These Duy Long HA 2007
These Duy Long HA 2007
These Duy Long HA 2007
THESE
pour obtenir le grade de
DOCTEUR DE L'INPG
Spécialité : Automatique-Productique
par
Duy-Long HA
le 19 septembre 2007
Titre :
JURY
Seddik BACHA Professeur de l'UJF Grenoble Président
Je tiens à remercier les personnes qui ont partagé avec moi ma vie, les bonheurs et aussi mes
expériences de la recherche pendant ces trois années. J'essaie d'écrire ce que je pense et ce que
je ressens, et cette partie n'est pas la plus facile de ma thèse.
Je remercie M. Eric Zamaï de m'avoir accepté comme stagiaire de Master et de m'avoir lancé
dans cette aventure scientique. Malgré sa charge de directeur des études, il m'a toujours suivi
et m'a donné l'assistance nécessaire. Avec tout ce qu'il a fait pour mon pays en général et pour
moi en particulier, je le considérerai toujours comme un ami dèle du Vietnam.
Mes remerciements s'adressent ensuite à Mme Mireille Jacomino, ma directrice de thèse, pour
ses conseils, son esprit critique et surtout son recul par rapport à mes travaux de recherche.
Elle m'a toujours aidé et compréhensive et plein d'humanité. Être conseillé par Mme Mireille
Jacomino et proter de son talent sont un expérience unique, un soutien incomparable.
La personne à qui je dois le plus est M. Stéphane Ploix. C'est toujours un plaisir de travailler
avec lui, je me sens toujours à côté d'une mine d'inspiration. Son enthousiasme et sa capacité de
travail sont parfois sans limite. Sans lui, il est clair que l'écriture de ma thèse aurait été beaucoup
plus dicile.
C'est une chance pour moi d'avoir pu intégrer un environnement de recherche très riche, j'y ai
rencontré beaucoup de gens fabuleux et constructifs. Eric Deschamps m'a beaucoup aidé durant
mon Master. Florent Frizon de Lamotte, Huynh Quoc Hung, Shadi Abras, Pham Thi Thu Ha
ont contribué à la construction des idées de ma thèse. Les échanges que j'ai eu avec Alexis Aubry
m'ont permis d'accélérer considérablement mes travaux de recherche durant la dernière année.
6
J'adresse mes remerciements à M. André Rossi pour son aide pendant mon stage de Master
de recherche et pour sa contribution à mon manuscrit de thèse. Sa lecture approfondie de mon
manuscrit et ses suggestions pour l'améliorer méritent un remerciement spécial.
Il est cependant impossible de déconnecter les résultats de trois ans de recherche et ma vie
privée car les idées émergent, inconsciemment parfois, dans un environnement serein et chaleu-
reux.
La distance avec ma famille a toujours été une des dicultés que j'ai eu à surmonter durant
mon séjour en France. Je tiens à exprimer tous mes remerciements envers mon père, ma mère et
ma soeur qui m'ont toujours soutenu tout au long de mon parcours depuis le premier jour.
L'amitié de Kien, Minh, Luong et Huyen ont été d'un réconfort incomparable, l'amitié d'Alexis
et d'Eric, d'un appui par delà les frontières.
Pour mes grand-mères, je n'ai pas de mot spécial, je vous dédie ces travaux.
Table des matières
Introduction générale 13
Partie I Problématique 15
Chapitre 1 Contexte et Enjeux 19
1 Panorama . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.1 Contexte mondial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.1.1 Impact des activités énergétiques . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.1.2 De la production à la consommation d'électricité . . . . . . 22
1.2 Contexte français . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.3 Conclusions sur le contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2 Problématique de la production et de la consommation . . . . . . . . . . . . . 26
2.1 La structure et l'exploitation du réseau électrique . . . . . . . . . . . 26
2.1.1 La structure du réseau électrique . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.1.2 Supervision, conduite et exploitation du réseau électrique . . 27
2.1.3 Problématique des pics de consommation . . . . . . . . . . . 28
2.2 Maîtrise de l'énergie dans le secteur Résidentiel-Tertiaire : l'enjeu in-
contournable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Bibliographie 163
Problématique
17
Nous n'héritons pas de la terre de nos Ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants.
St Exupery
Chapitre 1
Contexte et Enjeux
1 Panorama
Depuis quelque temps déjà, la communauté scientique mondiale tend à s'accorder concer-
nant l'inuence de l'activité humaine sur le réchauement climatique. Un consensus se dégage
également concernant l'évolution de la démographie mondiale vers un pic à 9 milliards d'êtres
humains aux environs de 2050 (pour environ 6 milliards aujourd'hui) suivi d'une lente décrois-
sance pour revenir aux environs de 7 milliards vers 2100. Parallèlement, l'actualité récente (prix
du pétrole, développement rapide de pays émergents à forte population tels que la Chine, l'Inde
ou le Brésil) nous démontre la forte probabilité d'augmentation du coût des énergies fossiles
dans un avenir proche, quelle que soit leur nature et les pénuries à moyen terme pour certaines
d'entre elles. Partout dans le monde, les sources d'énergies primaires ou nales sont appelées à
se diversier à diérents niveaux (état, région, villes, bâtiments, particuliers), complexiant ainsi
grandement les problèmes liés à la distribution. À cela se rajoute la libéralisation des secteurs
de l'énergie au niveau Européen qui permettra à terme à tout consommateur de choisir son
fournisseur d'énergie. Dans ce contexte, il s'avère que :
• Le secteur du bâtiment constitue un gisement potentiel important d'économie d'énergie,
notamment par la rationalisation de l'utilisation de l'énergie nale, et plus particulièrement
de l'électricité.
• De nouveaux besoins apparaissent déjà dans certaines parties du monde quant à la sécu-
risation de l'approvisionnement en énergie au niveau local (Black-out américains, italiens
etc.)
20 Chapitre 1. Contexte et Enjeux
Biomasse
Renovelable
Nucléaire
Gaz
Pétrole
Charbon
Fig. 1.1 Consommation énergétique mondiale depuis 1870 (source IEA statistique et BMU
(2006b))
notre futur ? Les scénarios d'évolution sont nombreux, il est extrêmement dicile de prévoir
exactement comment l'Humanité va se développer : la population va continuer de croître, stag-
ner ou décroître, mais d'après (Multon et al., 2004), une croissance de la consommation mondiale
principalement due au développement des pays émergents (la Chine, l'Inde etc...) est très pro-
bable. Il est ainsi prévisible que nous épuiserons le gaz et le pétrole durant le XXI siècle (voire
estimation des réserves de l'énergie fossile proposée gure 1.2).
forte augmentation dans le prochain siècle (Multon et al., 2004). L'utilisation trop intensive
pourrait s'avérer catastrophique au niveau de l'environnement du fait de l'émission de gaz à eet
de serre.
En 1997, visant à lutter contre le changement climatique en réduisant les émissions de gaz
carbonique, le protocole de Kyoto a été ratié par 165 pays industrialisés : 35 d'entre eux et
l'union européenne se sont engagés à réduire d'ici 2012 leurs émissions de gaz à eet de serre
de 5,2% par rapport à celles de 1990. Les engagements souscrits par les pays développés sont
ambitieux. Pour faciliter leur réalisation, le protocole de Kyoto prévoit, pour ces pays, la possibi-
lité de recourir à des mécanismes dits "de exibilité" en complément à des politiques et mesures
qu'ils devront mettre en ÷uvre aux plans nationaux (BMU, 2006a). Le Protocole de Kyoto est
la première étape pour aller vers un développement durable de l'humanité, un développement
qui consiste à répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations
futures de répondre aux leurs. L'objectif du développement durable est de dénir des schémas
qui concilient les trois aspects économique, social et environnemental des activités humaines.
Autrement dit, il concerne tous les pays, toutes les entreprises, tous les habitants de la terre qui
doivent mieux utiliser les ressources de la terre en réduisant les consommations inutiles et les
pollutions non justiées.
L'énergie éolienne : est l'énergie tirée du vent au moyen d'un dispositif aérogénérateur
tel qu'une turbine éolienne (ADEME, 2002). Parmi les ressources renouvelables, l'éolien est
encore actuellement le mieux placé sur le plan de la rentabilité économique. Les améliorations
technologiques réalisées au cours des deux dernières décennies rendent aujourd'hui la lière able
sur le plan technologique. La mise en exploitation d'une turbine de 1 MW installée sur un site
éolien moyen permet d'éviter un rejet annuel de 2000 tonnes de dioxyde de carbone, si l'électricité
produite était issue de centrales thermiques, sachant que l'on prend en compte l'énergie et les
matériaux nécessaires à la fabrication et au démantèlement des équipements de production, an
de s'assurer que son bilan énergie produite/ énergie consommée est intéressant. On étudie ainsi
le cycle de vie des éoliennes. Or, selon l'association Danoise de l'industrie éolienne, une éolienne
moderne produit, en seulement deux à trois mois, toute l'énergie consommée pour sa réalisation.
Une éolienne de 2,5 MW a une durée de vie d'environ 20 ans dans des conditions normales
d'exploitation et peut produire jusqu'à 3000 MWh par an, ce qui correspond à la consommation
annuelle d'environ 1000 à 3000 foyers (suivant leur consommation).
Énergie solaire : Bien qu'étant, pour l'instant, très largement minoritaire au niveau mon-
dial, l'énergie solaire constitue une énergie facilement exploitable en évolution très forte dans
les deux domaines que sont le photovoltaïque et le solaire thermique. En eet, la croissance de
l'électricité solaire photovolaïque a été de l'ordre de 31,6% par an en moyenne. Durant ces vingt
dernières années, le prix de l'énergie produite par le photovoltaïque est passé signicativement
de plus de cent euros à environ deux euros par watt aujourd'hui.
Le point faible des systèmes photovoltaïques est leur rendement de 3 à 12% et leur rapport
important coût d'investissement/énergie produite. Selon le rapport de BMU (2006b), les systèmes
photovoltaïques ont besoin de 2 à 5 ans pour amortir l'énergie consommée pour leur construction,
incluant le coût de fabrication et le montage. Pour maximiser le rendement du collecteur d'énergie
solaire, des collecteurs multifonctions ou systèmes photovoltaïques hybrides ont été mis au point.
Ils consistent à récupérer l'énergie solaire en la transformant simultanément sous forme électrique
et sous forme thermique. Cela permet d'améliorer considérablement le rendement du système.
lentit que dans les pays postindustriels. Bien que la croissance de la consommation d'électricité
par habitant soit beaucoup plus faible dans les régions industrialisées comme l'Europe de l'Ouest
(1,6% par an en moyenne). Dans les pays en développement comme l'Asie de l'Est et du Sud Est,
l'augmentation de la consommation par habitant est de plus de 5% par an en moyenne depuis
1995. En conséquence, la consommation d'électricité au niveau mondial du secteur Résidentiel-
Tertiaire et de l'agriculture occupe toujours la plus grande partie de la consommation (plus de
50% de la consommation totale en 2004). Le secteur résidentiel correspond à l'ensemble des ha-
bitats individuels ou collectifs. Le tertiaire regroupe les activités de service : écoles, bureaux,
commerces, hôtels. L'agriculture comprend la consommation d'énergie des engins agricoles et
des bâtiments d'élevage. La part de l'agriculture est relativement faible par rapport au secteur
du Résidentiel-Tertiaire. La consommation d'électricité de ces secteurs ne cesse pas d'augmenter
depuis 1973. En 2004, l'électricité consommée dans ces secteurs est égale à 160% de la consom-
mation mondiale de l'année 1973. Dans le monde, la répartition des usages énergétiques dans le
Résidentiel-Tertiaire peut être estimée à 80% pour le thermique (chauage, climatisation, eau
chaude, cuisson) et 20% pour des usages spéciques de l'électricité (éclairage, électroménager,
audiovisuel).
170
159,63 162,13
160
150
142,59
140 50,88
133,56 50,42
130
120 26,3 40,7
110
100 Transports
Mtep
90 Résidentiel-Tertiaire
80 56,22 68,3 70,36 Industrie hors sidérugie
58,9 (43,39%)
70 (42%) (41,3%) (42,78%) Sidérugie
+16% +3% Agriculture
60 +4,8%
50
40
30 35,49
20 33,56 32,19 31,83
10
0
1973 1990 2001 2002
Fig. 1.4 Évolution et répartition par secteur de la consommation nale d'énergie primaire
(source (DGEMP, 2004)) en France
mies substantielles d'énergie. En contrepartie, les fournisseurs d'énergie recevront des certicats
attestant du nombre de kWh ainsi économisés.
En ce qui concerne la production d'électricité à partir d'énergies renouvelables, la France vise
le même objectif que celui de l'Union Européenne. Le livre blanc de 1997 xe l'objectif à 12%
d'énergie renouvelable pour l'Union Européenne en 2010. La France produit 6% de son énergie
à partir de sources renouvelables, 4 % provenant de la biomasse (essentiellement le bois) et 2
% de l'hydraulique. En revanche, selon (DGEMP, 2005) l'éolien est encore très peu développé
bien que, dans des pays comme l'Allemagne et le Danemark, on observe une forte augmentation
de 100% par an. On constate dans (DGEMP, 2005) une progression de 61 % de la production
d'électricité éolienne (959 GWh contre 596 GWh en 2004) et le quasi doublement des capacités
installées, mais la proportion d'énergies renouvelables par rapport à l'électricité produite est
encore relativement faible. De même la France est classée très bas au niveau Européen pour la
surface solaire installée par habitant. Selon le rapport (DGEMP, 2005), on observe une légère
diminution des installations photovoltaïques par rapport à l'année 2004.
Un point intéressant à noter dans l'actualité récente est la volonté du gouvernement français
d'augmenter les tarifs de rachat de l'électricité photovoltaïque : 30 c¤/kWh avec une bonication
de 25 c¤/kWh en cas d'intégration de la source dans le bâtiment tout en conservant les aides à
l'installation (crédit d'impôts de 50%). La France a commencé à rattraper son retard en terme
d'énergies renouvelables. Si l'on considère l'exemple allemand dont les tarifs de rachat très avan-
tageux ont fortement proté au développement des installations des panneaux photovoltaïques,
on peut s'attendre à un fort développement sur le territoire français.
26 Chapitre 1. Contexte et Enjeux
MW
Pic de consommation
87500
85000
82500
80000
77500 20/02/1996
13/01/1997
75000
23/11/1998
72500
21/12/1999
70000 12/01/2000
67500 17/12/2001
10/12/2002
65000
09/01/2003
62500
22/12/2004
60000 28/02/2005
57500 27/01/2006
55000
52500
50000
00:30
01:00
01:30
02:00
02:30
03:00
03:30
04:00
04:30
05:00
05:30
06:00
06:30
07:00
07:30
08:00
08:30
09:00
09:30
10:00
10:30
11:00
11:30
12:00
12:30
13:00
13:30
14:00
14:30
15:00
15:30
16:00
16:30
17:00
17:30
18:00
18:30
19:00
19:30
20:00
20:30
21:00
21:30
22:00
22:30
23:00
23:30
24:00
Fig. 1.6 Les records de pic de consommation en France de 1996 à 2006 (source RTE)
tions du système électrique face aux diérents aléas (cours-circuit, évolution imprévue de
la consommation, indisponibilité de la production ou du transport). Il faut en même temps
réduire autant que possible les risques d'incidents pouvant conduire à une interruption de
la distribution électrique pour l'ensemble du pays ou pour de vastes zones.
• favoriser la performance économique en assurant une meilleure utilisation du réseau
• satisfaire les engagements contractuels vis-à-vis des clients raccordés au réseau de transport
3 Conclusion
Le pouvoir de l'Homme sur la nature n'a cessé de croître sans que l'Homme ne prenne
conscience que son environnement était à capacité nie. Aujourd'hui, après avoir accru son confort
depuis des millénaires, l'Homme doit faire preuve d'une ingéniosité sans précédent pour rendre
son mode de vie compatible avec les nitudes de son contexte, et plus encore, puisqu'il doit
aussi rattraper l'inconscience de ses aînés. Le réchauement climatique est le problème majeur
auquel l'Homme doit faire face aujourd'hui. Pour y remédier, il vaut inventer une façon de se
développer durablement, certains parlent même de décroissance soutenable. Outre la réduction
de la consommation d'énergie, de nombreuses pistes liées à la manière de consommer doivent
être explorées. Un consommateur peut-il encore puiser de l'énergie à tout moment du jour ?
En eet, jusqu'à présent, les fournisseurs d'énergie se sont équipées pour être capables de faire
face à toutes les demandes des usagers, même en période de pic de consommation et ce, sans
considération pour l'impact environnemental. Depuis les accords de Kyoto, des progrès ont été
accomplis. Néanmoins, les secteurs du transport et du résidentiel-tertiaire n'ont cessé d'accroître
leurs rejets de gaz à eet de serre. Ce travail se focalise sur le secteur résidentiel-tertiaire, et en
particulier sur le bâtiment. Il examine le moyen de coordonner automatiquement les producteurs
d'énergie avec les consommateurs pour permettre aux fournisseurs d'avoir plus de souplesse quant
à la gestion de leurs installations pour mieux intégrer l'impact environnemental.
