IAS 8 Méthodes Comptables...

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I.H.E.

C
CES DE REVISION COMPTABLE
NORMES COMPTABLES

METHODES COMPTABLES, CHANGEMENTS


D’ESTIMATIONS ET ERREURS
(IAS 8)

1. OBJECTIF ET CHAMP D’APPLICATION

L’objectif de la norme IAS 8 est d’établir les critères de sélection et d’application de méthodes
comptables, ainsi que le traitement comptable et l’information à fournir relatifs aux changements
de méthodes comptables, aux changements d’estimations comptables et aux corrections d’erreurs
d’une période antérieure.

La norme IAS 8 est destinée à renforcer la pertinence et la fiabilité des états financiers d’une
entité ainsi que la comparabilité de ces états financiers tant dans le temps qu’avec les états
financiers d’autres entités.

La norme IAS 8 s’applique à toutes les entités en matière de sélection et d’application de


méthodes comptables, ainsi que de comptabilisation des changements de méthodes comptables,
des changements d’estimations comptables et des corrections d’erreurs d’une période antérieure.
Toutefois, l’incidence fiscale des corrections d’erreurs d’une période antérieure et des
ajustements rétrospectifs réalisés pour appliquer des changements de méthodes comptables est
comptabilisée selon la norme IAS 12, Impôts sur le résultat.

La réévaluation des actifs, pour la première fois, selon IAS 16, Immobilisations corporelles et
IAS 38, Immobilisations incorporelles, constitue un changement de méthode comptable à traiter
selon ces deux normes plutôt que selon IAS 8.

Les méthodes comptables sont les principes, bases, conventions, règles et pratiques spécifiques
appliqués par une entité lors de l’établissement et de la présentation de ses états financiers.

Constituent donc des méthodes comptables :


- l’évaluation des immeubles de placement à leur juste valeur ;
- l’activation des coûts d’emprunts ;
- l’utilisation des procédés FIFO et coût moyen pondéré pour l’évaluation des stocks ;
- l’application de l’intégration proportionnelle pour le traitement des participations dans les
coentreprises ; etc.

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2. CHOIX DE METHODES COMPTABLES

Les IFRS (Normes et Interprétations) sont censées apporter une solution à la plupart des problèmes
comptables. La norme IAS 8 a néanmoins prévu le cas où il n’existerait pas de norme ou
d’interprétation applicable à une transaction ou à un événement particulier. La direction de l’entité
devrait alors exercer son jugement pour trouver une solution qui soit à la fois :
ƒ pertinente pour les utilisateurs ayant des décisions économiques à prendre ; et
ƒ fiable, c’est-à-dire telle que les états financiers obtenus :
- donneraient une image fidèle de la situation financière de l’entité, de ses performances et
de ses cash-flows ;
- refléteraient la substance économique des transactions plus que leur apparence juridique
(principe de prééminence du fond sur la forme) ;
- seraient neutres, autrement dit exempts de biais ;
- prudents ; et
- complets dans tous leurs aspects significatifs.
Pour choisir la méthode comptable la plus appropriée, les dirigeants devraient, par ordre de
priorité, considérer :
i. les dispositions des normes et interprétations de l’IASB traitant de questions similaires et liées ;
ii. les définitions, les critères de comptabilisation et d’évaluation des actifs, des passifs, des
produits et des charges énoncés dans le cadre conceptuel de l’IASB.

Les dirigeants peuvent également considérer les positions officielles les plus récentes d’autres
organismes de normalisation comptable qui utilisent un cadre conceptuel similaire pour développer
leurs normes comptables, la littérature comptable et les pratiques du secteur d’activité, dans la
mesure où celles-ci ne sont pas contraires aux sources indiquées ci-dessus en (i) et (ii).

La même méthode comptable doit être appliquée à toutes les transactions et autres événements
semblables, sauf disposition contraire des IFRS. Il n’est donc pas possible, par exemple,
d’évaluer certaines constructions au coût historique, et d’autres à leur valeur de marché.

3. CHANGEMENTS DE METHODES COMPTABLES

a. Conditions des changements de méthodes comptables

Pour assurer la comparabilité des états financiers dans le temps, il est nécessaire que les
méthodes comptables utilisées soient les mêmes chaque année. Les changements de méthodes
doivent donc demeurer exceptionnels.

