Les Savoir-Faire Artisanaux Des Carrossiers-Restaurateurs Et Leur Écosystème
Les Savoir-Faire Artisanaux Des Carrossiers-Restaurateurs Et Leur Écosystème
Les Savoir-Faire Artisanaux Des Carrossiers-Restaurateurs Et Leur Écosystème
Description sommaire
La carrosserie automobile artisanale naît au début du XXe siècle. L’invention des véhicules à traction
mécanique est alors sur le point de bouleverser en profondeur les modes de vie. La France joue un
rôle de premier plan dans cette révolution technique et qu’esthétique. Les carrossiers français vont
longtemps rester la référence en matière de création automobile. Lorsqu’elle apparaît, l’automobile
est, comme la voiture hippomobile avant elle, un objet de luxe, d’ostentation et de mise en scène de
soi. Support de création au même titre que la mode, la parfumerie ou la décoration d’intérieur,
l’automobile donne au génie humain une nouvelle occasion de s’exprimer. Ainsi, l’épopée automobile
appartient autant à l’histoire des techniques qu’à celle du design.
La carrosserie automobile artisanale, telle que nous la définissons ici, concerne l’enveloppe
extérieure de l’automobile et principalement la mise en forme manuelle du métal qui la compose.
Très éloignée des procédés employés dans la fabrication de voitures contemporaines, sa pratique a
peu changé depuis le début du XXe siècle. Le savoir-faire aurait pu disparaître sans l’intérêt d’une
importante communauté pour la voiture ancienne. Il s’exprime aujourd’hui dans le domaine de la
restauration, pour le compte de particuliers ou d’institutions, au sein d’entreprises de petite taille.
Les praticiens sont le plus souvent désignés comme carrossiers-restaurateurs. Leur métier a rejoint
la liste officielle des métiers d’art en 2014.
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I. IDENTIFICATION DE L'ÉLÉMENT
I.1. Nom
En français
La carrosserie automobile artisanale française
En langue régionale
Sans objet
conservateur est Richard Keller, la Cité de l’Automobile – Collection Schlumpf de Mulhouse qui
possède son propre atelier de restauration automobile, le Grand Atelier – Musée d’art et d’industrie
de Châtellerault dont la conservatrice est Sophie Brégeaud et le Musée Henri Malartre à
Rochetaillée-sur-Saône.
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conserver autant que possible les pièces d’origine et un souci permanent de cohérence historique.
1. Restaurations et recréations
Le carrossier-restaurateur débute un projet de restauration à partir des éléments qui lui sont confiés
par le commanditaire et dont l’époque d’origine a été préalablement identifiée. Il peut s’agir
d’automobiles accidentées ou très dégradées par le temps et leurs conditions de stockage ; elles
peuvent êtres complètes ou présenter des parties manquantes. Le rôle du carrossier-restaurateur est
de remettre ces éléments en état afin de redonner esthétique et fonctionnalité à l’automobile. Pour
ce faire, il doit d’abord déterminer quelles parties peuvent être conservées ou en partie sauvées,
quelles autres doivent être entièrement remplacées mais aussi comment reconstituer les éléments
manquants. Les éléments qui ne peuvent être sauvés sont bien souvent récupérés par les
commanditaires et conservés comme des témoins de l’histoire de l’objet, de sorte que peu de déchets
sont finalement générés. Les choix du praticien sont tous guidés par une même ambition : restituer
le véhicule à son propriétaire dans une configuration que l’on peut légitimement considérer comme
ayant existé – ou du moins s’en rapprocher le plus possible.
Le souci de cohérence historique est assorti d’une grande exigence quant au choix des matériaux et
des techniques employées. Ceux-ci doivent en effet correspondre à la période mais aussi au
constructeur ou au carrossier pris comme référence. Un projet de restauration automobile est
toujours l’expression d’un compromis entre faisabilité, esthétique et fonctionnalité. Les modalités de
ce compromis peuvent être très variables en fonction du commanditaire. Le collectionneur est un
passionné, l’automobile est un objet d’affect à travers lequel il peut s’exprimer. Pour le conservateur,
une voiture ancienne est d’abord un témoin de notre histoire collective.
Lorsque le commanditaire est un particulier, ses goûts et l’usage qu’il souhaite faire de l’automobile
doivent être pris en considération. L’aspect esthétique est souvent primordial pour lui ; une grande
attention est accordée aux finitions. Cependant, le carrossier-restaurateur doit toujours garder à
l’esprit que la finalité de son intervention est aussi de rendre l’automobile utilisable. Des adaptations
sont parfois nécessaires car l’habillage extérieur a nécessairement des conséquences sur
l’aménagement intérieur, l’espace et la position du conducteur.
Lorsque le commanditaire est un musée, la finalité du projet est la présentation de l’objet au public,
non son utilisation régulière sur les routes. La priorité est alors donnée à la conservation des traces
qui rendent compte de l’histoire du véhicule ; la restauration doit être mesurée et réversible. Il est
certes important de satisfaire le regard du visiteur, sensible à la beauté de l’objet et en quête
d’indications lui permettant d’assimiler le style d’une époque. Cependant, il faut aussi s’assurer que
l’automobile délivre une information scientifiquement pertinente et donc conserver les éléments qui
relèvent de son intérêt historique et préservent sa lisibilité comme sa traçabilité.
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Exemple de reconstruction Roadster Delahaye 135 1948 Figoni (à gauche : le châssis Delahaye
135 – à droite : la reconstruction achevée d’après une création du carrossier Figoni) – Atelier
Automobiles Anciennes Dominique Tessier
Vue d’une greffe (gros plan et plan large) – Atelier Automobiles Anciennes Dominique Tessier
Le restaurateur rassemble une documentation aussi abondante que possible : photographies
anciennes, extraits d’anciens catalogues proposés par les carrossiers … Il peut également faire appel
à des personnalités extérieures comme des historiens ou des experts d’une marque ou d’un carrossier
en particulier. La documentation est parfois insuffisante et, lorsque la carrosserie n’est pas entière
ou trop endommagée pour définir avec certitude quelle forme fut la sienne, le carrossier-restaurateur
doit pouvoir interpréter les éléments à sa disposition et imaginer les parties manquantes. Il doit
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également déterminer les procédés les plus appropriés au projet en fonction de l’époque de la voiture
ou du carrossier d’origine. L’objectif est toujours de se rapprocher autant que possible de ce que
l’époque ou le carrossier de référence aurait pu produire.
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tôle. La roue anglaise peut être utilisée pour la mise en forme. Elle permet aussi de lisser avec une
qualité de finition accrue les traces d’outil apparues sur la surface de la tôle pendant la mise en forme
au marteau.
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Maquette à sections en métal et maquette à sections en bois avec la pièce finie en arrière-plan
Atelier Paul Chevallier
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comme référence.
Roadster Delahaye 135 1948 Figoni – Atelier Automobiles Anciennes Dominique Tessier
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Elément de carrosserie avant et après la peinture et les finitions – Atelier Automobiles Anciennes
Dominique Tessier
Les accessoires
La dernière étape consiste à fixer les poignées, marchepieds, calandres, vitres … à la carrosserie.
L’automobile doit être restituée avec l’ensemble de ses accessoires qui ne sont pas de simples
ornements mais remplissent aussi une fonction (comme l’ouverture des portes, l’accès à l’habitable,
la protection de la mécanique, du conducteur et des passagers …).
Dans le cadre d’un projet de restauration, les accessoires identifiés comme étant d’origine sont
préservés autant que possible. Il est parfois nécessaire d’intervenir pour les remettre en état.
Lorsqu’ils ont disparu, le praticien, en accord avec le commanditaire, privilégie généralement la
recherche et l’achat de pièces d’origine. Certaines entreprises et commerçants sont en effet
spécialisés dans ce type de négoce qui constitue un marché florissant. L’attachement aux détails est
caractéristique de la carrosserie automobile. Le design des accessoires était en effet la touche finale
qui offrait aux marques et aux carrossiers une nouvelle occasion de se distinguer. Certains
accessoires sont reconnaissables entre tous et reconnus pour être la signature de tel ou tel carrossier.
Lorsque ni l’achat ni la remise en état ne sont possibles, il est alors nécessaire de fabriquer les
accessoires manquants. La réalisation de ces éléments requiert un autre savoir-faire que le travail du
bois ou de la tôle, un savoir-faire plus proche du domaine de la forge. L’artisan peut avoir recours à
de la sous-traitance mais la recherche d’une maîtrise toujours plus complète des chantiers encourage
plutôt les professionnels à acquérir de nouvelles compétences pour étendre leur champ
d’intervention. La vitrerie est, quant à elle, commandée sur mesures à des entreprises spécialisées.
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B. L’écosystème
Les amateurs et collectionneurs d’automobiles anciennes, qu’ils soient ou non propriétaires d’un
véhicule de collection, constituent une vaste communauté, particulièrement active et structurée,
dont le maillage recouvre presque l’intégralité du territoire français et ce de manière plutôt
homogène. Cette communauté est à l’origine d’une importante vie associative. Les 661 clubs
multimarques consacrés à l’automobile ancienne et recensés en tant qu’adhérents de la Fédération
Françaises de Véhicules d’Époque sont ainsi répartis en France (selon les données de la FFVE) :
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Ces associations sont créées, administrées, animées par des membres de la communauté et
respectent, par définition, les principes de libre adhésion, de libre participation et non-
discrimination. Elles entretiennent des liens entre elles, coordonnent parfois leurs actions et se font
aussi le relais des associations nationales et internationales. Leur fonction première est de permettre
à leurs adhérents de vivre collectivement leur passion en proposant des temps d’échanges et en
instaurant des canaux de communication. Les amateurs de voitures anciennes forment un groupe
assez hétérogène. Toutefois, l’activité des associations fait de la passion partagée la seule condition
pour créer la rencontre. De ce fait, elle favorise un brassage intergénérationnel et social en réunissant
des individus d’âges et de milieux sociaux et professionnels différents. Il est tout de même à noter
qu’il s’agit là d’un environnement essentiellement masculin. La FFVE, ayant fait ce constat, mène
actuellement une réflexion afin de développer de nouveaux outils pour attirer le public féminin.
