Trousse Informations Secteur Des Mines Responsable Au Senegal

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 175

Trousse d’informations

pour un secteur minier


responsable au Sénégal
Guide, brochures, lexique et autres informations élaborés par le
biais d’un processus de consultation auprès des communautés,
administrations et compagnies minières concernées

Ministère des Mines et


Initiative de de la Géologie du Sénégal

Équipe de projet

Chargé de projet Équipe locale


1. LISTE D’ACRONYMES 3. INTRODUCTION
3.1. CONTEXTE
2. AVANT-PROPOS 3.2. OBJECTIFS
3.3. MÉTHODOLOGIE
3.4. QU’EST-CE QU’UN SECTEUR MINIER RESPONSABLE ?

4. PRÉSENTATION DU SECTEUR MINIER AU SÉNÉGAL


4.1. EXPLOITATION MINIÈRE AU SÉNÉGAL

5. PRÉSENTATION DES PHASES


5.1. EXPLORATION MINIÈRE
5.2. AMÉNAGEMENT ET CONSTRUCTION
5.3. EXPLOITATION MINIÈRE
5.4. FERMETURE D’UNE MINE ET RÉHABILITATION
5.5. ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE
À TRAVERS LES PHASES

6. PRÉSENTATION DES PARTIES PRENANTES

7. PRÉSENTATION DES THÉMATIQUES

8. OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

9. FICHES SUR DES THÉMATIQUES ÉCONOMIQUES


9.1. FICHE ENGAGEMENT COMMUNAUTAIRE
9.2. FICHE EMBAUCHE LOCALE
9.3. FICHE APPROVISIONNEMENT LOCAL
9.4. FICHE INDEMNISATION ET COMPENSATION
9.5. FICHE MOBILITÉ

10. FICHES SUR DES THÉMATIQUES ENVIRONNEMENTALES


10.1. FICHE GESTION DES RÉSIDUS ET STÉRILES MINIERS
10.2. FICHE RÉHABILITATION DU SITE
10.3. FICHE BIODIVERSITÉ (AGRICULTURE, PLANTES ET ANIMAUX)
10.4. FICHE QUALITÉ DE L’EAU, DU SOL ET DE L’AIR

11. FICHES SUR DES THÉMATIQUES SOCIALES


11.1. FICHE ÉQUITÉ HOMME/FEMME
11.2. FICHE DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES LOCALES
11.3. FICHE SANTÉ ET SÉCURITÉ
11.4. FICHE COHÉSION SOCIALE
11.5. FICHE DIVERSIFICATION DES SOURCES DE REVENUS
(Y COMPRIS POUR LES FEMMES ET LES JEUNES)

12. FICHES SUR DES THÉMATIQUES DE GOUVERNANCE


12.1. FICHE RESPECT DES LOIS ET RÈGLEMENTS
12.2. FICHE GOUVERNANCE D’UN PROJET MINIER ET TRANSPARENCE
12.3. FICHE GESTION DES REQUÊTES ET DES PLAINTES À L’ÉCHELLE
DES PROJETS MINIERS

13. FICHES SUR DES THÉMATIQUES CULTURELLES


13.1. FICHE DIVERSITÉ ET PATRIMOINE CULTURELS

ANNEXES 14. GLOSSAIRE 15. RÉFÉRENCES


1. LISTE D’ACRONYMES
AECT : Autorisation d’Exploitation de Carrière Temporaire
AEPM : Autorisation d’Exploitation de Petite Mine
AMC : Affaires Mondiales Canada
ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie
BNQ : Bureau de normalisation du Québec
CAO : Compliance Advisor Ombudsman
CEDEAO : Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest
DGRPE : Direction de la Gestion et de la Planification des Ressources en Eau
EIE : Étude d’impact environnemental
EIES : Étude d’impact environnemental et social
Liste d’acronymes

FCFA : Franc communauté financière Afrique


FDN : Forum de Négociations
GCO : Grande Côte Opérations
GES : Gaz à effet de serre
GDC : Groupe de Contact
GTE : Groupe Technique Emploi
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

ICS : Industries Chimiques du Sénégal


ICMM : Institut Canadien des Mines et Métaux
ITIE : Initiative pour la transparence dans les industries extractives
LPST : Lettre de Politique Sectorielle des Transports
M : Million
MGO : Makabingui Gold Operations
MST : Malades sexuellement transmises
OCB : Organisation communautaire de base
OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques
OCRE : Ombudsman canadien de la responsabilité des entreprises
ODD : Objectifs de développement durable
ONG : Organisation non gouvernementale
ONFP : Office National de la Formation Professionnelle
OQLF : Office québécois de la langue française
PAP’s : Personnes affectées par le projet
PCN : Project Concept Note
PME : Petite ou moyenne entreprise
PGE : Programme de gestion environnementale
PGES : Plan de gestion environnementale et sociale
PNKK : Parc national du Niokolo-Koba
PSE : Plan Sénégal Émergent
RNCan : Ressources naturelles Canada
RSE : Responsabilité sociale des entreprises
RSO : Responsabilité sociétale des organisations
SGO : Sabodala Gold Opérations
SNEEG : Stratégie Nationale pour l’Équité et l’Égalité de genre
SSPT : Société sénégalaise des phosphates de Thiès
2020

UEMOA : Union Économique et Monétaire Ouest Africaine


2. AVANT-PROPOS
Cette Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal est une adaptation du Guide
sur l’exploration et l’exploitation minières pour les communautés autochtones, qui a été élaboré dans le
cadre d’un partenariat entre Ressources naturelles Canada (RNCan), Affaires Autochtones et du Nord
Canada, l’Association minière du Canada, l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs, et
la Canadian Aboriginal Minerals Association.
RNCan et le Ministère des Mines et de la Géologie du Sénégal (MMG), à travers le Projet d’assistance
technique (PAT) au Sénégal, ont convenu d’adapter la trousse d’informations pour un développement
minier responsable au contexte sénégalais en vue de générer des occasions de dialogue entre les collec-
tivités territoriales, les communautés, l’industrie minière et le gouvernement.
L’adaptation du guide a été réalisée en 2018-2020 avec le soutien d’Affaires Mondiales Canada (AMC).
Ce guide a été élaboré à partir d’informations qui étaient à jour au moment de sa rédaction. Les
parties impliquées dans la production et la publication n’offrent aucune garantie quelle qu’elle soit quant
au contenu du document, et n’acceptent aucune responsabilité, qu’elle soit accessoire, consécutive,
financière ou autre, à propos de l’utilisation de ce document.
Le gouvernement, les professionnels de l’industrie et la société civile sont invités à promouvoir ce guide
pour aider à préparer les communautés touchées par des opérations minières à faire face aux impacts et
à profiter des opportunités liées à la mise en valeur des substances minérales.
Le contenu de cette publication peut être reproduit en tout ou en partie, et par quelques moyens
que ce soit, sous réserve que la reproduction soit effectuée uniquement à des fins personnelles ou
publiques mais non commerciales, sans frais ni autre permission, à moins d’avis contraire.
Il est demandé :
✓ De faire preuve de diligence raisonnable en assurant l’exactitude du matériel reproduit
✓ D’indiquer le titre complet du matériel reproduit et le nom de l’organisation qui en est l’auteur
✓ De préciser que la reproduction est une copie d’un document officiel publié par RNCan et que la
reproduction n’a été faite ni en association avec RNCan ni avec l’appui de celle-ci
La reproduction et la distribution à des fins commerciales sont interdites, sauf avec la permission
écrite de RNCan.
Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec RNCan
à [email protected].

M4-197/2020F
ISBN 978-0-660-33813-2 (Imprimé)
ISBN 978-0-660-33812-5 (Web)
2020 Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal Avant-propos
3.
INTRODUCTION

4.
PRÉSENTATION
DU SECTEUR MINIER
AU SÉNÉGAL
3. INTRODUCTION
L’élaboration d’une trousse d’informations conforme aux attentes des parties prenantes sénégalaises,
la préparation et l’animation des consultations publiques auprès de plus de 400 acteurs impactés par
l’industrie minière au Sénégal, la rédaction et la production des outils de la trousse ainsi que leur diffu-
sion, ont été réalisées par le Comité 21 Québec, entreprise d’économie sociale experte en responsabilité
sociétale d’organisation (RSE/RSO), en collaboration avec le Ministère des Mines et de la Géologie du
Sénégal, ses partenaires locaux, le cabinet expert minier Geomin et l’Organisation Non Gouvernementale
(ONG) Enda Lead Afrique francophone.
La trousse a été rédigée selon les besoins et les préoccupations exprimés par les parties prenantes
sénégalaises lors des consultations publiques, qui sont présentées dans la section Méthodologie du
présent document.

3.1. CONTEXTE
Malgré une longue tradition minière, en particulier pour l’exploitation artisanale de l’or et l’exploitation
des phosphates, les pays de l’Afrique de l’Ouest, dont le Sénégal, avaient peu d’expériences dans
l’exploitation minière industrielle, avant les années 1940, pour les phosphates, et, avant les années 1980,
pour l’or.
Avec la flambée des prix de l’or, vers la fin des années 1990, l’industrie minière mondiale a découvert le
potentiel des ressources naturelles de cette région et le secteur minier est rapidement devenu une source
importante de revenus pour les gouvernements. Toutefois, il ne contribuait pas de façon significative au
développement social de la région.
En plus de ses ressources en or, dans la région de Kédougou, et de phosphates, notamment dans les
régions de Thiès, de Matam, de Diourbel, le Sénégal possède des gisements de minéraux lourds (zircon,
ilménite, rutile) et de minerai de fer.
Aujourd’hui, la recherche et l’exploitation des ressources minérales du Sénégal connaissent un regain
d’intérêt jamais vu auparavant qui cadrent parfaitement avec la vision du Chef de l’État, Son Excellence
Monsieur Macky SALL, vision matérialisée par le Plan Sénégal Émergent (PSE) à l’horizon 2035, dans
lequel le secteur minier est retenu comme un puissant moteur de croissance créateur d’emplois et
de richesses.
Ainsi, garantissant à tout citoyen, entre autres, les droits économiques et sociaux, la constitution du
Sénégal consacre désormais en son article 25-1 que « Les ressources naturelles appartiennent au peuple.
Elles sont utilisées pour l’amélioration de ses conditions de vie. L’exploitation et la gestion des ressources
naturelles doivent se faire dans la transparence et de façon à générer une croissance économique, à
promouvoir le bien-être de la population en général et à être écologiquement durables ». Et l’article 25-3
d’ajouter que « Tout citoyen a le devoir de préserver les ressources naturelles et l’environnement du pays
et d’œuvrer pour le développement durable au profit des générations présentes et futures ».
C’est cette même vision politique qui justifie l’adhésion du Sénégal, en 2013, à l’Initiative pour
la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE).
Dans la continuité des mesures visant à renforcer 3.2. OBJECTIFS
la contribution du secteur minier à l’économie
L’objectif principal de la trousse d’informations
nationale, le Chef de l’État a entièrement dédié,
est de partager une vision commune d’un secteur
pour la première fois dans l’histoire institutionnelle
minier responsable au Sénégal avec tous les
du Sénégal, un département aux mines et à la
intervenants concernés dans le but d’encourager
géologie. Ce nouveau département, qui s’inscrit
une participation active, positive et informée des
dans une gestion performante et transparente des
populations locales dans les différentes étapes du
ressources minières et géologiques du pays, entend
développement d’un projet minier.
mener les réformes nécessaires, susceptibles de
développer et de promouvoir le secteur. De plus, le projet vise à aider les parties
prenantes à mieux comprendre le cycle de la mise
C’est dans cette même lancée que l’amélioration
en valeur des ressources minérales et à prendre
de la connaissance du potentiel géologique et
part aux activités connexes à l’exploration et à
minier a été inscrite parmi les objectifs
l’exploitation minières.
spécifiques de la lettre de politique sectorielle de
développement adoptée en 2016. Cet objectif a La vision du développement minier responsable
Introduction

été renforcé par la mise en place du Fonds d’appui doit être comprise par les parties prenantes
au Secteur Minier, prévu par la loi n°2016-32 impactées par les projets et largement diffusée
du 8 novembre 2016 portant Code minier. afin de renforcer les capacités des populations à
y prendre part et à tirer profit des retombées du
En effet, en 2016, le Gouvernement du Sénégal
secteur.
a adopté un nouveau Code minier avec comme
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

principales innovations :
• La transposition intégrale dans le Code général 3.3. MÉTHODOLOGIE
des impôts de toutes les dispositions fiscales Ce projet, d’une durée de deux (2) ans (2018-2020),
contenues dans le Code minier de 2003 est une initiative du Ministère des ressources
• Le remplacement de la notion de concession naturelles du Canada (RNCan) et du Ministère des
minière par celle de permis d’exploitation Mines et de la Géologie du Sénégal (MMG).

• La simplification du régime des carrières, A cet effet, RNCan a mandaté le Comité 21 Québec,
l’introduction du concept de contrat de partage expert RSE dans le secteur minier, en collabora-
de production jusqu’ici réservé au secteur des tion avec le cabinet expert minier du Sénégal,
hydrocarbures GÉOMIN SA et avec l’appui de l’ONG Enda Lead
Afrique francophone. Ces experts ont élaboré la
• Le renforcement de la notion de partage des démarche à privilégier pour réaliser la Trousse
revenus entre l’État, les collectivités Territoriales d’informations avec la participation des parties
et les populations locales vivant sur les lieux prenantes du Sénégal.
d’exploitation
En novembre 2018, le projet a été présenté
• L’extension de l’obligation de réhabilitation à la officiellement devant 500 participants au Salon
phase de recherche International des Mines du Sénégal (SIM Sénégal
• Le renforcement du régime juridique des con- 2018), auprès des acteurs du secteur minier et
trôles avec de nouvelles sanctions gouvernemental.

• Le relèvement de l’assiette de calcul de la rede- En avril 2019, des consultations publiques permet-
vance désormais basée sur la valeur marchande tant de sonder l’ensemble des parties prenantes
du produit minier et fixée selon la nature de la locales ont eu lieu lors d’une tournée dans cinq (5)
substance et son degré de valorisation régions minières du Sénégal (Kédougou, Thiès,
Kanel, Kidira et Mboro).
• L’instauration de la taxe superficiaire
En préparation aux rencontres, il a été développé
• Le réaménagement des dispositions relatives une série de cartes de sensibilisation et d’informa-
à la confidentialité des données dans le but tions portant sur différentes thématiques en lien
de se conformer aux obligations de la norme avec le secteur minier.
de l’Initiative pour la Transparence dans les
Industries Extractives (ITIE)
2020
Ainsi, plus de 400 participants ont fait part de leurs attentes concernant le contenu de la Trousse. La
démarche innovante proposée pour recueillir les avis des parties prenantes et assurer un mécanisme de
participation inclusif proposé par le Comité 21 Québec a été appréciée par tous. Le bilan a permis de faire
un choix sur les thématiques prioritaires à inscrire dans cette trousse de sensibilisation et d’informations
du secteur minier. Ces thématiques de la trousse font référence aux standards les plus élevés du secteur
minier, dont les objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD) qui doivent être atteints
par les pays membres d’ici à 2030.
Suite à cette démarche de consultation, il a été organisé une formation des animateurs afin de
préparer les séances de consultation publique et de soutenir le dialogue dans les langues locales. Ainsi,
dix-neuf (19) points focaux parmi les représentants de l’administration locale et de la société civile ont
été formés en novembre 2019 et sont maintenant outillés pour diffuser la Trousse d’informations et
répondre aux questions des parties prenantes.
De ce fait, la trousse sera utile à l’ensemble des parties prenantes qui pourront mieux comprendre le
développement minier responsable, leur rôle et comment bénéficier des retombées. Elle sera disponible
dans les Services régionaux des mines, du développement communautaire et les Agences Régionales de
Développement (ARD).

3.4. QU’EST-CE QU’UN SECTEUR MINIER RESPONSABLE ?


Un secteur minier responsable selon les parties prenantes consultées lors des démarches de dialogue
est un secteur minier bien géré, transparent, qui est respectueux des lois et des règlements, qui utilise
efficacement les produits tirés de l’exploitation des ressources minérales, qui répond à des normes élevées
de sécurité et d’hygiène, qui tient compte des questions de genre et des questions culturelles, qui est respec-
tueux de l’environnement et des droits humains, en étant apprécié des communautés environnantes.
Qu’elle soit artisanale ou industrielle, l’exploitation Quel est l’élément clé de la gouvernance
des ressources minérales ne se fait pas sans collaborative et ouverte ?
contraintes ni impacts.
Le dialogue - Les projets miniers récents per-
Les gouvernements et les populations sont mettent de constater certains progrès dans le
préoccupés par les impacts négatifs causés par partage de vision du développement minier res-
les activités minières et souhaitent trouver des ponsable. Les démarches de dialogue permettent
mesures de mitigation adaptées. d’arrimer les attentes et les intérêts des parties
Au plan économique, les activités minières ont prenantes. Un projet minier responsable fonde ses
des retombées positives pour les gouvernements actions sur le droit de savoir et de participer des
et les communautés. Toutefois, il faut gérer les parties prenantes. Les implications constantes
revers qu’elles peuvent avoir sur les populations et progressives des gouvernements et des socié-
locales, par exemple, l’augmentation du coût de tés minières pour une plus grande transparence
la vie, la perte de terres pour l’agriculture ou la ont permis d’améliorer les cadres de concerta-
déforestation, etc. tion formels et les mécanismes d’information
et de dialogue. Tout au long des opérations,
Introduction

Au niveau socioculturel, les impacts sont associés jusqu’à la fermeture des sites, des moyens sont
à la création d’emploi, à la construction d’écoles et déployés pour soutenir le dialogue avec les
de centres de santé, à un accès plus facile à l’eau parties prenantes. L’esprit de collaboration et de
et à l’électricité. coopération lors des rencontres avec les parties
Quant aux enjeux environnementaux, ils sont prenantes assure le succès de la démarche.
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

associés aux impacts sur l’eau, l’air et le sol, la


biodiversité et la gestion des déchets miniers.
De façon générale, une entreprise minière
responsable intervient sur plusieurs thématiques
détaillées dans les différentes fiches constituant
cette trousse d’informations :

IDENTIFICATION ET RESPECT DES INTÉRÊTS ET


DES PRÉOCCUPATIONS DES PARTIES PRENANTES

MISE EN PLACE D’UN MÉCANISME EFFICACE DE


GESTION DES PLAINTES INTERNES ET EXTERNES

RESPECT DES LOIS, RÈGLEMENTS ET NORMES


INTERNATIONALES EN VIGUEUR

RESPECT DES LOIS NATIONALES

COMMUNICATION ET TRANSPARENCE

TRANSPARENCE ET ÉTHIQUE

RESPECT DES DROITS HUMAINS

DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
ET SOCIAL COMMUNAUTAIRE

CHOIX DES PARTENAIRES ET DES


SOUS-TRAITANTS RESPECTUEUX
DES LOIS EN VIGUEUR

RESPECT DE L’ENVIRONNEMENT

ÉQUITÉ
2020
Pour l’État du Sénégal, la démarche du dialogue peut se décliner en ces termes :

Évaluer la capacité
Comprendre les Évaluer les enjeux
Faire l’état des de soutenir le
Identifier les et les intérêts de
différents points dialogue et celle
parties prenantes lieux du dialogue collaboration sur
de vue exprimés des parties
des projets précis
prenantes à y
prendre part

Entendre et
Engager et identifier les S’entendre sur les Évaluer, mesurer
soutenir le enjeux pour actions et les et contrôler les
dialogue avec aligner les intérêts progrès visés progrès
le milieu et les attentes

Reconnaître le
Valider la Communiquer processus du
réceptivité de la l’apport des parties dialogue comme
communication prenantes levier de
développement
durable

Pour l’exploitant minier, la démarche du dialogue peut se décliner en ces termes :

Évaluer les enjeux Entendre et


Comprendre les et les intérêts de identifier les enjeux
Identifier ses Faire l’état des
différents points collaboration sur la pour aligner les
parties prenantes lieux du dialogue
de vue exprimés durée de vie du intérêts et les
projet attentes

Partager la vision Définir le niveau


Engager et
du projet minier d’engagement S’entendre sur les
soutenir le
et des retombées communautaire et actions et les
dialogue avec le
locales et mettre en œuvre progrès visés
milieu
régionales le plan

Reconnaître le
Évaluer, mesurer,
Inviter les parties Communiquer processus du
contrôler les
prenantes à l’apport des dialogue comme
progrès avec la
participer à la parties prenantes levier de
collaboration des
communication développement
parties prenantes
durable

Pour les parties prenantes, la participation au dialogue peut se décliner en ces termes :

Un engagement
de collaboration et
Un processus clair Une écoute mutuelle Un cadre de
Une gouvernance de coopération
de dialogue, de et un intérêt pour communication où
qui répond au droit mutuel basé sur une
compréhension des communication, comprendre les les parties prenantes
de savoir et de de coopération et
enjeux, des défis et des enjeux et participer participent à la
participer de collaboration
opportunités et un aux solutions définition
partage de vision
4. PRÉSENTATION DU SECTEUR MINIER AU SÉNÉGAL
Le sous-sol du Sénégal dispose d’un potentiel géologique et minier important avec une grande diversité
de substances minérales comprenant des métaux précieux (or et argent), des métaux de base (fer, cuivre,
chrome, nickel), des minerais et matériaux industriels (phosphate, calcaire, argiles, etc.), des minéraux
lourds (zircon et ilménite), des pierres ornementales (marbre, granite, serpentinite) et des matériaux de
construction (basalte, calcaire, grès, sable, latérite), etc.
Le Sénégal ambitionne de faire du secteur minier l’un des piliers du développement durable du pays.
Ainsi en 2012, le Gouvernement du Sénégal a adopté le Plan Sénégal Émergent (PSE) avec pour vision la
Présentation du secteur minier au Sénégal

stimulation de la croissance économique, l’amélioration du bien-être des populations, la consolidation


de l’État de droit et le renforcement de la sécurité, la stabilité, la gouvernance, la protection des droits
et des libertés.
De ce fait, le secteur minier occupe une place prépondérante dans les projets phares du Plan Sénégal
Émergent (PSE) et figure parmi les six (6) secteurs prioritaires identifiés par le Gouvernement du Sénégal
pour porter la croissance du pays à 7 % d’ici 2023.
Du point de vue législatif et réglementaire, en dépit des résultats appréciables de la loi 2003 (en termes
d’investissements dans de nouveaux projets miniers et la diversification de la production minérale), les
retombées sont restées faibles pour l’économie nationale malgré une conjoncture favorable marquée
par le renchérissement du coût des matières premières.
Aussi, est-il apparu nécessaire de procéder à l’adoption de la loi n°2016-32 du 8 novembre 2016
portant Code minier, pour induire un meilleur rééquilibrage de la gouvernance des ressources minérales
du Sénégal, de manière à promouvoir un partenariat mutuellement avantageux entre l’État, l’investis-
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

seur et les communautés riveraines tout en maintenant l’attractivité du secteur minier national.

4.1. EXPLOITATION MINIÈRE AU SÉNÉGAL


L’exploitation minière est pratiquée au Sénégal depuis des générations. L’exploitation industrielle
à grande échelle y est pratiquée depuis les années 1940, notamment, avec l’ouverture de mines de
phosphate dans la région de Thiès. Plus récemment, dans les années 1980, des capitaux internationaux
ont été investis dans les gisements d’or situés dans la région de Kédougou, au sud-est du Sénégal. Cette
région abrite actuellement deux mines d’or industrielles en activité, ainsi que plusieurs projets en cours
d’élaboration par des petites et moyennes sociétés d’exploration et d’exploitation minières.
Le Sénégal possède également des gisements de minéraux lourds (zircon, ilménite, rutile...) et le minerai
de fer. Depuis 2000, environ cinq milliards de dollars USD (un dollar = 593 FCFA au mois de décembre 2019)
ont été investis par les exploitants miniers au Sénégal.
À noter que les réserves minières sont généralement exprimées soit en tonnes, soit en onces. On dira par
exemple que la compagnie K-mining a découvert des réserves prouvées de 460 000 tonnes à 7,5g/t d’or,
soit 111 000 onces. Exprimée de cette façon, la valeur en tonnes représente la quantité de minerai
(roche + métal à extraire), tandis que la valeur en onces représente la quantité de métal extractible (seul
métal extrait du minerai). C’est ce qu’il est important de différencier.

Accélération de l’exploitation du secteur aurifère


L’objectif visé par le PSE dans la mise en œuvre de ce projet est de tripler la production annuelle d’or
de 2014, soit 18 tonnes d’ici 2023. Ce qui permettrait à l’État du Sénégal de se hisser dans le top 7 des
exportateurs d’or en Afrique.
2020
Production
L’évolution de la production d’or
industrielle d’orde
de 2014 à 2018
2014 à 2018

12
12,57
PRODUCTION EN TONNES

9
Présentation du secteur minier au Sénégal

6 7,32
6,61 6,82
5,95

2014 2015 2016 2017 2018


ANNÉES

Les sociétés minières aurifères en production en 2019


PRODUCTION PRODUCTION
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

SOCIÉTÉ MINIÈRE PERMIS RESSOURCES RÉSERVES ESTIMÉES EN 2017 EN 2018


Sabodala Gold Operation Sabodala -- 2,7 millions d’onces 7,263 T 7,627 T
Petowal Mining Company Mako -- 1,6 million d’onces -- 4,88 T
Afrigold Karakaena -- -- 71 Kg 63,058 Kg
IAMGOLD* Boto 1,6 million 1,4 million d’onces -- --
d’onces
RANDGOLD* Massawa 3 millions 2,7 millions d’onces -- --
d’onces

* Ces projets viennent d’obtenir leur permis d’exploitation et la production démarrera sous peu.

Les sociétés en phase de recherche avancée en 2019


SOCIÉTÉ MINIÈRE PERMIS RESSOURCES RÉSERVES ESTIMÉES OBSERVATIONS
WATIC Makabingui 1,1 million 71 000 onces Phase de construction en cours
d’onces
2020
Développement de la filière phosphates/fertilisants
L’ambition du Sénégal déclinée à travers le Plan Sénégal Émergent (PSE) est de produire
trois millions six cent mille (3 600 000) tonnes de phosphates par an à l’horizon 2023 afin de se hisser au
niveau du top trois (3) des producteurs de phosphates en Afrique.

Production
Production de phosphate de phosphate
du Sénégal de 2014 à 2018 2014 à 2018

3M
2 784 000
PRODUCTION EN TONNES

2 668 000
2 446 000

2M
1 841 000

1 192 000
1M

2014 2015 2016 2017 2018


ANNÉES

Les sociétés minières en production en 2019


SOCIÉTÉ MINIÈRE PRODUCTION PRODUCTION
EN PRODUCTION PERMIS SUBSTANCES EN 2017 EN 2018
ICS Tobéne Phosphates de chaux 1,4 million 1,77 million
de tonnes de tonnes
Acide phosphorique 480 000 tonnes 548 000 tonnes
SOMIVA Djendouri-Ouali diala Phosphates d’alumine 679 000 tonnes 570 997 tonnes

BAOBAB MINING Gadde Bissik Phosphates 34 562 tonnes 240 000 tonnes
SEPHOS Lam-Lam Phosphates 116 963 tonnes 69 947 tonnes
SENEGAL SA

Accélération de l’exploitation des gisements de zircon


Par l’exploitation de ses gisements de zircon et de minéraux lourds, le Sénégal envisage de devenir
le 4e producteur mondial de zircon à l’horizon 2023 avec une production annuelle de 90 000 tonnes.
Pour l’atteinte de cet objectif, le Sénégal compte accélérer l’exploitation des gisements de minéraux
lourds de la Grande Côte et de Niafourang en Casamance et en intensifier l’exploration.
Production de zircon du Sénégal de 2014 àProduction
2018 de zircon de 2014 à 2018

93 569
80 000
81 749

PRODUCTION EN TONNES
60 000
62 391

40 000
41 855
Présentation du secteur minier au Sénégal

20 000

7 167
2014 2015 2016 2017 2018
ANNÉES

La production de zircon de 2014 à 2018


En 2019, la Grande Côte Opérations (GCO) est la seule société minière de zircon en production. Elle a
produit en 2018 93 569 tonnes contre 81 749 tonnes en 2017 dépassant du coup l’objectif fixé par le PSE,
tout comme les 25 % de la consommation européenne et les 8 % du marché mondial.
En ce qui concerne la société minière Astron/Carnegie à Niafourang en Casamance, des initiatives locales
sont en cours en vue d’harmoniser les différentes positions pour permettre à ladite société, qui dispose
d’une autorisation de démarrer l’exploitation du gisement de zircon dont le potentiel est estimé à
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

544 000 tonnes de minéraux lourds.

