmées par le
MEDD : les grands axes et les eaux maritimes) ;
• le même service qui pilote la politique de l’eau : le DDAF est le délégué Inter Services de
l’Eau.
La collaboration des services de l’Etat (y compris les services de l’Agence de l’Eau, du C.S.P.,…) se
fait naturellement à travers la DISE.
Pour ce qui est des services du Conseil Régional et ceux du Conseil Général, elle se fait notamment à
travers la convention de partenariat sus évoquée et concrètement par le travail du comité de
programmation mis en place ainsi qu’il est indiqué ci-dessus.
Les plans Bachelot, appelés aujourd’hui les PAPI, constituent également des lieux d’étroite
collaboration entre les services de l’Etat et ceux des collectivités locales.
5. INGENIERIE PUBLIQUE
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Pour ce qui est de la DDAF du Gard, les ETP consacrés à l’ingénierie des eaux libres sont au nombre
de 3 (à comparer aux 15 qui œuvrent dans le domaine de l’équipement rural).
En interne (DDAF 30), nous travaillons sur un déploiement des effectifs INGENIERIE, en essayant de
passer par l’ingénierie de territoire [Exemple : en petite Camargue (15 communes), beaucoup de
problématiques tournent autour des eaux de surface, que ce soit pour des questions d’inondations ou
de protection de l’environnement. D’où l’idée d’aborder l’ingénierie publique par ce biais. D’ailleurs
les C.T. nous sollicitent régulièrement sur ce thème et nous sommes obligés de décliner beaucoup de
propositions, faute de moyens. La situation est quasiment la même sur les bassins du Vidourle et du
Gardon qui font l’objet d’un plan Bachelot].
A terme, nous irions vers la fusion des deux unités qui font de l’ingénierie publique ce qui
inévitablement, vu la demande, tendrait vers un rééquilibrage au profit de l’hydraulique de surface.
Cette approche nous paraît moins traumatisante pour les équipes concernées, que la solution qui
consisterait purement et simplement à basculer des agents de l’équipement rural à l’hydraulique.
6. CONCLUSIONS
Après cinq ou six ans d’efforts pour mettre en place l’organisation décrite ci-dessus, et sur la base des
lois et textes actuels régissant les services, je ne pense pas que nous puissions aller plus loin en la
matière.
A défaut d’un renforcement des moyens, notamment humains, la principale voie d’amélioration
pourrait être la « consolidation » des ETP travaillant dans le domaine de l’eau.
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II. Point de vue de la DDE
(Bernard DURU, Directeur Départemental de l’Equipement)
La DDE développe son activité dans le domaine hydraulique autour de trois thèmes : les plans de
prévention du risque inondation, l’annonce des crues ( et bientôt la prévision des crues ), enfin
l’ingénierie publique.
Les moyens mobilisés sur les deux premiers domaines s’élèvent à 12,5 agents dont 2.5 cadres A, et 5
cadres B.
Les missions prioritaires pour la DDE du Gard restent d’une part, la lutte contre les inondations dans
le domaine de l’urbanisme avec les porter à connaissance, les PPRI et les avis sur permis de construire
et d’autre part, la réussite du projet de création du service de prévision des crues grand delta dont la
responsabilité géographique s’étendra principalement sur les départements du Gard, de Vaucluse et de
l’Ardèche.
Il apparaît donc nécessaire d’offrir aux fonctionnaires spécialisés dans le domaine de l’hydraulique des
parcours professionnels diversifiés entre les trois ministères de l’agriculture, de l’écologie et de
l’équipement pour préserver les compétences et enrichir l’aptitude des services à développer le travail
interministériel qui reste le facteur clé de réussite de l’action de l’Etat dans le domaine de l’eau.
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