EXESTI.

CLUB NOTES DE COURS TIRÉES DES ENSEIGNEMENTS DU DROIT PÉNAL

DES AFFAIRES
UNIVERSITÉ DE KINSHASA
FACULTÉ DE DROIT
DÉPARTEMENT DE DROIT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL Promotion
Troisième Graduat : 2020-2021

MES NOTES DE COURS DU DROIT PÉNAL DES AFFAIRES

Professeur Désiré Casimir EBERANDE KOLONGELE

Marquons de succès et d’excellence notre parcours académique.

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O. INTRODUCTION
1. Présentation du Cours
Le monde moderne connait dans tous les domaines de la vie, pour ne parler
que de l’activité économique une criminalité de la production à la
consommation en passant par la distribution.
La mondialisation favorise même le développement de la criminalité
international avec l’ouverture des frontières, les facilités de communication et
les moyens de transport qui permettent une extrême mobilité des biens et
services, des activités productives, des capitaux, des technologies et des
hommes.
La sphère de la criminalité économique touche aussi bien les domaines
courants de la vie que les domaines purement économiques.
Au-delà de leurs activités traditionnelles ( traffic des stupéfiants, d’êtres
humains, réseaux de prostitution, des pedopornographies etc. ).
Les réseaux de criminalité organisés ont au fil des temps développés des
nouveaux trafics plus rémunérateurs et moins risqués comme la contrefaçon, la
cybercriminalité, le blanchiment des capitaux et des fraudes divers en tout
genre.
Dans ce contexte, le Droit a apporté une réponse pénale non seulement aux
infractions de droit commun venant accompagnées des qualifications spéciales
mais aussi aux incriminations relevant du droit pénal économique, du droit
pénal financier ou fiscal appelé parfois aussi droit pénal commercial.
Comme on le voit, le droit pénal des affaires regroupe donc l’étude des
infractions ayant pour source les textes constitutifs de la législation mieux de la
réglementation économique et commerciale autrement dit, les atteintes à
caractère pénal aux règles relatives aux structures économiques c’est ainsi que
cette discipline étudie les infractions qui se commettent au déploiement d’une
activité professionnelle par des structures économiques.
Par ailleurs, jugeant cette vision plus restrictive, d’autres auteurs voit dans le
droit pénal des affaires un droit de synthèse regroupant des qualifications
pénales de droit commun ( Vol, escroquerie, abus de confiance etc. ).
Lorsque celles-ci se commettent dans le monde des affaires, ainsi que les
incriminations relevant du droit pénal économique [ sont celles relevant de

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l’activité économique ] du droit pénal financier ou fiscal et droit pénal
commercial.
Bref, vu d’une manière simple le droit pénal économique est une branche de
droit pénal ou d’une partie du droit pénal des affaires.
Commentaire : Au sens strict, le droit pénal économique voit la criminalité que
dans l’activité économique c’est-à-dire les activités de production, distribution,
circulation et consommation.
Mais le droit pénal des affaires est beaucoup plus vaste en englobant au-delà
du droit pénal économique, le droit pénal fiscal, financier etc.
2. Diversité du contenu du droit pénal des affaires dans le cadre du présent
enseignements
Nous allons nous limiter à l’étude des quelques aspects du droit pénal des
affaires à savoir :

- Les infractions spécifiques à la vie des affaires telles que consacrées dans
les législations particulières dans cet optique, notre choix portera
essentiellement sur certaines infractions comme le blanchiment des
capitaux, les infractions en matière des douanes et en matière fiscale, en
matière monétaire et financière et également en matière des sociétés.
Nous nous réservons d’étudier les infractions de droit commun usuelles dans la
vie des affaires ( Vol, abus de confiance, escroquerie etc. ) dont l’étude a été
mieux approfondi dans le cadre des enseignements de droit pénal spécial.
3. Quelques spécificités du droit pénal des affaires
Comme toute autre discipline pénale, le droit pénal des affaires repose sur le
principe de la légalité des délits et des peines.
Dans la pratique, les infractions économiques se retrouvent dans divers codes
ou textes de loi ( actes uniformes, codes monétaires et financiers, code du
travail, code des impôts, code des douanes, loi sur la consommation etc. )
En matière de preuve, le droit pénal des affaires obéit aux mêmes principes
classics d’actori incumbit probatio ( la charge de la preuve incombe à
l’accusateur ) avec le progrès technique accompagnant et facilitant la
délinquance d’affaires ( internet engendre aujourd’hui une rapidité des