Chapitre 2
Caractérisation du problème
Ce chapitre présente une analyse des diérentes activités énergétiques dans le bâtiment. Dans
un premier temps, une analyse des charges nous permettra d'avoir une vision globale des diérents
services existants dans le bâtiment avec leur exibilité d'utilisation ainsi que l'ordre de grandeur
de leur consommation. Ensuite, nous étudierons les sources d'énergie locales au bâtiment qui
permettent à l'usager de produire sa propre énergie.
15%
Chauffage, climatisation et
ventialtion
16% Eclairage et appareils
életrodomestiques
Eau chaude sanitaire
69%
Fig. 2.1 La répartition de la consommation de l'électricité par les diérentes fonctions éner-
gétiques dans le bâtiment (source Angioletti et Despretz (2004))
Neutre
-3 -2 -1 0 +1 +2 +3 PMV
Le PMV est basé sur le bilan thermique du corps humain. L'équilibre est atteint lorsque
la production interne de chaleur dans le corps humain est égale à la perte de chaleur vers
le milieu ambiant. L'indice de PMV est souvent utilisé pour vérier si une ambiance ther-
mique donnée est conforme aux critères de confort et pour formuler les diérents niveaux
d'acceptabilité.
• le PPD(Predicted Percentage of Dissatised) Puisque tous les questionnaires ne compor-
taient pas forcément de réponses relatives à l'estimation eective des conditions climatiques,
les votes individuels sont dispersés autour de la valeur moyen(mean vote). L'indice PPD
est utilisé pour estimer le pourcentage des personnes insatisfaites avec les conditions cou-
rantes de climat (trop chaud ou trop froid |P M W | ≥ 2). Lorsque la valeur du PMV a été
déterminée, le PDD est calculé à partir l'équation 2.1 :
Les propositions de cette norme ont ensuite servi dans les recherches sur la simulation thermo-
aéraulique des bâtiments. Dans un autre objectif (Fraisse, 1999) a mis en place un système de
contrôle commande favorisant le confort thermique et la consommation énergétique basé sur la
logique oue. En 2004, Olesen et Brager (2004) ont proposé l'amélioration de la norme ISO 7330
pour obtenir de meilleurs résultats pour la prédiction du confort thermique.
1.2 Ventilation
Dans les bâtiments du secteur résidentiel et tertiaire, la ventilation répond avant tout à un
besoin d'hygiène et de santé des occupants :
• un apport d'air neuf pour la respiration
• l'élimination des pollutions intérieures liées à la présence et aux activités humaines. La
conservation du bâti nécessite également une aération maîtrisée pour éviter, en particulier,
l'humidité excessive dans des enveloppes de plus en plus étanches.
Tab. 2.1 Besoin de ventilation de diérents types de bâtiment (Angioletti et Despretz, 2004)
Tab. 2.2 Besoin en eau chaude sanitaire dans le bâtiment (N est le nombre des personnes)
(Angioletti et Despretz, 2003a)
1.4 Éclairage
L'éclairage regroupe l'ensemble des moyens qui permettent à l'homme de maintenir les condi-
tions de luminosité dans ses environnements. Toutes nos activités ont besoin de conditions lumi-
neuses pour éviter la fatigue oculaire qui est une partie de notre confort visuel. La consommation
36 Chapitre 2. Caractérisation du problème
énergétique moyenne de l'éclairage dans les logements est d'au moins 15% de la consommation
totale (Sidler, 2002b). Elle représente également 10% la consommation nationale.
l'Indice de rendu des couleurs On appelle "rendu des couleurs" l'aptitude de la lumière à
restituer les couleurs. De façon plus précise, le rendu des couleurs désigne l'eet d'une source de
lumière sur l'aspect coloré des objets qu'elle éclaire, cet aspect étant comparé consciemment ou
non à celui des mêmes objets éclairés par une source de référence, en général le corps incandescent.
Le rendu des couleurs se mesure de façon scientique et donne lieu à une notation conventionnelle
de la Commission Internationale de l'éclairage : l'IRC ou "Indice de Rendu des Couleurs" qui
apparaît sur la notice des produits.
1.5.2 Cuisson
La consommation énergétique due à la cuisson représente une partie non-négligeable de la
consommation mais elle est peu présentée dans la littérature. Une estimation de la consommation
habituelle pour la cuisson collective (Angioletti et Despretz, 2004) conduit à un ordre de grandeur
de 1kWh par repas préparé. Cependant, des écarts sont très importants : de 0,5 à 2,5 kWh. La
cuisson est alimentée soit par une source d'énergie combustible (gaz, bois), soit par de l'énergie
électrique. Le potentiel d'économie d'énergie reste important. L'étude de (Sidler, 1999) s'appuie
sur l'ensemble des analyses d'une base de données de 517 appareils de 32 types diérents qui
2. Production d'électricité locale, stockage 37
couvrent les usages de la cuisson électrique (plaques, fours, micro-ondes, cafetières, bouilloires,
etc.). Elle montre que 50 % de l'énergie totale du poste cuisson est absorbée par les plaques et
42 % par les fours (tous types confondus) et 99 % des puissances appelées simultanément par
l'ensemble des appareils de cuisson électriques sont inférieures à 3 kW .
3 Conclusion
Nous avons examiné les diérentes charges et services dans le bâtiment pour mettre en évi-
dence leur impact sur la consommation globale et sur le confort pour l'usager. Nous avons étudié
les diérentes possibilités de produire et de stocker de l'énergie localement dans le contexte
du bâtiment. Ceci nous a permis d'identier les équipements dont les consommations sont les
plus importantes. Si nous concevons le bâtiment comme un système à commander, il nous faut
déterminer les moyens de le piloter en jouant sur les exibilités qui permettront l'adaptation
aux contraintes externes ou imposées par l'utilisateur tout en lui garantissant un bon niveau de
confort.
Chapitre 3
• Les fonctions basiques sont des fonctions générales équipant la plupart des systèmes de ges-
tion de l'énergie dans le bâtiment. Elles sont considérées par leur facilité d'implémentation.
Citons par exemple la régulation et la programmation du chauage.
• Les fonctions intermédiaires sont des fonctions en développement qui peuvent être implé-
mentées dans un futur proche, certaines fonctions intermédiaires comme le délestage sont
déjà implémentées dans certains SGEB.
• Les fonctions avancées sont en phase de développement et sont notamment l'objet de ce
travail. La complexité de l'implémentation est aussi une des raisons pour lesquelles ces
fonctions ne sont pas encore disponibles dans le SGEB.
La plupart des SGEB sont capables de fournir des fonctions basiques qui vont être présentées
dans la suite de cette section.
d'un bâtiment. Ces informations sont aussi importantes pour surveiller et diagnostiquer des
défauts, en particulier dans les systèmes de chauage et de refroidissement.
Dénition 1 Un système domotique est un système qui transforme, distribue l'énergie consom-
mée (mesurée) en un ux de services correspondant aux besoins des usagers. La réalisation des
services demande des ressources énergétiques susantes et des équipements supports.
Ecacité énergétique : Elle est dénie par le rapport entre le besoin utile en énergie
et la quantité ou le coût total de l'énergie consommée. Ce rapport est souvent dicile à établir
mais les indices de performance énergétique permettent d'établir une ecacité relative.
Dénition 2 Les degrés de liberté d'un service énergétique dans un bâtiment sont les possibilités
de modier les paramètres de ux énergétiques tout en garantissant une performance du service
demandée par l'usager.
Les degrés de liberté d'un service énergétique peuvent être de 4 types diérents :
• Décalable : Une exibilité temporelle permet de décaler le service par rapport à la de-
mande.
• Interruptible : Il est possible d'arrêter le ux énergétique et de le redémarrer après un
certain temps.
• Modulable : Il est possible de moduler le ux énergétique mais sans aller jusqu'à l'arrêt
complet (on parlerait dans ce cas de modiable interruptible).
• Accumulable : Le ux énergétique peut être stocké pour être récupéré plus tard.
Le tableau 3.1 propose un classement des services énergétiques dans le bâtiment selon leurs
degrés de liberté.
ressource ou une partie essentielle des besoins qui peuvent être caractérisés par des critères
de confort (thermique, visuel, acoustique).
• besoins économiques et nanciers qui correspondent aux coûts d'investissement et de fonc-
tionnement du système. Les critères considérés peuvent être le retour sur investissement et
le coût d'exploitation. Ces critères sont fortement tributaires du coût d'achat et de rachat
de l'énergie mais aussi de l'investissement des appareils.
• besoins environnementaux qui correspondent à la réduction de la pollution et au respect
des contraintes écologiques. Dans le contexte actuel, les contraintes écologiques liées aux
émissions de gaz à eet de serre n'existent pas encore dans le secteur résidentiel-tertiaire. Le
développement durable doit se baser sur la responsabilité de chacun. On peut ainsi imaginer
par l'application du protocole de Kyoto, un quota sur les émissions de gaz polluants pour
chaque bâtiment, ou bien un système de certicats d'utilisation de l'énergie propre pour
chaque bâtiment.
au besoin de l'usager.
• Ressources : Les ressources dans un système de production sont souvent des ressources
disjonctives (man÷uvre et les machines). Par contre, l'énergie est une ressource cumulative
et les équipements sont aussi des ressources mais un service n'est généralement rendu que
par un seul équipement. Il n'y aucune exibilité à ce niveau et donc pas d'ordonnance-
ment à réaliser. Dans un système de production, la disponibilité de la ressource dépend
de la maintenance préventive ou bien d'aléas comme des pannes de machine, ou l'absence
d'opérateur. Dans le bâtiment, la disponibilité dépend fortement la météorologique et des
contraintes amenées par le fournisseur d'énergie.
• Activités : Dans un système de production de biens, la plupart des activités sont organisées
par des outils comme la planication, la gestion de projet, l'ordonnancement. Les activités
dans un système domotique dépendent beaucoup des habitudes de l'usager, il est donc
dicile de tout prévoir et d'ordonnancer. Les outils utilisés pour la production de biens
doivent donc être adaptés au contexte du bâtiment.
• Stock : Les stocks existent dans presque tous les systèmes de production de biens. Ils
peuvent être des stocks d'entrée de matières premières ou bien des stocks sorties de produits
nis. En revanche, le stockage d'énergie surtout électrique dans le bâtiment est loin d'être
facile à réaliser en raison du coût d'investissement et d'encombrement. De plus, la nature
du problème de gestion de stock dans un système de production de biens et dans un système
domotique est complètement diérent : l'entrée et la sortie d'un produit ne cause aucun
problème au stock pourtant le cycle de charge et décharge d'une batterie par exemple doit
respecter la consigne du fabricant pour garantir une durée de la vie satisfaisante.
• Dynamique : L'horizon à considérer pour la gestion d'un système de production peut
être court, moyen ou long terme allant de semaine à plusieurs années. A cause de la na-
ture du problème, la gestion de ux d'énergie dans le bâtiment se fait à des échelles de
temps journalière, hebdomadaire ou saisonnière. Le système de gestion des ux énergé-
tique doit répondre non seulement par des actions en temps réel (surcharge ponctuelle,
service demandant un temps de réponse très court comme l'éclairage) mais également à
des phénomènes relativement lents qui sont souvent liés aux systèmes de chauage et à
l'accumulation thermique. Par exemple, la constante de temps thermique d'un bâtiment
peut atteindre 6 mois et celle de l'environnement intérieur 24h. La constante de temps
d'un système de capteur solaire thermique du bâtiment est de l'ordre de la semaine. Il
3. Conclusion 47
faut également prendre en compte les uctuations périodiques de coût de l'électricité qui
peut être journalière, hebdomadaire ou saisonnière. L'architecture du système de planica-
tion, d'ordonnancement et de l'aectation retenue doit être composée de plusieurs niveaux
correspondant aux diérentes échelles de temps.
• Nature continue-intermittente : Dans le problème de gestion des ux énergétiques, il
existe à la fois des phénomènes continus et des phénomènes intermittents. Les intermit-
tences de ux énergétiques se situent dans la demande des services à l'usager comme la
période d'occupation du bâtiment et les services électroménagers. La ressource énergétique
est une variable continue et une ressource cumulative, consommable (Esquirol et Lopez,
1999b). Cependant, les consommations d'énergie peuvent aussi être intermittentes et dis-
crètes puisque la plupart des équipements dans le bâtiment fonctionnent en tout ou rien.
La nature continue-intermittente du problème de gestion de ux énergétique constitue une
extension intéressante du problème de gestion de ux dans un système de production. Il
est néanmoins nécessaire d'aller vers une démarche de formulation et de résolution plus
appropriée à la nature de ce problème.
• Contexte incertain : comme tous les problèmes de gestion de ux, la gestion de ux
énergétiques est caractérisé par un contexte incertain. Les aléas sont non seulement dûs à
des problèmes de disponibilité des ressources (coupure d'électricité, conditions météorolo-
giques) mais également à la demande de services (comportement de l'usager). Les grandes
perturbations peuvent mettre en cause des résultats d'aectation de ressources optimisées
au niveau de la planication et de l'ordonnancement. La possibilité de traiter les incerti-
tudes et les aléas peuvent être appréhendé en suivant deux voies complémentaires :
- Amélioration de la prédiction par un mécanisme d'apprentissage qui vise à comprendre
et mettre à jour une base de connaissances. En général, ces études demandent une longue
période d'apprentissage.
- Aller vers une démarche robuste pour garantir une performance malgré les perturbations.
Une telle démarche pour le système de production de biens peut être consultée dans
(Rossi, 2003)
3 Conclusion
Ce chapitre a examiné les solutions existantes pour la gestion de l'énergie dans le bâtiment.
Nous avons mis en évidence les fonctionnalités et les limites de ces systèmes et nous avons
commencé à introduire notre vision de système domotique en introduisant la notion de service
et de critère de confort, d'économie et d'environnement. Nous avons montré qu'il y avait des
analogies intéressantes entre les systèmes de production de biens et les systèmes de gestion de
l'énergie dans le bâtiment. Il est temps de formuler précisément le problème de gestion de l'énergie
dans le bâtiment.
Deuxième partie
Modélisation du problème
51
Albert Einstein
Chapitre 4
Structuration du problème
L'objectif de ce travail est de montrer qu'en dotant les équipements domotiques et immotiques
d'algorithmes d'optimisation et de facultés de communication, il est possible de mieux maîtriser la
consommation d'énergie dans le bâtiment en exploitant des degrés de liberté oerts par d'usager
et les degrés de liberté liés au fonctionnement des équipements.
Ce chapitre est consacré à l'établissement de la structure des données du problème pour pré-
parer l'étape de formulation. La structure de données détermine des modèles comportementaux
qui permettent de modéliser l'évolution du système. Cette étape commence par la récupéra-
tion et l'analyse des informations provenant du cahier des charges de l'usager. Ces informations
peuvent être saisies manuellement par l'utilisateur ou bien par un mécanisme d'apprentissage
des habitudes de l'usager à travers des données enregistrées. On considère que chaque composant
du système embarque une carte d'identité de lui-même avec des informations sur son prol de
consommation et son ecacité énergétique. En analysant la demande de l'usager et les conditions
externes, chaque composant du système peut estimer ses besoins futurs en énergie, déterminer
son prol de consommation en spéciant ses degrés de liberté, et transmettre ses prévisions à
un solveur qui aura le rôle de construire un plan d'aectation des ressources énergétiques sur un
horizon moyen et long termes. Toutes les informations sur l'estimation et la production doivent
être organisées et standardisées pour que les diérents composants du système puissent commu-
niquer. Ces informations se servent non seulement de la procédure d'optimisation prévisionnelle
mais également d'un système réactif du système de pilotage en temps réel.
1 Notations et Dénitions
Dans un bâtiment ayant besoin d'un système de gestion de l'énergie, on trouve un ensemble de
services énergétiques existants. Pourtant, il n'y a aucun lien de coordination entre leurs activités.
Un système de gestion d'énergie va être intégré dans le système pour apporter des nouvelles
fonctions de gestion d'énergie. Ces fonctions permettent de mieux synchroniser et coordonner les
diérentes activités énergétiques en exploitant les degrés de liberté du système. L'existence de
degrés de liberté de l'usager quant à l'utilisation des services donne la possibilité de mieux gérer
la consommation dans le bâtiment. Le diagramme des classes UML du système de gestion de
l'énergie est présenté gure 4.1. Ce diagramme UML se compose de quatre éléments principaux :
• les services énergétiqus existants dans le bâtiment qui sont présentés dans le chapitre 2.
• les équipements qui constituent des supports à la réalisation des services. Un service peut
nécessiter plusieurs équipements tout comme un équipement peut répondre à plusieurs
54 Chapitre 4. Structuration du problème
services.
• les interactions entre les équipements peuvent prendre la forme d'échanges de ux énergé-
tiques ou de ux d'information.
• an de gérer les diérentes activités énergétiques, les modèles de comportement du système
jouent un rôle très important pour l'exploitation des degrés de liberté du système. Ces
modèles se composent de deux types de modèles : les modèles dynamiques et les modèles
automates à états nis.
