F0132 Chap1
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Chapitre 1
Les spécificités du marketing business to business
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8 Chapitre 1 – Les spécificités du marketing business to business
Il faut donc conclure que le terme business to business n’a pas d’équivalent aussi englo-
bant en français et, pour cette raison, se trouve ainsi souvent utilisé. Le marketing
business to business englobe toutes les transactions de biens et services conçus et vendus
à d’autres organisations et personnes morales (du travailleur indépendant à la multina-
tionale en passant par les prestataires de services, les organismes publics, les associations
ou les organisations non gouvernementales). Le poids économique du secteur business
to business est dès lors considérable et dépasse celui, certes plus immédiatement visible,
du secteur des biens de grande consommation2.
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Les principaux domaines d’activités du business to business 9
électriques basse tension. Le grand nombre de clients potentiels permet alors d’uti-
liser de nombreux outils identiques à ceux du BtoC aussi bien pour les études de
marché que pour les outils de communication et de vente.
• Le BtoB récurrent, anciennement appelé « marketing industriel », est caractérisé par
une relation continue entre le fournisseur et le client. Les produits/services proposés
ne sont alors plus standard mais customisés, voire totalement dédiés à un compte
clé. L’équipement automobile illustre ce contexte. Si Valeo fournit l’équipement
électrique de la Peugeot 308, les échanges d’informations, de produits ainsi que de
transactions financières sont quasiment continus sur une période de plusieurs années.
Généralement caractérisé par un faible nombre d’acteurs (clients intégrateurs), ce
contexte a permis de révéler les particularités de l’achat d’organisation avec l’im-
portance des enjeux et des risques encourus ainsi que la complexité des influences
concourant à la décision finale.
• Le marketing de projet ou d’affaires est caractérisé par une relation non continue
entre le fournisseur et le client et souvent par des procédures d’achat longues et
complexes par appel d’offres. Du côté du fournisseur comme de l’acheteur un plus
grand nombre de personnes sont impliquées dans la préparation de l’affaire, dans la
sélection de la solution puis dans le suivi du projet et l’après-vente.
Nombre de
clients
Importance
d’Internet
Délai de
négociation
Nombre de
personnes
concernées
Figure 1.1 – Les caractéristiques principales des trois grands types de marketing BtoB.
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Les caractéristiques du marketing business to business 13
plus en plus sophistiquées ont en réalité des performances très variables en fonction des
compétences des utilisateurs. Ceci veut dire que la formation, l’assistance technique et les
services à valeur ajoutée jouent un rôle déterminant dans l’efficacité du marketing.
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14 Chapitre 1 – Les spécificités du marketing business to business
MARKETING RELATIONNEL
Channel Research Tradition (CRT) Relationship Marketing (RM)
• Depuis la fin des années 1970, des travaux • Il s’agit dans ce courant de se focaliser sur
ont porté sur les relations interdépendantes les relations marketing, sur leurs évolutions
et réciproques entre les marketeurs et les et leur gestion.
membres de la filière. • L’idée est de fournir des outils pour gérer
• Ce courant de recherche s’efforce dans la relation client, intégrant les aspects
son analyse de la filière d’associer les économiques et qualitatifs de la relation et
aspects économiques, politiques (pouvoir, sa valeur dans le temps.
dépendance) et sociaux (coopération, • Ce courant présuppose l’existence d’un marché
confiance, implication, communication, composé de différents clients aux exigences
comportement conflictuel). variées permettant au marketing de créer des
• Ce courant s’appuie sur les théories du relations. Les relations ne sont pas considérées
coût de transaction, de l’échange social, comme pouvant influencer le marché.
de l’économie politique et du pouvoir et • À l’origine, forme de réponse au modèle
du conflit en sociologie organisationnelle. transactionnel, ce courant est influencé par
• Les aspects économiques et politiques le marketing des services, l’approche de
doivent être pris en compte dans l’analyse l’interaction, les théories de l’échange social,
de la filière. les travaux sur la filière et les notions de bases
• L’étude d’une dyade spécifique dans la filière de données et de marketing direct. Par ailleurs,
est préconisée permettant d’analyser les certains éléments provenant du comportement
relations complexes qui y sont à l’œuvre en du consommateur sont aux sources de ce
tenant compte de l’environnement où elles courant qui comprend deux grandes approches :
se déroulent. –– Une approche orientée marché qui considère
• Les travaux mettent en exergue les notions qu’il existe une interdépendance et une
d’opportunisme, de confiance, d’engagement, interaction faibles entre les acteurs ainsi
de relations continues et de liens entre le que des coûts de changement faibles.
