A4378 Puen 2009

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Royaume du Maroc

Inspection Générale des Finances

N° 4378

RAPPORT

Concernant l’audit des comptes du


Programme d’urgence
Education Nationale
(PUEN)
Exercice 2009

Fait par :
Mounia Harmouche

Inspecteur des Finances


OPINION DE L’AUDITEUR
Nous Inspecteur des Finances soussignée, avons vérifié les états financiers du PUEN
ci-inclus, qui comprennent les états composant le Rapport du Suivi Financier (RSF).
Ces états financiers, pour l'exercice clos le 31/12/09, sont établis sous la
responsabilité des Académies Régionales d’Education et de Formation pour leurs
budgets respectifs. Notre responsabilité consiste à émettre une opinion sur ces états
financiers sur la base de notre audit.
Nos travaux ont été réalisés conformément au manuel des normes applicables
aux missions d’audit de l’Inspection Générale des Finances. Ledit manuel étant
conforme aux Normes internationales d’audit publiées par la Fédération internationale
des experts-comptables (IFAC). Ces normes stipulent que nous devons programmer et
effectuer notre audit de manière à déterminer, avec un degré de certitude raisonnable,
que les états financiers ne comportent pas d’anomalies significatives. L'audit consiste à
procéder à un examen par sondage de documents justifiant les montants et
informations figurant dans les états financiers, et à évaluer les principes comptables
utilisés et les estimations importantes faites par la direction, ainsi que la présentation
générale des états financiers. Nous sommes d'avis que, notre audit fournit une base
raisonnable à notre opinion.
À notre avis, les états financiers donnent une image fidèle des dépenses
effectives du programme pendant l'exercice clos au 31/12/2009 et les dépenses ont
été employées aux fins pour lesquelles elles étaient prévues sous réserve des observations
suivantes :
- Les états financiers comprennent des paiements sur crédits consolidés non éligibles
au financement des Partenaires techniques et financiers, à l’exception des états présentés
par les AREF de Rabat Salé Zemmour Zaers, Gharb Chrarda Beni Hsen, Grand
Casablanca et Chaouia Ouardigha, qui ont été rectifiés suite à l’intervention de la mission
d’audit IGF ;
- La plupart des états financiers des AREF concernant le budget d’investissement font
ressortir des comptes qui ne concernent pas le Programme d’Urgence mais concernent la
lutte contre l’analphabétisme et l’éducation non formelle pour un montant de
19 931 177,64 DH ;
- Les crédits imputés sur le Programme d’Urgence ne sont pas individualisés dans la
morasse budgétaire de l’Administration Centrale ;
- L’administration centrale n’a pas encore établi un état consolidé et récapitulatif des
dépenses imputées sur le Programme d’Urgence par académie et par article budgétaire pour
l’exercice 2009 conformément au manuel d’exécution du PUEN ;

Fait à Rabat, le 23/06/2010, par Mme Mounia Harmouche

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SOMMAIRE

1- Introduction.............................................................................................................. 4

2- Appréciation de la comptabilité du programme........................................... 6

3- Examen de la fiabilité des états financiers du programme…………… 7

4- Contrôle de la régularité des dépenses…………………………………7

5- Contrôle de la matérialité des dépenses………………………………… 9

6- Evaluation de l’exécution financière du programme………………….. 9

7- Examen de la régularité des décaissements…………………………… 10

8- Appréciation du système de contrôle interne………………………….. 11

Lettre de recommandations………………………………………………. 13

Etats financiers du programme…………………………………………… 15

Annexes……………………………………………………………………… 16

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1- Introduction

Dans le prolongement de la Charte nationale d’éducation et de formation (2000), qui a


impulsé la réforme du système éducatif, le Royaume du Maroc a mis en œuvre un nouveau
programme éducatif sectoriel sur la période 2009-2012. Celui-ci vise la mise en oeuvre d’un
programme d’investissement afin de procéder à l’amélioration et à la modernisation du système
éducatif marocain. Ce programme connaît la participation de bailleurs de fonds sous forme
d’appui budgétaire.

- Objet de l’appui budgétaire

Aux fins d’harmoniser leurs démarches d’intervention dans l’esprit de la Déclaration de Paris
de mars 2005 sur l’efficacité de l’aide au développement, les Partenaires Techniques et
Financiers (PTF : notamment l’Agence française de développement, la Banque africaine de
développement, la Banque européenne d’investissement et la Commission européenne) ont
convenu d’apporter un appui à la mise en œuvre du Programme d’Urgence de 513 millions
d’euros.