Les clubs animent des réunions périodiques et proposent différentes activités à leurs adhérents. Il
s’agit principalement de sorties en voiture ancienne dont le tracé permet de visiter des lieux
remarquables et d’associer à la balade des découvertes culturelles, touristiques ou gastronomiques.
Ainsi, les événements croisent généralement l’intérêt pour l’automobile ancienne avec d’autres
thématiques. Régulièrement, les clubs organisent aussi des expositions de voitures pour promouvoir
l’automobile ancienne (notamment dans le cadre de rendez-vous nationaux comme les Journées
Européenne du Patrimoine) mais aussi afin de participer à la vie locale en soutenant des initiatives
citoyennes (on peut citer comme exemple la participation de l’Amicale Rochelaise de Véhicules
Anciens à la journée « Mon sang pour les autres ») ou en s’associant aux festivités et cérémonies du
territoire.
Au-delà de cette fonction événementielle, l’activité des associations témoigne de l’importance
accordée au partage de la connaissance au sein de la communauté. Nombreux sont les clubs (en
particulier ceux dédiés à une marque ou un modèle en particulier) qui se donnent pour mission de
produire une information qualifiée à partir des archives dont ils sont les dépositaires et deviennent
des lieux de préservation et de diffusion du savoir. De nombreuses publications (en ligne, sous forme
de bulletins ou de magazines) contribuent ainsi à la valorisation du patrimoine roulant ; elles
peuvent aussi avoir pour but d’aider les adhérents à entretenir et restaurer leurs automobiles.
Certains passionnés, à travers leurs recherches et leurs écrits, acquièrent une réputation d’expert (au
sujet d’une marque ou d’un carrossier) auprès des autres amateurs et collectionneurs. L’émergence
de ces experts – officieux mais pleinement reconnus par la communauté – est facilitée par l’existence
du réseau associatif.
Certaines associations ont permis de renouer avec le principe des concours d’élégance né dans les
années 1920-1930. Les concours d’élégance avaient quasiment disparu en même temps que la
carrosserie artisanale avant d’être relancés en France à partir des années 1970. Cependant, la
vocation de ces concours d’élégance est aujourd’hui différente. Si, au début du XXe siècle, les
concours d’élégance permettaient aux constructeurs et aux carrossiers de se faire connaître et de
cultiver leur renommée, il s’agit désormais de mettre en avant le patrimoine automobile français et
de donner à voir les différents styles de la carrosserie automobile. Les concours d’élégance de Saint-
Gaudens, de Fréjus, de Dinard, de Vichy, de La Baule, de Tonneins, d’Aix-les-Bains, de Montargis,
de Troyes, de Biarritz, de Saint-Jean-Cap-Ferrat, la Classic’Estivale de Biscarrosse, le Concours
d’élégance Automobile RétroCoeur, Autau Pharo, Les Belles du Cap, le Concours du Touquet Paris
Plage Historique et le Concours du Grand Prix de Limoges font notamment partie des événements
référencés en France par la Fédération Française des Véhicules d’Époque.
Le dynamisme de cette communauté a également entraîné l’émergence de rendez-vous organisés à
titre professionnel. Certains sont devenus incontournables dans le paysage de l’automobile ancienne
et ont même participé à son développement. Le salon Rétromobile, par exemple, a joué un rôle
fondamental dans la structuration du réseau autour des véhicules de collection. Il est aujourd’hui un
acteur de premier plan. Lorsqu’il voit le jour, sous l’impulsion d’une poignée de passionnés en 1976,
époque des premiers clubs, le salon Rétromobile est alors le premier salon au monde consacré à la
voiture ancienne. A travers le nombre de visiteurs, le nombre et les caractéristiques des exposants,
Rétromobile constitue d’ailleurs, chaque année, un excellent baromètre pour apprécier le
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dynamisme du secteur. Son évolution, au cours des dix dernières années, témoigne notamment d’un
intérêt toujours croissant pour les véhicules dits « de collection ». En 2010, le salon accueillait 300
exposants et 80 000 visiteurs. Cinq ans plus tard, 500 exposants, dans vingt-trois secteurs d’activité
différents et 120 000 visiteurs participaient à l’événement.
Rétromobile, comme le salon Epoqu’Auto, le salon Auto-Moto Classic, le salon Automédon …
permettent aux fédérations, aux associations et aux carrossiers-restaurateurs de se présenter et de
se rencontrer. Ils sont aussi une vitrine de l’offre de services qui s’est développé autour de la voiture
ancienne à destination des collectionneurs : assurances, expertise professionnelle, fabrication de
modèles réduits, commerce de pièces détachées, édition de documentation technique, gardiennage,
tourisme et événementiel, sellerie …
Marchands et ventes de maison aux enchères y sont également représentés. Le marché de
l’automobile ancienne haut de gamme (qui ne concerne qu’une petite partie de la communauté des
amateurs de véhicules anciens) est devenu un marché semblable à celui de l’art où commissaires-
priseurs et marchands occupent une place essentielle. Sur ce marché, la valeur des automobiles est
très variable et peut atteindre des sommes élevées. Une automobile est estimée en fonction de son
modèle, de son époque, de son état et de sa rareté. Des voitures construites à partir d’un même
modèle de châssis-moteur n’auront pas forcément la même valeur en fonction du carrossier qui les
a habillées. A titre d’exemple, une automobile de la marque Delahaye habillée par le carrossier
Joseph Figoni peut être adjugée pour plusieurs millions d’euros tandis que le même modèle carrossé
par un autre créateur se vendra quelques dizaines de milliers d’euros. Il est aussi à noter que l’intérêt
des collectionneurs américains pour les automobiles, la carrosserie et le savoir-faire français a été un
puissant moteur dans l’intérêt porté au patrimoine roulant en France.
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- La moulureuse qui permet de créer des arrêtes, des moulures ou des formes décoratives :
- Le martinet :
- La rouleuse ou cintreuse qui permet de donner une forme arrondie à des pièces de grande taille :
- La rouleuse à olive qui est également adaptée pour intervenir sur de grands éléments et permet de
pré-emboutir la tôle :
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- D’autres machines plus spécifiques encore existent et permettent, par exemple, de rétreindre, de
fabriquer des ouïes d’aération ou de réaliser des angles.
Les pièces détachées et les accessoires
La vente de pièces d’origine constitue un important marché, notamment dans le domaine des
accessoires (poignées, marchepieds, serrures …). Les carrossiers-restaurateurs peuvent
s’approvisionner dans des bourses d’échange et ont tendance à privilégier cette solution lorsque cela
est possible plutôt que de fabriquer ou de faire fabriquer des éléments pour remplacer ceux qui
manquent. Le souci de se rapprocher le plus possible de configurations ayant véritablement existé –
une préoccupation très caractéristique de la clientèle et des praticiens français – explique le succès
des bourses d’échange et la valeur accordée aux pièces d’origine.
Sous-traitance et collaborations
Certains ateliers abritent des activités complémentaires dans le domaine de la sellerie ou de la
mécanique qui leur permettent de proposer une intervention sur les véhicules qui va au-delà de la
carrosserie. Ce n’est cependant pas toujours le cas et les ateliers de carrosserie-restauration
échangent et collaborent alors avec d’autres artisans.
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dispositif de formation professionnelle porté par la Fédération des métiers d’art d’Alsace (Frémaa)
et le Dispositif Maîtres d’art – Élèves ont également joué un rôle important dans la diffusion du
savoir-faire.
Pourtant, la profession suscite de plus en plus d’intérêt chez les jeunes en âge de choisir leur
orientation professionnelle. La demande de formation existe bel et bien et le marché paraît
suffisamment dynamique pour que la création d’emplois dans le domaine de la restauration
automobile soit encouragée. Aussi, d’importantes évolutions sont-elles en cours afin d’offrir aux
carrossiers détenteurs de diplômes "classiques" la possibilité de se spécialiser. En effet, depuis la
rentrée 2020, grâce aux efforts conjugués du Conseil National des Professions de l’Automobile
(CNPA), de la Fédération Française des Véhicules d’Époque (FFVE) et de l’Association Nationale
pour la Formation Automobile (ANFA), il existe de nouveaux certificats de qualification
professionnelle (CQP) : le CQP « Mécanicien-réparateur de véhicules anciens » et historiques et le
CQP « Tôlier de véhicules anciens et historiques ».
III. HISTORIQUE
L’histoire de la carrosserie automobile artisanale est liée, d’une part, à l’histoire des moyens
de transports et, d’autre part, à celle des arts décoratifs. Ses gestes et techniques sont, à l’origine,
issus d’une adaptation des procédés employés dans la fabrication de voitures hippomobiles. Le terme
même de « carrosserie » vient du mot « carrosse » qui désigne, selon le dictionnaire de l’Académie
française, une « ancienne voiture d’apparat à quatre roues, suspendue et fermée » et qui, d’après le
Dictionnaire historique de la langue française (sous la direction d’Alain Rey, 1992), est issu du latin
carrus qui désigne un charriot à quatre roues.
