IAS 8 Méthodes Comptables...
IAS 8 Méthodes Comptables...
IAS 8 Méthodes Comptables...
C
CES DE REVISION COMPTABLE
NORMES COMPTABLES
L’objectif de la norme IAS 8 est d’établir les critères de sélection et d’application de méthodes
comptables, ainsi que le traitement comptable et l’information à fournir relatifs aux changements
de méthodes comptables, aux changements d’estimations comptables et aux corrections d’erreurs
d’une période antérieure.
La norme IAS 8 est destinée à renforcer la pertinence et la fiabilité des états financiers d’une
entité ainsi que la comparabilité de ces états financiers tant dans le temps qu’avec les états
financiers d’autres entités.
La réévaluation des actifs, pour la première fois, selon IAS 16, Immobilisations corporelles et
IAS 38, Immobilisations incorporelles, constitue un changement de méthode comptable à traiter
selon ces deux normes plutôt que selon IAS 8.
Les méthodes comptables sont les principes, bases, conventions, règles et pratiques spécifiques
appliqués par une entité lors de l’établissement et de la présentation de ses états financiers.
Les IFRS (Normes et Interprétations) sont censées apporter une solution à la plupart des problèmes
comptables. La norme IAS 8 a néanmoins prévu le cas où il n’existerait pas de norme ou
d’interprétation applicable à une transaction ou à un événement particulier. La direction de l’entité
devrait alors exercer son jugement pour trouver une solution qui soit à la fois :
pertinente pour les utilisateurs ayant des décisions économiques à prendre ; et
fiable, c’est-à-dire telle que les états financiers obtenus :
- donneraient une image fidèle de la situation financière de l’entité, de ses performances et
de ses cash-flows ;
- refléteraient la substance économique des transactions plus que leur apparence juridique
(principe de prééminence du fond sur la forme) ;
- seraient neutres, autrement dit exempts de biais ;
- prudents ; et
- complets dans tous leurs aspects significatifs.
Pour choisir la méthode comptable la plus appropriée, les dirigeants devraient, par ordre de
priorité, considérer :
i. les dispositions des normes et interprétations de l’IASB traitant de questions similaires et liées ;
ii. les définitions, les critères de comptabilisation et d’évaluation des actifs, des passifs, des
produits et des charges énoncés dans le cadre conceptuel de l’IASB.
Les dirigeants peuvent également considérer les positions officielles les plus récentes d’autres
organismes de normalisation comptable qui utilisent un cadre conceptuel similaire pour développer
leurs normes comptables, la littérature comptable et les pratiques du secteur d’activité, dans la
mesure où celles-ci ne sont pas contraires aux sources indiquées ci-dessus en (i) et (ii).
La même méthode comptable doit être appliquée à toutes les transactions et autres événements
semblables, sauf disposition contraire des IFRS. Il n’est donc pas possible, par exemple,
d’évaluer certaines constructions au coût historique, et d’autres à leur valeur de marché.
Pour assurer la comparabilité des états financiers dans le temps, il est nécessaire que les
méthodes comptables utilisées soient les mêmes chaque année. Les changements de méthodes
doivent donc demeurer exceptionnels.
Ces pourquoi la norme IAS 8 n’admet un tel changement que dans deux cas :
- s’il est exigé par une norme ou une interprétation de l’IASB ; ou
- s’il contribue à donner une information plus pertinente et fiable sur la situation financière, les
performances et les cash-flows de l’entité.
Lorsque un changement de méthode comptable est appliqué de manière rétrospective, l’entité doit
ajuster le solde d’ouverture de chaque élément affecté des capitaux propres pour la première
période antérieure présentée, ainsi que les autres montants comparatifs fournis pour chaque période
antérieure présentée comme si la nouvelle méthode comptable avait toujours été appliquée.
Exemple 1
Une entité a pour politique de comptabiliser tous ses frais de développement en charges au
moment où ils sont encourus. En N, elle décide d’appliquer pour la première fois les possibilités
d’activation offertes par la norme IAS 38.