Projet de Mines de Fer de la Falémé


En raison des difficultés liées au financement du projet Falémé (lourdeur des investissements) et
l’instabilité des cours du minerai de fer sur le marché mondial, il est envisagé une nouvelle stratégie pour
son développement et sa concrétisation.
Cette nouvelle stratégie consiste, sans hypothéquer le développement du grand projet intégré (mine, rail,
port), à réaliser dans le court terme un Complexe Minier et Sidérurgique au Sénégal. Ce nouveau projet a
l’avantage de pouvoir être démarré rapidement et de créer plusieurs milliers d’emplois, sur la base d’un
coût d’investissement initial relativement supportable.
Le projet sera réalisé en trois (3) phases :
Phase 1 : mise en place d’une unité de production 600 000 tonnes de fer à béton de divers diamètres
(laminoir) alimentée par des billettes importées (délai dix-huit (18) mois), pour un coût d’investissement
d’environ cinquante (50) millions dollars US.
Phase 2 : substitution des billettes et des produits semi-finis importés par la mise en place d’une mine
de fer à petite échelle d’environ deux (2) millions de tonnes, d’un haut fourneau, d’un convertisseur
et d’une unité de production de billettes (délai trente-six (36) mois), pour un coût d’investissement
d’environ 500 millions dollars US.
Phase 3 : réalisation du projet intégré tel qu’il est décrit dans le PSE (mine, rail, port), pour un coût
d’investissement d’environ trois (3) milliards de dollars US (quinze (15) millions de tonnes par an) en
plus de l’extension du complexe minier et sidérurgique de la phase 2 pour produire, avec les nouvelles
découvertes de gaz au Sénégal, plus de quantité d’acier et du coup diversifier les produits sidérurgiques.
La société turque TOSYALI est très intéressée par cette nouvelle stratégie et a manifesté un grand intérêt
pour réaliser le projet dans les meilleurs délais. D’autres partenaires potentiels ont également manifesté
un intérêt pour le projet dans la mesure où la concession minière de fer de la Falémé peut être divisée en
trois (3) différentes zones.
2020
Encadrement et promotion
des mines artisanales
Dans l’optique de mieux organiser l’exploitation ar- Il est important également d’indiquer que le
tisanale de l’or en vue de son insertion dans le tissu secteur de l’orpaillage a déjà capitalisé la mise en
économique du pays, il est nécessaire de procéder œuvre de trois (3) projets visant à améliorer les
à un état des lieux assez exhaustif du secteur dans conditions de travail dans les sites d’orpaillage en
toutes ses dimensions. Ce qui favorisera à terme la l’occurrence :
transition de l’exploitation artisanale d’un système
1- le Projet d’appui à l’orpaillage, dans le cadre du
informel à un système d’exploitation responsable,
Programme d’Appui au Secteur Minier (PASMI),
permettant en particulier aux populations concer-
dont l‘objectif est de proposer au gouvernement
nées d’accéder à des conditions de travail et à des
un cadre global de gestion du secteur de l’orpail-
moyens de subsistance décents et en général à
lage devant permettre :
l’intégration des circuits commerciaux légaux et
une plus-value pour l’économie nationale. ✓ L’intégration du secteur dans l’économie
formelle
Par ailleurs, la convention de Minamata ratifiée
par le Sénégal impose aux parties prenantes d’éta- ✓ L’amélioration des conditions de vie des
blir des stratégies de formalisation du secteur de orpailleurs
l’EMAPE en vue de réduire et d’éliminer l’utilisation ✓ Une exploitation légale plus sures, plus
du mercure à court et long terme. L’objectif de la rentable et respectueuse de l’environnement
Convention de Minamata est de protéger la santé ✓ La mise en place d’un cadre de gestion des
humaine et l’environnement contre les émissions relations entre les acteurs
et rejets anthropiques de mercure et de composés
2- l’ONUDI avec l’Alliance pour une mine
du mercure. Elle a été adoptée le 10 octobre 2013
responsable (ARM) a initié un projet de trois ans
à Kumamoto au Japon. Elle est entrée en vigueur
au Sénégal, au Mali et au Burkina avec, entre
le 16 août 2017. La Convention prévoit dans ses
autres objectifs :
dispositions l’interdiction des nouvelles mines de
mercure et l’abandon progressif des mines exis- ✓ Formaliser l’orpaillage dans la région de
tantes, la suppression et l’élimination progressive Kédougou et lutter contre les effets nocifs du
de l’utilisation du mercure dans un certain nombre mercure sur la santé et sur l’environnement
de produits et procédés ainsi que le contrôle du
3- le projet « filière or équitable et réduction de
secteur informel de l’extraction minière artisanale
l’utilisation du mercure dans l’orpaillage en
et à petite échelle de l’or.
Afrique de l’Ouest » lancé à Kédougou :
La production artisanale de l’or au Sénégal est
✓ Organiser les orpailleurs, formaliser l’or-
actuellement estimée à 4,3 tonnes par an et elle
paillage, en adoptant de bonnes pratiques
échappe souvent au contrôle de l’administration
d’exploitation, tout en prenant en compte
minière et fiscale; ce qui constitue un manque à
les aspects environnementaux, sociaux,
gagner important pour l’État.
sanitaires et de sécurité au travail. À cet
Cependant, parmi les projets phares du Plan effet, un projet portant sur l’encadrement de
Sénégal Émergent (PSE) figure l’encadrement et la l’orpaillage est en cours de maturation et
promotion des mines artisanales à l’horizon 2023. des offres d’encadrement de partenaires
techniques et financiers sont étudiées par le
Ministère des Mines et de la Géologie.
2020 Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal Présentation du secteur minier au Sénégal
5.
PRÉSENTATION
DES PHASES
5.1. EXPLORATION Les moyens de recherche utilisés, notamment, les
mesures géophysiques aéroportées permettent de
MINIÈRE déceler au sein de cette surface initiale des anoma-
lies de densité, de magnétisme, de radioactivité
Première étape du cycle minier, l’activité naturelle sur lesquelles se focaliseront les phases
d’exploration minière consiste à chercher d’exploration.
et à estimer des concentrations de subs-
tances minières qui pourront faire l’objet L’objectif est de réduire, au fur et à mesure des
d’une exploitation économiquement ren- demandes de renouvellement, la zone de
table et justifier les importantes dépenses recherche pour concentrer les efforts d’exploration
nécessaires à la construction d’une mine. sur les zones les plus prometteuses.
L’exploration commence habituellement Il existe différentes techniques de recherche (géo-
par une reconnaissance à grande échelle logie de terrain, échantillonnages en surface ou par
et couvre de grandes surfaces afin d’y forages et tranchées) qui sont appliquées sur ces
détecter des indices de la présence d’un zones afin d’en déterminer les caractéristiques en
gisement de minerai; c’est ce qui justifie termes de dimensions, de tonnage et de concentra-
que le premier périmètre sollicité soit de tion des minerais. Toutes les données géologiques
grande superficie. recueillies sont stockées et interprétées au fur et à
mesure afin d’établir un modèle de gisement puis
elles sont couplées à des études économiques
et techniques pour déterminer l’intérêt de son
exploitation. Ce n’est qu’à l’issue de l’ensemble
de ces études que la décision d’exploiter ou
d’abandonner le projet sera prise.

5.1.1. TAUX DE RÉUSSITE


Le taux de réussite pour les projets de prospection
et d’exploration préliminaire est extrêmement
faible. En effet, moins d’un gisement sur dix mille
deviendra une mine.

5.1.2. DURÉE
L’exploration est un processus méthodique et
très lent. Sept (7) à dix (10) ans peuvent s’écouler
entre la découverte d’un gisement prometteur et le
démarrage effectif de son exploitation.
Dans certains cas, cette période peut être plus
longue en raison de divers facteurs, notamment,
la nécessité d’explorations approfondies. Un
périmètre peut être exploré sans succès à de
nombreuses reprises par des sociétés différentes.
À tout moment, la société d’exploration ou ses
investisseurs peuvent considérer que les gains
potentiels ne justifient plus leurs investissements.
Ils peuvent alors abandonner le projet, céder le
permis à un autre exploitant minier ou choisir de
le garder jusqu’à ce que les conditions du marché
s’améliorent ou que l’économie soit plus favorable
à une exploration plus poussée.
Le permis de recherche est accordé par le Ministère
5.1.3. ÉTUDE en charge des Mines pour une période n’excédant
ENVIRONNEMENTALE pas quatre (4) ans. Il peut être renouvelé deux
(2) fois pour des périodes consécutives qui
Lors de cette phase, il s’agit d’études environ- n’excèdent pas trois (3) ans, à condition que le
nementales de référence qui comprennent des titulaire respecte toutes les obligations énoncées
analyses du sol, de l’eau et l’inventaire de la dans le Code minier et les engagements pris dans
faune et de la flore. Les données ainsi recueillies la convention. Lors de chaque renouvellement,
servent de points de référence pour déterminer la superficie du périmètre du permis sera réduite
les répercussions d’un projet au fil du temps du quart.
et sont utilisées dans l’évaluation environne-
mentale et sociale si le projet passe à l’étape Le permis d’exploration donne le droit exclusif
suivante. Le savoir traditionnel et les études de rechercher des substances minérales dans la
sur les modes traditionnels d’occupation du sol zone spécifiée au préalable. Si l’existence d’un
Présentation des phases

sont également utiles au cours des programmes gisement commercialement viable est prouvée, la
d’exploration. société a également le droit de solliciter un permis
d’exploitation avant l’expiration de ce permis, et ce
sur le périmètre de la découverte.
5.1.4. AUTORISATION ET TITRES
Le titulaire du permis de recherche est subordonné
MINIERS EXIGÉS aux obligations suivantes :
Une autorisation de prospection ou un permis de • Signer une convention minière avec l’État
recherche est nécessaire pour toutes les activités
• Exécuter le programme d’exploration annuel
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

impliquant une exploration du sol ou du sous-sol,


dans le but d’identifier les formations géologiques conformément à la demande déposée à cet effet
ou les structures du sol et de mettre en évidence • Utiliser un budget minimum et approuvé
les découvertes de minerais.
• Commencer les activités de prospection dans le
Toute personne morale ou physique peut solliciter secteur prévu dans un délai de six (6) mois
une autorisation de prospection. Celle-ci peut
être accordée pour une période maximale de • Informer l’administration minière du travail
six (6) mois renouvelable une fois dans les mêmes accompli et des résultats obtenus
formes. Un prospecteur doit communiquer un • Exécuter rapidement les travaux d’évaluation
rapport d’activités au Ministère en charge des nécessaires pour mesurer leur viabilité
Mines et de la Géologie. commerciale en cas de découverte d’un gisement
L’autorisation de prospection donne un droit non • Demander un permis d’exploitation, dès que
exclusif de rechercher une substance particulière l’existence d’un gisement commercialement
dans une zone autorisée. Elle ne confère aucun viable est établie
droit portant sur un titre minier ni des droits
commerciaux pour l’exploitation d’un gisement. Le • Soumettre, à l’approbation du Ministère en
Ministère en charge des Mines et de la Géologie charge des Mines, tous les contrats, accords,
peut, pour des raisons d’utilité publique, interdire conventions, protocoles ou autres documents
des travaux de prospection pour un ou plusieurs relatifs à tout transfert de droits et d’obligations
minéraux dans une zone donnée et pour une liés aux permis de recherche
période de temps spécifique. Si le titulaire du permis choisit de renoncer aux
Pour que le projet puisse passer à l’étape de droits d’exploration de la zone, il doit adresser un
l’exploration, l’entreprise doit solliciter un préavis d’un (1) mois au Ministère en charge des
permis de recherche minière auprès du Ministère Mines, prendre toutes les mesures nécessaires
en charge des Mines. pour assurer la protection de l’environnement et la
réhabilitation du site concerné et fournir un rapport
Le permis de recherche détaillé sur le travail effectué. Toute infraction
aux dispositions du Code minier peut entraîner
La demande doit contenir une description de la le retrait du permis d’exploration après mise en
société, de la zone d’exploration, des conditions demeure non suivie d’effet. Cependant, l’exploi-
environnementales, du type de substances tant demeure toujours dans l’obligation de
minérales qui fait l’objet de l’exploration ainsi que réhabiliter le site.
les méthodes de recherche qui seront utilisées.
2020
FACTEURS INFLUANT SUR LA RENTABILITÉ
D'UN SITE MINIER
5.2. AMÉNAGEMENT
ET CONSTRUCTION
(DÉVELOPPEMENT) L’EMPLACEMENT DU MINERAI

Cette étape importante consiste à évaluer


la valeur potentielle d’un gisement de L’ACCESSIBILITÉ DU MINERAI
minerai découvert durant la phase d’ex-
ploration afin de déterminer sa rentabilité
et, si tel est le cas, construire la mine.
LE VOLUME DU MINERAI

LA VALEUR DU MINERAI

LE TYPE DU MINERAI PRÉSENT

L’ACCÈS AUX INFRASTRUCTURES


(ROUTES, PISTES D’ATTERRISSAGE)

LE PRIX DES MINÉRAUX ET DES MÉTAUX


SUR LE MARCHÉ

LA DISTANCE PAR RAPPORT


AUX MARCHÉS ET AUX POINTS
DE RAVITAILLEMENT

LA POSSIBILITÉ D’EXPLOITER LA
RESSOURCE EN RESPECTANT
L’ENVIRONNEMENT ET DE MANIÈRE
SOCIALEMENT RESPONSABLE

LE RÉGIME DE RÉGLEMENTATION
(TAXES ET PAIEMENT DE REDEVANCES)

LA DISPONIBILITÉ D’UNE
MAIN-D’ŒUVRE QUALIFIÉE

LE COÛT D’ATTÉNUATION DES IMPACTS


(EN CAS DE RÉINSTALLATION PHYSIQUE)
5.2.1. DÉLAIS
La mise en valeur d’une mine peut prendre sept
(7) à dix (10) ans, suivant l’endroit où elle est
située, la complexité et l’ampleur des travaux
d’aménagement, la réglementation applicable et
les processus d’examen. En général, il faut :

Deux à trois ans Un à trois ans Deux à quatre ans


Pour réaliser les analyses et les études
Pour réaliser l'évaluation Pour construire la mine et ses
(études environnementales, sociales et
environnementale et obtenir des permis infrastructures connexes
études de faisabilité)
Présentation des phases

5.2.2. COÛTS 5.2.3. AMÉNAGEMENT ET


La réalisation des essais et des études pour
CONSTRUCTION (DÉVELOPPEMENT)
l’obtention des permis peuvent coûter entre L’exploitant minier ne pourra entreprendre la
dix (10) millions et cent (100) millions de dollars US, construction de la mine qu’après avoir obtenu toutes
lorsque des installations spéciales sont nécessaires les autorisations requises (réf. fiche thématique
sur place pour effectuer d’autres essais et recueillir Lois et règlements) dont les autorisations relatives
des données supplémentaires, comme dans le cas à l’étude d’impact environnemental et social ainsi
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

du projet de construction de l’usine biox du projet que les capitaux suffisants pour la construction.
aurifère de Massawa.
Le stade de l’aménagement de la mine peut
s’étendre sur plusieurs années selon la complexité
du projet. Les travaux de construction visent
l’aménagement de l’ensemble des installations, y
compris la mine, l’usine de traitement et toutes les
infrastructures connexes. C’est la phase du projet qui
exige le plus de fonds et qui crée le plus d’emplois.

LES ACTIVITÉS COURANTES DURANT LA PHASE DE CONSTRUCTION

ÉVALUATION DES IMPACTS, DIALOGUE AVEC LES PARTIES PRENANTES TOUT AU LONG DU PROCESSUS

DÉBLAIEMENT ET PRÉPARATION INITIALE POUR L’EXPLOITATION MINIÈRE


(ENLÈVEMENT DES MORTS-TERRAINS, CONSTRUCTION DES AIRES
DESTINÉES À L’USINE DE TRAITEMENT ET AUX PARCS À RÉSIDUS)

CONSTRUCTION DE LOCAUX D’HÉBERGEMENT

CONSTRUCTION D’INSTALLATIONS DE TRAITEMENT, DE BUREAUX, ETC.

AMÉNAGEMENT DE ROUTES, DE PISTES D’ATTERRISSAGE,


DE LIGNES DE TRANSPORT D’ÉNERGIE, D’UNE VOIE FERRÉE

ÉLABORATION DE PROGRAMMES DE FORMATION DU PERSONNEL


ET PRÉSENTATION DES PROGRÈS AUX PARTIES PRENANTES

MISE EN PLACE ET INSTALLATION D’ÉQUIPEMENTS ET D’INFRASTRUCTURES DE PROTECTION


DE L’ENVIRONNEMENT (DIGUES, BASSINS DE TRAITEMENT, CAPTEURS D’ÉMISSIONS, HAIES,
2020

PLANTATION D’ARBRES, ETC.)


5.2.5. ÉTUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT
Une étude d’impact environnemental et social (EIES) aux frais de l’exploitant minier est exigée par
le Code minier.
Cette étude permet d’examiner les impacts potentiels, positifs et négatifs, qu’un projet peut avoir sur
l’environnement tout au long de sa durée de vie ainsi que leur prise en compte dans la conception du
projet. L’EIES doit également identifier les mesures qui seront mises en place pour gérer, atténuer ou
compenser ces impacts. L’EIES doit être obligatoirement réalisée par un bureau d’études agréé par le
Ministère en charge de l’Environnement, qui l’examine par le biais d’un comité technique composé de
représentants des ministères et services techniques concernés. Le Plan de Gestion Environnementale
et Sociale (PGES) ainsi que le plan de réhabilitation sont parties intégrantes de l’EIES.
Des audiences publiques ou des consultations publiques se font à différentes étapes du processus
d’EIES, en cours d’élaboration du rapport et au moment de la validation de l’étude, ce qui donne aux
communautés la possibilité de collaborer directement avec l’exploitant minier, et d’exprimer leurs
préoccupations et avis par rapport aux impacts potentiels du projet.
Après ces différentes étapes d’approbation, le Ministère en charge de l’Environnement délivre un
certificat de conformité environnementale.

5.2.6. PERMIS
mesure que les activités d’aménagement s’intensifient, certains permis doivent être obtenus. Si les
résultats des études de faisabilité sont encourageants et révèlent une exploitation minière potentielle,
l’exploitant minier présente une description du projet à l’Administration. Le processus d’évaluation
environnementale est alors lancé et doit être complété avant l’étude de faisabilité finale et le démarrage
de la construction.
Pour passer de la phase d’exploration à celle d’exploitation, la compagnie doit obtenir un permis
d’exploitation minière.
Il confère au titulaire le droit exclusif d’exploiter les minerais spécifiques pour lesquels le titre a été
accordé, dans la zone spécifiée et sans limitation par rapport à la profondeur des prospections et donne
droit à son détenteur de disposer des minerais extraits.
Le titre minier donne également à l’exploitant le droit d’occupation des terres dont il aura besoin pour ses
activités et la construction des infrastructures nécessaires.
Les propriétaires ou occupants de terres faisant l’objet du titre minier accordé à l’exploitant ont droit
à une indemnité pour tous les dommages causés par l’occupation de ces terres. L’exploitant doit
également indemniser l’État ou toute autre personne pour les dommages ou pertes matériels consécutifs
à ses activités.
L’exploitant minier a le droit de transférer le titre minier à une autre partie ou exploitant sous réserve de
l’approbation préalable du Ministère en charge des Mines. Il peut également renoncer au titre minier,
mais sera tout de même tenu de respecter ses obligations relatives à la remise en état du site ainsi qu’à
tous les autres engagements pris dans le cadre de la Convention minière et de tout autre avenant signé
avec l’État sénégalais.
Le Ministère en charge des Mines peut retirer un titre minier, après une mise en demeure de trois (3)
mois non suivie d’effet adressée à l’exploitant minier. Si un titre minier expire ou n’est pas renouvelé,
l’ensemble des droits de propriété du site et des ouvrages ou bâtiments qui y sont construits sont
transférés à I’ État.
5.3. EXPLOITATION MINIÈRE
L’exploitation d’une mine commence par le décapage du sol pour atteindre et extraire le minerai.
Il existe deux principaux types d’exploitation minière : la mine souterraine et la mine à ciel ouvert.
On utilise une mine à ciel ouvert lorsque la ressource minérale se trouve à la surface du sol ou à faible
profondeur.
Une mine souterraine est construite lorsque la ressource minérale se situe en profondeur. Les mines
souterraines requièrent des puits artificiels et des rampes pour accéder au minerai et l’extraire.
Présentation des phases

Toutes les mines comportent quatre (4) zones principales de travail respectivement consacrées
à l’excavation, au traitement des minerais, au confinement des déchets et aux services auxiliaires.
L’enlèvement de la terre et de la roche contenant le minerai se fait dans les zones d’excavation.
Ensuite, le minerai ayant une valeur commerciale est concentré dans l’usine de traitement.
Cependant, certaines mines ne comportent pas d’usine de traitement, le minerai étant expédié hors
du site minier afin d’y être traité.
Les installations de stockage des déchets comprennent des aires destinées aux roches et aux
matériaux rejetés par l’usine de traitement (résidus miniers).
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

Enfin, les services auxiliaires englobent notamment les ateliers de réparation, les laboratoires
d’analyse, les vestiaires, les quartiers d’habitation, les entrepôts et les bureaux de l’administration.
2020
5.3.1. DURÉE
La durée de vie d’une mine peut s’étaler sur quelques années seulement ou sur des décennies.
Les activités d’exploitation d’une mine peuvent être saisonnières ou s’étendre sur toute l’année.
L’expédition de ses produits peut être saisonnière, lorsque la mine est difficile d’accès.
Parmi les facteurs socio-économiques influant sur la longévité d’une mine, on peut noter :

FACTEURS INFLUANT SUR LA LONGÉVITÉ D'UNE MINE

LE PRIX DES PRODUITS DE BASE LA RENTABILITÉ MAXIMALE


(DÉTERMINÉ PAR LA DEMANDE DES TAUX D’EXTRACTION
SUR LES MARCHÉS MONDIAUX)

LES MÉTHODES, ÉQUIPEMENTS


LES COÛTS ET TAUX DE PRODUCTION ET COÛTS D’EXTRACTION

LA QUALITÉ (TENEUR) ET LA QUANTITÉ LA PROFONDEUR REQUISE DE


DE MINERAI PERMETTANT L’EXPLOITA- L’EXPLOITATION SOUTERRAINE
TION RENTABLE DU GISEMENT

LES CONDITIONS DU SOL ET LA


LA TAILLE ET LA FORME DU CORPS POSSIBILITÉ D’EXPLOITER LA MINE
MINÉRALISÉ À EXPLOITER EN TOUTE SÉCURITÉ

L’EMPLACEMENT DE LA MINE

5.3.2. COÛTS
L’exploitation minière requiert une variété de ressources comme la main-d’œuvre, les capitaux,
l’énergie et d’autres éléments auxquels des coûts sont toujours associés. Pendant l’exploitation d’une
mine, les coûts les plus élevés sont habituellement liés à la main-d’œuvre, à l’énergie, et à l’équipement
(machinerie lourde, pneus, pièces de rechange, etc.).
L’emplacement d’une mine influence grandement les coûts de construction et d’exploitation. Lorsque
la mine est éloignée, l’exploitant doit parfois aménager une route d’accès, une centrale électrique ou
un chemin de fer. L’un des coûts importants rattaché à une mine éloignée est celui du transport des
ouvriers de la mine. Cependant, lorsque la mine est située dans une zone accessible, il est parfois possible
d’utiliser les réseaux routiers et électriques existants ou de conclure une entente par laquelle l’État
s’engage à aménager une route d’accès et des lignes de transport d’énergie pour contribuer à réduire les
coûts (réf. fiches Engagement communautaire et Mobilité).
5.4. RÉHABILITATION ET 5.4.1. DURÉE
FERMETURE D’UNE MINE Les délais fixés pour fermer une mine reposent sur
de nombreux facteurs dont la taille de la mine, la
Les ressources minières n’étant pas re- complexité des activités d’exploitation, les impacts
nouvelables, l’exploitation d’un gisement environnementaux de l’exploitation et l’ampleur
minier a une durée de vie limitée. de l’examen imposé par la réglementation. En
Certains gisements sont immenses et leur général, la fermeture d’une mine prend entre
exploitation peut durer plus de cinquante deux (2) et dix (10) ans. Toutefois, si des activités à
(50) ans, tandis que d’autres ne demeurent long terme de surveillance ou de traitement sont
en exploitation que quelques années nécessaires, le processus de fermeture peut durer
seulement. des dizaines d’années.
Présentation des phases

La fermeture d’une mine est généralement


due à deux (2) raisons principales que sont
l’épuisement des réserves de minerai et la 5.4.2. LOIS ET RÈGLEMENTS
baisse du prix des minéraux.
APPLICABLES
Le processus de fermeture d’une mine
L’obligation de remettre en état le site minier
doit se faire d’une manière ordonnée, sure
est prévue par le Code minier et le Code de l’en-
et respectueuse de l’environnement. Les
vironnement ainsi que par des lois et décrets
écosystèmes des zones perturbées par les
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

complémentaires se rapportant à des éléments


activités de la mine doivent être remis dans
spécifiques de la gestion et de la surveillance de
un état correspondant à un environnement
l’environnement. Le Décret No. 2009-1335 défi-
sain, sécuritaire et qui se prête à l’activité
nit les exigences s’appliquant spécifiquement à
humaine.
la création et à la gestion d’un fonds de réhabili-
Bien que la fermeture d’une mine repré- tation des sites miniers, notamment :
sente la dernière étape du cycle minier,
• Le versement dans un compte en fiduciaire
sa planification commence avant même
(Caisse des dépôts et consignations) d’une
l’étape de l’aménagement. La fermeture
caution initiale égale à cinq fois le coût annuel
d’une mine suscite beaucoup de débats
moyen de la réhabilitation et des versements
entre les gouvernements, les compagnies
annuels subséquents équivalents au coût
minières et les populations riveraines.
annuel moyen de la réhabilitation
Les communautés sont préoccupées par
l’héritage socioéconomique qu’une mine • La gestion conjointe du fonds par l’exploitant
laissera après sa fermeture et ne souhai- et le Ministère en charge des Mines et de
teraient pas hériter de sites contaminés. l’Environnement
Toutes les parties prenantes ont donc
• La durée de vie du fonds doit couvrir, l’intégra-
intérêt à une reconversion synonyme
lité de la phase d’exploitation de la mine, plus
d’activités génératrices de revenus.
le temps nécessaire pour réaliser un plan de
fermeture et de réhabilitation du site minier
Chaque exploitant minier élaborera un plan
unique de fermeture et de réhabilitation au
cours de la phase de mise en valeur de la
mine. Ce plan doit être approuvé par l’État du
Sénégal. L’exploitant et les agents des
ministères et services techniques concernés
feront le suivi de la mise en œuvre du plan.
2020
5.5. L’ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE
À TRAVERS LES PHASES
Quelle que soit la phase de l’activité, l’exploitant minier est tenu de respecter la réglementation liée à la
sauvegarde de l’environnement. En effet, dès la phase « exploration », une étude environnementale de
référence est requise. Celle-ci correspond à une étude initiale pour noter l’état de référence du site quant
à la qualité des sols, des eaux, de l’air ainsi que la localisation des zones à protéger (agricole, culturelle,
cultuelle etc.). Cette étape est importante car elle permettra dans le futur de noter les impacts réels de
l’activité minière en comparant les données factuelles mesurées à celles de référence.
Lorsque des réserves prouvées ont été identifiées, l’exploitant minier ne pourra entreprendre la phase de
développement (aménagement et construction) de la mine qu’après avoir effectué une étude d’impact
environnemental et social (EIES) comme exigé par le Code de l’environnement de janvier 2001 et repris
par le Code minier de novembre 2016 en ses articles 102, 103 et 104. Cette étude permet d’examiner les
impacts potentiels, positifs et négatifs, qu’un projet peut avoir sur l’environnement tout au long de sa
durée de vie ainsi que leur prise en compte dans la conception du projet. L’EIES doit également identifier
les mesures qui seront mises en place pour gérer, atténuer ou compenser ces impacts. L’EIES doit être
obligatoirement réalisée par un bureau d’études agréé par le Ministère en charge de l’Environnement,
qui l’examine par le biais d’un comité technique composé de représentants des ministères et services
techniques concernés. Le Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) ainsi que le plan de
réhabilitation sont parties intégrantes de l’EIES.
Depuis l’étape « Étude Environnementale de Référence » jusqu’au niveau des EIES et la mise en œuvre du
PGES, la participation des communautés locales est attendue. Des audiences publiques ou des consulta-
tions publiques se font à différentes étapes du processus (en cours d’élaboration du rapport, au moment
de la validation de l’étude…), ce qui donne aux communautés la possibilité de collaborer directement
avec l’exploitant minier et d’exprimer leurs préoccupations et avis par rapport aux impacts potentiels
du projet.
Après ces différentes étapes d’approbation, le Ministère en charge de l’Environnement délivre un
certificat de conformité environnementale.
Le tableau ci-après (page suivante) reprend les points clefs des études environnementales ainsi que les
étapes de consultation des communautés.
Des contraintes majeures sont repérées dans la confusion et le manque de cohérence entre la
« consultation publique », « l’audience publique » et « l’enquête publique » ainsi que la place de chacune
d’entre elles dans le processus d’évaluation environnementale.
L’enquête publique est en général commanditée par l’Autorité Administrative locale (Gouverneur,
Préfet) pour statuer sur une question à enjeu social majeur pour des questions de sécurité et de sûreté.
Il s’agit d’une enquête qui permet à l’Autorité de dire si oui ou non l’étude du projet en question peut
démarrer ou si des préalables sont nécessaires à son démarrage, ou si elle doit être ajournée.
La consultation publique est généralement réalisée par le consultant agréé lors de l’étude, tout au
début, par des séances de focus groups et de rencontres individuelles et collectives.
L’audience publique constitue un moment fort de partage des résultats de l’EIES avec les populations de
la zone du projet une fois le rapport validé par le Comité Technique.
Le tableau ci-après reprend les points clefs des études environnementales ainsi que les étapes de consul-
tation des communautés.

TYPE D’ÉTUDE / IMPLICATION DES


PHASE DOCUMENT PARAMÈTRES ÉTUDIÉS COMMUNAUTÉS

EXPLORATION Étude environnementale • Analyse sol, eau, Inventaire flore Consultations


de référence et faune publiques
• Collecte d’échantillons
• Localisation des zones de culture
et des espaces de culte à protéger
Présentation des phases

DÉVELOPPEMENT Étude d’impact • Examen des impacts potentiels Audiences


(AMÉNAGEMENT ET environnemental sur l’environnement (positifs et publiques
CONSTRUCTION) et social négatifs)
• Mesures d’atténuation et de
compensation des impacts
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

• Plan de gestion environnementale


et sociale chiffré
• Approbation du comité technique
• Délivrance du certificat de
conformité environnementale

EXPLOITATION, Plan de gestion • Implantation PGES


FERMETURE environnementale • Audit environnemental
ET RÉHABILITATION et sociale (PGES)
2020
6.
PRÉSENTATION DES
PARTIES PRENANTES

7.
PRÉSENTATION
DES THÉMATIQUES

8.
OBJECTIFS DE
DÉVELOPPEMENT
DURABLE DES
NATIONS UNIES
6. PRÉSENTATION
DES PARTIES PRENANTES
Une partie prenante est un acteur, individuel ou collectif (groupe, organisation ou entreprise), dont
les intérêts peuvent être affectés positivement ou négativement à la suite de l’exécution ou de la non-
exécution d’un projet.
2020 Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal Présentation des parties prenantes
7. PRÉSENTATION
DES THÉMATIQUES
La trousse d’informations est structurée en fiches thématiques, qui ont été identifiées comme
importantes par les parties prenantes.

