2005 Oudjene M
2005 Oudjene M
2005 Oudjene M
Modélisation et optimisation du
comportement mécanique des outils
d’emboutissage stratifiés précontraints
par vissage
THÈSE
présentée et soutenue publiquement le 09 Décembre 2005
par
Mourad OUDJENE
Composition du jury
Président : D.Coutellier Professeur, ENSIMEV Valenciennes
Je tiens à lui témoigner ma profonde gratitude de m’avoir accueilli dans son équipe
de recherche et suivi régulièrement en me faisant bénéficier de sa compétence. Par ces
connaissances hautement reconnues dans le domaine, il a su m’éclairer sur les orientations
scientifiques de la thèse tout au long de ces trois années. Il a également veillé au bon
déroulement de la thèse en assurant son financement grâce aux soutiens de l’ENSTIMAC
et du projet RNTL OPTIMAT.
i
Je voudrais également adresser ma profonde reconnaissance au Docteur François Bil-
teryst pour la préparation des modèles CAO avec CATIA V5, au Docteur Arnaud Dela-
mézière pour le rôle qu’il a joué dans la partie optimisation des outils stratifiés.
Je tiens à remercier tous les thèsards de l’InSIC, en particulier Lanouar Ben Ayed
pour son aide et pour les travaux effectués ensemble dans le domaine de la simulation
numérique de l’emboutissage.
J’exprime ma sympathie la plus vive à tout le personnel de l’InSIC. Que tous ceux qui
m’ont soutenu ou qui, d’une manière ou d’une autre ont contribué à l’élaboration de ce
travail trouvent ici l’expression de ma profonde reconnaissance.
ii
Résumé
Dans le contexte de l’emboutissage des tôles minces, les outils jouent un rôle crucial
et le coût global d’une pièce emboutie est fortement influencé par le coût des outils, dé-
pendant du volume de production. Pour la petite et moyenne série ou pour le prototypage
rapide, les outils d’emboutissage peuvent être fabriqués par un empilement de strates
métalliques, assemblés par diverses techniques (collage, vissage, boulonnage...). Chaque
strate est obtenue par découpe laser et micro-fraisage (comme dans la Stratoconception ).
Ce travail, original en ce qui concerne les outils d’emboutissage, consiste à proposer
une méthodologie numérique permettant l’analyse tridimensionnelle des outils d’embou-
tissage, en particulier les outils prototypes fabriqués par empilement successif de couches
métalliques (strates) et assemblés par vissage, l’objectif final étant de pouvoir dimension-
ner, voire optimiser les outils stratifiés, notamment le système d’assemblages des strates
par des vis précontraintes.
Afin de surmonter les difficultés qu’implique la simulation de l’emboutissage en consi-
dérant les outils déformables (maillages, temps CPU...) ainsi que celles liées à l’aspect
stratifié des outils, nous proposons et nous développons une approche simplifiée en deux
étapes qui a l’avantage de découpler les non-linéarités de l’emboutissage et le comporte-
ment élastique des outils déformables :
– Une première simulation classique de l’emboutissage réalisée avec le code STAM-
PACK et en considérant les outils rigides, nous permet d’accéder à la répartition
des forces de contact tôle/outils ;
– Dans une deuxième étape, l’outil déformable (stratifié ou non) est analysé à l’aide
de CATIA V5, en utilisant la répartition des forces de contact statiques issues de la
simulation de l’emboutissage.
L’approche proposée est simple d’utilisation et conduit à des temps de calculs accep-
tables, puisque l’emboutissage est simulé classiquement en considérant les outils rigides.
Elle peut mener à l’analyse tridimensionnelle des outils prototypes stratifiés ou non.
La démarche a été appliquée avec succès dans le cadre des outils stratifiés assemblés
par vissage (obtenus par Stratoconception ). Dans ce contexte, nous avons également
proposé une procédure d’optimisation des positions des vis précontraintes afin d’amélio-
rer la conception et la tenue mécanique des outils stratifiés, notamment en augmentant
la durée de vie des liaisons vissées. La fonction objectif étant une fonction écart des va-
riations (en valeur absolue) de précontraintes occasionnées dans les vis, sous l’effet des
charges d’emboutissage, les limitations étant de type faisabilité. Pour la résolution du
problème d’optimisation, nous avons utilisé la technique des plans d’expériences couplée
à un algorithme de minimisation sous Matlab.
iii
Mots-Clés
iv
Abstract
In sheet metal stamping, the forming tools play a crucial role and the global cost of
stamped parts is highly influenced by the cost of the tools, depending on the production
volume. For low volume or for rapid prototyping, stamping tools can be made by an as-
semblage of steel sheets or layers, assembled by different techniques (glue, screws, bolts...).
Each layer is obtained by laser cutting and micro-milling (as in the Stratoconception
approach).
The present work deals with the design of stamping tools obtained by the assemblage
of plates in layers and fixed by screws. We propose and validate a numerical approach for
the 3D stress analysis of the multilayered tools.
The final original objective is to optimize the layered stamping tools assembled by
screws.
In order to avoid the great difficulties involved for the numerical simulation of the
stamping process taking into account deformable and layered tools assembled by screws,
we develop a simplified approach based on two steps, based on the decoupling of the
non-linearities of the stamping process and the linear elastic behaviour of deformable
tools :
– First, the stamping simulation is conducted classically by considering rigid tools in
order to obtain an estimation of the contact force distribution acting on the rigid
tools using the STAMPACK software ;
– Secondly, the considered deformable tool is analyzed separately in CATIA V5, by
considering static external loads obtained as the result of the contact force distri-
bution, obtained from the stamping simulation with rigid tools.
The present approach leads to acceptable (realistic) computational times. It can be
applied to the 3D analysis of stamping tools, layered or not.
Several examples are considered with multilayered steel tools assembled by screws and
produced by the Stratoconception approach. We finally proposed an optimization pro-
cedure of the screw positions as an attempt to improve the design of the layered tools
assembled by screws, by increasing the strength and the life duration of the screwed
connections. The objective function is defined as a function of the increments occurring in
axial screw forces, due to the stamping forces. Constraint functions related to the maxi-
mum von Mises stress and to the feasibility of joining by screws are considered. To solve
the optimization problem, computations based on the Design of Experiments technique
were conducted and coupled to an optimization algorithm in Matlab.
v
Key-Words
Sheet metal stamping process - finite elements - numerical modelling - numerical si-
mulation - contact forces - rapid tooling - screwed joints - optimization.
vi
Table des matières
Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . iii
Abstract . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . v
Chapitre 1
Introduction générale 1
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Le projet Craft-Fastool . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.1 Les partenaires industriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.2 Les produits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.3 Réalisation du poinçon d’emboutissage . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.3.1 Le procédé de Stratoconception . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.3.2 Réalisation des strates . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.3.3 Technique d’assemblage des strates . . . . . . . . . . . . . 9
1.2.4 Délais et coûts de fabrication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3 Motivations et objectifs de la thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3.1 Description de la problématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3.2 Plan de travail et organisation de la thèse . . . . . . . . . . . . . . 12
Chapitre 2
État de l’art sur l’outillage rapide pour l’emboutissage
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.1.1 Le prototypage rapide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.1.2 L’outillage rapide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.1.3 La fabrication rapide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2 Les procédés de fabrication par couches . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2.1 Historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2.1.1 La topographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
vii
Table des matières
2.2.1.2 La photosculpture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.2.2 Classification des procédés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.2.2.1 Famille Liquide/Solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.2.2.2 Famille Solide/Solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.2.2.3 Famille Poudre/Solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.3 État de l’art sur les outils stratifiés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.3.1 Études antérieures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.3.2 Choix de la direction de stratification . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.3.3 Choix de l’épaisseur des strates . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.3.4 Modes d’assemblages des strates . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.3.5 Travaux de finition des empreintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.3.6 Modes de déformation des outils stratifiés . . . . . . . . . . . . . . 38
2.4 Généralités sur les outils conventionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
2.4.1 Description générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
2.4.2 Conception des outils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.4.3 Fabrication des outils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.4.4 Coûts des outils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
2.4.5 Résistance mécanique des outils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
Chapitre 3
Analyse mécanique des outils déformables homogènes
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
3.2 Mise en forme de tôles par emboutissage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.2.1 Modes de déformation d’une pièce emboutie . . . . . . . . . . . . . 51
3.2.2 Défauts dans les pièces embouties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.2.3 Méthodes de simulation de l’emboutissage . . . . . . . . . . . . . . 54
3.2.3.1 Les méthodes incrémentales . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.2.3.2 Les méthodes simplifiées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3.3 Stratégie et choix des modèles éléments finis . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3.3.1 Approche numérique par éléments finis . . . . . . . . . . . . . . . . 56
3.3.2 Résolution statique implicite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.3.3 Résolution dynamique explicite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.4 Exemples bi-dimensionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.4.1 Godet cylindrique (Numisheet’02) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
viii
3.4.1.1 Description du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.4.1.2 Modèle E.F 3D avec outils rigides . . . . . . . . . . . . . . 58
3.4.1.3 Modèles E.F avec poinçon déformable . . . . . . . . . . . 63
3.4.2 Godet cylindrique avec contre-embouti . . . . . . . . . . . . . . . . 72
3.4.2.1 Description géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
3.4.2.2 Modèle E.F avec poinçon déformable . . . . . . . . . . . . 73
3.5 Exemples tridimensionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
3.5.1 Boite carrée (Numisheet’93) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
3.5.2 Cas industriel (pièce Craft-Fastool) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
3.6 Description de l’approche proposée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
3.6.1 Objectifs de l’approche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
3.6.2 Principe et hypothèses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
3.6.3 Estimation des forces de contact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
3.6.4 Charges statiques équivalentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
3.7 Validation numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
3.8 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Chapitre 4
Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
4.2 Aspects bibliographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
4.3 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
4.4 Assemblage : théorie et aspects mécaniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
4.4.1 Comportement d’un joint boulonné . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
4.4.2 Précontrainte de serrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
4.4.2.1 Cas des charges faiblement excentrées . . . . . . . . . . . 99
4.4.2.2 Cas des charges fortement excentrées . . . . . . . . . . . . 100
4.4.3 Pression à l’interface des pièces assemblées . . . . . . . . . . . . . . 101
4.5 Modélisation des assemblages par éléments finis : modèle adopté . . . . . . 103
4.6 Validation sur un cas d’assemblage cylindrique . . . . . . . . . . . . . . . . 104
4.6.1 Modélisation analytique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
4.6.2 Modélisation par éléments finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
4.6.3 Comparaison des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
4.7 Applications aux outils d’emboutissage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
4.7.1 Poinçon cylindrique (Numisheet’02) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
ix
Table des matières
Chapitre 5
Optimisation du vissage des outils stratifiés
Chapitre 6
Conclusions et perspectives
Bibliographie 149
Annexe
x
Annexe
Annexe A : Aspects numériques
Annexe
Annexe B : Contact-Frottement
xi
Table des matières
xii
Introduction générale
1
1.1 Introduction
L’emboutissage est un procédé de formage par déformation plastique à chaud ou à
froid des métaux. Il est largement employé dans plusieurs domaines industriels : l’auto-
mobile, l’aéronautique, l’électromenager, ou les appareillages électriques...etc. Il permet
de fabriquer à partir d’une feuille de métal initialement plane, appelée "flan", des pièces
de forme complexe non développables [Col 96, Ronde-Ousteau 95].
L’obtention de la pièce emboutie se fait par l’entrainement de la tôle sous l’action
d’un poinçon qui forme celle-ci à son empreinte en fond de matrice [Martin 77]. La tôle
est initialement maintenue contre la matrice avec un serre-flan qui contrôle l’écoulement du
métal pour prévenir la formation de plis sur la pièce finie (figure 1.1). Ce type de procédé
permet d’atteindre des cadences de production élevées, jusqu’à 60 pièces/minute [Burlat
98]. L’opération d’emboutissage est effectuée sur une presse (figure 1.2), au moyen d’un
outillage dont la configuration la plus simple, appelée outil simple effet, comprend trois
pièces principales : la matrice, le poinçon et le serre-flan. L’une est bridée sur la table fixe,
l’autre sur le coulisseau animé d’un mouvement rectiligne alternatif. L’outillage double
effet comprend en plus un serre-flan.
1
Chapitre 1. Introduction générale
D’après une étude du Service des Etudes et des Statistiques Industrielles (SESSI) du
Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie [Sessi 04] (figure 1.3), parmi le
secteur d’activités industrielles de transformation des métaux sous forme solide, les entre-
prises de découpage-emboutissage sont les premiers fournisseurs de l’automobile (figure
1.4).
2
1.1. Introduction
Les fabricants de matériel électroménager sont également des clients importants des
entreprises de découpage-emboutissage. Le reste des débouchés concerne des activités plus
réduites en terme de chiffres d’affaires. Ces activités sont liées aux industries du bâtiment
3
Chapitre 1. Introduction générale
4
1.1. Introduction
applications [Abel 03, Mueller 00, Müller 01, Nakagawa 00, King 03, Schneider 03, Oudjene
04-05b, Walczyk 97-98a-98b-99,...]. En effet, les outils stratifiés permettent non seulement
de réaliser rapidement, voire à moindre coût les poinçons et matrices d’emboutissage, mais
ils apportent aussi bien une possibilité fonctionnelle telle que celle de varier les matériaux
des plaques ainsi que leur épaisseur [Pepelnjak 98].
En ce qui concerne l’outillage stratifié, auquel nous nous intéressons dans ce travail,
il n’en est qu’à ses premiers pas industriels et on ne peut encore recenser que très peu
d’applications et/ou de travaux (voir chapitre 2). En effet, tout comme dans le cas des
outils standards (conventionnels), les outils prototypes ou rapides, en particulier les outils
stratifiés sont conçus et fabriqués sans calculs préalables sur leur comportement méca-
nique, bien que leur viabilité en dépend principalement. Cela constitue évidemment un
obstacle pour le développement de nouvelles techniques de fabrication des outils.
Récemment, dans le cadre du projet européen Craft-Fastool (voir §1.2), des outils
d’emboutissage (poinçon et matrice) basés sur le procédé de Stratoconception ont été
réalisés et testés avec succès pour produire quelques dizaines de pièces.
Quelles que soient les technologies et matériaux utilisés pour la fabrication des outils
de mise en forme par emboutissage, il est nécessaire de garantir une bonne résistance
mécanique et durée de vie, une bonne résistance à l’usure et des déformations avec une
tolérance maximum permettant de s’assurer de la conformité géométrique des pièces em-
bouties.
Il est donc nécessaire de réaliser une étude numérique du comportement tridimen-
sionnel des outils stratifiés assemblés par diverses techniques afin de prédire leur tenue
mécanique en service et d’optimiser leur conception, voire leur coûts de fabrication. Mais
aussi pour choisir parmi les différentes solutions envisageables et optimiser la conception
du système d’assemblage. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les travaux de recherche
présentés dans cette thèse.
Ce travail original en ce qui concerne les outils d’emboutissage, porte sur le déve-
loppement d’une démarche numérique permettant l’analyse tridimensionnelle des outils
d’emboutissage, en particulier les outils stratifiés, dont le comportement est considéré li-
néaire élastique. Ce qui nous permettra dans le cadre des outils stratifiés assemblés par
vissage de réaliser une étude numérique et technologique en vue de leur dimensionnement,
voire leur conception optimale. Les paramètres de l’étude sont les principales sollicitations
mécaniques dues aux efforts d’emboutissage et à la précontrainte initiale de vissage. Les
effets thermiques dus au frottement, ainsi que les phénomènes limitant en général la durée
de vie des outils tels que la fatigue et l’usure ne seront pas traités.
5
Chapitre 1. Introduction générale
6
1.2. Le projet Craft-Fastool
7
Chapitre 1. Introduction générale
A partir du fichier STL du modèle considéré, l’utilisateur choisit un axe ainsi qu’une
épaisseur de tranchage, correspondant à un matériau, puis impose des plans de tranchage
(plan de joint, etc.). En ce qui concerne les outils présentés en figure 1.5, les strates
sont réalisées par découpe laser (figure 1.7a) CO2 5 axes d’une puissance de 2 KW. Il a
été également prévu dans chaque strate des trous de positionnement pour la reprise sur
machine de micro-fraisage (figure 1.7b), les passages d’inserts et de vis ont été également
ébauchés au laser [Abel 03, Barlier 03]. Par ailleurs, entre chaque deux strates, il a été
prévu un logement d’une profondeur comprise entre 0.1 et 0.2 mm pour la couche de colle.
8
1.2. Le projet Craft-Fastool
L’ensemble des strates obtenues est d’abortd centré (guidé), puis positionné à l’aide
de quatre inserts de 6 mm de diamètre (voir figure 1.8a). Dans ce type de procédés, plu-
sieurs techniques d’assemblage des strates sont envisagées : boulonnage, vissage, brasage,
soudage, collage...etc. Ici l’assemblage des différentes strates est assuré par la combinaison
d’une colle structurale et des vis de 6 mm de diamètre (voir figure 1.8b) [Abel 03]. Les
liaisons vissées présentent une haute résistance mécanique et sont utilisées dans les assem-
blages de joints structuraux ou de parties de structures dans plusieurs domaines. Notons
que la conception de ce système d’assemblage des strates n’a fait l’objet d’aucun calcul
préalable. Elle est basée sur de simples règles de conception ainsi que sur l’expérience des
outilleurs.
9
Chapitre 1. Introduction générale
10
1.2. Le projet Craft-Fastool
global de leur fabrication par la méthode conventionnelle. Les chiffres présentés dans le
tableau 1.1 ont été obtenus par l’exploitation des données qui nous ont été communiquées
par le CIRTES.
Nous remarquons que le coût global des outils réalisés par Stratoconception est légère-
ment supérieur (de 4% environ) à celui des outils conventionnels, bien que la Stratoconception
ait permis un gain d’environ 30 % en terme de délais de réalisation. En effet, le prix du
matériau XC 48 utilisé pour la semelle du poinçon stratifié (figure 1.5b) représente envi-
ron 32% du coût global. Selon le CIRTES, l’utilisation d’un matériau moins cher pour la
semelle réduirait considérablement le coût global de fabrication des outils. Par ailleurs,
les outils conventionnels fabriqués par usinage de blocs d’acier ou de fonte restent les plus
avantageux en terme de durée de vie vis à vis des outils prototypes fabriqués par toute
autre technique, bien qu’ils ne le soient pas en terme de délai de fabrication, voire de coût
(tableau 1.1).
Afin de comparer le pourcentage que représentent les opérations d’usinage et de tra-
vaux main dans le coût global des outils fabriqués par la méthode conventionnelle, nous
avons sollicité la société Chausson-Outillage afin d’avoir un devis estimatif concernant
l’usinage des outils. Le tableau 1.2 donne la répartition des coûts de fabrication des ou-
tils. Par ailleurs, les données fournies ont montré que le temps d’assemblage de la matrice
stratifiée (sans collage) était cinq fois moins important que celui du poinçon (environ
30mn pour la matrice contre 2h30mn pour le poinçon).
11
Chapitre 1. Introduction générale
12
1.3. Motivations et objectifs de la thèse
Chapitre 2
Ce chapitre est consacré à l’état de l’art sur l’outillage stratifié, dédié à l’emboutissage.
Nous nous intéresserons dans ce chapitre aux procédés de fabrication qui procèdent par
empilement successif de couches découpées dans des matériaux métalliques. Tout d’abord,
nous définissons, de manière générale, les concepts du prototypage rapide, de l’outillage
rapide et de la fabrication rapide de produits. Ensuite, nous aborderons l’historique des
procédés de fabrication par couches ainsi que leur classification selon l’état initial du ma-
tériau utilisé. Nous rapporterons quelques applications et travaux antérieurs sur les outils
stratifiés, assemblés mécaniquement, dédiés aux procédés de mise en forme en général et à
l’emboutissage en particulier. Enfin, nous donnons quelques généralités sur la fabrication
et la conception des outils d’emboutissage conventionnels. A titre indicatif, nous rappor-
terons également quelques chiffres, issus de la littérature, en relation avec la répartition
des coûts et délais de fabrication dans le processus de conception des outils conventionnels.
Chapitre 3
Ce chapitre est consacré à l’analyse mécanique des outils d’emboutissage convention-
nels (déformables et homogènes). C’est un chapitre essentiel dans cette thèse qui présente
d’abord une simulation classique de l’emboutissage, en considérant les outils rigides, puis
étudie de façon détaillée le problème des simulations numériques de l’emboutissage cou-
plées avec la déformabilité des outils. On s’intéresse principalement à l’estimation des
efforts de formage imposés aux outils au cours de l’emboutissage ainsi qu’aux niveaux
de contraintes qui peuvent être atteints dans les outils supposés déformables homogènes.
