2005lyon102 2
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THESE
par
Antoine DREVON-GAILLOT
Né le 18 avril 1981
à Annecy (74)
-2-
REMERCIEMENTS
A Monsieur le Dr Chabanne,
De l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon,
Qui m’a fait l’honneur d’encadrer ce travail.
En témoignage de ma reconnaissance pour son aide, sa disponibilité et sa gentillesse,
Sincères remerciements.
-3-
A mes parents,
Pour leur amour, leur gentillesse, le soutien qu’ils m’ont toujours apporté, la confiance dont
ils m’ont toujours témoigné. Merci d’avoir toujours été à mes côtés et de m’avoir donné les
moyens de réaliser mes projets. Je vous aime.
A Elodie,
Ma grande sœur, qui m’a donné envie de devenir Vétérinaire.
Pour sa gentillesse sans égal, son intelligence, son dévouement et ses nombreux coups de
main lors de mes déboires pendant ces cinq années d’école.
A Fabien, mon super-beau-frère infatigable : prend bien soin d’elle et de toi.
A Jacqueline, ma marraine,
Pour sa gentillesse, son soutien et l’affection qu’elle m’a toujours porté.
A Francine et Lionel,
Pour votre gentillesse et votre générosité, pour les bons moments passés ensemble en
vacances.
Merci d’avoir aussi bien réussi votre fille !
-4-
A tous mes collègues savoyards d’enfance, pour cette amitié inébranlable qui nous lie :
A Aurel, pour tous ces voyages où tu m’as emmené, pour toutes ces sorties snow, pour ta
gentillesse et tes talents énormes de danseur. Respect Doc !
A Dams, pour avoir supporté mes coups de raquette, pour ta générosité, ton sens de l’humour
hors norme, et surtout pour tes poils qui me font toujours autant rigolé.
A GG, merveilleux papa épanoui, pour tous ces moments passés ensemble depuis la
maternelle. Même si tu ne manges plus de sauciflard, je t’aime quand même.
A Polo, le plus gros mangeur de tartiflette de toute la Haute-Savoie, pour ton sens inné du
déguisement ringard, pour l’amitié vraiment forte qui nous lie.
A Marco, pour toutes nos péripéties lors de nos voyages, pour ton sens inné de la grosse
bourde, pour le coussin péteur, pour nous avoir tout permis à Veyrier (vraiment tout…).
A Dave, cascadeur de l’extrême, pour tes sauts dans les fourrés, tes double back-flips arrivés
dans le caca, et tous ces moments d’enfance passés ensemble.
A Tiout, le petit dernier de la bande, parfois un peu l’écart, mais toujours bien présent au fond
de nous. De la bouteille de Noël 1984 au cassage de rétroviseur, tes exploits auront marqué
les esprits….
A toutes celles qui les entoure, Bob, Faïza, Mamat, Soph et Sissou.
Au petit dernier de la bande, Jibril.
A Tom, mon collègue Frottman®, le roi de la suture, le plus grand casseur de sucre de
l’ENVL et le grand maître du pas de danse qui va bien. Un jour, je réussirai à te mettre une
branlée au squash. Merci pour ces quatre années de coloc, pour ta générosité, ta gentillesse
sans limite, ton dévouement et ton sens inné de la connerie. Ce n’est que le début d’une
longue amitié…
A Laguite, le roi de la débrouillardise, un peu mon grand frère pendant ses quatre années
d’école, grand compagnon de boom et merveilleux colocataire. Sûrement le plus mûre, mais
aussi le plus tendre du Pti Tarvel (« oh oui tu veux un câlin… »). Merci pour m’avoir toujours
incrusté dans tes bons plans, merci pour tes nombreux becos, tes conseils et ta générosité. Ce
n’est que le début d’une longue amitié…
A Céline, super voisine et concurrente de choc lors des inter-maisons !
A Raoul et son andouillette à coulisse. J’ai rarement rencontré quelqu’un capable de dire
autant de conneries en aussi peu de temps. Toujours prêt à filer un coup de main, tu es
vraiment quelqu’un sur qui on peut compter. Avec toi aussi, ce n’est que le début d’une
longue amitié…
A Mélo, la seule capable de supporter 24h/24 les blagounettes de Von Den Puck : Respect !
A Laetitia, 4ème colocatrice géniale du petit Tarvel. Merci d’avoir été ma conseillère
sentimentale à plusieurs reprises, d’avoir supporté nos soirées déjantées qui n’en finissaient
pas. Ne perdons surtout pas le contact !
-5-
A Dine, Mme Champomy. Merci pour ta bonne humeur, tes exploits de boom et merci pour
Dave.
A Jeremy, que je regrette de n’avoir pas connu plus tôt. T’es vraiment quelqu’un de bien,
dévoué, généreux, mais aussi complètement barjo quand tu te lâches.
A Ion, la seule qui me comprend lorsque je savoure du rebloch’ : « in tartiflette we trust ! ».
A Céline et Prépuce, l’association improbable entre un prépuce et des tétons carrés : je n’ose
pas imaginé ce que va donner votre progéniture….
A tous les internes, pour cette année qui s’annonce « Merveilleuse »….
A tous les fêtards de fin boom : aux super vieux qui nous ont accueilli (Zinz, Astic, Jean-
Phi…), à Quinquin et toutes nos discussions de fin de boom dont on ne se rappelle plus, à
Ican, Ba, Lolo, PH, Garga, Lobster, à l’andouillette de 7h du mat, à tous les Tarveliens
petits, grands et micros, aux cris d’Anne-Claire, à Soizic, à Marie-Flore, aux Baywatcher
Adrien et Pi7.
A Henri, pour ces quatre ans de « Oh, Oh, Gaillot-yo ! », pour ta bonne humeur et ton
dévouement.
-6-
A Emi,
L’Amour de ma vie.
Vivre avec toi est vraiment merveilleux, tu m’apportes tout ce dont j’aurais pu rêver :
tendresse, bonheur, sincérité, maturité et joie de vivre.
Merci pour ces deux années inoubliables. Elles sont, je l’espère, le début d’une très longue
histoire.
Le meilleur est encore à venir !
Je t’aime.
-7-
Sommaire
Introduction ___________________________________________________17
-8-
1.6 Tableau récapitulatif_______________________________________________ 38
6 Les antibiotiques____________________________________________92
6.1 Physiologie de la flore bactérienne du système hépatobiliaire et conséquences
thérapeutiques __________________________________________________________ 92
6.1.1 Flore physiologique et pathologique du système hépatobiliaire __________________ 92
6.1.2 Conditions prédisposant aux infections hépatobiliaires_________________________ 92
6.1.3 Principes généraux de l’antibiothérapie en hépatologie ________________________ 93
- 10 -
6.2 Les antibiotiques indiqués __________________________________________ 94
6.2.1 β-lactamines__________________________________________________________ 94
6.2.1.1 Pénicilines A ___________________________________________________________ 94
6.2.1.1.1 Ampicilline __________________________________________________________ 94
6.2.1.1.2 Amoxicilline (+/-acide clavulanique) ______________________________________ 95
6.2.1.2 Céphalosporines_________________________________________________________ 96
6.2.1.3 Pénicilline G (benzylpénicilline) ____________________________________________ 97
6.2.2 Fuoroquinolones ______________________________________________________ 97
6.2.3 Aminosides __________________________________________________________ 99
6.2.3.1 Gentamycine ___________________________________________________________ 99
6.2.3.2 Dihydrostreptomycine (DHS) ______________________________________________ 99
6.2.3.3 Néomycine____________________________________________________________ 100
6.2.4 Métronidazole (famille des nitro-imidazolés) _______________________________ 100
6.3 Les antibiotiques contre-indiqués ___________________________________ 101
6.4 Tableau récapitulatif______________________________________________ 103
- 11 -
7.3.2.3 Les médicaments diminuant la production ou l’absorption d’ammoniaque __________ 121
7.3.2.3.1 Lactulose ___________________________________________________________ 121
7.3.2.3.2 Néomycine _________________________________________________________ 122
7.3.2.3.3 Ampicilline _________________________________________________________ 123
7.3.2.3.4 Métronidazole _______________________________________________________ 123
7.4 Tableau récapitulatif______________________________________________ 124
9 Tableaux récapitulatifs______________________________________127
Conclusion ___________________________________________________135
Bibliographie _________________________________________________136
- 12 -
Table des illustrations
- 13 -
Figure 18 : Schéma simplifié des voies métaboliques et des produits dérivés de la SAMe
(d’après Center 1999-a).
Figure 19 : Diagramme récapitulatif des effets favorables de la silibinine chez les patients qui
présentent une affection hépato-biliaire nécrosante et inflammatoire (d’après Center 1999-a).
Figure 20 : Métabolisme glucidique et points d’impact des principaux composés utilisables en
thérapeutique (d’après Thiébault 1998).
Figure 21 : Synthèse hépatique des lipoprotéines de très faible densité (VLDL) et impact des
facteurs lipotropes (d’après Thiebault 1998).
Figure 22 : Cycle de l’urée et points d’entrée possibles de diverses substances hépatotropes
(d’après Thiébault 1998).
- 14 -
Index des tableaux
- 15 -
Index des abréviations
Abréviations relatives aux modalités d’administration des médicaments :
*= présentation de la pharmacopée humaine
CN = chien
CT = chats
cp = comprimés
gel = gélule
gtt = goutte
sac = sachet
cac = cuillère à café
cas = cuillère à soupe
amp = ampoule
cap = capsule
fla = flacon
inj = injection
SID = en une administration quotidienne
BID = en deux administrations quotidiennes
TID = en trois administrations quotidiennes
QID = en quatre administrations quotidiennes
j = jour
sem = semaine
PO = per os
SC = sous-cutané
IM = intra-musuculaire
IV = intra-veineuse
Autres abréviations :
Acyl-CoA = acylcoenzyme A
AGL/E = acide gras libre/essentiel
AMM = autorisation de mise sur le marché
CAV-1 = Adénovirus Canin de type 1
CCKPZ = cholécystokinine-pancréozymine
CK = cycle de Krebs
CMH = complexe majeur d’histocompatibilité
DHS = dihydrostreptomycine
DMV = Dictionnaire des Médicaments Vétérinaires (voir bibliographie)
E. coli = Escherichia coli
EH = encéphalose hépatique
GSH = glutathion
GH = growth hormone
IH = insuffisance hépatique
Il = interleukine
PIF = péritonite infectieuse féline
SAMe = S-adénosylméthionine
SOD = superoxyde dismutase
TG = triglycerides
TGF = Tumor Growth factor
TNF = Tumor Necrosis Factor
VLDL = lipoprotéines de très faible densité
- 16 -
Introduction
Cholérétiques et Hépatoprotecteurs
cholagogues et hépatotropes
1982 110 66
1993 66 25
Vidal 1997 56 9
2001 19 8
2005 13 8
1981 14 19
1984 9 11
1995 7 7
DMV
1997 7 7
2003 5 5
2005 5 5
Tableau 1 : Nombre de spécialités à visée hépatique recensées dans différentes éditions du
dictionnaire Vidal et du DMV (les sels biliaires et les médicaments destinés à lutter contre
l’hyperammoniémie ont été exclus). D’après Thiébault 1998, actualisé.
- 17 -
Les objectifs de ce travail sont par conséquent multiples. Il a pour but d’une part de
recenser toutes les molécules disponibles en hépatologie et de préciser leurs modalités
d’utilisation (indications, posologie et voie d’administration, contre-indications, précautions
d’emplois, effets secondaires, interactions médicamenteuses). Pour comprendre ces
indications, des rappels de physiopathologie sont effectués avant chaque classe thérapeutique
et permettent de comprendre les modes d’actions propres à chaque molécule. En outre, pour
chaque molécule sont également citées les spécialités disponibles aussi bien dans la
pharmacopée vétérinaire qu’humaine, ainsi que la posologie. Enfin, pour chaque principe
actif, l’intérêt de son emploi et son efficacité expérimentale et thérapeutique (lorsque des
études sont disponibles) sont discutés.
Cet index thérapeutique aborde les principes actifs par classe thérapeutique :
cholérétiques et cholagogues, anti-inflammatoires et immunomodulateurs, anti-fibrosants,
curprirétiques, anti-oxydants, antibiotiques, médicaments à visée métabolique. Chaque
principe actif est abordé suivant un plan similaire.
- 18 -
1 Les molécules agissant sur les voies biliaires
- 19 -
1.1.2.1 La synthèse et la conjugaison des acides biliaires
La synthèse des acides biliaires a lieu exclusivement dans le foie à partir de cholestérol
hépatique et alimentaire. Le terme d’acide biliaire désigne la configuration moléculaire non-
ionisée, tandis que le terme de sel biliaire se rapporte à la forme ionisée.
Chez le chien et le chat, les deux acides biliaires principaux formés sont l’acide cholique
et l’acide chénodéoxycholique. Ces deux acides biliaires sont désignés sous le terme d’acide
biliaire primaire. La déhydroxylation de ces acides par des micro-organismes anaérobies
intestinaux produit des acides biliaires secondaires plus hydrophobes dans l’intestin : l’acide
déoxycholique et l’acide lithocholique.
Après leur synthèse et avant leur sécrétion dans la bile, un foie normal conjugue la
majorité des acides biliaires. La conjugaison consiste en la liaison d’un deuxième élément
organique, le plus souvent la glycine ou la taurine. Les chiens et les chats conjuguent en
premier la taurine. Le chien possède également la capacité de conjuguer la glycine, alors que
le chat semble dépendant de la taurine pour sa conjugaison (Da Costa 1990). Lors de maladie
hépatique, des réactions de conjugaison alternative sont possibles (groupe sulfate, gluconate,
etc.) alors que ces réactions sont mineures en temps normal.
Par l’introduction de ces groupes polaires, les sels biliaires deviennent plus
hydrosolubles. La conjugaison empêche l’absorption intestinale passive et ainsi permet aux
acides biliaires de participer à la digestion intestinale des lipides (Center 1993, Anwer 1995,
Leveille-Webster 1997).
- 20 -
Acides
biliaires Canalicule
biliaire
Na+ Na+, K+
Autres ions inorganiques ATPase
H20 Filtration
Ions inorganiques osmotique
H20
Ions inorganiques
Cl- Réabsorption
H20
Ions inorganiques
HCO3- Sécrétion
Cycle entéro-hépatique
Duodénum
- 21 -
compensée par les synthèses hépatiques. Les sels biliaires peuvent être déconjugués par des
enzymes bactériennes dans le côlon ; les acides biliaires secondaires formés ont tendance à
précipiter et à se lier aux bactéries, ce qui diminue leur absorption (Guilford 1996).
FOIE ESTOMAC
Cholestérol
Synthèse
Acides biliaires 1
Conjugaison
Sels biliaires
DUODENUM
VESICULE BILIAIRE 2
(stockage des sels biliaires) JEJUNUM
3
ILEON
CIRCULATION PORTE
(95% des acides/sels biliaires
réabsorbés)
4
1 Cycle cholé-hépatique CÔLON
2 Cycle jéjuno-hépatique
4 Cycle côlo-hépatique
- 22 -
L’organisation du cycle entéro-hépatique permet de distinguer quatre cycles différents
permettant le retour des acides biliaires au foie :
Le cycle cholé-hépatique a lieu entre les voies biliaires (canaux, canalicules) et le foie.
Cette réabsorption d’acides biliaires contribue alors aux concentrations élevées
d’acides biliaires rencontrées lors de cholestase.
Le cycle jéjuno-hépatique se produit par l’absorption passive des acides biliaires dans
l’intestin grêle proximal. Ce cycle contribue à l’augmentation de la quantité d’acides
biliaires non conjugués lors de prolifération bactérienne dans l’intestin grêle
(phénomène qui augmente la déconjugaison des acides biliaires).
Le cycle iléo-hépatique représente, chez l’animal en bonne santé, la voie principale de
réabsorption des sels biliaires par absorption active.
Enfin, le cycle côlo-hépatique permet l’absorption passive des acides biliaires non
absorbés dans l’intestin grêle ou l’absorption des sels biliaires déconjugués par les
enzymes bactériennes (Guilford 1996).
- 23 -
1.1.3.3 Les antispasmodiques
Les antispasmodiques musculotropes agissent directement sur les fibres musculaires
lisses : ils permettent ainsi un relâchement des canaux biliaires les plus importants et du
sphincter d’Oddi. Ces molécules sont employées principalement en hépatologie humaine lors
de douleur et de trouble fonctionnel des voies biliaires ; très peu d’études sont disponibles en
médecine vétérinaire.
- 24 -
1.2 Les cholérétiques
1.2.1 Acide ursodéoxycholique
Actions pharmacologiques (Gogny 2000, Leveille-Webster 2000)
Effet cholérétique : stimulation de la sécrétion d’une bile complète, augmentant
l’excrétion de bilirubine et diminuant celle du cholestérol.
Effet anti-cholélithiasique : favorise la dissolution des calculs biliaires non calcifiés à
base de cholestérol (peu intéressant chez le chien, [Kirpensteijn 1993]).
Effet immunomodulateur (par fixation sur les récepteurs hépatocytaires aux
glucocorticoïdes) :
Diminution de la production d’Ig par les lymphocytes B et des Il-1 et Il-2 par les
lymphocytes T.
Diminution de l’expression des molécules du CMH-I sur la membrane des
hépatocytes.
Effet hépatoprotecteur (et anti-oxydant indirect) :
par diminution de la synthèse et de la réabsorption des acides biliaires
hépatotoxiques (remplacement du pool d’acides biliaires hydrophobes toxiques
par des acides biliaires plus hydrophiles et donc moins toxiques).
par ses pouvoirs cholérétiques (empêche l’accumulation de composés toxiques
comme le cuivre, le cholestérol, les leucotriènes et la bilirubine).
par ses effets anti-apoptotiques (Webster 2003).
Effet anti-oxydant direct : par augmentation du glutathion et des métallothionéines
dans les hépatocytes (Honeckman 2003).
Effet anti-fibrosant : par diminution de la production de collagène.
Autres effets : augmentation de la motricité intestinale chez le chien, stimulation de la
sécrétion exopancréatique chez le chat.
Acide
ursodéoxycholique
Cholérèse : riche en Cytoprotection directe
HCO3
- 25 -
Indications
Hépatopathies aiguës et chroniques avec cholestase intrahépatique chez le chien
(Leveille-Webster 2000).
Cholangiohépatite aiguë chez le chat (Day 1995). Lipidose hépatique (controversé).
Posologie et voie d’administration
10-15 mg/kg SID PO pendant plusieurs mois.
Certains auteurs préconisent de fractionner en deux prises quotidiennes lors de
cholestase hépatique grave qui limite la biodisponibilité du médicament (Center 2000-
c).
Contre-indications
Obstruction biliaire et ictère post-hépatique.
Carence en taurine chez le chat : diminution des réserves en taurine chez certains
patients atteints d’une affection hépatique (Leveille-Webster 2000).
Précautions d’emploi
Administration pendant les repas.
Diminuer la dose de moitié lors d’effets secondaires comme la diarrhée.
Interactions médicamenteuses
Ne pas associer à des pansements gastro-intestinaux (pouvoir adsorbant).
Ne pas associer aux résines chélatrices (cholestyramine).
Effets indésirables et toxicité
Toxicité mineure : diarrhée, vomissements chez l’homme.
L’absence d’effets secondaires a été mise en évidence par de nombreuses études chez
le chien et le chat sains (Abraham 2004, Center-Randolph 2004, Ruaux 2002,
Nicholson 1996, Day 1994).
Noms déposés
Delursan®* (250mg/cp) : 1cp/16-25kg.
Ursolvan®* (200mg/gel) : 1gel/13-20kg.
Efficacité comparée
Son efficacité chez l’homme a été démontrée uniquement lors de maladies
cholestatiques chroniques, comme la cirrhose biliaire primitive.
Il existe pour l’instant un seul cas publié sur les effets bénéfiques de l’acide
ursodéoxycholique chez un chien avec une hépatite chronique (Meyer 1997) ; des
études contrôlées sur un grand nombre de chiens ou de chats seraient nécessaires pour
démontrer son efficacité.
Intérêts
Par ses effets cholérétiques, hépatoprotecteurs et immunomodulateurs, l’acide
ursodéoxycholique représente une molécule intéressante dans le traitement des
hépatopathies cholestatiques et nécrotico-inflammatoire. L’association de cette
molécule avec des agents anti-inflammatoires, anti-oxydants, anti-fibrosants est
recommandée pour toutes les atteintes hépatiques cholestatiques et nécrotico-
inflammatoires pour lesquelles aucune cause n’a été identifiée (Center 2004).
Son coût peut parfois représenter un frein à son utilisation chez les chiens de grande
race.
Son utilisation lors de lipidose hépatique est remise en cause, notamment en cas
d’ictère : en effet, les études réalisées chez l’homme lors de stéatohépatite non-
alcoolique (maladie proche de la lipidose du chat) n’ont pas montré de bénéfices de
l’acide ursodéoxycholique (Center 2005-a, Dimski 1995).
- 26 -
1.2.2 Extraits d’Artichaud (Cynara scolymus)
Actions pharmacologiques
Effet cholérétique qui serait du à la cynarine et aux acides mono et di-
caffeoylquiniques.
Propriétés antioxydantes possibles.
Indications
Hépatopathies avec cholestase.
Posologie et voie d’administration
Voie IM ou PO pendant plusieurs semaines. La posologie dépend de la présentation
employée.
Contre-indications
Obstruction biliaire et ictère post-hépatique.
Précautions d’emploi
Aucune.
Interactions médicamenteuses
Aucune.
Effets indésirables et toxicité
Aucun.
Noms déposés
Chophytol® : en solution buvable (20 gouttes à 2 cuillères à café par animal), en
solution injectable (5-20 mL/animal IM) ou en comprimé (1-8 cp/animal).
Elusane®* (200 mg/gel), Hepanephrol®* (200 mg/mL), Artichaud Boiron®* (192,5
mg/gel), ….
Efficacité comparée
L’effet cholérétique peut varier d’une préparation à l’autre (Speroni 2003).
Aucune étude n’est disponible chez le chien. Des études in vivo sur des rats ont montré
une augmentation significative de la sécrétion biliaire après administration orale
d’extraits d’artichaut (Saenz Rodriguez 2002).
Intérêts
La phytothérapie peut se révéler être une alternative intéressante, notamment par
l’absence d’effets secondaires, dans le cas de pathologie hépatique peu grave. Des
études sont cependant nécessaires pour démontrer son efficacité chez les Carnivores.
