CHP 8 Ondes - Elastiques - Cours
CHP 8 Ondes - Elastiques - Cours
CHP 8 Ondes - Elastiques - Cours
Soit un solide déformable, sous la forme d'un barreau rectiligne de faible section, c'est-à- dire
dont les dimensions latérales sont faibles devant sa longueur `, dont une extrémité est xée sur
un support rigide xe. Sous l'action d'une force de traction F , appliquée à l'extrémité libre, le l
s'allonge. La déformation persiste tant que la traction est maintenue. L'allongement relatif est :
δ` `0 − `
=
` `
où `0 est la longueur du barreau déformé. Chaque partie du barreau n'est pas nécessairement
déformée de la même manière. Il faut donc dénir un allongement relatif local, c'est-à-dire qui
dépend de la position en chaque point d'abscisse x.
Pour cela, considérons la portion du barreau située initialement entre les points d'abscisses
respectives x et x + ∆x. Lorsque la traction est exercée, ces points se déplacent et leurs abscisses
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56 Ondes élastiques dans les solides
H. Djelouah
8.2 Onde plane longitudinale 57
Si nous appliquons à la surface S d'un barreau une force F , non plus normale mais tangen-
tielle, la longueur du barreau ne change pas, seules les arêtes normales au plan d'application de
F tournent d'un angle α.
Dans l'approximation de l'élasticité linéaire (cas des petites valeurs de α), l'angle α est
proportionnel à la force appliquée. La loi de Hooke s'exprime dans ce cas par :
F δh
= G α ' G tan (α) = G
S `
où G est le module de cisaillement ; il s'exprime également en N · m−2 .
Le tableau ci-dessous donne les valeurs caractéristiques des modules de quelques matériaux
courants.
∆m = ρS ∆x
∂ 2 ux
ρ S ∆x = F (x + dx) − F (x)
∂t2
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58 Ondes élastiques dans les solides
∂F
F (x + ∆x) = F (x) + ∆x
∂x
et la relation fondamentale de la dynamique devient
∂ 2 ux ∂F
ρS ∆x 2
= ∆x
∂x ∂x
∂ux
F = SEε = SE
∂x
on obtient
∂ 2 ux ρ ∂ 2 ux
− =0
∂x2 E ∂t2
On retrouve l'équation des ondes (équation de d'Alembert) qui décrit la propagation d'un
ébranlement à la vitesse s
E
V =
ρ
Les ondes décrites par cette équations correspondent à une grandeur physique vectorielle,
le déplacement de particules ~u , orientée le long de la direction de propagation. Ce type de
mouvement ondulatoire est dit longitudinal.
ux (x, t) = U0 ej(ωt−kx)
∂ux
Fx (x, t) = −SE = jkE ux (x, t) = jkEU0 ej(ωt−kx)
∂x
Impédance
On appelle impédance en un point le rapport de l'amplitude complexe de la force Fx à
l'amplitude complexe de la vitesse de particule u̇x :
Fx
Z (x) =
u̇x
Dans le cas d'une onde progressive harmonique,on a :
∂ux
u̇x = = jω ux (x, t)
∂t
d'où l'expression de l'impédance en un point
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8.2 Onde plane longitudinale 59
p
Z (x) = SρV = S ρE
On appelle impédance caractéristique du milieu constituant le barreau, la quantité
p
Zc = ρE = ρV
Z (x) = SZc
Nous remarquons que l'impédance caractéristique ne dépend pas de la position ; cette pro-
priété est caractéristique des ondes planes progressives. Dans les autres cas, en présence de
réexion par exemple, l'impédance en un point dépend de la coordonnée x. Notons que l'impé-
dance caractéristique du milieu ZC s'exprime en N m−2 tandis que l'impédance Z du barreau
s'exprime en kg s−1 .
UR
Ru =
Ui
UT
Tu =
Ui
où Ui , UR et UT sont les amplitudes des déplacements associés respectivement à l'onde
incidente, l'onde rééchie et l'onde transmise. On en déduit :
Z1 − Z2
Ru =
Z1 + Z2
2Z1
Tu =
Z1 + Z2
où Z1 et Z2 sont les impédances respectives du premier et du deuxième barreau.
∂ 2 u
∂u
M = ES
∂t2 x=L ∂x x=L
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60 Ondes élastiques dans les solides
On constate que le module du coecient de réexion |Ru | est égal à 1 ; il s'agit donc d'un
phénomène de réexion totale. On retrouve un résultat assez général qui est que le coecient de
réexion est égal à la diérence des impédances sur la somme des impédances et que dans le cas
où l'impédance terminale est imaginaire, il se produit un phénomène de réexion totale.