Source permanente : C'est une source d'énergie dans le bâtiment qui a une capacité
constante.
Source intermittente : Une source intermittente est une source d'énergie dont la capacité va-
rie en fonction du temps. Les sources d'énergie intermittentes sont des ressources supplémentaires
qui exploitent généralement des d'énergies renouvelables sur le site du bâtiment, par exemple les
panneaux solaires ou bien les éoliennes.
1.2 Service
Les services énergétiques dans le bâtiment sont variés car les besoins de l'usager sont multiples.
Nous mettons en évidence les caractéristiques communes aux diérents services dans le bâtiment.
En utilisant ces caractéristiques, nous proposons de classer les services en diérentes catégories
selon les types de degré de liberté et les types de prols énergétiques.
Dénition 6 Le service i est noté Srv(i). Il permet de transformer de l'énergie pour répondre
à un besoin spécique de l'usager.
En caractérisant les services par leur comportement dans le temps, nous divisons les services en
deux groupes principaux :
Dénition 7 Un service est dit permanent lorsque ses activités énergétiques (consommation,
production) interviennent sur tout l'horizon d'un plan d'aectation de ressources d'énergie.
Dénition 8 Le service dit temporisé lorsque ses activités énergétiques sont localisées sur un
horizon temporel qui est inclus dans l'horizon du plan d'aectation des ressources énergétiques.
56 Chapitre 4. Structuration du problème
Interruptible avec contrainte certains services peuvent être interrompus mais l'interruption
doit respecter certaines contraintes qui sont souvent liées à la capacité physique de l'équipement
ou aux aspects de sécurité. Nous considérons trois types de contraintes de préemption :
• Contrainte de fenêtre de temps : on peut découper la consommation d'un service comme
on le souhaite mais le service doit nir dans cette fenêtre de temps donnée.
• La durée de l'interruption ne doit pas dépasser une durée maximale d'interruption
• Entre deux interruptions, il peut exister une contrainte qui détermine qu'entre deux pré-
emptions du service, il faut un temps d'attente minimal xé.
Décalable Un service est décalable(par exemple le lavage du linge) s'il peut être ordonancé
librement dans une fenêtre de temps donnée.
Modiable un service modiable ore la possibilité de modier son prol énergétique, par
exemple en réduisant ou en augmentant sa consommation à moment donné.
Notion Notation
Service i Srv(i)
Estimation de la demande
Durée de consommation D(i)
Date de début du service s(i)
Puissance maximale demandée Pmax (i)
Énergie consommée durant la période k E(i, k)
Degrés de liberté
Préemption du service P mtn
Réduction, augmentation M ode
Décalage temporel Dec
Fonction de satisfaction
Pondération du service w(i)
Fonction de satisfaction U (Srv(i))
méthode présentée dans cette thèse est très précise et permet de détailler des écoulements à l'in-
térieur des pièces. Mais ce modèle coûte très cher en terme de ressources de calcul et est dicile
à implémenter dans des contextes multi-zones thermiques. De surcroît, ce modèle est trop com-
plexe pour permettre de construire un modèle de contrôle/commande du système. La méthode
traditionnelle pour estimer ce type de modèle thermique est basée sur les paramètres physiques
du bâtiment mais selon Madsen (1995), cette approche ne permet pas d'aborder une descrip-
tion précise de la dynamique du bâtiment à court terme. Madsen (1995) propose une méthode
d'identication pour estimer ce type de modèle en considérant qu'une pièce se compose de deux
n÷uds. Andersen et Klaus (2000) essaient de combiner la méthode traditionnelle par estimation
des paramètres physiques du bâtiment avec l'identication par des modèles stochastiques.
Une alternative est d'utiliser des modèles construits par analogie avec les circuits électriques.
(Fraisse et al., 2002) en a proposé un en utilisant le principe de l'analogie de circuit électrique
simple mais qui permet également de donner des informations assez précises sur la modélisation
thermique globale d'une pièce. Les résultats de validation dans (Madsen, 1995; Andersen et
Klaus, 2000) ont montré que le degré d'exactitude de ce type de modèle pour la modélisation de
la dynamique thermique est très pertinente. Récemment, Kampf et Robinson (2006) ont utilisé ce
type de modèles simpliés pour analyser les transmissions des ux énergétiques dans un bâtiment
multi-zone.
Soit le modèle simplié de la température d'une pièce ayant une fenêtre et équipée d'un
radiateur comme générateur thermique. En considérant que la capacité thermique des murs est
relativement faible, le modèle par analogie avec un circuit électrique est présenté dans la gure
4.2. Ce modèle comporte deux constantes de temps :
−1 1
dTa
T 0 0 0 Text
dt
ri Ce ri Ce a
=
+
1 1 W φr
(4.2)
dT 1 1
1 Tm φs
m ra Ci Ci Ci
− −
dt ri Ci ra Ci ri Ci
Avec
• Tm la température de l'enveloppe de la pièce
• Ta la température intérieure de la pièce
• Text la température extérieure
• φr le ux thermique généré par le radiateur
• φs le ux énergétique apporté par le rayonnement radiant solaire
• Ce la capacité thermique de l'enveloppe de la pièce
• Ci la capacité thermique du volume d'air dans la pièce
• ri ,ra les résistances thermiques
• W la supercie de la fenêtre
Ce modèle est très convenable pour notre objectif. D'une part, il est compatible avec notre
exigence du contrôle/commande. D'autre part, la performance de prédiction avec ce modèle est
validée dans la littérature. Nous choisissons donc ce modèle pour la suite de ce travail.
Fig. 4.2 Modèle thermique de la température dans une pièce munie d'une fenêtre et d'un
radiateur (Madsen, 1995)
Fig. 4.3 Modélisation de la régulation thermique tout ou rien par automate à états
rôle de régulation de température en utilisant la source d'énergie électrique, comme par exemple
la production de froid ou le service de climatisation. D'autres types de régulations thermiques
existent comme la régulation proportionnelle, (plus d'informations sur la régulation thermique
peuvent être trouvées dans (Mérieux et Pleynet, 1992)).
Exemple 3 : Modèle d'un lave linge L'automate à état du fonctionnement d'une machine
à laver comporte trois phases principales : chauage de l'eau, lavage et essorage (voir la gure
4.5). Supposons qu'à chaque état la consommation est modélisée de manière approchée avec :
si,j , fi,j , p(i, j) respectivement les dates d'exécution, de n et la durée de la phase j de
l'équipement i. L'équipement i durant la phase j a une quantité d'énergie consommée ou produite
moyenne notée Ei,j . On peut simplier la courbe de consommation pour une activité énergétique
temporisée avec la puissance consommée moyenne Pi,j :
Ei,j
Pi,j = (4.4)
p(i, j)
L'automate à états nis de la machine à laver commence à l'état arrêté. Sur ordre d'exécution
par le mécanisme de pilotage ou bien par l'utilisateur, elle passe dans l'étape de chauage de
l'eau, la transition entre chaque étape est activée par la n de l'étape précédente.
t= f 1 t= f 2 t= f 3
t f 1
Chauffe
t f 2 Lavage t f 3 Essorage t s Déconnect
d'eau
t =s
Puissance
P2 P3
P1
s f1 f1 f2 f2 f3
Temps
3 Conclusion
Nous avons détaillé les diérents services que l'on rencontre dans l'habitat. Pour chaque ser-
vice, nous avons montré qu'il était possible de standardiser leurs caractéristiques. Nous avons
en particulier montré que la notion de qualité de service se traduit pour l'usager par ce que l'on
appelle le confort qui peut être modélisé par une fonction de satisfaction. Un service peut appar-
tenir à deux grandes catégories : permanent ou temporisé, suivant sa nature. Pour chacune de
ces catégories, on distingue les services interruptibles, décalables et modiables. Certains services
sont prédictibles, soit à partir d'information météorologiques, soit par une programmation des
utilisateurs ou même par un apprentissage des habitudes des occupants. Les diérents types de
modèles de comportement approprié au contexte ont été présentés parmi lesquels les modèles
continus dynamiques, les modèles sous forme d'automate à états nis mais aussi les modèles
hybrides continus / discrets. La prochaine étape est de trouver une formulation mathématique
ad hoc pour chacun des services.
Chapitre 5
Formulation mathématique du
problème
Ce chapitre est consacré à la formulation des diérents éléments du problème de maîtrise de
l'énergie dans le bâtiment. La résolution d'un problème d'optimisation nécessite tout d'abord
une phase de modélisation du système réel. Cette phase a été décrite dans le chapitre précédent.
Lorsque ces modèles sont construits, les paramètres des modèles sont instanciés par des valeurs
numériques an de construire des scénarios qui représentent au mieux la réalité. Nous envisage-
rons une formulation générale du problème qui couvre tous les éléments de la gestion de l'énergie
dans le bâtiment. Cependant, les modèles comportementaux et les contraintes des équipements
sont de natures diérentes. Comme cela a été montré dans le chapitre 4, ces modèles sont soit des
modèles dynamiques, soit des modèles à événements discrets sous la forme d'automate à états
nis soit une hybridation de ces deux types de modèles.
Dans la littérature, la notion de "système hybride" a été introduite dans (Branicky et al.,
1994) et complétée par (Bemporad et Morari, 1998). En automatique, les systèmes hybrides sont
des systèmes qui impliquent à la fois une dynamique continue et à la fois des phénomènes discrets.
Les phénomènes discrets peuvent être exprimés par la logique booléenne. Bemporad et Morari
(1998) ont proposé la notion de système mixte logique et dynamique (en anglais : Mixed Logical
Dynamical (MLD) System). Grâce à la transformation de la logique booléenne en variables
binaires et en contraintes auxiliaires, la logique peut être intégrée aux équations diérentielles du
système. Dans ce chapitre, nous adaptons cette démarche pour formuler le problème de gestion
de l'énergie dans le bâtiment dans un cadre général sous forme de la programmation linéaire
mixte en optimisant trois critères : écologique, économique et confort de l'usager.
X1 X2 qX1 X 1 ∧ X2 X 1 ∨ X2 X1 ⊕ X 2 X 1 → X2 X 1 ↔ X2
V V F V V F V V
V F F F V V F F
F V V F V V V F
F F V F F F V V
peut agréger plusieurs propositions logiques avec les opérateurs de "∧"(et), "∨"(ou), "⊕" (ou
exclusif), "q" (non), "→" (implique), "↔"( si et seulement si). La table de vérité des opérateurs
de la logique booléenne se trouve dans le tableau 5.1
La proportion logique booléenne Xi peut être associée à une variable binaire δi ∈ {0, 1}
telle que la proportion Xi soit vraie si et seulement si δi = 1 et Xi soit fausse si et seulement si
δi = 0 : (
Xi = V ↔ δ i = 1
(5.1)
Xi = F ↔ δ i = 0
Ainsi, les opérateurs binaires peuvent être reformulés pour la programmation en nombres entiers
(Williams, 1993) :
qX1 ↔ δ1 = 0
X 1 ∧ X2 ↔ δ1 + δ2 =2
X 1 ∨ X2 ↔ δ1 + δ2 ≥1
(5.2)
X1 ⊕ X2 ↔ δ1 + δ2 =1
X 1 → X2 ↔ δ1 − δ2 ≤0
X 1 ↔ X2 ↔ δ1 − δ2 =0
Pour exprimer cette condition, on peut utiliser deux inégalités linéaires mixtes comme suit :
(
ax − b ≤ M (1 − δ)
[ax − b ≤ 0] ↔ [δ = 1] si et seulement si (5.5)
ax − b > mδ
2. Transformation des modèles comportementaux 65
Une variable semi-continue za (k) est ajouté pour remplacer la multiplication δa (k) × Ta (k) dans
(10.2), selon (5.8) la transformation de cette variable semi-continue za (k) , δa (k)×Ta (k) conduit
2. Transformation des modèles comportementaux 67
à:
za (k) ≤ (Tmax − Topt )δa (k)
z (k) ≥ (Tmin − Topt )δa (k)
a
(5.15)
z a (k) ≤ Ta (k) − (Tmin − Topt )(1 − δa (k))
za (k) ≥ Ta (k) − (Tmax − Topt )(1 − δa (k))
En assemblant les équations (5.10), (4.2), (5.14) et (5.15), on peut obtenir le modèle hybride
du système de chauage et climatisation :
x(k + 1) = Ax(k) + Bu(k) + CE(k)
U (k) = F1 x(k) + F2 δ(k) + F3 za (k) + F4
Ta (k) − Topt ≤ (Tmax − Topt )(1 − δa (k))
Ta (k) − Topt ≥ + (Tmin − Topt − )δa (k)
(5.16)
za (k) ≤ (Tmax − Topt )δa (k)
za (k) ≥ (Tmin − Topt )δa (k)
za (k) ≤ Ta (k) − (Tmin − Topt )(1 − δa (k))
za (k) ≥ Ta (k) − (Tmax − Topt )(1 − δa (k))
discrétisé par des période ayant la même durée ∆a . Les services temporisées Svr(i) avec l'index
i ∈ {1, ..., I} partagent une ressource cumulative ayant une capacité P (k) et un coût de l'énergie
C(k), avec I le nombre total de services temporisées. C(k) varie en fonction de k . Voici la liste
des notations adoptées
• smin (i), date de disponibilité
• smax (i), date d'exécution au plus tard
• s(i), date d'exécution eective du service
• fmin (i), date de n au plus tôt
• fmax (i), date de n au plus tard
• fopt (i), date de n souhaitée par l'usager
• d(i) durée de l'activité
• U (i) satisfaction liée au service temporisé Srv(i)
• P (i) puissance demandée par le service temporisé Srv(i)
• smin (i), smax (i), s(i), fmin (i), fopt (i), d(i) sont des variables en nombres entiers.
La date de n du service temporisé est limitée par la date de n au plus tôt et la date de n au
plus tard :
fmin (i) ≤ f (i) ≤ fmax (i)∀i ∈ {1, ..., I} (5.18)
La satisfaction de l'usager peut être estimée par une fonction linéaire par morceaux qui dépend
du décalage du service par rapport à la date de n souhaitée par l'usager :
f (i) − fopt (i)
Si f (i) > fopt (i)
fmax (i) − fopt (i)
U (i) = (5.19)
fopt (i) − f (i)
Si f (i) ≤ fopt (i)
fopt (i) − fmin (i)
La fonction de satisfaction associée au service est transformée sous une forme linéaire mixte
grâce à l'introduction de la variable binaire δu (i) ∈ {0, 1} pour que [δu (i) = 1] ↔ [f (i) ≤ fopt (i)] :
On introduit une variable binaire x(i, k) ∈ {0, 1} associée au service qui satisfait :
(
1 Si le service temporisé Srv(i) se termine à la période k
x(i, k) = (5.21)
0 Sinon
Il s'ensuit :
PK
k=1 x(i, k) = 1 ∀ i ∈ {1, ..., I}
PK
fmin (i) ≤ k=1 x(i, k) × k ≤ fmax (i) ∀ i ∈ {1, ..., I}
(5.22)
PI Pk+d(i)−1
P (i) × x(i, s) ≤ Pmax (k) ∀ k ∈ {1, ...K}
i=1 s=k
x(i, k) ∈ {0, 1} ∀ i ∈ {1, ..., I}, k ∈ {1, ...K}
2. Transformation des modèles comportementaux 69
La première contrainte assure qu'un service temporisé est exécuté exactement une fois.
La deuxième sert à limiter le décalage en respectant la contrainte de fenêtre de temps
[fmin (i), fmax (i)]. La troisième contrainte garantit que la contrainte de capacité de ressource
est respectée. L'énergie consommée du Srv(i) durant la période k est E(i, k) qui est calculée
par :
k+d(i)−1
(5.23)
X
E(i, k) = P (i) × x(i, s) × ∆a
s=k
Le critère de coût du plan d'aectation de la ressource énergie totale est :
K X
I
(5.24)
X
Jc = E(i, k)C(k)
k=1 i=1
Srv i
1 2 3 4 5 6 7 8
Après une formulation en temps discret, nous proposons une amélioration de cette formulation
mieux adaptée à la nature du problème. Le désavantage de la formulation en temps discret est la
date de n eective f (i) liée à la période de discrétisation du système f (i) = n × ∆, n ∈ N. En
réalité, ce n'est qu'une approximation. Avec la transformation précédente, nous allons proposer
une formalisation qui permet de rendre continues les variables f (i), d(i), s(i), fm (i).
Dans la littérature, la formulation en temps continu du problème d'ordonnancement existe.
Les travaux sur les modèles continus se trouvent dans (Pinto et Grossmann, 1995, 1998; Castro
et Grossmann, 2006) mais dans le problème d'ordonnancement sous la contrainte de ressources
disjonctives. Au lieu de déterminer la date de début des tâches, ce type de formulation détermine
la séquence d'exécution des tâches sur une ressource partagée. La variable binaire γ(i, j) est
introduite pour représenter cette relation : γ(i, j) = 1 lorsque la tâche i est nie avant l'exécution
de la tâche j .
