20 Cours - Correction Des SLCI
20 Cours - Correction Des SLCI
20 Cours - Correction Des SLCI
Sommaire
Adapter la commande d'un système linéaire et continu asservi pour optimiser
ses performances globales ............................................................................................................1
1 Principe de la correction ....................................................................................................................2
1.1 Améliorer le comportement des systèmes ............................................................................................................... 2
1.2 Place du correcteur .................................................................................................................................................. 2
1.3 Différentes actions d’un correcteur : Étude de la commande de cap d'un voilier .................................................... 3
1.4 Dilemme stabilité/rapidité/précision ....................................................................................................................... 4
1.5 Critères de performances des systèmes asservis...................................................................................................... 4
2 Correcteur Proportionnel : P ..............................................................................................................5
3 Correcteur Intégral Pur : I ..................................................................................................................7
4 Correcteur Proportionnel Intégral Théorique : PI..............................................................................9
5 Correcteur Proportionnel Intégral Réel (ou à retard de phase) ........................................................11
6 Correcteurs Dérivée : D ; et Proportionnel Dérivé Théorique : PD ................................................13
7 Correcteur Proportionnel Dérivé Réel (ou à avance de phase)........................................................13
8 Bilan sur l’effet des correcteurs .......................................................................................................15
1 Principe de la correction
1.1 Améliorer le comportement des systèmes
On considère, à titre d’exemple, le système constitué d’un véhicule automobile et de son conducteur.
Si le temps de parcours est jugé trop long, deux solutions se dessinent :
• changer de véhicule ;
• ou changer de conducteur (ou de commande).
De la même façon, si un système asservi ne satisfait pas à un cahier des charges, deux solutions
peuvent être envisagées :
• modifier le système en profondeur en améliorant notamment sa chaîne d’action ;
• modifier la façon de générer la commande du système.
C’est cette deuxième option qui est développée dans la suite de ce chapitre.
Pour un système asservi, la commande du système est élaborée de façon autonome à partir de l’image
de l’erreur entre une consigne donnée et la grandeur obtenue en sortie.
Pour améliorer ses performances, il est envisagé de modifier sa FTBO de façon à optimiser la
commande en ajoutant un élément, le correcteur, dont on choisit la fonction de transfert.
Chaîne de retour
Capteur
Partie opérative
Cette position permet :
d’assurer une correction efficace des perturbations puisqu’il est placé avant les perturbations,
de réaliser une correction avec les informations les plus « fraiches » puisqu’en sortie de
comparateur le signal n'a pas été modifié par les différents constituants du système.
D’autres positions sont envisageables mais non au programme.
Les caractéristiques du correcteur sont entièrement contrôlées et réglables soit par une
technologie électronique (correcteur analogique) ou informatique (correcteur numérique).
Il est à noter que les correcteurs numériques supplantent désormais complètement les
correcteurs analogiques du fait de la souplesse de leur réglage par programmation. Il est
cependant impossible en 2ème année de CPGE d’étudier ce type de correction. C’est pourquoi,
nous aborderons la correction analogique pour pouvoir par la suite « transposer » la
démarche sur les correcteurs numériques.
1.3 Différentes actions d’un correcteur : Étude de la commande de cap d'un voilier
Soit un voilier de plaisance dont le barreur est un débutant dont on suit progressivement
l’apprentissage afin de suivre son évolution par rapport à la commande de cap en fonction de l’erreur
constaté entre le cap réel et celui désiré.
On considère que le barreur cherche uniquement à suivre un cap donné c (t ) , et qu'il dispose de la valeur
du cap réel (t ) donnée par un capteur (« le compas »). Il est alors apte à déterminer l'erreur
er (t)=e(t)-s(t)=c (t)-(t) .
