Magazine Conjoncture 981 Mai 2016
Magazine Conjoncture 981 Mai 2016
Magazine Conjoncture 981 Mai 2016
org
55e année
Numéro 981
15 mai -
15 juin 2016
Dispensé de timbrage
autorisation n° 956
L’INVITÉ DE CONJONCTURE
ERIC BAULARD
Transport et logistique
Un secteur-clé
à structurer
pour gagner en
compétitivité
Clé de voûte des échanges commerciaux nationaux et internationaux, le secteur du transport et de la logistique
a pris en effet une nouvelle dimension face aux ambitions du Maroc de devenir, notamment, le hub de référence
vers l’Afrique. Ces dernières années, afin d’appuyer ses grandes stratégies de développement, le Royaume a
ainsi engagé de lourds investissements pour mettre à niveau ses infrastructures. Avec les projets phares
actuels tels que la LGV, les ports de Nador, Dakhla et de Kénitra, ou encore l’extension des autoroutes, le pays
a considérablement renforcé le maillage de ses différents réseaux. Parallèlement, certains secteurs comme le
transport routier de marchandises sont toujours en proie à l’informel et à des coûts d’exploitation trop élevés,
ce qui handicape la compétitivité des acteurs économiques et, par conséquent, celle du Maroc à l’international.
À l’aube du prochain sommet international sur le climat, les entreprises qui s’inscrivent dans une démarche de
développement durable se distingueront par des avantages concurrentiels certains. Le 28 avril dernier, le comité
de pilotage de la COP22 a dévoilé sa feuille de route. Comme nous l’avons déjà annoncé, la CFCIM compte
y prendre part activement et met en place dès à présent un programme spécial de rencontres portant sur les
thématiques en lien avec le climat et le développement durable. En écho à cette programmation, Conjoncture
reçoit ce mois-ci comme invité Monsieur Éric BAULARD, Directeur de l’Agence Française de Développement
(AFD) au Maroc, un acteur particulièrement engagé dans le développement des énergies renouvelables.
Enfin, nous avons été particulièrement attristés d’apprendre la disparition de Monsieur Yves de LANGRE, ancien
Président du Comité de Rédaction de Conjoncture. Je me joins à toute l’équipe de la CFCIM pour présenter mes
plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Conjoncture est édité par la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc 15, avenue Mers Sultan - 20 130 Casablanca.
Tél. LG : 05 22 20 90 90. Fax : 05 22 20 01 30. E-mail : [email protected]. Site Web : www.cfcim.org Directeur de la
publication Jean-Marie Grosbois Rédacteur en chef Philippe Confais Président du Comité de rédaction Serge Mak
Secrétaire de rédaction-journaliste Nadia Kabbaj Relecture et correction Esther Boulanger Directrice Communication Wadad Sebti Ont collaboré
à ce numéro Marie-Cécile Tardieu, Laurence Jacquot, Société de Bourse M.S.IN, Rachid Hallaouy, Néna Lardy, André Robelin, Khalid Lahbabi, les administrateurs et
collaborateurs de la CFCIM Agence de presse AFP Crédits photos CFCIM, Fotolia, Ambassade de France, DR Conception graphique Sophie Goldryng
Mise en page Mohamed Afandi Impression Direct Print (Procédé CTP) ISSN : 28 510 164 Numéro tiré à 13 500 exemplaires.
ActusCFCIM
6 Les étudiants de l’EFA démarrent leur stage de fin d’études
14 Première édition réussie de Planète Entreprise
14
20 Pavillon France sur le SIAM à Meknès
24 Mohammed Nabil Benabdallah, invité du Forum Adhérents
de la CFCIM
EchosMaroc
28 L’invité de Conjoncture : Eric BAULARD, Directeur de
l’Agence Française de Développement au Maroc
34 Service économique de l’Ambassade de France
36 Indicateurs économiques et financiers
24
Cap sur la COP22
28 Déjeuner networking autour de l’efficacité énergétique
32 Le Maroc dévoile sa feuille de route pour la COP22
ZOOM 39
Transport et logistique
Un secteur-clé à structurer
pour gagner en compétitivité
40 La logistique, l’autre défi de la compétitivité nationale
43 Interview d’Abdelkader Ait Belkacem, Gérant associé
de NSA Morroco Trans, société de transport national de
marchandises
44 Maroc : un hub logistique africain en devenir
46 Interview de Mohamed Karaouane, Directeur du GIAC
Translog, groupement interprofessionnel d’aide au
secteur transport et logistique
48 600 milliards de dirhams investis
Regardsd’experts 51 Juridique
tion s
52 Médiation Les critères de choix du médiateur
Expert
dia RH
Mé
54 Juridique La liquidation d’entreprise, c’est quoi
au juste ?
E
n avril, les étudiants de l’École Française des mieux comprendre les enjeux de la gestion d’entreprise.
Affaires (EFA) ont démarré leur stage de fin Les étudiants du groupe en alternance vivent, quant à
d’études, pour une période de 11 semaines. eux, leur expérience en entreprise depuis le 4 janvier et
Pour de nombreux étudiants de l’EFA, le stage les étudiants de première année ont démarré leur stage
de fin d’études est souvent un stage de pré-embauche. le 30 mai pour une période de 7 semaines.
Cette étape cruciale du cursus
pédagogique permet à l’étudiant
d’affiner son projet professionnel Entreprises d’accueil
et de développer ses compétences
pour être rapidement opérationnel
en entreprise.
Au cours de ce stage, effectué sous
la double supervision de l’École
et de l’entreprise d’accueil, les
étudiants se voient assigner des
objectifs concrets. Ils doivent en
effet analyser et résoudre une
problématique (en rapport avec
le management, le commercial,
le marketing, etc.) et proposer un
plan d’action efficace et pertinent.
En charge d’une mission précise,
l’étudiant est placé en conditions
réelles de travail et peut ainsi
L
e Forum International
de l’Étudiant a toujours
constitué la vitrine par
excellence des études
post-bac. Cette année, les étu-
diants de première année ont par-
ticipé activement à l’évènement
qui s’est déroulé du 21 au 24 avril
2016 à la Foire Internationale
de Casablanca. Leur mission :
représenter leur école pendant
les quatre jours de la rencontre en
assurant notamment l’accueil et
l’animation sur le stand de l’EFA.
Cette expérience s’inscrivait en
outre dans le cadre de leur cur-
sus comme un projet profession-
nel comptabilisé dans le module
« Négociation commerciale ».
Les relations sociales au quotidien pour managers Vente et négociation pour cadres non commerciaux
Durée : 2 jours Durée : 2 jours
Date : 24-25 mai 2016 Date : 14-15 juin 2016
Objectifs : prendre conscience du rôle du manager dans les relations Objectifs : s’approprier les principes de la vente et de la négociation, adopter
sociales, mieux connaître les représentants du personnel et les syndicats, un comportement commercial dans ses contacts clients, défendre les intérêts
acquérir les connaissances juridiques indispensables et les moyens de son entreprise, même dans les situations difficiles, etc.
permettant de jouer pleinement son rôle dans les relations sociales, etc.
Pour toute information ou inscription, votre contact : Rédouane ALLAM,
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Le développement des entreprises dans un contexte concurrentiel et en perpétuelle évolution exige un ajustement
constant des compétences individuelles et collectives. Le CEFOR Entreprises vous apporte son appui et son savoir-
faire pour mettre en place un dispositif de formation efficace et optimiser vos investissements en formation. Nous
crions avec vous des parcours de formation adaptés à vos besoins à travers les différents volets de notre mission
(qui peuvent se décliner séparément) : identification de vos besoins en lien avec votre stratégie, élaboration de
parcours de formation sur mesure, conception de séminaires et d’outils pédagogiques, création d’outils d’évaluation
des résultats et suivi des actions.
Nous vous proposons également de former vos formateurs internes pour qu’ils assurent la qualité et l’homogénéité
des formations dispensées à l’ensemble des salariés.
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Que pensez-vous de la problématique des délais de paiement En quoi le factoring se distingue-t-il des autres modes de
au Maroc ? financement ?
La loi adoptée concernant les délais de paiement n’est pas Le factoring reste une solution plus souple qui peut être utilisée
respectée à ce jour et donc, le problème persiste toujours, en complément des autres crédits accordés par les banques. Les
d’où le recours aux solutions de mobilisation des créances entreprises peuvent également y avoir recours dans le cas où les
et d’externalisation de la gestion du poste client auprès des crédits bancaires leur sont refusés, car elles ne présentent pas des
banques et des sociétés de factoring. Pour moi, tant que la loi garanties suffisantes. En outre, la solution de factoring inclut, en plus
n’est pas respectée par tous les donneurs d’ordres, publics du financement, un ensemble de services, tels que le recouvrement,
et privés, la problématique demeurera la même. Par ailleurs, permettant d’encaisser les créances dans les meilleurs délais, la
certains points doivent encore être clarifiés dans la loi, gestion du portefeuille client et la garantie en cas d’insolvabilité
notamment concernant la date à laquelle le délai de paiement du débiteur. Ces services peuvent être mis en place de manière
commence à courir. optionnelle, en fonction des besoins de l’entreprise.
L
a forme juridique d’une ment de départ, mais aussi de favoriser
société a un impact direct son développement à venir grâce à l’«
sur sa gouvernance, son effet de levier juridique ». En effet, cer-
organisation, son finance- taines formes juridiques (SA, SCA, etc.)
ment, ses investissements, facilitent l’entrée de nouveaux inves-
sa fiscalité… et, par consé- tisseurs et permettent à l’entreprise de
quent, sur ses performances et sa viabi- trouver de nouvelles sources de finan-
lité. Les associés doivent ainsi prendre cement, notamment à travers les mar-
le temps de la réflexion, car, outre le chés de capitaux. Par ailleurs, certaines
dimensionnement de l’entreprise, de formes juridiques sont plus évolutives
nombreux critères entrent en ligne de que d’autres. Ainsi, il est donc toujours
compte, notamment le type d’activité. Mohamed Aarab possible de transformer sa société après sa création, mais cela
préconise, dans le cadre de l’élaboration du business plan, peut déstabiliser sa gouvernance en modifiant les pouvoirs
de finaliser au préalable les aspects financiers avant d’exa- des associés et dirigeants, sans oublier les frais juridiques et
miner quelle sera la forme sociale qui sera la plus adaptée. administratifs inhérents à la transformation.
Selon Sylvain Alassaire, bien choisir la forme juridique de sa Enfin, certaines formes juridiques vont également faciliter la
société permet de mieux protéger et structurer son investisse- transmission de l’entreprise en évitant son démantèlement.