Le coût global du Programme d'urgence mis en œuvre par le DES pour la période 2009-
2012 s’élève approximativement à 34 milliards de dirhams. Son financement est assuré par
l’Etat marocain et les PTF. Le plan de financement du DES est donné au tableau ci-après :

Origine des fonds Montant Participation


en millions d'euros
Gouvernement 2 575 83.31%
AFD 50 1.62%
BAD 75 2.43%
BEI 200 6.48%
BIRD 80 2.59%
UE (don) 93 3.01%
FIV (don) 15 0.56%
Total 3 088 100.00%

En 2009, la participation de la BIRD n’était pas encore formalisée par un accord de


prêt.

- Présentation du programme

Le Programme d'urgence s’articule autour d’un principe directeur stratégique, à


savoir, placer l’apprenant au cœur du système d’éducation et de formation et mettre les autres
piliers du système à son service, à travers :

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• Des apprentissages recentrés sur les connaissances et les compétences de base,
permettant de favoriser l’épanouissement de l’élève,
• Des enseignants travaillant dans des conditions optimales et maîtrisant les méthodes
et les outils pédagogiques nécessaires,
• Des établissements de qualité offrant à l’élève un environnement de travail propice à
l’apprentissage.

Le programme vise à répondre à quatre objectifs clés : rendre effective l’obligation de


scolarité jusqu’à l’âge de 15 ans, stimuler l’initiative et l’excellence au lycée, affronter les
problématiques transversales du système et enfin se donner les moyens de réussir.

Afin de répondre à ces objectifs le programme a été structuré en 25 projets. Ces projets
sont déclinés par espace, correspondant aux objectifs du programme, en thèmes et mesures.

- Organes de gestion du programme

La Direction de la Stratégie, des Statistiques et de la Planification du DES assure le suivi


global du PUEN.

La comptabilité du programme au niveau central est tenue par la division de la


comptabilité centrale relevant de la Direction des Affaires Générales, du Budget et du
Patrimoine (DAGBP).

Au niveau régional, la responsabilité de l’exécution du programme et son suivi financier


sont confiés aux AREF. Elles ont la responsabilité de la mise en œuvre du programme
d'urgence au niveau de leur ressort territorial.

- Modalités de mise en œuvre du programme

La mise en œuvre du PUEN est régie par le manuel d’exécution de novembre 2009 qui
présente les moyens de mise en œuvre et de pilotage du programme. Il décrit les principaux
mécanismes de gestion et de coordination, les rôles de chacun des acteurs concernés ainsi que
les dispositifs de suivi.

- Champ d’intervention de la mission

En vertu des dispositions de la section 4.3 du manuel d’exécution, l’Inspection Générale


des Finances a procédé à l’audit des comptes du PUEN au titre de l’exercice 2009.
La mission d’audit a pour objectif de permettre à l’auditeur de formuler une opinion
professionnelle sur la situation financière du Programme incluant les activités exécutées par les
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AREF pour chaque exercice. Elle vise à fournir une assurance raisonnable que les états
financiers du programme sont réguliers et ne comportent pas d’anomalies significatives. Elle
est réalisée conformément au manuel des normes applicables aux missions d’audit de
l’Inspection Générale des Finances, reconnu conforme aux Normes internationales d’audit
(International Standards on Auditing - ISA)

Les investigations de la mission ont concerné l’administration centrale du Département de


l’Enseignement Scolaire (DES) et 4 AREF : Rabat Salé Zemmour Zaërs (RSZZ), Gharb
Chrarda Beni Hsen (GCBH), le Grand Casablanca (GC) et Chaouia Ouardigha (CO).

Les travaux de la mission d’audit ont porté sur :

- l’appréciation de la comptabilité du programme ;


- l’examen de la fiabilité des états financiers du programme ;
- le contrôle de la régularité des dépenses ;
- le contrôle de la matérialité des dépenses ;
- l’évaluation de l’exécution financière du programme ;
- l’examen de la régularité des décaissements ;
- l’appréciation du système de contrôle interne.

2- Appréciation de la comptabilité du programme

La tenue de la comptabilité du programme a fait l’objet d’un examen visant à s’assurer


qu’elle retrace de manière exacte les opérations réalisées dans le cadre du programme.
Les règles du contrôle interne et leur respect par les différents intervenants dans le processus
de la dépense ont également été passés sous revue.

