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Chapitre 3 Éléments Filetés Partie 2

Ce document décrit les différents types d'éléments filetés utilisés dans les assemblages mécaniques, notamment les vis, écrous, boulons et goujons. Il explique leurs caractéristiques et leurs domaines d'application.

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Chapitre 3 Éléments Filetés Partie 2

Ce document décrit les différents types d'éléments filetés utilisés dans les assemblages mécaniques, notamment les vis, écrous, boulons et goujons. Il explique leurs caractéristiques et leurs domaines d'application.

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ENIG Cours : Construction 2

Chapitre 3.
Partie 2 : les éléments filetées
Liaison d’encastrement
I. Réaliser le maintien en position entre pièces
1. Vis d'assemblage

Les vis d’assemblage traversent librement un trou de passage dans une ou plusieurs pièces et se
vissent dans un trou taraudé dans la dernière pièce à assembler.

Figure 1.
Choix d'extrémité

Bout chanfreiné ou brut de roulage : sont les plus couramment utilisées


Bout pilote conique ou cylindrique : La conception de l’extrémité des vis à bout pilote facilite
l’alignement et la mise en position de la vis. Ce type d’extrémité convient très bien pour les
montages automatisés.
Choix de tête
Vis à tête hexagonale ou carrée :
Entraînement par tête hexagonale : ce choix est très utilisé car il permet de fournir un couple de
serrage important.
Entraînement par tête carrée : les têtes carrées s’arrondissent moins facilement lors du
démontage et remontage comparées aux vis à têtes hexagonales.

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 1


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Tableau 1

Tableau 2
Vis à tête à six pans creux :
Entraînement six pans creux : la capacité du couple de serrage de ce mode de transmission est un
peu plus faible que pour les modes d’entraînement hexagonal ou carré.
Ce mode d’entraînement présente néanmoins l’avantage :
d’une absence d’arêtes vives extérieures (sécurité, esthétique, la tête peut être noyée par
l’intermédiaire d’un lamage…)
d’un mode d’entraînement de faible encombrement.
Pour les vis à tête cylindriques six pans creux, la longueur est donnée sans tenir compte de la tête
comme pour les vis H et Q.

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 2


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Tableau 3

Tableau 4
Entraînement par fente : ces vis sont utilisées pour des assemblages qui nécessitent de faibles
sollicitations mécaniques. De plus, ce type d’entraînement ne convient pas aux montages
automatiques. L’extrémité la plus courante est brute de roulage (symbole RL). Pour les vis à tête
large le symbole est CLS.

Figure 4.8
Entraînement cruciforme : les vis à tête cruciforme sont utilisées pour des assemblages à faibles
sollicitations mécaniques qui exigent sécurité et esthétique. La fabrication courante est l’extrémité
RL.
Dans le cas de montages automatisés il est préférable de choisir le type Z avec une extrémité pilote
de type PN ou LD.

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 3


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Entraînement par six lobes internes (Torx) : l’engrènement de l’outil permet, par rapport aux vis à
six pans creux, une amélioration du couple de serrage.
La fabrication courante est avec extrémité RL.

Ces vis présentent les avantages suivants :


absence d’arêtes vives (sécurité, esthétique…) ;
mode d’entraînement de faible encombrement.
Ce type d’entraînement permet un engrènement aisé des outils de vissage automatisés
(dans ce cas il convient de choisir une extrémité de type PN ou LD).

2. Vis de pression

Les vis de pression se différent de celles d'assemblage par leurs longueurs totalement filetées et
leurs extrémités. Elles sont utilisées dans les montages demandant peu de précision et un effort sur
l'extrémité.
La forme adaptée de ces vis permet d’assurer différentes fonctions mécaniques : pression,
blocage… Pour les petits mécanismes faiblement sollicités, elles peuvent servir de vis d’arrêt ou de
guidage.
La tête d'une vis de pression ne doit pas servir en blocage. Par conséquent, ses dimensions sont
réduites. Pour une utilisation correcte de ce type de vis, l'implantation J doit vérifier la condition,
J≥d, pour les métaux durs.
En plus a la forme de la tête, les vis de pressions sont caractérisées par la forme de l'extrémité. La
figure ci-dessous présente les formes de tête et d'extrémité rencontre construction mécanique.