Après plusieurs simulations de l’emboutissage en considérant les outils déformables, nous
avons été confrontés à de fortes difficultés, particulièrement dans le cas des modèles tri-
dimensionnels. Pour remédier à ces difficultés et permettre ainsi l’analyse mécanique du
comportement tridimensionnel des outils d’emboutissage, qui constitue notre premier ob-
jectif, nous proposerons une approche numérique simplifiée qui consiste à découpler la
simulation de l’emboutissage de l’analyse mécanique des outils considérés déformables.
L’approche est donc basée essentiellement sur deux analyses éléments finis. Pour se faire,
nous avons dans un premier temps évalué les capacités et les performances des logiciels
éléments finis ABAQUS et STAMPACK. Nous avons donc retenu ABAQUS pour traiter
les simulations de l’emboutissage couplées avec la déformabilité des outils dans les cas
2D, ce qui nous a permis de valider numériquement l’approche proposée. Quant au code
STAMPACK, il est utilisé pour estimer la répartition des forces de contact entre la tôle et
les outils rigides dans le cas des modèles 3D, puisque il a l’avantage de calculer les efforts
de contact directement en surface des outils rigides.
13
Chapitre 1. Introduction générale
Chapitre 4
Dans ce chapitre nous appliquerons l’approche développée dans le chapitre précédent
sur des cas d’outils d’emboutissage stratifiés, assemblés mécaniquement. L’objectif prin-
cipal est de confirmer la possibilité de fabriquer des outils d’emboutissage par assemblage
mécanique de plaques métalliques, en particulier par la Stratoconception .
Comme dans toute modélisation numérique de structures mécaniques, il est important
que les modèles développés décrivent le plus "finement" possible l’ensemble des phéno-
mènes physiques qui influencent la réponse de la structure, dans des conditions d’environ-
nement et de sollicitations données. Pour l’analyse numérique des outils stratifiés vissés,
on s’appuie sur les éléments théoriques développés dans le cadre de la mécanique des
assemblages par éléments filetés. Dans notre cas, nous avons choisi d’utiliser la modéli-
sation par éléments finis en utilisant le module de CATIA V5, qui a l’avantage de gérer
les connexions vissées avec une grande facilité. Afin d’évaluer les capacités du module de
CATIA V5 et de valider notre modélisation numérique, nous avons commencé par traiter
des exemples simples d’assemblages de plaques cylindriques permettant la confrontation
des résultats avec ceux de la littérature et de l’expérience. Après avoir validé notre modé-
lisation, nous avons examiné plusieurs types de liaisons des strates, notamment les strates
vissées et les strates vissées-collées dans le cadre des outils d’emboutissage stratifiés. Dans
un premier temps, nous avons considéré un exemple simple 2D, puis nous avons traité des
cas tridimensionnels à caractère académique et industriel.
Chapitre 5
Ce chapitre vise à améliorer la conception des outils stratifiés, notamment le sys-
tème d’assemblage des strates. En effet, tous les paramètres qui sont pris en compte
dans une simulation numérique peuvent faire l’objet d’une optimisation. Dans notre cas
nous avons retenu les positions des vis précontraintes comme paramètres d’optimisation.
Nous ne prétendons pas utiliser les méthodes mathématiques les plus robustes pour ré-
soudre le problème d’optimisation mais, nous concentrerons nos efforts sur l’identification
du problème d’optimisation ainsi que sur sa formulation (fonctions objectifs, fonctions
contraintes, limitations...). Nous validerons la procédure d’optimisation proposée sur un
cas très simple, puis nous présenterons une application numérique sur un cas à caractère
industriel, avec une géométrie relativement complexe.
Chapitre 6
Enfin, le chapitre 6 conclut le travail et donne quelques perspectives sur les plans
théorique, numérique et économique.
14
État de l’art sur l’outillage rapide pour
2
l’emboutissage
Sommaire
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.1.1 Le prototypage rapide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.1.2 L’outillage rapide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.1.3 La fabrication rapide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2 Les procédés de fabrication par couches . . . . . . . . . . . . . 20
2.2.1 Historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2.2 Classification des procédés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.3 État de l’art sur les outils stratifiés . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.3.1 Études antérieures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.3.2 Choix de la direction de stratification . . . . . . . . . . . . . . 35
2.3.3 Choix de l’épaisseur des strates . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.3.4 Modes d’assemblages des strates . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.3.5 Travaux de finition des empreintes . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.3.6 Modes de déformation des outils stratifiés . . . . . . . . . . . . 38
2.4 Généralités sur les outils conventionnels . . . . . . . . . . . . . 39
15
Chapitre 2. État de l’art sur l’outillage rapide pour l’emboutissage
2.1 Introduction
Lors de ces dernières années, l’industrie est confrontée à une concurrence de plus en
plus vive et une réactivité de plus en plus grande de la part des entreprises. Ainsi, les
entreprises qui souhaitent conserver et/ou acquérir de nouvelles parts de marché doivent :
– maîtriser les coûts ;
– améliorer la qualité des produits et des études ;
– réduire leur délais de développement.
Pour répondre à la complexité des besoins exprimés, elles doivent proposer des solu-
tions fiables dans des délais de plus en plus courts. C’est dans ce contexte, qu’après les
outils de CFAO, sont apparus au début des années 90 les outils de Prototypage Rapide
(P.R). D’abord perçus comme des moyens de reproduction d’objets en 3D, ils s’intègrent
aujourd’hui complètement dans le processus de création et de développement des produits
(figure 2.1).
Ce chapitre, vise à faire un état de l’art, de manière générale, sur l’outillage rapide
pour l’emboutissage et en particulier sur l’outillage stratifié obtenu par les techniques de
prototypage rapide qui procèdent par empilement successif de couches (strates) métal-
liques. Au préalable, définissons les notions de prototypage, d’outillage et de fabrication
rapide de produits.
16
2.1. Introduction
Fig. 2.1 – Intégration du Prototypage Rapide dans la filière numérique (source : CIRTES)
matière comme dans les procédés traditionnels dits soustractifs, mais par apport itératif
de celle-ci. Les procédés de prototypage rapide sont des procédés additifs dont l’unité de
base n’est plus le volume de copeau mais la couche.
Il est possible de définir différents types de prototypes : les prototypes virtuels, esthé-
tiques, géométriques, fonctionnels, technologiques et les prototypes de pré-séries. Il existe
de nombreux procédés de prototypage rapide, mais ils ont tous en commun l’utilisation
des moyens informatiques pour décomposer les fichiers STL en couches. Les couches sont
ensuite réalisées les unes après les autres à partir de matériaux pouvant se présenter sous
formes de poudres, de liquides ou encore sous forme de solides. Suivant leur nature et
le procédé utilisé, le montage et l’assemblage des couches peuvent être réalisés avant,
pendant, ou après leur fabrication.
17
Chapitre 2. État de l’art sur l’outillage rapide pour l’emboutissage
La plupart des procédés de prototypage rapide ne permettent pas d’obtenir une telle
qualité de pièces. Ceux qui s’approchent le plus de ces exigences ne procurent qu’un choix
limité de matériaux qui est rarement compatible avec la diversité des matériaux dispo-
nibles lors de la conception des pièces et qui dans tous les cas ne sont pas bon procédé. Pour
répondre à cette exigence et afin de profiter des avantages de ces nouvelles techniques,
une extension du concept de prototypage rapide a vu le jour. En écho au terme de " pro-
totypage rapide ", ce nouveau concept a été appelé " outillage rapide ". Dans ce concept,
ce ne sont plus les pièces qui sont réalisées grâce aux techniques de P.R. mais ce sont leur
outil de production. Ainsi, ce n’est plus une pièce qui est produite mais un lot pouvant
avoir la taille d’un lot de présérie. Cette extension du P.R. continue de révolutionner
l’organisation de la phase de conception de produit en améliorant le fonctionnement des
équipes de projet. Ces améliorations portent principalement sur une augmentation de leur
réactivité, de leur créativité et sur l’amélioration des échanges d’informations (ingénierie
concourante).
Deux familles d’outillage rapide peuvent être identifiées : l’outillage rapide direct et
l’outillage rapide indirect. Dans le cas d’outillage rapide indirect, c’est encore la pièce
qui est produite par une technique de prototypage rapide. La CAO de la pièce doit être
adaptée et préparée afin de permettre la réalisation des outillages comme par exemple
création des dépouilles, adjonction de formes supplémentaires (canaux d’alimentation,
seuil d’injection, etc.). Le modèle obtenu est ensuite utilisé pour réaliser l’outillage par
voie traditionnelle (contre moulage, fonderie sable, fonderie cire perdue, etc.). La chaîne
numérique est donc interrompue avant la réalisation finale de l’outil. Pour l’outillage ra-
pide direct, la conception CAO de la pièce est suivie d’une conception CAO de l’outillage.
C’est cette seconde conception qui est ensuite produite à l’aide de techniques de proto-
typage rapide après réalisation d’un maillage STL des différents éléments de l’outillage.
La réalisation d’outillage rapide par voie directe ne nécessite donc pas d’interrompre la
chaîne numérique.
Bien entendu un des objectifs majeurs de l’outillage rapide (O.R.) est de permettre la
validation complète de la relation " produits-procédé " afin de produire, dès les premiers
essais, la pièce de série en éliminant ainsi les risques liés à l’étude et à la réalisation des
outillages. Les pièces produites possèdent donc les bonnes caractéristiques mécaniques
et l’optimisation de leur conception se fait alors également en terme d’optimisation de
leurs conditions de production et de leur outil de production et ceci grâce à l’opportunité
offerte de prendre en compte le procédé de fabrication et ses contraintes dès le début
du projet afin de réaliser la validation globale de la conception d’un produit. Ainsi, les
outillages rapides directs doivent être encore divisés en deux groupes : celui qui concerne
les outillages dits " durs " c’est-à-dire l’outillage produit à partir de matériaux tels que
18
2.1. Introduction
l’acier ou l’aluminium, et celui concernant les outillages dits " tendres " c’est-à-dire ceux
étant produits à partir de matériaux tels que les résines polymères. Dans toute la suite,
c’est sur le groupe des outillages rapides directs " durs ", que portera notre attention. Ces
outils sont destinés à être utilisés dans les mêmes conditions de production que les outils
conventionnels. Ce sont ces outils qui permettront la validation globale de la conception
des pièces. De tels outils définissent un second niveau de performance de l’outillage rapide
auquel répond le procédé d’outillage rapide Stratoconception Métal. Les procédés de
prototypage rapide aptes à répondre à une demande d’outillage rapide " dur " direct sont
actuellement les procédés de frittage de poudre métallique (SLS, EOSINT, DMLS, EBM),
les procédés projection localisée de poudre métallique en fusion (LENS, LAM, DMD ) et
les procédés de découpe de plaque (Stratoconception Métal). Le développement de tels
outils intéresse donc particulièrement le secteur des moulistes mais également leurs clients
et ceci dans des domaines aussi variés que la plasturgie, la fonderie et l’emboutissage.
Parallèlement au développement de ces techniques, est apparu l’Usinage Rapide de
Forme (URF). Les nouvelles possibilités du fraisage à grandes vitesses (vitesse d’avance
et vitesse de coupe), celles du fraisage multi-axes et de la FAO ont permis de réaliser
des maquettes de grandes dimensions en matériaux tendres. Aujourd’hui, les progrès de
l’usinage grandes vitesses dans les aciers traités permettent d’envisager la réalisation de
prototypes technologiques, mais surtout d’outillages pour l’injection plastique, pour la
fonderie sous pression et la mise en forme. L’URF a l’avantage de permettre d’usiner des
matériaux durs avec la précision de l’usinage et donc d’être ainsi bien adapté à l’outillage
de série, mais également de permettre de réaliser des usinages à partir d’une définition
surfacique. Mais, cette technique a l’inconvénient de nécessiter des investissements lourds
et l’appui d’une équipe de professionnels en CFAO et usinage. Son utilisation requiert
également un travail préalable d’analyse de fabrication, ainsi que la définition et l’appro-
visionnement d’un brut " capable", mais également l’étude du posage et l’ablocage des
pièces avec reprises (étude et réalisation de montages d’usinage). Il possède également les
mêmes limitations de forme que l’usinage conventionnel et ne permet donc pas l’obtention
de toutes les formes complexes et notamment les cavités et les formes intérieures : l’URF
se limite, lui aussi, aux formes extérieures accessibles en dehors du posage. De plus, ces
opérations de posage et d’ablocage, nécessitent le plus souvent l’intervention humaine et
interrompent ainsi la chaîne numérique.
En conclusion, cette filière est très professionnelle. Elle apporte des solutions très tech-
niques et conventionnelles en particulier pour la réalisation d’outillage. Pour l’avenir, les
nouveaux procédés d’outillage rapide montrent une nouvelle voie (et même une rupture) :
apporter de la matière où elle est fonctionnellement utile plutôt que de procéder à son
enlèvement. L’usinage direct à partir de surfaces, sans définition volumique, apporte des
19
Chapitre 2. État de l’art sur l’outillage rapide pour l’emboutissage
20
2.2. Les procédés de fabrication par couches
2.2.1.1 La topographie
Dès 1890, Blanther [Joseph 97, Bernard 98] suggéra une méthode à base de couches
pour fabriquer un moule destiné aux cartes du relief topographique. La méthode consistait
à imprimer les lignes de contours topographiques (courbes de niveau) sur une série de
plaques en cire, à découper les plaques de cire le long des lignes précédemment tracées
et ensuite à lisser les sections de cire. Ceci permettait d’obtenir à la fois des formes
positives et négatives qui correspondaient au terrain défini à partir de ces courbes de
niveau. Ensuite, il suffisait de presser une feuille de papier spécial entre les deux partie
(positive et négative) pour créer une carte en relief, cela est illustré sur la figure 2.2.
Fig. 2.2 – Moule pour cartes de relief topographique (Blanther, 1892) [Joseph 97]
En 1940, Perera [Joseph 97] proposa une méthode similaire pour fabriquer les cartes en
relief, en utilisant une découpe de carton le long de courbes de niveau et en les assemblant
ensuite pour créer une carte en trois dimensions. Des raffinements de cette approche ont été
proposés par Zang [Bernard 98]. Ce dernier a suggéré d’utiliser des plaques transparentes
avec des détails topographiques inscrits sur chaque plaque.
En 1972, Matsubara de Mitsubishi Motors proposa un processus topographique qui
utilisait des matériaux photosensibles. Dans ce processus, une résine polymère était ré-
pandue sur des particules réfractaires (poudre de grafite ou sable, par exemple), qui était
étalées sur une couche plane, puis cuites afin de former une plaque cohérente. De la lu-
mière était projetée de manière sélective et scannée sur la plaque afin d’en solidifier une
portion préalablement définie. La partie non scannée, donc non solidifiée, était dissoute
avec un solvant. Les fines couches ainsi formées étaient ensuite assemblées pour former
un moule de fonderie.
21
Chapitre 2. État de l’art sur l’outillage rapide pour l’emboutissage
2.2.1.2 La photosculpture
Fig. 2.3 – Processus de fabrication de relief, par Morioka (1935, 1944) [Joseph 97]
22
2.2. Les procédés de fabrication par couches
En 1951, Munz proposa un système qui a les caractéristiques des techniques actuelles
de stéréolithographie. Il révéla un système basé sur l’exposition sélective d’une émulsion
photographique transparente couche par couche, où chaque couche était définie à partir
d’une section particulière de l’objet scanné. Les couches étaient empilées en descendant
un piston dans un cylindre et en ajoutant suffisamment d’émulsion photographique et
d’argent fixant. Après exposition et solidification, le cylindre transparent résultant conte-
nait une image de l’objet. Par la suite, cet objet pouvait être manuellement découpé ou
gravé photochimiquement pour créer un objet tridimensionnel.
En 1968, Swainson [Joseph 97, Bernard 98] proposa un procédé pour fabriquer di-
rectement un modèle plastique par photopolymérisation sélective tridimensionnelle d’un
polymère photosensible à l’intersection de deux faisceaux lasers.
Des travaux parallèles furent conduits à Batelle Laboratories. Les caractéristiques
essentielles de ce procédé, appelé fabrication photochimique, sont les suivantes : l’objet
est mis en forme aussi bien par les croisements photochimiques que par la dégradation du
polymère par exposition simultanée à l’intersection des deux faisceaux lasers. Bien qu’un
laboratoire de fabrication ait été construit pour ce procédé, sa version commerciale n’a
jamais été achevée [Joseph 97, Bernard 98].
Un procédé qui s’apparente plus à du revêtement de surface par laser qu’à de la
photosculpture a été proposé et publié en 1971 par Ciraud. Cette publication décrit un
procédé pour la fabrication d’objets dans divers matériaux particulièrement fusibles. Afin
de fabriquer l’objet, des particules sont appliquées sur une matière par gravité, par effet
magnétostatique ou électrostatique, ou positionnées par une buse située près de la matrice.
Les particules étaient alors chauffées localement par un laser, un faisceau d’électrons, ou
un faisceau plasma. A la suite de cet échauffement, les particules adhéraient les une, aux
autres pour former une couche continue. Il faut souligner que l’on pouvait utiliser plusieurs
laser afin d’augmenter l’effort de cohésion entre les particules.
Hideo Kodama du "Nagoya Municipal Industrial Research Institute" a été le premier
à publier un livre sur un système fonctionnel de prototypage rapide à base de photopo-
lymères [Joseph 97, Bernard 98]. Dans cette méthode, un modèle solide était obtenu en
fabriquant successivement des couches les unes sur les autres, les zones exposées corres-
pondant aux sections planes du modèle.
Un autre effort, parallèle mais indépendant, fut conduit par Herbert chez 3M Corpo-
ration. Herbert décrit dans son travail un système qui dirige un laser UV sur une couche
photopolymère, grâce à un miroir monté sur une table x-y.
Dans la technique expérimentale d’Herbert, un ordinateur était utilisé pour la com-
mande du laser au travers de la couche à construire, le bac de photopolymère étant baissé
d’un millimètre et un complément de photopolymère étant ajouté en vue de la création
23
Chapitre 2. État de l’art sur l’outillage rapide pour l’emboutissage
de la couche suivante.
Dans le cadre de la fabrication rapide, on distingue deux voies principales :
– les procédés basés sur l’ajout de matière ;
– et ceux basés sur l’enlèvement de matière.
Les procédés de fabrication par couche utilisent tous le même principe de fabrication.
L’objet à réaliser est conçu en utilisant la conception assistée par ordinateur ou les outils
de numérisation, puis il est facetté au format STL. Il existe de nombreux procédés de
prototypage rapide, mais ils ont tous en commun l’utilisation des moyens informatiques
pour décomposer les fichiers STL en couches. Les couches sont ensuite réalisés les unes
après les autres à partir de matériaux pouvant se présenter sous formes de poudres, de
liquides ou encore sous forme de solides. Suivant leur nature et le procédé utilisé, le
montage et l’assemblage des couches peuvent être réalisés avant, pendant, ou après leur
fabrication.
Il est possible de classer ces procédés en deux catégories selon le mode d’éclairage
[Dubois 00] :
– solidification par faisceau laser, dite stéréolithographie point par point (figure 2.4) ;
– solidification par flashage, c’est-à-dire par utilisation d’un masque et d’une lampe à
ultraviolet, dite stéréo lithographie par couches entières (figure 2.5).
Les procédés liquide/solide utilisent le principe de la stéréo lithographie. Ils se carac-
térisent par l’emploi d’une résine photosensible liquide qui se solidifie sous l’action d’une
source lumineuse [Barlier 99, Dubois 00]. On passe d’un monomère à un polymère solide
par l’apport d’énergie lumineuse. Guidé par un système dynamique de miroir, le laser
dessine les points de la couche en cours à la surface du bain de résine. Seule la section
exacte de l’objet est solidifiée.
Le choix de l’épaisseur de couche influence la précision, l’état de surface et en par-
ticulier le temps de fabrication. La plate forme qui porte l’objet descend après chaque
couche dans le bain. L’empilage des couches successives permet ainsi d’obtenir une pièce
3D. Pour éviter les répartitions irrégulières de résine, un système racleur passe au-dessus
de la surface. Les figures 2.4 et 2.5 montrent respectivement le schéma de principe de la
stéréo lithographie et du flashage par lampe ultraviolet.