Les remarques suivantes ont été soulevées :

- Le PUEN n’est pas identifié au niveau de la morasse budgétaire 2009, il n’est donc pas tenu
de comptabilité distincte du programme. Ceci explique les difficultés rencontrées par les AREF
lors de l’élaboration des rapports de suivi financiers ;

- La morasse budgétaire du DES ne fait pas non plus ressortir de manière explicite les crédits
du PUEN destinés aux AREF. Les crédits en question ont été débloqués tout au long de
l’exercice 2009 en trois tranches totalisant 2.786.274.200 DH au titre du budget
d’investissement et 1.493.415.800 DH concernant le budget de fonctionnement. Cet étalement
de la mise à disposition des crédits au profit des AREF représente par ailleurs une contrainte
importante en termes de planification de l’exécution budgétaire.

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3- Examen de la fiabilité des états financiers du programme

L’examen des états financiers du programme effectué dans le cadre de l’audit a permis de
relever des erreurs affectant la fiabilité des états financiers. Il s’agit :

- de paiements sur crédits consolidés non imputables sur le PUEN ;


- de consolidations de crédits d’engagement 2008 non cumulables avec les crédits de
paiement ouverts en 2009 concernant le PUEN.

Les tableaux ci-après reprennent les redressements en question qui ont un impact
significatif sur le rapport de suivi financier et qui concernent les AREF audités (RSZZ, GCBH,
GC et CO).

Situation redressée des paiements - investissement-:

AREF Paiements avant Paiements après Redressements=


ajustement ajustement Consolidations
RSZZ 40.608.933,28 20.820.261,74 19.788.671,54
GCBH 67.635.917,05 25.167.260,39 42.468.656,66
GC 49.566.653,5 34.943.593,71 14.623.059,79
CO 35.301.927,05 14.984.802,13 20.317.124,92

Situation redressée des crédits de paiement ouverts -investissement-:

CP avant CP après Redressements=


AREF
ajustement ajustement Consolidations

RSZZ 327 183 948,97 260 161 703,33 67 022 245,64


GCBH 194 836 749,33 145 035 692,01 49 801 057,32
GC 255 267 870,49 208 987 271,27 46 280 599,22
CO 193 390 939,03 143 162 364,60 50 228 574,41

4- Contrôle de la régularité des dépenses

L’examen des conditions de passation et d’exécution d’un échantillon représentatif des


commandes conclues au cours de l’exercice sous revue a donné lieu aux observations
suivantes :
- Lancement de marchés de construction sans apurement juridique de leurs supports
fonciers

Le lancement de marchés de construction sans apurement juridique de leurs supports fonciers


a entraîné des ajournements comme c’est le cas des marchés n°138/S/2009/RSZZ et
139/T/2009/RSZZ engagés en décembre 2009 et notifiés en janvier et février 2010
concernant les travaux de construction de deux collèges.
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- Marché en souffrance
Le marché n°1/46/2009 du 31/07/2009 concernant l’achat de prix d’excellence destinés
aux établissements d’enseignement relevant de l’AREF de la région de RSZZ pour un montant
de 2.110.429 DH TTC est en souffrance pour 85% de son montant. Les prix en question
concernent du matériel audiovisuel et de bureau. L’entreprise adjudicataire n’aurait pas été en
mesure de fournir le matériel objet du marché selon les spécifications décrites dans le CPS.

- Entrave au principe de la concurrence


Le marché n°7/R/2009 concernant les travaux d’aménagement et de réhabilitation du lycée
Dar Salam à Rabat pour un montant de 2.270.268 DH TTC a donné lieu à l’établissement d’un
avenant pour travaux supplémentaires introduisant des prix hors bordereau ainsi qu’une
augmentation du délai d’exécution du marché de 15 jours. Cette pratique est de nature à biaiser
la concurrence entre les différents soumissionnaires au marché.

- Manque de fiabilité des études préalables aux marchés de construction

Des dépassements très fréquents des quantités prévues dans les CPS par rapport aux
quantités exécutées figurant dans les décomptes définitifs ont été relevés au niveau de
l’AREF RSZZ, ce qui dénote d’une faible maîtrise des estimations établies par le maître
d’ouvrage (voir tableau en annexe).

- Retards de notification des ordres de service de commencement des travaux

Les marchés n°34 et 41/2009/GCBH relatifs à l’acquisition de mobilier d’enseignement


pour 549.751 DH et 294.855 DH ont connu des retards importants de notification des ordres
de service d’exécution puisque les notifications d’approbation datent du 19/10/2009 et les
ordres de service ont été notifiés les 7 et 3/05/2010. Il en est de même pour le marché
n°1/46/2009/RSZZ dont l’ordre de service d’exécution a été notifié 4 mois après la
notification de l’approbation du marché.