- 27 -
Une étude sur des chats sains suggère que l’administration de SAMe augmente le flux
biliaire, sans augmenter le flux d’acides biliaires (Center-Warner 2004).
Se rapporter à la partie sur les anti-oxydants pour les modalités d’utilisation (cf 5.2.3.).
1.2.3.3 Silibinine
La silibinine possèderait un effet cholérétique par synthèse accrue des acides biliaires.
Se rapporter à la partie sur les anti-oxydants pour les modalités d’utilisation (cf 5.2.4).
- 28 -
1.3.2 Menbutone (ou acide génabilique)
Actions pharmacologiques
Cholérétique vrai : augmente les sécrétions biliaires par action
parasympathicomimétique (DMV 2005).
Cholagogue : facilite la circulation de la bile hors des canaux (DMV 2005).
Indications
Hépatopathies avec cholestase.
Posologie et voie d’administration
Voie IV, IM ou orale. Aucune posologie n’est définie chez le chien et le chat (5-10
mg/kg SID dans d’autres espèces).
Contre-indications
Obstruction biliaire et ictère post-hépatique.
Affections cardiaques.
Précautions d’emploi
Aucune.
Interactions médicamenteuses
Aucune rapportée
Effets indésirables et toxicité
Par voie IV, risque de salivation, larmoiement, tremblements, miction, défécation.
Noms déposés
Aucune spécialité ne possède d’AMM chez le chien et le chat.
Chez les Ruminants, Equins, Porcins : Genabilline®.
Chez Bovins et Porcins : Actiliver®, Sorbiline® (en association avec du sorbitol).
Chez le veau : Vogobil® (en association avec sorbitol, betaïne, inositol, methionine).
Efficacité comparée
Il pourrait augmenter de 2 à 5 fois les sécrétions biliaires (DMV 2003).
La menbutone semble moins efficace que la clanobutine et l’effet cholérétique n’a été
démontré que chez des veaux présentant une diminution du flux biliaire suite à une
diminution du pool d’acides biliaires (Symonds 1982).
Aucune étude n’est disponible chez le chien et le chat.
Intérêts
Cette molécule présente peu d’intérêt chez le chien et le chat du fait de l’absence
d’AMM, de l’absence d’étude disponible sur son efficacité clinique et des effets
secondaires potentiels (effet parasympathicomimétiques).
1.3.3 Sorbitol
Actions pharmacologiques
Effet cholagogue par augmentation de la sécrétion de CCKPZ, effet cholérétique
secondaire.
Effet laxatif osmotique.
Augmentation de la néoglucogénèse hépatique.
Indications
Hépatopathies avec cholestase.
Posologie et voie d’administration
L’effet cholérétique est nul par voie IV. La voie orale est la seule voie utilisable
(Stepanenko 1985).
Aucune dose définie de manière précise (de 2 mg/kg chez le chat à 150 mg/kg chez le
chien BID selon les présentations).
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Contre-indications
Obstruction biliaire et ictère post-hépatique.
Colopathies.
Précautions d’emploi
Aucune.
Interactions médicamenteuses
Aucune.
Effets indésirables et toxicité
Diarrhée chez l’homme.
Noms déposés
Voie orale :
Seul : Sofcanis Hépato-rénal® (60 g/100mL), Sorbitol Delalande®* (5 g/sac).
Association avec des lipotropes : Curepar Canin® (275 mg/cp, associé à la
méthionine), Curepar Felin® (10 mg/cp, associé à la méthionine), Hepato
biocanina® (80 g/sac, associé à la choline), Citradog® (solution buvable, associé à
la bétaïne), Ino-Veto-Choline® (solution buvable, associé à de la méthionine, de
l’inositol, de la choline), Sedochol® (solution buvable, associé à de la méthionine,
de la choline), Sobargine® (associé à l’acétylméthionine, l’arginine).
Autres associations : Curepar avec Prednisolone® (275 mg/cp, associé à la
prednisolone et la méthionine).
Injectables :
Sorbiline®, Activiler® (associé à la membutone), hors AMM.
Biosorbidex® (associé au glucose), Energidex® (associé au dextrose).
Ornipural® (associé à l’ornithine, la citrulline, l’arginine, la betaïne),
Sobargine® (associé à l’acétylméthionine, l’arginine).
Efficacité comparée
Peu d’études sont disponibles sur l’efficacité cholérétique clinique du sorbitol.
Intérêts
L’intérêt du sorbitol en tant que cholérétique est discuté ; par ailleurs, son association
systématique à des composés hépatotropes peut limiter son emploi.
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Effets indésirables et toxicité
Ramollissement des selles chez l’homme.
Noms déposés
Sulfarlem®* : 12,5 mg (1 cp/12,5kg SID), 25 mg (1 cp/25mg SID).
Cynepathic chiens® : 1 cp/10kg SID (associé à l’ornithine, la citrulline, et l’arginine).
Cynepathic chats-chiens nains® : 1 cp/2kg SID (associé à l’ornithine, la citrulline, et
l’arginine).
Dermine® (associé à la prométhazine, la théophylline, et la méthionine).
Efficacité comparée
Des études semblent montrer un rôle de protection hépatique sur des modèles
d’hépatotoxicité chez la souris (Ukai 1988, Warnett 1989).
Il n’existe aucune étude disponible sur l’efficacité de ce composé chez les Carnivores.
Intérêts
L’efficacité de cette molécule n’a jamais été étudiée chez le chien et le chat ; l’intérêt
de cette molécule est par conséquent inconnu.
1.3.5 Hymécromone
Actions pharmacologiques
Effet spasmolytique sur les voies biliaires extra-hépatiques (action musculotrope, sans
effets atropiniques).
Augmentation de la cholérèse, sans excitation de la contraction vésiculaire (Vidal
2005).
Indications
Hépatopathies avec cholestase.
Posologie et voie d’administration
Chez l’homme, 400 mg TID.
Contre-indications
Obstruction biliaire et ictère post-hépatique.
IH grave.
Précautions d’emploi
Aucune.
Interactions médicamenteuses
Non documenté.
Effets indésirables et toxicité
Rares chez l’homme (diarrhée, réaction cutanée allergique).
Noms déposés
Cantabiline®* (400mg), Bilicante®* (200mg).
Efficacité comparée
Une étude a montré une diminution de la contraction du sphincter de Oddi avec cette
molécule chez l’homme (Staritz 1988).
Intérêts
L’efficacité de cette molécule n’a jamais été étudiée chez le chien et le chat ; l’intérêt
de cette molécule est par conséquent inconnu.
- 31 -
1.4 Les antispasmodiques musculotropes
1.4.1 Mébévérine
Actions pharmacologiques
Effet spasmolytique musculotrope qui agit directement sur la fibre musculaire lisse :
antagoniste du calcium au niveau de la membrane cellulaire et inhibition de la
phosphodiestérase. Effet sensible surtout lors de tonus exagéré (BIAM 2001).
Indications
Traitement symptomatique des douleurs liées aux troubles fonctionnels des voies
biliaires (Vidal 2005).
Posologie et voie d’administration
300-400 mg/j PO chez l’homme.
Dose non définie chez l’animal.
Contre-indications
Aucune.
Précautions d’emploi
Eviter l’emploi lors de gestation et de lactation.
Interactions médicamenteuses
Aucune.
Effets indésirables et toxicité
Troubles digestifs mineurs chez l’homme (Vidal 2005).
Noms déposés
Colopriv®* (100 ou 200 mg/gel), Duspatalin®* (100 ou 200 mg/gel, suspension à
10mg/mL), Spasmopriv®* (100 mg/gel, 200 mg/gel).
Efficacité comparée
Une étude réalisée sur des chiens anesthésiés a mis en évidence l’effet anti-
spasmodique de la mébévérine sur les voies biliaires. Cet effet est plus marqué que
pour la butylscopolamine et moins marqué que pour le tiémonium (Dureng 1981).
Intérêts
L’efficacité clinique de cette molécule n’a jamais été étudiée chez le chien et le chat ;
l’intérêt de cette molécule est par conséquent inconnu.
1.4.2 Papavérine
Actions pharmacologiques
Effet spasmolytique musculotrope qui agit directement sur la fibre musculaire lisse :
antagoniste du calcium au niveau de la membrane cellulaire et inhibition de la
phosphodiestérase. Effet sensible surtout lors de tonus exagéré (BIAM 2001).
Indications
Traitement symptomatique des douleurs liées aux troubles fonctionnels des voies
biliaires.
Posologie et voie d’administration
Dose non définie chez l’homme et l’animal.
Contre-indications
Hémorragie méningée, hypertension intracrânienne chez l’homme (BIAM 2001).
Glaucome chez l’homme (BIAM 2001).
Insuffisance cardiaque décompensée (DMV 2005).
- 32 -
Précautions d’emploi
Eviter l’emploi lors d’hypotension artérielle (effets sur la musculature lisse des gros
vaisseaux).
Interactions médicamenteuses
Aucune.
Effets indésirables et toxicité
Tachycardie chez l’homme.
Hypotension artérielle à forte dose.
Rares cas d’hépatites chez l’homme (BIAM 2001).
Troubles digestifs mineurs chez l’homme (Vidal 2005).
Noms déposés
Candilat® : 10 mg/cp, associé à la vincamine.
Papavérine Renaudin®* (40mg/amp), Papavérine Aguettand®* (40 mg/mL),
Acticarbine®* (70 mg/cp, associé au charbon).
Efficacité comparée
Une étude a montré chez l’homme une diminution de la fréquence des contractions du
sphincter d’Oddi lors d’administration de papavérine (Kaczor 1992).
Intérêts
L’efficacité clinique de cette molécule n’a jamais été étudiée chez le chien et le chat ;
l’intérêt de cette molécule est par conséquent inconnu. D’autre part, les effets
vasculaires importants pourraient représenter une limite à son emploi.
- 33 -
Pharmacopée humaine : Spasmavérine®* (40 mg/cp), Hépatoum®* et Schoum®*
(associé à de la phytothérapie), Météospasmyl®* (associé à la siméthicone).
Efficacité comparée
Aucune étude n’est disponible sur l’efficacité de l’alvérine sur les voies biliaires.
Intérêts
L’efficacité de cette molécule n’a jamais été étudiée chez le chien et le chat ; l’intérêt
de cette molécule est par conséquent inconnu.
1.4.4 Pinavérium
Actions pharmacologiques
Effet spasmolytique musculotrope qui agit directement sur la fibre musculaire lisse :
antagoniste du calcium au niveau de la membrane cellulaire (BIAM 2005).
Indications
Traitement symptomatique des douleurs liées aux troubles fonctionnels des voies
biliaires (Vidal 2005).
Posologie et voie d’administration
150 mg/j PO chez l’homme.
Dose non définie chez l’animal.
Contre-indications
Aucune.
Précautions d’emploi
Eviter l’emploi lors de gestation et de lactation.
Interactions médicamenteuses
Aucune.
Effets indésirables et toxicité
Troubles digestifs mineurs, notamment oesophagiens, chez l’homme (Vidal 2005).
Noms déposés
Dicétel®* : 50 ou 100 mg/cp.
Efficacité comparée
Une étude a montré l’effet antispasmodique du pinavérium sur le canal cholédoque et
probablement le sphincter d’Oddi (Disomma 1986). Cependant, aucune étude n’est
disponible chez le chien.
Intérêts
L’efficacité clinique de cette molécule n’a jamais été étudiée chez le chien et le chat ;
l’intérêt de cette molécule est par conséquent inconnu.
1.4.5 Tiémonium
Actions pharmacologiques
Effet spasmolytique musculotrope qui agit directement sur la fibre musculaire lisse :
antagoniste du calcium au niveau de la membrane cellulaire et inhibition de la
phosphodiestérase (BIAM 2005).
Effet spasmolytique neurotrope secondaire (anti-cholinergique secondaire).
Indications
Traitement symptomatique des douleurs liées aux troubles fonctionnels des voies
biliaires.
Posologie et voie d’administration
1 mg/kg BID-TID, PO-IM-IV lente.
- 34 -
Contre-indications
Glaucome.
Risque de rétention urinaire (Vidal 2005).
Iléus paralytique.
Hyperthyroïdie chez l’homme.
Tachycardie (BIAM 2001).
Précautions d’emploi
Injection intraveineuse lente (risque de tachycardie).
Interactions médicamenteuses
Aucune.
Effets indésirables et toxicité
Risque d’hypotension et de tachycardie par voie IV (Vidal 2005).
Néphropathie et hyperthyroïdie chez l’homme (BIAM 2005).
Noms déposés
Spasmodol® : 20 mg/cp, soit 1 cp/20kg BID ou TID.
Viscéralgine®* comprimé : 50 mg/cp, soit 1 cp/50kg BID ou TID.
Efficacité comparée
Une étude réalisée sur des chiens anesthésiés a mis en évidence l’effet anti-
spasmodique du tiémonium sur les voies biliaires. Cet effet est plus marqué que pour
la butylscopolamine et la mébévérine (Dureng 1981).
Intérêts
L’efficacité clinique de cette molécule n’a jamais été étudiée chez le chien et le chat.
1.4.6 Phloroglucinol
Actions pharmacologiques
Effet spasmolytique musculotrope non spécifique qui agit directement sur la fibre
musculaire lisse : antagoniste du calcium au niveau de la membrane cellulaire et
inhibition de la phosphodiestérase (BIAM 2005).
Indications
Traitement symptomatique des douleurs liées aux troubles fonctionnels des voies
biliaires.
Posologie et voie d’administration
80-160 mg SID ou BID chez l’homme.
1-2 mg/kg SID ou BID, IV-IM-SC-PO.
Contre-indications
Aucune.
Précautions d’emploi
Aucune.
Interactions médicamenteuses
Eviter l’association avec les morphiniques.
Effets indésirables et toxicité
Réactions allergiques rares chez l’homme (BIAM 2001).
Noms déposés
Spasmoglucinol® comprimés : 1 cp/10kg BID (CN) et 1 cp/5kg BID (CT).
Spasmoglucinol® solution : 4-8mL BID SC-IM-IV.
Efficacité comparée
Aucune étude n’est disponible chez le chien.
- 35 -
Intérêts
L’efficacité clinique de cette molécule sur les voies biliaires n’a jamais été étudiée
chez le chien et le chat.
1.4.8 Prifinium
Actions pharmacologiques
Effet spasmolytique neurotrope par blocage des récepteurs cholinergiques
muscariniques (BIAM 2005).
Indications
Traitement symptomatique des douleurs liées aux troubles fonctionnels des voies
biliaires.
- 36 -
Posologie et voie d’administration
5 mg/kg/j PO.
1 mg/kg/j SC-IM-IV.
Contre-indications
Glaucome.
Hypertrophie prostatique (risque de rétention urinaire).
Iléus intestinal.
Précautions d’emploi
Administrer les comprimés pendant les repas.
Risque accru d’iléus iatrogène chez les jeunes individus.
Interactions médicamenteuses
Antagoniste avec les pro-kinétiques (cisapride, métoclopramide, opioïdes).
Effets additifs avec les autres anticholinergiques, les anti-histaminiques anti-H1, les
phénothiaziniques.
Effets indésirables et toxicité
Iléus, retard à la vidange gastrique.
Rétention urinaire.
Xérostomie.
Mydriase.
Noms déposés
Prifinial® : comprimés (7 ou 70 mg/cp, soit 1 cp/1,5kg ou 1 cp/15kg), solution (7,5
mg/mL).
Efficacité comparée
Une étude réalisée chez l’homme semble mettre en évidence une efficacité comparable
du prifinium et de la butylscopolamine sur le sphincter d’Oddi (Kobayashi 1985).
Intérêts
L’efficacité clinique de cette molécule sur les voies biliaires n’a jamais été étudiée
chez le chien et le chat.
- 37 -
1.6 Tableau récapitulatif
- 38 -
3 – LES ANTISPASMODIQUES
Colopriv®* 100-200 mg
Duspatalin®* 100-200 mg
Mébévérine Dose non définie
Duspatalin®* 10mg/mL
Spasmopriv®* 100-200 mg
Candilat® 10 mg/cp
Papavérine Renaudin®*
Papavérine Dose non définie
Papavérine Aguettand®*
Acticarbine®* 70 mg
Gastrodog®, Intestidog® 1 cp/5kg SID-BID PO
Alvérine 6 mg/kg SID ou BID PO Gastro-intestinal Clément® 1 cp/5kg SID-BID PO
Intestidog® Chien Nain 1 cp/kg SID-BID PO
Pinavérium Dose non définie Dicétel®* 50 ou 100 mg
Spasmodol® 1 cp/20kg BID ou TID
Tiémonium 1 mg/kg BID-TID, PO-IM-IV
Viscéralgine®* comprimé 1 cp/50kg BID ou TID
Spasmoglucinol®comprimé 1 cp/10kg BID (CN)
1-2mg/kg SID/BID
Phloroglucinol Spasmoglucinol®comprimé 1 cp/5kg BID (CT)
IV/IM/SC/PO
Spasmoglucinol® solution 4-8mL BID SC-IM-IV
Scopalgine® 1 cp/1-10kg/j
Butylscopolamine 0,2-2 mg/kg/j PO, IM, SC, IV Estocelan® 1-2mL QID IV-IM-SC(CN)
Estocelan® 0,5 mL QID SC (CT)
Prifinial® 1 cp/15kg SID PO
Prifinium 5 mg/kg/j PO
Prifinial® Chien nain 1 cp/1,5kg SID PO
Tableau 2 : Principales molécules agissant sur les voies biliaires (voies d’administration,
doses et noms déposés).
Les présentations en italique contiennent d’autres principes actifs.
- 39 -
2 Les anti-inflammatoires et immunomodulateurs
Les dégâts hépatiques secondaires apparaissent suite à des infections systémiques, des
néoplasies disséminées ou des modifications pathologiques d’autres organes (appareils
cardiovasculaire, gastro-intestinal, endocrinien, urogénital).
Toutes ces agressions peuvent entraîner une maladie chronique ou la mort du patient si
l’agression hépatobiliaire est prolongée ou récidivante. Malheureusement, en médecine
vétérinaire, dans de nombreux cas d’hépatites chroniques, la cause sous-jacente n’est jamais
établie (Center 1999-a).
- 40 -
2.1.2 Conséquences de l’agression initiale
L’agression initiale sur les hépatocytes ou l’épithélium biliaire entraîne la production de
cytokines et de médiateurs qui recrutent les cellules inflammatoires. Celles-ci sont
responsables de la nécrose et de la fibrose observées lors des hépatites chroniques. Dans la
plupart des cas, l’espace porte est touché en premier. La destruction des hépatocytes permet la
progression des cellules inflammatoires et la diffusion des cytokines et des médiateurs dans
une zone plus large.
- 41 -
2.1.3 Mécanismes immunopathologiques impliqués
L’importance des mécanismes immunopathologiques doit être soulignée (Boisclair
2001). Ils sont parfois directement à l’origine des lésions et interviennent quelque soit la cause
initiale dans l’entretien de l’inflammation. Des arguments histologiques étayent cette
hypothèse : les cellules inflammatoires prédominantes sont en effets des lymphocytes et des
plasmocytes. Ces cellules pourraient produire des cytokines responsables secondairement de
lésions hépatocytaires. L’intervention d’anticorps dirigés contre des antigènes spécifiques est
également probable. De plus, les destructions cellulaires libèrent des antigènes habituellement
séquestrés et donc susceptibles de déclencher une réaction immunitaire. Ces lésions
membranaires permettent dans le même temps, à partir de l’acide arachidonique, la formation
de médiateurs de l’inflammation (prostaglandines, leucotriènes) et la production de radicaux
libres oxygénés dont le rôle délétère est connu (cf partie sur les anti-oxydants). Au total, il est
vraisemblable qu’à partir d’une lésion initiale, différents mécanismes pathogéniques,
notamment à médiation immune, s’associent pour entretenir l’inflammation.
AC-Ag-C’
Cellules T activées
Natural killers
Toxicité lymphocytaire Macrophages
Nécrose cellulaire ou Ac-dépendant
induction de l’apoptose
Plasmocytes
Cytotoxicité
Hépatocyte directe
normal
Cytokines
Lymphocyte T
quiescent
Médicaments CMH-1
Toxiques
ACTIVATION
Virus
Autres
Antigène membranaire
hépatique Néo-antigène
- 42 -
2.1.4 Indications des anti-inflammatoires et
immunomodulateurs
Les anti-inflammatoires et les immunomodulateurs sont donc indiqués lorsqu’il existe
une inflammation ni septique, ni suppurée, pour enrayer l’inflammation auto-entretenue et
empêcher l’apparition d’une fibrose :
Hépatite chronique d’étiologie inconnue chez le chien.
Cholangiohépatite chronique du chat (Day 1995, Weiss 2000).
- 43 -
Corticoïdes
Macrophages PN neutrophiles
Phospholipase A2
Réduction de IL-1β et Réduction des IL6
du TNF-α et IL8
Lipooxygénase Cyclooxygénase
Leucotriènes Protaglandines
Contre-indications
Insuffisance rénale.
Diabète sucré.
Gestation.
Lipidose hépatique.
Encéphalose hépatique.
Ascite pour la prednisone (la dexaméthasone doit alors être préférée, car elle ne
possède pas d’effet minéralocorticoïde).
Hépatites infectieuses (leptospirose, toxoplasmose, cholangiohépatite bactérienne) et
aiguës.
Ulcérations gastro-intestinales.
Précautions d’emploi
Eviter l’emploi en cas d’ulcère cornéen et d’hypertension.
Respecter un sevrage progressif.
Administrer un traitement anti-ulcéreux si des antécédents d’ulcères sont rapportés.
L’exclusion d’un lymphome doit être réalisée, car l’emploi de ces molécules peut
limiter par la suite le diagnostic de cette maladie et la réponse à la chimiothérapie peut
être affaiblie.
Interactions médicamenteuses
Association possible avec l’azathioprine (traitement à jours alternés permettant une
diminution des posologies de ces deux molécules) ou le chlorambucil chez le chat.
Eviter l’association avec des hypokaliémiants : diurétiques, laxatifs (effets additifs).
Antagonisme avec les anti-convulsivants (phénobarbital) : augmentation du
métabolisme hépatique des corticoïdes diminuant leur efficacité.