24
2.2. Les procédés de fabrication par couches
Fig. 2.5 – Schéma de principe du procédé de flashage par lampe UV [Joseph 97]
25
Chapitre 2. État de l’art sur l’outillage rapide pour l’emboutissage
26
2.2. Les procédés de fabrication par couches
27
Chapitre 2. État de l’art sur l’outillage rapide pour l’emboutissage
Les procédés poudre/solide peuvent être classés selon deux catégories bien distinctes :
– frittage de poudre ;
– projection de liant.
• Projection de liant
Le principe repose sur la projection d’un liant liquide à la surface d’une cuve remplie de
poudre. La projection est effectuée grâce à une tête se déplaçant dans le plan x-y [Dubois
00]. A l’issue de la fabrication d’une section d’objet, le plateau support descend d’une
épaisseur. Ce type de fabrication peut nécessiter un traitement thermique afin d’évacuer
le liant et fritter la poudre. Les pièces fabriquées peuvent présenter un retrait lors du
frittage. La figure 2.10 montre le schéma de principe de ce procédé.
28
2.3. État de l’art sur les outils stratifiés
29
Chapitre 2. État de l’art sur l’outillage rapide pour l’emboutissage
30
2.3. État de l’art sur les outils stratifiés
Fig. 2.13 – Forme des tiges constitutives des matrices " discrètes " [Walczyk 97-98-99].
encastrée à sa base, le scénario de cas de chargement le plus défavorable pour cette tige se
produit quand elle dépasse (en sortant) les tiges adjacentes, voir figure 2.14. La possibilité
de flexion excessive (dans le domaine plastique) ou même de rupture de la tige sous l’effet
des sollicitations de formage, est dans ce cas très probable. Par conséquent, il est nécessaire
31
Chapitre 2. État de l’art sur l’outillage rapide pour l’emboutissage
de vérifier la rigidité des tiges ainsi que leurs résistances vis-à-vis des sollicitations de
flexion et de compression engendrées par les composantes de l’effort de formage [Walczyk
98-99].
Fig. 2.14 – Sollicitations sur une tige sortant d’une matrice " discrètes " [Walczyk 98-99].
Dans le cas des matrices obtenues par assemblage de plaques métalliques, le mode de
rupture mécanique d’une plaque sous l’action de la composante verticale de la force de
formage est régi par le comportement vis-à-vis du flambement [Walczyk 98-99]. Pour la
vérification à la stabilité des plaques, les auteurs utilisent la théorie de Timoshenko sur
le comportement de plaques. Il calcule alors, les valeurs critiques des forces appliquées au
plan médian d’une plaque (figure 2.15) auquel la forme plate en équilibre devient instable,
les mêmes formules que dans le cas des barres comprimées peuvent donc être employées.
La charge critique d’une plaque isolée du reste des plaques adjacentes peut être estimée
par la formulation de flambement d’Euler.
L’application du procédé LOM (Laminated Object Manufacturing) à l’outillage stra-
tifié pour la mise en forme a également permis la réalisation de matrices (figure 2.16) à
partir d’assemblage de plaques métalliques [Mueller 00]. La matrice stratifiée a été utilisée
avec succès pour produire plusieurs bonnes pièces embouties sans déformation excessive.
L’auteur mentionne également que le temps de fabrication de cette matrice était de 120%
comparé au temps de fabrication que requiert une même matrice conventionelle. En re-
vanche, le coût total de fabrication était seulement de 38%.
Des outils stratifiés dédiés au pliage de tôles (figure 2.17) ont été également obtenus
par le procédé de Stratoconception [Schneider 03].
32
2.3. État de l’art sur les outils stratifiés
Fig. 2.15 – Plaque soumise aux composantes de l’effort de formage [Walczyk 98-99].
Fig. 2.16 – Matrice stratifiée pour les procédés de mise en forme [Mueller 00].
Fig. 2.17 – Poinçon et matrice stratifiés pour le pliage de tôles [Schneider 03].
33
Chapitre 2. État de l’art sur l’outillage rapide pour l’emboutissage
Fig. 2.18 – Poinçon et matrice stratifiés pour la mise en forme de tôles [Nakagawa 00].
Une étude comparative entre les outils directs-indirects et entre les outils tendres-
durs, fabriqués par différentes techniques de prototypage rapide, montrent que les outils
directs et durs, obtenus par assemblage mécanique de plaques métalliques sont les plus
avantageux en terme de résistance mécanique et de durée de vie, bien qu’ils ne le soient
pas en terme de coûts et de délais de fabrication, comparés aux autres techniques de
fabrication rapide [Chua 99].
Par ailleurs, des tests expérimentaux, notamment des tests de compression (120 MPa),
des tests à l’usure, des tests de fatigue ont été effectués sur presse de mise en forme
pour évaluer la résistance mécanique de deux types de géométrie (figure 2.19) d’outils
d’emboutissage fabriqués par différentes techniques de prototypage rapide, entre autre la
Stratoconception . Les résultats des tests ont révélé que les outils stratifiés sont les plus
avantageux en terme de rigidité et de résistance mécanique [Wadman 03].
34
2.3. État de l’art sur les outils stratifiés
Dans le cas de l’assemblage horizontal, les efforts de compression dus à l’action d’em-
boutissage sont perpendiculaires au sens de stratification, ce qui est favorable à la tenue
mécanique de l’outil. Dans le cas de l’assemblage vertical, les efforts de compression dus
à l’action d’emboutissage sont parallèles au plan de joint ce qui accentue le cisaillement
au niveau des joints assemblés.
35
Chapitre 2. État de l’art sur l’outillage rapide pour l’emboutissage
type prismatique). En effet, un usinage 2,5D des plaques, de manières à contrôler la forme
3D, réduit grandement les besoins de finition, puisque les angles de découpe se raccordent
avec les plaques adjacentes (figure 2.21).
Fig. 2.21 – Amélioration de l’état de surface des outils stratifiés (source : CIRTES).
36
2.3. État de l’art sur les outils stratifiés
37
Chapitre 2. État de l’art sur l’outillage rapide pour l’emboutissage
38
2.4. Généralités sur les outils conventionnels
39
Chapitre 2. État de l’art sur l’outillage rapide pour l’emboutissage
découpe du flan est telle que la pièce reste attachée en deux points au moins à la bande
jusqu’à la dernière opération. Les différentes parties de l’outillage sont assemblées sur un
même bloc [Burlat 98].
Dans tous les cas de groupage d’outils, on détermine les efforts nécessaires à chacun
d’eux ; cela permet d’une part de vérifier que l’effort nominal de la presse est suffisant, et
d’autre part de disposer ces outils de façon que le point d’application de l’effort résultant
soit le plus près possible de l’axe du coulisseau de la presse [Martin 77].
40
2.4. Généralités sur les outils conventionnels
l’outil masse en fonte. C’est seulement après refroidissement de celui-ci (cela peut durer
jusqu’à 30 jours) que l’usinage est effectué. Des traitements ou des revêtements de surface
peuvent être appliqués à ces outils. Les opérations de polissage, généralement manuelles,
constituent la phase finale de la réalisation de ces outils. Elles ont pour but de préserver
l’état de surface des pièces embouties et de faciliter les écoulements de métal de certaines
zones. Il est également possible d’effectuer sur ces outils, après une première mise sous
presse, un ajustement de leur géométrie par une recharge de matériaux ou un usinage
complémentaire.
Fig. 2.28 – Coût de fabrication d’un panneau automobile (source : IBIS Associates)
41
Chapitre 2. État de l’art sur l’outillage rapide pour l’emboutissage
En 1991, Chen [Burlat 98] a effectué une étude comparative complète du prix de
fabrication d’un capot automobile en fonction du matériau utilisé, ce qui a permet de
déterminer le coût total de production pour 500.000 pièces produites en fonction de trois
matériaux, acier, aluminium et composite SMC (figure 2.29). On constate que l’utilisation
de l’acier représente un gain important par rapport aux autres matériaux. Cependant, il
faut noter que l’utilisation de composite SMC nécessite, pour la fabrication en grandes
séries, de multiplier le nombre de lignes de production pour permettre de suivre la cadence
de production, d’où un coût de transformation élevé.
Fig. 2.29 – Coût de fabrication d’un capot automobile en fonction du matériau utilisé
(source :[Burlat 98])
On peut noter aussi que dans le cas des petites séries et lorsqu’on ne considère qu’une
seule ligne de production, le coût des outils de formage se retrouve ainsi largement à
l’avantage de l’utilisation de composite SMC, tableau 2.1, ce qui confirme le résultat de
la figure 2.28. Le coût total de fabrication de la pièce finale est largement fonction du
nombre de pièces produites et du choix du matériau à utiliser.
Tab. 2.1 – Comparatif des coûts des outillages pour la fabrication d’un capot de voiture
en fonction du matériau utilisé (source : [Burlat 98])
D’après les études faites sur la comparaison de prix de revient d’une pièce produite
en fonction du matériau utilisé et de la quantité de pièces produites annuellement, on
remarque que dans ce cas, il faut produire annuellement un minimum de 100.000 pièces
42
2.4. Généralités sur les outils conventionnels
pour être compétitif quant à l’utilisation de l’acier. Il est donc nécessaire pour rendre
l’acier compétitif de réduire le prix de revient des outils d’emboutissage.
Le coût actuel des outils d’emboutissage fabriqués en fonte ou en acier est surtout
concentré dans l’usinage des matériaux utilisés, voir tableau 2.2. En effet, pour un gros
outil de production série, l’usinage et l’assemblage concerne plus de la moitié du coût total
de fabrication. C’est donc la diminution des opérations d’usinage de l’acier qui peuvent
permettre de réduire les coûts de fabrication des outils d’emboutissage [Burlat 98]. D’où la
nécessité de développer des techniques de fabrication d’outil autres que l’usinage classique.
Dans notre cas, nous adopterons la technique de fabrication par assemblage mécanique
de plaques d’acier (procédé de Stratoconception ) appliquée à l’outillage rapide pour
l’emboutissage.
Coûts
Méthodes d’emboutissage 3%
Etudes d’outillage 5%
Modelage 8%
Matières 18%
Usinage et assemblage 54%
Mise au point sous presse 12%
Total 100%
Tab. 2.2 – Coûts de fabrication d’un gros outil d’emboutissage de production de série
(source : [Burlat 98])
43
Chapitre 2. État de l’art sur l’outillage rapide pour l’emboutissage
Matériaux ρ E ν σ0 σrup A
F GS 600 7.1 − 7.2 160 − 180 0.25 340 550 1 − 2 190 − 270
Tab. 2.3 – Propriétés mécaniques des aciers et fontes utilisés en général pour la fabrication
des outils d’emboutissage (source : [Burlat 98])
Comme nous l’avons déjà mentionné dans le premier chapitre, les outils d’emboutis-
sage sont fabriqués sans calculs préalables sur leur comportement mécanique (résistance
mécanique). Les matériaux employés, fonte ou acier, sont considérés suffisamment résis-
tants pour les emboutissages considérés. Cependant, en pratique, il se produit parfois
des cassures ou ruptures partielles dans les outils, dues généralement à des erreurs de
manipulation ou des défauts d’emboutissage [Burlat 98].
2.5 Conclusion
Nous avons vu tout au long de cette étude bibliographique que le coût des outils
d’emboutissage conventionnels est très élevé et a une incidence directe sur le prix des
pièces embouties, dans la production de petites et moyennes séries. En effet, les opérations
d’usinage conventionnel, qui coûtent très cher, représentent en général plus de 50% du coût
global de fabrication des l’outils, d’où la nécessité de diminuer les opérations d’usinage
conventionnel. Dans ce contexte, les outils d’emboutissage stratifiés ont un grand intérêt
en matière de délais, voire de coût de fabrication, mais le savoir-faire pour les concevoir,
les construire et les employer avec succès dans l’industrie de l’emboutissage n’est pas
encore maîtrisé. D’une part, la mise en oeuvre pratique de ces techniques dépend très
fortement de la maîtrise des techniques d’assemblage des strates. De plus, la recherche
dans ce domaine est limitée aux investigations expérimentales touchant à la faisabilité des
outils stratifiés et aussi à leur fabrication rapide. Cependant, si les outils d’emboutissage
peuvent être obtenus dans un délai réduit, voire à moindre coût en utilisant les méthodes
de prototypage rapide, les outils conventionnels restent les plus avantageux en terme de
durée de vie.
44
2.5. Conclusion
Par ailleurs, au regard de l’application industrielle visée, les assemblages vissés pré-
sentent un attrait indéniable en terme de résistance mécanique.
La revue de l’état de l’art présentée dans ce chapitre montre que les résultats des
études expérimentales et numériques effectuées sur les outils d’emboutissage stratifiés
ne nous apportent malheureusement pas la moindre information sur les méthodes de
dimensionnement potentiellement applicable pour la conception des outils. En effet, tout
comme dans le cas des outils standards, les outils prototypes (stratifiés ou non) sont conçus
sans calculs préalables sur leur résistance mécanique car, le procédé d’emboutissage est
complexe et l’on ne connaît pas la répartition des efforts de contact appliqués aux outils
au cours de l’opération d’emboutissage.
Par conséquent, la modélisation et l’analyse tridimensionnelle des outils d’emboutis-
sage est un sujet qui peut intéresser beaucoup de partenaires dans l’industrie de l’em-
boutissage de petites et moyennes séries de pièces. Dans ce cadre, nous développerons et
nous validerons dans le chapitre suivant une méthodologie générale pour l’analyse tridi-
mensionnelle du comportement des outils d’emboutissage prototypes, indispensable pour
le dimensionnement des outils stratifiés.
45
Chapitre 2. État de l’art sur l’outillage rapide pour l’emboutissage
46
Analyse mécanique des outils déformables
3
homogènes
Sommaire
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
3.2 Mise en forme de tôles par emboutissage . . . . . . . . . . . . 51
3.2.1 Modes de déformation d’une pièce emboutie . . . . . . . . . . . 51
3.2.2 Défauts dans les pièces embouties . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.2.3 Méthodes de simulation de l’emboutissage . . . . . . . . . . . . 54
3.3 Stratégie et choix des modèles éléments finis . . . . . . . . . . 55
3.3.1 Approche numérique par éléments finis . . . . . . . . . . . . . . 56
3.3.2 Résolution statique implicite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.3.3 Résolution dynamique explicite . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.4 Exemples bi-dimensionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.4.1 Godet cylindrique (Numisheet’02) . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.4.2 Godet cylindrique avec contre-embouti . . . . . . . . . . . . . . 72
3.5 Exemples tridimensionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
3.5.1 Boite carrée (Numisheet’93) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
3.5.2 Cas industriel (pièce Craft-Fastool) . . . . . . . . . . . . . . . . 80
47
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
3.1 Introduction
Les niveaux de contraintes qui sont réellement atteints dans les outils d’emboutissage
ne sont connus que partiellement. En pratique, les outils d’emboutissage conventionnels
obtenus par usinage de blocs de fonte ou d’acier ne sont que rarement dimensionnés par
les méthodes classiques de la résistance des matériaux [Martin 77, Burlat 98]. Ceci est
évidemment un obstacle principal au développement de nouvelles techniques de fabrication
des outils d’emboutissage, notamment les techniques de fabrication qui procèdent par
empilement successif de couches métalliques telle que la Stratoconception , entre autres.
Depuis plusieurs années, les études expérimentales et numériques relatives au procédé
d’emboutissage, portent majoritairement sur la pièce à produire (pièce emboutie), et très
peu sur les outillages (poinçon, matrice, serre-flan) [Oudjene 04-05d]. Notons qu’il existe
de nombreux travaux traitant les aspects numériques, la modélisation et la simulation
numérique des procédés de mise en forme en général et de l’emboutissage en particulier.
Ces travaux, trop nombreux pour être tous cités, sont disponibles dans la littérature spé-
cialisée, et en particulier dans les actes des conférences suivantes : Numiform, Numisheet,
Esaform, IDDRG,... En France, de nombreuses équipes travaillent dans le domaine comme
l’UTC [Batoz 89-90-97-00, Naceur 04, Roelandt 92...], le LMARC de Besançon [Gelin 85,
Boisse 96, ...], le LMSo de l’INSA de Lyon [Brunet 97,...], l’ERMeP du GIP-InSIC de
Saint-Dié-des-Vosges [Batoz 05,...], le GMMS de l’Université de Reims [Guo 00,...] et bien
d’autres.
Par ailleurs, un autre domaine de la littérature concerne le comportement au frotte-
ment et à l’usure des outils d’emboutissage. L’étude mécanique, par simulation numérique
d’un rayon de matrice sollicité par un passage de tôle a été abordée notamment par Dam-
borg (1996) [Damborg 96], Danckert (1998) [Danckert 98], Jensen (1998) [Jensen 98], Attaf
(2003) [Attaf 03], Hortig (2001) [Hortig 01]...etc. Les modèles étudiés sont bidimensionnels
(axisymétrie, déformations planes). Ils ont permis d’accéder à la répartition de la pression
de contact sur les rayons de matrices. En 1996, Sniekers [Attaf 03] a effectué une étude
48
3.1. Introduction
Fig. 3.1 – Distribution des pressions de contact sur les rayons d’outils (source : [Attaf
03])
Quelques années plus tard, Hortig et al. [Hortig 01] ont présenté une étude à l’usure
d’un rayon de matrice ainsi qu’une étude paramétrique sur la distribution des pressions
de contact. Ils ont étudié notamment, l’influence du coefficient de frottement, du rayon
de matrice, de la pression de serre-flan et de l’épaisseur de la tôle sur la répartition de la
pression de contact.
En ce qui concerne la bibliographie d’origine plus académique, nous disposons de très
peu de travaux qui se reportent au dimensionnement et aux calculs préalables à la résis-
tance mécanique des outils d’emboutissage. En effet, dans l’industrie de l’emboutissage,
il y a un besoin très faible de dimensionner les outils conventionnels, car les outils, fa-
briqués en acier ou en fonte, sont considérés suffisamment résistants pour effectuer les
opérations d’emboutissage vis à vis des tôles classiques. Cependant, l’utilisation de tôle à
haute limite d’élasticité (THLE), type TRIP ou DP, peut nécessiter le dimensionnement
des outils conventionnels. De plus, la recherche dans le domaine de la fabrication des
outils par les nouvelles méthodes, notamment les techniques de prototypage rapide, qui
suscitent la curiosité et la nécessité d’étudier le comportement mécanique des outils, est
pour le moment au stade des applications industrielles.
En 1998, Burlat [Burlat 98] a examiné la possibilité de fabriquer des outils d’emboutis-
sage par combinaison de différents matériaux. Il considère alors trois types d’outillages :
49
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
Fig. 3.2 – Distribution des contraintes de Von Mises dans les outils [Burlat 98]
50
3.2. Mise en forme de tôles par emboutissage
Fig. 3.3 – Déformations subies en surface d’une tôle, en cours d’emboutissage [Martin 77]
L’état mécanique d’un élément d’une tôle emboutie est défini par les déformations
principales ( 1 , 2 , 3 ) et les contraintes principales ( σ1 , σ2 , σ3 ). Les déformations en
expansion et en retreint induisent des modifications de l’épaisseur de la tôle. Les zones
sollicitées en expansion s’amincissent (3 < 0) tandis que celles sollicitées en compression
s’épaississent (3 > 0).
51
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
Trois zones de sollicitations différentes peuvent être identifiées sur un embouti axisy-
métrique (figure 3.4) :
La partie du flan qui se trouve dans un état d’expansion biaxiale au début du formage.
La partie verticale qui joint la partie en contact avec le poinçon et celle en contact avec la
matrice subit une traction plane. La partie sous serre-flan subit une compression associée
à de la traction, si ces deux sollicitations se compensent il s’agit d’un cisaillement. C’est
le trajet idéal de formage car l’épaisseur reste constante, l’amincissement dû à la traction
et l’épaississement dû à la compression se compensent [Delamézière 02]. Un point de la
tôle peut passer de la zone sous le serre-flan à la zone en traction plane, il subit alors
un phénomène de flexion alternée (cambrage-décambrage) en passant par le rayon de la
matrice.
Dans le cas des tôles minces, on considère l’hypothèse des contraintes planes ; la
contrainte 3, normale au plan, est alors négligeable. Le domaine de sollicitation en ex-
pansion correspond à un état de contraintes où les deux contraintes dans le plan sont
positives. Le domaine de sollicitation en retreint correspond quant à lui à des contraintes
de signes opposés ( σ1 > 0, σ2 < 0). Les déformations en retreint sont donc associées à
un champ de contraintes de compression.
