Chapitre-4 Machines Électriques Spéciales

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Cours : Machines électriques spéciales

Université du 20 Aout 1955 Skikda Année Universitaire 2021/2022


Faculté des Technologies Option Electromécanique
Département de Génie Mécanique Master 2

Chapitre III : Machines à réluctance variable

1. INTRODUCTION

Les moteurs à réluctance variable reçoivent ces dernières années de plus en plus d’attention de la part
des industriels. Ceci est dû à leur robustesse, leur faible coût de production et également leur rendement
très apprécié. Contrairement, aux moteurs classiques à courant alternatif, le concept du champ tournant
est loin d’être pris en compte pour les moteurs à réluctances variable puisqu’elle fonctionne grâce à la
variation de l’énergie avec la position du rotor.

2. Moteurs à réluctance variable [2]

Ces moteurs, bien connus dans le cas de la commande pas à pas, présentent des avantages de simplicité
et de robustesse mais ils peuvent être bruyant et cela limite leur champ d’application. Ils sont utilisés
depuis longtemps dans des domaines marginaux mais de grande diffusion. Le moteur à réluctance, sans
balais comme les moteurs à aimants et asynchrone, est également un condidat au remplacement du
moteur à collecteur dans bon nombre d’application. Dans ce cas, il est alimenté et autopiloté par un
onduleur électronique, a priori unidirectionnel en courant car les forces générées ne dépendent pas de
son signe. Le demi pont asymétrique est alors la pierre de base des convertisseurs pour MRV.

2.1 Réluctance et circuit magnétique [2] [3]

La réluctance magnétique est une grandeur qui caractérise un élément de volume traversé par un flux
magnétique. Elle est fonction des dimensions géométriques de l’élément et de la perméabilité
magnétique du matériau. La réluctance d’une zone de l’espace traversée par un champ magnétique
s’exprime par la relation suivante :

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- Phase 1 non alimentée.

Il est alors évident que, pour une géométrie donnée, une faible réluctance nécessite des matériaux de
grande perméabilité magnétique.

Un circuit magnétique est une suite de substances toujours ferromagnétiques, de faible hystérésis,
destinées à canaliser le flux magnétique crée par un courant électrique parcourant des conducteurs qui
entourent le circuit magnétique.

Le circuit magnétique est fermé s’il ne comprend que des ferromagnétiques. S’il est interrompu par
des intervalles d’air, ou entrefers, il est dit ouvert.

Le circuit est exempt de fuites magnétiques si le flux Φ de l’induction Β à travers une de ses sections
S est partout le même. Le flux Φ est alors de la forme :

Le nombre d’ampères-tours inducteurs ∑I = F est la force magnétomotrice du circuit et l’intégrale est


réluctance R. Si des pièces du circuit magnétique sont mobiles, elles vont se placer de telle sorte que la
réluctance soit minimum et donc le flux maximum ce qui revient en fait à réduire les entrefers. Le
circuit magnétique d’un moteur est constitué du stator et rotor.

2.2 Constitution

Parmi les différentes structures de MRV existantes, nous avons choisi d’utiliser une machine à
réluctance variable à double saillance de type « 6/4 ». La figure 1.1 montre la structure de cette
machine

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Ce moteur comporte une denture dont le pas n’est pas le même au stator et au rotor : le rotor n’est pas
aimanté.

Rotor : est constitué d’un empilage de tôles identiques découpées. Cet empilage est solidaire de l’axe
de transmission. Il ne comporte ni conducteurs électriques ni aimants, ce qui lui confère une grande
robustesse et une extrême simplicité.

Le stator : est également constitué de tôles ferromagnétiques empilées. Deux pôles diamétralement
opposés reçoivent deux bobinages alimentés en série, constituant ainsi une phase.

Cette machine peut comporter deux, trois, quatre (ou même plus) phases.

2.3 Principe de fonctionnement du MRV 6/4 [2]

Le principe de fonctionnement de la machine à réluctance variable peut être décrit à partir d’une
structure monophasée élémentaire identique à celle présentée ci- dessous :

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Cette structure possède deux positions rotoriques remarquable :

 Une position d’opposition pour laquelle le circuit magnétique présente une réluctance
maximale ou inductance minimale,
 Une position de conjonction ou la réluctance est minimale donc inductance maximale.

Si le rotor se trouve dans une position intermédiaire entre l’opposition et la conjonction, l’injection
d’un courant dans l’enroulement d’excitation modifie l’état du système qui tend alors à présenter une
réluctance minimale (flux maximal). Ainsi on observe une rotation du rotor vers la position de
conjonction. Lorsque le courant est supprimé, si l’énergie cinétique emmagasinée durant la rotation est

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suffisante pour l’amener jusqu’à l’opposition, alors on peut répéter le cycle et obtenir un mouvement
continu de rotation.

Ce principe est généralisable à la machine triphasée de notre application :

 Phase 1 alimentée : le circuit magnétique tend à se positionner en position de réluctance


minimale ⇒rotation vers conjonction ’’phase 1 – AA’ ’’.
 Phase 2 alimentée : le circuit se déplace en position de réluctance minimale ⇒ c’est l’axe BB’
qui vient en jonction de la phase 2.
 Ainsi une rotation de l’excitation dans le sens 1, 2,3 donnera lieu un déplacement du rotor
dans le même sens. Un changement dans l’ordre d’alimentation des phases, par exemple
alimentation 1,3 puis 2 inversera le sens de rotation du moteur
3. Etude des avantages et inconvénient des MRV [4]

Les avantages du moteur à réluctances variables sont les suivantes :

1- Simplicité de la structure avec économie de matériaux :


 Les extrémités des bobinages (tête de bobine) sont plus courtes que dans le stator
classique, donc l’enroulement axial et la masse de cuivre sont moindres
 De ce fait, ce type de moteur est mieux adapté aux forts diamètres et faibles longueurs, ce
qui est une contrainte souvent imposée par le dimensionnement aéraulique.
 Le rotor ne comporte pas d’aimant, et par conséquent pas de frette. Il est constitué de
tôles empilées ou d’un bloc massif de matériau fritté. 2- Moindres coûts de fabrication :
 Le bobinage est rapporté après enroulement et non inséré à la main fil par fil.
 Simplicité de construction du rotor 3- Robustesse et sécurité de fonctionnement :
 Les phases sont découplées magnétiquement, ce qui permet au moteur de continuer à
tourner en mode dégradé, en l’absence d’une phase, par exemple ;

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 La sécurité de l’onduleur est augmentée, car les bobines sont en série avec les transistors,
et donc limitent naturellement les variations brusques de courant : il ne peut pas y avoir
de court –circuit de bras.

Cette structure présente cependant des inconvénients :

1. Aspect vibratoire : Le moteur qui fonctionne sur la variation de saillance inhérente à


l’anisotropie magnétique du rotor génère un couple dont les ondulations peuvent être très
importantes en particulier si l’alimentation des plots statorique est séquentielle. Les
vibrations qui en découlent sont néfastes pour les matériaux et source de naissance sonores
non négligeables.
2. Aspect électrique : L’absence d’aimant est un avantage en coût et simplicité. Cependant,
la magnétisation du rotor nécessite un courant important qui passe par le transit d’une
puissance active, donc un facteur de puissance dégradé, et par conséquent, un
surdimensionnement de l’onduleur.
3. Aspect rendement : Le courant nécessaire à la magnétisation du moteur est aussi une
source de pertes.

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