En fonction de cette erreur, il élabore un angle de gouverne u(t ) que l'on appelle la commande.
d (t )
Cas 3 : barreur expérimenté qui prend en compte la variation de l’erreur : u(t ) K p (t)+Kd
dt
Ce barreur maîtrise maintenant les évolutions de son bateau, il cherche donc à anticiper les réactions
du bateau en fonction de ses choix. Il constate alors que la seule connaissance de l'erreur ne suffit plus.
Il faut aussi tenir compte de la manière dont cette erreur varie, afin de tempérer son action.
Il ajoute donc une action dérivée qui prend en compte les variations de l’erreur.
L'amplitude de la commande sera plus faible si l'erreur a tendance à diminuer et plus forte dans le cas
contraire. L'action dérivée est anticipatrice et stabilisatrice.
La commande de barre est donc proportionnelle et dérivée.
Cas 4 : barreur expérimenté qui prend en compte la variation de l’erreur, mais également la somme des
d (t ) t
erreurs : u(t ) K p (t)+Kd Ki (t ) dt
dt 0
Au bout de nombreuses sorties, le barreur s'aperçoit que, alors qu'il est proche du cap visé, tous les
petits mouvements du bateau liés aux perturbations autour du cap à suivre font que le bateau dévie
légèrement de sa direction.
Il souhaite donc connaître si au cours du temps l’erreur est plus souvent positive ou négative afin
d'améliorer la précision de sa commande. Il ajoute donc une action intégrale qui prend en compte la
somme des erreurs, c'est-à-dire la qualité du suivi depuis le début de l'expérience.
La commande est alors proportionnelle intégrale et dérivée, on dit PID.
Ces exigences doivent être remplies pour respecter le C.d.C.F. mais elles ne sont pas compatibles.
C’est le dilemme stabilité/rapidité/précision.
2 Correcteur Proportionnel : P
La fonction de transfert du correcteur P est du type : C( p) K p .
C’est le procédé de correction le plus simple à réaliser.
Il consiste à modifier le gain global K de la FTBO initiale en le multipliant par le gain Kp.
Ainsi après correction, nous obtenons un nouveau gain statique de la FTBO corrigée : Kcorrige K K p .
• Si la FTBO est de classe 1, l’image de l’erreur de position est nulle, l’image de l’erreur de trainage
a
vaut () .
Kcorrige
Un gain Kp<1 augmente uniquement l’image de l’erreur de trainage.
Un gain Kp>1 diminue uniquement l’image de l’erreur de trainage.
• Si la FTBO est de classe > 1, l’image de l’erreur de position et l’image de l’erreur de trainage sont
a
déjà nulles. L’image de l’erreur en accélération vaut () .
Kcorrige
Un gain Kp<1 augmente uniquement l’image de l’erreur en accélération.
Un gain Kp>1 diminue uniquement l’image de l’erreur en accélération.
Le gain est théoriquement infini pour des pulsations très basses ! Dans l’absolu, un correcteur de gain
infini n’est pas réalisable.
1 1
Influence sur la rapidité : si co0dB BO et si co0dB BO
i i
1
Si co0dB BO alors la pulsation de coupure à 0dB co0dB BOcorrige co0dB BO , ce qui se traduit
i
par une augmentation de la bande passante à 0dB de la FTBO, et donc rend le système plus rapide.
1
Si co0dB BO alors la pulsation de coupure à 0dB co0dB BOcorrige co0dB BO , ce qui se traduit
i
par une diminution de la bande passante à 0dB de la FTBO, et donc rend le système plus lent.
K p (1 i p) Kp
ou C( p) avec i
i p Ki
Attention : sur les diagrammes ci-dessus, la fonction Kp n’a pas été représentée. Celle-ci
entraînerait uniquement une translation verticale de 20.logKp de la courbe de gain.
Par conséquent, ce correcteur possède deux paramètres de réglage :
– Kp qui n’agit que sur le gain, la courbe de gain est translatée verticalement ;
– Ti qui agit principalement sur la phase.
Ce correcteur se comporte donc comme un correcteur intégral pour les basses fréquences et comme un
correcteur proportionnel pour les hautes fréquences.
