Atlas de Techniques Articulaires Ostéopathiques-Tome 3 - Rachis Cervical, Thoracique, Lombal Et Côtes

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Atlas de techniques articulaires ostéopathiques. Tome 1, Les membres. S. Tixa et B. Ebenegger, 3e édition, 2016, 268 pages.
Atlas de techniques articulaires ostéopathiques. Tome 2, Le bassin et la charnière lombo-sacrée. S. Tixa et B. Ebenegger,
2e édition, 2016, 208 pages.
Atlas d’anatomie palpatoire. Tome 1, Cou, tronc, membre supérieur. S. Tixa, 3e édition, 2016, 288 pages.
Atlas d’anatomie palpatoire. Tome 2, Membre inférieur. S. Tixa, 3e édition, 2016, 272 pages.

Chez le même éditeur


Fiches pratiques d’anatomie palpatoire en ostéopathie. P. Gadet et M. Carpentieri, 2015, 360 pages.

Dans la collection Ostéopathie


Manipulations des dysfonctions pelviennes. O. Bazin et M. Naudin, 2016, 302 pages.
Manipulations des nerfs périphériques. J.-P. Barral et A. Croibier, 2e édition, 2014, 344 pages.
L’imagerie médicale pour les ostéopathes. T. Matthew, 2014, 224 pages.
L’ostéopathie pour les patients de plus de 50 ans. N. Sergueef, 2014, 496 pages.
Ostéopathie du nouveau-né et du jeune-enfant. E. Soyez-Papiernik, 2014, 128 pages.
Nouvelle approche manipulative. Membre inférieur. J.-P. Barral et A. Croibier, 2013, 384 pages.
Nouvelle approche manipulative. Membre supérieur. J.-P. Barral et A. Croibier, 2011, 288 pages.
Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne. N. Sergueef, 2009, 368 pages
ATLAS
de techniques
articulaires
ostéopathiques
TOME 3 
RACHIS CERVICAL, THORACIQUE,
LOMBAL ET CÔTES
DIAGNOSTIC, CAUSES, TABLEAU CLINIQUE, RÉDUCTIONS

Serge Tixa
Bernard Ebenegger
2e édition
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l’avenir de l’écrit, tout particulièrement dans le domaine universitaire, le déve-
loppement massif du « photocopillage ».
Cette pratique qui s’est généralisée, notamment dans les établissements
d’enseignement, provoque une baisse brutale des achats de livres, au point
que la possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de
les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée.
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que le recel, sont passibles de poursuites.
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Augustins, 75006 Paris. Tél. : 01 44 07 47 70.

Les photographies imaginées et mises en scène par les auteurs, ont été réalisées par
Laurent Dabosville
Les illustrations sont de Cyrille Martinet

Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays.
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122-4, L. 122-5 et L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle).

© 2006, Masson, Paris


© 2016, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
ISBN : 978-2-294-75266-7
e-ISBN : 978-2-294-75431-9

Elsevier Masson SAS, 65, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux cedex


www.elsevier-masson.fr
Avant-propos

Mode d’emploi de l’ouvrage


Cet ouvrage présente un ensemble de techniques manuelles ostéo-articulaires visant à
réduire les restrictions de mobilité des différentes articulations du rachis et des articulations
costo-vertébrales.
Cet ouvrage comporte également une batterie de tests (voir ci-dessous) destinés à mettre en
évidence une éventuelle dysfonction pouvant siéger au niveau des différentes articulations
du rachis et des articulations costo-vertébrales. Ces différents tests ne suffisent pas pour poser
un diagnostic ; ceux-ci doivent s’affiner à l’aide des quatre rubriques qui précèdent les tech-
niques de réduction :
 Causes primaires ;
 Causes secondaires ;
 À propos de l’examen clinique ;
 À retenir avant réduction.
Cet ensemble de rubriques permet de re-situer les différents tests et les techniques dans un
contexte concret, qui permet à l’étudiant ou au praticien de répondre aux questions qu’il est
en droit de se poser suite à un diagnostic de restriction de mobilité d’une quelconque articu-
lation du rachis ou des côtes.
 Quelles sont les causes primaires et/ou secondaires pouvant amener à cerner le diagnostic ?
 Enfin, qu’y a-t-il d’important à connaître, à retenir, avant d’entreprendre le traitement manuel ?
Quelques éléments clés sont mis en avant afin de mieux comprendre toutes les subtilités qui
accompagnent une dysfonction articulaire.
Dans la partie de l’ouvrage qui traite des techniques, des variantes sont proposées, pour
répondre aux adaptations indispensables face aux différentes morphologies rencontrées
(celle du sujet, comme celle du praticien).
Pour chacune des techniques de base (ou chacune des variantes), il est indiqué quand cela est
utile la petite astuce qui permet d’optimaliser le geste technique (mobilisation ou manipulation).
Encore un détail qui a son importance puisqu’il s’agit du mode d’emploi : cet ouvrage est un
manuel pratique que le lecteur peut ouvrir où bon lui semble, à la dysfonction articulaire qu’il
souhaite analyser ou traiter.

Avertissement
Aucune des quatre rubriques exposées ci-dessus (causes primaires, causes secondaires, à pro-
pos de l’examen clinique, à retenir avant réduction) n’est évidemment exhaustive. Chacune
d’elles doit être considérée comme une « boîte à idées », un fil rouge, permettant au praticien
de poser quelques bases sur lesquelles il bâtira sa propre réflexion – cette démarche ayant
comme unique objectif de reconstituer le mécanisme « lésionnel » et de mettre en place le
traitement manuel le plus adéquat. Bien entendu, ce sont également des éléments anam-
nestiques qui permettent au praticien de reconstituer ce mécanisme « lésionnel » – ce point
important est systématiquement rappelé au fil de l’ouvrage.
Les causes secondaires exposées ici n’ont fait l’objet (à ce jour) d’aucune vérification expéri-
mentale. Elles doivent être prises par le lecteur comme un axe de réflexion soumis à son libre
arbitre.

Une définition de la restriction de mobilité


L’École suisse d’ostéopathie, à travers l’enseignement conceptuel de la médecine ostéopa-
thique de son directeur académique Claude Tinturier, propose la réflexion suivante sur la res-
triction de mobilité articulaire (ou dysfonction articulaire) :
 la restriction de mobilité articulaire participe de tableaux cliniques complexes desquels
émergent plusieurs symptômes ;

VII


 le traitement manuel de la restriction de mobilité articulaire se révèle non seu-


lement efficace, mais suffisant ; vraisemblablement parce que la correction se
prolonge à l’ensemble de l’organisation pathogène ;
 le rôle des structures articulaires est de transmettre à l’environnement, via les
systèmes capsulo-ligamentaires, musculo-tendineux et liquidiens, les nuances
élaborées et souhaitées par le système nerveux ;
 le système articulaire, de par sa situation, est un miroir des problèmes situés en
amont et/ou en aval ;
 l’articulation, en tant que dernier élément adaptable et pertinent du mécanisme
relationnel, subit une multitude de contraintes qui reflètent la sommation d’une
cascade d’événements locaux et à distance (en amont et/ou en aval). Elle apparaît
donc comme une résultante digne d’intérêt et dont la correction des variations
s’inscrit logiquement dans la conduite d’une thérapie holistique.

Remarques concernant la terminologie


Il faut préciser que la terminologie en usage dans la médecine manuelle n’a qu’une
fonction de mise en commun d’un vocabulaire. Par exemple, l’évocation d’une
vertèbre en « postériorité » par rapport à une autre sus ou sous-jacente ne signi-
fie pas qu’il s’agisse d’une position anatomique de subluxation de cette vertèbre.
La seule certitude véhiculée par cette expression, réside dans la difficulté à étirer
passivement les tissus voisins propres à la vertèbre concernée dans une direction
qui semble opposée au déplacement de celle-ci. La modification structurelle qui
génère la restriction de mobilité existe en dehors des deux os d’une articulation
dont la mobilité est réduite, car les deux os en question n’ont aucune responsabilité
dans ladite restriction de mobilité.

Remarques concernant les tests


Attribuer la prédominance à la vertèbre sus ou sous-jacente dans la dysfonction
vertébrale peut paraître simpliste. Il s’agit d’un « modèle », quelque chose qui ne se
passe pas vraiment dans la réalité, mais dont la simplicité peut s’avérer utile pour
faire comprendre un geste précis. En débutant avec un modèle simple, l’étudiant
et/ou le praticien se prépare petit à petit à l’élaboration de modèles de plus en plus
complexes qui, au fur et à mesure que leur complexité s’accroît, ressemblent de
plus en plus à la réalité « lésionnelle » du patient.
Nos tests n’ont pas été choisis parce qu’ils sont « bons » et « fiables » quand ils sont
isolés, mais parce qu’ils sont signifiants lorsqu’ils sont associés aux autres tests et
que l’on peut les corréler entre eux. Nous avons jugé « bon » un test s’il est compa-
tible et complémentaire avec les autres tests avec lesquels il doit partager la même
signification quant au résultat.

Remerciements
Nous tenons à manifester nos remerciements à Jean-Louis Estrade de la European
School of Osteopathy Maidstone, Grande-Bretagne qui a donné beaucoup de son
temps pour cet exercice fastidieux que représente la relecture de tout ouvrage ainsi
qu’à Mlles Adeline Rosat, Alexandra et Patricia Ebenegger qui ont également consa-
cré beaucoup de temps et d’énergie en acceptant de poser pour les nombreuses
photographies présentes dans cet ouvrage.
Nous tenons à leur manifester ici notre plus vive reconnaissance.
Merci aussi à Paul Vaucher qui a prêté son concours pour compulser la conséquente
bibliographie traitant des techniques de réduction abordées dans cet ouvrage.
Les auteurs

VIII


Préambule
À propos des tests, on distingue parmi ces derniers :
 les tests globaux ou activo-passifs ;
 les tests passifs ;
 les tests spécifiques.

Les tests activo-passifs


Ce type de test met en évidence un segment de rachis qui est dans une position particulière
(flexion, extension, rotation, inclinaison) qui nous permet de dire que ce segment de rachis
« vit » ainsi sans qu’on puisse pour autant en conclure qu’il est en restriction de mobilité.
Pour mettre en évidence ce type de problème pouvant siéger sur une partie du rachis, le
praticien utilisera les mouvements généraux de base de manière activo-passive que sont : la
flexion, l’extension, la rotation et l’inclinaison du rachis.
Lorsque le sujet ne peut effectuer un mouvement de base de façon « pure », il met en place
une stratégie de compensation.
Exemples :
 Au niveau du rachis lombal, lors de la rotation du rachis à ce niveau, le sujet peut associer :
– soit une extension,
– soit une flexion ou une inclinaison,
– soit un mouvement décollant une fesse du plan de la table ;
 Au niveau du rachis thoracique, lors de la rotation du rachis à ce niveau, le sujet peut asso-
cier une extension, une flexion ou une inclinaison.
Remarque : lorsque le praticien analyse les éventuelles compensations mises en place par
le sujet au cours d’un mouvement de base du rachis de base (flexion, extension, rotations,
inclinaisons) il doit observer les différents étages du rachis ainsi que les différents composants
anatomiques du tronc (scapula, bassin, muscles, etc.)
Le praticien enchaîne ensuite avec les tests passifs que sont le test du rebond et le test tis-
sulaire (décrits ci-dessous) qui nous permettent de préciser si la zone identifiée à l’aide des
tests activo-passifs est bien en restriction de mobilité.

Les tests passifs


Le test du rebond
Le test du rebond est effectué sur l’ensemble du rachis et plus particulièrement :
 sur une région décrite comme « douloureuse » ou « rigide » aux tests activo-passifs ;
 sur une zone en compensation détectée au cours de ces mêmes tests.
Une zone ou un étage rachidien sont dits positifs au test du rebond lorsque le praticien
détecte à ce niveau soit une densité plus importante lors du test soit une « cassure » du rythme
au cours de la réalisation de ce test.
Nota bene : le test du rebond s’effectue dans un plan frontal strict afin d’éviter la rotation qui
donnerait trop de « faux positifs ».

Le test tissulaire
Le test tissulaire nous permet de « ressentir » dans quel sens « vivent » les tissus (de gauche
à droite, de haut en bas, etc.) et permettra au praticien de se positionner par rapport à la
technique de réduction choisie (choix du côté).
Remarque : le test tissulaire sert à infirmer ou à confirmer un comportement tissulaire facilité
ou non dans la zone mise en évidence par le test du rebond. Il est indispensable d’effectuer
la mobilisation avec impulsion en fonction du test tissulaire car celui-ci est le reflet de l’adap-
tation trouvée par le sujet en fonction de la restriction de mobilité à laquelle il a dû s’adapter
(cela est particulièrement vrai dans les cas chroniques).

IX


Les tests spécifiques


Le praticien effectue des tests spécifiques de mobilité sur l’étage rachidien dit positif
au test du rebond. Les tests spécifiques permettent de détecter :
 les paramètres de mouvement facilités ;
 les paramètres de mouvement en restriction de mobilité ;
 une gêne ou une douleur associées.
Et ce, dans les trois plans de l’espace (rotation, inclinaison, flexion et extension).
Pour les différents paramètres testés, le praticien notera la qualité de l’aller, du
retour et de l’arrêt.

Synthèse et résumé des différents objectifs


recherchés par le praticien au cours
des différents tests
Les tests globaux
Visualisation des zones « rigides » en souffrance, en restriction ou activo-passifs de
mobilité ou en compensation.

Les tests passifs


Test du rebond
Mise en évidence de manière plus précise par le praticien de la localisation du pro-
blème détecté à l’occasion des tests activo-passifs (voir ci-dessus) : ce test confirme
ou infirme ce qui a été détecté par les tests activo-passifs.

Test tissulaire
Il peut soit confirmer les deux tests précédents (test activo-passif et test du rebond)
soit les infirmer.
Remarque : le test tissulaire se situe entre la plainte formulée par le sujet et la mise
en évidence du problème réalisé par le praticien. Si le praticien respecte le sens des
« tissus », le praticien est certain de respecter le sens de la non douleur dans la mobi-
lisation avec impulsion au cours de la technique de réduction.

Les tests spécifiques


Ils aident à mettre sur pied la technique de mobilisation avec impulsion car, avec le
résultat de ces tests, le praticien connaît la position de la vertèbre dans l’espace et
sait dans quelle direction il pourra porter la mobilisation avec impulsion.

Remarque : Il faut noter qu’au niveau du rachis cervical le test du rebond est spécifique et que
le test tissulaire n’est pas exécuté sur ce segment de rachis.
Il ne faut pas oublier que les vertèbres cervicales supérieures (C0, C1, C2) compensent toujours le
mouvement des vertèbres cervicales inférieures afin de maintenir le visage dans le plan frontal,
cela signifie qu’il faudra en tenir compte au cours de la réalisation des techniques de réduction.

À propos des techniques de réduction


 Les vertèbres thoraciques hautes ont un comportement plus typiquement
cervical : l’inclinaison et la rotation sont homolatérales.
 Les vertèbres thoraciques basses ont un comportement plus typiquement
lombal : la rotation et l’inclinaison sont controlatérales.
 Les vertèbres thoraciques moyennes ont un comportement soi de type « cervi-
cal » soit de type « lombal ».

X


Généralités
Le rachis thoracique haut se comporte jusqu’à T4 et T5 de la même façon que le
rachis cervical (pour les vertèbres thoraciques hautes, l’inclinaison et la rotation sont
du même côté).
La mobilisation avec impulsion est exécutée soit dans la flexion soit dans l’extension
du rachis, tout en tenant compte des conditions paramétriques ci-dessus énoncées.
Au niveau du tiers inférieur des vertèbres thoraciques qui ont un comportement
plutôt lombal, la rotation et l’inclinaison du rachis sont plutôt controlatérales. Ceci
implique, pour le praticien qui souhaite réduire une dysfonction d’un segment
rachidien de cette zone à l’aide d’une mobilisation avec impulsion, de garder pré-
sent à l’esprit qu’à ce niveau-là, la rotation est minimale et l’inclinaison est contro-
latérale. La réduction se fait toujours soit dans le sens de la flexion soit dans le sens
de l’extension du rachis. Mais à ce niveau il faudra particulièrement tenir compte de
la rotation.
En règle générale pour les vertèbres thoraciques, la correction s’effectue par rapport
à la « position » du processus transverse d’une vertèbre. Le praticien détermine à
l’aide de tests la dysfonction du côté où le processus transverse est « postérieur » car
tout se passe comme si l’acte thérapeutique correcteur agissait sur cette postériorité.

Mobilisation avec impulsion


C’est la technique dite en compression de poitrine (CDP).
 Le praticien se place du côté opposé à la postériorité du processus transverse qui
a été mise en évidence par les différents tests.
 Le praticien doit placer son éminence thénar sur la postériorité du processus
transverse concerné ; les cinquième et quatrième doigts de cette même main
sont positionnés sur le processus transverse de la vertèbre sous-jacente controla-
térale : cette prise est utile pour le réglage des paramètres de rotations et d’incli-
naison. Leur but est de fixer, verrouiller le levier inférieur.
Le praticien focalise le mouvement sur la zone à corriger en tenant compte des
paramètres de restriction et de facilitation qu’il va rencontrer en fonction de l’étage
rachidien concerné :
 flexion/extension pour la région thoracique haute, associée à de l’inclinaison ;
 flexion/extension pour la région thoracique basse, associée à de la rotation et de
l’inclinaison ;
 plus on doit réduire « bas » au niveau du rachis thoracique, plus on doit pousser
d’avant en arrière et de bas en haut ;
 plus on doit réduire « haut » au niveau du rachis thoracique, plus on doit pousser
de haut en bas et d’avant en arrière.
En fonction du niveau de la région à traiter, le praticien positionne l’appui de son
membre inférieur gauche de la manière suivante :
 pour la région « haute », il le placera au niveau de l’épaule du sujet ;
 pour la région « moyenne », il le placera au niveau du coude du sujet ;
 pour la région « basse », il le placera au niveau du flanc du sujet.
Ce qui équivaut à le positionner en regard de la région à traiter.

Mobilisation avec impulsion


en fin d’expiration
1. Le praticien et le sujet respirent tous les deux la bouche ouverte.
2. Il est souhaitable que le praticien perçoive la respiration du sujet afin d’identifier
le début et la fin de son cycle ventilatoire.
3. Déroulement du rachis jusqu’au contact avec la table en demandant au sujet de
se laisser aller en fin de mouvement.
4. Expiration simultanée du sujet et du praticien.

XI


5. Impulsion brève et sèche portée en fin d’expiration par l’intermédiaire des coudes
du sujet via la région abdominale haute du praticien dans le sens de la mise en
tension et contre la résistance. Les coudes du sujet sont placés à l’aplomb de la
région à traiter.
6. Attention : il est important de ne pas dépasser la zone à traiter (cela peut être
douloureux pour le sujet).
7. La main du praticien, qui est sur la table, est une cale. C’est donc une aide pré-
cieuse qui permet au praticien d’amener la côte et la vertèbre à réduire « posi-
tionnée » préalablement en arrière et en dehors et de la porter en avant et en
dedans.
8. L’impulsion doit être portée au moment précis ou la dysfonction arrive sur cette
main posée sur la table.
9. Il ne faut pas oublier que cette impulsion est portée en fin d’expiration du cycle
ventilatoire du sujet.

Mobilisation avec impulsion en début d’inspiration


Tout est identique à ce qui est décrit ci-dessus sauf pour le point 5.
Lorsque le sujet est au bout de son expiration, le praticien lui demande de réinspirer
et à ce moment-là, le praticien porte l’impulsion brève et sèche dans le sens de la
mise en tension et contre la résistance.
Dans ce cas précis, le praticien ne doit pas accompagner le mouvement de déroule-
ment du rachis sur l’expiration.
Comme au niveau du tiers supérieur des vertèbres thoraciques, dans le rachis cervi-
cal, la rotation et l’inclinaison sont homolatérales.
Nota bene : Pour les autres régions du rachis, se reporter aux chapitres les concer-
nant.

XII
La charnière
1
occipito-cervicale
C0, C1, C2

GUIDE DES FIGURES


Les tests Fig. 1.1 à 1.9
Techniques de réduction Fig. 1.10 à 1.25

Atlas de techniques articulaires ostéopathiques


© 2016, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 1
La charnière occipito-cervicale C0, C1, C2

Diagnostic
Causes
XX CAUSES DIRECTES
Les traumatismes directs : chocs « frontaux », latéraux et verticaux, qui peuvent sur-
venir dans la pratique de certains sports, dans l’exercice de certaines professions et
dans les accidents de la circulation.

XX CAUSES SECONDAIRES
Ce sont des causes adaptatives à des problèmes de rachis cervical, ou consécutives
à des dysfonctions concernant l’articulation temporo-mandibulaire.

À propos de l’examen clinique


XX ANAMNÈSE
 Tenir compte des céphalées, migraines, vertiges, acouphènes, hypoacousies,
troubles visuels.
 Antécédents traumatiques : accélération-décélération de la nuque (coup du
lapin).
 Ne pas oublier les questions relatives à une insuffisance vertébro-basilaire.
 Ne pas oublier les pathologies rhumatologiques (polyarthrite rhumatoïde, pel-
vispondylite rhumatismale [PSR] ou maladie de Bechterev ou spondylarthrite
ankylosante, etc.), qui sortent du cadre de cet ouvrage.

XX OBSERVATIONS
 Lorsque le menton du sujet est dévié d’un côté, il peut y avoir deux types de
dysfonction :
– soit un occiput postérieur unilatéral du côté de la déviation ;
– soit un occiput antérieur unilatéral opposé à la déviation.
 Lorsque le menton du sujet est dévié d’un côté et qu’il paraît plus haut de ce côté,
il est probable qu’il s’agisse d’un occiput latéral de ce même côté.
C’est l’axe du menton et de la mandibule qui nous renseigne sur la position de
l’occiput.

À retenir avant réduction

IMPORTANT
Avant de réaliser la mobilisation avec impulsion, il faut placer le sujet dans la position dans
laquelle il va être mobilisé, attendre un moment et dialoguer avec lui à propos de ses ressentis
(voir ci-dessus À propos de l’examen clinique).

IMPORTANT
Ce chapitre s’intéresse aux dysfonctions de C0, C1, C2. Toute mobilisation avec impulsion doit
être précédée d’un diagnostic d’exclusion éliminant toute contre-indication aux techniques de
réduction.

2
Les tests activo-passifs

Les tests activo-passifs


Fig. 1.1
La rotation en position assise
Le praticien demande au sujet une rotation droite de la tête. Il faut
bien observer si le sujet « rajoute », à la fin de son mouvement, de la
flexion ou de l’extension.
Remarque : Si en tournant la tête à droite, le sujet « rajoute »
de l’extension, on peut penser que son occiput s’antériorise bien
à droite. Dans ce cas, le praticien guide le sujet en fin de mouvement
en le « maintenant » en flexion afin de vérifier si son occiput peut se
postérioriser ou pas. Il faut corréler cela avec l’observation du visage
(voir À propos de l’examen clinique, observations p. 2).

Fig. 1.2
La flexion
Le praticien demande au sujet de laisser tomber la tête lentement en
avant jusqu’à la flexion maximale. À partir de la position de flexion
maximale ainsi atteinte par le sujet, il lui est demandé de rentrer le
menton.
Analyse du test
 Demander au sujet où ce mouvement provoque chez lui une gêne,
une compensation ou une douleur uni- ou bilatérale.
 Observer si le sujet dévie son menton lorsqu’il le rentre (gêne, dou-
leur, ou compensation à investiguer à l’aide des tests spécifiques).

Fig. 1.3
L’extension
Suite au test de flexion, le praticien demande au sujet de redresser le
menton et de l’avancer.
Analyse du test
Le praticien note où ce mouvement provoque chez le sujet une gêne,
une compensation ou une douleur uni- ou bilatérale.

3
La charnière occipito-cervicale C0, C1, C2

XX TEST DE L’OCCIPUT EN DÉCUBITUS


Fig. 1.4
Position du sujet et du praticien
Mise en place des paramètres commune aux deux tests
activo-passifs A et B ci-dessous
Le sujet est en décubitus. Le praticien utilise une prise en berceau
bilatérale à l’aide de la paume des deux mains. Les troisième, qua-
trième et cinquième doigts des deux mains du praticien se placent de
chaque côté, au niveau du rebord du foramen occipital (au-dessous
de la ligne nucale inférieure). Les deux index se placent dans l’inter-
ligne entre les arcs vertébraux postérieurs de C1 et de l’occiput, et le
pouce se place en appui latéral sur la tête du sujet.

Fig. 1.5
Exécution du mouvement, phase A
Le praticien pousse la tête bilatéralement en avant. Il amène le men-
ton en avant en poussant l’occiput en antériorité maximale et appré-
cie la quantité de mouvement possible ainsi que la qualité de l’arrêt.
Remarque 1 : Éviter l’extension du rachis cervical car le mouvement
ne concerne que l’occiput (le nez ou le menton du sujet est amené
vers le haut et vers l’arrière, c’est-à-dire en direction du praticien).
Remarque 2 : Le praticien note s’il y a ou non des résistances d’un
côté ou de l’autre et continuera son investigation à l’aide des tests
spécifiques.