contexte de la dyade et le comportement Elle est liée à l’utilisation d’outils CRM pour
relationnel au sein de la dyade. cibler les activités marketing et à la valeur
client. Y sont étudiés la valeur de la relation
client et son historique. En revanche, le
contexte environnemental de la relation
client-fournisseur et son influence sur la
relation ne sont pas pris en compte dans
cette approche. Les marchés concurrentiels
sont réputés disposer de plus d’acheteurs
et de vendeurs indépendants.
–– Une autre approche orientée réseaux
(interaction et réseaux) considère que les
relations sont interdépendantes et souvent
réciproques, impliquant des interactions
complexes clients-fournisseurs qui
conduisent à une dépendance mutuelle et
à des coûts de changement élevés.
• Dans les deux approches, la création de valeur
passe par la collaboration client-fournisseur
avec un rôle accru de l’implication du client
dans la création de valeur.
• Les concepts clés sont la confiance,
l’engagement, l’implication, la coopération.
* Bénaroya, Ch., (2011), « Évolution des courants de recherche en marketing BtoB », Revue des Sciences Commerciales, n° 11,
Juin, École des Hautes Études Commerciales Alger, p. 21-44.
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Outil de communication
Pour les entreprises industrielles, Internet représente un outil potentiellement puis-
sant de diffusion d’informations22. Il permet notamment de présenter les savoir-faire,
l’offre de produits/services à une cible élargie au niveau planétaire, pour un coût au
contact inférieur aux outils de communication traditionnels. Parmi les moyens utilisés,
on peut citer bien sûr le développement d’un website dédié à l’entreprise, ou de sites spéci-
fiques pour ses filiales, pour certaines de ses marques, voire pour un profil spécifique
de client. Ainsi Lafarge, du groupe Lafarge Holcim, a lancé deux sites professionnels,
batissor.com et creargos.com, destinés aux artisans et entrepreneurs, pour le premier,
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Les caractéristiques du marketing business to business 17
et aux maîtres d’œuvre et maîtres d’ouvrage, pour le second. Internet se révèle être un
outil particulièrement intéressant en marketing de projet : il permet au fournisseur ou
au groupement de fournisseurs de présenter le projet en lice puis, si le projet est retenu,
il devient un outil relationnel d’accompagnement et d’appui. Ce fut par exemple le cas
pour l’implantation du réacteur de recherche ITER à Cadarache qui a bénéficié, pendant
toute la période préalable à la mise en place du projet, d’un site Internet d’appui, présen-
tant parmi les informations diffusées les arguments en faveur de ce lieu.
De manière plus classique, Internet permet une présence publicitaire par le biais de
bandeaux, de publicités interstitielles (entre deux pages), d’économiseurs d’écrans,
d’animations Flash, de podcasts…
D’autres outils sont également utilisés :
• Le portail BtoB : il s’agit d’un site généraliste qui met à la disposition des profession-
nels des outils ou de l’information qualifiée (news d’affaires, logiciels de calcul à
télécharger, répertoires d’entreprises, liens vers des sites professionnels mais aussi vers
des catalogues électroniques, moteurs de recherche spécialisés, des forums où chacun
peut échanger ses expériences)23. C’est le cas par exemple du site traceparts.com qui
s’adresse aux professionnels de la CAO et de la mécanique.
• La communauté BtoB : espace privilégié (nécessité de disposer d’un mot de passe)
et personnalisé où chaque visiteur professionnel peut définir son profil et confi-
gurer ainsi sa prochaine visite sur le site en fonction de ses intérêts particuliers.