- en N : 100 000 UM
- en N-1 : 80 000 UM
- en N-2 : 60 000 UM
L’entité a renoncé à déterminer les frais activables au titre des exercices antérieurs à N-2, en
raison de la difficulté de déterminer si, à l’époque, les conditions d’activation étaient remplies.
On suppose que :
- les innovations mises au point ne sont pas encore prêtes à être utilisées, de sorte que les
frais de développement n’ont pas encore à être amortis ;
D’où :
Les deux dernières colonnes du tableau présentent le bilan et l’état de résultat de N avec
l’information comparative.
Quant au tableau de variation des capitaux propres à fin N, il pourra revêtir la forme
suivante :
Comme dans cet exemple, il est souvent matériellement impossible d’ajuster les résultats de tous
les exercices précédents :
- soit en raison de la difficulté d’apprécier, plusieurs années après, les conditions qui
prévalaient à l’époque ;
- soit parce que l’information nécessaire aux ajustements n’est pas disponible.
Dans ce cas, la norme IAS 8 admet que l’application de manière rétrospective du changement de
méthode comptable se limite aux exercices pour lesquels elle est praticable. C’est ce qui a été fait
dans l’exercice précédent en limitant les ajustements aux années N-1 et N-2.
Il peut même arriver que toute application de manière rétrospective soit impossible, c’est-à-dire
qu’on ne puisse même pas ajuster les états financiers du dernier exercice précédant le
changement de méthode comptable (exercice N-1). Ce dernier est alors pratiqué de manière
prospective, ce qui signifie que :
- la nouvelle méthode ne s’applique qu’à l’exercice du changement (exercice N) ;
- les états financiers des exercices précédents ne sont pas ajustés ;
- on se contente d’indiquer dans les notes annexes l’incidence du changement de méthode
comptable sur les états financiers de l’exercice en cours.
Lorsqu’il est impraticable pour une entité d’appliquer une nouvelle méthode comptable de
manière rétrospective, parce qu’elle ne peut pas déterminer l’effet cumulé de son application à
toutes les périodes antérieures, l’entité applique la nouvelle méthode de manière prospective à
partir du début de la période la plus ancienne praticable. Elle ne tient pas compte de la quote-
part de l’ajustement cumulé des actifs, passifs et capitaux propres découlant d’opérations
antérieures à cette date.
L’application d’une disposition est impraticable lorsque l’entité ne peut pas l’appliquer après avoir
mis en œuvre tous les efforts raisonnables pour y arriver. Pour une période antérieure donnée,
appliquer un changement de méthode comptable de manière rétrospective est impraticable si :
Exemple 1 (suite)
Bilan N-1 N
Lorsque l’application de manière rétrospective est impraticable pour une période antérieure
spécifique ou pour des périodes antérieures à celles présentées, l’entité doit indiquer les
circonstances qui ont mené à cette situation et décrire la manière et la date de début de
l’application du changement de méthode comptable.
En cas de changement volontaire, l’entité doit en outre indiquer en quoi la nouvelle méthode
améliore la fiabilité et la pertinence de l’information comptable.
Lorsqu’une entité n’a pas appliqué une nouvelle norme ou interprétation publiée mais non
encore entrée en vigueur, elle doit fournir les informations suivantes :
a. ce fait ; et
b. des informations connues ou pouvant raisonnablement être estimées concernant l’évaluation
de l’impact possible de l’application de la nouvelle norme ou interprétation sur les états
financiers de l’entité au cours de sa première période d’application.
En raison des incertitudes inhérentes aux activités des entités, de nombreux éléments des états
financiers ne peuvent pas être évalués avec précision, et ne peuvent faire l’objet que d’une
estimation. Une estimation implique un jugement fondé sur les dernières informations disponibles.
Par exemple, des estimations des éléments suivants peuvent être requises :
- les créances douteuses ;
- l’obsolescence du stock ;
- la juste valeur d’actifs ou de passifs financiers ;
- les durées d’utilité ou le rythme attendu de consommation des avantages économiques futurs
procurés par un actif amortissable ; et
- les obligations de garantie.