Avec une telle combinaison, on essaie de cumuler les avantages des différentes corrections
élémentaires, en essayant de gommer leurs points faibles.
Le choix de Ti modifie légèrement la marge de phase (-5°) mais on peut éventuellement anticiper cet
inconvénient en choisissant Kp de façon à obtenir la marge de phase souhaitée +5°.
Le correcteur PI défini précédemment est censé avoir un gain infini pour les basses fréquences, ce qui
est impossible.
Le correcteur PI réel est une version transformée du correcteur PI, plus facilement réalisable. Il exerce
une action intégrale limitée à une plage de fréquence.
Sur les diagrammes ci-dessus, la fonction Kp n’a pas été représentée. Celle-ci entraînerait
uniquement une translation verticale de 20.logKp de la courbe de gain.
Le correcteur PI réel est souvent appelé correcteur à retard de phase pour la forme de son diagramme
de BODE en phase.
Il est utilisé lorsque l’on recherche à diminuer le gain à haute fréquence sans modifier le gain à basse
fréquence imposé par les conditions de précision.
FTBO sans
GdB (dB)
correction
FT du
correcteur
FTBO avec
bdB correction
0
CO (rad/s)
φ (°)
0 (rad/s)
-180° Mφ
Si la FTBO ne possède pas d'intégration, l'écart de position ne sera pas nul. Il faudra prévoir soit un
intégrateur dans la correction, soit un gain suffisant.
Attention au signe « – ».
Étape 3 : détermination de Ti
Le réglage précédent ne doit être que faiblement modifié par le déphasage apporté par le correcteur.
1
On rejette donc la diminution de phase vers les basses fréquences en choisissant << ωco.
Ti
1 co 10
On prend en général un écart d’une décade : → Ti
Ti 10 co
Ces correcteurs ne respectent pas le principe de causalité. En effet, leurs fonctions de transfert ont la
particularité d’avoir un numérateur de degré supérieur au degré du dénominateur.
Pour réaliser ces correcteurs, il faut avoir une amplification très importante pour les très hautes
fréquences, ce qu’aucun système physique ne permet. Les réalisations essayant d’approcher ces
modèles théoriques amplifient tous les bruits et leurs grandeurs de sortie sont inexploitables.
Le paragraphe suivant développe la seule utilisation pratique de l’action dérivée à l’aide d’un
correcteur proportionnel dérivé réel.
Sur les diagrammes ci-dessus, la fonction Kp n’a pas été représentée. Celle-ci entraînerait
uniquement une translation verticale de 20.logKp de la courbe de gain.
Le correcteur PD réel est souvent appelé correcteur à avance de phase pour la forme de son diagramme
de BODE en phase.
Compte tenu de ces particularités, le correcteur PD réel est souvent utilisé lorsqu’un système présente
une marge de phase insuffisante pour la pulsation de coupure ω0dB du système non corrigé.
Si la FTBO ne possède pas d'intégration, l'écart de position ne sera pas nul. Il faudra prévoir soit un
intégrateur dans la correction, soit un gain suffisant.
Étape 2 : observation
Si le correcteur à avance de phase se justifie, c'est généralement que la M est insuffisante. L'objectif
est de placer le correcteur de telle sorte que sa pulsation m corresponde à la pulsation de coupure à
0dB de la FTBO corrigée, notée 0dBc . Le problème est qu'on ne connaît que la pulsation de coupure à
0dB de la FTBO non corrigée, notée 0dB . Imposons une valeur 0dBc 1,5 0dB .
Étape 5 : vérification
Vérifier la valeur de la marge de phase. Si elle n'est pas conforme, reprendre la détermination du
correcteur à partir de l'étape 4 en faisant légèrement varier la valeur de a. En général, cette méthode
permet d'aboutir assez vite. De plus, l'informatisation de cette recherche est aisée, même avec une
petite calculatrice programmable.