Eviter l’association à l’insuline et les hypoglycémiants oraux (résistance à l’insuline).
Eviter l’association à des anti-arythmiques, des neuroleptiques, au cisapride
(augmentation du risque de troubles du rythme ventriculaire).
- 44 -
Effets indésirables et toxicité
Inhibition de l’axe hypothalamo-hypophysaire et hypercorticisme iatrogène (polyuro-
polydipsie, polyphagie, fonte musculaire, peau fine, alopécie).
Pancréatites (notamment en association avec l’azathioprine).
Hépatopathies cortico-induites, augmentation des enzymes hépatiques (Rogers 1977,
Papich 1985).
Ulcérations gastro-intestinales.
Diabète sucré.
Infections secondaires.
Désordres hydro-électriques : hypokaliémie, alcalose métabolique, hypertension
artérielle, insuffisance cardiaque congestive.
Troubles oculaires.
Modifications hématologiques (chat).
- 45 -
Intérêts
L’existence de processus inflammatoires et immunitaires dans de nombreux cas d’hépatites
chroniques justifie l’utilisation fréquente des corticostéroïdes. Cependant, leurs nombreux
effets secondaires doivent être considérés systématiquement et limiter leur emploi dans
certaines conditions.
Leur utilisation systématique lors d’hépatite chronique est remise en cause et des travaux
seraient nécessaires pour préciser dans quelle étiologie les corticostéroïdes sont indiqués
(Watson 2004). Enfin, face aux recommandations d’utilisation systématique de doses
immunosuppressives, la question de l’utilisation de micro-doses de corticoïdes est soulevée et
nécessiterait des études approfondies.
Figure 8 : Diagramme récapitulatif des effets favorables et néfastes des glucocorticoïdes chez
les insuffisants hépatiques (d’après Center 2000-c)
- 46 -
2.2.1.3 Dexaméthasone
Indications
A utiliser lors d’ascite, dans les mêmes indications que la prednisone et la
prednisolone (absence d’effets minéralocorticoïdes).
Posologie et voie d’administration
0,2-0,4 mg/kg/j PO ou IM tous les 2-3 jours.
Noms déposés
Voie orale : Dexoral®, Decadron®*, Dectancyl®*….
Injectables : Dexadreson®, Cortaméthasone®, Dexazone®, Dexamedium®….
Efficacité comparée
L’absence d’effets minéralo-corticoïdes (contrairement à la prednisone) rend cette
molécule interessante lors d’ascite. Les effets secondaires sont cependant plus
marqués.
Intérêts
La dexaméthasone est uniquement indiquée lors d’ascite. L’emploi de prednisone ou
de prednisolone est à privilégier dans les autres cas (Guilford 1996).
2.2.2 Immunodépresseurs
2.2.2.1 Azathioprine
Actions pharmacologiques
Effet immunodépresseur : anti-métabolite inhibant la biosynthèse des nucléotides
normaux (métabolisme des purines) :
Inhibition de la prolifération des cellules à pouvoir de division rapide.
Modification des fonctions des lymphocytes T (immunité à médiation cellulaire et
synthèse d’anticorps dépendant des lymphocytes T).
Indications
Hépatite chronique non contrôlée par les glucocorticoïdes (notamment si d’origine
auto-immune) ou lors de manifestations exacerbées d’effets secondaires.
Posologie et voie d’administration
Voie orale
Chien :
Seul : 1-2 mg/kg SID ou à jours alternés,
En association aux corticoïdes : 1 mg/kg/48h alterné avec la prednisolone à 0,5
mg/kg/48h.
Chat : 0,3 mg/kg SID ou à jours alternés (déconseillé).
Contre-indications
Ne pas utiliser chez le chat (risque de neutropénie, préférer le cholrambucil).
Gestation, lactation (Beale 1988).
Hypersensibilité à l’azathioprine.
Précautions d’emploi
Administrer au moment des repas.
Suivi hématologique toutes les 1 à 2 semaines pendant les 2 premiers mois, puis tous
les mois à tous les 2 mois. En cas de signes de myélosuppression, interrompre le
traitement et le reprendre une fois guéri à une dose 25 % inférieure à la dose initiale.
Suivi régulier des AlAT pour mettre en évidence une éventuelle hépatotoxicité
idiosyncrasique ; le traitement est alors interrompu.
- 47 -
En cas de vomissements et d’anorexie, un bilan pancréatique doit être réalisé.
Manipuler les comprimés avec précaution, en évitant de les rompre, pour éviter une
toxicité pour le propriétaire (Rothuizen 2005).
Interactions médicamenteuses
Associer à jours alternés l’azathioprine à 1 mg/kg/j à la prednisone à 0,5-1 mg/kg/j
(Magne 1986).
Ne pas associer à l’allopurinol et la ciclosporine (addition des effets secondaires).
Effets indésirables et toxicité
Myélosuppression dose-dépendante et réversible : neutropénie, thrombopénie, anémie.
Anorexie, diarrhée, vomissements.
Pancréatite (Beale 1988).
Hépatotoxicité idiosyncrasique.
Potentiel oncogénique controversé à long terme (chez l’homme).
Noms déposés
Imurel®* : comprimés de 50 mg, soit 1 cp/25-50kg chez le chien.
Efficacité comparée
L’azathioprine seule semble moins efficace que la prednisone lors d’hépatite
chronique chez l’homme (Twedt 2001-b).
Aucune étude n’est disponible en médecine vétérinaire.
Intérêts
L’utilisation de l’azathioprine en association permet de diminuer les doses de
glucocorticoïdes et par conséquent, permet d’en limiter les effets secondaires. Un suivi
régulier est nécessaire.
2.2.2.2 Chlorambucil
Actions pharmacologiques
Agent alcoylant, immunodépresseur électif de la lignée lymphoïde.
Indications
Hépatite chronique non contrôlée par les glucocorticoïdes (notamment si d’origine
auto-immune) ou lors de manifestations exacerbées d’effets secondaires (Guilford
1996).
Posologie et voie d’administration
0,25-0,5 mg/kg toutes les 24 à 72 heures PO (Miller 2001).
Contre-indications
Allergie au chlorambucil.
Infections.
Précautions d’emploi
Contrôle hématologique toutes les 3 semaines pendant les 2 premiers mois de
traitement.
Interactions médicamenteuses
Ciclosporine : addition des effets secondaires.
Vaccins vivants atténués : risque d’infections iatrogènes.
Effets indésirables et toxicité
Troubles digestifs mineurs.
Aplasie médullaire (toxicité moindre qu’avec l’azathioprine et le cyclophosphamide).
Hépatotoxicité (rapportée chez l’homme).
Noms déposés
Chloraminophène®* : gélules de 2 mg, soit 1 gel/4-8kg/24-72h.
- 48 -
Efficacité comparée
Le chorambucil a été utilisé avec succès chez l’homme lors de cirrhose biliaire
primitive (maladie auto-immune). Cependant, son efficacité en médecine vétérinaire
est inconnue.
Intérêts
Le chlorambucil représente la molécule de choix chez le chat, lors d’absence de
réponse aux glucocorticoïdes ou d’effets secondaires exacerbés.
2.2.2.3 Cyclophosphamide
Actions pharmacologiques
Agent alkylant, inhibant la transcription et la réplication de l’ADN ; supprimerait à la
fois l’immunité humorale et à la fois l’immunité cellulaire, ainsi que la fonction
phagocytaire des cellules mononuclées (Couto 2002).
Indications
Hépatite chronique ne répondant pas aux autres thérapies immunosuppressives
(Guilford 1996).
Posologie et voie d’administration
1-2,5mg/kg SID PO pendant 4 jours consécutifs par semaine ; ou, 1-2,5mg/kg/48h PO
(Miller 2001).
Contre-indications
Insuffisance médullaire.
Infection du tractus urinaire.
Allergie au cyclophosphamide.
Déconseillé chez le chat.
Gestation.
Précautions d’emploi
En cas d’insuffisance hépatique sévère, une dose inférieure doit être prescrite.
Contrôles hématologiques réguliers toutes les 2-4 semaines.
Interactions médicamenteuses
Ciclosporine : addition des effets secondaires.
Vaccins vivants atténués : risque d’infections iatrogènes.
Allopurinol, diurétique thiazidiques : exacerbation de la myélosuppression.
Effets indésirables et toxicité
Anorexie, diarrhée, vomissements.
Cystite hémorragique chez le chien.
Alopécie (chien, caniche notamment).
Toxicité hématologique modérée : neutropénie principalement et rarement
thrombopénie réversibles à l’arrêt du traitement.
Noms déposés
Endoxan® : comprimés de 50mg, soit 1cp/20-50kg SID PO 4j/sem.
Efficacité comparée
Aucune preuve de l’efficacité du cyclophosphamide en médecine humaine et
vétérinaire n’existe.
Intérêts
Le cyclophosphamide doit être envisagé comme un traitement de « dernier recours »
lors d’échecs thérapeutiques (Guilford 1996).
- 49 -
2.2.2.4 Méthotrexate
Actions pharmacologiques
Antimétabolite inhibant la dihydrofolate réductase, ce qui réduit la disponibilité de la
forme active de l’acide folique et interfère par conséquent avec la synthèse des acides
nucléiques. Son mécanisme immunomodulateur et anti-inflammatoire demeure
indéterminé, il pourrait interagir avec les lymphocytes.
Indications
Affections hépatobiliaires à médiation immune, notamment celles affectant
principalement le système biliaire (comme les cholangiohépatites chroniques
sclérosante chez le chat) (De Novo 2003-a).
Posologie et voie d’administration
CN : 0,1 mg/kg/j SID PO.
CT : 0,1 mg/kg/j TID PO tous les 7 à 10 jours (Center 2000-c).
Contre-indications
Allergie au méthotrexate
Insuffisances rénale et hépatique sévères.
Précautions d’emploi
Utiliser des gants lors de manipulation du produit.
Suivi hématologique toutes les semaines, puis toutes les 4-6 semaines.
Interactions médicamenteuses
Ne pas associer aux AINS (toxicité hématologique et gastro-intestinale).
Ne pas associer aux sulfamides, aux salicylés, aux anti-coagulants, aux tétracyclines et
au chloramphénicol.
Ne pas associer à la néomycine (diminution de l’absorption du méthotrexate).
Effets indésirables et toxicité
Effets gastro-intestinaux : vomissements, diarrhée, nausée, stomatite, ulcères.
Toxicité hématopoïétique.
Hépatopathies.
Nécrose tubulaire aiguë.
Alopécie, dépigmentation.
Infiltration pulmonaire et fibrose (Plumb 1999).
Noms déposés
Méthotrexate Bellon®*, Novatrex®* : comprimés de 2,5 mg.
CN : 1 cp/25kg SID PO.
CT : 0,2 cp/5kg/j PO, divisé en 3 prises tous les 7 à 10 jours.
Efficacité comparée
Le méthotrexate a été utilisé dans certaines hépatites chroniques chez l’homme. Son
intérêt dans les hépatopathies du chien et du chat n’est pas connu.
Intérêts
Le méthotrexate pourrait être intéressant lors d’absence de réponse aux
glucocorticoïdes, notamment chez le chat, en association avec l’acide
ursodéoxycholique. Des études sur son efficacité et son innocuité sont cependant
nécessaires.
- 50 -
2.2.2.5 Ciclosporine
Actions pharmacologiques
Inhibition réversible des réponses immunes et auto-immunes par les lymphocytes T, et
notamment de la production de lymphokines : réduction de la synthèse d’interleukine-
2 et du γ-interféron (lymphokine qui active les macrophages et monocytes impliqués
dans la présentation antigénique).
Epargne l’immunité humorale.
Indications
Hépatite chronique non contrôlée par les glucocorticoïdes (notamment si d’origine
auto-immune) ou lors de manifestations exacerbées d’effets secondaires.
Posologie et voie d’administration
10-30 mg/kg/j SID PO (Miller 2002).
Contre-indications
Hypersensibilité à la ciclosporine.
Animaux de moins de 6 mois ou de moins de 2kg.
Affections malignes évolutives.
Infection (Robson 2003).
Insuffisance rénale et hypertension artérielle (contre-indications en médecine
humaines).
Précautions d’emploi
Suivi régulier de la concentration plasmatique en ciclosporine à cause de l’absorption
entérale erratique (Bach 2002).
Ajuster la dose en cas d’insuffisance hépatique sévère.
Emploi déconseillé chez les diabétiques.
Surveiller les lymphadénopathies éventuelles en raison de l’immunodépression
engendrée.
Risque d’hyperkaliémie et d’élévation réversible des paramètres rénaux (urée,
créatinine).
Interactions médicamenteuses
Diurétiques hyperkaliémants (addition des effets hyperkaliémants).
Kétoconazole, macrolides, corticoïdes, antagonistes calciques, cimétidine
(augmentation des concentrations sanguines de ciclosporine par le biais du
cytochrome P450).
Phénobarbital, sulfamide, griséofulvine (diminution des concentrations sanguines de
ciclosporine).
Aminoside, triméthoprime, amphotéricine B (augmentation de leur néphrotoxicité)
Vaccins vivants atténués (risque d’infection iatrogène).
Effets indésirables et toxicité
Vomissements et diarrhée transitoires.
Anorexie, hypertrophie gingivale.
Faiblesse, crampes musculaires.
Pancréatite.
Néphrotoxicité.
Hypertension artérielle.
Augmentation de la cholérèse sans modfication de la composition de la bile (Robson
2003).
Noms déposés
Atopica® : capsules de 10, 25, 50 et 100 mg.
Neoral®* (capsules de 10, 25, 50, 100 mg, solution buvable à 100 mg/mL).
Sandimmun®* (capsules de 25, 50, 100 mg, solution buvable à 100 mg/mL).
- 51 -
Efficacité comparée
La ciclosporine est utilisée chez l’homme lors de cirrhose bilaire primitive (De Novo
2003-b).
Aucune étude n’est disponible en médecine vétérinaire sur son efficacité dans les
hépatites chroniques (Hitt 2001).
Intérêts
Cette molécule pourrait être intéressante dans certaines hépatites chroniques. Cependant, son
coût et sa toxicité limitent son utilisation.
2.2.3.2 Colchicine
Actions pharmacologiques
Effet anti-inflammatoire : inhibition de la migration des granulocytes neutrophiles et
des monocytes, diminution du taux de cytokines circulants (interleukine 2, tumor
necrosis factor α). Cet effet anti-inflammatoire interviendrait aussi indirectement sur la
fibrose hépatique.
Autres effets : se rapporter à la partie correspondante.
Indications
Maladie hépatobiliaire chronique avancée, associée à une fibrose hépatique
diagnostiquée par biopsie.
Se rapporter à la partie sur les anti-fibrosants pour les modalités d’utilisation (cf 3.2.1.).
2.2.3.3 Pénicillamine
Actions pharmacologiques
Effet immunomodulateur : inhibition de l’activité des lymphocytes T, inhibition du
chimiotactisme des neutrophiles et diminution des concentrations d’immunoglobulines
circulantes (Leveille-Webster 1993).
Autres effets : se rapporter à la partie correspondante.
- 52 -
Indications
Hépatopathies avec accumulation de cuivre diagnostiquées par biopsie (avec des
concentrations hépatiques en cuivre supérieures à 2000 µg/g).
Hépathopathies associée à une fibrose hépatique
Se rapporter à la partie sur les cuprirétiques pour les modalités d’utilisation (4.2.1.).
- 53 -
2.3 Tableau récapitulatif
Principe actif Voie, posologie Noms déposés Posologie calculée
1-Les glucocorticoïdes
CN : 1-2 mg/kg/j PO Cortancyl®* 5mg 1 cp/2,5-5kg/j PO
Dose degressive Cortancyl®* 20mg 1 cp/10-20kg/j PO
Prednisone
CT : 2-4 mg/kg/j PO Cortancyl®* 5mg 1 cp/1,125-2,5kg/j PO
Dose degressive Cortancyl®* 20mg 1 cp/5-10kg/j PO
- Megasolone5®/Clemisolone®/ 1 cp/2,5-5kg/j PO
CN : 1-2 mg/kg/j PO Prednitex5®
Dose degressive - Dermipred10®/Prednitex10® 1 cp/5-10kg/j PO
- Megasolone20®/Dermipred20® 1 cp/10-20kg/j PO
Prednisolone
- Megasolone5®/Clemisolone®/ 1 cp/1,125-2,5kg/j PO
CT : 2-4 mg/kg/j PO Prednitex5®
Dose degressive - Dermipred10®/Prednitex10® 1 cp/2,5-5/j PO
- Megasolone20®/Dermipred20® 1 cp/5-10kg/j PO
Dexoral® (PO) 1 cp/1,25-2,5kg/48-72h
0,2-0,4 mg/kg/48-72h
Dexaméthasone Dexadreson®, Dexazone® 1-2mL/10kg/48-72h IM
PO/IM
Cortaméthasone®….. 2-4mL/10kg/48-72h IM
2- Les
immunosuppresseurs
Seul : 1-2mg/kg/24-48h 1 cp/25-50kg PO
Azathioprine (CN) Imurel®*
Associé : 1 mg/kg/48h 1 cp/50kg/48h PO
0,25-0,5 mg/kg/24-72h 1 gel/4-8kg/24-72h
Chlorambucil (CT)
PO
Chloraminophène®*
PO
1-2,5 mg/kg SID 1 cp/20-50kg SID PO
Cyclophosphamide Endoxan®*
4j/sem PO 4j/sem
- CN : 0,1 mg/kg SID - CN : 1 cp/25kg SID
Méthotrexate Bellon®*
Méthotrexate - CT : 0,1 mg/kg/j en - CT : 0,2 cp/5kg/j
Novatrex®*
3prises tous les 7-10j divisé en 3 prises
Atopica50mg®/Néoral50mg®*/ 1 cap/1,6-5kg SID PO
10-30 mg/kg/j SID Sandimmun50mg®*
Ciclosporine
PO Atopica100mg®/Néoral100mg 1 cap/3,3-10kg SID PO
®*/ Sandimmun100mg®*
3- Les molecules
d’autres classes
Flagyl 250mg®* 1 cp/6-12kg BID PO
20-40 mg/kg BID PO
Métronidazole Flagyl 250mg®* 1cp/33kg BID PO si IH
7,5 mg/kg BID si IH
Flagyl 500mg®* 1 cp/12-25kg BID PO
0,025-0,03 mg/kg PO
Colchicine Colchicine Houdé®* 1 cp/33-40kg SID PO
SID
Pénicillamine 10-15 mg/kg BID PO Trolovol®* 1 cp/20-30kg BID PO
Acide Ursolvan®* 1 gel/13-20kg
PO : 10-15 mg/kg SID
ursodéoxycholique Delursan®* 1 cp/16-25kg
CN : 20 mg/kg SID PO Zentonil® 100mg 1 cp/5kg SID PO
Zentonil® 200mg 1 cp/10kg SID PO
SAMe
Zentonil® 400mg 1 cp/20kg SID PO
CT:200-400mg SID PO Zentonil® 200 ou 400mg 1 cp SID PO
Tableau 4 : Principaux anti-inflammatoires et immunomodulateurs (voies d’administration,
doses et noms déposés).
- 54 -
3 Les molécules anti-fibrosantes
Transcription - Hydroxylation
de l’ADN de proline &
Synthèse de lysine
peptides & - Glycosylation
protéines - Formation de la
triple hélice
Mouvement
transcellulaire
Procollagène Procollagène
Sécrétion Assemblage en
fuseau
- 55 -
3.1.2 Pathogénie
Les mécanismes de la fibrogenèse dans les maladies hépatiques débutantes ou avancées
sont probablement similaires et impliquent l’activation et la transformation des cellules de Ito
en myofibroblastes qui produisent une grande quantité de matrice extracellulaire. Lorsque le
dégât tissulaire résulte d’une réponse inflammatoire, la stimulation de la fibrogenèse est
indirecte et induite par des cytokines relâchées par les cellules de Kupffer, les plaquettes et les
neutrophiles. Dans la fibrogenèse primaire, l’agent lui-même ou ses métabolites primaires
entraînent la production intracellulaire de composés hautement réactifs (comme
l’acétaldéhyde et la production de péroxydation lipidique), qui peuvent directement stimuler
la production de collagène.
Inflammation Prostaglandines
Leucotriènes
Prostacycline
Complexes immuns & Thromboxane TGF-β
compléments Dégâts
Macrophages
C. de Kupffer
membranaires
Neutrophiles
Lymphocytes Enzymes/
Plaquettes médiateurs - Diminution des
Dégâts collagénases
-Augmentation des
hépatiques Relarguage de récepteurs d’adhésion
Acide biliaire médiateurs stockés - Induction de l’apoptose
membranocytolytique - Synthèse d’ADN
- Altération de la fonction
Radicaux phénotypique des cellules
Toxiques libres
Dégâts
ischémiques Remodelage de la MEC
MEC TGF-α
Collagène de type I
Toxiques à effets fibrosants
directs
(Cu, Fe, éthanol)
Formation de
nodules de
Dépôts tissulaires régénération
Périveineux Péribiliaires
Sinusoïdes
- 56 -
Le moment d’apparition de la cirrhose varie grandement en fonction de la cause sous-
jacente. Les fibroses débutantes peuvent être réversibles, mais les stades avancés de
modification de la matrice extracellulaire par le collagène ne le sont pas. La détection et le
traitement précoces de la fibrose sont, par conséquent, importants, pour prévenir l’évolution
vers une maladie hépatique de stade avancé (Rutgers 2000).
3.1.3 Etiologie
La fibrose hépatique joue un rôle important dans le développement d’insuffisance
hépatique avancée dans de nombreuses affections hépatobiliaires (tableau 5). Dans la majorité
des cas, elle est associée à une inflammation évidente. La fibrose apparaît généralement
comme une conséquence des dégâts hépatiques et de l’inflammation dans les hépatites
chroniques, quelque soit la cause. La fibrose hépatique secondaire à des toxiques ou des
médicaments est aussi généralement associée à de la nécrose ou de l’inflammation, ou les
deux. Il existe probablement peu de composés ayant un effet fibrosant direct sur le foie chez
le chien. La fibrose post-nécrotique peut faire suite à des dégâts parenchymateux importants,
lorsque tous les hépatocytes dans les acini sont détruits et que la charpente les supportant
s’effondre. Certains toxiques entraînent directement une nécrose autour des veines centro-
lobulaires, ce qui peut entraîner une fibrose, si elle n’est pas suivie d’une régénération. La
fibrose centro-lobulaire peut aussi avoir lieu après une congestion passive prolongée, comme
lors d’insuffisance cardiaque congestive.