Pour ces raisons, nous recherchons une solution de l'équation d'onde sous la forme :
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8.2 Onde plane longitudinale 61
soit
cos (kL) = 0
∞
X
ux (x, t) = −2jAn sin (kn x) ejωn t
n=0
où les coecients an et bn sont reliés aux nombres complexes An par : −2jAn = an − jbn
avec
π πV
kn = (2n + 1) et ωn = kn V = (2n + 1)
2L 2L
Les ω n sont les pulsations propres. Les coecients an et bn sont déterminés par les conditions
initiales du mouvement. Supposons qu'à t = 0 nous imposions aux diérents points du barreau
un déplacement initial
u(x, 0) = u0 (x)
u̇ (0, t) = v0 (t)
∞
P
u0 (x) = an sin (kn x)
n=0
P∞
v0 (x) = ωn bn sin (kn x)
n=0
On doit inverser ces équations pour obtenir les coecients an et bn . La méthode de Fourier
décrite dans le chapitre précédent, permet d'obtenir :
2 L
Z h πx i
an = u0 (x) sin (2n + 1) dx
L 0Z 2L
L
2 h πx i
bn = v0 (x) sin (2n + 1) dx
ωn L 0 2L
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62 Ondes élastiques dans les solides
Considérons un barreau dont l'extrémité en x = 0 est xée rigidement tandis que l'extrémité
située en x = L est soumise à une force sinusoïdale F (t) = F0 cos (Ωt).
En notation complexe les conditions aux frontières s'écrivent :
ux (0, t) = 0
Fx (x = L, t) = F0 ejΩt
∂ux h i
Fx = ES = −2jKES A ej(Ωt−Kx) − B ej(Ωt+Kx)
∂x
En tenant compte des conditions aux limites on obtient les expressions de A et B :
F0 ejKL
A=
2jKES cos (KL)
F0 e−jKL
B=
2jKES cos (KL)
F0 sin [Kx]
U (x) =
KES cos (KL)
On obtient un phénomène d'ondes stationnaires dont les amplitudes et les positions des n÷uds
et des ventres pour le déplacement de particules sont donnés par le tableau suivant :
Noeuds Ventres
Position xn = L − (2n + 1) λ4 xn = L − n λ2
Amplitude Umin = 0 Umax = KES Fcos(KL)
0
La résonance apparaît pour des fréquences d'excitations Ω égales à l'une des pulsations
propres du barreau Ω = ωn = (2n + 1) πV 2L . Pour ces fréquences, l'amplitude Umax au niveau
des ventres d'élongation devient innie.
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8.3 Ondes élastiques transversales 63
Nous allons analyser le problème des ondes élastiques transversales dans un barreau solide.
Lorsque l'extrémité du barreau est soumise à une force de cisaillement, parallèle à la section S ,
nous pouvons supposer que chaque section du barreau se déplace de bas en haut et de haut en bas
sans mouvement horizontal. Appelons uz le déplacement transversal d'une tranche d'épaisseur ∆x
à un instant donné. Le déplacement uz est fonction de la position x sinon il correspondrait à un
déplacement de l'ensemble du barreau parallèlement à lui même. Il en résulte une déformation
de cisaillement. Chaque tranche d'épaisseur ∆x est soumise aux forces antagonistes F (x) et
F (x + ∆x) qui sont tangentes aux sections et qui sont produites par les portions du barreau qui
sont situées de chaque côté du barreau. Il existe entre la force tangentielle de cisaillement et la
déformation de cisaillement, une relation analogue à la loi de Hooke :
F ∂uz
=G
S ∂ux
où G est un coecient caractéristique du matériau, que l'on nomme module de cisaillement.