Fig. 1.6
Exécution du mouvement, phase B
La prise est identique à celle décrite précédemment. Le praticien
amène l’occiput en postériorisation maximale à l’aide de ses doigts.
Attention à l’amplitude du mouvement qui est beaucoup moins
importante en postériorité qu’en antériorité. Il faut amener le crâne
du sujet au maximum de sa postériorisation. Lorsque ce maximum
a été atteint, le praticien demande au sujet de rentrer le menton. À
partir de cette position de l’occiput, le praticien « tracte » et essaie de
percevoir quel côté recule plus que l’autre.
Remarque : Le praticien note s’il y a ou non des résistances d’un
côté ou de l’autre, et continuera son investigation à l’aide des tests
spécifiques (voir fig. 1.7 à 1.9).

4
Les tests activo-passifs

Les tests spécifiques

Occiput antérieur unilatéral


Fig. 1.7
Position du sujet et du praticien
Mise en place des paramètres
Le sujet est en décubitus. Le praticien adopte une prise « en berceau »,
identique à celle décrite ci-dessus (voir Tests activo-passifs, fig. 1.4
et 1.5). Le praticien réalise le même mouvement que celui décrit dans
la première phase de ce même test, mais n’exécute que la moitié
du mouvement en avant. Parvenu à peu près à mi-parcours de ce
mouvement d’antériorité, le praticien dirige, d’une main, l’occiput en
diagonale dans la direction opposée, son autre main servant de point
fixe. Le praticien réalise ensuite le même mouvement de l’autre côté.
Remarque : Si l’occiput est en dysfonction d’antériorité du côté
droit, comme sur la figure ci-contre, le mouvement sera facilité
de ce côté au cours de la réalisation de ce test. Tout ceci est à
corréler avec l’observation (voir À propos de l’examen clinique, p. 2)
et avec le test de rotation.

Occiput postérieur unilatéral


Fig. 1.8
Position du sujet et du praticien
Mise en place des paramètres
Réalisation du mouvement
Réalisation du test
1er temps : le sujet est en décubitus. La position du praticien est iden-
tique à celle décrite aux figures 1.4 et 1.6. Le praticien amène l’occiput
en postériorisation maximale.
2e temps : lorsque le maximum de postériorisation de l’occiput a été
atteint par le sujet, le praticien lui demande de rentrer le menton.
3e temps : dès que le menton du sujet est rentré, le praticien lui
demande de le « lâcher » et « tient » la position. Puis le praticien, à
l’aide de légères tractions alternées, compare la capacité de postério-
risation de l’occiput à droite et à gauche.

Occiput latéral
Fig. 1.9
Position du sujet et du praticien
Mise en place des paramètres
À partir de la position de référence (index entre les arcs postérieurs
de C1 et de l’occiput, et les autres doigts sur le rebord du foramen
occipital), le praticien amène une inclinaison latérale focalisée sur
l’articulation C0-C1 en prenant garde d’avoir des contre-appuis sur les
faces latérales du crâne.
Remarque : Le praticien apprécie les possibilités d’inclinaison
de chaque côté, et apprécie si l’occiput s’incline mieux d’un côté
ou de l’autre.

5
La charnière occipito-cervicale C0, C1, C2

Tests spécifiques sur C1

Introduction
 C1/C2 est l’articulation responsable de la rotation.
 C1 est une vertèbre très adaptative (d’où un diagnostic difficile à son sujet).
 C1 change rapidement sa position dans l’espace en fonction des modifications
sus- et sous-jacentes.
 C1 est plus difficilement palpable pour les non-initiés que C0 ou C2.

Tests positionnels
XX POSITION DES DOIGTS DU PRATICIEN
La pulpe de l’index est sur la mastoïde, la pulpe du majeur est sur le processus trans-
verse de C1.

XX TEST EN FLEXION ET EN EXTENSION (SUJET EN DÉCUBITUS)


 L’index du praticien se positionne sur l’extrémité latérale du processus trans-
verse ; le majeur vient au contact de l’arc postérieur de l’atlas.
 Le praticien demande au sujet d’exécuter une flexion et une extension localisées
de la tête en reculant ou avançant le menton.
 En extension de la tête : les arcs postérieurs de C1 se postériorisent.
 En flexion : les arcs postérieurs de C1 s’antériorisent.

Conclusion
C1 est en dysfonction quand elle n’est pas solidaire des mouvements de l’occiput,
elle nécessite donc une technique spécifique.
C1 n’est pas en dysfonction quand elle est accolée à l’occiput et qu’elle suit les mou-
vements de ce dernier.

XX TEST EN ROTATION ET EN INCLINAISON


Le praticien demande au sujet une rotation et une inclinaison d’un côté, associées
en fin de mouvement, d’abord à une flexion du menton, puis à une légère extension
du menton. Dans les deux cas, il apprécie la mobilité du processus transverse de C1,
lequel suit ou ne suit pas le mouvement de l’occiput.
Remarque 1 : Lorsqu’en fin de mouvement de rotation et d’inclinaison à droite, le
sujet rentre le menton, ce dernier postériorise son occiput à gauche.
Remarque 2 : Il n’y pas de tests spécifiques sur C2 car elle se teste comme une
vertèbre cervicale (voir Le rachis cervical).

6
Les tests activo-passifs

Analyse et conclusion sur le complexe


articulaire (C0-C1-C2)
Nous présentons ici les différents diagnostics susceptibles d’être posés au terme des
tests décrits précédemment. Pour chacun d’entre eux, et afin de pouvoir donner
avec précision la démarche diagnostique qui y conduit, celle-ci sera exposée dans
un cas particulier de la dysfonction étudiée.

Occiput postérieur droit (exemple)


 Les tests portant sur C0 démontrent que l’occiput est postérieur à droite.
 Dans ce cas, le processus transverse de C1 est antérieur et inférieur (plutôt bas) du
côté droit.
 Le processus transverse de C1 à droite est « éloigné » du processus mastoïde et
« proche » de l’angle mandibulaire droit.
 Le processus transverse de C2 est postérieur du côté droit.

Occiput antérieur gauche (exemple)


 Les tests portant sur C0 démontrent que l’occiput est antérieur à gauche.
 Le processus transverse de C1 est postérieur et supérieur (plutôt haut) du côté
gauche.
 Le processus transverse gauche de C1 est « proche » de la mastoïde et « éloigné »
de l’angle mandibulaire gauche.

Occiput latéral droit (exemple)


 Ce sont les tests spécifiques qui démontrent que nous sommes face à un occiput
latéral droit.
 L’arc postérieur de C1 se postériorise du côté latéralisé (il « vient » davantage sous
les doigts à droite qu’à gauche).
 Le processus transverse de C1 est postérieur à droite, et « proéminent » par
rapport à la mastoïde.

C1 postérieure à droite (exemple)


 Le processus transverse et l’arc postérieur sont « postérieurs » par rapport à la
mastoïde et « inférieurs » (plus bas) par rapport à C0 (occiput) de ce côté (c’est-à-
dire à droite).

C1 latérale à droite (exemple)


 Le processus transverse de C1 est « antérieur » par rapport à la mastoïde et « tou-
jours inférieur » (plus bas) par rapport à l’occiput de ce côté (c’est-à-dire à droite).

C2
 Si C2 est primaire : elle l’est par rapport à C3.
 Si elle est secondaire, elle compense l’occiput, elle suit ce dernier dans le test et
elle est libre par rapport à C3.
N.B. : Les termes utilisés ci-dessus, mis entre guillemets correspondent plus à un
ressenti du praticien qu’à un positionnement anatomique déterminé.

7
La charnière occipito-cervicale C0, C1, C2

Techniques de réduction
Réduction de l’occiput postérieur
unilatéral droit (exemple)
Fig. 1.10
Position du sujet et du praticien
Mise en place des paramètres
Selon les morphologies respectives du sujet et du praticien, et
selon les préférences de chacun, le praticien utilisera soit une prise
occipitale (fig. 1.13 et 2.22), soit une prise mentonnière (figures 2.16
à 2.20) comme sur la figure ci-contre. Une fois la prise mise en place, le
praticien se déplace latéralement – comme s’il voulait réduire la pos-
tériorité d’une vertèbre cervicale – en ramenant la tête vers lui et en
ajoutant : dans le cadre d’une prise occipitale (fig. 1.13) : une inclinai-
son ulnaire du poignet de sa main gauche ; dans le cadre d’une prise
mentonnière, une légère adduction de l’avant-bras gauche.
Le praticien positionne l’articulation métacarpo-phalangienne de
son index au-dessous de la ligne nucale inférieure (ligne courbe occi-
pitale inférieure).
Le praticien se fléchit en appui sur sa hanche droite et peut dans cer-
tains cas caler son coude droit dans le creux inguinal.

Fig. 1.11
Mobilisation avec impulsion en prise mentonnière
Pour réaliser cette technique, il faut tout d’abord ramener les deux mains vers soi (ce
qui « soulage » l’artère vertébrale). Il ne faut absolument pas tracter le menton en
rotation pour tourner la tête, mais seulement affiner ce paramètre de rotation juste
avant de porter la mobilisation avec impulsion, cette dernière se faisant en direction
de la racine du nez.

8
Techniques de réduction

Fig. 1.12
Mobilisation avec impulsion en prise mentonnière
(autre vue)
La figure ci-contre permet de visualiser la mobilisation avec impulsion
qui est portée sur un rachis cervical positionné en légère extension et
rotation. Noter la position de l’articulation métacarpo-phalangienne
de l’index droit du praticien qui va pousser en direction de la racine
du nez du sujet pour réaliser la mobilisation avec impulsion qui s’exé-
cute sans rotation de la tête du sujet.

Fig. 1.13
Mobilisation avec impulsion en prise occipitale
(voir fig. 2.22)
Dans la prise occipitale, le mouvement se fait à l’aide d’une synchroni-
sation entre la poussée de l’articulation métacarpo-phalangienne de
l’index de la main droite du praticien, et une déviation ulnaire, brève
et sèche, réalisée par sa main gauche.

IMPORTANT
Les deux techniques occipitale et mentonnière se réalisent avec un appui de la
main et de l’avant-bras du praticien sur la têtière de la table.

Pour une réduction optimale


Un excès de rotation de la tête rend la technique impossible : il est
préférable de jouer sur la capacité d’inclinaison homolatérale de la
tête du sujet.

9
La charnière occipito-cervicale C0, C1, C2

Réduction de l’occiput antérieur


unilatéral gauche (exemple)
Fig. 1.14
Position du sujet et du praticien
Mise en place des paramètres, 1er temps
Le sujet est en décubitus. Le praticien se tient du côté opposé à celui
de la dysfonction, à la hauteur de la tête du sujet. Via la prise occipi-
tale (fig. 2.22), le praticien va amener l’ensemble du levier cervical en
rotation gauche afin de poser le côté en dysfonction sur la table.

Fig. 1.15
Mise en place des paramètres, 2e temps
Le praticien a amené l’ensemble de la tête et du levier cervical du
sujet en rotation gauche.

Fig. 1.16
Mise en place des paramètres, 3e temps
Le praticien place sa main à plat sur le maxillaire inférieur depuis
l’angle mandibulaire jusqu’au menton et évite de comprimer et de
plier l’oreille du sujet.

10
Techniques de réduction

Fig. 1.17
Positionnement des mains du praticien 4e temps
Le praticien saisit le menton du sujet par l’intermédiaire des troisième
et quatrième doigts de sa main droite.
Le praticien doit se mettre au-delà de la technique à réaliser (voir
fig. 1.18) car si cette précaution n’est pas prise la technique se réduira
à une translation.

IMPORTANT
Il est impératif que le praticien dialogue avec le sujet, car si ce dernier signale
une douleur, ou tout autre problème, au cours de cette mise en tension, la tech-
nique de réduction ne doit pas être réalisée.

Fig. 1.18
Mobilisation avec impulsion
La mise en tension est très brève et la mobilisation avec impulsion se réalise à l’aide
d’un couple de force dans le sens de la mise en tension et contre la résistance.
 Noter la position particulière du praticien, qui avance son corps afin que l’impul-
sion qu’il donnera permette à l’occiput qui est sur la table de reculer.
 L’impulsion se porte obliquement de haut en bas et d’avant en arrière par l’inter-
médiaire de la prise mentonnière.
 Cette technique est facile à réaliser sur une table basse.

Pour une réduction optimale


 La verticale abaissée de l’appendice xiphoïde du praticien vient se placer en
avant de sa main droite, ceci suppose donc une table suffisamment basse.
 La main gauche réalise une légère traction et une « ouverture » de l’articulation
occipito-glénoïdale gauche lors de l’impulsion.

11
La charnière occipito-cervicale C0, C1, C2

Réduction de l’occiput latéral droit


(exemple)
Technique 1
Fig. 1.19
Position du sujet et du praticien
Mise en place des paramètres, 1er et 2e temps
Le sujet est en décubitus, de la même façon que pour la technique
précédente, la différence étant que le côté en dysfonction (la latéra-
lité) est ici positionné vers le haut.
Le côté en dysfonction étant vers le haut, la main gauche du praticien
se positionne exactement comme pour la prise occipitale (voir Le
rachis cervical, fig. 2.22).
Le praticien se place à l’aplomb de la technique et réalise une mise en
tension à l’aide d’un couple de force mis en place par ses deux mains.
La main droite se cale naturellement sur l’angle mandibulaire droit,
dans l’espace compris entre les éminences thénar et hypothénar (les
doigts du praticien en direction crâniale).
La main gauche est située au contact de la face latérale gauche de la
tête du sujet.

Fig. 1.20
Technique 1, mobilisation avec impulsion, 3e temps
La mobilisation avec impulsion se fait à l’aide du couple de force mis
en place par les deux mains du praticien, dans le sens de la mise en
tension et contre la résistance.

12
Techniques de réduction

Fig. 1.21
Technique 1, mobilisation avec impulsion, 3e temps
Autre vue
Noter la position différente des mains du praticien par rapport à la mobilisation avec
impulsion sur un occiput unilatéral antérieur, gauche ou droit.

Pour une réduction optimale


 Veiller à ne porter l’impulsion que par l’intermédiaire du couple de force donné
par le mouvement opposé des poignets.
 Lors d’une impulsion il faut simultanément amener une légère flexion et une
légère traction de la tête du sujet.
 Le praticien doit veiller à être à l’aplomb de la technique à réaliser.

Technique 2
Fig. 1.22
Position du sujet et du praticien
Mise en place des paramètres
Le sujet est en décubitus, le nez en direction du plafond. Le praticien
est à droite du sujet, du côté qui est en dysfonction. Il se saisit de
la mandibule du sujet à l’aide d’une prise mentonnière (pour la des-
cription de cette prise, voir Le rachis cervical, fig. 2.16 à 2.20), à l’aide
des troisième et quatrième doigts (sans rotation).
L’articulation métacarpo-phalangienne de l’index de la main droite
du praticien se positionne juste en arrière et en haut de l’apophyse
mastoïde : cela constituera le point fixe de la technique, matérialisé
par la main droite.
La main gauche du praticien affine les contacts dans les paramètres
d’inclinaison droite, de flexion et/ou d’extension, et de rotation
gauche.
Une fois les paramètres de mise en tension mis en place, le praticien pousse de
droite à gauche dans le sens de la mise en tension et contre la restriction de mobilité.

Pour une réduction optimale


Il est essentiel de « jouer » sur la flexion/extension (qui ne doit pas être gênée par
l’épaule gauche du praticien), et sur l’ouverture de l’articulation occipito-glénoïdale
par l’intermédiaire du couple de force formé par la main gauche du praticien, qui
tracte le menton vers la gauche, et son avant-bras gauche qui pousse la tête vers la
droite.

13
La charnière occipito-cervicale C0, C1, C2

Technique de réduction de C1 latérale


gauche
Fig. 1.23
Position du sujet et du praticien
Mise en place des paramètres pour C1 en latéralité gauche
Le sujet est en décubitus, le nez en direction du plafond. Le praticien est à gauche
du sujet du côté où C1 est latéralisée ; il se saisit de la mandibule du sujet à l’aide
d’une prise mentonnière avec ses doigts (en prenant garde de ne pas amener une
rotation de la tête du sujet).
L’articulation métacarpo-phalangienne de l’index de la main gauche se positionne
juste au-dessous de l’apophyse mastoïde du sujet au contact du processus trans-
verse de C1. Cela constituera le point fixe de la technique matérialisée par la main
gauche.
La main droite du praticien affine le contact contre l’appui de la main gauche.

Fig. 1.24
Mise en place des paramètres
Autre vue
Noter la position particulière du sujet, dont la tête repose complète-
ment sur l’avant-bras droit du praticien.

14
Techniques de réduction

Fig. 1.25
Mobilisation avec impulsion
Une fois les paramètres de mise en tension mis en place, le praticien pousse le pro-
cessus transverse de C1 de gauche à droite contre la restriction de mobilité.
Remarque : Il est quelquefois nécessaire que le praticien « verrouille » l’ensemble de
la prise par l’intermédiaire de l’appui de son épaule droite sur la tête du sujet.

15
Le rachis cervical
2

GUIDE DES FIGURES


Les tests Fig. 2.1 à 2.15
Techniques de réduction Fig. 2.16 à 2.29

Atlas de techniques articulaires ostéopathiques


© 2016, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 17
Le rachis cervical

Diagnostic
Causes
XX CAUSES DIRECTES
Causes traumatiques
 Tous les chocs dûs aux accidents de la circulation (voiture, moto).
 Chocs antérieurs et tous ceux liés à la pratique sportive.
Causes adaptatives et ergonomiques
Toutes les professions sollicitant cette région, soit par la position (tête penchée, en
avant ou en arrière), soit par des rotations répétitives.

XX CAUSES SECONDAIRES
Toutes les conséquences des maladies du thorax et de l’abdomen (bronchites, toux
chroniques, éternuements intempestifs, etc.).
Causes dégénératives
 Arthrose interapophysaire (par exemple).
 Uncarthroses, etc.

À propos de l’examen clinique


 Il est fondamental que le praticien note, lors des mouvements actifs, de quelle
manière et à quel endroit le sujet compense son problème.
 Il faut mettre en évidence, par la palpation, toutes les zones myofasciales en ten-
sion et douloureuses, aussi bien antérieures que postérieures.
 Il faut que les tests de mobilité corroborent les plaintes du sujet.

IMPORTANT
Ce chapitre s’intéresse aux dysfonctions du rachis cervical. Toute mobilisation avec impulsion
doit être précédée d’un diagnostic d’exclusion éliminant toute contre-indication aux techniques
de réduction.

À retenir avant réduction


Chaque niveau ayant son propre comportement, le praticien doit corréler l’anam-
nèse et l’examen clinique, pour pouvoir adapter sa technique au niveau souhaité.

IMPORTANT
Le sujet étant en décubitus et le rachis cervical étant en rotation, dans les techniques de réduction
dites directes, la « postériorité » du processus articulaire est positionnée vers le haut (en direction
du plafond) ; dans les techniques dites indirectes, la « postériorité » du processus articulaire est
positionnée vers la table.

18
Les tests

Les tests
Les tests activo-passifs
La flexion
Fig. 2.1
Position du sujet et du praticien
Réalisation du test
Le sujet est assis sur la table, soit les pieds posés à plat au sol (si la table est basse),
soit les creux poplités bien calés contre le rebord de la table (si la table est haute) ;
il est demandé au sujet de garder le dos droit dans le respect des courbures phy-
siologiques.
L’une des mains du praticien empaume la tête du sujet. Son autre main se place au
niveau de la charnière cervicothoracique, le pouce se positionnant sur le processus
épineux de T1 afin de vérifier que le mouvement se produit bien au niveau du rachis
cervical et non au-dessus (C0-C1, C1-C2) ou au-dessous de cette région. Cette main
contrôle également les éventuelles compensations. Le praticien demande au sujet
de fléchir la tête en amenant le menton en direction de son sternum. Il accompagne
le mouvement en notant les réactions du sujet concernant la gêne, la douleur et/ou
la compensation (qui peut se faire en rotation-inclinaison du rachis cervical, ou par
un mouvement combinant ces deux paramètres).

L’extension
Fig. 2.2
Position du sujet et du praticien
Réalisation du test
Le sujet est assis sur la table, soit les pieds posés à plat au sol, soit les creux poplités
bien calés contre le rebord de la table (si la table est haute) ; il est demandé au sujet
de garder le dos droit dans le respect des courbures physiologiques.
Le praticien demande au sujet de se mettre en extension de rachis. La main
droite du praticien est sur le front du sujet, sa main gauche sur la charnière
cervico-thoracique. Le praticien demande au sujet une extension du rachis cervical
et note si cette extension se passe bien par la zone à tester (C2 à C7), ou si elle passe
au-dessus, ou au-dessous, de cette région. Le praticien accompagne le mouvement
en dialoguant avec le sujet et en notant toute gêne ou douleur éventuelle. Il note
également toute compensation, toujours possible en rotation ou en inclinaison du
rachis cervical, ou encore selon un mouvement combinant ces deux paramètres.

19
Le rachis cervical

La rotation
Fig. 2.3
Position du sujet
Positionnement des mains du praticien
Exécution du mouvement
Le sujet est assis sur la table, soit les pieds posés à plat au sol, soit les creux poplités
bien calés contre le rebord de la table (si la table est haute) ; il est demandé au sujet
de garder le dos droit, dans le respect des courbures physiologiques.
1er temps
Le praticien fait exécuter le mouvement entièrement en actif en notant douleurs
et compensations. Une main du praticien est posée sur le moignon de l’épaule
homolatérale à la rotation, l’autre main guidant le mouvement en direction de la
rotation désirée.
2e temps
Le praticien demande au sujet de tourner la tête à droite, puis à gauche, en accom-
pagnant le mouvement et en empêchant le sujet de lever le menton, afin que le
mouvement ne se réalise pas dans le rachis cervical « haut » (C0C1, C1C2). L’autre
main est posée à plat sur le crâne du sujet, en le comprimant légèrement (geste non
représenté sur la figure ci-contre). Il faut noter tout problème pouvant être signalé
par le sujet.
Remarque : Le mouvement est effectué également en rotation gauche.

Fig. 2.4
La rotation droite de la tête et du cou associée à des
mouvements de compensation
La rotation doit être exécutée par le praticien strictement dans l’axe.
Il faut essayer d’éviter les composantes d’inclinaison, de flexion ou
d’extension du rachis. Si le praticien sent qu’une compensation se
met en place, il peut soit l’accepter et continuer le mouvement, soit
le « stopper » dès que celle-là apparaît.
 Lorsque le praticien choisit de continuer le mouvement (compen-
sation incluse), par exemple en y associant de la flexion, de l’exten-
sion et/ou de l’inclinaison : nous sommes alors déjà en présence
de paramètres que le praticien devra mettre en place lorsqu’il
effectuera la mobilisation avec impulsion.
 Lorsque le praticien choisit de stopper le mouvement (par exem-
ple à cause d’une douleur ou d’une gêne) : il ne pourra pas utiliser
ce paramètre de rotation lorsqu’il effectuera une mobilisation
avec impulsion (il lui faudra chercher d’autres paramètres pour
réaliser sa technique de réduction).
Remarque : Sur cette figure, le praticien amorce un mouvement
de rotation de la tête et du cou du sujet vers la droite, avec une
compensation en flexion et en inclinaison controlatérale du rachis
cervical. Le même mouvement doit être aussi réalisé de l’autre côté,
c’est-à-dire en rotation gauche.

20
Les tests

L’inclinaison
Fig. 2.5
Inclinaison à droite du rachis cervical
Dans les tests activo-passifs le praticien s’assure que l’inclinaison est améliorée ou
péjorée par une rotation homolatérale.
Exemple – Lorsque le sujet incline sa tête à droite, ce mouvement peut être facilité :
 si le sujet y associe une rotation droite (mouvement non représenté ici) ;
 soit s’il y associe une rotation gauche.

Fig. 2.6
Inclinaison à gauche du rachis cervical
Le praticien demande également au sujet un mouvement d’inclinaison à gauche.
Remarque : Au niveau du rachis cervical, l’inclinaison et la rotation sont
homolatérales. Ainsi, s’il y a par exemple douleur ou gêne en inclinant à gauche,
le sujet compense par une rotation droite. Cela signifie que la mobilisation avec
impulsion devra être réalisée à l’aide d’une rotation du rachis cervical à droite.

21
Le rachis cervical

Les tests passifs


Le test du rebond
Fig. 2.7
Position du sujet et du praticien
Le sujet est en décubitus et son occiput repose sur les éminences
hypothénars des deux mains du praticien ou sur ses avant-bras. La
têtière de la table peut être relevée. La tête du sujet est posée sur la
table en position neutre.
Les doigts du praticien, détendus et en semi-flexion, se positionne-
ront successivement sur les processus articulaires du rachis cervical
du sujet, de C2 à C7.

Fig. 2.8
Exécution du test de droite à gauche
Les articulations métacarpo-phalangiennes du praticien sont posées
sur la table et ce sont les pulpes de la troisième phalange du majeur
et de l’annulaire de chacune des mains du praticien qui exécutent
le test. Le praticien mobilise latéralement (de gauche à droite et de
droite à gauche) les articulations interapophysaires et pousse succes-
sivement et alternativement dans un mouvement de « va-et-vient »
les processus articulaires de C2 à C7. Le praticien note tout change-
ment de « rythme » du ballant et toute zone plus rigide, laquelle sera
à tester plus spécifiquement.
Il n’y a pas de test tissulaire au niveau du rachis cervical inférieur.

Fig. 2.9
Exécution du test de droite à gauche
Pour la réalisation du test du rebond de gauche à droite, se reporter
à la figure 2.8.