- Dépassements des délais règlementaires de paiement

Non respect des délais règlementaires de paiement prévus par le décret n°2-03-703 du 18
ramadan 1424 (13/11/2003) relatif aux délais de paiement et aux intérêts moratoires en
matière de marchés de l’Etat. Les retards sont dus à l’allongement injustifié dans le traitement
des décomptes des marchés d’investissement. Il s’agit des marchés suivants : Le marché
n°4/I/2009/GC relatif aux travaux d’extension du collège Abou Bakr Seddik a connu un
retard d’approbation du décompte n°1 établi le 15/10/2009, approuvé le 18/02/2010.Le
marché n°22/2009/GCBH concernant l’acquisition de matériel informatique et logiciels
pour un montant de 640.560 DH TTC a été réceptionné provisoirement le13/10/2009 alors
que l’ordonnancement n’a eu lieu que le 21/04/2010 et le paiement effectif le 28/04/2010.
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Le marché n°1/15/E/2009/RSZZ concernant l’acquisition de matériel informatique et
logiciels informatiques pour un montant de 1.698.720 DH TTC a été réceptionné le
16/06/2009, date de l’établissement du décompte 1 et dernier alors que son approbation
n’est intervenue que le 19 novembre 2009 et le paiement le 17/12/2009. Le marché
n°26/S/2009/RSZZ concernant l’expertise technique et analyse de l’état de construction de
certains établissements pour un montant de 71.400 DH a connu un retard de paiement du
décompte 2 et dernier de 20.400 DH puisqu’il a été établi le 24/08/2009, approuvé le
02/02/2010 et payé le 08/03/2010. Le bon de commande n°7/09/AR/RSZZ relatif au
contrôle technique et travaux d’étanchéité du lycée Dar Salam pour un montant de 36.000
DH a été réceptionné le 09/04/2009 alors que l’approbation de la facture n’est intervenue
que le 03/09/2009 et le paiement le 05/10/2009.

5- Contrôle de la matérialité des dépenses

L’examen de la matérialité a eu pour but de s’assurer que les travaux, fournitures et


prestations ayant donné lieu à la liquidation de droits et au paiement ont été effectivement
exécutés et que les prescriptions qui leur sont applicables ont été respectées.

Dans le cadre du contrôle par sondage de la matérialité de la dépense, la mission a vérifié


que le mobilier d’enseignement acheté a été inventorié et distribué aux établissements
scolaires. Parallèlement, la mission a visualisé certains ouvrages (construction de salles de
classe dans le milieu rural et travaux d’extension et d’aménagement d’établissements scolaires
dans le milieu urbain).

Les anomalies ci-dessous ont été relevées dans l’exécution des marchés suivants : les
marchés n°2/I/2009 et 3/I/2009 ayant pour objet respectivement les travaux d’extension de
l’école primaire Enahda et du collège Atlas dépendant de la délégation de Ain Chock pour des
montants de 3.470.472 DH TTC et 3.873.492 DH TTC étaient en arrêt de travaux lors de la
visite inopinée de la mission. En tenant compte des ordres d’arrêt et de reprise dus aux
intempéries, le délai d’exécution expire en fin mai, alors que l’avancement des travaux se situe à
85%. Par ailleurs, seul un décompte par marché a fait l’objet de paiement, situant les paiements
à 38% pour le premier marché et 30% pour le deuxième, ce qui est préjudiciable aux intérêts de
l’entreprise adjudicataire des deux marchés, à savoir « El Ouatib SARL ». Il y a donc lieu de
prendre les dispositions pour débloquer cette situation pour que ces établissements soient prêts
pour la rentrée scolaire 2010-2011.

6- Evaluation de l’exécution financière du programme

Pour apprécier l’exécution financière du programme, il a été procédé à l’analyse de l’emploi


qui a été fait des crédits mis à la disposition des gestionnaires qui ont la charge de sa réalisation
en termes d’engagements et d’émissions.

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En raison des erreurs relevées sur les états financiers du programme signalées ci-dessus et
corrigées au niveau des AREF auditées, les taux d’engagement et d’émission sont présentés ci-
après uniquement pour les AREF vérifiés dont les états financiers ont été redressés.