Figure 4.9

Choix des extrémités des vis de pression


Téton court (TC) : il permet d’effectuer un serrage énergique tout en protégeant les filets de la vis.
Téton long (TL) : il permet d’effectuer un guidage en translation.
Bout tronconique (TR) : il est utilisé dans le cas d’un positionnement précis ou pour effectuer un
guidage en rotation.
Préparé par : M. BEN ROMDHANE 4
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Bout bombé (BB) : il permet d’effectuer un serrage énergique ponctuel tout en protégeant les filets
de la vis.
Bout plat (PL) : il est utilisé pour des serrages fragiles et peu fréquents.
Bout cuvette (CU) : la concentration de l’effort se fait sur les lèvres aiguës de l’extrémité de la vis.
Ce type de serrage améliore l’adhérence et interdit tout déplacement.

Figure 4.10

Utilisation des vis de pression

Figure 4.11

3. Ecrou

Un écrou est une pièce taraudée menée d'un dispositif de manœuvre pour en permettre le serrage et
le desserrage. Cet organe est un complément indispensable à une vis pour réaliser un assemblage
par boulon.
Selon le type du dispositif de manœuvre, on trouve les écrous manœuvres à la clé ou à la main. En
effet, un écrou doit satisfaire deux fonctions:
- avoir une surface d'appui normale à l'axe du trou taraude,
- avoir une forme qui permet sa manœuvre.

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 5


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Tableau 5

La figure ci-dessous présente les écrous les plus utilisées en construction.

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 6


ENIG Cours : Construction 2

Figure 4.12

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 7


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4. Boulons

Un boulon est composé d’une vis et d’un écrou de même diamètre. L’écrou normalement utilisé est
l’écrou hexagonal. Les pièces à réunir sont simplement percées de trous lisses. On obtient ainsi un
assemblage économique de plusieurs pièces par pression des unes sur les autres. Pour obtenir un
serrage efficace, les vis doivent être immobilisées en rotation.

Figure 4.13

Dans les cas de serrage fort, la tête de la vis doit être immobilisée. L'immobilisation s'effectue
parfois a l'aide d'un ergot rapporte ou venu directement par la forme de la tête. La figure ci-dessous
présente les techniques les plus fréquemment utilisées en construction mécanique.

Figure 4.14

5. Goujons

Un goujon est composé d’une tige, filetée à ses deux extrémités, et d’un écrou de même diamètre.
Les deux parties filetées doivent être séparées par un tronçon lisse.
• Les goujons sont utilisés en remplacement des vis lorsque le métal de la pièce est peu résistant
ou lorsqu’il est nécessaire de faire des démontages fréquents.
• Les goujons peuvent remplacer les boulons lorsque les pièces à assembler sont très épaisses.

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 8


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Figure 4.15

6. Lamages, chambrages

Ils doivent permettre le passage des outils de serrage. À cette fin, les diamètres indiqués peuvent
être augmentés, ou diminués pour d'autres raisons : optimisation, assemblage, outillage....
Le diamètre C1 est à utiliser avec des vis CHC (hauteur H1) et CZX (empreinte torx ou 6 lobes :
hauteur H2), il permet le passage d'une rondelle. Le diamètre C2 est à utiliser avec des vis ou des
écrous hexagonaux.

Figure 4.16
7. Rondelles
- Rondelles d’appui : elles augmentent la surface d’appui et réduisent ainsi la pression de serrage,
cela évite le marquage des pièces tendres. Il existe différentes rondelles d’appui adaptées aux types
de vis et d’écrous existants :
- Rondelles frein : leur fonction est d’éviter le desserrage de la vis ou de l’écrou. Il en existe
différents types on peut citer : les rondelles frein élastique et les rondelles freins à dents

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 9


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8. Freinage des éléments filetés
La fonction du freinage est de s’opposer au desserrage des vis et des écrous soumis
aux chocs, vibrations, différences de températures …. La réalisation de cette
fonction peut être atteinte par adhérence (phénomène de frottement) ou par
obstacle. La figure ci-dessous présente les différentes techniques rencontrées en
construction.