22
Les tests

Test spécifique : le test « d’engagement »


facettaire
 C’est une coaptation des surfaces articulaires, des apophyses articulaires d’un
étage cervical particulier qui a été détecté en restriction de mobilité grâce au test
du rebond.
 Le but de ce test est de déterminer dans quel type de mobilisation avec impul-
sion la technique de réduction se fera. Le praticien doit également tenir compte
des corrélations qui peuvent être faites entre ce test et l’ensemble des autres
tests, activo-passifs et passifs. Après la prise en compte de tous ces paramètres, la
technique sera directe ou indirecte.
 Au cours de ce test d’engagement facettaire, le praticien doit positionner la ver-
tèbre à traiter dans tous ses paramètres de mobilité (flexion/extension et inclinai-
son/rotation), afin de respecter la « non-douleur » et assurer l’innocuité du geste
technique à réaliser.

Fig. 2.10
Mise en place des paramètres
 La têtière de la table peut être légèrement relevée.
 Les deux avant-bras du praticien viennent s’appuyer sur la table.
Les faces dorsales des articulations métacarpo-phalangiennes
sont au contact de la table (c’est le point d’appui).
 La pulpe de la troisième phalange du majeur et de l’annulaire des
deux mains du praticien appuie sur les processus articulaires.
 L’ensemble des doigts du praticien sont fléchis.
Lorsque l’on a repéré le niveau posant problème (c’est-à-dire la
« postériorité » d’un processus articulaire détectée grâce au test du
rebond), il faut « l’engager ».

Fig. 2.11
Exécution du test
« Engagement » du niveau articulaire posant problème
Pour ce faire, il faut exercer, à l’aide de la prise décrite ci-dessus, une
poussée d’arrière en avant sur les processus articulaires concernés.
Remarque 1 : Lorsqu’on « engage » le niveau cela signifie que l’on
veut coapter les processus articulaires.
Remarque 2 : Le praticien suit l’orientation des interlignes articulaires
entre deux processus articulaires.
Le praticien lordose le rachis de manière segmentaire vertèbre après
vertèbre depuis C2-C3 jusqu’à C6-C7.

23
Le rachis cervical

Fig. 2.12
Exécution du test à gauche
Poussée d’arrière en avant sur un étage cervical avec rotation à
gauche.

Fig. 2.13
Exécution du test à droite
Poussée d’arrière en avant sur un étage cervical avec
rotation à droite
Le praticien engage le niveau de manière bilatérale et, dès que le
niveau est « engagé », il réalise une rotation droite ou gauche du
rachis cervical. Au départ du mouvement les coudes du praticien
sont écartés. Après avoir « engagé » le niveau, le praticien amorce
une rotation droite rapprochant son avant-bras droit de l’axe central.
L’autre main du praticien enclenche elle aussi une rotation de la tête
et du cou du sujet sur la droite (le coude du praticien décolle du plan
de la table).

24
Les tests

Fig. 2.14
Position du praticien pour la réalisation du test,
1re possibilité
Le praticien, assis sur un tabouret ou sur une chaise, déplace son bas-
sin sur la droite pour une rotation gauche de la tête et du cou du
sujet.

Fig. 2.15
Position du praticien pour réaliser le test, 2e possibilité
Le praticien est suffisamment souple pour réaliser une adduction et
une rotation externe de son épaule gauche.

IMPORTANT
Il faut veiller à ne pas perdre l’engagement du niveau vertébral sur lequel on
se trouve.
Il faut également juger de la qualité de la rotation de la tête sur la gauche  :
quand tout est normal, la partie inférieure gauche (au niveau cervical engagé)
recule et la partie supérieure droite avance.
– Noter la qualité de l’arrêt du mouvement.
– Doit-on ou non mettre de l’inclinaison pour continuer à tourner la tête à
gauche ?
– Noter ce que le sujet ressent : douleur, blocage, etc. (voir Préambule).
– Est-ce que la vertèbre sous-jacente avance plus que n’avance la vertèbre sus-
jacente, et inversement ?
– Il faut faire la même chose de l’autre côté, comparer, et à partir de là détermi-
ner si un étage cervical est en restriction de mobilité ou pas.
Exemple pour l’étage cervical C3-C4. Si C3 est postérieure à droite par rapport à
C4, elle va mieux reculer qu’elle ne va avancer. Si C3 est antérieure par rapport
à C4, C3 ne reculera pas à droite.
Remarque : La description ci-dessus est une « image » donnée à des fins péda-
gogiques  : elle nous permet de poser le diagnostic structurel d’une vertèbre
cervicale (C3 est antérieure ou postérieure à droite par rapport à C4).

25
Le rachis cervical

Techniques de réduction
Technique de réduction 1
Technique directe (exemple d’une vertèbre en postériorité droite)
Fig. 2.16
Position du sujet et du praticien
Mise en place des paramètres, 1er temps
Prise mentonnière
Positionnement de la première main du praticien
Si nous sommes en présence d’une « postériorité » droite du proces-
sus articulaire de C3 par rapport à celui de C4, il faut placer son index
droit sur la zone à traiter, puis incliner la tête avec une légère rotation
à droite pour vérifier le niveau (garder la face antérieure de la pulpe
de la phalange proximale de l’index sur le processus articulaire de C3).
Positionnement de l’autre main
Elle est positionnée sur la face latérale gauche de la tête du sujet,
pour amener cette dernière sur l’index droit du praticien par l’inter-
médiaire d’une légère rotation droite et d’une inclinaison droite.
Cette manœuvre est destinée à positionner le rachis cervical sur le
niveau à traiter.
Remarque : Lorsque le test d’engagement facettaire montre une
rotation facilitée du côté opposé à la « postériorité », nous réalisons
une technique dite directe (fig. 2.10 à 2.20).

Fig. 2.17
Mise en place des paramètres
Prise mentonnière (suite)
Le praticien se saisit du menton du sujet à l’aide de sa main gauche
et positionne son index droit sur le processus articulaire de C3 par
exemple.
Il faut régler la hauteur de la têtière de la table en fonction du niveau
à traiter (la têtière est plus élevée pour les cervicales basses et plus
horizontale pour les vertèbres cervicales hautes).

Fig. 2.18
Mise en place des paramètres, 2e temps
À l’aide de la prise mentonnière le praticien amènera la tête du sujet
en rotation gauche, autour du centre de rotation que représente son
index droit sur le processus articulaire de C3 (par exemple).
Le praticien déplace son corps sur la droite du sujet tout en entraî-
nant une rotation gauche de la tête et du cou de ce dernier par une
adduction-rotation externe de l’épaule du praticien, et ce jusqu’à
poser son avant-bras gauche sur la têtière de la table et au contact
de la joue gauche du sujet.

26
Techniques de réduction

Fig. 2.19
Mise en place des paramètres, 3e temps
Tout en conservant le niveau posant problème (C3 par exemple)
par l’intermédiaire de la prise mentonnière, le praticien se prépare à
positionner sa main droite sur le processus articulaire en dysfonction
(voir figure ci-dessous).

Fig. 2.20
Mise en place des paramètres, 4e temps :
pour une mobilisation avec impulsion
L’index de la main droite du praticien glisse sur les processus articulaires des ver-
tèbres cervicales pour venir s’ancrer par l’intermédiaire de la base de la phalange
proximale sur le processus articulaire de C3 (qui est « postérieur » à droite par rapport
à C4), le pouce droit reposant dans le prolongement de l’angle mandibulaire droit.

IMPORTANT
Il est très important de bien conserver l’étage cervical que l’on va mobiliser (dans l’exemple ci-
dessus : C3 par rapport à C4).
Remarque : L’appui se fait directement sur la « postériorité » de la vertèbre en dysfonction.
L’appui peut également se faire avec le pouce.

Pour une réduction optimale


 Le praticien doit se positionner dans l’axe de la mobilisation avec impulsion : son
avant-bras droit est dans cet axe, c’est-à-dire en direction de la pointe du nez du
sujet, sans verrouiller ni appuyer.
 À partir de là il faut vérifier tous les paramètres mis en place avant de mobiliser
(ceci correspondant à ce que l’on avait réalisé lors du test d’engagement facet-
taire) : la flexion, l’extension, l’inclinaison et la rotation du rachis cervical. (Cela se
fait avec la main et l’avant-bras gauche.)
 La mobilisation avec impulsion en elle-même est un couple de forces entre deux
légères impulsions :
– l’une exercée à l’aide de la main gauche empoignant le menton et qui réalise
une légère extension du poignet.
– l’autre positionnée sur le processus articulaire de C3 (dans cet exemple) qui
pousse dans le sens de la mise en tension et contre la résistance (en direction
de la pointe du nez du sujet).
Remarque : Le praticien peut également réaliser son impulsion par l’intermédiaire
du pouce.
 La rotation du rachis cervical étant potentiellement dangereuse au cours de
l’impulsion, l’inclinaison du rachis cervical permet de la diminuer fortement
(ce que montre très bien la figure 2.20).

IMPORTANT
Le praticien doit veiller à bien conserver le niveau à l’aide des mouvements qu’il fait avec sa main
et son avant-bras gauche tout en conservant la mise en place des paramètres quant au niveau à
traiter (paramètres déterminés par les tests spécifiques).

27
Le rachis cervical

Technique de réduction 2
Technique directe (exemple d’une vertèbre
en postériorité droite)
Fig. 2.21
Position du sujet et du praticien. Mise en place des
paramètres
Prise occipitale : pour une technique dite directe
Position de la main droite. Premier temps
Le praticien incline la tête du sujet avec une légère rotation à droite
pour venir « fixer » le niveau (dans cet exemple : le processus articu-
laire de C3 à droite).

Fig. 2.22
Position de la main gauche. Deuxième temps, phase 1
Elle se glisse par l’intermédiaire du majeur au-dessous de la ligne
nucale inférieure (ligne courbe occipitale inférieure) au contact
du rebord postérieur du trou occipital jusqu’à ce que le praticien
empaume à l’aide de sa main gauche la tête du sujet tout en dépla-
çant son corps sur la droite de ce dernier.

Fig. 2.23
Position de la main gauche. Deuxième temps, phase 2
Le praticien déplace son corps sur la droite du sujet ; ce qui entraîne
une rotation gauche de la tête et du cou de ce dernier.

28
Techniques de réduction

Fig. 2.24
Mise en place des paramètres. Troisième temps
Tout en conservant le niveau sur C3 à droite (dans cet exemple) au
moyen de la phalange proximale de son index droit comme centre
de rotation, le praticien tourne la tête du sujet sur sa gauche au
moyen de la prise occipitale (la face dorsale de la main gauche du
praticien repose sur la têtière de la table).

Fig. 2.25
Mobilisation avec impulsion
La main droite réalise une supination pendant que la main droite, positionnée sur le
processus articulaire de C3 réalise une impulsion brève et sèche dans le sens de la
mise en tension et en direction de la pointe du nez du sujet (à l’aide de la base de la
première phalange de l’index ou par l’intermédiaire du pouce).
Remarque : La technique de réduction peut également se réaliser à l’aide du pouce
(fig. 2.29).

IMPORTANT
Le praticien doit veiller à bien conserver le niveau à l’aide des mouvements qu’il fait avec sa main
gauche tout en conservant la mise en place des paramètres quant au niveau à traiter (paramètres
déterminés par les tests spécifiques).

29
Le rachis cervical

Technique indirecte
Exemple d’une vertèbre en postériorité gauche
Fig. 2.26
Technique indirecte
Lorsque le test d’engagement facettaire montre une rotation homolatérale facili-
tée du côté de la « postériorité » du processus articulaire, le praticien doit réaliser
une technique dite indirecte. Il s’agit, dans l’exemple décrit ici, d’une restriction de
mobilité de C3 sur C4 à gauche avec rotation gauche.

Fig. 2.27
Position du sujet et du praticien
Mise en place des paramètres
Prise mentonnière pour la technique indirecte :
positionnement des mains du praticien
Nous sommes ici en présence d’une « postériorité » gauche du
processus articulaire de C3 par rapport à celui de C4 : l’appui de la
phalange proximale de l’index du praticien se fait du côté opposé et
sur le processus articulaire de la vertèbre sous-jacente à la vertèbre
en « postériorité » (c’est-à-dire que l’on prend appui sur C4 à droite
puisque la restriction de mobilité se localise sur C3 par rapport à C4
à gauche).

30
Techniques de réduction

Fig. 2.28
Mobilisation avec impulsion
Noter sur la figure ci-contre la position particulière de l’avant-bras du
praticien, qui porte son impulsion presque perpendiculairement au
rachis cervical, tandis que la main opposée réalise une triple action :
 les doigts posés sur le menton amènent une légère rota-
tion gauche ;
 l’avant-bras amène une légère inclinaison droite pour ouvrir
l’interligne interapophysaire à gauche ;
 la troisième composante du mouvement est une traction dans
l’axe.

Fig. 2.29
Mobilisation avec impulsion.
Variante
Le pouce droit du praticien se positionne dans le prolongement de
l’angle mandibulaire du sujet. Il faut éviter de poser les doigts sur
l’artère carotide.

IMPORTANT
Le praticien doit veiller à bien conserver le niveau à l’aide des mouvements qu’il
fait avec sa main gauche, tout en maintenant la mise en place des paramètres
quant au niveau à traiter (paramètres déterminés par les tests spécifiques). Il est
important au cours de cette mobilisation avec impulsion que tous les mouve-
ments soient simultanés : il ne faut pas utiliser de force.

31
La charnière
3
cervico-thoracique

GUIDE DES FIGURES


Les tests Fig. 3.1 à 3.21
Techniques de réduction Fig. 3.22 à 3.39

Atlas de techniques articulaires ostéopathiques


© 2016, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 33
La charnière cervico-thoracique

Diagnostic
Causes
XX CAUSES DIRECTES
Les mouvements violents et les tensions brusques sur la partie haute du rachis
thoracique ou sur la partie haute de la cage thoracique (accidents de la circulation
par exemple). En ce qui concerne les professions, citons les métiers du bâtiment qui
sollicitent grandement le complexe articulaire que constitue l’ensemble (C7, T1, T2,
K1 : première côte).
Remarque : L’hypertrophie mammaire peut également être une source de pro-
blèmes pour cette zone charnière.

XX CAUSES SECONDAIRES
Le dysfonctionnement de cet ensemble s’installe en général dans l’enfance ou à l’ado-
lescence et il est souvent la conséquence d’attitudes vicieuses de positionnement.
 À l’école : au cours de l’écriture ou pendant la lecture.
 Pendant le sommeil :
– dormir à plat ventre avec le cou en rotation droite ou gauche ;
– dormir sur le côté ou sur le dos avec un oreiller inadapté.
 Au cours de certaines activités sportives : tennis, vélo, volley-ball, etc.
 Les insuffisants respiratoires qui utilisent leurs muscles scalènes (antérieur et
moyen) en tant qu’inspirateurs accessoires, mettant de ce fait K1 en dysfonction
par hypersollicitation.

À propos de l’examen clinique


Il est difficile de rattacher la dysfonction concernant cette région à un mécanisme
précis car il n’existe pas forcément de tableau clinique immédiat. Les douleurs ou
la gêne se manifestent souvent lorsque la dysfonction s’est installée dans le temps
en ayant évolué vers la chronicité ou en ayant créé des phénomènes adaptatifs
secondaires. C’est également une zone très susceptible aux contraintes de la vie
émotionnelle.
À propos de l’examen clinique proprement dit, quatre domaines sont à investiguer
systématiquement.
 Domaine articulaire : acromio-claviculaire, K1 et T1, sterno-costo-claviculaire et
articulation omo-serrato-thoracique.
 Domaine vasculaire : vérifier les pouls concernés.
 Domaine neurologique : myotome, dermatome, réflexe.
 Domaine musculaire : scalène, trapèze, SCOM (sterno-cléido-ostéo-mastoïdien), etc.

À retenir avant réduction


Lorsque l’on souhaite réaliser une technique de mobilisation avec impulsion
au niveau de la charnière cervico-thoracique (C7, T1, T2), il faut noter que l’on va IMPORTANT
Ce chapitre s’intéresse aux dysfonctions
résoudre les problèmes de restriction de mobilité soit par rapport à C7 soit par
de la charnière cervico-thoracique. Toute
rapport à T1 mais toujours par rapport à K1. Il faut noter également que la mobili- mobilisation avec impulsion doit être
sation avec impulsion sur T1 suffit quelquefois à résoudre les dysfonctions pouvant précédée d’un diagnostic d’exclusion
siéger au niveau de K1. Si tel n’était pas le cas, il faudrait utiliser des techniques spé- éliminant toute contre-indication aux
cifiques sur K1, voire des techniques spécifiques visant le complexe ostéo-articulaire techniques de réduction.
(K1, T1), soit par rapport à C7, soit par rapport à T2.
Remarque : Avant de traiter la charnière cervico-thoracique, il faut examiner et trai-
ter les autres articulations faisant partie du complexe articulaire de l’épaule, comme
toujours lorsqu’il s’agit d’une dysfonction atteignant l’une des articulations de ce
complexe.

34
Les tests

Les tests
Les tests activo-passifs
Flexion et extension de la tête et du cou
XX POSITION DU SUJET ET DU PRATICIEN
Le sujet est assis sur la table, soit les pieds posés bien à plat au sol, soit les creux
poplités bien calés contre le rebord de la table. Il est demandé au sujet de se tenir
droit, dans le respect des courbures physiologiques du rachis.
Le praticien, debout derrière le sujet, se déplacera en fonction du positionnement
de ses mains pour la réalisation des différents tests.

Fig. 3.1
Flexion de la tête et du cou
Positionnement des mains du praticien
Exécution du test
L’une des mains du praticien se positionne sur la tête du sujet pour accompagner
et guider le mouvement de flexion. Le pouce de l’autre main se positionne sur le
processus épineux de T1. Le praticien prend note de ce qu’il perçoit au niveau de la
charnière cervico-thoracique (mouvement libre, restreint ou bloqué).
Remarque : L’intérêt pour le praticien de poser le pouce sur le processus épineux de
T1 est de demander au sujet d’arrêter le mouvement de flexion de la tête dès qu’il
perçoit ce mouvement au niveau de T1 (car en dessous de T1, ce mouvement ne
concernerait plus la charnière cervico-thoracique).

Fig. 3.2
Extension de la tête et du cou
Positionnement des mains du praticien
Exécution du test
L’une des mains du praticien se positionne sur la tête du sujet pour accompagner
et guider le mouvement d’extension. Le pouce de l’autre main se positionne sur le
processus épineux de T1. Le praticien prend note de ce qu’il perçoit au niveau de la
charnière cervico-thoracique (mouvement libre, restreint ou bloqué).
Remarque : L’intérêt pour le praticien de poser le pouce sur le processus épineux de
T1 est de demander au sujet d’arrêter le mouvement d’extension de la tête dès qu’il
perçoit ce mouvement au niveau de T1 (car en dessous de T1, ce mouvement ne
concernerait plus la charnière cervico-thoracique).

35
La charnière cervico-thoracique

Rotation de la tête et du cou

Fig. 3.3 Fig. 3.4


Rotation droite Rotation gauche
Positionnement des mains du praticien Positionnement des mains du praticien
Exécution du test Exécution du test

La position du sujet et le positionnement des mains du praticien sont identiques à


ce qui a été décrit pour le test de flexion de la tête et du cou (voir fig. 3.1 et 3.2).
L’une des mains du praticien se positionne sur la tête du sujet pour accompagner
et guider le mouvement de rotation. Le pouce de l’autre main se positionne sur le
processus épineux de T1. Le praticien demande au sujet une rotation à droite ou à
gauche du rachis cervical inférieur et pour ce faire, il lui demande de fléchir légè-
rement le menton, afin que le mouvement ne se perde pas dans la partie haute du
rachis cervical.
Le praticien prend note de ce qu’il perçoit au-dessus du pouce placé sous le proces-
sus épineux de T1 (mouvement libre restreint ou bloqué à droite ou à gauche).
Remarque : L’intérêt pour le praticien de poser le pouce sur le processus épineux de
T1 est de demander au sujet d’arrêter le mouvement de rotation de la tête dès qu’il
perçoit ce mouvement au niveau de T1 (car en dessous de T1, ce mouvement ne
concernerait plus la charnière cervico-thoracique).

36
Les tests

Inclinaison de la tête et du cou

Fig. 3.5 Fig. 3.6


Inclinaison droite Inclinaison gauche
Positionnement du sujet, du praticien Positionnement du sujet, du praticien
et des mains du praticien et des mains du praticien
Exécution du test Exécution du test

La position du sujet et du praticien sont identiques à ce qui a été décrit pour le test
de flexion et d’extension de la tête et du cou (voir fig. 3.1 et 3.2).
Exécution du test
L’une des mains du praticien se positionne sur la tête ou la joue du sujet pour
accompagner et guider le mouvement d’inclinaison. Le pouce de l’autre main se
positionne sur le processus épineux de T1.
Le mouvement est d’abord actif, le praticien lâche ensuite l’une de ses mains, la pose
sur la tête du sujet et majore le mouvement pour en sentir la qualité (l’aller, l’arrêt,
le retour).
À partir d’une position neutre du rachis cervical du sujet, le praticien demande à ce
dernier d’effectuer successivement une inclinaison à droite puis à gauche du rachis
cervical et note l’amplitude du mouvement et sa qualité, ainsi que les compensa-
tions possibles.
Exemples de problèmes rencontrés
 Le praticien peut se trouver face à un sujet qui présente une inclinaison gauche
associée à une rotation droite, le tout combiné avec une extension de la tête et
du cou.
 Le praticien peut aussi se trouver face à un sujet qui présente une inclinaison
gauche associée à une rotation gauche, le tout combiné avec une flexion de la
tête et du cou.
Remarque : L’intérêt pour le praticien de poser le pouce sur le processus épineux de
T1 est de demander alors au sujet d’arrêter le mouvement d’inclinaison de la tête
et du cou dès qu’il perçoit ce mouvement au niveau de T1 (car en dessous de T1, ce
mouvement ne concernerait plus la charnière cervico-thoracique).

37
La charnière cervico-thoracique

Analyse et conclusions concernant les tests


activo-passifs
Si le sujet « vit » plutôt avec un rachis cervical inférieur en flexion, le praticien est le
plus souvent en présence en cas de dysfonction d’un rachis présentant une rotation
du même côté que l’inclinaison.
Si le sujet « vit » plutôt avec un rachis cervical inférieur en extension, le praticien
est le plus souvent en présence en cas de dysfonction d’un rachis présentant une
rotation du côté opposé à l’inclinaison.)

38
Les tests

Les tests passifs


Test du rebond

Fig. 3.7 Fig. 3.8


Test du rebond exécuté à droite Test du rebond exécuté à gauche

Il ne s’agit pas ici d’un rebond habituel, car cette zone est par nature assez rigide. L’un
des pouces du praticien se place successivement sur les faces latérales des proces-
sus épineux de C7, T1 et de T2. L’autre main se place sur la face latérale du crâne du
côté opposé et induit un léger mouvement d’inclinaison de la tête et du rachis. Le
geste technique est réalisé à l’aide des deux mains : il s’agit d’une légère impulsion
qui demande une grande coordination des deux prises de mains afin d’éviter toute
réaction musculaire de défense du sujet. Le mouvement de ballant sur un étage
vertébral est donné par la double impulsion portée par les deux mains du praticien :
 le pouce de l’une des deux mains est placé sur la face latérale du processus épi-
neux de C7, T1 ou T2 ;
 l’autre main est placée sur la face latérale du crâne du côté opposé.
Le praticien recherche s’il y a ou non un ballant, et si ce dernier concerne plutôt C7,
T1 ou T2. Cette technique respecte la courbure physiologique du rachis et recherche
la zone qui offre une résistance à ce type de mobilisation.

39
La charnière cervico-thoracique

Test inspir-expir 

Déplacement de la première côte en fonction


de la respiration du sujet
Fig. 3.9

Après avoir positionné ses doigts sur les deux premières côtes du sujet, le praticien
demande à ce dernier d’inspirer et note si ces deux premières côtes s’élèvent de
manière symétrique ou non (une côte peut « monter » plus que l’autre au cours
de ce mouvement inspiratoire).
Au cours du temps expiratoire qui suit l’inspiration, le praticien note de la même
manière si les deux premières côtes s’abaissent de manière symétrique ou non (une
côte peut « descendre » plus que l’autre au cours de ce mouvement expiratoire).
Remarque : Si K1 est en dysfonction par rapport à T1, il faudra la situer soit en posi-
tion antéro-médiale, soit en position postéro-latérale par l’intermédiaire des tests
spécifiques.

40
Les tests

Les tests spécifiques


Préambule
Le test « inspir-expir » a permis de détecter s’il y avait ou non un problème de dys-
fonction sur la première côte, et le test du rebond de localiser un problème de res-
triction de mobilité soit sur C7, soit sur T1, soit sur T2. À partir de cette analyse et des
conclusions qui en ont été tirées, il convient ensuite de réaliser des tests spécifiques
soit sur C7, soit sur T1, soit sur T2.
Le test du rebond donne le côté du « blocage » principal, mais pas forcément les res-
trictions de mobilité secondaires : la clavicule, C7, T1, T2, ou K1 participent-elles ou
non à la dysfonction ? Aussi faudra-t-il, une fois la restriction de mobilité principale
détectée et levée, retester ce qui est autour (clavicule, C7, T2, K1), ce qui permet de
savoir comment « vivent » ces différentes structures entourant la vertèbre en dys-
fonction, et comment elles se sont adaptées.