Fiches sur des thématiques


économiques

• Engagement communautaire
• Embauche locale
• Approvisionnement local
• Compensation/indemnisation des populations
• Mobilité (développement des routes d’accès)

Fiches sur des thématiques


environnementales

• Gestion des résidus miniers


• Réhabilitation du site
• Biodiversité (terre, flore et faune)
• Qualité de l’eau, du sol et de l’air
Fiches sur des thématiques
sociales

• Équité hommes/femmes
• Développement des compétences locales
Présentation des thématiques

• Santé et sécurité
• Cohésion sociale
• Diversification des sources de revenus
(y compris pour les femmes et les jeunes)

Fiches sur des thématiques


Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

de gouvernance

• Respect des lois et règlements


• Gouvernance d’un projet minier
et transparence
• Gestion des requêtes et des plaintes
à l’échelle des projets miniers

Fiches sur des thématiques


culturelles

• Diversité culturelle
2020
8. OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE
DES NATIONS UNIES (ODD)
En septembre 2015, les 193 États membres des Et, tout aussi important, les contributions positives
Nations Unies (ONU) ont adopté le programme des sociétés d’extraction aux ODD qui incluent à la
« Transformer le monde : Programme de dévelop- fois des améliorations en vue des ODD, des cibles
pement durable à l’horizon 2030 », qui inclut un correspondantes au-dessus de la ligne de base,
ensemble d'ODD pour 2015-2030. Le programme la prévention et l’atténuation des répercussions
offre un nouveau cadre pour la Déclaration négatives sur les ODD et les cibles correspondantes.
du Millénaire et les Objectifs du Millénaire pour
Tous les objectifs contiennent des opportunités
le développement (OMD) qui ont couvert la
pour les exploitants miniers de contribuer de
période de 2000 à 2015. Les ODD représentent le
façon positive aux ODD. Ces exploitants miniers
programme complet d’action pour l’inclusion
devront effectuer une analyse pour comprendre
sociale, la durabilité environnementale et le
comment leur entreprise peut faire la différence.
développement économique.
Les actions et opportunités spécifiques d’une
Pour atteindre les ODD d’ici 2030, les gouverne- entreprise dépendent du contexte social, politique
ments, les organisations non gouvernementales, et économique local, des ressources en minéraux,
les partenaires de développement, le secteur de la phase des activités d’extraction (prospection,
privé et les communautés devront faire preuve développement, exploitation ou fermeture) et des
d’une coopération et d’une collaboration sans contributions reçues de la part des communautés
précédent. locales et autres parties prenantes au moyen d’un
dialogue et d’un engagement officiels.
Pour l'industrie minière, c'est une occasion sans
précédent de mobiliser d'importantes ressources Pour la présente trousse d'informations pour un
sur les plans humain, physique, technologique et secteur minier responsable, nous avons établi un
financier pour faire avancer les ODD. parallèle entre les ODD et les fiches thématiques.
Le tableau de la page suivante résume ces liens.
L’industrie extractive peut avoir une influence
positive comme négative sur l’ensemble des
ODD. L’exploitation minière peut favoriser le
développement économique en offrant des op-
portunités d’emploi décent, de développement de
l’activité, de recettes budgétaires et de liens entre
les infrastructures. De nombreux minéraux pro-
duits par l’extraction sont également des éléments
de construction essentiels pour les technolo-
gies, l’infrastructure, l’énergie et l’agriculture.
Cependant, l’exploitation minière a, par le passé,
contribué à de nombreux problèmes que les ODD
tentent de résoudre : dégradation de l’environne-
ment, déplacement des populations, creusement
des inégalités économiques et sociales, conflits
armés, violence sexiste, fraude fiscale, corruption,
risque accru pour de nombreux problèmes de san-
té et violation des droits de l’homme. Au cours des
dernières décennies, l’industrie a connu d’impor-
tantes avancées dans l’atténuation et la gestion
de tels risques et répercussions, en améliorant la
façon dont les entreprises gèrent leurs impacts
environnementaux et sociaux, protègent la santé
de leurs employés, atteignent l’efficacité énergé-
tique, rendent compte de leurs flux de capitaux,
respectent et soutiennent les droits de l’homme.
2020 Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal Objectifs de développement durable (ODD)

ENGAGEMEN
T CO MMUNAUTAIR
E
EMBAUCHE LO
CA LE

APPROVISIONN
EMENT LOCA
L
THÉMATIQUES
ÉCONOMIQUES
COMPENSAT
ION/ INDEMNI
SATION
MOBILITÉ (DÉV
ELOPPEMENT
DES ROUTES
D’ACCÈS)
GESTION DES
RÉSIDUS MIN
IERS
RÉHABILITAT
ION DU SITE
BIODIVERSITÉ
(A
PLANTES ET AN GRICULTURE,
IMAUX)
THÉMATIQUES

QUALITÉ DE L’E
ENVIRONNEMENTALES

AU, DU SOL
ET DE L’AIR

ÉQUITÉ HOM
ME/FEMME
DÉVELOPPEM
EN
COMPÉTENC T DES
ES LOCALES
SANTÉ ET SÉCU
RITÉ
SOCIALES

COHÉSION SO
CIALE
THÉMATIQUES

DIVERSIFICATIO
N DES SOURCE
DE REVENUS S
(Y COMPRIS
LES FEMMES POUR
ET LES JEUNES
)
RESPECT DES
LOIS ET RÈGL
EMENTS
GOUVERNANC
E D’UN PROJ
MINIER ET TR ET
ANSPARENCE
GOUVERNANCE
THÉMATIQUES DE

GESTION DES
PLAINTES

DIVERSITÉ ET
PATRIMOINE
CULTURELS
CULTURELLE
THÉMATIQUE
9.
FICHES SUR DES
THÉMATIQUES

ÉCONOMIQUES
9.1. FICHE
ENGAGEMENT
COMMUNAUTAIRE

économie

CETTE FICHE FAIT RÉFÉRENCE


AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DES NATIONS UNIES (ODD) :

9.1.1. DÉFINITION ET MISE EN CONTEXTE


L’engagement communautaire englobe le dialogue collaboratif et coopératif des exploitants miniers avec
les parties prenantes touchées par leurs activités. Il peut inclure, sans généralement s’y limiter, la définition
d’un plan d’engagement en ressources humaines, matérielles ou financières (dons) pour des besoins locaux,
l’élaboration de plans de développement de la communauté, pendant et après l’exploitation minière, la
diffusion d’informations et/ou la tenue de consultations.
Les entreprises peuvent créer et co-animer avec les parties prenantes des forums ou des comités pour
superviser les projets qu’elles mettent en œuvre au niveau des collectivités territoriales. Ces groupes de
dialogue facilitent la participation des représentants de la communauté à la prise de décision sur des
projets qui auront un impact sur la communauté locale et l’environnement. Des accords peuvent être
signés entre l’exploitant minier et les représentants de la communauté afin de formaliser la collaboration
et de définir les rôles et responsabilités de chaque partie.
Les exploitants miniers peuvent également signer des accords avec les communautés locales pour formaliser
les engagements pris sur : le recrutement de la main d’œuvre locale, les opportunités de formation,
l’apprentissage ou les stages, les programmes de soutien social ou culturel, la protection des zones ayant
une signification spirituelle ou culturelle, et l’indemnisation pour les impacts négatifs sur l’environnement.
Ces accords sont généralement négociés par les représentants de l’exploitant et les collectivités territoriales,
idéalement avec la participation de groupes d’intervenants clés tels que les jeunes et les femmes. Chaque
accord sera différent et doit être adapté aux besoins et aux opportunités des communautés locales.
Les entreprises se donnent de plus en plus de moyens pour se concerter avec les autres parties prenantes
afin de partager une vision du développement minier responsable avec des avantages et des opportunités
positives et justes. Tout autant affectés par les activités minières dans de nombreux cas, les groupes
vulnérables tels que les femmes et les jeunes sont sous-représentés dans les forums traditionnels de prise
de décisions. Aussi, les entreprises prennent, donc, des mesures supplémentaires pour mettre en place des
mécanismes adéquats pour permettre à cette frange de la population de se faire entendre et de bénéficier
des projets.
9.1.2. ACTEURS ET RÔLES

Exploitants miniers
Élaborer un plan d’engagement communautaire en collaboration avec les
parties prenantes, en effectuer la mise en œuvre et la communication, aider les
populations à prioriser leurs demandes, s’assurer que les besoins des femmes,
des jeunes, des personnes âgées et des handicapés sont considérés dans ce
plan et rendre compte du niveau du dialogue, de la collaboration et de la
coopération, des progrès et des retombées économiques, environnementales,
sociales et culturelles.

Employés
Thématiques économiques

Mettre en œuvre le plan d’engagement communautaire, être à l’écoute et assu-


rer la transmission des informations, des préoccupations et des demandes entre
les populations et l’exploitant minier.

Fournisseurs
Aider à la réalisation des projets (infrastructures, agriculture, formation, etc.)
et rendre compte de leur participation aux impacts locaux.
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

Administration locale et Ministère


Contribuer à l’identification des priorités locales pour le plan d’engagement,
assurer une bonne gouvernance des fonds, suivre l’évolution de la mise en
œuvre du plan et assurer le respect des engagements.

ONG, OCB et populations locales


Remonter en priorité, aux parties prenantes, les besoins de la communauté et
les communiquer, afin de s’assurer que les besoins des femmes, des jeunes, des
personnes âgées et des handicapés sont pris en compte.

9.1.3. LOIS, RÈGLEMENTS ET AUTRES STRATÉGIES


Le Code minier du Sénégal dispose que l’exploitation des ressources minérales doit permettre aux
communautés directement impactées de se développer. Tel est l’objectif du gouvernement du
Sénégal, qui a, en effet, décidé de mettre en place deux (2) Fonds. Ainsi, des dispositions appropriées
ont été prises dans le sens du nouveau Code minier (articles 113 et 115).
• L’affectation de 0,5 % du chiffre d’affaires hors taxes annuel des exploitants miniers au Fonds
d’appui au développement local
Le Fonds d’appui au développement local doit également être mis en place par l’exploitant
minier. Le montant que celui-ci doit verser dépend de la taille de son projet. Ce fonds est géré
directement par l’exploitant minier et doit être utilisé pour soutenir les infrastructures et des
projets sociaux tels que la santé, l’éducation, l’énergie, et les activités génératrices de revenus
au niveau des communautés situées à proximité du site minier.
2020

• Le versement de 20 % des recettes de l’État provenant des opérations minières à un Fonds de


péréquation et d’appui aux collectivités territoriales
9.1.4. SITUATION ACTUELLE
Les compagnies minières implantées au Sénégal s’engagent, presque toutes, dans des investissements
communautaires et durables. Annuellement, une enveloppe est allouée à chaque commune qui décide
de ses priorités spécifiques en termes de services sociaux de base, à travers la mise en place d’infrastruc-
tures pour l’amélioration des conditions de vie des populations impactées par les projets extractifs.
En 2015, 2016 et 2017, la répartition des dépenses sociales des entreprises dans les régions de Thiès,
Kédougou et Matam est présentée ci-après :

Répartition des dépenses sociales des entreprises dans les régions


(en millions de francs CFA)
Kédougou Matam Thiès
1 200 M
1 037.6
1 000 M
865.8
827.8 808.6
800 M
693.4
600 M
503.6

400 M

200 M 161.3
76.9
28.7
0
2015 2016 2017

Ces enveloppes sont destinées à la construction d’écoles, de postes et de cases de santé, de forages
ou d’installation de pompes manuelles, d’aménagement de périmètres maraîchers, de fourniture de
matériels destinés à l’allègement des travaux, en plus des appuis ponctuels lors des événements
religieux, culturels, etc.

Illustrations de quelques réalisations de Sabodala Gold Operations (SGO) et de Grande Côte Opérations (GCO)
9.1.5. BONNES PRATIQUES
• Écouter, dialoguer avec les parties prenantes (réf. fiche Développement des compétences
(représentants des communautés, chefs locales et fiche Diversification des sources
coutumiers, ONG impliquées dans des projets de revenus) à travers les investissements des
touchant les populations environnantes, etc.) entreprises minières
et construire une relation de confiance • Tenir un registre des engagements pris à l’égard
• Comprendre les attentes, intérêts et droits des de la communauté et le rendre public afin que la
communautés population soit en mesure d’en effectuer le suivi
• Aider les gens à reconnaître l’importance • Suivre les actions à partir d’indicateurs
d’établir des priorités qualitatifs ou quantitatifs pertinents
• Définir de grands engagements et les rendre • Permettre aux communautés d’intérêts de
visibles dans l’entreprise minière participer activement aux discussions sur les
enjeux qui les concernent ou les touchent et
• Décider des objectifs annuels à atteindre sur les d’influencer les processus décisionnels à travers
Thématiques économiques

sujets prioritaires des ententes ou des mécanismes formels


• Élaborer un plan d’actions avec des procédures • Communiquer de manière constante et signifi-
de mise en œuvre cative avec les communautés d’intérêts
• Former les acteurs concernés par le dialogue • Mettre en place des processus pour améliorer la
avec les communautés et autres parties capacité des communautés d’intérêts à partici-
prenantes per activement au dialogue
• Favoriser une meilleure compréhension du • Inclure les communautés d’intérêts dans l’exa-
développement minier en créant des contenus men périodique des processus de communica-
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

adaptés comme des vidéos, en organisant des tion afin de favoriser leur amélioration constante
visites du site pour les populations locales et
en offrant de la formation aux populations afin • Négocier des accords formels au besoin avec les
de les rendre qualifiées pour des postes dans le populations locales dans le cadre des activités et
secteur extractif des projets
• Mettre en place un comité multipartite pour • Prendre en compte l’avis des communautés
identifier les priorités de la population et d’intérêts sur la portée des rapports publics :
accompagner leur mise en œuvre l’avis des communautés d’intérêts sur les
processus de communication, de dialogue et
• Assurer une représentativité des citoyens, dont de consultation, ainsi que sur les résultats est
les femmes, les groupes vulnérables et les jeunes activement sollicité et rendu public
• Tenter de minimiser les impacts sur l’accès • Renforcer les associations et les fédérations
à la terre d’associations communautaires à tous les
• Mettre en place des fonds de développement niveaux
communautaire ou financer des projets de • Donner la possibilité à toute entreprise de
petites entreprises (magasins de village, ateliers recenser les populations résidantes et/ou en
de couture, moulins à grains, périmètres irri- activité sur son territoire d’implantation, bien
gués, élevage de volailles, etc.) avant son implantation, pour mieux structurer
✓ D’infrastructures (puits, forages, digues, sa stratégie de développement communautaire.
barrages, etc.) qui tiennent compte des Cela permettra à l’entreprise concernée de for-
aspects démographiques mer ces populations environnantes aux métiers
manuels (maçonnerie, plomberie, quincaillerie,
✓ D’ateliers de formation pour la société civile et électricité, etc.) dont elle aura besoin pour les
pour les entrepreneurs locaux afin de contri- travaux sur et hors site
buer au développement de compétences et à
la création d’emplois • Étudier la possibilité pour une ou plusieurs
collectivités territoriales (intercommunalité)
✓ Éducatifs ou culturels de racheter 1 à 25 % de part dans le capital de
✓ De facilitation pour la population à l’accès aux l’entreprise minière par le biais de l’État confor-
nouvelles technologies de l’information et de mément au Code minier. Ce serait une meil-
la communication leure manière pour les collectivités territoriales
d’avoir des ressources plus conséquentes pour
2020

• Permettre la favorisation de l’autonomisation et prendre en charge leur développement


du renforcement des capacités des populations
Exemples de cas d’entreprises minières implantées au Sénégal

Petowal Mining Company (PMC)


Implanté dans le sud-est du Sénégal, dans la zone de Tomboronkoto, Petowal Mining Company
interagit régulièrement avec les communautés riveraines en soutenant plusieurs structures consultatives
permanentes et ponctuelles comprenant des représentants élus, notamment :
• Le Comité consultatif local – engagement approfondi avec l’exploitant minier sur les questions liées au
développement de la mine (se réunit une fois par mois)
• Le Groupe de travail technique pour l’emploi – aide l’exploitant minier en ce qui concerne la mise en
œuvre de ses procédures de recrutement local et l’évaluation des performances par rapport à ses
procédures (se réunit une fois par mois)
✓ But : Présélection de l’emploi local non qualifié, médiateur sur ces questions entre PMC et ses
employés ou futurs employés
✓ Réalisations : Mise en place d’une base de données des demandeurs d’emplois ressortissants de la
commune et d’un programme de formation de vingt-neuf (29) jeunes en alternance entre PMC et le
Lycée Technique de Kédougou en plus d’une bourse mensuelle de 75 000 FCFA
• Le Comité de vigilance – aide l’exploitant minier en ce qui concerne les questions liées à la sûreté et à la
sécurité des communautés riveraines, en s’assurant notamment qu’aucun être humain ou bétail n’entre
dans les zones à accès réglementé, comme la fosse
• Le Forum de négociation - négocie et parvient à des accords sur les modalités d’accès aux terres agricoles
et les mesures de restauration des moyens de subsistance
• Le Groupe technique Achat local - promotion des achats locaux
Voici la fréquence de ces réunions pour 2018 :
IAMGOLD
Le projet aurifère de Boto d’IAMGOLD est situé dans la région de Kédougou au Sénégal, près de la
frontière avec le Mali et la Guinée. Le projet a obtenu son permis d’exploitation en janvier 2020.
Boto est l’un des projets de développement les plus avancés du portefeuille de IAMGOLD. Selon les
estimations de la société, il a la capacité de produire annuellement en moyenne 130 000 onces d’or sur
une durée de vie de onze (11) ans. Il est prévu des dépenses en capital initial de 271 millions $ pour une
valeur actuelle nette après impôt de 219 millions $ (à un prix de l’or de 1 350 $/oz).
Dès son arrivée dans la région, l’exploitant minier avait immédiatement compris que les besoins des
communautés environnantes touchaient de nombreux domaines : santé, éducation, développement
des infrastructures, emploi et autonomisation économique. Au début, l’exploitant minier avait essayé
d’appuyer la communauté dans tous ces domaines, principalement sur la base de demandes ponctuelles
formulées par des organisations communautaires et les autorités locales.
Thématiques économiques

Reconnaissant l’importance de ce soutien, mais également la nécessité d’adopter une approche plus
structurée et durable, IAMGOLD élabora, en 2015, pour le projet aurifère de Boto, une stratégie de
responsabilité sociale privilégiant l’éducation et la formation, la santé communautaire et les activités
génératrices de revenus.
La création d’un jardin maraîcher à Guémédjié, l’un des villages les plus proches du projet de Boto
et également le plus grand de la région, entre dans le cadre de cette stratégie. Deux (2) organisations
féminines de Guémédjié, qui comptent environ 80 membres, participeront au projet. Le projet est conçu
pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages, réduire le chômage, créer de
nouvelles sources de revenus et engager les femmes et les jeunes dans des activités de subsistance pour
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

remplacer l’exploitation minière artisanale.


Le projet est le résultat de consultations avec les autorités locales et les femmes de la communauté qui
ont identifié l’exploitation minière artisanale comme leur unique source de revenu au cours de la saison
des pluies. Les femmes ont fait part de leur vif intérêt pour les jardins maraîchers, mais ont expliqué
qu’elles ne disposaient pas des ressources nécessaires pour les aménager.
Reconnaissant la nécessité de conseils d’experts en agriculture durable à échelle humaine, IAMGOLD a
engagé les services de l’USAID-Yajeendee pour fournir une assistance technique et pour la formation des
femmes dans le cadre de la mise en place du projet et la commercialisation des légumes produits. Plus de
5 000 kg de légumes devraient être produits au cours de chaque campagne agricole. Le projet est régi par
un accord signé entre l’entreprise, USAID-Yajeende et les organisations féminines. Cet accord, qui définit
les rôles et responsabilités de chaque partie, est un mécanisme clé permettant de s’assurer que chaque
partie joue le rôle attendu et contribue à la réussite globale du projet.
2020
9.2. FICHE
EMBAUCHE LOCALE

économie

CETTE FICHE FAIT RÉFÉRENCE


AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DES NATIONS UNIES (ODD) :

9.2.1. DÉFINITION ET MISE EN CONTEXTE


L’augmentation de l’emploi de qualité, productif et du travail décent est un élément important des grands
cadres du développement international.
Un travail qui est sûr, stable et rémunéré équitablement, permet aux travailleurs d’étendre les bénéfices
d’un revenu stable et de nouvelles compétences à leurs familles et à leurs communautés
Types d’emplois créés par l’industrie minière
• Emploi direct (1,1 % des emplois au Sénégal, selon le ROMINE) : personnes employées par l’exploitant
minier (exemple : un ingénieur ou un mécanicien employé sur site). Cela inclut parfois les entrepreneurs,
si leur lieu de travail habituel est sur site.
• Emploi indirect : personnes employées par des entreprises qui fournissent des biens ou des services
à l’exploitant minier ou qui utilisent ses services (exemple : un mécanicien fournissant des services
à la mine en tant qu’entrepreneur). Il peut également inclure un emploi généré par des activités
d’investissement social telles que les entreprises locales.
• Emploi induit : emplois supplémentaires générés par les dépenses des personnes employées
directement ou indirectement par l’industrie minière. Cela inclut des éléments tels que des employés
achetant des produits et des services locaux (achat de produits chez le commerçant, location d’un
logement, utilisation de service de transport local, etc.).
TYPES D’EMPLOIS DIRECTS DESCRIPTION PHASES CONDITIONS DE RECRUTEMENT
Exploration
Être capable de faire respecter les procédures de
Faire respecter les procédures de Aménagement
Agent(e) de sécurité sécurité définies par l’entreprise. Être disposé(e) à
sécurité définies par l’entreprise Exploitation
travailler sur des quarts de travail longs ou de nuit
Fermeture
Exploration
Aménagement
Aide cuisine Préparer des repas Capable de travailler dans une cuisine
Exploitation
Fermeture
Exploration
Bonne forme physique, doit détenir un diplôme
Assister les différents corps de Aménagement
Aide de corps de métiers technique dans le domaine approprié dans
métiers dans leurs tâches Exploitation
certains cas
Fermeture
Manipuler des boîtes de carottes
Thématiques économiques

Être en bonne forme physique, savoir lire et écrire;


Aide-foreur et des tiges de forage, qui peuvent Exploration
l’expérience est un atout pour l’embauche
être lourdes. Travail par quarts
Préparer des plans du terrain en
vue de l’installation d’une mine.
Aménagement
Aide topographe Prendre des mesures au moyen Détenir la formation en arpentage ou expérience
Exploitation
Aide géomètre de techniques et d’instruments de pertinente
Fermeture
levées avancés. Préparer des cartes
en vue de l’extraction
Assister dans les tâches d’analyses Exploration Être en assez bonne forme physique, bon en calcul,
de données géologiques, de tests Aménagement connaissances en informatique. Être disposé(e) à
Assistant(e) en géophysique
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

pour détecter la présence de miné- Exploitation travailler en plein air à couvrir à pied des distances
raux et de gisements de minéraux Fermeture considérables au cours d’une journée de travail
Travail en plein air, transport à pied
Exploration
Assistant(e) de travaux sur sur de longues distances (avec des Être en assez bonne forme physique, savoir
Aménagement
le terrain échantillons ou des roches dans un lire et écrire
Exploration
sac à dos)
Aménagement
Effectuer diverses tâches
Assistant administratif Exploitation Diplôme reconnu ou expérience de travail
administratives
Fermeture
Charger les explosifs, préparer
les amorces et provoquer les
explosions des charges. Gérer
Artificier la manutention, entreposage Exploitation Expérience de travail relié ou formation reconnue
et transport des explosifs selon
les règlements et procédures de
sécurité
Effectuer diverses tâches de menui- Exploration
Charpentier(ère) serie et de charpenterie (construire, Aménagement
Capable de travailler le bois
Menuisier(ère) entretenir, réparer et rénover des Exploitation
infrastructures en bois) Fermeture
Aménagement
Effectuer diverses tâches reliées
Comptable Exploitation Diplôme universitaire reconnu
à la comptabilité
Fermeture
Exploration
Conducteur/conductrice Conduire un camion pour Aménagement
Avoir un permis de conduire (pour camions)
de camion différentes tâches Exploitation
Fermeture
Exploration
Évaluer et gérer les effets de
Contrôleur/contrôleuse Aménagement Capable de lire et d’écrire, être en assez bonne
l’activité humaine et autres sur
environnemental Exploitation forme physique
l’environnement naturel et bâti
Fermeture
Exploration
Effectuer diverses tâches générales
Aménagement Capable de s’occuper des bâtisses/tentes
Concierge reliées à la gestion des bâtisses et
Exploitation dans les camps
tentes dans les camps
Fermeture
2020
TYPES D’EMPLOIS DIRECTS DESCRIPTION PHASES CONDITIONS DE RECRUTEMENT
Défricher et couper de la végétation
sur le site minier en respectant une Être en assez bonne forme physique, savoir lire et
Défricheur grille préétablie afin de permettre Exploration écrire, savoir utiliser un compas, une hache, une
à la machinerie et aux employés de machette et une scie à chaîne
circuler facilement
Exploration
Gérer une cuisine, planifier et Aménagement Capable de cuisiner, de planifier des repas
Cuisinier/cuisinière
préparer des repas Exploitation et de diriger une cuisine
Fermeture
Prélever des échantillons d’eau
pendant diverses étapes du
Exploration
cycle minier. Pendant l’étape de
Aménagement
Échantillonneur d’eau fermeture, tester l’eau au fur et à Savoir lire et écrire
Exploitation
mesure pour veiller à la remise en
Fermeture
état et s’assurer que l’eau n’est pas
contaminée après la fermeture
Gérer l’entreposage et la livraison
Aménagement
des pièces de rechange et des
Employé(e) d’entrepôt Exploitation Savoir lire et écrire
fournitures devant être utilisées
Fermeture
par la mine
Prendre en charge l’embauche des
Exploration
ressources humaines. À mesure que
Gestionnaire des ressources Aménagement
la fermeture de la mine approche, Doit détenir un diplôme reconnu
humaines Exploitation
coordonner une mise à pied
Fermeture
échelonnée des employés
Prendre en charge le volet
d’engagement communautaire Exploration
Gestionnaire de la responsabili- de l’entreprise, le respect des Aménagement Doit détenir un diplôme reconnu (gestion, environ-
té d’entreprise obligations environnementales et Exploitation nement, sciences sociales, communications)
le dialogue avec les communautés, Fermeture
dont la gestion des plaintes
Décider de la meilleure façon d’ex- Aménagement
Diplôme reconnu relatif aux technologies
Ingénieur(e) des mines traire le minerai du sol. Création Exploitation
et programmes connexes
d’un plan d’aménagement Fermeture
Effectuer des tâches avec tous les
genres de machines qui produisent, Aménagement
Ingénieur(e) en mécanique transmettent ou utilisent de Exploitation Diplôme reconnu en génie
l’électricité. Concevoir des outils Fermeture
au besoin
Conduire des études géologiques
et géotechniques pour déterminer
le meilleur emplacement pour un
projet minier. Planifier, concevoir, Aménagement
Ingénieur(e) géologue mettre au point et surveiller des Exploitation Diplôme reconnu en génie
programmes d’acquisition et Fermeture
d’analyse de données géologiques
et rédiger des rapports et des re-
commandations dans ce domaine
Mettre au point les méthodes
de traitement des métaux et de
transformation en produits utiles.
Ingénieur(e) métallurgiste Utiliser ses connaissances pour la Exploitation Détenir un diplôme reconnu en génie
mise au point et l’évaluation de
produits, de procédés et d’équipe-
ments
Planifier et superviser l’équipement
d’alimentation électrique d’un site.
Mener des travaux de conception
Ingénieur(e) électricien(ne) et de planification, effectuer des Exploitation Détenir un diplôme reconnu en génie électrique
recherches, évaluer et mettre à
l’épreuve les systèmes et l’équipe-
ment électrique et électronique
TYPES D’EMPLOIS DIRECTS DESCRIPTION PHASES CONDITIONS DE RECRUTEMENT
Élaborer et mettre en œuvre des
mesures de fermeture d’une mine.
Examiner les obligations contrac- Exploration
tuelles à l’égard de la fermeture et Aménagement
Ingénieur(e) en génie civil(e) Doit détenir un diplôme en génie
agir comme conseiller technique Exploitation
pour régler les complications liées Fermeture
à l’environnement pendant la
remise en état
Soulever et déplacer des matériaux,
des produits, des machines et de Aménagement
Manutentionnaire l’équipement. Effectuer des tâches Exploitation Savoir lire et écrire. Expérience de travail
reliées au comptage, pesage, tri, Fermeture
empaquetage et déballage
Thématiques économiques

Exploration Expérience avec moteurs à essence ou diesel.


Effectuer des travaux de mécanique Aménagement Qualification formelle non obligatoire, tant que le
Mécanicien(ne)
sur l’équipement et la machinerie Exploitation candidat possède les connaissances, l’expérience
Fermeture et les compétences
Exploration Avoir un diplôme reconnu par le Gouvernement
S’occuper des soins médicaux Aménagement et disposer d’au moins une expérience profession-
Médecin/infirmier(ère)
des employés Exploitation nelle. Être capable de travailler indépendamment
Fermeture et avec un minimum d’équipement
Effectuer un travail sur le terrain Exploration
Permis de conduire d’engins lourds requis –
Opérateur/opératrice avec des engins lourds (Chargeuse, Aménagement
(chargeuse, bulldozer, rétrocaveuse,
en terrassement bulldozer, rétrocaveuse, débus- Exploitation
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

débusqueuse)
queuse, etc.) Fermeture
Exploration
Effectuer des tâches reliées au
Aménagement
Agents d’entretien nettoyage des bâtisses et tentes Bonne forme physique
Exploitation
dans les camps
Fermeture
Exploration
Organiser l’entrée et la sortie de
Responsable de la logistique Aménagement
marchandises, de combustible, Savoir lire et écrire
du camp Exploitation
d’échantillons, etc.
Fermeture
Exploration
Aménagement
Soudeur/soudeuse Effectuer des travaux de soudure Capable de faire de la soudure
Exploitation
Fermeture
Exploration
Offrir un service d’interprétation
Aménagement
Traducteur/traductrice sur le terrain et effectuer une Avoir une maîtrise d’au moins 2 langues
Exploitation
traduction écrite de documents
Fermeture
Coordonner les essais en labora-
toire, préparer des échantillons
Technicien(ne) de laboratoire et divers procédés chimiques. Exploitation Détenir un diplôme technique
Transcrire et analyser les données
émanant des levés
2020
9.2.2. DÉFINITION DE L’EMBAUCHE LOCALE
La définition de l’embauche locale peut varier selon la perception des parties prenantes.
La perception du mot « local » peut varier selon l’ampleur de la zone géographique considérée :

Pays - Sénégal Régions - Départements Commune

Il faut également considérer les éléments suivants dans la définition :


✓ Depuis combien de temps les gens doivent-ils résider dans la zone géographique
identifiée pour être éligibles ?
✓ Également, les fournisseurs et sous-traitants sont-ils calculés dans l’embauche
de la compagnie minière ?
Pour cette raison, il est recommandé de définir l’embauche locale, projet par projet, avec l’ensemble
des parties prenantes concernées.

9.2.3. ACTEURS ET RÔLES

Exploitants miniers
Mettre en place une politique d’embauche locale pour promouvoir le
développement de compétences des communautés à travers des programmes
y afférents.

Employés
Identifier les besoins sur les compétences actuelles et celles à développer, contri-
buer à la définition de la stratégie d’embauche, en charge de recommander
des membres de leur famille ou communauté pour être embauchés par la mine.

Fournisseurs
Contribuer aux programmes de formation pour le développement de
compétences, former leurs employés.

Administration locale et Ministère


Contribuer au plan de développement d’embauche locale et au développe-
ment des compétences, contribuer aux programmes de formation pour le
développement de compétences, former leurs employés, surveiller la mise
en œuvre de la politique d’embauche locale.

ONG, OCB et populations locales


Participer aux études sur les compétences actuelles et requises, contribuer
à la définition de la stratégie d’embauche, surveiller la mise en œuvre de la
politique d’embauche locale, recommander des opportunités d’amélioration,
se former/contribuer aux programmes de formation pour le développement
de compétences, encourager les femmes et les jeunes à développer leurs
compétences dans tous les domaines d’activités socio-économiques.
9.2.4. LOIS, RÈGLEMENTS ET AUTRES STRATÉGIES
Conformément aux dispositions du Code minier du Sénégal de 2016, en son article 109, les titulaires de
titres miniers et leurs sous-traitants sont tenus de :
• Accorder la préférence, à qualification égale, au personnel sénégalais
• Mettre en œuvre un plan de formation et de promotion du personnel sénégalais
de l’entreprise en vue de son utilisation dans toutes les phases de l’activité minière
• Promouvoir l’égalité des chances à l’emploi entre les femmes et les hommes dans
la sphère professionnelle
• Garantir l’équité salariale entre les employés féminins et masculins à qualification égale
• Former le personnel sénégalais de l’entreprise
Thématiques économiques

Des décrets peuvent déterminer, en fonction des nécessités économiques, démographiques et


sociales, les possibilités d’embauche des titulaires de titres miniers et de leurs sous-traitants. Ils
peuvent, en vue du plein emploi de la main-d’œuvre nationale, interdire ou limiter l’embauche de
travailleurs étrangers, pour certaines professions ou certains niveaux de qualifications personnelles.
Selon le Code minier communautaire de l’UEMOA (article 16), les pays Ouest-Africains membres,
garantissent aux exploitants miniers, à leurs fournisseurs et à leurs sous-traitants le libre choix de la
politique de gestion des ressources humaines. Toutefois, en cas de recrutement, une préférence doit
être accordée, à qualifications égales, aux résidents des pays d’Afrique de l’Ouest.
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

Selon les Principes de l’OCDE à l’intention des multinationales, les entreprises devraient dans la
mesure du possible, employer le personnel local et assurer leur formation en vue d’améliorer leur
niveau de qualification, en coopération avec les représentants des travailleurs et avec les autorités
publiques compétentes.

