Ergonomie. P Falzon
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Éléments d'une analyse cognitive de la pratique
Pierre Falzon
in Pierre Falzon, Ergonomie
2004 | pages 15 à 35
ISBN 9782130514046
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/ergonomie---page-15.htm
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à la discipline
Introduction
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1
Définitions de l’ergonomie
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(adaptation, conception) des situations et des dispositifs. L’ergonomie a une fina-
lité pratique. La définition de la SELF précise que ces transformations sont opérées
sur la base de « connaissances scientifiques relatives à l’homme ». Une référence
aux connaissances nécessaires à l’action ergonomique apparaît aussi dans la pre-
mière définition de l’ergonomie proposée par l’International Ergonomics Associa-
tion. Cette première définition indiquait :
« L’ergonomie est l’étude scientifique de la relation entre l’homme et ses
moyens, méthodes et milieux de travail. Son objectif est d’élaborer, avec le
concours des diverses disciplines scientifiques qui la composent, un corps de
connaissances qui, dans une perspective d’application, doit aboutir à une meilleure
adaptation à l’homme des moyens technologiques de production et des milieux de
travail et de vie. »
Cette définition pose l’ergonomie, en premier lieu, comme une discipline, qui
cherche à construire un corps de savoirs particuliers. L’usage de ce corps de
connaissances apparaît second. La référence à des disciplines « qui la composent »
témoigne de la situation d’une discipline naissante, qui emprunte nécessairement à
d’autres.
La définition adoptée par l’IEA en 2000, présentée en encart, a été établie après
une concertation internationale de deux ans. Elle témoigne du développement de
l’ergonomie et marque un tournant dans le regard que la discipline porte sur elle-
même. Les évolutions sont en effet nombreuses.
D’une part, la définition initiale porte sur la discipline elle-même, bien entendu,
mais aussi sur ses praticiens, ce qui est nouveau. Elle énonce ce que font les ergo-
nomes. Cet ajout traduit le fait que la profession d’ergonomes existe aujourd’hui,
comme en témoigne le développement des sociétés savantes, des formations spé-
cialisées, des procédures de certification et des organismes professionnels.
D’autre part, après un rappel du caractère global de l’approche ergonomique,
apparaissent des domaines de spécialisation. Il ne s’agit pas de secteurs, comme
l’ergonomie de la conduite automobile, ou l’ergonomie de conception industrielle,
ou l’ergonomie des services, qui sont identifiés comme des domaines d’application.
L’expression « domaines de spécialisation » renvoie à des formes de compétence
des ergonomes, acquises par la formation et/ou par la pratique. La définition de
l’IEA distingue ergonomie physique, cognitive et organisationnelle. Les catégories
proposées peuvent être discutées ; elles ne sont certainement pas étanches et beau-
coup d’ergonomes peuvent considérer que leur pratique personnelle s’inscrit dans
au moins deux des trois domaines, sinon dans les trois. Mais il est cependant vrai
que la pratique réelle d’un ergonome donné tend à s’exercer préférentiellement
dans certains domaines d’application et dans certains domaines de spécialisation.
L’existence de domaines de spécialisation n’est pas sans relation avec la réalité
des cursus de formation en ergonomie. Aujourd’hui, la majorité des ergonomes
arrivent à la discipline après avoir suivi un cursus de base dans une discipline autre
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L’ergonomie (ou Human Factors) est la discipline scientifique qui vise la compré-
hension fondamentale des interactions entre les humains et les autres composantes
d’un système, et la profession qui applique principes théoriques, données et mé-
thodes en vue d’optimiser le bien-être des personnes et la performance globale des
systèmes.
Les praticiens de l’ergonomie, les ergonomes, contribuent à la planification, la
conception et l’évaluation des tâches, des emplois, des produits, des organisations,
des environnements et des systèmes en vue de les rendre compatibles avec les
besoins, les capacités et les limites des personnes.