Ces pourquoi la norme IAS 8 n’admet un tel changement que dans deux cas :
- s’il est exigé par une norme ou une interprétation de l’IASB ; ou
- s’il contribue à donner une information plus pertinente et fiable sur la situation financière, les
performances et les cash-flows de l’entité.

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La norme IAS 8 précise qu’on ne peut pas parler de changement de méthode comptable
lorsqu’une nouvelle méthode comptable est appliquée à des transactions ou événements :
- différents en substance de ceux survenus auparavant ;
- ou qui ne se sont jamais produits auparavant ou qui n’étaient pas significatifs.

b. Modalités des changements de méthodes comptables

Lorsque le changement de méthode comptable résulte de l’application d’une nouvelle norme


ou interprétation de l’IASB, ses modalités sont généralement fixées par la norme ou
l’interprétation nouvelle. L’entité doit comptabiliser le changement selon les dispositions
transitoires spécifiques formulées le cas échéant dans la norme ou l’interprétation nouvelle.

Lorsque la norme ou l’interprétation nouvelle ne prévoit pas de dispositions transitoires


spécifiques, ou lorsqu’il ne résulte pas d’une modification des IFRS mais d’une décision volontaire
de l’entité, le changement de méthode comptable doit être appliqué de manière rétrospective. Il
s’agit alors de faire comme si la nouvelle méthode comptable avait toujours été utilisée.

Pratiquement, cela revient à :


- appliquer cette méthode à l’exercice du changement (exercice N) ainsi qu’à tous les exercices
pour lesquels une information comparative est donnée (exercice N-1 généralement) ;
- ajuster les capitaux propres d’ouverture du plus ancien exercice donné à titre comparatif
(exercice N-1 généralement) des effets du changement sur les résultats des exercices
antérieurs (N-2, N-3, etc.).

Lorsque un changement de méthode comptable est appliqué de manière rétrospective, l’entité doit
ajuster le solde d’ouverture de chaque élément affecté des capitaux propres pour la première
période antérieure présentée, ainsi que les autres montants comparatifs fournis pour chaque période
antérieure présentée comme si la nouvelle méthode comptable avait toujours été appliquée.

Exemple 1

Une entité a pour politique de comptabiliser tous ses frais de développement en charges au
moment où ils sont encourus. En N, elle décide d’appliquer pour la première fois les possibilités
d’activation offertes par la norme IAS 38.

Les frais susceptibles d’être activés sont les suivants :

- en N : 100 000 UM
- en N-1 : 80 000 UM
- en N-2 : 60 000 UM

L’entité a renoncé à déterminer les frais activables au titre des exercices antérieurs à N-2, en
raison de la difficulté de déterminer si, à l’époque, les conditions d’activation étaient remplies.

On suppose que :
- les innovations mises au point ne sont pas encore prêtes à être utilisées, de sorte que les
frais de développement n’ont pas encore à être amortis ;

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- le taux d’imposition de l’entreprise est de 35%.

Les bilans et états de résultats résumés se présentent ainsi :

Etats de résultats N-2 N-1 N

Produits 1 000 000 1 100 000 1 200 000


Frais de R & D -100 000 -120 000 -50 000
Autres charges -750 000 -800 000 -950 000

Résultat avant impôt 150 000 180 000 200 000


Impôt sur les bénéfices -52 500 -63 000 -70 000

Résultat net 97 500 117 000 130 000

Bilans N-2 N-1 N

Frais de développement - - 240 000


Autres actifs 2 000 000 2 200 000 2 400 000
Total des actifs 2 000 000 2 200 000 2 640 000
Impôts différés passifs 200 000 250 000 322 000
Autres passifs 1 000 000 1 100 000 1 260 000
Total des passifs 1 200 000 1 350 000 1 582 000
Capital 100 000 100 000 100 000
Réserves 602 500 633 000 828 000
Résultat net 97 500 117 000 130 000
Capitaux propres 800 000 850 000 1 058 000

Les états financiers de N-1 doivent être modifiés ainsi :

1. Au titre des frais de développement de N-1 :


Bilan :
Frais de développement : + 80 000
Impôts différés passifs : + (80 000 x 35%) = + 28 000
Résultat net : 80 000 – 28 000 = + 52 000
Etat de résultat :
Frais de R & D : - 80 000
Impôts sur les bénéfices : + (80 000 x 35%) = + 28 000
Résultat net : + 80 000 – 28 000 = + 52 000