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mouvements des capitaux et rend difficile la localisation des mouvements
financières des banques internationales ).
Le droit pénal des affaires recours constamment au progrès technique pour
établir en fait comme en droit la culpabilité des auteurs de fraude, de
blanchiment des capitaux et autres abus.
PARTIE I. LES INFRACTIONS À L’A DÉLINQUANCE D’AFFAIRES À
L’INTERNATIONAL
Les infractions majeures liées à l’activité des entreprises congolaises et des
entreprises étrangères installées en RDCongo font l’objet des règles
internationales et nationales.
Il s’agit d’infractions comprenant un élément d’extraneité soit parce qu’elles
sont facilitées par le franchissement des frontières soit parce qu’elles sont
suscitées par la concurrence existante entre plusieurs Juridictions soit enfin par
ce que leur nature ou leur modalité de réalisation les font échapper à toute
location physique et matérielle les rendant de la sorte internationales.
Dans la catégorie d’infractions d’affaires internationales facilitées par le
franchissement des frontières, nous citerons principalement les infractions
ciaprès :
- Le blanchiment des capitaux et financement du terrorisme,
- La corruption internationale et - La contrefaçon internationale.
Dans la catégorie d’infractions d’affaires internationales suscitées par
concurrence des législations, l’on citera :
- L’évasion fiscale internationale et
- L’infraction environnementale transnationale.
CHAPITRE 1. BLANCHIMENT DES CAPITAUX
Section 1. Notions
Le législateur congolais n’a pas à proprement parlé définit clairement cette
notion, il s’est contenté plutôt à écrire les actes constitutifs.
En fait l’article de la loi n°04/016 du 09 juillet 2004 portant lutte contre le
blanchiment des capitaux et financement des capitaux se limite à donner trois

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techniques de blanchiment à savoir la conversion, la dissimulation et
l’utilisation des biens ou leur acquisition par personne interposée.
La doctrine quant-à elle voit dans le blanchiment des capitaux ou blanchiment
d’argent, un processus de dissimulation d’origine criminelle des capitaux, biens,
argents, fonds, produits tendant à leur confer une source apparemment licite.
Il vise donc l’intégration du produit d’activité illégale dans les circuits
économiques légaux c’est-à-dire prise en compte par la comptabilité nationale
grâce à une source apparemment licite.
C’est donc un processus à l’issu duquel les fonds obtenus au moyen de la
commission d’infractions pénales sont réinjecter dans l’économie légale.
Techniquement le blanchiment désigne l’ensemble des méthodes utilisées en
connaissance de cause pour modifier ou changer les statuts de l’argent sale (
provenant d’une activité illicite ).
Il consiste à convertir ou transférer des biens d’origine illicite.
L’article premier de la loi fait allusion à plusieurs méthodes consistant à
convertir, à transférer ou à manipuler des biens ou des droits dont l’auteur en
connait la provenance illicite.
Mais il peut aussi consister en l’acquisition, la détention ou utilisation des biens
de même origine ( illicite ).
Enfin, le blanchiment peut prendre la forme d’une dissimulation ou
déguisement de la nature, de l’origine, de l’emplacement, du mouvement voir
de la propriété réelle des biens.
Ainsi donc le blanchiment est donc essentiellement transactionnelle c’est-àdire
le fruit d’une attente, il concerne l’activité des entreprises opératrices du
commerce international entant qu’instrument ou auteur pour des fonds
provenant soit des capitaux exportés en violation de la réglementation sur le
contrôle des changes et des devises soit des capitaux issus de la fraude fiscale
ou d’autres infractions
Section 2. Base légale ou fondement juridique
Le siège de la matière c’est en effet la LOI N° 04/016 DU 19 JUILLET PORTANT