Contrairement au portail où l’information est délivrée unilatéralement par l’équipe
de rédaction du site, ce sont les visiteurs qui font le contenu. On peut citer le cas de
wateronline.com, site de la communauté des professionnels de l’eau. L’esprit commu-
nautaire s’est accru ces dernières années avec le développement du « Web 2.0 »24
(évolution qualitative des modes d’usage et offrant de nouvelles opportunités pour
partager et diffuser l’information et pour créer des communautés autour de thèmes
précis : marché, client, application, technologie…), afin de favoriser le développement
de contenus plus personnalisés. Par la syndication, les flux RSS permettent la mise à
disposition en temps réel d’informations souhaitées et adaptées à l’univers et au profil
de l’utilisateur qui y a souscrit. La mise en place de wikis permet l’écriture collabo-
rative de documents modifiables librement par les visiteurs autorisés. Les podcasts
et vidcasts offrent la possibilité de diffuser des fichiers audio et vidéo sur Internet.
L’ensemble des nouveaux outils encouragent « l’expérience interactive » équivalente
à celle vécue par le grand public internaute, gommant la frontière d’usage profes-
sionnel/grand public. L’essor des réseaux sociaux tels que Viadeo, LinkedIn, Xing,
Hi5 (Amérique centrale), Orkut (Amérique du Sud), Xianei (Chine), Vkontakte
(Russie), voire Facebook (plus orienté grand public), démontre l’intérêt d’un envi-
ronnement interactif, social et collaboratif, facilitant les échanges BtoB avec une
dimension désormais plus émotionnelle et relationnelle. Des univers jusqu’ici restés
propres à l’environnement grand public ont rencontré le monde BtoB avec l’utili-
sation de SecondLife (recrutement, management interne, virtual meetings) ou la
création de sites professionnels équivalents à YouTube et Dailymotion. On note même
l’utilisation émergente du microblogging sur le mode Twitter avec cependant une
visée interne (proximité du management des équipes).
• Les blogs BtoB : apparus à la fin des années 1990 aux États-Unis, les weblogs (contrac-
tion de Web et log) ou blogs25 sont des sites Web, au départ souvent privés mais
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18 Chapitre 1 – Les spécificités du marketing business to business
devenant en général rapidement publics, sur lesquels une ou plusieurs personnes s’ex-
priment librement et régulièrement. Initialement très prisés par le grand public, ils
s’utilisent généralement à des fins d’autoreprésentation et sont marqués par la person-
nalité de leurs auteurs qui y expriment des avis et des anecdotes. Malgré les dérives
qu’ils peuvent éventuellement occasionner faute de contrôle suffisant (propos dégra-
dants tenus envers l’entreprise…), les blogs ont trouvé leur utilité en interne pour de
nouvelles formes de travail collaboratif (« plog » pour project log26) par l’intelligence
collective qu’ils peuvent réunir (cf. plus loin dans ce chapitre). Comparativement au
BtoC, les blogs demeurent moins utilisés en BtoB sauf dans le cadre de management
interne ou dans des espaces privés partagés avec certains clients. Le suivi des blogs
permet de relever les opinions des clients, prescripteurs, décideurs, etc., et d’y déceler
des tendances, voire des axes d’amélioration (image, offre proposée, relationnel…).
Les blogs font désormais partie des éléments pris en compte dans la communication
de crise et dans la veille et la protection de l’information (risque de fuites, espionnage
industriel, problèmes juridiques).
Par ailleurs, les entreprises ont développé autour d’Internet des outils complémentaires
de gestion de l’information :
• Gestion de la relation client (GRC) : appelée également CRM (Customer Relationship
Management), la GRC est un outil d’aide à la décision qui consiste à optimiser de
façon efficace la relation client par une meilleure segmentation et l’établissement
de scoring (évaluation de la valeur commerciale d’un client, aide à la force de vente
par la définition d’une offre plus adaptée)27.
• Knowledge management : système de gestion de la connaissance qui permet la capture,
l’organisation et éventuellement la redéfinition d’une information ou d’une pratique
pertinente pour l’adresser au bon moment à la personne ou l’entité concernée (en
interne ou auprès d’entreprises partenaires). Cela permet entre autres de diminuer
les coûts de fonctionnement, comme la fréquence des appels aux services d’assistance.