Affluence record
au Business Forum
Planète Entreprise
Le succès était au rendez-vous pour la première édition de PLANÈTE
ENTREPRISE qui s’est déroulée les 20 et 21 avril dernier au Hyatt
Regency de Casablanca. Près de 4 000 professionnels et 120 experts
ont participé à cette rencontre organisée par la Chambre Française
de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM). Le Business Forum
« nouvelle formule » a abrité plusieurs évènements spécialisés en
simultané : DEVCOM, SOLUTIONS RH et DIGITAL IT DAYS.
S
’appuyant sur une formule qui a des salariés, l’optimisation de la perfor- De nombreux temps forts
fait ses preuves, le Business Forum mance commerciale ou encore la gestion À l’occasion de l’inauguration de la rencontre,
PLANÈTE ENTREPRISE a réuni des litiges par la médiation. Côté expert, la CFCIM a signé trois conventions, respecti-
sur un même lieu et aux mêmes ces interventions permettent de mettre vement avec l’AGEF (Association Nationale
dates, toutes les expertises et les en avant un savoir-faire et de dialoguer des Gestionnaires et Formateurs de Person-
solutions managériales pour aider les déci- en direct avec l’assistance. « Souvent, les nel), le GAM (Groupement des Annonceurs
deurs et chefs d’entreprise à constituer leur conférences débouchent sur des rendez- du Maroc) et l’AUSIM (Association des Utilisa-
« boîte à outils ». vous B to B sur le salon », indique un expert teurs des Systèmes d’Informations au Maroc),
exposant spécialisé dans les ressources en vue de développer les partenariats actuels et
Un programme riche et interactif humaines. de mettre en place de nouvelles synergies.
De nombreuses conférences, tables L’un des points forts des Business Forums, Autres temps forts, les remises de 12 trophées,
rondes et autres animations ont été pla- ce sont ce sont les Speed Demo (exposés couvrant différentes catégories. Plusieurs
nifiées tout au long de l’événement afin «flash » de trois minutes) qui permettent aux jurys de professionnels se sont ainsi concertés
de permettre au visiteur de faire son experts de présenter des cas clients, des in- pour désigner l’entreprise la plus innovante ou
programme sur mesure, selon les théma- novations produits ou des bonnes pratiques la meilleure Speed Demo.
tiques qui l’intéressent. Les sujets ont été développées dans le cadre de leur activité. PLANETE ENTREPRISE 2016 s’est clôturée
choisis de manière à couvrir la plupart Au total, sur les deux jours, 500 Speed-Dé- par une « finale », avec la remise de trois prix
des problématiques relatives à la gestion mos®, 36 conférences et 16 émissions TV, venant récompenser les performances géné-
d’entreprise telles que la transformation ont été organisées. Les interventions filmées rales des participants, un pour le DEVCOM,
digitale des entreprises, la communication sont ensuite mises en ligne sur la plate-forme un pour SOLUTIONS RH et, enfin, un pour
de crise, l’amélioration de l’employabilité internet dédiée à l’événement. DIGITAL IT DAYS.
Inauguration par Jean-Marie Grosbois, Président de la CFCIM, Mounir De gauche à droite : Mohamed Saad, Président de l’AUSIM, Jean-Marie
Jazouli, Président du GAM, et Monsieur Arnaud de Sury, Consul Général de Grosbois, Président de la CFCIM, Abdellah Chenguiti, Président de l’AGEF
© CFCIM
© CFCIM
Marc Lionel Gatto, Siham EL Machtani, DG STAND Alexandra Montant de Rekrute.com avec l’une de ses
FOR, Hazib Sbata, DG CASH PLUS Un silence attentif dans l’assistance partenaires
Micro-trottoir
Partagez avec nous
votre expérience sur
Planète Entreprise
Le salon s’est bien inscrit dans l’ère du digital, Nous participons à Solution RH pour la 3e année
avec notamment le concept des émissions TV. La consécutive. Pour nous, c’est un salon qui apporte
cartographie de l’offre était bonne et les exposants beaucoup de visibilité. Grâce aux contacts clients
ont proposé des contenus très intéressants. Il noués sur le salon, nous avons des rendez-vous
faudrait peut-être mettre en place une thématique qualifiés pour quelques semaines, voire quelques
centrale et s’assurer que les intervenants soient d’un mois. J’essaye toujours de participer à chaque fois
niveau égal. J’ai une suggestion pour capitaliser sur aux Speeds Démos et conférences, car cela nous
l’événement. Pourquoi ne pas faire un bilan, émettre donne, là encore, beaucoup de visibilité. Cela aboutit
des recommandations et donner vie à toutes ces à des contacts très intéressants, un certain nombre
conférences ? Cela pourrait prendre la forme d’un de personnes parmi le public souhaitant en savoir
livre blanc dont le contenu pourrait ensuite être davantage.
relayé dans les médias.
© CFCIM
Jury d’un des trophées Digital IT Days © CFCIM
© CFCIM Patrick Boulanger, DG de Pourquoi Pas ? À la Finale des Trophées Solutions RH
© CFCIM
Yassine Ouaratou, DG d’IMMERSION à la Finale des Trophées DEVCOM Cérémonie de clôture et remise des Prix Planète Entreprise
P
our la 8e année consécutive, Business France et la CFIM ont mis
en place le Pavillon France au cœur du Pôle International du Salon
International de l’Agriculture de Meknès (SIAM). La 11e édition
de cet évènement phare du monde agricole s’est déroulée du 26
avril au 1er mai à Meknès et a été placée sous le thème « Agricul-
ture résiliente et durable ». S’étendant sur une superficie de 300 m2, le Pavillon
France a accueilli 24 entreprises et organismes opérants dans des secteurs très
variés tels que l’horticulture, les pépinières fruitières et viticoles, les équipe- Bruno Dupont, Président d’Interfel, Miriem Bensalah-Chaqroun, Présidente
de la CGEM, Jean-François Girault, Ambassadeur de France au Maroc, Marie-
ments d’élevage, l’hygiène, l’alimentation animale, les équipements laitiers,
© CFCIM
Cécile Tardieu, Chef du Service Economique de l’Ambassade de France , et Jean-
la gestion et le traitement de l’eau, les bioanalyses, etc. La Région Languedoc- Marie Grosbois, Président de la CFCIM.
Roussillon Midi-Pyrénées a également été représentée sur le Pavillon France
avec plusieurs sociétés, sous l’égide de SUD DE FRANCE DEVELOPPEMENT.
En parallèle, trois conférences ont été organisées sur le salon par le Service
Économique Régional de Rabat (Ambassade de France au Maroc), notam-
ment afin de promouvoir auprès des PME la ligne de crédit française destinée
au financement de l’acquisition de biens et services français. Pour rappel, la
France est l’un des premiers partenaires du Maroc, que ce soit en qualité de
Jean-Michel Capdevielle, Délégué Régional de la CFCIM à Meknès, Gilles
client, fournisseur, bailleur de fonds ou encore d’investisseur. Elle se place, Bourbao, Consul Général de France à Fès, Jean-Marie Grosbois, Président de la
en outre, au rang de 3e fournisseur de machines agricoles du Royaume et de 1er CFCIM, Charafa Chebani, Directrice du Pôle CFCIM-Business France, Philippe
Confais, Directeur Général de la CFCIM, Pascal Capdevielle, Délégué Régional
© CFCIM
fournisseur de produits tels que les appareils de laiterie et les équipements de de la CFCIM à Fès, et Alain Millot, Directeur de l’Institut Français de Meknès.
préparation des aliments pour la filière viande.
3 questions à Karim zones à potentiel agricole, des conseillers spécialisés. Nous avons
également adapté notre offre de crédits aux spécificités du marché
Diouri, agricole. Plusieurs partenariats ont par ailleurs été signés avec les
acteursenamontetenavaldesfilièresafindefinancerlesagriculteurs.
Directeur Général Adjoint
Crédit du Maroc Quel est le bilan de votre participation au SIAM ?
Cette année, le Crédit du Maroc a déployé un dispositif global sur
le SIAM. Nous avons organisé, le 25 avril 2016, une conférence à
l’hôtel Barcelo à Fès sous le thème « Assurance Agricole, Innovation
Quel est votre regard sur les nouvelles actions mises en place au service de l’agriculteur », sujet qui prend tout son sens dans le
dans le cadre du Plan Maroc Vert ? contexte actuel de sécheresse. Plus de 200 clients ont répondu à
Le Plan Maroc Vert a pour ambition de développer les secteurs notre invitation. Afin d’informer les professionnels sur nos solu-
de l’agriculture et de l’agro-industrie qui représentent environ tions de financement d’investissements, et en plus de notre pré-
19 % du PIB marocain et qui jouent un rôle important dans les sence à travers un stand dédié de 60 m2, nous avons été présents
équilibres macro-économiques du pays. Ces secteurs supportent sur le SIAM aux côtés de nos partenaires institutionnels et privés,
également une charge sociale très importante ainsi qu’une res- notamment l’Agence de Développement Agricole et les fournis-
ponsabilité quant à la sécurité alimentaire des Marocains. Depuis seurs de matériel agricole. Nous avons, en outre, conclu dans ce
le lancement du plan Maroc Vert, la production agricole a connu un cadre un 4e partenariat avec CFAO Motors. Enfin, le Crédit du
net bond grâce à une déclinaison régionale ainsi qu’ à des contrats Maroc a été sponsor du Pavillon France dans le cadre du partenariat
programmes par filière. Le financement demeure un volet impor- avec la CFCIM et Business France. Cette opération nous a permis
tant, pour permettre aux opérateurs de financer leurs besoins et de de nouer des contacts avec les entreprises françaises exposantes
concrétiser leurs projets. sur le Pavillon France et de leur proposer un accompagnement
pour leur projet au Maroc (implantation, commercialisation, etc.).