Figure 4.17
8. Désignation normalisée

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 10


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Préparé par : M. BEN ROMDHANE 11


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II. Calcul des éléments filetés, normalisation, classes de qualité des vis et des écrous
1. Normalisation

L’AFNOR a réuni dans un recueil « Boulonnerie Visserie » les principales normes relatives aux
éléments d’assemblages filetés (vis, goujons, écrou). Ces recommandations concernent en
particulier les matériaux, les spécifications d’essais, les dimensions et tolérances et les outillages de
serrage. Elles définissent :
• Les couples de dimensions (diamètre nominal et pas) pour la boulonnerie à pas fin et à pas gros
(tableaux 1 et 2).
• La section résistante AS des filetages : section d’une tige cylindrique de résistance équivalente à
celle de la partie filetée de la vis, cette donnée essentielle permet de passer, au cours des essais
réalisés sur la pièce filetée (ou au cours des calculs), des efforts aux contraintes (tableaux 1 et 2).
• Les classes de qualités des articles de boulonnerie en acier : chaque classe de qualité définit les
caractéristiques des matériaux exigées pour les vis et goujons (tableau 3) et pour les écrous (tableau
4) dans le cadre d’essais de caractérisation.

2. Note sur les classes de qualités


Vis : la classe de qualité est symbolisée par deux nombres séparés d’un point (par exemple 10.9).
Le premier nombre correspond sensiblement au 100ème de la résistance minimale à la traction
(exprimée en MPa) et le second indique sensiblement 10 fois la valeur du rapport entre la limite
minimale d’élasticité et la résistance à la traction de la vis ou du goujon.
Ecrous : la classe de qualité est symbolisée par un nombre (par exemple 8). Ce nombre
correspond sensiblement au 100ème de la contrainte minimale (exprimée en MPa) exercée sur la
vis lors de l’essai de traction sur l’écrou. (Sans obtenir une déformation plastique de l'écrou)
pour un écrou de classe 8, on doit pouvoir appliquer sans obtenir une déformation plastique de
l’écrou une force produisant une contrainte d’environ 800 MPa dans la section résistante de la
vis.
Rondelles : ces pièces ne comportent une désignation de qualité que dans le cas de la
boulonnerie à serrage contrôlé (NF E 27-701 et E 27-702), elle est similaire à celle des vis.
Boulons : la classe de qualité est symbolisée par deux nombres séparés d’un point (par exemple
10.9). Le boulon doit être constitué d’une vis (et de une ou deux rondelles dans le cas de serrage
contrôlé) de classe de qualité identique à celle du boulon ainsi que d’un écrou dont la classe de
qualité est égale au premier nombre de la classe de qualité du boulon (pour l’exemple :10).
Remarque :
- La limite élastique de l’écrou est toujours bien supérieure à celle de la vis (elle est
approximativement celle de la classe de qualité supérieure).

- On peut donc en conclure que dans un boulon qui respecte la normalisation, l’écrou est toujours
bien plus résistant que la vis et par conséquent il ne sera pas utile de vérifier sa résistance.
Préparé par : M. BEN ROMDHANE 12
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Préparé par : M. BEN ROMDHANE 13


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3. Détermination du couple de serrage


Pour réaliser un assemblage boulonné, on applique en général à l’écrou (ou à la tête de la vis) un
couple moteur de serrage CS à l’aide d’une clé (figure ci-dessous). Le couple résistant égal et de
signe contraire résulte des actions sur l’écrou des forces de contact des filets de la vis et des pièces
assemblées (ou de la rondelle).

Figure 4.18

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 14


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On peut écrire :
C 0 = C1 + C 2

avec
C1 : couple dû aux forces de contact des filets de la vis sur l’écrou,
C2 : couple dû aux forces de contact de la pièce (ou de la rondelle) sur l’écrou.

Figure 4.19
On utilise couramment les expressions suivantes :
C 1 = F0 ρ 0 tan( α + ϕ1 )

• ρ 0 : rayon moyen du filet


• F0 : force axiale (force de serrage des pièces)
• α : angle moyen de l’hélice (figure 4.2)
f1
• ϕ1 : angle de frottement fictif tel tan ϕ1 = et f1 coefficient de frottement vis/écrou.
cos β
• β : angle d'ouverture du profil des filets (figure 4.2)

C 2 = F0 ρ f 2

• f2: frottement entre tête (vis) et support (pièce)


2 ρ32 − ρ13
•ρ= ≈ ρ m ( voir tableau 5)
3 ρ 22 − ρ12
a
ρ2 ≈
• 2 : valeur moyenne équivalente
d
ρ ≈
• 1 2 : valeur moyenne équivalente
1
• ρ m : valeur moyenne équivalente à (ρ1 + ρ2 )
2
C 0 = C 1 + C 2 = F0 ρ 0 tan( α + ϕ 1 ) + F0 ρ f 2