Les cholangiohépatites chroniques et les obstructions des canaux biliaires peuvent
entraîner une fibrose avec une inflammation continue dans et autour des canaux biliaires et
des espaces portes, ce qui aboutit à une cirrhose biliaire. Les composés bactériens absorbés à
partir de l’intestin peuvent provoquer une fibrose portale modérée en l’absence
d’inflammation. Les maladies inflammatoires de l’intestin sont associées chez l’homme avec
de nombreuses maladies hépatobiliaires, de même que la cholangiohépatite chez le chat
(Rutgers 2000).
CHIEN CHAT
Hépatite chronique Syndrome cholangiohépatite chronique:
- Avec accumulation de cuivre - Hépatite portale lymphocytaire
- Primaire (Bedlington, WHWT…) - Cholangite suppurée
- Secondaire - Cholangiohépatite suppurée
- Infectieuse (leptospirose, CAV) - Cholangite non suppurée
- Cholangiohépatite non suppurée
- Médicamenteuse (primidone)
Maladie hépatique polykystique
- Metabolique (carence en α1-anti-trypsine)
Fibrose hépatique idiopathique (rare)
- Autres (hépatite chronique idiopathique)
Toxiques (alcaloïdes, CCl4)
Fibrose post-nécrotique
Insuffisance cardiaque congestive chronique
Cholangiohépatite chronique
Obstruction biliaire chronique
Fibrose hépatique idiopathique
- 57 -
3.1.4 Conséquences de la fibrose hépatique
Le remplacement du parenchyme hépatique normal compromet la capacité fonctionnelle
du foie et perturbe les rapports architecturaux. Une conséquence importante de la fibrose est
le dépôt de matrice extracellulaire dans l’espace de Disse (contenant les capillaires
sinusoïdes), la sclérose des veines centro-lobulaires et la compression des veines par des
bandes fibreuses ; ces modifications perturbent la perméabilité vasculaire et réduisent les flux
sanguins dans les capillaires sinusoïdes. L’hypertension portale consécutive et la clairance
altérée des métabolites endogènes et exogènes contribuent au dysfonctionnement hépatique.
L’hypertension portale entraîne aussi une surcharge de sang dans la circulation splanchnique,
une diminution du volume de sang artériel et une activation des volorécepteurs, ce qui fait que
l’eau et le sodium sont retenus, provoquant en définitive de l’ascite. La fibrogénèse hépatique
aboutit en fin d’évolution à la cirrhose, caractérisée par une fibrose lobulaire diffuse et la
transformation de l’architecture normale du foie en une structure nodulaire anormale
(Leveille-Webster 1993).
Fibrose péri-sinusoïdale
Insuline
Glucagon Facteurs de coagualtion Malnutrion des Clairance
Somatotropine Protéines sériques hépatocytes altérée des
EGF composés
toxiques
- 58 -
3.1.5 Thérapie anti-fibrosante
La lutte contre la fibrose hépatique peut se faire selon trois approches.
- 59 -
3.2 Agents anti-fibrosants
3.2.1 Colchicine
Actions pharmacologiques
Effet anti-fibrosant hépatique :
Agent antimitotique empêchant la polymérisation des microtubules, interférant
avec le mouvement transcellulaire et la sécrétion de procollagène dans la matrice
extra-cellulaire par les fibroblastes.
Empêche la libération par les macrophages de différents médiateurs de la
fibrogénèse comme la fibronectine.
Augmente aussi l’activité de la collagénase in vitro, et pourrait jouer un rôle dans
la dégradation du collagène in vivo.
Pourrait exercer un effet hépatoprotecteur direct par stabilisation des membranes
plasmatiques des hépatocytes et donc par restauration des activités enzymatiques.
Effet anti-inflammatoire : inhibition de la migration des polynucléaires neutrophiles et
des monocytes, diminution du taux de cytokines circulantes (interleukine 2, tumor
necrosis factor α). Cet effet anti-inflammatoire interviendrait aussi indirectement sur la
fibrose hépatique.
Effet sur la substance amyloïde : des études sur l’amyloïdose induite par la caséine
chez les souris ont révélé que la colchicine pouvait bloquer la formation des
substances amyloïdes, si elle était utilisée pendant la phase d’induction de la synthèse.
Mais celle-ci n’a aucun effet si elle est utilisée une fois que la substance amyloïde est
formée.
Autres effets : la colchicine pourrait avoir des propriétés anti-oxydantes modérées et
pourrait augmenter l’excrétion de cuivre (Leveille-Webster 1993).
Inhibition de la prolifération de
fibroblastes et de la synthèse de
procollagène
Inhibition du système
microtubulaire : fuseaux
Inhibition de la
mitotiques (métaphase)
migration des
empêchant les
leucocytes et de la
mouvements Colchicine dégranulation
transcellulaires de
neutrophiles
collagène
+
Facilitation possible de Blocage de l’amplification
l’excrétion hépatique du progressive des réactions
cuivre inflammatoires
Figure 12 : Diagramme récapitulatif des effets favorables de la colchicine chez les patients
qui présentent une affection hépato-biliaire inflammatoire associée à une fibrose (d’après
Center 2000-c).
- 60 -
Indications
Maladie hépatobiliaire chronique avancée, associée à une fibrose hépatique
diagnostiquée par biopsie.
Pourrait être indiqué dans le traitement de l’amyloïdose hépatique ou rénale chez le
chien (Loeven 1994).
Posologie et voie d’administration
0,025-0,03 mg/kg PO SID chez le chien ; pas de dose définie chez le chat.
Contre-indications
Troubles rénaux, cardiaques et gastro-intestinaux graves.
A utiliser avec précaution sur les animaux jeunes et débilités.
Gestation, lactation (effets tératogènes potentiels démontrés chez la souris et le
hamster).
Précautions d’emploi
Des contrôles réguliers du statut clinique et des paramètres hématologiques doivent
être effectués.
A associer à une thérapeutique symptomatique agressive.
Interactions médicamenteuses
L’association à des anti-inflammatoire non stéroïdiens (notamment la phénylbutazone)
pourrait augmenter le risque de thrombopénie, leucopénie et d’aplasie médullaire.
L’association à des substances anti-néoplasiques et aplasiantes médullaires
(amphotéricine B) pourrait induire une myélosuppression.
La colchicine pourrait augmenter l’activité des agents sympathomimétiques et des
dépresseurs du système nerveux central.
Effets indésirables et toxicité
Nausées, vomissements, diarrhées et douleurs abdominales (interfère avec les cellules
à divisions rapides du tractus intestinal). Ces signes ne nécessitent souvent pas une
interruption du traitement, mais seulement une diminution de la dose journalière.
Des cas d’alopécie, de myopathie, d’hypertension, de troubles rénaux, d’aplasie
médullaire entraînant leucopénie, thrombopénie et anémie ont été rapporté lors de
traitements chroniques chez l’homme.
Peu d’effets secondaires ont été rapportés dans les études réalisées chez le chien (Boer
1984, Rutgers 1990, Rutgers 1993, Rutgers 2000, Mc Grotty 2003).
Noms déposés
Colchicine Opocalcium®* : comprimé de 1 mg, soit 1 cp/33-40kg SID.
Efficacité comparée
L’efficacité clinique de la colchicine n’a jamais été prouvée en médecine humaine et
son emploi est controversé.
Peu d’études sont disponibles en médecine vétérinaire : les études réalisées
sembleraient montrer une amélioration clinique et une amélioration des profils
histologiques hépatiques (Boer 1984, Rutgers 1990, Rutgers 1993, Rutgers 2000, Mc
Grotty 2003). Des études supplémentaires seraient nécessaires pour confirmer son
efficacité.
Intérêts
La colchicine est considérée comme un traitement de la fibrose hépatique avec moins d’effets
secondaires que les glucocorticoïdes ou la pénicillamine. Elle pourrait représenter une
alternative intéressante à ces molécules dans le traitement des hépatopathies chroniques avec
fibrose hépatique.
- 61 -
3.2.2 Zinc
Actions pharmacologiques
Action anti-fibrosante : inhibition in vitro de l’activité de l’hydroxylase impliquée
dans la synthèse du collagène, par compétition avec son co-facteur Fe2+ ; inhibition
de l’oxydase impliquée dans cette même synthèse, par chélation du co-facteur Cu
(Leveille-Webster 1993).
Action anti-cuprirétique : Le zinc n’agit pas par un processus de chélation sur le
cuivre.
Induction de la synthèse dans les entérocytes de métallothionines ayant une forte
affinité pour le cuivre, se liant ainsi au cuivre qui pénètre dans la cellule
intestinale et empêche leur transfert dans le sang. Le cuivre accumulé est retenu
dans la cellule jusqu’à ce que la cellule tombe dans la lumière intestinale
lorsqu’elle meurt. Le cuivre est alors éliminé dans les fèces.
Blocage, au niveau de la muqueuse intestinale, de l’absorption de cuivre
alimentaire, ainsi que la réabsorption du cuivre endogène sécrété. Ainsi, les
quantités substantielles de cuivre dans la salive, les sécrétions gastriques et
intestinales ne sont pas réabsorbées. Cet effet produit une balance négative
significative en cuivre et une diminution progressive des stocks de cuivre.
La diminution du taux de cuivre hépatique par le zinc n’est donc pas un
processus direct, mais plutôt un processus indirect résultant des équilibres
multiples du cuivre. La perte de cuivre endogène secrété et l’absence
d’absorption du cuivre exogène réduit le taux sanguin de cuivre, qui est restauré
par les stocks hépatiques. De cette façon, les stocks hépatiques sont
progressivement réduits.
Action anti-oxydante : inhibition des péroxydations lipidiques et stabilisation des
membranes lysosomiales, par protection des groupes sulfhydryl empêchant
l’oxydation et par l’inhibition de la production de radicaux oxygénés par les métaux
circulants (Twedt 2001-c).
Action sur le cycle de l’urée : une carence en zinc serait associée à des taux sanguins
très élevés en NH3.
Supplémentation : de nombreuses affections hépatiques s’accompagnent d’une
diminution des concentrations hépatiques et sériques en zinc ; la supplémentation est
donc conseillée par certains auteurs.
Indications
Hépatopathies avec accumulation modérée ou sévère de cuivre (>1000 µg/g),
diagnostiquée par biopsie.
Hépatites chroniques associées à une fibrose faible à modérée, diagnostiquée par
biopsie.
Encéphalose hépatique.
Posologie et voie d’administration
3 mg/kg/j PO sous forme gluconate, lors de carence (Leveille-Webster 1993, Twedt
2001-c).
10 mg/kg/j pour les effets cuprirétiques (Twedt 2001-c).
50-200 mg/j pour des chiens de moyenne et grande race pendant 3-6 mois, puis 50
mg/j (Guilford 1996, Sartor 2003) pour les effets cuprirétiques et anti-fibrosants.
Contre-indications
Contre-indiquée chez les patients présentant une carence en cuivre.
- 62 -
Effet hépatoprotecteur à l’encontre
de plusieurs toxines
Réplication et
transcription de l’ADN
Antioxydant, piégeage et l’ARN, enzymes du
des radicaux libres cycle de l’urée, enzymes
+
+ mitochondriales
+
ZINC
+ Récepteurs aux
+ hormones
Induction de la
stéroïdiennes
métallothionéine : fixation du
Cu, protection des hépatocytes +
+
Figure 13 : Diagramme récapitulatif des effets favorables attribués au zinc chez les patients
qui présentent une affection hépatobiliaire chronique (Center 2000-c).
Précautions d’emploi
Administration une heure avant ou après les repas, car le zinc est complexé par les
phytates, les fibres et d’autres substances alimentaires.
Administration, en cas de vomissements, dans de la viande qui interfère peu avec sa
biodisponibilité.
Suivi des concentrations en zinc sérique nécessaires à J7, J14, J28 puis tous les 4 à 6
mois pour éviter des intoxications (anémie hémolytique) causées par une
supplémentation excessive : la concentration recherchée doit être comprise entre 250
et 600 µg/dL. Mais si les doses recommandées sont respectées, les risques de toxicité
sont faibles (Flatland 2003, Sartor 2003).
Interactions médicamenteuses
La pénicillamine et l’acide ursodéoxycholique peuvent théoriquement inhiber
l’absorption du zinc ; mais en pratique, ces associations posent rarement problème, à
condition d’alterner les traitements. L’association zinc-chélateurs (pénicillamine ou
trientine) est notamment indiquée lors d’affection hépatique avec accumulation sévère
de cuivre (>3000 µg/g).
Séparer l’administration du zinc et des tétracyclines d’au moins deux heures (chélation
de la tétracycline par le zinc et réduction de son absorption).
Réduction de l’absorption de certaines fluoroquinolones (notamment l’enrofloxacine).
Effets indésirables et toxicité
Toxicité rare exceptée lorsque la concentration plasmatique dépasse les 1000 µg/dL.
Baisse de l’activité, anorexie, vomissements, diarrhées et douleurs abdominales
Anomalies hématologiques à des doses massives, notamment si une carence en cuivre
est présente : anémie hémolytique, hypotension, ictère et œdème pulmonaire (Plumb,
1999).
- 63 -
Noms déposés
Gluconate de Zn : Rubozinc®* (gélule de 15 mg, 1 gel/1,5-5kg SID PO), Zymizinc®*
(ampoule de 10 mg, 1 amp/1-3,3kg SID PO).
Sulfate de Zn : Actis Zinc® (20 mg, associé à vitamine A et B6) : 1 cp/2-6kg SID PO.
Méthionine de Zn : Zincaderm® (15 mg, associée à la vitamine A) : 1 cp/1,5-5kg SID
PO.
Efficacité comparée
Des études chez le rat et l’homme semblent montrer un effet bénéfique du zinc sur le
dépôt de collagène dans le foie. Cependant, aucune étude n’est disponible chez les
Carnivores.
Intérêts
Le zinc apparaît utile comme traitement complémentaire des hépatopathies avec
fibrose, notamment lorsqu’elles sont associées à une inflammation ; cependant, son
efficacité anti-fibrosante reste à démontrer par des études cliniques (Rutgers 2000).
- 64 -
3.2.3.2 Pénicillamine
Actions pharmacologiques
Effet anti-fibrosant : inhibition de l’assemblage du collagène par formation de
complexes sur les groupes aldéhydes produits par l’action d’une enzyme oxydase sur
les groupes hydroxylysine de la molécule de collagène ; par ce processus, la molécule
de collagène est rendue plus sensible à l’action à la dégradation par des protéases non
spécifiques (Leveille-Webster 1993).
Effets cuprirétique, immunomodulateur et autres effets : se rapporter à la partie sur
les cuprirétiques.
Indications
Hépatopathies avec accumulation de cuivre diagnostiquées par biopsie (avec des
concentrations hépatiques en cuivre supérieures à 2000 µg/g).
Hépathopathies associée à une fibrose hépatique.
Efficacité comparée
L’utilisation de la pénicillamine en tant qu’agent anti-fibrosant a montré des résultats
décevants en médecine humaine.
Intérêts
L’efficacité de la pénicillamine sur la fibrose hépatique est controversée et ses effets
secondaires sont importants. Son utilisation semble donc à limiter aux hépatopathies
avec accumlation de cuivre, associée ou non à une fibrose.
Se rapporter à la partie sur les cuprirétiques pour les modalités de son utilisation (cf 4.2.1).
3.2.3.5 Silibiline
Ce médicament possèderait un effets anti-fibrosant par inhibition de l’activation et de la
transformation des cellules de Ito et par des effets sur le remodelage de la matrice
extracellulaire et sa dissolution. Cet effet a été mis en évidence sur des modèles animaux de
pathologie hépatique.
Se rapporter à la partie sur les anti-oxydants pour les modalités d’utilisation de cette
molécule (cf 5.2.4.).
- 65 -
3.2.3.6 Vitamine E
Les péroxydations lipidiques induites par les radicaux libres jouent un rôle dans la
fibrose hépatique. Des anti-oxydants comme la vitamine E pourrait donc être bénéfique dans
le traitement de la fibrose (Rutgers 2000).
Se rapporter à la partie sur les anti-oxydants pour les modalités d’utilisation de cette
molécule (cf 5.2.1.).
- 66 -
3.3 Tableau récapitulatif
- 67 -
4 Les cuprirétiques
Chez le chien, l’accumulation de cuivre peut résulter soit d’un trouble primaire du
métabolisme du cuivre, soit être secondaire à une maladie hépatique chronique.
Chez le Bedlington Terrier, l’accumulation de cuivre a bien été identifiée comme une
anomalie héréditaire du métabolisme du cuivre, de transmission autosomale récessive, due à
la fixation anormale avec une métallothionine, à l’origine du séquestration du cuivre dans les
hépatocytes (Robertson 1983, Twedt 1979, Watson 1983, Twedt 1988, Seguin 2001). Cette
affection est à rapprocher de la maladie de Wilson chez l’homme (Brewer 1998).
L’accumulation hépatique de cuivre a aussi mise été mise en évidence comme un
caractère héréditaire chez le West Highland White Terrier, le Dobermann (Johnson 1982,
Thornburg 1998, Mandigers 2004, Mandigers 2005), et le Skye Terrier (Haywood 1988,
McGrooty 2003), sans que le mécanisme physiopathologique soit clairement élucidé. Il
semblerait que ces races ne soient pas atteintes d’une « véritable maladie de stockage du
cuivre » comme pour le Bedlington. En effet, le cuivre ne s’accumule pas tout au long de la
vie du chien et la quantité de cuivre stockée n’est pas corrélée avec la maladie sous-jacente, ni
n’est présente de manière précoce. Le cuivre serait donc, dans ces races, le résultat ou un
épiphénomène d’une maladie sous-jacente.
En revanche, plus récemment, une hépatite avec accumulation de cuivre a été rapportée
chez de jeunes Dalmatiens (Webb 2002) ; des similitudes avec le Bedlington Terrier ont été
mises en évidence et un déficit primaire du métabolisme du cuivre a été évoqué.
Chez le chat, des cas d’accumulation hépatique de cuivre ont été rapportés
exceptionnellement (Meertens 2005).
- 68 -
Seules les maladies où l’accumulation de cuivre est primaire nécessitent un traitement
chélateur. Lors de phénomènes de cholestase, un traitement spécifique de la cause sous-
jacente devrait permettre de réduire la cuprémie.
4.1.2 Conséquences
Le cuivre engendre des dégâts oxydatifs générés par des radicaux libres. Les dégâts
membranaires incluant les membranes plasmatiques, mitochondriales, lysosomiales et
microsomiales, entraînent des déficits énergétiques cellulaires, des fonctions enzymatiques
microsomiales anormales et des changements délétères dans le calcium libre intracellulaire.
Le cuivre pourrait aussi initier l’activation des cellules de Ito et la synthèse de collagène
directement (Center 1999-a).
Hepatocyte
-
Diminution Surcharge en Cuivre Polymérisation des
des réserves tubules
de gluthation
Vacuolisation
Membranes lipidique
plasmiques
Membranes des
microsomes
Synthèse de collagène
Dégradation du collagène
Membranes
mitochondriales Mort
cellulaire
Membranes
lysosomiales
Fibrose
Cirrhose
Cholestase
Energie
Pompes membranaires
Accumulation de Ca
- 69 -
Se rapporter à la partie sur les anti-oxydants (leur emploi est discuté lors d’accumulation de
cuivre, leur emploi étant indiqué surtout lors de crises hémolytiques secondaires au cuivre).
- 70 -
Inhibition du dépôt de
collagène
Inhibition de la Stimulation de la
réticulation du collagène collagénase
Stimulation de
Immunosuppresseurs D-pénicillamine la forme réduite
Immunomodulateurs de la GSH
Amélioration de la
Anti-inflammatoire : Chélation fonction RE
prostaglandines, du Cu
leucotriènes
- 71 -
Intérêts
La pénicillamine a été le traitement de choix des hépatopathies avec accumulation de cuivre
pendant des années ; cependant, ses effets secondaires ont restreint son emploi, au profit
d’alternatives thérapeutiques comme le zinc ou la trientine.
L’emploi de la pénicillamine lors de fibrose hépatique est plus controversé et son intérêt serait
plus limité (Guilford 1996).
- 72 -
4.2.3 Zinc
Actions pharmacologiques
Action anti-cuprirétique : Le zinc n’agit pas par un processus de chélation sur le
cuivre.
Induction de la synthèse dans les entérocytes de métallothionines ayant une forte
affinité pour le cuivre, se liant ainsi au cuivre qui pénètre dans la cellule
intestinale et empêche leur transfert dans le sang. Le cuivre accumulé est retenu
dans la cellule jusqu’à ce que la cellule tombe dans la lumière intestinale
lorsqu’elle meurt. Le cuivre est alors éliminé dans les fèces.
Blocage, au niveau de la muqueuse intestinale, de l’absorption de cuivre
alimentaire, ainsi que la réabsorption du cuivre endogène sécrété. Ainsi, les
quantités substantielles de cuivre dans la salive, les sécrétions gastriques et
intestinales ne sont pas réabsorbées. Cet effet produit une balance négative
significative en cuivre et une diminution progressive des stocks de cuivre.
La diminution du taux de cuivre hépatique par le zinc n’est donc pas un
processus direct, mais plutôt un processus indirect résultant des équilibres
multiples du cuivre. La perte de cuivre endogène secrété et l’absence
d’absorption du cuivre exogène réduit le taux sanguin de cuivre, qui est restauré
par les stocks hépatiques. De cette façon, les stocks hépatiques sont
progressivement réduits.
Action anti-fibrosante : inhibition in vitro de l’activité de l’hydroxylase impliquée
dans la synthèse du collagène, par compétition avec son co-facteur Fe2+ ; inhibition
de l’oxydase impliquée dans cette même synthèse, par chélation du co-facteur Cu
(Leveille-Webster 1993).
Action anti-oxydante : inhibition des péroxydations lipidiques et stabilisation des
membranes lysosomiales, par protection des groupes sulfhydryl empêchant
l’oxydation et par l’inhibition de la production de radicaux oxygénés par les métaux
circulants (Twedt 2001-c).
Action sur le cycle de l’urée : une carence en zinc serait associée à des taux sanguins
très élevés en NH3.
