Montessori - PasPas.Le Français Les Maths 6-12ans
Montessori - PasPas.Le Français Les Maths 6-12ans
Montessori - PasPas.Le Français Les Maths 6-12ans
be URBAIN CAROLINE
Montessori Pas à Pas
6-12 ans
Le français . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 4
Ce livre est protégé par la loi. Il a fait l’objet d’un dépôt légal. Les maths . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 88
Toute reproduction interdite.
N° ISBN : 978-2-36638-102-3
© Ecole Vivante 2017
Ecrire et lire...............................................................................................................9
Composer des mots avec des lettres .........................................................................9
Composer des phrases avec des mots....................................................................10
Composer un texte avec des phrases .....................................................................11
Travailler sur les syllabes.............................................................................................11
L'ordre alphabétique....................................................................................................13
insister sur le fait que chaque lettre compte, que sa place a une grande
importance et que certains phonèmes complexes peuvent avoir des
graphies différentes. On va aussi s'assurer que l'enfant a bien assimilé
le fait que les mots se décomposent en syllabes. Il va maintenant
découvrir que certaines syllabes (préfixes, suffixes, terminaisons gram-
maticales) ont un sens particulier.
D'autre part, même avec un enfant qui écrit déjà bien, on continue à se
Ecrire et lire concentrer sur une seule tâche à la fois : pour composer des mots et
des phrases, donc pour travailler sur le sens, on le libère de la préoc-
cupation des gestes de l'écriture en utilisant des étiquettes déjà écrites.
La présentation
s t y l o Posez la boîte en haut à gauche de la table ou du tapis. Ouvrez-la et
posez le couvercle sous la boîte. Prenez le premier petit paquet. Dé-
posez les lettres devant l'enfant de gauche à droite, dans le bon sens
(boucle du y vers le bas, boucle du l vers le haut...), mais dans le dés-
ordre. Dites à l'enfant qu'il y a là un mot caché et que c'est à lui de le
f e r m e
ce moment de l'activité, l'humour n'est pas interdit ! On rencontre par-
fois de bien curieux mots !
Lorsque le bon mot a finalement été recomposé, lu et vérifié, passez au
deuxième paquet. Ainsi de suite jusqu'au dernier.
Les prolongements
p a n d a • Renouvelez les mots régulièrement dans la boîte tant que l'enfant
s'intéresse à ce matériel. Proposez des mots de plus en plus longs mais
uniquement lorsque l'enfant est à l'aise avec la longueur précédente.
• Jouez au jeu des chiffres et des lettres en n'utilisant que les lettres.
t i g 5 Un chiffre de 1 à 5
au dos de chaque lettre Composer des phrases avec des mots
4 permet le contrôle
de l'erreur.
Lorsqu'on retourne Le principe est exactement le même que pour le matériel précédent,
les étiquettes une fois mais les étiquettes portent cette fois-ci des mots complets pour com-
le mot recomposé, on doit poser des phrases. Préparez d'abord des phrases de 5 mots, puis aug-
pouvoir lire les chiffres
mentez progressivement tant que l'enfant s'intéresse au matériel.
1, 2, 3, 4 et 5 dans l'ordre.
Pensez à mettre une majuscule au premier mot et un point après le Composer un texte avec des phrases
dernier. Pensez aussi à varier la nature et la fonction des mots : pro-
noms personnels sujets, prénoms sujets, prépositions, compléments Le principe est exactement le même que pour le matériel précédent, mais
d'objet, compléments circonstanciels, etc. Il n'est pas interdit d'inven- les étiquettes portent cette fois-ci des phrases entières, avec leur ponc-
ter des phrases amusantes ou de faire référence à la vie de la famille. tuation, pour composer des textes courts. La difficulté d'un paquet de
Voir des exemples sur le croquis ci-dessous. phrases à l'autre sera bien sûr croissante : phrases de plus en plus com-
plexes et de plus en plus nombreuses. La présentation et le contrôle de
l'erreur se font de la même façon que pour le matériel précédent.
Amélie danse dans le jardin.
Travailler sur les syllabes
Tes pieds ont beaucoup grandi.
Ce matériel peut être utilisé en parallèle avec celui des lettres pour
composer des mots, lorsque l'enfant commence à être à l'aise.
Il s'agit toujours de s'entraîner et de maîtriser progressivement la
Elles sont malades depuis hier. lecture et la composition de mots, mais cette fois-ci en repérant des
syllabes entières.
La présentation
Disposez les étiquettes titres en haut de la table.
Si l’enfant est bloqué, ne pas hésiter à lui indiquer le premier mot de la
Sortez les bandes de papier et rangez-les devant l'enfant, de gauche à
phrase en lui expliquant qu’une phrase commence toujours par une ma-
droite et de haut en bas. Prenez la première bande et coupez-la après
juscule et se termine toujours par un point. Mais pas de précipitation ou
chaque syllabe. Placez les syllabes en reconstituant le mot sous la
d'impatience : laissez-lui d'abord bien le temps de chercher par lui-même.
bonne étiquette titre. Laissez un petit espace entre les syllabes pour
que la décomposition soit bien visible. Faites la présentation pour un Les rébus
second mot, au nombre de syllabes différent, puis proposez à l’enfant Il s'agit d'un matériel complémentaire destiné à varier le travail sur les
de continuer avec les autres mots. syllabes. Vous pouvez le fabriquer vous-même en découpant des des-
sins ou des photos dans un magazine ou en les recherchant sur inter-
net, à moins que vos talents en dessin ne vous permettent de les créer
une syllabe deux syllabes trois syllabes vous-même. Attention : les dessins doivent être parfaitement recon-
naissables pour éviter de mettre l'enfant en difficulté.
asperge
val partie
infini
Pour aller plus loin proposez des mots avec des doubles consonnes et
expliquez qu’il faut “couper” entre les deux consonnes.
Le contrôle de l'erreur se fait avec une fiche de contrôle que vous aurez
préparée en même temps que les bandes et mise dans la boîte à la dis-
La fiche de contrôle
de l’erreur présente scietronc
citron
la fiche complète
position de l'enfant. comportant les trois
images et les trois mots.
table
naviplane navire navire-atelier
Prenez la première fiche dans l'enveloppe. Montrez à l’enfant com-
tiroir timbre ment vous cherchez le mot dans le dictionnaire en décomposant bien
chaque étape (“Je cherche la première lettre et je cherche la lettre cor-
tw
toupie père où se trouvent les mots qui ont cette lettre en second, etc.”). Une
er
tulip fois le mot repéré, écrivez à gauche le mot qui se trouve juste avant
e
théo dans le dictionnaire et à droite celui qui se trouve juste après. Retour-
truie ou nez la fiche, prenez la suivante et proposez à l’enfant de continuer.
tr
Une variante plus difficile : au lieu de chercher le mot dans le dic- Prenez le premier mot complet et placez-le sous le titre correspon-
tionnaire, on peut demander à l’enfant de citer un mot qui devrait se dant. Trouvez son abréviation et mettez son étiquette à côté, sous le
trouver avant et un autre qui devrait se trouver après. Il vérifiera en- titre “Abréviation”. Montrez à l'enfant les lettres qui sont communes au
suite dans le dictionnaire. mot et à son abréviation. Soulignez le fait qu'il s'agit souvent des 3 ou
4 premières lettres du mot, mais que ce n'est pas toujours le cas.
Proposez à l’enfant de continuer. Le contrôle de l’erreur se fait grâce à
Les abréviations une fiche d'autocorrection ou à la numérotation derrière les étiquettes.
Il est inutile de parler des abréviations tant que l'enfant n'y est pas
confronté. Le bon moment pour aborder ce thème est lorsqu'il s'in- La formation des mots
terroge lui-même et vous pose la question, par exemple après avoir lu
une définition dans le dictionnaire, qui commence par “n. masc.” ou Il est intéressant de noter ici que l’analyse de la formation des mots
“adj.”... que l’enfant va pouvoir faire à travers des exemples lui permettra en-
suite de construire ses propres listes de mots au fur et à mesure de son
Le matériel inspiration et de ses lectures.
Ici encore, vous travaillez avec des étiquettes que vous fabriquez.
• 2 étiquettes-titres : “Mot complet” et “Abréviation”,
• 6 étiquettes avec des mots complets,
• 6 autres avec leur abréviation.
Choisissez des mots que l’enfant pourra voir dans son environnement cloche apporter
remporter
(ex : masc., fém., M., Mme etc.)
Les étiquettes des trois sortes peuvent être faites sur des papiers de
couleurs différentes pour faciliter leur tri et leur classement une fois
clochette
sorties de la boîte de rangement. Elles seront renouvelées lorsque l'en-
fant connaîtra parfaitement la première série. clocher supporter
La présentation reporter
Placez les étiquettes-titres en haut de la table. Placez les étiquettes de
mots complets en colonne, dans le désordre. Faites de même avec les Sur les suffixes et les préfixes, l’enfant
étiquettes des abréviations. pourra constituer ses propres fiches.
Le rôle de ce travail est donc à la fois d’enrichir le vocabulaire et d’ai- Exemple de table n°2
der à comprendre la construction et le sens des mots, y compris
lorsqu’ils sont nouveaux. Il est aussi utile en orthographe, par exemple
pour deviner la présence d’un “e” muet. dent dentiste
Les suffixes
Le matériel
art artiste
Il s'agit de deux tables :
– la table de suffixes n°1 qui comporte des mots dont la racine reste la pompe pompiste
même mais le suffixe change (voir exemple ci-dessous),
– la table de suffixes n°2. Cette fois-ci, c'est la racine qui change mais
le suffixe reste le même (voir exemple ci-contre). C'est vous qui com- cycle cycliste
poserez ce matériel à partir de tables de suffixes que vous trouverez sur
internet, en sélectionnant d'abord les plus simples, à la portée de l'en-
fant et de son bagage de vocabulaire.
A cela s'ajoute un petit tracteur motorisé en jouet et sa remorque. La présentation
Vous utiliserez aussi un alphabet mobile bleu et un rouge. Invitez l'enfant à dérouler un tapis. Mettez le petit tracteur en marche
et demandez à l'enfant s’il entend le son et d’où il provient (du mo-
teur). Expliquez que le tracteur peut bouger par lui-même car il a un
Exemple de table n°1 moteur puissant.
Mettez alors le tracteur de côté et prenez la remorque. Demandez si elle
danse danseur dansant peut avancer par elle-même. Lorsque l'enfant répond que non, ajoutez
que si on l’attache au tracteur, le moteur du tracteur peut la faire avan-
cer. L'enfant va alors chercher les alphabets mobiles. Demandez lui de
lave lavage laveur lire un mot de la première colonne de la table n°1 puis ceux des deux
autres colonnes. Proposez-lui d’écrire les 3 mots les uns en-dessous
allume allumette allumage des autres avec l’alphabet bleu. Demandez si le premier mot apparaît
dans les autres et si oui s'il s'y retrouve en entier ou pas.
lent lenteur lentement Expliquez : “Le mot que tu retrouves dans les trois colonnes s'appelle
la racine (du latin radicina qui signifie “racine, source, base”) et
les lettres que tu vois derrière la racine s’appellent les suffixes. Les suf- Les préfixes
fixes changent le sens de la racine : danse, ce n'est pas la même chose Le matériel
que danseur”. Vous utiliserez de petits objets : monocycle, bicyclette, tricycle, trice-
Vous pouvez préciser à l’enfant que le mot suffixe vient du latin sub- ratops, triangle... et les deux alphabets mobiles, bleu et rouge (ou des
fixus qui veut dire “fixé dessous”, “ajouté”. étiquettes et deux stylos, un rouge et un bleu).
Demandez à l’enfant d’échanger les lettres bleues des suffixes en let- Vous devrez aussi composer, pour le contrôle de l'erreur, des tables de
tres rouges. Ici, il devra donc changer “eur” et “ant”. Il fera de même préfixes. On en trouve de nombreux exemples sur internet.
avec les autres mots racines de la table n°1.
Demandez-lui ensuite si “eur” et “ant” ont du sens par eux-mêmes. La présentation
Mais si on les ajoute à “danse” ? Discutez pour que l'enfant comprenne Invitez l'enfant à dérouler un tapis. Faites rouler le monocycle. Deman-
bien le mécanisme et les changements. dez à l'enfant s'il connaît cet objet. Sinon, nommez-le et posez-le à
Ecrivez le mot “racine” en bleu sur un morceau de papier et placez-le gauche devant l'enfant. Faites alors rouler la bicyclette. L'enfant la
au–dessus des mots correspondants. Ecrivez le terme “suffixe” en rouge nomme et vous la posez à droite du monocycle. Faites de même avec le
sur un morceau de papier et placez-le au–dessus des morceaux de tricycle. En montrant les trois objets successivement et en découpant
mots correspondants. les mots, dites “mono-cycle”, “bi-cyclette”, “tri-cycle”. Ecrivez les mots
Comme le tracteur avançait grâce à son propre moteur, le mot racine avec l'alphabet mobile bleu pour les racines et rouge pour les préfixes.
peut exister par lui-même. Le suffixe est comme la remorque, il a be- Demandez à l'enfant ce qu'il retrouve dans chaque mot. Dites-lui que
soin d’être mis derrière le mot et permet de donner un nouveau sens c'est la racine du mot. Il sait déjà de quoi il s'agit. Montrez-lui “mono”,
au mot racine, comme la remorque est venue compléter le tracteur. “bi” et “tri” et expliquez que ce sont des préfixes, du latin qui veut dire
Faites de même avec la table n°2 pour que l'enfant se rende compte “fixer avant”. Comme les suffixes, ils modifient la racine. “Mono” veut dire
que le suffixe opère toujours le même changement. Par exemple : “ette” “un” : le monocycle n'a qu'une roue (cycle vient du latin qui veut dire
veut dire “plus petite” (fille / fillette, camion / camionnette, broche / “roue”). “Bi” veut dire “deux” ou “double” : la bicyclette a deux roues. Et
brochette, etc.). “tri” veut dire “trois” : le tricycle a trois roues. Pour que l'enfant com-
Proposez à l’enfant des listes de trois mots et demandez-lui d'écrire en prenne qu'un préfixe a toujours le même sens, montrez-lui les trois an-
bleu la racine de chaque mot et en rouge le suffixe commun aux trois gles du triangle et les trois cornes du tricératops.
(ex : clochette, bouclette, chevrette). Faites-lui écrire avec l’alphabet Vous pouvez faire des tables de préfixes qui serviront de contrôle de
mobile la racine en bleu et le suffixe en rouge. l'erreur à l'enfant. Proposez à l’enfant des listes de trois mots et deman-
Faites réfléchir l'enfant sur le sens que le suffixe donne au mot. dez-lui d'écrire en bleu la racine de chaque mot et en rouge le préfixe
Les tables de suffixes restent à la disposition de l'enfant ou même af- commun aux trois (ex : autocollant, automobile, autodiscipline). Faites-
fichées. Elles permettent le contrôle de l'erreur. lui écrire, avec les alphabets mobiles, la racine en bleu et le préfixe en
rouge. Faites-le réfléchir sur le sens que le préfixe donne au mot.
Les mots composés ses pensées et ainsi développe la confiance en soi de l’enfant.
Le matériel Les enfants aiment proposer, suggérer. Restez ouverts à leurs propo-
Il s’agit de 3 ou 4 fiches blanches décorées avec des exemples de mots sitions. Il en résultera une grande satisfaction et leur estime d’eux-
composés (ex : rouge-gorge, coffre-fort, abat-jour, chou-fleur, grand- mêmes en sera renforcée.
père, porte-monnaie, sous-marin…).
La présentation La ponctuation
Cachez l’un des deux mots, “rouge” par exemple, l’enfant lit le second
(gorge). Demandez-lui si c’est un mot. Ensuite cachez “gorge”, l’enfant
Nous avons déjà placé une façon de la présenter dans le livre des
lit “rouge”. Demandez-lui si c’est également un mot. L’enfant lit les
2-6 ans. Voici une autre façon de procéder. Ne présentez pas tous les
deux mots ensemble : “rouge-gorge”. Discutez avec lui de la significa-
signes le même jour.
tion et précisez bien que c’est un mot fabriqué avec deux mots qui
existent aussi tout seuls et qui veulent alors dire autre chose.
Explorez tous les mots composés de la liste de la même manière.
Le point et la majuscule
L'enfant a déjà vu la phrase lorsque vous avez parlé avec lui de l'en-
chaînement “faire des mots avec des lettres, des phrases avec des
Les familles de mots mots”... Il s'agit ici d'approfondir et de lier cela à ce qui va suivre : l'ana-
Montrez à l’enfant le mot “terre”, puis les mots de la même famille (ex :
lyse logique ou analyse grammaticale de la phrase.
atterrissage, terrain, terrestre, enterrer, déterrer, terrasse, terrier, terri-
Le matériel se compose d'une ficelle, d'un point rouge (on peut aussi
toire…). Vous écrivez toujours en noir ou bleu ce que l’on retrouve
se servir des perles rouges des maths) et de bandes de papier.
partout et en rouge ce qui est différent. Pour notre exemple, ce sont
les lettres “terr” qui seront toujours en noir et tout le reste en rouge.
Ecrivez un début de phrase, par exemple, “tous les arbres”. Demandez
Pensez toujours à parler du sens des mots avec l’enfant, en soulignant
à l’enfant si c'est suffisant, si cela a du sens. Sur un autre morceau de
le lien de signification qui relie chacun au premier membre de la fa-
papier, ajoutez “ont des racines” et demandez si cela a du sens.
mille (ici : “terre”). L’enfant travaillera en autonomie en explorant les
L’enfant doit comprendre que la première condition pour qu'il y ait
fiches ou en créant les siennes en écrivant des mots et en décorant
une phrase c'est que le groupe de mots ait un sens. Cela veut dire
ses fiches.
quelque chose. Cela apporte une information.
La fabrication et l’enrichissement de ce matériel sont des activités in-
téressantes pour l’enfant à qui vous donnerez ainsi la possibilité de
Faites une boucle avec la ficelle, assez grande pour englober les deux
créer des outils d’apprentissage pour lui-même ou un groupe-classe.
morceaux de papier. “C'est un tout : ensemble, ces deux morceaux ont
Il est essentiel d’aider l’enfant à développer son vocabulaire. Avoir un
du sens.” Demandez à l'enfant de lire la phrase complète.
vocabulaire riche permet de mieux exprimer ses idées, ses émotions,
Rappelez ensuite à l’enfant qu'il a déjà étudié les lettres majuscules et Proposez plusieurs phrases à l’enfant qui se terminent par des points.
expliquez-lui qu’à chaque début de phrase on doit mettre une majus- Il devra remplacer les points par des points d’interrogation lorsque ce
cule pour marquer où elle commence. Rayez donc le “t” minuscule de sont des questions.
votre première phrase et mettez un “T” majuscule rouge à la place.
Expliquez enfin qu’il faut montrer que cette phrase est terminée, pour Le point d’exclamation
cela on place le point rouge à la fin de la phrase. C’est la troisième Prenez un petit bâton de type totem. Racontez : “Dans les temps an-
condition : il faut que la phrase se termine par un point. ciens, les hommes organisaient des compétitions pour savoir qui
La phrase est donc complète : elle a du sens, elle commence par une étaient les meilleurs chasseurs. Le gagnant recevait un joli bâton,
majuscule et finit par un point. Proposez différentes phrases à l’enfant. comme un totem, comme celui que nous avons ici. Il le levait très cer-
Il devra dire si elles sont complètes ou non (en proposer qui n’ont pas tainement fièrement au-dessus de sa tête pour dire “J’ai gagné !” “Fai-
de sens, ou qui ont du sens et un point mais pas de majuscule…). sons une grande fête !”
Ecrivez ces phrases sur un morceau de papier, sans mettre les majus-
Permettez à l’enfant de constater que dans les livres les phrases sont cules du début et les points d'exclamation. Demandez à l’enfant si elles
bien complètes. Insistez lors de la lecture à haute voix sur le signe de ont du sens, ce qu’il doit ajouter en début, puis à la fin (il devrait met-
ponctuation qui marque la fin de la phrase et indique que nous de- tre un point). Expliquez alors que pour montrer qu’une phrase est dite
vons adapter notre intonation. avec de l’engouement, de l’excitation, on place le totem au-dessus du
point, comme le chasseur brandissait son totem, et quand on l’écrit
Le point d’interrogation cela devient un point d’exclamation.
Le matériel reste le point rouge et les bandes de papier. Vous ajoute- “Point d’exclamation” vient du latin ex+clamare qui veut dire “s’expri-
rez un hameçon de pêche que vous ne montrez pas à l'enfant au début. mer en criant”. Donc si l'on veut exprimer de la joie, de la colère, etc.
Et vous finirez avec une étiquette portant le point d'interrogation com- de façon énergique, on met un point d’exclamation à la fin des phrases.
plet en rouge. Proposez des phrases à l’enfant : il devra choisir s’il faut mettre un
Proposez une phrase interrogative à l’enfant, sur la bande de papier. point, un point d’interrogation ou un point d’exclamation.
Par exemple “As-tu faim”. Pour le moment, posez le point rouge à la
fin. Demandez à l'enfant de lire. S'il lit de façon affirmative, deman- La virgule
dez-lui comment il dirait la phrase normalement. Expliquez alors que Le nouveau matériel est une série de virgules rouges sur de petites éti-
pour savoir tout de suite qu'il s'agit d'une question quand on lit, on a quettes.
trouvé un signe spécial, le point d'interrogation. Posez alors très déli- Ecrivez une phrase comportant beaucoup de “et” sur une longue
catement l'hameçon au-dessus du point. “Tu vois, quand on pose une bande de papier. Par exemple “Au zoo j’ai vu des lions et des tigres et
question, c'est comme si on allait à la pêche d'une réponse !” Montrez des léopards et des girafes et des éléphants et des perroquets et des
alors l'étiquette du point d'interrogation. flamants roses et des crocodiles.” Demandez à l’enfant de la lire et s'il
remarque un mot que l’on a beaucoup répété. “Ce n'est pas très agréa- Donnez des phrases dans lesquelles il manque les guillemets et deman-
ble à lire et à entendre. Est-ce que tu crois qu'on pourrait tout simple- dez à l’enfant de les ajouter ainsi que les deux points et les majuscules.
ment le supprimer ? Essayons. Découpez la bande de papier, Lors d'une autre séance vous montrerez à l'enfant que l'on utilise aussi
supprimez les “et” puis rapprochez les morceaux et demandez à l'en- les deux points avant une liste (Il nous montre son matériel : un carnet,
fant de lire. S'il ne fait aucune réflexion, remarquez : “Tu es un peu es- des pinceaux, des tubes de couleurs...), une explication (Je viens de
souflé, non ? C'est parce que tu ne savais pas où t'arrêter pour comprendre : il s'agit d'une erreur d'adresse)...
reprendre ton souffle. Il y a une solution pour ça : la virgule.” Posez
une étiquette de virgule à tous les endroits nécessaires puis lisez la Le tiret
phrase en marquant ostensiblement des pauses aux virgules. Deman- Ecrivez au crayon une longue phrase sur un morceau de papier, de
dez à l'enfant de lire à son tour. telle façon qu'il manque de la place pour le dernier mot. Lorsque vous
Vous pouvez préciser éventuellement, pour aider à la mémorisation, arrivez au bout du papier, dites : “Oups, je n’ai plus de place ! Ce n’est
que le mot “virgule” vient du latin virgula qui veut dire “petit rameau”. pas grave, je vais essayer d'écrire le dernier mot en tout petit”. Ecrivez
En effet, la virgule ressemble à une brindille. alors si petit que lorsque vous proposerez à l’enfant de le lire il ne le
pourra pas. “Bon, ça ne va pas alors, je ne peux pas faire ça.”
Les guillemets et les deux points Gommez le mot et notez juste sa première syllabe et un tiret (en rouge),
Le matériel s'enrichit d'une étiquette de guillemets et d’une étiquette de puis la fin du mot au début de la ligne du dessous. En faisant cela, ex-
deux points en rouge. pliquez qu’on peut ainsi couper un mot après une syllabe entière, met-
Ecrivez une phrase du type “Tom dit il faut partir.”. Demandez : “Qu’est- tre un tiret et finir le mot à la ligne suivante.
ce que Tom a dit ? – Il faut partir. – Tu vois donc que la phrase a deux par- Vous pouvez préciser que “tiret” vient du verbe “tirer”, car le tiret est un
ties : ‘Tom dit’ et ‘il faut partir’. Pour bien séparer, on encadre les paroles petit trait que l’on a soigneusement tiré.
de Tom avec ces petits signes, qu'on appelle des guillemets.” Pour ren- Proposez plusieurs mots à l’enfant sur des étiquettes et demandez-lui
forcer l'importance des guillemets, proposez la phrase suivante : Tom dit à quel endroit il les couperait pour mettre un tiret, s’il arrivait en bout
vite il faut partir. Demandez à l'enfant de placer les guillemets au bon en- de page.
droit. Amenez-le à voir que le sens est très différent selon que l'on place Rappelez l'utilisation du tiret entre deux consonnes identiques pour
les guillemets ouvrants avant ou après le mot “vite”. Présentez alors les couper un mot trop long en fin de ligne.
deux points et dites que pour être sûrs de ne pas faire d'erreur sur le
sens, on renforce en mettant deux points avant les guillemets et une ma- Le point-virgule
juscule au début des paroles : Tom dit : “Il faut partir.” On utilise de moins en moins ce signe.
Si l'enfant demande d'où vient le mot “guillemets”, vous pouvez lui ra- Expliquez simplement qu'il marque une pause plus longue que la vir-
conter que le mot est le diminutif de Guillaume, le prénom de l’inven- gule mais plus courte que le point. L'enfant constatera au moment de
teur de ce signe, le graveur français Guillaume Le Bé.
l'analyse logique, que la virgule sépare le plus souvent des mots d'une Phrase affirmative - phrase négative
même proposition alors que le point-virgule sépare des propositions.
Ici encore, on travaille sur des notions que l'enfant connaît déjà. Il s'agit
Bien sûr, ce sera la lecture de livres qui permettra au mieux à l’enfant
juste de clarifier les idées et de donner les bons termes.
de se familiariser avec la ponctuation.
Proposez à l'enfant une phrase du type : “J'aime le brocoli.”, sur une
Vous pourrez éventuellement vous servir de cartes de nomenclature
bande de papier. Demandez-lui ce qu'il dirait si ce n'était pas vrai.
pour qu’il mémorise bien le vocabulaire de la ponctuation.
Annoncez-lui alors que la phrase qu'il vient de prononcer “Je n'aime
pas le brocoli.” est ce qu’on appelle la forme négative (du latin : negare
Phrase déclarative, interrogative, qui signifie “nier”, “dire non”). Demandez à l’enfant de l'écrire ou écri-
exclamative ou impérative vez-la sur une nouvelle bande de papier que vous poserez sous la pré-
cédente. Faites-lui repérer ce qui a changé, ce qui a permis de faire une
Il s'agit uniquement de faire découvrir la terminologie car les concepts phrase négative à partir de la phrase précédente, qui était affirmative
ne sont pas nouveaux pour l'enfant. Il a déjà vu les signes de ponctua- (du latin : ad + firmare = “rendre ferme”). Il pourra repasser en rouge
tion. Il suffit maintenant de lui montrer le lien entre la ponctuation qui “n’” et “pas”.
termine la phrase et le type de phrase : un point termine une phrase dé- Proposez d’autres phrases affirmatives à convertir en phrases néga-
clarative ; un point d'interrogation termine une phrase interrogative et tives. Enfin proposez l'opération inverse (des phrases négatives à
un point d'exclamation termine au phrase exclamative. convertir en phrases affirmatives). Variez les exemples pour faire re-
Proposez des activités de tri de phrases d’abord pour associer la bonne marquer à l'enfant qu'une phrase négative peut aussi se faire avec les
ponctuation à chaque type de phrase, ensuite pour associer le bon mots “ne” et “plus” ou “ne” et “jamais”, etc. Vous pouvez aussi propo-
terme à chaque exemple. ser des tris.
L’enfant pourra créer un tableau du type de celui-ci à afficher.
•
?
phrase déclarative exprime une affirmation
!
phrase interrogative exprime un questionnement
! ou •
phrase exclamative exprime une émotion forte
phrase impérative exprime un ordre
phrases seront du type “Apporte le bol jaune” ou “Montre un gros Les symboles La première présentation (si l'enfant
livre”. Pour travailler sur l'adverbe, les phrases seront par exemple : grammaticaux ne connaît pas encore les symboles)
“Marche lentement” ou “Respire profondément”. L'interprétation La première présentation ne se fait pas directe-
exacte du mot, qui comporte une attitude ou un choix précis à l'ex- ment pour tous les symboles. Elle s'effectue pro-
clusion de tout autre, passionne les enfants tout en soulignant le rôle Le déterminant gressivement, pour chaque symbole, au fur et à
de chaque nature de mot (l'adjectif précise le nom, le verbe indique mesure de la découverte de chaque nature de
l'action, etc.). mot différente. Nous détaillons ici la présenta-
tion du symbole du nom, par exemple. Nous
Les Déplacements Le nom donnerons ensuite progressivement quelques in-
Cette activité sert à souligner l'importance, le rôle et parfois les consé- dications pour chaque symbole dans les parties
quences de la position des mots les uns par rapport aux autres dans réservées à l'adjectif, au verbe, etc.
la phrase. L’adjectif Pour le nom, donc, commencez par un jeu de
Le matériel consiste en une série de petites cartes comportant par chasse au trésor avec l'enfant. Demandez-lui :
exemple des déterminants et une autre série comportant des noms. “Cherche.” “Rapporte-le moi.” Puis, en souriant
Présentez une carte de déterminant (par exemple "le”) et la carte de d'un air malicieux : “Eh bien, qu'est-ce que tu at-
nom correspondante (par exemple “chat”), non pas côte à côte mais Le pronom tends ?” Forcément, l'enfant va demander ce que
l'une sur l'autre. Demandez à l'enfant de les mettre dans le bon ordre. vous voulez qu'il rapporte. “Ah, bien sûr ! Tu ne
“chat-le”, ça ne veut rien dire, mais “le chat”, si. pouvais pas me le rapporter parce que je ne
Nous reparlerons de cette activité au fur et à mesure de sa mise en t'avais pas dit son nom ! Je veux un coussin.”
œuvre dans la découverte de la nature des mots. Le verbe Enfin, quand il rapporte le coussin : “Coussin,
c'est un nom. Toi aussi tu as un nom. Tout ce qui
L'analyse avec les symboles nous entoure a un nom.” Ecrivez “coussin” sur
Cette activité a peut-être déjà été vue avant 6 ans. Elle est traitée dans L’adverbe une étiquette puis demandez un nouvel objet à
le Pas à Pas 2-6 ans mais nous en reprenons les grandes lignes ici. l'enfant. Lorsqu'il y a quatre ou cinq noms ins-
crits sur des étiquettes, présentez à l'enfant le
La préposition
Le matériel symbole du nom (la pyramide noire).
Il consiste en une collection de petits objets en volume que l'on peut Pour parler à son imaginaire et fixer ses idées,
La conjonction
se procurer dans le commerce ou fabriquer soi-même par exemple insistez sur le côté symbolique de la pyramide et
en pâte à modeler, en pâte à sel ou en Pâte Fimo. Vous aurez aussi de la couleur noire. Le nom est l'élément essen-
besoin de bandes de papier et de ciseaux. tiel de la phrase. C'est pourquoi on a choisi une
L’interjection pyramide pour le représenter. Les pyramides
ont été construites en Egypte il y a des milliers d’années et elles sont Au dos de la bande de papier, notez le contrôle de l'erreur (croquis ci-
toujours en place. Aucun vent, aucun tremblement de terre, aucun dessous). L'enfant devra trouver et placer les bons symboles. Il pourra
orage n’est assez puissant pour les détruire (montrez des photos des travailler aussi en choisissant lui-même les phrases sur lesquelles il veut
pyramides). Manipulez le symbole devant l'enfant et laissez-le le tou- travailler, soit en les inventant, soit en les choisissant dans ses livres
cher. “Tu peux voir que cette pyramide est stable quel que soit le sens préférés. Dans ce cas, vous vérifierez ensemble ou vous lui préparerez
où on la pose.” La pyramide que nous utilisons pour symboliser le nom les contrôles de l'erreur.
est noire. Comme la couleur du charbon qui s'est formé il y a des mil-
lions d’années. Le symbole du nom a la forme de la plus forte structure
sur la Terre et la couleur d’un des premiers matériaux formés sur Terre
car c’est une partie primordiale du discours.
Dessinez ensuite un triangle noir devant l'enfant et expliquez-lui que
lorsque vous représenterez le symbole du nom sur du papier, vous des- L’enfant placera les symboles au-dessus de chaque mot (il est impor-
sinerez une des faces de la pyramide de sorte qu’on verra un grand tant qu’ils soient placés au-dessus car, plus tard, vous proposerez à
triangle noir. l'enfant des exercices où il cherchera à la fois la nature des mots et leur
fonction qui sera, elle, notée en dessous).
L'utilisation (lorsque l'enfant connaît déjà les symboles)
Sur des bandes de papier, rédigez des phrases de plus en plus complexes Les Boîtes de grammaire
et adaptées à l'étude des différentes natures de mots au fur et à mesure Ce matériel s'utilise lorsque l’enfant a déjà expérimenté les différentes
que l'enfant les découvre : de la plus simple (un nom, son déterminant et natures de mots, de manière sensorielle, sans se soucier du vocabulaire.
un verbe) à la plus complexe avec plusieurs noms, déterminants, adjec- Il va maintenant consolider ces acquis et travailler sur la terminologie
tifs, verbes, adverbes, conjonctions... Pensez à bien espacer les mots pour correcte, mais toujours de façon concrète, en assemblant des mots pour
que les symboles se trouvent ensuite bien en face du mot qu'ils repré- créer des phrases. Il découvrira ainsi l’analyse grammaticale.
sentent, comme le montre le croquis ci-dessous.
Le matériel
Il se compose de 8 boîtes compartimentées et de cartes préparées.
Chaque compartiment comporte un plan incliné coloré sur lequel sont
posées les cartes. Le compartiment du haut, dans chaque boîte, est
Julie et sa sœur aiment le patinage artistique. beaucoup plus large que les autres : il a pour but de recevoir les cartes
de phrases (ou de morceaux de phrases) à analyser. Les autres com-
partiments sont plus petits : ils doivent recevoir les cartes individuelles
des mots qui composent les phrases ou les morceaux de phrases.