• Travail collaboratif (ou collaborative work) : le développement des outils de pilotage et
de management permet de suivre au quotidien l’activité de l’entreprise. À l’image
des évolutions observées dans le grand public avec les espaces coopératifs du type
Wikipédia 28, au sein des entreprises se sont développés des processus conduits en
mode projet29. L’usage intensif des outils de travail collaboratif impacte les pratiques
traditionnelles du management de projet30 et modifie la gestion des relations client-
fournisseur. Face à la dispersion géographique et à la mobilité, le travail en commun
à distance, l’optimisation des ressources, l’échange de documents électroniques
et le suivi de tâches représentent des enjeux stratégiques pour l’organisation et la
performance des entreprises réunies autour d’un projet commun. Dans le secteur
aéronautique, la capacité à travailler de cette manière est un critère de sélection des
fournisseurs par les donneurs d’ordres.
• Intranet : réseau Internet fonctionnant en vase clos au sein d’une entreprise avec des
possibilités de passerelles vers des partenaires extérieurs présélectionnés (Extranet).
Outil de communication interne, l’Intranet permet de mieux gérer l’information
circulant à l’intérieur de l’entreprise mais aussi de mobiliser l’intelligence collective
de cette dernière. Par exemple Air Liquide se sert de son Intranet pour mettre en
commun et en toute sécurité, les travaux des chercheurs travaillant sur différents sites
géographiques.
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Les caractéristiques du marketing business to business 19
• Études de marché on line : dans certains secteurs BtoB (informatique, télécom), les
entreprises utilisent Internet comme outil d’étude de marché complémentaire aux
études menées plus largement par ailleurs. L’étude permet de recueillir à moindre
coût un certain nombre d’informations de clients et prospects situés dans des régions
géographiques très différentes.
Outil d’achat
Internet facilite la gestion des approvisionnements et simplifie la tâche des responsables
achats. La principale attente est la réduction des coûts d’approvisionnement. Ainsi dans
le cadre de rachat à l’identique de pièces détachées normalisées, Internet permet d’auto-
matiser le processus et de réduire les frais de fonctionnement.
• L’e-procurement : système permettant aux entreprises de s’approvisionner sur le net,
développé dans le chapitre 3. Plusieurs entreprises d’un même secteur peuvent se
grouper et mettre en commun leur demande de façon à bénéficier d’un effet de masse
vis-à-vis de leurs fournisseurs31. C’est le cas des plates-formes ou marketplaces32 déve-
loppées dans le secteur automobile (SupplyOn créé par les équipementiers Bosch,
Continental, INA, SAP, ZF, Siemens), dans le domaine aéronautique (Aeroxchange).
Ces places de marché verticales mettent en relation les entreprises et les fournisseurs
d’un domaine d’activité précis.
Outil de vente
Pour les entreprises BtoB, Internet peut représenter un auxiliaire précieux à la vente. Il
peut s’agir par exemple d’adresser des devis aux clients ou de répondre à des demandes
relatives à l’offre produits présente sur le site, allégeant le processus administratif et
favorisant la réactivité. L’entreprise dispose aussi des moyens d’actualiser en temps réel
ses catalogues produits (nouvelles références, présentation de concepts de produits),
renforçant ainsi la cohérence de sa politique commerciale. Elle peut même adresser en
ligne un catalogue produits/services personnalisé avec des prix adaptés en fonction des
applications des clients. Elle peut dynamiser son administration des ventes par l’exploi-
tation d’un Intranet reliant les vendeurs à la direction commerciale et faciliter ainsi la
remontée en temps réel d’informations terrains (suivi des commandes, des réclama-
tions, des informations sur la concurrence…). Parmi les outils de vente développés sur
Internet dans le domaine BtoB, on peut citer :
• Les places de marché virtuelles ou « e-marketplaces33 » : elles consistent en un espace
virtuel où acheteurs et vendeurs peuvent effectuer des transactions normalisées. Les
avantages sont multiples : les acheteurs peuvent trouver un plus grand nombre de four-
nisseurs que sur le marché IRL (in real life), de même les vendeurs ont accès aisément
à plus de clients ce qui diminue les frais de prospection. Les échanges commerciaux
sont fluidifiés, la durée et les coûts de transaction sont réduits. La fixation des prix
s’opère selon un système d’enchère classique ou inversé (le prix est fixé par l’acheteur).