Taux Taux Taux


AREF
ENG/CP ENG/CE EMISSION
RSZZ 95% 43% 8%
GCBH 100% 93% 17%
GC 100% 85% 16%
CO 84% 73% 12%

Le tableau ci-dessus révèle un niveau très satisfaisant d’engagement des crédits de paiement.
Il y a lieu de relever toutefois le niveau très bas des taux d’émission qui s’explique en grande
partie par le déblocage tardif au profit des AREF des crédits relatifs au PUEN.

En effet, le dernier déblocage du budget d’investissement du PUEN par l’administration


centrale au profit des AREF est relatif aux constructions d’établissements scolaires pour un
montant de 849.517.900 DH. Il s’agit de la construction de 102 établissements scolaires pour la
rentrée scolaire 2010-2011. Ce déblocage n’a été effectué qu’en décembre 2009 pour que les
AREF procèdent à l’engagement des marchés en question avant la clôture de l’exercice. Ceci
dénote d’une programmation budgétaire défaillante et explique les retards et difficultés
rencontrées dans la réalisation des marchés en question.

Par ailleurs, la mission n’est pas en mesure de présenter les taux d’engagement et d’émission
consolidés pour l’ensemble du département de l’enseignement scolaire, l’administration
centrale n’ayant pas établi un état consolidé et récapitulatif des dépenses imputées sur le
Programme d’Urgence par académie et par article budgétaire pour l’exercice 2009
conformément au manuel d’exécution du Programme d’Urgence.

7- Examen de la régularité des décaissements

S’agissant d’un appui budgétaire, le PUEN n’a pas donné lieu à la mise en place d’un compte
spécial.
Les ressources des partenaires techniques et financiers sont transférées par tranche dans un
compte du Trésor ouvert auprès de Bank Al Maghrib.
Les décaissements des premières tranches se présentent comme suit :

Origine des fonds Montant en millions d’euros


AFD 10
BAD 37
BEI 60
UE (don) 29
FIV (don) 15
Total 151

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Les décaissements ont atteint 151 millions d’euros, soit 35% du total des financements
des PTF.

8- Appréciation du système de contrôle interne

Il s’agit de présenter les principales conclusions dégagées de l’évaluation du dispositif de


contrôle interne mis en place dans le Département de l’enseignement scolaire et les
différentes AREF couvertes par le Programme.

Les textes régissant le contrôle interne sont généralement respectés par les organes
chargés de l’exécution du Programme. L’organisation du système comptable est conforme
aux prescriptions édictées par l’arrêté du ministre des finances n°2470 du 17/05/2005 édité en
application de la loi 69.00 organisant le contrôle financier de l’Etat sur les organismes
publics. Il est rappelé que le dispositif de contrôle interne mis en place permet de garantir la
séparation des fonctions d'engagement, de décaissement, de conservation de patrimoine et
de comptabilité. Ce dispositif implique l’Ordonnateur pour les phases administratives
d’engagement, de liquidation et d’ordonnancement de la dépense, le Contrôleur d’Etat
pour les actes d’engagement des dépenses compte tenu des seuils fixés et le Trésorier
Payeur au stade de leur paiement.

Toutefois, le fonctionnement de ce dispositif soulève les observations suivantes :

1. Défaillances concernant le suivi de l’exécution budgétaire du PUEN :

- Absence de suivi de l’exécution du budget des académies par la direction du budget du


DES en raison du défaut de transmission régulière des états d’exécution budgétaire par les
AREF.
- Les états financiers du programme établis par les AREF pour les besoins de la mission
conformément au manuel de procédures ne sont pas tous visés par les Trésoriers Payeurs
relevant du Ministère des Finances.

2. L’environnement de contrôle demeure marqué par le manque de clarification dans la


répartition des tâches au sein des divisions financières des AREF ainsi que l’inadéquation
des effectifs affectés à leurs services financiers ;

3. Les manuels de procédures formalisant les règles et circuits internes de


fonctionnement des différents services des AREF ne sont pas généralisés, par ailleurs il y a
lieu de relever l’absence d’une fonction d’audit interne permettant notamment de s’assurer
du bon fonctionnement du dispositif de contrôle interne ;

4. Les moyens humains mis à la disposition des services techniques des délégations
provinciales chargés d’assurer le suivi des marchés d’aménagement, extension et construction
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sont insuffisants ;

5. Les systèmes informatiques sont peu fiables à cause de l’isolement et de la faiblesse


des applications informatiques mises en oeuvre. La remontée de l’information relative aux
crédits délégués suppose un contrôle d’accompagnement et un reporting fiable et à temps
réel jusqu’à présent défaillants.