Voici le détail des boîtes : Certains affirment que la différence de couleur avec les symboles per-
• La boîte 1, celle du déterminant (ou article), comporte 1 grand com- met d’éviter qu’au moment de symboliser l’enfant fasse une simple cor-
partiment et 2 petits. respondance des couleurs. D’autres s'appuient sur l'idée selon laquelle
• La boîte 2, celle de l’adjectif, comporte 1 grand compartiment et il y a un risque de confusion et proposent pour les boîtes de gram-
3 petits. maire des couleurs identiques à celles des symboles : déterminant (bleu
• La boîte 3, celle du verbe, comporte 1 grand compartiment et 4 pe- ciel), adjectif (bleu foncé), verbe (rouge), préposition (vert), adverbe
tits. (orange), conjonction (rose), pronom (violet), interjection (doré). Les
• La boîte 4, celle de la préposition, comporte 1 grand compartiment dessins qui suivent présentent le premier cas mais personnellement
et 5 petits. nous utilisons celles du deuxième.
• La boîte 5, celle de la conjonction, comporte 1 grand compartiment Toujours en ce qui concerne les couleurs, dans le matériel d’origine
et 6 petits. créé par Maria Montessori, les cartes des mots étaient de la couleur
• La boîte 6, celle de l’adverbe, comporte 1 grand compartiment et correspondant à la nature du mot (ex : vert pour le pronom, en suivant
7 petits. le code de l’époque). Les phrases entières, elles, étaient blanches.
• La boîte 7, celle du pronom, comporte 1 grand compartiment et
8 petits.
N°1
• La boîte 8, celle de l’interjection, comporte 1 grand compartiment et
9 petits. Voir les croquis pages suivantes.
Dans certains cas, on trouve une deuxième boîte du verbe, une 3bis en le cheval
quelque sorte, qui comporte 1 grand compartiment et 3 petits. Les trois
petits sont ceux du déterminant, du nom (sans adjectif) et du verbe.
une montagne
Les couleurs
Déterminant Nom
Ce matériel, très compliqué à fabriquer, fait partie de celui que vous une histoire
achèterez si vous voulez travailler avec. Mais vous pouvez aussi réali-
ser des “boîtes à plat” comme des affiches avec des cases. Ici comme montagne
pour d’autres matériels dont nous avons déjà parlé, on rencontre des
couleurs différentes selon les fournisseurs. Certaines boîtes respectent histoire
le code couleur montessorien d’autrefois : déterminant (marron foncé), une cheval
adjectif (marron), verbe (rouge), préposition (violet), adverbe (rose),
conjonction (jaune), pronom (vert), interjection (bleu). Ces couleurs une le
sont différentes des symboles grammaticaux employés aujourd’hui.
N°2 N°4
s
petit
Déterminant Nom Adjectif Déterminant Nom Adjectif Verbe Préposition
cochons
trois
bonhomme
un drôle arrive de
N°3
N°5
La petite voiture double.
N°6
N°7
Les étiquettes des compartiments fois, les petites cartes correspondantes. Invitez-le à symboliser à la fin
Le plan incliné de chaque petit compartiment est marqué de l’un des avec les symboles grammaticaux.
termes : “déterminant”, “nom”, “adjectif”, “verbe”… sur fond de couleur. Puis vous passerez à la boîte qui ajoute l’adjectif, puis à celle qui
Les boîtes s’accompagnent de cartes. La première, longue, correspond ajoute le verbe, etc.
à la phrase (ou au morceau de phrase) à analyser et les autres corres- Dans la boîte, vous placerez une phrase ou un morceau de phrase (ex :
pondent à chaque mot séparé. Il y a donc autant de petites cartes qu’il nom et déterminant ou, pour la boîte du verbe : nom, déterminant,
y a de mots dans la phrase. La taille de la carte de la phrase à analy- verbe) en deux exemplaires : un exemplaire sur une bande de papier
ser et des cartes de mots doit s’adapter à la taille des compartiments. par exemple : “le chat dort”, et un autre où chaque mot sera écrit sur
un papier séparé : un papier pour “le”, un autre pour “chat” et un autre
Le rangement pour “dort”. L’enfant place la bande entière dans le compartiment
Au tout début, ces boîtes étaient destinées également au rangement supérieur de la boîte et voit donc la phrase en entier. Puis il trie les pa-
des cartes. Elles pouvaient comporter jusqu’à 6 exemples. Les boîtes piers de mots dans les cases correspondant à la nature de chacun
que l’on trouve aujourd’hui dans le commerce présentent les cartes à d'eux.
part, sur des supports en bois correspondant au code couleur des
boîtes de grammaire. Nous vous suggérons de vous passer des sup- Les prolongements
ports et de faire ranger à l’enfant le matériel dans les boîtes car cela • Lorsque l’enfant sera vraiment à l'aise, ne reliez plus les petits pa-
correspond plus à l’esprit Montessori : l’enfant, en rangeant le maté- quets sous un élastique. Il devra donc choisir les bonnes cartes parmi
riel de façon classifiée, prolonge son travail, comme par exemple en toutes celles qui lui sont offertes afin de reconstituer les phrases.
rangeant la Table de Pythagore. Ce travail de tri et de réflexion faci- • L’enfant peut chercher à composer plusieurs nouvelles phrases en
lite la mémorisation. utilisant les cartes d’une même boîte ou de plusieurs, en se “libérant”
des phrases toutes prêtes.
L’utilisation • Vous pouvez inventer vos propres phrases, plus ou moins liées à la
Le principe est celui d’un puzzle de mots. L'enfant trouve dans chaque vie ou aux centres d’intérêt de l’enfant et composer pour lui les cartes
boîte, des petits paquets d'étiquettes reliés par des élastiques et qui nécessaires.
comprennent la phrase entière ou le morceau de phrase à poser dans
le grand compartiment (c'est le modèle) et les petites cartes à mettre
dans le bon ordre et dans les bons compartiments. Au début, vous ne
placerez qu’un morceau de phrase dans la boîte du déterminant et
les deux cartes de mots nécessaires pour le recomposer. Progressive-
ment, selon la maîtrise de l’enfant, vous ajouterez une, deux, trois… et
jusqu’à cinq morceaux de phrases ou phrases complètes avec, chaque
Le nom plusieurs tulipes, plusieurs bols, on dit que c’est le pluriel” et déposez
l’étiquette “Pluriel” au-dessus. Faites attention à ne pas mettre systé-
Un enfant qui a suivi le cycle 3-6 ans en Montessori sait ce qu’est un matiquement le même nombre d’objets lorsqu’il y a en a plusieurs, par
nom. Mais on peut toujours lui proposer les activités ci-dessous pour exemple : 3 clés, 4 tulipes, 2 bols, etc…). Vous pouvez ensuite faire une
vérifier et consolider ses acquis. Pour celui qui découvre Montessori leçon en trois temps (ou plutôt deux, en l'occurrence) sur cette notion
après 6 ans, il faudra peut-être revenir en arrière et ne pas hésiter à de “singulier” et de “pluriel” en posant d'abord les questions : “Montre-
passer d'abord par le matériel des 3-6 ans. Ces remarques sont valables moi où se trouve le singulier”, “Montre-moi où se trouve le pluriel”, ceci
pour le nom et pour toutes les autres natures de mots. plusieurs fois afin d’assurer que cette notion est bien comprise. Mon-
trez ensuite l'endroit où il n’y a qu’un seul objet et demandez : “Qu’est-
Pour le nom, après le jeu des Actions (voir p.22) et la présentation du ce que c’est ?” (même chose là où il y a plusieurs objets).
symbole (voir p.23) vous pouvez proposer les activités d'approfon-
dissement qui suivent, en commençant par le fait d'inviter l’enfant à Il s'agit maintenant de faire découvrir la règle. Placez les étiquettes des
lire un livre, à observer une belle image, un paysage et à y trouver des mots au singulier (écrits en blanc sur fond noir) devant chaque objet
noms qu'il écrira en noir et illustrera dans un cahier. Il est important unique par exemple : bol, clé et tulipe et au pluriel devant les autres.
qu'il fasse le lien avec son environnement et se rende compte de tous Puis demandez à l’enfant quelle différence il remarque entre les éti-
les noms qui se trouvent autour de lui. quettes du singulier et celles du pluriel. L’enfant repèrera facilement
le S ajouté lorsqu'il y a plusieurs objets. Aidez-le alors à énoncer la
Singulier / pluriel règle : on ajoute un S à la fin des mots pour les mettre au pluriel.
Premier travail sur les pluriels en S
Expliquez qu’un nom est au singulier quand il désigne une seule chose Reprenez ensuite la même activité, mais cette fois-ci uniquement avec
et au pluriel quand il désigne plusieurs choses. Donnez deux ou trois des images et des étiquettes de mots. D'une part des images d'objets
exemples, puis commencez à travailler sur le pluriel en “s”. uniques et des images des mêmes objets en nombre. D'autre part les
Vous fabriquerez deux étiquettes-titres (“Singulier” et “Pluriel”) éven- étiquettes de mots correspondantes, au singulier et au pluriel.
tuellement écrites en blanc sur fond noir. Vous réunirez également des Faites enfin une étiquette “Singulier” et une autre “Pluriel” (toujours sur
petits objets que l’enfant aura du plaisir à manipuler. Par exemple : fond noir car on parle de noms). Placez l’étiquette “Singulier” en haut
4 clés, 5 tulipes, 6 bols, etc… D’un côté disposez une clé et à la droite et l’étiquette “Pluriel” à sa droite. Demandez à l’enfant de trier toutes
plusieurs clés, puis en-dessous de la clé : une tulipe et à la droite plu- les images et de les placer en colonne au bon endroit, avant de placer
sieurs tulipes, etc… Dites à l’enfant en montrant les objets uniques : “Tu les étiquettes de mots au bon endroit également. Proposez à l'enfant
vois, là il y a une clé, une tulipe, un bol, on dit que c’est le singulier” et de continuer avec d'autres étiquettes singulier et pluriel. Le contrôle de
posez l’étiquette “Singulier” au-dessus de ces objets. Puis, en montrant l'erreur se fait au dos de l’étiquette du mot en indiquant un objet quand
la colonne où il y a plusieurs objets, dites “Là il y a plusieurs clés, le mot est au singulier et plusieurs lorsque le mot est au pluriel.
Masculin / féminin On distingue parfois deux symboles pour nom commun et nom propre.
Le matériel Pour le nom commun, gardez de toute façon le symbole de la pyramide
• Des séries de cartes de noms à trier selon leur genre : masculin ou fé- noire que l’enfant connaît déjà. Pour le nom propre, on peut utiliser ce
minin. Chaque série se rapporte à une règle particulière de formation symbole (ou pas, pour ne pas compliquer les choses, car la nature du
du féminin. Chacune possède sa propre couleur. Ici encore, les cartes mot reste la même. Il s'agit toujours d'un nom.) :
vont par paires (ex : “lapin” / “lapine”).
• Deux étiquettes de couleur neutre : “masculin”, “féminin”.
• Des pochettes de rangement pour chaque série.
La présentation
Pour présenter la notion de masculin et féminin le principe est le même Une première série de cartes permettra à l'enfant de trier simplement
mais le matériel se composera uniquement de deux étiquettes-titres et des noms propres et des noms communs.
de jeux d'étiquettes de mots marchant par paires (lion/lionne, roi/reine, Avec la deuxième série, l’enfant devra reconstituer des paires et, par
homme/femme...). Choisissez des mots que l'enfant connaît déjà bien. exemple, placer dans la colonne “nom commun” le nom “musicien” et
Pour la première présentation, utilisez les étiquettes “garçon” et “fille” en face, dans la colonne “nom propre” la carte “Mozart”, ou “peintre”
dont l'enfant sait bien, déjà, que l'un est masculin et l'autre féminin. et en face “Picasso”, “ville” / “Paris”, etc.
Prononcez quand même le mot “masculin” en posant l'étiquette “gar- Lors d'une troisième étape, l'enfant pourra inventer ses propres paires
çon” et “féminin” en posant l'étiquette “fille”. Puis proposez à l'enfant nom commun/nom propre.
de continuer le tri. Gardez des enveloppes qui vous sont adressées ou la photo de celles
Vous prolongerez l'activité avec des mots qui ne vont pas forcément que vous envoyez et montrez à l’enfant comment écrire une adresse
par paire : table, fenêtre, camion, etc. que l'enfant devra classer sous les sans rien oublier : le nom de la personne, de la rue, du pays. Il pourra
bonnes étiquettes-titres. demander les adresses de ses camarades, grands-parents, cousins, voi-
Attention : pour cette activité, les mots ne sont pas accompagnés par sins, etc. Il envoie peut-être déjà lui-même des lettres.
un déterminant.
Autres particularités du nom
Nom propre / nom commun Vous pouvez procéder à d'autres tris avec l'enfant. Mais ils ne sont ni
Proposez à l’enfant, de la même manière, des tris de noms propres et une obligation et ni à faire de façon systématique. Le but de tous ces
noms communs. Expliquez-lui d'abord que certains noms, comme son exercices est encore une fois de développer le vocabulaire de l’enfant
prénom, sa ville, son village, son pays, prennent une majuscule s’ils dé- et de continuer à cultiver ce goût des mots qu’il a développé pendant
signent le nom d’un lieu, d’une personne, etc. la période sensible du langage entre 0 et 6 ans.
Ils concernent par exemple nom concret /nom abstrait (objet ou élé- Les homographes
ment que l'on peut percevoir par les sens / idée, pensée, rêve... que l'on Les homographes sont des mots qui s’écrivent de la même façon mais
ne peut percevoir que par l'intellect) ou encore nom individuel / nom ne se prononcent pas de la même façon et ont un sens différent. Ils
collectif (la vache / le troupeau, la tulipe / le bouquet...). Vous les abor- sont très peu nombreux en français.
derez en situation, lorsque l'occasion se présentera. On peut proposer à l’enfant des phrases à lire, dans lesquelles les ho-
Il est à préciser que toutes les variantes sont des nuances d'une seule mographes apparaîtront en rouge et inviter l’enfant à illustrer les
et même nature de mot : le nom. Et c'est pour le moment ce qui nous phrases qu’il a lues.
intéresse le plus puisque nous sommes dans le cadre de l'analyse gram- Exemple : “Les poules du couvent couvent.” ou “Tu as l’as de pique.”
maticale. Etymologie : du grec ancien homo + graphos (= écrit pareil).
Dans le même esprit, vous aurez à un moment ou à un autre à expli-
quer à l'enfant ce que sont les homophones ou homonymes (“peau” et Les synonymes
“pot”, “lait”, “laid” et “laie”), les homographes ([un] “as” et [tu] “as”), les Préparez des étiquettes de mots ayant la même signification et pro-
synonymes (“automobile” et “voiture” ou “gentil” et “agréable”), les an- posez à l’enfant de les mettre l’un en face de l’autre. Expliquez-lui que
tonymes (le contraire du précédent)... Vous préciserez au passage que les mots qui veulent dire la même chose sont des synonymes. Le mot
ces particularités sont valables aussi pour les autres natures de mots : synonyme vient du grec sunonumon (= même sens).
“gentil” et “agréable” sont des adjectifs, “lait” est un nom mais “laid” un Proposez des mots à l’enfant et demandez-lui de trouver un maximum
adjectif, “as” est un nom et [tu] “as”, un verbe... de synonymes.
Voici comment les présenter. Présentez à l'enfant un dictionnaire des synonymes.
qu’aujourd’hui nous parlons d’antonymes pour parler de mots oppo- un crayon bleu clair. Insérez le déterminant à sa place et lisez la phrase
sés par leur sens. complète. Demandez à l'enfant si cela lui convient ainsi.
Proposez ensuite des étiquettes d’antonymes à trier.
Puis proposez un mot et demandez à l’enfant de trouver un antonyme.
Puis : “Que m’as tu donné ?” Ecrivez sur la bande de papier “la vache”, Pour chaque type de ces déterminants, nous ne précisons ci-dessous
“un vélo”, “une fraise”, etc. que les autres activités possibles.
“Te souviens-tu comment on appelle les petits mots ?”
Discutez ensuite avec l'enfant pour souligner le rôle des définis et des Le déterminant numéral cardinal
indéfinis. “Lorsque je t’ai demandé de me donner LA vache, il n’y en Après l'activité des Actions, vous pouvez proposer à l'enfant de tra-
avait qu’une, tu savais donc celle que tu devais me donner. Quand je vailler avec des jetons ou les perles de la banque des nombres (Pas à
t’ai demandé UN vélo, tu ne savais pas lequel je voulais, tu en as choisi Pas 2-6 ans / Calcul).
un mais tu aurais pu en choisir un autre.” Etc. Si vous travaillez avec les perles, faites-le dans un plateau avec, éven-
Nous appelons ‘la’, ‘le’, ‘les’, ‘l’’ les articles définis car tu savais vraiment tuellement un set de table en tissu au fond pour qu'elles ne roulent
celui que je demandais, c’était bien défini. pas. Ou avec des petites coupelles.
Nous appelons ‘un’, ‘une’, ‘des’ les articles indéfinis car tu ne savais pas L'enfant a devant lui un gros tas de jetons ou de perles et doit en faire
vraiment celui que je demandais, ce n’était pas bien défini, c’était in- des petits tas en respectant les indications des étiquettes préparées à
défini.” l'avance. Les étiquettes portent les déterminants cardinaux un, deux,
Voici l'étymologie de ces deux mots : “Défini” vient du latin definitus = trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, vingt, etc. L'enfant doit com-
“limité, défini”. L'article défini limite à un ou plusieurs objets bien pré- prendre que chaque nombre a son déterminant cardinal.
cis. “Indéfini” vient du latin in + definitus = “non défini, non limité”. L'ar- Précisez à l'enfant qu'on appelle ce déterminant “numéral” parce qu'il
ticle indéfini ne limite pas à un ou des objets ou idées précis. donne une indication de “nombre” qui vient du latin numerus et qu'on
l'appelle aussi “cardinal” qui vient du latin cardinalis qui veut dire “im-
portant”. En effet, c'est important de savoir si on a un, ou mille euros
Les autres déterminants dans son porte-monnaie, ou une ou douze salades dans son jardin !
Faites-lui aussi remarquer que, contrairement à d'autres déterminants,
seul “un” s'accorde en genre : “un nuage / une trompette” mais “cinq
Pour distinguer l'adjectif du déterminant, on n'utilise plus aujourd'hui
nuages / cinq trompettes”. Et que, forcément, il n'est pas nécessaire
le terme d'adjectif pour les déterminants cardinaux, possessifs, dé-
d'accorder en nombre puisque un et une sont des mots singuliers et
monstratifs, exclamatifs et interrogatifs.
tous les autres des mots pluriels.
Annoncez à l'enfant que, sans le savoir encore, il connaît déjà et utilise
d'autres déterminants. Ils se placent aussi devant le nom et servent
aussi à le préciser. Vous utiliserez essentiellement l'activité des Actions
Le déterminant démonstratif
Pour les Actions, vous pouvez montrer du doigt tel ou tel objet et pro-
(ou Ordres ou Commandes, voir p.22) pour les faire observer et com-
noncer les phrases : "Soulève ce tabouret”, “Cache-toi sous cette cou-
prendre par l'enfant. Au besoin, pour souligner la position de ces dé-
verture”, “Monte ces marches à quatre pattes”, etc.
terminants par rapport au nom, vous utiliserez l'activité des
Expliquez à l'enfant qu'on appelle ces déterminants “démonstratifs”
Déplacements (p.23).
(de la famille de “montrer”) car il a bien vu que, chaque fois, vous avez Vous travaillerez avec l'activité des Actions et des phrases écrites sur
montré l'objet dont vous parliez. On utilise les déterminants dé- des étiquettes du type :
monstratifs pour désigner quelque chose de façon très précise. – Indique les objets en disant : “voici mon stylo ; ton stylo est celui-ci ;
L'activité des Actions peut aussi être collective, dans le cas d'un son stylo est celui-là.”
groupe d'enfants. Vous écrivez alors sur les bandes de papier des de- – Indique les places en disant : “voici sa place, voici ta place.”
mandes du type : – Distribue les plateaux en disant : “voici ton manteau ; à qui est ce
– Réunissez-vous dans ce coin-là, puis courez vers cette chaise-ci. manteau ? Est-ce ton manteau ?”
– Appelle un de tes camarades et dis-lui de poser un plateau sur cette Ainsi de suite.
table-ci, un vase sur cette table-là, un tapis sur cette chaise. Vous pouvez aussi proposer à l'enfant de travailler sur un tableau de
– Dis à l'un de tes camarades en lui indiquant les places avec ton doigt : ce type :
“Mets une perle verte sur ce plateau-là, une perle bleue dans ce pla-
teau-ci et une perle rouge dans ce bol” masculin féminin masculin féminin
– Dispose les enfants par groupes en deux différents endroits puis singulier singulier pluriel pluriel
Vous pouvez aussi proposer à l'enfant d'utiliser la Boîte de grammaire à moi frère sœur à moi parents tantes
n°1 avec les étiquettes “ce”, “cette”, “ces”.
à toi pantalon jupe à toi jouets poupées
Soulignez l'accord en genre et en nombre.
L'étymologie du mot est latine : demonstrativus (de demonstrare qui à lui à lui
à elle violon flûte à elle livres lettres
signifie “montrer”, “indiquer”).
à nous chien souris à nous amis amies
Le déterminant possessif
à vous chat tortue à vous cheveux joues
Demandez à l'enfant quelle différence il y a entre “La voiture est en
panne” et “Notre voiture est en panne” (qui va devoir amener la voiture à eux à eux
à elles lit balle à elles bras jambes
au garage et payer la réparation ?) ou entre “C'est une glace au choco-
lat” et “C'est ma glace au chocolat” (“Qui va se régaler avec la glace ?”).
Dites-lui que ces petits mots, qui précisent à qui appartient quelque A ce stade, l'enfant a probablement parfaitement compris le principe
chose, s'appellent des déterminants possessifs car ils indiquent qui du déterminant, de sa place par rapport au nom, et de son accord en
“possède” cette chose. L'enfant sera amusé par l'étymologie du mot, genre et en nombre. Il n'est donc plus nécessaire d'être aussi systéma-
qui vient du latin pos + sedere, qui signifie “être assis sur”. Si je suis tique dans les activités. Présentez seulement les différents types de
assis dessus, c'est que c'est à moi ! déterminants que vous n'avez pas encore vus, en donnant leur nom,
la raison de ce nom, et en soulignant quels sont ceux qui s'accordent. “Maintenant peux-tu aller me chercher ce qui est écrit ?” Puis : “C'est
Il s'agit des indéfinis (certains, quelques, aucun, plusieurs, divers, nul, bien celle-ci. Comment as-tu su quelle voiture je voulais ?”
tout...), des exclamatifs (quel ! quelle ! quels ! quelles !) et des interro- “Tu ne pouvais pas savoir quelle voiture je voulais jusqu’à ce que je te
gatifs (quel ? quelle ? quels ? quelles ?). donne plus d’informations sur cette voiture. Les mots qui nous don-
Lorsque tous ces différents déterminants auront été vus, si cela vous nent des informations sur les noms sont des adjectifs.” Ajoutez de la
semble nécessaire, proposez des étiquettes avec tous les titres des dif- même manière, avec l’enfant, sur des bandes de papier, des adjectifs
férents déterminants, et demandez à l’enfant de trier les déterminants pour décrire les autres voitures. Ne choisissez pas que des couleurs,
dans les bonnes colonnes. N’oubliez pas le contrôle de l'erreur. mais également des mots comme “grosse”, “décapotable”, etc.
Vous pourrez également proposer des textes à trous dans lesquels l’en-
fant devra placer les bons déterminants. Dites à l'enfant que le mot “adjectif” vient du latin adjectivus qui veut
dire “ajouté”. On utilise les adjectifs pour ajouter des informations ou
des descriptions aux noms. Dites aussi que l'on précise souvent “ad-
L'adjectif jectif qualificatif” car ce que l'on ajoute sert à décrire une qualité par-
ticulière du nom.
La première présentation Présentez alors le symbole : en volume, il s'agit d'une pyramide, à plat,
Un enfant qui a suivi le cycle 3-6 ans en Montessori sait en principe
d'un triangle, comme le nom car il est toujours avec lui. Mais il est un
ce qu’est un adjectif. Pour les autres, il faut vérifier voire reprendre en
peu plus petit, car il est moins important, et bleu. Montrez qu'il est
amont. Pour savoir où en est l'enfant, proposez-lui l'activité suivante
plus grand que le déterminant et bleu foncé alors que le déterminant
(ou l'activité du Détective - voir Pas à Pas 3-6 ans / Langage).
est bleu clair.
Mettez dans un panier trois petites voitures différentes (ou trois balles
de taille et de couleur différente, etc.). Posez le panier sur une étagère,
loin de l'endroit où vous êtes installés. Le mouvement fait plaisir à l'en-
Le jeu de l'Adjectif logique
Ce jeu est déjà présent dans le livre des 3-6 ans mais nous le rappelons
fant. Ecrivez en noir “la voiture” sur une étiquette et donnez-la à l'en-
ici car il peut convenir à des enfants plus âgés.
fant. “Peux-tu prendre ce qui est écrit sur le papier ?” Puis, lorsqu'il
Disposez deux groupes de 50 cartons, dont 25 sont des noms (blanc
revient avec une voiture : “Ce n’est pas la voiture que je veux.” Puis : “Ce
sur fond noir) et les autres 25, des adjectifs (blanc sur bleu foncé). Les
n’est pas celle-là non plus. Excuse-moi, c’est de ma faute, je ne t’ai pas
noms étant alignés les uns sous les autres, l'enfant cherche parmi les
donné assez d’informations alors tu n’as pas su quelle voiture je vou-
adjectifs mêlés ceux qui lui semblent convenir à chaque nom, et les
lais. Peux-tu me donner la voiture jaune, s’il te plait ?”.
place à côté. Parfois, le voisinage d'un nom et d'un adjectif provoque
Ecrivez, en bleu foncé, le mot “jaune” sur une deuxième étiquette que
la plus vive hilarité. L'enfant essaie d'adapter le plus d'adjectifs possi-
vous collerez au bout de la première avec du scotch pour obtenir “la
bles au même nom et fait des combinaisons très divertissantes.
voiture jaune”.
Essayez de choisir des noms et des adjectifs susceptibles de faire des qu'ils arrivent à le reconnaître. “Il est marron, il a des ailes longues et
mélanges amusants. Veillez aussi à choisir certains noms et adjectifs transparentes, il a des antennes courbes, il a des petits crochets rouges
au féminin et/ou au pluriel, pour souligner la question des accords de sur les pattes arrière...”.
genre et de nombre.
Exemples de noms : chien, girafe, trains, chapeau, âne, souris, soleil, • Sur des étiquettes bleu foncé, représentez un arbre, un chat, une
soupe, enfants, perruque... moto, une poupée, un paysage, etc. L’enfant colle une étiquette dans
Exemples d'adjectifs : emmêlée, pointu, couché, triste, horizontale, ra- son cahier et écrit en noir le nom de ce qui est représenté. Il prend en-
pides, étonné, patient... suite un stylo bleu foncé et écrit un maximum d’adjectifs permettant de
L'exercice peut être exécuté collectivement par plusieurs enfants. Met- décrire ce nom.
tez alors les noms sur une table et les adjectifs sur une autre. Les en-
fants, se comportant comme dans la leçon de silence, vont choisir • Sur des étiquettes, écrivez des adjectifs en blanc sur noir ou noir sur
d'abord un nom, puis un adjectif. Quand tous ont choisi, chacun lit à blanc. Sur d'autres étiquettes écrivez les noms formés sur la même ra-
haute voix son nom et son adjectif. cine que ces adjectifs, en blanc sur fond bleu foncé ou en bleu foncé
sur blanc. Par exemple : bon/bonté, frais/fraîcheur, chaud/chaleur,
D'autres activités long/longueur, encombrant/encombrement, lent/lenteur, rapide/rapi-
• L'étude de l'adjectif peut-être, pour l’éducatrice, l'occasion de donner dité, triste/tristesse, immense/immensité, etc.)
la connaissance de quelques qualités physiques des corps, encore in- L’enfant doit associer les bonnes paires. S'il ne remarque pas de lui-
connues de l'enfant. même que les suffixes sont souvent semblables (eur, ement, ité, esse,
Voici par exemple une application liée aux expériences de chimie. De- etc.), montrez-le lui et proposez-lui de trouver d'autres paires de
mandez successivement à l'enfant : chaque sorte. Il peut ensuite les recopier dans son cahier ou essayer de
“Remplis deux éprouvettes d'eau, l'une jusqu'au bord et l'autre moins faire des phrases avec ces mots. Cette activité complète ce que l'enfant
pleine. Observe la forme que prend la surface de l'eau et utilise les ad- a déjà découvert au sujet de la formation des mots dans notre langue
jectifs : ‘concave’, ‘convexe’ pour la définir. Prends différents objets (voir p.15).
(comme du papier à filtrer, de l'étoffe imperméable, une éponge), pour
voir s'ils laissent passer l'eau ; puis utilise les adjectifs : ‘perméable’, ‘im- • Proposez des phrases sur des bandes de papier que l'enfant devra
perméable’, ‘poreux’ pour les qualifier. Prends un verre transparent, découper et enrichir en intercalant des adjectifs qualificatifs.
une feuille de papier noir, une feuille de papier huilé et regarde la lu-
mière au travers ; puis applique les adjectifs suivants : ‘transparent”, • A l'inverse, proposez à l’enfant des phrases comportant de nombreux
‘opaque’, ‘translucide’.” adjectifs. Il devra les réduire au maximum en enlevant les adjectifs.
Autre possibilité avec plusieurs enfants : chaque enfant choisit un in-
secte dans un livre spécialisé et le décrit à ses camarades jusqu'à ce
L'activité Prolongements
Commencez par rappeler : “Tu te souviens, la dernière fois nous avions Proposez à l'enfant de dessiner un de ses amis et d'écrire 6 verbes dé-
travaillé sur la famille du nom.” crivant ce qu’il peut faire. Il pourra refaire l'opération en se dessinant
Sortez alors une figurine de petite fille, écrivez le mot “fille” sur une éti- lui-même. Ou en dessinant tout un zoo et en écrivant près de chaque
quette et posez le symbole du nom au-dessus. Demandez : “Peux-tu animal ou personnage, un verbe décrivant ce qu'il peut faire.
faire une famille avec ce nom ?” Passez alors à la présentation du symbole du verbe.
Ecrivez la réponse de l'enfant sur une bande de papier, par exemple
“la petite fille”. Montrez successivement le déterminant puis l'adjec- L'explication du symbole
tif et demandez chaque fois à l'enfant : “Te souviens-tu de la nature de Présentez à l'enfant la sphère rouge qui symbolise le verbe. Faites-la rou-
ce mot ?” En principe, il connaît la réponse pour les deux. Demandez- ler autour de la pyramide du nom qui, elle, est stable et fixe. Laissez-le la
lui de poser les symboles au-dessus des mots. manipuler et la faire rouler à son tour sur la table ou le tapis.
Donnez les étiquettes des verbes à l'enfant et demandez-lui de les lire Il y a toutes sortes d'interprétations justifiant le choix de ce symbole. En
et de mimer ce qui est écrit. Puis demandez : “Peux-tu me montrer le voici deux. A vous de choisir celle que vous préférez. Le but est surtout
mot ‘fille’ ?” “Peux-tu me montrer la petite fille ?” “Peux-tu me montrer de frapper l'imaginaire de l'enfant pour qu'il mémorise le symbole.
La première consiste à dire que la sphère est toujours mobile, ce qui et du vinaigre dans un verre et remue avec une cuillère jusqu'à ce que
ressemble bien à l'action. La couleur rouge marque l'importance du le mélange soit émulsionné.” “Plonge un sucre dans un verre d'eau pour
verbe dans la phrase. le dissoudre.” “Mets de l'amidon dans un verre d'eau : tu verras qu'il ne
La seconde interprétation dit que la sphère rouge est le symbole pour se dissout pas mais reste en suspension.” “Filtre l'eau qui contient l'ami-
le verbe parce qu’elle ressemble au soleil. Ronde et lumineuse comme don et celle qui contient le sucre et goûte-les. Que remarques-tu ?”
lui. Le soleil donne de l’énergie à toutes les choses vivantes sur Terre. L’enfant peut écrire dans un petit recueil tous les nouveaux mots qu’il ap-
Sans le soleil, rien ne peut pousser, ne peut vivre, ne peut bouger. prend grâce aux expériences. Il peut aussi illustrer ces expériences. En
Comme le soleil, le verbe donne de l’énergie au nom. Sans le verbe, le Montessori, on travaille de façon très naturelle en “interdisciplinarité”.
nom n’a pas de mouvement. Le verbe est la source d’énergie qui donne
la vie au nom. Montrez à l'enfant que pour représenter le verbe sur un Du verbe au nom
cahier aux côtés des triangles du groupe nominal, il utilisera un grand Le principe est le même que pour l’adjectif et le nom (voir p.37). Il s'agit
disque rouge. de faire prendre conscience à l'enfant que des noms sont faits à partir
de la racine d'un verbe (exemple : planter/plantation, chauffer/chauf-
Si besoin, pour aider à la mémorisation, proposez à l'enfant une petite fage, finir/finition, etc.). Cette activité complète donc également ce que
fiche sur laquelle apparaissent dans cet ordre les symboles du déter- l'enfant connaît déjà de la formation des mots (voir p.15). Vous com-
minant, de l'adjectif, du nom et du verbe. L’enfant devra composer une mencez par créer des étiquettes que l'enfant va remettre par paires
phrase en respectant l'ordre des symboles. Changez l'ordre sur une (pensez à faire une fiche de contrôle de l'erreur) avant d'en inventer lui-
nouvelle fiche : déterminant, adjectif, nom, adjectif, verbe, pour la même. Comme il l'a déjà fait pour l'adjectif, il pourra lister les suffixes
même activité. Au fur et à mesure que l'enfant étudiera d’autres na- les plus courants (age, ation, ition, ement, etc.) et chercher d'autres
tures de mots, vous pourrez lui proposer ce genre de fiches. exemples que ceux que vous lui avez fournis. Il pourra ensuite repor-
ter tous ces mots dans son cahier et inventer des phrases en les utilisant.