9.2.5. SITUATION ACTUELLE


Selon le Role of Mining in National Economies du Conseil International des Mines et Métaux (2016),
le nombre d’emplois reliés au secteur minier en 2011 était de 41 200, sur un total de 3 777 900 emplois
au Sénégal. Les rapports annuels de l’ITIE renseignent sur le nombre d’employés des sociétés minières
participantes.
L’industrie représente donc environ 1,1 % des emplois du pays. Le secteur minier industriel au
Sénégal existe depuis moins de trente (30) ans et pour le secteur commercial de l’or, c’est depuis moins
de dix (10) ans.
A titre illustratif, dans la région de Kédougou, Petowal Mining Company et Sabodala Gold Opérations sont
les seuls opérateurs à grande échelle. En conséquence, la disponibilité des compétences spécialisées est
faible pour les métiers tels que les mécaniciens industriels, les ouvriers métallurgistes, les électriciens,
les tuyauteurs et les conducteurs d’engins lourds.
Les entreprises minières doivent donc travailler de concert avec les administrations locales et les
collectivités, afin de développer les compétences et améliorer l’employabilité des femmes et des hommes
à proximité des sites miniers.
Au sein de l’entreprise, la formation continue doit être instaurée pour poursuivre le développement
de compétences. Par exemple, l’entreprise Petowal Mining Company a effectué une évaluation des
performances des employés pour identifier les manques de compétences.
Ainsi, des formations sont prévues dans les domaines de développement suivants :
• Leadership et management
• Compétences techniques (par ex. exploitation minière, études, traitement et mesure)
• Compétences informatiques
2020

• Communication (y compris l’apprentissage du français et de l’anglais)


9.2.6. BONNES PRATIQUES
• Définir, l’emploi local en collaboration avec les • Communiquer sur la performance de l’entreprise
parties prenantes et déterminer leurs attentes en matière d’embauche locale (information
publiée sur le site web, au niveau de la commu-
• Bien mettre en évidence les exigences quant au
nauté, dans les réseaux sociaux, etc.)
nombre d’années de résidence dans la région
dans la définition du personnel local. Cela évite- • Adopter des politiques et des conditions de tra-
rait un afflux de travailleurs des autres régions à la vail favorables à la famille, notamment pour les
recherche d’opportunités liées au projet minier femmes (congés de maternité, horaires flexibles,
etc.)
• Définir les besoins et les objectifs visés par
l’entreprise à court et à long terme pour l’emploi • Adopter des politiques inclusives pour les
local (type et nombre de postes, formation personnes à mobilité réduite et les personnes
requise, etc.) (évaluer la demande) handicapées (par exemple, viser 5 % de repré-
sentativité)
• Mener une enquête visant à déterminer les
compétences et les qualifications disponibles • S’assurer que l’infrastructure du site de la mine
à l’échelle locale (évaluer l’offre et comment et l’environnement de travail ne constituent pas
la bonifier) un obstacle à l’emploi des femmes (par ex. veiller
à ce que l’hébergement et les installations sani-
• Établir les règles visant l’emploi à tous les
taires comprennent des installations séparées
échelons : emplois non spécialisés, spécia-
pour les hommes et les femmes; s’assurer que
lisés et de niveau professionnel; emplois
les uniformes du site répondent aux normes de
occasionnels, d’une durée déterminée et
sécurité, tout en étant culturellement adaptés
permanents; travail dans l’entreprise ou à
aux hommes et aux femmes)
contrat; employés locaux, nationaux, ressor-
tissants de pays tiers et expatriés; toutes les • Préparer des programmes de formation pour
personnes gravitant autour du projet doivent aider les personnes à trouver un autre emploi en
être en mesure de comprendre les règles et cas de fermeture de la mine
elles doivent être expliquées clairement aux
collectivités territoriales
Un exemple de bonne pratique
• S’assurer que tous les acteurs sur les lieux visant à instaurer la confiance
(propriétaires, entrepreneurs en ingénierie, à l’égard du processus
en approvisionnement et en construction)
appliquent uniformément les règles
d’embauche locale
Dans le cadre de sa stratégie de recrutement,
• Inclure des clauses dans le processus d’appel
une compagnie minière a recours à une loterie
d’offres qui favorisent les entreprises qui
publique pour combler les postes non spécialisés
emploient localement ou qui exigent que les
garantissant ainsi l’équité et la transparence de
entrepreneurs forment des employés locaux
son processus.
pour réaliser le travail
Pour participer à la loterie, les demandeurs
• Rédiger un document sur l’emploi à la mine
d’emploi sont tenus d’assister à une séance
(types de postes, critères, etc.), qui pourra être
d’informations, tenue une fois par semaine sur la
consulté par tout le monde. Le contenu doit être
place publique du village. Les documents relatifs
simple et se limiter à une page contenant les
à la demande d’emploi étaient immédiatement
dix (10) questions les plus souvent posées
placés dans une boîte verrouillée et transparente.
• Mettre en place des dispositifs incitatifs afin de la fin de la séance, la boîte est rapportée aux
favoriser l’embauche locale bureaux de l’entreprise par l’observateur désigné.
Chaque fois qu’un poste non spécialisé doit être
• Offrir un service de transport pour les employés
pourvu, l’entreprise procède à un tirage sur la
vivant dans un rayon de cinquante (50) à cent
place publique du village, et le nom des gagnants
(100) km pour réduire la nécessité de s’installer à
est lu à voix haute. Bien que cette procédure ait né-
proximité du projet
cessité un peu d’originalité dans son organisation,
la transparence parfaite de cette stratégie a été
gagnante sur tous les plans.
Thématiques économiques
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

Exemples de compagnies minières implantées au Sénégal


Teranga Gold
Un comité de recrutement composé de représentants Un fort accent est mis sur la formation et le
de la communauté et de Teranga Gold se réunit développement professionnel des employés.
chaque samedi pour recruter la main d’œuvre non Ainsi 247 employés sont passés à une catégorie
qualifiée issue des villages environnants. professionnelle supérieure en 2018; huit (8) heures
de formation en leadership par employé ont été
A Sabodala, la société Teranga Gold emploie
prodiguées en 2018 contre trois (3) heures en 2016;
maintenant plus de 1 300 personnes (2018) :
quatre-vingt-six (86) cours de formation étaient
• 95 % sont des Sénégalais disponibles pour les employés en 2018 contre
quarante-trois (43) en 2016.
• 54 % proviennent des régions de Kédougou
et de Tambacounda, dont 36 % des localités
environnantes de la mine
Petowal Mining Company (PMC)
• 30 % des ouvriers issus de la Commune de
• 41 % du reste du Sénégal
Tomboronkoto (objectif de 35 %)
La stratégie d’embauche est également axée sur
• 55 % des ouvriers issus de la région de Kédougou
l’attractivité pour les femmes qui représentent
8 % des employés, et qui bénéficient d’un congé de • 91 % des ouvriers issus du Sénégal (850 travailleurs)
maternité de onze (11) mois, bien au-dessus des
normes nationales.
2020
9.3. FICHE
APPROVISIONNEMENT
LOCAL

économie

CETTE FICHE FAIT RÉFÉRENCE


AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DES NATIONS UNIES (ODD) :

9.3.1. MISE EN CONTEXTE ET DÉFINITION


Aussi appelé contenu local ou achat local, l’approvisionnement local se réfère à l’achat de biens et
services des entreprises locales.
Il n’y a pas une définition unique et standard de l’approvisionnement local. Cependant, de
nombreux pays définissent la notion de « local » en fonction de ces éléments : la situation géographique, la
participation et le contenu local ou valeur ajoutée.
Situation géographique
Il est exigé que l’immatriculation, la constitution ou les activités de l’entreprise aient lieu dans la région,
le pays ou au niveau local-local (communauté impactée par les activités minières).
Participation
Il est exigé que les capitaux de l’entreprise soient détenus en majorité par des citoyens du pays (sauf
indication autre), ou qu’un pourcentage des dirigeants et/ou des employés soient des citoyens du pays.
Contenu local ou valeur ajoutée
Il est exigé que :
• Les biens, travaux et services soient produits ou fournis localement
• Des composants fabriqués localement et/ou de la main d’œuvre locale soient utilisés ou
• De la valeur soit ajoutée aux produits ou services dans le pays
Tout comme pour l’embauche locale (réf. fiche Embauche locale), il importe pour les exploitants
miniers de définir les facteurs déterminants et les objectifs d’approvisionnement local, d’établir des
règles pour la localisation des sources d’approvisionnement en fonction des différents niveaux de
services, définir l’approvisionnement local et s’assurer de l’application des règles.
Types de fournisseur par phase de l'exploitation minière
LÉGENDE :
1-EXPLORATION 2-AMÉNAGEMENT/CONSTRUCTION 3-EXPLOITATION 4-FERMETURE/RÉHABILITATION

TYPE DE FOURNISSEUR 1 2 3 4
Aménagement de réseaux de drainage ✓
Arpentage ✓
Biens et services associés à des projets de développement
✓ ✓ ✓
communautaire
Construction de camps ✓ ✓
Contrats de forage ✓ ✓ ✓
Coupe de lignes ✓ ✓
Thématiques économiques

Excavation de tranchées à l’aide de machinerie lourde ✓ ✓ ✓


Démantèlement de lignes de transport d'énergie ✓ ✓ ✓ ✓
Denrées alimentaires, cuisine, logement et services de traiteur ✓ ✓ ✓ ✓
Échantillonnage et analyse de l’eau ✓ ✓ ✓ ✓
Entretien aéroportuaire ✓ ✓ ✓ ✓
Entretien routier ✓ ✓ ✓ ✓
Études environnementales et sociales préliminaires ✓
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

Experts-conseils (p. ex. dans le secteur environnemental,


✓ ✓ ✓ ✓
socioéconomique)
Exploitation minière à forfait (souterraine et à ciel ouvert) ✓ ✓
Fourniture de marchandises (p. ex. combustibles, équipements
✓ ✓ ✓ ✓
de sécurité)
Location d’équipements et de véhicules, approvisionnement
✓ ✓ ✓ ✓
en combustibles
Plantation d’arbres ✓
Possible traitement continu de l'eau ✓ ✓ ✓ ✓
Restauration de sites, abattage et plantation d'arbres ✓ ✓ ✓ ✓
Restauration des sites ✓
Services de construction ✓ ✓ ✓ ✓
Services de laboratoire ✓ ✓ ✓ ✓
Services de logistique, location d’hélicoptères et d’avions ✓ ✓ ✓ ✓
Services de recyclage et d'élimination de déchets ✓ ✓ ✓ ✓
Services de sécurité continus sur le site ✓ ✓ ✓ ✓
Services de traiteur et d'entretien ménager ✓ ✓ ✓ ✓
Services de transport et d'expédition ✓ ✓ ✓ ✓
Soutien technique pour transport aérien ✓ ✓ ✓ ✓
Transport par camion ✓ ✓ ✓ ✓
2020
9.3.2. ACTEURS ET RÔLES

Exploitants miniers
Collaborer avec les gouvernements, les autres exploitants miniers et les
fournisseurs principaux pour le transfert de compétences et de connaissances aux
entreprises locales, rechercher activement les possibilités de s’approvisionner
localement, cofinancer des programmes d’approvisionnement local, mettre en
place des programmes et des politiques d’approvisionnement local, tout en
assurant le suivi et la reddition de comptes.

Employés
Informer leurs proches des opportunités d’approvisionnement à la mine,
informer leurs employeurs de l’existence des fournisseurs locaux potentiels
et des opportunités de développement des capacités afin de répondre aux
besoins de la mine.

Fournisseurs
Effectuer la veille pour les appels d’offres des compagnies minières et y
répondre, identifier les compétences manquantes et faire la demande de
formation auprès de la compagnie minière, développer leur offre de produits
et services pour répondre aux demandes et standards de l’industrie minière.

Administration locale et Ministère


Encourager et outiller les compagnies locales et les fournisseurs à se regrouper
en grappes, saluer la participation des agences publiques à ces grappes, faciliter
le développement de réseaux de fournisseurs et d’industries locaux et inciter
les compagnies minières à développer leur programme d’approvisionnement
local.

ONG, OCB et populations locales


Contribuer à la définition de l’approvisionnement local et au dévelop-
pement de programmes, identifier les personnes / entreprises qui devraient
y participer, encourager la participation des minorités et des femmes, jouer
un rôle d’alerte pour assurer que les compagnies minières respectent
leurs engagements.

9.3.3. LOIS, RÈGLEMENTS, ET AUTRES STRATÉGIES


Selon l’article 11.5 de la directive minière de la CEDEAO, les exploitants miniers doivent favoriser
les achats de matériaux et de produits en provenance des états membres, en se conformant le plus
possible aux normes de sécurité, d’efficacité et de rentabilité. C’est la même intention qui est exprimée
dans la Vision du régime minier de l’Afrique.
Selon le Code minier communautaire de l’Union Économique et Monétaire de l’Ouest Africain
(UEMOA) (Art. 14), les pays de l’Afrique de l’Ouest membres de l’Union garantissent aux exploitants
miniers le libre choix des fournisseurs, des sous-traitants ainsi que des partenaires. Toutefois, les
exploitants miniers, leurs fournisseurs et leurs sous-traitants utilisent autant que possible les services
et matières d’origine communautaire, les produits fabriqués ou vendus dans l’Union dans la mesure
où ces services et produits sont disponibles à des conditions compétitives de prix, qualité, garantie et
délais de livraison.
Selon le Code minier sénégalais (Loi no. 2016-32 du 8 novembre 2016), en son article 85, les titulaires de
titres miniers ont le libre choix de leurs fournisseurs, sous-traitants et partenaires. Toutefois, ils doivent
élaborer et publier annuellement un plan de passation des marchés.
Ils doivent aussi utiliser, autant que possible, les biens et services provenant du Sénégal, des produits
fabriqués ou vendus au Sénégal dans la mesure où ces services et produits sont disponibles à des
conditions compétitives de prix, de qualité, de garanties et délais de livraison.

9.3.4. SITUATION ACTUELLE


L’approvisionnement local reste parmi les thématiques les plus importantes selon les consultations
publiques réalisées dans le cadre de ce projet. En effet, cette thématique a été identifiée par les
communautés locales comme une excellente façon de contribuer à l’économie locale et au
Thématiques économiques

rehaussement du niveau de vie des populations.


Au niveau national, les compagnies minières emploient 23 559 personnes dont 23 229 de nationaux
et 330 de non nationaux, selon les rapports de l’ITIE. L’analyse du ratio des emplois locaux (nationaux)
sur le total des emplois créés par les sociétés minières montre que 98,6 % de l’emploi est local.
Dans les régions minières, la sous-traitance provient essentiellement des besoins des compagnies
aussi bien en exploration, en développement qu’en exploitation. Cette activité de sous-traitance
couvre différents domaines qui sont, soit, liés au fonctionnement général des sites miniers tels que la
sécurité, l’équipement du personnel, etc., soit, spécifique à l’activité minière, comme la restauration par
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

exemple. Quant à la sous-traitance relative aux besoins en services, elle se résume à des études ou du
service-conseil, à de l’hôtellerie, etc.
Tableau : Typologie des besoins des entreprises minières
Matériels électriques,
Restauration Forage, dynamitage Carburants, lubrifiants
mécanique, énergétique
Sécurité, équipement Équipements Matériel médical,
Assurances
du personnel automobiles pharmaceutique
Location de véhicules Immobilier Matériels de laboratoire Quincaillerie, Plomberie
Téléphonie, Matériels hydraulique,
Hôtellerie Logistique
eau, électricité industriel et de forage
Matériels informatiques,
Matériel construction,
Maintenance Études, consultations bureautique,
Menuiserie
multiservices

L’essentiel des dépenses d’approvisionnement sont concentrées dans l’achat de biens (matériel au
sens large). Ces achats de biens sont, soit, directement liés au fonctionnement des sites miniers, soit,
spécifiques à l’activité minière. Les besoins en services non rattachés à l’activité minière se confinent
dans des missions de consultance, d’hôtellerie, d’assurances, etc.
L’analyse des données relatives aux achats des entreprises minières recueillies dans toutes les régions
minières par ENDA LEAD Afrique francophone (AF) révèle que le secteur privé national est en train de faire
des efforts non négligeables dans l’absorption des offres disponibles auprès des compagnies.
Prenons l’exemple de l’entreprise Sabodala Gold Operations (SGO), le tableau suivant renseigne sur le
niveau d’absorption des opportunités par les fournisseurs de biens et services sénégalais.
2020
Classification achat par origine SGO
Tambacounda 6 %

Saraya 16 %

Évolution /Source
zoning
:
achat locaux (CFA)
Données de terrain et site web
Total78Saraya
Kédougou % Total Kedougou
(www.sabodala.com), 2019 Total Tamba

Source :
600 M Données de terrain et site
(www.sabodala.com), 2019
Évolution / zoning achat locaux (CFA)
500 M
Total Saraya Total Kedougou Total Tambacounda
Évolution / zoning achats locaux (CFA)
600 M 400 M

500 M
300 M
400 M
200 M
300 M

200 M 100 M

100 M

2013 2014 2015 2016 201


2013 2014 2015 2016 2017 2018

2013 2014 2015 2016 2017 2018


2013 2014 2015 2016 2017 2018

Saraya 45.8 52.1 67.7 54.3 51.6 123.1


Saraya 45.8 52.1 67.7 54.3 51.6 123.1

Kédougou 100.3
Kédougou 170 100.3
235.1 389 170 407.9 235.1
592.9 389 407.9 592.9

Tambacounda 88.2 53.2 105.5 52.1 25.2 43.1


Tambacounda 88.2 53.2 105.5 52.1 25.2 43.1

En termes d’offre
Dans les zones minières du Sénégal, les commerces sont multiples, mais de taille relativement limitée et
avec un niveau d’organisation souvent peu développé. La faiblesse des infrastructures (électrification,
chaîne de froid, conditions d’hygiène et de sécurité, boutiques et bâtiments, etc.) limite l’accès des
entreprises au secteur minier. Les entreprises manquent souvent d’équipements ou de personnel qualifié
pour répondre aux besoins de l’industrie minière.
Dans les zones comme Kédougou, Matam et Tambacounda, dont les zones d’achalandage sont éloignées
les unes des autres, le coût du transport est élevé.
Le niveau d’information sur les marchés, les offres, les normes et les procédures d’appel d’offres reste
encore faible et les difficultés d’accès aux produits financiers limitent la croissance du commerce. Sur
certains segments, la faiblesse de l’offre est évidente. Par contre, certains acteurs émergents consolident
une offre de qualité avec de réelles perspectives de développement, y compris auprès du secteur minier
industriel.

En termes de demande
L’industrie minière gagnerait à clarifier la demande et à communiquer davantage sur les segments
d’achat, sur leur importance et sur les normes et niveaux d’exigence associés.
Thématiques économiques

9.3.5. BONNES PRATIQUES


• Créer une base de données des fournisseurs de ✓ Prévenant à l’avance les entreprises lo-
biens et services cales des éventuelles demandes pour leur
permettre de mieux s’y préparer
• Renforcer les offres de formation, d’encadrement
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

et de formalisation des petites et moyennes • Faire le suivi de la performance (nombre


entreprises locales d’entreprises locales dans la base de données,
valeur des services et contrats locaux, etc.)
• Inclure des primes et des pénalités dans les
modalités des contrats afin de favoriser • Développer, en collaboration avec les collectivités
l’approvisionnement local territoriales, les infrastructures nécessaires pour
appuyer le développement d’entreprises locales
• Garantir la disponibilité des informations et (centre d’aide aux entreprises, programme de
disposer de mécanismes de suivi micro-crédit pour les entrepreneurs locaux, etc.)
• Soutenir les organisations et les initiatives • Considérer les groupes vulnérables (femmes,
qui offrent de la formation aux entreprises locales jeunes, handicapés) dans le développement
en place et nouvellement fondées, et les d’entreprises locales
accompagner pour qu’elles puissent s’enregis-
trer officiellement • Mettre en place des processus de sélection
adéquats pour évaluer la capacité et la volonté
• Organiser des tournées de présentation, des des fournisseurs et des partenaires à respecter
assemblées publiques locales et des journées des normes élevées de rendement sur le plan
portes ouvertes pendant les visites des lieux environnemental et social ainsi qu’en matière de
afin d’informer régulièrement les fournisseurs santé et de sécurité au travail
potentiels quant aux exigences opérationnelles
et aux perspectives • Dynamiser des mécanismes de concertation de
l’ensemble du secteur minier en lien avec les
• Favoriser la transparence et l’équité avec des acteurs de l’offre locale (table de concertation)
systèmes ouverts en ligne et coordination des initiatives prises en termes
• Être inclusif et permettre aux petites entreprises d’appui aux achats locaux
d’avoir accès aux mécanismes, par exemple en : • Au niveau de la région de Kédougou, appuyer
✓ Mettant à leur disposition des formulaires la structuration et l’organisation de la filière de
de déclaration d’intérêt et des documents l’orpaillage artisanal afin d’optimiser les liens
d’appel d’offres avec les achats locaux et les fournisseurs de
la région
✓ Désignant toujours la personne-ressource
dans l’équipe d’approvisionnement pour • Auditer la chaîne d’approvisionnement pour
chaque soumission s’assurer que les droits humains sont respectés
et qu’il n’y a pas de travail forcé, ni de travail
2020

✓ Permettant que la présentation des offres soit des enfants


faite par courriel, poste ou en main propre
Exemples de compagnies minières implantées au Sénégal /en Afrique

L’exemple d’une entreprise active en Afrique de l’est


Une compagnie minière en activité en Afrique de l’Est soutient activement la création de centrales d’achat pour
les produits agricoles. Les centrales achètent les fruits, légumes et produits secs des agriculteurs locaux et les
revendent à des gros clients, comme l’entreprise minière.
Le prix de vente à l’entreprise est plafonné à une petite marge au-dessus du prix du marché applicable, afin
d’empêcher l’inflation. On estime qu’environ 8 000 agriculteurs (dont la majorité sont des femmes), fournissent
approximativement 125 tonnes de fruits et légumes par mois à ces centrales d’achat.

L’exemple de Petowal Mining Company (PMC)


Une bonne partie des biens et services indispensables à l’exploitation de la mine de Mako sont hautement
spécialisés et parfois uniquement disponibles auprès de fournisseurs internationaux. Grâce aux efforts de PMC,
plusieurs de ces fournisseurs ont immatriculé leurs entreprises au Sénégal et sont en train d’y localiser des
éléments de leurs opérations. L’entreprise soutient également les efforts de fournisseurs sénégalais visant
à stocker localement les pièces indispensables à l’exploitation minière. Ces efforts incluent notamment des
options d’entreposage dans la région de Kédougou. En 2018, environ 75 % de leurs biens et services ont été
achetés par des sociétés sénégalaises. Ils estiment que les dépenses en biens et services aux niveaux local,
national et régional, généreront entre neuf (9) et douze (12) milliards de FCFA durant la construction, et trois (3)
à 4,5 milliards de FCFA durant l’exploitation.
Dans la région de Kédougou, Petowal Mining Company (PMC) collabore activement avec les fournisseurs
locaux pour améliorer leurs opportunités de participation à la chaîne d’approvisionnement de la mine de
Mako. Un groupe de travail pour l’approvisionnement local a notamment été créé en 2018 pour renforcer la
communication avec les fournisseurs locaux et mettre en place des mesures visant à surmonter les obstacles
qui les empêchent de participer à la chaîne d’approvisionnement. PMC a accompagné les communautés locales
dans la création de diverses coopératives de fournisseurs pour renforcer leur accès aux marchés, aux aides
institutionnelles et au financement.
Il s’agit notamment des coopératives suivantes :
• Coopérative de Lanaya qui cultive des céréales et commercialise des produits maraîchers
• Coopérative d’éleveurs de volailles de Tomboronkoto
• Coopérative de femmes de Niéméniké
• Coopérative des bouchers de Mako
Thématiques économiques
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

L’exemple de Sabodala Gold Operations (SGO)


Après un processus consultatif qui a duré dix-huit (18) mois, SGO a pu identifier les actions prioritaires qui
favorisent une croissance économique durable. Parmi celles-ci, une démarche de partenariat avec les
fournisseurs locaux a été mise en œuvre. SGO a identifié à Kédougou un bassin de fournisseurs de biens
et services qui présentaient des capacités leur permettant, après une mise à niveau, de pouvoir accéder
à la commande de SGO.
C’est ainsi que l’entreprise, sur fonds propres, a organisé à leur profit des sessions de formation variées
dans des domaines tels que la conformité comptable, administrative et fiscale, la passation de marchés,
la santé et sécurité au travail, pour ne citer que ceux-là. Ces compétences acquises, nécessaires pour
que SGO puisse les inscrire dans sa base de données de fournisseurs, ont permis à certains d’entre eux,
d’exécuter des marchés de SGO.
En 2017, à la suite de constats relatifs à des manquements qui ne permettaient pas à certaines entreprises
de respecter les exigences de SGO, notamment en matière de quantité, de qualité et de délai, l’entreprise
a confié à un cabinet de Kédougou la mission d’élaborer et de mettre en œuvre un programme de
formation et de coaching en gestion d’entreprise pour des fournisseurs ciblés. Ainsi, de février à octobre
2018, quinze (15) entreprises ont bénéficié d’un plan de développement, après qu’un diagnostic précis
sur leurs besoins en renforcement des capacités en matière de gestion d’entreprise ait été établi.
SGO poursuit sa démarche d’accroissement des achats locaux, et a, dans le cadre de la Chambre des
Mines, et avec la participation des autres sociétés minières de la région de Kédougou, entamé une
réflexion plus large afin qu’une approche commune des achats locaux soit mise en œuvre pour le
bénéfice de tous, et en particulier celui des fournisseurs locaux.
2020
9.4. FICHE
INDEMNISATION ET
COMPENSATION

économie

CETTE FICHE FAIT RÉFÉRENCE


AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DES NATIONS UNIES (ODD) :

9.4.1. DÉFINITION ET MISE EN CONTEXTE


L’arrivée d’un projet minier est toujours source de concurrence quant à l’accès aux terres entre les
sociétés minières et les populations, avec des répercussions sur la vie et les moyens de subsistance
des communautés situées à proximité. L’exploitation minière nécessite parfois la relocalisation des
communautés riveraines des sites miniers, exemple, celle de Sabodala.
En cas de déplacement, les femmes sont les plus vulnérables car elles sont souvent exclues des
consultations et bénéficient rarement des compensations. Elles sont ainsi exposées aux violences basées
sur le genre, à l’instar des jeunes.
La compensation est un mécanisme juridique qui consiste à remettre à quelqu’un une valeur ou un bien
en réparation d’une prestation, voire, en réparation d’un dommage.
La compensation fait suite à (i) une perte de terrain complète ou partielle, (ii) une perte de structures et
d’infrastructures (puits, clôture, école, case de santé, etc.), (iii) une perte de revenus, (iv) une perte de
droits ou (v) une perte de cultures.
L’indemnisation est le dédommagement d’un préjudice subi. Elle se fait soit par le rétablissement de la
situation antérieure, soit par l’allocation d’une somme d’argent.
L’indemnisation doit permettre la réparation du préjudice économique, personnel et patrimonial.
Le préjudice indemnisable doit être :
• Direct, en ce sens qu’il faut qu’il fasse naître la mise œuvre de l’expropriation en se rattachant à cette
dernière par un lien étroit de causalité
• Certain, car les préjudices éventuels ne sont pas remboursés sont considérées comme admissibles, ou
pouvant prétendre à une indemnisation :
• Les personnes dont les droits fonciers ou les droits d’utilisation des terres seront acquis par
expropriation conformément aux lois du pays hôte
• Les personnes dont les droits fonciers ou les droits d’utilisation des terres seront acquis par des
règlements négociés, dans les cas où l’échec des négociations aurait mené à l’expropriation ou à
d’autres mesures obligatoires
• Les collectivités ou les groupes qui perdent l’accès à l’utilisation de ressources qui étaient auparavant
protégées en vertu de droits d’utilisation traditionnels ou reconnus
• Les personnes évincées des terres sur lesquelles elles n’ont pas de droits d’utilisation traditionnels
ou reconnus
• Les personnes visées par des restrictions d’accès aux terres ou à d’autres ressources, notamment
les ressources marines et aquatiques, les produits forestiers, l’eau potable, les plantes médicinales,
les zones de pâturage et de culture
Thématiques économiques
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

Dans un mécanisme traditionnel d’indemnisation, voici les étapes


qui devraient être suivies par les exploitants miniers :

ÉTAPES BUTS
Communication avec les populations touchées et consultation en continu

Détermination des zones concernées Pour déterminer quelles sont les terres, les populations et les
structures touchées.

Recensements et levés Pour reconnaître les propriétaires et les biens qu’ils possèdent; pour
évaluer le niveau de santé des populations, les stratégies de
subsistance et déterminer les répercussions possibles. Pour
sensibiliser les personnes touchées et les informer.

Calcul des pertes Pour recueillir de l’information et déterminer l’incidence sur la


valeur des terres, des cultures, des bâtiments et des autres biens
visés.

Préparation du plan d’action Pour concevoir les plans d’indemnisation et de relocalisation afin
visant la relocalisation d’offrir des options d’indemnisations aux personnes touchées.

Pour aider à déplacer les gens, effectuer les paiements, offrir de


Relocalisation
l’aide et poursuivre les séances de consultation.

Rétablissement des Pour aider les gens à gagner leur vie de manière indépendante.
moyens de subsistance

Suivi en continu des Pour faire un suivi de la refocalisation jusqu’au rétablissement des
moyens de subsistance moyens de subsistance.
2020
9.4.2. ACTEURS ET RÔLES

Exploitants miniers
Analyser les zones concernées et faire une étude sur les populations impac-
tées, réaliser un plan de compensation/indemnisation/relocalisation qui
tienne compte de l’analyse, impliquer les parties prenantes dans la démarche,
tenir un registre des compensations, communiquer régulièrement sur l’avan-
cement, maintenir un accès à l’information et tenir ses engagements, mettre
en place un mécanisme de gestion des plaintes liées à l’indemnisation.

Employés
Être à l’écoute des préoccupations des parties prenantes; assurer le relais entre
les populations et l’exploitant minier afin d’assurer la transmission des plaintes
et des réclamations; respecter les Droits de l’Homme dans les relations avec les
populations.

Administration locale et Ministère


Veiller au respect des engagements de l’exploitant minier.

ONG, OCB et populations locales


Veiller au respect des engagements de l’exploitant minier; s’assurer que
les groupes vulnérables (les femmes, les jeunes et les handicapés) soient bien
impliqués et représentés dans les processus d’indemnisation/compensation.

9.4.3. LOIS, RÈGLEMENTS, ET AUTRES STRATÉGIES


Selon l’article 93 du Code minier du Sénégal, les exploitants miniers doivent supporter toutes les
charges relevant de l’application des dispositions sur l’occupation des terres. L’occupation des terres
donne droit aux propriétaires ou aux occupants du sol à une juste indemnisation pour tout préjudice
matériel causé.
Selon la Norme 5 de la Société financière internationale (SFI) sur l’acquisition de terres et la
réinstallation largement utilisée par les grandes entreprises, les exploitants miniers qui doivent
indemniser/réinstaller des populations doivent suivre les principes suivants :
• Explorer les options pour concevoir le projet afin d’éviter les déplacements physiques ou
économiques (art. 5.8)
• Offrir une indemnisation au coût de remplacement intégral permettant d’améliorer ou de rétablir les
niveaux de vie ou moyens d’existence (art. 5.9)
• Appliquer systématiquement et de façon transparente les normes d’indemnisation (art. 5.9)
• Engager les parties prenantes dans le dialogue, en leur offrant des options et des alternatives.
Maintenir l’accès à l’information durant toutes les phases du projet (art. 5.10)
• Mettre en place un mécanisme de gestion des plaintes (art. 5.11)
• Procéder à un recensement pour recueillir les données socio-économiques de référence lorsqu’un
déplacement involontaire est inévitable (art.5.12)
• Entamer des procédures d’expropriation ou autres procédures juridiques si les offres d’indemnisation
qui répondent aux normes de la SFI sont rejetées. L’exploitant minier saisira les opportunités de
collaborer avec l’organisme gouvernemental responsable (art.5.13)
• Suivre et évaluer l’exécution d’un Plan de restauration des moyens d’existence et prendre des
mesures correctives. Selon la complexité de la réinstallation, des spécialistes peuvent être sollicités
pour des conseils (art. 5.14)
• Corriger les effets négatifs de la réinstallation de façon conforme au plan et aux exigences de la
norme et au besoin, faire un audit externe du plan (art. 5.15)
• Documenter toutes les transactions d’acquisition des droits sur les terres, ainsi que les mesures
d’indemnisation et les activités de réinstallation (art. 5.19)
• Offrir aux populations à déplacer toutes les options faisables de réinstallation (art.5.20)
Thématiques économiques

• Respecter les institutions sociales et culturelles (art. 5.20)


• Ne pas effectuer d’expulsions forcées sauf si conformes à la loi et aux exigences de la SFI (art. 5.24)
• Mettre au point un Plan de restauration des moyens d’existence pour les populations qui doivent
subir un déplacement économique (art.5.25)
• Veiller à ce que leur indemnisation soit versée de manière transparente, cohérente et équitable
(art.5.25)
• Indemniser les propriétaires pour le coût de restauration des activités commerciales dans un autre
lieu, la perte nette des revenus pendant la période de transition et les coûts du transfert et de la
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

réinstallation de ses infrastructures (usines, machines ou autres équipement) (art.5.27)


• Laisser la responsabilité au gouvernement pour la réinstallation ou le déplacement économique
lorsqu’il y a acquisition de terres. Collaborer avec l’organisme gouvernemental responsable, dans la
limite permise par celui-ci, est donc nécessaire, pour obtenir des résultats conformes aux objectifs
de la présente norme de performance (art.5.30, 5.31 et 5.32)

9.4.4. SITUATION ACTUELLE


Il existe des mécanismes définis par le Code minier préalable indemnisation. Le plan d’action s’appuie
de 2016 pour l’indemnisation et la compensation également sur la politique RSE de l’entreprise et
des personnes affectées. Il s’agit précisément de des normes et conventions encadrant son activité,
l’article L94. Toutefois, le Code minier énonce le comme les directives de l’ISO 26000 et les principes
principe, mais les modalités sont régies par d’autres de la Société financière internationale (SFI) à l’égard
textes tels que la loi n°76-66 du 2 juillet 1976 portant des communautés déplacées.
Code du domaine de l’État ainsi que la loi n°64-46
À titre illustratif, les populations de Diogo sont
du 17 juin 1964 relative au domaine national.
montées au créneau en avril 2012 pour s’insurger
Il est important de noter que les barèmes contre l’appropriation de leurs terres par la
d’indemnisation prévus par la loi sénégalaise ne compagnie Grande Côte Opérations (GCO). Pour la
permettent pas une compensation minimale de construction de l’usine ainsi que de la route devant
la perte de terres et subséquemment des moyens y mener, des exploitants agricoles ont été expropriés
de subsistance. de leurs terres. Le projet a proposé un montant
d’indemnisation de 3 750 000 FCFA par hectare, soit
Partant d’une situation de référence, le projet GCO
le quintuple de ce que propose l’État du Sénégal.
a mis en œuvre un plan d’action des personnes
Malgré ces efforts, 99 personnes sur les 115 ont
affectées par le projet (PAP’s) visant à dédommager
accepté d’être indemnisées. Les autres ont refusé
la population affectée par ses opérations, confor-
empêchant la poursuite des travaux de GCO.
mément à la loi 64-46 du domaine du Sénégal. Cette
Cette contestation a abouti à des mouvements de
loi dispose que le retrait des terres du domaine
contestation d’une partie de la population de Diogo.
national pour des motifs d’intérêt général est
assimilable à une expropriation et donne lieu Par la suite, un compromis a permis le recasement
au paiement à l’occupant évincé d’une juste et des sept hameaux du village de Foth et Diogo, soit
2020

trente-cinq (35) ménages.