Domaines de spécialisation
Dérivée du grec ergon (travail) et nomos (règles) pour signifier la science du travail,
l’ergonomie est une discipline orientée vers le système, qui s’applique aujourd’hui à
tous les aspects de l’activité humaine. Les ergonomes praticiens doivent avoir une
compréhension large de l’ensemble de la discipline, prenant en compte les facteurs
physiques, cognitifs, sociaux, organisationnels, environnementaux et d’autres encore.
Les ergonomes travaillent souvent dans des secteurs économiques particuliers, des
domaines d’application. Ces domaines d’application ne sont pas mutuellement exclu-
sifs et évoluent constamment. De nouveaux domaines apparaissent ; d’anciens
domaines développent de nouvelles perspectives. Au sein de la discipline, les domai-
nes de spécialisation constituent des compétences plus fouillées dans des attributs
humains spécifiques ou dans des caractéristiques de l’interaction humaine.
• L’ergonomie physique
L’ergonomie physique s’intéresse aux caractéristiques anatomiques, anthropomé-
triques, physiologiques et biomécaniques de l’homme dans leur relation avec l’activité
physique. Les thèmes pertinents comprennent les postures de travail, la manipulation
d’objets, les mouvements répétitifs, les troubles musculo-squelettiques, la disposition
du poste de travail, la sécurité et la santé.
• L’ergonomie cognitive
L’ergonomie cognitive s’intéresse aux processus mentaux, tels que la perception, la
mémoire, le raisonnement et les réponses motrices, dans leurs effets sur les inter-
actions entre les personnes et d’autres composantes d’un système. Les thèmes perti-
nents comprennent la charge mentale, la prise de décision, la performance experte,
l’interaction homme-machine, la fiabilité humaine, le stress professionnel et la forma-
tion dans leur relation à la conception personne-système.
• L’ergonomie organisationnelle
L’ergonomie organisationnelle s’intéresse à l’optimisation des systèmes sociotech-
niques, cela incluant leur structure organisationnelle, règles et processus. Les thèmes
pertinents comprennent la communication, la gestion des ressources des collectifs, la
conception du travail, la conception des horaires de travail, le travail en équipe, la
conception participative, l’ergonomie communautaire, le travail coopératif, les nou-
velles formes de travail, la culture organisationnelle, les organisations virtuelles, le
télétravail et la gestion par la qualité.
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logue, un préventeur, un ingénieur, etc. Le passage, par la suite, par une formation
en ergonomie l’amène à comprendre différemment sa discipline de base, mais ne
la gomme pas : celle-ci conduit l’ergonome à se sentir plus attiré par, ou mieux
armé pour, certains types de questions ou de problèmes.
Différents auteurs (notamment Leplat et Montmollin) ont défini l’ergonomie
comme une technologie. Le point de vue ici défendu est que l’ergonomie est une
discipline du génie. Comme toute discipline du génie, elle emprunte à d’autres dis-
ciplines « de base » (au premier chef pour l’ergonomie : la physiologie et la psycho-
logie, mais aussi les sciences de l’ingénieur, la sociologie, etc.) ; mais elle doit aussi
construire un savoir propre. On revient sur ce point ci-dessous.
Connaissances sur l’être humain, connaissances sur l’action. — L’ergonomie s’est cons-
tituée sur le projet de construire des connaissances sur l’être humain en activité.
On peut avancer deux remarques à ce sujet.
• D’une part, si l’ergonomie s’est donné cet objectif, c’est parce que ces
connaissances n’existaient guère, du fait de la tendance des disciplines à étudier
des processus hors contexte, hors tâche. Cela est moins vrai aujourd’hui. La psy-
chologie, la physiologie, la sociologie, l’anthropologie s’intéressent beaucoup plus
qu’auparavant au sujet finalisé, en contexte. Néanmoins, des différences subsis-
tent. L’ergonomie développe une approche holistique de l’homme, où celui-ci est
simultanément pensé dans ses dimensions physiologiques, cognitives et sociales1.
Par ailleurs, il ne s’agit pas seulement d’étudier le sujet en activité, mais de pro-
duire des connaissances utiles à l’action, qu’il s’agisse de transformation ou de
conception de situations de travail ou d’objets techniques.