Quelle est la stratégie du Crédit du Maroc pour ce qui Nous enregistrons donc un bilan extrêmement positif de notre par-
concerne le secteur agricole ? ticipation au SIAM, qui vient, année après année, consolider notre
La stratégie du Crédit du Maroc sur le marché de l’agriculture et de positionnement sur le secteur agricole.
l’agro-business a été renforcée en 2014, dans le cadre de notre projet
d’entreprise « CAP 2018 ». Nous avons ainsi mis en place, dans les Propos recueillis par Nadia Kabbaj
L
B organisée par la CFCIM et la CCI Bourgogne. Cette année,
es 5 et 6 avril 2016, la (Union européenne, Banque la mission était dédiée au secteur ferroviaire. Les sociétés
CFCIM et Business Africaine de Développement, participantes ont ainsi pu rencontrer, à Casablanca et Rabat,
France ont orga- Proparco, Africa50, BERD, les principaux donneurs d’ordres du secteur (ONCF, Colas Rail,
nisé une rencontre Banque Islamique de Dévelop- Alstom, Systra, etc.). Au total, 45 rendez-vous B to B ont été
avec les bailleurs pement). Des responsables de programmés dans le cadre de cette mission.
de fonds internationaux et les grandes banques marocaines
grands groupes bancaires maro- (Attijariwafa bank, Société Gé-
cains. Objectif : mettre en avant nérale Maroc, Crédit du Maroc
les différents programmes et
solutions de financement à
et BMCI) ont ensuite présenté
leurs offres de financement, Rencontres d’affaires
destination des PME et PMI
françaises qui souhaitent déve-
lopper leur activité à l’export
pour certaines proposées en
collaboration avec les bailleurs
de fonds. La rencontre s’est
chimie et mines
vers le Maroc et l’Afrique subsa- conclue par des rendez-vous B DU 24 AU 26 MAI 2016, LA CFCIM lance une mission de
harienne. La rencontre a réuni to B qui ont permis aux entre- prospection B to B dédiée aux secteurs de la chimie et des mines.
une trentaine de participants, prises participantes de s’entre- Des rencontres et visites de sites seront organisées avec les
dont les représentants des tenir individuellement avec les principaux donneurs d’ordres des secteurs de l’extraction minière,
principaux bailleurs de fonds opérateurs. de l’industrie chimique et de la transformation des phosphates à
Casablanca, Jorf Lasfar et Khouribga.
© CFCIM
© CFCIM
Visite officielle du Pavillon de la CFCIM. Stands du Pavillon de la CFCIM.
D
epuis quelques réduction du déficit en logement, la Ministre. Un objectif en passe d’être
années, le Maroc, mise en place des fondements de la atteint, selon les prévisions du Minis-
confronté à une politique de la ville et l’encadrement tère. En parallèle, plusieurs textes ont
forte croissance du secteur avec l’accompagnement été promulgués afin de consolider
démographique et des professionnels », explique l’encadrement technique et juridique
à un exode rural Mohammed Nabil Benabdallah. « Les du secteur.
massif, a déclaré la guerre aux investissements en matière de politique
bidonvilles. Le Ministère de l’Habitat de la ville avoisinent les 12 milliards de État des lieux du secteur de l’immo-
et de la Politique de la Ville, qui était dirhams », poursuit-il. bilier
auparavant également en charge de Grâce à ces différents programmes, Mohammed Nabil Benabdallah a
l’urbanisme, a mené différentes actions le déficit en logement est passé de commencé par dresser un bref état
afin de résorber les zones d’habitat 840 000 unités en 2012 à 516 000 des lieux du secteur de l’immobilier.
informel tout en absorbant le flux des en 2015. « Notre objectif est de main- Ce dernier connaît un ralentissement
nouveaux arrivants. « Notre action tenir le déficit de logement à 400 000 depuis trois ans. L’un des principaux
a porté sur trois axes principaux. La logements d’ici fin 2016 », annonce le indicateurs est la consommation de
R
eprésentant 1.3 % de la l’aéronautique, en parallèle d’autres
superficie du territoire secteurs plus traditionnels comme le La Délégation Régionale de la
national, la région de Ra- textile, le cuir et l’agroalimentaire. De CFCIM à Rabat en actions
bat-Salé-Zemmour-Zaer nombreux projets d’aménagement
(devenue aujourd’hui Ra- structurants y ont vu le jour ces dernières La Délégation Régionale de la CFCIM à Rabat
bat-Salé-Kénitra suite au redécoupage années, notamment le projet Technopo- est particulièrement dynamique en terme
du projet de Régionalisation avancée) lis, la vallée du Bouregreg, la Corniche de d’accompagnement des entreprises. Elle a
concentre 7,9 % de la population totale Rabat, l’Université Internationale de notamment participé à différentes missions
du Royaume. Elle contribue, en outre, Rabat, etc. Siège des grandes institutions de prospection à l’international (salon Batimat
à hauteur de 48.9 % à la création de ri- nationales et internationales, ainsi que et Salon International de l’Agriculture à Paris).
chesses au niveau national, bénéficiant des différentes représentations diplo- Voici quelques évènements phares organisés
d’un tissu économique particulièrement matiques, Rabat rayonne également par
par la Délégation :
riche et diversifié. Plusieurs secteurs de son héritage historique et culturel, qui
pointe s’y sont développés, notamment en fait l’une des principales destinations • Le 24 mars 2016, un petit-déjeuner d’infor-
la microélectronique, l’offshoring et touristiques du Royaume. mation sur le thème « Partage et Mutualisa-
tion des fonctions supports en PME/PMI » a
été animé par Jean-Luc Martial, Directeur-
Cofondateur d’INSITU Maroc.
• Le 16 décembre 2015, Alain Juillet, Président
du Forum International des Technologies
de Sécurité (FITS), a animé un Forum Adhé-
rent sur le thème « Comment améliorer la
compétitivité et la sécurité des entreprises :
l’intelligence économique ».
Contact
Délégué Régional : Jean LACHARME
Chargées d’Affaires : Bouchra CHLIAH et Maria IBAAQUIL
Tél. : (+212) (0)5 37 68 24 29
GSM : (+212) (0)6 70 43 86 58 / (+212) (0)6 58 93 91 31
© CFCIM
« L’AFD accompagne
les grandes politiques
publiques du Royaume
depuis 25 ans »
Interview de Monsieur Eric BAULARD,
Directeur de l’Agence Française de Développement au Maroc
Conjoncture : Quel regard portez- au Maroc pour soutenir les politiques publiques
vous sur le Maroc et les relations qui le lient à la lancées par les autorités marocaines, qui se sont
France ? dotées de plans sectoriels ambitieux tels que le Plan
d’Accélération Industrielle, le Plan Maroc Vert, le
Éric Baulard : L’Agence Française Plan Halieutis, le Plan Solaire, le Programme « Villes
de Développement (AFD) accompagne les grandes sans bidonvilles » ou le Programme d’Urgence de
politiques publiques du Royaume sans discontinuer l’Éducation Nationale. Ces programmes ont, par
depuis 25 ans à travers des financements importants exemple, permis de soutenir 28 000 exploitations
et diversifiés. Le dynamisme de nos activités au agricoles familiales (Plan Maroc Vert), d’attribuer
Maroc reflète l’intensité et la qualité du partenariat 158 000 logements décents, d’installer 160 MW
d’exception entre les deux pays. de nouvelles capacités en matière d’énergies
renouvelables ou de créer 25 000 emplois par
L’AFD a notamment accompagné les grandes l’aménagement de zones industrielles. Sans exclure
stratégies sectorielles marocaines. Quel bilan le financement ponctuel de projets, l’AFD s’emploie à
dressez-vous de l’action de l’AFD dans le Royaume accompagner les politiques publiques par des aides-
depuis l’installation de son bureau à Rabat en 1993 ? programmes et des appuis budgétaires sectoriels
Le Maroc est, depuis plusieurs années, le premier (éducation, emploi). En outre, l’AFD développe,
bénéficiaire des financements de l’AFD. Depuis depuis plusieurs années, le recours à des concours
1992, le cumul des engagements du groupe s’élève « non souverains » (prêts accordés sans la garantie
à environ 6 milliards d’euros avec une exposition du Royaume) à de grands opérateurs publics.
globale de 2,2 milliards d’euros (au 31 décembre Lorsque cela s’avère nécessaire, l’AFD conforte ses
2015). Notre groupe intervient au Maroc à travers prêts par des subventions dédiées en priorité à la
plusieurs composantes. Outre l’Agence Française gestion environnementale et sociale afin d’aider des
de Développement installée à Rabat, nous disposons partenaires à renforcer leurs actions et impacts en
à Casablanca d’un bureau de PROPARCO, filiale matière de développement durable. Toutefois, dans
de l’AFD dédiée au financement du secteur privé. un pays à revenus intermédiaires tel que le Maroc,
Nous mobilisons également le Centre d’Études nos interventions se font à 98 % sous forme de prêt.
Financières, Économiques et Bancaires (CEFEB),
l’Université d’entreprise basée à Marseille et le Aujourd’hui, le Royaume est le premier pays
Fonds Français pour l’Environnement Mondial bénéficiaire des programmes de l’AFD. Quels sont
(FFEM) dont l’AFD assure le Secrétariat. Enfin, les principaux enjeux et objectifs de votre action au
nous travaillons de plus en plus en cofinancement, Maroc ?
en particulier avec les bailleurs de fonds européens La stratégie d’intervention de l’AFD au Maroc a
et en partenariat avec la Commission européenne, deux finalités : l’amélioration de la productivité du
notamment grâce aux subventions de la Facilité travail et de la compétitivité des entreprises d’une
d’Investissement pour le Voisinage (FIV). Au cours part, et la promotion d’un développement soucieux
de ces dernières années, l’AFD a fortement accru de la cohésion sociale et de l’environnement,
son activité en réponse aux attentes du Royaume et d’autre part. Cette stratégie se déploie sur deux
de ses principaux opérateurs. Depuis 2011, l’AFD a axes transversaux qui consistent à encourager
ainsi accordé 1,6 milliard d’euros de financements les bonnes pratiques environnementales et
4
8 décideurs et chefs d’en- Ce fut ensuite au tour de Rachid Naa- lement insisté sur le fait que « l’effica-
treprise ont participé à nani, Président du Cluster « Efficacité cité énergétique est un réel levier de
la seconde édition des énergétique dans les matériaux de compétitivité industrielle au Maroc et
déjeuners networking construction », de présenter les diffé- se traduit par des gains économiques
lancés dans le cadre des rentes solutions permettant aux indus- concrets. » Il existe ainsi deux types d’ef-
évènements initiés par triels de réduire leur facture d’électricité. ficacité énergétique : l’efficacité énergé-
la CFCIM en marge de la COP22. Pour « Avec la hausse des prix de l’électricité tique passive, qui résulte de l’utilisation
rappel, ce programme de rencontres vise moyenne tension, les industriels renta- d’équipements à faible consommation,
à sensibiliser les entreprises aux problé- bilisent très rapidement leurs investis- et l’efficacité énergétique active, induite
matiques de développement durable sements dans l’efficacité énergétique », par la mise en place d’une infrastructure
tout en mettant en avant les opportuni- souligne-t-il. Afin de capitaliser sur de mesure, de surveillance et de contrôle
tés d’affaires dans le secteur des techno- leur savoir-faire et de partager les de la consommation d’énergie.
logies vertes. bonnes pratiques
Le déjeuner a débuté par l’exposé de en matière d’effica-
Mounir Benyahya, Directeur des Parcs cité énergétique, les
Industriels de la CFCIM, qui a pré- entreprises ont tout
senté le projet Ecoparc de Berrechid, intérêt à se réunir et
premier parc industriel du Maroc à c’est dans cet esprit
avoir décroché la certification interna- que ce cluster a été
tionale Haute Qualité Environnemen- créé.
tale (HQE™) Aménagement, décernée Saad Abdellah,
par CERWAY. Dédié aux industries Expert et Pro-
propres et au green business, le parc fesseur à l’École
s’étendra sur une superficie globale de Nationale Supé-
61 hectares, accueillera 192 PME non rieure d’Électricité
© CFCIM
© CFCIM
Donnez de la visibilité à
vos solutions éco-reponsables !