IMPORTANT
Lorsque la restriction de mobilité globale de la charnière cervico-thoracique est plus marquée
en rotation qu’en flexion ou en extension, le praticien devra utiliser une technique englobant la
côte et la vertèbre dans un même geste (voir Techniques de réduction conjuguée de T1 et de K1).

Flexion de la tête et du cou

Fig. 3.10
Position du sujet et du praticien
Position des mains du praticien au niveau de la charnière
cervico-thoracique
Le sujet est assis sur la table soit les pieds bien à plat, posés au sol,
soit les creux poplités bien calés contre le rebord de la table. Il est
demandé au sujet de se tenir droit dans le respect des courbures
physiologiques du rachis.
Le praticien debout derrière le sujet se déplacera en fonction des
positionnements respectifs de ses mains pour la réalisation des dif-
férents tests.
Le praticien place ses deux mains autour du cou du sujet en déployant
ses doigts dans la fosse supra claviculaire. L’index de chacune des
mains du praticien s’enroule autour du cou du sujet, l’extrémité de ce
dernier se plaçant en regard de l’articulation sterno-costo-claviculaire
(lorsque les morphologies respectives du sujet et du praticien le per-
mettent).
L’un des pouces du praticien se positionne sur le processus épineux
de T1, l’autre pouce se place sur le processus épineux de C7.

41
La charnière cervico-thoracique

Fig. 3.11
Déroulement du test
Premier temps
Le praticien demande au sujet une flexion lente de la tête et du cou et
note ce qu’il perçoit sous ses pouces.
Dans le meilleur des cas, C7 se déplace avant T1 au cours de la flexion
lente de la tête et du rachis cervical.
Dans le cas où C7 et T1 « partent » ensemble au cours de ce même
mouvement, cela laisse suspecter une restriction de mobilité entre
les articulations inter-apophysaires de ces deux vertèbres.

Fig. 3.12
Déroulement du test
Deuxième temps
Le praticien maintient en place le pouce qui est sur le processus épi-
neux de T1 et déplace celui préalablement positionné sur le proces-
sus épineux de C7 sur le processus épineux de T2.

Fig. 3.13
Déroulement du test
Troisième temps
Dans le meilleur des cas C7 se déplace avant T1 au cours de la flexion
lente de la tête et du rachis cervical.
Dans le cas où T1 et T2 « partent » ensemble au cours de ce même
mouvement ; cela laisse suspecter une restriction de mobilité entre
les articulations interapophysaires de ces deux vertèbres.

42
Les tests

Extension de la tête et du cou

Fig. 3.14
Position du sujet et du praticien
Mise en place des paramètres
Positionnement des doigts du praticien
Le sujet est assis sur la table soit les pieds bien à plat, posés au sol, soit les creux
poplités bien calés contre le rebord de la table. Il est demandé au sujet de se tenir
droit dans le respect des courbures physiologiques du rachis.
Le praticien debout derrière le sujet se déplacera en fonction des positionnements
respectifs de ses mains pour la réalisation des différents tests.
Le praticien place ses deux mains autour du cou du sujet en déployant ses doigts
dans la fosse supra claviculaire. L’index de chacune des mains du praticien s’enroule
autour du cou du sujet, l’extrémité de ce dernier se plaçant en regard de l’articula-
tion sterno-costo-claviculaire (lorsque les morphologies respectives du sujet et du
praticien le permettent).
L’un des pouces du praticien se positionne sur le processus épineux de T1, l’autre
pouce se place sur le processus épineux de C7.

Fig. 3.15
Déroulement du test
Premier temps
Le praticien demande au sujet une extension lente de la tête et du cou et note ce
qu’il perçoit sous ses doigts.
Dans le meilleur des cas, C7 se déplace avant T1 au cours de l’extension lente de la
tête et du rachis cervical.
Dans le cas où C7 et T1 « partent » ensemble au cours de ce même mouvement,
(cela laisse suspecter une restriction de mobilité entre les articulations inter-apo-
physaires de ces deux vertèbres).

43
La charnière cervico-thoracique

Fig. 3.16
Déroulement du test
Deuxième temps
Le praticien maintient en place le pouce qui est sur le processus épineux de T1 et
déplace l’autre pouce préalablement positionné sur le processus épineux de C7 sur
le processus épineux de T2.

Fig. 3.17
Déroulement du test
Vue postéro-latérale
Troisième temps
À partir de ce nouveau positionnement des pouces, le praticien demande à nou-
veau au sujet d’étendre lentement la tête et le rachis cervical.
Le praticien note si ses pouces placés respectivement sur les processus épineux de
T1 et T2 se rapprochent au cours de l’extension lente de la tête et du cou du sujet,
ou si au contraire ils « partent » ensemble au cours de ce même mouvement, ce qui
laisserait suspecter un « blocage » entre les articulations inter-apophysaires de ces
deux vertèbres.

IMPORTANT
Il faut être attentif à ce que peut ressentir le sujet au cours de l’exécution de ce test (gêne, dou-
leurs, irradiations etc.) (voir Préambule), ainsi qu’aux éventuelles compensations, toujours pos-
sibles notamment par l’intermédiaire du rachis cervical.

44
Les tests

Rotation de la tête et du cou

Fig. 3.18 Fig. 3.19


Rotation droite Rotation gauche

Position du sujet et du praticien


La position du sujet et celle du praticien sont identiques à ce qui a été décrit pour le
test de flexion et d’extension de la tête et du cou.
Déroulement du test
Le praticien demande au sujet une rotation à gauche et à droite de la tête et du cou
afin de pouvoir comparer les deux types de rotations :
 y-a-t-il symétrie ou asymétrie de mouvement dans la mobilité ?
 quelles sont les éventuelles compensations mises en place par le sujet en cas de
restriction de mobilité ? Un sujet qui présente une ou plusieurs vertèbres « blo-
quées » au niveau de la charnière cervico-thoracique va en effet compenser ce
déficit de mouvement au moyen du rachis cervical supérieur.

IMPORTANT
– Il faut être attentif à ce que peut ressentir le sujet au cours de l’exécution de ce test (gêne,
douleurs, irradiations etc.). Il faut ainsi veiller aux éventuelles compensations, toujours pos-
sibles notamment par l’intermédiaire du rachis cervical supérieur ou inférieur.
– Le résultat du test de la rotation donne le côté de la « postériorité ».

45
La charnière cervico-thoracique

Inclinaison de la tête et du cou

Fig. 3.20 Fig. 3.21


Inclinaison droite Inclinaison gauche

Position du sujet et du praticien


La position du sujet et celle du praticien sont identiques à ce qui a été décrit pour la
flexion et l’extension de la tête et du cou.
Déroulement du test
Le praticien note :
 si le sujet peut ou non exécuter le mouvement d’inclinaison ;
 si le sujet peut exécuter ce mouvement en y ajoutant une rotation droite ou
gauche, une flexion droite ou gauche ou une extension droite ou gauche.

IMPORTANT
Il faut être attentif à ce que peut ressentir le sujet au cours de l’exécution de ce test (gêne, dou-
leurs, irradiations etc.). Il faut ainsi veiller aux éventuelles compensations, toujours possibles
notamment par l’intermédiaire du rachis cervical supérieur ou inférieur.

Analyse et conclusions concernant les tests


spécifiques
Suite à cette batterie de tests spécifiques, le praticien connaît les mouvements dans
lesquels T1 est en restriction de mobilité. Le praticien est également en mesure de
saisir les compensations mises en place par le sujet.
Par exemple, le praticien peut se trouver face à un sujet présentant une inclinaison
gauche associée à une rotation droite, le tout associé à une extension de la tête et
du cou. Il peut également se trouver face à un sujet qui présente une inclinaison
gauche associée à une rotation gauche, le tout associé à une flexion de la tête et du
cou.
Remarque : Lorsque T1 est en restriction de mobilité, C7 se positionne générale-
ment à l’opposé de cette dysfonction et nécessite une technique spécifique, si elle
est « bloquée » dans cette compensation.

46
Techniques de réduction

Techniques de réduction
Introduction
Nous étudions ici le cas d’une postériorité du processus articulaire de T1 à droite (ce
qui signifie que la vertèbre T1 aura tourné de la gauche vers la droite).
Deux cas de figures se présentent.

1er cas de figure


Le sujet présente une gêne, un manque de mobilité, une douleur en rotation droite.
La technique de réduction se réalisera donc en crochetant de la main droite le pro-
cessus épineux de la vertèbre en question, et en tournant la tête à gauche avec la
main gauche.

2e cas de figure
Le sujet présente une gêne, un manque de mobilité, une douleur en rotation gauche.
La technique de réduction se réalisera donc à l’aide d’une inclinaison et d’une légère
rotation de la tête et du cou avec un appui direct sur la face latérale gauche du pro-
cessus épineux de T1 (pour faire tourner la vertèbre en question de droite à gauche).

47
La charnière cervico-thoracique

Technique 1 : Inclinaison et rotation de la tête et du rachis cervical


facilités du même côté
Exemple d’une réduction de T1 en rotation droite et en inclinaison droite
 Le processus épineux de T1 est « décalé » vers la gauche par rapport aux processus épineux de C7 et de T2.
 Le test du rebond est positif du côté gauche.
 La rotation et l’inclinaison droites sont facilitées.
 Dans ce cas précis T1 est en général en flexion, et il faudra en tenir compte dans la technique de réduction.
Remarque : C’est en général une dysfonction que l’on rencontre en phase aiguë.

Fig. 3.22
Mise en place des paramètres, 1er temps
Le praticien « cale » la pulpe de la phalange distale de son pouce droit sur la partie
latérale gauche du processus épineux de T1. Sa main gauche se pose sur le sommet
du crâne.

Fig. 3.23
Mise en place des paramètres, 2e temps
Le praticien augmente la rotation et l’inclinaison droites de la tête et du cou, ce qui
affine le contact de la phalange distale du pouce droit du praticien placée sur la
partie latérale gauche du processus de T1.

48
Techniques de réduction

Fig. 3.24
Mise en place des paramètres, 3e temps et 4e temps
Le praticien glisse son avant-bras gauche sous le menton du sujet et vient placer sa
main gauche sur la face latérale droite de la tête et de la joue droite de ce dernier
(selon les morphologies respectives du sujet et du praticien).
Le praticien demande au sujet de se relâcher et de se « laisser tomber » sur sa cage
thoracique, ce qui a pour conséquence de fixer le rachis thoracique « haut » du sujet
jusqu’à T1.

Fig. 3.25
Mise en place des paramètres, 5e temps
Tout en maintenant son pouce droit sur la face latérale droite du processus épineux
de T1, le praticien met en place les différents paramètres de correction.
Paramètre A
Le praticien place une légère inclinaison droite de la tête et du rachis cervical du
sujet par l’intermédiaire d’une translation de son propre corps vers la gauche.

49
La charnière cervico-thoracique

Fig. 3.26
Mise en place des paramètres, 5e temps
Mobilisation avec impulsion
Paramètre B
Le praticien amène une rotation gauche de la tête et du cou du sujet par l’inter-
médiaire d’une légère rotation de son propre corps vers la gauche.
La mobilisation avec impulsion se fait sur le début de l’inspiration si T1 est en flexion,
et en fin d’expiration si T1 est en extension.

Pour une réduction optimale


C’est l’analyse et la corrélation des tests entre eux qui permet au praticien de « situer »
le positionnement de la vertèbre dans l’espace et de déterminer le type de res-
triction de mobilité existant. Cela signifie qu’une fois que le praticien a « empilé »,
fixé, stabilisé, tous les paramètres de mobilité (c’est-à-dire tous les mouvements ou
micro-mouvements ou la vertèbre pouvait aller), il ne reste plus au praticien qu’à
porter une impulsion brève et sèche sur la première vertèbre thoracique (T1) dans le
sens où elle ne peut aller, c’est-à-dire contre la restriction de mobilité.

IMPORTANT
Le praticien fixe tout ce qui est mobile, et portera une impulsion brève et sèche dans ce qui ne
l’est pas.

À chaque fois que le praticien portera une impulsion brève et sèche dans le sens de
la mise en tension et contre la résistance (c’est-à-dire contre la restriction de mobi-
lité), il devra l’associer à sa propre inspiration. Ceci aura pour but, en portant le tho-
rax du praticien en expansion, de placer le rachis du sujet en extension et d’ouvrir de
ce fait les interlignes des apophyses articulaires des vertèbres des étages concernés.
Il est évident que tous ces gestes sont réalisés simultanément au cours de la tech-
nique de réduction.
C’est une technique de basse amplitude et de haute vélocité visant à mettre le
moins de force possible au niveau des mains du praticien.
C’est la vitesse avec laquelle le praticien se redresse qui est la clé de la réussite de
cette technique de réduction, les mains du praticien, si elles sont correctement pla-
cées, n’exerçant qu’une force extrêmement légère.
Ces principes sont aussi valables pour la technique 2 qui suit.

50
Techniques de réduction

Technique 2 : inclinaison facilitée d’un côté et rotation facilitée


de l’autre
Exemple d’une réduction de T1 en rotation gauche et en inclinaison droite
Les tests donnent les résultats suivants :
 le processus épineux de T1 est décalé vers la droite par rapport aux processus épineux de C7 et de T2 ;
 le test du rebond est positif du côté droit ;
 la rotation est facilitée d’un côté alors que l’inclinaison l’est du côté controlatéral.
La technique se réalisera soit en flexion, soit en extension, suivant que la vertèbre est positionnée en extension ou en flexion.
Remarque : C’est en général une dysfonction adaptative que le sujet met en place lorsque la restriction de mobilité est ancienne.

Fig. 3.27
Mise en place des paramètres, 1er temps
Le praticien se positionne sur la face latérale droite du processus épineux de T1 à
l’aide de la deuxième phalange de son pouce droit.

IMPORTANT
Le praticien fixe tout ce qui est mobile, et portera une impulsion brève et sèche dans ce qui ne
l’est pas.

Fig. 3.28
Mise en place des paramètres, 2e temps
La vertèbre T1 se trouvant en « position » d’inclinaison droite et de rotation gauche,
le praticien « exagère » légèrement cette dysfonction en amenant le rachis cervical
du sujet en légère inclinaison droite et en rotation gauche pour bien se caler sur
le processus épineux de la première vertèbre thoracique par l’intermédiaire de la
deuxième phalange du pouce droit du praticien. L’intérêt de cette mise en place
des paramètres est de bien « installer » le sujet dans sa dysfonction avant de porter
l’impulsion dans le sens de la correction.

51
La charnière cervico-thoracique

Fig. 3.29
Mise en place des paramètres, 3e temps, 4e temps et 5e temps
Le praticien demande au sujet de se laisser tomber sur sa cage thoracique, ce qui
a pour conséquence de fixer le rachis thoracique « haut » du sujet jusqu’à T1. Le
praticien amène une inclinaison droite et une légère rotation gauche de la tête et
du cou à l’aide de son bras gauche. Le sujet est appuyé contre le thorax du praticien.
Le praticien pousse la tête du sujet par l’intermédiaire de son thorax – où elle est
appuyée, tournée en rotation gauche – et ce, afin de l’amener, ainsi que le rachis
cervical, en inclinaison droite.
Le praticien induit, à l’aide de sa main gauche et de son pouce droit, une rotation
gauche, jusqu’à la mise en tension des tissus.

Fig. 3.30
Mobilisation avec impulsion
La mobilisation avec impulsion se fait sur le début de l’inspiration si T1 est en flexion
et en fin d’expiration si T1 est en extension.
Remarque :
 Le praticien utilise le début de l’inspiration si la vertèbre est en flexion, car lorsque
le sujet inspire la vertèbre se corrige vers l’extension.
 Le praticien utilise la fin de l’expiration si la vertèbre est en extension, car lorsque
le sujet expire la vertèbre se corrige vers la flexion.

52
Techniques de réduction

Pour une réduction optimale


C’est l’analyse et la corrélation des tests entre eux qui permettent au praticien de
« situer » le positionnement de la vertèbre dans l’espace et de déterminer le type
de restriction de mobilité existant. Cela signifie qu’une fois que le praticien a
« empilé », fixé, stabilisé tous les paramètres de mobilité (c’est-à-dire tous les mou-
vements ou micro-mouvements où la vertèbre pouvait aller ; il ne lui reste plus qu’à
porter une impulsion brève et sèche sur la vertèbre thoracique (T1) dans le sens où
elle ne peut aller, c’est-à-dire contre la restriction de mobilité.

IMPORTANT
Le praticien fixe tout ce qui est mobile, et portera une impulsion brève et sèche dans ce qui ne
l’est pas.

À chaque fois que le praticien portera une impulsion brève et sèche dans le sens de
la mise en tension et contre la résistance (c’est-à-dire contre la restriction de mobi-
lité), il devra l’associer à sa propre inspiration. Ceci aura pour but, en portant le tho-
rax du praticien en expansion, de placer le rachis du sujet en extension et d’ouvrir de
ce fait les interlignes des apophyses articulaires des vertèbres des étages concernés.
Il est évident que tous ces gestes sont réalisés simultanément au cours de la tech-
nique de réduction.
C’est une technique de basse amplitude et de haute vélocité visant à mettre le
moins de force possible au niveau des mains du praticien.
C’est la vitesse avec laquelle le praticien se redresse qui est la clé de la réussite de
cette technique de réduction, les mains du praticien, si elles sont correctement pla-
cées, n’exerçant qu’une force extrêmement légère.

53
La charnière cervico-thoracique

Techniques de réduction conjuguée de T1 et de K1


(en dysfonction combinée)
Introduction
Grâce au test « inspir-expir », le praticien sait si la côte monte bien ou pas à l’ins-
piration (du côté droit ou du côté gauche), ou encore si elle ne redescend pas à
l’expiration (du côté droit ou du côté gauche). On dit par exemple que K1 est « en
inspiration ».
Dans un deuxième temps, le praticien réalise des tests par rapport à la vertèbre : K1
étant adaptative dans le temps, elle peut se trouver en position antéro-médiale ou
bien en position postéro-latérale.
À partir de là, le praticien sait que T1 est – par exemple – en rotation droite, K1 se
trouvant en position postéro-latérale à droite et antéro-médiale à gauche.
Lorsque la tête du sujet se met en flexion, K1 se met en position postéro-externe.
Lorsque sa tête se met en extension, K1 se met en position antéro-médiale.

54
Techniques de réduction conjuguée de T1 et de K1 (en dysfonction combinée)

Technique de réduction conjuguée 1


T1 est « positionnée » en rotation droite
et en flexion ; K1 est postéro-latérale à droite
Suite à l’analyse des résultats fournis par les tests, et au vu des conclusions qui en ont
été tirées, le praticien peut constater qu’il se trouve en présence de lésions combi-
nées de T1 et de K1, qui pourront bénéficier de techniques réductrices englobant
dans le même geste technique la réduction de ces deux dysfonctions.
Remarque : K1 est très souvent adaptative à T1 en dysfonction.

Exemples les plus fréquents


Il est possible d’avoir une vertèbre T1 dite postérieure, c’est-à-dire avec un « pro-
cessus transverse » droit plus postérieur que le gauche et un processus épineux
« décalé » vers la gauche par rapport aux processus épineux de C7 et de T1.
T1 en rotation droite :
 si T1 est en flexion, nous aurons la plupart du temps K1 postéro-latérale à droite
en dysfonction.
 si T1 est en extension, nous aurons la plupart du temps K1 antéro-médiale gauche
en dysfonction.
 si l’inclinaison de T1 est opposée à la rotation, nous aurons la plupart du temps K1
en dysfonction antéro-médiale gauche.

Fig. 3.31
Position du sujet et du praticien
Le sujet est assis dans la position de référence (voir figure 3.14).
Le praticien est debout, derrière le sujet et légèrement décalé sur la gauche. La
main gauche du praticien va amener la tête et le cou du sujet en rotation droite.
Sa main droite vient se fixer sur K1, la métacarpo-phalangienne de l’index se pla-
çant sur la partie supérieure et postérieure de K1 (prendre un crédit de peau). La
deuxième phalange du pouce droit du praticien se crochète sur la face latérale
gauche du processus épineux de T1.

55
La charnière cervico-thoracique

Fig. 3.32
Mise en place des paramètres
Le praticien, à l’aide de sa main gauche, se positionne sur la joue droite du sujet, tout
en demandant à ce dernier de se laisser aller sur son thorax (table basse). À partir de
cette position, le praticien va exécuter un mouvement couplé entre la main gauche
qui réalise une légère rotation gauche avec une légère extension et inclinaison
droite de la tête et du cou du sujet, ce qui aura pour conséquence d’amener la prise
de la main droite du praticien sur le bord postérieur de la première côte du sujet à
droite.

IMPORTANT
Le pouce droit du praticien est toujours crocheté sur la face latérale gauche du processus
épineux de T1.

Fig. 3.33
Mobilisation avec impulsion
Elle est la conjonction de plusieurs mouvements vraiment simultanés.

IMPORTANT
Il ne faut pas « perdre » le niveau que l’on souhaite mobiliser.

Le praticien garde le menton du sujet vers le bas à l’aide de son avant-bras gauche,
et il réalise une rotation gauche de la tête et du cou du sujet avec une légère incli-
naison droite à l’aide de sa main gauche.

IMPORTANT
Le pouce droit du praticien est toujours crocheté sur la face latérale gauche du processus
épineux de T1.

Le praticien pousse légèrement sa main droite vers la droite et vers l’avant à l’aide
d’une déviation ulnaire (cubitale), ce qui va amener la vertèbre T1 en rotation
gauche et inclinaison droite, et la côte en position antéro-médiale (antéro-interne).

Pour une réduction optimale


Au cours de l’impulsion, après avoir demandé au sujet d’expirer tout en se laissant
aller sur le thorax du praticien, ce dernier exécute le mouvement de réduction lors
de sa propre inspiration, ce qui amène une légère extension du rachis et une ouver-
ture des processus articulaires de T1 par rapport à C7 et par rapport à T2.

56
Techniques de réduction conjuguée de T1 et de K1 (en dysfonction combinée)

Technique de réduction conjuguée 2


T1 est « positionnée » en rotation droite et en inclinaison gauche ;
K1 est antéro-médiale à gauche

Fig. 3.34
Position du sujet et du praticien
Mise en place des paramètres, 1er temps
Ici, le praticien amène la côte dans son paramètre de correction, qui est en « posi-
tion » postéro-latérale. Pour ce faire, il plaque la métacarpo-phalangienne de son
index gauche à la partie postéro-inférieure de la côte gauche, son pouce gauche
venant au contact de la face latérale gauche de l’épineuse de T1.
Contrairement à la technique précédente, où K1 était dans une « situation » postéro-
latérale, et pour lequel le praticien amenait la côte et la vertèbre dans leurs para-
mètres « lésionnels », le praticien procède différemment ici (figure 3.35).

Fig. 3.35
Mise en place des paramètres, 2e temps
Avec sa main gauche, le praticien amène la tête en rotation gauche et en inclinaison
gauche sur les points de contact de la main gauche.

57
La charnière cervico-thoracique

Fig. 3.36
Mise en place des paramètres, 3e temps
Une fois les paramètres bien fixés, le praticien doit maintenir sa main gauche au
contact de K1 à gauche, laisser tomber le sujet contre lui, et venir placer sa main
droite au contact de la joue gauche du sujet.
Remarque : Contrairement au premier cas de figure, où la première côte (K1) était
dans une « situation » postéro-latérale et où le praticien amenait la côte et la ver-
tèbre dans leurs paramètres lésionnels, le praticien procède différemment dans ce
deuxième cas de figure.
Il faut demander au sujet de laisser sa tête dans la main du praticien, ce qui amène
la flexion désirée au niveau à traiter.

Le mouvement du praticien
Le praticien est décalé sur la droite du sujet et a son sternum plaqué sur le dos de
ce dernier. Il opère une rotation-translation du haut de son corps vers la droite, ce
qui entraîne au niveau de T1 une inclinaison gauche et une rotation droite de par
l’appui du pouce.

Fig. 3.37
Mobilisation avec impulsion
Le praticien, dont la métacarpo-phalangienne de l’index est placée
sur le bord postérieur de la côte, fait en même temps une légère
déviation ulnaire (cubitale) du poignet, ce qui entraîne la côte en
« position » postéro-latérale et corrige la rotation droite de T1. C’est
dans les paramètres de mise en tension et contre la résistance que le
praticien porte l’impulsion brève et sèche.

58
Techniques de réduction conjuguée de T1 et de K1 (en dysfonction combinée)

Technique de réduction conjuguée 3


T1 en rotation gauche et en inclinaison gauche ; K1 est antéro-médiale à droite

Fig. 3.38
Mise en place des paramètres
La technique est identique à celle décrite précédemment, avec toutefois une
modification de l’appui : le point d’appui de l’articulation métacarpo-phalangienne
de l’index du praticien est antéro-supérieur sur K1, et le praticien va pousser vers
l’arrière.
Dans le cas présent, le praticien se translate à gauche et tourne sur sa droite, ce qui
lui permet d’appuyer sur K1 d’avant en arrière, c’est-à-dire de l’amener en « posi-
tion » postéro-latérale.