On distingue ainsi deux domaines [Barlet 98] :
– Le domaine des déformations en retreint, limité par la traction et la compression
uniaxiale ;
– Le domaine des déformations en expansion, limité par l’expansion biaxiale et la
traction uniaxiale.
Il est intéressant de noter que l’on peut obtenir des déformations :
– En expansion avec 2 < 0 ;
– En retreint avec 3 < 0.
52
3.2. Mise en forme de tôles par emboutissage
Les plis résultent d’un flambement local de la tôle sous l’effet de contraintes de com-
pression [Barlet 98]. Les phénomènes d’instabilité se manifestent sous la forme d’ondula-
tions, qui peuvent apparaître :
53
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
– Sous le serre flan lors de l’opération de retreint, la pression de serrage est alors
parfois suffisante pour éviter ces plis générant grippage et usure de l’outil ;
– Dans les zones sous contact avec les outils, ces plis apparaissent dans le meilleur des
cas à la fin de l’emboutissage ;
– Après retour élastique, les plis résultent alors des contraintes résiduelles libérées lors
de l’extraction de la pièce.
L’aspect de surface est un critère d’acceptation déterminant pour les pièces de carros-
serie par exemple. Les défauts de surface résultent d’une hétérogénéité de la déformation,
d’un glissement tôle/outils, ou de l’état de surface des l’outils produisant alors des rayures.
La pièce peut aussi présenter des défauts de plats lorsque la déformation plastique est trop
faible pour assurer une tension suffisante de la tôle [Barlet 98].
Après extraction de la pièce, on observe souvent des défauts de tolérances dimen-
sionnelles dus au retour élastique. Il est donc nécessaire de procéder à des opérations de
calibrage pour garantir une géométrie correcte.
54
3.3. Stratégie et choix des modèles éléments finis
procédé (géométrie des outils et du flan, propriétés matériaux...etc.). Les méthodes in-
crémentales sont assez largement employées pour les codes dédiés à la simulation car,
elles prennent en compte de manière précise les différentes non linéarités (grandes trans-
formations élasto-plastiques, contacts frottements), qui combinées, forment un système
fortement non linéaire. L’expression des lois de comportement est fonction des taux de
déformations et de contraintes. Deux types d’algorithme sont couramment utilisés pour
actualiser les champs de déplacements : l’algorithme statique implicite et l’algorithme
dynamique explicite dont les aspects numériques sont présentés dans l’annexe A.
55
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
choisi de traiter des cas d’emboutissage bien connus dans la littérature. Les cas d’études
considérés sont dans un premier temps analysés de manière classique en considérant les
outils rigides (poinçon, matrice, serre-flan) afin de confronter les résultats des modèles
développés avec ceux de la littérature, en ce qui concerne la pièce emboutie. Dans un se-
cond temps, nous effectuerons des simulations de l’emboutissage en considérant le poinçon
déformable dans des cas de géométries axisymétriques.
La mise au point d’une simulation de l’emboutissage en considérant les outils défor-
mables est relativement difficile. De plus, nous ne disposons d’aucun résultat de réfé-
rence concernant le comportement des outils. Pour cela, nous considérons un probème
bi-dimensionnel relativement simple que nous résolvons en utilisant un modèle statique
implicite. Il nous permettra d’obtenir une solution de référence. Ensuite, nous entrepre-
nons de simuler en dynamique explicite le même problème, en utilisant des modèles 2D
et 3D, pour vérifier que nous obtenons bien les mêmes résultats.
L’équilibre du solide à l’instant t peut être décrit sous forme variationnelle, par le PTV
[Batoz 90b] :
−→−→ →− −→
Wstat = D ∗ : σdV − u∗ .fS dS− u∗ .fV dV
−
V
→∗ S−
→∗ V
Wdyn = u ρüdV + u cu̇dV (3.1)
V V
W = Wstat + Wdyn = 0 ∀u∗ C.A
−−→
avec : σ tenseur de Cauchy, D ∗ = 12 sym grad − →
u ∗ tenseur des déformations virtuelles.
→ −
− → → −
− →
fS et fV sont respectivement les vecteurs des forces surfaciques et volumiques. −
→
u , u̇ , ü
déplacement, vitesse et accélération, ρ la densité et V la configuration déformée.
En utilisant la discrétisation par éléments finis (voir annexe A), l’équation (3.1) s’écrit :
[M] {ü} + [C] {u̇} − F ext + F int (u) = 0 (3.2)
avec : [M] matrice masse diagonale, [C] matrice amortissement diagonale, {F int } et
{F ext } respectivement les vecteurs forces internes et externes, obtenus par assemblage.
L’emboutissage est un procédé ou problème quasi-statique mais fortement non linéaire,
en raison des contacts entre la tôle et les différents outils. Ainsi nous pouvons utiliser soit,
une méthode de résolution implicite ou explicite.
56
3.4. Exemples bi-dimensionnels
ext n int n n
{ün } = [M]−1 F (t ) + F (σ , t ) (3.4)
Les contraintes sont évaluées par la formulation de la loi de comportement. Les vecteurs
forces externes dépendent des conditions aux limites et des lois de contacts. L’opérateur
temporel est discrétisé par un schéma de différences finis centrales. Pour plus de détails
sur les aspects numériques concernant la discrétisation temporelle par la méthode des
différences finis centrales, nous recommandons aux lecteurs l’annexe A.
L’exemple, décrit en figure 3.6, est le "benchmark" proposé dans la conférence "Numi-
sheet’2002". Le problème consiste à former un godet cylindrique de 40 mm de profondeur
à partir d’une tôle de 210 mm de diamètre et d’une épaisseur de 1 mm. Un serre-flan per-
met de contrôler le glissement de la tôle. La pression exercée par ce serre-flan sur la tôle
ainsi que le comportement à l’interface entre la tôle et les outils jouent un rôle déterminant
dans le contrôle de l’écoulement du matériau afin d’éviter la formation des plis et d’éviter
57
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
Nous présentons dans cette section, les résultats obtenus en utilisant les codes ABA-
QUS/Explicite et STAMPACK, pour l’emboutissage du godet cylindrique en considérant
les outils rigides. Il est donc possible d’utiliser un modèle éléments finis tridimension-
nel, similaire à celui développé dans [Numisheet 02]. Les résultats obtenus sont ensuite
comparés à ceux issus de [Numisheet 02].
La mise au point d’un modèle avec un logiciel de type statique implicite (ABA-
QUS/Standard) est relativement difficile pour les problèmes 3D fortement non-linéaires
et peu efficace pour des problèmes avec contacts complexes, d’où la nécessité fréquente
d’utiliser ABAQUS/Explicite.
La tôle est discrétisée à l’aide de 2196 éléments finis de coque à 4 noeuds, à interpo-
lation linéaire en déplacements et avec intégration réduite (S4R) dans ABAQUS et 5008
éléments de coque à 3 noeuds (BST) dans STAMPACK (figure 3.7). Les outils poinçon,
matrice et serre-flan sont représentés par des surfaces rigides (discrétisés par des éléments
rigides). La tôle a un comportement élasto-plastique avec une loi d’écrouissage isotrope.
Les caractéristiques mécaniques du matériau utilisé sont reportées dans le tableau 3-1.
Les conditions de contact sont régies par une loi de type Coulomb avec un frottement
de 0.04 identique entre la tôle et les différents outils (poinçon, matrice, serre-flan). La
force de serrage vaut 70 kN. La course du poinçon est de 40 mm.
58
3.4. Exemples bi-dimensionnels
59
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
Plus la vitesse du poinçon est faible plus le temps CPU est élevé. Par conséquent, nous
retiendrons une vitesse de 10 m/s pour la suite des simulations, afin de rester dans des
temps CPU acceptables.
Nous attirons l’attention du lecteur sur le fait que la vitesse d’emboutissage utilisée
dans le code STAMPACK est divisée par un facteur de 5 environ par rapport à celle
utilisée dans ABAQUS, car le code STAMPACK utilise une masse volumique artificielle
(mass scaling). Les simulations effectuées dans STAMPACK, ont montré que l’épaisseur
de la pièce n’est pas sensible à la vitesse du poinçon. En revanche, l’effort d’emboutissage
en dépend principalement. La figure 3.9 montre l’évolution de l’effort d’emboutissage pour
plusieurs vitesses du poinçon.
On remarque une chute importante de la force d’emboutissage à la fin de la course du
poinçon pour une vitesse de 2 m/s (vitesse équivalente à 10 m/s environ dans ABAQUS).
Plus la vitesse est élevée, plus la courbe est bruitée et moins les résultats sont fiables. Il
convient donc d’adopter une vitesse de 0.2 m/s pour la suite des simulations si l’on veut
60
3.4. Exemples bi-dimensionnels
61
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
62
3.4. Exemples bi-dimensionnels
63
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
nant la pièce emboutie et le poinçon déformable. Les résultats obtenus avec le modèle
précèdent (modèle avec outils rigides) ont été confrontés à la littérature et constituent
des résultats de référence concernant la pièce finale emboutie. Nous ne disposons d’au-
cun résultat de référence concernant le poinçon déformable. Nous avons donc logiquement
adopté une stratégie de simulation, qui consiste à développer un modèle axisymétrique
2D relativement simple à simuler avec ABAQUS/Standard (statique implicite), afin de
construire une solution de référence pour le poinçon.
Fig. 3.13 – Modèle élément fini 2D axisymétrique avec poinçon déformable [Oudjene 04]
64
3.4. Exemples bi-dimensionnels
Les résultats sont comparés à ceux obtenus avec le même modèle en considérant les
outils rigides. Les résultats issus des deux modèles sont en bon accord. En effet, les défor-
mations élastiques du poinçon n’ont pas d’influence notable sur les résultats. Autrement
dit, le poinçon en acier est suffisamment rigide pour garantir une conformité géométrie de
la pièce emboutie.
65
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
Nous avons également examiné la distribution des forces de contact et des pressions
entre la tôle et les différents outils (poinçon, matrice, serre-flan) au cours de l’emboutis-
sage. La figure 3.16 illustre la distribution des pressions de contact à la fin de la course
de poinçon.
Ce type de résultat peut être obtenu, à l’aide du code ABAQUS, en considérant les
outils rigides ou déformables. On remarque que les efforts de contact entre le poinçon et
la tôle n’existent qu’au niveau du rayon d’entrée poinçon avec un maximum d’environ
54 MPa. Nous remarquons également l’existence de zones de forte pression de contact
qui sont attribuées au pliage et au dépliage de la tôle sur le rayon d’entrée du poinçon,
ce qui est cohérent avec la littérature [Attaf 03, Danckert 98, Hortig 01, Burlat 98]. Par
ailleurs, les pressions de contact apparaissent sous le serre-flan et sous le rayon d’entrée
matrice. Sous le serre-flan, les pressions sont concentrées vers le rayon extérieur du flan,
où l’épaississement est maximum.
La prise en compte de la déformabilité du poinçon au cours de l’emboutissage, nous a
permis d’accéder la répartition des contraintes équivalentes dans le poinçon. La figure 3.17
montre la distribution des contraintes de Von Mises dans le poinçon avec un maximum
global d’environ 35 MPa atteint à la fin de la course du poinçon.
Les calculs ont été effectués sur une machine de type Pentium (R)4, 2.8 Ghz et 1.0 Go
de RAM en utilisant ABAQUS/Standard version 6.3. Le temp CPU dans le cas du modèle
axisymétrique 2D avec poinçon déformable était de 900 (s). Soit 1.5 fois plus grand que
le temps CPU du modèle axisymétrique 2D avec outils rigides.
66
3.4. Exemples bi-dimensionnels
Fig. 3.17 – Contraintes de Von Mises dans le poinçon (ABAQUS/Standard) [Oudjene 04]
67
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
Fig. 3.19 – Effets de la finesse du maillage sur les contraintes, cas de VP =10 m/s
68
3.4. Exemples bi-dimensionnels
Fig. 3.20 – Effets de la vitesse d’emboutissage sur l’état de contraintes dans le poinçon
La vitesse d’emboutissage a aussi une forte influence sur les forces de contact tôle/outils.
Les figures 3.21 et 3.22 illustrent respectivement les courbes force-déplacement du poinçon
déformable pour deux cas de vitesse de poinçon : VP = 10 m/s et VP = 1 m/s, comparées
à la courbe de référence obtenue en considérant les outils rigides. On remarque que dans le
cas du modèle avec poinçon déformable, la force d’emboutissage présente une phase très
oscillatoire au début de l’emboutissage, correspondant à l’impact initial poinçon/tôle. La
suite de la courbe retrouve sa forme "normale" avec une légère amplification par rapport
à celle obtenue en considérant les outils rigides. En effet, la vitesse du poinçon de 10
69
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
m/s est trop élevée, les degrés de liberté du poinçon participent à l’inertie du système et
interagissent avec ceux du flan au travers leurs surfaces de contact (voir annexe B).
Plus la vitesse du poinçon est élevée, plus l’effet d’inertie est élevé et moins le résultat
est fiable.
70
3.4. Exemples bi-dimensionnels
Fig. 3.23 – Modèle élément fini 3D avec poinçon déformable [Oudjene 04-05d]
71
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
Fig. 3.24 – Distribution des contraintes de Von Mises dans le poinçon, ABAQUS/Explicite
avec VP =1 m/s [Oudjene 04-05d]
Les récapitulatifs des temps CPU des différentes simulations effectuées avec ABA-
QUS/Explicite et STAMPACK sont reportés respectivement dans les tableaux 3.2 et 3.3.
Nous rappelons également que les calculs sous ABAQUS/Explicite ont été effectués sur
une machine de type Pentium (R) 4 avec 2.8 Ghz et 1.0 Go de RAM. Quant aux calculs
sous STAMPACK, ont été effectués sur une machine de type Pentium (R) 4 avec 3.2 Ghz
et 3.0 Go de RAM.
72
3.4. Exemples bi-dimensionnels
d’une profondeur de 7 mm et qui correspond à la forme d’un fond de bouteille est réalisé
à la fin de l’emboutissage. La description géométrique du godet est donnée par la figure
3.25. Ce cas d’étude a été traité dans les travaux de thèse de M. Burlat en axisymétrie
(voir [Burlat 98]).
Fig. 3.25 – Description géométrique du godet avec contre embouti [Burlat 98]
73
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
Sur la figure 3.27 nous avons reporté les courbes force-déplacement du poinçon ob-
tenues avec ABAQUS/Implicite et ABAQUS/Explicite en considérant deux vitesses de
poinçon : 10 m/s et 1 m/s.
74
3.4. Exemples bi-dimensionnels
75
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
76
3.5. Exemples tridimensionnels
77
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
Afin de confronter les résultats issus des deux codes, nous avons tracé l’évolution de
l’épaisseur le long du profil OA, correspondant à 00 (figures 3.33) ainsi que l’évolution de
l’effort d’emboutissage (figures 3.34) en fonction de la course du poinçon. Les résultats
sont cohérents.
Par ailleurs, en plus de la connaissance de l’effort global d’emboutissage, l’utilisation
du code STAMPACK nous offre l’avantage d’accéder à la répartition des forces de contact
imposées aux outils rigides. Ainsi, nous pouvons connaître les composantes du vecteur
force de contact en tout point de la surface de l’outil rigide considéré.
La figure 3.35 montre la distribution de la pression de contact sur le poinçon rigide, à
la fin de l’emboutissage, où la charge est maximale.
Tout comme dans les cas 2D précédents, les sollicitations sur le poinçon sont localisées
78
3.5. Exemples tridimensionnels
79
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
rigides doit, a priori, permettre l’analyse des outils déformables, discrétisés par éléments
finis. En effet, en faisant l’hypothèse que les forces de contact imposées à l’outil supposé
rigide sont équivalentes à celles qui s’exercent sur l’outil déformable dans une opération
réelle d’emboutissage, ce dernier peut être analysé par l’exploitation de la répartition des
forces de contact calculées sur l’outil rigide comme cas de chargement statique sur l’outil
réel, déformable.
Désormais, c’est le code STAMPACK qui sera retenu pour la simulation des cas tridi-
mensionnels, pour deux principales raisons :
– L’utilisation de STAMPACK, permet l’obtention de la répartition des forces de
contact directement en surface de l’outil rigide, alors que ABAQUS ne le permet
pas ;
– De plus, STAMPACK conduit à des temps CPU relativement faibles devant les
temps CPU réalisés par ABAQUS (voir tableaux 3.2 et 3.3).
80
3.5. Exemples tridimensionnels
Le contact tôle/outils est supposé de type Coulomb. Nous avons considéré un coeffi-
cient de frottement de 0.1, identique sur toutes les surfaces de contact.
En raison de manque de résultats expérimentaux, nous nous sommes contentés de
comparer la géométrie de la pièce finale emboutie (contour de l’embouti et épaisseur)
81
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
avec celle obtenue expérimentalement, voir figure 3.38. Nous constatons que la qualité
de la pièce obtenue par simulation numérique est globalement identique à celle issue
de l’expérience. Des maxima d’amincissement de l’ordre de 26%, calculés sur la pièce
emboutie (figure 3.39), ont été observés dans les mêmes endroits sur la pièce réelle. En
outre, le détail mentionné sur la figure 3.38b ne correspond pas à un avalement réel mais,
à une découpe du flan initial avant emboutissage.
Afin d’examiner la distribution des sollicitations imposées aux outils rigides, la figure
3.40 illustre la distribution de la pression de contact imposée en surface du poinçon rigide
à la fin de l’emboutissage. Le résultat montre que les forces de contact sont réparties prin-
cipalement sur les différents rayons de l’empreinte du poinçon. Les maxima sont localisés
sur les petits rayons où les conditions d’emboutissage sont les plus sévères.
82
3.6. Description de l’approche proposée
83
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
celles qui s’exercent sur l’outil réel. Ainsi, les forces de contact quasi-statiques calculées
numériquement sur l’outil rigide, sont remplacées par un système de forces statiques dont
les effets sont considérés équivalents à ceux de l’opération réelle d’emboutissage. Cette
hypothèse est vérifiée et valide dans le cas des outils d’emboutissage suffisamment rigides.
L’approche développée ici repose essentiellement sur deux étapes (deux analyses élé-
ments finis), voir figure 3.41 :
Fig. 3.41 – Processus d’analyse 3D par éléments finis des outils d’emboutissage
84
3.6. Description de l’approche proposée
Ainsi, le vecteur force de contact global agissant sur le "Set" (i) est la somme sur les
éléments qui le constituent :
85
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
⎧ (i) ⎫
nelt ⎪
⎨ Fx ⎪ ⎬
(i) (i)
F (i) = Fj avec F (i)
Fy (3.5)
⎪
⎩ (i) ⎪ ⎭
j=1 Fz
avec nelt le nombre d’éléments rigides sur le "Set" (i).
La force totale d’emboutissage est alors la somme des composantes verticales Fz sur
tous les "Sets" et peut être exprimée par la relation :
nset
Fp = Fz(i) (3.6)
i=1
Avec : ds(i) l’aire du "Set" (i). P (i) est l’intensité de la charge distribuée sur le "Set" (i).
Dans notre cas, les vecteurs forces de contact sont automatiquement calculés et sauve-
gardés pour chaque "Set" élémentaire, dans l’étape de simulation numérique de l’embou-
tissage en utilisant le code STAMPACK. Le transfert de ces vecteurs forces de contact en
forces équivalentes distribuées, pour l’analyse de l’outil déformable (stratifié ou non) se
fait de manière automatique dans CATIA V5 en utilisant l’option "force importée".
Exemple 1 :
Le premier exemple, décrit en figure 3.43, est le poinçon cylindrique simulé précé-
demment avec le code ABAQUS. Dans cet exemple simple, nous comparons les résultats
86
3.7. Validation numérique
obtenus avec l’approche proposée et ceux obtenus par simulation couplée de l’emboutis-
sage en utilisant ABAQUS/Implicite. Nous considérons un modèle 3D avec un maillage
identique à celui de la figure 3.18, soit 16469 éléments finis (H8). Le poinçon est encastré
à sa base (surface supérieure) avec les conditions de symétrie imposées à ses deux faces
latérales et soumis aux sollicitations de contact imposées le long de son rayon d’entrée
(figure 3.16). Il est considéré élastique linéaire et isotrope dont les caractéristiques sont
E = 210 GPa et ν = 0.3. Le calcul a été réalisé avec ABAQUS/Implicite.