Le développement des voies de communication et des échanges commerciaux, sous l’Empire
Romain, entraîne l’invention de nouveaux équipements de transport et le recours à la traction
animale. Le cheval s’avère rapidement le compagnon idéal pour transporter biens et personnes. Des
attelages adaptés sont alors conçus. L’emploi du mot « carrosse » est attesté dès 1575 mais le
véritable carrosse n’apparait qu’au XVIIe siècle. Dès cette époque, il est un objet à la fois utilitaire et
d’ostentation. Une attention particulière est accordée à son apparence et les fabricants – les
carrossiers – se surpassent pour créer des voitures toujours plus belles et luxueuses. Face aux excès,
l’État tente de réglementer. En réponse, les carrossiers créent une corporation pour défendre leurs
intérêts en 1650. Au XVIIIe siècle, l’art de la carrosserie s’épanouit pleinement en France. Les
carrossiers conçoivent les voitures et coordonnent charrons, forgerons, menuisiers, peintres, doreurs
et selliers, des artisans indépendants qui peu à peu vont se rapprocher. Au siècle suivant, la demande
s’accroît avec l’ouverture de routes supplémentaires et la naissance d’une nouvelle bourgeoisie, donc
d’une nouvelle clientèle.
Si les progrès techniques sont plutôt le fruit des Anglais, qui consacrent leurs recherches à
rendre les véhicules plus solides, maniables et confortables, l’influence esthétique vient de France,
notamment des ateliers parisiens qui transforment les carrosses en véritables objets d’art. Certains
carrossiers se distinguent pour leurs créations et ouvrent, dans la seconde moitié du XIXe siècle, des
« maisons » qui portent leur nom et embauchent dans tous les corps de métiers impliqués dans la
fabrication des attelages hippomobiles. Ils alimentent leur notoriété à la faveur des grandes
expositions internationales et à travers de luxueux magasins situés sur les Champs-Elysées. De
grandes maisons s’installent aussi à Toulouse, Lyon et Bordeaux. La profession poursuit sa
structuration et crée, en 1844, la Chambre syndicale des carrossiers qui contribue à la formation des
artisans.
A la fin du XIXe siècle, le passage de la traction animale à la traction mécanique bouleverse
la filière tout entière. Outre-Manche, la recherche se tourne plutôt vers les véhicules à vapeur et le
développement des chemins de fer. Aussi est-ce en France qu’a lieu la révolution automobile. La
première automobile équipée d’un moteur à quatre temps Daimler est commercialisée en 1891 par
Panhard et Levassor. Le déclin de l’hippomobile est annoncé mais voitures attelées et automobiles
vont coexister pendant un certain temps. Le passage à la traction mécanique impose une nouvelle
organisation. D’un côté, il y a les constructeurs qui conçoivent et commercialisent les châssis-
moteurs. De l’autre, on retrouve les ateliers de carrosserie qui doivent s’adapter. Constructeurs et
carrossiers œuvrent chacun de leur côté. Les constructeurs ne proposent pas encore de voitures
« prêtes à l’emploi ». Le client choisit d’abord un châssis avant de s’adresser au carrossier de son
choix pour la réalisation d’un extérieur et d’un intérieur sur-mesure. Constructeurs et carrossiers
initient tout de même des collaborations afin d’illustrer les catalogues destinés à leur clientèle
commune. Au début, les carrossiers ne font que transposer les formes des voitures attelées.
S’affranchir des codes hérités de l’ère hippomobile est pourtant nécessaire pour s’adapter aux
nouvelles contraintes – il faut dissimuler le moteur, aménager l’espace du conducteur, améliorer le
confort et la sécurité – et susciter l’enthousiasme de l’aristocratie pour l’automobile. Une exigence
se maintient : la recherche du style et de l’élégance. La notion de sur-mesure est fondamentale.
Lorsqu’elle naît, l’automobile est réservée à une élite. Elle est un objet de luxe et un moyen de se
distinguer. Dès le début du XXe siècle et plus encore à partir des années 1920, l’art et la création
s’emparent de l’utilitaire. La carrosserie automobile, au même titre que la mode, la parfumerie ou la
bijouterie, est influencée par ce mouvement. En témoignent les concours d’élégance, organisés dans
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les lieux de sociabilisation des élites, les champs de course ou les stations balnéaires en vogue, à
l’occasion desquels carrossiers et couturiers – qui s’adressent à la même clientèle fortunée –
associent leurs créations.
L’introduction de l’acier dans le domaine de la carrosserie est le second bouleversement qui
transforme le savoir-faire du carrossier pour le faire glisser vers celui qui fait l’objet de la présente
fiche. L’acier devient un nouveau moyen d’expression pour les « grands couturiers » de la carrosserie
qui créent des voitures haut-de gamme. L’ossature en bois héritée des voitures attelées est conservée
pour un temps. La charpente, une fois terminée, est habillée de panneaux de métal formé. Un
nouveau métier apparaît alors : celui du tôlier-formeur dont les gestes sont issus de la
chaudronnerie. Il travaille les métaux en feuille, à froid et réalise les éléments en acier qui sont fixés
sur l’armature. L’acier est la source d’inspiration qui donne enfin naissance à un style automobile
original. Les années 1920 sont l’âge d’or de la carrosserie automobile artisanale française ; les ateliers
dédiés à la voiture d’exception connaissent leur apogée et jouissent d’une renommée internationale.
Un autre usage de l’acier se développe en parallèle du premier. La Première Guerre Mondiale et les
besoins qu’elle génère accélèrent la remise en question des méthodes de production, leur
mécanisation et l’avènement de la fabrication en série. Tandis que certains constructeurs
commencent à carrosser eux-mêmes, l’industrie automobile se modernise et les méthodes de
fabrication sont rationnalisées afin de produire plus vite et moins cher. Le modèle fordiste et
l’apparition du « tout-acier », avec des pièces en acier standardisées et embouties mécaniquement,
donnent naissance à des voitures plus simples et moins coûteuses. En France, c’est André Citroën
qui inaugure, dès 1919, l’introduction de la grande série dans le pays.
Ainsi, dans les années 1920, deux méthodes de carrosserie cohabitent : celle des grands
couturiers de l’automobile qui maintiennent une fabrication artisanale pour des modèles uniques et
des petites séries et celle des industriels (Renault, Citroën, Peugeot) qui construisent des moteurs,
carrossent, aménagent les intérieurs eux-mêmes et proposent des voitures « clé en main », plus
accessibles. Cette cohabitation perdure pendant plus de deux décennies. Toutefois, la crise de 1929
annonce le déclin des constructeurs de châssis et carrossiers de prestige. Certains disparaissent,
d’autres se réorientent vers l’utilitaire ou l’aéronautique. Une certaine clientèle fortunée s’adresse
toujours aux grands maîtres de la carrosserie mais la demande diminue. A la fin des années 1930, les
goûts changent, la tendance est à la discrétion et l’intérêt se porte davantage sur les performances
techniques. Des voitures à l’unité sont encore fabriquées mais les modèles industriels sont désormais
plus recherchés. Après la Seconde Guerre Mondiale, la concurrence des États-Unis sur le marché du
luxe se fait plus forte. Les Trente Glorieuses, avec l’épanouissement de la société de consommation
et la standardisation des productions, assurent le succès de la voiture en série. La disparition des
grands carrossiers dans les années 1950 est inexorable et les firmes françaises renoncent à produire
des voitures de luxe.
Les gestes de la carrosserie artisanale semblent condamnés et la disparition des grands
carrossiers marque une rupture dans la transmission du savoir-faire. Dans les années 1950-1960,
des particuliers commencent à s’intéresser aux voitures des années 1900-1940 dont ils retrouvent
des exemplaires souvent hors d’état de circuler. Ils se structurent et fondent des associations afin de
se rencontrer et de s’entraider dans la remise en état de leurs véhicules. Les clubs se constituent en
lien avec un territoire ou bien autour d’une marque et deviennent souvent les dépositaires de
précieuses archives. Cette dynamique stimule la redécouverte des gestes de la carrosserie artisanale.
Grâce à la recherche, à l’expérimentation et à la transmission en atelier, le savoir-faire du tôlier-
formeur renaît, dans une version plus complexe. Le geste du tôlier-formeur doit en effet s’allier à une
capacité de conception, une expertise et des connaissances pointues. La demande est croissante,
cependant le savoir-faire du carrossier-restaurateur met du temps à se professionnaliser. André
Lecoq fait figure de pionnier. L’entreprise qu’il fonde en 1963, d’abord dédiée à la réparation de
voitures en polyester, se spécialise au début des années 1970 dans la restauration de voitures
anciennes. Il est à noter que la restauration d’un véhicule de collection requiert des compétences (en
mécanique, sellerie et carrosserie) qui peuvent être mises en œuvre dans des ateliers distincts ou au
sein d’une même entreprise. L’intérêt des musées pour le patrimoine automobile, puis l’ajout de la
carrosserie-restauration à la liste des métiers d’art en 2014 contribuent à valoriser et à dynamiser la
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praticiens à questionner leurs procédés, à introduire de nouvelles méthodes, voire à adapter leur
organisation. A titre d’exemple, certains ateliers ont fait évoluer leur méthode de traitement des
métaux en adoptant des techniques employées dans le domaine de la conservation-restauration
(convertisseur de rouille ; méthode de traitement du fer à l’acide tannique venue du Canada …).
Nouveaux outils et nouveaux types de restauration
La pratique française se distingue par un fort attachement aux techniques artisanales et au maintien
des fabrications réalisées entièrement à la main, c’est-à-dire au marteau. Des concessions ont certes
été faites avec par exemple l’introduction, dans les ateliers, de la roue anglaise. Initialement, celle-ci
n’était pas utilisée par les carrossiers français du début du XXe siècle ; son emploi offre aujourd’hui
un certain gain de temps aux artisans. La roue anglaise reste toutefois un outil manuel.