Fig. 3.39
Mobilisation avec impulsion
Le coude et la main droite du praticien se portent vers l’arrière.
L’articulation métacarpo-phalangienne de l’index droit du praticien porte une
impulsion en direction de sa hanche gauche ; la main gauche du praticien réalise
une inclinaison droite et une translation gauche de la tête et du cou du sujet.

59
Le rachis thoracique
4

GUIDE DES FIGURES


Les tests Fig. 4.1 à 4.15
Techniques de réduction Fig. 4.16 à 4.33

Atlas de techniques articulaires ostéopathiques


© 2016, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 61
Le rachis thoracique

Diagnostic
Causes
XX CAUSES DIRECTES
Causes traumatiques
 Sur un plan général : tout traumatisme direct sur la zone thoracique (par exem-
ple, les accidents de la circulation).
 Le rachis thoracique « haut » et « moyen » : jusqu’à T6 et T7, est plus sensible à des
traumatismes en flexion/extension :
 le coup du lapin ;
 les chocs sur la tête.
Causes d’ordre ergonomique
 Les caissiers ou caissières de supermarché.
 Les opérateurs ou opératrices de saisie sur ordinateur.
 Les personnes qui dorment à plat ventre.
 Chez les peintres en bâtiment, les causes sont adaptatives.
Dans le domaine sportif
 Le service au tennis.
 Les sports de combats : chocs sur la tête.
 Athlétisme : les disciplines de lancer (javelot, marteau, poids, etc.).
 Le rachis thoracique « moyen » et « bas » : la zone allant de T8 à L1 est très sensible
à la rotation :
– revers du tennis à deux mains ;
– golf ;
– tout effort fait en rotation du rachis.

XX CAUSES SECONDAIRES
 Tout traumatisme touchant les vertèbres cervicales se répercute sur les vertèbres
thoraciques.
 Toute atteinte du membre supérieur, qu’elle soit traumatique ou dégénérative, se
répercute sur le rachis thoracique « haut » (c’est à ce niveau qu’il y a compensation).
 Chez les sujets gauchers : l’habitude d’écrire avec un poignet en hyperflexion les
oblige à compenser à l’aide de leur rachis thoracique « haut ».

À propos de l’examen clinique


Les vertèbres thoraciques hautes ont un comportement proche de celui des ver-
tèbres cervicales, quand les basses sont comparables, de ce point de vue, aux ver-
tèbres lombales. La zone thoracique moyenne, quant à elle, bouge peu, que ce soit
en rotation, en latéroflexion ou en flexion/extension.
Remarque :
 Quand le praticien veut tester les vertèbres thoraciques hautes, il utilise les mou-
vements du rachis cervical : flexion/extension, rotations et latéroflexion.
 Quand il veut tester les vertèbres thoraciques basses, il utilise les mouvements
du rachis lombal haut (T11, L1) : rotation minimale et inclinaison opposée à la
rotation.
Il faudra tenir compte des paramètres d’inspiration ou d’expiration lors de la réalisa-
tion de la technique. IMPORTANT
Ce chapitre s’intéresse aux dysfonctions
du rachis thoracique. Toute mobilisation
À retenir avant réduction avec impulsion doit être précédée d’un
Quand le praticien veut tester les vertèbres thoraciques moyennes, il doit établir si diagnostic d’excluion éliminant toute
contre-indication aux techniques de
la restriction de mobilité porte sur la côte, sur la vertèbre, ou éventuellement sur ces
réduction.
deux structures à la fois.

62
Les tests

Les tests
Les tests activo-passifs
Flexion du rachis thoracique

Fig. 4.1
Position de départ
Exécution du test
Position de départ
Le sujet est assis sur la table, soit les pieds posés à plat au sol, soit les creux poplités
bien calés contre le rebord de la table. Il est demandé au sujet de garder le dos droit
dans le respect des courbures physiologiques.
Exécution du test
Le praticien demande au sujet de pencher la tête en avant ; la main du praticien,
posée sur la tête du sujet, accompagne ce mouvement. Le praticien observe le
déroulement du rachis en notant les anomalies éventuelles par rapport aux cour-
bures physiologiques : par exemple une zone en extension (méplat) au niveau tho-
racique qui suit une zone en flexion. Si le sujet présente au niveau de son rachis
thoracique une zone « bloquée », il va forcément la compenser par un autre mouve-
ment : soit un mouvement d’inclinaison, soit un mouvement de rotation.
Remarque 1 : Au cours d’une anamnèse précédant le test, s’enquérir de problèmes
éventuels liés à la flexion de la tête au cours des activités quotidiennes.
Remarque 2 : Être particulièrement vigilant au cours de l’exécution du test à tout
problème pouvant survenir dans le déroulement de ce dernier (voir Préambule).

Extension du rachis thoracique

Fig. 4.2
Position de départ
Exécution du test
Position de départ
Le sujet est assis sur la table, soit les pieds posés à plat au sol, soit les creux poplités
bien calés contre le rebord de la table. Il est demandé au sujet de garder le dos droit,
dans le respect des courbures physiologiques.
Exécution du test
Le praticien demande au sujet de dérouler la tête en arrière et note l’harmonie du
mouvement. Si le sujet présente au niveau de son rachis thoracique une zone « blo-
quée », il va forcément la compenser par un autre mouvement : soit un mouvement
d’inclinaison, soit un mouvement de rotation.
Remarque : Le praticien doit prêter une attention particulière aux « arthrosiques »
(c’est un exemple parmi d’autres). Il faut demander au sujet s’il supporte le
mouvement, et précéder le test d’une anamnèse en règle, où l’on demande
notamment au sujet si, au cours de ses activités quotidiennes, le fait d’amener la
tête en arrière lui pose problème (gêne, douleurs, vertiges).

63
Le rachis thoracique

Rotations gauche et droite du rachis thoracique

Fig. 4.3 Fig. 4.4


Rotation droite Rotation gauche

Position de départ
Le sujet est assis sur la table, soit les pieds posés à plat au sol, soit les creux poplités
bien calés contre le rebord de la table. Il est demandé au sujet de garder le dos droit
dans le respect des courbures physiologiques.
Exécution du test
Le praticien demande au sujet de tourner la tête à gauche et observe jusqu’où ce
mouvement se répercute au niveau du rachis thoracique et même au-delà de la
charnière thoraco-lombale. La main du praticien est posée sur l’épaule ou la tête du
sujet et guide le mouvement.
Le mouvement est comparatif avec le côté controlatéral et l’on note s’il est symé-
trique ou non. Si le mouvement de rotation gauche ou droite du rachis thoracique
est limité d’un côté ou de l’autre, il faut noter le segment rachidien qui est en res-
triction de mobilité.
Remarque 1 : Il est indispensable d’observer les éventuelles compensations mises en
place par le sujet au cours des mouvements demandés (rotation gauche et rotation
droite), afin d’éviter toute gêne ou douleur au cours de ces mouvements.
Remarque 2 : Le praticien doit comparer les résultats obtenus des deux côtés, tant
sur le plan qualitatif que quantitatif.

64
Les tests

Inclinaison latérale gauche

Fig. 4.5
Position de départ
Exécution du test
Position de départ
Le sujet est assis sur la table, pieds posés à plat sur le sol ou creux poplités bien
calés contre le rebord de la table. Le dos est droit, dans le respect des courbures
physiologiques.
Exécution du test
La main gauche du praticien se place sur la tête ou l’épaule gauche du sujet afin de
guider le mouvement d’inclinaison à gauche du rachis et de mieux percevoir toute
compensation susceptible de se mettre en place (soit en flexion ou en extension,
soit en rotation). Cette inclinaison latérale gauche peut s’avérer difficile, gênante ou
douloureuse (pour des motifs que l’anamnèse contribuera à établir).

Inclinaison latérale droite

Fig. 4.6
Position de départ
Exécution du test
Position de départ
Le sujet est assis sur la table, pieds posés à plat au sol ou creux poplités bien calés
contre le rebord de la table. Le dos est droit, dans le respect des courbures physio-
logiques.
Exécution du test
Le praticien garde sa main gauche sur la tête ou l’épaule gauche du sujet afin d’avoir
un référentiel comparatif similaire.
Le mouvement demandé au sujet, guidé par le praticien, est un mouvement d’incli-
naison à droite du rachis thoracique afin de mieux percevoir toute compensation
susceptible de se mettre en place (soit en flexion ou en extension ; soit en rotation).
Cette inclinaison latérale droite peut s’avérer difficile, gênante ou douloureuse (pour
des motifs que l’anamnèse contribuera à établir).
Remarque : La comparaison des deux inclinaisons, droite et gauche, est de mise,
tant sur le plan qualitatif que quantitatif.
Noter sur les figures ci-dessus la différence de mobilité entre l’inclinaison gauche et
l’inclinaison droite.

65
Le rachis thoracique

Les tests passifs


Test du rebond

Fig. 4.7
Position du sujet et du praticien
Mise en place des paramètres
Ce test permet de mettre en évidence la zone qui est en dysfonction. Le sujet est
assis en position de référence : pieds à plat au sol, ou creux poplités plaqués contre
le rebord de la table lorsque celle-ci est haute. Il est demandé au sujet de garder le
dos droit dans le respect des courbures physiologiques. Le praticien est placé sur
la gauche ou la droite du sujet. Il incline le sujet sur sa gauche, par exemple, en
appuyant légèrement vers le bas par l’intermédiaire de son avant-bras gauche
positionné en pronation sur son épaule gauche, la main gauche reposant soit sur le
trapèze gauche, soit sur l’autre épaule du sujet, selon les morphologies respectives
du sujet et du praticien. La main droite du praticien est en position neutre, le pouce
bien écarté, la pulpe du pouce étant placée entre les processus épineux de deux
vertèbres adjacentes : de T1 à T2, puis de T2 à T3, etc., et ce jusqu’à T12. Ce type
de test se pratique sur toute la hauteur du rachis thoracique et doit évidemment
être également réalisé du côté controlatéral. Il est particulièrement centré sur le
segment rachidien « bloqué » détecté par l’analyse des tests activo-passifs préa-
lablement effectués.

Fig. 4.8
Exécution du mouvement
Le praticien entraîne un mouvement de ballant sur toute la hauteur du rachis tho-
racique, en s’aidant éventuellement de son hémibassin (droit ou gauche selon qu’il
teste l’inclinaison droite ou gauche). Au moment où le praticien avance son bassin,
il descend l’épaule gauche du sujet à l’aide de son avant-bras gauche. La subtilité
du geste technique réside dans la poussée exercée par le praticien à l’aide de son
membre inférieur droit placé en fente avant pour une inclinaison gauche (et inver-
sement), couplée à la poussée de son coude gauche positionné sur l’épaule gauche
du sujet afin de focaliser le mouvement au niveau de son pouce droit.
C’est un test qui s’exécute en respectant les différentes morphologies rencontrées :
lorsque le praticien réalise ce test dans une région en cyphose, il laisse cette région
en cyphose ; lorsque c’est sur une zone présentant un méplat, il laisse le sujet dans
son attitude.

IMPORTANT
Ce qu’il faut noter au cours de ce test  : le praticien donne une impulsion en latéroflexion sur
l’hémithorax du sujet et regarde les répercussions de ce ballant sur les processus épineux du
rachis thoracique, en notant les zones de rigidité.

XX CONCLUSION
Le test du rebond est dit positif lorsque le praticien, poussant de gauche à droite
ou de droite à gauche sur les différents étages du rachis thoracique, rencontre une
zone de rigidité. Le praticien doit être particulièrement attentif lorsqu’il parvient sur
cette zone, préalablement détectée au cours de l’analyse des tests activo-passifs.

66
Les tests

Le test tissulaire

Fig. 4.9 Fig. 4.10


Test tissulaire réalisé de gauche à droite Test tissulaire réalisé de droite à gauche

Position du sujet et du praticien


Mise en place des paramètres
Exécution du test
Le praticien place ses pouces sur les processus transverses de l’étage rachidien en
restriction de mobilité, et fait glisser la peau sur les tissus sous-jacents (de droite
à gauche ou de gauche à droite, en empaumant la cage thoracique). Pour les ver-
tèbres thoraciques supérieures, le praticien pose ses pouces sur les processus trans-
verses et déploie ses doigts soit sur les épines de la scapula, soit sur les clavicules, en
fonction des morphologies respectives du sujet et du praticien.
Remarque : Implication de ce test pour la technique de réduction : le praticien devra,
lors de la technique en compression de poitrine (CDP), réaliser l’enroulement du
rachis thoracique du côté des tissus « facilités ».
Noter ci-dessus le sens facilité des tissus beaucoup plus marqué sur la figure 4.9 que
sur la figure 4.10.

67
Le rachis thoracique

Les tests spécifiques de la région thoracique


de T2 à T12
La flexion

Fig. 4.11
Position de départ
Positionnement des doigts du praticien sur le rachis du sujet
Exécution du test
Position de départ
Le sujet est assis sur la table, bras croisés. Le praticien lui demande de fléchir la tête
et d’arrondir le dos jusqu’à la zone rachidienne où siège la restriction de mobilité
sur laquelle le praticien a positionné sa main, par l’intermédiaire du pouce et de
l’index replié sur les processus transverses de la vertèbre en restriction de mobilité.
Par l’intermédiaire de son autre bras le praticien comprime les coudes du sujet sur
son sternum au moment où il inspire.
Quand le niveau souhaité est atteint par le praticien via son avant-bras, il demande
au sujet d’inspirer tout en bloquant l’expansion antérieure de la cage thoracique via
l’appui des coudes sur le sternum et reteste à l’arrière la postériorisation des proces-
sus transverses bilatéraux ou unilatéraux.
Analyse du test
 Soit les processus transverses se postériorisent bien.
 Soit l’un des processus transverses reste antérieur.
 Soit aucun des deux processus transverses ne se postériorise.
Ce résultat doit être corrélé avec le test spécifique d’extension du rachis.

L’extension

Fig. 4.12
Position de départ
Positionnement des doigts du praticien sur le rachis du sujet
Exécution du test
Le sujet est assis sur la table, bras croisés. Le praticien passe son bras par-dessus
l’épaule droite et empoigne les deux coudes du sujet, l’autre main se positionnant
(par l’intermédiaire du pouce et de l’index replié : voir fig. 4.11) sur les processus
transverses de la vertèbre en restriction de mobilité. Le praticien demande au sujet
d’amener son rachis thoracique en extension.
Dès que le sujet est en extension au niveau souhaité, le praticien lui demande de se
relâcher et il teste l’extension du rachis en poussant d’arrière en avant dans le sens
de l’extension par l’intermédiaire de la prise « pouce-index ». À partir de là, le prati-
cien apprécie les différents paramètres du mouvement : qualité de l’aller, du retour,
de l’arrêt, etc. (voir Préambule).
Analyse du test
Ces résultats sont à corréler avec ceux de la flexion.

68
Les tests

La rotation

Fig. 4.13
Position de départ
Mise en place des paramètres
Position des doigts du praticien
Le sujet est assis sur la table, bras croisés ; l’une des mains du praticien
vient empaumer l’épaule controlatérale au niveau de la tubérosité
deltoïdienne (V deltoïdien). L’autre main se place par l’intermédiaire
de son pouce droit sur la face latérale gauche du processus épineux de
la vertèbre en restriction de mobilité (positive au test du rebond) ;
l’extrémité distale de la première phalange de l’index, replié, se place
sur la face latérale droite de la vertèbre sous-jacente. Le praticien fait
corps avec le patient.
But
Bloquer les côtes et empêcher l’inclinaison pendant le test de rota-
tion. Il faut empêcher la diffusion de cette rotation dans les autres
zones du rachis thoracique. Une fois que le sujet est bien compacté
contre le praticien et contre son appui « pouce-index », la zone de
restriction de mobilité ayant été identifiée par les tests passifs (test
du rebond et test tissulaire). Le praticien, à l’aide de sa main gauche,
entraîne l’hémithorax droit en rotation gauche tout en synchronisant
le mouvement avec sa main droite.

Fig. 4.14
Exécution du mouvement
Le praticien démarre le mouvement en étant perpendiculaire à la table et se
retrouve parallèle à cette dernière en fin de mouvement.
Le sujet est parallèle à la table en début de mouvement, et se retrouve perpendicu-
laire à la table à la fin.
Analyse
Noter le côté où la rotation est restreinte. Ce test est à corréler avec les autres tests
spécifiques.

69
Le rachis thoracique

L’inclinaison

Fig. 4.15
Position de départ
Exécution du mouvement
Le sujet est assis sur la table, bras croisés, pieds à plat au sol.
Le praticien, debout, fait corps avec le sujet, et passe son avant-bras droit entre, ou
par-dessus les deux bras du sujet suivant le type de morphologie de ce dernier.

IMPORTANT
Ne pas confondre l’inclinaison latérale gauche ou droite avec le test du ballant.

Plus nous sommes haut placé sur le rachis et moins l’inclinaison est importante. Le
praticien essaie de faire une translation légère étage par étage. Le praticien trans-
late les vertèbres du segment rachidien « bloqué » (détecté par les précédents tests)
de chaque côté du rachis. Il faut veiller à ne pas effectuer le mouvement en rotation.
Dans un deuxième temps, il exécute une inclinaison gauche et droite du rachis en
aidant le mouvement à l’aide du pouce droit placé sur la face latérale gauche ou
droite du processus épineux de la vertèbre concernée.
Conclusion
Le côté qui ne s’incline pas est à corréler avec les tests spécifiques concernant la
flexion, la rotation et l’extension.

Conclusions des tests


 Une analyse fine des résultats des tests globaux activo-passifs peut mettre
en évidence une zone rachidienne, par exemple (T6-T7, T7-T8), « vivant » en
extension/rotation droite et inclinaison gauche, ou en flexion, rotation droite et
inclinaison droite. Exemple. Si au cours d’un des mouvements demandés au sujet,
nous notons :
– une rotation gauche aisée et libre ;
– une rotation droite possible uniquement si le sujet rajoute un paramètre
d’extension et d’inclinaison gauche au niveau de la région (T6-T7, T7-T8) par
exemple, cela signifie que cette zone « vit » en extension, rotation droite et
inclinaison gauche.
 Le test du rebond nous précisera si cette zone est en restriction de mobilité ou si
le sujet « vit » bien cette compensation sans dysfonction.
 Si le test du rebond est positif, les tests spécifiques nous permettront de situer
exactement la position dans l’espace de la vertèbre en dysfonction. Exemple. T7
peut être en extension, rotation droite et inclinaison gauche.
 La mobilisation avec impulsion doit toujours être réalisée en fonction du test tis-
sulaire, seul garant du sens de la « non-douleur ».

70
Technique de réduction

Technique de réduction
Mise en place du levier supérieur (rachis thoracique supérieur)

Fig. 4.16
Mise en place des paramètres
Mise en place du levier supérieur, 1er temps
Le praticien se saisit des poignets du sujet afin de guider le mouve-
ment.

Fig. 4.17
Mise en place des paramètres
Mise en place du levier supérieur, 2e temps
Le praticien demande au sujet de placer ses mains sur ses épaules et
le guide en fonction du niveau à traiter :
 plus haut si la technique de réduction concerne les vertèbres tho-
raciques hautes ;
 plus bas si la technique de réduction concerne les vertèbres thora-
ciques basses.
Dans le cas représenté ici, la technique de réduction s’applique à une
vertèbre appartenant au segment thoracique moyen.

Fig. 4.18
Mise en place des paramètres
Mise en place du levier supérieur, 3e temps
Le praticien vérifie que les coudes du sujet sont bien serrés et compactés ; il appuie
légèrement sur les coudes du sujet afin de vérifier s’il est bien au niveau de la zone
à traiter.
Remarque : Le praticien amène l’épicondyle latéral du coude du membre supérieur
du sujet le plus à l’aplomb possible de la zone à traiter.
 Si la zone à traiter se situe au niveau du rachis thoracique « bas », le praticien
exerce son appui obliquement de bas en haut et d’avant en arrière au cours de la
technique de réduction.
 Si la zone à traiter se situe au niveau du rachis thoracique « haut » et thoracique
« médian », le praticien appuie perpendiculairement à la table et d’avant en
arrière lorsqu’il réalise la technique de réduction.

71
Le rachis thoracique

Rachis thoracique médian


Fig. 4.19
Mise en place des paramètres
Mise en place du levier inférieur, 1er temps
La mise en place du levier supérieur est décrite figures 4.16 à 4.18.
 Les bras du sujet sont croisés de telle manière que l’épicondyle latéral du coude
« supérieur » soit situé au niveau de la région à traiter.
 Le praticien demande au sujet de fléchir sa tête et glisse son avant-bras gauche le
long de sa nuque et de son rachis cervical.
 La main droite du praticien s’appuie sur la table, pour se stabiliser et pour « sou-
lager » le rachis lombal de celui-ci.

Fig. 4.20
Mise en place du levier inférieur, 2e temps
 Les trois derniers doigts (flexion de P1, P2 et P3) sont pliés ; l’index et le pouce
sont détendus.
 La main du praticien est en déviation ulnaire (cubitale), son pouce se dirigeant
vers le crâne du sujet.
 Le contact des processus transverses se fait sur la face dorsale de P2 et sur l’émi-
nence thénar en fonction des morphologies respectives du sujet et du praticien.

72
Technique de réduction

Rachis thoracique inférieur


Fig. 4.21
Mise en place du levier inférieur, 1er temps
La mise en place du levier supérieur est décrite figures 4.16 à 4.18.
Le praticien augmente la flexion et l’inclinaison du tronc du sujet jusqu’à le poser
sur son genou ou sa cuisse gauche afin de permettre à sa main droite de vérifier que
l’action se passera au bon niveau (compter les vertèbres depuis C7).

Fig. 4.22
Mise en place du levier inférieur, 1er temps : autre vue
La figure ci-contre montre les positions respectives du sujet et du praticien, vues
sous un autre angle.

73
Le rachis thoracique

Fig. 4.23
Mise en place du levier inférieur, 2e temps
Le praticien prend appui avec son éminence thénar de la main droite
sur la postériorité du processus transverse de la vertèbre à mobiliser.
Les troisième, quatrième et cinquième doigts repliés au niveau de la
paume de la main viennent se positionner par l’intermédiaire de
la face dorsale de la partie distale de la deuxième phalange sur les
processus transverses controlatéraux des vertèbres sous-jacentes.
Il faut veiller à positionner la main en inclinaison ulnaire (cubitale)
en prenant soin de veiller à ce que le pouce soit dirigé vers le haut
(direction crâniale).
Remarque : Si l’action correctrice se situe au niveau des vertèbres
thoraciques basses, la mise en place du levier inférieur nécessite une
majoration de la flexion du tronc pour atteindre le niveau souhaité.

Fig. 4.24
Mise en place du levier inférieur, 3e temps
Le praticien « redéroule » le sujet sur la table tout en réglant les
différents paramètres de rotation et d’inclinaison jusqu’au segment
rachidien à traiter et jusqu’à ressentir la postériorité des processus
transverses de la vertèbre à réharmoniser.

Fig. 4.25
Mobilisation avec impulsion
Dans le cas des vertèbres thoraciques basses ou moyennes, la mobi-
lisation avec impulsion se fait soit en extension, soit en flexion de
rachis et l’impulsion est portée de bas en haut et en direction de la
table.

74
Technique de réduction

Pour une réduction optimale


XX RÉDUCTION DANS LE SENS DE L’EXTENSION DU RACHIS
(POUR UNE VERTÈBRE DIAGNOSTIQUÉE EN FLEXION)
Elle est réalisée par la simultanéité de trois mouvements exécutés au début de l’ins-
piration.
 Le praticien appuie d’avant en arrière et de bas en haut sur les coudes du sujet par
l’intermédiaire de sa région abdominale haute.
 La main droite du praticien est placée sur la postériorité du processus transverse
de la vertèbre à mobiliser et réalise un contre-appui à l’appui sur les coudes du
sujet.
Remarque : Suivant les morphologies respectives du praticien et du sujet, le bras
gauche du praticien relâche légèrement sa flexion pour pouvoir aller dans l’exten-
sion du rachis, mais il rajoute une composante de compression sur la tête du sujet
par l’intermédiaire de ce même bras gauche.

XX RÉDUCTION DANS LE SENS DE LA FLEXION DU RACHIS


(POUR UNE VERTÈBRE DIAGNOSTIQUÉE EN EXTENSION)
Elle est réalisée par la simultanéité de trois mouvements exécutés à la fin de l’expi-
ration.
 Le praticien appuie d’avant en arrière et de bas en haut sur les coudes du sujet par
l’intermédiaire de sa région abdominale haute.
 La main droite du praticien est placée sur la postériorité du processus transverse
de la vertèbre à mobiliser et réalise un contre-appui à l’appui sur les coudes du
sujet.
Dans le même temps, la main gauche du praticien tracte dans l’axe et majore la
flexion de la région thoracique.
Le praticien « repositionne » le levier supérieur par rapport au levier inférieur en
fonction des paramètres diagnostiqués.
 Si la correction doit se faire en extension, le praticien relâche sa prise afin d’ame-
ner de l’extension au niveau souhaité via le levier supérieur.
 Si la technique doit se faire en flexion, elle est réalisée par une avancée du bassin
du praticien tout en maintenant la cyphose du sujet.
 Par l’intermédiaire de l’action concomitante des deux leviers, supérieur et infé-
rieur, le praticien cherche les paramètres d’inclinaisons et de rotations adéquats
afin de réaliser la mobilisation avec impulsion.