D'autres activités
Les Actions L'enrichissement du vocabulaire autour du verbe
Voir p.22 pour le détail de l'activité. Le but est de faire travailler l'enfant autour du verbe de façon non mo-
Comme pour chaque nature des mots, vous proposerez à l'enfant des notone et d'enrichir son vocabulaire. Vous devrez encore faire le ma-
étiquettes lui demandant de faire telle ou telle action. Par exemple, tériel vous-même car il n'existe pas dans le commerce. Il consiste en
“ferme la porte”, “arrose la plante verte”… une série de petites cartes sur fond blanc bordées de rouge (la couleur
du verbe) et contenant des phrases dont le verbe manque et dont le
Pensez toujours à proposer des “ordres” susceptibles d'apporter de nom est remplacé par un dessin ou une photo.
nouvelles connaissances à l'enfant. Vous éviterez ainsi la routine et Vous créerez aussi des étiquettes de verbes parmi lesquelles l'enfant
l'enfant n'en appréciera que plus l'activité. Par exemple : “Mets de l'eau devra piocher pour compléter les phrases. Veillez à créer des phrases
intéressantes, éventuellement humoristiques, et comportant du voca- Comme ce sont des verbes, leur symbole est un rond rouge. Mais
bulaire nouveau pour l'enfant. Le contrôle de l'erreur sera inscrit au comme ils sont très spéciaux, on met un rond blanc à l'inté-
dos des cartes à bord rouge. rieur du rond rouge pour les distinguer des autres verbes.
Précisez à l'enfant qu'il découvrira plus tard pourquoi ces
deux verbes sont spéciaux.
Vous pouvez ensuite écrire d’autres phrases avec ces
verbes conjugués à d’autres personnes afin que l’enfant les
hennir comme un reconnaisse et mette le bon symbole.
Les verbes transitifs et les verbes intransitifs de le donner au chat, etc. Essayez de trouver des actions qui vont amu-
Comme souvent chez Montessori, on passe par le mouvement et l’ac- ser l’enfant et dont il se souviendra. Ecrivez-les chaque fois devant l'en-
tion pour découvrir les notions abstraites. Le principe, ici, est celui du fant sur des bandes de papier en notant la préposition en vert foncé.
jeu des Actions (voir p.22). Sur une bande de papier, écrivez une action Puis reprenez la première phrase “Pose le mouton sur la table” et conti-
devant l’enfant (ex : “souris” ou “chante”, …). L’enfant lit le mot et fait nuez ainsi : “Quels sont les mots qui t’ont permis de savoir où tu devais
l’action. Ecrivez ensuite une autre action mais cette fois-ci en choisis- poser le mouton ?” Ecrivez sur une nouvelle bande “Pose le mouton
sant un verbe qui doit s’accompagner obligatoirement d’un complé- sous la table”. “Quel est le mot qui change ? Est-ce que ça change
ment d’objet (ex : “ouvre”). L’enfant lit le mot et vous demande quelque chose dans ce que tu fais ?” Faites de même avec quelques
probablement “Ouvre quoi ?”. Remplacez alors la première étiquette autres phrases. Puis dites que ces petits mots que vous avez écrits en
par une nouvelle comportant le même verbe et un complément d’objet vert se placent le plus souvent avant un groupe nominal et servent à
(ex : “ouvre un livre”). L’enfant lit les mots et accomplit l’action. Continuez donner des précisions importantes. On les appelle des prépositions,
avec un troisième verbe, qui doit lui aussi s’accompagner d’un complé- du latin prae (avant) + positio (position).
ment d’objet (ex : “apporte”). L’enfant lit et demande “Quoi ?”. Vous com-
plétez (ex : “apporte un cube”). La présentation du symbole
Si l’enfant veut continuer, écrivez d’autres étiquettes. Mais, comme Montrez le symbole (croissant vert) et dites à l'enfant qu'à partir de
d’habitude, il vaut mieux reprendre le jeu le lendemain que de trop le maintenant, il représentera la préposition avec ce symbole. Pour fixer le
prolonger. A la fin relisez les étiquettes avec l’enfant et amenez-le à symbole dans l'imaginaire de l'enfant, expliquez : “Ce symbole ressem-
formuler le fait qu'il existe des verbes qui ont besoin d'indications sup- ble à un pont vert, il est peut-être couvert de mousse. C’est un pont qui
plémentaires pour qu'on comprenne bien, d'un “complément”, (verbes relie les deux côtés d’une rivière. Comme ce pont qui relie les deux côtés
transitifs) et d'autres qui n'en ont pas besoin (verbes intransitifs). de la rivière, la préposition relie deux mots. Dans la phrase ‘Mets le
crayon sur la table’, la préposition ‘sur’ relie le crayon et la table.” Don-
nez de nouvelles phrases à l'enfant, qui devra poser le symbole au-des-
La préposition sus de la préposition. Le contrôle de l'erreur sera indiqué au dos.
Vous pouvez aussi fabriquer des petites cartes sur le modèle illustré
page suivante.
La première présentation L’enfant doit placer les images plastifiées de la chouette et du trou de
Un enfant montessorien dès 3 ans aura probablement déjà travaillé la
l’arbre dans les deux carrés. Il comprend ainsi très concrètement que
notion de préposition. Mais à tous les enfants vous pourrez proposer
la préposition permet de relier des noms. Plus tard, quand il passera à
l’expérience suivante soit avec un animal de la ferme Montessori ou
l'analyse logique, il découvrira que, parfois, le deuxième mot peut ne
autre, soit avec n'importe quel objet, un crayon par exemple.
pas être un nom mais que la préposition peut aussi relier un nom ou
Demandez à l’enfant de mettre le mouton sur la table, derrière son dos,
un pronom avec un pronom ou un verbe à l'infinitif ou un adverbe ou
sous son pied... de le prendre avec deux doigts, ou sans les mains...
même un groupe de mots : “Elle voyage avec lui”, “Il commence sans Sur un petit papier que vous pliez ensuite plusieurs fois, écrivez un
attendre”, “Loïc déménage dès demain”, “Nous sommes venus pour verbe en rouge et annoncez que c'est un secret. Donnez-le à un en-
chercher le bébé”. fant. Il doit le lire et mimer ce qui est écrit.
Par exemple “saute”. Les autres enfants doivent deviner.
Sur deux autres bandes de papier, écrivez le même verbe en ajoutant
des adverbes en orange. Par exemple “saute rapidement” et “saute lour-
dement”. Essayez de trouver des actions mémorables qui feront rire
l’enfant : cela aura d’autant plus d’impact.
L'enfant mime. Les autres tentent de trouver. A la fin, l'enfant annonce
quel était le secret.
Expliquez “Les mots ‘rapidement’ et ‘lourdement’ ont donné une in-
formation sur la façon de marcher, ils nous ont donné des renseigne-
La chouette se cache dans le trou ments sur le verbe ‘sauter’.”
Reproduisez l'opération avec d’autres verbes et adverbes et deman-
dez aux enfants quel est le mot qui leur a donné des renseignements
supplémentaires sur la façon d'exécuter l'action du verbe. Une re-
marque : l’enfant n’a pas forcément besoin d’un public. Il peut faire les
actions seul.
A la fin, annoncez que les mots écrits en orange et qui donnent des
renseignements sur le verbe s’appellent des adverbes. (Du latin ad +
verbum, qui signifie “en plus ou à côté du verbe”).
La présentation du symbole
L'adverbe Demandez à l'enfant d'aller chercher le symbole du verbe. Montrez le
symbole de l'adverbe : une sphère, comme le verbe car il vient le com-
pléter. Mais plus petite car il est moins important que le verbe et
La première présentation orange au lieu de rouge. “C'est la famille du verbe, un peu comme ce
Comme pour toutes les autres natures de mots, un enfant ayant déjà
qu'on a vu avec la famille du nom.” Le symbole à plat sera un petit
suivi le cycle 3-6 ans Montessori sera peut-être déjà familiarisé avec la
disque orange.
notion d’adverbe. On peut néanmoins toujours lui proposer l'activité
suivante, comme aux autres enfants.
D'autres activités
• Proposez à l’enfant d’écrire dans son cahier un verbe en rouge et de
l’illustrer. Puis d'écrire tous les adverbes qu’il peut trouver pour com- gentiment peu parfois loin
pléter ce verbe. Il pourra mimer ces nouveaux verbes et adverbes pour
vous les faire deviner ou pour jouer avec ses camarades.
• Donnez à l'enfant un texte qu'il devra enrichir en ajoutant des ad- librement largement longtemps au-dessus
verbes. Vous pouvez le faire faire à deux enfants séparément, avec le
même texte mais chacun de son côté. A la fin, chacun lit son nouveau
texte et l'on voit dans quelle mesure les adverbes ont changé la signi-
fication. énormément ici
“Ouh là là ! Je t’ai écrit une grande grande phrase. Es-tu prêt à prendre confonde pas avec le nom. De même, comme il est moins important
une grande inspiration pour pouvoir la lire ?” que le nom, il a une base plus petite que celle du nom.
“Elle est vraiment trop longue. Est-ce que tu aurais une idée pour qu’on
puisse la raccourcir ? Est-ce que tu remarques des mots qu’on répète D'autres activités
tout le temps ?” “Eh oui, on dit ‘ton crayon’ trop de fois dans cette • Préparez des phrases comme celles de la première présentation. L'en-
phrase. Essayons de remplacer par quelque chose de plus court.” fant barrera directement sur la fiche les groupes nominaux qui se répè-
Barrez alors tous les “ton crayon” (sauf le premier, bien sûr) et ajoutez tent et les remplacera par les pronoms qui conviennent. Vous pourrez
“le” en violet au-dessus. Lisez la phrase. “C’est beaucoup plus pratique également proposer des exercices de remplacement de ce type :
à lire comme cela ! Quels étaient les mots que l’on répétait tout le
temps ? Oui, ‘ton crayon’. Tu vois, on peut remplacer un déterminant
et un nom par un pronom. ‘Le’ est un pronom quand il remplace le Remplacement
nom ou le nom et sa famille”. par le pronom
“Pronom (insister sur ‘nom’ dans ‘pronom’) vient du latin pro+nomen = les
Le chat regarde
Le chat regarde la
à la place du nom”. l’oiseau
Le chat regarde
L'explication du symbole Le chat regarde le
la souris les
Montrez le symbole en volume et en deux dimensions. “Comme le pro-
nom remplace le nom, son symbole sera aussi une pyramide en vo- Le chat regarde
Le chat regarde le
lume et un triangle à plat. Mais ce sera un grand triangle, je vais les chiens le
t’expliquer pourquoi.” “Caroline, Julie, Hannah, Faustine, Chloé, Rose Le chat lisse
Le chat lisse
et Jeanne sont à la plage. Elles s’amusent beaucoup.” “Par quel mot ai- son poil
je remplacé ‘Caroline, Julie, Hannah, Faustine, Chloé, Rose et Jeanne’ ?
Le chat boit
Eh oui, par ‘elles’. Regarde cette autre phrase.” Le chat boit
le lait
“Plusieurs milliards d’insectes vivent sur Terre. Ils ont un rôle essentiel.”
Le chat lèche
“Par quel mot ai-je remplacé ‘plusieurs milliards d’insectes’ ?” Le chat lèche
ses pattes
Expliquez à l’enfant qu’à lui tout seul, le pronom peut remplacer une
quantité de noms, même plusieurs milliards de choses, même l’infini !
C’est pour cela qu’il a besoin d’être très grand ! On peut aussi l’appe- • Préparez le même type de tableau mais avec des phrases où il s'agit
ler monsieur Prétentieux, car c’est un peu prétentieux de se dire que de remplacer un groupe nominal et la préposition “à” par des phrases
tout seul on peut remplacer autant de choses. C’est pour cela que le contenant “lui” ou “leur” (“Je fais faire des cabrioles à mon chien - Je lui
symbole sera un grand triangle. Et il est violet pour qu'on ne le fais faire des cabrioles”).
Les différents types de pronoms Vous pouvez aussi donner à l'enfant des étiquettes de pronoms à re-
Le pronom personnel mettre dans l'ordre et à classer comme dans le tableau ci-dessous.
Au fil du travail précédent avec les tableaux, introduisez progressive-
moi je
ment quelques pronoms personnels dans les phrases. L'enfant ne sera
pas mis en difficulté puisqu'il utilise déjà tous ces pronoms dans le lan-
gage parlé. Mais jusque-là, il faisait “de la prose sans le savoir”, comme
Monsieur Jourdain ! Il s'agit dans un deuxième temps de lui faire re- toi tu
marquer qu'il y a d'autres pronoms que “le”, “la” et “les”. Montrez-lui le
tableau des pronoms personnels sujets et compléments. Et demandez-
Paul il
lui de faire une phrase avec chacun d'eux. Julie elle
le chat il
je moi la voiture elle
tu toi Julie, Paul et moi nous
Julie, Paul et toi vous
il lui
Paul et Théo ils
elle elle Julie et Clara elles
Les pronoms
nous nous
personnels sujets
et ce qu’ils remplacent.
Théo et Julie ils
vous vous L’enfant pourra inventer d’autres étiquettes et recopier le tout dans
son cahier. L’activité des Actions permet également de travailler sur le
ils eux pronom personnel. Enfin vous proposerez des étiquettes que l’enfant
devra associer pour préciser la personne et le nombre de chaque pro-
les jardins de
1re personne 2e personne 3e personne ces jardins
de la ville la ville
du pluriel du pluriel du pluriel
les maisons du
ces maisons
du quartier quartier
Le pronom possessif
L'enfant sait déjà ce que signifie “possessif”. On peut revenir à l'activité celles-ci / celles-là ceux celui celles
des Actions (voir p.22) pour lui faire découvrir les différentes formes du
pronom possessif. Vous pouvez aussi lui proposer des tableaux
comme celui du déterminant possessif (voir p.35) mais en lui deman- celui-ci / celui-là celle-ci / celle-là celui celle
dant cette fois-ci de trouver les pronoms possessifs qui conviennent.
Le matériel
C'est vous qui devrez le créer. Il s'agit d'une boîte ou d’une enveloppe
sur laquelle vous collerez l'information :
Vous aurez aussi besoin des symboles de grammaire. Pour le cas de Dans le domaine de la conjugaison comme dans beaucoup d'autres,
notre exemple, il s'agit du verbe et de celui de la préposition. l'approche Montessori propose du vrai Pas à Pas dans la découverte.
Vous créerez enfin des phrases à trous plastifiées et des étiquettes plas- Il n'est pas question de mettre l'enfant en difficulté face à un verbe
tifiées pour “remplir” les trous (pour notre exemple, des “à” et des “a” conjugué à toutes les personnes en lui enjoignant simplement de le
que l’enfant replacera au bon endroit). N'oubliez pas les phrases cor- mémoriser. Il y a d'abord une sorte de travail d'approche avec la dis-
rectes pour le contrôle de l'erreur. Indiquez le symbole grammatical. tinction entre le nom et le verbe, la découverte des différents aspects
du verbe et la sensibilisation aux notions de passé, présent, futur. L’en-
La présentation fant a aussi déjà travaillé sur les pronoms (p.43), ce qui facilitera bien
Posez le symbole du verbe (le disque rouge) et celui de la préposition entendu la compréhension des personnes de la conjugaison. Enfin il
(le pont vert) et demandez à l’enfant de trier en-dessous les mots des sait ce qu'est le sujet d'un verbe, même s'il ne connaît pas forcément
petites étiquettes de la boîte en fonction de leur nature. encore le mot “sujet”.
Demandez-lui ensuite de réfléchir pour chaque phrase à la nature du L'enfant va maintenant continuer sa progression avec :
mot à intégrer à la place du “trou”. – la compréhension de la structure du verbe conjugué, grâce au travail
sur le radical ;
– le tri des groupes qui lui permettra de savoir à quel modèle rattacher Disposez les étiquettes des formes verbales les unes sous les autres et
tel ou tel verbe pour le conjuguer ; faites remarquer à l'enfant le morceau de verbe commun à toutes les
– le tri des temps, qui lui fera percevoir de façon concrète les diffé- formes : “peign”. Coupez après le radical en expliquant que le radical
rences d'un temps à l'autre ; est ce qui ne change jamais. L'action de couper après le radical met
– le tri des formes conjuguées pour entrer dans le détail de chaque bien en évidence la différence avec les terminaisons qui s'ajoutent et
mode, temps, personne ; changent selon le temps et la personne.
– l'affiche du temps, pour consolider les notions de passé, présent,
futur. Ecrivez plusieurs formes conjuguées d'un même verbe devant l'enfant
et demandez-lui de repérer le radical. Puis préparez pour lui des éti-
Ce n'est qu'après tout ce travail progressif qu'il passera à la mémori- quettes pour d'autres verbes, éventuellement en lui demandant
sation systématique grâce aux Livrets rouges (p.55). d'abord de choisir lui-même les verbes. Il pourra travailler en autono-
Il ne s'agit donc vraiment pas de travailler directement sur les Livrets mie à la recherche du radical. En même temps, il rencontrera les diffé-
rouges pour un travail mécanique de mémorisation par cœur. rentes terminaisons selon le temps et la personne et commencera à se
Les Livrets rouges sont simplement l'outil de synthèse, de consolida- familiariser avec elles. Prolongez donc cette activité le plus possible.
tion et de mémorisation d'un long travail préparatoire d'observation et
d'analyse pendant lequel il faut laisser du temps à l'enfant. Non seu-
lement la mémorisation des formes conjuguées des verbes en sera Le tri de l’infinitif
grandement facilitée mais l'enfant sera aussi capable, s'il a oublié la
conjugaison d'un verbe, de la retrouver par le raisonnement.
La présentation
Expliquez que l’infinitif est le nom du verbe. Pour le différencier du
verbe conjugué, il faut essayer de mettre un pronom personnel devant
Le radical du verbe et voir si c'est possible ou non. On ne peut pas utiliser de pronom per-
sonnel devant l'infinitif : on ne peut pas dire “je finir” ou “tu pouvoir”.
Sur une bande de papier, écrivez une action au présent (ex : “je me Par contre, lorsque le verbe est conjugué, on peut utiliser un pronom
peigne”). Faites l'action de façon démonstrative. Ecrivez maintenant, personnel devant : “je finis”, “tu peux”.
cette action au passé (“je me peignais”), et dites une phrase qui place Un autre moyen pour différencier l'infinitif et les formes conjuguées :
ces mots dans un contexte (ex : “Quand j'étais petite je me peignais en Tous les verbes à l'infinitif finissent par un “r”. Mais aucun verbe conju-
faisant des couettes”). Puis écrivez cette action au futur (“je me pei- gué ne finit par un “r”. Il est donc très facile de les reconnaître.
gnerai”) en la situant oralement dans un nouveau contexte (ex : “Quand Attention juste à ne pas confondre des formes qui se disent pareil mais
le coiffeur me coupera les cheveux, je me peignerai plus facilement.”). ne s'écrivent pas pareil. Par exemple : “manger” et “mangé”. Le premier
est l'infinitif. Le second est une forme conjuguée.
Vous pouvez éventuellement présenter à l'enfant un nouveau symbole, Le tri des groupes
que l'on utilise parfois pour le verbe à l'infinitif. C’est toujours un verbe
donc on garde le disque de la même taille. En revanche, il n’est pas en
train de faire l’action. On donne juste son nom. C’est pourquoi il n’est
Le matériel
• Des cartons vierges.
pas rouge comme le symbole du verbe déjà utilisé, mais gris.
• Des étiquettes : 1er groupe, 2e groupe, 3e groupe.
Ne fabriquez pas des cartons ou des étiquettes trop petits, pour que
la manipulation soit facile pour l'enfant.
• Des cartons avec des verbes des 3 groupes à l'infinitif.
L’utilisation
Ecrivez une série de verbes à l’infinitif devant l’enfant, sur les cartons
Les activités vierges. Expliquez qu'il y a trois groupes de verbe : 1er, 2e et 3e groupes.
Pour le tri de l'infinitif, proposez une étiquette-titre rouge “verbe conju-
Le 1er groupe comprend les verbes en -er, comme “marcher”, “danser”.
gué”, une étiquette-titre rouge “verbe à l’infinitif”, et des étiquettes à trier
L'enfant cherche les verbes du 1er groupe dans les cartons que vous
en fonction des bonnes colonnes (toujours le même nombre dans
avez écrits et les aligne les uns sous les autres en une première colonne.
chaque colonne). Pensez à faire une fiche pour le contrôle de l'erreur ou
à inscrire “infinitif” ou “verbe conjugué” au dos des étiquettes à classer.
Lorsqu'il n'y a plus aucun verbe du 1er groupe dans le paquet, expli-
L'enfant pourra aussi travailler avec des fiches portant une phrase dont
quez à l'enfant comment il va pourvoir distinguer les verbes du
le verbe conjugué sera écrit en rouge et, en face, une case vide. Il devra
2e groupe : ce sont les verbes qui se terminent par “–ir” à l'infinitif et par
écrire le verbe à l'infinitif dans la case vide ou y placer l’étiquette de l’in-
“-issons” quand on dit “nous” (ex : “nous grandissons”). L'enfant cher-
finitif correspondant (exemple n°1 ci-dessous).
che les verbes du 2e groupe dans le paquet de cartons et les aligne en
Il pourra enfin faire l'exercice inverse : en face d'un verbe à l'infinitif,
une deuxième colonne.
écrire, dans la case vide, une phrase comportant ce même verbe mais
conjugué (exemple n°2). S’il en a envie, il l’illustrera dans son cahier.
Enfin, expliquez que tous les autres verbes sont dans le 3e groupe. L'en-
fant aligne les derniers verbes du paquet en une troisième colonne. Au
Tu partageras avec tes frères et sœurs fur et à mesure, vous observez avec lui la grande variété des terminai-
sons. Lorsque certains verbes finissent par “–ir”, vérifiez avec l'enfant
qu'il ne s'agit pas d'un verbe du 2e groupe en le conjuguant avec “nous”.
grandir Précisez que les verbes “être” et “avoir” sont à part.
L'Affiche du temps Demandez-lui de montrer à quel endroit de l'affiche il faut placer cette
action : passé, présent ou futur ? Donnez-lui le temps de la réflexion.
L'Affiche du temps est un support pour discuter avec l'enfant et l'aider
Etape 2
à repérer et situer les actions dans le temps et la durée. C'est donc une
Au moment de la découverte de chaque nouveau temps, utilisez l'af-
activité à elle seule avant de passer aux temps des verbes puis à cou-
fiche pour marquer d'abord la position de l'action dans le temps et,
pler avec les Livrets rouges et le tri des temps chaque fois que l'enfant
aussi, sa durée. Par exemple, une action à l'imparfait de l'indicatif dure
découvre un nouveau temps. Ce matériel sera excellent également
un certain temps, alors qu'une action au passé simple est ponctuelle.
pour travailler les temps pour l’étude des langues étrangères avec des
Invitez aussi l'enfant à écrire les temps des verbes de façon chronolo-
enfants plus grands.
gique sur une ligne du temps reproduite sur une feuille A4 prise hori-
zontalement.
Le matériel
Il consiste en une affiche chronologique symbolisant le temps par une
ligne horizontale qui démarre dans le passé, à gauche, et se termine
par une pointe de flèche, à droite, dans le futur (voir le croquis). Le tri des temps
Vous aurez également besoin des bandes de papier habituelles.
Le matériel
L'utilisation • Des étiquettes : au départ “hier”, “aujourd’hui”, “demain”, puis : “passé”,
Etape 1 “présent, “futur”.
A ce stade, il s'agit simplement de donner concrètement les notions de • 5 phrases écrites à un temps du passé avec un indicateur de temps.
passé, présent et futur. Sur une bande de papier écrivez une phrase au • 5 phrases écrites au temps présent avec un indicateur de temps.
présent avec un indicateur de temps (ex : en ce moment, aujourd'hui, • 5 phrases écrites au temps futur avec un indicateur de temps.
maintenant...). Analysez avec l'enfant le moment où l'action a lieu. Pour le contrôle de l'erreur, vous pouvez placer, au dos des phrases,
des gommettes avec un code couleur pour le temps.
Le tri des premières formes conjuguées Lorsqu'il est évident que l'enfant est à l'aise, ajoutez les trois personnes
du pluriel : “nous”, “vous”, “ils/elles”, et procédez de la même façon.
L'enfant lit la forme conjuguée puis l'associe au pronom et au temps qui
L'enfant a déjà perçu les changements de terminaison avec l'activité
conviennent. Plus tard, travaillez de la même manière avec les verbes
sur le radical. Il va maintenant travailler de façon plus systématique
des autres groupes. Enfin, travaillez avec 2 puis 3 groupes. Abordez sé-
sur ces changements en observant un même verbe conjugué aux
parément les verbes “être” et “avoir”. Vous enchaînerez avec les temps
3 temps simples : présent, imparfait (passé) et futur. Il n'apprend pas
composés de l'indicatif, puis vous passerez au conditionnel, etc.
par cœur les 3 temps mais se familiarise avec l'ordre des pronoms et le
Parallèlement, l'enfant commencera à réaliser avec vous ses petits
changement de forme du verbe selon la personne et le temps.
Livrets rouges de conjugaison.
Le matériel
• Des cartons de conjugaison : un pour chaque forme du même verbe
aux trois temps simples : présent, imparfait et futur et à toutes les per-
sonnes. Les terminaisons sont en rouge.
Temps simples et temps composés Faites ensuite des étiquettes “Temps simple” et “Temps composé” sur
Expliquez la différence entre les temps simples et les temps composés : fond rouge car cela concerne des verbes. Ecrivez des phrases aux
les seconds se composent d'un auxiliaire (que l'enfant a déjà entrevu temps simples et aux temps composés. Demandez à l'enfant d’écrire
sans approfondir) et d'un participe passé. Il est utile de faire une séance les symboles en dessous de chaque mot et de trier.
de rappel ou de vérification sur les deux auxiliaires “être” et “avoir” et Proposez un tableau comme celui-ci que l’enfant pourra recopier en
leur conjugaison. y ajoutant chaque fois un exemple :
Ecrivez deux fois la même phrase sur des bandes de papier, l'une avec Temps simples Temps composés
le verbe au temps simple et l'autre au temps composé et posez-les l’une
à côté de l’autre. Par exemple : “Je joue dans l'herbe avec mes amis” et Passé composé
Présent
“J’ai joué dans l'herbe avec mes amis”. Demandez à l’enfant s’il voit une (auxiliaires au présent)
différence entre les deux phrases. Il devrait repérer que dans la pre-
Plus-que-parfait
mière on a le verbe “joue” et dans l’autre le verbe “ai” (auxiliaire) et le Imparfait
(auxiliaires à l’imparfait)
mot “joué”. Il ne sait pas encore forcément, à ce stade, que “joué” est
une forme verbale, mais il se rend compte que “joué” ressemble à Passé antérieur
Passé simple
“joue”. Confirmez qu'il s'agit bien du même verbe mais conjugué à un (auxiliaires au passé simple)
autre temps : le participe passé. Soulignez le fait que dans la deuxième
Futur antérieur
phrase, le verbe est donc composé de deux parties : un auxiliaire et un Futur simple
(auxiliaires au futur simple)
participe passé. Précisez que l'on appelle cela un temps “composé” car
le verbe est composé de deux mots. Au contraire, dans la première
phrase, le verbe est conjugué à un temps simple car il ne comporte
qu'un seul mot. La découverte des modes
Indiquez alors que le participe passé a lui aussi un symbole rond (car
Précisez que jusqu'à maintenant, l'enfant a découvert des temps qui for-
c'est un verbe) mais que, pour le distinguer des autres formes du verbe,
ment un ensemble appellé le mode indicatif. Il existe d'autres modes,
il est gris avec un triangle bleu à l’intérieur.
qu'il va progressivement découvrir. L'impératif, le participe, et, plus tard,
Ecrivez d’autres phrases avec l’auxiliaire “avoir” par exemple : “Eliot a
le conditionnel, le subjonctif. Le mot “mode” vient du latin modus, qui
un beau chapeau de Zorro” et “Eliot a eu un beau chapeau de Zorro”
veut dire “manière”. Le mode indique la manière dont le verbe est utilisé.
et posez les mêmes questions.
Reproduisez l'opération avec différents binômes de phrases compor-
tant des temps composés et des temps simples.
L'impératif
Donnez des exemples d'impératif et l’étymologie du mot : “impératif”
vient de la même racine latine que le mot “empereur”. C'est un mode
pour commander. L'impératif est le mode qui permet d’exprimer des Les Livrets rouges de conjugaison
ordres, des conseils, des recommandations mais aussi des prières.
Proposez des phrases à trier entre indicatif et impératif. L'aspect boîte-cadeau et le côté un peu mystérieux de ce matériel ren-
Vous pouvez faire la même chose avec le conditionnel et le subjonctif dent bien sûr la découverte des formes verbales plus attractive. L'en-
même si généralement les enfants n'étudient ces modes que lorsqu’ils fant va maintenant travailler sur la classification des temps.
sont plus âgés.
Le matériel
Le participe passé Les livrets sont fabriqués et structurés selon le principe des poupées
Ici encore, après avoir montré des exemples à l'enfant, proposez-lui russes (voir croquis page suivante). Il y a 4 niveaux :
une activité de tri : verbes conjugués/participes passés, Niveau 1 : 1 “boîte” par verbe, portant le nom du verbe (voir croquis).
en colonne et face à face. Niveau 2 : à l'intérieur de chaque “boîte”, 6 “paquets” maintenus par un
Il existe un symbole, qui mêle la notion de verbe et élastique. Il y a un paquet par mode (indicatif, conditionnel, impératif,
celle d'adjectif car le participe passé appartient d'une subjonctif, infinitif, participe). La couverture de chaque “paquet” in-
certaine façon aux deux. On n'utilise pas toujours le dique le verbe et le mode.
symbole : trop de symboles peuvent mener à une certaine Niveau 3 : à l'intérieur de chaque “paquet”, se trouvent des livrets. Il y
confusion. a un livret par temps. La couverture indique le verbe, le mode et le
temps.
Le participe présent Niveau 4 : à l'intérieur de chaque livret se trouvent enfin les 6 cartes
C’est une notion très facile à comprendre pour l’enfant car il suffit (une pour chaque personne : je, tu, il, etc.) correspondant au verbe
d’ajouter “en” devant le verbe. Le participe présent se conjugué au temps et au mode indiqués. Le pronom est présent sur la
termine toujours par “ant”. forme conjuguée. Cela évite d'avoir des petites étiquettes partout, cela
Vous pourrez commencer par le jeu des Actions (p.22). permet un contrôle de l'erreur et, surtout, l'enfant a déjà travaillé sur
Cela amusera l’enfant de “danser en parlant”, “sauter cette question avec le tri des personnes. Les livrets sont un outil de
en fermant les yeux”, “tourner en étirant les bras”, etc. mémorisation.
par exemple.
Proposez ensuite des étiquettes à trier : verbes à l'infinitif et verbes au L'utilisation
participe présent. Il s'agit d'un matériel de mémorisation et d'entraînement, un peu
Présentez éventuellement le symbole : un disque gris avec un triangle noir. comme les outils de mémorisation de l'addition, de la soustraction, etc.
L'enfant pourra poursuivre par des exercices consistant à chercher le Il n'est absolument pas question d'apprentissage par cœur, bien sûr !
participe présent d'un verbe conjugué ou d'un infinitif ou vice versa. Lorsque vous avez montré à l'enfant les différentes composantes et
qu'il a compris le rôle de l'activité, il choisit un paquet (autrement dit,
Les livrets rouges de conjugaison un mode et un temps). Il doit remettre les cartons des formes conju-
guées dans l'ordre selon les pronoms et le temps. Il commence par ex-
plorer chacun des temps individuellement, puis il pourra trier deux
temps, puis trois et ainsi de suite…
Chanter L'enfant peut créer des livrets lui-même pour les nouveaux verbes au
fur et à mesure de leur rencontre. Pour cela, vous pouvez lui préparer
1er groupe Une boîte
des “boîtes”, des “paquets”, des livrets et des cartes vierges.
par verbe.
3 : le livret
Le nombre est donc
différent selon le mode.
tu chant es
il - elle - on chant e
nous chant ons
ils chantent En tout, vous chant ez
il y a 6 cartes :
4 : la carte une par personne. ils - elles chant ent
Montrez la fiche à l'enfant. Un seul temps par séance ou même pour Sur une bandelette de papier, écrivez “Je mange une pizza” et de-
plusieurs séances, en changeant de verbe mais en restant sur le même mandez qui fait l’action. La réponse est “je”. Annoncez : “Dans la
groupe, le même mode et le même temps. phrase ‘Je mange une pizza’, ‘je’, le sujet, est actif”.
Ne donnez pas d'explications : ce sera à l'enfant de découvrir com- Proposez maintenant la phrase “La pizza est mangée par moi”. “Quel
ment se forme la conjugaison. Il apprendra de lui-même, en observant est le verbe ? – “est mangée”. – Quel est le sujet ? – La pizza. – Oui, la
et en faisant travailler son sens logique. Il retiendra d'autant mieux. Au pizza est bien le sujet. Mais est-ce que c’est vraiment la pizza qui fait
passage, il s'entraînera à raisonner, donc à être autonome, ce qui lui l’action ? Qui fait l’action ? Celui qui fait l'action c’est ‘moi’.” Montrez
permettra de devenir un être créatif et libre. le mot. Ajoutez : “Le sujet, c'est bien ‘la pizza’, mais cette fois, le sujet
n'est pas actif, il ne fait pas l'action, il la subit : il est passif.”
Puis donnez-lui la même fiche à découper. Il pourra la recomposer, Expliquez à l'enfant que dans les deux phrases la même action a lieu
dans l’ordre, et après avoir vérifié ce qu'il a fait grâce à la fiche de mais elle est décrite de deux façons différentes.
contrôle de l'erreur, la coller dans son cahier.