Pourtant, ce type de formulation ne convient pas pour le problème d'ordonnancement sous
contrainte de ressource cumulatif que nous voulons traiter. La position de deux tâches dans un
70 Chapitre 5. Formulation mathématique du problème
problème cumulative ne se réduit pas à i avant ou après j . Une variable binaire γ(i, j) n'est plus
susante pour représenter cette relation. Nous proposons d'utiliser les transformations (5.6) et
(5.8) pour une formulation du problème d'ordonnancement appropriée au problème de gestion
de l'énergie dans le bâtiment. L'évènement de changement de coût énergétique peut arriver à
chaque période k. Par conséquent, la formation en temps continu est liée à la grille temporelle
découpée en intervalles uniformes de durée ∆a sachant que les variables s(i), f (i), p(i) restent
des variables continues.
Selon (Esquirol et Lopez, 1999a), la consommation d'un service durant un intervalle ∆a est
décrite (voir l'illustration dans la gure 5.1) par :
(
E 0 (i, k) = (Min[f (i), (k + 1)∆a ] − Max[s(i), k∆a ]) P (i) Si E 0 (i, k) > 0
E(i, k) = (5.25)
0 Si E 0 (i, k) ≤ 0
La transformation utilisant δt1 (i, k) et δt2 (i, k) est similaire à (5.6). La façon la plus simple
de formuler E(i, k) à partir de (5.25) est la suivante :
Min[f (i), (k + 1)∆a ] = [1 − δt1 (i, k + 1)](k + 1)∆a + δt1 (i, k + 1) × f (i) (5.28)
Comme dans le cas précédent, on ajoute une variable semi-continue zt2 (i, k) , δt2 (i, k) × s(i). Il
vient :
E 0 (i, k) = ([1 − δt1 (i, k + 1)](k + 1)∆a + δt1 (i, k + 1) × f (i) + [1 − δt2 (i, k)] × s(i) + δt2 (i, k) × k) ∆a P (i)
(5.30)
En fait, E(i, k) est un variable semi-continue, donc on ajoute encore une variable binaire :
[δt3 (i, k) = 1] ↔ [E(i, k) ≤ 0]. Dans ce cas, E(i, k) s'écrit sous la forme :
Par contre si le rendement de l'accumulateur ηi est inférieur à un, on doit distinguer les deux
phases de charge et de décharge par une variable δb (i, k) ∈ {0, 1} :[δb (i, k) = 1] ↔ [E(i, k) ≤ 0].
Pour simplier la notation, on suppose que le rendement de l'accumulateur des états charge et
décharge sont égaux. L'équation suivante exprime l'évolution de la batterie avec le rendement
ηi < 1 :
1
C(i, k + 1) = C(i, k) + ηi × δb (i, k)E(i, k) + (1 − δb (i, k))E(i, k) (5.36)
ηi
La vie d'un accumulateur dépend de ses cycles de charge/décharge. Pour limiter le cycle de
charge/décharge de la batterie, la gestion de la batterie doit intégrer une contrainte supplémen-
taire qui limite le cycle de décharge de l'accumulateur. Un seuil d'énergie stockée limite Clim est
utilisé. Lorsque C(i, k) < Clim , il faut que l'accumulateur reste dans l'état de charge. La variable
δc (i, k) ∈ {0, 1} est introduite pour représenter cette logique [C(i, k) ≤ Clim ] ⇔ [δc (i, k) = 0]. En
72 Chapitre 5. Formulation mathématique du problème
conséquence, rester dans l'état de charge jusqu'à ce que l'énergie stockée soit supérieure ou égale
à Clim est exprimé sous la forme [δc (i, k) = 0] ⇒ [δb (i, k) = 1]. Selon (5.2), la transformation
conduit à :
1 − δc (i, k) − δb (i, k) ≤ 0 (5.37)
Mode de revente totale : Toute l'énergie produite par les sources locales est revendue vers
le réseau. Toute la consommation d'énergie dans le bâtiment est acheté au fournisseur. Dans ce
cas, l'équation d'équilibre de la consommation et de la production s'écrit :
(
E ex (k) = E pr (k) ∀k ∈ {1, ..., K}
(5.38)
E co (k) = E im (k) ∀k ∈ {1, ..., K}
Mode de revente partielle : Ce mode permet de revendre une partie de la production locale
au distributeur d'énergie. La revente peut être faite lorsque l'énergie produite localement est
supérieure à celle consommée. On a [E pr (k) > E co (k)] → [E ex > 0], ce qui peut se traduire en
δim (i, k) = 1 ⇔ E pr (k) − E co (k) ≤ 0. Cette transformation est eectuée de la même manière
qu'en (5.6). On dénit une variable semi-continue Eex 0 (k) comme dans (5.8) :
0
Eex (k) = [1 − δim (i, k)] × E ex (5.39)
Avec C(i, k) est le coût unitaire d'énergie produite par la source i, C ex (k) le coût d'énergie de
revente d'énergie locale produite au réseau.
4 Conclusion
Nous avons proposé un formalisme général au contexte du bâtiment qui permet de modéliser
sous une forme standardisée tous les services qui peuvent correspondre soit à des charges élec-
triques, soit à des sources. Cette structure générique est un modèle dynamique comportant des
variables binaires. Ce modèle s'adapte aussi bien aux services permanents comme le chauage,
qu'aux services temporisés tel que le lavage du linge. Plus encore, cette structure permet de modé-
liser les services de fourniture d'énergie tout autant que les moyens de stockage. Nous avons aussi
montré que l'achat et la revente d'énergie pouvait se représenter de la même manière. Les dif-
férents critères d'appréciation de performance d'un système domotique ont été formalisés. Cette
formulation mathématique permet de poser rigoureusement et sous une forme générale à tout
type de logement, le problème de coordination de la production d'énergie avec la consommation.
Chapitre 6
2 Optimisation multi-échelle
Le terme d'optimisation multi-échelle signie qu'un problème d'optimisation complexe est
décomposé en plusieurs niveaux. Une optimisation multi-échelle est un algorithme hiérarchisé
suivant diérentes échelles de temps.
2.1 Principe
Dénition 10 Une couche de commande est une partie d'une architecture de pilotage multi-
échelle qui est caractérisée par ses objectifs, ses degrés de liberté, son temps de réponse et son
horizon temporel. Les couches de commande interagissent par le ux d'information.
Dénition 11 Une architecture d'optimisation multi-échelle se compose de plusieurs couches
de commande pour diviser le problème d'optimisation en sous-problèmes. Entre les couches de
commande, un ux d'information est utilisé pour échanger contraintes, consignes et messages
d'urgence.
78 Chapitre 6. Architecture de conduite retenue
La conception d'un système d'optimisation multi-échelle permet de répondre aux trois besoins
propres aux systèmes de gestion de l'énergie dans le bâtiment. Résoudre un problème par couches
de commande permet de construire une solution intégrant les informations disponibles à diérents
niveaux d'abstraction. En calculant une solution au niveau le plus élevé, c'est-à-dire avec la
période d'échantilllonnage la plus longue, on peut prendre en compte les prédictions les moins
précises. Ensuite, la solution du problème est anée du niveau de la couche de commande ayant
un niveau d'abstraction plus bas en mettant à jour la solution déjà calculée. En descendant les
couches de commande, on réduit ainsi petit à petit le niveau d'abstraction. La solution tend de
plus en plus vers la consommation réelle des équipements dans le bâtiment.
2. Optimisation multi-échelle 79
Couche d'anticipation
Prédiction
● Prévision météorologique
des prévisions
Paramètres de prédiction
Modèle mathémathique
Procédure d'optimisation
● Choix de la méthode de résolution convenable
IDC
IDC
Couche réactive
Fig. 6.1 Mécanise de pilotage multi-échelle pour le système de gestion de l'énergie dans le
bâtiment (IDC : Interface de communication)
80 Chapitre 6. Architecture de conduite retenue
3 Conclusion
Ce chapitre expose l'architecture de conduite que nous proposons pour la gestion de l'énergie
dans le bâtiment. Cette architecture se décompose en trois couches. La couche de commande
locale est propre aux équipements et n'est pas remise au cause : elle reste de la responsabilité du
fabricant. La couche réactive fonctionne à une échelle de temps rapide de l'ordre de la minute.
Elle constitue une forme de délestage dynamique et a pour fonction d'adapter les consignes déter-
minées par la couche d'anticipation. Cette dernière couche travaille à une échelle de temps lente,
de l'ordre de l'heure, pour être compatible avec la précision des prédictions qu'il est possible
d'obtenir. La fonction de cette couche est de déterminer des plans d'aectation de la ressource
d'énergie en raisonnant sur des grandeurs moyennes. L'ajustement du plan en temps réel est as-
suré par les deux couches inférieures : réactive et locale. Cette architecture permet d'appréhender
des phénomènes décrits avec diérentes échelles de temps. Les couches d'anticipation et réactive
vont être examinées en détail dans la suite du mémoire.
Troisième partie
Approches de résolution
85
Il faut tenir à une résolution parce qu'elle est bonne, et non parce qu'on la prise.
La Rochefoucauld
Chapitre 7
1 Introduction
La commande prédictive (Richalet et al., 1978), déjà très utilisée dans l'industrie, reste un
thème de recherche actuel dont la théorisation est plus récente que les applications. Le point faible
de la commande prédictive est qu'elle demande une grosse quantité de calcul. En conséquence,
elle est convenable pour des systèmes ayant un temps de réponse qui est relativement grand ou
qui ont une complexité faible.
Dans la littérature, il y a eu plusieurs études qui ont identié l'intérêt du décalage des charges
de périodes pleines à des périodes creuses pour réduire le coût énergétique. L'idée de proter de
l'inertie des bâtiments pour décaler une partie de la consommation des systèmes de chauage
et de refroidissement a été premièrement publiée dans (Hartman, 1980). L'auteur est persuadé
que le bâtiment peut proter des "refroidissements gratuits" la nuit. Dans une certaine mesure
cette énergie peut être stockée dans l'enveloppe du bâtiment et déchargée dans la journée. La
première comparaison entre le contrôle conventionnel et la stratégie de pré-refroidissement de
bâtiment a été publiée dans (Nizet et al., 1985; Kintner, 1995). Les auteurs ont constaté que
le gain économique de cette stratégie peut atteindre de 6% à 18% (les résultats ont montré
que le gain économique varie en fonction de conditions météorologiques et tarifaires). Ensuite,
des études dans (Kintner, 1995; Henze et al., 2004a) et (Henze et al., 2004b) ont montré que
les résultats peuvent être améliorés par l'utilisation de systèmes de stockage thermique actifs,
comme le ballon d'eau froide, pour augmenter l'inertie du système.
Ces études ont souvent pour point commun, la formulation du problème en un problème d'op-
timisation en temps discret. Toutes les variables de contrôle-commande sont calculées à chaque
période d'échantillonnage. La durée d'une période échantillonnage est ∆. Le critère économique
J est composé de deux parties : le coût cumulé de la consommation d'énergie J1 et le coût supplé-
mentaire pour le pic de consommation J2 (certaines études ont traité seulement ou séparément
de J1 et J2 , certaines traitent les deux en même temps).
K
(7.1)
X
J= Ck × Ek + Emax × Cpic
| {z }
k=1
| {z } J2 : Coût du pic de consommation
Où
• k est l'index de la période échantillonnage et K le nombre de périodes d'échantillonnage
• Ek est l'énergie consommée totale dans durant période [k × ∆, (k + 1) × ∆],
• Ck est le coût de l'énergie durant la période [k × ∆, (k + 1) × ∆]
• Emax = Max(E(k), ∀k ∈ {1, ..., K}) est la puissance consommée maximale dans une pé-
riode (en général 24h)
• Cpic est le coût supplémentaire pour la demande de puissance maximale du bâtiment
Hypothèses utilisées
• Les études dans la littérature ont choisi généralement un cas particulier : le bureau com-
mercial dans (Zhou et Krarti, 2005) et (Henze et al., 2004b), les pièces d'un logement dans
(Nagai, 2001).
• Les services énergétiques pris en compte sont la climatisation et le refroidissement centralisé
du bâtiment. La thermodynamique dans les bâtiments sont diérents mais en général, les
modèles sont relativement simpliés. Le plupart des auteurs ont modélisé la zone thermique
par un modèle continu du deuxième ordre.
• En général, les études réalisées se basent sur des simulations de 24h en utilisant deux
hypothèses fortes : la prédiction des conditions météorologiques (la variation de tempéra-
ture externe et le rayonnement solaire) est parfaite et le modèle thermique du bâtiment
correspond parfaitement au modèle utilisé pour l'estimation.
• Les variables de contrôle sont souvent les températures des environnements thermiques
(Kintner, 1995) a proposé de tenir compte de l'humidité de l'air dans la zone occupée.
La méthode d'optimisation utilise le contrôle optimal basé sur une optimisation linéaire qua-
dratique. Pour appliquer cette méthode, le critère J1 doit être transformé :
K
(7.2)
X
J1 = α Ck2 + β(Tin,k − Tref,k )2
k=0
Dénition 12 L'horizon du service Srv(i), noté Hoz(i) est un intervalle de temps au cours
duquel l'activité énergétique du service peut avoir lieu, soit de production, soit de consommation.
De par la nature du problème, les activités énergétiques du service Srv(i) couvrent un horizon
temporel Hoz(i) = [Hoz(i), Hoz(i)]. Par exemple un service temporisé non-préemptif couvre un
horizon temporel délimité par sa date d'exécution au plus tôt Hoz(i) = smin (i) et sa date de n
au plus tard Hoz(i) = fmax (i). Par contre pour un service permanent, la couverture temporelle
est tout l'horizon du plan d'aectation des ressources. Les activités énergétiques de deux services
diérents peuvent interagir directement si et seulement si leurs horizons temporels se croisent.
Dans ce cas, la procédure d'optimisation doit tenir compte des deux services en même temps.
Dénition 13 Les deux services TSrv(i) et Srv(i0 ) sont considérés comme ayant une relation
temporelle directe lorsque Hoz(i) Hoz(i0 ) 6= . La relation temporelle entre Srv(i) et Srv(i0 )
est notée Srv(i), Srv(i0 ) = 1 si cette relation existe et Srv(i), Srv(i0 ) = 0 sinon.
z }| { z }| {
Une relation temporelle est une relation qui concerne une paire de services. Même si deux
services Srv(i) et Srv(i0 ) n'ont pas de relation temporelle directe, il existe peut-être une re-
z }| { z }| {
lation ctive par transitivité. Par exemple Srv(i), Srv(i00 ) = 1, Srv(i0 ), Srv(i00 ) = 1 bien que
z }| {
Srv(i), Srv(i0 ) = 0. On dit alors que Srv(i) et Srv(i0 ) ont une relation temporelle indirecte.
90 Chapitre 7. Approche de résolution pour la couche d'anticipation
La génération du graphe se fait par l'algorithme 1. Pour illustrer cette transformation, nous
proposons un exemple composé de 6 services (voir gure 7.1). L'horizon temporel de chaque
service est illustré par un rectangle. La longueur de ce rectangle représente la durée de l'horizon
temporel du service. A droite de la gure 7.1, on trouve le graphe des relations temporelles résul-
tant de l'algorithme 1. Avec cette représentation, on arrive à exprimer les relations temporelles
de manière explicite.
Arc(i, j) : Arc ;
Ajouter Arc(i, j) au G ;
Fin Si
Fin Pour
Fin Pour
Retourner G ;
Fin
Hoz 4 Hoz 4
Svr(4)
Service 4
Svr(2)
Service 2 Service 5
Horizon temporel des services Graphe de relations temporelles entre les services
Démonstration : Si le graphe G n'est pas connexe (Diestel, 2005), cela signie qu'à partir
d'un sommet quelconque, on ne peut pas parcourir tous les sommets du graphe et retourner au
sommet initial. Il existe donc une ou plusieurs parties du graphe qui sont déconnectées. Autrement
dit, il n'y a aucune relation temporelle entre ces parties du graphe. En conséquence, chaque
partie indépendante du graphe correspond à un sous problème indépendant. On peut obtenir la
solution du problème initial par optimisation de chacun des sous problèmes indépendamment en
garantissant l'optimalité globale.
Un corollaire du théorème 1 est que sur l'horizon d'un plan d'aectation de ressources, on
peut découper en sous-plans ayant des horizons moins grands. Cela permet de réduire de fa-
çon signicative la complexité en terme de calcul d'optimisation. En appliquant le théorème
1, nous proposons l'algorithme 2 de marquage pour couper le problème initial en sous-graphes
indépendants résultants de l'ensemble des services issus de la liste des sommets Li .
i=1
Tant que (Tous les sommets ne sont pas marqués) faire
Li : Liste des sommets ;
Li ←Choisir un sommet quelconque qui n'est pas marqué ;
Tant que (Il existe encore un sommet voisin d'un sommet dans la liste Li ) faire
Ajouter ce voisin dans la liste Li ;
Fin Tq
i = i + 1;
Fin Tq
Tab. 7.1 Relaxation de certains services pour calculer une borne inférieure
• le service Srv(2) est un service temporisé préemptif. L'horizon temporel de Srv(2) est
Hoz(3) = [3, 22]. Ce service simule la consommation électrique d'un chaue-eau. La puis-
sance consommée maximale est de 2kW et l'énergie nécessaire pour stocker est de 7,5kWh.