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LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DES CAPITAUX ET LE FINANCEMENT DU
TERRORISME qui institut l’infraction de blanchiment des capitaux dans ses
articles 1 et 34 à 40.
Section 3. Formes ou Techniques de blanchiment
En se fondant sur l’article premier, nous pouvons retenir deux principales
formes que peut prendre le blanchiment :
Paragraphe 1. le blanchiment par justification mensongère
c’est-à-dire le fait de faciliter par tout moyen la justification mensongère de
l’origine illicite des biens, fonds ou revenus de l’auteur de l’infraction.
Exemple : le fait de fournir des faux papiers au délinquant ayant commis
l’infraction d’origine pour faire croire à une provenance illicite des fonds.
Exemple 2 : la signature d’une fausse reconnaissance de dette, émettre des
fausses factures, des faux contrats de bail et bulletins de paiement.
Paragraphe 2. Blanchiment par concours à une opération financière
Ici il s’agit d’apporter un concours à une opération de placement, de
dissimulation ou de conversion du produit direct ou indirect d’un crime.
C’est la forme la plus classique de cette infraction, celles que commettent les
professionnels ( notaires, banquiers, avocats etc. ).
C’est d’ailleurs pourquoi le législateur a imposé à charge de ces personnes des
mesures ou des obligations, des déclarations de soupçon, ces déclarations se
font auprès de la CENAREF Cellule nationale des renseignements financiers ).
PARTIE 2. LA DÉLINQUANCE D’AFFAIRES À L’INTERNE

CHAPITRE 1. LES INFRACTIONS AUX DOUANES

On trouve les services de douanes ai niveau des frontières notamment dans les
ports, les aéroports internationaux.
Ils ont pour rôle de recevoir les déclarations quantitatives et qualitatives des
biens ( marchandises et non les biens qui constituent les bagages des
voyageurs ) qui doivent franchir les frontières nationales, lesquelles
déclarations sont sanctionnées par le paiement d’un impôt à titre de droit de
douane.

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L’absence de déclaration, la déclaration incomplète ou la fausse déclaration des
marchandises constituent selon les cas d’une infraction à la législation
douanière.
Ces infractions à la législation douanière sont consacrées dans l’ordonnance-loi
n°10/002 du 20 août 2010 portant code de douanes.
Constitue une infraction douanière, toute violation des dispositions du code de
douanes assorties des sanctions pénales.
L’on parle d’infractions tentées si le présumé auteur a été intercepté par les
agents de la douane et l’infraction est accomplie lorsque le présumé auteur
aura traverser les services de la douane en étant en marge de la loi.

Section 1. Les éléments constitutifs des infractions à la législation douanière

S’agissant de l’élément intentionnel ou moral de l’infraction à la législation
douanière, les Infractions douanières sont établies indépendamment de tout
élément intentionnel.
L’élément matériel consiste à la violation des dispositions qui sont assorties des
sanctions pénales de la législation douanière.

Section 2. Répression des infractions douanières

Paragraphe 1. Les agents chargés de la répression

Le service principal du contrôle des marchandises au niveau des frontières est

la DGDA ( Direction générale des douanes et assises ) don’t ses agents ayant
qualité d’OPJ pour constater les violations à la législation douanière.
S’agissant de la constatation des infractions douanières, il faut relever que les
agents des douanes
Revêtus au moins du grade d’attaché de bureau de première classe ont le
pouvoir de constater les infractions à la législation douanière.
Toutefois, lorsque les officiers de police judiciaire à Compétence générale
constatent des infractions douanières, ils les signalent immédiatement à la
Douane.
Mais d’après la nature des marchandises, il se fait que certains services autres
que ceux de la douane puissent intervenir notamment lorsqu’il s’agit des biens
alimentaires cela fait appel à l’OCC ( Office congolaise de Contrôle ) et s’il s’agit
des biens militaires appel est fait à l’ANR ( Agence nationale de renseignement
).

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Paragraphe 2. L’instruction préjuridictionnelle

A. Des procès-verbaux de constat d’infraction douanière

Les infractions douanières doivent être relatées dans des procès-verbaux à
rédiger sur-le-champ ou dans le plus bref délai possible.
Les procès-verbaux d’infraction en matière douanière décrivent la nature et les
circonstances de ces Infractions, le temps et le lieu où elles ont été commises,
les preuves ou indices à la charge de ceux qui en sont auteurs présumés, ainsi
que les marchandises et moyens de transport éventuellement saisis.
Si l’auteur présumé de l’infraction est présent, le procès-verbal énonce qu’il lui
en a été donné lecture et qu’il a été invité à le signer.
Les procès-verbaux d’infraction en matière douanière se terminent par le
serment écrit suivant : « je jure que le présent procès-verbal est sincère ».