• D’autre part, les connaissances sur l’homme en activité mentionnées ci-
dessus ne sont pas les seules à la construction desquelles l’ergonomie doit contri-
buer. Discipline du génie, elle doit élaborer des connaissances sur l’action ergono-
mique : méthodologies d’analyse et d’intervention sur les situations de travail,
méthodologies de participation à la conception et l’évaluation des dispositifs tech-
niques et organisationnels.
Ce second volet des connaissances est rarement identifié comme tel et les ouvra-
ges ergonomiques sont souvent très discrets à ce sujet (Falzon, 1993). Cette discré-
tion est très vraisemblablement liée à un modèle implicite sous-jacent : l’action est
1. Si l’ergonomie, en tant que discipline, défend cette approche holistique des situations, ce n’est
pas nécessairement le cas de toutes les actions menées dans le champ de l’ergonomie. Embrasser
l’ensemble des déterminants d’une situation dans une seule étude est un objectif irréaliste et
vraisemblablement contre-productif.
pensée comme la « simple » mise en œuvre des connaissances sur l’homme ; elle
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relève de l’application et ne serait donc ni un objet de connaissance en elle-même ni
donc passible des méthodes de la recherche scientifique. L’ergonomie doit au con-
traire identifier clairement ces deux types de connaissances – connaissances sur
l’homme, connaissances sur l’action – et leur accorder un statut égal.
Pour que cela se réalise, la réflexion doit porter sur les conditions d’élaboration
d’un savoir scientifique en matière de méthodologie ergonomique (Falzon, 1998).
La seule acquisition d’une expérience professionnelle dans l’action ergonomique
(dans un champ particulier) ne peut être un gage de scientificité des pratiques. Il
faut ici aussi distinguer compétence et savoir généralisé. À la différence des
connaissances sur l’être humain, les connaissances méthodologiques ne peuvent
se construire et s’évaluer en dehors de pratiques d’action. Que serait en effet la
validité d’une étude méthodologique purement abstraite, sans mise en œuvre
aucune ? Cependant, il est clair que la pratique de l’action, si elle est une condition
nécessaire, n’est pas suffisante pour construire des connaissances d’action. La
question est donc celle des conditions d’une étude scientifique de l’action. Les ten-
tatives pour progresser dans cette voie ont utilisé trois approches :
— études expérimentales : il s’agit de tester des méthodologies en utilisant le plus
possible les méthodes classiques de la science expérimentale. On peut par
exemple chercher à évaluer deux méthodes d’évaluation des interfaces, en uti-
lisant des variables comme la facilité de mise en œuvre, le temps nécessaire, les
erreurs, le taux de détection de problèmes, etc. On peut chercher à évaluer des
méthodes participatives en comparaison à des méthodes expertes en compa-
rant la nature, la quantité ou la validité des informations recueillies par les unes
et les autres ;
— analyse du travail des ergonomes : il s’agit d’analyser l’activité d’ergonomes au
moyen des outils de l’ergonomie. On rangera dans cette catégorie les travaux
de F. Lamonde (2000 ; cf. aussi cet ouvrage, chap. 23), procédant par observa-
tion d’un ergonome intervenant. D’autres auteurs ont mis en œuvre des
approches méthodologiques différentes. Par exemple, Pollier (1992) demande
à des ergonomes spécialisés dans le domaine des interfaces d’évaluer une
interface. L’approche est donc expérimentale et comparative ;
— auto-analyse réflexive : il s’agit de conduire des actions ergonomiques en
ménageant du temps pour une pratique réflexive (Schön, 1982). En France, les
travaux de formalisation de la pratique menés par F. Daniellou (cf. notam-
ment Daniellou, 1992) s’inscrivent dans cette perspective.
Les types de connaissances ergonomiques. — Les connaissances auxquelles l’ergonome
peut faire appel en situation d’action se répartissent en quatre catégories.
On trouve tout d’abord les connaissances générales sur l’être humain en action.