Si les outils numériques ne bouleversent pas encore la pratique de la carrosserie artisanale, ils
trouvent néanmoins des applications qui aboutiront peut-être à des changements notables. Des
automobiles bien conservées et présentant un intérêt stylistique peuvent par exemple être
entièrement numérisées afin de fabriquer des gabarits précis. Cependant, le recours à la sous-
traitance que cela implique et le coût élevé de l’opération constituent un réel frein à la diffusion d’une
telle technique.
L’intérêt croissant d’une nouvelle génération de collectionneurs pour des automobiles des années
1970-1980 est également susceptible d’influencer les praticiens. La restauration de tels véhicules
implique certes une approche artisanale : les pièces endommagées ou manquantes, bien que
fabriquées industriellement à l’origine, ne peuvent être reconstruites de la même manière ou
commandées et, lorsque les stocks de pièces sont épuisés, elles doivent être recréées à la main.
Toutefois, ce type de restauration requiert une connaissance des méthodes d’assemblage et des styles
propres à la période. D’autre part, ces véhicules plus récents comprennent des matériaux composites,
des résines et des colles spécifiques auxquels les restaurateurs doivent s’adapter.
IV.1. Viabilité
Vitalité
Le nombre de clubs dédiés à l’automobile ancienne qui s’élève à plusieurs centaines, l’organisation
par les collectionneurs d’événements toujours plus nombreux sur l’ensemble du territoire, la
fréquentation sans cesse croissante du Salon Rétromobile, l’intérêt des maisons de ventes aux
enchères pour la voiture de collection, le dynamisme du marché des pièces détachées, le nombre
d’entreprises dédiées au véhicules historiques recensées par le Conseil National des Professions de
l’Automobile (toutes spécialités confondues, le CNPA obtient le nombre de 1250 entreprises) … tous
ces indicateurs témoignent de la vitalité de l’écosystème auquel appartient la carrosserie automobile
artisanale.
A ces indicateurs s’ajoute l’inscription récente du métier de carrossier-restaurateur à la liste officielle
des métiers d’art. Cette reconnaissance du savoir-faire et, plus encore, sa distinction comme un
métier rare à sauvegarder (avec la remise du titre de Maître d’art à un carrossier-restaurateur en
2017), contribuent aujourd’hui à le faire connaître, à le valoriser et à susciter des vocations.
Menaces et risques
Aujourd’hui, la principale menace qui pèse sur la pérennité du savoir-faire est le risque de rupture
de la connaissance du fait d’une absence d’offre de formation sur le territoire français. Comme
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FICHE D'INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL
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FICHE D'INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL
• Vecteurs de communication
La plupart des ateliers qui exercent une activité de carrosserie-restauration automobile possèdent
leur propre site internet qui valorise leur savoir-faire. On peut citer quelques exemples :
- Atelier Automobiles Anciennes Dominique Tessier : https://www.3adt.com/
- Atelier Paul Chevallier : https://atelierdepaul.mystrikingly.com/
- Auto Classique Touraine : http://www.autoclassiquetouraine.fr/
- Carrosserie Brois Romain : http://www.carrosserie-brois.com/
- Carrosserie François Cointreau : https://www.carrosserie-cointreau.com
- Carrosserie Lecoq : https://www.carrosserie-lecoq.com/
- H.H. Services : http://carrosserie-hh.com/
- Vega Passion : https://www.vegapassion.fr/topic/index.html
Actions de valorisation à signaler
Les fédérations sont très actives dans la valorisation des véhicules anciens. Leurs actions, si elles ne
sont pas toujours directement liées à la carrosserie automobile artisanale, contribuent toutes à la vie
de son écosystème et à son dynamisme. Certaines d’entre elles méritent d’être soulignées.
• La Fédération Française des Véhicules d’Epoque (FFVE)
La Fédération française des automobiles d’époque est fondée en 1967. Elle devient, 20 ans plus tard,
la Fédération Française des Véhicules d’Époque afin d’élargir son champ d’action aux motos, aux
utilitaires, aux engins militaires et aux agricoles motorisés. Parmi ses adhérents, elle compte
aujourd’hui des professionnels et des musées mais aussi plus de 700 clubs multi-marques (dont 650
dédiés à l’automobile) et près de 200 clubs dédiés à une seule marque. Reconnue d’utilité publique
en 2009, la FFVE est habilitée à remettre aux propriétaires de véhicules de plus de 30 ans,
remplissant certaines conditions, une attestation nécessaire pour obtenir ensuite un certificat
d’immatriculation avec un usage « véhicule de collection » auprès de l’Agence nationale des titres
sécurisés (ANTS). Parmi ses autres actions, il est important d’évoquer :
- Le programme « Les lieux d’histoire de l’automobile » ;
- Un partenariat inauguré en 2020 avec le ministère de la Culture dont l’enjeu est une mise en valeur
particulière du patrimoine automobile, sur l’ensemble du territoire national, à l’occasion des Journées
Européennes du Patrimoine et ce dans le cadre d’une convention triennale ;
- La publication trimestrielle de la revue L’Authentique ;
- La création d’un centre de documentation et d’un programme de numérisation d’archives.
• La Fédération Internationale des Véhicules Anciens (FIVA)
Créée en 1966, la FIVA fédère des organisations appartenant à 71 pays différents parmi lesquels la
France. Elle agit en faveur de la valorisation et de la préservation des véhicules historiques en tant
que patrimoine industriel par :
- La remise d’un Prix de conservation FIVA et d’un Prix Culture FIVA. Ce dernier promeut les
meilleures pratiques liées à la promotion des véhicules historiques, la gestion, la recherche,
l’éducation et la communication. En 2020, il a été attribué au professionnel Hubert Haberbusch dans
la catégorie « Apprentissage, formation et projets de sensibilisation », une catégorie qui a vocation à
récompenser des initiatives inédites en matière d’éducation, de formation et de sensibilisation dans
le domaine du patrimoine mobile culturel et technique ;
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FICHE D'INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL
- Le référencement d’une grande partie des lieux d’exposition, publics ou privés, dédiés aux véhicules
anciens dans les pays représentés parmi ses adhérents ;
- L’organisation, quatre fois par an, d’une Commission Culture dont le rôle est de contribuer à la
reconnaissance et à la valorisation du patrimoine mobile à travers la diffusion d’articles et de
publications ou l’organisation de séminaires, forums et colloques ;
- L’organisation d’événements dédiés au grand public comme l’exposition « Un siècle de patrimoine
en mouvement » qui a été installée en novembre 2016 à la Maison de l’UNSECO à Paris pour fêter
les 50 ans de la FIVA.
L’action de l’Automobile Club de France (ACF) doit également être mentionnée. L’Automobile
Club de France est le plus ancien cercle automobile privé. À sa création, en 1895, il réunit les premiers
constructeurs et ingénieurs automobiles français, constituant ainsi l’organisme de référence autour
de la question automobile, d’abord auprès du gouvernement puis auprès des cercles automobiles qui
naissent dans son sillage à l’étranger. Par la suite, l’Automobile Club de France joue un rôle
important dans la création du Salon de l’Automobile et de la Fédération Internationale des Véhicules
Anciens (FIVA). Aujourd’hui, l’ACF est un acteur volontairement plus discret. Il contribue toutefois
pleinement à la valorisation du patrimoine automobile français. L’ACF possède en effet l’un des plus
anciens fonds d’archives automobiles. Ce fonds est ouvert à tous les chercheurs. Il comprend des
photographies, des périodiques anciens, des brevets du début du XXe siècle, de nombreuses
références bibliographiques et concerne tant l’histoire de l’ACF que l’histoire de l’automobile jusqu’à
la veille de la Seconde Guerre Mondiale. Grâce à l’exploitation de ce fonds, l’ACF mène des
recherches historiques, organise des conférences, diffuse des publications et contribue à la
conception d’expositions à travers des prêts d’archives et de maquettes ou la participation à des
comités scientifiques.
Modes de reconnaissance publique
• Labels
Le label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) est une marque de reconnaissance de l’État qui
distingue des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence.
http://www.patrimoine-vivant.com/
• Distinctions professionnelles
Le titre de Maître d’art est décerné à vie par le ministère de la Culture. Il distingue des professionnels
des métiers d’art détenteurs d’un savoir-faire rare qu’ils s’engagent à transmettre. Hubert
Haberbusch, maître carrossier et fondateur de l’entreprise H.H. Services est le premier représentant
de sa profession à avoir été nommé Maître d’art. Il a reçu le titre de Maître d’art en 2017 en tant que
restaurateur de véhicules de collection.
https://www.maitredart.fr/titre-maitre-d-art
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FICHE D'INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL
Professionnelle (CQP). Un groupe technique paritaire est créé à cet effet ; il est composé de deux
référents patronaux et de deux référents salariés. Ces travaux aboutissent finalement à la naissance
de quatre CQP :
- Un CQP « Mécanicien-Réparateur Véhicules Anciens et Historiques » assorti d’un CQP niveau
expert ;
- Un CQP « Tôlier Véhicules Anciens et Historiques » également assorti d’un CQP niveau expert.
A la rentrée scolaire 2020, deux organismes de formation ont accueilli, pour la première fois, une
douzaine d’alternants afin de les préparer au CQP « Tôlier de véhicules anciens et historiques » : la
Chambre des Métiers et de l’Artisanat des Hauts-de-France (Aras) et l’Ecole Nationale des
Professions de l’Automobile GARAC (Argenteuil). La formation est conçue comme une spécialisation
et n’est accessible qu’à un public déjà formé aux métiers « classiques » de l’automobile.