Amenez-le enfin à dégager la règle pour la formation du temps qu'il Ces deux façons différentes s’appellent des voix (ou des formes). Dans
vient d'étudier. Par exemple, pour le présent de l'indicatif des verbes du la première phrase, “je”, le sujet, fait l’action, “je” est actif . On dit donc
premier groupe : le radical reste le même, on ajoute les terminaisons, que la phrase est à la voix (ou à la forme) active.
pour les 1res et 3es personnes du singulier la terminaison sera “e”, pour Dans la deuxième phrase, “la pizza”, le sujet, ne fait pas l’action. Le
la 2e “es”, etc. Il pourra écrire la règle dans son cahier. sujet est passif. L’action est réalisée par quelqu’un d’autre que le sujet.
Faites de même pour les différents groupes, modes, temps, et pour dif- Comme le sujet est passif, on dit que la phrase est à la voix (ou à la
férents verbes de chaque. forme) passive. On aurait même pu dire tout simplement “La pizza est
Proposez également des cartes à pinces pour varier les activités. mangée”, sans savoir qui faisait réellement l’action. On serait encore
à la voix passive.
Explorer la phrase Ne brûlez pas les étapes : chaque nouvelle activité consolide la précé-
dente. Commencez toujours vos phrases par une lettre majuscule et
terminez-les par la ponctuation appropriée. Ce petit détail a son im-
pour comprendre portance car c’est ainsi que vous consoliderez les acquis.
Petit à petit, l’enfant deviendra ainsi plus à l’aise et plus autonome en
la fonction des mots lecture (dans son aspect de compréhension) et en écriture.
1 sujet - 1 action
Le matériel
• Le plateau-écritoire (bandes de papier, stylo, ciseaux).
Le sujet • Une boîte contenant des cercles rouges et des flèches noires.
• Des bandes de papier portant des phrases préparées pour le travail
Le but de cette activité et de celles qui suivent jusqu’à la p.67, est de di-
autonome. Voici quelques exemples : “Les chatons tètent.” “Les enfants
riger l’attention de l’enfant vers la fonction des mots ou des groupes de
rigolent.” “Le lièvre bondit.” “Les fourmis travaillent.” “Le soleil brille.”
mots afin qu’il puisse mieux comprendre et interpréter ce qu’il lit. A ce
“Les chevaliers combattent.” “Le cheval galope.” “Le chat rêve.”
stade il a besoin de savoir lire avec facilité et doit avoir travaillé sur
toutes les natures de mots (nom, adjectif, verbe, etc.). Il va maintenant
La présentation
analyser la structure des phrases en expérimentant comment chaque
Sur une bande de papier écrivez devant l’enfant une phrase compor-
partie est reliée au verbe.
tant un sujet et un verbe. Invitez l’enfant à lire la phrase (ex : “Le cheval
galope”). Demandez-lui de placer le verbe découpé avec des ciseaux et plonge.” “La mouche monte et descend.” “La mouette pique et
sur le cercle rouge. Posez-lui la question : “Qui est-ce qui galope ?” plonge.” “Les touristes photographient et filment.” “Le loup court et
Quand il aura trouvé la réponse, coupez la bande de papier entre le hurle.” “L’abeille vole et butine.” “L’aigle vise et attaque.” “L’escargot
sujet et le verbe et placez l’étiquette du verbe sur le cercle rouge, puis rampe et bave.”
celle du sujet à gauche du verbe, un peu écartée.
Placez une flèche noire avant le verbe, dirigée comme le montre le cro-
quis ci-dessous.
griffe
Le cheval galope.
Le chaton et
Le cheval galope
miaule
Le travail autonome
Montrez à l’enfant comment travailler avec les phrases préparées. Il
lit une phrase, la copie. Aidez-le à trouver le mot qui indique l’action 2 sujets - 2 actions
puis à placer le cercle rouge au-dessus. Aidez-le maintenant à trouver
le sujet avec la question “Qu’est-ce qui…?” Ou “Qui est-ce qui ?”.
L’enfant coupe après le sujet et pose la flèche noire correctement. Les
phrases préparées permettront un contrôle de l’erreur lorsque l’enfant Le lion rugit
devra réassembler seul la phrase.
1 sujet - 2 actions et
Le principe est le même, mais vous utiliserez deux cercles rouges pour
symboliser les deux verbes de chaque phrase. Voir ci-contre.
Voici quelques exemples de phrases pour les étiquettes préparées : l’antilope fuit.
“Victor tombe et pleure.” “Le chaton griffe et miaule.” “La pierre ricoche
Le principe est le même, mais vous utiliserez deux cercles rouges pour La présentation
symboliser les deux verbes et deux flèches dirigées vers la gauche pour Sur une bande de papier écrivez devant l’enfant une phrase avec un
symboliser les deux sujets. sujet, une action et un complément d’objet (ex : “Le garçon regarde la
Voici quelques exemples de phrases pour les étiquettes préparées : mer”). L’enfant lit la phrase, trouve le mot qui indique l’action et le place
“Les enfants dorment et maman lit.” “Le facteur arrive et le chien aboie.” sur le cercle rouge. Aidez-le ensuite à trouver le sujet en lui posant la
“Le lion rugit et l’antilope fuit.” “Le printemps arrive et le jardin fleurit.” question : “Qui est-ce qui regarde ?”
“L’automne arrive et les feuilles jaunissent.” “La dent tombe et la petite Une fois trouvée la réponse, coupez après le sujet et placez-le à gauche
souris passe.” “Le jour se lève et les oiseaux chantent.” “Les enfants des- du verbe, un peu écarté. Placez une flèche noire allant du verbe au
sinent et les parents cuisinent.” “Le froid arrive et les hirondelles mi- sujet. Demandez alors à l’enfant : “Le garçon regarde quoi ?”
grent.” “La vague déferle et le surfeur glisse.” Placez le mot correspondant au complément d’objet à droite du verbe
et positionnez une flèche noire pointant du verbe vers l’objet.
Présentez les phrases préparées : l’enfant travaillera en autonomie.
Le complément d'objet direct (COD)
1 sujet - 1 action - 1 complément d’objet direct Le garçon regarde
L'enfant a déjà vu la différence entre les verbes transitifs et les verbes la mer.
intransitifs (voir p.41). Vous pouvez lui faire faire une petite activité de
tri avec des étiquettes de verbes des deux sortes, pour rappel.
Le matériel
• Le plateau-écritoire.
1 sujet - 1 action - 2 objets
Le matériel
• Une boîte contenant des cercles rouges et des flèches noires.
• Le plateau-écritoire.
• Des bandes de papier portant des phrases préparées. Voici quelques
• Une boîte contenant des cercles rouges et des flèches noires.
exemples : “Paul regarde un dessin animé.” “Papa arrose le jardin.” “La
• Des bandes de papier portant des phrases préparées. Voici quelques
vache broute l’herbe.” “La grenouille gobe une mouche.” “La poule
exemples : “ Papi regarde nos photos et nos vidéos.” “Maman coupe le
pond un œuf.” “Maman ouvre son sac.” “Papa démarre la voiture.”
gâteau au chocolat et la tarte au citron.” “Irène cherche son verre et
“Papa allume le feu de cheminée.” “Le volcan projette la lave.” “L’écu-
son assiette.” “Victor regarde la lune et les étoiles.” “Raphaël admire les
reuil grignote des noisettes.”
belles motos et les gros camions.” “Morgane collectionne les poupées
et les dinosaures.” “Les dauphins suivent les bateaux et les nageurs.”
“Papa utilise le marteau et les clous.”
• Des flèches noires marquées de questions, que vous donnerez à l’en- Le bébé Qui est-ce qui ?
Qu’est-ce qui ? se cramponne A quoi ? au biberon.
fant pour chaque recherche (voir les étapes 1 et 2). Lorsque l’enfant
aura beaucoup travaillé avec ces flèches, vous pourrez lui donner de
nouvelles flèches, de couleur orange, toujours marquées de questions
qui l’aideront à découvrir les autres compléments que le COD et le
COI (voir l’étape 3). Enfin, après de nombreux travaux avec ce maté- Recommencez avec des phrases proposant d’autres COI introduits par
riel, vous proposerez à l’enfant plusieurs types de phrases ensemble “à quoi ?”, “à qui ?”, “de quoi ?” ou “de qui ?”. Donnez chaque fois la
et, au lieu des flèches, des rosaces (voir p.64) correspondant aux ques- flèche noire portant la nouvelle question à l’enfant. A la fin, l’enfant
tions qu’il aura à poser pour trouver tous les types de compléments. pourra travailler en autonomie avec plusieurs phrases préparées, pour
trouver le COI.
• Des cercles sur lesquels seront placés les groupes de mots et qui vont
aider l’enfant à trier les groupes de mots selon leur fonction : grand Etape 2 : plusieurs compléments
cercle noir pour le sujet, cercle noir moyen pour le COD, petit cercle Toujours progressivement, introduisez des phrases comportant plu-
noir pour le COI, petits cercles orangés pour les CC (compléments cir- sieurs compléments (COD et COI), par exemple avec des phrases
constanciels). La présentation de ces symboles (différents en taille) est comme : “Maman donne le biberon au bébé”.
l’occasion de revenir sur la différence entre un sujet et un COD. Remarque : Signalez à l'enfant que lorsqu’il y a un COD puis un COI,
on transforme le nom COI et on dit COS (complément d’objet second).
Etape 1 Par exemple dans “J’écris une lettre à Paul”, “à Paul” est un COI mais
Ecrivez par exemple devant l’enfant la phrase : “Le bébé se cramponne comme il y a déjà un COD avant on l’appellera COS au lieu de COI.
au biberon”. Il s’agit ici de découvrir le complément d’objet indirect, tou- Voir le croquis page suivante.
jours sans s’occuper de donner la terminologie. Commencez par procé-
der avec la première phrase comme pour les activités précédentes.
au bébé.
t?
Etape 3
en
mm
Progressivement, vous introduirez d’autres compléments que le COD
Co
et le COI : les compléments circonstanciels. Le principe reste le même, ?
mais les flèches portant les différentes questions sont orange, pour Où
Qu
and
sur la neige.
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où ?
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Sujet fait-on ? d’objet direct
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CC
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CC de comparaison
re
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gne d’ac
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CC
Cd
Prolongement
C
Pour chaque étape, proposez à l’enfant l’exercice inverse : au lieu de
travailler sur vos phrases, incitez-le à inventer les siennes selon les
schémas que vous préparez pour lui avec un ou des cercles rouges,
une ou des flèches noires à utiliser vers la gauche et des flèches noires
et/ou orange portant des questions précises qui induisent tel ou tel
type de complément, à utiliser vers la droite.
D'autres fonctions du nom Proposez-lui un texte dans lequel il devra trouver des compléments
du nom. Il pourra relier le complément du nom au nom qu’il enrichit
A travers les activités d'exploration de la phrase, l'enfant a découvert à l’aide d’une flèche.
de façon concrète une grande partie des fonctions du nom. Pour com- Vous pourrez aussi proposer des textes à trous que l’enfant devra com-
pléter, présentez-lui le complément du nom, le complément d’agent, pléter avec des compléments du nom.
l'attribut du sujet, l’attribut de l’objet, puis le tableau récapitulatif de la
p.67. Bien sûr en étalant tout cela sur plusieurs séances. Le complément d’agent
Vous ne présenterez cette fonction que lorsque l’enfant aura découvert
Le complément du nom la forme passive. Il sera alors en mesure de comprendre que si c’est
Proposez, dans le désordre, des étiquettes comme celles-ci, que l’enfant bien le complément d’agent qui fait l’action du verbe il n’en est pour-
devra remettre dans le bon ordre : tant pas lui-même le sujet. Vous pourrez alors lui faire rechercher le
sujet et le complément d’agent dans des phrases du type : “Le lion est
nourri par le gardien du zoo.”
La récapitulation des principales fonctions du nom • Épithète : Lorsque l'adjectif est “posé à côté” du nom ou pronom qu'il
Montrez à l’enfant le tableau ci-dessous et proposez-lui d'inventer précise (Le mot “épithète” vient du mot grec qui veut dire posé à côté).
d'autres phrases pour chaque fonction du nom. Ce tableau n’est pas Exemple : Les enfants heureux jouent à la balle.
exhaustif. Nous ne faisons figurer sur ce tableau ni le complément • Apposé (ou épithète détaché) : Lorsque l'adjectif est séparé du nom
d’agent, ni l’attribut du complément d’objet, qui n’ont pas été vus par ou pronom qu'il précise par une virgule. Exemple : “Heureux, les en-
l’enfant à ce stade. fants jouent à la balle” ou “Les enfants, heureux, jouent à la balle.”
• Attribut du sujet : Lorsque l'adjectif est séparé du nom ou du pro-
nom qu'il précise par un verbe d'état. Exemple : “Les enfants semblent
FONCTION EXEMPLE heureux.”
• Attribut du COD : L'adjectif précise un COD. “On les voit heureux.”
Sujet Le singe grimpe Proposez une étiquette par fonction et des phrases contenant un ad-
jectif (le même nombre pour chaque fonction). L’enfant doit d’abord
Complément d’objet direct Je prépare ma valise trouver l’adjectif puis classer la phrase selon la fonction de l’adjectif.
Complément d’objet indirect Elle répond à sa sœur
Complément d’objet second Il donne sa langue au chat Pour ne pas confondre nature et fonction
Complément circonstanciel L’ours marche dans la forêt
Préparez des phrases avec, au-dessus et en-dessous, des cases vides.
Complément du nom C’est le lit de Boucle d’or Au-dessus l'enfant indiquera la nature des mots : il faut donc une case
par mot. Au-dessous, il inscrira la fonction de chaque groupe de mots.
Attribut du sujet Elle est dentiste Vous placerez donc des cases correspondant à la fonction de chaque
groupe. Le contrôle de l’erreur sera présenté au dos. L’enfant souli-
gnera en rouge le verbe, en noir le sujet, en vert les COD, COI et COS.
Il écrira alors sous la ligne s’il s’agit d’un COD, COI, COS. Il soulignera
Les fonctions de l'adjectif en noir l’attribut du sujet et en orange les CC, en notant dessous s’il
s’agit d’un complément de lieu, de temps, etc.
Préparez 4 étiquettes portant les 4 fonctions possibles de l'adjectif et, Vous pourrez proposer l'opération inverse : plusieurs étiquettes avec
pour chacun, un exemple (voir nos exemples ci-après). des sujets en noir, des verbes en rouge, des COD, COI ou COS en vert
Annoncez à l'enfant que l'adjectif qualificatif peut avoir quatre fonc- et ainsi de suite pour toutes les fonctions de mots, à replacer comme
tions. Au fur et à mesure, posez devant lui les étiquettes correspon- il le souhaite pour créer des phrases. Comme une espèce de puzzle de
dantes, en classant les exemples sous les étiquettes de fonctions. mots. Il pourra ensuite les recopier dans son cahier.
les champions !”, “Merci pour votre visite !”, “Bon anniversaire !” Laissez-
le observer un instant puis demandez-lui ce qu'il pense de ces phrases.
Il remarquera probablement qu'elles ne comportent pas de verbe. Si ce
n'est pas le cas, demandez-lui de poser les symboles au-dessus des
mots. Précisez alors qu'il existe des phrases sans verbe, qu'on appelle
phrases nominales (“nominal” vient de “nom”). Ce sont souvent des
phrases terminées par un point d'exclamation. Proposez ensuite une
activité de tri.
Analyser
des phrases complexes Proposition principale -
proposition subordonnée
Le matériel
Vous aurez besoin :
Phrase simple - phrase complexe • des bandelettes de papier sur lesquelles vous inscrirez les différentes
phrases à décomposer en propositions.
Il est facile d'expliquer à l’enfant la différence entre une phrase simple • un tableau de ce type :
(elle n’a qu’un verbe) et une phrase complexe (elle en a plus d’un).
Le matériel se compose de phrases à trier, écrites sur des bandelettes de
papier. Après avoir posé le symbole du verbe chaque fois que néces-
Proposition Proposition
saire, l'enfant constate que la phrase comporte un disque rouge ou plu-
principale subordonnée
sieurs et il peut trier ensuite les phrases simples et les phrases complexes.
“Si j’avais du temps”, “quand j’ai faim” jusqu’à ce qu’il vous interroge et Montrez-lui ensuite qu'il existe deux types de propositions indépen-
demande la suite de la phrase. Ajoutez alors la proposition principale : dantes coordonnées : les propositions indépendantes coordonnées
“Quand j’ai faim, je mange”, “Si j’avais du temps, je jouerais avec toi”. qui sont reliées entre elles par une conjonction de coordination (“mais,
Vous lui ferez ainsi prendre conscience qu’il y a des phrases qui sont ou, et, donc, or, ni, car”) et les propositions indépendantes juxtaposées
incomplètes sans une autre phrase. Elles n’ont pas de sens toutes qui sont reliées entre elles par un signe de ponctuation : virgule, point
seules. Ces phrases s’appellent des propositions subordonnées. virgule, deux points, tiret, parenthèses.
A l’opposé, la proposition principale a du sens même seule.
Préparez alors le matériel. Sur des bandes de papier, écrivez des
phrases, très simples au début : uniquement une proposition princi- PROPOSITIONS INDÉPENDANTES COORDONNÉES
pale et une proposition subordonnée. Demandez à l’enfant de mettre
un rond rouge sur les verbes. Il pourra ainsi constater qu’il y a bien
deux propositions. Demandez-lui ensuite de trouver la proposition Proposition Conjonction Proposition
principale et la proposition subordonnée et de les découper. Il fera la indépendante de coordination indépendante
même opération sur une série de phrases que vous aurez préparées
pour lui sur des bandes de papier. Lorsque l’enfant sera parfaitement PROPOSITIONS INDÉPENDANTES JUXTAPOSÉES
Le matériel
PROPOSITION SUBORDONNÉE CONJONCTIVE CIRCONSTANCIELLE
Il sera du même type pour le travail sur toutes les subordonnées. Il se
compose :
• des bandes de papier habituelles ; Proposition Conjonction Proposition
• de tableaux (avec des casiers si possible) que vous ferez vous-même, principale de subordination subordonnée
et sur lesquels l'enfant déposera les phrases, en fonction de leurs ca-
ractéristiques, une fois les différentes propositions détachées les unes PROPOSITION SUBORDONNÉE CONJONCTIVE COMPLÉTIVE
des autres.
Sur ces tableaux, la case correspondant à la proposition principale sera
sur fond rose. Celles des propositions subordonnées relatives seront Proposition Conjonction Proposition
sur fond bleu, celles des propositions subordonnées circonstancielles principale de subordination subordonnée
sur fond orange. Celles des autres types de propositions seront aussi sur
fond bleu : infinitive, complétive, interrogative indirecte. Voir les exem- PROPOSITION SUBORDONNÉE RELATIVE
ples page ci-contre.
S'il se trompe, montrez-lui que la proposition subordonnée conjonctive est souvent introduite par une conjonction ou un adverbe : “pourquoi,
complétive complète la proposition principale en entier et non un mot. quand, comment, si, ce que, quel, etc.”.
Préparez des bandes de papier avec des exemples que l’enfant dé-
Les activités coupera et posera sur le tableau. Par exemple : “Je me demande quand
• Donnez à l'enfant des phrases comportant une principale et une il sera là.” “Personne ne comprend comment il fait ce tour de magie.”
subordonnée conjonctive complétive et demandez-lui de les décou- “Dis-moi s’il est heureux et s’il mange bien.”
per et de les placer dans les tableaux.
Les activités
• Proposez plusieurs phrases à l'enfant, certaines avec des relatives, d'au- • Donnez à l'enfant des phrases comportant une principale et une
tres avec des conjonctives complétives, et demandez-lui de faire le tri. subordonnée interrogative indirecte et demandez-lui de les découper
et de les placer sur le tableau.
• Donnez-lui plusieurs phrases contenant des subordonnées conjonc-
tives complétives et analysez avec lui la fonction de la subordonnée. • Donnez-lui des subordonnées à trier. D'un côté les interrogatives in-
Pour cela, amenez-le à poser les questions qu'il utilise pour les com- directes, de l'autre celles qui ne le sont pas.
pléments. Il s'apercevra que celles que l’on peut poser après le verbe
de la principale est “quoi ?” ou “à qui ?”, “à quoi ?”... donc la subor- • Amenez l'enfant à découvrir la fonction de la proposition subor-
donnée est complément d’objet direct ou indirect. donnée interrogative indirecte. Il pose les questions comme il le fait
Par exemple : “Je m’attends à ce que tu reviennes vite.” “Je m’attends à pour les compléments et s'aperçoit qu'après le verbe de la principale
quoi ? – Réponse : “à ton retour.” La subordonnée est donc complé- on peut poser les questions “quoi ?” ou “qui ?”. La fonction est donc
ment d’objet indirect. Dans des cas rares, elle peut être sujet réel. Mais complément d’objet direct. Dans l'un de nos exemples : “Personne ne
il est inutile de compliquer pour le moment. comprend quoi ? – Réponse : “comment il fait ce tour de magie.”
Non car la seconde n'a pas de sens seule : elle complète la principale. La proposition subordonnée circonstancielle
Lorsque l'enfant observe le verbe de la subordonnée, il constate qu'il Elle ne peut fonctionner seule et elle est reliée à la principale par une
est à l'infinitif. Demandez-lui quel est le sujet du verbe. Dans notre conjonction de subordination de temps, de cause, de but... (“quand”,
exemple, il s'agit de “son ami”. “lorsque”, “si”, “avant que”, “parce que”, “afin que”, “pour que”, “de même
Une proposition dont le verbe est à l’infinitif et a son propre sujet est que”, etc.). Quelques exemples : “Les hirondelles reviendront quand le
une proposition subordonnée infinitive. printemps sera là.” “Il regarda la télévision jusqu’à ce que l’émission
soit terminée.” “Marie se dépêche pour que son frère ne l'attende pas
Les activités trop longtemps.”
• Procédez toujours avec le tableau pour faire classer des phrases à Les questions que l’on peut poser après la principale sont “quand ?”
l'enfant. Ici, il n’y a aucun mot qui relie les deux propositions. “jusqu’à quand ?” “pourquoi”, etc. La fonction de cette proposition est
donc complément circonstanciel. C’est la raison pour laquelle elle se
• Aidez l'enfant à découvrir la fonction de la proposition subordon- pose, sur le tableau, sur une case de couleur orange afin de rester dans
née infinitive. Après la principale il constate que l'on pose la question la logique du complément circonstanciel (en orange dans les rosaces
“qui ?” ou “quoi ?” donc la proposition subordonnée infinitive est com- d’analyse de la fonction des mots).
plément d’objet direct.
Avec l'exemple “Elle regarde l'oiseau s'envoler” : “Elle regarde quoi ?” –
Réponse : “l’oiseau s’envoler.” Affichage et prolongements
La proposition subordonnée participiale Les affiches
Le principe de présentation et l'activité (placer les propositions sur le
Pour aider l’enfant à fixer ses idées et à mémoriser les différents types
tableau) restent les mêmes. L'enfant constate que cette proposition ne
de propositions, rien de tel que de lui faire réaliser lui-même les af-
peut fonctionner seule et qu'elle comporte un verbe au participe pré-
fiches de synthèse à mettre au mur de façon à pouvoir les consulter
sent ou passé qui a son sujet propre. Il observe aussi qu'elle est reliée
chaque fois qu’il a un doute. Lui faire réaliser les affiches au lieu de les
à la proposition principale par un signe de ponctuation (virgule, tiret,
lui proposer toutes faites est très bénéfique : on mémorise beaucoup
parenthèse, point virgule).
mieux ce que l’on fabrique soi-même. Vous pourrez lui fournir l’exem-
Un exemple : “Le soleil se couchant, ils ont décidé de quitter la plage.”
ple de la première affiche puis le laisser réaliser les autres, avec votre
Après la principale on peut poser la question “quand ?”. La proposition
aide s’il le demande ou, en tout cas, en dialogue avec vous. Bien en-
subordonnée participiale est donc complément circonstanciel de temps.
tendu, on n’affiche que quelque chose de totalement exact.
respect des autres : transmettre à quelqu'un un texte non relu et rem- Le courrier
pli d'erreurs, c'est lui rendre la lecture difficile. On ne prête pas un vê- La toute première version de l'exposé factuel est la lettre (ou l'e-mail)
tement sale à quelqu'un. On ne lui donne pas non plus à lire un texte écrite pour raconter aux grands-parents, par exemple, ou à n'importe
plein d'erreurs de grammaire. Il s'agit même du respect de soi-même ! quel correspondant, les événements de la vie quotidienne. Cet écrit a
L’enfant est souvent fier de voir ses écrits et il faudra donc l’aider, tou- généralement été abordé dès le début de l'apprentissage de l'écriture,
jours en le valorisant, à rendre un travail esthétique pour qu’il puisse en Montessori, pour que l'enfant comprenne le rôle de l'écrit dans la
feuilleter avec plaisir ses écrits. Vous l’aiderez par exemple à souligner conservation des idées et dans leur transmission à distance.
joliment, à illustrer par de belles photos ou des cartes postales à col-
ler dans son cahier ou carnet, à dessiner lui-même, selon le thème de
ses écrits.
lettre et quelles sont les formules de politesse à utiliser selon les desti- Montrez-lui comment rédiger lui-même des résumés des informations
nataires. Quant aux occasions, vous pouvez les élargir par exemple en qu'il rencontre et veut conserver : choisir les idées les plus importantes, re-
proposant à l'enfant d'écrire au consulat d'un pays qu'il est en train lever et réutiliser le vocabulaire-clé de chaque thème, faire des listes, noter
d'étudier ou dans lequel il va voyager, pour demander des renseigne- ses sources. Choisissez pour cela, au début, des thèmes qui passionnent
ments. Ou encore, avant la visite d'un musée, si vous travaillez avec un l'enfant : certains adorent l'Histoire, d'autres les Sciences. En général, ils
groupe d'enfants, pour envoyer un mail de demande de rendez-vous. aiment des domaines très précis. Les fossiles, les hommes préhistoriques,
Comme la lecture de livres est complémentaire de la lecture sur ta- les insectes... Pensez à vous appuyer sur les Grands récits* et sur les Lignes
blette ou ordinateur, il est important que l’enfant voie ses parents écrire du temps* pour rattacher ces recherches à un tout cohérent qui relie l'en-
à la main et non tout le temps sur un ordinateur. Donc écrivez des fant à ce qui le précède et à ce qui l'entoure, dans l'espace et dans le
cartes postales, des listes, etc. Car l’enfant nous imite : s’il vous voit temps. Le fait de raconter l'un des Grands récits débouche en général sur
écrire, il aura envie de le faire. une quantité d'activités de recherche et d'écriture.
L'enfant passe assez rapidement et naturellement à la réalisation de
“lapbooks” ou d'affiches, qui réunissent des informations écrites, des
Pens chambre dessins, des photos. Il s'agit là d'une préparation aux exposés théma-
Thé rent er à Tu as de
mal
re tiques puis aux dossiers que l'adolescent et le jeune adulte utiliseront
Pain e
rr plan r les la compote rangée dans la suite de leurs études. Le carnet de voyage est aussi une appli-
Beu tes !
dans cation amusante de cette activité : l'enfant en vacances dans un pays
Lait s
me
Pom le frigo. étranger ou une région différente de sa région de résidence y compile
des photos, des résumés d'excursions, des tickets d'entrée à un musée,
un aquarium, bref, tout témoignage ou souvenir de son voyage.
Le texte documentaire
Entre 6 et 12 ans, l’enfant traverse une période calme, avant les grands Quelques activités
changements de la “nouvelle naissance” qui se produit à l’adolescence. • Pour aider l'enfant à être le plus précis possible dans ses écrits et à or-
C’est un explorateur culturel. Il se passionne pour tout ce qui l’entoure donner son texte, vous pouvez lui proposer de décrire des images. Pro-
et peut acquérir un nombre très important de connaissances. Il faut posez-lui une série d'images au choix. Demandez-lui dans un premier
lui permettre de trouver les réponses à ses nombreuses questions, des temps d’écrire ce qu’il voit sur celle qu'il aura sélectionnée.
réponses justes et approfondies. Habituer l’enfant à trouver lui-même
ses solutions est primordial. Lorsqu’il a des questions il peut se servir
de l’informatique, des livres, des encyclopédies, de tout outil qui ne le
rend pas dépendant de l’assistance de quelqu’un d’autre, de sorte qu’il
* Les Grands récits / Ecole Vivante. Les Lignes du temps / Ecole Vivante
est libre et confiant en ses propres capacités.
?
met d'enrichir le bagage de mots à disposition de l'enfant : aidez-le à cher-
cher le plus grand nombre possible de mots qui ont un rapport avec la
croissance d'une plante, par exemple. Il se servira bien sûr du diction-
naire, mais aussi de livres documentaires. Il pourra lister ces mots dans un
cahier pour revenir y puiser lorsqu'il en aura besoin. Ce travail interdis-
ciplinaire lui servira aussi bien en expression écrite qu'en Sciences.
• Pour travailler sur la concision et le choix des informations essentielles,
• Pour travailler sur la logique du texte, proposez à l’enfant des images l'actualité est le support idéal. Donnez à l'enfant un article sur une fait
séquentielles en vrac à remettre dans l'ordre chronologique. L'enfant d'actualité relié à un domaine qui l'intéresse et proposez-lui d'en faire un
devra, dans un premier temps, décrire ce qui se passe sur chaque image résumé organisé. Dans un premier temps, vous pouvez éventuellement lui
puis remettre les images dans l'ordre (croquis 1 ci-contre). présenter un modèle de plan du type de celui-ci : 1) Présentation du do-
Une variante : présentez à l'enfant la série d'images dans le bon ordre cument : “Cette nouvelle est parue dans [nom du journal] et s'intitule [titre
mais après avoir retiré l'une d'entre elles. Demandez à l'enfant d'ima- de l'article].” 2) Résumé de l'article : De quoi parle-t-il ? Qui cela concerne-
giner ce qui se passe sur l'image manquante (croquis 2). t-il ? Où cela se passe-t-il ? Quand ?... 3) Pourquoi cet article est-il inté-
Vous pouvez aussi lui proposer une seule image et lui demander d'ima- ressant ? 4) Coller une photo illustrant l'article ou faire un dessin.
giner et d'écrire ce qui s'est passé avant puis ce qui se passera après la Il est important de souligner que l'enfant ne doit pas recopier mais ré-
situation de l'image. Il peut enfin dessiner ce qu'il a imaginé. sumer et ordonner, tout en citant ses sources.
• Le récit biographique est souvent utilisé par la pédagogie Montessori consignes soient claires afin que l’enfant ne se perde pas dans son récit.
car il permet à l'enfant de connaître les personnages du passé qui ont C’est cette notion de cadre et de limite qui est si importante pour
œuvré pour le bien de l'humanité : savants, découvreurs, artistes... et de Maria Montessori. Si le cadre et les limites sont clairement posés, l’en-
lui donner envie de jouer à son tour, un jour, un rôle dans cette longue fant pourra s’exprimer librement et en confiance.
chaîne. L'enfant montessorien est donc habitué à ce genre de récit. On Inventer des récits fait travailler la créativité des enfants. Certains aiment
peut lui proposer d'en écrire à son tour, soit sur des personnages qu'il naturellement inventer des histoires, plus ou moins liées à leur vie quo-
admire, soit simplement pour rapporter des événements de la vie de ses tidienne ou à leur passion du moment, leur héros favori... Certains dé-
proches ou de ses amis... ou même de sa propre vie. Il découvrira alors bordent d'imagination. D'autres moins. Le fait de lire des contes et des
ce qu'est l'autobiographie et sa différence avec le journal intime, autre récits de fiction à l'enfant lui apprend implicitement la structure d'un
forme de récit qu'il peut avoir envie de faire, cette fois-ci pour lui seul, récit vivant, avec ses rebondissements, ses attentes, ses héros, sa conclu-
dans un petit carnet secret. sion, heureuse ou non, etc. Cela le prépare à en écrire à son tour.
• L'exposé thématique est une activité qui peut commencer très tôt et Quelques activités pour faire créer des textes inventés
dont la longueur et la complexité s'adaptent au niveau de chaque en- Voici quelques pistes, de la plus “cadrée” à la plus “libre”.
fant. A 6 ans, ce seront quelques phrases sur un animal, éventuelle- • Le récit selon une consigne qui oblige à l'invention. Il s'agit de la clas-
ment en remplissant un petit questionnaire-type qui permettra de faire sique “rédaction”, mais avec un sujet qui incite l'enfant à faire appel à son
une série de fiches illustrées : Le lion / où vit-il ? / comment se nourrit- imagination. Par exemple : “Tu es un égyptologue qui vient de découvrir
il ? / comment se reproduit-il ? La baleine / où vit-elle ? / comment se l'entrée d'une pyramide jusqu'alors inconnue. Raconte.” “Tu achètes un
nourrit-elle ? / comment se reproduit-elle ? Petit à petit, l'enfant ap- perroquet qui porte un rouleau de papier autour du cou. C'est une in-
profondira ses recherches et ses comptes-rendus. Il pourra aussi tra- croyable histoire de pirates. Raconte.” “Tes parents déménagent sur un
vailler en groupe pour faire des affiches documentaires. autre continent parce qu'ils doivent aller travailler là-bas. Raconte.”
nd
L'enfant en pioche (ou choisit) 2 ou 3 et doit écrire une petite histoire
argot pre son te
à partir de cette base. Vous pouvez aussi proposer des images au lieu c
mp
s
s, prend so
s
des étiquettes.
mp
,p
rend
n
son te
tte
• Vous pouvez enfin faire écrire des textes entièrement “libres”, comme
temps, prend
L’’es
on le fait dans la pédagogie Freinet. L'enfant écrit quand il en a envie,
son temps.
ca
nd
s!
quand il est inspiré et sur le sujet qu'il veut. rgo re
tp
A ttend
o
!
l
ds
r
ho
La poésie l’ son e n
tt
A
Les enfants apprennent très tôt de petites comptines rythmées, rimées, temps... Et
tac.
chantées, mimées. Proposez d'en inventer de nouvelles par exemple
L’esca t
rgot a le temps. L’horloge dit le temps. Tic tac
ic
“à la manière de”, en gardant la structure de base mais en changeant le
contenu :
1, 2, 3, nous irons au bois nous gardons les oies,
4, 5, 6, cueillir des cerises et les oies nous disent...