Comme écrit plus haut, ces connaissances peuvent être empruntées à d’autres dis-
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être construites par la recherche en ergonomie elle-même. Ces connaissances
générales sont acquises par la formation.
On trouve ensuite des connaissances méthodologiques : méthodes générales
d’intervention, d’analyse, de conduite de projet, de recueil et de traitement de don-
nées, d’expérimentation, techniques d’entretien, d’observation, etc. Ces méthodes
sont acquises initialement par la formation, mais s’accroissent, se complexifient, se
précisent aussi par l’expérience. Le praticien expérimenté se construit des règles
d’action.
On trouve en troisième lieu des connaissances spécifiques, relatives à la situa-
tion étudiée elle-même. Ces connaissances résultent de la mise en œuvre des
connaissances méthodologiques précédentes, qui permettent au praticien d’éla-
borer une représentation de la situation à laquelle il fait face. Les connaissances
spécifiques ne préexistent donc pas : elles sont construites par l’ergonome, en
fonction des besoins de l’action.
On trouve enfin des connaissances casuelles, fondées sur l’expérience des situa-
tions rencontrées. La rencontre avec des situations permet à l’ergonome d’enrichir
une bibliothèque mentale de situations (cf. cet ouvrage, chap. 21). Cette biblio-
thèque pourra être réutilisée par l’ergonome lors de la confrontation à des situa-
tions nouvelles, soit pour les comprendre, soit pour réutiliser ce qui avait alors été
fait. Cette bibliothèque a un second usage : elle peut être utilisée pour enrichir les
représentations des interlocuteurs de l’ergonome, en donnant des exemples
d’autres situations possibles. À noter que ces connaissances casuelles peuvent être
acquises par d’autres moyens : la lecture de la littérature du domaine et la partici-
pation à des congrès. On peut en effet voir ces pratiques comme des formes
d’alimentation de l’expérience casuelle.
Aux quatre catégories de connaissances ci-dessus s’ajoutent des connaissances
additionnelles, lorsque la contribution de l’ergonome s’exerce plus en direction du
processus de conception lui-même qu’en direction de l’activité future (Martin et
Grall, 2003). L’ergonome peut occuper en effet deux types de position. Soit il est
impliqué en tant que spécialiste d’une discipline, l’ergonomie, dans une interven-
tion ou un projet de conception : ce sont les connaissances évoquées ci-dessus qui
sont alors mobilisées. Elles lui permettent de construire une représentation des
activités futures des opérateurs, sur la base de laquelle il produira des recomman-
dations relatives aux situations de travail ou aux dispositifs techniques et organisa-
tionnels. Soit il est impliqué dans la conduite de projets. Ce sont des connaissan-
ces relatives aux activités de conception qui sont alors mobilisées (cf. cet ouvrage,
chap. 33) : nature des tâches et des activités de conception, aspects collectifs,
méthodologies, etc. Les recommandations de l’ergonome s’adresseront aux
acteurs des projets de conception et porteront sur le processus de conception lui-
même.
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Les objectifs de l’ergonomie
1. À noter que ce slogan est réversible : on est aussi mieux quand on est meilleur.
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Tâche et activité
La tâche. — La tâche est ce qui est à faire, ce qui est prescrit par l’organisation.
L’activité est ce qui est fait, ce qui est mis en jeu par le sujet pour effectuer la tâche
La tâche prescrite se définit par un but et des conditions de réalisation :
— le but est l’état final souhaité, décrit exhaustivement ou sous forme de con-
traintes générales que l’état final doit satisfaire. Le but peut être décrit sous dif-
férentes dimensions : quantité, qualité, etc. ;
— les conditions concernent les procédures (méthodes de travail, consignes,
états et opérations admissibles, contraintes de sécurité), les contraintes de réa-
lisation (rythme, délais, etc.), les moyens mis à disposition (documentation,
matériaux, machines, etc.), les caractéristiques de l’environnement physique
(ambiances de travail), cognitif (outils d’aide) et collectif (présence/absence de
collègues, de pairs, de la hiérarchie, modalités de communication, etc.), les
caractéristiques sociales du travail (mode de rémunération, contrôle, sanc-
tion, etc.).