L’ambition, pour les années à venir, est de finaliser cette démarche de sauvegarde du savoir-faire en
attirant suffisamment d’alternants pour ouvrir les formations de niveaux « expert ». Dans le
domaine de la carrosserie, ce niveau complémentaire, dont le référentiel est d’ores et déjà construit,
vise à développer l’autonomie des apprenants.
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FICHE D'INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL
transmettre et j’ai accueilli des Compagnons dans l’atelier. Il y a un vrai manque de formations
aujourd’hui. Il n’y a pas de diplôme ou de cursus métiers d’art. La seule solution, c’est de se former
chez l’artisan. […] Les clients viennent à moi grâce au bouche-à-oreille qui est favorisé par les
événements dans lesquels les collectionneurs se retrouvent. […] L’important, c’est la confiance.
Chaque atelier a sa personnalité. Le client doit avoir confiance dans le lieu, l’état d’esprit,
l’environnement, les gens. Certains collectionneurs veulent être au plus près de tel modèle créé en
telle année. On travaille avec des spécialistes de marques, mais il y a toujours une part
d’interprétation et de conseil dans le travail de l’artisan. Il faut ensuite que le client soit convaincu
de la méthodologie. […] L’intérêt des musées est récent. C’est un domaine en cours de construction
qu’il est intéressant d’approfondir en participant au développement des principes de restauration. »
• Extrait d’un entretien avec Isaak Rensing, carrossier et restaurateur de véhicules anciens, ancien
Elève de Maître d’art (23 septembre 2020) :
« Dans un projet de restauration, il faut déterminer ce que l’on garde et ce que l’on ne peut pas garder
et référencer chaque élément. Travailler pour un musée oblige à requestionner nos process, à s’ouvrir
à d’autres procédures, à l’emploi d’autres produits. On procède un peu par tâtonnements. Il est
impératif de conserver au maximum l’existant même s’il doit ensuite être recouvert – de manière
réversible – pour gagner en lisibilité. Il faut parfois faire des greffes sur certains éléments. […] Il
existe des ateliers de restauration ailleurs en Europe : surtout en Angleterre mais aussi en Allemagne
et en Italie (aux Etats-Unis, en Australie et en Argentine, ce sont plus des ateliers de "recréation" ou
"refabrication"). En France, on a une manière très différente d’aborder le travail. Je crois que c’est
lié à notre attachement au geste manuel, à la volonté de conserver le travail au marteau. Une
formation en chaudronnerie est bien plus proche de notre savoir-faire qu’un CAP de carrossier. […]
L’ouverture d’esprit et une expérience diversifiée peuvent faire un bon artisan. Si tu as bossé dans
quatre boîtes différentes, ça veut dire que tu as expérimenté des points de vue différents. Ça ne peut
être que bénéfique. L’ouverture d’esprit permet de progresser. Le fait que des jeunes viennent se
former ici, à l’atelier, puis repartent et reviennent ensuite avec des techniques apprises ailleurs : c’est
ça qui fait évoluer le travail. C’est en expérimentant et en observant que l’on trouve sa propre façon
de faire. […] Quand j’ai commencé, la tôlerie et la restauration, c’était pas du tout à la mode.
Maintenant, tout le monde veut faire ça. Si tu dis que tu es carrossier, on ne s’intéresse pas à toi.
Mais si tu dis que tu fais de la restauration, alors le regard change. »
• Extrait d’un entretien avec Romain Gougenot, carrossier et assistant chef de projet restauration-
conservation (23 septembre 2020) :
« C’est un stage de deux ans avec la FREMAA qui m’a permis d’intégrer H.H. Services. […] J’ai fait
une licence en restauration au CNAM pour ouvrir de nouvelles possibilités pour l’entreprise et
montrer notre capacité à gérer la notion de patrimoine. J’ai étudié le fonctionnement des musées,
des collections, des réserves et j’ai rédigé un mémoire sur les différents types de restauration. Cela
m’a permis de confronter le monde muséal avec l’expérience de l’atelier et plus tard, ça nous a
amenés à modifier notre organisation afin de mieux répertorier et protéger les éléments de chaque
projet. La vision d’un collectionneur et celle d’un musée sont différentes. Le particulier veut une belle
voiture qu’il pourra utiliser. La relation entre le client et l’artisan est importante. Il faut parfois guider
le client dans ses choix et lui faire partager notre ressenti sur comment ça doit être par rapport à la
période, au volume. Lorsqu’on travaille avec des musées, il faut conserver le maximum de l’existant.
La prise de décision est plus longue et il faut travailler avec un comité scientifique. […] Chacun a sa
propre méthode. Ta manière de faire dépend de : avec qui tu as appris. C’est un apprentissage très
empirique. Il y a un savoir-faire mais chacun l’adapte, choisit ses outils de prédilection, ses process.
En revanche, cette volonté de tout faire au marteau, c’est très français. »
• Extrait d’un entretien avec Catherine Fuchs, Conservatrice en chef du patrimoine, Cité de
l'automobile - Musée national - Collection Schlumpf (25 septembre 2020) :
« Le patrimoine automobile est d’abord un patrimoine industriel aux multiples facettes et composé
de multiples matériaux. Il est peu mis en valeur et les démarches de valorisation sont parfois très
différentes des démarches adoptées dans le domaine des œuvres d’art classiques. En matière de
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FICHE D'INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL
restauration des biens culturels en France, on a tendance à toujours raisonner dans une logique
"beaux-arts", or cette logique n’est pas forcément adaptée au patrimoine technique et industriel.
Dans l’automobile, il y a certes un aspect technique mais le design par exemple est très présent ne
serait-ce au niveau de la carrosserie. La recherche est l’une des fonctions essentielles du Musée
National de l’Automobile et de son atelier de restauration. Pendant de longues années, ce sont
établies : la mise en place d’une méthodologie, l’application de la déontologie propre aux musées de
France, des protocoles strictes, des solutions de conservation préventive et de restauration durables
mais toujours réversibles. Les choix de restauration ne correspondent pas toujours à ceux des
collectionneurs classiques d’automobiles. Une automobile ancienne est un objet qui a vécu avec une
histoire et il faut conserver les traces de ce vécu. Les traces d’usage sont très importantes dans la
lecture d’un objet patrimonial et n’ont rien à voir avec des traces de dégradation. Tous nos choix
doivent être justifiés et documentés mais il n’y a jamais de certitudes, nous sommes dans la recherche
appliquée constamment. Il y a toujours plusieurs problématiques à prendre en compte, c’est
pourquoi nous nous entourons d’experts et de spécialistes. Les projets de restauration sont souvent
coûteux, la dérestauration l’est encore plus : il ne s’agit pas de faire n’importe quoi. D’autre part, le
milieu de la restauration automobile est un milieu restreint, avec peu de formations et il est difficile
de trouver les compétences. Heureusement, nous avons un restaurateur habilité par le service des
musées de France. »
• Extrait d’un entretien avec Jean-Paul Tissot, Président, Club Delahaye (9 mars 2021) :
« La France est le berceau de la carrosserie automobile qui s’est développée dans la continuité de la
carrosserie hippomobile. Il s’agit d’un patrimoine à la fois artisanal et esthétique avec un ancrage
historique important. Il y a d’ailleurs un véritable intérêt de la part des étrangers – en particulier de
la part des Américains – pour l’automobile française. Les plus belles voitures d’époque françaises
sont aujourd’hui aux Etats-Unis. Le collectionneur Peter W. Mullin a eu un réel impact. C’est lui qui
a initié l’attirance des Etats-Unis pour les voitures et les carrosseries françaises. […] Il y a trente ans,
il y avait surtout la Carrosserie Lecoq [dans le domaine de la restauration de véhicules anciens] qui
a formé quelques jeunes qui se sont ensuite établis. Puis, la demande a été de plus en plus forte en
restauration et après en recréation. Le respect de l’existant, l’exigence de conformité, d’authenticité
qui nécessite des connaissances et des recherches, c’est quelque chose de très français. En France,
on est très loin de la restauration dite "à l’américaine". Pour moi, la reconnaissance au titre du
patrimoine culturel immatériel me paraît très importante. La carrosserie artisanale est un exemple
du savoir-faire français, au même titre que la maroquinerie ou le verre. Elle fait appel à des
techniques et des tours de mains très particuliers qui ne pourront être pérennisés que par leur
transmission à de jeunes vocations, afin de perpétuer l'excellence de ses réalisations. [La
reconnaissance au titre du patrimoine culturel immatériel] serait un bon moyen de s’ouvrir aux
jeunes. Au sein du Club Delahaye, nous rencontrons des difficultés à recruter des jeunes. Il y aura
toujours une demande pour les voitures anciennes mais les jeunes s’intéressent à des marques
beaucoup plus récentes, des années 1970-1980. C’est le mouvement des youngtimers. Pour la
restauration de modèles plus récents, il faut aussi faire appel à des ateliers spécialisés, mais ce sont
des projets plus abordables.