L'enfant pourra aussi garder l'air mais changer les paroles. D'une façon générale et en vous adaptant à l'âge et au niveau de ma-
Incitez également l'enfant à écrire de petits poèmes sur les sujets qui turité de chaque enfant, vous pouvez piocher dans la réserve des jeux
le touchent : son animal adoré, son meilleur ami, un lieu qu'il aime. littéraires des Surréalistes ou des Oulipiens pour toutes sortes d'acti-
Les dates particulières ou les fêtes sont de bonnes occasions de créer vités de création poétique. Il arrive également assez souvent que les
de mini-poèmes : un anniversaire, la fête des mères ou des pères, par enfants inventent de petits poèmes de façon totalement spontanée.
exemple.
Enfin vous pouvez montrer aux enfants comment créer des calli- Le théâtre
grammes à la manière de ceux de Guillaume Apollinaire (voir ci-contre) Avec un groupe d'enfants, il est possible d'organiser des séances d'im-
ou des acrostiches sur les prénoms des gens qu'il apprécie, comme provisation à partir d'actions, de personnages, de situations, piochés
celui-ci, sur ALICE : dans un chapeau. Enregistrez la séance et proposez aux enfants de la
visionner, de garder les meilleurs moments et de créer un sketch en in-
Adorable ventant ensemble des passages complémentaires.
Loyale Inventer une nouvelle fin ou de nouveaux épisodes est également une
Inventive bonne solution pour amener les enfants à comprendre comment écrire
Charmante en dialogues et en indications gestuelles.
Et toujours joyeuse. Enfin proposez de transformer en pièce de théâtre une histoire que
l'enfant aime. Encore un moyen amusant de découvrir ce sur quoi re- Le style
pose l'écriture dramatique et comment on doit transformer le récit
pour qu'il puisse être compréhensible uniquement grâce aux dialogues Bien entendu, il n'est pas question de parler de style dès 6 ans. Vous
et aux actions des personnages. n'aborderez ces questions de qualités particulières du texte avec l'en-
Apprendre les textes, faire les costumes, créer les décors, jouer ensuite fant que lorsqu'il sera parfaitement à l'aise avec la partie mécanique de
ces petites pièces est bien sûr un aboutissement aussi valorisant que l'apprentissage : savoir former des phrases correctes, savoir construire
joyeux. un texte cohérent, savoir exprimer sa pensée par écrit sans effort. Ce
n'est qu'alors que vous pourrez, sans vouloir tout aborder à la fois et
La description de préférence chaque fois que le besoin particulier d'un texte se fera
La description est l'une des composantes aussi bien de l'exposé factuel sentir, commencer à parler à l'enfant des figures de style, du rythme, du
que du récit inventé ou même de la poésie. Savoir décrire, c'est à la choix du vocabulaire, des registres de langage, du pouvoir évocateur
fois être précis et évocateur. L'évocation, c'est déjà un travail de style du texte, etc.
et nous en parlerons plus loin. La précision, c'est de l'ordre de la tech-
nique et cela peut se cultiver par l'entraînement. Quelques figures de style communes
Les images seront de nouveau le support. Proposez plusieurs images Voici les figures de style que l'enfant découvrira petit à petit et qui lui
sur le même thème, par exemple plusieurs oiseaux différents. L’enfant permettront d'analyser des textes littéraires mais aussi de pouvoir pio-
en choisira une secrètement et la décrira à l’écrit. Il fera ensuite lire son cher dans une boîte à outils variée pour enrichir sa propre écriture.
texte à quelqu'un qui n'aura pas vu la photo choisie et qui devra dire Nous nous contenterons ici de définir les plus courantes et les plus fa-
parmi toutes les images, celle qui est décrite. L'activité comporte donc ciles à aborder. N'oublions pas que nous nous adressons à des enfants
un contrôle de l'erreur immédiat. encore jeunes.
Ce qui est important, c'est que l'enfant comprenne que ces “outils” lit-
Une autre activité efficace pour cultiver le sens de la précision s'appuie téraires ne s'utilisent pas de façon gratuite mais toujours dans le but
sur les pièces du Tangram. On peut aussi utiliser les Triangles construc- précis de compléter le sens initial des mots, de faire naître des émo-
teurs ou dessiner directement des formes géométriques pour constituer tions, d'insister sur un point particulier, etc.
des figures à décrire. L'enfant compose ou dessine une figure, sans la
montrer à son partenaire de jeu. Commencez avec des figures simples. Il Les figures d'analogie
la décrit ensuite progressivement, le plus précisément possible à son par- – La comparaison est une figure de style que l'enfant découvre et utilise
tenaire qui dessine au fur et à mesure sur une feuille : “Trace un triangle très tôt. Elle s'appuie sur trois éléments : un comparé (l'élément que l'on
isocèle de 5 cm de base et de 12 cm de haut. En partant du sommet, trace cherche à définir) et un comparant (ce que l'on choisit pour son pouvoir
une ligne horizontale de 3 cm vers la droite. Etc.” A la fin, on compare : de représentation du comparé), les deux étant reliés par un outil
l’écart entre les dessins d’origine et d’arrivée sert de contrôle de l'erreur. grammatical (le plus souvent la conjonction “comme”). Exemple : “Il avait
des joues rouges comme des pommes-reinettes.” L'enfant s'amusera à – La gradation est une répétition-variation croissante ou décroissante.
chercher des comparaisons soit pour une série de mots que vous lui pro- On répète l'idée et non pas le mot. On choisit des mots qui augmen-
poserez soit en choisissant lui-même comparés et comparants. tent progressivement l'idée. Exemple : “Elle marche vers la plage, elle y
court, elle y vole.”
– La métaphore est une comparaison plus forte, dans laquelle on a
supprimé la conjonction et parfois même le comparé. Exemples : “Les – L'anaphore consiste à répéter un mot ou un groupe de mots au début
nuages de coton blanc s'effilochent dans le ciel agité.” “Il pleut des d'une série de phrases. Exemple : “Je t'aime parce que tu es un petit
cordes.” C'est l'occasion de parler à l'enfant du sens propre et du sens garçon adorable. Je t'aime parce que tu me fais rire tout le temps. Je
figuré d'un mot. Dans notre deuxième exemple, les cordes ne sont bien t'aime même quand tu n'es pas sage. Etc.”
sûr pas de vraies cordes. Le mot est employé au sens figuré, comme Il arrive que ces répétitions soient fautives. C'est ce qui se passe par
une image destinée à montrer que la pluie tombe très fort. Vous pour- exemple dans le cas du pléonasme : on répète la même idée sans rien
rez proposer à l'enfant une activité de tri sens propre/sens figuré à par- ajouter au sens. Exemple : “Je monte en haut”.
tir de phrases écrites sur des bandelettes de papier. Cet exercice plaît
en général beaucoup aux enfants, surtout si vous choisissez des Les figures d'atténuation ou d'amplification
phrases un peu humoristiques ou avec des métaphores frappantes. – La litote consiste à remplacer une expression par un autre, pour en
atténuer le sens. Exemple : “Cet enfant n'est pas bête du tout.” (Au lieu
– La personnification est une forme de métaphore qui consiste à at- de “Il est intelligent”, quand on veut éviter de trop le flatter).
tribuer des particularités humaines à un animal, ou des qualités d'être
vivant à un objet, un lieu. Exemples : “La voiture rugit et passe le virage – L'euphémisme est la figure de style dans laquelle on remplace un
à 120 à l'heure.” “Le chat, maître incontesté de la maison.” mot par un autre moins violent, moins triste ou moins difficile à en-
tendre. Exemple : “Elle nous a quittés” au lieu de “Elle est morte”.
– L'allégorie est une forme de personnification dans laquelle le comparé
est une notion abstraite. On l'utilise donc pour rendre cette notion plus – L'hyperbole, au contraire, utilise des mots destinés à exagérer une
présente en la concrétisant. Exemple : “La peur lui saisit le cou et serra.” idée : “Nous étions morts de rire !” La tirade du nez de Cyrano de Ber-
Parfois, le comparé prend une majuscule : "La Liberté guide nos pas.” gerac (Edmond Rostand) est un bel exemple d'hyperbole. Faites-la lire
à l'enfant dès qu'il pourra comprendre la plupart du vocabulaire. On se
Les figures de répétition sert souvent de l'hyperbole dans les textes ironiques ou les caricatures.
L'enfant comprendra facilement que l'on utilise ce type de figure pour
insister sur ce que l'on dit ou écrit. – L'antiphrase est également utilisée pour marquer l'ironie. Elle consiste
– La répétition est la forme de base. Exemple : “Il planta un arbre, un à dire le contraire de ce que l'on pense. Exemple : “Eh bien, tu t'es pres-
autre arbre, encore un arbre... Il planta une forêt.” sé !” pour montrer que l'on trouve au contraire qu'on a trop attendu.
Le rythme et le choix des mots C'est l'occasion de parler des registres de langage et, en particulier, du
Voici quelques autres domaines dans lesquels l'enfant pourra com- langage soutenu, du langage familier et du langage courant. Vous pou-
mencer progressivement à travailler pour améliorer ses textes. vez, pour faire comprendre la différence à l'enfant, utiliser des phrases
empruntées aux différents registres, dans un premier temps pour un
Le rythme travail de tri.
Dès que l'enfant connaît l'usage de la ponctuation, vous pouvez lui Dans un second temps, écrivez sur une bande de papier une phrase en
faire sentir la différence qui existe entre un texte rédigé en phrases langage courant et demandez à l'enfant de la réécrire en langage soutenu
longues et un autre dont les phrases courtes sont elles-mêmes cou- puis familier, etc. Montrez qu'il ne s'agit pas simplement de vocabulaire
pées par des virgules. Le premier convient par exemple à une descrip- différent mais aussi de tournures grammaticales. Par exemple, on sup-
tion paisible. Le second à une scène d'action rapide, haletante. prime presque systématiquement une partie des négations dans le lan-
Lire et dire de la poésie est une autre façon de découvrir le rythme d'un gage parlé ou familier : “Il marche pas” au lieu de "Il NE marche pas”.
texte, qui peut venir du retour régulier d'un son (allitération) ou d'une
rime. Le rythme peut venir aussi d'un nombre constant de pieds : l'en- Suggérez également à l'enfant de remplacer dans ses propres textes
fant découvrira l'octosyllabe, le décasyllabe, l'alexandrin, auxquels le les mots trop neutres (joli, grand, petit, beau, parfumé, désagréable) par
nombre pair de pieds donne une certaine solennité. Il pourra les com- d'autres mots ou expressions plus évocateurs qui donnent à voir, à
parer aux vers impairs, plus musicaux et alertes. sentir (lumineux, éclatant, longiligne, trapu, à l'odeur d'herbe fraîche-
ment coupée, nauséabond).
Le choix des mots
En Montessori, on travaille beaucoup sur l'acquisition d'un vocabu- Proposez-lui d'enrichir certains de ses textes ou des textes existants
laire nombreux, varié, adapté. Invitez l'enfant à puiser dans son réser- en ajoutant des adjectifs, des comparaisons.
voir personnel pour trouver toujours, le plus possible, le mot exact. Tous ces exercices ont pour but de l'habituer à ne pas s'arrêter au pre-
Faites-le travailler sur les familles sémantiques et sur les nuances fines : mier mot qui lui vient à l'esprit en écrivant et à comprendre l'incroya-
une aile n'est pas la même chose qu'une élytre ; on peut utiliser “col- ble richesse dont il dispose.
line, mont, promontoire, pic, aiguille, éminence, cime, sommet”, pour
désigner un relief élevé, selon sa taille et sa forme. Montrez-lui com-
ment se servir d'un dictionnaire des synonymes.
Une activité qui plaît beaucoup à un enfant consiste à lui faire trans-
former un texte selon qu'il est dit par un enfant, par un étranger qui
pratique mal la langue, par un conférencier prétentieux, par l'employé
d'un bureau de l'administration.
des questions sur qui, comment, où, cela montre à l'enfant qu'il devra
être plus précis la fois suivante.
Les exposés
Pour un exposé, plus long généralement que le récit d'une nouvelle,
l'enfant prépare un petit texte à dire sur un thème qui lui plaît parti-
culièrement. Une fois écrit, il peut le répéter plusieurs fois pour s'en-
traîner à le dire avec aisance et clarté. Progressivement, il apprendra à
L’expression orale ne plus avoir besoin que de repères sous forme de notes ordonnées, de
façon à ne plus être obligé de lire mais à être capable de parler en s'ap-
puyant de temps en temps sur ses notes, ce qui est toujours beaucoup
plus efficace : cela permet de regarder l'auditoire et d'avoir un ton plus
Il faut aider l’enfant, le plus tôt possible, à s’exprimer en public de façon naturel qui captive plus les personnes qui écoutent.
aisée. Un enfant montessorien n’a normalement aucune crainte à par-
ler devant les autres car il a confiance en lui et il a l'habitude d'échan- Les interviews
ger en groupe avec ses camarades. Il faut juste lui montrer comment
organiser ses idées et lui apprendre l'art de captiver son audience. Pour Demandez à l'enfant de préparer des questions et de les poser à un
cela vous pouvez introduire différentes activités. camarade ou à une personne particulière (le spécialiste d'un métier,
un artisan local, une personne qui a vécu un événement important...).
Les nouvelles L'enfant pourra aussi imaginer des interviews factices de ses chanteurs
favoris, par exemple.
L’enfant raconte un événement qu’il a vécu ou va vivre et qui lui tient par-
ticulièrement à cœur. Il est important de veiller, s’il y a d'autres enfants au- Les débats
tour, à ce qu’ils soient très attentifs à ce qui est dit. Ce récit est spontané
Débattre est d’autant plus riche que l’enfant doit non seulement s’ex-
et non préparé. Mais on peut demander à l'enfant de réfléchir quelques
primer en public, mais également être en mesure d’argumenter pour
minutes dans sa tête avant de prendre la parole, de façon à penser aux dé-
être convaincant. Cela l’aidera à développer son sens de la répartie,
tails importants, à la chronologie. Les questions de l'auditoire serviront
son discernement et son sens critique. L’enfant continuera de bien
de contrôle de l'erreur : si personne n'a compris de quoi il s'agit et pose
travailler son raisonnement car il devra plus tard, lorsqu'il fera des
dissertations, être capable de trouver les arguments pour soutenir une à son rythme. Aidez-le en commençant par la lecture de phrases aux-
idée qui n’est pas forcément la sienne. quelles vous associerez des images représentant ces phrases. Dans une
boîte, placez trois phrases sur des bandes de papier et trois images.
La lecture Sortez les trois phrases sur la gauche et les trois images en face à droite.
Proposez à l’enfant de lire la 1re phrase et d’après ce qu’il en comprend
d’y associer l’image correspondante et ainsi de suite.
La compréhension de texte Vous pouvez aussi demander à l’enfant de réaliser lui-même l’image
Le plus important est que l’enfant comprenne ce qu’il lit. Vous com-
qui va illustrer la phrase.
mencerez donc par des textes très courts et des questions simples, aux-
Enfin vous pouvez aussi préparer une boîte avec des phrases repré-
quelles l’enfant pourra dans un premier temps ne répondre que par
sentant des actions à mimer. L’enfant prend une phrase, la lit et la
oral s’il est plus à l’aise dans ce domaine. Vous choisirez des textes sur
mime. Vous inventerez des phrases de difficulté progressive.
des thèmes qui l’intéressent particulièrement. Puis, très graduellement,
vous introduirez des textes plus longs, des questions plus complexes
et des thèmes différents.
Des lectures variées et inspirantes
Il faut varier les livres proposés à l’enfant en mettant à sa disposition
De même pour la rédaction des réponses. Au départ l’enfant pourra
une bibliothèque abondante et diverse. Vous ferez évoluer l'offre en
se contenter de donner une réponse très courte. Puis petit à petit sans
fonction des événements du moment (par exemple un livre sur le prin-
jamais le perturber, vous l’inviterez à étayer ses réponses et à repren-
temps, un sur halloween, un livre sur l'exploration spatiale, etc.) Pro-
dre l’énoncé de la question dans sa réponse.
posez aussi des livres d'art, pour renforcer la capacité de perception
esthétique chez l’enfant, pour constituer progressivement sa culture
L’enfant pourra alors travailler autour de livres entiers et faire des
artistique et pour améliorer sa propre capacité à dessiner.
fiches de lecture. Il fera le résumé du livre, décrira physiquement et
moralement les personnages principaux, dégagera les grands thèmes.
L’enfant à cet âge est capable de distinguer le réel de l’imaginaire, vous
Il pourra conclure en donnant son opinion de façon précise. Au début,
pourrez donc aussi lui proposer des contes. N'oublions pas qu'en
vous lui proposerez des fiches à remplir qui guideront l’écriture du ré-
Montessori, on considère qu'avant 6 ans, l’enfant n'est pas capable de
sumé et lui permettront d'aller à l'essentiel. Par exemple : Le lieu de
toujours faire correctement la différence entre le réel et l’imaginaire. Il
l’histoire, l’époque, les principaux personnages, etc.
est donc préconisé de n’introduire les livres imaginaires qu’à cet âge.
Tout ce travail, joint au travail sur le style dont nous avons parlé plus
La lecture de biographies occupe aussi une place importante dans
haut, constitue également la base de ce que l'enfant aura à faire, plus
l'éducation montessorienne. On considère qu'elle permet à l'enfant de
tard, dans la suite de ses études : l'analyse approfondie de textes litté-
se choisir des héros, des modèles : des personnes qui ont œuvré dans
raires et de textes philosophiques.
le domaine de l'art, de la science, de l'aventure, pour le bien de
Pour l'enfant qui prend son temps pour apprendre à lire, pas de for-
l'humanité. En s'identifiant à eux, il aura à son tour envie de participer
çage ! Cela viendra. Tous les enfants sont différents et chacun apprend
d'une façon ou d'une autre, à sa manière. Les livres sur l’histoire, la Si vous travaillez avec un groupe d'enfants, proposez à ceux qui ont
géographie complèteront bien sûr la bibliothèque. particulièrement aimé un livre de partager leur lecture avec les autres.
Vous ne proposerez pas que des livres pour enfants. Choisissez aussi L’un d'eux apporte le livre et le présente aux autres ou même le leur lit.
des livres documentaires dans lesquels il ne comprendra pas forcé- A cet âge, les enfants adorent le partage et celui-ci donne réellement
ment tout mais pourra glaner des informations et prendre goût, petit envie aux autres.
à petit, à la recherche. Mettez à la disposition de l'enfant des livres
de voyage avec des photos de beaux paysages pour qu'il ait l'occasion La lecture interprétée
de s’émerveiller devant la beauté du monde. Ou des livres présentant La phase ultime de la lecture vivante est la lecture interprétée. L'ap-
de belles photos de populations d'autres pays, afin qu'il se rende proche peut se faire grâce à l'activité des Actions. Vous ajouterez en-
compte que peu importe l’endroit d’où l’on vient ou où l'on vit, nous suite la lecture de pièces de théâtre ou la récitation de poèmes. Dans
ressentons tous de la joie, de la peine... Enfin, dès que l'enfant sera ca- la mesure où l'enfant aura appris ces textes par cœur, il pourra concen-
pable de les comprendre et de commencer à en apprécier les beau- trer toute son attention sur le fait de les dire de façon “habitée”, en ex-
tés, ajoutez des textes littéraires à la bibliothèque. primant les sentiments avec finesse, sans exagération mais avec
émotion.
L'enfant, petit à petit, se rendra compte des richesses infinies qu'of-
frent les livres et des plaisirs nombreux qu'offre la lecture. Il appren-
dra aussi à prendre soin de ses livres.
En cette fin de livre, nous voudrions aussi insister sur le fait qu'en Mon-
tessori, on ne compartimente pas les apprentissages et, par exemple,
on ne déconnecte pas les activités de français des mathématiques. Il y
a des mathématiques dans le langage (la prise de conscience du sin-
gulier/pluriel qui régit un grand nombre de nos accords, par exemple)
et du langage dans les mathématiques (la manière de formuler un
énoncé, une réponse, la logique d'un raisonnement...).
Tout est lié dans
l'éducation et “faire marcher sa tête”, c'est développer sa capacité de ré-
flexion dans le domaine de l'écrit aussi bien que dans celui de la vie de
Conclusion tous les jours. Comme l'écrit Edwing Mortimer Standing*, “Tout sujet
– lecture, écriture, arithmétique, géographie, grammaire, histoire –
constitue un chemin offert à l'exploration des enfants. Chacun s'y
avance spontanément d'un pas qui lui est propre et y fait ses décou-
vertes personnelles.”
Pour des raisons de clarté et d'accessibilité de l'information, nous
sommes obligées, dans cette collection, de compartimenter et d'orga- Nous vous souhaitons un travail serein, joyeux et profitable.
niser l'information, presque comme un programme scolaire et continu.
Nous voudrions donc, en conclusion, rappeler que cet ordre, de même
que le tableau chronologique du début du livre, ne sont que des re-
pères, une aide à la progression. Et que le seul vrai guide, c'est l'enfant.
C'est en reliant tout cela à la vie de l'enfant, en vous nourrissant de vos
observations sur ses avancées, ses difficultés éventuelles, ses goûts, son
rythme, que vous l'aiderez le mieux et que vous pourrez véritablement
lui apporter les meilleurs soutiens et encouragements.
L’addition statique
avec le boulier
L’addition dynamique
avec le boulier
La division (2 puis 3 chiffres) La soustraction
avec perles statique
puis avec les timbres avec le boulier
La table des points
LE PASSAGE À L’ABSTRACTION
La multiplication avec La multiplication avec
la table perforée les tables des doigts
La division avec
MÉMORISATION DES OPÉRATIONS la table perforée
La soustraction
dynamique
avec le boulier La multiplication
avec le boulier
(1, 2, 3 chiffres)
La multiplication
avec le damier
La multiplication
avec le boulier doré
La division
avec les éprouvettes
La nature
des fractions Equivalences
(sensoriel) de fractions
(sensoriel)
La division avec
les tables des doigts
© ecole-vivante.com - 2017
Le boulier
On aborde le travail avec le boulier lorsque l'enfant est tout à fait à
l'aise avec les timbres et lorsqu'il maîtrise parfaitement le principe de
l'addition et de la soustraction. Le boulier est un outil éducatif extrê-
mement intéressant et utile parce qu'il permet de représenter les
grands nombres de manière compacte.
Le matériel
En fait, il n'y a pas un mais deux bouliers (le petit, qui s'arrête aux milliers
et le grand qui va jusqu'au million). Comme c'est un matériel qui doit être
acheté car il est difficile à réaliser, vous pouvez éventuellement vous pas-
ser du petit boulier et travailler directement sur le grand, en expliquant à
l'enfant que, pour le moment, vous n'allez utiliser que le haut.
Si vous fabriquez les bouliers vous-même, attention à la couleur des
perles. C'est la même que pour les timbres : vert pour les unités, bleu
pour les dizaines, rouge pour les centaines et, de nouveau, vert pour
les unités de 1000, bleu pour les dizaines de 1000, rouge pour
1
aurez également besoin des timbres et, éventuellement, des perles du
système décimal.
10
Les bouliers
100
1 1000
10 10 000
1000
1000 000
1
La présentation Vous déplacez une perle verte des unités vers la droite
2 en comptant 1. Sur la feuille, vous écrivez 1, en noir, sur
3
4
Annoncez à l'enfant que vous allez aujourd'hui lui montrer un nou- la ligne verte de droite. Vous déplacez une deuxième
5
veau matériel, le boulier, qui permet de faire toutes sortes d'opérations. perle verte, qui vient se coller à droite contre la pre-
6
7
Dirigez-vous avec lui vers l'endroit où est rangé le boulier et laissez-le mière, en comptant 2. Vous écrivez 2, en noir, sur la
8
le porter sur la table. Montrez-lui comment le faire tenir debout en le ligne verte de droite, sous le 1. Ainsi de suite jusqu'à 9.
bloquant avec le petit crochet. Calez toutes les rangées de perles sur 9 L'enfant, éventuellement, comptera et fera la manipu-
1
2
la gauche. Insistez sur le fait que ramener les perles vers la gauche c'est lation seul à partir de 4 ou 5.
3
comme ranger à la banque les perles qui ne servent plus.
4
5
Quand l'enfant aura déplacé la dernière perle verte et
6
Posez une perle isolée de la banque ou un timbre de 1 et demandez à compté 10, et avant qu'il ne note 10 sur la feuille,
l'enfant “C'est combien ?” Il répond : “C'est 1”. Isolez alors une perle 7 demandez-lui ce qu'il fait d'habitude quand il a
8
9
verte en l'écartant complètement vers la droite et dites : “Sur le boulier, 10 perles. “Je change. – Ici, c'est pareil, regarde.” Vous
1
ça, c'est 1”. Puis montrez une barrette de perles ou un timbre de 10. ramenez alors toutes les perles vertes vers la gauche.
2
“C'est combien ? – C'est 10 (ou 1 dizaine).” Isolez 1 perle bleue et dites : Formulez : “ dix unités c'est pareil que 1 dizaine”.
3
4
“Sur le boulier, ça, c'est 10 ou 1 dizaine”. Idem pour la rangée de 100 Ecartez une perle de 10, bleue, vers la droite. Dites
5
avec une plaque du système décimal ou un timbre de 100 et pour la “1 dizaine”, puis écrivez 1 sur la ligne bleue. Puis comp-
rangée de 1000 avec un cube ou un timbre de 1000. 6 tez “deux” en déplaçant une autre dizaine vers la droite
7
8
et écrivez 2. Idem pour le change du 10. On arrive ainsi
9
Procédez à une leçon en 3 temps : à écrire 9 sur la ligne rouge des centaines et on change
1
Temps 1 : Déplacez une perle des unités vers la droite : “C'est 1.” Lais- pour une unité de 1000 (une perle verte décalée vers la
sez-la en place. Déplacez une perle des dizaines vers la droite : “C'est droite), avant d'écrire 1 sur la ligne verte des milliers. Si
10”, etc. Puis : “Montre-moi 1, montre-moi 10, etc.” vous n'avez pas assez de place sur votre feuille blanche,
Temps 2 : “Qu'est-ce que c'est ? – 1”, etc. d’abord dans l'ordre puis dans vous pouvez scotcher deux feuilles ensemble. Cela suf-
le désordre. fit pour une séance.
Temps 3 : “Fabrique-moi 1, 10”, etc. dans l'ordre puis dans le désordre.
La séance suivante, reprenez le boulier avec l'enfant et
Lorsque ceci est acquis, passez au comptage systématique, rang par revenez sur la feuille de la séance précédente. Deman-
rang. Préparez 4 longues lignes parallèles sur une page, comme pour dez à l'enfant s'il se souvient de ce que vous avez fait
une addition, mais en prolongeant les lignes. La ligne verte de gauche ensemble la dernière fois et recommencez le comptage.
est légèrement écartée des trois autres. Au bout de quelques nombres, il continue seul.
10
• soit former sur le boulier des nombres que vous
écrivez sur des colonnes aux couleurs hiérar-
100
chiques tracées sur une feuille,
• soit écrire les nombres que vous formez sur le
boulier.
Il doit devenir parfaitement à l'aise avant de pour- 1000
suivre.
1
notre exemple). Veillez bien sûr à choisir des nombres dont la somme
est inférieure à 10 pour qu'il n'y ait pas de retenue. L'enfant fait glisser
10
de nouvelles perles qui viennent se coller à celles qui sont déjà calées
100
à droite du boulier.
3 2 1 3
1000
+ 1 4 2 5
= 3 2 1 3
+ 1 4 2 5
1
= 4 6 3 8
10
100
Etape 2
1000 Vous posez l'addition, mais vous écrivez les deux nombres à addition-
ner en même temps. Lors de la présentation, dites à l'enfant que doré-
navant vous allez additionner d'abord toutes les unités. L'enfant forme
sur le boulier d'abord les unités du haut, puis celles du bas, puis il les
compte et vous lui demandez d'écrire le résultat des unités. Il forme
Puis il compte les perles qui sont à droite, sur chaque rangée. “Combien ensuite les dizaines du haut, puis celles du bas, les compte et pose le
d'unités ? L'enfant compte : “1, 2...” jusqu'à 8 puis note le résultat sur la résultat des dizaines. Ainsi de suite pour les centaines et les milliers.
colonne des unités. “Combien de dizaines ? – 3”, etc. Au fur et à mesure, (Voir l'exemple pas à pas, page suivante.) Continuez de préparer
il note le résultat de l'addition sur la feuille. 2 ou 3 additions par jour pour l'enfant.
L'enfant fera ainsi 2 ou 3 additions par jour pendant plusieurs jours,
avant de passer à l'étape 2.
4 2 7 3
+ 2 5 1 6 1
10
= 100
1000
10
100 4 2 7 3
1000 + 2 5 1 6
= 8 9 etc.
4 2 7 3 Etape 3
+ 2 5 1 6
Le principe et le déroulement sont les mêmes que pour l'étape 2, mais
arrangez-vous pour que les chiffres du haut soient plus gros que ceux
9
du bas et proposez à l'enfant, s'il le veut, de faire l'addition sans le bou-
=
lier, puis de vérifier avec le boulier. Dans notre exemple, “5 + 3 ? – 8”.
C'est l'étape du “boulier mental”. Il écrit 8 puis vérifie avec le boulier ou,
s'il ne connaît pas le résultat, il compte directement sur le boulier.
Continuez à lui préparer une addition chaque jour.
L'addition dynamique avec le boulier Lorsque l'enfant est tout à fait à l'aise avec le change sur le boulier, il est
temps de mettre en évidence la retenue. Le travail avec la table des points
se fait en parallèle pour passer du change à la notion même de retenue.
Avant d'engager l'enfant à faire sa première addition avec retenue sur
le boulier, faites-lui faire une nouvelle addition avec les timbres pour
bien lui remettre en tête la notion de change. (Voir p.87 du livre de 3-
Etape 1
Retour au boulier pour cette ultime travail sur l'addition. L'enfant va
6 ans). Puis l'enfant va chercher le boulier et l'installe.
travailler catégorie par catégorie et, en plus, il va écrire le résultat de
son addition au fur et à mesure. Commencez par une addition plus sim-
Comme d'habitude, vous posez l'addition sur une feuille, en utilisant les
ple, à deux nombres. Par exemple : 3765 + 4178, que vous posez comme
lignes verticales de couleur. Ecrivez le premier grand nombre. Choi-
d'habitude, sur les lignes verticales de couleur. Annoncez que vous allez
sissez des nombres assez gros (des 7, des 8 et des 9) pour que leur
faire sur le boulier la même chose que sur la table des points : compter
somme avec ceux du second grand nombre soit presque sûrement
par catégorie. Pointez le 5 des unités du premier nombre et comptez
supérieure à 10. L'enfant forme ce premier nombre avec les perles du
5 perles vertes que vous décalez vers la droite. Pointez le 8 des unités
boulier, en commençant par les unités.
du deuxième nombre. Comptez des perles en disant “plus 1, 2, 3, 4, 5”.
Annoncez que vous changez : ramenez toutes les perles vertes vers la
Ecrivez le second nombre puis formez-le sur le boulier. Pour notre exem-
gauche, décalez une perle bleue vers la droite, sans la pousser jusqu'au
ple, nous prendrons 5978 + 1354. Il y a donc déjà 8 perles des unités sur
bout. Puis continuez à compter les unités : “6, 7 et 8”. Ne collez pas non
la droite du boulier quand vous commencez à compter. Vous comptez
plus les perles vertes tout à fait à droite. Vous obtenez la configuration
“1, 2”, en écartant 2 perles vers la droite et en les collant aux 8 autres.
suivante :
Avec des gestes lents et précis, vous ramenez les 10 perles vertes com-
plètement vers la gauche, en disant “Je change 10 unités en 1 dizaine”, et
vous poussez une perle bleue des dizaines vers la droite, en la collant
1
aux 7 déjà présentes. Puis vous comptez les perles vertes qui restent :
“3 et 4”. Vous constatez qu'il y a 2 unités. Et vous notez 2 comme résul-
10
tat des unités. Vous passez alors aux dizaines, puis aux centaines, puis
100
aux milliers, toujours en faisant le change (invitez l'enfant à dire à haute
voix ce qu'il transforme) et en notant le résultat. Toujours en décompo-
sant bien chacune de vos actions.
C'est maintenant au tour de l'enfant. Vous posez une addition avec 1000
retenue. Il fait les comptes sur le boulier, change quand il le faut et
note les résultats. Pour le moment, continuez à parler de change.
Lisez “13” puis poussez toutes les perles jusqu'au bout à droite et écri- Etape 2
vez “3” comme résultat de l'opération, dans la colonne des unités. Nous gardons le même exemple pour l'explication : 3765 + 4178. Mais
Passez aux dizaines. Faites remarquer à l'enfant qu'il y a déjà une perle l'étape 2 n'intervient qu'au bout de quelques opérations du type de
bleue. Pointez le 6 du premier nombre et comptez 6 perles bleues que l'étape 1. A ce stade, l'enfant, qui en est déjà à un grand nombre d'exer-
vous collez à celle qui est déjà à droite. Pointez le 7 du deuxième nom- cices de mémorisation, commence à avoir directement les résultats dans
bre, dites “plus 1, 2, 3”. Faites le change en ramenant toutes les perles la tête : 5 + 8 = 13, etc. Il pousse donc directement 3 perles vertes et
bleues vers la gauche et en décalant une perle rouge vers la droite, sans 1 bleue. Montrez-lui alors comment on note la retenue en tout petit au
la coller à droite. Continuez à compter les dizaines : “4, 5, 6, 7” en dessus de la colonne immédiatement à gauche, en faisant l'opération.
décalant les perles vers la droite, sans les coller. Votre configuration “Tu as dit 5 + 8 = 13 et tu as mis le 3 en bas, comme résultat pour les uni-
est maintenant celle-ci : tés. Eh bien, regarde : le 1 des dizaines, on le met là-haut, en tout petit,
au-dessus de la colonne des dizaines (croquis ci-dessous). Comme ça,
on ne risque pas de l'oublier.” Poursuivez l'opération avec l'enfant, en
montrant que vous prenez en compte la retenue dans le calcul. Et
montrez-lui que, s'il veut, il peut utiliser le boulier seulement pour
1
vérifier ses additions. Félicitez-le pour ses progrès !
10
1
100 3 7 6 5
+ 4 1 7 8
1000
= 3
Lisez “14” et poussez toutes les perles complètement à droite. Inscrivez “4”
au résultat des dizaines de l'addition. Idem pour les centaines et pour
les milliers.