Accès à des logements en dur Facilitation pour l’accès au crédit
Conformément à la loi 64-46 sur le domaine L’une des principales composantes du programme
national, lors du retrait de terres du domaine de réinstallation des personnes affectées par le
national situées en milieu rural pour des motifs projet consiste à faciliter l’accès des populations
d’intérêt général, les indemnités de déplacement aux services financiers notamment l’accès au
des populations doivent être établies en tenant crédit. Une ligne de crédit est octroyée aux chefs
compte exclusivement des constructions. Ainsi, de ménages agricoles pour acheter des engrais,
compte tenu du programme de réinstallation, semences, pesticides etc. GCO a mis en place
les bénéficiaires reçoivent une indemnisation en en partenariat avec Enda AF, une mutuelle de
nature en mettant à leur disposition des bâtiments service communautaire alimentée annuellement à
en dur équipés de réseaux d’évacuation des eaux hauteur de vingt-cinq (25) millions de francs CFA,
usées en substitution aux cases en paille. destinée au financement des producteurs locaux,
notamment les personnes affectées par le projet.
Accès aux services sociaux de base
Les impacts positifs des infrastructures publiques Processus de sélection des bénéficiaires
sur la croissance économique ne sont plus à
Il s’agit des populations des villages bénéficiaires
démontrer, notamment, en milieu rural. Il s’agit
du programme, des autorités locales et admi-
de l’accès à l’eau potable, aux soins de santé,
nistratives et des services techniques au niveau
à l’éducation et à l’énergie à travers la mise en
place d’un système solaire. La réalisation de local. Ces différents acteurs sont mobilisés afin de
ces infrastructures de base a comme objectif de participer à la facilitation de la mise en œuvre du
réduire la vulnérabilité des ménages, car elles programme de réinstallation. A titre illustratif, GCO
influent directement sur leur bien-être physique a adopté une approche participative pour réussir
et améliorent la qualité de vie. Le programme de son plan d’action de réinstallation des PAP’s, en
réinstallation met également à la disposition des mobilisant tous les acteurs locaux et personnes
bénéficiaires des infrastructures de transport ressources de la localité.
(pistes d’atterrissage) et d’irrigation qui ont des
effets indirects sur leur bien-être. Critères de sélection des bénéficiaires
Indemnisations en nature et en numéraire • La résidence : par exemple : pour bénéficier du
aux bénéficiaires programme mis en œuvre par GCO, le chef de
ménage doit résider dans l’un des hameaux
Le projet GCO a mis à la disposition des ménages impactés c’est-à-dire Foth ou Diogo
bénéficiaires des surfaces agricoles (0,5 ha)
équipées par des infrastructures hydro-agricoles • Impact sur l’actif : les actifs du ménage bénéfi-
plus précisément des mini-forages pour faciliter ciaire (terres, cultures, plantations ou construc-
l’accès à l’eau. Ceci afin de dédommager les surfaces tions) doivent être impactés par l’opération
affectées par ses opérations conformément à la d’exploitation
loi du domaine national qui précise que les • Renoncer aux droits d’occupation sur le site :
indemnités sont établies selon les aménagements, engagement du bénéficiaire à renoncer à ses
les plantations et les cultures réalisées par les actifs pour une durée d’au moins trois (3) ans
occupants. L’indemnisation des terres et cultures
a été faite sur la base des barèmes appliqués par la En somme, les droits des communautés à une
législation avec une amélioration remarquable, en indemnisation juste, à l’accès à la terre en compen-
le multipliant par cinq (5). Les indemnisations en sation des pertes d’activités, ne sont pas souvent
numéraire permettent aux bénéficiaires de financer pleinement reconnus et deviennent ainsi des
leurs activités agricoles. sources de conflits réels entre les communautés et
les entreprises, entre les communautés et l’État ou
entre les communautés (agriculteurs et pasteurs)
elles-mêmes, du fait de leur concurrence sur les
espaces de vie restants.
Le manque d’harmonisation des barèmes
d’indemnisation est source de frustrations pour
les communautés riveraines des sites miniers.
9.4.5. BONNES PRATIQUES Sabodala Gold Operations (SGO)
• S’assurer que les groupes vulnérables (les femmes, Concernant SGO, le développement du gisement
les jeunes et les handicapés) sont bien impliqués de Niakafiri devrait entraîner la réinstallation
et représentés dans les processus de compensa- d’environ 650 familles.
tion/indemnisation
À la suite de consultations approfondies avec
• Déterminer l’incidence de l’acquisition des terres les parties prenantes, les travaux en vue de cette
sur les rapports hommes/femmes, particulière- réinstallation ont débuté et devraient s’achever
ment dans les situations où les femmes cultivent en 2020.
la terre et les hommes reçoivent les indemnisa-
Les nouveaux villages offrent de nombreuses
tions
améliorations aux habitations résidentielles,
• Envisager la possibilité de construire les instal- notamment des chambres familiales, des cui-
lations de travail et les routes de chantier loin sines et des latrines améliorées à double fosse.
Thématiques économiques

des lieux habités afin de réduire les problèmes Toutes les parcelles seront clôturées avec des
de santé liés à la poussière et à la pollution, et de murs de briques pour plus d’intimité. Le village
réduire les risques d’accidents de la route comportera également un système complet d’ap-
• Envisager d’établir un programme de prévention provisionnement en eau et toutes les maisons seront
en matière de vulnérabilité afin d’accroître les équipées de câblage électrique pour tirer parti de
stratégies d’adaptation des personnes concer- la ligne électrique installée par le gouvernement
nées du Sénégal, et qui relie le nouveau village au
réseau public.
• Tenir compte de l’emplacement des services es-
sentiels, notamment, de santé et d’éducation, L’infrastructure du village est vaste et comprend
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

dans le cadre des programmes de relocalisation des routes assurant une bonne circulation et un
bon drainage, quatre écoles, trois mosquées,
trois établissements de soins de santé, un lieu de
Exemples de compagnies rassemblement pour les jeunes, un centre pour
minières implantées au Sénégal les femmes, une station de radio, des bâtiments
commerciaux, des bâtiments pour les marchés
Petowal Mining Company (PMC) ainsi qu’un bureau municipal, une sous-préfecture
et une salle de réunion communautaire.
Dans le cadre de son projet Mako, situé à proximité
du Parc Niokolo, l’exploitant minier PMC a mis en Dans le cadre de ce recasement, près de
place un programme de compensation et de res- deux (2) milliards de FCFA seront alloués à la
tauration des moyens de subsistance. PMC entend restauration des moyens de subsistance.
louer ou acheter les terres se trouvant dans les
zones de développement de son projet minier et Grande Côte Opérations
payer les indemnités appropriées aux propriétaires. En ce qui concerne la compensation foncière, GCO
PMC enregistrera officiellement tous les biens a développé des stratégies et des taux qui figurent
privés et communautaires susceptibles d’être parmi les meilleures pratiques du Sénégal. Lorsque
affectés par le développement du projet. Ce le déplacement d’une population locale est
processus d’enregistrement sera effectué en inévitable, la réinstallation involontaire dans une
consultation avec les communautés locales et les communauté est gérée conformément aux normes
autorités gouvernementales. et directives de la SFI et de la Banque mondiale, en
collaboration avec les autorités sénégalaises.
Les problèmes potentiels, liés à l’acquisition de
terres, comprennent la perte de terres agricoles et Pour l’installation de l’usine GCO, 644 producteurs
de pâturage ainsi que le déplacement économique ont été impactés et ont pu être indemnisés pour une
des orpailleurs dans les zones de développe- somme globale de 800 000 000 FCFA. À quelques
ment du projet proposées. Les autres moyens de kilomètres du centre de Diogo, Medina (Foth) est le
subsistance qui risquent d’être affectés par le premier village de recasement construit par GCO.
développement du projet sont la collecte de Afin de s’assurer de bien répondre à leurs préoccu-
produits ligneux et non ligneux. pations, la direction a mis en place un département
chargé du volet social et communautaire.
Des mesures de gestion et d’atténuation ont été
prévues afin de limiter autant que possible les
2020

impacts sur ces aspects.


9.5. FICHE
MOBILITÉ

économie

CETTE FICHE FAIT RÉFÉRENCE


AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DES NATIONS UNIES (ODD) :

9.5.1. DÉFINITION ET MISE EN CONTEXTE


Traiter la question de la mobilité renvoie à l’idée de mouvement et de déplacement des personnes, des
biens et des services. En général, un déplacement est une activité consistant à se rendre d’un lieu à un
autre, en vue d’un objectif déterminé en empruntant un ou plusieurs moyens de transport.
Il existe différents modes de transport individuel ou collectif qui favorisent la mobilité et participent
de manière significative à l’épanouissement des communautés et à la réalisation de leurs projets
socio-économiques.
La question de la mobilité met souvent en exergue l’insuffisance ou l’absence d’infrastructures de
transports. Cela peut concerner à la fois les routes, les pistes et les moyens de transports que sont les
véhicules, calèches ou motos.
L’État, à travers ses politiques publiques d’amélioration de la mobilité, a fait du désenclavement des
localités éloignées une priorité. Sa stratégie est déroulée par le Ministère en charge des Infrastructures
et l’Agence de Gestion des Routes du Sénégal (AGEROUTE) qui définissent les axes prioritaires, cherchent
des financements, mais aussi, procèdent à la gestion de la construction des infrastructures ainsi qu’à leur
entretien. Depuis une décennie, on assiste à l’amélioration de la mobilité interurbaine et locale.
Les projets et programmes des organisations de soutien au développement ainsi que ceux des
entreprises privées, à travers leurs engagements sociétaux participent aussi, mais dans une moindre
mesure, à l’amélioration de la mobilité. Il faut noter qu’actuellement, la plupart des exploitants miniers
appuient les secteurs de l’éducation, de la santé et des services sociaux de base. Or, le secteur des trans-
ports peut constituer un véritable levier pour contribuer au développement des autres secteurs. C’est
pour cette raison que ce secteur a été identifié comme prioritaire dans le Plan Sénégal Émergent (PSE).
Des initiatives sur la mobilité durable peuvent être ajoutées dans la planification des politiques sociales
des entreprises au Sénégal, surtout celles liées à l’industrie minière, qui est souvent localisée dans des
zones extrêmement isolées.
Certaines entreprises minières facilitent la mobilité dans les zones rurales. À Diogo, à Sabodola, à Kanel
ainsi qu’à Mako, les pistes rurales ainsi que le corridor routier sont construits par les sociétés minières,
afin de pouvoir accéder au minerai.
9.5.2. ENJEUX SOCIAUX DE LA PROMOTION DE LA MOBILITÉ
Les opérations minières peuvent engendrer des enjeux sociaux ou économiques liés à la mobilité dans
les zones d’exploitation, surtout en lien avec les excavations et entassements des débris des dites
opérations et l’installation des bâtiments des entreprises minières qui peuvent avoir un impact sur les
déplacements des populations.
Comme la plupart des entreprises minières ne procèdent pas à une réhabilitation progressive des
sites déjà exploités, il arrive que les excavations perturbent ou modifient les voies de transport des
populations riveraines.
Par ailleurs, certaines entreprises ont des corridors très longs qui sont barricadés afin d’empêcher l’accès
à toute personne étrangère à l’exploitation.
On peut également invoquer les enjeux suivants :
Thématiques économiques

• L’éloignement des infrastructures sociales de base comme les cases ou postes de santé et les
établissements scolaires
• La rupture du voisinage et de la cohésion sociale avec des concessions d’un même village qui sont
divisées en deux par des corridors
• L’éloignement des facteurs de production (champs), en raison de la délocalisation consécutive des
habitants, au fur et à mesure que la mine prend forme
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

9.5.3. ACTEURS ET RÔLES

État du Sénégal
Prendre des mesures fortes pour que les activités des entreprises minières
et les orpailleurs n’entravent pas la qualité de la mobilité des communau-
tés locales et inciter les compagnies minières à améliorer la mobilité des
populations riveraines.

Exploitants miniers
Se conformer aux orientations du Plan de Gestion Environnementale et Sociale
(PGES) en matière d’amélioration de la mobilité des populations riveraines,
formuler des recommandations dans le sens de l’amélioration de la mobilité
des acteurs locaux.

Administration locale et Ministère


Veiller au suivi de la mise en œuvre du PGES concernant la mobilité des
communautés locales, communiquer sur les projets et évaluer les besoins.

ONG, OCB et populations locales


Faire des actions de sensibilisation et de plaidoyer pour une meilleure
contribution des entreprises à la mobilité des communautés, participer au
développement de la mobilité durable.
2020
9.5.4. LOIS, RÈGLEMENTS ET AUTRES STRATÉGIES
Avant d’aborder le problème de la mobilité dans un contexte d’exploitation des ressources minières,
il convient de l’aborder, en premier lieu, dans un contexte plus global au niveau national. Parler de la
mobilité revient à parler des infrastructures routières et des moyens de transport. Dans le cadre de la mise
en œuvre du Plan Sénégal Émergent (PSE) pour le secteur des routes et du transport, le Gouvernement a
élaboré une Lettre de Politique Sectorielle des Transports (LPST) 2016 – 2020 fondée sur la vision suivante :
« Un secteur des transports professionnel qui soutient efficacement la transformation structurelle de
l’économie et facilite l’accès à tous aux services sociaux de base ».
Quatre (4) orientations stratégiques ont été retenues pour la réalisation de la vision :
1) Consolidation du désenclavement interne et de l’intégration régionale et développement
d’un système intégré utilisant efficacement tous les modes de transports
2) Gouvernance et Administration publique performantes
3) Professionnalisation des services et meilleure compétitivité
4) Renforcement de la politique de transport urbain
En plus de la LPST de 2016, l’État du Sénégal a élaboré un Plan Stratégique de Développement (PSD) pour
la période 2017-2021. Ce document décline les orientations stratégiques de l’AGEROUTE, qui constitue sa
feuille de route à moyen terme pour la réalisation des projets inscrits dans le Plan d’Actions Prioritaires
du Plan Sénégal Émergent (PSE). Le PSD dispose de trois (3) axes stratégiques dont le premier, consacré
à la construction et à la réhabilitation d’infrastructures routières et autoroutières, vise l’amélioration de
la mobilité des personnes et des biens.
Cette orientation du PSE est également prise en charge dans la politique minière. La Lettre de Politique
Sectorielle de Développement du Secteur Mines a planifié les axes stratégiques des actions à mettre en
œuvre sur la période 2017-2023 pour atteindre les objectifs du secteur.
La vision de cette nouvelle lettre est d’asseoir « un secteur minier sénégalais structuré et compétitif
apportant une pleine contribution au développement inclusif et durable du pays pour un Sénégal émergent
à l’horizon 2035 ». Pour ce faire, la Lettre poursuivait les objectifs suivants : (i) le renforcement du cadre
légal et réglementaire pour une meilleure gestion des impacts économiques, sociaux, environnementaux
de l’activité minière, (ii) l’amélioration de la redistribution des revenus tirés des opérations minières aux
niveaux local et national, (iii) l’utilisation des revenus pour des projets durables par l’accompagnement
et l’intégration des grands projets miniers dans l’économie locale et régionale.
Même si le terme mobilité n’est pas clairement explicité dans les axes stratégiques et les objectifs de la
LPSM de 2016, elle est pourtant bien intégrée dans les notions de développement inclusif durable et de
meilleure gestion des impacts environnementaux et sociaux de l’activité minière.
Le Code de l’Environnement de janvier 2001 et celui des Mines de novembre 2016 ainsi que les différents
textes d’application semblent être suffisants pour une prise en compte appropriée de la question de
la mobilité des populations locales. Ces deux Codes prévoient la réalisation de l’Étude d’Impact
Environnemental et Social (EIES), respectivement au niveau des articles 48 et 101, les différents domaines
devant être couverts ainsi que les responsables des frais de réalisation et de mise en œuvre.
La vocation de l’EIES est d’identifier les impacts environnementaux et sociaux, à la fois positifs et
négatifs, en vue de proposer des mesures de prise en charge. Ces mesures sont de trois (3) types : les
mesures d’évitement, d’atténuation et de compensation. Compte tenu du fait que tous les impacts
environnementaux et sociaux négatifs ne peuvent être évités, les mesures d’atténuation servent à
amoindrir l’ampleur et la portée des impacts négatifs inéluctables. Vu que les mesures d’atténuation
ne pourront pas résorber l’intégralité des impacts négatifs inéluctables, les mesures de compensation,
d’indemnisation ou de bonification vont prendre en considération les impacts négatifs résiduels. Il existe
plusieurs manières de s’y prêter par rapport aux mesures de compensation ou de bonification.
S’agissant des perturbations de la mobilité des communautés liées aux travaux de recherche ou
d’exploitation des entreprises minières, voire du déplacement des populations et des modifications du
parcours du bétail (pâturages), les mesures d’évitement et/ou de compensation prévues par l’EIES doivent
permettre de les résorber de manière appropriée. Au cas où les communautés seraient confrontées
à des problèmes de mobilité qui ne sont pas imputables aux activités des entreprises minières, ces
dernières pourraient développer des mesures de bonification pour soulager les communautés et
bénéficier de leur adhésion au projet.
Thématiques économiques

9.5.6. SITUATION ACTUELLE


La question de la mobilité des personnes et des biens dans les régions minières du pays semble se
poser plus au niveau des zones de Diogo et de Sabodala, respectivement dans les régions de Thiès et de
Kédougou. Les enjeux de mobilité dans les zones minières sont causés par deux (2) principaux facteurs :
les conséquences des activités des entreprises minières et les problèmes contextuels qui ne sont pas liés
aux activités d’exploitation minière.
Dans la zone de Diogo, l’entreprise Grande Côte Operations (GCO) a suscité beaucoup de controverse
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

chez les communautés riveraines concernant les difficultés auxquelles elles sont confrontées en matière
de mobilité. L’entreprise a aménagé un corridor long de quelques kilomètres pour protéger et faciliter
la circulation de ses agents. La réalisation de ce corridor a malheureusement occasionné la division des
villages (coupés en deux parties). Par conséquent, les populations de ces villages considèrent qu’elles
vivent une rupture du point de vue de la cohésion sociale et rencontrent des problèmes pour accéder à
leurs champs. Certes, l’entreprise GCO a laissé quelques endroits surveillés pour la traversée du corridor
par les populations mais ces dernières préfèrent de loin la situation initiale.
La mobilité dans les zones minières entraîne également des impacts positifs. Les avantages que les
populations tirent de l’utilisation des infrastructures de transport, réalisées pour les besoins propres
à l’exploitation minière, pourraient être un bel exemple. Dans ce cas, si les populations de Diogo
bénéficiaient des infrastructures de transport réalisées par GCO, notamment la voie ferrée consacrée à la
mobilité de ses agents, cela pourrait être assimilé à des externalités positives de l’exploitation minière. De
cela découlerait un impact positif qui permettrait aux exploitants miniers de soulager les communautés
de leurs problèmes de transports.
L’accès aux exploitations maraîchères est aussi facilité pour l’écoulement de la récolte. Par exemple, dans
la zone de Diogo, les produits maraîchers sont moins chers du fait de leur accessibilité.
Ce dernier exemple permet d’établir une corrélation avec les pratiques de l’entreprise Sabodala Gold
Operations (SGO) au niveau de la région de Kédougou. Vu que c’est une région très enclavée, SGO a
entrepris certaines actions pour faciliter la mobilité des populations riveraines. Parmi ces actions, on
peut lister :
• Entretenir la route Bembou-Bransan, qui est l’unique voie publique permettant l’accès aux communes
de l’arrondissement de Sabodala en toutes saisons
• Construire et entretenir la route du pipeline de la Falémé, reliant le village de Bransan
à celui de Sounkounkou
• Entretenir la route qui relie le village de Bransan à celui de Sabodala
• Réhabiliter la route publique reliant le village de Khossanto à celui de Diakhaling dans la Commune
de Khossanto
2020
9.5.7. BONNES PRATIQUES
• Prévoir dès la conception du projet les • Sensibiliser les villageois, les employés et les
contraintes potentielles de mobilité fournisseurs sur la sécurité routière, en colla-
boration avec les autorités gouvernementales
• Minimiser les effets négatifs de la circulation et des compétentes
infrastructures routières sur les communautés
locales et l’environnement (ex : poussière, bruit, • Mettre en place un code de conduite des conduc-
afflux, etc.) teurs pour les employés et les fournisseurs
• Prévoir des processus afin de contrôler adé- • Limiter les déplacements de nuit
quatement l’érosion, les sédiments, la qualité • Limiter la vitesse pour les véhicules de projets
de l’eau, la pollution, le bruit, les vibrations, les
déchets, les matières dangereuses, la perte • Développer et communiquer des procédures et
d’habitat et de biodiversité, le défrichage, les une formation pour les interventions d’urgence
impacts sur le patrimoine culturel • Tenir un journal d’incidents de la route
• Concevoir des routes avec des systèmes de • Communiquer au sujet du processus de gestion
drainage pour canaliser l’eau de surface afin de des plaintes
mieux contrôler l’érosion et les sédiments
• Indemniser adéquatement les villageois affectés
• Construire des routes durant la saison sèche directement ou indirectement par la perte de
• Construire les routes avec une inclinaison qui biens, de terres ou d’activités économiques (réf.
favorise le drainage mais qui limite l’érosion fiche Indemnisation/compensation)
causée par le ruissellement Les entreprises minières championnes en matière
• Laisser la végétation intacte sur les accotements de mobilité des communautés locales doivent réu-
de la route nir un certain nombre de conditions. Les principales
conditions sont l’évitement de la perturbation de
• Discuter régulièrement avec les communautés la mobilité, en raison des travaux d’exploration
pendant toutes les phases pour assurer ou d’exploitation des entreprises minières et la
la gestion appropriée des impacts associés réalisation d’infrastructures de transport visant
• Coordonner les travaux avec les parties à faciliter le déplacement des communautés.
prenantes dont les collectivités locales Bien que présentant moins d’impacts sociaux,
le fait d’autoriser les communautés à utiliser les
• Informer à l’avance sur les activités de infrastructures de transports destinées aux
construction à venir besoins de l’entreprise, peut contribuer à faciliter
• Concevoir et construire la route en prenant leur mobilité.
en compte la sécurité de la communauté
• Effectuer des contrôles routiers fréquents et
vérifier l’existence des panneaux de signalisation
routière pour les zones de vitesse réduite
• Mettre en place un programme d’entretien des
véhicules
• Assurer le transport en bus pour les employés/
habitants des localités voisines
2020 Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal Thématiques économiques
10.
FICHES SUR DES
THÉMATIQUES

ENVIRONNEMENTALES
10.1. FICHE
GESTION DES RÉSIDUS
ET STÉRILES MINIERS

environnement

CETTE FICHE FAIT RÉFÉRENCE


AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DES NATIONS UNIES (ODD) :

10.1.1. DÉFINITION ET MISE EN CONTEXTE


Les rejets miniers ou rejets d’exploitation selon le Code minier sénégalais, sont tout matériau solide,
liquide ou gazeux issu directement ou indirectement de l’exploitation de la mine, de la carrière ou des
installations de traitement. Ces quantités importantes de rejets que génèrent les entreprises minières
doivent respecter des normes environnementales de plus en plus sévères.
Les résidus et stériles miniers correspondent aux rejets que sont :

Les roches stériles issues des opérations d’extraction


Les roches stériles correspondent à la roche non ou peu minéralisée qui entoure le minerai (la gangue).
Issues des opérations d’extraction, elles sont déposées sous forme d’empilements de matériaux rocheux
de taille et de forme différentes.

Les rejets produits lors du traitement


Les rejets du concentrateur sont produits lors du traitement du minerai et sont encore appelés résidus
miniers. Ils sont souvent de granulométrie très fine et sont transportés dans des bassins d’entreposage
où ils se consolident lentement en raison de leur mode de mise en place et de leur teneur en eau initiale.

Les boues provenant du traitement chimique des eaux


Le traitement chimique des eaux produit des boues appelées « boues de traitement » dont le
comportement sur le long terme est peu connu. Leur stabilité physico-chimique est souvent à surveiller.
Habituellement, une mine et ses installations de traitement du minerai et de gestion des résidus et des
stériles ne restent en activité que quelques dizaines d’années. Cependant, les résidus et les stériles
d’une mine peuvent subsister longtemps après la fin de l’exploitation. Par conséquent, une attention
particulière doit être accordée à la fermeture de la mine et à la réhabilitation du site.
Les possibilités de gestion des résidus et stériles miniers sont nombreuses. Cependant des normes,
standards et documents de référence ont été développés pour en assurer une gestion efficace.
10.1.2. DIFFÉRENTS TYPES DE RÉSIDUS MINIERS
Suivant les types de minéralisation, les résidus et stériles miniers peuvent différer ainsi que leur mode de
gestion plus ou moins complexe.

Les résidus miniers issus de l’exploitation de l’or


Ces résidus spécifiques peuvent contenir des éléments chimiques nocifs, des métaux
lourds, des éléments radioactifs, mais aussi, des minéraux sulfureux. Ces derniers
peuvent, par oxydation, produire de l’acidité. C’est ce qu’on appelle le drainage
minier acide qui a un impact négatif important sur l’environnement, car polluant les
sols, les eaux de surface et les eaux souterraines; d’où des conséquences très graves
pour l’homme, la faune et la flore.
Thématiques environnementales

Si des produits chimiques sont utilisés (mercure, cyanure…), il convient de traiter les
eaux contaminées avant de les rejeter dans l’environnement.

Les résidus miniers issus de l’exploitation des phosphates


Le phosphate est très important car il permet la fabrication des engrais pour le
développement agricole. L’une des applications du phosphate constitue également
la production d’acide phosphorique et de soufre.
La minéralisation du phosphate est souvent associée aux éléments radioactifs comme
l’uranium, le plomb, le cadmium, qui peuvent se retrouver dans l’environnement et qui
sont extrêmement dangereux. De plus, lors de la fabrication de l’acide phosphorique à
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

partir des phosphates, par l’utilisation de l’acide sulfurique, les produits dérivés créés
comme le phosphogypse sont considérés comme des résidus miniers qui peuvent
être nocifs pour l’environnement. En effet, ces résidus contiennent de l’acidité et des
métaux lourds qui peuvent, par lessivage, se retrouver dans les sols, les eaux de surface
et les eaux souterraines.

Les résidus miniers issus de l’exploitation des minéraux lourds


Les dunes et le sable marin des côtes sénégalaises renferment des quantités
significatives de minéraux lourds comme le zircon, l’ilménite, le rutile et le leucoxène.
L’exploitation des minéraux lourds se fait par une activité minière caractérisée par un
dragage et une aspiration du sable. Le sable issu de la séparation sera redéposé et
remodelé. Cette activité n’utilise aucun procédé chimique.

Les résidus miniers issus de l’exploitation des carrières


De nombreuses carrières de sable, calcaire, grès, basalte, latérite, argile, etc., sont
exploitées principalement dans les régions de Dakar et de Thiès. L’exploitation de
ces carrières se fait de façon mécanisée (extraction et concassage) et peut produire
d’importantes quantités de résidus miniers. Ce sont souvent des fines particules
(poussières) qui sont stockées en tas pouvant atteindre de grandes hauteurs et
entraînant une pollution atmosphérique dans les localités à proximité avec des
impacts sur l’environnement.
2020
10.1.3. ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX DE GESTION
DES RÉSIDUS ET STÉRILES MINIERS
L’exploitation d’une mine ou d’une carrière, quelle qu’elle soit, peut engendrer d’importantes
quantités de résidus qu’il convient de gérer. La gestion des résidus s’effectue pendant les phases
d’exploitation et de fermeture des sites miniers. Cependant, il est important de noter qu’avec les
dernières réglementations minières et environnementales en vigueur, les plans de fermeture et de
réhabilitation des sites doivent être validés à l’étape de la planification à travers les EIES et les PGES.
Cela implique aussi que la fermeture du site soit prise en considération dans l’étude de faisabilité et
fasse ensuite l’objet d’une surveillance et d’une actualisation continues tout au long du cycle de vie de
la mine ou de la carrière.

Phase d’exploitation
Le choix de la méthode de gestion des résidus et/ou des stériles à appliquer
dépend principalement d’une évaluation de trois (3) facteurs, à savoir : les
performances environnementales, les risques d’accident et le coût. Les mé-
thodes les plus courantes sont les suivantes :
• Rejet des boues dans des bassins
• Remblayage de mines souterraines ou à ciel ouvert ou construction
de digues de retenue avec les résidus ou stériles
• Déchargement des résidus ou stériles plus ou moins secs sur des terrils ou
à flanc de collines
• Emploi des résidus ou stériles comme matériau destiné à l’aménagement
des sols (agrégats, par exemple) ou pour la restauration, comme par
exemple, pour remplir une fosse minière
• Stockage à sec des résidus épaissis
• Rejet des résidus dans les eaux de surface (mer, lac, rivière, etc.)
ou souterraines
Les effets réels sur l’environnement des rejets dans les cours d’eau dépendent toujours d’un grand
nombre de facteurs tels que leur concentration, leur pH, leur température, la dureté de l’eau, etc.
Quelle que soit la méthode de gestion choisie, il faut une surveillance de la stabilité physique des
infrastructures et des empilements mais aussi la qualité des effluents (liquides et atmosphériques).