La CFCIM mène une enquête auprès de ses adhérents afin de répertorier leurs projets liés
au développement durable et au changement climatique. Grâce aux résultats obtenus, la
CFCIM pourra valoriser ces projets et enrichir ses activités DANS LE CADRE DE LA COP22.
Participez vous aussi à cette enquête et scannez le code ci-contre :
© DR
L
e 28 avril dernier, s’est tenue, La feuille de route de la Présidence le financement des projets (ventilés par
au siège des Nations unies à marocaine de la COP22 pays, types de projet et sources de finance-
New York, la cérémonie de Moins d’une semaine après de la signature ment), les parties devront convenir d’une
signature officielle de l’Accord de l’Accord de Paris, le Maroc, pays orga- feuille de route dédiée, à la fois planifiée et
de Paris, aboutissement de la nisateur de la COP22, a présenté la feuille concrète.
COP21. Adopté à l’unanimité, le premier de route de sa présidence. Le premier des
accord universel sur le climat vise à main- axes prioritaires consiste à accompagner et L’agenda pré 2020
tenir la hausse de la température de la pla- soutenir la Présidence française en incitant Le dernier axe prioritaire de la feuille de
nète en deçà de 2 ° C, en ciblant une réduc- le plus grand nombre de parties à ratifier route de la COP22 concerne l’agenda pré
tion de 1,5 ° C. Les États se sont ainsi fixé (accepter, approuver ou adhérer, selon les 2020. Il s’agit notamment d’impulser une
pour objectif de réduire leurs émissions de cas) l’Accord de Paris avant la tenue de la dynamique pour accélérer la ratification
CO2 de 50 % d’ici à 2050, et de 100 % d’ici COP22. Le deuxième axe vise à les encoura- de l’amendement du protocole de Kyoto et
à 2100. Pour entrer en vigueur, l’Accord de ger à rehausser les ambitions indiquées dans d’accompagner les pays en développement
Paris doit être ratifié par 55 États représen- leurs Contributions Déterminées au niveau pour la préparation de leurs plans nationaux
tant au moins 55 % des émissions de gaz à National (CDNs), afin de réduire les écarts d’adaptation. Ainsi, le Maroc se mobilisera
effet de serre. des émissions de carbone à l’horizon 2020. afin qu’un maximum d’États annonce un
Les pays signataires disposent d’une année Par ailleurs, la feuille de route a pour objec- plan lors de la COP22. Une assistance tech-
pour ratifier l’accord et devront publier tif de consolider la mobilisation des acteurs nique sera proposée aux pays vulnérables
leurs contributions nationales (Intended non étatiques et des gouvernements dans le pour les aider à monter leurs dossiers de pro-
Nationally Determined Contributions- cadre du « Programme d’Action Lima-Pa- jets et à trouver des financements. En paral-
INDC) de réduction des gaz à effet de serre ris », et ce, en vue de le prolonger et de l’ins- lèle, différentes mesures seront engagées, en
à horizon 2025-2030. Un bilan global des titutionnaliser dans le cadre d’un « Agenda particulier l’extension de l’Initiative pour les
contributions et de leur mise en œuvre Global d’Action pour le Climat ». Énergies Renouvelables en Afrique (AREI),
sera effectué en 2018, puis tous les cinq ans En outre, afin de mobiliser les 100 milliards la facilitation des transferts de technologie
à compter de 2023. de dollars d’ici 2020 ainsi que les fonds pour et la généralisation des systèmes d’alerte.
C omme chaque année depuis partenariat avec Delattre Levivier Maroc, Zine Capital
plus de soixante ans, le Club Invest, Jetair Fly, Morocco Unlimited et ANAPEC. Meet
des Uniques de Casablanca a the Lead visait à lancer la réflexion autour des enjeux
récemment décerné les « fourchettes », et problématiques de notre temps (hyper-compétition,
des prix venant récompenser les meil- digitalisation, surinformation, « ubérisation » de
leurs chefs cuisiniers de Casablanca. l’économie, etc) en s’inscrivant sous la thématique
La cérémonie a eu lieu le 25 mars der- « Osez votre entreprise de demain ». Au programme :
nier au restaurant A Ma Bretagne. Cinq conférences et ateliers pratiques animés par des experts
restaurants ont décroché les trois four- de renom issus de différents secteurs d’activité.
chettes, la plus haute distinction : La a souhaité mettre en avant d’autres
Africa Design
Table du Rétro, El Cenador, Le Bistro chefs, en marge du palmarès, en leur
Chic, le Café M et A Ma Bretagne. Pour décernant une « Recommandation du
Awards, le rendez-
la deuxième année consécutive, le Club Club des Uniques ».
vous de la scène
Première édition de Smart créative africaine
Cities Africa Casablanca INITIATIVE LANCÉE EN 2014 PAR LE DESIGNER
HICHAM LAHLOU, les « Africa Design Awards » ont,
économique de
a augmenté de 30 %. A titre d’exemple,
la production de sucre s’élève à 510 000 Un chiffre en
l’Ambassade
tonnes, soit 43 % de la consommation
locale, grâce à la hausse des rendements perspective
(12 tonnes à l’hectare contre 6
61,8
de France auparavant). Mais le Maroc - où 85 % des
producteurs laitiers marocains disposent
de 3 vaches ou moins ou encore où 80 %
des exploitations ont une superficie
inférieure à 5 hectares - doit encore faire Mds MAD
émerger une agriculture mieux insérée
dans la mondialisation. Les transferts financiers des
Il serait aussi souhaitable que nos
entreprises agro-alimentaires Marocains résidant à l’étranger
développent une stratégie plus ont atteint 61,8 Mds MAD en 2015
déterminée pour venir accompagner
L
la montée en gamme de l’agriculture
marocaine. Nos échanges bilatéraux es transferts financiers des
Marie-Cécile TARDIEU portés par la cyclicité des exportations Marocains résidant à l’étranger
[email protected] de céréales sont malheureusement à la (MRE) ont atteint 61,8 Mds MAD
peine pour les produits agroalimentaires. en 2015, en hausse de 3,0 % (soit
Meknès. L’attention entière du pays Au 1er trimestre 2016, on note un rebond +1,8 Md MAD) par rapport à 2014. A
s’est tournée fin avril vers Meknès où du secteur agricole après l’année l’exception d’un léger repli en 2013, les
le Salon International de l’agriculture céréalière difficile de 2015 (+180,4 %, soit transferts des MRE sont constamment
tenait sa 11ème édition. La présence +143,7 M EUR) mais nos exportations de en augmentation depuis 2010 (+13,6 %
de la plupart des grands acteurs produits des industries agroalimentaires sur la période).
économiques à cet événement ont reculé de 19,8 %. Or les besoins sont
Malgré la situation économique morose
témoigne du rôle encore central immenses. Il faut donc souhaiter que
de l’agriculture au Maroc. La venue les entreprises françaises viendront plus en Europe, principale zone d’émission,
de notre ministre de l’agriculture, nombreuses encore à la 12ème édition les envois de fonds effectués par les MRE
M. Stéphane Le Foll, a confirmé du SIAM en 2017 et que de nouveaux ne faiblissent donc pas. La France est le
l’importance des liens bilatéraux secteurs d’exportation agroalimentaire premier pays émetteur de ces transferts
noués dans ce secteur. soient explorés afin de diversifier et (36,0 % du total en 2014), suivi de l’Italie
Le PIB agricole a progressé de 7 % en compléter l’offre française en la matière. (9,3 %) et de l’Espagne (8,5 %).
A noter que ces recettes participent de
manière structurellement importante au
La Chronique économique financement de l’économie marocaine.
Elles représentaient en effet 6,3 % du PIB
Vers un régime de change plus flexible ? en 2015. Par ailleurs, elles concourent à
la réduction du déficit courant, qui
Il est de plus en plus fréquemment évoqué l’euro et au dollar américain. En avril 2015, les s’est établit à 2 % du PIB en 2015, soit
que les autorités marocaines vont établir pondérations des devises du panier de cota- 18,8 Mds MAD. A titre de comparaison,
un calendrier d’étapes pour un processus tion du dirham ont été actualisées à 60% pour les recettes touristiques représentaient
de flexibilisation du régime de change du l’euro et 40% pour le dollar. A noter qu’un 6,0 % du PIB en 2015.
dirham. Dans cette réflexion, la stabilité du marché des changes existe qui permet au
système financier constitue une condition dirham de fluctuer dans une marge de plus
centrale ainsi que la mise en œuvre d’une ou moins 0,3% par rapport au taux central.