– 3 4 1 3
A ce stade, l'enfant a compris que, dans la soustraction, on enlève une 1
quantité à une autre. = 10
100
Il a déjà fait ce travail de façon concrète avec les perles dorées et plus
abstraite avec les timbres. Le boulier va lui permettre de passer à l'abs-
traction complète.
1000
Etape 1
Sur une feuille blanche, écrivez un nombre de 4 chiffres sur les lignes
de couleur. Choisissez des chiffres assez grands pour vous assurer de
ne pas avoir de retenue à la soustraction. L'enfant forme le nombre sur
le boulier. Puis il lit le résultat, c'est-à-dire qu'il compte les perles qui restent à
droite, et reporte son résultat sur sa feuille, sur la colonne des unités.
8 5 6 8
8 5 6 8
– 3 4 1 3
1
= 5 1 5 5
10
100
Préparez, pour chaque jour, pendant plusieurs jours, une soustraction
1000
de ce type pour que l'enfant travaille en autonomie.
Etape 2
Commencez comme pour l'étape 1. L'enfant forme le 1er nombre sur le
boulier. Ecrivez ensuite le 2e nombre et demandez à l'enfant d'enlever
Ecrivez le signe – et un deuxième nombre, en veillant à ce qu'il n'y ait les unités et de noter tout de suite le résultat avant de passer aux
pas de retenue à la soustraction. Demandez à l'enfant d'enlever le dizaines, etc. Vous préparerez chaque jour quelques opérations de ce
second nombre du premier, sur le boulier. Il ramène les perles vers la type pour le travail autonome. Lorsque l'enfant sera parfaitement à
gauche, en commençant par les unités. l'aise, vous pourrez passer à l'étape 3.
9 2 6 3
“8 – 3 = ?”. L'enfant répond “5”. Vous l'écrivez. Passez au chiffre des
dizaines et procédez de la même façon jusqu'au résultat des milliers.
Manifestez alors votre admiration : “Voilà, tu sais faire une soustraction
1
tout seul, sans le boulier !”
10
L'enfant fera ainsi des opérations pendant quelque temps avant
d'aborder la soustraction avec retenue. Il pourra toujours contrôler le
100
résultat à l'aide du boulier.
1000
Pour la suite, voir les croquis pas à pas pages suivantes. Vous écrivez
le 2e nombre et vous allez maintenant montrer à l'enfant comment pro-
céder sur le boulier. Pointez le chiffre des unités du 2e nombre : pour
notre exemple, il s'agit du 8. Ramenez des perles de droite à gauche, sur
le rang des unités, une par une et en comptant 1, 2, 3. Il n'y a plus de
perles d'unités à droite. Changez une perle de 10 en la repoussant à
gauche et en ajoutant 10 perles d'unités à droite. Continuez à comp-
ter les perles d'unités que vous repoussez de nouveau vers la gauche :
4, 5… 8.
Il ne reste plus que 5 perles sur le rang des dizaines. Faites-le remarquer
à l'enfant. Puis pointez le 2 des dizaines à soustraire et faites glisser
2 perles vers la gauche, en les comptant. Vous ferez pour les centaines
1
le même travail que pour les unités. Vous obtiendrez la configuration
des croquis 6, 7 et 8. Pour les milliers, faites constater à l'enfant qu'il n'y
10
en a plus que 8 à la banque, pointez le 2 des milliers à soustraire et
3
100
repoussez 2 perles de droite à gauche, en comptant. Demandez à
l'enfant d'écrire le résultat sur la feuille, puis de le lire : 6535.
9 2 6 3
1000
– 2 7 2 8
= 1
10 1
100 10
4 100
1000
1
1000
2
1 1
1
10 10
100 100 5
1000 1000
2
1
toujours vous qui choisissez les nombres, de façon à vous assurer que
le chiffre des milliers à soustraire ne sera pas supérieur au chiffre des
10
milliers du 1er nombre.
2
6
100
Vous préparerez ainsi quelques opérations par jour pour l'enfant
jusqu'à ce qu'il soit à l'aise.
1
1000
Etape 2
N'abordez cette étape que lorsque l'enfant a presque fini la mémori-
sation de la soustraction. La différence avec l'étape 1 réside dans le
fait que, tout en utilisant encore le boulier, l'enfant va calculer menta-
1
lement et inscrire le résultat au fur et à mesure sur la feuille blanche ou
le cahier.
10
Nous gardons le même exemple pour la démonstration pas à pas. Vous
écrivez l'opération entière sur la feuille. L'enfant forme le 1er nombre
7 100 sur le boulier.
9 2 6 3
1000
8 – 2 7 2 8
1
= 10
1 100
10
1000
100
9 2 6 3
1000 – 2 7 2 8
= 6 5 3 5
Vous lui montrez ensuite comment procéder. Dites “8 ôté de 3 (ou
3 moins 8), c'est impossible, d'accord ? On va changer une perle de 10.”
Positionnez les perles comme sur le croquis 2 et dites : “13 – 8 = ?”. Demandez à l'enfant d'écrire le résultat des unités sur la feuille et pour-
suivez avec les dizaines en faisant d'abord remarquer à l'enfant qu'il n'y
a plus 6 mais 5 perles sur la ligne des dizaines. “5 – 2 = ?” “3”. L'enfant
fait glisser 2 perles des dizaines vers la gauche et écrit le résultat “3”
1
sur la ligne bleue de l'opération, sur la feuille. Vous enchaînez avec les
10
centaines : “2 – 7 est impossible. Donc 12 – 7 = ?” Tout en parlant, vous
déplacez une perle des milliers vers la gauche.
100
1000 1
10
100
1000
L'enfant, qui en est, rappelons-le, à la fin de la mémorisation, devrait
répondre “5”. Repoussez les 3 unités et la dizaine à gauche et ramenez
5 unités à droite. Vous obtenez la configuration suivante :
L'enfant répond “5”, vous ramenez les 2 perles des centaines et la perle
1
des milliers vers la gauche. Vous déplacez 5 perles des centaines vers
10
la droite (croquis page suivante). L'enfant écrit le résultat.
Enfin vous passez aux milliers en faisant remarquer à l'enfant qu'il n'y
100
a plus 9 mais 8 perles à droite. “8 – 2 = ?” “6”. L'enfant déplace 2 perles
vertes vers la gauche et écrit le résultat sur la feuille.
1000
Pour le travail en autonomie, écrivez l'opération en ligne pour l'enfant
(ex : 7843 – 2351 =). Il la posera verticalement sur les lignes de couleur
et fera l'opération sur le boulier en notant le résultat au fur et à mesure.
10
la noter : soit on met – 1 en haut, soit + 1 en bas, ainsi :
100
9 2 6 3
– 2 +1 7 2 +1 8
1000
= 6 5 3 5
Etape 3 : le passage à l'abstraction A vous de choisir. Pour nous, la retenue prise sur le nombre du haut est
Lorsque l'enfant a fait beaucoup d'opérations du même type et qu'il est plus cohérente puisqu'elle correspond à un change entre les catégories
à l'aise, à la fin de la dernière d'entre elles, réécrivez l'opération et du même nombre, le nombre à enlever lui ne change pas. De plus, il
recommencez-la sur le boulier en notant les résultats au fur et à mesure s'agit toujours d'une soustraction et non pas d'une addition dans la
mais, cette fois-ci, en mettant la retenue en évidence, en tout petit et en soustraction.
rouge, sur le papier.
Nous prenons toujours le même exemple : 9263 – 2728 =
“13 – 8 = ?” “5” “Je note 5 et je mets le petit –1 ici pour ne pas l'oublier”.
“6 – 1 = 5 ; 5 – 2 = 3. Je note 3. 12 – 7 = 5. Je note le résultat 5 et le petit
– 1 à côté du 9. 9 – 1 = 8. 8 – 2 = 6. Je note le résultat 6. Ce qui donne,
sur le papier :
9 2 6 3
–1 –1
– 2 7 2 8
= 6 5 3 5
La multiplication avec le boulier additionne les résultats. Après avoir posé toutes les opérations, effec-
tuez les opérations de droite sur le boulier. Voir l'exemple développé
Fabriquer une multiplication sur le boulier pas à pas page suivante.
Le matériel
• Le petit boulier au début, le grand ensuite. 3 2 1 3 3
• Du papier libre ou un cahier. × 3 × 3
=
• Le stylo à 4 couleurs pour les lignes hiérarchiques des opérations.
=
L'utilisation
Préparez les 4 lignes de couleur sur une feuille. Faites un petit rappel
avec l'enfant à propos du principe de la multiplication qui consiste à 1 0
× 3
prendre plusieurs fois le même nombre.
Choisissez un nombre de 4 chiffres et indiquez que vous allez le pren-
dre 3 fois. Préférez un nombre à petits chiffres pour qu'il soit rapide à =
fabriquer sur le boulier et qu'il n'entraîne pas de retenue (ex : 1321).
Ecrivez l'opération en colonne sur les lignes. Fabriquez 3 fois 1321 sur
le boulier en décalant les perles sur la droite et lisez le résultat avec
l'enfant. 2 0 0
× 3
Faites quelques multiplications de ce type pour permettre à l'enfant
de bien se remémorer la nature de la multiplication.
=
La multiplication à un chiffre sans retenue
Le matériel
C'est le même que pour le travail précédent.
3 0 0 0
× 3
L'utilisation
Préparez 2 séries de lignes de couleurs hiérarchiques sur le papier. A
=
exemple, nous avons choisi 3213 × 3. A droite, décomposez l'opéra-
gauche, posez une multiplication à un chiffre sans retenue. Pour notre
= 6 0 0 100
“1 dizaine prise 3 fois, ça fait combien ? – 30”, etc. jusqu'à 3 fois 3000
dont vous inscrivez le résultat : 9000.
3
1000
× 3 1
10
= 9
100
1000
3 0 0 0
1
× 3
10
= 9 0 0 0 100
1
10 1000
1 0
100
× 3
3 0 1000
=
3 2 1 3
Sur le papier, vous obtenez la configuration suivante : Reportez alors sur l’opération du départ
× 3
tous les résultats de la décomposition et
3 2 1 3 3
demandez à l'enfant de faire l'addition.
+ 9
Vérifiez avec lui sur le boulier, que le
× 3 × 3
+ 3 0
résultat est bien le même.
= = 9 + 6 0 0
+ 9 0 0 0
= 9 6 3 9
1 0
× 3
= 3 0
L'enfant fera ainsi une dizaine de multi-
3 2 1 3
plications décomposées avant que vous
lui montriez que l'on peut éviter de
2 0 0
décomposer, en alignant simplement les
× 3
produits sur les bonnes lignes : lorsqu'on
× 3 multiplie les unités, on inscrit le résultat
+ 9
sur la ligne verte des unités, lorsqu'on
= 6 0 0
+ 3
multiplie les dizaines, on inscrit le résul-
+ 6
tat sur la ligne bleue des dizaines, etc.
Montrez-lui qu'il peut continuer à utili-
+ 9
tats au fur et à mesure : 3 × 3 = 9, on
ser le boulier tout en inscrivant les résul-
3 0 0 0
inscrit 9 sur la ligne verte ; 10 × 3 = 30, 9 6 3 9
× 3
200 × 3 = 600, on inscrit 6 sur la ligne des
on inscrit 3 sur la ligne des dizaines ;
La multiplication à un chiffre avec retenue Il fait la multiplication des unités (3 × 7) sur le boulier et inscrit le
la page. Pour notre exemple pas à pas, nous avons pris 3867 × 3
Vous écrivez une multiplication sur les lignes de couleur à gauche de
au bas de la 2e opération de décomposition et ramène les perles à
(croquis pas à pas, ci-dessous et pages suivantes). L'enfant écrit sa gauche. Il continue ainsi pour les centaines et les milliers puis fait
décomposition à droite, toujours sur les lignes de couleur. l'addition et obtient le résultat : 11601. Comme il y a une retenue aux
milliers, vous remarquez que cela fait 1 dizaine de milliers et qu'il faut
3 8 6 7 7
ajouter une ligne bleue à gauche de la ligne verte des milliers. C'est
× 3 × 3
aussi le moment de passer au grand boulier. L'enfant fera de nom-
breuses opérations de ce type, que vous lui aurez préparées à l'avance,
= =
l'opération en ligne (ex : 5943 × 4 =) pour qu'il la pose lui-même sur les
pour un travail en autonomie. Pensez à lui poser de temps en temps
× 3
=
1
7 10
× 3 100
8 0 0
3
× = 2 1 1000
= 10 000
100 000
3 0 0 0 1000 000
× 3
6 0 8 0 0
1 1
× 3 × 3
10 10
100 100
= 1 8 0 = 2 4 0 0
1000 1000
10 000 10 000
3 0 0 0
1 1
3
10 10
×
100 100
= 9 0 0 0
1000 1000
10 000 10 000
3 8 6 7 L'enfant fait alors l'addition pour obtenir le produit final (11601 pour
× 3 notre exemple). Le boulier permet le contrôle de l'erreur. L'enfant fera
de nombreuses multiplications de ce type avant de passer à l'étape de
+ 2 1 l'abstraction.
+ 1 8 0
+ 2 4 0 0 Etape 3 : l'abstraction
+ 9 0 0 0
Ne brûlez pas les étapes, bien sûr. Cela n'a aucune importance si votre
enfant a besoin de faire encore quelques opérations avec le boulier
= 1 1 6 0 1 avant de se cantonner au papier. N'abordez cette étape que lorsque
vous sentez qu'il s'impatiente un peu en déplaçant les perles parce
qu'en fait cela le ralentit, maintenant, alors qu'il trouve les résultats
intermédiaires de tête.
A la fin d'une opération habituelle, avec décomposition, réécrivez la
Etape 2 multiplication initiale sous celle qu'il vient de faire et annoncez que
L'enfant est maintenant bien avancé dans la mémorisation de la multi- vous allez lui montrer une façon plus rapide de procéder.
L'enfant sait maintenant faire une multiplication avec un multiplica- La multiplication avec le damier
teur d'un seul chiffre, avec ou sans retenue, et sans le boulier. Il en fera
plusieurs pour comprendre et maîtriser parfaitement le principe et pour Ce matériel permet de travailler sur la multiplication avec des grands
s'entraîner à mémoriser le plus grand nombre de résultats possibles. nombres sans forcément connaître les tables de multiplication au
8
départ. Le damier est un peu la calculatrice Montessori.
1 2 6 8
7 × 7
× Le matériel
• Le damier lui-même est fait de 7 × 4 cases vertes, rouges, bleues.
5 6
= 8 8 7 6
= Les cases, de 7 cm × 7 environ, sont découpées dans de la feutrine et
collées sur un support rigide. La feutrine les rend “antidérapantes”, ce
qui permet de poser des perles dessus sans qu'elles bougent dans tous
5
6 0 les sens.
4
× 7
• Vous utiliserez les perles du serpent positif (barrettes de 1 à 9).
1 • 6 séries de 9 cartons blancs portant les chiffres de 1 à 9. Pour 2 séries
= 4 2 0 les chiffres sont écrits en vert, pour 2 autres en bleu, pour les 2 der-
nières en rouge. Ces cartons serviront pour le multiplicande.
• 4 séries de cartons gris portant les chiffres de 1 à 9. Pour 2 séries les
chiffres sont écrits en vert, pour 1 autre en bleu, pour la dernière en
2 0 0
rouge. Ces cartons serviront pour le multiplicateur.
× 7
1 2 3 4 5 6 7 8 9
1 4 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
=
1 2 3 4 5 6 7 8 9 Les cartons du multiplicande.
1 2 3 4 5 6 7 8 9
Attention : ils doivent être assez
1 2 3 4 5 6 7 8 9
grands pour cacher complètement
1 2 3 4 5 6 7 8 9
le plus grand nombre bordant
1 0 0 0
le damier (1 000 000).
× 7 1 2 3 4 5 6 7 8 9
1 2 3 4 5 6 7 8 9
= 7 0 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
1 2 3 4 5 6 7 8 9 Les cartons du multiplicateur
La présentation Mettez ainsi en évidence que quand on monte d'une case on multiplie
Montrez le carré vert en bas à droite. Expliquez qu'il est vert parce que par 10 et quand on se déplace vers la gauche d'une case sur la même
c'est le carré des unités. Montrez les chiffres 1 écrits à droite et en ligne on multiplie également par 10. En revanche quand on se déplace
dessous de ce carré (“C'est 1”). Présentez ainsi toute la ligne du bas, de sur une même diagonale (sur une même couleur) on garde le même
la droite vers la gauche. En montrant le carré bleu dites, “C'est le carré résultat. Présentez ainsi tout le damier.
des dizaines.” En montrant le rouge, dites, “Le rouge, c'est ?” L'enfant, Prenez ensuite une perle et demandez à l'enfant combien elle vaut.
habitué aux couleurs hiérarchiques, devrait poursuivre seul. Sinon, Placez-la sur la case rouge des centaines de la ligne du bas. Dites-lui
aidez-le : “C'est le carré des centaines”. Montrez ensuite la rangée qu'ici, elle vaut 100. Parcourez le damier avec la même perle et
au-dessus. Le carré le plus à droite est bleu. L'enfant va peut-être spon- demandez chaque fois à l'enfant “Combien ça vaut ?”. Pensez à
tanément vous dire “C'est le carré des dizaines.” Sinon, aidez-le. parcourir les diagonales pour lire le résultat sur la ligne du bas, où c'est
Suivez la diagonale du doigt, vers la ligne du bas et expliquez que ces plus facile, au moins pour le début. Promenez ainsi la perle sur les
deux cases ont la même valeur. différents carrés de couleur : sur le carré bleu du bas, c'est 10, etc...
L'utilisation Pour la suite, voir les croquis pas à pas, pages suivantes.
Etape 1 Dites “4 fois 7” et posez maintenant 4 fois une barrette de 7 sur la case
Montrez les cartons du multiplicande (fond blanc) et ceux du multi- des unités, puis dites “4 fois 6” et posez 4 fois une barrette de 6 sur
plicateur (fond gris). Montrez que vous allez vous en servir pour faire la case des dizaines, etc.
3
change de la case des dizaines qui contient 2 perles isolées, 3 barrettes
de 7 et 4 barrettes de 6. Ainsi de suite jusqu'à la fin de tous les changes.
Le résultat final est 335 478.
10
4
L'enfant fera ainsi plusieurs opérations jusqu'à ce qu'il soit parfaite-
ment à l'aise.Il constatera qu'il peut trouver le résultat d'une grande
1 multiplication sans connaître les tables mais en suivant pas à pas la
9 8 6 7
multiplication des quantités.
1 000 000 100 000 10 000 1000 100 10 1
Installation du multiplicande
et du multiplicateur
10
3
1
4
9 8 6 7
1 000 000 100 000 10 000 1000 100 10 1
10
3
1
9 8 6 7
1 000 000 100 000 10 000 1000 100 10 1
10
9 8 6 7
1 000 000 100 000 10 000 1000 100 10 1
10
9 8 6 7
1 000 000 100 000 10 000 1000 100 10 1
10
9 8 6 7
1 000 000 100 000 10 000 1000 100 10 1
Début du change
10
9 8 6 7
1 000 000 100 000 10 000 1000 100 10 1
1000
100
5
10
8
1
4
3 7 8 6
1 000 000 100 000 10 000 1000 100 10 1
1000
100
10
3 7 8 6
1 000 000 100 000 10 000 1000 100 10 1
Phase intermédiaire 1 :
toutes les perles sont en place
1000
100
10
3 7 8 6
1 000 000 100 000 10 000 1000 100 10 1
Phase intermédiaire 2 :
toutes les perles sont descendues
1000
100
10
3 7 8 6
1 000 000 100 000 10 000 1000 100 10 1
1000
100
2
10
3
1
6
3 8 5 4
1 000 000 100 000 10 000 1000 100 10 1
Opérations du multiplicateur 6
100
2
10
3
1
6
3 8 5 4
1 000 000 100 000 10 000 1000 100 10 1
3 8 5 4
× 6
Opération intermédiaire
= 2 3 1 2 4
2
dizaines.
10
3
1
3 8 5 4
1 000 000 100 000 10 000 1000 100 10 1
3 8 5 4
Opération intermédiaire × 3
= 1 1 5 6 2 0
Finissez avec le multiplicateur 2. Vous notez chaque fois le résultat Lisez puis écrivez le résultat partiel, retournez le multiplicateur 3 et
intermédiaire après avoir fait les changes et avant de retourner le passez au deuxième puis au troisième résultat partiel. Pensez à bien
carton du multiplicateur qui ne sert plus. répéter chaque fois “quand on multiplie des unités par des unités,
Faites l'addition sur le papier pour obtenir le produit. on obtient des unités ; quand on multiplie des dizaines par des unités,
A la fin, revenez au damier et descendez toutes les perles sur la rangée on obtient des dizaines ; quand on multiplie des dizaines par des
du bas, en suivant les diagonales. Le résultat des changes servira de dizaines, on obtient des centaines, etc.” et à souligner le fait que vous
contrôle de l'erreur. respectez toujours les couleurs des catégories, aussi bien sur le damier
que sur l'opération posée en colonnes.
Etape 4
Le principe est le même que pour l'étape 3 mais on ne pose plus les A la fin, additionnez sur le papier puis descendez toutes les perles sur
“3 × 3 = 9, je pose 9 perles.
3 × 5 = 15, je pose 5 perles sur la case des dizaines et je retiens 1 pour
Les enfants aiment beaucoup ce matériel et il constitue une remar-
quable gymnastique intellectuelle pour eux.
4 8 5 3
Opération intermédiaire n°1
× 6 2 3
Phase 1 de l’étape 4 = 1 4 5 5 9
La multiplication avec le boulier doré • Vous utiliserez aussi 4 séries de cartons multiplicateurs du type de
ceux du damier, sur fond gris, mais tous écrits en noir.
Ce matériel permet d'avancer jusqu'à l'abstraction de la multiplication • Enfin vous aurez besoin de bandes de papier et d’un crayon pour
avec un multiplicateur à plusieurs chiffres et avec des retenues notées écrire le multiplicande à poser en bas, les chiffres bien en face des fils.
sur le papier ou gardées en tête.
La présentation
Le matériel Etape 1
0 0 0 0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 10 40 80 20
2
1
0 0 0 0 10 40 80 2
0 0
Il s'agit maintenant de multiplier par le multiplicateur 2. Montrez 2 × 8 = 16 : vous descendez 6 perles de cent et 1 de mille. Comme les
à l'enfant le trait horizontal qui relie le carton du multiplicateur 2 au fil 10 perles des centaines sont descendues, vous faites le change : vous
des dizaines. Il s'agit donc bien de multiplier par 20. Rappelez à l'en- les remontez toutes et vous descendez une perle de mille à la place
2 1
0 0 0 0 10 40 80 2
0 0 0 0 0 10 40 80 20 0 0
D'autre part de vous exercer vous-même avant, hors de la présence de Vous calculez toutes les opérations avec le boulier, vous lisez le résul-
l'enfant, pour éviter de tâtonner au moment de la présentation. Il ne tat et vous l'écrivez sous le premier.
4 6 3 2
complexe, plus votre présentation doit être précise, calme, bien
enchaînée.
Etape 2 × 4 1 5
Le principe est le même que pour l'étape 1 mais vous posez l'addition
+ 2 3 1 6 0
en colonnes.
Nous prenons l'exemple suivant :
+ 4 6 3 2 0
4 6 3 2
+ 1 7 9 2 8 0 0
× 4 1 5
=
= 1 8 6 2 2 8 0
4 5 6 3
Nous prenons l'exemple suivant :
4 5 6 3 × 2 4 7
× 2 4 7
+ 3 1 9 4 1
=
+ 1 8 2 5 2 •
1
• 7 petits récipients de la largeur des porte-éprouvettes et, en ce qui que pour la grande
1 2
dvision).
concerne la couleur :
2 3
– 3 blancs à l'extérieur dont l'un avec l'intérieur vert, le 2e bleu et le
3 4
3e rouge,
– 3 gris à l'extérieur dont l'un avec l'intérieur vert, le 2e bleu et le
3e rouge, 4 5
– 1 noir à l'extérieur et vert à l'intérieur. 5 6
• 3 tables perforées (verte, bleue, rouge). Les quilles et les perles qui 6 7 3 bols blancs, 3 gris,
vont avec. 7 8 1 noir.
8 9
• Un stylo bille 4 couleurs. Pour les 6 premiers,
9
Un conseil, travaillez par terre sur un tapis ou sur des plateaux si vous 1 vert, 1 bleu, 1 rouge
travaillez sur une table car… les perles roulent ! à l’intérieur.
L'utilisation
Prenez soin de vérifier l'ordre et le contenu de vos porte-éprouvettes
grâce aux couleurs. Vos tubes doivent contenir exactement 10 perles
pour qu'il n'y ait pas d'erreur au moment des changes.
Etape 1
Il s'agit de faire la division distributive avec opération horizontale. Pour
la 1re présentation, nous vous conseillons de commencer par une
division assez simple (ex : 7491 : 3 =). A ce stade, vous faites le partage
devant l'enfant et vous inscrivez le quotient au fur et à mesure, pour
qu'il s'habitue à distribuer et à lire le résultat sur la table perforée (il
compte ce que reçoit une quille).
1
4 perles rouges de celui des 100, 9 perles bleues de celui des 10 et
1 perle verte de celui des unités) et conservez les porte-éprouvettes
devant vous au-delà de la table perforée. Comme il n'y a qu'1 chiffre 2
au diviseur de notre exemple, seule la table verte est utilisée. Posez 3
3 quilles vertes pour représenter le diviseur. 4
5
6
Descendez le bol des 1000 en-dessous de la table perforée, distribuez
7
les 7 perles équitablement de gauche à droite. A la fin du partage,
La situation à la fin
9
intermédiaire (partage
des 7 perles de 1000).
Il reste 1 perle de 1000.
Retirez toutes les perles “usées” (déjà partagées) de la table perforée et car il suffit de vider une éprouvette pleine dans le petit bol). Retournez
remettez-les dans l'éprouvette. Pour continuer à partager, changez la le bol des 1000 et descendez celui des 100. Distribuez à chaque quille,
Rangez les perles “usées” de la table. Il reste 2 perles bleues que vous
échangez méthodiquement, une par une, contre une éprouvette com-
plète de 10 perles vertes d'unités chacune. Distribuez les 21 perles
L'enfant fera une dizaine d'opérations de ce type, une par jour, avec de
grands dividendes, jusqu'aux millions, ce qui est très gratifiant pour lui.
1 2 3 4 5 6 7 8 9
Le diviseur reste à 1 seul chiffre pour le moment. N'oubliez pas d'écrire
le reste quand il y en a.
1
Puis passez à l'étape 2 lorsque l'enfant est à l'aise avec la manipulation
des perles et des éprouvettes, et avec l'écriture du résultat.
2
3 Etape 2
4 Ce qui change, c'est le fait que vous allez maintenant poser l'opéra-
5
tion verticalement et donc faire un pas de plus dans la technique opé-
6
ratoire. Choisissez une opération où il n'y aura pas de 0 au quotient
7
La situation à la fin (ex : 21261 : 6 =). Ecrivez le dividende et laissez l'enfant le former dans
de la 2e opération
8
les petits bols avec les perles des éprouvettes. Vous pouvez l'aider à
intermédiaire (partage analyser : “Combien de dizaines de mille ? Combien de 1000, etc.”
9
des 14 perles de 100).
Puis écrivez le diviseur. L'enfant pose les quilles qui conviennent sur
Il reste 2 perles de 100.
la table perforée verte. Montrez-lui alors que l'on peut aussi poser une L'enfant fait le change des 3 perles de 1000 avec les éprouvettes. Il en
21261 6
division ainsi : a maintenant 32. Vous dites : “Le 3 devient rouge de colère !” Jouez sur
ces transformations : l'enfant adorera cela et rira de bon cœur. C'est
pour lui à la fois un point d'intérêt et un moyen mnémotechnique.
Vous passez le 3 en rouge sur l'opération. Vous montrez sur l'opération
que le 2 rouge descend à côté du 3. L'enfant distribue les perles et vous
donne le résultat 5 et le reste 2. Ainsi de suite jusqu'à la fin.
21261 6
32 3543
Ecartez bien les chiffres du dividende pour que les colonnes ne se
26
télescopent pas au cours de l'opération et respectez bien les couleurs
21
hiérarchiques.
3
Puis entamez un petit dialogue avec lui en pointant le premier 2 du
dividende : “Penses-tu que l'on peut distribuer 2 dizaines de 1000 en 6 ?
– Non. – Alors on change.” Laissez l'enfant faire le change avec les
éprouvettes et montrez qu'on a maintenant 21 milliers à distribuer Bien entendu, vous ne vous occupez pas de la décimale pour le
en 6. Dites : “Regarde, le 2 devient vert de rage !” et vous repassez le 2 moment : il reste 3 et vous constatez simplement qu'on ne peut pas
en vert. L'enfant distribue les perles. Il obtient le résultat 3 et un reste diviser 3 unités en 6.
de 3. Montrez-lui où inscrire le résultat et le reste : L'enfant va s'habituer petit à petit à noter le quotient au fur et à mesure
et les détails de l'opération. Il est important qu'il note les 0 s'il ne reste
21261 6
rien lors d'une opération intermédiaire ou s'il y a un 0 au quotient,
3
comme sur cet exemple :
3
15127 5
01 3025
12
27
Rangez les perles distribuées dans les éprouvettes. Demandez s'il est 2
possible de distribuer les 3 perles de 1000 qui restent. “Non ? Alors on
change une perle verte des mille contre 10 perles rouges de 100.
6147 4
–4
Etape 3
1536
Avec les étapes 1 et 2, l'enfant a bien vu la division distributive (J'ai
12 bottes de foin à partager pour 2 chevaux. Combien cela fait-il de 21
–20
bottes pour chacun ?). Il s'agit maintenant d'aborder la division de
14
contenance (J'ai 48 euros et je veux acheter des livres à 8 euros.
–12
Combien vais-je pouvoir acheter de livres ? Ou combien de fois y
27
a-t-il 8 euros dans 48 euros ?).
–24
Pour faire comprendre ce nouveau concept à l'enfant, prenez 30 perles
dorées. “Avec ces 30 perles, combien puis-je faire de groupes de 6 ?”
3
L'enfant fait 5 groupes. “Donc dans 30, il y a combien de fois 6 ? – 5.”
C'est la dernière étape pour le passage à l'abstraction.
Ecrivez une division en ligne (ex : 6147 : 4 =). L'enfant forme le divi-
dende et place le diviseur sur la table perforée verte. Vous posez l'opé-
ration verticalement et demandez combien de groupes de 4 sont Lorsque l'enfant est parfaitement à l'aise, montrez-lui qu'on peut même
contenus dans 6 ? L'enfant fait la distribution et répond “1”. Vous écri- se passer de noter les soustractions. Vous dites, si nous gardons l'exem-
vez 1 au résultat, vous dites “1 fois 4 = 4”. Vous écrivez – 4 sous le 6 du ple précédent, “Dans 6, combien de fois 4 ? – 1. J'écris 1 en vert au quo-
dividende, en précisant que c'est ce que vous venez de partager, et tient. 1 fois 4 = 4 ; 6 – 4 = 2. J'écris 2 en vert sous le 6. Dans 2 combien
vous faites la soustraction en disant “6 – 4 = 2”. Vous notez le 2 en vert. de fois 4 ? Aucune, donc on change. Je mets le 2 en rouge (il devient
Vous vérifiez le reste dans le petit bol avec l'enfant : c'est bien 2. Vous 20 centaines). Etc.
pouvez ajouter “de mille”. Vous rangez les perles de la table et vous Conservez les couleurs des catégories encore longtemps : elles consti-
faites le change en n'oubliant jamais de formuler : “Je change 1 perle de tuent un excellent contrôle de l'erreur. En effet, si l'alternance ou la
1000 en 10 perles de 100, etc.”. Le 2 rougit de colère. Vous le repassez position des couleurs ne sont pas bonnes dans le quotient final, c'est
en rouge et vous descendez le 1 à côté de lui. Etc. jusqu'à la fin. Vous soit que l'enfant à omis de noter un 0, soit qu'il a oublié une opération
obtenez le résultat ci-contre. intermédiaire. Les couleurs permettent à l'enfant de réfléchir à la valeur
du chiffre écrit. Cette phase semble un peu compliquée sur le papier,
L'écriture des étapes intermédiaires est importante car elle met en mais il faut tenir compte du fait qu'à ce stade, l'enfant maîtrise la mul-
valeur la multiplication dans la division. En effet quand on partage des tiplication et la soustraction, y compris de tête puisqu'il est également
quantités, le nombre de groupes trouvés correspond à nos tables de bien avancé dans leur mémorisation.
multiplications. L'enfant a déjà exploré les liens de la multiplication et
de la division (Voir p.217 du livre des 3-6 ans).
Les barrettes de 10
La divisibilité par 3 Puis montrez-lui que la règle est aussi valable pour la divisibilité par 9 :
Comme pour la divisiblité par 2, 4 et 5, prenez plusieurs exemples qui un nombre est divisible par 9 si la somme des chiffres qui le compo-
se suivent : 121, 122, 123, 124, 125, 126... sent est divisible par 9.”
La présentation 10 x
Etalez la chaîne courte de 4 (par exemple). 10 x
Demandez à l’enfant de compter tout
10 x
haut de 4 en 4 en suivant avec son doigt
ou en utilisant les flèches 4, 8, 12, 16. 10 x
21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
31 32 33 34 35 36 37 38 39 40
41 42 43 44 45 46 47 48 49 50
51 52 53 54 55 56 57 58 59 60
61 62 63 64 65 66 67 68 69 70
71 72 73 74 75 76 77 78 79 80
Vous amenez ensuite la règle comme dans la présentation avec les
chaînes : “Tous ces nombres qui peuvent se dire sous la forme ‘4 fois
81 82 83 84 85 86 87 88 89 90
quelque chose’ sont appelés des multiples de 4.” Et vous montrez à
l’enfant que le plus petit multiple de 4, c’est 4.
91 92 93 94 95 96 97 98 99 100
re
L’utilisation de la table des multiples n°1 (1 étape)
L’enfant utilisera plusieurs fois la table n°1 (ci-contre) et il écrira dessus.