• Extrait d’un entretien avec Jean Lamprière, Vice-président du Club Vedette France (18 février
2021) :
« L’ambition du projet "Les lieux de l’histoire automobile" est de célébrer les lieux qui ont eu une
importance dans le développement de l’histoire automobile : des ateliers, des usines, des réseaux
routiers, des lieux liés à un personnage … Il s’agit de faire connaître cette histoire au grand public et
de montrer comment l’automobile a façonné notre mode de vie. Nous travaillons avec les collectivités
locales pour l’installation de plaques dans les lieux publics. L’intérêt patrimonial est le plus souvent
facilement compris par nos interlocuteurs. Si 10% d’entre eux se montrent réticents, 30% sont
franchement enthousiastes et les 60% restants sont faciles à convaincre. Aujourd’hui, nous avons
recensé 200 lieux. 4 plaques ont été posées mais l’objectif et de pouvoir en poser 50 par an. »
• Extrait d’un entretien avec François Vanaret, Vice-président, Association Patrimoine & histoire de
l’automobile en France (16 février 2021) :
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FICHE D'INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL
« La carrosserie automobile est un domaine de création, issu d’une tradition artistique. Elle est
indissociable de la période hippomobile et de l’âge d’or de celle-ci, le XIXe siècle, qui a permis à la
carrosserie française d’acquérir une réputation mondiale sous l’impulsion et grâce aux exigences de
l’aristocratie. Le rôle de la clientèle a d’ailleurs été fondamental lors du passage à la traction
mécanique. Les premiers clients [des constructeurs de châssis-moteurs] étaient ceux qui possédaient
des attelages. Ils n’ont fait que garder leurs habitudes en s’adressant à leur carrossier pour habiller
leur véhicule. […] Le milieu de l’automobile ancienne est un milieu de passionnés. Comme tout
milieu de passionnés, c’est un milieu relativement fermé. Je trouve que l’on ne communique pas
assez vers l’extérieur. Or, le danger est grand de voir le patrimoine automobile mourir. Il faut faire
connaître ce patrimoine. C’est pour cela que le projet d’inscrire la carrosserie automobile artisanale
à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel me semble très important. Comme d’autres, je fais
toujours un parallèle avec la haute-couture. Pour moi, c’est la même démarche, la même histoire :
c’est le luxe à la française. Aujourd’hui, le milieu des designers automobiles se revendique de cette
histoire. »
• Extrait d’un entretien avec Dominique Tessier, maître carrossier et restaurateur de véhicules de
collection (12 mars 2021) :
« Je suis artisan carrossier. Je travaille de mes mains. J’aurais pu choisir la réparation d'automobiles
de tous les jours, j’ai toujours beaucoup d’intérêt pour les autres spécialités de la carrosserie, mais
j’ai choisi la restauration et je pratique un métier que j’adore. Mon métier consiste d’abord à bien
situer l’automobile qu’on a entre les mains : déterminer sa période, ses matériaux. Il faut tracer son
historique. On ne la reçoit pas forcément dans son état d’origine : elle a pu évoluer, être réparée,
changer de carrosserie. L’objectif est de coller au plus près de l’authenticité de la voiture. Il y a un
aspect de mon métier qui a beaucoup évolué : au début, j’avais des automobiles facilement
restaurables. Aujourd’hui, on est amenés à reconstruire de plus en plus. A partir de la documentation
disponible, on essaie de reconstruire les automobiles conformément à ce qu’elles auraient pu être si
elles n’avaient pas été détruites avant d’arriver chez nous, avec les mêmes tours de main, les mêmes
matériaux. C’est à l’âge de quatorze ans que j’ai décidé de faire un métier manuel. Je me suis inscris
dans un lycée professionnel tourné vers l’automobile. La première année, j’y ai appris le travail des
métaux en général et la tôlerie, ce qui ne se fait plus aujourd’hui. À la fin de la première année, j’ai
choisi de m’orienter vers un CAP de tôlier-formeur. Lorsque j’ai eu mon CAP, je pouvais aller
travailler dans les entreprises qui embauchaient. J’ai choisi de continuer mon apprentissage chez les
Compagnons du Devoir. Pendant un an, à Bordeaux, j’ai travaillé dans deux ateliers différents. J’ai
pratiqué la tôlerie-forme et la carrosserie industrielle. J’ai aussi suivi des cours du soir dans l’atelier
mis à disposition chez les Compagnons. J’ai pu continuer à pratiquer et à me former à la tôlerie-
forme auprès des gens qui pratiquaient encore, et ce depuis trente ans, et qui me racontaient leur
travail d’avant ; des gens qui avaient travaillé chez Figoni par exemple. Ça a été une première
approche de la voiture ancienne. […] En 1978, j’ai été dirigé vers un atelier ouvert depuis seulement
un an et qui ne faisait que de la restauration. Il faut savoir qu’à l’époque, ça n’existait pas. L’entreprise
a fermé au bout d’un an. […] Un collectionneur pour lequel j’avais travaillé m’a proposé de rejoindre
un atelier qu’il voulait ouvrir à Tours. J’y ai travaillé pendant cinq ans. Puis je me suis installé. Cela
fait trente-cinq ans. […] J’ai commencé tout seul. J’ai commencé à embaucher au bout de deux ans.
Aujourd’hui, j’ai six salariés dont un en formation. J’ai toujours eu des jeunes en formation ; la
plupart sont des Compagnons. […] J’ai des clients fidèles qui me font confiance depuis de longues
années. Les clients arrivent souvent par le biais d’autres collectionneurs. En général, le client arrive
avec ses idées, mais on a un rôle de guide et les choix se font parfois au fur et à mesure du projet. Les
clients sont au courant de tout ce qu’il se passe. Ils reçoivent régulièrement des rapports photo.
Aujourd’hui, je reçois un autre type de clientèle qui a une volonté de placement. […] On travaille un
peu pour les musées. C’est intéressant de s’inscrire dans une autre démarche. Il faut conserver au
maximum l’existant et les traces d’usages, respecter les choix du conservateur. Le problème, c’est le
budget. Nous sommes obligés de faire des gros efforts lorsque nous travaillons pour des musées. »
• Extrait d’un entretien avec Ludovic Balthazat, maître carrossier et restaurateur de véhicules de
collection (12 mars 2021) :
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FICHE D'INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL
« Ici, on peut faire n’importe quel élément de carrosserie. On travaille à partir de feuilles de tôle, en
aluminium ou en acier en fonction du carrossier d’origine. Le laiton est utilisé pour les parties
chromées. C’est l’expérience qui permet d’acquérir le doigté, de parvenir à déterminer
instinctivement comme on va procéder. La remise en question est importante. Il y a toujours des
choses qu’on ne connaît pas. Il faut savoir changer d’approche. Quand on restaure une voiture, on
ne peut pas faire n’importe quoi. Il faut être le plus proche possible de ce qui se faisait à l’époque en
termes de techniques et de matériaux. C’est un cheminement. Il faut se demander comment le
carrossier a fait à l’époque de la construction. Il faut réfléchir au projet final avant de faire la tôlerie.
La recherche et le travail de documentation sont intéressants. Parfois, il y a très peu d’archives. Une
grande évolution est la prise de valeur de voitures plus récentes, comme celles des années 1960 par
exemple. »
• Extrait d’un entretien avec Yves Riou, Directeur Pôle Contrôle, Maintenance et Réparation,
Conseil National des Professions de l’Automobile (19 mars 2021) :
« La création de CQP dédiés au véhicule historique est un premier pas pour faire en sorte que la
formation ne repose plus uniquement sur la bonne volonté d’une poignée de personnes. Cependant,
il ne faut pas qu’il y ait trop d’alternants. D’une part, parce qu’il n’y pas beaucoup d’entreprises qui
peuvent les accueillir. D’autre part, parce que la formation que l’on dispense dans les centres doit
trouver une application, un débouché. Or, le marché existe, bien entendu, mais il n’est pas
pléthorique. […] L’évolution du marché, sa composition (notamment l’entrée de nouveaux véhicules
dans ce qui est classé historique) va forcément influencer les contenus de formation. La question du
traitement des nouveaux matériaux, présents sur des modèles plus récents mais qui présentent un
intérêt esthétique et patrimonial, va se poser. Aujourd’hui, il manque surtout une formation à la
culture automobile, à la culture du véhicule historique et à l’enchaînement des techniques. »
• Extrait d’un entretien avec Paul Chevallier, Tôlier-formeur, menuisier en voiture et compagnon
carrossier (24 mars 2021) :
« J’ai commencé en apprentissage à l’âge de quinze ans chez les Compagnons qui m’avaient orienté
vers une formation en carrosserie-construction poids lourds. J’étais déjà intéressé par la voiture
ancienne mais il n’y avait pas de formation. Mon tour de France m’a permis de rencontrer d’anciens
artisans et de découvrir la tôlerie-forme et la menuiserie de voitures. Chez les Compagnons, je
pouvais m’exercer tous les samedis à la tôlerie-forme car l’atelier restait ouvert pour que l’on puisse
venir y travailler. Je n’avais alors pas idée des métiers qu’il y avait derrière la voiture ancienne. Ce
n’étaient pas des métiers reconnus. L’une des spécificités, chez les Compagnons, c’est l’attachement
à l’histoire du métier. C’est comme ça que je me suis intéressé à la voiture ancienne. J’ai appris
beaucoup par moi-même. On apprend beaucoup seul car tout le monde n’est pas disposé à montrer
ou à expliquer ce qu’il sait faire. Quand j’enseigne à des jeunes, je sais qu’ils ne perdront pas autant
de temps que moi à chercher par eux-mêmes. Aujourd’hui, il faut dix ans pour faire un artisan
accompli, mais ce serait sans doute différent s’il existait des formations. »
• Extrait d’un entretien avec Richard Keller, Conservateur en chef du patrimoine (25 mars 2021) :
A propos du patrimoine automobile :
« L’automobile a complètement changé les modes de vie et la France a joué un rôle primordial dans
ce domaine. De ce point de vue, l’automobile est un objet ethnographique qui révèle un phénomène
historique fort. C’est aussi un objet qui est lié à l’histoire du design. C’est un objet de décoration, un
objet qui permet de se montrer. Longtemps, l’automobile a fait partie de l’identité des personnes.