La figure 3.44 illustre la distribution des contraintes de Von Mises. Nous remarquons
que le résultat obtenu est en bon accord avec celui de la figure 3.17, obtenu par simulation
couplée de l’emboutissage. Nous vérifions bien que la réaction verticale calculée à la base
encastrée du poinçon correspond à la force totale d’emboutissage, obtenue par simulation
numérique.
87
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
Exemple 2 :
Le deuxième exemple est le poinçon cylindrique avec contre-embouti traité précé-
demment en 2D. Nous considérons donc un modèle éléments finis 3D construit à l’aide
d’éléments tétrahèdriques à 4 noeuds. Le poinçon est considéré élastique linéaire et iso-
trope dont les caractéristiques sont E = 210 GPa et ν = 0.3. On considère le chargement
issu des sollicitations de contact imposées sur le rayon d’entrée et du contre-embouti du
poinçon (figure 3.28). Le calcul a été également réalisé avec ABAQUS/Implicite.
La figure 3.45 montre la distribution des contraintes de Von Mises obtenue. Nous
constatons que le résultat est similaire à celui de la figure 3.29, obtenu par simulation
couplée de l’emboutissage. La réaction verticale calculée à la base encastrée correspond
bien à la force de réaction totale du poinçon obtenue par simulation numérique de l’em-
boutissage.
3.8 Conclusion
L’étude rapportée dans ce chapitre, concerne le comportement tridimensionnel des ou-
tils d’emboutissage. En ce qui concerne la modélisation et/ou la simulation numérique du
comportement tridimensionnel des outils d’emboutissage, nous n’avons malheureusement
recensé aucun travail publié dans la littérature.
Les simulations numériques effectuées en utilisant le code ABAQUS/Explicite ont
permis de mettre en évidence les fortes difficultés pratiques qu’impose la simulation nu-
mérique de l’emboutissage en considérant les outils déformables, en particulier dans les
cas 3D. Le couplage fort de l’opération d’emboutissage avec le comportement élastique des
88
3.8. Conclusion
outils déformables n’est donc pas envisageable, en particulier dans le cas des géométries
3D complexes. En effet, des résultats de précision acceptable ne peuvent être atteints
qu’au moyen de modèles de très grandes tailles (discrétisation des outils en éléments
déformables) et des temps CPU très conséquents, puisque l’algorithme de résolution dy-
namique/explicite, principalement utilisé, nécessite de réduire la vitesse d’emboutissage
de manière significative, pour stabiliser la solution.
Pour contourner toutes ces difficultés, tout en conservant une bonne qualité d’éva-
luation des déformations et des contraintes dans les outils, nous avons proposé et déve-
loppé une approche simplifiée, en deux étapes, permettant l’analyse tridimensionnelle du
comportement des outils d’emboutissage. L’approche développée est originale en ce qui
concerne l’emboutissage, elle consiste à découpler (séparer) les nonlinéarités de l’embou-
tissage et le comportement élastique de l’outil déformable considéré. On suppose alors
que les forces de contact imposées en surface de l’outil rigide au cours de l’emboutissage
sont identiques à celles qui s’exercent sur l’outil réel, en acier. Ainsi, les forces de contact
quasi-statiques calculées numériquement sur l’outil rigide, sont remplacées par un système
de forces statiques dont les effets sont considérés équivalents à ceux de l’opération réelle
d’emboutissage. Cette procédure de calcul est basée essentiellement sur deux étapes :
– étape 1, simulation classique de l’emboutissage en considérant les outils rigides,
permettant ainsi d’obtenir la répartition des forces de contact que le flan exerce sur
l’outil rigide au cours du formage. Cette étape de simulation est réalisée en utilisant
le code STAMPACK qui a l’avantage de calculer les forces de contact directement
en surface de l’outil rigide considéré [Quantech ATZ 04] ;
– étape 2, analyse mécanique de l’outil (stratifié ou non) considéré déformable et en
lui appliquant la répartition des forces de contact issue de l’étape 1. Cette étape est
réalisée séparément à l’aide du module éléments finis de CATIA V5.
Sur le plan numérique, la société Quantech ATZ (Espagne) a effectué des dévelop-
pements internes (spécifiques à notre problématique) au logiciel STAMPACK, afin de
calculer et de sauvegarder automatiquement la distribution des forces de contact sur les
outils rigides, au cours de l’emboutissage.
L’approche développée peut mener à l’analyse d’outils prototypes stratifiés ou non.
Elle est simple d’utilisation et conduit à des temps CPU habituels, puisque l’emboutis-
sage est simulé classiquement en considérant les outils rigides. Les résultats obtenus en
utilisant cette approche, en terme de contraintes, sont en bon accord avec ceux issus d’une
simulation couplée de l’emboutissage, en considérant l’outil déformable ; ce qui a contribué
à valider numériquement l’approche proposée.
89
Chapitre 3. Analyse mécanique des outils déformables homogènes
90
Applications aux outils stratifiés
4
précontraints par vissage
Sommaire
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
4.2 Aspects bibliographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
4.3 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
4.4 Assemblage : théorie et aspects mécaniques . . . . . . . . . . . 95
4.4.1 Comportement d’un joint boulonné . . . . . . . . . . . . . . . . 95
4.4.2 Précontrainte de serrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
4.4.3 Pression à l’interface des pièces assemblées . . . . . . . . . . . . 101
4.5 Modélisation des assemblages par éléments finis : modèle
adopté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
4.6 Validation sur un cas d’assemblage cylindrique . . . . . . . . . 104
4.6.1 Modélisation analytique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
4.6.2 Modélisation par éléments finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
4.6.3 Comparaison des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
4.7 Applications aux outils d’emboutissage . . . . . . . . . . . . . 109
4.7.1 Poinçon cylindrique (Numisheet’02) . . . . . . . . . . . . . . . 109
91
Chapitre 4. Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
4.1 Introduction
En général, le choix de l’épaisseur des strates pour la fabrication des outils stratifiés
dépend des détails de la géométrie de l’empreinte de l’outil à réaliser mais aussi du prix
des plaques métalliques utilisées pour l’usinage des strates. Actuellement, le CIRTES
utilise des plaques d’acier rectifiées de 7 mm d’épaisseur. Par conséquent, nous adoptons
l’épaisseur de 7 mm pour toutes les strates dans tous nos calculs, au cours de cette étude.
En ce qui concerne l’assemblage des strates, l’épaisseur du joint de colle dépend du type
de colle utilisé. En effet, pour garantir une meilleure tenue mécanique des assemblages
collés, il est nécessaire de gérer l’épaisseur des joints de colle. Pour la colle utilisée par
le CIRTES (DELO-Monopox 1196), l’épaisseur doit être comprise entre 0.1 et 0.2 mm.
Quant au choix de l’emplacement des vis et inserts, il dépend des contraintes géométriques
imposées par l’empreinte de l’outil stratifié à réaliser. Le choix de cet emplacement est
souvent réalisé de manière empirique, sans calcul préalable et souvent basé sur de simples
règles de conception et de l’expérience des outilleurs.
La répartition des contraintes dans un outil d’emboutissage stratifié, soumis à des sol-
licitations de formage, dépend de la géométrie de l’outil ainsi que du mode d’assemblage
utilisé. D’une manière générale, la résistance mécanique d’un outil d’emboutissage strati-
fié, assemblé par vissage (ou toute autre technique) dépend principalement du matériau
des strates utilisé ainsi que du choix du système d’assemblage de celles-ci. La modélisa-
tion numérique par éléments finis est un outil indispensable pour réaliser une étude sur
la répartition des contraintes dans la structure des outils stratifiés et notamment dans le
système d’assemblage utilisé.
Dans ce chapitre, nous présenterons quelques applications numériques sur des cas
d’outils d’emboutissage stratifiés académiques (virtuels) et industriels (réels) en utili-
sant l’approche simplifiée développée dans le chapitre précèdent (en couplant les codes
STAMPACK et CATIA V5). La répartition des sollicitations imposées aux outils au cours
de l’opération d’emboutissage étant connue, les outils stratifiés peuvent être, désormais,
considérés et analysés comme étant des structures vissées (ou boulonnées).
Les travaux de simulation numérique exposés dans ce chapitre, fournissent les résultats
en terme de répartition des contraintes mécaniques développées dans un outil d’emboutis-
sage stratifié en considérant plusieurs modes d’assemblage (collage, vissage, combinaison
92
4.2. Aspects bibliographiques
du collage avec le vissage) et bien entendu en terme de comportement des différents sys-
tèmes (modes) d’assemblage testés. Dans un premier temps, nous avons commencé par
traiter un cas très simple, qui consiste en l’assemblage de deux plaques cylindriques, dont
les résultats numériques et expérimentaux sont disponibles dans la littérature [Massol 94],
afin de tester et d’évaluer les capacités du module de CATIA V5, en ce qui concerne l’ana-
lyse des assemblages par éléments filetés. Ceci permettra de disposer d’informations pour
la conception d’outils stratifiés pour l’emboutissage. Ainsi, les objectifs des simulations
effectuées ci-dessous, peuvent s’articuler principalement autour des points suivants :
– Prédire le comportement et la résistance mécanique des outils d’emboutissage stra-
tifiés, assemblés par diverses techniques, notamment le vissage ;
– Disposer de règles générales et d’informations essentielles pour l’aide à la conception
des outils stratifiés, en particulier le système d’assemblage des strates ;
– Proposer une méthodologie pratique de dimensionnement du système d’assemblage
des strates, pour garantir une résistance mécanique suffisante et augmenter la fiabi-
lité des outils stratifiés.
93
Chapitre 4. Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
94
4.4. Assemblage : théorie et aspects mécaniques
Après l’application de la charge externe P , les forces internes sont réparties différem-
ment, et les conditions finales d’équilibre (figure 4.1c) exigent que [Bazergui 02] :
En outre, sous l’action de la charge externe P , le boulon et les plaques sont respec-
tivement soumis à un allongement δb et à un relâchement δm , dont les expressions sont
données par les relations suivantes :
(Fb )f − (Fb )i
δb = t (4.3)
Ab Eb
(Fm )i − (Fm )f
δm = t (4.4)
Am Em
où : Ab = aire de la section du boulon ; Am = aire de contact entre les deux plaques ;
Eb = module d’élasticité du boulon ; Em = module d’élasticité des plaques.
Tant que le contact entre les deux plaques subsiste après application de la charge
externe P , la compatibilité des déplacements exige que :
δb = δm (4.5)
D’où
P
(Fb )f = (Fb )i + (4.6)
1+ Am E m
Ab E b
que l’on peut aussi écrire en fonction des raideurs Kb (= Ebt.Ab ) et Km (= Emt.Am ) res-
pectivement du boulon et des plaques
95
Chapitre 4. Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
1 1
(Fb )f − (Fb )i = (Fm )i − (Fm )f (4.7)
Kb Km
A partir des équations (4.2) et (4.6), on peut écrire le système d’équations :
(Fb )f = (Fb )i + KbK b
+Km
.P
(4.8)
(Fm )f = (Fb )i + Kb +Km . P
Kb
Ainsi la tension finale du boulon est proportionnelle à la charge P . Lorsque les plaques
se séparent, c’est à dire qu’il n’y a plus de contact entre elles ((Fm )f = 0), le boulon
supporte entièrement la charge P . La charge particulière, notée P ∗ , qui correspond à
cette situation peut être obtenue à partir de l’équation (4.6) ; ainsi :
∗ Ab Eb
P = (Fb )i 1 + (4.9)
Am Em
La représentation graphique des équations (4.1) à (4.9) est donnée par le diagramme
de la figure 4.2.
– La branche AB représente le préserrage du boulon : le boulon passe de l’état libre
à l’état chargé par la force (Fb )i ; ainsi l’allongement de celui-ci peut être exprimé
comme suit :
(Fb )i
∆b = (4.10)
Kb
– La branche EB représente la compression des plaques lors du préserrage : les plaques
subissent une relaxation δm tel que :
96
4.4. Assemblage : théorie et aspects mécaniques
Fig. 4.2 – Diagramme des efforts internes d’un joint préserré [Bazergui 02]
(Fm )i
∆m = (4.11)
Km
– La rigidité de l’ensemble boulon/plaques est donnée par l’équation :
Kassemblage = Kb + Km (4.12)
Lorsqu’on applique la charge externe P sur le joint, la tension dans le boulon aug-
mente de (B à C), et la compression dans les plaques diminue de (B à H), ainsi nous
pouvons retrouver l’équation (4.6) en utilisant la compatibilité des déplacements (δb
= δm ).
– Lorsque la charge P atteint la valeur P ∗ , il n’y a plus de contact entre les plaques
(point E du diagramme). Tout accroissement de la charge P au-delà de P ∗ est alors
supporté entièrement par le boulon. Les plaques ne contribuent plus à la rigidité de
l’assemblage.
97
Chapitre 4. Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
98
4.4. Assemblage : théorie et aspects mécaniques
Dans ce cas de figure, le problème est simplifié. En effet, la charge externe P appliquée
sur un assemblage vissé va induire une variation de l’effort de précontrainte dans la vis
(4.6) proportionnelle à P et à un coefficient Kb /(Kb + Km ) qui sera toujours bien inférieur
à 1 [Massol 94, Guillot 87]. Ainsi le comportement de l’équation (4.7) se conserve tant
qu’il n’y a pas décollement complet des pièces assemblées, ce qui devra être assuré par
la précontrainte minimale de serrage. La valeur de l’effort minimal de précontrainte peut
alors être exprimée comme suit :
Kb
(Fb )i = (Fb )f − .P (4.13)
K b + Km
+Km
On constate que le décollement se produit pour P KbK b
(Fb )i (4.9). Ainsi, la
valeur minimale de la précontrainte de serrage est choisie telle que la condition de non
décollement soit vérifiée, soit (Fb )i ≤ KbK b
+Km
.P .
Tout ce que nous avons présenté jusqu’ici, concerne les assemblages chargés axialement
et sollicités par un effort extérieur supposé être appliqué sous la tête de vis. En pratique,
suivant la forme des pièces assemblées, la sollicitation peut être introduite à des niveaux
différents, plus ou moins proche de la tête de vis (figure 4.3).
99
Chapitre 4. Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
Kb
(Fb )i = (Fb )f − γ .P (4.15)
K b + Km
L’équation (4.15) peut être exprimée sous la forme :
Avec ∆Fb : variation de la précontrainte de serrage sous l’effet des charges externes.
φ : facteur de charge de l’assemblage (ou coefficient de raideur de l’assemblage).
Ainsi le facteur d’introduction de charge (γ) peut être calculé suivant l’équation :
∆Fb . (Kb + Km )
γ= (4.17)
Kb . P
Il est difficile de s’assurer qu’une force (ou précontrainte) de serrage minimale évite
l’ouverture de l’interface dans le cas d’un chargement excentré car, la distribution des
pressions à l’interface des pièces assemblées ne peut être supposée linéaire que pour des
pièces de très faible section [Guillot 87, Massol 94]. Dans ces conditions, un calcul simple
peut être développé en prenant σ(x) sur la base des conditions d’équilibre et en écrivant
que pour que le modèle reste valable il faut que la contrainte de contact en U (voir figure
4.4) soit supérieure ou égale à zéro σ (x = U ) ≥ 0.
Fig. 4.4 – Détermination de la force minimale de contact selon le modèle VDI 2230
[Massol 94]
100
4.4. Assemblage : théorie et aspects mécaniques
On obtient alors :
⎧ (Fb )i −(1−φex ).P (m−φex .n)−(Fb )i .n
⎨ σ (x) = Am
+ P. IGZ
.x
Kb (1+mn. Am
) (4.18)
⎩ avec φex = γ. K +K 1+nI2mAm
m b ( Im )
Avec Am : section réelle de contact à l’interface. IGZ moment quadratique de la section
Am .
A partir de la condition σ (x = U ) ≥ 0, on peut écrire :
U (m − n)
σ (U) = .P + (1 − φex ) .P (4.19)
IGZ
Ap
+ nU
Et à partir de l’équation (4.19), on peut immédiatement déduire la force minimale de
serrage nécessaire :
U (m − n)
(Fb )i = .P (4.20)
IGZ
Am
+ nU
101
Chapitre 4. Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
Fig. 4.6 – Répartition des pressions de contact pour différents rapports d’épaisseurs de
pièces [Ziada 80]
102
4.5. Modélisation des assemblages par éléments finis : modèle adopté
Fig. 4.7 – Gestion d’une liaison vissée dans le module éléments finis de CATIA V5
Les calculs sont effectués en deux étapes : lors de la première étape, le modèle est
soumis à des forces de tension relatives au préserrage par l’application de forces opposées
sur les surfaces intérieures des trous de vis, des deux corps (S1) et (S2), (figure 4.7). Puis,
dans la seconde étape, le déplacement relatif des deux surfaces (calculé lors de la première
étape) est imposé au modèle. Durant ces deux étapes, les rotations et les translations
transversales des surfaces sont liées, tout en tenant compte de la déformabilité élastique
des surfaces. Les deux corps (S1) et (S2) peuvent être discrétisés indépendamment, la
103
Chapitre 4. Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
connection rigide de serrage est justement conçue pour s’appliquer à des maillages in-
compatibles. Les deux surfaces sont liées de façon rigide (élément rigide de liaison) pour
transmettre les efforts transversaux, à l’exception de la translation dans la direction de
l’axe de la vis.
104
4.6. Validation sur un cas d’assemblage cylindrique
• Calcul de Km
Selon le modèle VDI 2230, le calcul de la raideur des pièces assemblées Km s’effectue
en considérant un modèle équivalent de section Ap soumis à une pression uniforme, de
longueur Lp1 et Lp2 et de module d’élasticité Ep1 et Ep2 identiques aux pièces réelles
(figure 4.9).
Il vient alors :
1 1 Lp1 Lp2
= . + (4.21)
Km Ap Ep1 Ep2
105
Chapitre 4. Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
Fig. 4.9 – Définition du modèle équivalent selon les règles VDI 2230 [Guillot 87]
π 2
Ap = . Da − Dt2 pour Dp ≤ Da (4.22)
4
Ap = π4 . (Da2 − Dt2 ) + π8 .Da . (Dp − Da ) . (x + 1)2 − 1 pour Da ≤ Dp ≤ Da + Lp
avec x = 3 LpD.D2 a
p
(4.23)
Lp
Pour Da < Dp < 1.5 Da , l’équation (4.23) reste valable pour des rapports d
≤ 10 (d
étant le diamètre nominal de la vis).
Pour Dp > Da + Lp , la rigidité des pièces reste constante même pour des diamètres de
pièces croissants. Le calcul de la section équivalente Ap s’effectue en prenant Dp = Da +Lp
dans l’équation (4.23).
• Calcul de Kb
La raideur équivalente Kb du boulon qui assemble les pièces de longueur totale Lp
est prise égale à celle du modèle équivalent (figure 4.10) considéré comme soumis à une
tension uniforme [Guillot 87, Massol 94].
Cette modélisation est facile à appliquer ; elle consiste à faire l’hypothèse que la tête
de vis ou l’écrou (quelle que soit leur longueur) intervient comme une longueur supplé-
106
4.6. Validation sur un cas d’assemblage cylindrique
Fig. 4.10 – Modèle équivalent pour le calcul de la raideur d’une vis [Guillot 87]
107
Chapitre 4. Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
éléments finis (la vis est présente virtuellement). En effet, dans le module éléments finis de
CATIA V5, on applique un effort de serrage (vissage) sur l’axe de coïncidence des centres
des trous de vis que l’on veut serrer, qui se traduit par des conditions de chargement sur
les bords des trous considérés.
Sur la figure 4.11, nous comparons les résultats issus des modèles théorique et éléments
finis avec la littérature et l’expérience. Les résultats éléments finis confirment la linéarité
de la variation de la précontrainte de serrage vis à vis de la charge extérieure. Néanmoins,
la valeur de ∆Fb (perte de précontrainte) issue de la théorie est bien supérieure à celle
issue du calcul éléments finis et de l’expérience : le modèle théorique surestime l’effort (ou
la variation d’effort) supporté par la vis, ce qui est cohérent avec la littérature ([Guillot
87, Massol 94]). Par ailleurs, le module éléments finis de CATIA V5 donne des résultats
satisfaisants et proches des résultats expérimentaux.
108
4.7. Applications aux outils d’emboutissage
Comme premier exemple d’application, nous avons considéré un cas simple de poinçon
cylindrique. A partir du modèle CAO du poinçon du "benchmark Numisheet’02", nous
avons généré, automatiquement, dans CATIA V5 un modèle de poinçon stratifié (virtuel).