Transmission du PV à l’autorité hiérarchique. Les procès-verbaux ainsi établis

sont transmis, Sans délai, au chef hiérarchique don’t relèvent les
verbalisateurs, et une copie en est remise aux Auteurs présumés ou leur est
transmise par lettre recommandée à la poste.
Si les auteurs présumés Refusent cette communication ou sont inconnus, la
notification est faite à l’autorité administrative du lieu où l’infraction a été
constatée.

B. De la saisie d’objets infractionnels

Ceux qui constatent une infraction douanière ont le droit de Saisir tous objets
passibles de confiscation, de retenir tous documents relatifs aux objets saisis et
de procéder à la retenue préventive des moyens de transport et des
marchandises litigieuses non passibles de confiscation pour garantir le
paiement des droits et taxes dus ainsi que des amendes Encourues.

Section 3. Réparation du préjudice causés par les agents de douane

Au cas où une saisie a été opérée par un agent de la douane dans ne non
respect de la loi, la victime peut attaquer en justice ce agent pour réparer le
préjudice qu’il a subi. Laquelle répartition sera fait par l’État étant que
civilement responsible.
Par contre, Cette réparation ne se fera qu’à 1% de la marchandise globale
multiplié par le nombre des mois où la marchandise a été saisie.

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Exemple : Si la marchandise saisie coûtait 120 000 $ et qu’elle a été saisie
pendant 5 mois, le calcul de la répartition se fera de cette manière :
1. Le 1% de la marchandise :
120 000 ÷ 100 = 1200 $
2. Le nombre des mois de rétention : 5 mois
3. Solution du prix de réparation du préjudice : 1200 × 5 = 6000 $.
Le but poursuivi par le législateur en prévoyant un tel calcul est que le prix de la
réparation des préjudices de ces agents ne puissent pas peser sur l’État.

CHAPITRE 2. INFRACTIONS À LA RÉGLEMENTATION DE CHANGE

Section 1. Description des infractions à la réglementation de change

Par le règlement n°2010‐033 du 20 juillet 2010 portant réglementation de change, le

législateur congolais mets en place des règles et les principes suivant lesquelles les
transactions ou les échanges sur les diverses étrangères, qui ont le territoire national,
doivent se faire.
Et le nom respect des prescriptions de la réglementation des changes par ceux qui sont
censés faire ces opérations, entraînent des sanctions administratives, civiles mais aussi
pénales.
Comme :
- l’émission des chèques sans provision,
- la falsification de la monnaie etc.
Section 2. La procédure

En principe ces sont les inspecteurs de la BCC ( Banque centrale du Congo ) qui constatent
les infractions à la réglementation de change mais exceptionnellement les inspecteurs de la
douane peuvent Aussi peuvent jouer ce rôle d’OPJ dans ce cas lorsque la monnaie est
transmise de l’État de résidence à l’étranger ou vice-versa par voie physique c’est-à-dire
lorsque l’argent doit franchir physique les frontières sous forme de marchandise.
En constatant l’infraction à la réglementation de change, ils doivent directement aviser les
inspecteurs de la BCC.
Exemple : Monsieur Ben comptable de la société CM tech corporation veut transmettre une
malette d’argent don’t le montant est estimable à 1 million de dollars à la société mère WE
corporation pour consolider l’ensemble de ses comptes.
Lorsque la malette d’argent sera au niveau d’aéroport avant de prendre l’avion, un
inspecteur de la douane en vérifiant les marchandises a remarqué que la malette contenait 1
million $.
Or, la réglementation de change dit que les transferts de plus 10 000 $ ne peut se faire que
par voie bancaire.
Alors l’inspecteur en constatant cette violation, il va retenir la malette pour en aviser la BCC.

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Section 3. Les personnes susceptibles de tomber dans le coup des infractions à la
réglementation de change
1. Les intermédiaires financiers :
- Les banques,
- Les institutions de microfinance,
- Les coopératives d’épargne et de crédit,
- Les sociétés financières,
- Les messageries financières etc.
2. Les institutions qui font exceptionnellement les opérations financières comme :
- Les sociétés d’assurances,
- Les bureaux de change etc.
3. Certains individus, par exemple : l’individu qui émet des chèques sans provision.

FIN

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