On a la exibilité de découper sa consommation dans son horizon temporel.
• le Service Srv(3) est un service non-préemptif, mais on a la possibilité de décaler ce service
en respectant la contrainte temporelle fmin (3) = 10, 5, fmax (3) = 16, fopt = 13, 6. La durée
du service est de 1h et P (3) = 2kW . Le décalage de la date de n f par rapport à la date
de n optimale fopt induit une dégradation du confort pour le service Srv(3). Ce confort
est représenté par le variable U (3).
• nalement, Srv(4) est un service de source permanente, le coût de production varie en
fonction de l'horaire creuse ou pleine. Le coût de l'énergie dans la période k est C(4, k) et
E(4, k) est l'énergie produite par cette source durant la période k . La capacité de production
maximale est xée à Emax (4) = 2kW par période.
• La consommation des services ne doit pas dépasser cette limite :
3
(7.4)
X
E(i, k) ≤ Emax (4)
i=1
L'objectif est de minimiser le coût total du plan d'aectation des ressources en gardant le
confort à un bon niveau, en jouant sur la température de Srv(1), le décalage du service Srv(3)
et en utilisant la préemption du service Srv(2). Le critère retenu est donné par :
K
(7.5)
X
J= (E(4, k) × C(4, k)) + U (1) + U (3)
k=1
Après l'analyse des relations temporelles, on obtient un graphe de relations temporelles for-
tement connexe. Donc, on ne peut pas découper ce problème en sous problèmes indépendants.
Ce problème est formulé comme dans le chapitre 5. On obtient un programme linéaire mixte
composé de 474 variables dont 24 variables binaires et un nombre de contraintes égal à 470.
L'implémentation de la résolution de ce problème avec le solveur GLPK donne une solution
optimale (voir la gure 7.2) après 142s de calcul en utilisant un calculateur de type Pentium
IV 3,2Ghz. Le résultat montre l'adaptation du plan d'aectation des ressources en fonction de
la prédiction des éléments externes. Par rapport au prix de l'énergie, une forte consommation
dans la période creuse peut être observée. La température dans la pièce est anticipée en fonction
de la température extérieure concernant le coût de service, Srv(1) commence à consommer de
l'énergie avant la période d'occupation de la zone thermique pour proter du prix de l'énergie
favorable en période creuse.
Nous continuons avec diérents exemples générés aléatoirement. On peut constater que le
temps de calcul de GLPK augmente rapidement en fonction du nombre de variables binaires du
problème. Le temps de calcul est assez dicile à prédire, sur les deux exemples de même taille,
on peut aboutir des temps de calcul très diérents (exemple 3 et exemple 4 sur le tableau 7.2).
4. Approche de résolution par les Métaheuristiques hybrides 95
Sur l'exemple 5, après une journée de calcul, la recherche se termine à cause d'une saturation de
la mémoire du calculateur.
Nous constatons que la programmation en nombre entier est très ecace pour les problèmes
de petite taille. Par contre, elle demande souvent un gros espace de mémoire vive pour eectuer
les calculs pour les problèmes de moyenne à grande taille. Dans certains cas, la procédure de
résolution peut tomber dans une phase de saturation et ne permet plus d'améliorer la solution
après des heures de calcul. Nous allons donc chercher à améliorer la méthode de résolution du
problème. Nous abordons alors la notion de métaheuristique hybride dans la section suivante.
Diviser
L'ensemble des variables binaires du problème initial
Modification
Métaheuristiques 1 3 4 5 7 7 0 1
techniques.
Du fait des nombreuses dénitions de métaheuristique hybride existant dans la littérature,
nous précisons la façon dont nous l'entendons dans ce chapitre.
Dénition 15 Une métaheuristique hybride est une approche résultant de la combinaison d'une
métaheuristique et d'une méthode de résolution exacte. La métaheuristique consiste à décomposer
le problème complexe en un ensemble de sous problèmes de complexité moindre. La méthode exacte
permet ensuite de trouver la meilleure solution ou la solution optimale aux sous-problèmes.
Bien évidemment, cette approche est développée en visant une adaptation à la nature du pro-
blème de maîtrise de l'énergie dans le bâtiment. Mais, elle reste susamment générale pour être
appliquée dans d'autres problèmes d'optimisation combinatoire. Nous proposons une démarche
générale pour la conception de l'approche hybride qui est composée de trois phases principales
(voir illustration de l'algorithme 3) :
• Phase 1 - Recherche d'une solution admissible On utilise la PLVM pour trouver
rapidement une solution admissible. Dans cette phase, la méthode de branchement par la
recherche en profondeur d'abord est préférée.
• Phase 2 - Convergence rapide vers une bonne solution Pour améliorer la perfor-
mance de la méthode, l'idée principale est de partir de la meilleure solution courante en
appliquant le principe de "diviser et conquérir" (voir la gure 7.3) en s'appuyant sur un
algorithme hiérarchisé combinant métaheuristique et PLVM : on ge l'assignement de va-
leur pour un certain nombre de variables en nombres entiers pour créer un ensemble de
sous-problèmes. Un sous-problème correspond au problème initial mais dans lequel cer-
taines variables en nombres entiers ont déjà été assignées avec la valeur trouvée dans la
meilleure solution courante. Le reste des variables en nombres entiers va être déterminé
par la PLVM. Cependant, le nombre de variables en nombres entiers restant doit être un
nombre acceptable pour éviter l'explosion combinatoire. Dans cette phase, les métaheuris-
tiques ou les heuristiques vont intervenir pour construire un ensemble de sous-problèmes à
partir d'un problème initial et de la meilleure solution courante.
4. Approche de résolution par les Métaheuristiques hybrides 97
Suivant ce principe, pour résoudre la phase 2, nous avons implémenté les trois métaheuris-
tiques connues que sont la recherche tabou, le recuit simulé et l'algorithme génétique. Ces trois
98 Chapitre 7. Approche de résolution pour la couche d'anticipation
Intervalle glissante
Hoz 4 Hoz 4
Svr(4)
Service 4
Svr(2)
Service 2 Service 5
Svr(4) Svr(4)
Svr(2) Svr(2)
Soit V struct une fonction dénissant l'ensemble des structures de voisinage à explorer :
Pour construire une fonction V struct pertinente et générer les structures de voisinage à
explorer, on peut utiliser une fenêtre de temps glissante d'une durée ditv qui permet de vérier
la relation temporelle entre diérents services.
A partir d'une solution courante S et d'une structure de voisinage Sl , on peut calculer grâce
à un algorithme PLVM la meilleure solution du voisinage : S 0 = P LV M (S, Sl ).
4. Approche de résolution par les Métaheuristiques hybrides 99
L'algorithme 4 pour la génération de voisinage est illustré par la gure 7.4. Deux voisinages
sont générés suivant la position de la fenêtre glissante HozH . La partie entourée dans le graphe
de relations temporelles correspond à ce qui doit être optimisé par la PLVM pour trouver une
nouvelle solution.
La Recherche Tabou (RT) a été inventée par Glover (1989, 1990). Suite à la proposition de
cette méthode, elle a été adaptée pour traiter diérents problèmes d'optimisation combinatoire tel
le problème d'ordonnancement minimisant le retard pondéré d'une machine (Bilge et al., 2006).
Une adaptation de cette méthode pour résoudre les problèmes de satisfaction de contraintes a
été implémentée dans (Koji et Toshihide, 1998). Le problème de l'optimisation de la trajectoire
de véhicules a été traité par la RT dans (Gendreau et al., 1994, 1999).
La méthode de recherche tabou est une méthode de recherche locale. A chaque itération,
elle tente d'améliorer la solution courante. A chaque pas, un voisinage de la solution courante
noté N (Sini ) est généré. On choisit la meilleure solution parmi ce voisinage S ∈ N (Sini ) pour
remplacer la solution Sini . Pour éviter de tomber dans une solution déjà visitée, une liste de tabou,
notée L, est utilisée. Elle permet de mémoriser les solutions qui ont récemment été visitées par
la recherche tabou. La longueur de cette liste est une variable notée T qui détermine le nombre
de solutions stockées dans la liste tabou.
Svr(4) Svr(4)
Svr(2) Svr(2)
Svr(4) Svr(4)
Svr(2) Svr(2)
La décision d'acceptation ou de rejet d'une solution moins performante dépend d'une pro-
cédure de métallurgie ctive. Par analogie avec le processus physique, la fonction à minimiser
devient l'énergie E du système qui est souvent le critère mesurant la performance de la solution.
On introduit également un paramètre ctif : la température T de métallurgie.
En partant de la solution initiale obtenue par l'étape 2 de l'algorithme 3, la procédure de
génération de voisinages de la solution initiale est la suivante. On xe d'abord le nombre de
services qui vont être modiés par la PSE. Ensuite, on choisit un groupe de services quelconque,
pourvu que ce groupe forme un graphe de relations temporelles fortement connexe. A chaque
itération, on change dynamiquement la structure de ce groupe de services. On ajoute et on
supprime quelques services dans le groupe des services à modier. Ces services sont choisis
aléatoirement mais il faut respecter la forte connexité du graphe de relations temporelles.
Une illustration de l'évolution de la modication du recuit simulé sur un exemple est présentée
dans la gure 7.5. Le polygone qui couvre une partie du graphe signie que le groupe de services
va être modié par la PSE dans cette itération. Dans la première itération de RS, le groupe
se compose de trois services Srv(1), Srv(2), Srv(4). Dans la deuxième itération, ce groupe se
transforme en trois services Srv(2), Srv(3), Srv(4). Avec cette conception du voisinage, on espère
guider le recuit simulé pour qu'il modie la solution d'une manière pertinente.
En comparaison avec la recherche tabou, le recuit simulé est aussi composé de deux phases,
l'une d'intensication et l'autre de diversication. Mais le RS a tendance à accélérer la phase de
diversication. Lorsque la température T est haute, le RS est libre de se déplacer dans l'espace
des solutions en choisissant des solutions ne minimisant pas forcément l'énergie du système. À
basse température, les modications baissant l'énergie du système sont plus souvent choisies,
mais d'autres peuvent être acceptées, empêchant ainsi l'algorithme de tomber dans un minimum
local. Dans l'algorithme 6, on laisse la température T tomber de manière continue pour per-
mettre au RS d'aller progressivement de la phase de diversication à la phase d'intensication.
Comme toutes les métaheuristiques, le RS a le même inconvénient par rapport au problème de
conguration des paramètres initiaux. Dans cet algorithme, on doit déterminer la température
102 Chapitre 7. Approche de résolution pour la couche d'anticipation
initiale, et γ , le paramètre qui xe comment la température T tombe. Nous avons choisi arbitrai-
rement après expérimentation Tini = 20, γ = 0.98. Nous considérons également un cas particulier
du recuit simulé dans lequel la température est initialisée à zéro. Dans ce cas là, le RS devient
un algorithme glouton qui n'accepte que des solutions améliorant le critère d'optimisation.
Croisement Le croisement est eectué par des échanges aléatoires de gènes entre deux parents.
Pour le gène i correspondant au service Srv(i), il y a 50% de chance pour qu'il corresponde
au parent 1 et 50% de chance pour qu'il corresponde au parent 2. A chaque reproduction,
deux chromosomes sont ainsi générés (pour éviter les explosions de population), l'un aecté à la
solution courante du parent 1 et l'autre aecté à la solution du parent 2. On peut trouver une
104 Chapitre 7. Approche de résolution pour la couche d'anticipation
Svr(4) Svr(4)
Partie modifiée Partie à modifier
Svr(2) Svr(2)
Parent 1 Enfant 1
Svr(2) Svr(2)
Parent 2
illustration de croisement entre deux parents pour reproduire les deux enfants dans la gure 7.6.
Ce type de croisement permet de garantir que les enfants sont des solutions réalisables lorsque
leurs parents le sont. Dans le pire des cas, la modication est irréalisable et on retrouve les deux
solutions des parents.
5 Mise en ÷uvre
Les métaheuristiques présentées sont implémentées en Java en utilisant une interface commu-
nicant avec le solver de programmation mixte GLPK. Nous commençons par traiter l'exemple 5
du tableau 7.2 dans lequel la programmation linéaire mixte n'a pas abouti à une solution opti-
male après 24 heures de calcul. La solution obtenue par la PLVM est de 34% plus grande que la
borne inférieure trouvée.
Cet exemple est composé de 5 services temporisés :Srv(1), Srv(2), Srv(3), Srv(4), Srv(5) et
de 3 services permanents constitués de 2 services de chauage Srv(6), Srv(7) et d'un service
permanent de fourniture d'énergie Svr(8). L'objectif de cet exemple est de trouver un plan
d'aectation de ressources. Il s'agit de xer la température dans les zones thermiques et la date
5. Mise en ÷uvre 105
Srv(8) Group 3
Srv(7) 6 7
Srv(6)
8
Srv(5)
5 3
Srv(4) Srv(3)
Srv(1) Srv(2)
2
1 4
Group 1
Group 2
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24
moins long que la PLVM seule. En comparaison avec la PLVM seule au niveau de la performance
du critère d'optimisation du problème, on arrive à l'améliorer considérablement (soit 34%).
d'arrêt de l'AG est soit une solution optimale trouvée, soit après 5 itérations sans amélioration.
L'implémentation de l'AG sur l'exemple 5 aboutit à une solution optimale après 206 secondes
en 4 itérations. L'AG est plus lent que le RS en trouvant la solution optimale sur cet exemple.
Cela provient du fait que l'AG doit évaluer beaucoup plus de solutions pour terminer chaque
itération.
Après l'implémentation sur un exemple concret de trois métaheuristiques, on peut constater
que la combinaison entre les métaheuristiques et la PLVM nous donne des méthodes de résolution
puissantes en comparaison avec la PLVM seule au niveau du temps de calcul. Elles sont capables
de converger rapidement vers la région des solutions intéressantes et d'améliorer signicativement
le critère d'optimisation de la solution initiale.
Les résultats des calculs sont présentés dans les tableaux 7.3 et 7.4. Le tableau 7.3 synthétise les
temps de calcul moyens des 4 algorithmes et leur taux d'optimalité qui représente le pourcentage
des cas où les algorithmes trouvent une solution ayant la valeur du critère de la borne inférieure. A
partir de ces critères de performance, le recuit simulé apparaît comme la méthode qui a la vitesse
de convergence la plus rapide. De plus, dans 73% des cas, le recuit simulé trouve la solution de
la borne inférieure en 126s en moyenne. Un peu moins performante, la recherche tabou requiert
un temps de calcul un peu plus long mais en terme de taux d'optimalité, elle est comparable au
recuit simulé. L'algorithme génétique est nettement moins performant tant en terme de temps
de calcul que de taux d'optimalité. Les performances des méta-heuristiques sur les 60 exemples
traités sont, à tout point de vue, meilleures que celles obtenues avec la PLVM seule.
Lorsque les algorithmes ne convergent pas vers la borne inférieure, on peut apprécier la dévia-
tion entre la solution obtenue et la borne inférieure. On peut considérer d'une part la déviation
moyenne à tous les exemples et d'autre part, la déviation maximale observée. Ces informations
sont consignées dans le tableau 7.4. On observe ici que la recherche tabou est plus performante
que le recuit simulé tant au niveau de la déviation maximale que de la déviation moyenne. L'al-
gorithme génétique est une fois encore moins performant que les deux autres mais il est toujours
très loin devant la PLVM seule. En particulier, dans un exemple de grande taille, la PLVM a
abouti à une solution 496% moins bonne que la borne inférieure après une heure de calcul, très
loin derrière les performances obtenues par les métaheuristiques hybrides. On constate également
que la dégradation de performance de ces méthodes est fonction de la taille du problème. Cela
108 Chapitre 7. Approche de résolution pour la couche d'anticipation
Tab. 7.3 Le temps de calcul moyen et les taux d'optimalité des solutions obtenus par plusieurs
Tab. 7.4 La déviation moyenne et maximale de la solution obtenue par rapport à la borne
inférieure sur 60 exemples
est dû au fait que la condition d'arrêt des algorithmes reste la même pour les trois catégories de
problèmes. Sur les exemples de grande taille, il faudrait des analyse plus poussées.
6 Conclusion
Cette partie détaille le fonctionnement de la couche anticipation. Nous avons proposé une
méthode de résolution générale pour les problèmes d'anticipation qui calculent un plan d'aecta-
tion de l'énergie optimal tenant compte des prévisions de fonctionnement disponibles. Nous avons
proposé un algorithme hiérarchisé qui combine méthode de résolution exacte et heuristique pour
accélérer la convergence vers un optimum global supposé. L'heuristique permet de tenir compte
de la structure du problème et d'éviter aux méthodes exactes d'explorer des régions sans inté-
rêt. Plusieurs méta-heuristiques, recherche tabou, recuit simulé et algorithme génétique, ont été
adaptés à la génération de sous-problèmes qui sont alors résolus par un algorithme de program-
mation linéaire en nombre entier mixte. Nous avons montré que cette combinaison permettait de
converger beaucoup plus rapidement vers un optimum global supposé dans un rapport de 720.