La force résultante sur la tranche ∆x est :
∂F
F (x + ∆x) − F (x) = ∆x
∂x
La relation fondamentale de la dynamique pour la tranche ∆x s'écrit :
∂F ∂ 2 uz
F (x + ∆x) − F (x) = ∆x = ρS ∆x
∂x ∂t2
∂F 2
∂ uz
= ρS
∂x ∂t2
La dérivation de la loi de Hooke, par rapport à x donne :
∂F ∂ 2 uz
= SG
∂x ∂x2
Par substitution, on obtient
∂ 2 uz ρ ∂ 2 uz
− =0
∂x2 G ∂t2
A nouveau nous obtenons l'équation de propagation d'une onde, de cisaillement cette fois,
qui se propage à la vitesse s
G
V =
ρ
La composante Fz de la force exercée par la partie gauche du barreau sur l'élément d'épaisseur
∆x est dénie par :
∂uz
Fz = −SG
∂x
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64 Ondes élastiques dans les solides
Fz
Z= = SZc
u̇z
√
où Zc = ρV = ρV est l'impédance caractéristique du matériau constituant le barreau.
M K
O
Le solide est constitué d'une chaîne comportant une innité d'atomes, assimilés à des points
matériels de même masse M , reliés par des ressorts identiques de longueur à vide a et de raideur
K , et susceptibles de se déplacer sans frottement le long de l'axe Ox.
Ces ressorts ctifs modélisent, dans l'approximation linéaire, les actions subies par les atomes
lorsqu'ils se déplacent au voisinage de leurs position d'équilibre. C'est ce couplage entre les
diérents oscillateurs qui permet la propagation d'une onde élastique. On repère les positions à
l'équilibre de l'atome d'ordre n par : xn |équ = n a. Hors équilibre, les abscisses de ces atomes
sont : xn = x|équ + un (t) = n a + un (t) ; les déplacements particulaires un (t) supposés faibles
devant a, dépendent à la fois du temps et de la position à l'équilibre na.
L'énergie potentielle de ce système s'écrit :
1 1 1 1
U = K (u1 − u0 )2 + K (u1 − u0 )2 + · · · + K (un − un−1 )2 + K (un+1 − un )2 + · · ·
2 2 2 2
tandis que l'énergie cinétique s'écrit :
1 1
T = M u̇20 + M u̇21 + · · · + + · · ·
2 2
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8.4 Modèle de la chaîne linéaire 65
∂ 2 un
M = −K (un − un−1 ) − K (un − un+1 )
∂t2
M ün = −K (2un − un−1 − un+1 )
u0 = a0 ejωt
soit
2K − M ω 2 − 2K cos (ka) = 0
d'où
ka
M ω 2 = 4K sin2
2
ou encore r
K sin ka
ω=2
M 2
Cette dernière relation est appelée relation de dispersion. Sa représentation graphique est
appelée diagramme de dispersion du milieu de propagation(gure ci-dessous).
ω
C
−π/a O π/a k
Diagramme de dispersion
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66 Ondes élastiques dans les solides
Comme sin ka < 1, la fréquence des ondes élastiques pouvant se propager dans un cristal
2
est limitée par la fréquence de coupure :
r
ωc 1 K
f < fc = =
2π π M
L'intervalle − πa < k < πa est appelé première zone de Brillouin. La longueur d'onde la plus
courte que puisse transmettre le réseau est :
2π
λc = = 2a
kc
où kc = πa .
Nous remarquons que un peut s'écrire également :
jω t− vx
φ
un = a0 e
Si λ >> a, la diérence un+1 − un est un inniment petit qui, au premier ordre près, peut
s'écrire :
un+1 − un un+1 − un ∂u
= =
xn+1 − xn a ∂x x
n+1
un − un−1 un − un−1 ∂u
= =
xn − xn−1 a ∂x xn
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8.4 Modèle de la chaîne linéaire 67
∂2u Ka2 ∂ 2 u
=
∂t2 M ∂x2
Cette équation est équivalente à l'équation de propagation :
∂2u ∂2u
= V 0
∂t2 ∂x2
q
où V0 = a M K
est la vitesse de propagation des ondes élastiques de basse fréquence.
Ordres de grandeur : La vitesse V0 des ondes élastiques de basse fréquence dans les solides
est en général comprise entre 1000 m s−1 et 10000 m s−1 . Les distances entre atomes sont de
quelques Å. Avec V0 = 5000 m s−1 et a = 5Å, la fréquence de coupure est fc = 3.2 × 1012 Hz.
Cette valeur est si élevée que pour le domaine des fréquences inférieures à quelques gigahertz, on
se situe au tout début de la courbe de dispersion, là où la pulsation est proportionnelle au nombre
d'onde. La longueur d'onde λ = Vf0 , comprise dans ces cas entre quelques mm et quelques µm,
est très grande devant les distances interatomiques, si bien que pour l'onde le milieu apparaît
comme continu.
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68 Ondes élastiques dans les solides
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