75
Le rachis thoracique

Rachis thoracique supérieur


Fig. 4.26
Mise en place des paramètres du levier supérieur,
1er temps
Le praticien demande au sujet de croiser les bras sur les épaules ;
il accompagne le mouvement à l’aide de sa main gauche.

Fig. 4.27
Mise en place des paramètres du levier supérieur,
2e temps
À l’aide de sa main gauche, le praticien tracte légèrement les épaules
du sujet vers le bas par l’intermédiaire des coudes de ce dernier.
Il appuie d’avant en arrière par rapport au niveau choisi pour la
réduction.

Fig. 4.28
Mise en place des paramètres du levier inférieur,
1er temps
Le praticien engage sa main gauche sur la partie haute du rachis
thoracique. La main droite fléchit un peu plus la nuque du sujet pour
amener le levier supérieur plus ou moins au niveau de la zone à mobi-
liser afin de réduire la restriction de mobilité.

76
Technique de réduction

Fig. 4.29
Mise en place des paramètres du levier inférieur, 2e temps
Pour pouvoir soulever le sujet, le praticien prend appui sur la table
à l’aide de sa main droite, pendant que sa main gauche, placée à la
partie « haute » du rachis thoracique du sujet, soulève ce dernier.
Remarque : Le praticien doit veiller à prendre un deuxième appui
contre le bord de la table à l’aide de sa cuisse gauche afin de préser-
ver sa région lombale.

Fig. 4.30
Mise en place des paramètres du levier inférieur, 3e temps
Le praticien soulève le sujet de manière à poser le flanc droit de ce
dernier sur sa cuisse gauche (voir aussi figure suivante), ce qui lui per-
mettra de rechercher à l’aide de sa main droite le « bon niveau » par
rapport à la technique de réduction choisie, tout en ayant sécurisé
le sujet.

Fig. 4.31
Mise en place des paramètres du levier inférieur, 4e temps
Le praticien pose son coude droit sur la table de manière à amener le rachis du sujet
dans l’axe de la table et à repérer le segment vertébral à mobiliser.

77
Le rachis thoracique

Fig. 4.32
Mise en place des paramètres du levier inférieur, 5e temps
Positionnement de la main gauche du praticien sur le processus
transverse de la vertèbre à mobiliser
L’éminence thénar de la main droite du praticien se positionne sur la postériorité
du processus transverse gauche de la vertèbre à mobiliser pendant que l’extrémité
distale de la deuxième phalange de l’annulaire se positionne sur le processus trans-
verse controlatéral de la vertèbre sous-jacente.

Fig. 4.33
Mobilisation avec impulsion dans le sens de l’extension du rachis
Le praticien règle le paramètre d’extension en relâchant légèrement la flexion du
tronc du sujet tout en comprimant le levier supérieur contre le levier inférieur par
l’intermédiaire de sa région abdominale haute. L’impulsion se porte directement
d’avant en arrière (en direction de la table).

78
Technique de réduction

Pour une réduction optimale


XX MISE EN PLACE DES PARAMÈTRES DU LEVIER INFÉRIEUR
 Si le praticien déplace son corps vers la gauche du sujet, le rachis de ce dernier fait
une rotation vers la gauche.
 Si le praticien déplace son corps vers la droite du sujet, il induit une rotation
droite de l’étage rachidien choisi en fonction de la réduction à réaliser.
Le praticien utilise également son corps pour mettre en place le paramètre
d’inclinaison :
 pour une inclinaison gauche, le praticien, tout en poussant légèrement dans l’axe
de son avant-bras droit, avance son hémithorax droit et son épaule droite ;
 pour une inclinaison rachidienne droite, le praticien, tout en tractant dans l’axe
de son avant-bras droit, pousse légèrement dans le même sens avec son hémi-
thorax gauche.
Remarque : Ces deux mouvements du rachis (rotation et inclinaison) sont
concomitants.

XX MOBILISATION AVEC IMPULSION DANS LE SENS DE L’EXTENSION


DU RACHIS (POUR UNE VERTÈBRE DIAGNOSTIQUÉE EN FLEXION)
Le praticien demande au sujet d’inspirer. Dans un deuxième temps, le praticien
accompagne l’expiration tout en affinant la mise en place des paramètres. Ce der-
nier redemande une inspiration au sujet et il porte de manière brève et sèche la
mobilisation avec impulsion au début de l’inspiration (la vertèbre ayant tendance,
au début de l’inspiration, à se mettre en extension, ce qui constitue une aide en plus
pour la réalisation de la réduction).

XX MOBILISATION AVEC IMPULSION DANS LE SENS DE LA FLEXION


DU RACHIS (POUR UNE VERTÈBRE DIAGNOSTIQUÉE EN EXTENSION)
Le praticien demande au sujet d’inspirer la bouche ouverte (cela permet d’éviter,
lorsque le praticien exécute sa mobilisation avec impulsion, que le sujet ne bloque
la technique de réduction). Le praticien accompagne le sujet dans son expiration
tout en affinant les paramètres et porte la mobilisation avec impulsion en fin d’expi-
ration (la vertèbre ayant tendance, en fin d’expiration, à se mettre en flexion : c’est
donc une aide en plus pour la réalisation de la réduction).

Variante en fonction du sujet et du praticien


Le praticien détermine le segment rachidien à traiter à l’aide des coudes du sujet,
et se place perpendiculairement aux coudes de ce dernier. Le praticien positionne
la partie haute de sa région abdominale toujours perpendiculairement aux coudes
du sujet. Avec sa main droite le praticien se glisse sous la scapula gauche du sujet,
et il bascule légèrement ce dernier sur son côté droit, en lui demandant de fléchir
légèrement la tête. Le praticien glisse son bras le long du rachis en soulevant la tête
avec son coude, puis il redéplace son bassin pour l’amener parallèlement à la table
en demandant au sujet de le suivre.

Principes de la technique en compression de


poitrine (CDP)
La région thoracique est beaucoup moins dépendante des muscles que la zone cervi-
cale ou lombale. Il y aura donc davantage de douleurs d’origine capsulo-ligamentaire
que d’origine musculaire. Les articulations interapophysaires vont glisser d’avant en
arrière. Le principe de la technique correctrice sera donc de fixer la vertèbre sous-
jacente et de mobiliser la vertèbre sus-jacente, en prenant toujours en compte la
flexion, l’extension et les translations en latéralité de ces vertèbres, car elles s’inclinent

79
Le rachis thoracique

soit d’un côté soit de l’autre dès qu’il existe une restriction de mobilité en flexion
ou en extension. Il est souhaitable que sujet et praticien respirent tous deux par la
bouche pour éviter tout verrouillage du thorax.

IMPORTANT
Il faut appliquer une force, via le thorax du sujet, qui respectera l’orientation des surfaces articu-
laires :
• plus on sera sur les vertèbres thoraciques « basses », plus on positionnera le sujet en flexion du
tronc et plus la mobilisation en impulsion sera portée de bas en haut ;
• plus on sera sur les vertèbres thoraciques « hautes », plus on positionnera le sujet couché sur la
table et plus la mobilisation en impulsion sera portée perpendiculaire à la table.
Pour réduire la restriction de mobilité thoracique – qu’elle soit haute, moyenne ou basse –, le
praticien utilisera le bras de levier constitué par le croisement des bras du sujet sur sa poitrine.

Pour une réduction optimale


Ces indications valent pour une mobilisation en CDP (compression de poitrine)
avec impulsion, que la technique s’adresse aux vertèbres ou aux articulations
costo-vertébrales, portant sur chacun des temps expiratoire et inspiratoire de la res-
piration du sujet.

80
5
Les côtes

GUIDE DES FIGURES


Les tests Fig. 5.1 à 5.13
Techniques de réduction Fig. 5.14 à 5.27

Atlas de techniques articulaires ostéopathiques


© 2016, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 81
Les côtes

Diagnostic
Causes
XX CAUSES DIRECTES
Causes traumatiques
Ce sont les suites de traumatismes liés aux activités sportives :
 golf ;
 tennis (faux mouvement pendant le service) ;
 arts martiaux (judo : les efforts en rotation) ;
 les cyclistes (chute) ;
 chocs entre skieurs.
Causes adaptatives et ergonomiques
Ce sont toutes les personnes travaillant avec les bras en l’air (comme les ouvriers du
bâtiment : peintre, plâtrier), ou avec la tête et le tronc penchés en avant et légère-
ment en torsion (chirurgien, dentiste).
Également, les personnes travaillant sur ordinateur avec une position inadaptée.

XX CAUSES SECONDAIRES
 Tous les troubles statiques :
– soit d’origine podologique ;
– soit d’origine rachidienne (scoliose, attitude scoliotique, inversion des courbures).
 Les modifications fonctionnelles et structurelles liées :
– à l’âge ;
– aux prises de poids sur la région abdominale ;
– à la grossesse (poids du fœtus sur l’abdomen, voire fœtus mal positionné) ;
– aux maladies cardio-respiratoires.

À propos de l’examen clinique


Si, lors des tests activo-passifs, le sujet rapporte une gêne, une douleur ou une res-
IMPORTANT
triction de mobilité :
Ce chapitre de l’ouvrage s’intéresse aux
 en flexion ou en extension, il est probable qu’il s’agisse une dysfonction de type dysfonctions des côtes. Toute mobilisa-
primaire au niveau inter-apophysaire vertébral ; tion avec impulsion doit être précédée
 si ces problèmes surviennent davantage en rotation, la dysfonction sera plutôt d’un diagnostic d’exclusion éliminant
d’origine costale (costo-vertébrale ou costo-transversaire) ; toute contre-indication aux techniques de
 les tests « inspir-expir » mettent toujours en évidence la dysfonction de type cos- réduction.
tal associée ou non à la dysfonction de type inter-apophysaire vertébral ;
 les tests passifs (test tissulaire et rebond) et les tests spécifiques, décrits ci-après,
feront la distinction entre les dysfonctions portant sur les articulations interapo-
physaires vertébrales et costo-transversaires.

À retenir avant réduction


Concernant les articulations costo-transversaires et costo-vertébrales, deux grands
principes doivent être respectés avant toute mobilisation avec impulsion, lorsque
l’on souhaite appliquer une technique de réduction en position assise.
 Lorsque le praticien réalise une technique de réduction en flexion de rachis, il fait
exécuter au sujet une inclinaison et une rotation homolatérale du rachis du côté
de la restriction de mobilité.
 Lorsque le praticien réalise une technique de réduction en extension du rachis, il
fait exécuter au sujet une inclinaison du côté de la restriction de mobilité et une
rotation controlatérale.

82
Les tests

Les tests
Les tests activo-passifs
Le lecteur se reportera au chapitre Le rachis thoracique pour la réalisation des tests
activo-passifs.

Les tests passifs


Ce sont le test du rebond et le test tissulaire, qui doivent être réalisés dans cet ordre.
Test du rebond (fig. 5.1 à 5.6)
 Il permet de mettre en évidence une éventuelle « rigidité » et/ou douleur et pré-
cise l’étage costo-vertébral concerné.
 Il permet également de confirmer ou d’infirmer ce qu’ont détecté les tests activo-
passifs.
Test tissulaire (fig. 5.6 et 5.7)
 Il peut confirmer ou infirmer les tests activo-passifs et le test du rebond, mais
c’est son résultat qui prédomine.
Remarque : Le test tissulaire se situe entre la plainte formulée par le sujet, et la mise
en évidence du problème, réalisée par le praticien. Si le praticien respecte « le sens
des tissus », il est à peu près certain de respecter le sens de la « non-douleur » dans
la mobilisation avec impulsion.

Test du rebond

Fig. 5.1
Position du sujet
Le sujet est assis sur la table, pieds à plat au sol ou creux poplités bien calés contre
le rebord de la table, rachis lombal en lordose physiologique.
Le sujet empaume son épaule droite avec sa main gauche et son hémithorax gauche
avec sa main droite.

83
Les côtes

Fig. 5.2
Position du praticien
Si c’est, par exemple, le côté droit du sujet qui est testé, le praticien place son avant-
bras gauche entre, ou par-dessus les bras croisés du sujet (selon les morphologies
respectives du sujet et du praticien), et vient empaumer avec sa main gauche le
bras droit du sujet au niveau du V deltoïdien (tubérosité deltoïdienne) et plaque son
hémithorax gauche sur l’épaule gauche du sujet pour faire corps avec lui.

Fig. 5.3
Position de la main du praticien
Le poignet est en extension et en légère inclinaison radiale, et la paume de la main
est dirigée vers le haut. Ainsi positionnée, la main se place sur l’arc postérieur (entre
le processus transverse et l’arc costal) de la côte que l’on souhaite tester.
Exemple : s’il s’agit de tester K7, cela concerne les 6e et 7e vertèbres thoraciques.

84
Les tests

Fig. 5.4
Position du sujet et du praticien
Exécution du test (A)
Le praticien induit une légère inclinaison gauche pour que les vertèbres concer-
nées se translatent légèrement du côté droit (translation perçue par le praticien
par l’intermédiaire de l’éminence hypothénar de sa main gauche dans la situation
décrite ici).

Fig. 5.5
Exécution du test (B)
À partir du mouvement amorcé sur la figure 5.4 et ce mouvement
ayant été épuisé, il s’agit de déterminer s’il y a ou non présence de
rebond. À cette fin, le praticien pousse et essaye d’aller plus loin dans
le mouvement, selon la plasticité du sujet, et il apprécie la qualité de
ce qu’il perçoit. Cette appréciation est comparative : avec les étages
sus- et sous-jacents, et avec le côté controlatéral.

IMPORTANT
Ce test permet de déterminer le niveau, l’étage costo-vertébral qui est en res-
triction de mobilité.

85
Les côtes

Test tissulaire

Fig. 5.6
Position du sujet et du praticien
Mise en place des paramètres
Le sujet est assis les pieds à plat au sol (pour une table basse) ou creux
polités bien calés contre le rebord de la table (pour une table haute),
les mains sur ses genoux ; le rachis est en position neutre, de réfé-
rence. Le praticien est soit debout, soit assis derrière le sujet selon
leurs morphologies respectives, et selon le niveau à tester.
Le praticien pose ses deux mains ouvertes à plat au niveau de l’étage
à tester. Les pouces se posent au voisinage des arcs costaux.

Fig. 5.7
Exécution du test
Le praticien note le « sens facilité des tissus » (voir la Remarque
ci-dessous) sur la respiration du sujet (c’est-à-dire plutôt en « inspir »
ou en « expir »), et le côté qui se déplace d’abord. Le praticien accom-
pagne ces mouvements en augmentant le glissement des tissus.
Remarque : Le test tissulaire, au travers du « sens facilité » des tissus
– qui est en général celui de la « non-douleur » –, donne la direction
et le sens du geste correctif.

86
Les tests

Les tests spécifiques


Ces tests permettent au praticien de mettre sur pied la technique de mobilisation
avec impulsion. Le résultat de ces tests permet en effet d’évaluer dans quelle direc-
tion, dans quel sens et contre quelle résistance le praticien portera sa mobilisation
avec impulsion.

Fig. 5.8
Mise en place des paramètres
Position particulière de la main du praticien qui se pose sur l’arc
costal postérieur de la côte
Cette dernière se pose de chaque côté du rachis entre le processus transverse de la
vertèbre et l’angle costal, dans la position suivante :
 extension et abduction du pouce ;
 index : extension de la première phalange et flexion des deuxième et troisième
phalanges ;
 flexion des trois derniers doigts (majeur, annulaire et auriculaire) ;
 pronation et légère déviation ulnaire (cubitale) de la main.

Fig. 5.9
Extension du rachis
Positionnement de la main du praticien sur la cage
thoracique du sujet
Gros plan sur le positionnement particulier des doigts
La main du praticien prend contact avec la cage thoracique du sujet
sur les arcs postérieurs des deux côtes (entre le processus transverse
et l’angle costal) appartenant à l’étage costal que l’on souhaite tester.
Le test se pratique sur les côtes (de K2 à K10) et il est comparatif avec
l’autre côté.
Le praticien place son pouce sur l’arc postérieur d’une côte d’un
hémithorax et l’index replié se place sur l’arc postérieur de la côte
controlatérale.

87
Les côtes

Fig. 5.10
Positionnement de la main du praticien sur la cage thoracique
du sujet
Autre vue
Le praticien place son avant-bras perpendiculaire au thorax du sujet (le coude étant
à 90° de flexion). Il prend contact avec les deux arcs postérieurs (entre le proces-
sus transverse et l’angle costal) des deux côtes de même niveau situées de part et
d’autre du rachis.

Fig. 5.11
Exécution du test
Le praticien demande au sujet d’amener son rachis en extension (dans un deuxième
temps il l’amènera en flexion, voir fig. 5.13). Cela a pour conséquence d’amener la
tête costale et l’arc costal postérieur des deux côtes au même niveau en avant et en
dedans.

IMPORTANT
Dans un premier temps, c’est le sujet qui fait le mouvement d’extension de rachis, dans un
deuxième temps, le sujet se «  relâche  ». Le praticien, tout en maintenant la position, exécute
le test.
Le test est répété sur tous les arcs costaux postérieurs, de K2 à K10.
Le praticien, à l’aide de sa main posée sur les deux arcs costaux postérieurs de chaque côté du
rachis, note région par région toute anomalie perçue sous ses doigts : une éventuelle asymétrie
sur un étage, par exemple, avec, d’un côté, un arc costal postérieur qui ne semble pas « aller » en
avant et en dedans au cours de l’extension du rachis.

Remarque : Pour donner toute leur efficacité à ces tests, il faut demander au sujet de
se relâcher dès que les coudes sont amenés :
 dans le cadre de l’extension : en arrière et en haut (fig. 5.11),
 dans le cadre de la flexion : en bas et en arrière (fig. 5.13).
Ceci, d’une part, pour être plus précis dans la recherche de l’étage à corriger, et
d’autre part afin d’apprécier la qualité de ces mouvements testés.

88
Les tests

Fig. 5.12
Flexion du rachis
Position du sujet et du praticien
Positionnement des mains du praticien
Les positions respectives du sujet et du praticien sont identiques à
celles décrites pour le test précédent (voir fig. 5.9 et 5.10).
Le praticien place son avant-bras perpendiculaire au thorax du sujet
(le coude à 90°), prend contact avec l’arc postérieur de la côte (entre
le processus transverse et l’arc costal) et suit le mouvement des côtes
lorsque le sujet se met en flexion (voir fig. 5.13).

Fig. 5.13
Exécution du test
Le praticien demande au sujet d’amener son rachis en flexion (après l’avoir amené
préalablement en extension, voir fig. 5.11), ce qui a pour conséquence d’amener la
tête costale et l’arc costal postérieur des deux côtes d’un même niveau en arrière et
en dehors.
Dans cette position, le praticien comprime les coudes du sujet contre son thorax et
lui demande une inspiration tout en empêchant l’expansion antérieure de la cage
thoracique. Le praticien perçoit à l’aide de sa main droite la symétrie ou la dissymé-
trie du mouvement costal postérieur.

IMPORTANT
C’est le sujet qui fait le mouvement de flexion du rachis, puis il se « relâche ».
Le test est répété sur tous les arcs costaux postérieurs de K2 à K10 où le test de rebond est positif.
Le praticien, à l’aide de sa main posée sur les deux arcs costaux postérieurs de chaque côté du
rachis, note région par région toute anomalie perçue sous ses doigts : par exemple une éven-
tuelle asymétrie sur un étage, avec, d’un côté, un arc costal postérieur qui ne semble pas « aller »
en arrière et en dehors au cours de la flexion du rachis.

89
Les côtes

Analyse et conclusions du test de flexion-extension


Le praticien compare les résultats pour chaque étage costal entre la flexion et
l’extension, et note pour chacun d’eux la présence ou non d’une région asymétrique.
C’est la corrélation entre le comportement antéro-médial et postéro-latéral d’une
côte lors du test de flexion-extension et la gêne ou la douleur exprimées par le sujet
qui nous permet le diagnostic d’une dysfonction costale.

XX EXEMPLE
Si au cours du test en extension de rachis, l’arc costal postérieur gauche d’une côte
« va » bien en position antérieure et médiale, alors que l’arc costal postérieur droit
de la côte controlatérale « reste » plus en arrière et en dehors (c’est-à-dire davantage
en position postéro-latérale), il faudra comparer ce résultat avec le test exécuté en
flexion.

XX CONCLUSIONS
À partir de là il existe trois cas de figure :
1. Si, au cours du test comparatif exécuté en flexion, l’arc costal postérieur gauche
d’une côte (par exemple) reste en position antérieure et médiale comme dans
le test exécuté en extension, il est alors considéré comme étant en dysfonction
antéro-médiale à gauche.
2. Si au cours du test comparatif exécuté en extension, l’arc costal postérieur
gauche d’une côte (par exemple) reste en position postérieure et latérale comme
dans le test exécuté en flexion, il est alors considéré comme étant en dysfonction
postéro-latérale à gauche.
3. Il est possible d’être en présence d’une dysfonction antéro-médiale à gauche et
d’une dysfonction postéro-latérale à droite (par exemple) qui nécessiteront pour
chacune des deux dysfonctions une technique spécifique.

90
Techniques de réduction

Techniques de réduction
Préambule
Les techniques de réduction sont utilisées sur les côtes K2 à K10. En principe, le
praticien exécute une technique dite en compression de poitrine (CDP) sur les dys-
fonctions costo-vertébrales en restriction de mobilité et si après l’exécution de la
technique de réduction, le sujet signale une gêne encore présente le praticien peut
raisonnablement penser qu’une dysfonction costo-transversaire peut encore être
présente.
Sur l’étage déterminé par le test du rebond, le praticien réalisera les tests spécifiques
qui détermineront :
 1er cas : une restriction de mobilité portant plutôt sur les côtes (gêne ou douleur
en rotation) ;
 2e cas : une restriction de mobilité sur une vertèbre (une gêne ou une douleur à la
flexion ou à l’extension).
Dans le 1er cas : technique en compression de poitrine (CDP), voir Le rachis thora­cique.
Dans le 2e cas : technique en compression de poitrine (CDP) avec une main placée
de manière à agir en même temps sur la vertèbre et sur le côté (fig. 5.14).
S’il persiste une gêne, une douleur ou une restriction de mobilité, à l’inclinaison ou à
la rotation du rachis, le praticien effectuera une technique de réduction qui portera
plutôt sur les articulations costo-transversaires.

XX TECHNIQUES DE RÉDUCTION COSTO-TRANSVERSAIRES

IMPORTANT
Noter que les techniques s’adressant plutôt aux articulations costo-transversaires sont des tech-
niques exécutées en position assise.
Si, dans les tests de mobilité, le praticien met en évidence une facilitation de mouvement en
flexion ou en extension, la réduction de la restriction de mobilité portant sur l’articulation costo-
transversaire devra se faire à partir d’une position assise en flexion ou en extension du rachis.

Remarque : La différence entre une technique dite en compression de poitrine (CDP)


agissant plutôt sur les articulations costo-vertébrales, et une technique réalisée
en position assise, agissant plutôt sur les articulations costo-transversaires, est la
suivante :
 en technique dite en CDP, la translation se fait du côté à traiter, car le praticien
porte l’impulsion en flexion ou en extension du rachis du sujet ;
 en technique assise la translation se fait du côté opposé à la région à traiter, car
l’impulsion portée par le praticien se fait en rotation du rachis du sujet.

91
Les côtes

Techniques dites en compression de poitrine (CDP)


Technique en CDP 1
XX EXEMPLE : K7 EST ANTÉRO-MÉDIALE À GAUCHE

Fig. 5.14
Mise en place des paramètres, 1er temps
L’objectif de cette technique de réduction est d’amener la côte en « position »
postéro-latérale.
Le praticien doit, pour la réaliser, rajouter un seul mouvement par rapport à la
technique en CDP de référence utilisée pour réduire les vertèbres en restriction de
mobilité, et pour ce faire placer sa main dans la position décrite ci-après.
Position de la main du praticien
 Index en triple extension P1-P2-P3.
 Pouce en extension et abduction.
 Trois derniers doigts : flexion de P2 et de P3, extension de P1.

Fig. 5.15
Mise en place des paramètres, 2e temps
Le praticien fixe d’abord la côte sur le levier inférieur, avec un appui
direct sur son éminence thénar.

92
Techniques de réduction

Fig. 5.16
Mise en place des paramètres, 3e temps
La phase suivante dans la mise en place des paramètres concerne le levier supérieur,
et consiste pour le praticien à faire une légère inclinaison latérale droite du rachis
du sujet (du côté à traiter) afin de translater vers la gauche les vertèbres concernées
pour bien les « fixer ».

Fig. 5.17
Mobilisation avec impulsion
Technique de réduction portant sur le temps inspiratoire
de la respiration du sujet
Dès que cette inclinaison rachidienne latérale droite a été effectuée, le praticien
laisse « partir » le sujet en extension sur l’arc costal concerné, et vient se mettre à
l’aplomb de cette côte. Puis il demande au sujet d’inspirer, et porte une impulsion
brève et sèche dans le sens de la mise en tension et contre la résistance, au début de
l’inspiration, en portant l’impulsion d’avant en arrière, légèrement de bas en haut et
de droite à gauche.
Remarque : Dans le cas présent, la partie thoracique correspondant au levier supé-
rieur (c’est-à-dire tout ce qui est au-dessus) est maintenue en flexion par le praticien.
Pour une réduction optimale
Lorsque le praticien porte l’impulsion de haut en bas et d’avant en arrière, il veillera
surtout à amener le levier supérieur légèrement sur la droite du sujet tout en aug-
mentant la supination de son avant-bras droit, ceci afin d’amener la côte en position
antéro-médiale.
Noter que dans ce cas l’avant-bras du praticien est plaqué contre l’hémithorax
gauche du sujet.