Phase Fermeture
Lorsqu’une exploitation s’achève, le site doit être préparé en vue de son uti-
lisation ultérieure. Dans certains cas, l’objectif est de remettre le site proche
de son état initial, tandis que pour d’autres, une modification complète du
paysage peut être recherchée. Dans tous les cas, les effets nocifs pour l’en-
vironnement doivent être réduits au minimum en faisant une surveillance
de la stabilité physique des ouvrages, mais aussi de la nature des émissions.
Les infrastructures de gestion des rejets miniers
Les principales incidences environnementales des infrastructures de ges-
tion des résidus et des stériles sont liées à l’emplacement du site et au mode
d’occupation des sols. cela s’ajoute les éventuelles émissions d’effluents et
de poussière durant l’exploitation ou la phase d’entretien après fermeture.
En plus, la rupture ou l’effondrement de ces ouvrages peut occasionner de
graves dommages environnementaux, voire, des pertes de vies humaines.
10.1.4. ACTEURS ET RÔLES

Exploitants miniers
Mettre en place des processus de gestion des résidus à court et long terme
et de la reddition de comptes.

Employés
Mettre en œuvre les processus de gestion des résidus miniers déterminés par
leur employeur.
Thématiques environnementales

Fournisseurs
Fournir le matériel nécessaire à la gestion des résidus miniers.

Administration locale et Ministère


Surveiller la mise en œuvre du plan de gestion des résidus et de l’application
de la loi (il s’agit au Sénégal du Comité de suivi qui regroupe les représentants
de différentes entités concernées par le projet au niveau local et central).
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

ONG, OCB et populations locales


Alerter sur les préoccupations et les risques de déversement ou de
contamination; revaloriser certains résidus.

10.1.5. LOIS, RÈGLEMENTS ET AUTRES STRATÉGIES


La loi constitutionnelle n° 2016-10 du 05 avril 2016 portant sur la révision de la Constitution
sénégalaise, le Code de l’environnement (loi n°2001-01 du 15 janvier 2001) et son décret
d’application (N°2001.282 du 12 avril 2001) constituent la base de la législation nationale en matière
environnementale.
Les rejets miniers solides constituent une des principales préoccupations environnementales
dans l’exploitation des mines et carrières. En effet, la réhabilitation des sites miniers est devenue
aujourd’hui une forte préoccupation aussi bien pour les compagnies minières que pour les pouvoirs
publics. L’Article 103 du Code minier de 2016 oblige tout détenteur de titre minier à réhabiliter les sites
miniers exploités. L’article 104 du même Code fixe les conditions garantissant cette réhabilitation.
L’exploitation des mines et carrières génère d’énormes quantités de solides qui doivent être stockées
et gérées; et leur capacité polluante maîtrisée. Les rejets miniers ne font pas l’objet d’une réglemen-
tation particulière du fait de leur hétérogénéité. Lorsqu’ils proviennent du concassage et du broyage
d’une roche ne comportant pas d’éléments nocifs, ils seront gérés comme de simples déchets.
Cependant, lorsque la roche est composée d’éléments toxiques ou nocifs, ou encore lorsqu’un
procédé chimique est utilisé lors du traitement, les résidus qui en découlent devront être gérés en
tant que déchets dangereux. La réglementation liée à ces déchets est prise en charge par le Code de
l’environnement (Loi 2001-01 du 15 janvier 2001 portant Code de l’environnement).
2020
10.1.6. SITUATION ACTUELLE 10.1.7. BONNES PRATIQUES
Au niveau de la région de Thiès où l’on retrouve • Intégrer et planifier le parc à résidus miniers
la majorité des carrières du pays, on a des mon- dès le début de la planification d’un projet
tagnes de résidus d’exploitation qui sont stockés minier; tenir compte des dernières technologies
dans la nature. Il y a peu de carrières réhabilitées, et innovations mondiales
car la plupart des anciennes fosses se retrouvent
• Tous les employés, directement ou indirectement
abandonnées. Les résidus ne sont, donc, pas
responsables de la sécurité des parcs à résidus
utilisés pour leur remblayage, mais sont dépo-
miniers, doivent comprendre la politique de
sés dans la nature. Le paysage est ainsi défiguré;
gestion des résidus miniers
une poussière latente nappe la végétation mais
aussi entraîne des problèmes de santé publique • Consulter les communautés d’intérêts pour
(maladies respiratoires, pollution visuelle, etc). tenir compte de leurs commentaires relativement
à la conception (y compris l’emplacement), à
Les résidus miniers issus du phosphate sont stockés
l’opération et à la gestion du parc à résidus miniers
au niveau des zones d’exploitation : (par exemple,
les Industries Chimiques du Sénégal (ICS) ou la • Prévoir des mesures afin que le parc de résidus
SOMIVA. Ils sont revalorisés dans l’agriculture miniers résiste adéquatement aux conditions
comme fertilisants. À proximité des zones de dépôt climatiques spécifiques au projet minier
des résidus et stériles, une exploitation agricole de
• Gérer les solides et les eaux dans les aires
type maraîchage s’est développée dans la zone des
prévues à cet effet
ICS. Cependant, la majeure partie de ces résidus
et stériles sont déposés sous forme de tas (mon- • Surveiller constamment les infrastructures
tagnes) exposés au vent, ce qui génère d’énormes du parc à résidus miniers pour détecter tout
levées de poussières. Cela affecte la végétation, mouvement ou changement
les plans d’eau, mais aussi les populations, qui
• Attribuer l’imputabilité et la responsabilité de la
peuvent être atteintes d’affections pulmonaires.
gestion des résidus miniers
L’exploitation artisanale et industrielle de l’or
• Effectuer la revue annuelle de la gestion des
de Kédougou : l’exploitation artisanale de l’or,
résidus miniers
aussi appelée orpaillage, est assez développée
dans la région de Kédougou et est effectuée par les • Veiller à l’amélioration continue du système de
populations locales, mais aussi par les populations gestion des résidus
des pays voisins (Mali, Guinée, Burkina Faso). Ces
• Procédures et contrôles critiques vérifiables,
exploitants artisanaux utilisent souvent des pro-
clairement définis et actualisés en vue de gérer
duits chimiques toxiques, tels que le cyanure et le
le risque de gestion des résidus miniers
mercure pour récupérer l’or. Les résidus et les boues
issus du traitement sont stockés dans la nature et • Former adéquatement les personnes qui s’oc-
polluent les sols, mais aussi les eaux de surface cupent du parc à résidus miniers, y compris les
et les eaux souterraines. Il existe cependant des entrepreneurs, les consultants et les fournisseurs
initiatives gouvernementales et privées pour
• Élaborer un plan d’intervention en cas d’urgence
former et sensibiliser les exploitants sur des tech-
et un plan de préparation aux situations d’urgence
niques plus propres de récupération de l’or. Une
concernant le système de gestion des résidus
autre initiative de privés canadiens est en cours
miniers
et consiste à récupérer les résidus miniers des
principaux sites d’orpaillage pour un retraitement. • Définir les ressources nécessaires (personnes,
équipement, matériel), pour déployer les
Concernant les exploitants miniers industriels
mesures d’urgence, y compris les ressources
et semi-industriels, les techniques classiques de
qui doivent être conservées sur place (p. ex.,
gestion des résidus et stériles miniers sont utili-
équipement, piles de stockage d’enrochement
sées. Les résidus sont déposés dans des parcs à
et autres matériaux)
résidus et surveillés (monitoring environnemental
et stabilité physique).
Minéraux lourds (GCO) : Les résidus miniers
correspondent au sable qui devrait être remis et
remodelé. Aucun procédé chimique n’est utilisé.
Selon le BRGM (Bureau de Recherche 3) Plan d’urgence
Géologique et Minier, 2010), la bonne pratique
Le plan d’urgence correspond à la préparation
environnementale ne constitue pas une norme car
des interventions nécessaires en cas d’accidents
elle peut changer en fonction des développements
sur site et pour les accidents/incidents ayant des
technologiques et varie avec l’environnement local
conséquences en dehors du site.
et le contexte économique. La « Bonne Pratique »
est souvent associée au concept de « Meilleure Mise en place de couvertures innovantes
Technologie Disponible » ou « Best Available pour la gestion de la fermeture des digues à
Techniques » (BAT). Le BAT est la technologie du résidus réactifs. Les étapes suivantes doivent
moment qui produirait le moins de nuisance être respectées :
environnementale possible. Les différentes phases
• Choix des types de couvertures étanches pour
suivantes devraient être respectées.
la gestion de la fermeture des digues à résidus
Thématiques environnementales

réactifs
1) Mettre en place un plan de gestion
environnementale et sociale (PGES) • Conception de la couverture : barrière pour
l’eau ou l’oxygène, couverture naturelle ou
La mise en œuvre effective d’un plan de gestion synthétique
n’aura pas uniquement pour conséquence un
ouvrage plus sécuritaire de stockage de résidus, • Addition de matériaux neutralisants
mais permettra aussi de réduire les coûts associés • Recyclage des résidus
à l’opération de la mine et à sa fermeture.
Un PGES peut inclure un plan de gestion des
résidus qui couvre :
Exemples de bonnes pratiques
en Afrique et à l'international
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

• Conception, opération et inspection


• Identification des composantes clés (risques, Cas des déchets de Kilembe (Ouganda) 2
maintenance, surveillance réhabilitation…) Recyclage de résidus de flottation abandonnés –
• Comité de pilotage du plan de gestion Procédés mis en œuvre pour récupérer le carbone.

• Contrôle extérieur (audit) Mines Louvicourt, Canada


2) Effectuer une évaluation des risques Construction d’infrastructures étanches et
immersion des résidus miniers ce qui prévient
De nos jours, il est admis que les techniques la formation de drainage minier acide.
utilisées pour prévenir les accidents sont basées
sur la gestion des risques : LTA (Les Terrains Aurifères), Canada
• Contexte, enjeux et contenu de l’évaluation Mise en place de couvertures multicouches appe-
• Équipe de l’évaluation des risques et critères lées couvertures à effets de barrières capillaires
d’évaluation pour la gestion des résidus miniers réactifs du site.
• Méthodologie
• Faiblesses potentielles et modes de rupture et
d’accident
• Probabilité de ruptures ou d’accidents
• Conséquences de la rupture ou de l’accident et
communications sur la cause
2020
10.2. FICHE
RÉHABILITATION DU SITE

environnement

CETTE FICHE FAIT RÉFÉRENCE


AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DES NATIONS UNIES(ODD) :

10.2.1. DÉFINITION ET MISE EN CONTEXTE


La réhabilitation d’un site minier est définie comme le processus de réparation des impacts négatifs de
l’exploitation minière sur l’environnement. Elle peut prendre diverses formes comme la stabilisation et la
mise en sûreté de la zone ou bien la réhabilitation de l’écosystème avec la plantation de végétaux.
Le processus peut inclure la définition des objectifs de durabilité et de stabilité à long terme des reliefs,
des sols et de l’hydrologie du site, la réorganisation de la mobilité, la collecte de l’eau, la mise en place
d’un système de traitement de l’eau et peut même évoluer jusqu’à la restauration écologique. C’est le
niveau d’intervention le plus abouti, car il consiste à restaurer l’intégralité de l’écosystème original, ou
même à le bonifier par rapport à son état initial.
Selon le Guide de préparation du Plan de réaménagement et de restauration des sites miniers du Québec
(Canada), la restauration renferme un certain nombre d’exigences dont les principales sont les suivantes :
(i) éliminer les risques inacceptables pour la santé et assurer la sécurité des personnes
(ii) limiter la production et la propagation de contaminants susceptibles de porter atteinte au milieu
récepteur et, à long terme, viser d’éliminer toute forme d’entretien et de suivi
(iii) remettre le site dans un état visuellement acceptable
(iv) remettre le site des infrastructures (en excluant les aires d’accumulation de résidus miniers et de
stériles miniers), dans un état compatible avec l’usage futur
Bien que la « réhabilitation des sites miniers » ne soit pas définie dans le Code de l’environnement du
Sénégal de janvier 2001 ni dans le Code minier de novembre 2016, elle demeure une préoccupation
majeure dans le dispositif légal et réglementaire du secteur minier.
Au Sénégal, tout plan de réhabilitation prévoit le démantèlement des installations, la gestion des résidus
miniers, l’élimination des produits chimiques et des hydrocarbures, la consolidation des talus de stériles,
la fermeture des fosses et la revégétalisation (le renouvellement de la végétation) des terres. Idéalement,
ces plans sont réalisés en consultation et en collaboration avec les parties prenantes.
10.2.2. ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX
DE LA RÉHABILITATION DES SITES MINIERS
L’activité minière crée un enjeu entre la volonté d’occuper et celle d’utiliser les ressources du sol et
du sous-sol. Cette dualité débouche parfois sur des conflits car il arrive souvent que l’exploitation
des ressources du sous-sol engendre la dégradation de l’environnement initial. La plupart du temps,
l’opération minière s’effectue sur des terres fertiles, voire, des forêts qui renferment une grande
diversité de faune et de flore au bénéfice des communautés locales et des possibilités de réalisation
d’activités agricoles.
cause du défrichement et des activités d’excavation et de déversement de résidus, l’activité minière
cause souvent d’importants impacts environnementaux négatifs en termes de dégradation des terres
Thématiques environnementales

arables, de contamination et de raréfaction des eaux de surface, d’extinction d’espèces animales et


végétales. Par conséquent, l’activité minière qui est une activité temporaire, peut créer des dommages
irréversibles sur des activités durables comme l’agriculture et la sylviculture.
Pour juguler cette problématique, la planification de la réhabilitation des sites miniers dès la phase
de conception du projet d’exploitation minière présente de réelles opportunités. Les législations
minières, un peu partout à travers le monde, tendent à évoluer en faveur d’une activité industrielle
compatible avec la réhabilitation de l’environnement et la reprise des activités initiales. La réhabi-
litation des sites miniers permet ainsi de prendre en considération les enjeux environnementaux et
sociaux qui sont souvent posés à la fin du cycle de vie de la mine.
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

10.2.3. ACTEURS ET RÔLES

État du Sénégal
Intégrer la pratique de la réhabilitation des sites miniers dès la planification
des activités minières et en référence aux politiques minière et environne-
mentale, faire respecter la loi auprès des entreprises minières présentes sur
le territoire.

Exploitants miniers
Respecter leur engagement concernant la réhabilitation et la surveillance des
sites à court et long terme, conformément à la législation nationale et aux
recommandations des bureaux d’études, impliquer les parties prenantes dans
le processus et rendre compte des progrès de la réhabilitation selon l’entente
et le plan prévus initialement.

Administration locale
Participer activement au suivi du respect de la législation concernant la
réhabilitation des sites miniers et contribuer au partage d’informations
sur la progression de la réhabilitation.

ONG, OCB et populations locales


Veiller avec les parties prenantes au respect de la législation par les entreprises
en termes de réhabilitation des sites miniers et alerter si des incidents ou des
non-conformités surviennent.
2020
10.2.4. LOIS, RÈGLEMENTS ET AUTRES STRATÉGIES
La préservation de l’environnement lors d’activités économiques, le droit à un environnement
sain et la reconnaissance des ressources naturelles comme étant la propriété de la Nation sont des
principes consolidés par la Loi fondamentale de l’État du Sénégal à savoir la nouvelle Constitution de
2016. Cette disposition de la Constitution est déclinée dans un certain nombre de lois et règlements
sectoriels, parfois antérieurs, comme le Code de l’environnement de janvier 2001 et son décret
d’application d’avril 2001, le Code minier de novembre 2016 et le Code forestier de 2018.
Pour ce qui est du Code de l’environnement, il exige l’évaluation environnementale pour toutes
activités susceptibles d’engendrer des impacts environnementaux et sociaux. Trois (3) outils sont
proposés à cet effet, en fonction de la nature de l’initiative :
• L’Évaluation Environnementale Stratégique
• L’Étude d’Impact Environnemental et Social
• L’Analyse Environnementale Initiale
L’une des finalités de ces outils est de mettre en œuvre un Plan de Gestion Environnementale et
Sociale permettant d’éviter, de minimiser ou de compenser les impacts environnementaux négatifs
tout en maximisant les impacts positifs.
Le même état d’esprit prévaut au niveau du Code minier de novembre 2016 quant à la nécessité
de réhabiliter les sites miniers déjà exploités. Les articles 102, 103 et 104 dudit Code exigent aux
demandeurs de titres miniers de réaliser une étude d’impact environnemental conformément au
Code de l’Environnement et d’alimenter un compte destiné à la prise en charge des frais des coûts de
réhabilitation. Selon le Code minier communautaire de l’UEMOA, les exploitants miniers sont tenus de
mettre en place un plan de surveillance ainsi qu’un programme de réhabilitation de l’environnement.

10.2.5. SITUATION ACTUELLE


Au Sénégal, l’essentiel de l’exploitation minière est concentré dans les régions de Thiès et de Kédougou.
La région de Thiès abrite l’une des plus anciennes entreprises minières du pays, qui date de la période
coloniale. Les Industries Chimiques du Sénégal (ICS), implantées dans la commune de Darou Khoudoss,
dans l’arrondissement de Méouane (département de Tivaouane), exploitent des mines à ciel ouvert de
phosphates. Plus récemment, Grande Côte Opérations (GCO) a commencé l’exploitation des minéraux
lourds dont le zircon, l’ilménite, le leucoxène et le rutile.
La région de Kédougou a la particularité d’abriter à la fois des activités industrielles et artisanales
d’exploitation minière d’or. Il est noté dans cette région la présence d’un bon nombre d’entreprises
minières, dont Sabodala Gold Operations (SGO), Petowal Mining Company (PMC) et IAMGOLD, et de
certains sites d’orpaillage communément appelés « Diouras » dans la langue locale. SGO demeure
essentiellement la principale entreprise en exploitation, avec le premier lingot d’or qui a été produit en
2009, à côté des diouras dont l’un des plus grands est celui de Kharakhéna.
La gestion des résidus que nous retrouvons dans certaines régions minières n’est pas toujours prise
en charge adéquatement par les entreprises. Par exemple, les résidus des excavations ne doivent
pas se retrouver le long des routes. Les entreprises sont invitées à procéder à la réhabilitation des
sites déjà exploités en suivant les directives du Code minier du Sénégal. Une entreprise peut aussi
prendre en compte les nouvelles technologies et innovations mondiales pour intégrer des pratiques
exemplaires. L’entreprise est invitée à développer une expertise qui saura influencer positivement tout le
secteur minier.
Certains cas présentent une pratique un peu différente, car les espaces recevant les déblais miniers sont
réhabilités de manière progressive, tandis que la réhabilitation des puits semble être prévue à la fermeture
de la mine. Cependant, le problème de la dégradation de l’environnement consécutive à l’absence de
réhabilitation des sites exploités dans le passé semble davantage se poser au niveau des zones d’orpaillage.
La pratique de la réhabilitation fait vraiment défaut dans le secteur de l’orpaillage à cause les moyens
rudimentaires utilisés, du caractère nomade de l’activité et du manque de respect du dispositif légal
et réglementaire.
Cela soulève la délicate question du retour à la pratique agricole après la fermeture de la mine.
Thématiques environnementales

10.2.6. BONNES PRATIQUES Bien que l’exploitation minière soit très


controversée au regard de ses impacts environne-
• Penser à la réhabilitation et à la fermeture en mentauxetsociauxpréjudiciablesauxcommunautés,
amont du projet dès la phase de la planification certaines entreprises peuvent être considérées
afin de réduire les impacts en cours d’exploi- comme des références en ce qui concerne la
tation et, donc, l’ampleur de la réhabilitation réhabilitation des sites déjà exploités. Le concept
requise en fin de projet de mine verte ou mine responsable se développe
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

• Effectuer la réhabilitation progressive en cours de plus en plus, tant au niveau international


de projet qu’au niveau national.

• Consulter les communautés afin de relever les


valeurs qui leur importent et les intégrer aux Exemples de compagnies
objectifs de remise en état des terres minières implantées au Sénégal
• Réhabilitation à usage : évaluer les diverses L’entreprise Grande Côte Opérations (GCO) procède
utilisations possibles du périmètre selon les à la réhabilitation progressive des sites exploités
besoins des utilisateurs après la fermeture de la et à leur verdissement avant de les rétrocéder aux
mine (tourisme, agriculture, etc.) anciens usagers.
• Améliorer constamment les plans au moyen Un autre exemple est celui de Sabodala Gold
de révisions et de mises à jour afin de rester au Operations qui a réhabilité progressivement le site
fait des nouvelles technologies et techniques de Gora.
relatives à la fermeture des mines
Ainsi, à la fin de son exploitation minière en juillet
• Favoriser la recherche, l’innovation et l’identifica- 2018, Gora a été partiellement remblayé et sécurisé;
tion des risques afin d’améliorer les technologies et près de 8 400 semis ont été plantés sur une super-
de fermeture et de surveillance ficie de treize (13) hectares. Après des consultations
avec la communauté et les différents niveaux de
• Instaurer des programmes de surveillance,
gouvernement, un comité technique a été établi
conformes aux objectifs du plan de
en août 2018 par l’autorité administrative pour
fermeture/réhabilitation et basés sur une
coordonner le plan de réhabilitation et de
évaluation des risques pour la santé humaine
fermeture de la fosse ouverte.
et l’environnement, durant et après la
fermeture de la mine afin de fournir des
renseignements détaillés sur l’avancement et
l’efficacité des travaux de restauration des terres
• Bien communiquer avec les parties prenantes
sur les risques liés à la fermeture et à la réha-
bilitation des mines ainsi que sur les mesures
proposées pour les atténuer
2020
10.3. FICHE
BIODIVERSITÉ (AGRICULTURE,
PLANTES ET ANIMAUX)

environnement

CETTE FICHE FAIT RÉFÉRENCE


AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DES NATIONS UNIES (ODD) :

10.3.1. DÉFINITION ET MISE EN CONTEXTE


La problématique de la biodiversité ou diversité biologique a été très tôt soulevée dans l’agenda
international des questions environnementales à portée globale. Lors de la Conférence de 1992, plus
connue sous le nom de « Sommet de la Terre », les États membres de l’Organisation des Nations Unies
ont demandé aux pays qui le souhaitaient de signer les trois (3) principales Conventions internationales,
dont celle relative à la biodiversité.
D’après celle-ci, la biodiversité renvoie à « la variabilité des organismes vivants de toute origine, y
compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, aquatiques et les complexes écologiques dont ils
font parties; cela comprend la diversité au sein des espèces animales ou florales et la diversité entre les
espèces et leur environnement ».
Au niveau national, cette définition a été reprise par le Code de l’environnement de janvier 2001.
Autrement dit, la diversité biologique concerne les êtres vivants de tous les écosystèmes ainsi que les
relations qui unissent les espèces entre elles et leur écosystème.
Avec le phénomène d’extinction en masse des espèces animales et végétales, le danger encouru par
l’humanité est de plus en plus perceptible, notamment sur la fragilité du cycle des dépendances alimen-
taires. Le rythme d’extinction des espèces dépasse de loin celui des extinctions précédentes, ce qui en fait
la sixième extinction massive de la biodiversité. Celle-ci est grandement causée par l’activité humaine.
l’échelle nationale, le Gouvernement du Sénégal a adopté la même définition dans le cadre du Code de
l’environnement de janvier 2001.
La question de la perte de biodiversité dans le secteur des mines concerne les conséquences indirectes
de l’exploitation minière sur les ressources naturelles et les écosystèmes. Il faut noter que la destruction
des habitats causée par l’industrie minière mène forcément à la perte de la biodiversité; d’où l’urgence
d’intégrer la protection de la biodiversité dans l’exploitation minière.
10.3.2. ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX
DE LA PROTECTION DE LA BIODIVERSITÉ
Pour conscientiser les populations sur la dégradation de l’environnement, certaines activités comme
l’exploitation minière doivent faire l’objet d’une attention particulière.
En effet, l’exploitation minière entraine la destruction de l’environnement avec le défrichage et le
décapage pour atteindre les zones minéralisées.
Au niveau mondial, la nécessité de prendre en charge la biodiversité lors des opérations minières
s’explique par plusieurs raisons dont : (i) les besoins en nourriture des populations humaines et
animales, (ii) les services éco systémiques offerts par la biodiversité (pollinisation, approvisionnement
en nourriture, combustibles et ingrédients naturels pour médicaments, protection des inondations
Thématiques environnementales

par la flore, etc.) et (iii) les autres activités économiques reposant sur la disponibilité et la qualité de
la biodiversité.
Au Sénégal, les enjeux environnementaux et sociaux de la préservation de la biodiversité dans le
secteur des mines se posent avec beaucoup plus d’acuité en zone rurale. En effet, les populations
rurales trouvent leurs moyens de subsistance dans la biodiversité et la majorité d’entre elles sont
confrontées aux problèmes de manque de revenus. Les secteurs économiques qui mobilisent la
majorité de la population active reposent essentiellement sur la qualité de la diversité biologique.
C’est le cas des secteurs de la pêche, de l’agriculture et de l’élevage.

10.3.3. ACTEURS ET RÔLES


Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

État du Sénégal
Intégrer la préservation de la biodiversité dans le dispositif légal et réglemen-
taire de l’exploitation minière en général et de l’orpaillage en particulier.

Exploitants miniers
Intégrer la préservation de la biodiversité dans le Plan de Gestion Environne-
mentale et Sociale (PGES); mettre en œuvre les recommandations du PGES
en termes de promotion de la biodiversité; élaborer un plan d’action avec
les parties prenantes; partager les initiatives et proposer des solutions
innovantes en collaboration avec les collectivités.

Administration locale et Ministère


Veiller au suivi de la mise en œuvre du PGES en ce qui concerne la protection
de l’environnement.

ONG, OCB et populations locales


Faire des actions de sensibilisation et de plaidoyer; développer des moyens
pour évaluer les écosystèmes avec la collectivité; participer au plan d’action
pour une prise en compte appropriée de la biodiversité lors de l’exploitation
industrielle et artisanale.
2020
10.3.4. LOIS, RÈGLEMENTS ET AUTRES STRATÉGIES
La question de la perte de la biodiversité est une préoccupation globale. Aussi, le Sénégal a ratifié la
quasi-totalité des instruments juridiques internationaux au profit de la préservation de la biodiversité
de manière directe et indirecte.
Outre la signature et la ratification de la Convention sur la biodiversité, le Sénégal a aussi adhéré à la
Convention-cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) et la Convention contre
la Désertification. Bien qu’étant consacrées à d’autres problématiques, ces conventions traitent de
manière indirecte de la question de la perte de la biodiversité. Les manifestations des changements
climatiques et de l’avancée du désert ont des impacts négatifs en termes de recul de la biodiversité. Le
Protocole de Nogaya consacré à la biodiversité a été aussi ratifié par l’État du Sénégal.
Les principaux instruments juridiques du pays qui régissent le secteur des mines et de l’environne-
ment, s’inscrivent dans la dynamique des engagements internationaux du pays. L’exigence d’effectuer
une Étude d’Impact Environnemental et Social (EIES) a été initié par le Code de l’environnement de
janvier 2001 et confirmé par le Code minier de novembre 2016 pour toutes entreprises minières, avant
le démarrage de leurs activités.
L’arrêté ministériel du 28 novembre 2001 décrit le contenu des termes de référence de l’EIES et
recommande de procéder à une « analyse de l’incidence du projet sur les populations locales. Il s’agit
des questions relatives à la situation spécifique des enfants, des femmes et des hommes, sur les
ressources naturelles (air, eau, sol, faune, flore), sur la santé et sur le patrimoine culturel ». Même
si le terme biodiversité n’est pas explicitement utilisé, les préoccupations renvoient à la diversité
biologique.
Cette orientation est renforcée dans le Code forestier de 2018 ainsi que dans le Code minier.
Concernant le couvert végétal (arbres et plantes), le Code recommande des activités de reboisement
pour compenser les espèces végétales des zones défrichées lors d’activités minières. Des recommanda-
tions sont souvent faites dans les PGES pour une collaboration avec les services en charge des Eaux et
Forêts dans le cadre de la plantation et du suivi du reboisement.
L’article 102 du Code minier de novembre 2016 réitère la nécessité de procéder, à l’EIES, pour tout
demandeur de permis d’exploitation minière, à une autorisation d’ouverture et d’exploitation de
carrière ou à une autorisation d’exploitation de petite mine.

10.3.5. SITUATION ACTUELLE


Au Sénégal, dans les deux (2) principales régions de la mine, cette entreprise minière procède à
minières, Thiès et Kédougou, les impacts de une restauration progressive du couvert végétal
l’exploitation minière sur la biodiversité sont au fur et à mesure de son exploitation. Cela favo-
très perceptibles. Dans la région de Kédougou, la rise un rétablissement de la situation initiale des
pratique de l’orpaillage cause beaucoup plus de écosystèmes et de la diversité biologique.
dommages sur la diversité biologique. L’exploi-
Les entreprises sont responsables de la revégétali-
tation clandestine de l’or dans le Parc National
sation des sites déjà exploités. Aucun déversement
du Niokolo-Koba, réserve de biosphère classée
de produits chimiques et/ou de résidus de pro-
patrimoine mondial de l’UNESCO, est la meilleure
duits chimiques au niveau de la mer, des rivières
illustration des dégâts causés par l’exploitation
et des terres ne devrait être accepté au Sénégal.
artisanale et semi mécanisée sur la biodiversité car
Les entreprises devraient réaliser leurs activités en
cette activité illégale dégrade les habitats naturels.
préservant les écosystèmes marins et terrestres.
Au niveau de la région de Thiès, une entre-
Certaines exploitations de carrières dans la ré-
prise utilise une méthode de restauration de la
gion de Thiès et dans le département de Rufisque
végétation définie comme étant progressive. En
nuisent à la diversité biologique. Il a été noté une
effet, contrairement à la pratique qui consiste à
baisse de la reproduction des abeilles liée à la
prévoir la restauration des terres à la fermeture
poussière et à la pollution sonore.
10.3.6. BONNES PRATIQUES

Gestion de la végétation et de la flore Gestion de la faune


• Travailler de manière proactive avec d’autres • Identifier les espèces endémiques et celles
parties prenantes en vue de contribuer à la menacées de disparition et assurer leur
préservation de la biodiversité par l’intermédiaire préservation ainsi que la conservation de leurs
d’actions scientifiques, pratiques et éducatives habitats naturels
• Élaborer une stratégie pour la biodiversité qui • Élaborer et mettre en place un plan de préservation
définit une hiérarchie d’atténuation appro- des écosystèmes
priée ainsi que la manière d’obtenir un résultat
• Installation d’une clôture de sécurité sur le
d’ « aucune perte nette » en termes de biodiversité
périmètre du site afin de restreindre l’accès au
Thématiques environnementales

• Limiter au maximum le défrichage et interdire la bétail et aux animaux sauvages


chasse, l’achat ou la vente d’animaux sauvages
• Mettre en place un système de signalement
ainsi que le ramassage du bois afin de conserver
d’incidents afin de préserver la faune contre le
la faune et les ressources forestières existantes
braconnage, le commerce illégal d’animaux
• Dans les zones devant être défrichées, les sauvages ou d’exploitation illégale de bois
espèces végétales à distribution limitée, les
• Éviter la pollution sonore pendant la nuit
espèces végétales menacées et les ressources
importantes pour la faune seront, dans la mesure • Éviter le contact avec la faune afin de minimiser
du possible, identifiées, conservées ou dépla- les risques de transmission de maladies
cées. La collecte des semences et la propagation
• Mettre à disposition un écologiste au cours
des espèces végétales prioritaires, identifiées
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

du défrichage pour fournir de l’aide et des


dans la zone du projet, seront incluses dans
conseils concernant toutes les questions
l’inventaire des plantes utilisées pour les activi-
sur l’environnement
tés de revégétalisation
• Adopter des mesures pertinentes de gestion de
• Mettre en place des programmes d’éducation
la faune pour l’éclairage nocturne
et de sensibilisation environnementales pour le
personnel et les sous-traitants en fonction de • Amélioration continue des mesures de gestion
leurs rôles et responsabilités afin de les aider à du bruit, des vibrations et des déflagrations
mieux comprendre l’importance de la conser- associées aux tirs de mine afin de minimiser les
vation des espèces menacées et des ressources impacts sur la faune
forestières pour l’environnement et les commu-
nautés locales
• Réhabiliter et revégétaliser le plus tôt possible
pendant toute la durée du projet afin de minimi-
ser l’impact du défrichage
• Mettre en place des systèmes de contrôles de feux
de brousse, en interdisant le brûlage des déchets
à l’air libre et en instaurant des procédures d’in-
tervention d’urgence spécifiquement élaborées
pour la gestion des feux de brousse et installation
de pare-feu
• Consulter les autorités locales pour minimiser
l’impact de l’immigration sur l’exploitation des
ressources naturelles
• Suivre de manière périodique les habitats et les
principales espèces animales terrestres et aqua-
tiques afin de déterminer si d’autres mesures
d’atténuation ou de gestion sont nécessaires
2020
Exemples de compagnies minières implantées au Sénégal
Même si leurs démarches ne sont pas complètement similaires aux étapes précitées, certaines entre-
prises sénégalaises ont adopté quelques bonnes pratiques quant à la préservation de la biodiversité. On
peut citer à titre d’exemple, l’entreprise Grande Côte Opérations (GCO) au niveau de la région de Thiès et
l’entreprise Petowal Mining Company dans la région de Kédougou.
S’agissant de GCO, dans le cadre de ses procédures de réhabilitation des sites déjà exploités, elle procède
au reverdissement des sites en vue de la reprise des activités initiales.
Concernant l’entreprise Petowal Mining Company, vu sa proximité avec le Parc National du Niokolo-Koba
(PNNK), elle a développé un Plan d’Action pour la Biodiversité (PAB). Ce plan combine trois (3) principales
approches que sont l’évitement, la minimisation et la réhabilitation qui couvrent ainsi les différentes
phases du projet que sont la pré-construction, la construction et l’exploitation. Concernant les mesures
d’évitement, bien que le projet se situe en dehors de la zone tampon du PNNK, l’entreprise a décidé de
ne pas faire de défrichements dans le PNNK et encore moins dans la zone tampon. Ces mesures sont
prises dans le sens de ne pas affecter l’habitat des chimpanzés et des autres espèces animales. En outre,
l’entreprise a modifié le tracé de sa route d’accès pour ne pas affecter les sources d’eau des chimpanzés,
des léopards et des babouins.
2020 Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal Thématiques environnementales
10.4. FICHE
QUALITÉ DE L’EAU, DU SOL
ET DE L’AIR

environnement

CETTE FICHE FAIT RÉFÉRENCE


AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DES NATIONS UNIES (ODD) :

10.4.1. DÉFINITION ET MISE EN CONTEXTE

Qualité de l’Eau (QE)


La qualité de l’eau est un ensemble de paramètres physiques (ex : particules en suspension), chimiques
(ex : minéraux dissous) et biologiques (ex : bactéries) qu’elle présente, selon son utilisation.
Toutes les opérations minières sont susceptibles d’affecter la qualité de l’eau soit à travers les poussières
générées qui peuvent être saines ou polluées, ou à travers les déchets générés qui peuvent contaminer
l’eau et la rendre impropre à la consommation (résidus miniers, huiles, graisses etc.). En effet, l’érosion
des sols exposés tels que les tas de minerais extraits, les matériaux fins issus des tas de déchets de
roches peuvent entraîner des charges substantielles de sédiments dans les eaux de surface et les voies
de drainage des eaux. En outre, les déversements et fuites de matières dangereuses peuvent conduire à
la contamination des eaux.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la mauvaise gestion des eaux usées urbaines, industrielles et
agricoles implique pour des centaines de millions de personnes une contamination dangereuse ou une
pollution1 chimique de leur eau potable.