Les six strates ont un diamètre de 100 mm et une épaisseur de 7 mm. Le matériau de ces
dernières est considéré linéaire élastique et isotrope avec les caractéristiques : E = 210
GPa, ν = 0.3.
Dans un premier temps, nous avons simplifié le problème en considérant une seule vis
M10, concentrique par rapport au diamètre extérieur des strates (figure 4.12).
L’assemblage étant sollicité en compression (forces d’emboutissage), le problème de
décollement complet des strates ne se pose pas dans ce cas de figure. Ainsi, la précontrainte
de serrage initiale est déterminée en utilisant l’équation (4.16) telle que la vis demeure en
tension ((σb )f >0) après application de la répartition du vecteur charge externe P (figure
3.16). Le chargement de l’assemblage est alors composé :
– D’un effort initial de serrage (Fb )i = 1500 N, appliqué sur SF1 , soit une précontrainte
(σb )i = 19.10 (MPa) ;
– D’un vecteur charge externe P de composantes Px , Py et Pz , due aux forces d’em-
boutissage, répartie sur le rayon d’entrée du poinçon représenté par SF2 .
La base inférieure du poinçon (SU ) est encastrée.
L’analyse éléments finis est effectuée en utilisant le module éléments finis de CATIA
V5. En ce qui concerne les conditions aux interfaces assemblées, nous avons considéré les
trois cas suivants :
1. Poinçon collé uniquement, sans vis (cas a) : pour la modélisation des interfaces col-
lées, nous avons fait appel à la fonction "contact collant" de CATIA V5, fonction qui
ne représente pas le joint de colle en tant que tel. Ce choix nous permet de limiter la
taille du modèle et nous évite ainsi de faire appel à une loi de comportement spéci-
fique aux joints de colle (cette hypothèse est valide dans le domaine élastique, tant
que la contrainte à la rupture de la colle n’est pas atteinte). Notons que les pertur-
bations dans les transferts de charge entre les strates susciptibles d’être introduites
réellement par la présence des joints de colle, sont négligées. Cependant, l’épaisseur
des joints de colle n’affecte pas la rigidité en compression de l’assemblage car, dans
le procédé de Stratoconception, les joints de colle sont logés sur toute l’interface des
strates ;
109
Chapitre 4. Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
2. Poinçon vissé uniquement (cas b) : nous avons considéré les éléments de contact
cinématique de CATIA V5, pour toutes les interfaces en contact. Il est important
de noter que l’utilisation de CATIA V5 ne permet pas de définir le coefficient de
frottement ;
3. Poinçon collé-vissé (cas c) : c’est la combinaison des deux modes précédents.
Dans le cas du poinçon collé uniquement (sans vis), le modèle éléments finis a été
construit à l’aide de 15641 éléments tétrahèdriques à 4 noeuds (TE4), à interpolation
linéaire en déplacements, soit 4198 noeuds. Quant au modèle comportant la vis, il a été
discrétisé à l’aide de 110234 éléments TE4 (soit 25918 noeuds) avec un maillage raffiné
au niveau du trou de la vis.
110
4.7. Applications aux outils d’emboutissage
La figure 4.14 illustre les déformées des maillages du poinçon vissé sous l’effet de la
seule précontrainte de vissage et sous l’effet combiné de la précontrainte de vissage et du
chargement externe. Sous l’effet de la précontrainte de vissage, il se produit un bâillement
des strates avec un maximum de 0.0004 mm observé aux bords extérieurs de la strate
chargée (figure 4.14a). Par ailleurs, les strates demeurent en contact au voisinage du trou
de la vis. Lorsqu’on applique la charge externe, la périphérie chargée se referme (figure
4.14b) et déforme les strates adjacentes (0.0064 mm de déplacement radial). Toutefois, les
strates ne sont pas en contact sur une partie située entre leurs rayons intérieur et extérieur.
En ce qui concerne les déformations de l’outil, qui garantit la géométrie de la pièce finale
emboutie, celles-ci restent faibles comparées à celles de l’outil massif homogène.
111
Chapitre 4. Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
Fig. 4.13 – Distribution des contraintes de Von Mises (σV M ) dans l’assemblage étudié
Fig. 4.14 – Déformée des strates pour le cas de l’assemblage simplement vissé
112
4.7. Applications aux outils d’emboutissage
113
Chapitre 4. Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
Fig. 4.15 – Distribution des contraintes normales (σN ) pour plusieurs modes d’assemblage
114
4.7. Applications aux outils d’emboutissage
avec la littérature sur les assemblages collés [Tarfaoui 05, Cognard]. La distribution du
cisaillement est comparable au cas de référence (cas d), qualitativement et quantitative-
ment. Au contraire, dans le cas du poinçon vissé (cas b), le cisaillement est redistribué
différemment. Il est concentré aux bords de l’alésage de la vis avec un maximum de 60
MPa et diminue progressivement vers le bord du rayon extérieur de l’interface, ce qui
est cohérent avec la littérature sur les assemblages vissés [Cognard]. Tout comme pour
les contraintes équivalentes et les contraintes normales, nous constatons également que le
collage des strates permet de retrouver la distribution du cisaillement la plus proche de
celle obtenue dans le cas de référence. Dans tous les cas étudiés, le cisaillement maximal
calculé reste bien inférieur à la limite (57 MPa) que peut supporter la colle en cisaillement.
Dans le cas du poinçon vissé, le cisaillement est entièrement supporté par la seule vis.
115
Chapitre 4. Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
Où Km et Kpb [Yoneno 99] sont respectivement les déplacements moyens de la surface
du trou de la vis sous l’effet respectif de la précontrainte initiale de serrage et de la charge
externe d’emboutissage (cette équation est analogue à l’équation 4.15).
En résumé, la vis est sollicitée principalement en traction.
En utilisant l’équation (4.27), on en déduit facilement la variation de précontrainte de
vissage :
(Fb )i − (Fb )f φ. PZ
∆σb = = (4.28)
Ab Ab
Avec : Ab section de la vis et φ facteur de charge de la vis (ou coefficient de rigidité
de l’assemblage).
A partir des informations précédentes, deux situations peuvent être distinguées :
– La variation de précontrainte est un supplément (la précontrainte finale dans la
vis a augmenté, cas de l’assemblage simplement vissé) : la valeur minimale de la
précontrainte initiale de vissage à installer doit garantir le non décollement des
pièces au voisinage de la vis (sous tête de vis) ;
116
4.7. Applications aux outils d’emboutissage
– La variation de précontrainte est une perte (la précontrainte finale dans la vis a
diminué, cas de l’assemblage simplement vissé) : la valeur minimale de la précon-
trainte initiale de vissage à installer doit respecter les impératifs de non décharge
complète de la vis pour éviter le desserrage spontané de celle-ci. Cette condition
peut être facilement déduite de l’équation (4.16) :
(Fb )f − (Fb )i φ. PZ
σalt = = (4.30)
2.Ab 2.Ab
L’exemple, décrit en figure 4.18, est obtenu à partir du poinçon carré du "benchmark
Numisheet’93". Il a pour dimensions : 70 mm x 70 mm x 42 mm (la hauteur de 42 mm
117
Chapitre 4. Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
118
4.7. Applications aux outils d’emboutissage
Fig. 4.19 – Distribution des contraintes de Von Mises (σV M ) dans l’assemblage étudié
Les mêmes remarques que précédemment peuvent être faites sur la qualité des résul-
tats. En effet, lorsque les strates ne sont pas collées, la transmission des efforts dans la
structure stratifiée est discontinue, ainsi les contraintes sont concentrées dans celle-ci avec
un maximum d’environ 158 MPa.
Le collage assure la meilleure condition de continuité des interfaces assemblées et
répartit ainsi les contraintes de manière la plus proche du cas homogène. Toutefois, la
contrainte maximum de Von Mises (80 MPa) dans le poinçon collé-vissé reste supérieure
à celle du poinçon collé (40 MPa) à cause de la présence de la précontrainte de vissage.
Sur la figure 4.20, nous avons reporté la déformée des strates pour le poinçon simple-
ment vissé, avec ou sans l’effet des forces d’emboutissage (charge externes). Sous l’effet du
119
Chapitre 4. Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
vissage, le bâillement maximal est d’environ 0.0006 mm (figure 4.20a). Lorsque les forces
d’emboutissage sont appliquées, les bâillements de la périphérie se referment (figure 4.20b)
et les strates sont déformées avec un déplacement radial maximal de 0.0057 mm.
Fig. 4.20 – Déformée des strates pour le cas de l’assemblage simplement vissé
120
4.7. Applications aux outils d’emboutissage
Sur la figure 4.21, nous avons reporté la variation de l’effort de précontrainte de vissage
en fonction de la charge externe appliquée (forces de contact). L’application des forces de
contact (charge P ) sur la partie active du poinçon carré provoque une perte de l’effort
de précontrainte dans la vis initialement précontrainte de 60 MPa. Ainsi l’effort dans la
vis passe de 3000 N à 1780 N, soit une perte ∆Fb = 1220 N (figure 4.21). Au contraire,
dans le cas du poinçon vissé (cas b), il se produit un supplément d’effort de précontrainte
dans la vis (figure 4.21). L’effort de précontrainte dans la vis passe alors de 3000 N à 3563
N, soit un supplément ∆Fb = -563 N. On remarque également que la variation de l’effort
dans la vis est linéaire vis à vis de la charge externe.
121
Chapitre 4. Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
L’exemple du poinçon stratifié, décrit en figure 4.22, est le poinçon réel, issu du projet
européen Craft-Fastool. Le modèle CAO a été généré dans CATIA V5 et tranché en 11
strates de 7 mm d’épaisseur. L’existence d’un plan de symétrie nous permet de considérer
la moitié du poinçon qui comprend 2 inserts de positionnement (I1 et I2 ) et 5 vis M6
précontraintes (V1 à V5 ) qui assure l’assemblage des différentes strates, en plus d’une colle
structurale d’environ 0.1 mm d’épaisseur sur toutes les interfaces de celles-ci. Nous avons
choisi de classer les vis en deux groupes selon le nombre de strates dont elles assurent
l’assemblage :
– Le groupe de vis n˚1 : constitué des vis V1 et V5 qui assurent respectivement l’as-
semblage de 11 et 10 strates ;
– Le groupe de vis n˚2 : constitué des vis V2 à V4 qui assurent l’assemblage de 6 strates.
Le matériau des plaques est supposé élastique linéaire et isotrope avec les caractéris-
tiques suivantes : E = 210 GPa et ν = 0.3. Pour les analyses éléments finis nous avons
considéré essentiellement deux cas de poinçon : un poinçon collé-vissé et un poinçon vissé.
Le maillage éléments finis a été réalisé à l’aide de 210124 éléments TE4, linéaires en
déplacements, avec un maillage plus fin aux niveaux des alésages des vis et inserts (figure
122
4.7. Applications aux outils d’emboutissage
4.23).
123
Chapitre 4. Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
En ce qui concerne le poinçon vissé, les contraintes sont localisées dans les alésages
des vis précontraintes, notamment la vis V5 mais aussi dans les alésages de l’insert I2 non
précontraint avec un maximum qui dépasse grandement la limite élastique du matériau.
En effet, le fait que les strates soient juste en contact (non collées), les charges externes
appliquées induisent des déplacements excessifs (avec un maximum de déplacement relatif
124
4.7. Applications aux outils d’emboutissage
de 0.77 mm) de la strate (où des strates) la plus chargée (figure 4.25), car les espacements
entre les vis et inserts sont importants pour empêcher des déplacements de celles-ci. Ainsi,
des déformations excessives sont produites aux niveaux des alésages des vis et inserts, où
les déplacements sont empêchés. Ce qui explique l’amplification importante des contraintes
équivalentes dans ces positions.
Par ailleurs, le cisaillement maximal calculé (45 MPa environ) dans le cas du poinçon
collé-vissé est significatif comparé à la limite que peut supporter la colle en cisaillement,
bien qu’il reste dans les limites admissibles.
A partir de ce résultat, nous pouvons conclure qu’il est nécessaire de rajouter des
vis supplémentaires sur la partie présentant des déplacements excessifs, pour renforcer les
liaisons de l’assemblage, bien que dans ce cas les dispositions constructives qu’imposent les
règles de conception des assemblages par éléments filetés (type VDI 2230, CM66) [CM66
95], en terme d’assise minimale des vis ne soient pas respectées. On voit bien que le collage
des strates ayant une faible section est indispensable pour réduire les déplacements et donc
les déformations imposés par les charges externes, mais insuffisant pour garantir la tenue
mécanique des liaisons assemblées.
La conception des outils d’emboutissage stratifiés implique une bonne liaison entre les
strates assemblées. Dans le cas des strates de très faibles sections, le collage de celles-ci
est nécessaire mais pas suffisant, et reste un problème à ne pas négliger.
En effet, dans le cas des outils d’emboutissage stratifiés, aucune application de col-
lage directe sans vissage ou boulonnage n’existe aujourd’hui. De ces résultats, il ressort
que l’assemblage des strates par collage ne semble pas pouvoir être utilisé sans le vissage
125
Chapitre 4. Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
Fig. 4.26 – Variation dans l’effort de précontrainte, sous l’effet de la charge externe
126
4.8. Conclusion
4.8 Conclusion
A partir des résultats obtenus, sur les différentes géométries de pièces, nous pouvons
envisager deux possibilités d’assemblage des outils stratifiés :
1. Assemblage par vissage : les outils avec une géométrie relativement simple, qui
ne présentent pas de strates de faible section, notamment les matrices peuvent être
conçus par vissage (sans collage). En effet, lorsque la section de la plus petite strate
du modèle permet l’emplacement de plusieurs vis tout en respectant les dispositions
constructives imposées par les règlements (type DVI 2230, CM66), en terme de sec-
tion minimale d’assise des vis, le vissage peut largement garantir la tenue mécanique
de l’outil stratifié, sous l’effet des forces d’emboutissage (les vis présentent une haute
résistance en traction et en cisaillement). Par conséquent, le choix du vissage comme
système d’assemblage présente les avantages et inconvénients suivants :
– Inconvénients : dans le cas des outils stratifiés vissés, les contraintes développées
sont concentrées dans la seule partie active de l’outil et distribuées de manière
hétérogène, discontinue. De plus les sollicitations de cisaillement sont reprises
principalement par les vis précontraintes.
– Avantages : un outil stratifié vissé, permet de remplacer les strates de la partie
active aisément en cas de besoin, puisque leur démontage est facile. Il offre éga-
lement la possibilité d’utiliser des matériaux différents dans la partie non active
(où les contraintes sont faibles), à condition de maîtriser la variation des efforts
de précontrainte dans les vis car, la rigidité de l’outil est modifiée et la résistance
de l’assemblage en dépend principalement. Il permet de plus un gain en terme de
coûts et de délais de fabrication comparé à un outil collé-vissé.
A partir des calculs effectués, nous pouvons constater que la déformation et la rigidité
des strates qui constituent l’outil stratifié n’est pas un critère direct pour la conception
des outils d’emboutissage stratifiés par le procédé de Stratoconception . En revanche, le
système d’assemblage des strates doit être maîtrisé.
127
Chapitre 4. Applications aux outils stratifiés précontraints par vissage
Par ailleurs, dans le cas des outils stratifiés assemblés par vissage, la variation de la
précontrainte de vissage, sous l’effet de la distribution des forces d’emboutissage, est une
caractéristique mécaniques particulièrement intéressante et qu’il convient de maîtriser. En
effet, selon l’emplacement de la vis dans la structure stratifiée, la variation peut être un
supplément ou une perte de précontrainte de vissage. Lorsque’il s’agit d’un supplément
de précontrainte, la condition de non décollement des pièces sous la tête de vis doit être
satisfaite, tandis que si la variation est une perte de précontrainte, la condition donnée
par l’équation (4.29) doit être vérifiée.
A partir de ces informations, nous pouvons conclure que du point de vue mécanique,
voire économique, la conception des outils d’emboutissage stratifiés, notamment par le
procédé de Stratoconception , est envisageable et particulièrement intéressante pour les
matrices. Nous pensons également que le processus de définition des plans de stratification
des outils doit éviter, dans la mesure du possible, les strates à faibles sections. Ce qui
permettra au concepteur de concevoir le système d’assemblage sans violer les règles de
conception en vigueur et par la même éviter de placer des vis sur les rayons des outils
(parties les plus chargées).
128
Optimisation du vissage des outils stratifiés
5
Sommaire
5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
5.2 Les différentes classes d’optimisation . . . . . . . . . . . . . . . 131
5.3 Problème général d’optimisation . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
5.4 Formulation du problème d’optimisation . . . . . . . . . . . . 132
5.4.1 Variables d’optimisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
5.4.2 Choix de la fonction objectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
5.4.3 Limitations d’optimisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
5.4.4 Organigramme du processus d’optimisation . . . . . . . . . . . 134
5.5 Applications numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
5.5.1 Poinçon carré (Numisheet’93) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
5.5.2 Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
5.5.3 Poinçon industriel (Craft-Fastool) . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
5.5.4 Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
5.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
129
Chapitre 5. Optimisation du vissage des outils stratifiés
5.1 Introduction
130
5.2. Les différentes classes d’optimisation
131
Chapitre 5. Optimisation du vissage des outils stratifiés
132
5.4. Formulation du problème d’optimisation
Fig. 5.1 – Outil stratifié, vissé : traitement de l’optimisation des positions de vis
1 1 2
nv nv
2
fobj = [∆σb j ] = (σb j )i − (σb j )f (5.2)
nv j=1 nv j=1
(Fbj )i −(Fbj )f
Avec : ∆σbj = Abj
la variation de précontrainte dans la vis j. nv le nombre
de vis dans la structure.
Cette fonction est normalisée en considérant comme référence commune l’intervalle
[0; 1] où la valeur 0 correspond à une parfaite solution et la valeur 1 à une solution
inadaptée :
133
Chapitre 5. Optimisation du vissage des outils stratifiés
1 (∆σb j ) − (∆σb j )min
nv 2 2
fobj = (5.3)
nv j=1 (∆σb j )2max − (∆σb j )2min
g = σcal
vm
− σe < 0 (5.4)
vm
Avec : σcal la contrainte maximum de Von Mises calculée. σe la contrainte limite
d’élasticité.
– La deuxième limitation concerne des limitations dites "naturelles", qui représentent
les bornes inférieures et supérieures des variables d’optimisation. Ce type de limita-
tions est facile à prendre en compte, car elles sont linéaires. Elles s’écrivent :
134
5.5. Applications numériques
135
Chapitre 5. Optimisation du vissage des outils stratifiés
Variable v1 Variable v2
Born. Sup. (mm) 23 23
Born. Inf. (mm) 14 14
Nous avons réalisé un plan d’expérience de type composite à faces centrées à deux
variables (facteurs), impliquant 9 analyses éléments finis dans CATIA V5.
5.5.2 Résultats
Sur la figure 5.4, nous avons reporté la surface de réponse de la fonction objectif fobj .
136
5.5. Applications numériques
137
Chapitre 5. Optimisation du vissage des outils stratifiés
La position de la vis avant et après optimisation est illustrée sur la figure 5.6.
138
5.5. Applications numériques
– pour les vis V 1 et V 5, nous n’avons pas souhaité qu’elles se déplacent dans la
direction Y car, le déplacement suivant celle-ci réduirait la longueur minimale de
filetage, puisque l’épaisseur de la strate diminue suivant cette direction ;
– pour les vis V 2 à V 4, nous avons introduit une contrainte sur les coordonnées (xi , yi ),
définies dans le nouveau repère (O X Y ), en utilisant la relation : xi =yi. Ainsi les
vis V 2 et V 4 se déplacent suivant la droite (D) tandis que la vis V 3 se déplace
suivant la droite (D ) (figure 5.7) ;
Ainsi, nous avons ramené le nombre de variables à une par vis, soit 5 variables d’op-
timisation au total, impliquant 43 calculs éléments finis sous CATIA V5.
Les simulations numériques effectuées ont montré que le groupe de vis n˚1 (vis V1 et
V5 ) n’a pas d’influence sur le groupe de vis n˚2 (vis V2 à V4 ), autrement dit, chaque groupe
contrôle une partie du poinçon vissé. Nous avons ainsi réalisé la procédure d’optimisation
en deux étapes, bien qu’elle puisse être réalisée en une seule étape en considérant les cinq
variables :
– dans la première étape, nous avons procédé à l’optimisation des positions des vis V2
à V4 uniquement, soit un problème à trois variables, impliquant 15 calculs éléments
finis sous CATIA V5 ;
– dans la deuxième étape, nous avons considéré l’optimisation des vis V1 et V5 , soit
un problème à deux variables, impliquant 9 calculs éléments finis sous CATIA V5.