• En exprimant que les angles sont petits d'où : tan ( α + ϕ 1 ) ≈ α + ϕ 1


f1
ϕ1 =
• cos β
d2
ρ0 ≈
• 2

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 15


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 f1 
C 0 = C 1 + C 2 = F0  p / 2 π + .d 2 + ρ f 2 
 2 cos β 
p
F0 : couple nécessaire pour la mise en tension de l'élément de serrage utilise,

f1
F0 .d 2 : couple nécessaire pour vaincre les frottements entre les filets,
2cosβ
F0ρf 2 : couple nécessaire les frottements entre l’élément de serrage et les pièces à assemblées.

Pour les assemblages filetés normalisés, le couple de serrage peut s'exprimer sous la forme usuelle
suivante :
C 0 = F0 (0.16p + 0.583f1d 2 + f 2 ρ )

• p = πd 2 tan α ≈ πd 2α ⇒ α ≈ p / πd 2
• p : est le pas du filetage en mm
• d2: diamètre sur flanc.

Ces expressions sont entachées d’erreurs dues aux différentes approximations réalisées. Le calcul
des assemblages boulonnés conduit parfois à des études plus poussées prenant en compte les pré-
charges, les sollicitations composées (traction + torsion, etc.), les phénomènes de fatigue, les
phénomènes statistiques, les critères de limite élastique (Von Mises...).

4. Incertitude sur la valeur de la précontrainte installée F0


Lors du serrage initial, on trouve deux causes importantes d’erreur :
L’incertitude sur les valeurs du coefficient de frottement f (tableau 6). Pour les pièces assemblées
en acier, on peut utiliser les mêmes valeurs pour f1 et f2.
L’incertitude sur le couple de serrage appliqué (tableau 7).

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 16


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Ceci se traduit pour les moyens de serrage classiques par une dispersion importante sur la valeur
installée de la précontrainte F0 (la valeur installée correspond à la valeur qui existe réellement dans
l’assemblage).

5. Tenue statique
5.1.Etat de contrainte d’une vis

Dans le cas général de sollicitations axiales d’assemblages sans flexion, la vis est tendue par un
effort FB et tordue par un moment de torsion MB équivalent aux deux premiers termes du couple de
serrage :
M B = C1 = F0 (0.16p + 0.583f1d 2 )
En un point A de la périphérie du noyau, on aura donc un état combiné de traction et de torsion :
σ A = K t 1σ
avec
• K t1 Coefficient de concentration de contrainte en traction et σ = 4FB / (πd 3 ) effort de traction /
2

section du noyau
τ A = K t 2τ
avec
16 M B
• K t 2 Coefficient de concentration de contrainte en torsion et τ = contrainte de torsion
π d 33
dans le noyau

L’application du critère de Von Mises permet d’obtenir la valeur de contrainte normale équivalente
( Kt1σ ) + 3 ( Kt 2τ 2 )
2
σe =

Figure 4.21
Préparé par : M. BEN ROMDHANE 17
ENIG Cours : Construction 2

σe peut être comparé :


soit à une fraction de la limite d’élasticité du matériau : σe < Re / α1
soit à une fraction de la limite résistance à la traction du matériau : σe < Rm / α2

Dans le cas d’une sollicitation supplémentaire de flexion, la contrainte de flexion multipliée par son
coefficient de concentration de contrainte viendra s’ajouter à la contrainte de traction. Le calcul de
la contrainte équivalente resterait inchangé. Ce calcul, bien que parfaitement correct pour la
partie filetée située loin des zones d’application des charges, ne permet pas d’avoir une idée
exacte de la résistance de la vis.

Causes d’imprécision du calcul


- Influence des concentrations de contraintes : les coefficients Kt ne peuvent être estimés qu’avec
une précision médiocre.
- Influence de la répartition de la charge entre l’écrou et la vis
La rupture d’une vis au serrage ou en utilisation se produit pratiquement toujours au niveau du
premier filet en prise (Figure).
Les autre cas de rupture constatés sont toujours dus à des anomalies de forme ou de type
métallurgique qui auraient normalement dû entraîner l’élimination de l’élément fileté lors du
contrôle de fabrication. C’est la conséquence de la répartition non uniforme de la charge entre les
filets de l’écrou et de la vis.
Dans le cas d’un écrou normal, le premier filet est le plus chargé (environ 30% de la charge totale).
C’est pour cette raison que la rupture d’une vis au serrage ou en utilisation se produit pratiquement
toujours au niveau du premier filet en prise (Figure).