Supplémentation : de nombreuses pathologies hépatiques s’accompagnent d’une
diminution des concentrations hépatiques et sériques en zinc ; la supplémentation est
donc conseillée par certains auteurs.
Indications
Hépatopathies avec accumulation modérée ou sévère de cuivre (> 1000µg/g),
diagnostiquée par biopsie (traitement préventif chez les races prédisposées).
Hépatites chroniques associées à une fibrose faible à modérée, diagnostiquée par
biopsie.
Encéphalose hépatique.
Posologie et voie d’administration
3 mg/kg/j PO sous forme gluconate, lors de carence (Leveille-Webster 1993, Twedt
2001-c).
10 mg/kg BID pour les effets cuprirétiques (Rothuizen 2005, Twedt 2001-c).
100 mg/j pour des chiens de moyenne et grande race pendant 3-6 mois, puis 50 mg/j
(Guilford 1996, Sartor 2003) pour les effets cuprirétiques et anti-fibrosants.
Contre-indications
Contre-indiquée chez les patients présentant une carence en cuivre.
- 73 -
Précautions d’emploi
Administration une heure avant les repas, car le zinc est complexé par les phytates, les
fibres et d’autres substances alimentaires.
Administration, en cas de vomissements, dans de la viande qui interfère peu avec sa
biodisponibilité.
Suivi des concentrations en zinc sérique nécessaires à J7, J14, J28 puis tous les 4 à 6
mois pour éviter des intoxications (anémie hémolytique) causées par une
supplémentation excessive : la concentration recherchée doit être comprise entre 250
et 600µg/dL. Mais si les doses recommandées sont respectées, les risques de toxicité
sont faibles (Flatland 2003, Sartor 2003).
Interactions médicamenteuses
La pénicillamine et l’acide ursodéoxycholique peuvent théoriquement inhiber
l’absorption du zinc ; mais en pratique, ces associations posent rarement problème, à
condition d’alterner les traitements. L’association zinc-chélateurs (pénicillamine ou
trientine) est notamment indiquée lors d’affection hépatique avec accumulation sévère
de cuivre (>3000µg/g).
Séparer l’administration du zinc et des tétracyclines d’au moins deux heures (chélation
de la tétracycline par le zinc et réduction de son absorption).
Réduction de l’absorption de certaines fluoroquinolones (notamment l’enrofloxacine).
Effets indésirables et toxicité
Toxicité rare, exceptée lorsque la concentration plasmatique dépasse les 1000µg/dL
Baisse de l’activité, anorexie, vomissements, diarrhées et douleurs abdominales
Anomalies hématologiques à des doses massives, notamment si une carence en cuivre
est présente : anémie hémolytique, hypotension, ictère et œdème pulmonaire (Plumb,
1999).
Noms déposés
Gluconate de Zn : Rubozinc®* (gélule de 15 mg, 1 gel/1,5-5kg SID PO), Zymizinc®*
(ampoule de 10 mg, 1 amp/1-3,3kg SID PO).
Sulfate de Zn : Actis Zinc® (20 mg, associé à vitamine A et B6) : 1 cp/2-6kg SID PO.
Méthionine de Zn : Zincaderm® (15 mg, associée à la vitamine A) : 1 cp/1,5-5kg SID
PO.
Efficacité comparée
Une étude semble montrer que l’administration de zinc pendant un à deux ans diminue
le taux hépatique de cuivre. Cette étude a montré qu’il y avait un délai long (3 à 6
mois) entre le début du traitement au zinc et la mise en évidence des premiers effets
bénéfiques du traitement (Brewer 1992).
Intérêts
Le zinc peut donc représenter une alternative efficace et sûre aux traitements
chélateurs classiques (pénicillamine, trientine) dans le cas d’accumulation modérée de
cuivre (1000 à 3000 µg/g de cuivre hépatique). Son association avec ces molécules
lors d’accumulation plus grave serait également bénéfique (controversé).
- 74 -
Biopsie hépatique
Pas de stockage de Cu
CHELATEURS
1-2 mois
Alimentation et eau de
boisson restreintes en ZINC
cuivre 50-100mg/j PO
3-6 mois
D-penicillamine Trientine
10-15 mg/kg/j PO 10-15 mg/kg/j PO
4.2.4 Vitamine C
Actions pharmacologiques
Pourrait diminuer l’absorption de cuivre et augmenter son excrétion urinaire (Richter
2002).
La vitamine C possède également des propriétés anti-oxydantes (cf partie
correspondante).
Indications
Hépatotoxicoses avec accumulation de cuivre.
Posologie et voie d’administration
25 mg/kg SID PO (Richter 2002).
Contre-indications
Pour certains auteurs, la vitamine C serait contre-indiquée dans le cas d’hépatite
chronique associée à une accumulation de cuivre : la vitamine C associée au fer ou
d’autres métaux accélère la péroxydation lipidique et induit des dégâts membranaires.
(Flatland 2003).
D’autre part, la vitamine C induit la synthèse de collagène ; cependant, il n’a pas été
encore mis en évidence si la vitamine C pouvait avoir un rôle dans le cas
d’inflammation hépatique chronique et de fibrose. Elle pourrait donc aussi être contre-
indiquée dans cette indication.
Précaution d’emploi
Administrer avec précaution chez les sujets prédisposés aux urolithiases (effet
acidifiant urinaire).
- 75 -
Effets indésirables et toxicité
Diarrhées, urolithiases lors de surdosage
Noms déposés
Vita-C Vetoquinol® : voie IV, IM, orale 0,2 g/mL soit 0,125 mL/kg SID
De nombreuses présentations vétérinaires associant la vitamine C à d’autre vitamines
sont disponibles par voie orale (Agilium®, Lyrco B6®, etc.).
Arkovital C®* (250 mg/gel), Vitamine C Oberlin 500®* (500 mg/cp), Vitamine C
Upsa à croquer®* (500 mg/cp), Vitascorbol®* (500 mg/cp).
Efficacité comparée
Aucune étude n’a été réalisée chez le chien dans le traitement des hépatopathies
chroniques.
Intérêts
L’emploi de la vitamine C est très controversé dans les hépatopathies avec
accumulation de cuivre (Center 1998-b, Twedt 2001-a, Flatland 2003). Il semble
judicieux de délaisser son emploi au profit de molécules ayant fait preuve de leur
efficacité (chélateurs et zinc).
4.2.5 Colchicine
La colchicine pourrait faciliter l’excrétion hépatique de cuivre. Cependant, cette
molécule ne peut pas être utilisée dans une thérapie à but cuprirétique, aucune donnée sur son
efficacité dans cette indication n’étant disponible.
Se rapporter à la partie sur les anti-fibrosants pour les modalités d’utilisation de cette
molécule (cf 3.2.1.).
- 76 -
5 Les antioxydants
Les composés désignés sous le terme d’antioxydants (auxquels il est également parfois
fait référence sous le nom de « piégeurs des radicaux libres ») représentent la principale
défense à l’encontre du stress oxydatif, et leur fonction est de protéger les composés
membranaires et cytosoliques des lésions provoquées par les radicaux libres (Harper 2000).
Il existe dans l’hépatocyte des systèmes de défense enzymatique et non-enzymatique
pour éviter la surproduction de radicaux libres. Les antioxydants enzymatiques incluent les
superoxydes dismutases (SOD), les catalases et les glutathions peroxydases. Les antioxydants
nutritionnels incluent la vitamine E et la vitamine C. En plus de ces défenses naturelles, il
existe une grande variété d’antioxydants synthétiques qui empêchent la production de
radicaux libres. Il semble que tous les systèmes antioxydants fonctionnent en synergie pour
prévenir les dégâts cellulaires. Une perturbation du système de défense naturelle peut
entraîner un stress oxydatif (Twedt 2001-a).
- 77 -
Anti-oxydants Mode d’action
Cuivre Constituant de la SOD, de la céruloplasmine
Fer Constituant des catalases
Sélénium Constituant de la glutathion peroxydase
Zinc Constituant de la SOD cytosolique
Manganèse Constituant de la SOD mitochondriale
Vitamine C Antioxydant cytosolique
Vitamine E Antioxydant membranaire lipidique (membrane cellulaire)
Vitamine A Antioxydant membranaire lipidique
Inhibition de la xanthine oxydase (source majeure de la production
Allopurinol
cellulaire de radicaux libre)
Prévention les dégâts cellulaires induits par les cytokines,
Prostaglandine E2 préservation de la circulation, maintien de l’ATP cellulaire,
stabilisation des lysosomes
Déferroxamine Chélation du fer libre impliqué dans les dégâts tissulaires
Glucocorticoïdes Stabilisation des membranes ; réduction du métabolisme de l’acide
arachidonique en prostaglandines et leucotriènes nocives
Tableau 9 : Substances antioxydantes nutritionnelles et thérapeutiques, produisant une
protection cellulaire et membranaire chez les patients avec une affection hépato-biliaire
persistante (d’après Guilford 1996).
- 78 -
perturbation de l’expression du gène du collagène dans les cellules de Ito, ce qui augmente la
synthèse de collagène.
Il est désormais évident que de nombreux antioxydants sont bénéfiques dans le
traitement d’un certain nombre d’hépatites chroniques chez l’homme. Même si les études sont
peu nombreuses, il semblerait intéressant de proposer lors de certaines hépatites chroniques
des antioxydants hépatiques ou des associations d’antioxydants, qui pourraient diminuer les
taux des marqueurs hépatiques des dégâts oxydatifs, améliorer les concentrations des enzymes
hépatiques et améliorer cliniquement les animaux (Twedt 2001-a).
5.1.2.2.2 Fer
Le fer hépatique s’accumule de façon anormale chez le chien lors d’hépatite chronique
et de shunts congénitaux porto-systémiques. La plupart du fer hépatique est inerte et est
séquestré sous forme d’hémosidérine ou de ferritine. Le fer libre peut cependant catalyser une
réaction de Fenton avec production de radicaux libres oxygénés plus réactifs. In vitro, les
études de surcharge en fer ont montré les effets pro-oxydants du fer, causant des
péroxydations lipidiques. Il a été montré que les produits de ces péroxydations stimulaient la
fibrogénèse par les cellules de Ito (Twedt 2001-a).
5.1.2.2.3 Zinc
Des carences en zinc hépatique se produisent chez l’homme lors de maladie hépatique
chronique. Des concentrations basses en zinc hépatique ont aussi été identifiées sur un certain
nombre de chiens atteints d’hépatite chronique. La carence en zinc induit une résistance
moindre à l’oxydation membranaire des lipoprotéines. Le zinc a un rôle antioxydant par deux
mécanismes : la protection des groupes sulhydrile et l’inhibition de la production de radicaux
oxygénés (Twedt 2001-a).
- 79 -
la production de radicaux oxygénés induite par les sels biliaires avait un rôle important dans
l’induction de l’apoptose des hépatocytes, une forme de mort cellulaire programmée (Webster
2003). Une autre conséquence prévisible d’une cholestase prolongée est la malabsorption de
vitamines liposolubles antioxydantes (A, D, E, K) et d’autres anti-radicaux libres comme le
sélénium ou les caroténoïdes (Twedt 2001-a).
5.1.2.4 Lipidose
Lors de lipidose hépatique, des concentrations hépatiques très faibles en GSH ont été
mises en évidence et sont compatibles avec des dégâts mitochondriaux oxydatifs (Center-
Karen 2002). Il se pourrait que lors de lipidose, une synthèse perturbée en ATP soit exacerbée
par l’anorexie et qu’elle soit induite aussi par le développement du phénomène de
réalimentation. Même si non prouvé chez le chat, la privation alimentaire pourrait induire un
stress oxydatif lorsque les tissus ont subi des altérations suite à une ischémie ou un
phénomène de reperfusion. En fait, les dégâts oxydatifs sont augmentés par des privations
alimentaires chroniques. De plus, l’anorexie et la stéatose hépatique induisent une altération
des systèmes antioxydants de défense. Plusieurs mécanismes en synergie pourraient ainsi
réduire les antioxydants essentiels, prédisposant les chats anorexiques à des dégâts
systémiques oxydatifs imposés par leur maladie primaire ou sous-jacente. En considérant la
maladie primaire associée à la lipidose, une augmentation des dégâts oxydatifs doit être
attendue chez de nombreux chats (Center 2005-a).
- 80 -
Xénobiotique
Ac
Excrétion
Métabolisme
(Cytochrome p450) Elimination
Enzymes du métabolisme
& métabolites réactifs Métabolites réactifs
Produits toxiques
Réduction des
antioxydants (SOD, vit.E
Liaison covalente , GSH…)
aux protéines
Réponse Dégâts
Protéines de Enzymes immune oxydatifs
structure
Protéines cellulaires
mimant les sites
antigéniques des produits
toxiques
- 81 -
5.2 Les antioxydants hépatiques
5.2.1 Vitamine E (alpha-tocophérol)
Actions pharmacologiques
Antioxydant nutritionnel lié aux membranes et protègeant de la majorité des étapes de
la péroxydation membranaire.
Protection possible du foie contre les métaux lourds, les acides biliaires et certains
médicaments (Twedt 2001-a, Twedt 1998-b).
Indications
Hépatite chronique (avec ou sans accumulation de métaux lourds).
Hépatopathie cholestatique.
Hépatopathie chimio-induite.
Lipidose hépatique.
Posologie et voie d’administration
Chiens :
10 UI/kg (soit 9 mg/kg) SID PO ou IM lors d’hépatopathie nécro-inflammatoire ou
cholestatique (Center 2004).
50-100 UI/kg (soit 45-90 mg/kg) SID PO ou IM lors de maladies hépatiques sévères
cholestatiques compromettant la circulation entérohépatique des acides biliaires et
des substances liposolubles (Center 2004).
Chats : 10 UI/kg (soit 9 mg/kg) SID PO ou IM lors de lipidose hépatique (Center
2005-a).
Contre-indications
Aucune.
Effets indésirables et toxicité : faible
Inhibition de l’absorption et de l’utilisation des autres vitamines liposolubles
(notamment la vitamine K) à forte dose.
Altération de la minéralisation osseuse.
Réduction du stockage hépatique de la vitamine A.
Coagulopathies par carence en vitamine K (Center 2004).
Précautions d’emploi
Utiliser avec précaution les préparations associant la vitamine E au sélénium (toxicité
potentielle du sélénium).
Suspendre l’administration du traitement si des anticoagulants sont administrés ou si
une carence en vitamine K est suspectée (Center 2004).
Utiliser préférentiellement des formes hydrosolubles lors de pathologies hépatiques
cholestatiques (Twedt 2001-a).
Noms déposés
Injectable :
Myophos® (associé au sélénium, seul injectable ayant une AMM chez le chien).
De nombreuses spécialités sont disponibles pour d’autres espèces (Bovins, Ovins,
Equidés,etc.), toutes étant associées au sélénium ou à d’autres vitamines (Vita-
Veto525®, Vitapaulia®, Selenan®, Selepherol®, etc.).
Vitamine E Neapalm®* (100 mg/amp de 2 mL).
Voie orale :
Seule sous forme acétate : Actis Vitamine E® (75 UI/comprimé, forme acétate),
Dermorelle®* (200 mg/caps), Ephynal®* (100 mg/cp), Toco®* (500 mg/caps),
Tocolion®* (500 mg/caps), Vitamine E 125 Arkovital®* (125 mg/gel),
- 82 -
De nombreuses présentations vétérinaires associant la vitamine E à d’autres
vitamines sont disponibles (Vit-A-pet®, Vitapilus®, Vivavet®, Vitacharge®,
Agilium®, etc.)
Efficacité comparée
Il existe de nombreuses études in vitro et chez l’homme démontrant que la vitamine E
diminue les dégâts oxydatifs dans de nombreuses affections hépatiques (Twedt 1998-
b).
Aucune étude n’est disponible chez les Carnivores.
Intérêts
Le faible coût et l’absence d’effets secondaires font de la vitamine E une alternative
intéressante dans le traitement de nombreuses maladies hépatiques. Cependant, des
études seraient nécessaires pour permettre une meilleure définition du rôle de cette
vitamine dans les maladies hépatobiliaires du chien et du chat (Flatland 2003).
- 83 -
Vitamine C Oberlin 500®*, Vitamine C Upsa à croquer®*, Vitascorbiol®* : 500
mg/cp, soit 1 cp/20kg SID PO.
Efficacité comparée
Aucune étude n’a été réalisée chez le chien dans le traitement des hépatopathies.
Intérêts
La vitamine C ne représente pas une molécule de choix du fait de ses contre-
indications. De plus, elle n’est pas essentielle chez le chien et le chat (contrairement à
l’homme) car ils peuvent la synthétiser à partir de glucose par la voie de l’acide
glucuronique. Son utilisation est donc moins intéressante que chez l’homme.
- 84 -
Méthionine
SAme-synthétase (facteur limitant)
Figure 18 : Schéma simplifié des voies métaboliques et des produits dérivés de la SAMe (d’après
Center 1999-b)
Interactions médicamenteuses
Antidépresseurs tricycliques (comme la clomipramine) : effets secondaires
neurologiques chez l’homme (Sartor 2003).
Action synergique probable avec la vitamine E et l’acide ursodéoxycholique.
Effets indésirables et toxicité
Toxicité très faible (nausée, vomissements, baisse de l’appétit, anxiété).
Plusieurs études sur un nombre limité d’animaux sains n’ont pas montré d’effets
secondaires indésirables (Center 2004, Center 2005-b, Center-Randolph 2000).
Noms déposés
Chiens :
Zentonil® 100 mg : 1 cp/5kg SID PO
Zentonil® 200 mg : 1 cp/10kg SID PO
Zentonil® 400 mg : 1 cp/20kg SID PO
Chats : Zentonil® 200 ou 400 mg : 1 cp/j SID PO
Efficacité comparée
Une étude sur des chiens avec des hépatopathies cortico-induites montre une
amélioration des stocks de glutathion, une atténuation de l’induction des enzymes
hépatiques (PAl) et une amélioration de la clairance des acides biliaires (Center 1999-
b).
- 85 -
Un cas clinique récent et une étude expérimentale laissent suggérer que la SAMe serait
un traitement intéressant des hépatotoxicoses (intoxications au paracétamol en
l’occurrence, Wallace 2002, Webb 2003).
Une étude sur des chats en bonne santé met en évidence des effets biologiques
(notamment sur la GSH) qui pourraient s’avérer intéressant dans le contrôle des dégâts
oxydatifs hépatiques ou systémiques (Center 2005-b).
Intérêts
Le SAMe semble être, par ces différentes propriétés, une molécule intéressante dans le
traitement des hépatopathies. Cependant, des études cliniques contrôlées sont encore
nécessaires pour démontrer la réelle efficacité clinique du SAMe dans les maladies
hépatobiliaires. D’autre part, son coût élevé peut parfois être une limite à son
utilisation.
- 86 -
Effets protecteurs : contre des hépatotoxines, le
paracétamol, des espèces fongiques, l’éthionine, des virus
Prévention de
l’oxydation des
membranes Activation de la
hépatiques (maintien synthèse des protéines
du GSH) Silibinine et de la régénération
hépatocellulaire
Suppression de la
Piégeage des Prévention des modifications délétères des fibrogénèse,
radicaux libres phospholipides membranaires (maintien de la stimulation de la
fluidité membranaire) lipolyse
Figure 19 : Diagramme récapitulatif des effets favorables de la silibinine chez les patients qui
présentent une affection hépato-biliaire nécrosante et inflammatoire (d’après Center 1999-a).
Noms déposés
Legaphyton 50 ou 200® (associé à de l’ornithine et des extraits d’Orthosiphon), la
dose de silymarine n’étant pas définie dans le produit :
1-2 cp/5kg pour le 50.
1-2 cp/20kg pour le 200 (DMV 2005).
Arkogellules Chardon Marin®* (300mg/gel) : 1gel/6kg SID PO.
Legalon 70 mg®* (70mg/gel) : 1 gel/kg SID PO.
Efficacité comparée
Plusieurs études ont montré les effets bénéfiques de la silymarine lors de maladie
hépatique aigue ou chronique en médecine humaine (hépatoxicose notamment).
Cependant, ces études doivent être interprétées avec précaution du fait du nombre de
cas utilisés et de la grande variabilité de concentration de silymarine dans les
présentations.
Quelques études sur des chiens sembleraient montrer un effet bénéfique de la
silymarine lors d’hépatotoxicoses (Martin 1984, Vogel 1984).
Intérêts
L’intérêt de la silymarine lors d’hépatotoxicose dû à des champignons ou au
paracétamol est établi. La silymarine pourrait aussi être intéressante dans le traitement
de nombreuses affections hépatiques par ses effets antioxydants, antifibrosants et anti-
inflammatoire et hépatoprotectrices. Cependant, les présentations disponibles en
France semblent peu adaptées, notamment lors de chien de grande race.
- 87 -
5.2.5 N-acétylcystéine
Actions pharmacologiques
Activté anti-oxydante liée à sa capacité à restaurer les stocks intra-cellulaires de
cystéine et de gluthation (BIAM 2001).
Indications
Hépatite aiguë (notamment intoxication au paracétamol chez le chat).
Lipidose hépatique chez le chat (Center 2005-a).
Posologie et voie d’administration
Intoxication au paracétamol : 140 mg/kg PO ou IV, puis 70-140 mg/kg toutes les 6h, 7
à 17 fois (Guilford 1996).
Lipidose : 70mg/kg BID ou TID IV, puis relais avec de la SAMe lors de reprise de
l’alimentation entérale (Center 2005-a).
Contre-indications
Hypersensibilité à cette molécule.
Ulcères gastro-duodénaux.
Précaution d’emploi
Aucune.
Effets indésirables et toxicité
Troubles gastro-intestinaux.
Choc anaphylactique (voie IV).
Hypotension artérielle (BIAM 2001).
Noms déposés
Mucomyst®* : 200 mg/cp ou 200 mg/sac, soit 1 cp ou 1 sac/1,5-3kg PO BID-TID.
Nombreux génériques : Acétylcystéine Biogaran®*, Acétylcystéine G Gam®*,
Acétylcystéine GNR®*, Acétylcystéine Merck®*, Acétylcystéine Téva®*,
Bronchoclar®*, Exomuc®*, Fluimucil®*, Mucolator®*, Mucothiol®*, Solmucol®*,
Thixair®*.
Spécialités injectables réservées à l’usage hospitalier (Fluimucil®* solution injectable
5 g/25mL).