Ces places de marché peuvent être verticales ou sectorielles, comme nous l’avons vu
plus haut, et se focalisent ainsi sur une catégorie de biens ou d’activités. C’était le cas
de Band X qui propose aux entreprises du secteur des télécommunications d’acheter
des minutes de communication et de la bande passante. Mais elles peuvent être hori-
zontales ou transversales et permettent alors aux entreprises d’acheter et de vendre
des produits non stratégiques sur le Web (Eu-Supply). Elles concernent ainsi diffé-
rents secteurs d’activités et tous types d’acteurs, et portent en général sur des achats
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20 Chapitre 1 – Les spécificités du marketing business to business
Résumé
Le marketing business to business est pratiqué par les sociétés qui vendent des biens
et services à une autre organisation dans le cadre de leur fonctionnement (entreprises,
groupements, artisans, professions libérales, collectivités, État, associations…). Il se
distingue du marketing de grande consommation qui s’adresse aux particuliers pour
leur usage personnel (BtoC). Les transactions BtoB peuvent être regroupées en trois
grandes catégories : BtoB de grande diffusion, BtoB récurrent (appelé précédemment
marketing industriel) et BtoB d’affaires ou de projet caractérisé principalement par
une relation fournisseur-client non continue. Une analyse plus pertinente consiste à
classifier les différents types de BtoB en fonction du destinataire final avec le BtoBtoC
(consommateur final), BtoBtoE (employé), BtoAtoU (usager non propriétaire) et BtoB
sans destinataire identifié individuellement.
Au-delà de l’étendue des secteurs d’activités concernés par ces relations d’affaires
interorganisations, le business to business est caractérisé par la complexité de son envi-
ronnement : l’hétérogénéité de la clientèle (nombres, tailles, profils, attentes, exigences,
implantations, modes d’organisation…), le rôle en amont et en aval exercé par les clients
dans la relation d’affaires, l’étendue des acteurs impliqués par la décision d’achat, le
processus d’achat lui-même et les nombreuses interactions des acteurs concernés, la
nécessité de créer de la valeur, l’utilisation d’outils de communication spécifiques tels
que les salons ou la presse professionnelle. Compte tenu de ces caractéristiques et en
complément des principes fondamentaux du marketing traditionnel, il est indispensable
d’adopter une démarche marketing spécifique au secteur business to business.
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Activités
Questions et exercices
1. Proposez un exemple pour chacun des quatre types de BtoB selon le destinataire
final (BtoB, BtoBtoC, BtoBtoE, BtoAtoU). Quelles sont les principales implications
managériales qui en découlent ?
2. Quelles sont les différences essentielles entre le marketing de grande consommation
et le marketing business to business en termes de :
– marché ;
– clientèle ;
– comportement d’achat ;
– relations vendeur-acheteur ;
– produit ;
– prix ;
– communication ;
– distribution.
3. Parmi les caractéristiques principales abordées dans ce chapitre, lesquelles influen-
cent le plus, selon vous, la pratique du marketing ? Pourquoi ?
4. Le marketing industriel, devenu entre-temps le marketing business to business,
aujourd’hui incontournable, est pourtant apparu près de vingt ans après les premiers
concepts, méthodes et outils de marketing de grande consommation. Comment
pouvez-vous expliquer cet essor tardif ?
5. La société 3M produit et commercialise des papiers repositionnables Post-It®. Une
junior entreprise d’une école de commerce décide d’en acheter plusieurs dizaines
pour en doter ses membres. L’équipe se demande où acheter une telle fourniture : à
distance via la société Lyreco, en s’adressant au commercial régional dépositaire de
la marque 3M ou en se rendant dans une grande surface. Sous quelles conditions cet
achat peut-il relever du business to business ?
6. Quelles sont les spécificités de la communication des entreprises qui vendent leurs
prestations à d’autres entreprises ou organisations ? Quelles sont les différences
essentielles en termes de ciblage ?
7. En vous rendant sur le site www.eu-supply.com, dressez les listes buy-side et sell-side
des services proposés par cette place de marché. Quels enseignements en tirez-vous
sur l’utilisation des marketplaces ?
8. Quelles sont, selon vous, les implications de l’hétérogénéité de la clientèle business
to business ? Quelles conséquences pouvez-vous imaginer, notamment en ce qui
concerne l’organisation commerciale ?
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