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2. Au titre des frais de développement de N-2 :
Bilan :
Frais de développement : + 60 000
Impôts différés passifs : + (60 000 x 35%) = + 21 000
Réserves : + 60 000 – 21 000 = + 39 000

D’où :

Etats de résultats N-1 Ajustements N-1 ajusté N

Produits 1 100 000 1 100 000 1 200 000


Frais de R & D -120 000 + 80 000 = -40 000 -50 000
Autres charges -800 000 - 800 000 -950 000

Résultat avant impôt 180 000 260 000 200 000


Impôt sur les bénéfices -63 000 -28 000 = -91 000 -70 000
Résultat net 117 000 169 000 130 000

Bilans N-1 Ajustements N-1 ajusté N

Frais de développement 0 + 80 000 140 000 240 000


+ 60 000 =
Autres actifs 2 200 000 2 200 000 2 400 000
Total des actifs 2 200 000 2 340 000 2 640 000
Impôts différés passifs 250 000 + 28 000 299 000 322 000
+ 21 000 =
Autres passifs 1 100 000 1 100 000 1 260 000
Total des passifs 1 350 000 1 399 000 1 582 000
Capital 100 000 100 000 100 000
Réserves 633 000 + 39 000 = 672 000 828 000
Résultat net 117 000 + 52 000 = 169 000 130 000
Capitaux propres 850 000 941 000 1 058 000

Les deux dernières colonnes du tableau présentent le bilan et l’état de résultat de N avec
l’information comparative.

Quant au tableau de variation des capitaux propres à fin N, il pourra revêtir la forme
suivante :

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Capital Réserves Résultat net Total
Soldes à fin N-2 100 000 602 500 97 500 800 000
Incidence de l’activation des
39 000 39 000
frais de développement
Soldes à fin N-2 (ajustés) 100 000 641 500 97 500 839 000
Affectation du résultat N-2 97 500 -97 500 0
Distribution de dividendes -67 000 -67 000
Résultat N-1 169 000 169 000
Soldes à fin N-1 100 000 672 000 169 000 941 000
Affectation du résultat N-1 169 000 -169 000 0
Distribution de dividendes -13 000 -13 000
Résultat N 130 000 130 000
Soldes à fin N 100 000 828 000 130 000 1 058 000

Comme dans cet exemple, il est souvent matériellement impossible d’ajuster les résultats de tous
les exercices précédents :
- soit en raison de la difficulté d’apprécier, plusieurs années après, les conditions qui
prévalaient à l’époque ;
- soit parce que l’information nécessaire aux ajustements n’est pas disponible.

Dans ce cas, la norme IAS 8 admet que l’application de manière rétrospective du changement de
méthode comptable se limite aux exercices pour lesquels elle est praticable. C’est ce qui a été fait
dans l’exercice précédent en limitant les ajustements aux années N-1 et N-2.

Il peut même arriver que toute application de manière rétrospective soit impossible, c’est-à-dire
qu’on ne puisse même pas ajuster les états financiers du dernier exercice précédant le
changement de méthode comptable (exercice N-1). Ce dernier est alors pratiqué de manière
prospective, ce qui signifie que :
- la nouvelle méthode ne s’applique qu’à l’exercice du changement (exercice N) ;
- les états financiers des exercices précédents ne sont pas ajustés ;
- on se contente d’indiquer dans les notes annexes l’incidence du changement de méthode
comptable sur les états financiers de l’exercice en cours.

Lorsqu’il est impraticable pour une entité d’appliquer une nouvelle méthode comptable de
manière rétrospective, parce qu’elle ne peut pas déterminer l’effet cumulé de son application à
toutes les périodes antérieures, l’entité applique la nouvelle méthode de manière prospective à
partir du début de la période la plus ancienne praticable. Elle ne tient pas compte de la quote-
part de l’ajustement cumulé des actifs, passifs et capitaux propres découlant d’opérations
antérieures à cette date.

L’application d’une disposition est impraticable lorsque l’entité ne peut pas l’appliquer après avoir
mis en œuvre tous les efforts raisonnables pour y arriver. Pour une période antérieure donnée,
appliquer un changement de méthode comptable de manière rétrospective est impraticable si :

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a. les effets de l’application rétrospective ne peuvent être déterminés ;
b. l’application rétrospective impose d’énoncer des hypothèses sur ce qu’aurait été l’intention de
la direction au cours de cette période ; ou
c. l’application rétrospective impose de faire des estimations significatives des montants et il est
impossible de distinguer objectivement les informations relatives aux estimations qui :
- révèlent des circonstances existant aux dates auxquelles ces montants doivent être
comptabilisés, évalués ou présentés ; et
- auraient été disponibles lors de l’autorisation de publication des états financiers de cette
période antérieure.