L’activité. — L’activité est ce qui est fait, ce qui est mis en jeu par le sujet pour
effectuer la tâche. L’activité est finalisée par le but que se fixe le sujet, à partir du
but de la tâche.
L’activité ne se réduit pas au comportement. Le comportement est la partie
observable, manifeste, de l’activité. L’activité inclut de l’observable et de
l’inobservable : l’activité intellectuelle, ou mentale. L’activité génère du comporte-
ment.
Pour Vygotsky, l’activité est aussi l’ensemble des « discours » à propos de
l’action. À ce titre, les interactions avec autrui sont une dimension de l’action, pas
seulement au sens où elles sont les instruments de l’action (comme dans les com-
munications fonctionnelles), mais au sens où la parole joue un rôle dans la résolu-
tion des problèmes rencontrés.
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l’opérateur. Elle rassemble donc tâche affichée et tâche attendue.
Un deuxième constat est que la tâche que l’on peut déduire de l’observation de
l’activité ou des déclarations des opérateurs eux-mêmes n’est pas nécessairement
la tâche prescrite. D’une part, les opérateurs transgressent certaines contraintes,
pour des raisons diverses : soit qu’ils minimisent la nécessité de ces contraintes,
soit que la transgression leur semble avoir des effets positifs sur l’atteinte des
objectifs. D’autre part, et à l’inverse, ils peuvent ajouter des contraintes, afin (par
exemple) d’obtenir une meilleure qualité des résultats, de minimiser l’usage de cer-
tains outils ou le recours aux collègues, etc.
De ce constat résulte l’idée de tâche effective. La tâche effective est constituée par
les buts et les contraintes que se donne le sujet. Elle est le résultat d’un apprentis-
sage. On a pu en son sein distinguer tâche effective pour l’ergonome (que celui-ci
déduit de l’analyse de l’activité) et tâche effective pour l’opérateur (que l’on fait
décrire par différentes méthodes ; cf. cet ouvrage, chap. 12).
Enfin, un dernier constat porte sur la représentation, construite par l’opérateur,
de la tâche prescrite. Au terme d’une étude sur la compréhension de consignes,
Veyrac (1998) distingue :
— d’une part la tâche comprise : c’est ce que l’opérateur pense qu’on lui demande de
faire. La tâche comprise est fonction notamment de la présentation des consi-
gnes, de leur intelligibilité, de leur degré d’implicite. L’écart entre prescrit et
compris peut être dû aussi à un modèle de l’opérateur inexact (lorsque les
documents prescriptifs font l’hypothèse chez l’opérateur de connaissances
dont celui-ci ne dispose pas) ;
— d’autre part la tâche appropriée : c’est la tâche définie par l’opérateur, à partir de
la tâche comprise. C’est à la fois celle qu’il s’est appropriée et celle qu’il estime
plus appropriée que la tâche comprise, en fonction de ses propres priorités, de
son système de valeurs, etc.
1. Le lecteur intéressé pourra se référer à deux textes fondamentaux quant à l’usage de la notion
de régulation en ergonomie : Faverge (1966), Leplat (1971-1972).
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Tâche
Tâcheprescrite
prescrite
prescripteur
t. affichée t. attendue
(explicite) (implicite)
tâche comprise
opérateur
tâche appropriée
Tâche effective
activité
Fig. 1. — De la tâche à l’activité
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« entrées » (son état de départ et les objectifs de la tâche), il cherche à opti-
miser ses « sorties » (son état résultant et sa performance). C’est ce modèle qui
est développé ci-dessous.
conditions
Agent Couplage Tâche
Conditions internes Conditions externes
Evaluation Evaluation
interne Activité externe
Agent Tâche
Conséquences Résultats
conséquences
Les effets en termes de tâche portent sur la performance : l’activité déployée est
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plus ou moins satisfaisante par rapport aux objectifs de la tâche (en quantité, qua-
lité, stabilité, etc.).