Imprimez-la ou photocopiez-la en plusieurs exemplaires. Demandez à L’utilisation des tables des multiples n°2 et n°3
l’enfant d’entourer en rouge tous les résultats d’une multiplication par 2. Pour la table 2 (voir page suivante), un seul exemplaire suffit. Deman-
Pensez à ajouter : “Donc tous les multiples de 2” pour aider à la mémo- dez à l’enfant de faire toutes les opérations de la table, en en faisant un
risation du terme. Lorsque c’est fait, demandez d’entourer de vert tous les petit peu chaque jour, à son rythme. Cette table est utile pour mémo-
multiples de 3 sur une nouvelle copie de la table 1. Ainsi de suite en riser à la fois les multiples et les tables de multiplication. La table 3
changeant de couleur pour les multiples de 4, de 5, 6, 7, 9, 11, 13, 19. (page suivante également) s’utilise de la même façon.
2x1= 3x1= 4x1= 5x1= 6x1= 7x1= 8x1= 9x1= 10x1= 2x26= 3 x17= 4 x13= 5 x11= 6x9= 7x8= 8x7= 9x6= 10x6=
2x2= 3x2= 4x2= 5x2= 6x2= 7x2= 8x2= 9x2= 10x2= 2x27= 3 x18= 4 x14= 5 x12= 6x10= 7x9= 8x8= 9x7= 10x7=
2x3= 3x3= 4x3= 5x3= 6x3= 7x3= 8x3= 9x3= 10x3= 2x28= 3 x19= 4 x15= 5 x13= 6x11= 7x10= 8x9= 9x8= 10x8=
2x4= 3x4= 4x4= 5x4= 6x4= 7x4= 8x4= 9x4= 10x4= 2x29= 3 x20= 4 x16= 5 x14= 6x12= 7x11= 8x10= 9x9= 10x9=
2x5= 3x5= 4x5= 5x5= 6x5= 7x5= 8x5= 9x5= 10x5= 2x30= 3 x21= 4 x17= 5 x15= 6x13= 7x12= 8x11= 9x10= 10x10=
2x6= 3x6= 4x6= 5x6= 6x6= 7x6= 8x6= 2x31= 3 x22= 4 x18= 5 x16= 6x14= 7x13= 8x12=
2x7= 3x7= 4x7= 5x7= 6x7= 7x7= 2x32= 3 x23= 4 x19= 5 x17= 6x15= 7x14=
2x8= 3x8= 4x8= 5x8= 6x8= 2x33= 3 x24= 4 x20= 5 x18= 6x16=
2x9= 3x9= 4x9= 5x9= 2x34= 3 x25= 4 x21= 5 x19=
2x10= 3 x10= 4 x10= 5 x10= 2x35= 3x26= 4 x22= 5 x20=
2x11= 3 x11= 4 x11= 2x36= 3 x27= 4 x23=
2x12= 3 x12= 4 x12= 2x37= 3 x28= 4 x24=
2x13= 3 x13= 2x38= 3 x29= 4 x25=
2x14= 3 x14= 2x39= 3 x30=
2x15= 3 x15= 2x40= 3 x31=
2x16= 3 x16= 2x41= 3 x32=
2x17= Table 2 2x42= 3 x33=
2x18= 2x43=
2x19= 2x44=
Table 3
2x20= 2x45=
2x21= 2x46=
2x22= 2x47=
2x23= 2x48=
2x24= 2x49=
2x25= 2x50=
Vous aurez aussi besoin d’une vingtaine de languettes de papier ou Soulignez le fait que les dernières barrettes ne sont pas au même niveau.
de petits bouts d’allumettes pour matérialiser les barres des fractions. Annoncez que vous ne vous arrêterez que lorsque ce sera le cas et que
Si vous ne disposez pas de ce matériel qui ne servira qu’un temps très l’enfant doit surveiller. Continuez à ajouter des perles à gauche et
court, ou si l’enfant en a un peu assez des tables perforées, une alter- posez une barrette. Procédez lentement pour que l’enfant suive et
native consiste à utiliser des feuilles quadrillées dès les premières comprenne bien ce qui se passe.
étapes, à tracer des points sur les intersections et à tirer de petits traits
horizontaux pour remplacer les barres. Nous montrons cette possibi-
lité pour illustrer l’étape 3.
La présentation
Etape 1
Dites à l’enfant : “Tu as vu qu’il y a des nombres qui sont multiples de
plusieurs nombres. On va essayer de trouver le plus petit multiple com-
mun à 2 et 3.”
Posez 2 perles vertes l’une au-dessous de l’autre sur la première co-
lonne, puis une barrette juste en dessous. Posez ensuite 3 perles vertes
l’une au-dessous de l’autre sur une autre colonne, puis ajoutez une bar-
rette. Recommencez. 2 perles à gauche, une nouvelle barrette. 3 perles
à droite, une nouvelle barrette. Vous obtenez ceci :
Etape 2
Lors d’une nouvelle séance, annoncez : “Maintenant, on va chercher le
PPCM de 2, 3 et 4.”
Procédez de la même manière. Comme c’est un peu long, vous pouvez
aider l’enfant en remplissant la colonne du 4 pendant qu’il distribue les
perles du 2 et du 3. Montrez bien à l’enfant qu‘il faut toujours poser les
perles en premier sur la colonne qui est la moins pleine et en procédant
toujours de gauche à droite. (Voir le croquis pas à pas jusqu’à la dé-
couverte du PPCM.) Lorsque les barrettes des trois colonnes sont ali-
gnées pour la première fois, arrêtez-vous et comptez. Il y a 12 perles
dans chaque colonne. 12 est le PPCM de 2, 3 et 4.
4
3 6
2
7
9 dizaines
Le matériel
C’est le même que pour la recherche du PPCM (grande table perfo-
9 dizaines rée ou papier quadrillé). L’enfant devra travailler sur un petit tapis ou
6 unités un set de table pour que les perles ne roulent pas.
La présentation
Demandez à l’enfant de choisir un nombre entre 10 et 30. Nous choi-
sissons 12 pour notre exemple. Indiquez à l’enfant qu’il doit prendre
12 perles vertes et les regrouper par 2. Il fait 6 groupes de 2. Annon-
cez : “Comme il ne reste aucune perle isolée quand on fait des groupes
de 2 à partir de 12 perles, on dit que 2 est un diviseur de 12.” Pour-
suivez : “Peux-tu faire des groupes de 3, de 4, etc. ? Il explore tous les
possibles et note sur une feuille tous les diviseurs de 12 : 2, 3, 4 et 6.
Il pourra ensuite chercher seul les diviseurs d’autres nombres et les
noter au fur et à mesure sur sa feuille. Quand il en aura plusieurs, vous
pourrez lui proposer de repérer un diviseur commun à deux nombres.
S’il n’y en a pas dans ce qu’il a fait, proposez-lui de chercher s’il y en a
par exemple entre 18 et 24. Il procèdera de façon systématique en es-
sayant des groupes de 2, puis de 3, de 4, etc. sur chacun de ses deux
5) On ajoute des points du côté du 24. “paquets” de perles et en notant ses résultats au fur et à mesure. Il sou-
Les barrettes sont maintenant
au même niveau.
lignera ensuite les diviseurs communs. Posez-lui alors la question : “De
On s’arrête et on compte : 9 dizaines ces diviseurs communs, lequel est le plus grand ? – C’est 6. – Oui. On
et 6 unités de chaque côté. dit que 6 est le plus grand diviseur commun. On dit aussi le PGCD
Le PPCM de 24 et 32 est 96. (Plus Grand Commun Diviseur). Là encore, annoncez que l’enfant re-
trouvera le PGCD plus tard pour faire de “graaaands calculs” !
Pour le moment, on en est encore à la découverte sensorielle. Il fau-
dra attendre un peu, et vérifier que l’enfant est prêt, pour passer à
l’abstraction dans ce domaine (Voir ci-après).
Le PPCM : passage à l’abstraction Rappelez à l’enfant que le PPCM est le plus petit commun multiple et
que vous allez rechercher celui de 15, 45 et 75. Si le PPCM est un mul-
Vous allez reprendre la table N°4 (p. 147) et la remplir une nouvelle fois tiple des trois, c’est qu’il est divisible par chacun des trois. L’enfant
avec l’enfant, mais cette fois uniquement avec des opérations à base de devra donc chercher parmi les facteurs premiers des trois nombres
nombres premiers. Vous obtenez : (3 et 5) et faire des essais.
3 x 5 = 15 (seulement divisible par 15)
1
3 x 3 x 5 = 45 (divisible par 15 et par 45 mais pas par 75)
2
Il est inutile d’essayer de multiplier encore par 3 (3 x 3 x 5 x 3)
3
puisqu’on a au maximum 3 x 3 dans 15, 45 et 75.
4=2x2
3 x 3 x 5 x 5 = 225 (divisible par 15, 45 et 75).
5
225 est le premier nombre divisible par les trois, c’est donc leur plus
6=2x3
petit commun multiple. Montrez alors que vous avez utilisé tous les
7
facteurs premiers et le plus grand nombre de fois où ils étaient utilisés
8=2x2x2
dans la décomposition :
9=3x3
10 = 2 x 5 15 = 3 x 5
11 45 = 3 x 3 x 5
12 = 2 x 2 x 3 75 = 3 x 5 x 5
etc.
Donc le PPCM de 15, 45 et 75 = 3 x 3 x 5 x 5 = 225
Arrivés à 8, l’enfant est tenté d’écrire 8 = 2 x 4 ou 4 x 2. Demandez : 4 est-
On écrit aussi en langage mathématique : PPCM (15 ; 45 ; 75) = 225
il un nombre premier ? – Non.” Rappelez que vous ne voulez utiliser que
des nombres premiers pour remplir la table. Donc on remplace le 4 par
Accompagnez l’enfant sur un deuxième exemple :
un produit de nombres premiers : 2 x 2 et on écrit : 8 = 2 x 2 x 2.
Vous pouvez soit laisser l’enfant remplir seul la table soit l’arrêter à 25 12 = 2 x 2 x 3
et lui donner ensuite la table remplie jusqu’à 100 si vous voyez qu’il se 24 = 2 x 2 x 2
lasse de l’exercice. Précisez qu’il s’agit de la table de 1 à 100 décom- 36 = 2 x 2 x 3 x 3
posés en nombres premiers.
Choisissez alors trois nombres, par exemple 15, 45 et 75. Montrez : Donc PPCM (12 ; 24 ; 36) = 2 x 2 x 2 x 3 x 3 = 72
15 = 3 x 5
Le PPCM sera utilisé pour réduire des fractions au même dénominateur.
45 = 3 x 3 x 5
75 = 3 x 5 x 5.
Le matériel
Il se compose de 10 disques rouges encastrés dans des supports verts.
Ce matériel est connu sous le nom de “cercles partagés”. En fait, on de-
vrait les nommer les “disques partagés” et, dans nos explications, nous
ne parlerons que de disques, pour éviter toute confusion. Le 1er disque
est entier, muni d’un bouton de préhension. Le 2e est coupé en 2 moi-
tiés, avec 2 boutons, le 3e est découpé en 3 tiers, le 4e en 4 quarts, etc.
jusqu’au 10e, découpé en 10 dixièmes, munis chacun d’un bouton de
préhension. Ce matériel peut être fait chez soi, mais il faut beaucoup
Les fractions de soin d’une part pour les découpes circulaires et d’autre par pour
l’exactitude des mesures. Vous y ajouterez à l’avance des étiquettes de
fractions, des étiquettes de chiffres et des barres noires en carton.
La nature des fractions
Le matériel des “cercles“ partagés, que nous allons décrire maintenant
peut être laissé à disposition des enfants bien plus tôt, pour une im-
prégnation intuitive et sensorielle. De même, vous avez sans doute déjà
abordé la notion de fraction, sans la nommer, au cours d’activités de
tous les jours : partage d’un gâteau, d’un fruit, etc. Pour rattacher la
notion de frations à la vie quotidienne, posez à l’enfant une question
du type “A quelle heure vas-tu à la piscine ? – A 4h1/2. – Tu vois, par-
fois, on n’utilise pas l’heure entière : on la partage en quarts, demis et
1
trois quarts.” Vous pouvez aussi utiliser les litres et demi-litres en fai-
1 1 1 1 1 1 1
1
sant de la pâtisserie ou les kilos et les livres (demi-kilo) au marché, etc.
2 4 5 6 7 9 10
Pour faire des opérations avec les fractions, il faut cependant que l’en-
fant soit à l’aise avec les opérations elles-mêmes. Voilà pourquoi nous
3 8
n’abordons qu’ici le travail effectif sur les fractions. De toute façon,
1 2 3 8 9
vous ne commencerez que lorsque l’enfant sera déjà bien avancé dans
5 6 7 10
la mémorisation de la division.
Temps 3
Montrez une fraction et demandez à l’enfant à quelle famille elle ap-
partient. Là aussi dans l’ordre et dans le désordre.
Les trois temps peuvent se faire sur une même séance. Lors de séances
suivantes, reproduisez les trois temps pour les 6 fractions qui restent.
En montrant le disque des demis, demandez à l’enfant : “En combien de Pour montrer que les fractions ne concernent pas que les disques, pré-
parties (sections) est partagé le disque ? – 2.” Posez l’étiquette 2 sous la sentez un carré ou encore un triangle partagé, en 2, 3, 4, etc. parties
barre de fraction. Faites de même pour les 10 disques, comme sur égales (voir page suivante). En les superposant, montrez que les parties
l’exemple ci-dessous. Puis passez à la leçon en trois temps pour les dé- qui appartiennent à la même famille (demis, tiers, quarts, etc.) sont bien
nominateurs (les “noms de famille”). égales. Montrez aussi qu’on peut aller au-delà d’1/10. Montrez par
exemple le triangle partagé en 16 et demandez : “Combien de fractions
y a-t-il là ? – 16. – Donc c’est quelle famille ? – Les seizièmes.”
Vous pouvez expliquer à l’enfant l’étymologie du mot ou lui donner des
mots de la même famille pour qu’il comprenne mieux le sens du mot ”frac-
6
tion” : fractionner, c’est couper ; une fracture… il connaît peut-être déjà !
5
etc. etc. Demandez alors : “Combien j’en ai pris ? – 1.” Posez l’étiquette 1 au-
dessus de la barre de fraction. “Tu vois, le chiffre du dessus indique
combien de parts on a pris. On l’appelle le numérateur.”
Retirez l’étiquette 1. Prenez deux autres cinquièmes. Posez-les à côté
du premier et demandez : “Combien j’en ai ? – 3.” Posez l’étiquette 3
au dessus de la barre de fraction.
Temps 2
Prenez les 10 disques et demandez à l’enfant de vous donner trois
septièmes, quatre huitièmes, etc.
Temps 3
Sortez 6 huitièmes (par exemple), et demandez à l’enfant ce que c’est.
Puis il l’écrira avec les barres et les étiquettes. Il est important qu’il
pose d’abord la barre puis le dénominateur et enfin le numérateur.
1 2 3 4 5
tracer le contour. Il peut aussi découper, coller…
= = = =
Il écrit dessous les fractions qui correspondent : 1/1, 2/2, 3/3 etc.
1 2 3 4 5
Les équivalences de fractions
Le matériel
6 = 7 = 8 = 9 10
=
C’est le même que pour la découverte et l’écriture des fractions. Vous
valent” : = 6 7 8 9 10
aurez juste besoin de fabriquer des étiquettes portant le signe “équi-
Proposez-lui ensuite de faire la même chose avec les différentes sections, division (voir p.111 du livre des 3-6 ans). Il faudra aussi, parfois,
en commençant par le demi-disque. découper de petits bouts de cartons pour ajouter des éléments au
Pour cela, commencez par retirer 1/2 disque et demandez à l’enfant de matériel des disques partagés.
remplir l’espace vide avec des tiers, puis des quarts, etc. Demandez-lui de
travailler de façon systématique, en explorant les solutions dans l’ordre.
L’addition de fractions de même dénominateur
Posez une étiquette 1/3 sur la table et demandez à l’enfant de sortir
1 2 3 4 5
= =
du support l’élément qui convient. Faites la même chose avec 2/3.
= =
2 4 6 8 10
Vous obtenez ceci :
1 2 3 1 2
= =
3 6 9 3 3
Précisez aussi qu’il doit toujours compléter entièrement l’espace vide,
Ajoutez le signe + et le signe = . Repoussez tous les morceaux de
ne pas utiliser ensemble des sections qui appartiennent à des familles
disques à droite du signe =.
différentes et qu’on ne peut pas toujours remplir l’espace vide (1/2
n’est jamais équivalent à un nombre de tiers, par exemple). Il dessine
1 2
et écrit les fractions qu’il trouve.
+ =
3 3
Addition et soustraction de fractions
de même dénominateur Demandez à l’enfant de quelle famille il s’agit et posez l’étiquette des
tiers. Puis il compte combien de tiers il y a en tout. Vous posez l’éti-
quette 3 à la place du numérateur.
Cette étape n’intervient que bien plus tard (voir le tableau chronolo-
gique). Pour toutes les opérations sur les fractions, la démarche sera la
1 2 3
+
même : amener l’enfant, par des exemples concrets, à trouver la règle lui-
=
3 3 3
même. Quant au matériel, c’est toujours le même, sauf pour la division,
où vous utiliserez aussi les petites quilles de la mémorisation de la
Laissez tout en place et recommencez avec 2/9 et 5/9, puis avec 3/7 Opérations sur les fractions
et 2/7. Vous obtenez la situation suivante :
Pour additionner deux fractions qui ont le même dénominateur,
on garde le même dénominateur et on additionne les numérateurs.
1 2 3
+ = 2 + 5 =
3 3 3
7
9 9 9
9 9 9
l’étiquette 2/9.
5 2
3 2 5 – =
+ = 9 9
7 7 7
Faites glisser 2 neuvièmes vers la droite (flèche bleue) puis les 3 neuvièmes
A l’aide de questions, faites maintenant découvrir la règle à l’enfant : restants à droite du signe =. Ecrivez le résultat que l’enfant lira.
“Qu’arrive-t-il chaque fois aux dénominateurs ? – Ils ne changent pas.
5 2 3
– Et aux numérateurs ? Ils s’ajoutent.” Ecrivez la règle avec l’enfant :
– =
“Pour additionner deux fractions qui ont le même dénominateur, on
garde le même dénominateur et on additionne les numérateurs.” 9 9 9
Prolongement Vous aidez l’enfant à trouver la règle finale que l’on peut énoncer ainsi :
C’est le moment de commencer avec l’enfant une affiche sur laquelle il ré- “Pour soustraire deux fractions qui ont le même dénominateur, on
capitulera les règles pour les quatre opérations, illustrées chaque fois d’un garde le même dénominateur et on soustrait les numérateurs.”
exemple de son choix. L’affiche se présente donc pour le moment ainsi : Pensez à faire compléter l’affiche des opérations sur les fractions.
La multiplication d’une fraction par un entier Faites-lui faire plusieurs opérations du même type qu’il reporte soi-
gneusement sur une feuille.
Sans simplification du résultat A la fin, observez avec l’enfant ce qui change, comment, et ce qui ne
Attention : nous enchaînons les activités dans leur ordre chronolo- change pas. Faites-lui énoncer la règle : “Pour multiplier une fraction
gique, mais, bien entendu, vous devrez étaler ce travail sur de nom- par un entier, on garde le dénominateur et on multiplie le numérateur
breuses séances. Procédez tranquillement, au rythme de l’enfant. par l’entier.”
Veillez à ce qu’il ne soit ni lassé, ni fatigué. Il vaut mieux chaque fois
s’en tenir à terminer une petite étape logique. Avec simplification du résultat
Posez les étiquettes correspondant à 2/5 x 4 = Il est possible qu’au cours de l’étape précédente, l’enfant, se souvenant
Au besoin, demandez à l’enfant de vous rappeler ce qu’est une multi- de son travail sur les équivalences de fractions, propose de lui-même
plication (prendre plusieurs fois la même chose). Demandez-lui ce de simplifier certains résultats. Si ce n’est pas le cas, n’en parlez pas
qu’il va devoir prendre plusieurs fois ici. “4 fois 2/5.” Il prend donc pour ne pas mêler dans le même temps deux nouvelles découvertes.
une première fois deux sections sur le support des cinquièmes, et les
pose au-dessus de ce qui sera le résultat de son opération. Il prend 2/5 En revanche, lorsque la multiplication de fractions par un entier sera
une deuxième fois et les pose à côté. Comme il n’y a plus assez de bien comprise et maîtrisée, reprenez l‘opération 2/5 x 4 = 8/5 et mon-
sections sur le support, vous lui donnez des petits cartons découpés trez à l’enfant que dans le résultat, le numérateur est plus grand que
de même taille et de même forme que vous aurez préparés à l’avance. le dénominateur. Proposez-lui alors de reconstituer le numérateur à
Il obtient, au bout du compte : l’aide des sections de disque. Il obtient :
2 8
2 x 4 =
x 4 = 5 5
5 5
2 3
et note le résultat :
2 8 x 4 = 1 +
x 4 = 5 5
5 5
Prenez ensuite l’opération 1/4 x 2. Faites trouver le résultat (2/4) à La division d’une fraction par un entier
l’enfant et demandez-lui de se rappeler son affiche des équivalences
ou de retourner la voir. Notez sur la feuille : 1/4 x 2 = 2/4 = 1/2.
Pour cette démonstration, vous aurez besoin des quilles de la division
Faites-lui faire deux autres opérations du même type pour lesquelles
avec les timbres (p.111 du livre pour les 3-6 ans). Si vous ne disposez
il simplifiera le résultat. Par exemple : 2/9 x 3, 5/8 x 4. L’enfant notera
pas de ce matériel, vous pouvez aussi utiliser des pions de jeux du type
chaque fois l’opération et le résultat simplifié sur une feuille :
1 2 1
de ceux que l’on trouve dans les jeux de l’oie, par exemple. Posez les
x 2 = =
étiquettes pour l’opération 4/7 : 2 = . Choisissez une fraction dont le
4 4 2
numérateur est un multiple du diviseur. Demandez à l’enfant de pren-
dre 4/7 sur le support des disques partagés et de les poser sur la table.
2 6 2
x 3 = =
Prenez 2 quilles et commencez la distribution. Rappelez que le résul-
9 9 3
tat d’une division est la part que reçoit chaque unité. Donc, ici, le
résultat est : 2/7. Posez l’étiquette 2/7 après le signe = .
2 8
x 4 = = 1
8 8 4 2
: 2 =
Demandez à l’enfant d’observer les deux premières opérations et leur 7 7
résultat simplifié : “Qu’est-il arrivé au numérateur ? – Il est resté le
même. Et au dénominateur ? – Il a changé. – Comment ? – Il a été di-
visé par l’entier multiplicateur.” Montrez que pour la troisième opé-
ration, c’est aussi valable puisque on peut dire que 2/8 x 4 = 2/2.
Annoncez alors : “On a trouvé une deuxième façon de multiplier une
fraction par un nombre entier.”
Proposez alors d’essayer avec l’opération 2/5 x 3. C’est impossible car
on ne peut diviser 5 par 3. Le résultat est 6/5.
Donc cette façon de faire n’est pas toujours possible. Finalement,
L’enfant recopie l’opération sur une feuille. Faites-lui faire ainsi
comment pourrait-on énoncer la règle ?“
quelques divisions de fractions : 8/9 : 4, 6/10 : 3, etc. Pour ces premières
Vous amènerez l’enfant à une formulation proche de la suivante :
divisions, choisissez des numérateurs divisibles par le diviseur pour
“Pour multiplier une fraction par un entier, quand c’est possible, on di-
éviter les restes. Il s’agit toujours de travailler en sensoriel, en distri-
vise le dénominateur par l’entier. Le numérateur ne change pas.”
buant les sections de disque aux quilles. A la fin de chaque opération,
L’enfant complète l’affiche avec les deux nouvelles règles.
l’enfant la recopie avec son résultat sur la feuille que vous gardez pour Reprenez alors la feuille des premières divisions (4/7 : 2 = 2/7, etc.). Posez
en déduire la règle, plus tard. les questions habituelles : “Qu’est-il arrivé au dénominateur ? – Il n’a pas
Proposez alors à l’enfant une division impossible à résoudre directe- changé. – Qu’est-il arrivé au numérateur ? – Il a été divisé par le diviseur.”
ment selon la méthode qu’il a utilisée auparavant. Par exemple 1/2 : 3. Passez à la feuille des secondes divisions (1/2 : 3 = 1/6, etc.) et posez
Demandez-lui de sortir 1/2 du support des disques partagés et de les questions. “Qu’est-il arrivé au dénominateur ? – Il a été multiplié
poser les trois quilles du diviseur. Il s’aperçoit tout de suite qu’il est par le diviseur. – Qu’est-il arrivé au numérateur ? – Il n’a pas changé.”
bloqué. Dites : “On ne peut pas distribuer 1/2 en 3. Peux-tu trouver Aidez l’enfant à énoncer puis à écrire la règle : “Pour diviser une frac-
sur le support 3 pièces pour remplir la place du 1/2 que tu as sorti ?” tion par un nombre entier, on divise le numérateur par cet entier, si
Il cherche par tâtonnement et trouve qu‘avec trois sixièmes il remplit c’est possible, et le dénominateur ne change pas. Sinon, on multiplie
l’espace laissé libre. Il distribue les 3/6 entre les trois quilles. “Chaque le dénominateur par le nombre entier et le numérateur ne change
unité reçoit 1/6, donc 1/2 : 3 = 1/6.” pas.” N’oubliez pas de faire compléter l’affiche des opérations.
1
: 3 =
2 Addition et soustraction de fractions
de dénominateurs différents
Equivalences et simplifications
Il est très important de faire travailler l’enfant sur les équivalences de
fractions de manière approfondie avant de commencer avec lui les
opérations sur des fractions de dénominateurs différents. Il doit pou-
voir “jongler” avec les équivalences avant de se lancer dans l’aventure.
Voici donc quelques exercices d’entraînement.
1 1
: 3 =
2 6
Multiplication du numérateur et du dénominateur
par un même nombre
Vous pouvez reprendre les affiches faites par l’enfant ou le faire tra-
vailler en sensoriel sur de nouveaux exemples.
L’enfant fait plusieurs opérations de ce type, toujours choisies pour qu’il
Enlevez une section d’1/4 de son support et demandez à l’enfant de
n’y ait pas de reste. Préparez-les à l’avance pour ne pas avoir à chercher
remplir l’espace laissé libre par plusieurs sections identiques, puis de
au moment de la présentation. Par exemple : 1/4 : 2 =, 2/3 : 3 =, etc. Les
noter les équivalences sur une feuille. Pour cet exemple, dans les
opérations et leur résultat sont recopiés comme chaque fois sur une feuille.
limites de notre matériel, il n’y a qu’une seule équivalence : Passez à l’équivalence suivante : “Par quoi multiplie-t-on le 1 de 1/2
pour obtenir le 3 de 3/6 ? – Par 3. – Par quoi multiplie-t-on le 2 de 1/2
pour obtenir le 6 de 3/6 ? – Par 3 aussi.” Etc. A la fin, posez la question :
1 2
=
“Que se passe-t-il lorsqu’on multiplie le numérateur et le dénominateur
=
4 8
d’une fraction par un même nombre ? – On obtient une fraction équi-
valente.” La règle est donc : “On peut multiplier le numérateur et le dé-
nominateur d’une fraction par un même nombre sans changer la valeur
Laissez le matériel en place et reproduisez l’expérience avec 1/2. Pour de cette fraction.“ Faites compléter l’affiche.
l’aider à formuler la règle, posez les opérations de la façon suivante :
Division du numérateur et du dénominateur
par un même nombre
Annoncez que vous allez faire le même travail mais dans l’autre sens.
1 2
=
Sortez 1/2 du support et demandez à l’enfant de remplir l’espace avec
=
2 4
des sections identiques entre elles. Rappelez-lui qu’il faut procéder de
façon systématique en les essayant toutes à tour de rôle pour ne pas
risquer de laisser des solutions de côté. Il trouve 4/8, 3/6, 2/4 et 1/2 et
les note sur une feuille.
Montrez “5/10 équivaut à 1/2” et demandez : “Par combien faut-il divi-
1 3
ser le 5 de 5/10 pour obtenir le 1 de 1/2 ? – Par 5. Par combien faut-
=
=
il diviser le 10 de 5/10 pour obtenir le 2 de 1/2 ? – Par 5 aussi.”
2 6
Faites la même chose avec “4/8 équivaut à 1/2”, puis avec 3/6 et
enfin avec 2/4.
“Que se passe-t-il quand on divise le numérateur et le dénominateur
d’une fraction par un même nombre ? – On obtient une fraction équi-
valente.” La règle est donc : “On peut diviser le numérateur et le déno-
1 4
=
=
minateur d’une fraction par un même nombre sans changer sa valeur.”
2 8
L’enfant complète de nouveau l’affiche des opérations.
Lorsqu‘il maîtrise parfaitement tout cela, vous pouvez passer aux opé-
rations sur des fractions de dénominateurs différents.
Demandez : “Par quoi multiplie-t-on le 1 de 1/4 pour obtenir le 2 de 2/8 ?
– Par 2. – Par quoi multiplie-t-on le 4 de 1/4 pour obtenir le 8 de 2/8 ? – Par 2.”
Addition de fractions de dénominateurs différents Ecrivez ensemble les étapes de l’opération : 1/2 + 2/3 = 3/6 + 4/6 = 7/6 = 1 + 1/6
Commencez par le sensoriel pour que l’enfant perçoive par lui-même Reprenez deux ou trois fois l’exercice avec des fractions différentes.
qu’il est impossible d’additionner des fractions de dénominateurs dif- Formulez la règle avec l’enfant : “Pour additionner des fractions de
férents sans passer par une opération intermédiaire faisant interve- dénominateurs différents, il faut d’abord les ‘réduire’ au même déno-
nir les équivalences. minateur”. Puis faites-lui écrire la règle sur l’affiche toujours avec une
Pour cela, videz le support des neuvièmes et demandez à l’enfant d’y opération en exemple. On est encore dans le sensoriel. L’abstraction
additionner les sections de 1/3 et de 2/9. Il pose une section d’1/3 et viendra plus tard.
ajoute deux sections d’1/9. Demandez-lui alors comment on peut ap-
peler la fraction obtenue. Il est bien sûr bloqué. Demandez-lui alors : Soustraction de fractions de dénominateurs différents
“As-tu une idée ?” Il est possible qu’il trouve seul, habitué qu’il est aux Procédez de la même façon, en faisant des opérations du type :
équivalences et aux changes. Sinon aidez-le : “Peux-tu remplacer le 7/9 – 2/3 = 7/9 – 6/9 = 1/9 ou 5/8 – 1/4 = 5/8 – 2/8 = 3/8.
tiers par des neuvièmes ? – Oui. – Combien ? – 3.” Laissez-le faire la ma- Comme pour l’addition, le but est de montrer que pour soustraire des
nipulation et noter le résultat de l’opération : 1/3 + 2/9 = 5/9. fractions de dénominateurs différents, il faut d’abord les réduire au
Demandez-lui alors s’il aurait été possible de remplacer les 2/9 par même dénominateur. N’oubliez pas de faire compléter l’affiche.
des tiers. La réponse est non et vous continuez en faisant faire à l’en-
fant deux ou trois opérations du même genre. La réduction au même dénominateur
Prenez maintenant un autre type d’exemples dans lesquels on peut (approche graphique)
simplifier la fraction avant de faire l’addition. Nous choisissons Cette activité a simplement pour but de faire pratiquer à l’enfant des ré-
2/3 + 3/9 = . Fort des exemples précédents, l’enfant écrit : ductions de fractions sans le lasser, en variant l‘approche et le support.
2/3 + 3/9 = 6/9 + 3/9 = 9/9 = 1 Commencez avec l’addition 2/3 + 1/5 =
Demandez-lui alors s’il aurait pu transformer 3/9 en tiers. La réponse Préparez sur du papier calque un rectangle divisé horizontalement en
est oui, en 1/3. Il écrit les nouvelles étapes : 2/3 + 3/9 = 2/3 + 1/3 = 1. 3 tiers et un autre de même taille, divisé en 5 cinquièmes verticalement.
L’enfant fera quelques opérations de ce genre et notera ses résultats.
Abordez alors un nouveau cas de figure : 1/2 + 2/3.
“Peux-tu remplir 1/2 avec des tiers ? – Non. – 2/3 avec des demis ?
– Non plus. – Tu as raison. On va essayer de se servir des équivalences.
Trouve des fractions équivalentes à 1/2. – 2/4, 3/6, 4/8. – Fais la même
chose pour 2/3. – 4/6, 6/9.”
Faites alors observer les deux listes à l’enfant. Il remarquera peut-être
de lui-même les “points de rencontre”, sinon vous l’aiderez :
1/2 = 3/6 et 2/3 = 4/6.
Demandez à l’enfant de les superposer et de les décalquer. Il obtient : Pour la soustraction, le principe est le même et vous pouvez reprendre
les mêmes opérations. L’enfant soustraira les secteurs colorés du
deuxième rectangle au lieu de les ajouter. L’opération abstraite sera
exactement du même type que pour l’addition. Si nous reprenons les
mêmes fractions :
2 – 1 = 2x5 – 1x3 = 10 – 3 = 7
3 5 3x5 5x3 15 15 15
1 + 2 = 1x3 + 2x2 = 3 + 4 = 7
12 18 12 x 3 18 x 2 36 36 36
L’enfant est, à ce stade, beaucoup plus avancé dans l’addition et la sous-
Il obtient 13/15 colorés et pose l’opération complète : traction de fractions que dans la multiplication et la division. En principe,
2/3 + 1/5 = 10/15 + 3/15 = 13/15. il est bien engagé dans l’abstraction, maintenant. Mais cela n’empêche
Amenez ensuite l’enfant à écrire l’opération abstraite : pas de retourner au sensoriel chaque fois que cela rend les nouvelles dé-
2 + 1 = 2x5 + 1x3 = 10 + 3 = 13
couvertes plus faciles ou si vous voyez que cela “coince” un peu. Les ap-
3 5 3x5 5x3 15 15 15
prentissages ne se font jamais de façon linéaire. Il y a toujours des paliers
et même parfois des régressions. Continuez à n‘avancer qu‘avec précau-
tion, en vous assurant toujours de ne pas forcer le rythme de l’enfant.
