C6 Liquides Pathologiques Pleural-Ascite BELKACEM Nacéra
C6 Liquides Pathologiques Pleural-Ascite BELKACEM Nacéra
C6 Liquides Pathologiques Pleural-Ascite BELKACEM Nacéra
Faculté SNV-STU-
Département de Biologie
Cours de Biochimie médicale M1 Biochimie 2019-2020
Dr BELKACEM Nacéra
1. Liquide pleural
1.1. Définition
Ces deux feuillets délimitent entre eux une cavité pleurale (ou espace pleural) où circule le liquide
pleural et qui mesure dans le cas normal environ 20 μm d’épaisseur (environ 0,2 mL/kg) (figure n°01).
Habituellement, le liquide est formé par la vascularisation systémique de la plèvre viscérale et est évacué
par le système lymphatique de la plèvre pariétale de façon équilibrée et constante.
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1.2.1. Cause
Plusieurs mécanismes pathologiques peuvent entraîner une formation excessive de liquide ou une
diminution de l’évacuation de celui-ci, créant ainsi une quantité anormale de liquide dans l’espace
pleural.
• de la pression hydrostatique (insuffisance cardiaque)
• de la pression oncotique (hydroalbuminémie)
• de la pression pleurale (atélectasie)
• de la perméabilité endothéliale (pneumonie)
• de drainage lymphatique (néoplasie)
• Mouvement de l’espace péritonéal (ascite)
• Rupture du canal thoracique (cgylothorax)
• Iatrogénique (migration voie centrale)
✓ Les exsudats sont dus à la sécrétion de liquide par la plèvre elle-même, en raison d’une
inflammation. Les causes en sont variées : infection de la plèvre ou du poumon, tumeurs de la
plèvre ou du poumon. La présence d’un exsudat traduit le passage de liquide à protéines à travers
une membrane pleurale altérée dont la perméabilité a été augmentée quelle que soit la cause
initiale (inflammation, infiltration néoplasique, ischémie).
✓ Les transsudats : sont liés à une augmentation de pression hydrostatique ou à une diminution de
la pression oncotique. C’est un épanchement non inflammatoire due au passage de liquide à partir
d’autres tissus vers la cavité pleurale, par exemple lorsque la pression dans certains vaisseaux
sanguins s’élève. Les causes les plus fréquentes sont l’insuffisance cardiaque ou l’insuffisance
rénale.
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L’approche diagnostique initiale repose sur l’interrogatoire avec recueil des antécédents, un examen
clinique, une radiographie thoracique, un bilan biologique sanguin simple (numération formule sanguine,
ionogramme sanguin, urée, créatinine, protides, glycémie, taux de taux de déshydrogénase lactique
(LDH) et l’analyse du liquide pleural (aspect, biochimie, formule cytologique).
La ponction pleurale permet de récupérer quelques millilitres de liquides et d'en faire une analyse
biochimique, cytologique et bactériologique. Il peut être guidé par une échographie. L'aspect du liquide
pleural peut orienter vers une cause (liquide clair, sanglant ou purulent...). Le dosage du taux de protide
permet la distinction entre un transsudat (taux de protides faible) et un exsudat (taux élevé). Le dosage du
LDH dans le liquide pleural permet également de faire la distinction, ce taux étant élevé en cas d’exsudat.
La cytologie a une sensibilité imparfaite en cas d'origine tumorale et ne permet pas d'exclure ce diagnostic
en cas de normalité. Cette ponction peut être simplement exploratrice mais peut être également
évacuatrice.
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a-Aspects macroscopiques
1. Taux de protides
Le rapport du taux de protides dans le liquide pleural sur le taux de protides sanguins supérieur à 0,5 est
observé en cas d’épanchement exsudatif.
Un taux de protéines dans le liquide pleural très élevé (supérieur à 50 g/l) est souvent rencontré en cas de
pleurésies tuberculeuses.
2. Taux de LDH
– pH du liquide pleural : Sa mesure est surtout utile en cas d’épanchement exsudatif parapneumonique.
Un pH inférieur à 7,20 prédit une évolution compliquée et de porter l’indication d’un drainage pleural. Si
le pH est supérieur ou égal à 7,30, le drainage pleural n’est pas indispensable
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Cette mesure doit être faite en prélevant le liquide pleural sur une seringue héparinée, gardée à l’abri de
l’air et placée dans la glace pour le transport au laboratoire.