politique monétaire de ciblage direct de l’in- Pour rappel, une nouvelle loi bancaire a été
flation. Le rétablissement progressif depuis adoptée en décembre 2014 qui élargit et ren-
2012 des équilibres macro-économiques et force la supervision de la banque centrale et
le redressement concomitant des réserves lui attribue une mission de garante de la sta-
Source : Office des changes
L
mente de 0,4% par an la quantité comprend cinq axes de travail :
de carbone contenue dans les sols, e Ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la les actions pré-2020 (comme
on stoppe l’augmentation annuelle la généralisation des systèmes
forêt, Stéphane Le Foll, s’est déplacé au Maroc du 27 au
de CO2 dans l’atmosphère, ce qui d’alerte précoce), les méca-
permettrait également de rendre 29 avril 2016. Cette visite avait deux objets principaux :
nismes de renforcement de
les sols plus fertiles et plus adaptés coprésider une réunion à haut niveau consacrée à la mise
capacités, l’accès aux finance-
aux effets du changement clima- en œuvre de l’initiative 4 pour 1000, organisée par les ministères
ments climat, les transferts de
tiques. français et marocain de l’agriculture, et approfondir notre
La réunion coprésidée par les technologies et la pérennisation
coopération bilatérale dans différents domaines, et notamment de l’agenda de l’action (à travers
Ministres français et marocain de
l’agriculture, MM. Le Foll et Akhan-
dans la thématique de l’agroécologie. la mobilisation des acteurs non
nouch le 28 avril, tenue en présence M. Le Foll s’est tout d’abord rendu sur le Salon international étatiques dans la lutte contre le
de plus de 20 pays, dont le Brésil de l’agriculture au Maroc (SIAM) à Meknès dont le thème était changement climatique)
et l’Inde, et de nombreux ministres cette année « Une agriculture durable et résiliente ». Le Ministre A l’issue d’un appel d’offres
européens et africains, a permis a rencontré les entreprises exposant sur le Pavillon France international, le consortium
d’engager cette initiative dans une organisé par Business France et a ensuite co-présidé la réunion conduit par GL Events a rem-
voie pleinement opérationnelle, porté le marché de l’aména-
tant en matière de contenu que de 4 pour 1000 (cf. infra). Enfin, il a parrainé avec M. Akhannouch,
gement du site de Bab Ighli à
gouvernance. Ministre de l’agriculture et de la pêche maritime, la signature de
Marrakech qui accueillera la
Les participants ont acté les grands la 3ème convention de prêt entre le Crédit Agricole du Maroc et
COP22 (451 M MAD)
principes d’une feuille de route l’Agence française de Développement. Cette nouvelle ligne de
de l’initiative, qui fera l’objet d’un Lors du salon « International
crédit (60 M €) permettra de contribuer à l’amélioration de l’accès Marrakech Air Show » (27-30
approfondissement dans les mois
au financement des petites et moyennes exploitations agricoles. avril), les entreprises françaises
à venir, en perspective d’une adop-
tion à la COP22. Dans la continuité Le Ministre français a par ailleurs visité l’entreprise agroalimentaire du secteur aéronautique ont
de la déclaration de Paris, 4 axes de Oleafood dans la région de Meknès et le site de Biolandes confirmé leur intérêt pour le
travail ont été définis, répartis en à Khemisset, une entreprise française productrice d’huiles Maroc. Le GIMAS a signé deux
deux volets, scientifique et actions, essentielles et engagée dans une démarche agroécologique sur conventions : (1) avec Thalès
et une gouvernance opérationnelle ses productions agricoles (orangers bigaradiers). Au terme de pour la construction d’une
a été validée, déclinée en quatre usine de fabrication de pièces
instances (forum des partenaires,
son déplacement, M. Le Foll s’est exprimé devant la communauté
française réunie à la Résidence de France à Rabat. aéronautiques selon la techno-
réunion des membres du consor- logie 3D (seule usine du groupe
tium, comité scientifique et tech- Lors de cette visite, Stéphane Le Foll a pu mesurer la prégnance de
dans le monde) et (2) avec le
nique, secrétariat). la thématique agroécologique au Maroc et la prise de conscience pôle de compétitivité toulou-
Le Maroc a pu à cette occasion de ses enjeux au plus haut niveau, et promouvoir le rôle clé de
lancer les prémices d’une initiative sain Aerospace Valley, pour le
l’agriculture dans la lutte contre le changement climatique, tant développement d’applications
en matière de lutte contre le chan-
gement climatique tournée vers en matière d’adaptation que d’atténuation. Le Maroc entend à digitales sur la base des techno-
l’Afrique subsaharienne, qui devrait cet égard porter haut la voix de l’agriculture lors de la prochaine logies spatiales. La 3ème conven-
être portée lors de la COP 22 à COP 22 hébergée sur son sol. tion officialise l’implantation au
Marrakech. Maroc du groupe français Teca-
[email protected] lemit Aerospace (canalisations
[email protected] pour fluides).
Indicateurs économiques
et financiers
Retrouvez chaque mois dans Conjoncture les principaux
indicateurs économiques et financiers du Maroc.
Une rubrique réalisée par la société de Bourse M.S.IN.
2 358
Février 2015
35 350
Mars 2015
33 809
90 489
28 768
55 139
37 281
Février 2016
1 926
Mars 2016
93 627 36 310
56 346 30 067
Déficit commercial Importations globales Exportations globales Compensation Dépenses ordinaires Recettes ordinaires
11 350
0,8% Inflation sous-jacente
13 920 0,6%
0,4%
0,2% 0,1%
Mars 2016
12 086
0,0%
14 460
-0,2%
-0,4% Inflation
-0,6%
Recettes voyages Transferts MRE mars 15 avril 15 mai 15 juin 15 juil.15 août 15 sept.15 oct. 15 nov. 15 déc.15 janv. 16 fév. 16 mars 16
Bourse de Casablanca
Le volume global réalisé durant le mois d'avril 2016 s'est établi à
2,9 milliards de dirhams.
10 000 800
9 900 700
9 800 600
9 700 500
9 600 400
9 500 300
9 400 200
9 300 100
9 200 0
1/4 8/4 15/4 22/4 29/4
Volume (MMAD) MASI
Var %/pts
Énergie
À fin février 2016, le volume de la produc-
Importations globales (en mdh) mars 15/ 90 489 93 627 3,47 % tion électrique a progressé de 1 %. Cette
Exportations globales (en mdh) mars 16 55 139 56 346 2,19 % évolution couvre une hausse de 18,9 % de
Balance
Déficit commercial 35 350 37 281 5,46 % la production totale de l’ONEE, conjuguée
des à une baisse de 5,7 % de la production pri-
Taux de couverture (en %) 60,90 % 60,20 % -
paiements vée. Quant aux échanges d’énergie avec
Transferts des MRE (en mdh) 13 920 14 460 3,88 %
l’Espagne et l’Algérie, le volume des impor-
Recettes voyages (en mdh) 11 350 12 086 6,48 %
tations a progressé de 17,8 %, portant ainsi
Agrégat M3 (en mdh) fév. 15/ 1 069 347 1 129 976 5,67 % l’énergie nette appelée à 5 421 GWH (en
Réserves Internationale Nettes fév. 16 hausse de 3,1 %).
(en mdh) 183 127 233 751 27,64 %
Créances nettes sur l’adminis- BTP
Monnaie L’encours des crédits accordés au secteur
tration centrale (en mdh) 147 718 140 853 -4,65 %
et immobilier a augmenté de 0,9 % au terme
Créances sur l’économie (en mdh) 877 725 897 086 2,21 %
crédit du mois de février 2016 pour atteindre
Dont Créances des AID (en mdh) 766 639 775 498 1,16 %
240,8 milliards de dirhams. Cette progres-
Crédits immobiliers (en mdh) 238 583 240 810 0,93 % sion couvre une hausse de 5,7 % de l’en-
Crédits à l’équipement (en mdh) 144 340 146 481 1,48 % cours des crédits à l’habitat et une baisse
Crédits à la consommation (en mdh) 44 487 46 816 5,24 % de 10,9 % de l’encours des crédits attribués
Indice des prix à la consom- fév. 15/
aux promoteurs.
mation (100=2006) fév. 16
Télécommunications
Indice des prix à la consommation 114,8 115,4 0,52 %
Au terme du premier trimestre 2016, le parc
Produits alimentaires 122,9 123,5 0,49 % des abonnés à la téléphonie mobile a atteint
Prix
Produits non-alimentaires 109,0 109,6 0,55 % 42 063 961. Il enregistre ainsi une baisse
Taux de change (prix vente) de 2,36 % sur un trimestre et de 3,05 %
1 EURO mars 15/ 10,75 10,94 1,77 % sur une année. Le parc global d’abonnés
1 $ US mars 16 9,93 9,75 -1,81 % à la téléphonie fixe a atteint, quant à lui, 2
173 874, enregistrant des baisses de 2,18 %
Taux d’intérêt (en %) Pb 100
et de 9,15 %, respectivement sur le tri-
(13 semaines) déc. 15/ 2,51 2,29 -22,0 mestre et sur l’année. Enfin, le parc global
Taux
(26 semaines) mars 16 2,55 2,51 -4,0 internet s’est établi à 14 480 047 abonnés,
d’intérêt
(52 semaines) 2,57 2,56 -1,0 un chiffre en quasi-stagnation par rapport
(2 ans) 2,80 2,58 -22,0 au trimestre précédent et en croissance de
40,33 % sur une année. Ceci porte le taux
Bourse MASI (en points) 31 déc. 15 8 925,71 9 975,72 11,76 %
de pénétration d’internet à 42,78 %.
Des MADEX (en points) 30 avril 16 7 255,21 8 159,75 12,47 %
valeurs Bourse De Casablanca
Au terme du mois d’avril 2016, le cours du
Activités sectorielles MASI s’est établi à 9 975,72 points, affichant
Téléphone mobile (en milliers d’abonnés) 43 387 42 064 -3,05 % une performance YTD de 11,76 %. La plus
Télécom Téléphone fixe (en milliers d’abonnés) mars 15/ 2 393 2 174 -9,15 % forte performance mensuelle a été enregis-
Internet (en milliers d’abonnés) mars 16 10 318 14 480 40,34 % trée par MANAGEM (+27,33 %), suivie par
ALLIANCES (+25,93 %) et RDS (+21,70 %).
Trafic (mille tonnes) fév. 15/ 16 684 17 145 2,76 %
La plus forte contre-performance a été enre-
portuaire fév. 16 gistrée par ALUMINIUM DU MAROC
Énergie appelée nette (GWH) fév. 15/ 5 259 5 421 3,08 % (-18,40 %). Par secteur, les plus fortes per-
Énergie formances mensuelles ont été enregistrées
Consommation d’électricité (GWH) fév. 16 4 383 4 493 2,51 %
par le secteur des Équipements Électriques
Exportation de l’Automobile (en MDH) mars 15/ 12 384 13 619 9,97 % et Électroniques (NEXANS MAROC
Industrie
mars 16 +19,80 %), de l’Immobilier (+16,52 %) et
Chiffres d’affaires à mars 15/ 9 686 9 212 -4,89 % celui de l’Électricité (TAQA MOROCCO
Mines +12,79 %). La plus forte contre-performance
l’exportation OCP (en mdh) mars 16
a concerné le secteur des Loisirs & Hôtels
Vente de ciment (en milliers de tonnes) fév. 15/ 2 221 2 398 7,97 % (RISMA - 9,40 %). Quant à la capitalisation
BTP
fév. 16 boursière, elle s’est établie à 502,7 milliards
Nuitées dans les EHC (en milliers) fév. 15/ 2 487 2 457 -1,21 % de dirhams, en hausse de 10,9 % par rap-
Tourisme Arrivées de touristes y compris fév. 16 1 219 1 200 -1,56 %
port à fin 2015 .
MRE (en milliers)
Mohamed El Mehdi CHAMCHATI
Transport et logistique,
un secteur-clé à structurer
pour gagner en compétitivité
© Fotolia
©TMSA
Port de Tanger Med
P
our disposer d’un secteur logis- un handicap pour la compétitivité du secteur
tique efficient, à même d’appor- exportateur national.
ter un plus à la compétitivité de Conscient que le développement de la logis-
son tissu économique, le Maroc tique ne peut se faire sans infrastructures
compte sur un certain nombre de qualité, et sans l’élimination des entraves
d’atouts tels que le positionne- institutionnelles et règlementaires, le Maroc a
Le coût de ment géographique, un marché à fort poten- mis en place plusieurs actions ciblant les dif-
tiel, une dynamique économique liée aux férents maillons de la Chaîne logistique (sup-
la logistique plans sectoriels ou encore la disponibilité ply chain). Ainsi, le contrat-programme logis-
d’infrastructures de base. Ces points forts tique 2010-2015 vise, entre autres, à réduire
représente en sont néanmoins contrebalancés par des fragi- les coûts logistiques à hauteur de 15 % du PIB
moyenne entre lités : faible diversification de l’offre logistique, et à réaliser 70 plates-formes dans différentes
coûts portuaires supérieurs de près de 30 % à villes pour une superficie totale de 2 080 ha.