1 D’après l’article L2 de la loi n° 2001-01 du 15 janvier 2001 portant Code de l’environnement


« Pollution » signifie toute contamination ou modification directe ou indirecte de l’environnement
provoquée par tout acte susceptible :
• D’affecter défavorablement une utilisation du milieu profitable à l’homme.
• De provoquer ou de risquer de provoquer une situation néfaste à la santé, à la sécurité, au bien-être
de l’homme, à la flore, à la faune, à l’atmosphère, aux eaux et aux biens collectifs et individuels.
Qualité du Sol (QS)
La qualité des sols dépend de leur aptitude à exercer diverses fonctions environnementales, (favoriser le
développement des plantes, la conduction et la transmission de l’eau, le développement d’écosystèmes).
Les opérations minières modifient régulièrement le paysage environnant en exposant les sols à des
processus de transformation de leurs propriétés. De l’exploration minière à la production, les sols, dans
un projet minier, sont soumis à de nombreuses modifications, comme par exemple, le décapage de la
couverture végétale, le compactage, le terrassement, la création de trous et de fosses, etc.).

Qualité de l’Air (QA)


La notion de qualité de l’air décrit le niveau des polluants2 atmosphériques dans une certaine région.
Ces polluants peuvent être dangereux pour la santé humaine lorsque la population est sensible à des
Thématiques environnementales

concentrations élevées de polluants ou est exposée à ces derniers pendant de longues périodes. La
notion de la qualité de l’air est inséparable de celle de pollution atmosphérique.
Selon la Loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie de 1996, la pollution atmosphérique est
définie comme : « l’introduction par l’homme, directement ou indirectement, dans l’atmosphère et les
espaces clos, de substances ayant des conséquences préjudiciables de nature à mettre en danger la
santé humaine, à nuire aux ressources biologiques et aux écosystèmes, à influer sur les changements
climatiques, à détériorer les biens matériels, à provoquer des nuisances olfactives ».
Selon le Code l’environnement du Sénégal, les pollutions de l’air ou les odeurs sont celles qui incommodent
les populations, compromettent la santé ou la sécurité publique, nuisent à la production agricole,
à la conservation des constructions et monuments ou au caractère des sites et des écosystèmes naturels.
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

Les opérations minières conduisent très souvent à la génération importante de poussière de la phase
d’exploration (sondages, creusement de tranchées de fouilles) jusqu’à l’extraction des produits
marchands (abattage, chargement, transports, érosion des tas de stériles et de minerais). Aussi, certains
amoncellements déjà contaminés par des produits chimiques dangereux peuvent être dispersés par le
vent, générant des poussières toxiques ou nocives pour la population, voire l’ensemble des êtres vivants
des zones environnantes. cet effet, la prise en compte de la qualité de l’air dans les activités minière est
un enjeu d’une importance vitale.
Pour prendre en charge la préservation de ces trois éléments (QE, QA, QS), les compagnies minières sont
tenues de réaliser une étude d’impact environnemental et social (EIES) pour tout projet minier. Cette
étude comprend les études environnementales de référence.
Le plan de gestion environnementale et sociale (PGES) évalue la qualité de l’eau, de l’air et des sols avant
l’établissement du projet et prévoit des mesures pour éviter ou réduire la contamination le plus possible.
Le Ministère de l’Environnement doit approuver ce plan avant la délivrance du permis d’exploitation et le
démarrage de l’activité minière.

2 D’après l’article L2 de la loi n° 2001-01 du 15 janvier 2001 portant sur le Code de l’environnement,
on définit « Polluant » comme étant : Tout élément ou rejet solide, liquide ou gazeux, tout déchet,
odeur, chaleur, son, vibration, rayonnement ou combinaison de ceux-ci susceptibles de provoquer
une pollution.
2020
10.4.2. ACTEURS ET RÔLES

Ministère
• Élaborer et mettre en application la législation et la
réglementation environnementale
• Surveiller la mise en œuvre de l’étude d’impact
environnemental et social (EIES)
• Contrôler la mise en œuvre effective du plan de gestion
environnementale et sociale (PGES) des exploitants miniers

Exploitants miniers
• Évaluer les impacts potentiels du projet minier sur la santé des
populations, sur l’environnement naturel et sur la propriété
• Mettre en place des moyens pour supprimer ou réduire l’impact
négatif de leurs activités sur la qualité de l’eau, de l’air et des sols
• Se charger de la surveillance en continu de la qualité de ces
différents paramètres

Collectivités locales
En application du Code des collectivités territoriales et de la loi relative
au transfert des compétences, les collectivités territoriales :
• Contribuer à la surveillance administrative relative au respect de la
législation et de la réglementation
• Participer aux consultations publiques lors des EIES et transmettent
les préoccupations de la collectivité en matière de santé publique, d’hygiène
et de préservation de l’environnement
• Alerter sur les aires protégées, les plans d’aménagement du territoire,
les aires sensibles

ONG, OCB et populations locales


• Alerter sur les problématiques générées par l’activité des sociétés
minières sur l’environnement, la santé et le bien-être des populations,
la détérioration des écosystèmes etc.

10.4.3. LOIS, RÈGLEMENTS ET AUTRES STRATÉGIES

Étude d’impact environnemental et social


La première exigence légale et réglementaire est l’obligation de faire une étude d’impact
environnemental et social qui prend en compte la qualité de l’eau, de l’air, et des sols dans leur
état de référence et qui identifie les impacts potentiels avant le début de chaque projet minier.
Cette étude d’impact est instituée comme obligation légale par le Code minier du Sénégal, en son
article 102, par le Code de l’environnement en ses articles L48 à L54 et règlementée au titre II de son
décret d’application.
Le Code de l’environnement L’article L83 rappelle, en substance, que les
activités minières susceptibles de dégrader
Qualité des eaux
l’environnement (par déduction, la qualité des
La qualité de l’eau est régie par la loi n° 2001-01 du sols) sont soumises à une autorisation préalable
15 janvier 2001 portant Code de l’environnement du Ministre en charge de l’Environnement.
et réglementée au titre III du décret d’application
de ladite loi. Sanctions et pénalités prévues par
D’après l’article L58 de cette Loi, les eaux le Code de l’environnement pour les
constituent un bien public, une ressource de manquements et infractions
l’environnement dont la protection est soumise, L’article L96 dispose que quiconque aura jeté,
entre autres, aux dispositions dudit Code. déversé ou laissé couler dans les cours d’eau,
Ainsi, sont soumis aux dispositions du Code de directement ou indirectement des substances
quelconques dont l’action ou les réactions
Thématiques environnementales

l’environnement :
[…] contribuent à aggraver la pollution, ou à la
• Le déversement causer, est puni d’une amende allant de 500 000 à
• Les écoulements 2 000 000 FCFA et d’un emprisonnement possible
• Les rejets allant de six (6) mois à deux (2) ans ou de l’une de
• Les dépôts, directs ou indirects de toute nature ces deux (2) peines seulement.
• Toute situation susceptible de provoquer L’article 97 fixe l’amende entre 500 000 et
ou d’accroître la dégradation des eaux en 2 000 000 FCFA et la peine d’emprisonnement
modifiant leurs caractéristiques physiques, entre six (6) mois à un (1) an ou de l’une de ces
chimiques, biologiques ou bactériologiques, deux (2) peines, toute personne ayant pollué les
qu’il s’agisse d’eaux superficielles, souterraines eaux de mer et eaux continentales en violation
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

ou des eaux de la mer dans la limite des eaux des dispositions du Code de l’environnement.
territoriales
Selon l’article L99, est punie d’une amende
Les eaux rejetées par les projets miniers ne de 1 000 000 à 2 000 000 FCFA et d’une peine
doivent pas contaminer les cours d’eau et la mer d’emprisonnement de six (6) mois à un (1) an
au-delà des seuils prévus dans la loi (article 60). ou de l’une de ces deux peines seulement, toute
Qualité de l’air personne ayant altéré la qualité de l’air, en
contrevenant aux dispositions correspondantes
Le décret d’application du Code de l’environ- de la présente loi.
nement de 2001 a apporté des innovations
majeures en matière de réglementation de la L’Article L100 fixe l’amende entre 1 000 000 et
qualité de l’air en : 2 000 000 FCFA et la peine d’emprisonnement
potentielle allant de six (6) mois à un (1) an, à
• Réglementant, pour la première fois, les toute personne ayant pollué ou dégradé les sols
pollutions causées par les émissions de gaz et sous-sols.
• Exigeant de toutes les sources un traitement
préalable des polluants gazeux avant tout rejet Norme Sénégalaise NS 05-061 juillet 2001
• Surveillant et contrôlant les rejets assurés par les Les seuils admissibles des polluants dans les
agents assermentés du Ministère de l’environ- déversements et rejets des eaux usées dans tous
nement ou par tout autre agent compétent en les milieux récepteurs sont fixés par la Norme
la matière Sénégalaise NS 05-061 juillet 2001.
• Fixant et précisant les modalités de recouvre- Code minier communautaire de l’Union
ment de la taxe annuelle que doivent payer les Économique et Monétaire Ouest-Africaine
industries rejetant des effluents gazeux (UEMOA)
Qualité des sols et sous-sols L’article 18 du Code minier communautaire
La qualité des sols est traitée par les articles 81 dispose que les exploitants miniers opérant
à 83 du Code de l’environnement du Sénégal et dans l’espace UEMOA doivent réaliser des études
réglementée par les arrêtés visés à l’article 82 du d’impact sur l’environnement pour la phase
même Code. d’exploitation, respecter les règlements sur
l’environnement, mettre en place un plan
L’article L81 rappelle le rôle de l’État et des de surveillance, ainsi qu’un programme de
collectivités territoriales pour assurer la protec- réhabilitation de l’environnement.
2020

tion des sols, du sous-sol et des richesses qu’ils


contiennent contre toutes formes de dégradation.
10.4.4. SITUATION ACTUELLE 10.4.5. BONNES PRATIQUES
Avec une meilleure prise en compte du respect • Agir en prévention autant que possible
de l’environnement depuis l’avènement du Code
• Mesurer de façon continue les impacts potentiels
minier sénégalais de 2003, sa révision en 2016 et
et communiquer l’information régulièrement
l’obligation pour beaucoup d’exploitants miniers
auprès des parties prenantes
de préserver une bonne réputation internationale
en la matière, une amélioration des pratiques • Impliquer les communautés dans le processus
relatives à la gestion de la qualité de l’eau, de
• Mettre en place un programme de renforcement
l’air ou des sols dans les sites miniers a été notée.
des capacités pour les communautés afin
Par contre, certains enjeux environnementaux
qu’elles puissent faire la surveillance de la QS,
demeurent.
QA, QE
Par exemple, les activités d’exploitation de carrière
• Promouvoir la décantation de l’eau issue de
(cimentiers, production de granulats, de subs-
l’exploitation artisanale avant de la rejeter dans
tances utiles en général), génèrent d’importantes
la nature
quantités de poussières soulevées par l’abattage,
la circulation des engins et des véhicules de • Interdire le traitement au cyanure et au mercure
chantiers et le concassage. Cette pollution se
• Promouvoir les méthodes de concassage avec
manifeste par les dépôts de poussière sur les plantes
injection d’eau pour éviter l’expansion de la
des zones environnantes. Cette situation entraîne
poussière
également des problèmes de santé publique car
la proportion de la population qui présente des • Faire de bonnes études environnementales de
maladies pulmonaires dépasse largement la référence pour avoir un état initial de la situation
moyenne nationale. Cette problématique est plus
présente dans la région de Thiès, notamment dans Qualité de l’eau
les secteurs de Pout, Bandia, Toglou et dans la
région de Dakar, vers Rufisque et Bargny. • Utiliser des processus qui réduisent la consom-
mation d’énergie et d’eau et prévoir le stockage
Dans la région de Thiès, vers Darou, il a été constaté et l’élimination en toute sécurité des matières
un arrêt de l’utilisation de certains puits d’eau et la dangereuses et des déchets
faible rentabilité des cultures liés à la dégradation
• Définir clairement les responsabilités par
des eaux et des sols par les mines industrielles.
rapport à la préservation de la qualité de l’eau
Il s’y ajoute les problèmes de salinisation progres-
• Intégrer les problématiques liées à l’eau dans la
sive des eaux souterraines vers Pout qui ont été
planification de l’entreprise
dénoncés par le mouvement Citoyens Vigilants et
qui rendent ces eaux impropres à la boisson et à • Publier des rapports périodiques sur la perfor-
l’irrigation. mance, les risques matériels, les opportunités et
la réponse à la gestion de la compagnie en ma-
Dans le secteur de l’or, la problématique majeure
tière d’eau, à l’aide de mesures harmonisées de
se situe au niveau de l’activité d’exploitation arti-
l’industrie et d’approches reconnues conformes
sanale et semi-mécanisée. Le rapport de l’Agence
Nationale de la Statistique et de la Démographie • Définir des cibles ou des objectifs pertinents
(ANSD) 2018, page 48, soutient que l’exploitation par rapport à l’eau pour les sites présentant
artisanale de l’or entraîne la dégradation de l’en- des risques
vironnement, la déforestation liée à la coupe des
• S’assurer que tous les employés ont accès à l’eau
arbres, ainsi qu’une pollution de l’eau et des sols et
potable, aux installations sanitaires appropriées
de l’air par les produits chimiques.
et au maintien d’une bonne hygiène au travail.
• Identifier et évaluer au niveau des bassins
versants les risques et les possibilités liés à l’eau
et mettre en place les réponses adaptées
• Identifier et s’impliquer de manière proactive et
inclusive avec les parties prenantes qui peuvent
influencer ou être affectées par l’utilisation et les
décharges de l’eau sur un site
• S’impliquer activement dans les questions Exemples de compagnies
externes de gouvernance de l’eau, avec les minières implantées au Sénégal
gouvernements, les autorités locales et d’autres
intervenants pour soutenir une réglementation Grande Côte Opérations - Qualité des eaux
prévisible, cohérente et efficace, qui sous-tende
la gestion intégrée des ressources en eau Aucun produit chimique n’est utilisé dans
l’ensemble du processus d’extraction de GCO
• Soutenir les initiatives de gestion qui encou- et les résidus sont immédiatement éliminés de
ragent une meilleure utilisation de l’eau, la manière contrôlée au fur et à mesure de l’avancement
gestion efficace des bassins versants et qui du projet.
contribuent à l’amélioration de la sécurité et à
l’assainissement de l’eau En outre, des programmes de surveillance robustes
et continus comprenant les eaux souterraines, les
Qualité de l’air sols, les eaux usées et divers déchets générés par
les activités minières de la compagnie, la qualité
Thématiques environnementales

• Démontrer que le système de gestion de la de l’air et la poussière sont appliqués.


consommation d’énergie et des émissions de
Gaz à Effet de Serre (GES) prévoit un reporting Une convention a été signée avec la Direction de
par la haute direction, ainsi qu’un examen régu- la Gestion et de la Planification des Ressources
lier des données énergétiques et leur assimila- en Eau (DGPRE) pour un suivi périodique de
tion dans le cadre des interventions d’opération l’évolution de la qualité de l’eau, des niveaux
d’exploitation, etc.
• Offrir de la formation sur les enjeux liés à l’énergie,
avoir en place des systèmes de suivi et de rapport La compagnie fait des rapports périodiques
sur l’utilisation de celle-ci et mesurer les émissions soumis à la DGPRE sur l’exploitation et l’évolution
de GES pour la production de rapports internes de la qualité de l’eau.
et externes
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

Dangote industries - Qualité de l’air


• Implanter des systèmes permettant de limiter
les émissions polluantes dans l’atmosphère Dangote industries, une cimenterie installée à
Keur Moussa a mis en place un système de gestion
Qualité du sol et de l’environnement des fumées susceptibles de polluer l’air.

• Adopter et rendre publiques les politiques En effet, selon leur Direction Management de la
et procédures de gestion des questions Qualité, leur technologie permet de récupérer par
environnementales des Electro Statique Pré stator (ESP) la fumée qui,
normalement, devrait sortir et polluer l’atmos-
• Prendre des mesures raisonnables pour s’assu- phère. Néanmoins, avec cette technologie, cette
rer que les fournisseurs ont la capacité de mettre fumée est retournée dans les chaudières.
en place des contrôles opérationnels et de se
conformer aux politiques environnementales Exemples à l’international
et procédures En Mauritanie, il existe un centre de trai-
• Mettre en place et tester périodiquement les tement de minerai au niveau de la ville de
procédures et équipements pour répondre aux Chami. Ce site centralise le traitement de
éventuels incidents environnementaux l’ensemble de la production artisanale de
minerai d’or du fait de la présence d’infrastructures
• Communiquer publiquement l’approche de dans cette ville (eau, électricité…). Cette affluence
l’exploitant en matière de gestion des impacts a été transformée en opportunité par le Ministère
environnementaux en charge des mines qui a profité de cette centra-
• Minimiser l’impact environnemental des opéra- lisation pour maîtriser le traitement des minerais.
tions et améliorer l’environnement autour des En effet, ils ont mis en place des lots de terrains
projets dans la mesure du possible aménagés pour accueillir les unités de traitement.
Les eaux de traitement sont recyclées dans un
circuit parfaitement maîtrisé et le concassage
se fait par voie humide pour éviter les émissions
de poussières.
Un tel centre de traitement doté d’agents de
contrôle de l’état a permis une bonne gestion de
l’utilisation des produits chimiques dangereux
2020

dans le processus et donc la préservation de la


qualité des eaux et du sol.
11.
FICHES SUR DES
THÉMATIQUES

SOCIALES
11.1. FICHE
ÉQUITÉ HOMME/FEMME

sociale

CETTE THÉMATIQUE EST RELIÉE


AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DES NATIONS UNIES (ODD) :

11.1.1. DÉFINITION ET MISE EN CONTEXTE


Selon la norme internationale de la responsabilité sociale, ISO 26000, le traitement équitable des femmes
et des hommes est un traitement égal ou, dans certains cas, un traitement différent, mais considéré
équivalent en termes de droits, avantages, obligations et opportunités. Le fait de promouvoir l’égalité
entre hommes et femmes dans les activités d’une organisation et de s’en faire le défenseur constitue une
composante importante de la responsabilité sociétale.
Il a été démontré qu’il existe une relation positive entre l’égalité hommes/femmes et le développement
économique et social. C’est la raison pour laquelle l’égalité entre les hommes et les femmes est l’un des
Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies qui devrait être atteint pour 2030.
Le Sénégal a traduit cet objectif dans sa Constitution, en consacrant le principe de l’égalité de tous les
sénégalais devant la loi et l’égalité des hommes et des femmes en termes de droit.
S’inscrivant dans la dynamique de rendre opérationnelle ledit principe, le Sénégal a élaboré une
Stratégie Nationale pour l’Équité et l’Égalité de genre (SNEEG). Le Sénégal vise, d’ici à 2026 à « Faire du
Sénégal un pays émergent en 2026 avec une société solidaire dans un État de droit, sans discrimination,
où les hommes et les femmes auront les mêmes chances de participer à son développement et de jouir
des bénéfices de sa croissance ».
La SNEEG qui rappelle le caractère transversal de l’équité et l’égalité de genre crée les conditions optimales
favorisant l’effectivité d’ici 2030 des ODD, dont l’ODD 5 sur l’équité des femmes. Garantir l’égalité d’accès
des femmes et des filles à l’éducation, aux soins de santé, à un travail décent et à la représentation dans
les processus de prise de décisions politiques et économiques, favorisera l’instauration d’économies
durables et sera bénéfique aux sociétés ainsi qu’à l’ensemble de l’humanité. La mise en œuvre de
nouveaux cadres juridiques concernant l’égalité des femmes sur le lieu de travail et l’éradication des
pratiques néfastes envers les femmes est essentielle pour mettre un terme à la discrimination fondée sur
le sexe qui prévaut dans de nombreux pays du monde.
11.1.2. ACTEURS ET RÔLES

Exploitants miniers
Définir une politique interne, de la mettre en œuvre et de respecter le
pourcentage d’embauche de femmes visé, de respecter la politique à l’interne,
de travailler en collaboration avec l’administration locale, les ONG et OCB pour
développer des programmes de formation pertinents et de communiquer
annuellement sur les défis et les progrès.

Employés
Respecter leurs collègues, l’équité des chances dans l’embauche et les
promotions à l’interne, participer aux activités de sensibilisation sur l’égalité
des genres.
Thématiques sociales

Fournisseurs
Définir une politique interne et respecter les poucentages d’embauche de
femmes visés, faire respecter la politique à l’interne et rendre compte
annuellement de leur progrès.

Administration locale et Ministère


Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

Surveiller les processus d’embauche afin d’assurer un respect de l’équité


hommes/femmes, participer à l’évaluation des besoins et des progrès tout
au long du cycle de vie de la mine.

ONG, OCB et populations locales


Alerter les personnes concernées s’il y a un non-respect perçu ou s’ils
identifient des opportunités ou des programmes d’amélioration en faveur
de l’équité hommes-femmes.

ONG et OCB
Développer des programmes de formation pour les femmes afin de favoriser
leur employabilité et mettre de l’avant des programmes visant à diminuer leurs
charges domestiques (rapprocher les sources d’eau, diminuer le temps imparti
aux tâches ménagères, etc.).

11.1.3. LOIS, RÈGLEMENTS ET AUTRES STRATÉGIES


Le soubassement sur lequel repose l’égalité des sexes au niveau national est relatif à la convention
sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes du 18 décembre 1979
et l’article 2 du Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits
des femmes en Afrique. Selon ledit protocole, les États doivent combattre la discrimination à l’égard
des femmes, sous toutes ses formes, en adoptant les mesures appropriées sur le plan législatif,
institutionnel et autres.
cet effet, au Sénégal l’équivalent de cette disposition est érigé à travers des articles sur le respect des
droits des femmes. Ils sont relatifs à : (i) l’article 7 alinéa 4 de la constitution « tous les êtres humains
sont égaux devant la loi. Les hommes et les femmes sont égaux en droit »; (ii) l’article 7 alinéa 5 « la loi
favorise l’égal accès des hommes et des femmes aux mandats et aux fonctions »; (iii) article 15 alinéa 2
« l’homme et la femme ont également le droit d’accéder à la possession et à la propriété de la terre
dans les conditions déterminées par la loi »; (iv) article 17 alinéa 3 « l’État garantit aux femmes en
général et celles vivant en milieu rural en particulier, le droit à l’allégement de leurs conditions de vie;
2020

(v) article 19 « la femme a le droit d’avoir son patrimoine propre comme le mari.
Elle a le droit de gestion personnelle de ses biens »; (vi) article 25 alinéa 2 « toute discrimination entre
l’homme et la femme devant l’emploi, le salaire et l’impôt est interdite ».
Ce principe va être renforcé par la loi n°2010-11 du 28 mai 2010 instituant la parité qui a été considérée
comme une expérience réussie de lutte féminine. Ceci va favoriser l’égale participation des hommes
et des femmes aux instances électives et semi-électives des politiques publiques et à long terme, une
modification des rapports entre les sexes ainsi qu’une égalité homme/femme au Sénégal.
De même, le document de référence fondamental au Sénégal abonde dans le même sens en termes
d’équité et d’égalité des genres. En effet, le Plan Sénégal Émergent (PSE) a posé les jalons d’un
développement inclusif qui repose sur un respect des besoins différenciés des femmes, des enfants et
des groupes vulnérables, en leur assurant un accès équitable aux opportunités. Cela doit passer par
leur autonomisation économique, sociale et politique ainsi que le renforcement des mécanismes de
mise en œuvre des textes et règlements relatifs. C’est ainsi que dans sa section « Promotion de l’équité
et de l’égalité de genre », le PSE prend en compte les besoins, les droits et les contributions des femmes,
suivant une approche intégrée. Dans ce domaine, l’objectif stratégique consiste à autonomiser et à
promouvoir les femmes et les filles, à travers le renforcement des capacités des institutions et des
collectivités territoriales, à intégrer le genre dans les politiques publiques, à améliorer le dispositif
juridique de protection des femmes et des filles ainsi que le renforcement du leadership féminin et de
leurs capacités entrepreneuriales pour une croissance inclusive ».
Dans le même ordre d’idées, la Vision Minière Africaine (VMA) ainsi que la Directive de la CEDEAO
sur l’harmonisation des principes directeurs et des politiques dans le secteur minier en matière
d’obligations relatives aux droits de l’homme prônent le respect des droits des femmes, ainsi que
l’équité et l’égalité de genre en consacrant respectivement les dispositions suivantes :
• Progrès en faveur de l’égalité des genres et le renforcement des capacités des femmes, en initiant
notamment le renforcement des capacités des femmes par l’intégration de l’aspect genre dans les
politiques, les lois, la réglementation, les normes et les codes miniers, en adoptant et mettant
en œuvre des chartes sous-régionales en matière de genre dans le secteur minier en adoptant et en
mettant en œuvre par la CUA des chartes continentales en matière de genre dans le secteur minier
• Les États membres, les titulaires de droits ou titres miniers et autres entités commerciales impliqués
dans l’exploitation minière ont l’impérieux devoir de garantir le respect et de promouvoir les droits
de l’homme reconnus sur le plan international, y compris les droits des femmes, des enfants et des
travailleurs en matière d’activités minières
• Les États membres ont l’obligation de prendre les dispositions nécessaires pour la réalisation
progressive des droits économiques, sociaux et culturels relatifs aux activités minières pour renforcer
le pouvoir des femmes
Au niveau national, le Code minier du Sénégal (Loi no.2016-32 du 8 novembre 2016), article 109, les
titulaires de titres miniers et leurs sous-traitants sont tenus de :
• Promouvoir l’égalité des chances à l’emploi entre les femmes et les hommes
dans la sphère professionnelle
• Garantir l’équité salariale entre les employés féminins et masculins à qualification égale

11.1.4. SITUATION ACTUELLE


Selon l’état des lieux présenté dans la Stratégie Nationale pour l’égalité et l’Équité de Genre (SNEEG), les
efforts déployés par le Sénégal ces vingt (20) dernières années pour renforcer le statut, la position et les
capacités des femmes ont été validés par les résultats de l’évaluation du Plan d’action national pour la
femme qui ont fait état de gains significatifs en faveur des femmes dans plusieurs domaines : elles sont
en meilleure santé, plus nombreuses à être économiquement actives, elles bénéficient de projets visant
l’allégement de leurs travaux et leurs droits fondamentaux sont davantage respectés; les écarts entre les
sexes dans l’éducation s’amenuisent; la violence contre les femmes et l’excision des filles sont désormais
punies par la loi.
cela, s’ajoute la Loi sur la Parité du Sénégal (2010) qui a contribué à une meilleure représentation des
femmes dans l’espace politique.
Toutefois, malgré ces avancées, l’évaluation révèle la promotion du genre s’explique par l’absence
que les femmes, dans leur grande majorité, conti- d’un système de collaboration avec « le Mécanisme
nuent de subir de façon disproportionnée le poids National Genre » et la faible connaissance de
de la pauvreté et de l’analphabétisme; elles sont l’approche « genre et développement ».
encore victimes de graves violations de leurs droits
Concernant le secteur extractif, l’ITIE (Initiative pour
humains et de leurs droits en matière de sexualité
la transparence dans les industries extractives)
et de reproduction; elles sont les premières vic-
montre, qu’au Sénégal, le pourcentage de femmes
times de la pandémie du VIH/SIDA et nombreuses
qui travaillent dans le secteur extractif est très
sont celles qui risquent encore aujourd’hui de
minime, comme en témoigne les annexes 5 et 6
mourir en donnant la vie. Il apparaît ainsi qu’en
du rapport ITIE de 2017.
dépit des réels progrès accomplis, il reste encore
beaucoup à faire pour réaliser l’égalité des droits Concernant les programmes RSE des entreprises
et des chances entre les filles et les garçons; les ainsi que les appuis ponctuels, les projets d’in-
hommes et les femmes. vestissement prennent en compte les besoins
Thématiques sociales

spécifiques des femmes en leur facilitant l’accès


Également, au sein du secteur privé, les femmes
(annexes 11 et 12 du rapport ITIE de 2017) aux ser-
sont sous-représentées à tous les niveaux. Les
vices sociaux de base et en leur dotant de projets
raisons les plus couramment évoquées sont liées
d’autonomisation économique et d’allégement de
à leur statut et à leur niveau de qualification, re-
leurs travaux. titre illustratif, en 2017, Sabodala
connus comme des contraintes à la compétitivité
Gold Operations (SGO) a mis en place des projets
des femmes et à leur présence sur le marché du
au bénéfice des femmes pour un montant avoisi-
travail. La faible intervention du secteur privé dans
nant vingt (20) millions de FCFA (rapport ITIE 2017,
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

annexe 12).