Cette couche détermine des consignes moyennes qui sont ajustées en temps réel par la couche
réactive.
Chapitre 8
Le plan d'aectation de la ressource énergie calculé par la couche d'anticipation pour des
périodes de temps larges, doit être appliqué à tout instant et ce malgré les perturbations que
constituent les événements mal ou non prévus. C'est le rôle de la couche réactive d'adapter
le plan fourni par la couche d'anticipation de façon à satisfaire aux contraintes du système
(voir l'illustration gure 8.1). Puisque la solution se base sur la consommation ou la production
moyenne, c'est une condition nécessaire mais non susante pour respecter les contraintes de
ressources en temps réel. La couche réactive est complémentaire de la couche d'anticipation, elle
vise à atteindre l'objectif proposé par cette dernière en garantissant le respect des contraintes
fortes en temps réel. Le moyen d'action de la couche réactive est basé sur les degrés de liberté
des services interruptifs.
Service 1
Couche d'anticipation
Service 2
Service 1
Couche réactive
Service 2
1 Introduction
Dans un contrat avec un fournisseur d'énergie, la puissance maximum qui peut être consom-
mée est xée (supposons que l'énergie soit fournie par EDF, l'abonnement sera proposé par
tranches de consommation 6kW, 9kW, 12kW...(Angioletti et Despretz, 2003a)). Dans ce cas, la
consommation dans le bâtiment doit respecter une contrainte forte :
Il est aussi possible que la puissance consommée maximale ne soit pas dénie à l'avance. Elle
peut être intégrée dans le coût global de la facture d'électricité journalière comme aux États-Unis
ou au Japon.
Rapport cyclique
Période réactive r
La consommation de cet équipement peut être vu comme une tâche à ordonnancer avec une
durée égale à R × ∆r , la ressource empruntée est égale à la puissance consommée maximale de
l'équipement. La contrainte de fenêtre de temps d'une tâche est considérée comme la plage dans
laquelle on peut décaler la tâche. Cette contrainte est déterminée par son cycle de fonctionne-
ment. Dans (Ha, 2004), nous traitons le problème de minimisation du pic de consommation Pmax .
La méthode de résolution utilisée est un algorithme génétique. Le résultat de ce travail a montré
que le pic de consommation dans l'habitat peut être divisé par deux grâce à une coordination
entre les consommations des diérents équipements. Dans (Ha et al., 2005b) et (Ha et al., 2005a),
nous nous intéressons au problème d'optimisation de consommation dans l'habitat en respectant
la contrainte de puissance maximale Pmax . Nous visons à minimiser l'inconfort de l'usager en
1. Introduction 111
jouant sur les décalages de la consommation des équipements. Nous avons montré que ce pro-
blème correspond au problème de minimisation du retard pondéré dans l'ordonnancement sous
contrainte de ressource. Dans la littérature, la complexité de ce problème est démontrée comme
N P−Dicile au sens fort. Par conséquent, pour obtenir une solution exacte, une procédure de
séparation et d'évaluation a dû être implémentée.
La formulation de ce problème sous forme d'un problème d'ordonnancement sous contrainte
de ressource permet d'exploiter des études ayant été développées dans le domaine de l'or-
donnancement. Par ailleurs, l'optimisation de l'ordonnancement prévisionnel permet de ré-
duire les risques de violation des contraintes de ressources maximales ou de recours à un ré-
ordonnancement. Cependant, cette approche exige des prédictions de comportement de consom-
mation assez précises qui rendent la solution obtenue très sensible aux perturbations.
où T (i, k) est le vecteur de température du service i durant la période k et E(i, k) est l'énergie
consommée dans la période k. W (k) est l'impact des éléments externes comme la température
extérieure, les radiations solaires. y(i, k) est le critère de respect de la consigne de la couche
réactive.
Durant chaque période d'échantillonnage k, chaque équipement interruptible doit être activé
ou désactivé. Cette décision est naturellement exprimée par une variable binaire X (i, k).
(
1 Si l'équipement i est activé durant la période k
X (i, k) = (8.3)
0 Si l'équipement i est désactivé durant la période k
Avec l'introduction de la variable binaire X (i, k), le modèle dynamique du service Srv(i) est
écrit sous la forme :
(
T (i, k + 1) = A × T (i, k) + B × Pmax (i) × X (i, k)∆r + CW (k)
(8.4)
y(i, k) = D × T (i, k) + F
Supposons que le plan d'aectation de la couche d'anticipation assigne la valeur Tref à la couche
réactive. L'objectif de la couche réactive est de suivre cet objectif en respectant la contrainte de
ressource. D'une manière générale, la contrainte traduisant le respect de la consigne durant la
période k s'écrit :
y(i, k) = |Ta (i, k) − Tref | (8.5)
Ce critère doit être évalué sur les périodes entre {0, ..., K∆r } où K∆r = ∆a . Chaque service
a une pondération w(i). Le critère visant à minimiser le plus grand écart de consigne :
n
!
(8.6)
X
J(n) = w(i) × y(i, k)
k=1
Nous proposons ensuite des approches diérentes pour traiter ce problème. La première ap-
proche est une approché prédictive qui vise à établir à l'avance la séquence d'activation et de
désactivation des services sur l'horizon temporel {0, ..., K∆r }. La deuxième approche est basée
sur un algorithme de liste qui vise à construire la solution à partir de la mesure, mais sans
expliciter la solution obtenue à l'avance.
Dénition 17 Un graphe des séquences est divisé en K niveaux. Chaque niveau correspond à
une période de discrétisation de la couche réactive. X(j, k) est le sommet j ∈ (1, ..., N (k)) de
niveau k ∈ {1, ..., K} qui correspond à un assignement de valeur binaires pour (X (i, k)) où
(X (i, k)) est la liste des variables d'activation pour l'instance k pour I services . N (k) est le
nombre des sommets dans le niveau k. N (k) est égal au nombre d'états atteignables pour I
services, c'est-à-dire au plus 2I sommets. Un sommet X(j, k) peut donc être représenté par un
mot de I bits.
La chemin ne connecte que deux sommets de deux niveaux successifs. Un chemin entre deux
sommets existe si et seulement si le passage d'une séquence à la suivante est admissible. Dans le
114 Chapitre 8. Approche de résolution pour la couche réactive
graphe de séquences, il n'y a pas de circuit. C'est une condition nécessaire pour pouvoir appliquer
l'algorithme du plus court chemin de Bellman.
L'algorithme 8 est initialisé par la génération de X(j, 1) pour la première période. À partir
de k = 2, la décision d'activer ou de désactiver les services {X (i, k)} est calculée en fonction de
l'état précédent X(j, k − 1).
Dans la gure 8.3, on peut observer un exemple de la PD sur un cas où il y a deux équipements.
Chaque sommet dans le graphe correspond à un état de la programmation dynamique. Sur chaque
sommet, il y a des étiquettes sur l'état {X } = {1, 0}, cela signie que X (1, 1) = 1, X (2, 1) = 0.
Les arcs qui connectent les sommets décrivent les passages possibles.
[Initialiser]
Initialiser l'ensemble des sommets X (1) = {X(j, 1); j ∈ {1, . . . , 2I }} avec tous les états
possibles {0, 1} pour chaque X (j, 1); j ∈ {1, . . . , I} ;
Pour chaque sommet X(j, 1) de X (1), créer un arbre vide : A(X(j, 1)) ← ∅ ;
[Parcourir le graphe]
Pour (k = 2; k ≤ K; k + +) faire
[Chercher le meilleur chemin conduisant à chacun des somments de l'instant k]
X (k) ← ∅ ;
Pour (j = 1; j ≤ 2I ; j + +) faire
Générer le sommet X(j, k) associé à j ;
Créer un chemin vide : A ← ∅ ;
Pour X ∈ X (k − 1) faire
A ← (X, X(j, k)) ∪ A(X) ;
Fin Pour
Trouver le meilleur chemin S ∗ de A, au sens de (8.6), en par-
tant de X(j, k) et en allant vers un noeud racine (k = 0) ;
Si (S ∗ existe) Alors
[Sélectionner l'arc du meilleur chemin conduisant à X(j, k)]
X (k) ← X (k) ∪ X(j, k)
Sélectionner X/(X, X(j, k)) ∈ S ∗ ;
A(X(j, k)) ← (X, X(j, k)) ∪ A(X);
Fin Si
Fin Pour
Fin Pour
[Trouver la meilleure séquence d'activation/désactivation]
Le meilleur chemin, au sens de (8.6), partant de X ∈ X (K) vers un noeud racine (k = 0)
correspond à la meilleure séquence d'activation/désactivation.
La complexité de cette méthode est de K × 2I en sachant que l'on doit stocker les résultats sur
diérentes étapes et que le nombre de sommets mémorisés peut atteindre K × 2I . Le point fort
de cette méthode est que l'on peut obtenir une solution optimale pour un problème de petite
2. Problème d'aectation d'énergie aux services interruptibles 115
taille. Par contre pour les problèmes de grande taille, nous devons chercher une méthode plus
appropriée.
A chaque instant k, récupérer toutes les satisfactions U (i, k − 1) et les puissances requises
P (i) pour les services actifs Srv(i) ;
Initialiser X (i, k) ← 0, ∀i ;
L ← la liste des couples (Srv(i), P (i)) pour les services de type charge avec leur puissance
consommée correspondante, ordonnée par ordre décroissant de U (i, k − 1) ;
P ← Pdispo − P (j) avec j/L(1) = (Srv(j), P (j)) ;
[Redistribuer de l'énergie]
Tant que (P>0) faire
X (j, k) = 1 ;
i ← i + 1;
j/L(i) = (Srv(j), P (j)) ;
P ← Pdispo − P (j)
Fin Tq
Chaque radiateur a une puissance maximale de 2kW, la couche réactive dispose de 4kW à
distribuer entre 4 radiateurs. La période de la couche réactive est de 5 minutes soit 300 secondes.
En conséquence, à chaque période k, il est possible que deux radiateurs soient activés. Un simu-
lateur de la couche réactive a été codé en Java pour implémenter l'optimisation en temps réel
de la couche réactive. Ce simulateur permet de simuler en parallèle la boucle de régulation de
chaque radiateur (la commande locale). Dans la première simulation (gure 8.4), nous présentons
la solution calculée par la couche d'anticipation sans la couche réactive. Bien que la contrainte
de ressource énergétique soit respectée en moyenne dans la couche d'anticipation pourtant on
observe des pics de consommation de 8kW lorsque les 4 radiateurs se mettent en marche en
même temps. En conséquence, la contrainte de puissance maximale est violée. Dans la deuxième
simulation, nous utilisons les deux couches de commandes anticipative et réactive. Le résultat de
la couche d'anticipation combinée à l'algorithme 9 est illustré dans la gure 8.5.
On constate que le mécanisme réactif permet de coordonner la consommation des 4 radiateurs
en respectant la contrainte de ressource. Le confort dans les 4 zones thermiques est équilibré.
Aucune zone thermique n'est pénalisée plus que les autres en moyenne. La séquence d'activation
et de désactivation des équipements est très proche de la solution optimale calculée par l'algo-
rithme 8. Dans ce scénario, on arrive à proposer une solution de 2% moins bonne que la solution
optimale obtenue par l'algorithme 8.
3. Conclusion 117
3 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons abordé le problème d'aectation de ressource dans la couche
réactive. Il s'agit de distribuer la ressource énergétique à diérents services interruptibles en res-
pectant la contrainte forte de ressource maximale en approchant l'objectif calculé par la couche
d'anticipation. Nous avons proposé deux approches pour résoudre ce problème, l'approche pré-
dictive vise une planication sur un horizon court et moyen terme. Elle consiste à calculer par
avance des séquences d'activation désactivation des services en se basant sur le principe de pro-
grammation dynamique. L'avantage de cet algorithme est qu'il est capable de nous donner une
solution optimale dans le cas où le nombre d'équipements interruptibles n'est pas trop impor-
tant (inférieur à 10) et surtout qu'elle ne nécessite aucun capteur. Contrairement à l'approche
prédictive, l'approche réactive est un algorithme de liste qui vise à construire dynamiquement
la solution du problème sans rechercher de la solution globale. Elle requiert un temps de calcul
très faible et elle tient compte de l'état courant des services et donc des perturbations pour
l'aectation de la ressource énergie.
Le couche réactive est un complément essentiel à la couche anticipative. Elle permet au
système de réagir aux perturbations et d'aner le plan d'aectation de la ressource énergétique
avec un niveau d'abstraction plus précis. On peut imaginer des cas extrêmes où les perturbations
sont si importantes que la couche réactive ne parvient plus à suivre la consigne de la couche
d'anticipation. Le démarrage d'un four peut prendre toute l'énergie de la maison. Dans ce cas, la
couche réactive réagit mais trop tard parce qu'il n'y a plus d'énergie pour le service de chauage
par exemple. La prise en compte de l'incertitude doit être autant que possible intégrée au niveau
anticipatif pour privilégier les solutions robustes vis-à-vis des perturbations. Le chapitre suivant
expose une démarche permettant la prise en compte des incertitudes et perturbations dans le
problème de gestion d'énergie dans le bâtiment.
Chapitre 9
Tab. 9.1 Classication des types d'incertitudes dans le problème de gestion de l'énergie dans
le bâtiment
peut conduire à une solution qui est très désagréable dans un moment et très confortable à un
autre moment. Ensuite, on peut tout à fait imaginer un système d'apprentissage qui prenne en
charge la construction du modèle stochastique des habitudes des usagers. Mais combien de temps
faudrait-il mettre pour que ce mécanisme puisse construire un modèle stochastique able. Cela
nous semble une méthode très dicile à appliquer concrètement dans le contexte du bâtiment.
Par contre, la méthode par intervalles nous apparaît comme une méthode appropriée pour ce
problème. Par exemple, l'incertitude sur la prédiction météorologique comme la température
extérieure Text peut être modélisée par un intervalle Text ∈ [Text , Te xt]. La modélisation d'un
service de cuisson imprévisible dont la durée est p ∈ [0, 5h, 3h] et la date d'exécution est dans
l'intervalle s(i) ∈ [18h, 22h]. De façon similaire, on peut modéliser l'incertitude de la période
d'occupation du bâtiment ou encore d'autres types de perturbations.
En résumé, dans cette section, nous avons établi une analyse pour mettre en évidence l'exis-
tence d'incertitudes dans le problème. Nous choisissons la méthode par intervalles pour modéliser
l'incertitude du fait de sa bonne adéquation à la nature du problème. La suite de ce chapitre va
présenter la méthode pour appréhender l'incertitude par la programmation multi-paramétrique.
Dans cette famille de polytopes, on cherche les régions optimales qui sont dénies comme
suit :
Cette famille d'espace P ∗ (xd ) avec xd ∈ dom(xd ) peut être décrit par une fonction optimiseur
que nous nommerons Z(xc , xd ).
Pour construire cette fonction Z , nous dénissons diérents espaces dont certains corres-
pondent aux espaces de dénition de cette fonction Z .
Ax=0
Ax=-1,2
x1
X X*
Modèle de programmation
linéaire mixe
Programmation Famille de solutions calculées
multi-paramétrique en fonction de l'incertitude
Modèle d'incertitude par
intervalle
résultats du chapitre 5, on montre que le problème de gestion d'énergie dans le bâtiment peut
s'écrire :
J = (A1 × z + B1 × δ + D1 )
avec (9.10)
A2 z + B2 δ + C2 x ≤ C
z ∈ Z est l'ensemble des variables continues et δ ∈ ∆ est l'ensemble des variables binaires
résultant de la transformation logique présentée dans le chapitre 5. A partir de la modélisation
des incertitudes par la méthode par intervalle, on essaie d'intégrer des incertitudes qui sont
modélisées par des variables intervalles θ ∈ Θ. On suppose que les incertitudes sont bornées,
donc
θ≤θ≤θ (9.11)
La famille de solutions du problème prenant en compte l'incertitude est générée par la pro-
grammation paramétrique. Pour illustrer cette méthode, nous proposons deux exemples.
126 Chapitre 9. Prise en compte des incertitudes
Ta (k + 1)0, 364 0, 6055 Ta (k) " # T
ext
0, 0275 1, 1966 0, 4193
=
+
φs
(9.12)
0, 016 0, 7 0, 2434
Tm (k + 1) 0, 359 0, 625 Tm (k) φr
en sachant que Tmin = 20 , Tmax = 24 et Topt = 22 .
Nous prenons pour hypothèse que l'on n'a pas une estimation précise de la température exté-
rieure Text mais qu'il est possible d'armer que la température externe varie dans un intervalle :
[−5 , +5 ]. Nous avons besoin de calculer l'énergie moyenne aectée au radiateur φr (k) sur
une période de 4h pour minimiser la fonction objectif suivante :
4
!