Les fonctions de régulation vont agir sur l’activité. Les caractéristiques initiales
de l’opérateur sont comparées à l’état produit par l’exercice de l’activité, ce qui
peut conduire à la modifier. Par exemple :
— si l’activité conduit à une fatigue excessive, ou à une posture pénible,
l’opérateur adapte son activité (rythme ou mode opératoire) de façon à réduire
l’astreinte (cf. cet ouvrage, chap. 11) ;
— si l’activité est stimulante en restant réalisable, il y a inversement des effets
positifs (développement des compétences, intérêt du travail, satisfaction, sen-
timent d’utilité, qui peuvent transformer l’activité (adoption de nouveaux
modes opératoires, adoption de nouvelles façons de faire, etc.).
De même, côté tâche, la comparaison entre performance visée et performance
effective peut aboutir à :
— un constat de non-atteinte des objectifs, et donc à une modification des
modes opératoires ;
— un constat d’atteinte des objectifs pouvant pourtant aussi aboutir dans cer-
tains cas à des modifications de l’activité, afin de dégager des marges de man-
œuvre, d’éviter une accentuation des exigences, etc.
L’action ergonomique va viser à éliminer ou limiter les effets indésirables affec-
tant l’opérateur ou la tâche. Pour ce faire, l’ergonome peut chercher à transformer
les conditions internes de l’agent, par exemple en le formant mieux, ou les condi-
tions externes de la tâche, par exemple en modifiant les contraintes de la tâche, en
la rendant plus flexible, en augmentant les ressources de l’environnement, etc.
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et 31) qui est alors convoqué ;
— la pratique ergonomique pensée comme un processus de résolution de pro-
blème mal défini ; le modèle de référence est alors celui des activités de
conception (cf. chap. 12 et 33) ;
— la pratique ergonomique pensée comme une activité de résolution collabora-
tive de problème : le modèle des activités de service (chap. 34) est le modèle de
référence.
Le modèle implicite sous-jacent à cette vision est sous-tendu par deux hypo-
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thèses :
— d’une part, l’application de connaissances scientifiques à un problème particu-
lier conduit à une solution unique ;
— d’autre part, l’usage du même corpus de connaissances scientifiques par des
personnes différentes conduira à une solution commune.
Il y a, dans cette vision, un appariement un à un entre problème et solution. Il
est ici intéressant de reprendre les déclarations d’A. Chapanis, un des fondateurs
de l’ergonomie nord-américaine, dans l’introduction d’un ouvrage publié en 1996,
peu avant sa disparition. Chapanis revient de façon très critique sur une vision de
l’ergonomie qu’il a lui-même longtemps défendue. Il écrit ainsi : « [Les manuels
sur les facteurs humains] fournissent de nombreuses règles et recommandations
générales sur les exigences des utilisateurs, fondées sur des résultats de recherche.
Règles et exigences sont écrites avec l’hypothèse implicite, parfois explicite, que
les concepteurs les liront et qu’ils en déduiront comment concevoir des objets
adaptés aux capacités et limites humaines.
« Le problème de cette approche est que, en gros, elle ne marche pas. Les ingé-
nieurs, les concepteurs et les programmeurs ne lisent pas nos manuels, ne com-
prennent pas nos règles et recommandations dans le cas où ils les liraient, et ne
savent pas comment concevoir de façon à satisfaire nos règles dans le cas où ils
les liraient et tenteraient de les suivre. Il n’y a pas de raison pour qu’ils y parvien-
nent. Nous ne devrions pas attendre des concepteurs qu’ils accomplissent un tra-
vail pour lequel nous avons été formés et pas eux » (Chapanis, 1996, notre tra-
duction)1.
Comme l’indique donc Chapanis, les connaissances que contiennent les
manuels ne suffisent pas à la pratique. Des connaissances additionnelles, impli-
cites, sont nécessaires pour leur mise en œuvre. On voit donc poindre une vision
différente de l’ergonomie, moins positiviste, où la pratique ergonomique est plu-
tôt pensée comme un art.