18 et 20 % du ceux de la région, ou encore défaut d’infras- Ces mesures devraient permettre de créer
tructures spécialisées sur certains flux. Consé- 36 000 nouveaux emplois et de gagner 0,5 à
PIB. quence, le coût de la logistique représente en 0,7 point de PIB par an, soit une valeur ajoutée
moyenne entre 18 et 20 % du PIB, soit une additionnelle de 15 à 20 milliards de dirhams,
part deux fois supérieure à celle des pays de et ce, tout en diminuant de 35 % les émissions
l’Union européenne (10 %), ce qui constitue de CO2 liées au transport de marchandises.
Transport de marchandises
Maillon central de la chaîne logistique, le trans-
port des marchandises reste relativement peu
développé en raison de sa structure fragmentée.
Le secteur est dominé à 95 % par les TPE et les
PME, dont 90 % d’entreprises individuelles
détenant chacune une flotte moyenne de deux à
cinq camions. Beaucoup de ces entités échappent
à la réglementation sociale et fiscale et disposent
généralement de parcs vétustes (véhicules de
plus de 13 ans). Aujourd’hui le secteur compte
plus de 20 000 transporteurs pour quelque
80 000 camions, dont un peu plus de la moitié
sont exploités pour le compte d’autrui.
©DR
Face à cette situation, l’État s’est engagé dans
un processus de modernisation du transport de
marchandises, un secteur qui constitue le point Une étape préliminaire de « catégorisation
faible de la chaîne logistique et dont la part d’in- des entreprises » offrira un certain nombre
formel dépasse 40 %. Toutefois, des blocages d’avantages (traitement en priorité, facilité
persistent. de cautionnement, facilité de dédouanement
Du côté de la branche TIR (Transport Interna- à domicile, etc.)
tional Routier), on recense quelque 400 entre-
prises spécialisées totalisant 1 400 véhicules. Le Défis à relever
TIR représente plus de 8 % du trafic global de Aujourd’hui, il parait essentiel de développer
marchandises au Maroc. En raison de la proxi- des partenariats maghrébins dans le secteur des
mité géographique, sa part dans les échanges transports et de la logistique, notamment en ce
de marchandises avec l’Union européenne est Avec une part qui concerne la modernisation et l’harmonisa-
majoritaire avec 20 % en moyenne (15 % pour tion du cadre institutionnel, organisationnel et
les importations et 33 % pour les exportations). d’informel législatif.
De même, l’UE concentre près de 80 % des ori- De même, une solution devra être trouvée à la
gines et des destinataires du TIR marocain. Le dépassant problématique du cabotage. Les transporteurs
reste étant réparti entre l’Europe de l’Est et cer- les 40 %, le de marchandises marocains dénoncent la recru-
tains pays de l’Afrique subsaharienne à travers descence de cette pratique chez les transporteurs
la Mauritanie. transport de européens, et ce, malgré son interdiction dans le
cadre des accords bilatéraux conclus entre le
Un secteur à structurer
marchandises Maroc et chacun de ces pays. Certains camion-
Principal mode de transport de fret au niveau constitue le neurs européens, lors de leur passage au Maroc,
national et à destination de l’étranger, le secteur n’hésitent pas à avoir recours au cabotage du fait
du transport routier de marchandises repré- maillon faible de l’absence de sanctions règlementaires, alors
sente d’importants enjeux. Il est donc urgent de même que les opérateurs marocains s’adonnant
de la chaîne à ces pratiques en Europe sont lourdement sanc-
moderniser le tissu des sous-traitants, de favo-
riser l’émergence de « champions nationaux » logistique. tionnés.
dans le TIR, de lutter efficacement contre l’infor- En conclusion, si les progrès enregistrés
mel, etc. durant les cinq dernières années ont montré
En outre, le développement du secteur logis- la progression de la logistique dans l’économie
tique demeure lié aux prestations fournies par marocaine, l’objectif fondamental de réduc-
certaines entités publiques visant à faciliter et tion du coût de la logistique de 20 % à 15 %, fixé
contribuer à la fluidité des échanges. La douane, dans le cadre du contrat programme logistique
qui occupe une position charnière de la chaîne 2010-2015, est loin d’être atteint. D’où l’intérêt
logistique internationale, s’est notamment enga- des professionnels du secteur pour le nouveau
gée dans la mise en place du label OEA (Opéra- contrat-programme 2016-2020, actuellement
teur Économique Agréé) accordé aux acteurs en gestation.
internationaux qui se conforment aux directives
de l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD). Rachid Hallaouy, journaliste
Conjoncture : Est-il aisé de diriger une de vétusté de la flotte dont la moitié est âgée de plus de 10 ans
et près d’un quart, de plus de 20 ans. Et qui dit vieille flotte, dit
PME dans le domaine du transport de marchandises ?
plus de consommation de gasoil et plus de pollution.
Abdelkader Ait Belkacem : Est-ce un domaine souvent pointé du doigt pour certaines
Le transport, comme tout secteur, a ses avantages et ses pratiques comme la corruption ?
inconvénients et, comme tout secteur, il n’est pas aisé de s’y C’est vrai. Mais la corruption n’est pas le propre du transport
faire sa place et encore moins de la maintenir. Clé de voûte routier de marchandises. La corruption est présente à tous les
de la politique logistique de l’État, le secteur bénéficie d’une niveaux et sur toute la chaîne. Mais la plus fâcheuse des corrup-
attention particulière visant à améliorer sa compétitivité et à tions, c’est celle qui touche à la sécurité routière comme la visite
en faire la locomotive de toute la chaîne logistique. technique et pneumatique.
Cependant, certaines réformes d’importance se trouvent
décalées par rapport à la réalité du secteur. Par exemple, le Et en matière de rentabilité ?
programme de renouvellement/rajeunissement de la flotte n’a Le secteur du transport de marchandises jouit toujours d’une
pas eu le succès escompté. La prime à la casse, qui varie entre réputation ancienne, celle d’être un secteur juteux. Or, la donne
90 000 et 150 000 dirhams, reste loin des prix de camions neufs a bien changé. Sur les 20 dernières années, les prix ont été divi-
de marque européenne qui se situent entre 800 000 et un mil- sés par 3 alors que les composantes des coûts ont connu un effet
lion de dirhams. De plus, bénéficier du programme suppose multiplicateur important. Dans les années 1980/1990, un trans-
une capacité d’endettement importante. Or, plus de 80 % des porteur facturait le km parcouru à 10 à 15 dirhams alors, qu’au-
opérateurs sont des TPE ou des personnes physiques pour qui jourd’hui, la moyenne des prix oscille entre 5 et 6,5 dirhams par
l’accès au crédit est souvent problématique. km, selon les secteurs.
Les coûts, quant à eux, ont suivi une trajectoire inverse. La part
Comment expliquez-vous que l’activité transport n’a pas du gasoil dans le chiffre d’affaires est comprise entre 35 % et
forcément une bonne image ? 40 %, celle des pneumatiques représente 10 %, les frais d’auto-
Le transport routier de marchandises est souvent associé au route 8 %, l’entretien et la réparation 8 %, le personnel 10 %, les
taux de sinistralité dans la sécurité routière, ce qui n’est pas frais de gestion 6 % et, enfin, le loyer crédit 10 %. Avec des tarifs
forcément faux. Ce taux de sinistralité n’est que le résultat au km qui baissent et des coûts qui explosent, nous parlons plus
d’un laxisme quant au contrôle de surcharge. Le poids total en de survie que de rentabilité !
charge autorisé est de 40 tonnes. Certains transporteurs char-
gent jusqu’à 40 tonnes de marchandises ! Puis, il y a aussi l’état Propos recueillis par Rachid Hallaouy
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© DR
N
ous invitons le gouverne- en Afrique subsaharienne. Enfin, les flux
ment à réfléchir à la mise commerciaux entre le Maroc et le continent
en place dans les Pro- africain connaissent une nouvelle impulsion
vinces du Sud d’un hub depuis le début de cette décennie. Il existe
de transport aérien des- toutefois une contrainte majeure au déve-
Tanger Med aura, servant l’Afrique. Nous loppement des échanges avec la région : celle
caressons également le rêve de construire des coûts de transport et de logistique, qui
à terme, une une ligne ferroviaire de Tanger à Lagouira, figurent parmi les plus élevés au monde.
capacité globale pour relier le Maroc au reste de l’Afrique »,
a souligné Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Infrastructures dédiées au hub
de 8,2 millions lors de son discours du 6 novembre 2015 à Pour devenir un véritable hub logistique
Laâyoune. Il confirme ainsi la volonté affi- africain, le Maroc s’est engagé à améliorer ses
de tonnes de chée par le Maroc depuis quelques années de infrastructures portuaires, aéroportuaires,
conteneurs, devenir le hub de l’Afrique, notamment pour ses plates-formes et sa connectivité avec
les régions d’Afrique du Nord, de l’Ouest et le continent en développant les réseaux de
dont 40 % en d’Afrique Centrale. transport (terrestre, aérien, maritime et fer-
Pour atteindre ces objectifs, le Maroc dispose roviaire). C’est dans le cadre de cette volonté
continuation d’atouts indéniables. Les plus importants que Tanger Med a vu le jour. Située au carre-
vers le continent étant sa situation stratégique, ses infras- four des routes maritimes, cette plate-forme
tructures de qualité et la présence de plus aura, à terme, une capacité globale de 8,2
africain. en plus marquée des entreprises marocaines millions de tonnes de conteneurs, dont 40 %
Conjoncture :Quelle appréciation avez-vous emploi. Elles ont plus de difficultés à garder leur personnel formé,
alors que les grandes entreprises peuvent motiver leurs employés
de l’équation emploi/formation en matière de logistique et
de transport ? de différentes manières.
La problématique est donc la suivante : comment faire en sorte que
les PME/PMI accèdent plus massivement et plus facilement à la for-
Mohamed Karaouane : mation ? Je rappelle qu’elles emploient 80 à 85 % des salariés.
Les objectifs indicatifs de formation sur cinq ans couverts par la
Stratégie Nationale Logistique font apparaitre un besoin d’environ Du coup, on serait tenté de dire que les compétences formées
41 600 professionnels (Manager, Ingénieur, Technicien Spécialisé, font défaut au secteur ?