– Taux de glucose dans le liquide pleural : Un taux abaissé, inférieur à 0,6 g/l (3,33 mmol/l) s’observe en
cas d’épanchements purulents ou parapneumoniques, néoplasiques, tuberculeux, ou liés à une polyarthrite
rhumatoïde.
– Taux d’amylase dans le liquide pleural (en l’absence d’insuffisance rénale) : Son dosage en routine n’a
pas d’intérêt. Un taux élevé peut s’observer en cas de perforation oesophagienne, de pathologies
pancréatiques ou néoplasiques.
– Taux d’adénosine désaminase (ADA) dans le liquide pleural.
– dosage de l’acide hyluronique : élevé en cas de suspicion de mésothéliome.
– la recherche d’Anticorps Anti Nucléaires en cas de lupus érythémateux disséminé ;
– le taux de facteurs rhumatoïdes en cas de polyarthrite rhumatoïde ;
– taux de triglycérides et cholestérol lorsqu’un chylothorax est suspecté.
Numération
Le chiffre absolu de globules blancs a peu d’intérêt : très élevé supérieur à 10 000/mm3 lors des
épanchements parapneumoniques, souvent moins élevé dans les pleurésies tuberculeuses.
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2. Liquide d’ascite
2.1.Définition
Une ascite, ou épanchement liquidien intra-abdominal, est une accumulation de liquide dans
l'abdomen, plus précisément dans la cavité péritonéale. Souvent causée par une cirrhose (une maladie
sévère entraînée par une fibrose hépatique), elle peut survenir chez des patients souffrant d'insuffisance
cardiaque ou de cancer.
L’ascite est définit par la présence de liquide sérofibrineux dans la cavité péritonéale. Elle est
détectable cliniquement lorsque son volume atteint 2,5 litres environ.
Elle est fréquemment associée à un œdème des membres inférieurs. Ses principales causes sont la
cirrhose mais il ne faut pas oublier la carcinose péritonéale (cancer de l’ovaire et tumeurs digestives), et la
tuberculose péritonéale.
Normalement, du liquide est présent en très petite quantité dans le péritoine, mais son accumulation va
entraîner l’apparition de symptômes et d’éventuelles complications. L’ascite n’est pas une condition
mortelle, mais peut être le signe d’une atteinte hépatique sévère.
2.2. Diagnostique
Le diagnostic repose sur le taux de polynucléaires neutrophiles égal ou supérieur à 250/mm3.
Épanchement liquidien dans la cavité péritonéale provenant d’une transsudation ou d’une exsudation à
travers la séreuse péritonéale
On peut classer les ascites selon la cause en :
❖ Ascites dues à une maladie du péritoine
❖ Ascites indépendantes d’une maladie péritonéale
Ou selon la chimie du liquide d’ascite
❖ Ascites transsudat ives
❖ Ascites exsudatives
• séreux ;
• exsudatif, c’est-à-dire riche en protéines;
• hémorragique ;
• infecté ;
• chyleux, c'est-à-dire riche en triglycérides
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• Technique :
Nécessite une asepsie rigoureuse. L'aiguille est introduire au niveau du 1/3 externe de la ligne reliant
l'ombilic à l'épine iliaque antérosupérieure gauche, après désinfection large de la paroi abdominale. N'est
pas contre-indiquée en cas de trouble de la coagulation.
L'analyse du liquide apporte des informations quant à l'origine de l'ascite. La présence de cellules
cancéreuses dans le liquide signe une cause tumorale, ……
• Aspect macroscopique :
Liquide jaune citron, fluide, ne coagulant pas, peut être trouble en cas d'infection ou hémorragique en cas
d'origine néoplasique ou chyleux en cas de compression du système lymphatique.
• Étude biochimique :
Taux de protides < 25 g/l en cas de transsudat ou > 25 g/l en cas d'exsudat.
La teneur en lipides, surtout en triglycérides permet de distinguer les ascites chyliformes (triglycérides <1
g/l) des ascites chyleuses.
L'augmentation du taux des amylases est en faveur d'une origine pancréatique.
• Étude cytologique :
< 200 éléments/mm3 dont moins de 10 % de polynucléaires neutrophiles si non infectée.
• Bactériologie :
Ensemencement systématique sur milieu aéro-anaérobie et surtout milieu de Löwenstein.