Le recours à des estimations raisonnables est une part essentielle de la préparation des états
financiers et ne remet en cause leur fiabilité.
Une estimation peut devoir être révisée en cas de changements dans les circonstances sur
lesquelles elle était fondée ou par suite de nouvelles informations ou d’un surcroît d’expérience.
Par définition, la révision d’une estimation ne concerne pas les période antérieures et ne constitue
pas une correction d’erreur.
Les changements d’estimations doivent être clairement distingués des changements de méthodes car :
a. leur application n’est soumise à aucune condition particulière. Au contraire, ces
modifications doivent être effectuées chaque fois que les conditions économiques l’exigent ;
b. ces changements sont appliqués de manière prospective.
Un matériel a été acquis pour 100 000 UM le 1er janvier N-3. Il a été, depuis cette date, amorti
linéairement sur 10 ans (sans valeur résiduelle significative). Au 31 décembre N, l’entité évalue
à 4 ans seulement sa durée d’utilité restante.
La valeur comptable du matériel au début de l’année N est de 100 000 x 70% = 70 000 UM. Elle
doit être étalée sur 5 ans (4 années à fin N + l’année N). D’où, pour les exercices N à N+4, un
amortissement de 70 000/5 = 14 000 UM.
Par contre, les amortissements des exercices N-3 à N-1 restent de 10 000 UM.
L’information exigée est beaucoup plus légère que pour les changements de méthodes
comptables. Il suffit, en effet, d’indiquer la nature du changement d’estimation comptable ainsi
que son impact sur la période en cours et, si possible, les périodes suivantes.
Si le montant de l’incidence sur les périodes ultérieures n’est pas indiqué parce que l’estimation
est impraticable, l’entité doit le mentionner.
Il peut, parfois, être difficile de déterminer si une modification comptable est un changement de
méthode ou un changement d’estimation. Dans ce cas, on doit considérer qu’il s’agit d’un
changement d’estimation.
Les états financiers ne sont pas conformes aux IFRS s’ils contiennent soit des erreurs
significatives, soit des erreurs non significatives commises intentionnellement pour parvenir à
une présentation particulière de la situation financière, de la performance financière ou des flux
de trésorerie d’une entité.
Les erreurs potentielles de la période en cours, découvertes au cours de cette période, sont
corrigées avant l’autorisation de publication des états financiers et leur incidence est éliminée.
Par contre, des erreurs significatives peuvent ne pas être découvertes avant une période
ultérieure. L’entité doit corriger de manière rétrospective les erreurs significatives d’une
période antérieure dans le premier jeu d’états financiers dont la publication est autorisée après
leur découverte, comme suit :
Lorsqu’il n’est pas praticable de déterminer le montant d’une erreur (par exemple, une erreur
dans l’application d’une méthode comptable) pour toutes les périodes antérieures, l’entité
retraite l’information comparative de manière prospective à partir de la première date praticable.
Elle ne tient pas donc compte de la fraction de l’ajustement cumulé des actifs, passifs et capitaux
propres découlant d’opérations antérieures à cette date.
Le retraitement des données comparatives ne conduit pas nécessairement à modifier les états financiers
qui ont été approuvés par les actionnaires ou déposés auprès des instances de réglementation.
Exemple 3
Au cours de l’exercice N, l’entité s’est aperçue qu’un stock de 100 000 UM avait été oublié dans
l’inventaire au 31 décembre N-1. Les états financiers se présentent ainsi :
Bilan N-1 N
Total des capitaux propres 380 000 445 000 541 000
L’année où l’erreur est découverte, l’entité doit indiquer dans les notes aux états financiers :
- la nature de l’erreur d’une période antérieure ;
- son impact sur les états financiers (postes affectés) et le résultat par action (de base et dilué)
de chaque période antérieure présentée ;
- le montant de l’ajustement pratiqué au début de la première période présentée.
- si le retraitement rétrospectif est impraticable pour une période antérieure spécifique, les
circonstances qui ont mené à cette situation et une description de la manière et de la date à
partir de laquelle l’erreur a été corrigée.
Les états financiers des périodes ultérieures ne doivent pas reproduire ces informations.