Exemple 1 (suite)

Supposons maintenant que l’application de manière rétrospective du changement de méthode


comptable soit impraticable, c’est-à-dire qu’il soit matériellement impossible de déterminer les
frais de développement qui auraient pu être activés en N-2 et N-1.

Les états financiers de N seront présentés ainsi :

Etat de résultat N-1 N

Produits 1 100 000 1 200 000


Frais de R & D -120 000 -50 000
Autres charges -800 000 -950 000

Résultat avant impôt 180 000 200 000


Impôt sur les bénéfices -63 000 -70 000
Résultat net 117 000 130 000

Bilan N-1 N

Frais de développement - 100 000 (Frais de N seulement)


Autres actifs 2 200 000 2 400 000
Total des actifs 2 200 000 2 500 000
Impôts différés passifs 250 000 273 000 [322 000 – (28 000 + 21 000)]
Autres passifs 1 100 000 1 260 000
Total des passifs 1 350 000 1 533 000
Capital 100 000 100 000
Réserves 633 000 737 000 [828 000 – (39 000 + 52 000)]
Résultat net 117 000 130 000
Capitaux propres 850 000 967 000

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Et on mentionnera dans les notes aux états financiers que le changement de méthode comptable
effectué en N a eu les effets suivants :
ƒ sur le bilan à fin N :
- augmentation des actifs de 100 000 UM (frais de développement activés en N) ;
- augmentation des impôts différés passifs de 100 000 x 35% = 35 000 UM ;
- augmentation des capitaux propres de 65 000 UM ;
ƒ sur le compte de résultat de N :
- diminution de la charge de R & D de 100 000 UM ;
- augmentation de la charge d’impôt de 100 000 x 35% = 35 000 UM ;
- augmentation du résultat net de 100 000 x (1 - 35%) = 65 000 UM.

c. Publicité des changements de méthodes

Tout changement de méthode doit être accompagné d’une information abondante.

Il faut indiquer dans les notes aux états financiers :


- le nom de la norme ou de l’interprétation (en cas de modification des IFRS) ;
- la nature du changement de méthode comptable ;
- le cas échéant, une description des dispositions transitoires ;
- l’impact sur chaque poste affecté des états financiers ainsi que sur le résultat par action (de base et
dilué) pour la période en cours et pour chaque période antérieure présentée (exercices N et N-1) ;
- le montant de l’ajustement relatif aux périodes antérieures à celles présentées (exercices
antérieurs à N-1).

Lorsque l’application de manière rétrospective est impraticable pour une période antérieure
spécifique ou pour des périodes antérieures à celles présentées, l’entité doit indiquer les
circonstances qui ont mené à cette situation et décrire la manière et la date de début de
l’application du changement de méthode comptable.

En cas de changement volontaire, l’entité doit en outre indiquer en quoi la nouvelle méthode
améliore la fiabilité et la pertinence de l’information comptable.

Lorsqu’une entité n’a pas appliqué une nouvelle norme ou interprétation publiée mais non
encore entrée en vigueur, elle doit fournir les informations suivantes :
a. ce fait ; et
b. des informations connues ou pouvant raisonnablement être estimées concernant l’évaluation
de l’impact possible de l’application de la nouvelle norme ou interprétation sur les états
financiers de l’entité au cours de sa première période d’application.

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4. CHANGEMENTS D’ESTIMATIONS COMPTABLES

En raison des incertitudes inhérentes aux activités des entités, de nombreux éléments des états
financiers ne peuvent pas être évalués avec précision, et ne peuvent faire l’objet que d’une
estimation. Une estimation implique un jugement fondé sur les dernières informations disponibles.
Par exemple, des estimations des éléments suivants peuvent être requises :
- les créances douteuses ;
- l’obsolescence du stock ;
- la juste valeur d’actifs ou de passifs financiers ;
- les durées d’utilité ou le rythme attendu de consommation des avantages économiques futurs
procurés par un actif amortissable ; et
- les obligations de garantie.