93
Les côtes

Technique en CDP 2
XX EXEMPLE : K7 EST POSTÉRO-LATÉRALE À GAUCHE
Technique de réduction portée sur le temps expiratoire de la respiration
du sujet
La mise en place des paramètres est identique à ce qui a été décrit pour la technique
précédente, portée sur le temps expiratoire de la respiration du sujet.
Ce qui distingue cette deuxième façon de faire est que l’impulsion donnée par le
praticien est portée en fin d’expiration, ce qui nécessite de demander préalable-
ment au sujet une grande inspiration, suivie d’une expiration pendant laquelle le
praticien « déroule » le sujet sur la table en l’accompagnant avec tout son corps
jusqu’au contact avec la table et jusqu’à l’étage à réduire.
Le praticien demande au sujet une expiration bouche ouverte qui doit être audible
(il faut que le praticien entende effectivement le sujet souffler).
Cette expiration se fait pendant qu’il se laisse aller en extension de rachis sur la
table, mouvement qui est accompagné par le praticien.
Lorsque le sujet arrive en fin de mouvement d’extension de rachis, le praticien porte
l’impulsion sur la fin du temps expiratoire du sujet, en soufflant lui-même (bouche
ouverte) dans le même temps expiratoire.
Les temps expiratoires du sujet et du praticien sont simultanés.
La main du praticien qui est posée sur la table, et qui constitue le levier inférieur,
est une cale ayant pour but de provoquer l’extension du segment à traiter, ce qui est
une aide supplémentaire pour le praticien, lui permettant de mieux porter la côte
en position antéro-médiale.
Il faut veiller à ne pas « dépasser » la zone à traiter, car cela est douloureux.
Remarque : Le praticien « reteste » la vertèbre en dysfonction, et s’il persiste des
douleurs à ce niveau, ou que le test du rebond y demeure positif (ou les deux), il
tente de résoudre le problème à l’aide d’une technique portant plutôt sur l’articula-
tion costo-transversaire, qui se fera en position assise.

IMPORTANT
Il est évident que, quelle que soit la technique choisie (en position assise ou couchée), elle porte
simultanément sur les deux types d’articulation de la côte avec la vertèbre, c’est-à-dire les articu-
lations costo-vertébrales et costo-transversaires.

94
Techniques de réduction

XX EXEMPLE : K7 EST ANTÉRO-MÉDIALE À GAUCHE

Fig. 5.18
Mise en place des paramètres
L’objectif de cette technique de réduction est d’amener K7 en « posi-
tion » postéro-latérale.
Le déroulement séquencé de cette technique se fait de la façon sui-
vante : les positions respectives du sujet et du praticien, ainsi que la
mise en place des paramètres, sont identiques à ce qui a été décrit
précédemment pour la technique en compression de poitrine clas-
sique, costo-vertébrale.
Ce qui distingue notamment cette technique portant sur les côtes de
la technique en CDP portant sur les vertèbres, est que le praticien
amène ici une légère inclinaison rachidienne homolatérale à la région
à traiter (en l’occurrence K7), ce qui aura pour conséquence de fixer
les deux vertèbres (T6 et T7) qui s’articulent avec la côte dont on doit
lever la restriction de mobilité.
Le praticien prend appui sur la côte à traiter et « redéroule » le sujet en
extension en l’accompagnant avec l’ensemble de son corps jusqu’au
contact avec la table et donc jusqu’à K7.
Remarque : Contrairement à la technique précédente, on notera la
position de l’avant-bras droit du praticien qui est perpendiculaire au
rachis du sujet.
Pour une réduction optimale
Lorsque le praticien est sur le niveau à traiter, il garde la latéralité rachi-
dienne mise en place et maintient également le rachis en flexion. Ceci
se fait par l’intermédiaire de la partie haute de la région abdominale
du praticien, qu’il translate légèrement de droite à gauche.
L’impulsion est portée sur la fin du temps expiratoire du cycle ven-
tilatoire du sujet. Il faut veiller à ne pas dépasser la zone à traiter, et
à conserver une certaine flexion du thorax, l’impulsion étant portée
par le praticien de bas en haut et légèrement d’avant en arrière et de
dehors en dedans.

95
Les côtes

Techniques en position assise et en flexion de rachis


Technique en position assise 1
XX TECHNIQUE DE RÉDUCTION EN FLEXION DE RACHIS

Fig. 5.19
Position du sujet
Mise en place des paramètres, 1er temps
Position de référence : le sujet est assis à califourchon en bout de table, serrant la
table avec ses genoux (sur table haute), ou posant ses pieds à plat au sol (sur table
basse). Si la dysfonction costo-vertébrale est du côté droit, le sujet met sa main
gauche sur son épaule droite et sa main droite sur l’hémithorax gauche.
Le praticien se saisit du bras droit du sujet au niveau de la tubérodité deltoïdienne
(V deltoïdien) ou légèrement au-dessous en passant sur les coudes du sujet, ou
entre ces derniers.

Fig. 5.20
Position du praticien
Mise en place des paramètres, 2e temps
Le praticien est debout près du sujet. Il demande à celui-ci de fléchir la tête et
d’enrouler son rachis thoracique jusqu’au niveau souhaité, désigné par l’index du
praticien.

96
Techniques de réduction

Fig. 5.21
Mise en place des paramètres, 3e temps
L’éminence hypothénar de la main du praticien se positionne sur l’angle costal de la
côte à mobiliser, la main étant ouverte.

Fig. 5.22
Mise en place des paramètres, 4e temps
Plusieurs actions sont réalisées simultanément par le praticien :
 il déplace son corps afin de placer son avant-bras perpendiculairement à la côte
à mobiliser ;
 il entraîne le tronc en rotation gauche jusqu’au niveau souhaité (perçu au niveau
de son éminence hypothénar) ;
 il induit sur le rachis du sujet une inclinaison homolatérale gauche jusqu’au
niveau souhaité (perçu par l’éminence hypothénar).

97
Les côtes

Fig. 5.23
Mobilisation avec impulsion
À partir de là, le praticien va pousser tout droit en portant une impulsion brève et
sèche dans le sens de la rotation et contre la résistance.

XX POUR UNE RÉDUCTION OPTIMALE


Le praticien réalise une flexion du tronc du sujet jusqu’au niveau souhaité, tout en
exerçant – à l’aide de son bras droit ou de son bras gauche (selon la dysfonction
droite ou gauche du sujet), placé entre les coudes croisés du sujet, ou par-dessus
ces derniers – une compression du thorax de celui-ci, sans bloquer la respiration.
Le praticien induit une rotation de la partie supérieure du tronc du sujet jusqu’au
niveau rachidien à traiter (niveau qu’il va percevoir sous ses doigts) en y associant
une inclinaison homolatérale à la rotation.

Technique en position assise 2


XX TECHNIQUE DE RÉDUCTION EN EXTENSION DE RACHIS

Fig. 5.24
Position du sujet et du praticien
Mise en place des paramètres, 1er temps
Le sujet et le praticien sont en position de référence. Le sujet est assis sur la table le
plus en arrière possible, les bras croisés sur ses épaules, et doit serrer la table avec
ses genoux pour un maximum de stabilité. Le praticien est debout à côté du sujet.
Son éminence hypothénar gauche se placera sur l’angle costal postérieur droit
du sujet.
L’avant-bras gauche du praticien passe entre les bras croisés du sujet et le saisit au
niveau du V deltoïdien (tubérosité deltoïdienne) ou plus bas, selon les morpholo-
gies respectives du sujet et du praticien. L’index droit du praticien désigne l’étage
costal en dysfonction.
Le praticien amène une légère inclinaison droite jusqu’au niveau du septième arc
costal (par exemple), afin d’amener une légère translation gauche des vertèbres de
l’étage concerné.

98
Techniques de réduction

Fig. 5.25
Mise en place des paramètres, 2e temps
L’éminence hypothénar de la main droite du praticien se positionne sur l’angle cos-
tal de la côte à mobiliser, son coude droit étant calé sur la face antérieure de sa
cuisse droite.

Fig. 5.26 Fig. 5.27


Mise en place des paramètres, 3e temps Mobilisation avec impulsion
Tout en maintenant le point fixe qu’est l’arc costal de K7, il C’est un couple de force entre la main droite du prati-
amène la partie haute du corps du sujet en extension sur ce cien positionnée à 45° environ par l’intermédiaire de son
point fixe. éminence hypothénar et qui porte une impulsion brève
et sèche dans le sens de la mise en tension et contre la
résistance.

99
Les côtes

Pour une réduction optimale


C’est la hanche droite du praticien qui avance et qui permet le positionnement cor-
rect de l’ensemble de son corps pour porter la technique de réduction.
Il est intéressant de synchroniser la respiration avec la mobilisation avec impulsion.
Le praticien demande au sujet d’inspirer la bouche ouverte, et il porte l’impulsion
au début de l’inspiration, ou encore il demande au sujet d’expirer la bouche ouverte
et de rester le plus passif possible, et il porte l’impulsion brève et sèche à la fin de
l’expiration.
Remarque : Pour réaliser cette mobilisation avec impulsion, le praticien exécute un
mouvement qui est l’inverse de celui qu’il fait au cours du test.
Le but de la translation gauche est de fixer les vertèbres pour libérer les articulations
costo-vertébrales et costo-transversaires.

100
La charnière
6
thoraco-lombale

GUIDE DES FIGURES


Les tests Fig. 6.1 à 6.4
Techniques de réduction Fig. 6.5 à 6.20

Atlas de techniques articulaires ostéopathiques


© 2016, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 101
La charnière thoraco-lombale

Diagnostic
Causes
XX CAUSES DIRECTES
Causes traumatiques
Traumatismes en rotation affectant la charnière thoraco-lombale (T11-T12, T12-L1).
Micro-traumatismes répétés liés à des activités sportives et/ou de loisirs.
 Accidents de voiture : chocs avant et arrière.
 Jardinage.
 Sport : tennis (revers à deux mains), golf, aviron, judo.
Causes ergonomiques et posturales
 Postes de travail non adaptés.
 Une hygiène vertébrale inadaptée dans les gestes de la vie quotidienne et dans
le maintien postural social (« Tiens-toi droit »).
 Toutes les personnes travaillant les bras en l’air, avec une hyperlordose localisée
sur cette région.

XX CAUSES SECONDAIRES
 C’est une zone qui peut focaliser les tensions existant entre le haut du corps et le
bas du corps : c’est un centre de croisement de ces différentes tensions.
 Tout problème touchant les membres, supérieurs ou inférieurs, peut également
se répercuter sur cette zone.

À propos de l’examen clinique


 La charnière thoraco-lombale doit être examinée par rapport à T11 et par rapport
à L1, tant sur le plan de la flexion que de l’extension, de l’inclinaison que des rota-
tions, et tout en ayant présent à l’esprit qu’à ce niveau-là, ce sont les latéralités qui
sont spécifiques.
 Les dysfonctions concernant cette région sont à rattacher :
– à celles du rachis thoracique en ce qui concerne T11 par rapport à T12 ;
– au rachis lombal en ce qui concerne la dysfonction de T12 par rapport à L1.
Le lecteur se rapportera, à ce propos, aux tests des zones thoracique et lombale.
Remarque : Le praticien est amené à réaliser des tests spécifiques de latéralité sur
T12 lorsque, après application d’une technique s’adressant à T12 par rapport à T11
ou par rapport à L1, le sujet formule encore une plainte en effectuant des gestes de
latéralité au niveau de la charnière.

IMPORTANT
Ce chapitre s’intéresse aux dysfonctions de la charnière thoraco-lombale. Toute mobilisation
avec impulsion doit être précédée d’un diagnostic d’exclusion éliminant toute contre-indication
aux techniques de réduction.

À retenir avant réduction


C’est une zone de grande mobilité qui compense les restrictions de mobilité pou-
vant siéger au niveau du rachis thoracique ou lombal. La plupart du temps la dys-
fonction de T12 se fera en latéralité, et la technique de réduction s’exécutera donc
en position assise (à califourchon sur la table).

102
Les tests

Les tests
Test de latéralité en flexion
Fig. 6.1
Position du sujet
Exécution du test, 1er temps
Le sujet est en position assise de référence. À partir de là, le praticien demande au
sujet de fléchir son rachis (d’arrondir son dos) en essayant de localiser ce mouvement
le plus possible au niveau de la charnière thoraco-lombale. Pour ce faire, le praticien,
à l’aide de son avant-bras droit placé sur les coudes croisés du sujet, « impacte »
l’ensemble du rachis de manière à focaliser le mouvement de flexion sous sa main
gauche positionnée sur la charnière (T11, T12, L1).

Fig. 6.2
Exécution du test, 2e temps
À partir de cette mise en flexion de la charnière, le praticien imprime des mouve-
ments de latéralité sur T12 par l’intermédiaire de son avant-bras droit qui tracte
l’épaule droite vers le bas, en fléchissant éventuellement les genoux et en avançant
le bassin : tout dépend des morphologies respectives du sujet et du praticien, ainsi
que de la hauteur de la table, qui n’est pas forcément réglable.
Ce mouvement d’inclinaison du rachis est accompagné d’un mouvement succes-
sif de translation de T11-T12 et L1 à l’aide du pouce du praticien placé sur les faces
latérales droites du processus épineux de ces vertèbres.

IMPORTANT
Ce test est à faire des deux côtés, et il est important de noter à chaque fois, à propos du mouve-
ment : la qualité de l’aller, la qualité de l’arrêt, la qualité du retour.

Analyse et conclusions
À la suite de ces tests de translation ou de latéralisation, le praticien conclut que
cette dernière est possible ou restreinte en flexion (fig. 6.1 et 6.2) ou en extension
(fig. 6.3 et 6.4) de rachis, ce qui sera déterminant pour le choix de la technique.
Remarque : Les tests de rotation concernant la charnière thoraco-lombale ont été
pris en compte lorsque le praticien a effectué ces mêmes tests sur le rachis thora-
cique et lombal.

103
La charnière thoraco-lombale

Test de latéralité en extension


Fig. 6.3
Technique 1
Position du sujet et du praticien
Le sujet est assis sur la table bras croisés sur les épaules. Le praticien est debout à
côté du sujet et se saisit du bras opposé de ce dernier au niveau du V deltoïdien
(tubérosité deltoïdienne) à l’aide d’une prise passant entre les bras croisés du sujet
ou par-dessus le bras du sujet situé au-dessus de son autre bras.
Le praticien, placé du côté droit du sujet, place son pouce gauche sur la face latérale
droite du processus épineux de T12.

Fig. 6.4
Technique 1
Exécution du test : 2e temps
À partir de cette mise en extension le praticien va réaliser sur la charnière thoraco-
lombale du sujet des tests en latéralité. Par l’intermédiaire de son avant-bras droit
qui tracte l’épaule gauche vers le bas, en fléchissant éventuellement les genoux et
en avançant le bassin : tout dépend des morphologies respectives du sujet et du
praticien, ainsi que de la hauteur de la table, qui n’est pas forcément réglable. Ce
mouvement d’inclinaison du rachis est accompagné d’un mouvement successif de
translation de T11, T12 et L1 à l’aide du pouce du praticien placé successivement sur
les faces latérales droites des processus épineux de ces vertèbres.

IMPORTANT
Ce test est à faire des deux côtés et il est important de noter à chaque fois, concernant le mouve-
ment, la qualité de l’aller, la qualité de l’arrêt et la qualité du retour.

Analyse et conclusions
Les résultats de ce test activo-passif sont à comparer avec les tests de latéralité réa-
lisés en flexion de rachis. La technique de réduction se fera dans le sens « facilité »
(soit en flexion, soit en extension du tronc).

104
Techniques de réduction

Techniques de réduction
Préambule
Du fait de sa situation particulière (zone charnière située entre deux segments du
rachis morphologiquement et fonctionnellement différents), T12 présente, en plus
des mouvements classiques (flexion/extension et rotation), des mouvements de
latéralité. C’est de plus une vertèbre qui a un comportement thoracique par rapport
à la vertèbre sus-jacente, et un comportement lombaire par rapport à la vertèbre
sous-jacente. C’est donc une vertèbre qui nécessite l’association de trois techniques
pour réduire une éventuelle restriction de mobilité à son niveau.
1. Une technique en lumbaroll lorsque, ayant testé la charnière thoraco-lombale
entre T12 et L1, nous nous trouvons en présence d’une dysfonction à ce niveau.
2. Une technique dite en compression de poitrine (CDP) lorsque, ayant testé la char-
nière entre T11 et T12, nous nous trouvons également en présence d’une dys-
fonction à ce niveau-là.
3. Une technique assise à califourchon sur la table pour réduire les problèmes de
latéralité qui siègent souvent à ce même niveau (T12). En effet, un étage en dys-
fonction sur l’un de ces deux niveaux (T11-T12 ou T12L1), en flexion, en extension
ou en rotation (voire en combinaison partielle ou totale de ces trois mouvements),
peut être amené à compenser cette dysfonction, ne serait-ce que partiellement,
par des « glissements » en latéralité.
Concernant les dysfonctions en latéralité, il existe deux types de réduction :
 la mobilisation avec impulsion avec la mise en place des paramètres de réduction
en flexion du tronc ;
 la mobilisation avec impulsion avec la mise en place des paramètres de réduction
en extension du tronc.

105
La charnière thoraco-lombale

Technique de réduction 1
Réduction à partir d’une position de flexion de la charnière thoraco-lombale
(inclinaison et rotation imposées)
XX INCLINAISON DU RACHIS DU SUJET À DROITE ET ROTATION À DROITE

Fig. 6.5
Position du sujet et du praticien
Mise en place des paramètres, 1er temps
Le sujet est assis à califourchon sur la table ; ses pieds sont posés bien à plat au sol
(sur table basse), les genoux sont serrés et unis à la table (sur table haute).
On demande au sujet d’empaumer son épaule gauche à l’aide de sa main droite.
Remarque : Si la table est haute, il faut demander au sujet de bien serrer la table
entre ses cuisses.

Fig. 6.6
Mise en place des paramètres, 2e temps
On demande au sujet d’empaumer son hémithorax droit à l’aide de sa main gauche.
Le praticien peut aider de manière active à cette mise en place.

106
Techniques de réduction

Fig. 6.7
Mise en place des paramètres, 3e temps
Le praticien empaume le bras gauche du sujet au niveau de la tubérosité deltoï-
dienne (V deltoïdien), ou un peu plus bas selon les morphologies respectives du
praticien et du sujet, en glissant son avant-bras droit sous les bras du sujet ou par-
dessus ces derniers.

Fig. 6.8
Mise en place des paramètres, 4e temps
Le sujet est assis à califourchon sur la table, ses pieds sont posés bien à plat au
sol (sur table basse) ou ses genoux sont serrés contre la table (sur table haute). La
main droite du sujet empaume son épaule gauche pendant que sa main gauche
empaume son hémithorax droit.
L’index du praticien désigne la région du processus transverse « postériorisé » de la
vertèbre qui présente une restriction de mobilité en latéralité.

107
La charnière thoraco-lombale

Fig. 6.9
Réalisation de la technique de réduction, 1er temps
Le praticien désigne à l’aide son index la base de l’éminence hypothé-
nar avec laquelle il va réaliser la poussée pour réduire la restriction de
mobilité en translation et en rotation.

Fig. 6.10
Réalisation de la technique de réduction, 2e temps
La base de l’éminence hypothénar du praticien se place dans la région du processus
transverse de T12 pour réduire la translation couplée à la rotation.

108
Techniques de réduction

Fig. 6.11
Réalisation de la technique de réduction, 3e temps
Il faut absolument ordonner les différents temps de la mobilisation avec impulsion
à partir de la position de flexion : cela signifie qu’il faut impérativement maintenir le
tronc du sujet en flexion (il ne faut surtout pas le ramener en extension). Les autres
temps de la mobilisation, latéroflexion et rotation, s’ordonnent autour de cette posi-
tion de flexion du tronc.

Fig. 6.12
Réalisation de la technique de réduction, 3e temps
Autre vue
La figure ci-contre montre la technique sous un autre angle afin de mieux cerner les
différents paramètres mis en place par le praticien (ici coude plaqué au niveau de
l’aine ou de la cuisse du praticien) et la mise en flexion et en rotation du tronc du
sujet.

109
La charnière thoraco-lombale

Fig. 6.13
Réalisation de la technique de réduction, 3e temps
Le praticien réalise une poussée brève et sèche en arc de cercle d’arrière en avant et
de gauche à droite.
Noter le mouvement du membre inférieur gauche du praticien qui suit le mou-
vement afin de placer le coude de ce dernier dans l’axe de la mobilisation avec
impulsion.

Pour une réduction optimale


 C’est le bras droit du praticien, c’est-à-dire celui qui enserre l’hémithorax droit du
sujet, qui maintient et dirige tous les paramètres de la technique, et c’est le coude
gauche du praticien, plaqué contre son corps (l’aine ou la cuisse), qui dirige et
contrôle l’impulsion.
 La fesse du sujet ne doit sous aucun prétexte décoller du plan de la table. Il faut
donc impérativement intégrer à la technique de réduction une légère compo-
sante de compression appliquée sur le rachis thoraco-lombal par l’intermédiaire
de la main droite du praticien.
 La réduction s’exécute en fin d’expiration.

110
Techniques de réduction

Technique de réduction 2
Réduction des dysfonctions en latéralité à partir d’une position d’extension
de la charnière thoraco-lombale (inclinaison et rotation opposées)
XX INCLINAISON DU RACHIS DU SUJET À GAUCHE ET ROTATION À DROITE

Fig. 6.14
Position du sujet et du praticien
Mise en place des paramètres, 1er temps
Le sujet est assis à califourchon sur la table, ses pieds sont posés bien à plat au sol
(sur table basse), les genoux sont serrés et unis à la table (sur table haute). La main
droite du sujet empaume son épaule gauche.
L’index du praticien désigne la région du processus transverse postériorisé de la
vertèbre qui présente une restriction de mobilité en latéralité.

Fig. 6.15
Mise en place des paramètres, 2e temps
Noter la position de la main droite du praticien qui vient empaumer le bras gauche
du sujet. La main gauche du praticien se place, par l’intermédiaire de la base de
l’éminence hypothénar dans la région du processus transverse « postériorisé » de la
vertèbre à traiter.

111
La charnière thoraco-lombale

Fig. 6.16
Mise en place des paramètres, 3e temps
Sur la figure ci-contre le praticien place le rachis thoraco-lombal en légère exten-
sion, en y ajoutant une latéroflexion gauche.

Fig. 6.17
Mise en place des paramètres, 4e temps
Le praticien pose son éminence hypothénar dans la région du processus transverse
gauche de T12 (fortement réduite à ce niveau).
Il focalise la technique sur T12 en demandant la participation du sujet, qui se met en
extension sur le processus transverse de cette même vertèbre.
Cette position doit être conservée par le sujet.
Remarque : L’éminence hypothénar de la main gauche du praticien devient le point
fixe de la phase suivante de la mobilisation.
Le praticien fait une rotation complète de son corps, se baisse en maintenant la
prise de sa main gauche dans la région du processus transverse de T12. Le praticien
place son coude contre son flanc gauche ou sur sa cuisse gauche et fixe l’ensemble
de la prise.
À partir de cette position, le praticien met en place l’inclinaison sur le point fixe
constitué par tout ce qui a été mis en place précédemment.

112
Techniques de réduction

Fig. 6.18
Mobilisation avec impulsion
Le praticien ayant réalisé la mise en tension par l’enchaînement des trois compo-
santes de la mobilisation (extension, latéroflexion gauche et rotation droite du
tronc), il exerce à l’aide de sa main gauche, accompagnée par l’ensemble de son
corps, une poussée en arc de cercle d’arrière en avant et de gauche à droite.

Fig. 6.19
Mobilisation avec impulsion
La focalisation des paramètres au bon niveau se réalise à l’aide d’une flexion des
genoux du praticien qui laisse le sujet venir s’appuyer sur le contact « hypothéna-
rien » de la main gauche. La mobilisation avec impulsion est réalisée par une pous-
sée qui se fait directement en diagonale de bas en haut et de dehors en dedans,
appliquée sur le début de l’inspiration du sujet.

Pour une réduction optimale


 C’est le coude du praticien « calé » à son propre corps (creux inguinal ou cuisse)
qui dirige et contrôle la rotation.
 La fesse du sujet ne doit sous aucun prétexte décoller du plan de la table. Il faut
donc impérativement intégrer à la technique de réduction une légère compo-
sante de compression, appliquée sur le rachis thoraco-lombal par l’intermédiaire
de la main droite du praticien placée au niveau de la tubérosité deltoïdienne
(V deltoïdien) du bras gauche du sujet.
 Veiller à une hauteur de table correcte afin que le praticien, lorsqu’il plie ses
genoux, ait un contact tronc/éminence hypothénar optimal.
 Le praticien doit s’être suffisamment déplacé sur le côté pour que la mobilisation
avec impulsion s’effectue directement dans les paramètres mis en place (inclinai-
son et rotation opposée).