Fait à Rabat, le 23/06/2010, par Mme Mounia Harmouche

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Lettre de recommandations

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AUDIT DES COMPTES DU PROGRAMME D’URGENCE EDUCATION
NATIONALE
EXERCICE 2009

LETTRE DE RECOMMANDATIONS

Nous avons procédé à l’audit des comptes pour l’exercice 2009 du Programme d’Urgence
Education Nationale.

En vue d’exprimer notre opinion sur les comptes du programme, nous avons procédé au
préalable à l’appréciation du dispositif de contrôle interne à travers l’analyse de l’organisation
des entités chargées d’exécuter le projet et l’évaluation des risques relatifs aux principaux
systèmes de gestion notamment comptable et de reporting.

A l’issue des travaux d’audit, la mission a mis en exergue des zones de vulnérabilité qui
peuvent être atténuées par la prise en charge des recommandations qui ont trait au
renforcement du dispositif de contrôle interne.

Lettre de recommandations

A la lumière des constats relevés, nous recommandons les principales mesures suivantes :

- Mettre en place au niveau de la direction du budget du Département de l’Enseignement


scolaire un système de suivi régulier de l’exécution du budget des académies régionales
d’éducation et de formation permettant d’établir en fin d’exercice un état consolidé et
récapitulatif des dépenses imputées sur le Programme d’Urgence par académie et par article
budgétaire ;

- Procéder à l’identification du Programme d’Urgence au niveau de la Morasse Budgétaire


afin de faciliter le suivi de son exécution ;

- Débloquer les crédits relatifs au Programme d’Urgence destinés aux AREF en début
d’exercice budgétaire afin d’assurer une exécution optimale du budget en question ;

- Doter les AREF en moyens humains et matériels afin qu’ils puissent exécuter les
opérations prévues dans le cadre du programme dans des conditions satisfaisantes ;

- Mettre à niveau le système d’information à travers le développement des systèmes


informatiques afin de faciliter la remontée de l’information relative aux crédits délégués ;

R.4378 IGF 14
Etats financiers du programme

R.4378 IGF 15
Annexes

R.4378 IGF 16
R.4378 IGF 17
Royaume du Maroc

Inspection Générale des Finances

Note de synthèse relative à l’audit des comptes


du Programme d’Urgence Education Nationale

Les partenaires techniques et financiers (AFD, BAD et BEI, Commission


européenne) ont accordé à l’Etat Marocain des prêts d’un montant total de 325
millions Euros et 108 millions d’euros sous forme de dons de la Commission
européenne et de subvention au titre de la Facilité d’Investissement du Voisinage
(FIV) mise en place dans le cadre de la politique européenne de voisinage, pour
contribuer au financement du Programme d’Urgence Education Nationale (PUEN).

Le Département de l’Enseignement Scolaire (DES) assume la responsabilité


globale de la coordination, du suivi et de l’exécution du programme. Au niveau territorial,
la responsabilité de l’exécution des actions du programme incombe aux Académies
Régionales d’Education et de Formation.

En vertu des dispositions de la section 4.3 du manuel d’exécution, l’Inspection


Générale des Finances a procédé à l’audit des comptes du PUEN au titre de l’exercice
2009. Au cours de cet audit, la mission de l’IGF s’est principalement attachée à apprécier
la comptabilité du programme, examiner la fiabilité des états financiers y relatifs, contrôler
la régularité des dépenses ainsi que leur matérialité, évaluer l’exécution financière du
programme et enfin apprécier le système de contrôle interne.

Les principales conclusions peuvent être résumées comme suit :

- Le PUEN n’est pas identifié au niveau de la morasse budgétaire 2009, il n’est


donc pas tenu de comptabilité distincte du programme. Ceci explique les difficultés
rencontrées par les AREF lors de l’élaboration des rapports de suivi financiers ;
- L’administration centrale n’a pas établi un état consolidé et récapitulatif des
dépenses imputées sur le Programme d’Urgence pour l’exercice 2009 conformément au
manuel d’exécution ;

- L’examen des états financiers du programme a permis de relever des erreurs


affectant la fiabilité des états financiers relatives à des paiements sur crédits consolidés
non imputables sur le PUEN, ainsi qu’à des consolidations de crédits d’engagement 2008
non cumulables avec les crédits de paiement ouverts en 2009 au titre du PUEN ;

- Le déblocage du budget d’investissement du PUEN par l’administration


centrale au profit des AREF a été effectué avec retard ;

- Le lancement de marchés de construction a été réalisé sans apurement juridique


de leurs supports fonciers ;

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