Le recours à des estimations raisonnables est une part essentielle de la préparation des états
financiers et ne remet en cause leur fiabilité.

Une estimation peut devoir être révisée en cas de changements dans les circonstances sur
lesquelles elle était fondée ou par suite de nouvelles informations ou d’un surcroît d’expérience.
Par définition, la révision d’une estimation ne concerne pas les période antérieures et ne constitue
pas une correction d’erreur.

Les changements d’estimations doivent être clairement distingués des changements de méthodes car :
a. leur application n’est soumise à aucune condition particulière. Au contraire, ces
modifications doivent être effectuées chaque fois que les conditions économiques l’exigent ;
b. ces changements sont appliqués de manière prospective.

En pratique, cela signifie que :


- le changement d’estimation comptable s’applique uniquement à l’exercice en cours et aux
suivants (il n’a pas d’effet rétroactif) ;
- les états financiers des exercices précédents ne sont pas modifiés.

Un changement d’estimation comptable peut affecter soit le résultat de la période en cours


seulement, soit le résultat de la période en cours et de périodes ultérieures. A titre d’exemple, un
changement dans l’évaluation du montant des créances douteuses n’affecte que le résultat de la
période en cours et, en conséquence, est comptabilisé au cours de cette période en cours.
Toutefois, un changement dans la durée d’utilité estimée, dans la valeur résiduelle ou dans le
rythme attendu de consommation des avantages économiques futurs procurés par les actifs
amortissables affecte la charge d’amortissement de la période en cours et de chaque période
ultérieure pendant la durée d’utilité restante de l’actif. Dans les deux cas, l’effet du changement
correspondant à la période en cours est comptabilisé en produits ou en charges de cette période
en cours. L’éventuel effet sur les périodes ultérieures est comptabilisé en produits ou en charges
de ces périodes ultérieures.

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Exemple 2

Un matériel a été acquis pour 100 000 UM le 1er janvier N-3. Il a été, depuis cette date, amorti
linéairement sur 10 ans (sans valeur résiduelle significative). Au 31 décembre N, l’entité évalue
à 4 ans seulement sa durée d’utilité restante.

La durée d’amortissement ne correspondant plus aux conditions actuelles, il faut la changer. La


modification n’aura d’impact que sur les exercices N et suivants.

La valeur comptable du matériel au début de l’année N est de 100 000 x 70% = 70 000 UM. Elle
doit être étalée sur 5 ans (4 années à fin N + l’année N). D’où, pour les exercices N à N+4, un
amortissement de 70 000/5 = 14 000 UM.

Par contre, les amortissements des exercices N-3 à N-1 restent de 10 000 UM.

L’information exigée est beaucoup plus légère que pour les changements de méthodes
comptables. Il suffit, en effet, d’indiquer la nature du changement d’estimation comptable ainsi
que son impact sur la période en cours et, si possible, les périodes suivantes.

Si le montant de l’incidence sur les périodes ultérieures n’est pas indiqué parce que l’estimation
est impraticable, l’entité doit le mentionner.

Il peut, parfois, être difficile de déterminer si une modification comptable est un changement de
méthode ou un changement d’estimation. Dans ce cas, on doit considérer qu’il s’agit d’un
changement d’estimation.

5. CORRECTIONS D’ERREURS D’UNE PERIODE ANTERIEURE

Des erreurs peuvent survenir à l’occasion de la comptabilisation, de l’évaluation, de la présentation


ou de la fourniture d’informations sur les éléments des états financiers. Une erreur peut résulter,
par exemple, d’un calcul erroné, d’une mauvaise application de méthode comptable, d’une
négligence, d’une interprétation erronée des faits et des circonstances, ou d’une fraude.

Les états financiers ne sont pas conformes aux IFRS s’ils contiennent soit des erreurs
significatives, soit des erreurs non significatives commises intentionnellement pour parvenir à
une présentation particulière de la situation financière, de la performance financière ou des flux
de trésorerie d’une entité.

Les omissions ou inexactitudes d’éléments sont significatives si elles peuvent, individuellement


ou collectivement, influencer les décisions économiques prises par des utilisateurs sur la base
des états financiers. L’importance relative dépend de la taille et de la nature de l’omission ou de
l’inexactitude, appréciée par rapport aux circonstances particulières. La taille ou la nature de
l’élément, ou une combinaison des deux, peut être le facteur déterminant.

