Distillation

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Distillation

Définition :
La distillation est un procédé de séparation de mélange de substances liquides dont les
températures d’ébullition sont différentes. Elle permet de séparer les constituants d’un mélange
homogène sous l’effet chaleur ou d’une faible pression.

Principe de la distillation :
Le procédé utilise la différence de volatilité (capacité à s'évaporer selon la température)
entre les constituants afin de les séparer : le composé le plus volatil s'évaporera plus
facilement et composera la majeure partie des vapeurs. Il est ainsi possible de créer une
phase gazeuse ayant une composition différente du mélange initial. Par condensation de ces
vapeurs, un liquide appelé distillat peut être récupéré avec une concentration élevée du
composé le plus volatil.
Le distillat n'est pas un produit pur : il contient une certaine proportion des autres composés
du mélange initial. Il faut dès lors répéter l'opération d'évaporation-condensation avec le
distillat afin de concentrer davantage le composé le plus volatil. Pour ne pas répéter
l'opération, et séparer proprement les composants du mélange en une seule passe, on
utilise une colonne de distillation et ce procédé se nomme distillation fractionnée ou
rectification.
En fonction des propriétés physiques des constituants, il arrive que des composés aient des
volatilités constantes par rapport au mélange initial, et que les vapeurs d'un tel mélange
gardent toujours la même composition même si on répète l'opération évaporation-
condensation plusieurs fois. Il s'agit d'un mélange azéotropique qui nécessite des conditions
spéciales afin de séparer les composants.

Types de distillation et principe :


Les différents types de distillation sont :

• Distillation simple ;
• Distillation fractionnée ;
• Distillation industrielle ;
• Distillation par un alambic ;
• Distillation par four solaire ;
• Distillation solaire à effet de serre ;
Distillation simple :
La séparation se fait grâce à la différence de volatilité (capacité à s’évaporer selon la
température) entre les constituants.

• Le bouilleur porte à ébullition le mélange ;


• Les vapeurs du composé le plus volatil montent plus facilement ;
• Le condenseur transforme les vapeurs en liquide par condensation ;
• Le distillat a une concentration plus élevée en composé le plus volatil.

Figure 1.1 Montage d’un dispositif de distillation simple

Distillation fractionnée :
La séparation s’effectue par fractionnement. Le principe est le même que la distillation
simple mais se distingue par l'utilisation d'une colonne de séparation, qui permet une
meilleure discrimination des constituants du mélange.
Lorsque les vapeurs montent dans la colonne leur température diminue (éloignement de la
source chaude). Elles ont tendance à se reliquéfier au contact des pointes de la colonne de
Vigreux.
La colonne à distillée est le lieu d’un équilibre liquide-vapeur où il y a une succession de
vaporisation-liquéfaction. En haut de la colonne le mélange contient beaucoup plus de
composé le plus volatil.

Figure 1.2 : montage d’un dispositif de distillation fractionnée

Distillateur industrielle :
La distillation industrielle est un procédé de raffinage qui consiste à traiter le pétrole brut
préalablement chauffé à 370 °C afin d'en séparer les différentes fractions. Après
vaporisation, il est envoyé dans une tour de distillation atmosphérique. Chaque niveau de
température correspond à une étape du fractionnement et donne un produit spécifique : les
produits légers sont recueillis dans la partie supérieure de la tour (butane et propane,
essence légère ou naphta), les produits moyens (essence lourde, kérosène et gazole) sont
récupérés en soutirage latéral, et le résidu atmosphérique est recueilli au fond de la tour.
Cette séparation n'est pas suffisante pour donner toutes les qualités requises à chacun des
produits obtenus. Interviennent alors le craquage et le reformage pour les carburants.
En procédé industriel et dans le cas d'une distillation discontinue, les premières vapeurs qui
passent en tête de colonne sont appelées « têtes de distillation », ensuite vient le cœur
(souvent le cœur est la substance qui est recherchée dans le mélange introduit dans le
distillateur), puis en fin de distillation apparaissent « les queues de distillation ».
Il existe aussi des techniques de distillation sous vide qui visent à abaisser les températures
d'ébullition des différents constituants du mélange à distiller, et donc permettent ainsi
d'éviter (ou de réduire) les risques de dégradation thermique. De même, des distillations
peuvent être effectuées sous pression afin de permettre la séparation de composés très
volatils (comme les gaz).
Lorsque les températures d'ébullition sont très voisines, on peut avoir intérêt à utiliser un
processus de distillation fractionnée, qui consiste en plusieurs étapes de raffinements
successifs. Il est également possible d'introduire une partie du distillat en tête de colonne
(dans le cas d'une distillation continue) afin d'améliorer la pureté de la phase vapeur.