(9.14)
X
J= U (k)
k=1
On doit maintenant calculer la solution optimale du problème en fonction des deux variables
[Text , Emax ]. Nous continuons à implémenter cet exemple avec l'outil MPT. Cette fois, le solveur
prend 5,2 seconde et donne un résultat illustré dans la gure 9.4. L'énergie moyenne aectée pour
la période 1, φr (1), est indépendante de la variable Emax : cela signie que quoiqu'il se passe sur
l'énergie disponible durant les périodes 3 et 4, la décision à la période 1 ne peut pas améliorer la
situation :
" #
−5 ≤ Text ≤ −0, 875
Si
1, 5
0 ≤ Emax ≤ 2
φr (1) = " # (9.17)
−0, 875 < Text ≤ 5
−0, 097 × Text + 1, 415 Si
0 ≤ Emax ≤ 2
L'énergie aectée au radiateur pour la deuxième période φr (2) est une fonction linéaire par
morceaux qui est composée de cinq régions critiques diérentes. Parmi ces 5 régions (9.18), on
observe dans trois régions que la solution optimale d'aecter au maximum l'énergie au radiateur.
En anticipant la disponibilité des ressources dans les périodes 3 et 4, le confort de l'usager est
amélioré en sur-chauant la zone thermique. Ce résultat correspond à la conclusion constatée
dans (Ha et al., 2006). Durant les périodes 3 et 4, la consommation du radiateur est moins
importante que pour les périodes 1 et 2. L'explication est que grâce à l'énergie stockée dans
l'environnement thermique, on arrive à obtenir une solution robuste malgré la perturbation sur
la ressource et la température extérieure. Pourtant, dans la région critique 5 (9.18), on observe
un cas extrême où il fait très froid dehors et il existe une grande perturbation sur la disponibilité
de la ressource. La seule solution est de mettre φr (k) à la valeur maximale mais malgré tout il y
128 Chapitre 9. Prise en compte des incertitudes
Fig. 9.4 Les fonctions linéaires par morceaux de φr (k) en fonction de [Text , Emax ]
0 1 " # −0.8750
−1 0 T −1.5
Si ext
Région 1
1, 5 ≤
1 0 Emax 2
0 −1
5
0 −1 0.875
" #
−0, 99 −0.065 T −1, 44
Si ext
Région 2
−0, 097 × Text + 1, 415 ≤
1 0 Emax 2
0 1 5
0 1 " −0, 8750
#
1
0 Text
1.5
φr (2) = −0, 097 × Text + 0.273 × Emax + 2.32 Si
≤
Région 3
−1 0 Emax
0
0 −1 5
−1 "
0 # 0.8750
0, 99 0, 11 T 1.3927
Si ext
Région 4
1, 5 ≤
−1
0 Emax 0
0 1 5
0, 99 0, 065 "
1, 44
#
−0, 99 −0, 11 T
Si Région 5
ext
≤ −1.3927
1, 5
0 1 Emax
5
0 1
(9.18)
3. Conclusion 129
J ∗ = (M ax(J(θ))|θ ∈ P ∗ ) (9.19)
Alg. 10: Algorithme de l'étape 2 : trouver une solution la plus robuste dans la famille de
solutions calculées
3 Conclusion
Nous avons proposé une approche qui permet de prendre en compte des incertitudes sous
forme d'intervalles dans les prédictions et la modélisation de la résolution du problème d'op-
timisation de la couche d'anticipation. Il s'agit d'une adaptation de la programmation multi-
paramétrique. Elle permet de calculer des solutions robustes aux incertitudes qui ont pu être
modélisées. Les résultats obtenus sont intéressants mais certains points demeurent délicats. Il
reste dicile d'appréhender un grand nombre d'incertitudes du fait de la complexité induite. De
surcroît, les problèmes posés doivent être anes en les variables et les incertitudes. Les diérents
résultats obtenus ont été validés sur diérents types d'applications.
Quatrième partie
Applications
133
Je sais pourquoi tant de gens aiment couper du bois. C'est une activité où l'on voit tout de
suite le résultat.
Albert Einstein
Chapitre 10
Le réseau
Prédiction
= =
= = (météo, marché)
Armoire AC\DC
Prédiction du météo
générale =
~
~ prix de l'énergie
de production Puissances, Consignes
électrique
Affectation de ressource
Module de gestion de charge
Armoire
générale Interface
de distribution Homme-Machine
électrique
Flux d'information
Flux d'électrique AC
Flux d'électrique DC
existe dès lors une possibilité de rencontrer des courants qui remontent vers le réseau de distribu-
tion ce qui va à l'inverse des habitudes de câblage actuelles. Cet aspect perturbe non seulement
les électriciens qui doivent reprendre leurs méthodes de calcul qui n'étaient pas prévues pour trai-
ter ce type de conguration mais aussi et surtout les contrôleurs chargés d'attester la conformité
électrique des installations.
D'un autre côté, en passant à une production multi-sources, le schéma à un seul bâtiment
s'avère compliqué, peu évolutif voire dangereux et donc coûteux en travaux d'études et de réa-
lisation. En conséquence, le système de raccordement électrique entre bâtiment et réseau doit
avoir une architecture matérielle appropriée.
L'idée proposée par le G2ELAB est de séparer les composants liés à la production électrique
dans un coret ou un boîtier séparé dit de "Production" qui alimentera une armoire de distri-
bution plus traditionnelle. Le réseau, les groupes électrogènes et autres sources complémentaires
apparaissent alors comme des générateurs d'appoint du solaire. En sortie de cet ensemble, un
module de gestion doit permettre le pilotage et le couplage de ces sources en fonction des charges.
Les sources DC disposent de convertisseurs DC/AC réglés pour optimiser le point de fonction-
nement du générateur tout en respectant les contraintes de tension imposées par les onduleurs.
Nous tenons compte de l'aspect redondant de l'onduleur notamment pour renforcer la sécurité
de l'application. Le boîtier de production d'énergie dispose également d'un système de connexion
qui permet de mesurer l'énergie propre revendue au réseau et l'énergie importée du réseau. Le
système de gestion des charges dans le bâtiment peut être situé dans une armoire traditionnelle
(voir la gure 10.1) qui permet de placer le système de contrôle-commande au plus près des
lignes.
Concernant l'architecture matérielle du système de pilotage, plusieurs solutions sont propo-
sées. Un module communiquant peut être intégré dans une prise électrique intelligente, qui intègre
une interface de communication entre l'équipement et le système de pilotage. Cette interface de
1. Présentation du projet Multisol 137
équipement
équipement
cœur cœur
cœur cœur
interface
interface
communication
communication
Communication inter-composants
communication permet de récupérer d'une part les informations disponibles sur l'équipement
correspondant et d'autre part d'exécuter la commande envoyée par le module de pilotage. Cette
architecture est modulaire avec des interfaces standardisées permettant l'interchangeabilité et
l'évolutivité des composants du système.
L'avantage de cette architecture est qu'elle est adaptée au contexte actuel dans lequel les
logements anciens représentent 66% de la totalité des logements en France avec un taux de
renouvellement de l'habitat de l'ordre de 1% par an. Dans les bâtiments neufs aujourd'hui, la
réglementation exige un câble par équipement. Dans ce contexte, le module de pilotage peut être
situé au niveau du tableau électrique. De plus, dans un contexte plus futuriste, on peut imaginer
que les fabricants de gros équipements (chauage, cuisson, éclairage, électro ménager...) intègrent
directement un module communiquant de contrôle-commande dans leurs systèmes de commande
locale existants. Bien entendu, des solutions mixtes avec des modules de contrôle/ commande
dans des prises intelligentes, au tableau électrique et dans les systèmes de commande locale
existant peuvent être conçues. La distribution géographique du système de contrôle/commande
n'a pas d'impact sur les algorithmes utilisés. Néanmoins, l'architecture logicielle de l'application
doit s'y prêter.
Le solveur est un organe qui est chargé d'eectuer les calculs d'optimisation du système. Il
optimise la gestion des ux d'énergie dans l'habitat. Le fonctionnement du solveur est périodique,
il peut aussi être déclenché par un service si le plan doit être remis en cause ou par une nouvelle
prédiction météorologique ou encore une nouvelle programmation d'équipement. Pour réaliser
les optimisations, les informations suivantes sont nécessaires :
• Chaque variable et ses caractéristiques
Est-elle partagée ? (globale ou locale à l'équipement)
Est-elle constante ? (Cherche-t-on a déterminer la valeur optimale de cette variable ou
est-ce une donnée du problème ?)
Quel est son domaine de valeurs ? (binaire/entier/continu)
• La contribution à la fonction objectif (on minimise la somme de ces contributions)
• Un ensemble de contraintes sur ces variables
Pour pouvoir récupérer l'ensemble de ces informations avant chaque nouvelle optimisation, il
est nécessaire de dénir un protocole. Chaque composant utilisant le solveur devra s'enregistrer
auprès du solveur selon un pattern de type " observer ", le solveur interrogera ensuite l'ensemble
des macro-composants correspondants à des services enregistrés avant chaque optimisation.
Le module de pilotage est chargé de coordonner les charges avec les sources d'énergie. Chaque
macro-composant de service doit être capable d'anticiper l'évolution de la consommation ou de la
ressource disponible. A travers l'interface de communication, le module de pilotage va récupérer
les modèles de diérents services. Le plan d'aectation de la ressource est calculé par l'algo-
rithme prédictif. Pour valoriser les résultats de recherche, nous sommes en train d'implémenter
les mécanismes de pilotage qui sont présentés dans le chapitre 6 pour le projet Multisol.
Macro-Composant de prévision Ces modules sont utilisés par les services pour acquérir
des informations depuis l'extérieur (et donc, principalement pour construire les contraintes pour
le solveur) via Internet ou le réseau GSM pour la communication avec l'utilisateur par exemple.
Les informations collectées sont diverses :
• Météo
• Coût de l'énergie
• Comportement de l'utilisateur
2 Cas d'étude
Dans le cadre de Multisol, an de valider les résultats préliminaires de notre projet, on choisit
un cas d'étude représentatif d'un habitat usuel. Il s'agit d'un appartement d'une surface habitable
de 109.25 m2 , composé de 4 chambres, un salon, une cuisine, une salle de bain et un garage (voir
2. Cas d'étude 139
30°
11,25 / 2
11,25 2,00
le plan de l'appartement cible dans la gure 10.3). Les services disponibles dans la maison sont
donnée par le tableau 10.1.
souant est utilisé lorsque l'usager entre dans la salle de bain. Le modèle thermique d'une pièce
est donné par le modèle à deux constantes de temps présenté dans le chapitre 4 :
−1 1
dTa
T 0 0 0 Text
dt r i Ce r i Ce a
(10.1)
= +
1 1 W φr
dT 1 1 1
Tm φs
m ra Ci Ci Ci
− −
dt ri Ci ra Ci ri Ci
Avec
• Tm la température de l'enveloppe de la pièce
• Ta la température ambiante de la pièce
• Text la température extérieure
• φr le ux thermique généré par le radiateur
• φs le ux énergétique apporté par le rayonnement solaire
• Ce la capacité thermique de l'enveloppe de la pièce
• Ci la capacité thermique du volume d'air dans la pièce
• ri ,ra les résistances thermiques
• W la supercie de la fenêtre
Srv(1), Srv(2), Srv(3), Srv(4) correspondent aux services de chauages de 4 chambres,
Srv(5) correspond au service chauage de salon. La sensation thermique est modélisée par le
système d'inéquations mixtes introduites dans le chapitre 5, la température optimale choisie est
de Topt = 20 , Tmin = 18 , Tmax = 22 . En sachant que l'appartement est occupé durant
deux périodes de la journée : la première période est [0h, 8h] et la seconde période est entre
[17h, 24h]. Le critère de confort thermique est pris en compte lorsque le bâtiment est occupé.
Cela permet de réduire signicativement le nombre de variables binaires qu'il faut ajouter. Nous
ajoutons donc 15 variables binaires δ(i, k) par service de chauage qui permettent de décrire la
sensation thermique dans une période k sous la forme :
|P M V (Ta (i, k))| = δa (i, k) × 0, 5(Ta (i, k) − Topt ) + (1 − δa (i, k)) × 0, 5(Topt − Ta (i, k))
∀i ∈ {1, ..., 5}, k ∈ {0, ..., 18, 17, ..., 24}
= F1 δa (i, k) + F2 Ta (i, k) + F3 Ta (i, k) × δa (i, k) + F4
∀i ∈ {1, ..., 5}, k ∈ {0, ..., 18, 17, ..., 24}
= F1 δa (i, k) + F2 Ta (i, k) + F3 za (i, k) + F4
∀i ∈ {1, ..., 5}, k ∈ {0, ..., 18, 17, ..., 24}
(10.2)
La variable semi-continue za (i, k) est utilisée pour za (i, k) , Ta (i, k) × δa (i, k). Le critère de
satisfaction du service de chauage est écrit sous la forme
K
|P M V (Ta (i, k))|
(10.3)
X
U (i) = ∀i ∈ [1, ..., 5]
24
k=1
s(7, 1) ∈ [fmin (7) − d(7, 3) − d(7, 1), fmax (7) − d(7, 3) − d(7, 1)] = [7, 5h, 14, 5h] (10.9)
(
E 0 (7, j, k) = Pmax (7) (Min[f (7, j), (k + 1)∆] − Max[s(7, j), k∆)] Si E 0 (i, j, k) > 0
E(7, j, k) =
0 Si E 0 (7, j, k) ≤ 0
(10.11)
Finalement, la formulation est complétée par la transformation de (10.11) en forme mixte
linéaire en ajoutant la variable binaire [δt3 (i, j, k)] ↔ [E 0 (7, j, k) ≤ 0]. Le nombre de variables
binaires δt3 (i, j, k) est égal au nombre de périodes d'anticipation durant lesquelles E 0 (7, j, k)
peuvent être positives. Ainsi, la période active de Srv(7, 1) est [smin (7, 1), fmax (7, 1)], le nombre
de variables δt3 (i, j, k) est de 8 variables :
Le coût d'achat de l'énergie électrique est C(9, k), égal à 0,0654 e durant la période creuse
([2h, 7h] et [12h, 15h]) et 0,1074 e durant la période pleine
2. Cas d'étude 143
2,4kW
0,5kW
0,08kW
1h 1,3h 0,2h
Modélisation du service de lavage
2,9kW
0,5kW
Les panneaux solaires Sur le toit de la maison et sur le garage on dispose d'une surface de
147,47 m2 . On peut mettre un système des panneaux photovoltaïques de 100 m2 . La puissance
générée correspond à 10% de l'énergie solaire rayonnée. Ce service est considéré comme un service
de source locale intermittente noté Srv(10).
E(10, k) + E(9, k) = E(8, k) + E(7, k) + E(6, k) + E(5, k) + E(4, k) + E(3, k) + E(2, k) + E(1, k)
∀k ∈ [1, ..., K]
(10.15)
Dans la deuxième simulation, l'habitat revend l'énergie électrique produite par les panneaux
photovoltaïques au réseau avec le prix favorable de 0, 3e/kW h. Dans ce cas, l'équation d'équili-
brage de la production et de la consommation avec E ex (k) est l'énergie vendue au réseau durant
144 Chapitre 10. Gestion des ux électriques dans un bâtiment photovoltaïque
la période k :
E(9, k) = E(8, k) + E(7, k) + E(6, k) + E(5, k) + E(4, k) + E(3, k) + E(2, k) + E(1, k)
∀k ∈ [1, ..., K]
Eex (k) = E(10, k)
∀k ∈ [1, ..., K]
(10.16)
Critère économique : Ce critère reète le coût du plan d'aectation des ressources énergé-
tiques qui est principalement déterminé par le coût de production de l'énergie :
K
(10.18)
X
J2 = (C(9, k)E(9, k) − 0.3Eex (k))
k=1
Critère écologique : L'électricité issue du réseau donne en France une émission τCO2 (9, k) de
66g/kW h de CO2 dans l'atmosphère en période creuse et 383g/kW h dans période pleine :
K
(10.19)
X
J3 = E(9, k)τCO2 (9, k)
k=1
Parmi les fonctionnalités de Multisol, l'usager peut congurer dynamiquement son système de
gestion d'énergie selon plusieurs modes diérents en fonction de ses besoins :
• Mode confort : c'est le mode où le critère de confort est favorisé. Ce mode est souvent
choisi durant la période d'occupation du bâtiment. Il s'agit de mettre en priorité le confort
de l'usager par rapport au critère économique et écologique
• Mode économique : dans ce mode, le critère sur le coût est favorisé. Le système de ges-
tion d'énergie va chercher à décaler la consommation en période creuse et à réduire la
consommation de certains services pour atteindre cet objectif.
• Mode écologique : ce mode vise à favoriser la réduction d'émissions du gaz carbonique du
bâtiment. L'émission de gaz à eet de serre est calculée en fonction de ce critère. Le critère
écologique est préféré dans ce mode tout en maintenant le critère de confort de l'usager à
un bon niveau.
2.2 Résultats
2.2.1 Stratégie 1 : Consommation locale de l'énergie solaire produite
Dans ce scénario, on examine le cas où le prix de revente de l'énergie produite par les panneaux
photovoltaïques n'est pas favorable. On préfère la consommer localement. Pour la première simu-
lation, le mode confort est choisi. Le problème est décrit grâce à la formulation générale présentée
2. Cas d'étude 145
dans la chapitre 5. Ce problème est un problème d'optimisation de grande taille qui contient 2212
variables et 2108 contraintes. Le nombre de variables binaires est de 190. La procédure d'opti-
misation implémentée est le recuit simulé hybride abordé dans le chapitre 7. Le temps de calcul
est xé à un maximum de 3 minutes.