113
Le rachis lombal
7

GUIDE DES FIGURES


Les tests Fig. 7.1 à 7.14
Techniques de réduction Fig. 7.15 à 7.29

Atlas de techniques articulaires ostéopathiques


© 2016, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 115
Le rachis lombal

Diagnostic
Causes
XX CAUSES DIRECTES
Il y a deux cas de figure.
Vertèbres lombales hautes
Les dysfonctions touchant la partie supérieure du segment lombal sont générale-
ment liées à des mouvements répétitifs du haut du corps et, en général, à des mou-
vements de rotation. Ce pourra être, par exemple, un sujet passant beaucoup de
temps, au cours de sa journée de travail, à déplacer des objets de sa gauche vers sa
droite et du bas vers le haut, tels que les employés chargés de garnir les rayonnages
dans les supermarchés.
Vertèbres lombales basses
Les dysfonctions du rachis lombal inférieur sont, elles, plutôt dépendantes de mou-
vements de flexion et d’extension du rachis lombal, avec ou sans charges addition-
nelles et sans presque aucun mouvement de rotation. C’est par exemple le geste de
poser une valise dans la malle de sa voiture.
Remarque : Un problème localisé sur les vertèbres lombales basses est généralement
plus aigu. C’est par exemple le cas du sujet qui, s’étant penché en avant, n’a ensuite
pas pu se relever. En revanche, un sujet qui voudrait mettre un objet sur une étagère,
bras tendu et avec un rachis en extension, pourrait provoquer une atteinte lombale
haute (L1, L2).
Selon les cas de figure, les vertèbres lombales se comporteront différemment
dans les gestes de la vie quotidienne.

IMPORTANT
Le même geste n’aura pas la même implication selon la morphologie du sujet (hyperlordose,
cyphose, attitude scoliotique, inversion de courbure, dysmorphisme, anomalie transitionnelle
sacrolombale, etc.).

Exemples
 La position « du flamant rose » (sur un pied toute la journée, avec une tendance
à fixer le bas du corps et à être très mobile avec le haut), observée dans diverses
situations professionnelles, par exemple chez les coiffeurs.
 Parmi d’autres activités professionnelles : toutes les personnes qui emballent des
produits.
 Les chasseurs (ball-trap, chasse à la perdrix ou à la caille) : rotations rapides du
tronc avec les pieds fixés au sol.
 Natation (papillon, brasse).
 Surpoids, absence d’exercices physiques, négligence du sujet par rapport à son
« hygiène » vertébrale.

XX CAUSES SECONDAIRES
 Tous les problèmes inhérents à la statique du sujet et aux problèmes ergono-
miques dans les différentes activités professionnelles.
 Toute la charge émotionnelle que peut supporter le rachis pour des raisons « psy-
choémotionnelles ».

116
Diagnostic

À propos de l’examen clinique


 Ne pas oublier l’investigation des dermatomes, myotomes et des réflexes des
différents étages du rachis lombal. Penser également à la discopathie ainsi qu’à
une éventuelle hernie discale qui viendrait compléter le tableau clinique.
 Le test du rebond détermine la zone en dysfonction (là où le praticien va agir).
 Les tests spécifiques donnent la position des vertèbres de cette zone et détermi-
nent la « postériorité » de la transverse sur laquelle le praticien va agir.
 Le test tissulaire détermine si la technique sera directe ou indirecte.

À retenir avant réduction


Le praticien va principalement tenir compte du résultat des tests spécifiques et du
test tissulaire avant de choisir la technique de réduction : quel que soit le niveau
lombal atteint, ce sont ces données qui déterminent si la technique de réduction
sera directe ou indirecte.
Remarque : Dans le cas où l’analyse de ces deux tests serait contradictoire, c’est le
test tissulaire qui prime.
Le test tissulaire aiguille le praticien sur le type de technique de réduction qu’il doit
choisir : soit une réduction par technique directe (le praticien fixe le levier inférieur
et agit par l’intermédiaire du levier supérieur), soit une réduction par technique
indirecte (le praticien fixe le levier supérieur et provoque une rotation par l’inter-
médiaire du levier inférieur).

IMPORTANT
Ce chapitre s’intéresse aux dysfonctions du rachis lombal. Toute mobilisation avec impulsion doit
être précédée d’un diagnostic d’exclusion éliminant toute contre-indication aux techniques de
réduction.

117
Le rachis lombal

Les tests
Les tests activo-passifs
Flexion et extension
XX POSITION DE DÉPART
Pour des raisons de stabilité, il faut demander au sujet :
 lorsque ses pieds ne reposent pas sur le sol, de bien caler ses creux poplités
contre le rebord de la table ;
 d’écarter ses genoux et de poser ses mains à plat sur la face antérieure de ses
cuisses.

Fig. 7.1
Flexion du rachis lombal
Demander au sujet de se pencher en avant. Le praticien à l’aide de ses mains accom-
pagne le mouvement et vérifie que ce dernier se passe bien au niveau du rachis
lombal.
Ce qu’il faut observer :
 que le sujet se penche en avant de manière harmonieuse, sans « à-coups » (phé-
nomène de la roue dentée) ;
 que le sujet en se penchant en avant ne dévie pas vers sa droite ou vers sa
gauche ;
 si cela est le cas, lui demander de recommencer le mouvement en s’efforçant de
ne pas dévier, car s’il y a anomalie ou dysfonction le sujet va dévier du côté de la
dysfonction.

Fig. 7.2
Extension du rachis lombal
Il faut davantage demander au sujet de se mettre en hyperlordose lombale plutôt
que de se pencher en arrière. Le praticien accompagne le mouvement à l’aide de ses
mains, en demandant au sujet : « Essayez de bien “creuser” ou de bien “lordoser” le
rachis lombal sous mes doigts. »
Tout en contrôlant la bonne exécution de ce mouvement, il faut engager un dia-
logue avec le sujet en l’interrogeant sur une douleur éventuellement déclenchée
par le mouvement (voir Préambule).

118
Les tests

Rotation

Fig. 7.3 Fig. 7.4


Rotation droite Rotation gauche

Le sujet est assis sur la table, les pieds au sol ou, si la table est haute, lui demander
de bien caler ses creux poplités contre le rebord de la table. Veiller à ce que le rachis
soit en position neutre : légère lordose physiologique cervicale et lombale, et légère
cyphose physiologique thoracique.
À partir de cette position, demander au sujet de regarder en arrière par-dessus son
épaule droite ou gauche sans soulever la fesse gauche ou droite.

119
Le rachis lombal

Inclinaison

Fig. 7.5 Fig. 7.6


Inclinaison latérale du tronc à gauche Inclinaison latérale du tronc à droite

Le sujet est assis en position de référence. Le rachis est en position neutre de réfé-
rence, respect des courbures physiologiques. Le praticien, assis sur un tabouret ou
debout, place l’une de ses mains sur la crête iliaque du sujet, pour davantage de
stabilité, et l’autre main sur l’épaule du sujet pour guider le mouvement. Deman-
der au sujet de s’incliner à gauche ou à droite en gardant la position physiologique
du rachis.
Remarque : Le praticien est attentif à l’harmonie de la courbure de la concavité (droite
ou gauche). Très souvent en cas de dysfonction, la concavité est plus marquée d’un
côté que de l’autre : c’est un élément du test dont il faudra tenir compte lors de la
réalisation de la technique (voir Préambule).

XX LA DOULEUR
 Si le sujet ressent une douleur en début de mouvement, du côté opposé à l’incli-
naison, il s’agit probablement d’une douleur d’étirement d’origine musculaire.
 Une douleur ressentie en fin de mouvement, toujours du côté opposé à l’incli-
naison, est probablement d’origine capsulo-ligamentaire, siégeant au niveau des
articulations interapophysaires.
 Si la douleur siège du même côté que l’inclinaison, il s’agit probablement d’une
douleur de compression qui concerne les articulations interapophysaires du côté
de l’inclinaison.
Remarque : Noter sur les figures ci-dessus la différence d’harmonie existant entre les
inclinaisons droite ou gauche.

120
Les tests

Les tests passifs


Test du rebond

Fig. 7.7
Position du sujet et du praticien
Le sujet est assis sur la table pieds à plat au sol ou creux poplités calés
contre le rebord de la table, si la table est haute. La région lombale est
en lordose physiologique.
Le praticien est assis en bout de chaise, jambes écartées, coudes sur
les cuisses, les pieds posés au sol en prenant soin de garder les talons
libres.
Remarque : Il est utile de bien adapter la hauteur de la table afin que
le praticien soit correctement positionné.

Fig. 7.8 Fig. 7.9


Exécution du test du rebond Exécution du test du rebond
Poussée du rachis lombal de droite à gauche Poussée du rachis lombal de gauche à droite

Le praticien pose ses pouces entre les processus épineux des vertèbres lombales, empoigne les
flancs du sujet et demande à ce dernier de se laisser aller dans ses mains. C’est le praticien qui
soutient le sujet et qui imprime le mouvement. Le praticien pousse d’abord de droite à gauche
à l’aide de son pouce, en notant la qualité du mouvement (rigide ou pas) ; puis il réalise le même
geste du côté opposé. Lorsque le praticien perçoit une rigidité, il réitère ce même geste tech-
nique deux à trois fois. Le test du rebond doit être effectué sur l’ensemble du rachis lombal, de
bas en haut, de L5 à T11, en essayant de garder le même rythme tout au long de la « remontée »
du rachis lombal.
Remarque : Ne pas oublier que c’est le test du rebond qui permet de localiser les zones de rigidité.

121
Le rachis lombal

Le test tissulaire

Fig. 7.10
Position initiale
Réalisation du test
Position du sujet et des mains du praticien
La position du sujet est identique à ce qui a été décrit pour le test du
rebond.
Le praticien pose ses pouces en regard des processus transverses du
rachis lombal du sujet ; les autres doigts se déploient sur ses flancs.
Exécution du mouvement : 1re partie
Le praticien apprécie la liberté, l’élasticité et le sens « facilité » des
tissus.
Exécution du mouvement : 2e partie
Lorsque le praticien a trouvé le sens « facilité » des tissus, il demande
au sujet d’engager une rotation du rachis, d’abord dans ce sens « faci-
lité », puis dans le sens contraire, et il note le résultat.
Remarque : Dans 95 % des cas la rotation du rachis est plus aisée dans
le sens « facilité » des tissus, ce qui signifie qu’il faudra coucher le sujet
du côté où il tourne le mieux lorsque nous réaliserons la technique de
réduction. Par exemple : si le sujet tourne mieux de droite à gauche,
on le couchera du côté droit pour exécuter la technique de réduction.

122
Les tests

Les tests spécifiques


Flexion et extension
XX POSITION DE DÉPART
Le sujet est assis en position de référence : pieds à plat au sol si la table est basse,
ou les creux poplités plaqués contre le rebord de la table si elle est haute. Le rachis
lombal est en lordose physiologique. Le praticien, après avoir posé ses mains sur les
flancs du sujet, positionne ses pouces sur les processus transverses de la vertèbre
qu’il souhaite tester.

Fig. 7.11
Flexion du rachis lombal
Exécution du test
Le praticien demande au sujet de se pencher légèrement en avant et tente de cap-
ter le comportement de la vertèbre dans le mouvement de flexion. Dans ce mouve-
ment, le praticien doit percevoir l’un des processus transverses de la vertèbre testée
venant buter contre l’un de ses deux pouces. Le test doit être exécuté à tous les
étages du rachis lombal.

Fig. 7.12
Extension du rachis lombal
Exécution du test (à exécuter à tous les étages du rachis lombal)
Le praticien demande au sujet de se mettre en extension de rachis lombal, c’est-à-
dire d’exagérer sa lordose physiologique. Dans ce type de mouvement, le praticien
doit éventuellement percevoir l’un des processus transverses de la vertèbre testée
« fuir » sous l’un de ses deux pouces.
Remarque : Au cours de ce mouvement de flexion/extension, noter la dissymétrie
possible du mouvement ainsi que la possible « fixation » en postériorité d’un
processus transverse au cours de la flexion ou de l’extension du rachis lombal.

123
Le rachis lombal

Rotation
Fig. 7.13
Rotation droite ou gauche du rachis lombal
Position de départ : exemple de l’étage L2L3
Exécution du test
Elle est identique à celle que l’on utilise pour faire exécuter au sujet une latéro-
flexion spécifique. Si le praticien souhaite tester l’étage L2L3, par exemple : il place
son pouce droit sur la partie latérale gauche du processus épineux de L2 et son
index droit replié sur la partie latérale droite du processus épineux de L3, réalisant
ainsi une prise « pouce-index » en forme de pince.
Le praticien imprime une rotation de haut en bas sur le rachis lombal afin de se
focaliser sur l’étage intervertébral à tester. Pour ce faire, le praticien exécute une
rotation de son propre corps autour de son membre inférieur gauche.
Il faut éviter toute inclinaison latérale ou flexion/extension, chacun de ces mouve-
ments étant une compensation possible. Le praticien réalise une légère supination
à l’aide de la prise « pouce-index » de sa main droite afin d’apprécier la qualité de
rotation d’une vertèbre sur l’autre.
Exemple. Dans le cas de la figure ci-contre, le praticien fait tourner L2 de droite à gauche :
 avec son pouce, le praticien perçoit que cette vertèbre (L2) part en rotation ;
 avec son index il appuie sur la face latérale droite du processus épineux de
la vertèbre sous-jacente (L3) dans l’autre sens, c’est-à-dire en faisant tourner cette
vertèbre de gauche à droite ;
 en cas de dysfonction de L2 sur L3, L3 suit L2 (il n’y aura pas de décalage entre
le pouce et l’index du praticien : il y a deux processus épineux qui sont dans le
même plan).

Inclinaison
Fig. 7.14
Inclinaison latérale droite ou gauche du rachis lombal
Position de départ
Le sujet est assis sur la table, pieds à plat au sol ou creux poplités bien calés contre
le rebord de la table (selon la hauteur de cette dernière). Le rachis lombal est en
lordose physiologique.
Le sujet empaume son épaule droite (ou gauche) avec la main du côté opposé, et
son hémithorax gauche (ou droit) avec son autre main.
Le praticien passe l’un de ses bras entre, ou par-dessus les deux bras du sujet (selon
les morphologies respectives de l’un et de l’autre) et empoigne le bras droit (ou
gauche) du sujet au niveau du V deltoïdien (tubérosité deltoïdienne).
Exécution du mouvement
Le praticien est au contact du sujet de manière à faire corps le plus possible avec
lui et place l’un de ses pouces (le droit ou le gauche) entre deux processus épineux.
Le praticien abaisse le moignon de l’épaule droite (ou gauche) du sujet au moyen
d’une légère flexion de ses genoux, en même temps qu’il avance son hémibassin
gauche (ou droit).
Le bras du praticien placé sur le moignon de l’épaule du sujet essaye d’éviter l’amorce
de mouvement de rotation, toujours possible, et veille à garder un mouvement de
latéroflexion le plus pur possible.
C’est avec l’un de ses pouces que le praticien analyse ce mouvement de latéroflexion.
Remarque : À l’aide de cette technique « au pouce », le mouvement de latéroflexion
peut-être analysé de L1 à L5.
Le test étant comparatif, il faut évidemment effectuer le même test du côté opposé.

124
Techniques de réduction

Techniques de réduction
Technique de réduction 1
Technique indirecte
Cette technique est dite semi-directe (ou indirecte) car nous n’agis-
sons pas directement sur la postériorité du processus transverse de
la vertèbre concernée. Le choix de la technique dépend du test tis-
sulaire, c’est-à-dire du sens en rotation vers lequel le sujet peut le
mieux se tourner.
Remarque : Il est préférable de réaliser ce genre de technique sur table
haute.

Fig. 7.15
Position du sujet
Le sujet est positionné en lumbaroll (voir tome 2 : Le bassin et la
charnière lombo-sacrée) ; le côté de la « postériorité » du processus
transverse est sur la table. Le sujet est placé en décubitus dorsal ou en
décubitus latéral, suivant la souplesse de ce dernier.

Fig. 7.16
Mise en place des paramètres : exemple
d’une dysfonction de L2 sur L3
Mise en place du levier supérieur
Dans le cas, représenté ici, d’une dysfonction de L2 sur L3, le praticien
place la pulpe de son pouce gauche sur la face latérale gauche du
processus épineux de L2.
Dans la mesure du possible, il faut tenter de garder le levier supérieur
le plus stable possible et agir par l’intermédiaire du levier inférieur en
induisant un mouvement de rotation par un appui de l’avant-bras sur
ce levier inférieur.

125
Le rachis lombal

Fig. 7.17
Mise en place des paramètres, 2e temps
Mise en place du levier inférieur
Le praticien utilise la partie médiale de son avant-bras pour faire
« bloc » avec le levier inférieur et place la pulpe de son pouce droit sur
le processus transverse gauche de L3.
Le praticien ramène l’ensemble du levier inférieur (hanche/ilium/
L5L4) à l’aide de son avant-bras, afin de compacter cet ensemble
sur la vertèbre L2, et ce jusqu’à ce que le praticien perçoive sous son
pouce gauche (placé sur la face latérale gauche du processus épineux
de L2) cette force d’impaction.

Fig. 7.18
Mobilisation avec impulsion
Le praticien fixe le levier supérieur et agit au moyen du levier infé-
rieur. Le pouce droit du praticien participe à la manœuvre en guidant
la mobilisation avec impulsion pour être certain d’agir sur l’étage
lombal désiré.

Pour une réduction optimale


XX MOBILISATION AVEC IMPULSION
Pour ce type de technique, il est préférable d’utiliser une table haute
et il est fortement recommandé de placer la région lombale en légère
cyphose, car si cette région est laissée en lordose les articulations
sont « bloquées » et il est impossible d’effectuer la mobilisation avec
implusion en rotation du rachis.

126
Techniques de réduction

Technique de réduction 2
Technique directe

Fig. 7.19
Mise en place des paramètres : exemple d’une
dysfonction siégeant entre L2 et L3
La « postériorité » du processus transverse de la vertèbre à mobiliser
doit être placée vers le haut. Le membre inférieur du praticien, qui
sera le point de pivot de la technique, s’appuie contre la table ; ce
membre doit être très bien positionné car il est au centre de la tech-
nique de réduction.
Le sternum du praticien est quasiment situé à l’aplomb de la zone à
mobiliser.

Fig. 7.20
Mobilisation avec impulsion à l’aide d’une prise
« pisiforme » (ou « hypothénarienne »)
Le praticien place son épaule en rotation interne (médiale) afin
d’amener son avant-bras à la perpendiculaire de la zone à traiter car
la mobilisation avec impulsion se portera le plus possible d’arrière en
avant. La base de l’éminence hypothénar du praticien est position-
née au contact de la « postériorité » du processus transverse de la
vertèbre à mobiliser.
Afin de fixer le levier inférieur, le praticien plaque son propre fémur
sur le fémur du sujet, et, par son intermédiaire, fixe l’articulation coxo-
fémorale puis l’os iliaque et la région lombale, et vient très précisé-
ment impacter cet ensemble sur la région à traiter.

127
Le rachis lombal

Technique de réduction 3
Fig. 7.21
Mise en place des paramètres pour une prise indexielle
Positionnement particulier de la main du praticien
La main du praticien est en déviation ulnaire ; le poignet est en légère
extension et perpendiculaire à la zone à traiter. L’appui se fait sur le
processus transverse de la vertèbre à mobiliser, par l’intermédiaire de
la partie radiale (externe) de la première phalange de l’index, ce qui
est beaucoup plus pratique par rapport à la masse musculaire des
muscles spinaux, souvent conséquente à ce niveau.

Fig. 7.22
Mobilisation avec impulsion à l’aide d’une prise indexielle
Il est préférable d’exécuter cette technique sur une table basse, car
cela permet au praticien de placer son centre de gravité à l’aplomb
de la zone à traiter et de bien positionner son avant-bras droit à la
perpendiculaire de ce même segment rachidien à traiter.

Pour une réduction optimale


XX MOBILISATION AVEC IMPULSION
C’est un couple de forces que le praticien met en place entre l’appui
de la main droite (positionnée sur le processus transverse à mobiliser)
afin de porter l’impulsion brève et sèche dans le sens de la mise en
tension et contre la résistance par l’intermédiaire du levier supérieur.
C’est en fait l’utilisation de l’effet entonnoir (voir tome 2 : Le bassin et
la charnière lombo-sacrée).

128
Techniques de réduction

Technique de réduction 4
Technique directe

Fig. 7.23
Mise en place des paramètres à l’aide d’une prise
au « pouce »
Le praticien enroule son avant-bras autour de la fesse du sujet, et
vient placer son pouce sur le processus transverse de la vertèbre à
mobiliser (le poignet du praticien étant placé à 90° de flexion).

Pour une réduction optimale


XX MOBILISATION AVEC IMPULSION
Il faut éviter d’amorcer la technique de réduction avec une lordose lombale qui
serait exagérée.
Pour les petits gabarits : dès que les paramètres ont été mis en place, basculer le
sujet contre soi avant de fixer le levier inférieur avec son hémithorax.
Il faut conserver le plus possible une flexion de poignet optimale afin de pousser
dans le bon axe (d’arrière en avant avec le pouce).

Fig. 7.24
Mobilisation avec impulsion à l’aide d’une prise au « pouce »
Pour réaliser l’effet entonnoir (voir tome 2), nécessaire à la mobilisation avec impul-
sion, le praticien fixe le levier supérieur au moyen de sa main et de son avant-bras
gauche et le levier inférieur (ilium-sacrum) au moyen de son avant-bras droit.
Pour utiliser le levier inférieur du sujet, le praticien positionne son membre inférieur
droit sur la face latérale gauche du fémur du sujet (sans le bloquer) en jouant sur la
flexion-extension de l’articulation coxo-fémorale et l’antériorisation de l’ilium.

129
Le rachis lombal

Technique de réduction 5
Technique directe

Fig. 7.25
Mise en place des paramètres pour une prise
en fourchette
Description précise de la technique dans la tome 2, « Charnière
lombo-sacrée) figures 6.9 à 6.14
Cette technique est une variante de la précédente ; elle constitue elle
aussi une technique directe, puisque l’on agit directement sur le pro-
cessus transverse en postériorité. Elle trouve place dans les situations
où le praticien ne peut utiliser son membre inférieur pour assurer la
mise en place du levier inférieur, et ce pour des raisons morpholo-
giques propres au sujet, au praticien ou à l’interaction des deux, ou
encore du fait d’une table trop haute. Ce levier inférieur doit alors être
fixé d’une autre manière, que nous décrivons ici.
Le praticien positionne la partie proximale de son avant-bras sur la
tubérosité ischiatique du sujet et, au-delà, sur son ischion, fixant ainsi
le bassin. Le reste de l’avant-bras du praticien s’enroule autour de la
fesse du sujet afin de fixer l’ensemble du levier inférieur.
La pulpe du pouce du praticien se positionne sur le processus trans-
verse en postériorité (détectée au cours des différents tests prati-
qués). Cette postériorité est positionnée vers le haut : le sujet est donc
couché du côté opposé à elle.

Fig. 7.26
Mise en place des paramètres pour une prise
en fourchette
Le praticien va ensuite améliorer encore la « fixation » du levier infé-
rieur, par l’intermédiaire de son hémithorax.
L’index, le majeur et l’annulaire du praticien contrôlent les processus
transverses opposés.

Pour une réduction optimale


La mobilisation avec impulsion se fait par la mise en place de l’effet
entonnoir (voir tome 2 : Le bassin et la charnière lombo-sacrée).

130
Techniques de réduction

Technique de réduction 6
Technique globale
XX INTRODUCTION
C’est une technique dite globale qu’il est possible d’utiliser dans différents cas.
 Par exemple lorsqu’après avoir réduit une dysfonction au niveau de la charnière thoraco-lombale, il persiste de légères
compensations au niveau lombal.
 Lorsque l’on a réalisé une technique de réduction sur un des deux côtés du segment lombal en dysfonction, et qu’il semble
persister une certaine dysfonction du côté opposé.
 C’est en outre une technique que l’on peut quelquefois utiliser avec les enfants lorsque le diagnostic précis s’avère difficile.
 Il est également possible d’y recourir lorsque l’on souhaite obtenir un effet réflexe.

Fig. 7.27
Mise en place des paramètres
C’est une technique qui est exécutée sur table basse. Le praticien
place le sujet en lumbaroll (voir tome 2 : Le bassin et la charnière
lombo-sacrée) et positionne son genou gauche sur la face interne
(médiale) de la cuisse droite du sujet (veiller à ne pas être doulou-
reux). Le tibia du praticien vient se positionner sur la face externe
(radiale) du genou gauche du sujet.

Fig. 7.28
Réduction : mobilisation avec impulsion
C’est une technique très mobile, reposant sur la double prise entre la
main gauche du praticien, qui pousse l’épaule gauche du sujet vers
la table, et sa main droite, qui, via le bassin du sujet amène la foca-
lisation de la mobilisation avec impulsion sur le segment du rachis
lombal à traiter.
Le couple de force décrit ci-dessus est le plus souvent suffisant pour
réaliser la réduction. Si ce n’est pas le cas, le praticien donne un coup
sec vers le bas avec sa jambe (le praticien réalise une extension sèche
de la jambe sur la cuisse, tout en restant droit).

Pour une réduction optimale


Il ne faut pas craindre d’amener le sujet à soi et le rassurer en lui pré-
cisant qu’il ne va pas tomber. C’est une technique globale exécutée
sèchement, mais sans force. Cette technique est réalisée sans ver-
rouillage des leviers supérieur et inférieur, c’est donc une technique
de réduction qui se réalise en mouvement.

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