Les erreurs potentielles de la période en cours, découvertes au cours de cette période, sont
corrigées avant l’autorisation de publication des états financiers et leur incidence est éliminée.
Par contre, des erreurs significatives peuvent ne pas être découvertes avant une période
ultérieure. L’entité doit corriger de manière rétrospective les erreurs significatives d’une
période antérieure dans le premier jeu d’états financiers dont la publication est autorisée après
leur découverte, comme suit :

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a. par retraitement des montants comparatifs de la ou des périodes antérieures présentées au
cours desquelles l’erreur est intervenue ; ou
b. si l’erreur est intervenue avant la première période antérieure présentée, par retraitement des
soldes d’ouverture des actifs, passifs et capitaux propres de cette période.

Lorsqu’il n’est pas praticable de déterminer le montant d’une erreur (par exemple, une erreur
dans l’application d’une méthode comptable) pour toutes les périodes antérieures, l’entité
retraite l’information comparative de manière prospective à partir de la première date praticable.
Elle ne tient pas donc compte de la fraction de l’ajustement cumulé des actifs, passifs et capitaux
propres découlant d’opérations antérieures à cette date.

Le retraitement des données comparatives ne conduit pas nécessairement à modifier les états financiers
qui ont été approuvés par les actionnaires ou déposés auprès des instances de réglementation.

Exemple 3

Au cours de l’exercice N, l’entité s’est aperçue qu’un stock de 100 000 UM avait été oublié dans
l’inventaire au 31 décembre N-1. Les états financiers se présentent ainsi :

Etats de résultats N-1 N

Produits 800 000 850 000


Coût des ventes -500 000 -480 000 (*)
Marge brute 300 000 370 000
Autres charges -250 000 -240 000
Résultat avant impôt 50 000 130 000
Impôt sur les bénéfices -17 500 -45 500
Résultat net 32 500 84 500

(*) Avec prise en compte du stock initial réel.

Bilan N-1 N

Stocks 200 000 330 000


Autres actifs 400 000 450 000
Total des actifs 600 000 780 000
Impôts différés passifs 120 000 180 000
Autres passifs 100 000 59 000
Total des passifs 220 000 239 000
Capital 100 000 100 000
Réserves 247 500 356 500
Résultat net 32 500 84 500
Total des capitaux propres 380 000 541 000

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En supposant un taux d’imposition de 35%, le bilan et l’état de résultat doivent être corrigés ainsi :

Etat de résultat N-1 Ajustement N-1 ajusté N

Produits 800 000 800 000 850 000


Coût des ventes -500 000 + 100 000 = -400 000 -480 000

Marge brut 300 000 400 000 370 000


Autres charges -250 000 -250 000 -240 000

Résultat avant impôt 50 000 150 000 130 000


Impôt sur les bénéfices -17 500 - (100 000 x -52 500 -45 500
35%) =

Résultat net 32 500 97 500 84 500

Bilan N-1 Ajustement N-1 ajusté N

Stocks 200 000 + 100 000 = 300 000 330 000


Autres actifs 400 000 400 000 450 000

Total des actifs 600 000 700 000 780 000


+ (100 000 x
Impôts différés passifs 120 000 155 000 180 000
35%) =
Autres passifs 100 000 100 000 59 000

Total des passifs 220 000 255 000 239 000


Capital 100 000 100 000 100 000
Réserves 247 500 247 500 356 500
Résultat net 32 500 97 500 84 500

Total des capitaux propres 380 000 445 000 541 000

Les deux dernières colonnes du tableau représentent le bilan et l’état de résultat de N,


accompagnés de l’information comparative.

L’année où l’erreur est découverte, l’entité doit indiquer dans les notes aux états financiers :
- la nature de l’erreur d’une période antérieure ;
- son impact sur les états financiers (postes affectés) et le résultat par action (de base et dilué)
de chaque période antérieure présentée ;
- le montant de l’ajustement pratiqué au début de la première période présentée.
- si le retraitement rétrospectif est impraticable pour une période antérieure spécifique, les
circonstances qui ont mené à cette situation et une description de la manière et de la date à
partir de laquelle l’erreur a été corrigée.

Les états financiers des périodes ultérieures ne doivent pas reproduire ces informations.

Abderrazak GABSI Support pédagogique / IAS 8 12


Enseignant universitaire Institut des Hautes Etudes Commerciales

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