Au bout de trois minutes, on obtient une solution approchée ayant un critère d'optimisation
de 3% supérieur à la borne inférieure. Le résultat est illustré dans la gure 10.5. Le critère de
coût de la consommation obtenue est de 4,37e et le critère d'agrégation du confort de tous les
services est de 9,5833e-004. La valeur du critère écologique est de 6,037 g d'émission du C02.
L'utilisateur obtient alors un niveau de confort maximal dans ce mode de fonctionnement. Mais
le critère de coût n'est pas négligé. Dans la gure 10.5, on constate que le système favorise la
consommation des charges durant la période creuse en protant du prix de l'électricité le moins
cher. L'énergie électrique est alors accumulée sous forme d'énergie thermique dans l'enveloppe
du bâtiment et dans l'air. En conséquence, la consommation des services de chauage est réduite
considérablement en soirée. On observe également que la date de n des services temporisés
non-préemptibles correspond parfaitement à la date de n souhaitée. Le chaue-eau est alimenté
en partie par l'électricité du réseau et en partie complété par l'énergie électrique provenant des
panneaux solaires.
Passons maintenant à l'implémentation du mode économique qui favorise la réduction de la
facture électrique en gardant le confort à un bon niveau. Une solution optimale est obtenue par
le recuit simulé hybride (voir la gure 10.6). La valeur du critère de coût est quasiment divisé par
deux : 2,167e. Néanmoins, le critère de confort s'est dégradé : il est égal à 0.126. La dégradation
du confort se traduit par une diminution de la température dans les environnements thermiques.
Cependant, cette dégradation reste acceptable (19,5 ) par rapport à la température consigne
qui est de 20 . On observe également un léger décalage du service de lavage par rapport à sa date
de n souhaitée pour proter de l'énergie gratuite produite par les panneaux photovoltaïques.
Deux simulations sont présentées, nous voulons montrer que grâce au système de gestion
d'énergie, l'usager peut contrôler la consommation de son habitat en fonction de ses besoins.
Diérent scénarios peuvent être imaginés, l'utilisateur peut imposer la contrainte nancière au
système et le système est chargé de trouver une solution minimisant le critère de confort . Le
critère écologique permet à l'usager d'avoir conscience de ses émissions de gaz carbonique.
On choisit de vendre la totalité de l'énergie au réseau. Les consommations des services dans
l'habitat sont assurées par l'énergie vendue par le fournisseur d'énergie. On obtient une solution
optimale par la recherche tabou hybride. Le critère économique est de 1,97 e dans le mode
de confort. Cela signie qu'avec la tarication actuelle, la seconde stratégie permet à confort
égal, de réduire le critère de coût de 45% par rapport à la stratégie de consommation locale de
l'énergie produite. Néanmoins, au niveau du critère écologique, l'émission de CO2 est de 7,33 g
soit une augmentation de +20% par rapport à la stratégie de consommation locale de l'énergie
produite. En conséquence, l'usager eectue un plan d'aectation des ressources beaucoup moins
écologique.
146 Chapitre 10. Gestion des ux électriques dans un bâtiment photovoltaïque
Fig. 10.5 Résultats d'aectation des ressources d'énergie dans le mode de confort avec la
stratégie de consommation locale de l'énergie produite
3 Conclusion
Le projet ANR Multisol nous a permis de montrer l'intérêt industriel des méthodes de ges-
tion de l'énergie dans l'habitat que nous avons développées. En eet, nous avons pu adapter
nos solutions à des bâtiments photovoltaïques raccordés au réseau en intégrant la problématique
de revente d'énergie solaire sur le réseau et en montrant qu'il était possible d'optimiser la pro-
duction d'énergie locale. Nous avons eu l'occasion d'appréhender les diérentes problématiques
liées à l'implémentation d'un système de gestion de l'énergie dans le bâtiment concernant tant
l'architecture matérielle que l'architecture logicielle. Le projet s'achèvera, dans une année, par
une implémentation réelle dans un véritable appartement.
3. Conclusion 147
Fig. 10.6 Résultats d'aectation des ressources d'énergie dans le mode économique avec la
stratégie de consommation locale de l'énergie produite
148 Chapitre 10. Gestion des ux électriques dans un bâtiment photovoltaïque
Fig. 10.7 Résultats du plan d'aectation des ressources d'énergie électrique dans le mode en
vendant l'énergie produite au réseau
Chapitre 11
1 Introduction
Ce chapitre est consacré à une application du système de gestion d'énergie pour le bâtiment
dans le contexte de l'exploitation des réseaux électriques. L'objectif de cette application est de
montrer l'intérêt du système de gestion de l'énergie dans le bâtiment pour le fournisseur d'éner-
gie dans le problème de conduite et d'exploitation du réseau électrique. En eet, les bâtiments
peuvent maintenant rendre des services dit "systèmes" au fournisseur grâce au système de ges-
tion d'énergie. Nous pouvons donc envisager une nouvelle méthode d'exploitation du réseau en
intégrant des ux d'information entre les fournisseurs d'énergie et les consommateurs. Un méca-
nisme de gestion des ux électriques composé de la coordination du système de production, du
réseau de transport jusqu'au niveau le plus bas du réseau, le système gestion d'énergie dans le
bâtiment, peut être imaginé.
Fig. 11.1 Principe du mécanisme de prévention des blackouts en utilisant Home Automation
System
importantes pour parvenir à un équilibre entre production et consommation. Mais c'est une
solution radicale car la coupure brutale ne prend pas en compte le confort du consommateur et
ne permet aucune souplesse quant à son utilisation. Une solution de compromis est l'aectation
dynamique de l'énergie électrique qui vise à réduire la consommation des usagers.
Parallèlement au projet Multisol, nous nous sommes intéressés à l'impact de nos travaux
de recherche sur la prévention des blackouts. La coopération avec le laboratoire G2ELab nous
a permis d'une part de recevoir des avis d'experts, d'autre part de situer notre problème par
rapport à l'ensemble de la thématique de conduite et d'exploitation des réseaux électriques.
Durant la première étape de cette coopération, nous avons cherché à apporter un élément de
réponse au problème de prévention des blackouts par un mécanisme de délestage intelligent.
La solution apportée n'est pas une méthode de délestage radicale comme la méthode qui est
appliquée aujourd'hui mais un mécanisme prenant en compte le confort de l'utilisateur. Dans le
cas où un incident se produit dans le réseau de transport, le système demande une réduction de
la consommation aux usagers. Ce message urgent se propage à travers le réseau d'information. Le
système de gestion d'énergie va alors chercher à réduire la consommation des services les moins
prioritaires dans le bâtiment en gardant un bon niveau de confort pour l'usager.
Pré-condition Restauration
Fig. 11.2 Les phases de blackout dans le cas général (Lu et al., 2006a)
L'aectation dynamique dans le bâtiment est réalisée par la couche réactive présentée dans
le chapitre 8.
Bi est notée PB (i, k). La contrainte de ressource maximale du GRD est écrite sous la forme :
N
(11.2)
X
PB (i, k) ≤ Pg (k)∀k
i=1
On suppose que chaque bâtiment Bi a une limite inférieure de puissance consommée PB (i) > 0
qui est une réserve nécessaire pour alimenter les besoins critiques dans le bâtiment. Le seuil
supérieur de puissance consommée noté PB (i) correspond à la puissance souscrite avec le four-
nisseur d'énergie. La contrainte de puissance aectée au bâtiment Bi doit respecter la contrainte
suivante :
PB (i) ≥ PB (i, k) ≥ PB (i)∀i, ∀k (11.3)
Les échanges de puissance non-utilisée sont réalisés par le programme linéaire suivante
nP
Max N
i=1 (ηB (i, k − 1) + S B (i, k − 1) × PB (i, k)
Pour que
PN
i=1 PB (i, k) ≤ Pg (k)∀k
(11.5)
PB (i) ≥ PB (i, k) ≥ PB (i)∀i, ∀k
problème a tendance à privilégier les variables ayant les plus grandes. En conséquence, la pro-
grammation linaire (11.5) va assigner une puissance plus grande aux bâtiments ayant la somme
ηB (i, k − 1) + SB (i, k − 1) plus grande. En fait, ce bâtiment est prioritaire parce que la puis-
sance aectée est insusante pour qu'il réalise certains services. En conséquence le critère de
confort est dégradé. Le principe de cette programmation linéaire est simple mais approprié au
problème traité. Elle permet de traiter un problème de grande taille avec un temps de calcul qui
est relativement faible.
3 Mise en ÷uvre
3.1 Structure du simulateur
Dans un premier temps, on a cherché à valider nos résultats de recherche avec un simulateur.
Dans le cadre de la coopération avec le G2ELAB, on propose un simulateur composé de trois
éléments principaux :
• Un simulateur de réseau qui consiste à simuler le comportement du réseau de transport
par le logiciel Eurostag
• Un algorithme de délestage optimal du réseau du transport qui est écrit sous Matlab
• Un mécanisme de délestage entre le GRD et le système de gestion d'énergie dans le bâti-
ment est implémenté dans le langage Java en utilisant la programmation multithreading
pour modéliser l'évolution des charges dans les bâtiments. Chaque équipement et bâtiment
évolue indépendamment des autres. Cela permet d'avoir un comportement dynamique de
la consommation et une gestion d'énergie plus réaliste.
Pour l'instant, les trois simulateurs communiquent par l'intermédiaire de Matlab, le temps de de
l'envoi des messages dans le réseau d'information est considéré comme négligeable.
Ta (k + 1) 0, 97 0, 028 Ta (k) " # T
ext
0, 00047 0, 039 0, 014
= + φs
2 × 10−6 0, 00029 6, 06 × 10 −5
Tm (k + 1) 0, 0085 0, 99 Tm (k) Pr
(11.6)
Le service de cuisson est modélisé par un modèle thermique du premier ordre. La commande
locale joue le rôle de régulateur de température de la plaque chauante autour de 250 . La
3. Mise en ÷uvre 155
Exemple 2 : Partons du même principe que dans l'exemple 1. Nous voulons cette fois simuler
un problème à grande échelle pour avoir une vision plus réaliste du problème. Une simulation de
400 habitats est eectuée, avec deux types de maisons diérentes : 200 maisons correspondent
à l'habitat 1 qui contient 4 services interruptibles et 200 maisons sont du type de l'habitat
2 composées de 3 services interruptibles. Le simulateur doit exécuter une grande quantité de
processus en parallèle pour simuler les 400 habitats : 1400 services de chauages, 200 services de
cuisson et un GRD. Le pic de puissance consommée totale peut atteindre théoriquement 1,8GW.
Le résultat de la simulation est illustré par la gure 11.4. Pour l'ensemble de 400 habitats
gérés par GRD, on choisit aléatoirement deux habitats pour illustrer l'impact de la gestion sur
le confort de l'usager. On suppose que la consommation dans le bâtiment se produit durant la
période de pic de consommation. La prévention du blackout a imposé une contrainte forte sur
chaque GRD. La puissance maximale Pg (k) est xée d'abord à 1,2GW. Ensuite, nous prenons
un scénario pour réduire ce seuil de la même manière que celle expérimentée dans l'exemple 1.
La période [866, 1028] est une période critique lorsque Pg (k) descend à 0,525 GW (30% de la
puissance maximale consommée), durant cette période, la puissance maximale consommée de
chaque habitat est presqu'au niveau le plus bas : 1kW. Pourtant, la température dans les pièces
reste au niveau acceptable de 18,5 . La température de la plaque chauant reste entre 200
156 Chapitre 11. Prévention des blackouts grâce au système de gestion d'énergie
et 250 . Pour constater la réactivité du mécanisme de gestion d'énergie, on observe que même si
le calculateur doit traiter une grande quantité de calculs en parallèle, la contrainte du temps de
réponse est toujours respectée. La puissance consommée reste très proche de la puissance limite,
ce qui signie que la ressource aectée est distribuée ecacement.
4 Conclusion
Même si, au premier abord, l'impact de la gestion de l'énergie dans une habitation peut
paraître limité, nous avons montré à travers la gestion des blackouts qu'un parc de logements
équipés de systèmes de gestion de l'énergie pouvait permettre aux gestionnaires de réseaux de
mieux réagir face aux situations de blackout. En eet, ces systèmes de gestion ouvrent de nouvelles
perspectives aux fournisseurs d'énergie qui ont désormais un moyen de limiter la consommation
de leurs clients. Cette souplesse inattendue pour un fournisseur d'énergie peut lui permettre
d'optimiser sa production, en réduisant ses coûts ou en réduisant les émissions de gaz à eet de
serre en évitant le plus possible d'avoir recours à des énergies polluantes et coûteuses.
4. Conclusion 157
optimum global. Cependant, nous avons observé que les heuristiques étaient très sensibles au
réglage de leurs paramètres (tabou tenure, température de recuit, condition d'arrêt, population
initiale,...). Un réglage peut être particulièrement ecace pour la résolution de certains pro-
blèmes mais beaucoup moins performant pour d'autres. Une méthode d'ajustement dynamique
des paramétres des heuristiques qui s'appuierait sur l'évolution des solutions trouvées permet-
trait de réduire cette sensibilité. Il est aussi possible de mettre en parallèle plusieurs algorithmes
de résolution qui, à certains moments, puissent s'échanger leurs solutions courantes.
Des améliorations peuvent aussi être réalisées an de bénécier de la robustesse aux incer-
titudes de la méthode basée sur l'algorithme de liste avec l'exploitation des modèles de com-
portement par les méthodes de programmation dynamique. Il faudrait représenter les situations
courante et passée et extrapoler sur un horizon de quelques périodes réactives la situation cou-
rante pour permettre à la programmation dynamique d'acquérir cette réactivité. Enn, d'autres
progrès peuvent encore être accomplis dans la prise en compte a priori des incertitudes connues.
En eet, la méthode multi-paramétrique peut être complétée par des approches qui conduisent
à des solutions robustes par rapport un des ensembles de scénarios.
Si les systèmes de gestion de l'énergie électrique dans le bâtiment que nous proposons se
déploient un jour dans nos logements, cela bouleversa certainement notre rapport à l'énergie.
En eet, cela facilitera la rupture avec l'attitude d'exigence vis-à-vis du service. Nous en vien-
drons à caractériser notre conception du confort, avec vraisemblablement une tarication liée
aux exigences, avant de solliciter des services sans savoir comment ou quand ils seront réalisés.
Il faudra faire conance au système de conduite qui veillera à satisfaire des objectifs parfois
contradictoires de confort, de coût et d'environnement. Il peut paraître surprenant aujourd'hui
de programmer par exemple un lavage de linge sans pouvoir en connaître précisément la date de
n mais de nombreux auteurs s'accordent à dire que l'objectif facteur 4 pour 2050 ne peut pas
uniquement être atteint en comptant sur les progrès technologiques. Même sous les hypothèse les
plus optimistes, il faudra modier radicalement notre rapport à la consommation. Les systèmes
de gestion d'énergie dans l'habitat rendent plus confortable cet extraordinaire changement de
paradigme dans l'histoire de l'humanité.
Un système de gestion de l'énergie dans le bâtiment peut, en plus de l'énergie électrique,
permettre de gérer d'autres types d'énergie. Cela ouvre de nouvelles perspectives sur de nouveaux
types de bâtiments. A travers de nombreux échanges avec le Centre Scientique et Technique
du Bâtiment, qui s'intéresse à des maisons énergétiquement autonomes utilisant un système de
double enveloppe comportant du matériau à changement de phase pour stocker de l'énergie sous
forme thermique (Faure et al., 2007a,b), il est apparu qu'une combinaison d'un système de gestion
multi-énergie avec ces nouveaux types de bâtiments pourrait bouleverser la façon de concevoir
les bâtiments.
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Table des gures
1.1 Consommation énergétique mondiale depuis 1870 (source IEA statistique et BMU
(2006b)) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.2 Réserve mondiale l'énergie fossile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.3 Consommation d'électricité par secteur dans le monde entier . . . . . . . . . . . . 23
1.4 Évolution et répartition par secteur de la consommation nale d'énergie primaire
(source (DGEMP, 2004)) en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.5 Structure du réseau de production et de distribution d'électricité . . . . . . . . . 27
1.6 Les records de pic de consommation en France de 1996 à 2006 (source RTE) . . . 28
Abstract: This PhD thesis contributes to the power management in buildings. It is shown that,
by providing appliances with optimization algorithms and communication abilities, it is possible to
improve energy consumption and production in buildings by exploiting the degrees of freedom coming
from user requests and appliance behaviors. A mathematical formulation and a multi-layer control
architecture composed of three layers: predictive, reactive and local layers, are proposed in order to
optimize user's comfort, economical and environmental criterion. Dierent solving approaches based
on hybrid metaheuristics and dynamic programming are proposed. A multi-parametric programming
is used to take into account big uncertainties. It has been applied to the power management of
a photovoltaic building and to the prevention of blackouts using sets of buildings equipped with
intelligent and communicating home automation systems.