Cela rejoint les critiques adressées par Schön (1982) à l’idéologie dominante de
la pratique. Cette idéologie dominante, positiviste, de la rationalité technique pro-
1. « [Text books on human factors] provide numerous general guidelines and recommendations
about user requirements based on [those] research findings. The guidelines and requirements are
written with the implicit, sometimes explicit, assumption that designers will read them and figure out
for themselves how to design things that match human capabilities and limitations.
« The thing wrong with that approach is that, by and large, it doesn’t work. Engineers, designers,
and programmers don’t read our textbooks, don’t understand our guidelines and recommendations
if they should happen to read them, and don’t know how to design to satisfy our guidelines if they
should happen to read and try to follow them. There is no reason why they should. We should not
expect designers to do jobs for which we have been trained and they have not. »
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problème rendue rigoureuse par l’application de théories et de techniques scienti-
fiques »1. Cette idéologie s’appuie un postulat selon lequel la science appliquée
résulte de la science fondamentale et que construction et usage des connaissances
sont des processus bien distincts.
1. « Professional activity consists in instrumental problem solving made rigorous by the applica-
tion of scientific theory and technique. »
Ce modèle a cependant été critiqué à juste titre sur plusieurs points (cf. Visser,
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2002, pour une analyse critique). Pour Simon, la résolution d’un problème de
conception se déroule en deux phases : d’abord décomposition du problème mal
défini en un ensemble de sous-problèmes bien définis, puis résolution de ces sous-
problèmes. Visser (2002) note que les observations contredisent l’idée de la réso-
lution en deux phases postulée par Simon. Mais les critiques portent aussi sur une
sous-estimation (par Simon) de l’activité de problem-setting, c’est-à-dire l’activité de
délimitation du problème lui-même. Comme l’écrit Schön : « Dans la pratique
réelle, les problèmes ne se présentent pas au praticien comme un donné. Ils doi-
vent être construits à partir des éléments des situations problématiques qui sont
questionnants, troublants et incertains. » Et encore : « La délimitation du pro-
blème est un processus au cours duquel, de façon interactive, nous dénommons
les choses auxquelles nous nous intéresserons et élaborons le contexte dans le
cadre duquel nous nous y intéresserons » (Schön, 1982, notre traduction)1. Ce pro-
cessus de construction du problème s’effectue dans l’action, dans une conversa-
tion avec la situation : à chaque action du concepteur, la situation réagit, lui appor-
tant de nouvelles informations et contribuant à la compréhension et à la
résolution.
Différentes études empiriques des activités des ergonomes soutiennent les
points ci-dessus. Lamonde (2000) ; (cf. aussi cet ouvrage, chap. 23), procédant à
l’analyse clinique de l’activité d’un ergonome, écrit ainsi (p. 44 sq.) que la tâche de
l’ergonome « ne lui est pas donnée : entre la demande du client et les connais-
sances dont il dispose (sur l’homme au travail, la démarche ergonomique, etc.),
c’est à lui de construire les frontières de sa propre activité (de l’analyse de l’activité
à faire, des interlocuteurs avec lesquels transiger, de la nature de la relation à éta-
blir avec eux, etc.), c’est à lui de construire le chemin (y compris les contraintes) de
son intervention en même temps qu’il le découvre ». L’intervention est ainsi une
construction située (cf. cet ouvrage, chap. 12), particulière au cas rencontré, « liée
aux circonstances particulières qui, ici et maintenant, se présentent à l’ergonome,
ou sont construites par lui ». Et encore : « L’activité relative à une intervention
donnée est toujours en construction tant que l’intervention elle-même n’est pas
terminée. C’est dire que la compréhension que l’intervenant a de ce qu’il sait et de
ce qu’il fait évolue tout au long de l’intervention. » On retrouve là l’idée de l’action
comme construction dynamique, comme conversation avec la situation.
En conclusion, la délimitation du problème (problem-setting) ne précède pas la
résolution : elle en constitue une partie.