Elle a été un marqueur du XXe siècle. […] Les Musées de France ont un devoir. Nos voitures doivent
être roulantes, mais ça ne veut pas dire qu’elles vont forcément rouler. Notre cahier des charges, pour
un projet de restauration, est très différent du cahier des charges d’un collectionneur privé. […] Notre
vocation première est de faire sentir le côté patrimonial de l’automobile. Il faut trouver de nouveaux
moyens d’action, mais toujours en complémentarité de ce qui se fait déjà. »
A propos du projet de restauration de la Panhard & Levassor Dynamic X76 Coupé Junior de 1936
acquise pas l’Etat :
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FICHE D'INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL
« Cette voiture est unique en tant que coupé junior. Elle présente beaucoup de détails Art Déco. Il y
a un vrai travail de design, de style, jusque dans le dessin des poignées. C’est une voiture qui est sortie
en 1936, une époque qui inaugurait de nouvelles techniques de production, c’est pourquoi il était
important de la faire entrer dans les collections. Au moment de l’achat, nous pouvions formuler deux
hypothèses. Soit, il s’agissait uniquement de stabiliser l’automobile, dans une démarche plutôt
archéologique, mais cela n’avait pas d’intérêt car cela n’aurait fait que mettre en avant un phénomène
de mauvaise conservation. Soit, nous la restaurions. C’est cette hypothèse que nous avons privilégiée
car l’objectif était de mettre en valeur un modèle unique. Il faut distinguer les traces d’usage des
traces de mauvaise conservation. Les traces d’usage peuvent rendre compte d’événements
intéressants qui ont eu lieu dans la vie de la voiture alors qu’il n’y a aucun intérêt à mettre en avant
les mauvaises conditions de stockage qu’elle a pu subir. Nous avons découvert à cette voiture un
parcours historique mouvementé, notamment qu’elle avait été repeinte au moins quatre ou cinq fois.
Les découvertes se font au fur et à mesure. La voiture donne beaucoup d’indices que ne donne pas la
documentation. C’est aussi notre rôle de faire progresser les recherches et les connaissances
scientifiques. La méthode de documentation des musées prend beaucoup de temps mais elle permet
d’expliquer les choix que nous faisons et pourquoi nous les faisons de manière que, dans cinquante
ans, on puisse comprendre la démarche qui a été la nôtre. »
• Extrait d’un entretien avec Jean-Louis Blanc, Président de la Fédération Française des Véhicules
d’Époque (12 avril 2021) :
« Pour moi, la carrosserie automobile, c’est un peu comme la haute couture. Les carrossiers, les
grands créateurs et les grands designers adoptent une même démarche : faire un objet d’art à partir
d’une fonction utilitaire, se déplacer ou se vêtir par exemple. La carrosserie, c’est de l’art en
mouvement. […] L’un des marqueurs qui caractérisent la communauté des amateurs de véhicules
d’époque, c’est certes la passion, mais surtout la sympathie qu’elle inspire et qu’elle perçoit lors des
cinq à six milles manifestations qu’elle organise sur le territoire chaque année. Le patrimoine
automobile est un important symbole du savoir-faire national et de nos modes de vie. Les Français
adorent leur histoire automobile. […] L’une des principales actions menées par la FFVE au cours des
deux dernières années concerne la formation. Nous avons mené une politique très volontariste et
très originale dans ce domaine. Nous avons lancé les démarches pour la création de quatre Certificats
de Qualification Professionnelle (CQP). Nous attribuons aussi des bourses aux entreprises
adhérentes à la FFVE afin que leurs salariés puissent se former et obtenir ces CQP. Notre objectif est
des financer entre cinquante et cent bourses par an. […] Il reste encore beaucoup de voitures à
restaurer. Ce sont des objets fragiles. A mon avis, il y a encore beaucoup à faire. »
• Extrait d’un entretien avec Jean-Pierre Condemine, membre de l’Association Internationale des
Amis du Musée National de l’Automobile de Mulhouse, du Club Taunus Mania et de l’Amicale 504
(30 avril 2021) :
« Je ne me définis pas comme un collectionneur, mais plutôt comme un amateur éclectique. Je
m’intéresse à toutes les voitures, à l’histoire qu’elles incarnent. Une voiture est le reflet d’un contexte,
d’une époque. Je n’isole pas un véhicule de son environnement. Cette passion pour les voitures
m’accompagne depuis le plus jeune âge. J’ai sauté le pas en 2001, avec l’achat de ma première
ancienne. Un achat peut être le fruit de longues recherches ou bien une question d’opportunité. Vous
trouvez un jour, par hasard, un véhicule qui éveille votre intérêt et qu’il faut sauver. Qu’est-ce qui
guide les choix dans le cadre d’un achat ? L’esthétique n’est qu’un facteur parmi d’autres. L’histoire
que reflète le véhicule est pour moi centrale. C’est aussi une question d’affect, de souvenirs
personnels. C’est quelque chose de très subjectif. […] Je m’implique essentiellement dans le Club
Taunus Mania en écrivant des articles sur des thématiques historiques pour les bulletins. Je participe
également aux instances dirigeantes de l’Association Internationale des Amis du Musée National de
l’Automobile de Mulhouse. L’adhésion à des clubs [dédiés à une marque ou un modèle en particulier]
facilite la recherche de pièces détachées. Cela permet aussi d’échanger des conseils pratiques sur les
éventuelles faiblesses d’une voiture, les points à surveiller. Les clubs possèdent tout un réseau de
sachants. Le principe d’un club, c’est que chacun doit y apporter quelque chose. Je fréquente d’autres
amateurs au-delà des clubs auxquels j’appartiens et participe notamment aux rassemblements
36
FICHE D'INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL
mensuels de voitures anciennes organisés sur mon territoire. Cela permet de faire de nouvelles
rencontres. […] J’essaye d’acquérir des voitures en bon état, notamment en carrosserie, pas
forcément à valeur très élevée mais avec une traçabilité complète. Il y en a une dont je viens de faire
refaire intégralement la carrosserie. Elle présentait un début de rouille, était bosselée et la peinture
était passée. Quelques éléments ont dû être remplacés car la corrosion avait fait son œuvre. Pour
choisir le carrossier, j’ai choisi la proximité (j’habite dans une zone semi-rurale). J’ai confié
l’opération à un professionnel de bonne réputation non spécialisé dans les anciennes. Il en restaure
cependant de temps à autre. Le travail a été de qualité, mais certaines techniques propres aux
véhicules d’époque n’étaient pas entièrement maitrisées. C’est tout l’enjeu de la transmission des
savoir-faire. Le bouche-à-oreille est important et fonctionne très bien lors des rencontres de clubs.
Pour des voitures de grande série, on se lance dans des travaux de carrosserie avec la conscience que
le coût des travaux excèdera la valeur du véhicule. On le fait pour donner une seconde jeunesse au
véhicule, pour en profiter, pas pour le revendre à profit. […] Je roule régulièrement avec des véhicules
anciens depuis vingt ans. Je n’ai jamais rencontré d’hostilité. Les retours [des gens], en dehors des
réunions automobiles, sont très sympathiques, très bienveillants. Plus récemment, des questions
sont posées sur la consommation, la pollution. Il faut faire preuve de pédagogie. […] Au-delà des
véhicules que nous aimons, il y a un ciment [qui qualifie la communauté des amateurs de voitures
anciennes], c’est la passion et l’enthousiasme. Cette communauté crée du lien social
intergénérationnel. Elle réunit des gens qui ne se seraient jamais rencontrés autrement. La curiosité
est une autre caractéristique de cette communauté. Son implication valorise cette prodigieuse
histoire technique, industrielle, sportive et avant tout humaine. Des hommes et des femmes ont eu
des destinées incroyables. La voiture, tout comme la moto, est par excellence un le symbole de liberté.
[…] Le public féminin est à conquérir. Il faut aussi attirer les jeunes avec bienveillance sans les
décourager parce qu’ils préfèrent parfois les youngtimers. Il faut donc être accueillant et attiser leur
curiosité vis à vis de générations plus anciennes de véhicules. L’enjeu est aussi de les aider à
apprivoiser la voiture ancienne en leur donnant des conseils de conduite (une voiture ancienne ne se
conduit pas comme une voiture contemporaine) et les clefs de l’entretien. En résumé, cette passion
joyeuse et partagée est un formidable antidote à la morosité. »
Transcriptions d’interviews
• Transcription d’un extrait du film documentaire « FIVA Culture Awards 2020 : Hubert
Haberbusch, Carrossier de véhicules anciens », réalisé par Pfrimmer & Pfister, produit par Les
Indépendants, 2020, 5mn :
« Je suis Hubert Haberbusch, maître carrossier à Strasbourg depuis 1989 et, depuis 2017, Maître
d’art en restauration de véhicules anciens. Une des particularités de l’entreprise, c’est de ne pas être
fixée sur une marque précise. Le carrossier, dans sa tradition, carrosse toutes sortes de marques.