Efficacité comparée
Des études réalisées chez le chat démontrent l’intérêt de cette molécule lors
d’hépatotoxicose induite par le paracétamol (Gaunt 1982, St Omer 1980).
Intérêts
La N-acétylcystéine a fait preuve de son efficacité lors d’intoxications au paracétamol
chez le chat. Certains auteurs préconisent également son emploi lors de lipidose
hépatique en association avec la SAMe (Center 2005-a).
5.2.6 Sélénium
La carence en sélénium augmente le risque de dégâts oxydatifs si les autres anti-
oxydants sont simultanément réduits (notamment la vitamine E). Cependant, la carence en
sélénium est rare chez les animaux nourris avec des aliments industriels suivant les
recommandations nutritionnelles classiques. Utiliser du sélénium comme antioxydant n’a
aucun sens chez les chiens présentant une maladie hépatique, à moins qu’ils aient été nourris
avec des rations désquilibrées ou qu’ils aient présentés une très longue période d’anorexie
(Center 2004).
- 88 -
5.2.7 Molécules d’autres classes thérapeutiques ayant un
effet anti-oxydant
5.2.7.1 Acide ursodéoxycholique
Cet acide biliaire possède des propriétés anti-oxydantes directes par augmentation du
glutathion et des métallothionéines dans les hépatocytes. Il possède aussi un effet anti-oxydant
indirect par le biais de ces propriétés hépatoprotectrices et cholérétiques (diminution du pool
d’acide biliaire hépatotoxique, élimination des composés toxiques, effets anti-apoptotiques).
Se rapporter à la partie sur les cholérétiques pour les modalités d’utilisation (cf 1.2.1.).
5.2.7.2 Zinc
Le zinc est un antioxydant par inhibition des péroxydations lipidiques, stabilisation des
membranes lysosomiales, protection des groupes sulfhydryl empêchant l’oxydation et
inhibition de la production de radicaux oxygénés par les métaux circulants.
En outre, de nombreux chiens présentant une hépatopathie présente une carence en zinc
à l’origine de dégâts oxydatifs (cf paragraphe 5.1.2.2.3.).
Se rapporter aux parties sur les cuprirétiques et les anti-fibrosants pour les modalités
d’utilisation (cf 3.2.2. et 4.2.3.).
5.2.7.4 Méthionine
La méthionine doit être convertie en SAMe par le biais de la SAMe synthétase, avant de
pouvoir agir comme un anti-oxydant au même titre que la SAMe (voir figure 18). En effet, il a
été montré expérimentalement qu’une augmentation par un facteur 7 de la méthionine
alimentaire n’entraînait pas un changement du taux de SAMe. Cette observation est exacerbée
lors de maladies hépatiques, qui sont communément associées avec une altération du
fonctionnement de la SAMe synthétase. La supplémentation en méthionine pourrait même
être toxique à cause de son accumulation suite à son inutilisation (Lieber 2002). Ainsi, la
méthionine ne peut être utilisée comme la SAMe comme anti-oxydant ; la SAMe apparaît
comme un « nutriment essentiel ».
Se rapporter sur les médicaments à visée métabolique pour les autres utilisations de la
méthionin (cf 7.2.3.3.)..
- 89 -
5.2.8 Perspectives thérapeutiques
L’allopurinol a été étudié comme un anti-oxydant qui protège contre les dégâts
tissulaires ischémiques. Il a été évalué dans le traitement précoce des dégâts ischémiques
hépatiques pour freiner la production de radicaux oxygénés. L’allopurinol est un inhibiteur
efficace des radicaux libres par son action compétitive sur la xanthine oxydase et pourrait être
intéressant lors d’hépatite aiguë.
La desferroxamine est un chélateur du fer et un inhibiteur des radicaux libres qui
pourrait être bénéfique lors de pathologie hépatiques aiguës.
- 90 -
5.3 Tableau récapitulatif
- 91 -
6 Les antibiotiques
A l’état pathologique, dans une étude sur 137 chiens, les bactéries principalement
isolées sont (Sartor 2003) :
Des bactéries Gram- intestinales : E. coli (23,4%)
Des aerobies Gram+ : Enterococcus spp. (13,9%)
Des anaerobies : Clostridium spp. (5,1%, mais probablement sous-
estimé)
Des Gram+, Staphylococcus spp. (4,4%)
Ces résultats confirment que la majorité des infections sont à point de départ digestif.
- 92 -
intestinales associées, sont prédisposés à la translocation bactérienne. La flore de colonisation
joue aussi un rôle important dans l’encéphalose hépatique (Miller 2001).
- 93 -
changements toxiques s’accompagnant d’une élévation marquée des enzymes hépatiques, et
d’une fièvre d’origine indéterminée avec des manifestations biochimiques de maladies
hépatique (Sartor 2003).
La durée optimale de traitement n’est pas établie, mais les recommandations préconisent
des traitements en général de 2 à 4 semaines. Des traitements de 3 à 6 mois sont cependant
suggérés lors de cholangiohépatites suppurées (Sartor 2003).
Les voies injectables IM, SC sont utilisées pendant au moins 48-72 heures, puis un relais
par voie orale peut être mis en place (Puyt 2001).
6.2.1 β-lactamines
6.2.1.1 Pénicilines A
6.2.1.1.1 Ampicilline
Actions pharmacologiques
Blocage de la biosynthèse de la paroi, bactéricide.
Spectre large : actif sur les Gram+ (Staphylococcus sauf producteurs de β-lactamase,
Streptococcus, Enterococcus), les Gram- (E. coli, Salmonella), les anaérobies
(Clostridium) et les leptospires.
Indications
Hépatite et cholangiohépatite infectieuses avec culture de bile et de foie positive.
Leptospirose (André-Fontaine 2002).
Encéphalose hépatique (lors d’insuffisance rénale contre-indiquant l’utilisation de
néomycine).
Posologie et voie d’administration
Toutes voies, 10-20 mg/kg BID.
Contre-indications
Allergie aux pénicillines.
Précautions d’emploi
Aucune.
- 94 -
Interactions médicamenteuses
Excellente synergie avec les aminoglycosides et les quinolones.
Effets indésirables et toxicité
Excellente tolérance locale et générale.
Noms déposés
Comprimés :
Ampicat® : 1 cp/5-10kg BID.
Ampidog® : 1 cp/25-50kg BID.
Ampivet 50® (1 cp/2,5-5kg BID), Ampivet200® (1 cp/10-20kg BID).
Injectables :
Ampicoli®, Septicoli® (associés à la colistine).
Intérêts
Molécule de choix du fait de sa faible toxicité et de son spectre large touchant les
anaérobies et les bactéries intestinales Gram-.
- 95 -
Injectables : Clamoxyl® (1 ml/15kg BID), Clamoxyl L.A.® (2 mL/10kg/48h),
Duphamox L.A.® (1 mL/10kg/48h), Suramox 10® (1 mL/10kg BID).
Amoxicilline + acide clavulanique :
Comprimés : Synulox 50® (1 cp/4kg BID), Synulox 250® (1 cp/20kg BID),
Synulox 500®, Augmentin 500®* (1 cp/40kg BID).
Synulox gouttes® (5 gtt//kg BID).
Intérêts
Molécule de choix du fait de son spectre large touchant les anaérobies et les bactéries
intestinales Gram-.
6.2.1.2 Céphalosporines
Molécules
Céfalexine.
Actions pharmacologiques
Blocage de la biosynthèse de la paroi, bactéricide.
Spectre large : actif sur les Gram+ (Staphylococcus, Streptococcus, sauf Enterococcus
faecalis), les gram- (E. coli, Salmonella, Klebsiella).
Indications
Hépatite et cholangiohépatite infectieuses avec culture de bile et de foie positive.
Septicémie.
Posologie et voie d’administration
IV, IM, PO : 15 mg/kg BID.
Contre-indications
Allergies aux pénicillines.
Précautions d’emploi
Aucune.
Interactions médicamenteuses
Antagonisme avec les antibiotiques bactériostatiques (tétracyclines, phénicolés,
macrolides).
Synergie excellente avec les aminosides et les quinolones.
Effets indésirables et toxicité
Tolérance locale et générale habituellement excellente.
Intolérances digestives légères parfois rapportées.
Réaction immuno-allergique chez l’homme.
Noms déposés
Comprimés :
Therios 60® : 1 cp/4kg BID.
Rilexine 75®, Cefaseptin 75® : 1 cp/5kg BID.
Rilexine 300®, Therios 300®, Cefaseptin 300® : 1 cp/20kg BID.
Rilexine 600® : 1 cp/40kg BID.
Therios 750® : 1 cp/50kg BID.
Injectables :
Rilexine inj.® (1 mL/10kg BID), Rilexine 250mg® (1 fla/16,6kg BID), Rilexine
1g® (1 fla/66,6kg BID).
Intérêts
Molécule de choix du fait de son spectre large touchant les anaérobies et les bactéries
intestinales Gram-.
- 96 -
6.2.1.3 Pénicilline G (benzylpénicilline)
Actions pharmacologiques
Blocage de la biosynthèse de la paroi, bactéricide,
Spectre étroit : actif sur les Gram+ (Staphylococcus, Streptococcus), les bactéries
anaérobies (Clostridium, Bacteroides) et les leptospires.
Indications
Leptospirose.
Hépatite et cholangiohépatite infectieuses avec culture de bile et de foie positive.
Posologie et voie d’administration
IV, IM, 15000-50000 UI/kg/j.
BID pour les sels de procaine, 1 inj/72h pour les sels de benzathine.
Contre-indications
Allergie aux pénicillines.
Précautions d’emploi
Préférer les présentations seules non associée à la dihydrostreptomycine (mauvaise
complémentarité pharmacocinétique ; Puyt 2001).
Interactions médicamenteuses
Synergie avec les aminoglycosides ou les quinolones.
Antagoniste avec antibiotiques bactériostatiques (tétracyclines, phénicolés,
macrolides).
Effets indésirables et toxicité
Excellente tolérance locale et générale.
Noms déposés
Seul :
Sel de procaine : Depocilline® (1 mL/10kg).
Sel de procaïne + sel de benzathine : Duphapen LA® (2 mL/10kg), Duplocilline®
(1 mL/10kg).
Associé à la DHS :
Bistreptine®, Injectyl®, Intramycine®, Duphapen Strep®, Shotapen®….
Intérêts
Intéressante surtout en association, notamment avec un aminoside ou une quinolone
pour élargir le spectre d’activité aux anaérobies (Center 1998-a).
6.2.2 Fuoroquinolones
Molécules
Enrofloxacine
Marbofloxacine
Difloxacine
Orbifloxacine
Ibafloxacine
Flumequine
Actions pharmacologiques
Blocage de la réplication de l’ADN (par blocage de l’ADN gyrase), bactéricide.
Spectre large : actifs sur les Gram+ (sauf Streptocoques) et les Gram- (E.coli,
Klebsiella, Enterobacter).
Indications
Hépatite et cholangiohépatite infectieuses avec culture de bile et de foie positive (sauf
si des anerobies sont mises en évidence).
- 97 -
Septicémie (en association).
Posologie et voie d’administration
Enrofloxacine, difloxacine : 5 mg/kg SID.
Marbofloxacine : 2 mg/kg SID.
Orbifloxacine : 2,5 mg/kg SID.
Ibafloxacine : 15 mg/kg SID.
Flumequine : 15 mg/kg BID.
Contre-indications
Chiens en croissance (moins de 12 mois) notamment de race géante (moins de 18
mois) : altérations des cartilages de croissance.
Précautions d’emploi
Aucune.
Interactions médicamenteuses
Ne pas associer aux anti-acides, aux sels d’aluminium et de magnésium (diminution de
l’absorption).
Diminuer la posologie de la théophylline en cas d’administration concommitante.
Antagoniste avec les macrolides, les phénicolés et les macrolides.
Association synergique avec les β-lactamines.
Effets indésirables et toxicité
Intolérance locale au point d’injection des solutions aqueuses de sel de sodium.
Symptômes digestifs bénins : ptyalisme, vomissements, diminution de la consistance
des selles, inappétence.
Modification de la soif.
Hyperactivité.
Dégénérescences rétiniennes chez le chat (enrofloaxcine si insuffisance rénale
associée).
Noms déposés
Injectable : Baytril 5%® (1 mL/10kg SID) , Marbocyl F.D.® (2 mL/10kg SID).
Voie orale :
Baytril® : 15 mg (1 cp/3kg SID), 50 mg (1 cp/10kg SID), 150 mg (1 cp/30kg
SID).
Dicural® : 15 mg (1 cp/3kg SID), 50 mg (1 cp/10kg SID), 100 mg (1 cp/20kg
SID).
Marbocyl® : 5 mg (1 cp/2,5kg SID), 20 mg (1 cp/10kg SID), 80 mg (1 cp/40kg
SID).
Orbax® : 6,25 mg (1 cp/2,5kg SID), 25 mg (1 cp/10kg SID), 75 mg (1 cp/30kg
SID).
Ibaflin® : 150 mg (1 cp/10kg SID), 300 mg (1 cp/20kg SID), gel (0,5 mL/kg SID).
Flumiquil® : 1 cp/10kg SID
Intérêts
Molécules intéressantes, notamment en association avec un antibiotique actif sur les
anaérobies (métronidazole ou pénicillines).
- 98 -
6.2.3 Aminosides
6.2.3.1 Gentamycine
Actions pharmacologiques
Blocage de la biosynthèse protéique et interférence avec les membranes bactériennes,
bactéricide.
Spectre large : actifs sur les Gram- (E. coli, Salmonella, Klebisella) et les Gram+
(Staphylococcus, Streptococcus).
Indications
Hépatite et cholangiohépatite infectieuses avec culture de bile et de foie positive (sauf
si des anerobies sont mises en évidence).
Septicémie.
Posologie et voie d’administration
2-4 mg/kg BID (IV lente, IM, SC, PO).
Contre-indications
Insuffisance rénale.
Anesthésie, maladies neuro-musuculaires (effets curarisants).
Animaux de moins de 1 mois.
Précautions d’emploi
Eviter les traitements de plus de 5 jours.
Suivi de la fonction rénale.
Interactions médicamenteuses
Ne pas associer aux antibiotiques polypeptidiques, aux sulfamides, aux diurétiques
(néphrotoxicité cumulative).
Potentialisation des effets curarisants avec les anesthésiques et les agents bloquants
neuromusuculaires.
Synergie avec les β-lactamines, les quinolones.
Effets indésirables et toxicité
Néphrotoxicité élevée.
Ototoxicité.
Réaction immuno-allergique chez l’homme.
Noms déposés
Injectables :
Pangram1%®, Spetigen10® : 2-4 mL/10kg BID.
G4®, Pangram4%®, Spetigen40® : 0,5-1 mL/10kg BID.
Comprimés : Gentadog® (0,5-1 cp/20kg BID), Gentacat® (0,5-1 cp/5kg BID).
Intérêts
Molécules intéressantes, notamment en association avec un antibiotique actif sur les
anaérobies (métronidazole ou pénicillines).
- 99 -
Posologie et voie d’administration
10000 UI/kg BID (IM ou SC).
Contre-indications
Insuffisance rénale.
Anesthésie, maladies neuro-musuculaires (effets curarisants).
Animaux de moins de 1 mois.
Précautions d’emploi
Eviter les traitements de plus de 2 semaines.
Interactions médicamenteuses
Ne pas associer aux antibiotiques polypeptidiques, aux sulfamides, aux diurétiques
(néphrotoxicité cumulative).
Potentialisation des effets curarisants avec les anesthésiques et les agents bloquants
neuromusuculaires.
Synergie avec les β-lactamines, les quinolones.
Effets indésirables et toxicité
Néphrotoxicité élevée.
Ototoxicité.
Réaction immuno-allergique chez l’homme.
Noms déposés
Toujours associée à la pénicilline G : Bistreptine®, Injectyl®, Intramycine®,
Duphapen Strep®, Shotapen®….
Intérêts
Antibiotique principalement intéressant par son activité sur les leptospires.
6.2.3.3 Néomycine
La néomycine n’est pas absorbée au niveau intestinal. Son action se limite donc au
côlon. Cet antibiotique ne présente donc pas d’intérêt lors de pathologie hépatique infectieuse.
En revanche, il possède des propriétés bénéfiques lors d’encéphalose hépatique.
Se rapporter à la partie sur le métabolisme azoté et l’encéphalose hépatique pour les
modalités d’utilisation (7.3.2.3.2).
- 100 -
7,5 mg/kg TID PO lors d’encéphalose hépatique (Taboada 1995).
Contre-indications
Gestation, lactation.
Précautions d’emploi
Chez le chat (effets secondaires plus fréquents).
La distinction entre les signes d’une encéphalose hépatique et les signes de
neurotoxicité est parfois délicate.
Interactions médicamenteuses
Association synergique avec la néomycine lors d’encéphalose hépatique.
Association théoriquement antagoniste avec le lactulose.
Effets indésirables et toxicité
Intolérances digestives possibles : nausée, vomissements, anorexie.
Neurotoxicité, ptyalisme chez le chat notamment.
Troubles neurologiques chez le chien lors de surdosage (>60mg/kg/j) : syndrome
vestibulaire ou cérébelleux, perte de vigilance (Dow 1989).
Noms déposés
Seul :
Flagyl®* 250mg : 1 cp/6-12kg BID PO (1 cp/33kg BID PO si IH).
Flagyl®* 500mg : 1 cp/12-25kg BID PO.
En association avec la spiramycine : Stomorgyl®, Buccoval®, Rodogyl®*.
Efficacité comparée
Le métronidazole est moins efficace que la néomycine dans l’encéphalose hépatique
(chez l’homme).
Intérêts
Molécules de choix lors de présence d’anaérobies. Son efficacité sur l’encéphalose
hépatique lui confère un intérêt supplémentaire.
- 101 -
Les lincosamides (clindamycine, lincomycine) sont principalement éliminés dans la bile et
sont donc déconseillés. Cependant, certains auteurs préconisent l’utilisation de la
clindamycine avec une réduction de posologie lors d’infections par des anaérobies (Sartor
2003).
- 102 -
6.4 Tableau récapitulatif
Principe actif Voie, posologie Noms déposés Posologie calculée
Ampidog® 1 cp/25-50kg BID PO
Ampivet 200® 1 cp/10-20kg BID PO
Ampicilline 10-20 mg/kg BID PO
Ampicat® 1 cp/5-10kg BID PO
Ampivet 50® 1 cp/2,5-5kg BID PO
Clamoxyl/Amoxival/Suramox40® 1 cp/4kg BID PO
Amoxival 100® 1 cp/10kg BID PO
Vetrimoxin 150® 1 cp/15kg BID PO
Clamoxyl/Amoxival/Suramox200® 1 cp/20kg BID PO
Clamoxyl 400mg®/Suramox 400® 1 cp/40kg BID PO
Amoxicilline 10 mg/kg BID PO/IM
Vetrimoxin 450mg® 1 cp/45kg BID PO
Clamoxyl® 1 ml/15kg BID IM/SC
Clamoxyl L.A.® 2 mL/10kg/48h IM/SC
Duphamox L.A.® 1 mL/10kg/48h IM
Suramox 10® 1 mL/10kg BID IM/SC
Synulox 50® 1 cp/4kg BID PO
Amoxicilline + Synulox 250® 1 cp/20kg BID PO
12,5 mg/kg BID PO
acide clavulanique Synulox 500®, Augmentin 500®* 1 cp/40kg BID PO
Synulox gouttes® 5 gtt//kg BID PO
Therios 60® 1 cp/4kg BID PO
Rilexine 75®, Cefaseptin 75® 1 cp/5kg BID PO
Rilexine/Therios/Cefaseptin300® 1 cp/20kg BID PO
15 mg/kg BID Rilexine 600® 1 cp/40kg BID PO
Céfalexine Therios 750® 1 cp/50kg BID PO
PO/IM/IV
Rilexine inj. ® 1 mL/10kg BID IM
Rilexine 250mg® 1 fla/16,6kg BID IM/SC/IV
Rilexine 1g® 1 fla/66,6kg BIDIM/SC/IV
Dépocilline® 1 mL/10kg SID IM
15000-50000 UI/kg
Pénicilline G Duphapen LA® 2 mL/10kg/3j IM
IV ou IM
Duplocilline® 1 mL/10kg/5j IM
Baytril® 15-50-150mg 1 cp/3-10-30kg SID PO
Enrofloxacine 5 mg/kg SID
Bayril 5%® 1 mL/10kg SID SC/IM
Fluoroquinolones
- 103 -
7 Les médicaments à visée métabolique
Cette classe thérapeutique comprend les médicaments « hépatotropes », qui
correspondent le plus souvent à des susbstrats utilisés normalement par l’hépatocyte dans le
cadre d’une voie métabolique précise. A ce titre, « l’hépatoprotecteur miracle » qui stimulerait
globalement toutes les fonctions de l’hépatocyte n’existe pas.
Leur utilisation est plus proche de la diététique que de la thérapeutique dans la mesure
où leur apport n’est réellement justifié qu’en cas de carence alimentaire, circonstance
exceptionnelle chez les carnivores domestiques des pays développés, sauf cas particulier (chat
anorexique par exemple). En outre, lors d’insuffisance hépatocellulaire (dont les signes
cliniques n’apparaissent qu’après destruction de ¾ du parenchyme hépatique), la question de
l’efficacité de ces produits vis-à-vis de cellules lésées ou souffrantes dont les principaux
mécanismes homéostasiques sont perturbés, reste posée. De la même façon, leur apport
inconsidéré peut théoriquement aboutir à une surcharge des cellules encore saines et à un
surcroît de travail préjudiciable à leur survie (Thiébault 1998).
- 104 -
Chez certains animaux, une hyperglycémie peut apparaître lors d’insuffisance hépatique.
Le foie normal métabolise environ 50% de l’insuline sécrétée dans la veine porte. Le
métabolisme défectueux de l’insuline par le foie cirrhotique entraîne le relargage d’une
proportion anormalement élevée d’insuline dans la circulation périphérique. Les
concentrations plasmatiques augmentées de catécholamines, glucocorticoïdes et glucagon
semblent compenser les concentrations augmentées d’insuline. Il en résulte une
hyperglycémie lors des périodes de jeûne ou entre deux repas (Guilford 1996).