Cela nous a permis de réduire considérablement le nombre d’expériences ou de calculs
à réaliser. On passe alors de 1045 calculs prévus initialement à 21 calculs.
Les données initiales pour l’optimisation des positions des vis V1 et V5 sont reportées
dans le tableau 5.3 et sont données dans le repère d’origine (OXY ).
V1 (x1 , y1 ) V5 (x5 , y5 )
Born. Inf. (mm) (31.25, −56) (100, 55.5)
Born. Sup. (mm) (44.25, −56) (154.25, 55.5)
Quant aux données initiales pour l’optimisation des positions des vis V2 à V4 , elles sont
reportées dans le tableau 5.4 et sont données dans le nouveau repère (O X Y ).
139
Chapitre 5. Optimisation du vissage des outils stratifiés
5.5.4 Résultats
La minimisation est réalisée via Matlab avec un algorithme de minimisation sous
contrainte, avec une précision sur la convergence de 10−6 . La figure 5.8 montre l’évolution
de la fonction objectif au cours des itérations. On remarque que la convergence est obtenue
après seulement 7 itérations.
Les résultats de la procédure d’optimisation sont reportés dans le tableau 5.5 et sont
donnés dans le repère d’origine (OXY ). Après actualisation des variables de conception,
nous proposons que l’insert de positionnement I2 prenne la place de la vis V5 avec un
décalage suivant l’axe des Y (figure 5.9), puisque la vis V5 est déplacée.
140
5.6. Conclusion
5.6 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons montré l’intérêt que peut apporter le choix des positions
des vis dans une structure assemblée par vissage. En effet, l’optimisation des positions
des vis précontraintes permet d’améliorer le comportement de celles-ci tout en réduisant
les variations de précontraintes occasionnées par les charges externes appliquées. Ces
variations de précontraintes dans les vis initialement préserrées sont souvent à l’origine
de rupture des vis, de desserrage spontané de celles-ci ou encore de rupture par fatigue.
141
Chapitre 5. Optimisation du vissage des outils stratifiés
Nous avons traité des exemples académique simple et industriel avec une géométrie
relativement complexe, où nous avons réduit considérablement les variations de la précon-
trainte de vissage tout en gardant le maxima des contraintes équivalentes, bien inférieur à
la limite élastique du matériau considéré, grâce à la résolution du problème d’optimisation
sous contraintes. Par ailleurs, nous avons montré que la procédure d’optimisation peut
être réalisée en plusieurs étapes par groupes de vis, ce qui est intéressant notamment dans
le cas de structures stratifiées comportant un grand nombre de vis.
142
Conclusions et perspectives
6
Sommaire
6.1 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
6.2 Perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
6.1 Conclusions
L’objectif principal de cette thèse était de développer une modélisation visant à dispo-
ser d’une méthodologie générale pour l’analyse tridimensionnelle du comportement méca-
nique des outils d’emboutissage prototypes, en particulier les outils stratifiés, assemblés
par vissage dans le but général d’en améliorer leur conception.
Les outils logiciels et méthodologies de modélisation numérique sont ceux de la mise
en forme des tôles minces par emboutissage et ceux du calcul de structures élastiques mul-
ticouches, précontraintes par vissage pour l’étude du comportement des outils stratifiés.
Ce mémoire contient une revue de l’état de l’art sur l’outillage stratifié dédié à la mise
en forme et à l’emboutissage en particulier. A partir du constat du prix de revient et du
délai de fabrication des outils standards, nous avons constaté que les techniques de fabri-
cation des outils d’emboutissage par empilement successif de couches métalliques peuvent
présenter un intérêt en matière de coût et de temps de fabrication, mais le savoir-faire
143
Chapitre 6. Conclusions et perspectives
pour les concevoir, les construire et les employer avec succès dans l’industrie de l’embou-
tissage n’est pas encore maîtrisé. Cette partie du travail nous a également permis d’avoir
une idée générale sur les gains que peuvent apporter ces différentes techniques. En parti-
culier dans le cas du procédé de Stratoconception , nous avons rapporté quelques chiffres
comparatifs en terme de coût global et de délais de fabrication des outils. Les opérations
d’usinage conventionnel qui représentent souvent plus de 50% du coût global des outillages
peuvent être considérablement réduites (environ 30% pour la Stratoconception ). En re-
vanche, nous n’avons pas observé de gains matière car, les plaques métalliques utilisées
aujourd’hui dans la Stratoconception sont rectifiées et coûtent très cher. Il convient donc
d’améliorer les gains matière, notamment en jouant sur l’épaisseur des strates ainsi que
sur le type de matériau utilisé (autre que l’acier 2C45 (XC48)).
Du point de vue mécanique, la revue des travaux antérieurs sur le sujet ne nous ap-
porte aucun élément complémentaire sur la modélisation et/ou le dimensionnement des
outils d’emboutissage prototypes, en particulier les outils stratifiés.
Dans la deuxième partie (Chapitre 3), nous avons discuté l’analyse mécanique des
outils d’emboutissage considérés déformables et homogènes. Pour examiner la possibilité
de fabriquer des outils d’emboutissage stratifiés par le procédé de Stratoconception , il a
été indispensable d’effectuer une analyse tridimensionnelle du comportement mécanique
des outils afin d’évaluer les performances mécaniques de la structure stratifiée, notamment
le système d’assemblage des strates.
Nous avons donc jugé indispensable de comprendre et d’appréhender le comportement
des outils d’emboutissage considérés déformables et homogènes avant de passer aux mo-
dèles d’outils stratifiés, toujours très complexes. Des simulations numériques de l’embou-
tissage couplées avec la déformabilité des outils (poinçon) ont été effectuées afin d’évaluer
les maxima de contrainte pouvant apparaître dans les outils au cours de l’emboutissage
et aussi les efforts de contact tôle/outils. Nous avons examiné des cas simples bien connus
dans la littérature (godet cylindrique avec ou sans contre embouti) en utilisant des mo-
dèles 2D implicite (pour obtenir une solution de référence) et 3D explicite. Les résultats
concernant la pièce emboutie, obtenus avec les codes ABAQUS (statique implicite et dy-
namique explicite) et STAMPACK, ont été comparés à ceux de la littérature. En ce qui
concerne les résultats du poinçon déformable obtenus avec ABAQUS/Explicite, ils ont
été comparés à la solution de référence obtenue avec ABAQUS/Implicite (STAMPACK
ne prend pas en compte la déformabilité des outils dans sa version actuelle).
Nous avons ainsi pu confirmer les fortes difficultés (gestion du contact, discrétisa-
tion des outils par éléments déformables) qu’impose à l’utilisateur la simulation couplée
de l’emboutissage en considérant les outils déformables, particulièrement dans les mo-
144
6.1. Conclusions
dèles 3D avec une géométrie complexe. De plus, l’utilisation d’une résolution de type
dynamique explicite pour la simulation de l’emboutissage en considérant les outils défor-
mables, exige la réduction de la vitesse du poinçon, si l’on veut analyser le comportement
de l’outil déformable avec une bonne précision. Comme conséquence, les temps CPU sont
considérablement amplifiés. Cela rend évidemment la simulation de l’emboutissage avec
outils déformables très complexe et coûteuse, voire non envisageable. L’utilisation du code
STAMPACK pour simuler classiquement l’emboutissage en considérant les outils rigides,
nous permet d’accéder à la répartition des efforts de contact tôle/outils directement en
surface de l’outil rigide considéré. Ceci est très intéressant, puisque la connaissance de
la répartition des efforts de contact tôle/outils au cours de l’emboutissage, doit, a priori,
permettre l’analyse des outils déformables.
Pour remédier à toutes ces difficultés, nous avons proposé une méthode simplifiée deux
étapes pour l’analyse tridimensionnelle des outils d’emboutissage, en :
– Une première simulation de l’emboutissage est effectuée en considérant les outils
rigides en utilisant STAMPACK, ce qui nous permet d’une part d’étudier la faisabi-
lité de la pièce et d’une autre part de connaître la répartition des efforts de contact
imposés à l’outil rigide au cours de l’emboutissage ;
– Dans une deuxième étape, l’outil déformable considéré (stratifié ou non) est analysé
comme une structure 3D élastique en utilisant la distribution des forces de contact
d’emboutissage comme cas de chargement statique en utilisant CATIA V5.
Les résultats obtenus par cette méthode ont été comparés à ceux issus de la simula-
tion couplée de l’emboutissage en considérant les outils déformables effectuée dans ABA-
QUS/Implicite.
Dans le Chapitre 4, nous avons appliqué la méthode proposée sur des cas d’outil
d’emboutissage stratifiés assemblés par vissage (avec ou sans collage des interfaces assem-
blées). Pour ce faire, nous avons développé des modèles éléments finis sous CATIA V5 en
s’appuyant sur la théorie développée dans le cadre de la mécanique des assemblage par élé-
ments filetés. De ces calculs, il est ressorti qu’il est possible, d’un point de vue mécanique,
de fabriquer des outils d’emboutissage par le procédé de Stratoconception . Cependant,
les poinçon statifiés avec une géométrie complexe, impliquent des strates de faible section
qui rend la conception de leur assemblage difficile. En effet, cela impose le perçage des
rayons d’entrée des poinçons les plus chargés pour positionner les vis qui doivent assurer
l’assemblage. Ce qui amplifie considérablement les contraintes équivalentes développées
dans la structure stratifiée et aussi les variations des précontraintes de vissage, sous l’ef-
fet des charges externes. En ce qui concerne les matrices stratifiées, le problème se pose
moins et l’assemblage peut être assuré uniquement par vissage. Ainsi, le coût de l’opé-
ration d’assemblage est considérablement réduit, ce qui rend la fabrication de matrices
145
Chapitre 6. Conclusions et perspectives
par le procédé de Stratoconception plus rentable vis à vis des poinçons, du point de vue
mécanique et économique.
Dans le Chapitre 5, nous avons proposé une procédure d’optimisation visant à amélio-
rer la conception des outils d’emboutissage stratifiés. Dans cette étude, nous nous sommes
limités à considérer les positions des vis précontraintes comme variables de conception dé-
finies par les coordonnées des centres des trous de vis. Les résultats obtenus mettent en
avant le rôle prépondérant du choix des positions de vis dans un assemblage vissé. Nous
avons montré que nous pouvons considérablement réduire les variations de précontraintes
de vissage, indésirables en conception de structures vissées (ou boulonnées), en modifiant
les positions des vis précontraintes, tout en gardant le maxima des contraintes équivalentes
développées bien inférieur à la limite élastique du matériau considéré.
6.2 Perspectives
Les résultats obtenus sont, bien entendu, améliorables en perfectionnant la méthodo-
logie proposée sur de nombreux points :
146
6.2. Perspectives
147
Chapitre 6. Conclusions et perspectives
148
Bibliographie
[Abaqus 04] "Abaqus Analysis User’s Manuel" version 6.4, Hibbit, Karson, Sorensen,
Inc., 2004
[Abbas 02] M. Abbas, Modélisation et optimisation du sertissage de connecteurs élec-
triques utilisés dans l’industrie automobile, Thèse de Doctorat, Université de
Technologie de Compiègne, France, 2002.
[Abel 03] C. Abel, L. Velnom, C. Barlier, P. Poirier, Fastool et Molstra : deux projets eu-
ropéens de recherche coopérative pour les PME (CRAFT) ; intégration du procédé
de Stratoconception en outillage rapide direct pour l’injection, l’emboutissage et
la fonderie sous pression, Micad 2003, Paris expo Porte de Versaille, 1-3 avril
2003.
[Alves 02] J.L. Alves, M.C Oliveira, L.F Menezes, In [Numisheet’02].
[Attaf 03] D. Attaf, Etude et analyse de la dégradation des rayons de matrice en embou-
tissage, Thèse de Doctorat, Ecole des Mines de Paris, France, 2003.
[Barlet 98] O. Barlet, Contribution à l’optimisation de forme des pièces embouties pour
l’industrie automobile, Thèse de Doctorat,Université de Technologie de Com-
piègne, France, 1998.
[Barlier 03] C. Barlier, C. Abel, L. Velnom, La Stratoconception pour l’outillage rapide,
cad.magazine, N˚107, juin/juillet 2003.
[Barlier 91] C. Barlier, Procédé pour la création et la réalisation de pièces par CAO et
pièces ainsi obtenues, Brevets Européens, février 1991.
[Batoz 89] J. L. Batoz , Y. Q. Guo, P. Duroux, J. M. Detraux , "An efficient algorithm
to estimate the large strains in deep drawing", NUMIFORM’89, fort Collins,
Colorado, 26-30 June, 1989.
[Batoz 90a] J. L. Batoz et al., An inverse finite element procedure to estimate the large
plastic strain in sheet metal forming, 3rd International Conference on technology
of Plasticity, Kyoto, Japon, 6 pages, 1990.
149
Bibliographie
[Batoz 90b] J. L. Batoz, G. Dhatt, Modélisation des structures par éléments finis, Vol. 1,
édition Hermès 1990.
[Batoz 92] J. L. Batoz, G. Dhatt, Modélisation des structures par éléments finis, Coques,
Vol. 3, Edition Hermès, Paris, 1992.
[Batoz 97] J. L. Batoz, Y. Q. Guo, Analysis and design of sheet forming parts using
a simplified inverse approach, 5th International Conference on Computational
Plasticity, Barcelona, Spain, 17-20 March, 1997.
[Batoz 00] J. L. Batoz, F. Hammadi, C. Zheng, W. Zhong, On the linear analysis of plates
and shells using a new 16 degrees of freedom flat shell element, Computational
Structures, Vol.78, pp. 11-20, 2000.
[Batoz 05] J. L. Batoz, H. Naceur, Y. Q. Guo, Formability Predictions in Stamping and
Process Parameter Optimization Based on The Inverse Approach Code Fast-
Stamp, Proceedings of the Numisheet 2005 International Conference, Detroit,
MI, USA, August 15-19 2005, pp. 831-836.
[Bazergui 02] A. Bazergui, T. Bui-Quoc, A. Biron, G. Mclntyre, C. Laberge, Résistance
des Matériaux - Troisième édition, Presses Internationales Polytechniques, 2002.
[Bennett 84] J.A. Bennett, M.E. Botkin, "Structural shape optimisation with geometric
description and adaptive mesh refinment", AIAA Journal, Vol. 23, n˚3, 1984. pp.
458-464.
[Ben Ayed 05] L. Ben Ayed, Modélisation numérique de l’emboutissage et optimisation des
outils serre-flans, Thèse de Doctorat, Université de Technologie de Compiègne,
France, 2005.
[Bernard 98] A. Bernard, G. Taillandier, Le prototypage rapide, Edition Hermès science,
Paris, 1998.
[Boisse 96] P. Boisse, J.C. Gelin, J.L. Daniel, Computation of Thin Structures at Large
Strains and Large Rotations Using Simple C˚ Isoparametric Three Node Shell
Element, Computers and Structures, Vol. 58, 1996. pp. 249-261
[Botkin 85] M.E. Botkin, J.A. Bennett, "Structural shape optimisation with geometric
description and adaptive mesh refinment", AIAA Journal, Vol. 23, n˚11, 1985.
pp. 1804-1810.
[Brunet 97] M. Brunet, S. Maguil-Toushal, F. Morestin Numerical and Experimental Ana-
lysis of Necking in 3D Sheet Metal Forming Processes Using Damage Variable,
in : Advanced Methods in Materials Processing Defects, Elsevier Science, 1997.
pp. 205-214.
150
[Bryden 99] B.G. Bryden, I.R. Pashby, Sequential laminated tooling, joined by brazing,
for injection moulding, Rapid Prototyping Journal, Vol. 5, N˚2, 1999. pp. 89-93.
[Bryden 01] B.G. Bryden, I.R. Pashby, Hot platen brazing to produce laminated steel too-
ling, Journal of Materials Processing Technology, Vol. 110, 2001. pp. 206-210.
[Burlat 98] M. Burlat, Analyse mécanique et tribologique de l’emboutissage : application
aux outils fabriqués par combinaison de différents matériaux, Thèse de Doctorat,
Ecole Centrale de Lyon, France, 1998.
[Cartwright 98] D. Cartwright, P.R. Drake, M.J. Godwin Effect of low cost press tool
materials on formability of sheet steel, Ironmaking and Steelmaking, Vol. 25,
n˚2, 1998. pp. 131-135.
[Cartwright 99] D. Cartwright, P.R. Drake, M.J. Godwin A method comparing the perfor-
mance of low-cost press tools for sheet forming, Journal of Materilas Processing
Technology, Vol. 95, 1999. pp. 49-54.
[Chua 99] C.K. Chua, K.H. Hong, S.L. Ho2, Rapid Tooling Technology. Part 1. A Compa-
rative Study, The International Journal of Advanced Manufacturing Technology,
Vol. 15, 1999. pp. 604-608.
[CM66 95] Règles de calcul de construction en acier "Règles CM66", Centre Technique
Industriel de la Construction Métallique, Edition Eyrolles, 11ème édition, 1995.
[Cognard] P. Cognard, Collage des métaux : Généralités - Caractéristiques, Techniques
de l’Ingénieur, Traité de Génie Mécanique, art. BM 7620, Paris.
[Col 96] A. Col, Tôles pour mise en forme. Travail des métaux en feuilles. Assemblages,
Techniques de l’Ingénieur, Vol. B7-II, art BM 7520, Paris, 1996. 14 p.
[Colgan 03] M. Colgan, J. Monaghan, Deep drawing process : analysis and experiment,
Journal of Materials Processing Technology, Vol. 132, 2003. pp. 35-41.
[Craveur 03] J.C. Craveur, I.R. Pashby, Modélisation du contact entre un visage rigide
et un équipement de protection, Actes du 6ème Colloque National en Calcul des
Structures, Giens, 20-23 mai 2003. pp. 401-408.
[Damborg 96] F.F. Damborg, M.R. Jensen, K.B. Nielsen, J. Danckert, Optimization of
the draw die profile with regard to wear using the FEM, 19th IDDRG Biennial
Congress, Eger, 10-14 June 1996. pp. 277-286.
[Danckert 95] J. Danckert, Reduction of the Residual Stresses in a Deep-Drawn Cup by
Modifying the Draw Die Profile, Annals of the CIRP, Vol. 44/1, 1995. pp. 259-
262.
[Delamézière 02] A. Delamézière, Contribution à l’optimisation des paramètres du pro-
cédé d’emboutissage des tôles minces par l’approche inverse, Thèse de Doctorat,
Université de Technologie de Compiègne, France, 2002.
151
Bibliographie
152
[Hortig 01] D. Hortig, D. Schmoeckel, Analysis of local loads on the draw die profile with
regard to wear using the fem and experimental investigations, Journal of Mate-
rials Processing Technology, Vol. 115, 2001. pp. 153-158.
[Jensen 98a] M.R. Jensen, F.F. Damborg, K.B. Nielsen, J. Danckert, Applying the finite
element method for determination of tool wear in conventional deep-drawing,
Journal of Materials Processing Technology, Vol. 83, 1998. pp. 98-105.
[Jensen 98b] M.R. Jensen, F.F. Damborg, K.B. Nielsen, J. Danckert, Optimization of the
draw-die design in conventional deep-drawing in order to minimise tool wear,
Journal of Materials Processing Technology, Vol. 83, 1998. pp. 106-114.
[Joseph 97] Joseph, J. Beaman, JTE/WTEC Panel Report on Rapid Ptototy-
ping in Europe and Japan : analytical chapiters, Vol. I, Websites :
http ://www.wtec.org/loyola/rp/toc.html
[King 03] D. King, T. Tansey, Rapid tooling : selective laser sintering injection tooling,
Journal of Materials Processing Technology, Vol. 132, 2003.
[Labergère 03] C. Labergère, Contribution à la modélisation, à l’optimisation et au
contrôle des procédés d’hydroformage de tubes et flans, Thèse de Doctorat, Uni-
versité Franche-Compté, France, 2003.
[Mackerle 03] J. Mackerle, Finite element analysis of fastening and joining : a bibliography
(1990-2002), Int. J. of Pressure Vessels and Piping, Vol. 80, 2003. pp. 253-271.
[Martin 77] R. Martin, Formage à la presse : travail des métaux en feuilles ; assemblage,
Techniques de l’Ingénieur, Traité de Génie Mécanique, Vol. B7-II, art. B 7510,
Paris, 1977.