Figure 2.3 : Colonnes de distillation industrielles.

Distillation par un alambic :


Un alambic est un appareil servant à la distillation, c'est-à-dire la séparation par chauffage
puis refroidissement, de substances comme l'alcool, les huiles essentielles ou certains
produits pharmaceutiques.
Schéma d’un alambic. Extrait de La Grande encyclopédie, inventaire raisonné des sciences,
des lettres et des arts (1886).
L'alambic repose sur le principe de la distillation où l'on exploite la différence de
température d'ébullition de deux liquides pour les séparer par chauffage puis condensation.
Il sert aussi à l'extraction de matière sèche (fleurs, herbes...) par le passage de vapeur d'eau.
Un alambic se compose de quatre parties :

• Le corps, ou cornue, placé au bain-marie ou directement sur le foyer, contient le


liquide à distiller ;
• Le chapiteau, qui recouvre le corps, est muni d'une colonne où s'élève la vapeur ;
• Le col de cygne, un tube cylindrique qui conduit les vapeurs au condenseur ;
• Le condenseur (ou serpentin), un tube en hélice sur lequel les vapeurs se
condensent grâce au liquide circulant autour.
Il existe des alambics de différentes formes et de toutes tailles. De nombreuses
améliorations ont été apportées au cours du temps. Historiquement, on utilise un récipient
en cuivre, car ce dernier élimine les composés indésirables à base de soufre de l'alcool.
L'alambic traditionnel, composé d'une unique chambre chauffée ne permet qu'une seule
condensation et donne une séparation incomplète. D'autres alambics, dotés de plusieurs
étages, permettent une meilleure purification du composant le plus volatil.
Distillation par four solaire :
Méthode de désalinisation par distillation grâce à un four solaire. Le four solaire a pour
fonction de concentrer un faisceau lumineux sur une zone restreinte, grâce à un miroir
parabolique, pour porter à haute température la cible qui contient de l’eau destinée à être
évaporée.
Un réservoir d’alimentation contenant de l’eau salée alimente une cuve d’évaporation
par l’intermédiaire d’une vanne de régulation. Le four solaire chauffe l’évaporateur
suffisamment pour que l’eau s’évapore de manière quasi instantanée. La vapeur passe
ensuite dans un échangeur où elle se condense avant de retomber dans le réservoir de sortie
où elle forme le distillat d’eau, débarrassée du sel qu’elle contenait, et des autres impuretés.

Figure 2.1 distillateur à four solaire


Avec une production estimée à une vingtaine de litres par jour, plus importante que celle
des systèmes les plus basiques, et un coût inférieur aux techniques les plus poussées, la
distillation par four solaire a pour but de répondre aux besoins d’une famille de quelques
personnes.

Distillation solaire à effet de serre :


La distillation à effet de serre est l’une des applications de la conversion thermique solaire à
basse température pour le dessalement des eaux saumâtres.
Figure 2.6 Distillateur solaire incliné à cascades
Cet appareil présente deux avantages : la lame d’eau est très faible et l’orientation par rapport
au rayonnement incident se rapproche davantage de l’optimum. Un modèle de ce type,
représenté à la figure 1.15, n’a été exécuté qu’en petites tailles. Ces appareils fonctionnent
bien mais leur construction et leur entretien sont coûteux.

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