Figure 4.22. Figure 4.23.


5.2. Résistance des boulons sous charge statique

Compte tenu des remarques précédentes, il serait illusoire de réaliser un calcul prenant en compte
tous les paramètres. La vis sera considérée comme une tige cylindrique de section AS, les valeurs
de contraintes de références (valeurs limites) seront directement déduites d’essais de traction
réalisés sur la vis équipée de son écrou. De cette manière, l’ensemble des défauts de forme et la

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 18


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non-homogénéité du matériau due au forgeage de la tige et au roulage des filets sont globalement
pris en compte au cours de l’essai.

Traction axiale
Lorsqu’un boulon est soumis à un effort de traction axiale, l’effort maximal qu’il peut supporter
sans se déformer notablement de façon permanente peut être calculé de la façon suivante :
FB max = 0.9 Re min AS
Avec
AS section résistante de la tige de la vis
Re min limite élastique minimale de la classe de qualité considérée.

La valeur de FB max ainsi calculée est très proche de la charge d’épreuve (48500 N pour l’exemple),
ce qui montre bien l’importance de cette notion.

Traction et torsion combinées

C’est le type de sollicitation à laquelle est soumis un boulon mis sous tension avec un serrage à la
clé.
On calcule la contrainte équivalente, par l’application du critère de Von Mises, sur la vis modélisée
par une tige cylindrique de section AS, soumise à un effort normal FB et à un moment de torsion
M B.
On obtient ainsi :
σ e = σ B 2 + 3τ 2 B
FB 16M B
σB = et τ B = où d est le diamètre du cylindre de sec tion AS
AS (π d 3S ) s
Traction, torsion et flexion combinées
C’est le cas de pratiquement tous les assemblages car il est très rare que les efforts soient appliqués
suivant l’axe des boulons. Le calcul est le même que précédemment mais, il est souvent difficile
d’évaluer le moment de flexion dans la tige (tenue dynamique d'un boulon).
Une contrainte de flexion supplémentaire diminuera toujours la tenue d’un boulon et on devra
l’éviter, dans la mesure du possible, par un dessin judicieux des pièces.

6. Charges axiales au niveau de la vis

6.1. Modèle général

Nous nous proposons d'étudier le comportement d'un assemblage composé de deux pièces serrées
par l'intermédiaire d'une fixation (ex : boulon). Les sollicitations extérieures sont réduites à un effort
axial constant ou variable en fonction du temps.
Soit
- F0 : la précontrainte installée au montage
- FE : la charge de service supportée par un élément de l’assemblage

Avant application de la force FE, la vis est sollicitée par F0 et les pièces assemblées sont comprimées
par F0. Mais, après l’application de FE la vis est sollicitée par la force FB et les pièces assemblées
par la force FP.

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 19


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On se propose à chaque fois de déterminer :
- FB qui doit vérifier les conditions de résistance de la vis
- FP qui doit vérifier les conditions de fonctionnement (étanchéité, non décollement, non
glissement…)
N.B : FB et FP vont dépendre de F0 et FE et les rigidités des éléments de l’assemblage.

Pour déterminer FB et FP on considère que :


- KB la rigidité de la partie de la vis comprise entre la tête de la vis et l’écrou
- KP la rigidité de l’empilement des pièces entre la tête de la vis et l’écrou

On suppose que :
- FE est appliqué sur le plan d’appui de la tête de la vis ou de l’écrou
- Le contact entre les pièces est maintenu après application de FE (pas de décollement)

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 20


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Figure : Diagramme d’un assemblage sous chargement extérieur FE

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 21


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N.B :

6.2. Facteur d’introduction de charge

Jusqu'à présent, on avait considéré que la force extérieure Fa n'était appliquée que sous la tête de la
vis et sous l’écrou. Or, suivant la forme des pièces assemblées, la sollicitation sera différente
suivant que l’introduction de l’effort sera voisine de la tête de vis, quelconque ou voisine du plan de
l’interface des deux pièces. Par conséquent, on définit le facteur d'introduction de charge β qui tient
compte de la position de l’application de la charge.

Figure : Facteur d’introduction de charge β = x/LP

Dans la plupart des cas, le niveau d’introduction de la charge se situe à l’intérieur des pièces
assemblées et une partie de la rigidité des pièces participe différemment au comportement
dynamique de l’assemblage.