SORBITOL
Alimentation Glycogène
Alimentation
Sorbitol
déshydrogénase
Glucose-6P
Hexokinase Hexokinase
GLUCOSE Fructose-6P FRUCTOSE
Phospho-fructokinase Fructokinase
Glycéraldéhyde 3P D-Glycéraldéhyde
- 105 -
7.1.3 Médicaments utilisables
7.1.3.1 Glucose
Actions pharmacologiques
Stimulation de la sécrétion d’insuline, et donc de la lipogénèse hépatique à partir de
glucides.
Inhibition de la lipolyse et ralentissement de l’apparition des corps cétoniques issus de
la dégradation des AG.
Indications
Insuffisance hépatique sévère : nécrose hépatique (d’origine toxique et infectieuse
notamment), hépatite chronique en fin d’évolution, cirrhose (Bauer 1984).
Shunt porto-systémique.
Néoplasies hépatiques (syndrome paranéoplasique).
Maladie de stockage du glycogène (rare).
Posologie et voie d’administration
0,5 g/kg IV.
Contre-indications
Diabète sucré.
Insuffisance cardiaque, oedème cérébral pour le glucose à 5%.
Précautions d’emploi
Supplémenter le glucose à 5% avec du potassium à 20-25 mEq/L sauf en cas
d’hyperkaliémie ou d’hypokaliémie.
Interactions médicamenteuses
Aucune.
Effets indésirables et toxicité
Hyperglycémie.
Œdème pulmonaire, œdème cérébral, hypokaliémie (glucose 5%).
Noms déposés
Glucose 5% : 40-60 mL/kg/j avec un mélange 2/3 glucose 5% et 1/3 ringer lactate ou
NaCl 0,9%.
Glucose 30% : 1,6 mL/kg IV lente.
Glucose 50% : 1 mL/kg IV lente.
Intérêts
Le glucose présente principalement un intérêt dans les hépatopathies aiguës et les
shunts.
7.1.3.2 Sorbitol
Le sorbitol est lentement transformé en fructose grâce à une enzyme exclusivement
hépatique, la sorbitol déhydrogénase (figure 20). La voie IV permettrait un apport continu et
régulier. Cependant, les présentations vétérinaires sont peu adaptées, car le sorbitol est
souvent associé à d’autres principes actifs. Des présentations associant le sorbitol à d’autres
glucides (Biosorbidex®, Energidex®) pourraient cependant être intéressantes.
Se rapporter à la partie sur les cholérétiques pour les modalités d’utilisation (cf 1.3.3.).
- 106 -
7.1.3.3 Glucocorticoïdes
Les corticoïdes stimulent les enzymes de la néoglucogénèse et favorisent l’inhibition de
l’utilisation périphérique du glucose par les tissus extra-hépatiques. Leur intérêt lors
d’insuffisance hépatique avec hypoglycémie est discutable, du fait de leurs nombreux effets
secondaires.
Se rapporter à la partie sur les anti-inflammatoire pour les modalités d’utilisation (cf
2.2.1.).
- 107 -
VLDL
Sang
Hépatocyte
VLDL Résidus
naissante glycosilés
__
Acide Acides
Cholestérol
orotique aminés
Apoprotéines
Facteurs
lipotropes
Bétaïne
TG Phospholipides Méthionine
(Lécithine) Inositol
Vitamine B12
AGE Acide folique
Corps cétoniques
Carnitine Mitochondrie
Oxydation par
Lipolyse du tissu AGL les tissus extra-
adipeux (jeûne, froid, Repas riche en
graisse hépatiques
stress, diabète sucré)
Figure 21 : Synthèse hépatique des lipoprotéines de très faible densité (VLDL) et impact des
facteurs lipotropes (d’après Thiebault 1998)
- 108 -
7.2.2.1 Production insuffisante de lipoprotéines plasmatiques
Trois possibilités sont possibles.
- 110 -
7.2.3.2 Vitamine B12 (cobalamine)
Actions pharmacologiques
Facteur lipotrope : impliquée dans la méthylation de certains acides aminés lipotropes
et d’autres métabolites intermédiaires, comme la choline et la méthionine.
Intervient dans le métabolisme hépatique protéique (incorporation de méthionine et
alanine dans les protéines (Boothe 2001-b).
Rôle dans l’érythropoïèse.
Indications
Prévention de stéatose hépatique (malnutrition, diabète sucré, cirrhose).
Lipidose hépatique avec affection intestinale sous-jacente (Center 2005-a).
Posologie et voie d’administration
0,5-1 mg/animal/7j lors de lipidose hépatique (Center 2005-a).
Contre-indications
Aucune.
Précautions d’emploi
Lors de lipidose hépatique, l’association à de la vitamine E et un dérivé souffré
(SAMe) est conseillée (augmentation de la synthèse de cobalamine active) (Center
2005).
Interactions médicamenteuses
Non documenté.
Effets indésirables et toxicité
Aucun.
Noms déposés
Seule : Vitamine B12 Vetoquinol® (IV, IM, SC, PO, 1mg/mL), Vitamine B12
Aguettant® (IM, IV, SC, 1mg/amp de 2mL).
Associée : Méthio B12® (+arginine +vitamine B12).
Efficacité comparée
Une lipidose associée à une carence sévère en vitamine B12 a été décrite chez 3 chats,
sans qu’il ait été possible d’apporter la preuve d’une causalité entre les deux
phénomènes (Franck 1991).
Intérêts
L’intérêt de la vitamine B12 en tant qu’agent lipotrope n’est pas établi. Cependant, elle peut
être bénéfique lors de carence acquise (malabsorption) ou congénitale.
- 111 -
Contre-indications
Encéphalose hépatique pour la méthionine : conversion de la méthionine en
mercapatans par la flore intestinale.
Lipidose hépatique pour la méthionine.
Précautions d’emploi
Aucune.
Interactions médicamenteuses
Non documentées.
Effets indésirables et toxicité
Induction ou aggravation d’une encéphalose hépatique (notamment pour la
méthionine).
Noms déposés
Orale
Association de plusieurs lipotropes : Normalene® (choline+méthionine
+inositol).
Association de lipotropes et de sorbitol : Ino-véto-choline® (choline+
méthionine+ inositol+sorbitol), Sédochol® (choline+méthionine+sorbitol),
Hépato Biocanina® (choline+sorbitol), Curepar® (sorbitol+méthionine),
Citradog® (sorbitol+bétaïne), Sobargine® (acétylméthionine+sorbitol+arginine).
Autres associations : Hecobyl® (acétylméthionine+arginine+vitamine B6).
Injectables :
Lipotrope seul : Méthionine injectable CEVA® (acétylméthionine), Méthiolyte®
(acétylméthionine), Méthion Mg® (acétylméthionine).
Associations de lipotropes : Flavoxan PA® (choline+méthionine+ inositol).
Autres associations : Méthio B12® (acétylméthionine, arginine, vitamine B12),
Sobargine® (acétylméthionine, sorbitol, arginine), Ornipural®
(bétaïne+sorbitol+ arginine+citrulline+ornithine).
Efficacité comparée
Des carences en facteurs lipotropes favorisent l’apparition de stéatose, nécrose
hépatocytaire, cirrhose et carcinome chez le rat.
La supplémentation en méthionine chez le rat s’accompagne d’une diminution
significative des lipides totaux, du cholestérol et des triglycérides hépatiques par
rapport à une population témoin. Cependant, sur des modèles de carcinome
hépatocytaire, les facteurs lipotropes n’ont aucun effet préventif vis-à-vis du processus
de cancérisation (Thiébault 1998).
Intérêts
L’intérêt des agents lipotropes n’est pas établi. Les patients recevant et consommant
un régime nutritionnel avec une quantité adéquate de protéines ne nécessitent pas une
supplémentation en facteurs lipotropes. Il semblerait qu’ils soient bénéfiques
uniquement lors de carence (Boothe 2001-b).
Enfin, ces molécules (notamment la méthionine) ne sont pas dénuées de toxicité et
peuvent aggraver une encéphalose hépatique.
7.2.3.4 L-Carnitine
Actions pharmacologiques
Co-facteur essentiel, impliqué dans le transport des acides gras à longue chaîne à
travers la membrane interne mitochondriale, où ils subissent une oxydation pour
former de l’acétyl-CoA (figure 21) (Grand-Jean 1997 et 2000, Pelletier 1992).
- 112 -
Peut augmenter l’élimination de l’ammoniaque par stimulation de l’uréogenèse et
prévenir expérimentalement des encéphaloses hépatiques (Sartor 2003).
Indications
Lipidose hépatique (Center-Crawford 1993, Blanchard 2001, Caroll 2001).
Prévention de l’encéphalose hépatique.
Posologie et voie d’administration
250-500 mg/chat/j PO pendant 2-4 semaines.
Contre-indications
Aucune.
Précautions d’emploi
Eviter la D-carnitine qui peut inhiber de manière compétitive l’absorption de la L-
carnitine.
Utiliser de préférence des produits médicaux, car la biodisponibilité varie largement
selon les produits.
Interactions médicamenteuses
Non documenté en médecine vétérinaire.
Effets indésirables et toxicité
Toxicité mineure : diarrhée, vomissements, nausée (Plumb 1999).
Noms déposés
Orale :
Levocarnitine turbodiet®* (300 mg/cp), Isulik® (PO, solution buvable, associé au
saccharose, 200 ou 400 mg/mL).
Pet-phos chien sportif (250 mg/cp, associé à vitamines C, B12), Rossovet
Carnitine® (sirop, 1,23 g/15mL, associé à vitamine B12, arginine,
acétylméthionine, acide aspartique).
Injectable : Vigosine® : 2-4 mL SID IV/IM (hors AMM).
Efficacité comparée
Chez l’homme, une carence en carnitine s’accompagne d’une tendance à
l’hypoglycémie (néoglucogénèse réduite) et d’une accumulation de lipides dans le foie
et d’autres tissus.
Paradoxalement, des travaux ont montré que les concentrations tissulaires et
plasmatiques en carnitine sont plus élevées chez les chats atteints de lipidose
hépatique (Jacobs 1990). Ceci semble suggérer que, soit la carnitine est déficiente
dans la mitochondrie (où elle est requise pour la β-oxydation), soit, malgré une
augmentation de sa biosynthèse, elle est insuffisante par rapport à la demande accrue
en oxydation (Carrol 2001).
Plusieurs études semblent indiquer que la supplémentation en carnitine chez le chat
facilite l’oxydation des acides gras et la mobilisation des graisses, permet de conserver
une masse corporelle maigre chez des chats obèses perdant du poids et peut atténuer la
quantité de lipides stockés dans le foie chez des modèles de lipidose hépatique.
Plusieurs études cliniques semblent corroborer ces résultats (Blanchard 2002, Ibrahim
2003, Center 2000-b, Lanore 1993, Evans 1990, Jacobs 1989).
Intérêts
De nombreuses études semblent indiquer l’intérêt de la carnitine dans la lipidose ; son
effet préventif a été prouvé pour cette affection, l’effet curatif n’a cependant pas été
montré.
Des études supplémentaires seraient nécessaires pour évaluer son efficacité dans la
prévention de l’encéphalose hépatique.
Son coût peut représenter une limite à son utilisation.
- 113 -
7.2.3.5 Anti-oxydants
La vitamine E, la vitamine C, la SAMe, la N-acétyl-cystéine, etc. peuvent combattre le
stress oxydatif à l’origine de de la diminution des capacités d’oxydation des AG (voir
paragraphe 7.2.2.2).
Se rapporter à la partie sur anti-oxydants pour les modalités d’utilisation de ces molécules (cf
5.1 et 5.2).
Les applications thérapeutiques sont très limitées : les corticoïdes peuvent aider à la
production de glucose par le foie à partir des substrats azotés ; ils augmentent la libération
d’acides aminés (substrats glucoformateurs) par les tissus périphériques et stimulent la
néoglucogénèse (augmentation de l’activité de plusieurs enzymes clés du porcessus, voir
figure 20). Cependant par ces actions, ils ont l’inconvénient d’accroître le catabolisme
protéique et l’ammoniogenèse avec les mêmes conséquences néfastes chez l’insuffisant
hépatique (Thiébault 1998).
- 114 -
7.3.1.2 Synthèse des protéines et impact d’un dysfonctionnement
hépatique
Le foie synthétise de nombreuses protéines sériques, incluant les protéines de transport
et les facteurs de coagulation (Michel 1995).
Il n’existe pas de médicaments capables d’agir sur ces synthèses (Thiébault 1998).
La seule application thérapeutique est représentée par les coagulopathies qui peuvent
apparaître lors d’insuffisance hépatique. Plusieurs phénomènes expliquent l’apparition de
trouble de la coagulation :
L’altération de la synthèse des facteurs de coagulation.
L’altération de la synthèse de la pro-thrombine III.
La diminution de l’absorption de la vitamine K, secondaire à la cholestase.
La diminution de l’apport alimentaire de la vitamine K chez le patient anorexique.
Les solutions thérapeutiques sont représentées par la vitamine K1 et les transfusions (non
abordées).
- 115 -
En outre, l’ammoniaque est produit principalement dans le tractus intestinal.
L’intestin grêle produit de l’ammoniaque lors du catabolisme de la glutamine, une source
d’énergie importante pour sa muqueuse. Le gros intestin produit de l’ammoniaque
principalement par la dégradation bactérienne de l’urée, qui diffuse passivement vers la
lumière de l’intestin grêle ou est distribuée au côlon. De l’ammoniaque est aussi produit lors
de la dégradation bactérienne des protéines entrant dans le côlon.
La production et l’absorption de l’ammoniaque depuis le côlon sont déterminées par le
pH du milieu. A un pH bas, les bactéries produisent moins d’ammoniaque et celui-ci est
ionisé (NH4+), ce qui limite ses capacités de diffusion membranaire et d’absorption. Ces
propriétés sont à l’origine de l’utilisation du lactulose (Biourge 1997).
- 116 -
Milieu extra-cellulaire
Transamination
Désamination
oxydative Hépatocyte
CO2
Mitochondrie
CO2 + NH4+
Carbamoyl Ornithine Arginine
phosphate
synthétase
Carbamoyl
phosphate Cycle de
l’urée
Acide
Acide orotique Citrulline arginosuccinique
Pyrimidines
Acide aspartique
- 117 -
tryptophane, faux neurotransmetteurs, agonistes de l’acide γ-aminobutyrique, ligands
benzodiazépine-like, etc.
de l’incapacité du foie malade à synthétiser des facteurs nécessaires au fonctionnement
cérébral normal (voir paragraphe 7.3.1.2.)
Remarque : le traitement de l’encéphalose hépatique peut aussi faire appel à des anti-
convulsivants (brome, propofol) ; cependant, ces molécules ne seront pas abordées, car leur
emploi sort du cadre de l’hépatologie.
- 118 -
Posologie et voie d’administration
1-1,5 mg/kg PO/IM/IV BID pendant 3 jours, puis tous les 3-5 jours (Sartor 2003)
Contre-indications
Allergie à la vitamine K1.
Précautions d’emploi
Eviter la voie orale lors d’ictère (diminution de l’absorption des vitamines lipo-
solubles en l’absence d’acides bilaires dans le tractus intestinal) (Center 2005).
Interactions médicamenteuses
Antagonise les effets des anti-coagulants coumariniques.
Effets indésirables et toxicité
Chez le chat, lors de doses excessives, lésions oxydatives des érythrocytes et
hémolyse, nécrose hépatique (Center 2000-c).
Noms déposés
Vitamine K1 Roche®* : 10 mg/amp de 1 mL, soit 1 amp/6-10kg IV/IM/SC (BID 3j
puis tous les 3-5j).
Vitamine K1 comprimés® : 50 mg/cp soit 1 cp/33-50kg BID 3j puis tous les 3-5j.
Efficacité comparée
Si une amélioration des fonctions de coagulation n’est pas observée dans les 24
heures, le traitement doit être interrompu et des transfusions doivent être réalisées
(Hughes 1995).
Ne permet pas de résoudre complètement les coagulopathies sans l’apport de plasma
lors de cirrhose.
Intérêts
La vitamine K1 n’agit que sur une partie des mécanismes à l’origine des coagulopathies lors
d’insuffisance hépatique sévère. Le recours à des transfusions s’avère donc fréquemment
nécessaire.
- 119 -
Précautions d’emploi
Les associations fréquentes de ces molécules avec des cholérétiques ou des lipotropes
nécessitent de prendre en compte les contre-indications relatives à ces produits
(obstruction biliaire, encéphalose hépatique).
Interactions médicamenteuses
Non documenté.
Effets indésirables et toxicité
Aucun.
Noms déposés
Arginine seule : Arginine Veyron ®* (1 g/amp de 5mL).
Associées : Epuram®* (cp, dosage non défini, arginine+ornithine+citrulline),
Sargenor®* (0,5 ou 1 g/amp de 5mL, arginine+ac. aspartique).
Association avec des lipotropes : Méthio B12® (acétylméthionine, arginine, vitamine
B12, IV/IM/SC/PO), Rossovet Carnitine® (arginine, acide aspartique, vitamine B12,
acétylméthionine, carnitine, PO).
Association avec des cholérétiques : Cynépathic® (ornithine, citrulline, arginine,
trithioanéthole, PO).
Association avec des lipotropes et des cholérétiques : Ornipural® (ornithine,
citrulline, arginine, bétaïne, sorbitol, IM/IV/SC), Sobargine® (arginine, sorbitol,
acétylméthionine, IV/IM/PO).
Association avec des anti-oxydants : Legaphyton® (ornithine 10 mg/cp et silibinine,
PO).
Autres associations : Héchobyl® (arginine, acétylméthionine, vitamine B6, PO).
Efficacité comparée
Permettent de réduire les hyperammoniémies expérimentales chez le rat et le chat, et
semblent améliorer la détoxification hépatique de l’ammoniaque (Biourge 1991,
Thiébault 1998).
L’arginine améliore de façon significative les fonctions hépatiques et prévient en
partie les altérations histologiques lors d’insuffisance hépatique expérimentale aiguë
chez le rat (Adawi 1996).
Intérêts
L’efficacité de ces composés semble principalement reposer sur l’existence d’un
déficit préalable. En effet, la formation de l’urée est un processus cyclique dans lequel
il n’existe ni gain, ni perte d’ornithine, de citrulline ou d’arginine. Seul l’acide
aspartique consommé lors du cycle, doit être disponible en quantité suffisante (figure
22, Thiébault 1998).
La supplémentation (d’arginine préférentiellement) lors de lipidose hépatique pourrait
donc être intéressante pour prévenir une encéphalose hépatique.
L’association systématique de ces molécules à d’autres classes (lipotropes,
cholérétiques) limite leur utilisation.
7.3.2.2.2 Zinc
Le zinc est un élément indispensable à l’activité des enzymes du cycle de l’urée. En cas
de carence ou de concentrations sanguines insuffisantes, le ralentissement des mécanismes de
formation de l’urée favorise l’hyperammoniémie, voire l’apparition d’encéphalose hépatique.
Se rapporter à la partie sur les anti-fibrosants ou les cuprirétiques pour les modalités
d’utilisation (cf 3.2.2. ou 4.2.3.).
- 120 -
7.3.2.2.3 L-Carnitine
La carnitine joue un rôle protecteur vis-à-vis d’hyperammoniémies expérimentales et
prévient en partie l’apparition des signes d’encéphalose hépatique. On pense que ces effets
sont liés à ses très nombreuses fonctions métaboliques, en particulier sa capacité à stimuler
l’uréogenèse (Thiébault 1998).
Se rapporter à la partie sur le métabolisme lipidique pour les modalités d’utilisation (cf
7.2.3.4.).
- 121 -
Effets indésirables et toxicité
Toxicité mineure : diarrhée dose-dépendante, vomissements, anorexie, flatulence.
Hypokaliémie, hypernatrémie et déshydratation lors d’effets secondaires gastro-
intestinaux marqués.
Noms déposés
Duphalac®* : 0,5-1 mL/kg (solution à 66,5%) ou 1 sac/15-30kg (10 g/sac), TID PO.
Nombreux génériques (Lactulose Biogaran®*, Lactulose Biphar®*, Lactulose G
Gam®*, Lactulose Ivax®*….).
Efficacité comparée
Des effets similaires peuvent être obtenus par l’administration PO de mannitol, de
sorbitol ou de lactose.
Le lactulose serait aussi efficace que la néomycine (les deux sont efficaces dans 80%
des cas en médecine humaine).
Le lactulose serait mieux toléré que le métronidazole ou la néomycine.
Intérêts
Le lactulose est une molécule de choix lors d’encéphalose hépatique. Chez le chat, son goût
désagréable peut limiter son emploi.
7.3.2.3.2 Néomycine
Actions pharmacologiques
Blocage de la biosynthèse protéique et interférence avec les membranes bactériennes,
bactéricide. Non absorbé, donc action uniquement locale dans le côlon.
Spectre étroit : actif sur les Gram- (E.coli, Salmonella, Klebsiella) et les leptospires.
Diminution de la production d’ammoniaque en inhibant le catabolisme de la glutamine
dans l’entérocyte.
Indications
Traitement et prévention de l’encéphalose hépatique (shunts porto-systémiques,
insuffisances hépatiques sévères, lipidose hépatique [Cornelius 2000]).
Posologie et voie d’administration
PO (voie rectale possible), 10-20 mg/kg BID-TID.
Contre-indications
Insuffisance rénale.
Muqueuse intestinale altérée, obstruction intestinale.
Anesthésie, maladies neuro-musuculaires (effets curarisants).
Animaux de moins de 1 mois.
Gestation.
Précautions d’emploi
Eviter les traitements de plus de 2 semaines.
Ne pas employer par voie parentérale (toxicité).
Interactions médicamenteuses
Association synergique avec le lactulose ou le métronidazole.
Ne pas associer aux antibiotiques polypeptidiques, aux sulfamides, aux diurétiques
(néphrotoxicité cumulative).
Potentialisation des effets curarisants avec les anesthésiques et les agents bloquants
neuromusuculaires.
Synergie avec les β-lactamines, les quinolones.
Diminution de l’absorption de la vitamine K, du méthotrexate, de la digoxine.
Effets indésirables et toxicité
Diarrhée, malabsorption intestinale.
- 122 -
Néphrotoxicité (rare).
Ototoxicité (rare).
Noms déposés
Néomydiar® : 4 MUI/100mL, 1 mL/4kg BID.
Efficacité comparée
Des études chez l’homme ont montré une plus grande efficacité de la néomycine par
rapport au métronidazole et une efficacité équivalente au lactulose.