[Massol 94] J. Massol, Etude des assemblages boulonnés à chargement faiblement excentré
soumis à des sollicitations de fatigue, Thèse de Doctorat, Institut National des
Sciences Appliquées de Toulouse, France, 1994.
[Mueller 00] D.H. Mueller, and H. Mueller, Experiences using rapid prototyping techniques
to manufacture sheet metal dorming tools, ISATA 2000, Dublin, Ireland, Sept.
25-27, 2000. 9 pages.
[Mueller 99] B. Mueller, D. Kochan Laminated object manufacturing for rapid tooling and
patternmaking in foundry industry, Computers in Industry, Vol. 39, 1999. pp. 47-
53.
[Müller 01] H. Müller, J. Sladojevic Rapid tooling approaches for small lot production of
sheet-metal parts, Journal of Materials Processing Technology, Vol. 115, 2001.
pp. 97-103.
153
Bibliographie
154
[Oudjene 05d] M. Oudjene, J.L. Batoz, F. Mercier, L. Penazzi and C. Pelaingre, Análisis
mecánico de útiles de prototipado para estampanción de chapa metálica, Revista
IMHE, ISSN 0210-1777, N˚312-313, junio/julio, Ediciones Tecnicas IZARO, Es-
paná, 2005. pp. 177-180.
[Pepelnjak 98] T. Pepelnjak, K. Kuzman Adaptable tooling sets for metal forming of geo-
metrically similar products, Journal of Materials Processing Technology, Vol.
80-81, 1998. pp. 413-420.
[Quantech ATZ 04] Quantech ATZ, Stampack user guide - version 5.6, Quantech edt.,
Edificio Nexus, Gran Capitàn, 2-4, 08034, Barcelona, Spain, 2004.
[Roelandt 92] J.M. Roelandt, J.L. Batoz, Shell finite element for deep drawing problems :
computational aspects and results, IUTAM Symposium on finite inelastic defor-
mations, D. Besdo, E. Stein, Eds., Springer-Verlag, Berlin, Heidelberg, 1992. pp.
423-430.
[Ronde-Ousteau 95] F. Ronde-Ousteau, Conception et mise au point d’une gamme d’em-
boutissage. Travail des métaux en feuille. Assemblage, Techniques de l’Ingénieur,
Vol. B7-II, art. B 7540, Paris, 1977.
[Sessi 04] Service des Études et des Statistiques Industrielles (Sessi) du Ministère de l’Eco-
nomie des Finances et de l’Industrie, "La sous-traitance en chiffres (métaux,
plastiques, caoutchouc, électronique)", Dossiers sectoriels, téléchargeable depuis
http ://www.industrie.gouv.fr/sessi/, 2004.
[Schneider 01] J.M. Schneider, E. Huguenin, E. Durand, C. Barlier, Etude de cas en ou-
tillage rapide par le procédé de Stratoconception, 9ème Assises Européennes du
Prototypage Rapide/10th European Conference on Rapid Prototyping and Ma-
nufacturing, 2001.
[Siegert 98] K. Siegert , B. Haller, Prototype Draw Dies for Sheet Metal Parts, Automotive
Engineers, n˚980078, 1998. pp. 41-51.
[Siguang 02] Siguang. Xu, R. Joshi, J. Zang, C-T. Wang, "NUMISHEET 2002", Procee-
dings of 5th International Conference and Workshop on Numerical Simulation of
3D Sheet Forming Processes-Verification of Simulation with Experiment-, Jeju
Island, Korea, 21-25 Septembre 2002.
[Soar 01] R. Soar, P. Dickens, "Design limits of unbonded laminate tooling for pressure
die-casting", Proc Instn Mech Engrs, Vol. 215, Part B, 2001. pp. 531-543.
[Song 02] Y. Song, Y. Yan, R. Zhang, D. Xu, F. Wang, Manufacturing of the die of an
automobile deck part based on rapid prototyping and rapid tooling technology,
Journal of Materials Processing Technology, Vol. 120, 2000. pp. 237-242.
155
Bibliographie
156
Annexe A : Aspects numériques
div σ + f = ρ ü (.1)
1
D = grad u + [grad u]T (.2)
2
• les équations de comportement dans C.
• les conditions aux limites sur la frontière S :
σ. n = fs sur SF (.3)
157
Annexe . Annexe A : Aspects numériques
σ. n = fc sur SC (.4)
u = ū sur Su (.5)
1 ∗
ε∗ = sym (L∗ ) = L + L∗T (.7)
2
Le premier terme de l’équation (.6), qui représente le travail virtuel des efforts internes,
peut s’exprimer en fonction du tenseur des contraintes de Kirchhoff τ = Jσ par :
∗
ε : σdV = ε∗ : τ dV0 (.8)
V V0
ue = NN uN
e (.9)
158
.1. Principe des Travaux Virtuels (P.T.V)
u∗e = NN u∗N
e (.10)
u̇e = NN u̇N
e (.11)
üe = NN üN
e (.12)
En utilisant les approximations décrites ci-dessus et la forme faible (équation (.6)) sur
l’élément e, on obtient la contribution élémentaire suivante :
NM M
Ie = u∗N
e M üe + Fe|int
N
− Fe|ext
N
(.13)
MeN M = Ve0
ρ0 NN . NM dVe0 (.14)
N
Fe|int le vecteur des efforts internes de l’élément e :
N
Fe|int = e : σ dV
BN (.15)
Ve
N
Fe|ext le vecteur des efforts externes de l’élément e :
159
Annexe . Annexe A : Aspects numériques
N
Fe|ext = N . fv dV +
N
N . fs dS +
N
NN . fc dS (.16)
Ve e
SF Sce
où
∂N
e =
BN (.17)
∂xN
est la matrice déformation-déplacement de l’élément e.
Par sommation des Ie sur l’ensemble des éléments, on en déduit le système algébrique
traduisant l’équilibre global du solide :
NM M
I = Ie = UeN M üe + Fe|nt
N
− Fe|ext
N
= 0 (.18)
e e
où u∗N
e sont arbitraires et sont cinématiquement admissibles. L’équilibre global se tra-
duit par :
a. statique :
N
F|int − F|ext
N
=0 (.19)
M
RN u = 0 (.20)
b. dynamique :
M N M üM + RN uM = 0 (.21)
160
.1. Principe des Travaux Virtuels (P.T.V)
i + ci+1 = 0
R N uM M
(.22)
En linéarisant l’équation (.23) autour de la solution approchée uM
i grâce à un déve-
loppement en série de Taylor à l’ordre un, on obtient :
∂RN uM i
R N M
ui + p
cpi+1 + ... = 0 (.23)
∂u
ou encore :
KiN P cPi+1 = − RN uM
i = − RiN (.24)
où
∂RN uM i
= KiN P p
(.25)
∂u
est la matrice tangente qui joue un rôle central dans les performances numériques (vi-
tesse de convergence) de ce schéma itératif implicite. A l’itération suivante, la solution
approchée s’écrit :
i+1 = ui + ci+1
uM M M
(.26)
et ce processus itératif continue jusqu’à ce que les corrections cM N
i+1 et le résidu Ri soient
suffisamment petits en vérifiant les critères fixés.
161
Annexe . Annexe A : Aspects numériques
∆t(0) (0)
u̇(− 2 ) = u̇(0) −
1
ü (.31)
2
Le plus grand avantage de cette méthode est que le code ABAQUS/Explicite utilise
une matrice masse concentrée diagonale. Comme nous l’avons déjà vu, la stabilité d’un
schéma explicite par différences finies est conditionné par la taille du pas de temps ∆t.
Dans ABAQUS/Explicite, la limite de stabilité est définie conjointement par le pas de
discrétisation temporelle ∆t et le pas de discrétisation spatiale ∆x (taille de l’élément
fini).
En l’absence de l’amortissement, la limite de stabilité est définie comme suit :
2
∆t ≤ (.32)
ωmax
où ωmax est la plus grande valeur propre du système. Pour contrôler les oscillations à
hautes fréquences, on introduit un peu d’amortissement dans la solution. Le domaine de
stabilité pour l’incrément de temps est alors :
2
∆t ≤ 1 + ζ2 − ζ (.33)
ωmax
où ζ est la part de l’amortissement critique dans le mode d’oscillations le plus élevé.
Pour chaque élément du maillage, l’incrément de temps stable est calculé suivant
l’expression :
2
∆t ≤ e
(.34)
ωmax
e
où ωmax est la plus grande valeur propre élémentaire. Une estimation licite de l’incré-
ment de temps stable est donnée par la plus petite valeur prise parmi tous les éléments.
La limite de stabilité définie ci-dessus peut être réécrite par :
162
.1. Principe des Travaux Virtuels (P.T.V)
Le
∆t ≤ min (.35)
cd
où Le est la plus petite longueur caractéristique de l’élément et cd la vitesse de propa-
gation du son dans le matériau.
On peut remarquer que l’incrément critique peut se révéler extrêmement petit si le
maillage utilisé est très fin, ce qui a pour conséquence d’augmenter le nombre d’incréments
et donc le temps de calcul.
163
Annexe . Annexe A : Aspects numériques
164
Annexe B : Contact-Frottement
.1 Modélisation du contact-frottement
.1.1.1 Phénomènologie
Les modèles que nous allons présenter ici concernent pour la plupart une approche
globale, macroscopique des phénomènes de contact et de frottement. La figure .1 illustre
un relevé du profil de rugosité de surface d’une tôle d’emboutissage à l’échelle de quelques
dizaines de microns [Hammi 00]. Les états de surface sont caractérisés à l’aide des premiers
moments statistiques de ces profils aléatoires (moyenne, écart quadratique,...). Les plus
utilisés sont le Rα (valeur moyenne des amplitudes d’aspérités mesurées par rapport à une
surface moyenne) et le Rp (profondeur d’aplatissement ou valeur moyenne des amplitudes
crête à crête). Ces grandeurs sont utilisées parmi d’autres pour définir des critères de
résistance des tôles aux grippage.
Le critère se fera d’abord sur les sommets des aspérités et la surface réelle de contact
va donc évoluer en fonction de la charge normale (voir figure .2).
Par ailleurs, la composition du matériau au voisinage des surfaces de contact est en
général complexe et différente de celle du matériau classique (voir figure .3).
165
Annexe . Annexe B : Contact-Frottement
u = uN n + uT (.1)
F = FN n + FT (.2)
166
.1. Modélisation du contact-frottement
uN ≤ 0, FN ≤ 0 et uN FN = 0 (.3)
Ft = F − σN n = (F.t) t = τ t = τ1 t1 + τ2 t2 (.5)
167
Annexe . Annexe B : Contact-Frottement
où t est le vecteur tangentiel tel que (t1 , t2 , n) soit un repère orthonormé direct.
Dans ce qui suit, nous allons présenter les trois principaux modèles de frottement les
plus utilisés dans les codes de calcul. Au préalable, définissons le seuil de glissement entre
deux corps S1 et S2 en un point M. L’expérience montre qu’il existe une force (ou une
contrainte) de traction tangentielle minimale à appliquer pour qu’un glissement significatif
se produise. Cela se traduit par :
Cette notion de seuil (τcrit ) introduit une discontinuité (non dérivabilité) des modèles
de frottement très similaire au modèles de plasticité à seuil.
Rappelons qu’il existe des modèles de frottement isotropes et anisotropes. Nous nous
limiterons ici aux seuls modèles isotropes qui postulent que le vecteur cission de frot-
tement est parallèle à la vitesse de glissement et de plus que τcrit ne dépend pas de la
direction de vg dans le plan tangent.
σ0
τcrit = m √ avec 0 ≤ m ≤ 1 (.10)
3
alors le modèle de frottement (voir figure .5) s’écrit :
168
.1. Modélisation du contact-frottement
τcrit = µ P (.17)
Là aussi ce modèle est assez semblable au frottement rigide plastique en 2D (dans le
plan tangent). Par contre, c’est un écoulement non associé car la règle de normalité n’est
169
Annexe . Annexe B : Contact-Frottement
pas vérifiée.
pf
σ0 vg
τeq > τcrit ⇒ τ − τcrit = α√ (.19)
3 vref
les termes vref et √σ03 sont introduits pour rendre le coefficient de frottement α adi-
mensionnel. La figure .7 illustre le schéma du modèle Norton-Hoff dans le cas 1D.
Ce sont sont ces trois modèles que nous pouvons utiliser dans les codes de calcul de
type ABAQUS.
170
.2. Traitement du contact frottement
Deux problèmes se posent quant il peut y avoir contact entre deux structures ou parties
de structure : la détection du contact, puis le traitement du contact s’il a lieu. Quelle que
soit la méthode employée, il faut calculer une distance normale pour détecter puis traiter
le contact éventuel. Il existe deux approches pour déterminer la «distance» : l’approche
noeud à noeud et l’approche noeud sur surface. Le traitement du contact ne dépend pas
de l’approche utilisée pour le détecter [Craveur 01, Zienkiewicz 91]. Nous nous limiterons
ici aux aspects de ce problème relatifs aux codes de calcul que nous utiliserons, à savoir
ABAQUS et STAMPACK.
Rappelons que les problèmes numériques liés au traitement du contact frottement sont
de deux natures :
– Les problèmes liés à la régularité des modèles de frottement ;
– Les problèmes algorithmiques liés à la gestion numérique du contact entre deux
solides discrétisés.
où f (vg ) est une fonction continue (et dérivable) partout et en particulier aux points
vg = 0.
171
Annexe . Annexe B : Contact-Frottement
Pour le modèle de Coulomb (τcrit = µ.P ), plusieurs formes de f (vg ) ont été propo-
sées. Nous citons ci-dessous quelques une les plus rencontrées dans la littérature :
vg
•f (vg ) = (.21)
2
vg + ε2
vg
•f (vg ) = tanh (.22)
ε
où ε n’est rien d’autre qu’une vitesse limite de glissement.
où la distance d est mesurée selon la normale au solide (pièce) déformé S2 . Elle est souvent
appelée fonction "gap" ou résidu du contact (détection du contact).
Deux cas peuvent se présenter :
• cas de non contact :
• cas de contact :
172
.2. Traitement du contact frottement
⎧
⎪
⎨ σN < 0 et ∆VN = 0
d ≤ 0 ⇒ ou (.25)
⎪
⎩
σN = 0 et ∆VN < 0
173
Annexe . Annexe B : Contact-Frottement
∂d
d (x) = d0 + ∆x (.26)
∂x
n = n0 + ∆n (.28)
Comme les noeuds de la surface "esclave" ne peuvent pas pénétrer la surface "maître",
la direction de contact est toujours perpendiculaire à la surface "maître". A l’inverse, les
noeuds frontières de la surface "maître" peuvent pénétrer la surface "esclave".
174
.2. Traitement du contact frottement
175
Annexe . Annexe B : Contact-Frottement
1 1
∆EC = m1 ((v1 )t− − (v)t+ )2 + m2 ((v2 )t− − (v)t+ )2 (.30)
2 2
Afin de limiter cette perte d’énergie cinétique, le maillage en éléments finis peut étre
réalisé de sorte que les masses liées aux noeuds frontières et pouvant rentrer en contact
soient minimales, c’est à dire en utilisant une épaisseur des éléments frontières la plus
faible possible.
L’algorithme simplifié de la gestion de l’impact en dynamique est le suivant [Burlat
98] :
– calcul de la solution à l’instant t− ;
– application des contraintes aux noeuds permettant l’impact entre eux ;
– calcul des vitesses à l’instant t+ , à partir du bilan de la quantité de mouvement ;
– calcul des accélérations à partir des équations d’équilibre dynamique ;
– utilisation des nouvelles vitesses et accélérations comme conditions initiales afin de
continuer l’analyse avec les contraintes en place ;
– suppression des contraintes lorsque celles-ci impliquent une pression de contact né-
gative.
176
Annexe C : Quelques éléments théoriques en
optimisation
177
Annexe C : Quelques éléments théoriques en optimisation
le nombre de calculs (ou d’essais) à effectuer. Deux attitudes uniquement sont possibles
pour réduire le nombre de calculs [Goupy 00] :
– Diminuer le nombre de points expérimentaux : cette procédure consiste à considérer
le moins possible de points expérimentaux. Comme il est impossible de réaliser moins
de deux expériences par variables, l’expérimentateur peut toujours être confronté à
un nombre gigantesque de calculs à réaliser.
– Diminuer le nombre de variables : pour diminuer le nombre de variables, l’expé-
rimentateur doit abandonner certaines variables, ce qui laisse toujours planer un
doute sur la qualité des résultats.
178
1. Optimisation : éléments théoriques
⎡ ⎤
Xij . . . Xij
⎢ ⎥
⎢ . . ⎥
⎢ ⎥
[X] = ⎢
⎢ . . ⎥⎥ (2)
⎢ ⎥
⎣ . . ⎦
Xij . . . Xij
Avec : i = 1, P et j = 1, n
Il existe une équation qui relie les n variables xi d’un plan à sa réponse y. Pour un
modèle quadratique, par exemple, on écrit :
y = c + a1 .x1 + ... + an .xn + A12 .x1 .x2 + ... + Ann .xn .xn (3)
Cette équation contient le terme constant c, les termes linéaires ai et les termes qua-
dratiques Ann . Les variables sont donc des vecteurs comportant les différents niveaux xi .
Sous forme matricielle, on écrit :
179
Annexe C : Quelques éléments théoriques en optimisation
On défini la matrice des effets [E] comme la matrice qui transforme les coefficients ai
pour donner la réponse y (voir [Goupy 00]). On peut alors écrire l’ensemble des valeurs
de y, noté {y}, pour un ensemble de valeurs xi choisies comme suit :
Pour un plan de p expériences (essais) et de n variables, la matrice des effets [E] vaut :
Avec : i = 1, P et j = 1, n
Les différentes variables xi d’un problème physique donné ne sont généralement pas
de la même nature ou de la même amplitude. Il convient donc d’effectuer un changement
d’unité de mesure et un changement d’origine qui permettent de traiter toutes les variables
de la même manière. Les variables sont alors dites centrées réduites. L’utilisation de ce type
de variables simplifie considérablement la présentation de la théorie des plans d’expérience.
La relation qui permet de passer des variables courantes xi aux variables centrées
réduites xcri est la suivante :
xi − xi
xcri = avec xcri ∈ [−1; 1] (8)
p
xmax +xmin
xi = i
2
i
est la moyenne arithmétique des coordonnées réelles.
max
xi −xi min
p= 2
est le pas.
C’est les variables centrées réduites que l’on utilisera dans la suite de cette étude.
Pour calculer les coefficients a de l’équation (5) précédente, il existe plusieurs mé-
thodes. Dans notre cas, nous avons choisi d’utiliser la méthode des moindres carrés, simple
et facile à mettre en oeuvre dans Matlab.
180
1. Optimisation : éléments théoriques
Pour calculer les coefficients a, il faut résoudre le système multi-linéaire suivant :
∂ (r . {r})
=0 (11)
∂ {a}
La solution approchée a par les moindres carrés est donc :
T −1
a = [E] . [E] . [E]T . {y} (12)
181
Annexe C : Quelques éléments théoriques en optimisation
182
1. Optimisation : éléments théoriques
– Plan central composite intérieur : les points en étoile sont à l’intérieur du domaine
cubique (figure 5).
Le nombre de niveaux d’un plan composite est de cinq par facteur : le point central, les
deux niveaux du plan factoriel et les deux niveaux des points en étoile. Lorsque les points
en étoile sont situés sur les axes des facteurs, le nombre de niveaux du plan composite est
de trois par facteur.
Pour un problème à cinq variables d’optimisation, par exemple, le plan composite à
faces centrées est réalisé selon le tableau 1.
183
Annexe C : Quelques éléments théoriques en optimisation
Essai n˚ v1 v2 v3 v4 v5
1à2 ± - - - -
3à4 ± + - - -
5à6 ± - + - -
7à8 ± + + - -
9 à 10 ± - - + -
11 à 12 ± + - + -
13 à 14 ± - + + -
15 à 16 ± + + + -
17 à 18 ± - - - +
19 à 20 ± + - - +
21 à 22 ± - + - +
23 à 24 ± + + - +
25 à 26 ± - - + +
27 à 28 ± + - + +
29 à 30 ± - + + +
31 à 32 ± + + + +
33 à 34 0 0 0 0 0
35 à 36 ± 0 0 0 0
37 à 38 0 ± 0 0 0
39 à 40 0 0 ± 0 0
40 à 41 0 0 0 ± 0
42 à 43 0 0 0 0 ±
184
1. Optimisation : éléments théoriques
185