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sur le modèle des activités de service (Falzon et Lapeyrière, 1998 ; cf. aussi cet
ouvrage, chap. 34). Les activités de service sont posées comme des activités coo-
pératives, impliquant un professionnel et un client (ou usager), qui partagent un
même but (identifier et résoudre un problème), disposent l’un et l’autre de moyens
et de connaissances pour aboutir à leurs fins, et respectent un contrat tacite :
accord du professionnel pour fournir le service, demande sincère de service de la
part du client, accord des deux partenaires pour mettre en œuvre leurs moyens et
connaissances respectifs. On parle de coproduction du service.
Il est clair que l’activité ergonomique présente de nombreuses similitudes avec
les activités de service telles que définies ci-dessus. On ajoutera un élément sup-
plémentaire. La position de l’ergonome dans l’action n’est pas une donnée stable :
elle résulte d’une négociation entre les acteurs de la situation (et au premier chef le
demandeur) et l’ergonome. On s’appuiera ici sur une étude de l’activité de conseil
en agriculture (Cerf, Compagnon et Falzon, 1999), dans laquelle trois facteurs de
variation ont été identifiés, qui conditionnent la position de l’intervenant :
— le champ d’action. Les conseillers peuvent limiter leurs interventions au pro-
blème local (par exemple, dans le conseil en agriculture, à l’identification de la
maladie qui affecte la plante) ou, à l’inverse, chercher à l’étendre considérable-
ment (par exemple en considérant l’exploitation dans son ensemble : état éco-
nomique, gestion, vie de l’agriculteur et de sa famille, etc. ;
— l’horizon temporel. L’analyse peut être à court ou à long terme. Les conseillers
peuvent chercher une solution à court terme ou tenter de prendre en compte
l’évolution à long terme de l’exploitation ;
— la posture professionnelle. Les conseillers peuvent comprendre leur propre métier
de différentes façons. Certains peuvent penser qu’on attend d’eux, en tant
qu’experts de leur domaine, de résoudre seuls le problème. D’autres, à
l’inverse, peuvent estimer que le problème ne peut être traité sans la participa-
tion active du demandeur.
miques. Bien sûr, la conséquence de cette posture est la limitation sévère des
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problèmes acceptables : seuls sont traitables ceux pour lesquels des savoirs
experts existent. D’autres ergonomes, à l’inverse, adoptent une posture colla-
borative, allant parfois jusqu’à mettre en doute la légitimité de l’ergonome à
proposer des solutions : l’ergonome est posé comme celui qui apporte les
résultats de l’analyse du travail et comme un facilitateur à la construction d’une
solution par les acteurs de la situation ;
— la nature du problème traité. L’extrême diversité des problèmes posés amène à
une diversité des pratiques. Le diagnostic sur le dimensionnement d’un poste
de travail ou sur les choix de présentation d’information sur écran peut se
satisfaire d’une posture experte (bien que d’autres postures soient aussi possi-
bles dans ces mêmes cas). En revanche, la participation à des décisions straté-
giques sur, par exemple, l’implantation d’un nouveau site de production ou
l’organisation globale du travail demande une posture plus collaborative ;
— les marges de manœuvre. Les acteurs de la situation (et au premier chef le
demandeur) peuvent être plus ou moins disposés à accepter une posture parti-
culière. S’ils souhaitent un avis d’expert, à court terme, à visée limitée, il peut
être difficile de faire accepter une posture plus collaborative, à plus long
terme, à visée plus large, quels que soient les souhaits de l’ergonome ou son
sentiment sur ce qui serait réellement utile.
RÉFÉRENCES
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Rapport INRIA no 4462, Rocquencourt, INRIA.
→ Voir aussi :
2 – Repères pour une histoire de l’ergonomie francophone
12 – Paradigmes et modèles pour l’analyse cognitive des activités finalisées
19 – Travail et sens du travail
31 – La gestion de situation dynamique
33 – Les activités de conception et leur assistance
34 – Les activités de service : enjeux et développements