Intérêts
La néomycine est l’antibiotique de première intention à utiliser lors d’encéphalose hépatique.
La néomycine ne présente en revanche pas d’intérêt dans le traitement des hépatopathies
infectieuses.
7.3.2.3.3 Ampicilline
L’ampicilline par voie orale peut représenter une alternative à la néomycine lors
azotémie concomittante (Taboada 1995).
Se rapporter à la partie sur les antibiotiques pour les modalités d’utilisation (cf
6.2.1.1.1.).
7.3.2.3.4 Métronidazole
Le métronidazole est indiqué par voie orale lors d’encéphalose hépatique par son effet
inhibiteur sur les bactéries anaérobies du colon. Cependant, le métronidazole serait moins
efficace que la néomycine, au moins en médecine humaine. De plus, ce médicament peut être
mal toléré chez le chat. Enfin, sa neurotoxicité peut mimer une encéphalose hépatique ce qui
peut retarder son diagnostic.
Se rapporter à la partie sur les antibiotiques pour les modalités d’utilisation (cf 6.2.4.).
- 123 -
7.4 Tableau récapitulatif
- 124 -
8 Quelle place pour les médicaments anti-
tumoraux ?
Les tumeurs touchant le foie peuvent être divisées en trois groupes : les tumeurs
primitives (28%), les métastases (27%) ainsi que les infiltrations par les hépatopathies
malignes et les mastocytomes malins (45%) (Magnol 2001).
Les infiltrations sont représentées principalement par les lymphomes, les mastocytomes
malins, les leucémies, les histiocytoses malignes. Le traitement se confond alors avec celui de
la tumeur primitive, à quelques nuances près, l’atteinte hépatique contre-indiquant l’emploi de
certains agents mitotiques qui doivent être métabolisés par ce viscère pour être efficaces
(cyclophosphamide) (Magnol 2001). Ces traitements ne seront pas abordés, car ils sortent du
cadre de l’hépatologie.
Lorsque le bilan d’extension est négatif, la tumeur est unique et le bilan d’hémostase est
normal, le traitement des tumeurs hépatiques primitives passe fréquemment par la laparotomie
exploratrice et la lobectomie. Une chimiothérapie est envisagée uniquement lorsqu’une
tumeur maligne est diagnostiquée :
Pour le carcinome hépatocellulaire, la chimiothérapie n’a été qu’exceptionnellement
utilisée, la chirurgie semblant être l’option thérapeutique la meilleure (Liptak 2004-a). Un
cas traité au 5-fluorouracil a survécu 6 mois (Harcum 1983). Aucune réponse n’a été
observée avec des traitements au cisplatine ou à l’actinomycine-D, et un chien sur quatre a
présenté une réponse complète au mitoxantrone. De la même façon, la chimiothérapie
manque d’efficacité chez l’homme atteint de carcinome hépatocellulaire, l’efficacité de
l’adriblastine étant variable (Hammer 1995).
Pour le cholangiocarcinome, son taux de métastase étant de 67 à78 % chez le chat et de
88% chez le chien, très peu de protocoles de chimiothérapie ont été mis en œuvre et aucun
cas efficace n’est rapporté (Hammer 1995).
Pour les hémangiosarcomes (primitivement hépatiques ou métastatiques), des rémissions
et des temps de survie prolongés ont été rapportés avec des protocoles VAC (Vincristine,
- 125 -
Adriblastine, Cyclophosphamide) (Hammer 1991). Une autre étude rapporte un temps de
survie faible avec de l’adriblastine et du cyclophophamide sur un cas (Sorenmo 1993).
- 126 -
9 Tableaux récapitulatifs
L’ensemble des molécules abordées dans cet index est récapitulé par ordre alphabétique
dans les tableaux qui suivent. Les modes d’action sont rappelés dans une première colonne :
« X » correspond à l’effet thérapeutique principal de la molécule, tandis que « x » désigne les
modes d’actions secondaires de cette même molécule. Les abréviations utilisées sont :
« Chol/Anti » : molécule cholérétique, cholagogue ou antispasmodique.
« AI/Immu » : molécule anti-inflammatoire et/ou immunomodulatrice.
« Anti-fibro » : molécule anti-fibrosante.
« Cuprirétiq » : molécule cuprirétique.
« Antioxy » : molécule anti-oxydante.
« Antibio » : molécule antibiotique.
« Glucide » : molécule agissant sur le métabolisme glucidique.
« Lipide » : molécule agissant sur le métabolisme lipidique.
« Azoté » : molécule agissant sur le métabolisme azoté.
- 127 -
Mode d’action
Azoté
Lipide
Antibio
Glucide
Antioxy
AI/immu
Chol/Anti
Anti-fibro
Cuprirétiq
Acide aspartique X 1 g/j PO Sargenor®* 1 amp/j +
Acide Ursolvan®* 1 gel/13-20kg +
X x x x PO : 10-15 mg/kg SID
ursodéoxycholique Delursan®* 1 cp/16-25kg +
Gastrodog®, Intestidog® 1 cp/5kg SID-BID PO +++
Alvérine X 6 mg/kg SID ou BID PO Gastro-intestinal Clément® 1 cp/5kg SID-BID PO
Intestidog® Chien Nain 1 cp/kg SID-BID PO
Clamoxyl/Amoxival/Suramox40® 1 cp/4kg BID PO
Amoxival 100® 1 cp/10kg BID PO
Vetrimoxin 150® 1 cp/15kg BID PO
Clamoxyl/Amoxival/Suramox200® 1 cp/20kg BID PO
Clamoxyl 400mg®/Suramox 400® 1 cp/40kg BID PO ++
Amoxicilline X 10 mg/kg BID PO/IM
Vetrimoxin 450mg® 1 cp/45kg BID PO
Clamoxyl® 1 ml/15kg BID IM/SC
Clamoxyl L.A.® 2 mL/10kg/48h IM/SC
Duphamox L.A.® 1 mL/10kg/48h IM
Suramox 10® 1 mL/10kg BID IM/SC
Synulox 50® 1 cp/4kg BID PO
Amoxicilline + Synulox 250® 1 cp/20kg BID PO
X 12,5 mg/kg BID PO
acide clavulanique Synulox 500®, Augmentin 500®* 1 cp/40kg BID PO +++
Synulox gouttes® 5 gtt//kg BID PO
Ampidog® 1 cp/25-50kg BID PO +++
Ampivet 200® 1 cp/10-20kg BID PO +++
Ampicilline X x 10-20 mg/kg BID PO
Ampicat® 1 cp/5-10kg BID PO
Ampivet 50® 1 cp/2,5-5kg BID PO
Arginine Veyron®* 1 amp/j PO +
Arginine X 1 g/j PO Epuram®* 4 cp/j +
Sargenor®* 1 amp/j +
- 128 -
Mode d’action
Azoté
Lipide
Antibio
Glucide
Antioxy
Chol/Anti
Anti-fibro
Cuprirétiq
AI/immun
PO ou IM, dose non Chophytol® comprimé 1-8 cp/animal +
Artichaud (extrait) X x 5-20 mL/animal +
définie, posologie DMV Chophytol® injectable
Seul : 1-2mg/kg/24-48h 1 cp/25-50kg PO +
Azathioprine (CN) X x Imurel®*
Associé : 1 mg/kg/48h 1 cp/50kg/48h PO +
Scopalgine® 1 cp/1-10kg/j ++
0,2-2 mg/kg/j PO, IM, 1-2mL QID IV-IM-SC(CN)
Butylscopolamine X Estocelan®
SC, IV 0,5 mL QID SC (CT)
Estocelan®
Isulik® 0,8-1,25 mL SID PO
Isulik 20® 1,6-2,5 mL SID PO
Carnitine X x CT : 250-500 mg/CT SID
Levocarnitine Turbodiet®* 1 cp SID PO
Vigosine® 2-4 mL SID IM/IV
Therios 60® 1 cp/4kg BID PO
Rilexine 75®, Cefaseptin 75® 1 cp/5kg BID PO
Rilexine/Therios/Cefaseptin300® 1 cp/20kg BID PO ++/+++
Rilexine 600® 1 cp/40kg BID PO
Céfalexine X 15 mg/kg BID PO/IM/IV
Therios 750® 1 cp/50kg BID PO
Rilexine inj. ® 1 mL/10kg BID IM
Rilexine 250mg® 1 fla/16,6kg BID IM/SC/IV
Rilexine 1g® 1 fla/66,6kg BIDIM/SC/IV
0,25-0,5 mg/kg/24-72h
Chlorambucil (CT) X x Chloraminophène®* 1 gel/4-8kg/24-72h PO
PO
Flavoxan PA ® 5-20 mL IV/IM
Choline X Non défini Normalène ® 1-4 cp BID PO ++
Atopica50mg®/Néoral50mg®*/ 1 cap/1,6-5kg SID PO ++++
Sandimmun50mg®*
Ciclosporine X X 10-30 mg/kg/j SID PO
Atopica100mg®/Néoral100mg®* 1 cap/3,3-10kg SID PO ++++
/ Sandimmun100mg®*
- 129 -
Mode d’action
Azoté
Lipide
Antibio
Glucide
Antioxy
Chol/Anti
Anti-fibro
Cuprirétiq
AI/immun
Citrulline X 1 g/j PO Epuram®* 10 cp/j ++
- IV, IM : 10-20 mg/kg/j Bykahépar injectable® 0,1-0,2 mL/kg SID ou BID
Clanobutine X SID ou BID
- PO : 20 mg/kg BID Bykahépar Comprimé® 1 cp/10kg BID ++
0,025-0,03 mg/kg PO
Colchicine x X x x Colchicine Opocalcium®* 1 cp/33-40kg SID PO +
SID
1-2,5 mg/kg SID 1 cp/20-50kg SID PO
Cyclophosphamide X x Endoxan®* +
4j/sem PO 4j/sem
Dexoral® (PO) 1 cp/1,25-2,5kg/48-72h +++
0,2-0,4 mg/kg/48-72h
Dexaméthasone X Dexadreson®, Dexazone® 1-2mL/10kg/48-72h IM
PO/IM
Cortaméthasone®….. 2-4mL/10kg/48-72h IM
Difloxacine X 5 mg/kg SID Dicural® 15-50-100mg 1 cp/3-10-20kg SID PO +++
Baytril® 15-50-150mg 1 cp/3-10-30kg SID PO +++
Enrofloxacine X 5 mg/kg SID
Bayril 5%® 1 mL/10kg SID SC/IM
Flumequine X 15 mg/kg SID Flumiquil® 1 cp/10kg SID PO ++
Gentadog® 0,5-1 cp/20kg BID PO ++
2-4 mg/kg BID Gentacat® 0,5-1 cp/5kg BID PO
Gentamycine X
IV lente, IM, SC, PO Pangram1%®, Spetigen10® 2-4 mL/10kg BID IM/IV
G4®, Pangram4%®, Spetigen40® 0,5-1 mL/10kg BID IM/IV
Glucose 5% 40-60 mL/kg/j (mélange
2/3 glucose+1/3RL)
Glucose X 0,5 g/kg IV lente
Glucose 30% 1,6 mg/kg IV
Glucose 50% 1 mL/kg IV
Cantabiline®*(400mg)
Hymécromone X Dose non définie
Bilicante®*(200mg)
Ibaflin® 150-300mg 1 cp/10-20kg SID PO +++
Ibafloxacine X 15 mg/kg SID
Ibaflin Gel® 0,5 mL/kg SID PO
Flavoxan PA ® 5-20 mL IV/IM
Inositol X Non défini
Normalène ® 1-4 cp BID PO ++
- 130 -
Mode d’action
Azoté
Lipide
Antibio
Glucide
Antioxy
Chol/Anti
Anti-fibro
Cuprirétiq
AI/immun
0,5-1 mL/kg TID PO ++
Lactulose X 0,5-1 mL/kg TID PO Duphalac®*
1 sac/15-30kg TID PO
Marbocyl® 5-20-80mg 1 cp/2,5-10-40kg SID PO +++
Marbofloxacine X 2 mg/kg SID
Marbocyl F.D. ® 2 mL/10kg SID SC/IV
Colopriv®* 100-200 mg
Duspatalin®* 100-200 mg
Mébévérine X Dose non définie
Duspatalin®* 10mg/mL
Spasmopriv®* 100-200 mg
Voie IV, IM, orale Genabilline® 1 mL/10kg IM, IV
Dose non définie (5-10 Sorbiline® 1,5 mL/10kg IM/IV
Menbutone X 1 mL/10kg IM.IV
mg/kg dans autres Actiliver®
espèces)
Méthionine CEVA® 0,5 mL/kg/48-72h IV/IM
Méthiolyte® 10-20 mL IV/IM
Méthionine X Non défini Méthion Mg ® 0,25 mL/kg IV
Flavoxan PA ® 5-20 mL IV/IM
Normalène ® 1-4 cp BID PO ++
1 cp/6-12kg BID PO ++
20-40 mg/kg BID PO Flagyl 250mg®*
1cp/33kg BID PO si IH +
Métronidazole x x X x 7,5 mg/kg BID-TID si IH
1 cp/12-25kg BID PO ++
ou encéphalose Flagyl 500mg®*
1 cp/66kg BID PO +
70-140 mg/kg BID-TID 1 cp/1,5-3kg PO BID-TID +++
N-acétylcystéine X Mucomyst®* 200mg
PO 1 sac/1,5-3kg PO BID-TID +++
10-20 mg/kg BID/TID
Néomycine X Néomydiar® 1 mL/4kg BID/TID PO ++++
PO
Orbifloxacine X 2,5 mg/kg SID Orbax® 6,25-25-75mg 1 cp/2,5-10-30kg SID PO +++
Ornithine X 1g/j PO Epuram®* 4-10 cp/j ++
- 131 -
Mode d’action
Azoté
Lipide
Antibio
Glucide
Antioxy
Chol/Anti
Anti-fibro
Cuprirétiqu
AI/immuno
Candilat® 10 mg/cp
Papavérine Renaudin®*
Papavérine X Dose non définie
Papavérine Aguettand®*
Acticarbine®* 70 mg
Pénicillamine x x X x 10-15 mg/kg BID PO Trolovol®* 1 cp/20-30kg BID PO ++
Dépocilline® 1 mL/10kg SID IM
15000-50000 UI/kg IV ou
Pénicilline G X Duphapen LA® 2 mL/10kg/3j IM
IM
Duplocilline® 1 mL/10kg/5j IM
Spasmoglucinol®comprimé 1 cp/10kg BID (CN) ++
1-2mg/kg SID/BID
Phloroglucinol X Spasmoglucinol®comprimé 1 cp/5kg BID (CT)
IV/IM/SC/PO
Spasmoglucinol® solution 4-8mL BID SC-IM-IV
Pinavérium X Dose non définie Dicétel®* 50 ou 100 mg
- Megasolone5®/Clemisolone®/ 1 cp/2,5-5kg/j PO
CN : 1-2 mg/kg/j PO Prednitex5®
Prednisolone CN x X x x
Dose degressive - Dermipred10®/Prednitex10® 1 cp/5-10kg/j PO
- Megasolone20®/Dermipred20® 1 cp/10-20kg/j PO ++
- Megasolone5®/Clemisolone®/ 1 cp/1,125-2,5kg/j PO
CT : 2-4 mg/kg/j PO Prednitex5®
Prednisolone CT x X x x
Dose degressive - Dermipred10®/Prednitex10® 1 cp/2,5-5/j PO
- Megasolone20®/Dermipred20® 1 cp/5-10kg/j PO
CN : 1-2 mg/kg/j PO Cortancyl®* 5mg 1 cp/2,5-5kg/j PO
Prednisone CN x X x x
Dose degressive Cortancyl®* 20mg 1 cp/10-20kg/j PO +
CT : 2-4 mg/kg/j PO Cortancyl®* 5mg 1 cp/1,125-2,5kg/j PO
Prednisone CT x X x x
Dose degressive Cortancyl®* 20mg 1 cp/5-10kg/j PO
Prifinial® 1 cp/15kg SID PO ++
Prifinium X 5 mg/kg/j PO
Prifinial® Chien nain 1 cp/1,5kg SID PO
- 132 -
Mode d’action
Azoté
Lipide
Antibio
Glucide
Antioxy
Chol/Anti
Anti-fibro
Cuprirétiqu
AI/immuno
CN : 20 mg/kg SID PO Zentonil® 100 mg 1 cp/5kg SID PO
Zentonil® 200 mg 1 cp/10kg SID PO +++
SAMe x x X
Zentonil® 400 mg 1 cp/20kg SID PO
CT : 200-400 mg SID PO Zentonil® 200 ou 400 mg 1 cp SID PO
Arkogellules Chardon Marie®* 1 gel/6kg SID PO +++
Silibinine x x x X 50-250mg/kg SID PO Legalon®* 1 gel/kg SID PO ++
Legaphyton® Dose non définie
Curepar Canin® 1 cp/10kg BID PO ++
Curepar Felin® 1 cp/4kg BID PO
Hepato-biocanina® 1 cac à 1cas BID PO
PO/IM, dose non définie, Citradog® 0,5 mL/kg BID PO ++
Sorbitol X x Ino-veto-choline® 5 mL/10kg SID PO ++
posologie du DMV
Sorbiline® 1,5 mL/10kg IM/IV
Actiliver® 1 mL/10kg IM.IV
Biosorbidex® 10-50 mL IV
1 mg/kg BID-TID, PO- Spasmodol® 1 cp/20kg BID ou TID ++
Tiémonium X
IM-IV Viscéralgine®* comprimé 1 cp/50kg BID ou TID +
Non disponible à l’heure actuelle
Trientine X 10-15 mg/kg BID PO
en France
Sulfarlem®* 12,5mg 1 cp/12,5kg SID +
Sulfarlem®* 25mg 1 cp/25mg SID +
Trithioanéthole X x PO : 1 mg/kg SID ++
Cynépathic chiens® 1 cp/10kg SID
Cynépathic chats® 1cp/2kg SID
Vitamine B12 Vetoquinol® 0,5-1 mL IV/IM/SC/PO +
Vitamine B12 X 0,5-1 mg tous les 7j
Vitamine B12 Aguettand® 0,5-1 amp IV/IM/SC
- 133 -
Mode d’action
Azoté
Lipide
Antibio
Glucide
Antioxy
Chol/Anti
Anti-fibro
Cuprirétiqu
AI/immuno
Vita-C Vetoquinol® 0,125 mL/kg/j IM/IV SID
Arkovital C®* 1 gel/10kg PO SID +
Vitamine C x X 25 mg/kg SID PO Vitascorbiol®* 1 cp/20kg PO SID +
Vitamine C Oberlin®* 1 cp/20kg PO SID +
Vitamine C Upsa 500®* 1 cp/20kg PO SID +
Vitamine E Neapalm®* 1 amp/11kg IM SID
Actis Vitamine E® 1 cp/7,5kg PO SID ++
10 UI/kg SID PO/IM Ephynal®* 1 cp/11kg PO SID +
Vitamine E
(soit 9mg/kg) Vitamine E 125 Arkovital®* 1 gel/13kg PO SID +
Desmorelle®* 1 cap/22kg PO SID +
Toco®*, Tocolion®* 1 cap/55kg PO SID
1-1,5 mg/kg PO/SC/IM
Vitamine K1 Roche®* 1 amp/6-10kg IM/SC/PO ++++
Vitamine K1 X BID 3 jours, puis tous les
Vitamine K1 comprimés® 1 cp/33-50kg PO +
3-5 jours
Rubozinc®* 1 gel/1,5-5kg SID +++
Zymizinc®* 1 amp/1-3,3kg SID PO ++++
Zinc X X x x 3-10 mg/kg PO SID 1 cp/2-6kg SID PO +++
Actis Zinc®
Zincaderm® 1 cp/1,5-5kg SID PO +++
- 134 -
Conclusion
Cette étude a permis de faire le point sur l’ensemble des médicaments disponibles en
hépatologie chez les Carnivores domestiques. L’étude par classes thérapeutiques, la
présentation systématique des spécialités et des doses calculées, ainsi que les tableaux
récapitulatifs devraient aider le praticien dans sa pratique quotidienne et l’encourager à
raisonner sa thérapeutique en hépatologie. Les limites à l’utilisation de toutes les molécules
répertoriées sont principalement le coût de certaines présentations (comme la SAMe par
exemple) et l’absence d’efficacité clairement démontrée.
En effet, pour une grande partie de ces molécules, peu d’études contrôlées démontrent
leur efficacité chez les Carnivores domestiques et l’utilité d’un grand nombre d’entre-elles,
notamment les « hépatotropes », est remise en cause par de nombreux auteurs.
En outre, il ressort de ce travail que la thérapeutique employée est souvent à visée
symptomatique (anti-inflammatoires, anti-fibrosants, etc.), l’étiologie des hépatopathies étant
fréquemment inconnues chez les Carnivores. Les traitements sont en effet limités par les
carences dans la compréhension des causes et des mécanismes des hépatopathies. Par
opposition, en médecine humaine, le traitement étiologique est fréquemment possible,
l’exemple le plus démonstratif étant le traitement de la fibrose hépatique lors d’hépatite B, par
l’interféron α et/ou des analogues de nucléosides.
L’étendue des recherches à réaliser en hépatologie chez les Carnivores semble donc
immense, celles-ci devant s’atteler d’une part à l’étude de l’étiopathogénie des hépatites et
d’autre part, à l’essai de médicaments au cours d’études cliniques contrôlées multicentriques.
- 135 -
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DREVON-GAILLOT Antoine
RESUME :
Cet index thérapeutique regroupe l’essentiel des principes actifs
utilisés à ce jour en hépatologie des carnivores domestiques. Les
molécules à disposition du praticien sont regroupées par classe :
cholérétiques, cholagogues, antispasmodiques des voies biliaires ; anti-
inflammatoires, immunomodulateurs ; anti-fibrosants ; cuprirétiques ;
antioxydants ; antibiotiques ; molécules à visée métabolique.
Après des rappels physiologiques communs à chaque famille
thérapeutique, les principes actifs sont étudiés selon le même plan :
actions pharmacologiques, indications, posologie et voie d’administration,
contre-indications, précautions d’emploi, interactions médicamenteuses,
effets indésirables, noms déposés, efficacité comparée et intérêts.
Enfin, des tableaux récapitulent les informations essentielles et
notamment les doses calculées pour chaque formulation ce qui permet un
emploi rapide au quotidien de cet index thérapeutique.
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