Opérateur Spécialisé, etc.). Il s’agit aussi de renforcer les compé- La question des compétences dans le domaine de la logistique au
tences logistiques de 20 000 conducteurs pour le transport de Maroc, portée par les professionnels, nous renvoie à la synthèse sui-
matières dangereuses et la chaîne de froid. Cependant, le portrait vante : un effectif très limité de compétences formées en déphasage
statistique extrait de l’étude menée par l’AMDL en 2013 sur l’offre avec les besoins réels du secteur, une inadéquation entre l’offre et
de formation fait apparaitre un excédent de plus de 1000 lauréats/ la demande en terme de profils, principalement pour les métiers
an sur la catégorie des managers et de 400 lauréats sur la catégorie des opérateurs, et, enfin, la dynamique du secteur qui fait que des
des ingénieurs. En ce qui concerne les techniciens spécialisés, il y a, emplois meurent pendant que d’autres se créent. On peut citer
plus ou moins, un équilibre quantitatif. C’est sur les opérateurs spé- comme nouveaux profils, les Conseillers à la sécurité pour le trans-
cialisés que l’étude de l’AMDL constate un déficit de 3 500 lauréats. port de marchandises dangereuses (Article 34 de la loi 30-05). Il s’agit
Le système statistique public ne produit pas de données sur les en effet de compétences très spécialisées et non disponibles sur le
emplois attachés à des fonctions et/ou activités logistiques. Tou- marché national, sans parler du délai et du coût de leur formation.
tefois, la situation du marché du travail met en exergue des besoins Actuellement, les demandes les plus importantes des entreprises
en recrutement récurrents pour les deux grandes catégories d’em- portent sur le personnel de manutention et de conduite. Puis, pour
plois en logistique. Il s’agit des opérateurs et des agents de maîtrise/ la maîtrise, les besoins concernent les chefs de quai, d’expédition et
techniciens. d’exploitation ainsi que les métiers en lien avec la direction logis-
tique et la supply chain.
Et la formation dite continue, dispensée tout au long de son
activité professionnelle ? Que pensez-vous de la vision 2025 en matière de logistique
L’offre de formation continue assurée par les opérateurs publics et et d’emplois ?
privés est aujourd’hui difficile à cerner. Il est à retenir que dans le Le secteur de la logistique au Maroc est à un stade embryonnaire.
cadre des Contrats Spéciaux de Formation, les thèmes de formation Seules les entreprises ouvertes sur l’international sont dotées de
considérés comme les plus importants ont été définis. Ces forma- visions et de stratégies logistiques plus ou moins transparentes. Des
tions sont destinées aux cadres, techniciens et opérateurs et cou- efforts sont encore à mener afin de structurer le secteur informel
vrent, par exemple, le perfectionnement des conducteurs d’engins, dominant. L’étude sectorielle en cours de réalisation par l’AMDL
la sécurité ou l’éco conduite. va certainement déterminer les besoins quantitatifs et qualitatifs de
Je tiens à préciser que le tissu économique national est constitué à formation et mesurer l’écart entre l’offre de formation et les besoins
95 % de PME/PMI. Ces dernières éprouvent plus de difficultés que de main-d’œuvre. Cela permettra de planifier en conséquence le
les grandes entreprises à faire de la formation. D’abord, parce qu’elles développement des programmes de formation. Le but n’est pas
ont moins accès à l’information sur les possibilités de formation et, seulement de fournir les éléments requis pour la gestion du secteur
ensuite, elles ont un problème d’économie d’échelles puisque le coût de formation logistique, mais aussi de servir de base pour la mise en
fixe de la formation est à répartir sur un nombre d’employés plus place d’une plate-forme d’information emploi et formation
faible. Enfin, les PME/PMI ont peur de perdre, au profit de la concur-
rence, les employés qui ont suivi une formation dans le cadre de leur Propos recueillis par Rachid Hallaouy
L
e secteur de la logistique ne pesait Autoroutes et routes pour un maillage du
que 5 % du PIB du pays en 2010. territoire
Pour mieux développer son poten- Plusieurs projets sont en cours de finalisation,
tiel, les autorités ont élaboré un dont le tronçon El Jadida-Safi (143 km) et la
Contrat-programme 2010-2015, rocade externe de contournement de la ville de
doté d’une enveloppe de 60 mil- Rabat (41 km) qui porteront le réseau autoroutier
liards de dirhams d’investissements, dont l’un à 1 588 km. Rien que pour 2016, la Société Natio-
des objectifs était d’accroître la valeur ajou- nale des Autoroutes du Maroc envisage d’investir
tée du secteur de 0,5 à 0,7 point de PIB par an. 4 milliards de dirhams. Dans le cadre du Second
Selon les professionnels et dans le meilleur des Schéma Autoroutier National, 30 milliards de
cas, le PIB du secteur de la logistique se situerait dirhams seront dédiés à la construction de quatre
aujourd’hui entre 6 % et 6,5 % du PIB national. nouveaux axes : Safi-Beni Mellal via Marrakech
(400 km), Agadir-Guelmim (200 km), Rabat-
Investissements portuaires Casablanca (100 km) et El Jadida-Safi (140 km).
Le Maroc a réalisé des progrès importants en À ces projets, il faut ajouter la voie express Tiz-
matière de connectivité maritime. En 2014, nit-Laâyoune-Dakhla, dont le coût est estimé
il occupait le 16e rang mondial, juste derrière à 8,5 milliards de dirhams. En outre, plusieurs
les Émirats Arabes Unis (15e), l’Italie (14e) et milliers de kilomètres de routes seront réalisés
l’Espagne (13e). Cette progression s’explique pour désenclaver certaines régions.
La part de la notamment par la mise en exploitation de Tan- À l’horizon 2035, le Maroc compte ainsi investir
ger Med I (le pays se classait à 84e place aupa- 600 milliards de dirhams dans les infrastruc-
logistique ravant). Pour développer le trafic, la Stratégie tures. Certains financements se feront par des
dans le PIB Portuaire du Maroc à l’horizon 2030 prévoit partenariats publics-privés (PPP).
un budget de 60 milliards de dirhams. Parmi
est de 6 %. les projets phares, on peut citer Tanger Med II, Des plates-formes logistiques multi-flux
le Port Nador West, le Port Kenitra Atlantique Pour accompagner le Contrat-programme logis-
et le Port Dakhla Atlantique. Si ces différentes tique 2010-2015, le Maroc compte réaliser 70
structures devraient améliorer la connectivité du zones logistiques multi-flux (ZLMF). Outre les
Royaume, il subsiste un bémol : le Maroc dispose opérateurs publics (ONCF, SNTL, Marsa Maroc,
d’une flotte maritime très limitée. RAM), certains acteurs du privé commencent éga-
lement à s’intéresser à la mise en place des plates-
L’aérien et le ferroviaire formes logistiques.
En 2015, l’ONDA a engagé 4 milliards d’investis- A titre d’exemple, au niveau du Grand Casablanca,
sements dont une grande partie a été allouée aux huit ZLMF seront réalisées sur une superficie
travaux de modernisation et de développement totale de 978 ha (à Zenata, Oulad Hadda, Deroua,
des capacités aéroportuaires du Royaume, en Nouaceur, Oulad Saleh, Bouskoura, Lakhyayata et
particulier celles de l’aéroport Mohamed V. En ce Sahel Lakhyayta), en complément de la zone Mita
qui concerne le ferroviaire, le programme actuel de l’ONCF. Un investissement public de 3,1 mil-
inclut une enveloppe de 35 milliards de dirhams, liards de dirhams a été mobilisé pour le dévelop-
dont 20 milliards pour la LGV (350 km de Tan- pement des premières plates-formes logistiques de
ger à Casablanca) et le reste pour les équipements Casablanca et l’amélioration de leur connectivité
roulants, le doublement de la voie ferrée jusqu’à avec le port de Casablanca.
Marrakech et la construction de nouvelles gares. Des études de marché sont en cours pour arrêter les
Dans le cadre du programme mobilité au Maroc schémas et les modalités de réalisation des zones
à l’horizon 2035, le Royaume ambitionne même logistiques dans les différentes régions du pays .
de porter le réseau LGV à 1 500 km, pour un coût
estimé à 100 milliards de dirhams. Rachid Hallaouy, journaliste
Les contributions à la rubrique « Regards d’experts » sont soumises à l’approbation du Comité de Rédaction de
Conjoncture et peuvent faire l’objet d’une adaptation rédactionnelle. Sont exclus les contenus publicitaires et/ou à
caractère promotionnel.
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L
a loi ne donne aucun critère quant se rapprocher de la conciliation. C’est un intervenant capable de relativiser
au choix du médiateur. Il est simple- « La médiation consiste à confier à un tiers et de se remettre en question.» (3)
ment précisé que les parties doivent, impartial, qualifié et sans pouvoir de déci-
si elles décident d’avoir recours à la média- sion sur le fond, “ le médiateur ”, la mis- Quel est le rôle du médiateur ?
tion, désigner le ou les médiateur(s) ou sion d’entendre les parties en conflit et de Le médiateur a pour mission de faciliter la
prévoir les modalités de sa désignation. confronter leurs points de vue au cours reprise et la continuité des négociations
Par ailleurs, la loi 08-05 prévoit que la d’entretiens, contradictoires ou non, afin entre les parties.
médiation peut être confiée à une per- de les aider à rétablir une communica- Pour y parvenir, il doit se concentrer sur
sonne physique ou à une personne morale. tion et à trouver elles-mêmes des accords trois objectifs :
Ainsi, le législateur a opté pour la liberté mutuellement acceptables. » • entendre les parties,
des parties quant au choix du médiateur. Ainsi donc, le médiateur, au sens de la • les aider à confronter leurs différences
Si cette liberté nous semble justifiée et médiation conventionnelle, est un tiers pour aboutir à une compréhension et
bienvenue, elle peut néanmoins rendre indépendant, impartial, qui n’est ni juge, acceptation mutuelle,
un accord entre les parties difficile à plu- ni arbitre, ni conciliateur. C’est un profes- • créer les conditions d’un dialogue.
sieurs égards. En effet, les parties, bien sionnel de la relation humaine, maîtrisant La difficulté pour le médiateur est de
que d’accord sur le principe de média-
tion, peuvent ne pas s’accorder sur les
critères de choix du médiateur (personne
physique ou personne morale ? Nationa-
« La créativité, l’écoute, la
lité ? Profession ? Expert ou non dans le reformulation, le questionnement,
domaine du litige ? etc.).