Si nous considérons le cas général d’introduction de l’effort extérieur dans deux plans éloignés de x
pour des pièces modèles de longueur LP, nous pouvons lui appliquer le même calcul que
Préparé par : M. BEN ROMDHANE 22
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précédemment. Le facteur d'introduction de charge β varie par conséquent en fonction de
l'application de la force extérieure. La Figure ci-dessus donne des valeurs de β pour différentes
configurations d’assemblage couramment utilisées.
Les expressions générales des forces exercées dans le boulon et dans les pièces, lorsque la position
de l’introduction de la force extérieure est quelconque, sont :

On appellera facteur de charge de l’assemblage le coefficient de filtrage λ défini par le rapport de


rigidité de l’assemblage, soit :

- Le coefficient rend le coefficient de filtrage encore plus petit que 1 (λ<< 1)


- Dans le cas d'assemblages correctement dimensionnés, ce facteur λ est voisin de 0,1.
- Dans le cas où il sera difficile de déterminer le niveau d’introduction de la charge on prend =0.5

6.3. Détermination des rigidités du boulon et des pièces assemblées


La maîtrise des rigidités des différents éléments composant un assemblage boulonné est essentielle
pour conduire une étude de dimensionnement efficace de celui-ci. En effet, ces grandeurs
caractérisent le comportement sous charge de ces liaisons, c’est à dire les déplacements mesurés sur
l’axe du boulon en fonction des efforts extérieurs appliqués.

L’allure de la répartition des contraintes au sein de l’assemblage met en évidence les zones de
compression des pièces et les fortes concentrations au voisinage de la tête de la vis. La zone
comprimée des pièces est relativement limitée et est souvent comprise dans une plage angulaire de
30° < ϕ < 45°. Cependant, sur l’exemple de la Figure ci-dessous, si les pièces sont massives (pièce
2), on remarque que l’étendue de la zone de compression se stabilise et qu’une augmentation de
l’épaisseur a peu d’influence sur la surface de contact SP.

Figure : Précontrainte d’un assemblage

N.B :

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 23


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a. Rigidité (souplesse) du boulon


Pour calculer la rigidité de la vis, on prend comme modèle un arbre épaulé, de module d’élasticité
longitudinale EB, soumis à un effort de traction F0.
Pour prendre en compte la rigidité totale KB du boulon, l’influence de la rigidité de la tête et de la
liaison filetée vis-écrou, on introduit deux longueurs équivalentes supplémentaires égales à 0.4d où
d est le diamètre nominal du boulon.

Le modèle global correspond à la somme de quatre rigidités :

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 24


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b. Rigidité des empilements


La plupart des modèles de calcul se ramènent à un modèle dans lequel les pièces sont considérées
de formes cylindriques de section circulaire équivalente égale à SP.

De nombreuses études ont conduit à des expressions différentes de Sm.

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 25


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7. Tenue d’un boulon sous l’effet de charges dynamiques


7.1. Comportement en fatigue des boulons

Préparé par : M. BEN ROMDHANE 26


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7.2. Calcul de la contrainte dynamique et vérification de la tenue de la vis

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8. Calcul de la précontrainte minimale à installer F0min

9. Vérification de la pression sous tête (ou sous écrou, ou sous rondelle)

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N.B : Cas d’un effort FE excentré par rapport à l’axe de la vis

Lorsque le support de l'effort extérieur FE ne coïncide pas avec l'axe de la vis, lui-même ne passant
pas par le barycentre de la surface de contact des pièces assemblées et dans le cas où cette surface
n’est pas assez étendue, on observe :
- Un décollement partiel de l’empilement des pièces ce qui implique une modification de la
rigidité des pièces
Préparé par : M. BEN ROMDHANE 30
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- les vis subissent une sollicitation complémentaire de flexion
La surface du cercle de diamètre W (zone maximale comprimée s’il y avait assez de contact) est
considérée comme la zone pouvant participer à la reprise des moments de flexion dus à un effort
excentré.
Lorsque la surface de contact des pièces assemblées inclut ce cercle, on considère que le coefficient
de filtrage λ ne sera pas affecté par l'effet de l'effort excentré.

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III. Calcul de prédétermination non optimisé du diamètre nominal des boulons

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IV. Démarche de calcul optimisé du diamètre nominal des boulons

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