1 3
et on multiplie le numérateur par l’entier” et parviendra au résultat : lences ? – On fait 2 quarts. – Oui. Puis on distribue.” Vous obtenez la
3 x =
situation suivante :
4 4 1 2
: =
En rappelant alors que 3, c’est 3 unièmes, montrez-lui qu’on peut aussi 2 3
1 3 1 3
écrire l’opération ainsi :
3 x = x =
4 1 4 4
Annoncez avec admiration : “Tu te rends compte ? Tu viens de faire
une multiplication de deux fractions !” Et posez-lui des questions pour
l’aider à dégager la règle : “Qu’est-il arrivé aux numérateurs ? – On les
a multipliés. – Et aux dénominateurs ? – On les a multipliés aussi.”
La règle est donc “Pour multiplier deux fractions, on multiplie leurs nu-
mérateurs et on multiplie leurs dénominateurs.”
Faites-lui faire plusieurs multiplications de ce type : 2/3 x 4/5,
3/4 x 2/6, etc. en lui faisant noter chaque fois les étapes intermédiaires :
2 4 2 x 4 8
x = =
Rappelez que le résultat d’une division est la part que reçoit l’unité. “Si
3 5 3 x 5 15
1/3 reçoit 1/4, quelle serait la part reçue par l’entier ? – 3 fois plus donc
3/4. – Donc 1/2 : 2/3 = 3/4”. L’enfant écrit l’opération et son résultat sur
une feuille, puis fait quelques divisions de même genre et garde la trace
Une fois encore, complétez l’affiche avec la règle et un exemple. sur sa feuille. Par exemple : 3/5 : 1/4 = 12/5, 2/3 : 3/4 = 8/9...
1 2 3
: =
2 3 4
Donc, pour la première opération, on obtient :
1 2 1 3 3
: = x =
3 1 12 2 3 2 2 4
: =
5 4 5 Aidez-le à dégager la règle qu’il copiera sur l’affiche : “Pour diviser une
2 3 8
: =
fraction par une autre fraction, on la multiplie par la fraction inverse.”
3 4 9
Faites remarquer à l’enfant que diviser un entier par une fraction est
très simple puisque 3, par exemple, c’est 3/1. Montrez-lui l’exemple :
2 3 2 3 7 21
3 : = : = x =
7 1 7 1 2 2
Demandez à l’enfant d’effectuer les trois opérations suivantes :
1 3
x =
2 2
3 4
x =
5 1
Le classement des fractions
2 4
x =
Avec des fractions de même dénominateur
3 3
Le cas des fractions de même dénominateur est vraiment simple. Avec
le matériel, l'enfant se rend très vite compte qu'il suffit de comparer et
Placez les deux séries d’opérations côte à côte et demandez à l’enfant classer les numérateurs pour classer les fractions de façon croissante
s’il remarque quelque chose sur les résultats. Il va se rendre compte ou décroissante. S'il ne connaît pas encore les signes “>” (plus grand
qu’ils sont identiques. Montrez-lui alors que 3/2 est la fraction inverse que) et “<” (plus petit que), c'est le moment de les lui présenter et de les
de 2/3, 4/1 l’inverse de 1/4 et 4/3 l’inverse de 3/4. lui faire utiliser dans quelques classements pour l'aider à les mémori-
1 2 3 1 3 3
: = x =
ser. Un bon moyen mnémotechnique consiste à souligner le fait que ce
2 3 4 2 2 4
qui est plus grand se trouve du côté ouvert en grand du signe.
3 1 12 3 4 12
: = x =
Avec des fractions de dénominateurs différents
5 4 5 5 1 5
La comparaison de fractions par rapport à 1
2 3 8 2 4 8
Choisissez deux fractions, l'une supérieure, l'autre inférieure à 1. Pour
: = x =
notre exemple, nous prenons 7/8 et 9/7. Demandez : "Dans 7/8, le numé-
3 4 9 3 3 9
rateur est-il plus petit ou plus grand que le dénominateur ? – Plus petit.
– Maintenant, à toi de chercher : 7/8 est-il plus petit ou plus grand La deuxième solution, par la recherche du PPCM, donne :
que 1 ?" Si l'enfant ne trouve pas seul ou s'il n'est pas très sûr de lui en 15 = 3 x 5
donnant la réponse, faites-lui utiliser le matériel sensoriel. Procédez de 23 = 23
la même manière pour la deuxième fraction, plus grande que 1. De- Donc le PPCM de 15 et 23 = 3 x 5 x 23 = 345
mandez alors : "Puisque 7/8 est plus petit que 1 et 9/7 est plus grand On peut alors classer :
que 1, quelle est la plus grande des deux fractions ?" Ecrivez : 7/8 < 9/7. 2/15 (= 46/345) > 3/23 (= 45/345).
2 2 x 23 46
= =
15 15 x 23 15 x 23
3 3 x 15 45
= =
23 23 x 15 15 x 23
2 3
>
15 23
Pour s’y retrouver, il est important que chaque compartiment de la Continuez : "10 fois plus petit que l'unité, c'est quoi ? – 1/10." Posez le
boîte comporte une étiquette précisant qu’il s’agit des dixièmes, cen- dixième comme sur le croquis.
tièmes, millièmes, dix-millièmes, cent millièmes et millionièmes.
La boîte comprend en outre :
– des petites virgules en carton,
– 4 bandes de papier destinées à former le haut de tableaux à colonnes.
Les colonnes ont 4 cm de large. Voir le détail des bandes ci-dessous : Montrez le disque. “C’est quoi ? – 1.” Posez l’étiquette “1” sous le
disque. Montrez la section. Même question. L’enfant répond “Un
dixième.” Posez alors l’étiquette correspondante.
1 000 000 100 000 10 000 1 000 100 10 1 0,1 0,01 0,001 0,0001 0,00001 0,000001
Vous obtenez la situation suivante :
1
milliers milliers millième millième
106 105 104 103 102 101 100 10–1 10–2 10–3 10–4 10–5 10–6 Posez la question : "Combien y a-t-il de dixièmes dans 1 ?" pour que
l’enfant se rappelle qu’il y en a dix.
Puis montrez la perle verte à l'enfant. "Qu'est-ce que c'est ? – Une perle.
C'est 1." Rappelez à l'enfant que même si le disque et la perle sont dif-
La présentation férents, ils symbolisent tous les deux 1. Puis demandez à l'enfant : "10
L'enfant doit être vraiment à l'aise avec la lecture et l'écriture des fois plus petit que l'unité, c'est quoi ? – 1/10. – Oui, mais comment est-
fractions avant d'aborder les nombres décimaux. En revanche, il ce qu'on peut faire 1/10 d'une perle ?" L'enfant proposera peut-être
n'est pas nécessaire d'attendre qu'il ait vu toutes les opérations avec diverses possibilités. Laissez-le chercher puis dites-lui que vous allez
les fractions. faire un tour de magie et qu'il doit se tourner pour ne pas voir. Prenez
Posez un tapis ou un morceau de feutrine sur la table pour éviter que 10 pastilles des dixièmes (bleu pâle) dans la boîte des pastilles et gar-
les pastilles ne roulent. dez-les dans la main droite fermée. Gardez la perle verte dans la main
Posez le disque entier du matériel des fractions et demandez : "Qu'est- gauche ouverte à plat. Dites à l'enfant qu'il peut maintenant se re-
ce que c'est ? – Un disque entier. – Oui, c'est l'unité, c'est 1." tourner. "Regarde : je vais faire 10/10 de perle !"
Fermez la main qui contient la perle et faites mine de la jeter avec éner-
gie sur la table, mais sans ouvrir le poing. "Crac, je la casse !" Au même
1 1
moment, jetez sur la table les 10 pastilles des dixièmes.
10 100
"Et voilà : 10 dixièmes, c'est 1."
Posez alors la perle verte sous le disque de l'entier et l'étiquette 1. Posez
une pastille bleue sous le dixième des cercles partagés et l'étiquette de
la fraction 1/10.
pastille des centièmes
1
centième.
1 10 A la fin, demandez à l'enfant s'il pense pouvoir découper le centième
de papier en 10. C'est bien sûr impossible. Annoncez que vous allez
perle laisser tomber les disques partagés et ne garder que les étiquettes et les
de
pastille des dixièmes pastilles. Refaites le "tour de magie" pour passer du centième au mil-
l’unité
lième avec les pastilles et posez :
Poussez tout cela sur le côté et prenez maintenant un nouveau dixième des
1 1
“cercles” partagés. Posez-le sur la table. Demandez à l'enfant de le repro-
100 1000
duire sur du papier en traçant ses contours puis demandez-lui : "Tu pour-
rais découper ce dixième en 10 pour faire des dixièmes de dixième ?" C'est
compliqué mais c'est faisable. S'il n'y arrive pas bien, ce n'est pas un pro-
blème. Posez le petit morceau obtenu en face du dixième et annoncez
pastille des millièmes
“10 fois plus petit que 1/10, c'est 1/100. Posez les étiquettes 1/10 et 1/100.
Prenez, devant l'enfant, cette fois-ci, une nouvelle pastille d'1/10 dans
votre main gauche, une dizaine de pastilles des centièmes (roses) dans
la main droite et refaites le "tour de magie". "1/10 de dixième, c'est 10
centièmes." Placez alors la pastille du dixième et une pastille du cen-
tième sous les étiquettes.
La présentation des symboles L'enfant est maintenant habitué à la disposition des éléments et à la
progression du découpage en dixièmes, puis centièmes, etc.
Ici aussi la présentation est très visuelle et marque l'enfant. Annoncez : "Eh bien, 10 fois plus petit que 1, c'est ça !" Prenez alors le
symbole du 10 et retournez-le en le plaçant à droite du symbole du 1.
Le matériel Ajoutez une virgule entre le 0 et le 1. Dites : "C'est 1 dixième."
Pour la première présentation, vous utiliserez la première ligne des
Hop !
grands symboles de la banque et les virgules de carton noir de la
1000 100 10 1 10 1
boîte des pastilles. 10
Ajoutez la virgule
Pour la suite, vous aurez besoin des petits symboles qui servent pour le
travail sur l’addition statique avec les 3-6 ans et des symboles des nom- Précisez à l'enfant qu'il ne doit pas s'inquiéter de voir le 1 à l'envers.
bres décimaux de 0,1 à 0,000 009, plus petits : les dixièmes font 8 cm de Vous le remettrez plus tard dans le bon sens.
large, les centièmes 12, les millièmes 16, etc. On ajoute 4 cm chaque fois Prenez alors le symbole du 100 et posez-le à gauche du 1.
(voir détail p.176). Dites : "100 fois plus petit que 1, c'est ça. C'est 1 centième." Basculez
1000 100 10 1 0,1 0,01 0,001 0,0001 0,00001 0,000001
le symbole du 100 comme vous l'avez fait pour le 10 et posez-le à l'en-
2000 200 20 2 0,2 0,02 0,002 0,0002 0,00002 0,000002
vers à droite du 0,1. Placez une virgule.
3000 300 30 3 0,3 0,03 0,003 0,0003 0,00003 0,000003
100 10 1
4000 400 40 4 0,4 0,04 0,004 0,0004 0,00004 0,000004 10 10 0
5000 500 50 5 0,5 0,05 0,005 0,0005 0,00005 0,000005
6000 600 60 6 0,6 0,06 0,006 0,0006 0,00006 0,000006
7000 700 70 7 0,7 0,07 0,007 0,0007 0,00007 0,000007 Faites de même pour le millième.
8000 800 80 8 0,8 0,08 0,008 0,0008 0,00008 0,000008
9000 900 90 9 0,9 0,09 0,009 0,0009 0,00009 0,000009
La seconde présentation
Sortez les symboles des nombres décimaux. Vous n'utiliserez pour le
moment que le 0,1, le 0,01 et le 0,001. Sortez également les grands sym-
La première présentation boles 1, 10, 100 et 1000.
Posez le 10 des grands symboles sur la table. Demandez : "10 fois plus Posez le symbole 1 devant vous, au milieu. Posez la question : "10 fois
10 1
petit que 10, c'est combien ? – 1." Posez le 1 des grands symboles. plus grand que 1, c'est combien ? – 10. Placez le symbole du 10 à
gauche du 1. Continuez avec 10 fois plus petit que 1, puis 100 fois plus
grand et 100 fois plus petit, puis 1000 fois plus grand et 1000 fois plus La présentation des quantités
petit. Posez chaque fois le bon symbole à gauche ou à droite du 1. Posez une perle verte sur la table et demandez : "C'est quoi ? – 1. – 1,
Vous obtenez la situation suivante : c'est combien de dixièmes ? – 10." Posez 10 pastilles bleues à côté de
100 10 1
la perle verte.
0,1 0,01
Posez une pastille bleue en dessous de la perle verte et poursuivez : "C'est
quoi ? – Un dixième. – Un dixième, c'est combien de centièmes ? 10."
Posez 10 pastilles roses à côté de la pastille bleue. Continuez avec les
N’allez pas plus loin pour le moment. L'enfant doit d’abord découvrir millièmes, de la même façon, puis jusqu'aux millionièmes. On peut aller
les quantités correspondantes puis associer quantités et symboles. Dites assez vite car l'enfant connaît depuis longtemps mille, dix mille, cent
cependant que les nombres écrits ainsi, avec un chiffre devant une vir- mille et un million. A ce stade, il s'agit juste d'une familiarisation avec
gule suivie d’un ou plusieurs autres chiffres s’appellent les nombres dé- le matériel et le vocabulaire.
cimaux. Vous obtenez la situation suivante :
Avant de passer à la suite, si vous voyez que tout n'est pas encore très
clair pour l'enfant, procédez à la manière des temps 2 et 3 d'une leçon
en trois temps (Voir Montessori Pas à Pas : Principes fondateurs).
Proposez-lui de trouver 10 fois plus petit que 1, puis 100 fois plus petit
que 1, puis 1000 fois plus petit, dans l'ordre, puis dans le désordre. Pro-
posez enfin la démarche inverse en montrant par exemple le symbole du
100 retourné, avec une virgule, et en demandant : "C'est combien de fois
plus petit que 1 ? C'est quoi ?" Lorsqu’il sera à l'aise, vous pourrez conti-
nuer. Mais cela pourra être plusieurs jours plus tard. Rien ne presse.
La table des hiérarchies Placez alors en haut de la table la bande où sont inscrits les nombres
La table se présente sous la forme d'un grand morceau de feutrine sur entiers et les nombres décimaux.
lequel sont tracées 12 lignes verticales délimitant 13 colonnes. La lar-
geur des colonnes correspond aux bandes de la boîte des pastilles 1 000 000 100 000 10 000 1 000 100 10 1 0,1 0,01 0,001 0,0001 0,00001 0,000001
Etape 1
Choisissez d'abord un nombre entier. Par exemple une perle verte, que
vous poserez dans la colonne des unités de la table hiérarchique. Puis
ajoutez-en une et demandez : "Ça fait combien ? – 2." Prenez 3 perles
bleues et posez-les dans la colonne des dizaines. "Et ça ? – 30."
1 000 000 100 000 10 000 1 000 100 10 1 0,1 0,01 0,001 0,0001 0,00001 0,000001
Formez ainsi, avec les perles et avec les pastilles des nombres divers A la fin, vous montrerez à l'enfant, qui est habitué aux changes et aux
que l'enfant lira au fur et à mesure. Prenez des nombres entiers sim- colonnes hiérarchiques, que 1 dixième et 5 centièmes font 15 centièmes.
ples (2000, 600, 70 000...), des nombres entiers avec 2 puis 3 catégo- Pour cela, placez 15 pastilles roses dans la colonne des centièmes. "Com-
ries différentes (260, 3500, 81400...), des décimaux simples (4 dixièmes, bien y en a-t-il ? – 15. Et 10 centièmes, cela fait combien ? – 1 dixième.
6 centièmes, 5 dix-millièmes...). Vous proposerez ensuite des décimaux – Oui, alors on peut faire un change. Retirez 10 pastilles roses et posez
complexes (du type 4 dixièmes et 2 centièmes, 6 dixièmes 7 centièmes une pastille bleue dans la colonne des dixièmes. "Maintenant, tu pour-
et 3 millièmes, etc.). ras lire : 15 centièmes."
Remarque : Pour le moment, l'enfant continue à dire "5 dix-millièmes" au Renouvelez l'opération avec quelques nombres, en montrant qu'à
lieu de "50 millièmes". De même, pour un décimal complexe, comme par chaque fois, on lit en regardant quelle est la dernière colonne remplie
exemple 0,25, il dira "2 dixièmes et 5 centièmes" au lieu de "25 centièmes". à droite : c'est elle qui donne le nom.
Augmentez progressivement la difficulté mais sans précipitation.
Enfin vous formerez des nombres comprenant une partie entière et une
1 000 000 100 000 10 000 1 000 100 10 1 0,1 0,01 0,001 0,000 1 0,000 01 0,000 001
Formation et lecture des symboles "Combien de 0 vois-tu après le 1 ? – 3. – Oui. 1 suivi de 3 zéros, c’est
combien ? – Mille. – Oui. Ici, on a 3 zéros, donc c'est un millième."
Le matériel Suivez la même démarche pour les dix-millièmes, les cent-millièmes et
Vous aurez besoin des petits symboles des nombres décimaux les millionièmes. "Voilà. Pour trouver la famille sans se tromper, il faut
(p.172), de la table des hiérarchies, d'un plateau et des petits sym- compter tous les 0."
boles des entiers. Continuez à parcourir le tableau dans l'ordre puis dans le désordre en
Rappelons que le format des petits symboles doit correspondre aux demandant à l'enfant de nommer les familles que vous lui montrez. Puis
colonnes de la table des hiérarchies. Par exemple, le 0,0009 doit me- montrez différents symboles à l'enfant et demandez-lui ce que c'est.
surer 20 cm, c'est-à-dire qu'il doit être assez large pour recouvrir les Par exemple, en montrant le petit symbole 0,04 : "Quelle famille ? – Les
colonnes de l'unité, des dixièmes, centièmes, milliers et dizaines de mil- centièmes. – Combien ? (En pointant du doigt le 4) – 4. Donc c'est ?
liers. La virgule doit coïncider avec le trait épais de la table. – 4 centièmes.”
0,0 0 0 9
L'enfant s'exercera ainsi jusqu'à ce que vous sentiez qu'il maîtrise par-
1 000 000 100 000 10 000 1 000 100 10 1 0,1 0,01 0,001 0,0001 0,00001 0,00001
faitement la lecture des symboles.
La formation et la lecture
Posez plusieurs petits symboles sur un plateau. Par exemple le 0,4, le
0,03 et le 0,007. Demandez à l'enfant de lire séparément les trois sym-
boles et annoncez que vous allez faire "la magie du nombre". S’il a déjà
fait celle des nombres entiers, il connaît le principe. Sinon, il va le dé-
La présentation couvrir maintenant. Vous superposez les trois symboles dans l’ordre,
Posez tous les petits symboles classés devant l'enfant et demandez- en mettant le plus grand tout en dessous et le plus petit tout en des-
lui : "Montre-moi la famille des dixièmes. Celle des centièmes. Celle sus. Nommez les symboles au fur et à mesure que vous les empilez :
des millièmes." L'enfant montre la première, puis la deuxième, puis la "Les millièmes, les centièmes, les dixièmes."
0,4
troisième colonne du tableau. Annoncez alors que, pour la suite, c'est
0,03
un peu plus compliqué et que vous allez lui montrer une astuce. Pre-
0,007
nez le petit symbole des millièmes et retournez-le.
0,001
0,001
0,4
0,03
0,007
Puis prenez-les dans votre main et faites-les coulisser pour les aligner trente quatre mille deux cent quatre-vingt cinq" soit "trente quatre
à gauche en les tapant sur la table. mille deux cent quatre-vingt cinq cent millièmes".
Lorsque l'enfant est parfaitement à l'aise, après un nombre de séances
qui peut varier d'un enfant à l'autre, vous introduisez les petits sym-
0,007
0,007
0,03
0,4
0,007
boles des entiers et mêlez entiers et décimaux pour composer des
0,03
0,03
0,4
0,4
nombres du type 45,7863. Le principe et l'enchaînement des difficul-
tés croissantes est toujours le même. La seule différence réside dans le
fait qu'il faut d'abord faire la magie du nombre pour les entiers (en les
calant vers la droite et non vers la gauche), que l'on met de côté sur la
Demandez : "Quelle était la famille du dessous ? – Les millièmes." table, puis celle des décimaux. On pose ensuite les symboles des en-
Cachez alors le zéro et la virgule et demandez : "Combien de millièmes ? tiers sur les symboles décimaux pour obtenir le nombre final que l'on
– 437." Enlevez la main et dites : "On lit zéro virgule quatre-cent trente place sur la table des hiérarchies.
0,4 3 7
1
5
1 000 000 100 000 10 000 1 000 100 10 1 0,1 0,01 0,001 0,0001 0,00001 0,000001
5
40 405
40
2
40
405
5
0,7 0,08
0,006 0,0003
0,006 3
0,7 3
Il s'agit maintenant de permettre à l'enfant de se familiariser avec tous 3
0,006
0,000
0,000
0,08
les symboles. Dans un premier temps, vous mettez des symboles sur
0,08
0,7
le plateau, l'enfant fait la magie du nombre, lit le nombre obtenu et le
0,7
0,006 3
0,08
0,000
place sur la table des hiérarchies. Cela pendant plusieurs séances.
405
Dans un second temps, vous "passez une commande" (ex : 2 dixièmes,
0,7
0,006 3
0,08
0,000
3 centièmes, 6 millièmes), l'enfant pose sur le plateau les petits sym-
4050,7
0,006 3
0,08
0,000
boles correspondants, fait la magie du nombre, lit le nombre obtenu 4
et place les petits symboles sur la table des hiérarchies. Rappelez ré-
gulièrement que l'on peut lire par exemple 0,34285 soit "zéro virgule
0,
0 1 mencez par quelque chose de simple : 0,325 soit 3 dixièmes, 2 centièmes
0,
0 0 1 et 5 millièmes. Demandez à l'enfant de chercher les symboles corres-
0,
0 0 0 1 pondants et de faire la magie du nombre. Il lit le nombre et le pose sur la
0,
0 0 0 0 1 table des hiérarchies. Augmentez progressivement la difficulté en ajoutant
0 0 0 0 0 1 une partie entière puis en mettant des zéros dans certaines catégories.
Etape 2
Vous fabriquerez la girouette avec l'enfant, sur du papier à grands car- Dites une quantité. L'enfant prend les perles, les pastilles et les sym-
reaux, en commençant par inscrire les chiffres dans les carreaux : le 1 boles. Il forme le nombre en faisant la magie du nombre. Rappelez
vert dans le carreau central, puis "10 fois plus grand ? – 10. 10 fois plus que la magie des entiers et celle des décimaux se font séparément.
petit ? 1 dixième." etc. L'enfant lit le nombre obtenu et le pose sur la table des hiérarchies.
Découpez la girouette, piquez une aiguille au centre et tenez la Vous augmenterez la difficulté progressivement.
girouette (sans vous brûler et sans l'enflammer !) au-dessus de la
flamme d'une petite bougie. La chaleur la fera tourner. Etape 3
Prenez une perle verte et donnez à l'enfant 7 dixièmes en pastilles.
Demandez : "Qui a le plus ? Toi ou moi ?" Si ce n'est pas totalement
évident pour lui, n'hésitez pas à reprendre la table des hiérarchies et Il mettra les quantités correspondantes sur un plateau et fera la magie
à refaire le change de la perle verte en pastilles bleues des dixièmes. du nombre. Vous écrivez sur une feuille, sous sa dictée, et en respec-
Reproduisez l'exercice avec 3 unités et 35 dixièmes, 4 unités et tant les couleurs hiérarchiques :
40 dixièmes, puis 8 dixièmes et 10 centièmes, etc.
Faites ensuite le même exercice avec les symboles : prenez 0,2 et don-
3423,213
nez 0,09 à l'enfant. "Qui en a le plus ? Toi ou moi ?". Recommencez Demandez à l'enfant de poser les quantités sur la table hiérarchique.
avec 2 et 0,7, 100 et 0,0001, etc.
Enfin faites la même chose avec quantités et symboles mélangés : pre- 1 000 000 100 000 10 000 1 000 100 10 1 0,1 0,01 0,001 0,0001 0,00001 0,000001
L'addition et la soustraction
de nombres décimaux Il va ensuite faire les mêmes opérations avec un second nombre. Pour
notre exemple, nous choisissons 1242,6941.
Sur la feuille, vous posez l'opération comme ceci :
L'addition
Le matériel
Vous utiliserez les pastilles et les symboles des entiers et des décimaux.
3423,213
Vous aurez aussi besoin de perles vertes, bleues et rouges pour les + 1242,6941
quantités entières. Ces perles peuvent être empruntées au matériel de
la division avec les éprouvettes.
Sur la table des hiérarchies, la situation est la suivante :
Il vous faudra également un plateau, un papier et un stylo à couleurs
multiples, ainsi que la table des hiérarchies.
1 000 000 100 000 10 000 1 000 100 10 1 0,1 0,01 0,001 0,0001 0,00001 0,000001
La présentation
Pour cette présentation, comme vous ne disposez que d'une série de
symboles, veillez à ne prendre que des nombres différents pour les
dixièmes, centièmes, etc.
Demandez par exemple à l'enfant de prendre les symboles de 3000 -
400 - 20 - 3 - 0,2 - 0,01 - 0,004.
L'enfant remonte les pastilles et les perles catégorie par catégorie en Il vous dicte le nombre obtenu. Il pose les quantités sur la table hié-
partant de la droite. Au fur et à mesure, il fait des changes si néces- rarchique. A ce stade, la situation est la suivante :
saire. Il vous dicte les résultats au fur et à mesure. Vous les écrivez sous
la barre de l'addition, sans oublier la virgule, en la signalant à l'enfant 1332,775
au moment où il passe des décimaux aux entiers.
1 000 000 100 000 10 000 1 000 100 10 1 0,1 0,01 0,001 0,0001 0,00001 0,000001
3423,213
+1242,6941
4665,9071
A la fin, faites-lui lire le résultat en lui rappelant qu'il doit d'abord lire 1 3 3 2 7 7 5
la partie entière, puis la virgule, puis la partie décimale. Il fera 3 ou
4 opérations de ce genre, vous noterez toujours l'opération sous sa Vous demandez alors à l'enfant les symboles du second nombre. Il fait
dictée. Il remarquera peut-être de lui-même que cela se passe exacte- la magie du nombre et pose les symboles à la suite de ceux du premier
ment comme pour une addition avec des entiers. Si ce n'est pas le cas, nombre, en les séparant par l'étiquette du signe “–”. Vous écrivez le se-
faites-le lui constater. Insistez sur le fait qu'il est très important d'aligner cond nombre sous la dictée de l'enfant. Voici la situation à ce stade :
les virgules verticalement, sinon le résultat sera complètement faux. A la
fin, repassez éventuellement par les mêmes étapes avec une addition de
1332,775
3 nombres. Selon l'enfant et son niveau, il peut suffire de lui dire que – 357,342
c'est possible et qu'il faut absolument aligner correctement les virgules.
1 000 000 100 000 10 000 1 000 100 10 1 0,1 0,01 0,001 0,0001 0,00001 0,000001
La soustraction
Le matériel est le même que pour l'addition. Vous aurez juste besoin,
en plus, d'une étiquette portant le signe "–" (moins). Nous prenons
l'opération 1332,775 – 357,342 pour notre exemple.
7 7 5 –
Vous demandez les symboles du premier nombre à l'enfant, un par un,
en commençant par les entiers. Il les apporte et fait la magie du nombre.
1 3 3 2 3 5 7 3 4 2
L'enfant compte et descend les pastilles et les perles correspondant au Vous demandez alors à l'enfant de vous dicter le résultat (ce qui est
second nombre sur la table hiérarchique, en commençant par la co- resté en haut de la table hiérarchique), en commençant par les mil-
lonne la plus à droite. A certains moments, il est obligé de faire des lièmes. Vous notez au fur et à mesure les chiffres annoncés sur la
changes, comme ci-dessous, avant de continuer à descendre des perles. feuille, en respectant les couleurs hiérarchiques et en alignant soi-
gneusement les chiffres et les virgules :
1 000 000 100 000 10 000 1 000 100 10 1 0,1 0,01 0,001 0,0001 0,00001 0,000001
1332,775
– 357,342
975,433
Au bout de quelques opérations de ce type, l'enfant comprend que la
soustraction de nombres décimaux se passe exactement comme celle
des entiers. Insistez juste sur l'alignement des virgules.
La présentation
1 000 000 100 000 10 000 1 000 100 10 1
Avant de commencer, précisons que tous les enfants n’ont plus forcé-
ment besoin de ce passage par le sensoriel. Il peut être suffisant de leur
1
montrer qu’une multiplication avec des nombres décimaux se fait exac-
tement comme une multiplication d’entiers mais qu’à la fin, on compte
les chiffres derrière la (ou les) virgule(s) du multiplicande et du multi-
plicateur, que l’on compte le même nombre de chiffres en partant de la
droite sur le résultat final et que l’on pose la virgule à gauche de ces 0,1
5,32
x 2,4 Trois chiffres en tout
2128 après la virgule 0,001
1064
12,768
0,0001
Attention. Assurez-vous de ne pas aller trop vite pour l’enfant et n’hési-
tez pas à revenir en arrière au moindre signe d’incompréhension.
0,00001
Voici maintenant, au cas où vous auriez besoin de la faire, comment
s’effectue la présentation de la multiplication d’un entier par un nombre
décimal avec le damier décimal. Commencez par présenter le damier à
l’enfant : zone des entiers, zone des décimaux, avec la diagonale de 0,000001
4
l’unité comme “frontière”. Rappelez que lorsqu’on va vers la gauche
3
on multiplie par 10 de case en case, de même que lorsqu’on va de
31 2 7
bas en haut. Donc lorsqu’on descend ou lorsqu’on va vers la droite,
on divise par 10. Pour que l’enfant comprenne bien, promenez une
perle de case en case, dans l’ordre, puis dans le désordre en de-
mandant chaque fois “C’est quoi ?”. Insistez sur le fait que sur une
même diagonale, toutes les cases ont la même valeur.
Inscrivez ensuite sur une feuille l’opération suivante (ou une autre du Commencez l’opération, en procédant de droite à gauche et du bas
3 1 2 4
même genre, bien entendu) : 3 124 x 1,42 = vers le haut. Vous obtenez ceci :
Posez les petits cartons du multiplicande horizontalement au-dessus
du damier et ceux du multiplicateur verticalement, à droite.
3 1 2 4 1
1 000 000 100 000 10 000 1000 100 10 1
1
1 000 000 100 000 10 000 1000 100 10 1
1
0,1
4
0,1
4 0,01
2
0,01
2 Vous faites les changes. Ici, il n’y en a qu’un, à la case entourée de bleu.
Puis vous faites glisser les perles vers le bas, le long des diagonales :
0,001
0,0001
0,0001
0,00001
0,00001
0,000001
0,000001
Vous faites les changes de droite à gauche puis de bas en haut. La division des nombres décimaux
Normalement, on utilise de nouveau les quilles (avec les perles des
entiers et les pastilles décimales) pour faire la présentation de la di-
vision avec des nombres décimaux. Mais la démonstration est extrê-
mement longue et complique plutôt les choses qu’elle ne les simplifie.
Il est en revanche possible de montrer et d’expliquer à l’enfant que
diviser par exemple 532 par 2,2 équivaut à diviser 5320 par 22. On
rend entier le diviseur en déplaçant la virgule d’un ou plusieurs chiffres.
Cela équivaut à le multiplier par 10, ou par 100, etc. Attention : on mul-
tiplie aussi le dividende d’autant (10, ou 100, etc.). Puis on fait une
division normale.
532 : 2,2 = 5 320 : 22 = 241,81
Il en va de même s’il s’agit de diviser deux décimaux entre eux : on rend
le diviseur entier. Si l’enfant ne semble pas comprendre immédiate-
Puis vous lisez le résultat et l’inscrivez à la suite de l’opération :
ment, n’insistez pas et revenez-y quelque temps plus tard. De toute
façon, de nos jours, il est extrêmement rare d’avoir à faire ce genre de
3 124 x 1,42 = 4 436,08
calcul que l’on confie systématiquement à une calculette... qui n’exis-
tait pas au temps de Maria Montessori !
Faites faire plusieurs opérations de ce type à l’enfant. Il pourra, au besoin,
faire les changes au fur et à mesure s’il est à l’aise avec le damier. Faites-
lui noter toutes ses opérations sur la même feuille et aidez-le, à la fin,
en les observant et en les comparant, à voir qu’il y a toujours autant de
Les fractions et les nombres décimaux
chiffres après la virgule du résultat qu’après la virgule du multiplicateur.
Faites-lui alors vérifier que le principe reste valable lorsqu’on multi- Le matériel
plie un nombre décimal par un autre nombre décimal. Mais que dans Vous aurez besoin des pastilles, des cercles partagés et des symboles
ce cas, il y a autant de chiffres après la virgule qu’il y en a, en tout, après décimaux, de la table hiérarchique avec la bande utilisée jusqu'à pré-
les virgules du multiplicande et du multiplicateur. sent. Vous sortirez aussi, pour la première fois, la bande portant les
fractions à la place des nombres avec virgule.
La présentation Vous utiliserez la bande qui comporte les puissances lorsque l'en-
Le but de cette étape est de faire découvrir à l'enfant la correspondance fant les aura découvertes, plus tard. La table hiérarchique vous ser-
entre deux façons de noter la même chose : 0, 1 et 1 . Comme vira aussi au moment de convertir les mètres en décimètres,
10
d'habitude en pédagogie Montessori, on ne brûle aucune étape et on centimètres, etc., les grammes, en décigrammes, centigrammes, etc.
préfère passer quelques minutes de plus à expliquer un concept plutôt et les litres en décilitres, etc.
que de laisser au hasard son assimilation en pensant qu'elle va de soi.
C'est ce qui constitue, petit à petit, un socle très solide de connais-
sances réellement assimilées. On ne perd pas de temps : on en gagne.
1 000 000 100 000 10 000 1 000 100 10 1 0,1 0,01 0,001 0,0001 0,00001 0,000001
1 1 1 1 1 1
1 000 000 100 000 10 000 1 000 100 10 1
10 100 1 000 10 000 100 000 1 000 000