Nos développements tendent à apporter etc. sont des outils qui alimentent la
quelques éléments à prendre en compte
dans la désignation du médiateur.
compétence du médiateur et qui sont
Quel est le profil du médiateur ?
plus utiles pour le règlement du conflit
On entend régulièrement parler du média- que l’expertise dans la matière objet
teur : l’ONU envoie un médiateur sur une
zone de conflit armé, un gouvernement du différend. »
nomme un médiateur pour régler un
conflit social, des entreprises créent le les ressorts et les arcanes de la négociation. poser son autorité sans rapport de force
poste de médiateur à qui échoit la mission Il a été formé au processus strict et pré- et de faire abstraction de son expérience
de trouver des solutions dans les conflits cis de la médiation. Son expérience doit et de sa capacité de décision tout en les
avec les clients, des États nomment des lui avoir permis d’acquérir des qualités sollicitant lorsque cela s’avère néces-
médiateurs — appelés « ombudsman » — d’écoute, d’empathie, de communication. saire. Le médiateur n’a de pouvoir que
pour trouver des solutions entre adminis- Il doit en effet être capable de faire abstrac- parce qu’il gagne et garde la confiance
trations et administrés. tion de son expérience et d’accepter la des parties tout au long du processus et
Tous ces médiateurs ont un rôle de propo- frustration de ne pas décider pour laisser les parties ne l’acceptent à leur table de
sitions de solutions qui s’éloignent en réa- aux parties la réalisation de leur accord négociation uniquement parce qu’il n’a
lité de la conception de la médiation pour librement négocié. aucune autorité sur elles.
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L
a passion qui a entouré ce débat prises individuelles ne sont pas concer- ou par l’un de ses créanciers). Cela reste
me pousse aujourd’hui à aborder le nées par ce mécanisme. Le commerçant tout de même une hypothèse théorique,
sujet des liquidations d’entreprises, sera libre de mener la liquidation de son car nos juges ne sont pas techniquement
notamment par la voie judiciaire, afin de affaire comme il l’entend, sous réserve outillés pour apprécier par eux-mêmes
corriger un certain nombre d’opinions de vendre ses actifs au juste prix et de la situation financière d’une entreprise.
préconçues. Le sujet est très vaste et respecter l’ordre des privilèges entre les Sur la polémique à proprement parler,
les tenants et aboutissants d’une liqui- créanciers à l’occasion de leur règlement. j’avais indiqué qu’il ne pouvait y avoir…
dation, judiciaire notamment, peuvent La liquidation judiciaire est, quant à elle, polémique. Les filiales de la SAMIR sont
nourrir des controverses multiples, ne régie par les dispositions des articles 619 des entités juridiquement autonomes
serait-ce que pour les conséquences que et suivants du Code de Commerce. Cet et ne sont pas touchées par le jugement
cela peut avoir, sur le patrimoine person- article indique que « la procédure de de liquidation rendu contre la maison
nel du chef d’entreprise. liquidation judiciaire est ouverte lorsque mère. Dans la comptabilité de celle-ci,
Une liquidation est l’acte multi-facettes la situation de l’entreprise (individuelle les actions, formant le capital de la filiale,
(juridique, comptable, fiscal) par lequel ou sociétaire) est irrémédiablement sont inscrites à son actif comme titres
une entreprise, volontairement (on parle compromise ». Cette expression signifie de participation. Au mieux, ces actions
de liquidation amiable) ou judiciaire- que le paiement du passif de l’entreprise devront être évaluées à leur juste valeur
ment, vend ses actifs afin de les trans- ne peut plus être assuré par le cash de et vendues en respectant la procédure de
former en liquidités destinés à payer son l’exploitation en raison de sa situation vente prévue par la procédure judiciaire,
passif. Cette notion de liquidation doit structurellement déficitaire et qu’il faut et le produit de vente attribué aux créan-
donc être distinguée d’une autre notion passer à la vente des actifs pour assurer ciers selon l’ordre des privilèges. Après
avec laquelle on la confond souvent, la ledit paiement. cette vente, les filiales continueront de
dissolution. Celle-ci a pour objet de dis-
soudre un contrat de société. On ne peut
donc parler de dissolution que pour les « Aucun jugement de liquidation ne
entreprises sociétaires. Pour les entre-
prises individuelles, donc, il n’y a pas
sera rendu contre une entreprise s’il
de dissolution. Une dissolution ouvre
automatiquement la voie à la liquida-
n’a pas été étayé par une expertise
tion (même s’il n’y a rien à liquider). En comptable préalable. »
revanche, on peut parfaitement liquider
une société sans prononcer sa dissolu- Sans rentrer dans les détails de la procé- vivre leur vie, mais en appartenant à un
tion. La personnalité morale de la société dure, il convient d’observer que la situa- autre propriétaire, sans plus. Au pire, le
demeurera en veille et pourra être réacti- tion irrémédiablement compromise est liquidateur de la SAMIR pourra décider
vée pour d’autres opérations. une notion juridique certes, mais essen- d’une « liquidation amiable » des filiales
Ces précisions linguistiques faites, il tiellement financière et comptable. de manière à apporter du cash à la maison
ne faut pas croire que la liquidation est Aucun jugement de liquidation ne sera mère. Cela reste, néanmoins, une solu-
une opération sauvage que l’on peut rendu contre une entreprise s’il n’a pas tion d’école. Il est, en effet, plus facile,
mener à sa guise. La liquidation, si elle été étayé par une expertise comptable plus rapide et plus rentable de vendre
est amiable, est régie par les dispositions préalable. Au passage, il importe de sou- des actions que de démanteler l’outil de
des articles 1064 et suivants du DOC, ligner que cette expertise ne lie pas le production d’une filiale saine.
avec cette précision que ces articles ne tribunal qui peut passer outre et rejeter J’aborderai dans un autre article les pro-
concernent que les sociétés et les affaires la demande en liquidation (que celle-ci blèmes posés par l’ordre des privilèges en
en indivision. A contrario, les entre- soit formulée par l’entreprise elle-même matière de liquidations.
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TIONS
Agenda fiscal
Calendrier fiscal de mars 2016
Impôt sur le revenu Impôt sur les sociétés
1/ Revenus salariaux, traitements, indemnités et 1/ Versement par les sociétés des retenues effectuées le
émoluments, pensions, rentes viagères : Versement par mois précédent sur les produits bruts versés à des sociétés
les employeurs et débirentiers des retenues opérées à la étrangères non résidentes.
source le mois précédent. 2/ Versement de la retenue à la source sur les revenus des
2/ Versement des retenues opérées à la source le mois valeurs mobilières.
précédent sur les redevances, rémunérations, cachets et 3/ Versement par les sociétés des retenues opérées le
versés à des personnes non domiciliées fiscalement au Maroc. mois précédent sur les intérêts et produits de placement
3/ Déclaration et versement auprès du receveur de à revenus fixes.
l’administration fiscale des prélèvements sur les profits 4/ Déclaration du résultat fiscal pour les sociétés non
de cessions ou valeurs mobilières et sur les produits de résidentes n’ayant pas d’établissement au Maroc, au
placement à revenus fixes du mois précédent. titre des plus-values résultantes de la cession des valeurs
4/ Perte de loyer, demande de décharge ou de réduction. mobilières réalisées au Maroc.
5/ Versement de la retenue à la source sur les profits de
cession de valeurs mobilières opérées par les intermédiaires Taxe sur la valeur ajoutée
financiers habilités teneurs de comptes titres, effectuée sur Déclaration et versement avant le 20 du mois (avant la
les cessions du mois précédent. fin du mois pour les déclarations sur support magnétique)
6/ Versement par les cliniques et établissements assimilés par les redevables soumis au régime de la déclaration
de l’IR retenu à la source sur les honoraires et revenus mensuelle (chiffre d’affaires taxable supérieur ou égal à
versés aux médecins non patentables. 1.000.000 de dirhams par an ou sur option).
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Tél. : 05 22 43 96 11 et à la Création l’Entreprise Agadir
Fatima-Ezzohra Trissia
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Karim Batata Parcs Industriels Tél. : 05 35 94 30 36
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Pôle Salons et Mounir Benyahya
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Évènementiel Tél. : 05 22 59 22 04
Siham Belain
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Service Visas Tél. : 05 22 43 96 27 [email protected]
Loubna Marill
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Campus de Meknès
Tél. : 05 22 43 96 47 Formation Noura Moustir
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TBS Casablanca
Chantal Maurel
Missions de Patricia Bournet
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Décidément, la vie est toujours aussi surprenante et dérou- En effet, car je viens de lire qu’un internaute américain a mis en
tante. La semaine dernière, on fêtait le mariage de mon meil- vente sur eBay un bocal d’eau de pluie tombée quelques heures
leur ami et cette semaine, mon compagnon Yves de Langre, après la mort de Prince près de son domicile. C’est de l’arnaque
fidèle depuis des années de Conjoncture, nous quitte discrète- car elle n’est même pas violette. J’espère qu’il a fait un flop…
ment, sans bruit, dans la dignité, sans vouloir déranger. Oui, je sais, Yves, tu ne t’intéressais pas trop à Prince et tu
Oui, je sais, Yves, j’essaie de soigner la syntaxe et de faire trouves ridicule cette allusion à Purple Rain. Mais, continue
attention aux fautes d’orthographe. Oui, les caractères sont à me reprendre comme tu l’as fait depuis des années avec ta
tous de la même taille. Oui, tu ne veux pas que je parle trop franchise sans égal et ta précision, continue de râler genti-
de toi, tu veux que je continue mes facéties. ment sur la couleur de la couverture de Conjoncture et sur
C’est vrai que, pendant ce temps-là, les joueurs du PSG mes plaisanteries, parfois un peu « limites », mais parfois
étaient à Las Vegas, juste après la défaite en Ligue des cham- seulement. Tu as un abonnement « spécial éternité » à notre
pions. Ce n’est pas du tout ce que les gens peuvent croire, ce revue, alors continue de m’envoyer tes fabuleuses remarques.
voyage a été permis par leur entraîneur pour améliorer leur N’oublie pas, prochain comité de rédaction mardi prochain.
jeu, d’ailleurs on a pu constater que c’est le seul moment de
la saison où ils ont pu faire plusieurs passes de suite. PS : j’ai un scoop important pour nos lecteurs. En effet, je
Oui, Yves, comme tu dis, fallait oser…, mais elle te fait rire, suis au courant des dessous du transfert de Salah Abdes-
c’est bien. Comment ? Je dois faire attention au nombre de lam de Belgique en France. En réalité, c’était un échange, la
caractères…, d’accord, je vais compter. Tu me dis d’arrêter France a accepté de récupérer Salah Abdeslam si la Belgique
de parler encore de toi… récupérait Plastic Bertrand.
L’association du mois
Un accompagnement global pour les personnes
en situation de handicap
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20100 Casablanca
Maroc
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