Chaque marque a son collectionneur. Le fait de pouvoir renouveler et changer de marque m’a permis
de connaître énormément de voitures. […] Je ne suis pas collectionneur, je suis au service du
collectionneur. […] L’automobile étant le principal patrimoine industriel du XXe siècle, il faut qu’on
montre ces belles voitures. Il y a certaines voitures qui sont carrément considérées comme des
œuvres d’art. Le meilleur moyen de permettre à la jeune génération d’y accéder c’est à travers les
métiers, donc de les faire s’intéresser aux métiers qui s’y attachent et leur permettre d’évoluer là-
dedans. Pour ça il faut que ces métiers soient valorisés, soient reconnus à leur juste valeur. […] Il y a
encore assez d’artisans qui ont des savoir-faire rares. Et le principal objectif c’est de mettre en
relation des jeunes qui sont passionnés par soit la mécanique, soit la carrosserie […] avec ces
sachants qui sont généralement un peu vieillissant C’est ça le grand défi pour que ce métier se
perpétue. En 1978, j’ai passé tout de suite mon brevet de maîtrise afin de pouvoir former des
apprentis. Depuis cette date-là, j’ai formé à peu près une cinquantaine d’apprentis, itinérants, jeunes
ou stagiaires […]. Il faut sortir du fait que l’apprenti ou l’apprenant est une main d’œuvre pas chère.
Les apprenants doivent être des gens qui veulent plus tard exercer ce métier, apprendre un vrai
métier et après le valoriser. C’est pour ça que je n’ai pas changé d’activité durant toute ma carrière.
J’ai commencé en apprenant le métier, après à l’exercer, à le transmettre, à essayer de le valoriser à
ma mesure, en adhérant dans les métiers d’art, en le faisant reconnaître par le ministère de la
Culture, et maintenant en parlant de ces beaux métiers qui sont autour de la restauration automobile
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FICHE D'INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL
afin que les jeunes s’y intéressent et perpétuent ces métiers-là. Dans cette volonté de transmettre, à
un moment donné s’est posé la question de la transmission de l’entreprise. Grâce au titre de Maître
d’art […] nous avons eu un soutien du ministère afin de mettre en place un dispositif qui permet la
transmission de l’entreprise […]. Les choses dont je peux être le plus fier sont d’un côté, de travailler
sur des voitures exceptionnelles, sur des voitures qui sont inscrites au patrimoine des musées de
France, et la deuxième chose, c’est à travers les apprenants qui sont passés ici, c’est de savoir qu’ils
ont créé leur propre entreprise. Actuellement, il y a à peu près une dizaine qui ont créé leur propre
atelier et ça, j’en suis très fier. »
Inventaires réalisés liés à la pratique
Plusieurs automobiles anciennes sont aujourd’hui recensées au sein de la base Palissy :
• Voiture automobile d'Henri Marrel (?) : berline Voisin type C11
Notice n°PM42001058
• Voiture automobile de François Marrel : coupé de ville Hispano-Suiza type K6 105, n°
d'immatriculation 3610 EA 69
Notice n°PM42001064
• Voiture automobile de la famille Marrel : coupé de ville transformable Hispano-Suiza type H 6 B,
n° d'immatriculation 3658 DY 69
Notice n°PM42001062
• Voiture automobile d'Yvonne Marrel : limousine Voisin type C3, n° d'immatriculation 1927 EB 69
Notice n°PM42001057
• Voiture automobile de Jane Marrel : limousine Voisin type C3 L, n° d'immatriculation 2046 JA 2
Notice n°PM42001060
• Voiture automobile de François Marrel : limousine Voisin avec malle type C16, n°
d'immatriculation 9860 JA 2
Notice n°PM42001061
• Voiture automobile de Henri Marrel : cabriolet Hispano-Suiza type H 6 B, n° d'immatriculation
1933 EB 69
Notice n°PM42001063
• Voiture automobile de François Marrel : cabriolet Voisin type C11, dite la Valse bleue, n°
d'immatriculation 3857 DY 69
Notice n°PM42001059
Bibliographie sommaire
• Ouvrages
- BELLU Serge, A french touch of class – Les ateliers de carrosserie française 1930-1960, Paris,
Editions Nicolas Chaudun, 2012
- BELLU Serge, Art de la carrosserie française, Antony, Editions ETAI, 2007
- BELLU Serge, Encyclopédie de la carrosserie française, Antony, Editions ETAI, 2011
- BELLU Serge, La carrosserie française – Du style au design, Antony, Editions ETAI, 2007
- BELLU Serge, La carrosserie française, une histoire de style, Paris, Editions de la Martinière,
2010
- KOZUBSKI Guillaume, 170 ans d’innovation, Antony, Editions ETAI, 2015
- LABOURDETTE Jean-Henri, Un siècle de carrosserie française, Lausanne, Edita, 1972
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FICHE D'INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL
- Made in France : en Alsace, la restauration des voitures est un art, réalisation NC, production NC,
mis en ligne par Midi en France, 2013, 9mn
https://www.youtube.com/watch?v=Q7AbWuVanfM
- Envoyé spécial - Vieilles voitures : la rouille à prix d’or, reportage de Kristian Autain, Loup
Krikorian, Emilie Denis, Mathias Barrois, Kamel Founas, Perceval Briclot, Grégory Orain et Benoît
Sauvage, réalisation NC, production NC, mis en ligne par francetvinfo.fr, 2016, 27mn
https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/envoye-special-le-samedi/video-envoye-
special-vieilles-voitures-la-rouille-a-prix-dor_1403081.html
Sitographie sommaire
- Ecole Nationale des Professions de l’Automobile GARAC
https://www.garac.com/ [consulté le 19 février 2021]
- Fédération Française des Véhicules d’Epoque
https://www.ffve.org/ [consulté le 9 mars 2020]
- Fédération Internationale des Véhicules Anciens
https://fiva.org/fr/ [consulté le 9 mars 2020]
- Institut National des Métiers d’Art
https://www.institut-metiersdart.org/ [consulté le 9 mars 2020]
- Carrosserie H.H. Services
http://carrosserie-hh.com/ [consulté le 29 août 2020]
- Cité de l’Automobile de Mulhouse
https://www.citedelautomobile.com/ [consulté le 21 septembre 2020]
- Musée national de la Voiture de Compiègne
https://chateaudecompiegne.fr/decouvrir/le-musee-national-de-la-voiture [consulté le 21
septembre 2020]
- Carrosserie Lecoq
https://www.carrosserie-lecoq.com/ [consulté le 12 février 2021]
- L’atelier de Paul
https://atelierdepaul.mystrikingly.com/ [consulté de 16 février 2021]
- Club Delahaye
https://clubdelahaye.com/ [consulté le 16 février 2021]
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Coordonnées
9, rue des Frères Lumière 37170 Chambray-les-Tours
02 47 48 06 88
Nom
BERNARD Vincent
Fonctions
Responsable de l’Institut des Métiers de la Carrosserie – Les Compagnons du Devoir et du Tour de
France
Coordonnées
82, rue de l’Hôtel-de-Ville
75004 Paris
Nom
BLANC Jean-Louis
Fonctions
Président de la Fédération Française des Véhicules d’Epoque
Coordonnées
Fédération Française de Véhicules d’Epoque
BP 40068 - 92100 Boulogne-Billancourt Cedex
Nom
BREGEAUD Sophie
Fonctions
Conservatrice des musées
Coordonnées
Le Grand Atelier, Musée d'art et d'industrie
3, rue Clément Krebs 86100 Châtellerault
Nom
CHALANÇON Brice
Fonctions
Ingénieur – restaurateur, responsable de l’atelier de restauration de la Cité de l’automobile de
Mulhouse
Coordonnées
Cité de l'automobile - Musée national - Collection Schlumpf
17, Rue de la Mertzau 68100 Mulhouse
Nom
CHEVALLIER Paul
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Fonctions
Tôlier-formeur, menuisier en voiture, compagnon carrossier
Coordonnées
L’Atelier de Paul
424 rue de la basse-côte 60880 Armancourt
[email protected]
Nom
CONDEMINE Jean-Pierre
Fonctions
Adhérent de l’Association Internationale des Amis du Musée National de la Voiture de Mulhouse,
de l’Amicale 504 et du club Taunus Mania
Coordonnées
/
Nom
FUCHS Catherine
Fonctions
Conservatrice en chef du patrimoine
Coordonnées
Cité de l'automobile - Musée national - Collection Schlumpf
17, Rue de la Mertzau 68100 Mulhouse
Nom
GARNIER Patrick
Fonctions
Directeur-adjoint (de 1982 à 1995) puis Directeur (de 1995 à 2000) de l’Association du Musée
National de l’Automobile de Mulhouse
Coordonnées
Association du Musée National de l’Automobile de Mulhouse
192 avenue de Colmar 68200 Mulhouse
Nom
GOUGENOT Romain
Fonctions
Carrossier et assistant chef de projet restauration-conservation, salarié de l’entreprise H.H.
Services
Coordonnées
H.H. Services
2, Rue du Rhin Napoléon 67000 Strasbourg
03 88 61 70 24
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Nom
GUICHAOUA Jean-Sébastien
Fonctions
Directeur du Salon Rétromobile
Coordonnées
Salon Rétromobile
70, avenue du Général de Gaulle F-92058 Paris La Défense Cedex
Nom
HABERBUSCH Hubert
Fonctions
Maître carrossier – restaurateur de véhicules anciens, fondateur et dirigeant de l’entreprise H.H.
Services, Maître d’art
Coordonnées
H.H. Services
2, Rue du Rhin Napoléon 67000 Strasbourg
03 88 61 70 24
Nom
KELLER Richard
Fonctions
Conservateur en chef du patrimoine
Coordonnées
Musée national du patrimoine
Château de Compiègne, Place du Général de Gaulle 60200 - Compiègne
Nom
LAMPRIERE Jean
Fonctions
Vice-président du Club Vedette France ; Administrateur et responsable du projet « Les lieux de
l’histoire automobile » au sein de la Fédération Française des Véhicules d’Epoque (FFVE)
Coordonnées
[email protected]
Nom
PIAT Emmanuel
Fonctions
Responsable Histoire & Patrimoine
Coordonnées
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FICHE D'INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL
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