N° SOCIÉTÉ NATIONAUX NON NATIONAUX SEXE


Permanents Contractuels Permanents Contractuels Hommes Femmes
ENTREPRISE NATIONALE
1 MIFERSO 3 6 0 0 6 3
ENTREPRISES TITULAIRES D'UNE CONCESSION MINIÈRE
SOCOCIM
2 335 307 9 20 644 27
INDUSTRIES
3 SGO 249 941 96 3 1166 123
4 CDS 712 0 6 0 N/C N/C
5 GCO 715 47 56 0 N/C N/C
6 SSPT 60 22 2 0 78 6
7 ICS 1889 0 85 0 1903 71
8 DANGOTE 220 772 20 0 982 30
9 SOMIVA 116 165 4 0 213 72
10 PMC 97 0 0 0 91 6
ENTREPRISES TITULAIRES DE PERMIS DE RECHERCHE
11 AGEM 43 5 6 0 49 5
12 SMC 26 55 3 0 N/C N/C
ENTREPRISES TITULAIRES DE PERMIS D'EXPLOITATION DE PETITE MINE
13 SEPHOS 165 0 2 0 160 7
14 AFRIG SA 16 8 3 0 14 5
ENTREPRISES TITULAIRES DE PERMIS D'EXPLOITATION DE CARRIÈRES
15 SOSECAR n/a n/a n/a n/a n/a n/a
16 COGECA 401 0 10 0 400 11
17 GECAMINES 158 0 3 0 N/C N/C
18 SODEVIT 184 0 7 0 N/C N/C
2020
11.1.5. BONNES PRATIQUES
• Promouvoir l’emploi et de l’employabilité • Soutenir davantage les micros, petites et
des femmes par les compagnies minières moyennes entreprises, en particulier celles
(Sabodala Gold Operations (SGO), Grande Côte qui sont gérées par des femmes, afin qu’elles
Opérations (GCO), Petowal Mining Company répondent aux exigences du secteur minier
(PMC), RandGold) et/ou contribuent à la diversification des
activités dans la région
• Promouvoir l’excellence des jeunes filles au
sein du Lycée Technique Minier de Kédougou à • Reconnaître les droits des femmes aux
travers un encadrement privilégié et la dotation ressources et à la propriété
de bourses scolaires octroyées par SGO • Intégrer activement les femmes dans les
• Mettre en place une association de femmes qui processus d’engagement communautaire, en
travaillent directement ou indirectement dans le particulier ceux liés à l’acquisition de terres
secteur extractif pour la promotion du leadership et à la réinstallation
féminin et de la massification des femmes • Assurer la parité hommes-femmes en offrant
dans les sociétés extractives (Women In Mining un salaire égal pour un travail égal dans les
Sénégal) entreprises minières
• Assurer le renforcement des projets d’accès aux • Aborder la vulnérabilité et la violence sexiste
services sociaux de base pour les femmes (SGO, dans la communauté ou sur les lieux de travail
GCO, Petowal Mining Company, RandGold)
• Former les personnes en charge des ressources
• Appuyer le renforcement des projets d’entrepre- humaines et du recrutement et les gestionnaires
nariat et d’autonomisation des femmes (SGO, à l’égalité de traitement et à la non-discrimination
GCO, Petowal Mining Company, RandGold)
• Définir une politique claire en faveur de l’égalité
• Déployer des moyens de renforcement des des sexes pour les femmes et les filles
capacités des femmes pour une participation
qualitative aux réunions d’orientation • Prendre des mesures pour recruter et fidéliser
budgétaire lors desquelles se décident les les employées et faire du lieu de travail un lieu
projets d’investissement sûr pour les femmes
• Instaurer des technologies ou pratiques qui • Établir des mécanismes de gestion des plaintes
libèrent du temps aux femmes pour qu’elles sensibles au genre et bien les communiquer
puissent trouver un emploi en dehors du temps • Effectuer un suivi strict des plaintes liées au
consacré aux activités domestiques genre et en appliquer les mesures correctives
• Favoriser la rémunération égale des hommes • Effectuer une communication sur les progrès,
et des femmes salariées pour un travail de en collaboration avec les parties prenantes
valeur égale
• Établir des partenariats entre les compagnies
minières et les associations locales de femmes
• Viser la représentativité des femmes dans les
comités d’engagement locaux mis de l’avant par
la compagnie minière
Exemples de compagnies
minières implantées au Sénégal
• Grande Côte Opérations située dans la région de
Thiès / Diogo a un programme de formation pour
encourager l’emploi des femmes sur le site
• Pour attirer et fidéliser des femmes salariées,
Sabodala Gold Operations fournit onze (11)
mois de congé de maternité, bien au-dessus des
normes locales
• La compagnie IAMGOLD a appuyé financière-
ment les femmes de Boto dans la mise en œuvre
de projet d’installation d’un système de goutte
Thématiques sociales

à goutte accompagné d’une pompe solaire pour


l’allégement des travaux champêtres
• Sabodala Gold Operations a doté l’Association
des Femmes de Samavogo de moulins à grains
afin de réduire les heures de travail manuel. Cela
leur donne, ainsi, plus de temps pour la forma-
tion et le développement d’autres activités
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

• En fin 2018, les travailleurs de la mine de Mako


étaient constitués à 13 % de femmes (y compris
les sous-traitants). En 2019, l’entreprise prévoit
de mettre en œuvre plusieurs initiatives pour
promouvoir l’égalité des sexes, notamment :
✓ Valoriser le rôle des femmes dans les struc-
tures de management existantes, notamment
le groupe de travail sur la durabilité
✓ Valoriser le rôle des femmes dans le comité
d’entreprise et le comité HSES
✓ Nommer un « défenseur » de la cause des
femmes et créer un comité représentatif
des femmes
✓ S’assurer que leur programme de stages et
de bourses respecte le principe d’égalité des
sexes, de sorte qu’un plus grand nombre de
femmes possèdent l’expérience profession-
nelle requise pour accéder au secteur
✓ Renforcer leur engagement en faveur des
groupes de femmes dans la communauté
2020
11.2. FICHE
DÉVELOPPEMENT DES
COMPÉTENCES LOCALES

sociale

CETTE THÉMATIQUE EST RELIÉE


AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DES NATIONS UNIES (ODD) :

11.2.1. DÉFINITION ET MISE EN CONTEXTE


Le développement des compétences fait référence à la formation offerte pour rehausser l’employabilité.
Lors de l’implantation d’un exploitant minier dans une région, le développement des compétences doit
inclure non seulement ses employés (réf. fiche Embauche locale), mais également les fournisseurs et
l’ensemble de la communauté.
Par ailleurs, les communautés et les ONG jouent un rôle de veille et d’alertes pour le respect des lois
et règlements et les bonnes pratiques des exploitants miniers en matière de gouvernance sociale,
environnementale ou culturelle. C’est pourquoi les ONG forment les villageois afin qu’ils puissent mieux
comprendre les impacts et prendre part de façon informée aux comités de suivi des Plans de gestion
Environnementale et Sociale (PGES).
Le développement des compétences doit prendre en considération les compétences requises par
l’exploitant minier pour les différentes phases de la mine : de l’exploration à la fermeture.
Une fois la mine fermée, il faut que les communautés puissent développer d’autres sources
de revenus ou posséder d’autres compétences qui leur permettraient de retrouver un emploi.
(réf. fiche Diversification des sources de revenus et Embauche locale).
11.2.2. ACTEURS ET RÔLES

Exploitants miniers
Mettre en place un programme de développement des compétences locales,
viser un développement de compétences des communautés, mettre en place
des programmes de développement de compétences, tant pour ses employés
que pour les communautés.

Employés
Aider à identifier les besoins sur les compétences actuelles et celles à
développer, contribuer à la stratégie de développement des compétences
locales, participer aux formations offertes par l’exploitant.
Thématiques sociales

Fournisseurs
Contribuer aux programmes de formation pour le développement
de compétences de la communauté, former leurs employés.

Administration locale et Ministère


Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

Contribuer aux programmes de formation pour le développement de


compétences, former leurs employés, surveiller la mise en œuvre du plan
de développement de compétences locales.

ONG, OCB et populations locales


Aider à identifier les besoins sur les compétences actuelles et celles à déve-
lopper, contribuer à la définition du plan de développement de compétences
locales et en surveiller sa mise en œuvre, recommander des opportunités
d’amélioration, se former/contribuer aux programmes de formations.

11.2.3. LOIS, RÈGLEMENTS ET AUTRES STRATÉGIES


Selon le Code minier sénégalais (Loi no 2016-32 du 8 novembre 2016), article 109, les exploitants
miniers et leurs sous-traitants sont tenus de :
• Mettre en œuvre un plan de formation et de promotion du personnel sénégalais de l’entreprise
en vue de son utilisation dans toutes les phases de l’activité minière
• Former le personnel sénégalais de l’entreprise
En outre, les exploitants miniers doivent contribuer, sur la base d’un protocole d’accord conclu avec le
Ministre en charge des Mines, à l’appui institutionnel destiné à la formation continue du personnel, à
la promotion et au développement du secteur minier du Sénégal.
Les autres directives africaines qui s’appliquent aux exploitants miniers, comme la Vision Minière
Africaine, la directive minière de la CEDEAO et le Code minier communautaire de l’UEMOA exigent
également que les employés d’une entreprise minière soient formés par cette dernière.
Par contre, pour ce qui est du développement des compétences des autres parties prenantes, comme
les fournisseurs ou les communautés, les exploitants miniers s’y penchent sur une base volontaire,
dans le cadre de leur stratégie d’engagement communautaire.
2020
11.2.4. SITUATION ACTUELLE Pour le renforcement des capacités des travailleurs
de Sabodala Gold Operations (SGO), la compagnie
Le développement du capital humain constitue
minière a noué plusieurs partenariats avec des
un pilier fondamental du Plan Sénégal Émergent.
écoles et instituts de formation spécialisés tels
Et à ce titre, l’éducation constitue un levier essen-
que le lycée technique de Kédougou, l’institut des
tiel pour le développement durable des territoires
sciences de la terre et le lycée de Jeanne D’arc,
grâce à la disponibilité de ressources qualifiées.
tout en accueillant des stagiaires afin de leur offrir
Ainsi, le Gouvernement du Sénégal s’est inscrit
une expérience d’entreprise. Vu l’importance du
de manière durable dans la réforme du système
besoin en formation, la SGO a ouvert un centre de
éducatif à travers la mise en œuvre du Programme
formation et d’apprentissage sur site en 2014 avec
Décennal de l’Éducation et de la Formation (PDEF),
40 programmes proposés pour renforcer davan-
la formulation de la Lettre de Politique Générale
tage les compétences et capacités du personnel.
pour le secteur de l’Éducation et la Formation,
Ceci a entraîné un résultat probant en dix (10) ans
couvrant la période 2012-2025 et qui reste articu-
avec 122 salariés sénégalais qui ont occupé des
lée à la réalisation de l’objectif de développement
postes de direction.
durable ODD 4 (assurer à tous une éducation équi-
table, inclusive et de qualité et des possibilités De plus, dans le département de Saraya, région
d’apprentissage tout au long de la vie). de Kédougou, SGO en partenariat avec l’Office
national de formation professionnelle (ONFP) a
Ainsi, le Programme d’Amélioration de la Qualité, de
démarré quatre (4) sessions de formation sur les
l’Équité, et de la Transparence de l’Éducation et de
techniques de lecture, d’expression écrite et orale
la Formation (PAQUET-EF_2013-2025) constitue le
en langue française et anglaise.
cadre opérationnel de la politique de l’éducation et
de la formation des Ministères en charge de l’Éduca- Ces sessions de formation qui ont démarré en avril
tion Nationale, de la formation professionnelle, de 2019 sont au profit de soixante-seize (76) employés
l’apprentissage et de l’artisanat, de l’Enseignement de la compagnie minière. Les formations sont
supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et dispensées par le lycée technique industriel et
ainsi que du Ministère de la Femme, de la Famille, minier de Kédougou (LTIMK) et se déroulent dans les
du Genre et de la Protection des enfants. locaux de Sabodala Gold Operations (SGO) pour une
durée de quatre mois. Ceci fait suite à la signature
De plus, le développement du capital humain passe
d’une convention, fixant le cadre de collaboration
par la formation professionnelle et technique afin
entre les deux institutions pour la définition et la
d’assurer un égal accès des femmes et des hommes
mise en œuvre de plusieurs programmes de forma-
aux opportunités d’affaires et de soutenir la
tions par l’ONFP, en réponse aux besoins de SGO
compétitivité et la performance de l’économie.
pour, à la fois, le renforcement des capacités, la ges-
La disponibilité de Centres Régionaux de tion de carrière et la qualification et l’employabilité
Formation Professionnelle, de Centres Régionaux de ses employés.
d’Enseignement Technique Féminin, de Foyers
Au niveau des collectivités locales, le développe-
d’Enseignement Moyen Pratique, de Centres de
ment des compétences afin de les aider à améliorer
Perfectionnement des Artisans Ruraux, de Centres
leurs capacités de gouvernance, de surveillance
de Formation Artisanale et de Centres d’Enseigne-
du respect des lois et règlements et des bonnes
ment Technique d’Économie Familiale sont autant
pratiques, est également à recommander car,
d’indicateurs qui aident à orienter les politiques
dans bien des communes, il s’agit d’une grande
publiques de territorialisation.
opportunité d’amélioration.

11.2.5. BONNES PRATIQUES


• Organiser des ateliers techniques pour aider • Travailler le plan de développement en amont,
les représentants de l’État responsables de la dès le début de l’exploration et impliquer
conformité et du suivi des réglementations du une diversité de parties prenantes dans les
Projet à améliorer leurs compétences et leurs consultations
responsabilités selon les besoins (par ex. dans
• Définir une vision partagée du développe-
les domaines de la biodiversité, des ressources
ment de la région, en identifiant les besoins de
hydriques et de l’utilisation des ressources de la
compétences locales requises pour atteindre
communauté)
cette vision
• Impliquer les partenaires locaux, dont les l’amélioration des moyens de subsistance et
collectivités et les ONG d’approvisionnement. Ces pratiques ou « leviers
de développement » participent à l’impulsion du
• Effectuer un plan de développement des
développement régional.
compétences locales qui prend en considération
l’ensemble des parties prenantes et les diffé- Ainsi la stratégie de développement du capital
rentes phases minières humain (ressources humaines) est tournée vers
l’éducation et la formation des employés, voire,
• S’associer avec d’autres compagnies minières
un apprentissage continu aussi bien pour les
pour identifier et préparer des opportunités
employés que les étudiants des universités du
économiques alternatives à long terme
Sénégal. De même, pour atteindre une masse
• Lorsque possible, s’associer avec les collectivités critique de mains d’œuvre disponibles, SGO a dé-
territoriales ou d’autres ONG pour l’élaboration veloppé des partenariats avec les établissements
de programmes qui auront un réel impact sur d’enseignement au plan régional, comme le Lycée
la communauté Technique de Kédougou qui fournit régulièrement
Thématiques sociales

des stagiaires à SGO dans des domaines variés.


• S’assurer que le développement des personnes
issues de groupes vulnérables (femmes, jeunes, Entre 2012 et 2017 : seize (16) stagiaires et
personnes handicapées) est intégré au plan apprentis enrôlés dans ces programmes écoles/
entreprises ont été embauchés.
• Évaluer la possibilité d’offrir des bourses
scolaires aux élèves émérites de la localité Entre 2012 et 2017 : 145 millions de FCFA
ont été investis dans le soutien aux filières de
• Suivre le progrès des actions à partir d’indica-
formation technique dans la région de Kédougou.
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

teurs qualitatifs ou quantitatifs pertinents


Entre 2012 et 2017 : 242 stagiaires et apprentis de
• Communiquer sur les progrès réalisés dans
structure de formation professionnelle de la région
le cadre du plan, selon les moyens et les formats
de Kédougou ont été accueillis à SGO.
pertinents pour les parties prenantes afin de
favoriser la compréhension et la diffusion En 2018, soixante-huit (68) apprentis et stagiaires
du Lycée Technique de Kédougou ont été reçus
à SGO.
Exemples de compagnies
minières implantées au Petowal Mining Company (PMC),
Sénégal/en Afrique
en partenariat avec les établissements de forma-
tion et d’enseignement à l’échelle locale, PMC,
Sabodala Gold Operations (SGO)
dans le cadre de son projet Mako, situé dans la
La compagnie, dans le cadre de son plan de région de Kédougou, permettra aux étudiants
réalisations sociales 2009-2014, a développé les locaux et de la région de suivre un programme
compétences de différents groupes de parties d’apprentissage professionnel rémunéré. Les
prenantes et a mis en œuvre plusieurs activités formations d’apprentissage seront axées sur les
génératrices de revenus, comme par exemple : compétences nécessaires au Projet et permettront
aux étudiants d’acquérir une expérience pratique.
• Appui financier à la formation de jeunes
• Programmes de formation à l’intensification Grande Côte Opérations (GCO)
de la production agricole dans quatre fermes
pilotes GCO a aussi développé un partenariat avec
l’Office National de la Formation Professionnelle
• Construction et rénovation d’infrastructures (ONFP) pour relever le plateau des compétences
et d’équipements solaires des populations de Diogo et leur offrir ainsi des
• Octroi de bourses d’éducation aptitudes à être recrutés. L’entreprise GCO a pu
s’inscrire dans une dynamique d’offrir à la main
• Distribution annuelle de livres et d’œuvre locale des opportunités d’emplois qui
fournitures scolaires correspondent à leurs qualifications. Sur une
Dans le cadre de sa stratégie de développement, présélection de 1488 demandes, une cohorte
SGO, a opté pour des actions soutenues dans la de 322 candidats ont pu, après profilage,
région environnante de la mine, par la créa- bénéficier des formations sur dix-neuf (19) types
tion d’emplois, les pratiques de restauration, d’emplois (opérateur d’entretien de voie, agent de
2020

maintenance de locomotive, etc).


11.3. FICHE
SANTÉ ET SÉCURITÉ

sociale

CETTE THÉMATIQUE EST RELIÉE


AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DES NATIONS UNIES (ODD) :

11.3.1. DÉFINITION ET MISE EN CONTEXTE


Santé et sécurité des travailleurs • La qualité et les capacités des établissements
médicaux
Travailler pour un projet minier implique certains
risques pour les travailleurs, notamment les acci- • Les capacités existantes en matière de prépa-
dents du travail et les maladies professionnelles, ration et de réponse aux situations d’urgence
comme par exemple le cancer ou les maladies (voir la section Préparation et intervention en
respiratoires. Le domaine de la santé et de la cas d’urgence)
sécurité au travail concerne la promotion et le • La sécurité routière dans les corridors de trans-
maintien du degré le plus élevé de bien-être port
physique, mental et social des travailleurs ainsi
que la prévention d’effets négatifs sur la santé liée Les entreprises minières ont la responsabilité
aux conditions de travail (ISO 2600, 2010). d’atténuer les risques sur la santé et la sécurité des
travailleurs (objectif zéro incident et accident) et
Santé et sécurité communautaire de la communauté, selon la hiérarchie recomman-
dée dans les pratiques exemplaires internationales
Les impacts d’un projet minier sur la santé de suivantes :
la communauté pourraient être, par exemple,
des maladies transmissibles, des accidents • Éviter : Concevoir le projet de sorte à éliminer
causés par l’équipement (bassins de gestion des tout élément qui risque d’entraîner un effet
résidus) et l’exposition à des matières toxiques négatif sur la santé.
(produits chimiques, résidus) ou à des conditions • Réduire/Atténuer : Ajouter un élément au
dangereuses (excavation, poussière, etc.). concept de base afin de réduire l’effet, comme
Les principales considérations sont notamment : par exemple la mise en place de mesures
antipollution.
• Les risques majeurs pour la santé et la sécurité
liés au projet, tels que ceux relatifs aux installa- • Réparer : Certains effets peuvent causer des
tions de gestion des résidus dommages inévitables à une ressource qui devra
être réparée ou qui nécessitera un traitement
• La qualité et la disponibilité de l’eau potable correctif.
• La qualité de l’air ambiant • Compenser : Lorsqu’il n’est pas possible d’utili-
• L’incidence de maladies telles que le VIH/sida, ser d’autres approches d’atténuation ou qu’elles
les MST, la tuberculose, le paludisme ne sont pas entièrement efficaces, il pourrait être
approprié de compenser les pertes, les dom-
mages et l’intrusion générale.
11.3.2. ACTEURS ET RÔLES

Exploitants miniers
Mettre en place des politiques et des processus en collaboration avec les
parties prenantes pour assurer la santé et la sécurité des travailleurs et de la
communauté; former les employés et les sous-traitants; fournir les uniformes
et équipements de protection adéquats; consulter les employés et les four-
nisseurs pour mieux comprendre les dangers réels ou perçus en matière de
santé et sécurité; mettre en place des mécanismes de suivi et de redevabilité;
d’où un processus de gestion des requêtes et des plaintes; mettre en place des
campagnes de communication et de sensibilisation sur les bonnes pratiques
de santé et sécurité et de santé communautaire.
Thématiques sociales

Employés et fournisseurs
Appliquer les mesures de santé et sécurité édictées dans les politiques et
procédures; identifier les risques potentiels et en informer l’entreprise
par le biais de leur supérieur hiérarchique; émettre des recommandations
d’amélioration et, au besoin, soumettre leurs préoccupations par le
mécanisme de gestion des requêtes et des plaintes.
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

Administration locale et Ministère


Contrôler les conditions relatives à la sécurité des opérations minières;
légiférer et adhérer aux conventions africaines et internationales en matière de
santé et sécurité; fournir aux exploitants miniers artisanaux et aux collectivités
territoriales l’assistance technique ainsi que la formation en matière de re-
cherche et d’exploitation, de sécurité et d’hygiène dans les sites d’exploitation
minière artisanale.

ONG, OCB et populations locales


Alerter les entreprises minières et l’administration de potentiels manquements
ou d’impacts perçus sur la santé communautaire.

11.3.3. LOIS, RÈGLEMENTS ET AUTRES STRATÉGIES


Les entreprises doivent prendre les mesures nécessaires pour préserver la santé et assurer la
sécurité des travailleurs, notamment, en se conformant à la réglementation ainsi qu’aux normes de
leur secteur d’activité.

Santé et sécurité des travailleurs


Code du travail et de la sécurité sociale du Sénégal
Les principales réglementations en matière de santé et sécurité auxquelles sont assujetties les compagnies
minières implantées au Sénégal sont dans le Code du travail et de la Sécurité sociale. Leurs obligations
sont les suivantes :
• Aviser l’Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale de tout accident de travail survenu ou de toute
maladie professionnelle constatée dans l’entreprise (art. 170)
• S’assurer que les lieux, les machines, les matériels, les substances et les procédés de travail ne
présentent pas de risques pour la santé et la sécurité des travailleurs (art. 171)
• Mettre en œuvre, fournir et entretenir les mesures et équipements de protection individuelle (gants,
2020

casque, lunettes, masque respiratoire, etc.) (art. 172)


• Assurer une surveillance des lieux, des condi- Norme internationale de la responsabilité
tions de travail et de l’état de santé des sociétale d’entreprise, ISO 26000
travailleurs (art. 175 et 176)
Selon la Norme internationale de la responsa-
• Informer les travailleurs des risques existants, bilité sociétale d’organisation et d’entreprise,
des moyens et conduites pour prévenir ces ISO 26000, élaborée par plus de 500 experts
risques et s’en protéger (art. 177) : ces infor- provenant de soixante-dix (70) pays, les
mations et instructions doivent être portées à entreprises et les organisations devraient, en
la connaissance des travailleurs dans des matière de santé et sécurité au travail :
conditions et sous une forme qui permettent
• élaborer, mettre en œuvre et conserver une
à chacun d’entre eux d’en avoir une bonne
politique de santé et de sécurité au travail
formation générale minimale en matière
d’hygiène et de sécurité • analyser et maîtriser les risques engendrés par
les activités pour la santé et la sécurité
• Présenter au comité d’hygiène et de sécurité
et au service de sécurité de travail un rapport Selon l’Association minière du Canada, un
annuel (art. 178) processus typique de détermination des dangers
et d’évaluation des risques comprend :
• Contrôler régulièrement le respect des normes
réglementaires de sécurité et d’hygiène afin de ✓ Des visites des lieux
prévenir les atteintes à la sécurité et santé des
✓ Une suite hiérarchique de mesures de
travailleurs (art. 179)
contrôle
• Former et informer les travailleurs sur les
✓ Un registre des risques
mesures d’hygiène et de sécurité, et en payer
les frais (art. 182) ✓ Des études des risques et de l’exploitabilité et
des processus à sécurité intégrée
• Prendre immédiatement toute mesure utile
pour faire cesser le péril en question et ne pas ✓ La gestion du changement
maintenir le travailleur à son poste (art. 183)
✓ L’analyse de la sécurité au travail
• Organiser un service de sécurité du travail et un
✓ Des évaluations des risques sur le terrain (ou
comité d’hygiène et de sécurité (art. 185)
évaluations similaires)
• Organiser un service de médecine du
✓ La détermination des événements présen-
travail dans l’entreprise, à l’intention de tous
tant un risque potentiel susceptible d’aboutir
les travailleurs (art. 186)
à une blessure ou maladie professionnelle
Code minier du Sénégal pouvant avoir un impact sur toute la vie
Selon l’article 108 du Code minier du Sénégal, les • Formuler l’exigence selon laquelle il convient
exploitants miniers doivent respecter la législation que les travailleurs prennent en permanence
et les mesures préventives en matière d’hygiène toutes les précautions d’usage et s’assurer que
et de santé au travail, de manière à garantir la ces derniers suivent les bonnes procédures
sécurité des personnes et des biens.
• Fournir les équipements de sécurité, y compris
Ces règles sont fixées par décret. Tout accident sur- les équipements de protection individuelle,
venu lors d’une opération minière ainsi que tout requis pour empêcher les blessures et maladies
danger identifié doivent être portés immédiate- professionnelles ainsi que les accidents de
ment à la connaissance du Ministre en charge des travail et pour traiter les urgences
Mines et de l’autorité administrative compétente,
• Enregistrer et étudier tous les incidents et
de l’Inspecteur régional du travail et de la sécurité
problèmes de santé et de sécurité afin de les
sociale et du procureur de la République.
réduire au minimum ou de les éliminer
Les exploitants miniers peuvent se voir retirer leur
• Traiter la spécificité des risques pour la santé
permis d’exploitation en cas de manquements
et la sécurité au travail (SST) selon qu’il s’agisse
graves aux règles d’hygiène, de santé, d’environ-
des femmes (notamment les femmes enceintes,
nement et de sécurité (article 30).
celles qui viennent d’accoucher ou qui allaitent),
des hommes ou de certains cas particuliers
(travailleurs souffrant d’un handicap, travailleurs
inexpérimentés ou les très jeunes travailleurs)
• Assurer une protection identique en matière De plus, il doit :
de santé et de sécurité aux travailleurs à temps
• Concevoir, construire, exploiter et mettre hors
partiel et aux travailleurs temporaires ainsi
service des infrastructures et équipements
qu’aux sous-traitants
en prenant en compte les risques auxquels
• S’efforcer d’éliminer les risques psychosociaux sont exposés les populations, et engager des
sur les lieux de travail, risques qui favorisent le experts externes si le risque de défaillance peut
stress et les maladies compromettre la sécurité des communautés
à proximité (Norme 4.6)
• Assurer à l’ensemble du personnel une forma-
tion adaptée sur toutes les questions pertinentes • Éviter ou réduire le potentiel d’exposition de
la communauté aux matières et substances
• S’assurer que les mesures de santé et de sécurité
dangereuses qui peuvent être libérées par le
prises sur les lieux de travail n’entraînent pas
projet (Norme 4.7)
de dépenses pour les travailleurs
• Identifier les risques et les impacts potentiels
Thématiques sociales

• Baser leurs systèmes de santé, sécurité et de


sur les services des écosystèmes prioritaires
respect de l’environnement sur la participation
qui peuvent être exacerbés par le change-
des travailleurs concernés et reconnaître et
ment climatique. Les impacts négatifs devront
respecter les droits des travailleurs à :
être évités; si cela s’avère impossible, le client
✓ Recevoir des informations pertinentes, mettra en œuvre des mesures d’atténuation
complètes et précises concernant les risques (Norme 4.8)
pour la santé et la sécurité et sur les bonnes
• Empêcher ou éviter le potentiel d’exposition
pratiques mises en œuvre pour faire face à
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

des communautés aux maladies d’origine


ces risques
aquatique, aux maladies dues aux vecteurs
✓ Se documenter librement sur tous les liés à l’eau et aux autres maladies contagieuses
aspects de la santé et de la sécurité ayant un pouvant résulter des activités du projet et
rapport avec leur travail et à être consultés tiendra compte du fait que les groupes
en la matière vulnérables peuvent être davantage exposés
et susceptibles à ces maladies que le reste de
✓ Refuser un travail qui est raisonnablement
la population (Norme 4.9)
considéré comme présentant un risque
imminent ou grave pour leur vie ou leur santé • Empêcher ou réduire la transmission des
ou celles des autres maladies contagieuses qui pourraient être
associées à l’afflux de main-d’œuvre tempo-
✓ Demander conseil à des organisations de
raire ou permanente dans le cadre du projet
travailleurs, d’employeurs et autres qui ont
(Norme 4.10)
les compétences requises
• Apporter son soutien et collaborer avec les Com-
✓ Rendre compte aux autorités compétentes
munautés affectées, les administrations locales
sur les questions de santé et de sécurité
et toutes les autres parties prenantes pour les
✓ Participer aux décisions et activités en aider à se préparer à intervenir de manière
matière de santé et de sécurité, y compris efficace en situation d’urgence (Norme 4.11)
l’étude des incidents et accidents
• Évaluer les risques posés par ses dispositifs de
✓ Ne pas craindre de menaces s’ils dénoncent sécurité aux personnes sur le site du projet ou
des pratiques inappropriées. à l’extérieur de ce dernier, (par exemple, agent
de sécurité pour protéger ses biens et son per-
Santé et sécurité des communautés sonnel) (Norme 4.12) et s’assurer que les agents
chargés d’assurer la sécurité ne sont pas soup-
Société financière internationale çonnés d’avoir participé à des actions abusives;
Pour ce qui est de la santé et la sécurité des com- veiller à ce que lesdits agents reçoivent une for-
munautés, la Société financière internationale, un mation adéquate à l’utilisation de la force (et le
organisme de la Banque mondiale, dispose que cas échéant, l’utilisation des armes à feu) et à
l’exploitant minier doit évaluer les risques et les une conduite appropriée envers les employés
impacts sur la santé et la sécurité des communau- et les Communautés affectées, en leur impo-
tés et doit proposer des mesures de prévention en sant d’agir conformément aux lois applicables.
priorité, puis en matière d’atténuation (Norme 4.5)
2020
Il est également recommandé aux entreprises de Même si le Sénégal n’a pas ratifié la Convention
suivre les Principes directeurs de l’OCDE à l’inten- de l’Organisation Internationale du travail C176,
tion des entreprises multinationales, les principes sur la santé et la sécurité dans les mines, il serait
de la norme internationale ISO 45001 sur la santé pertinent que les entreprises minières se confor-
et la sécurité (anciennement OHSAS 18001) et ment aux articles qui les concernent (articles 8
les Principes de durabilité sociale et environne- à 12) et que les travailleurs fassent de même
mentale de la Société financière Internationale. (articles 13 et 14).

11.3.4. SITUATION ACTUELLE


Au niveau de l’exploitation des carrières, la prin- Les restrictions d’accès sont respectées afin de
cipale problématique en termes de santé et de limiter les risques d’accident, les parcours des
sécurité concerne la non-protection des excavations véhicules sont balisés et les chauffeurs formés
qui sont souvent très proches des zones habitées et et sensibilisés. Il demeure, toutefois, des risques
parfois à travers même les couloirs de divagation inhérents qui sont liés à l’activité elle-même.
pour les pâturages, ce qui peut créer des accidents.
Ce n’est pas la même situation qui a été notée dans
cela s’ajoutent les dangers liés à la circulation
la zone de Thiès puisque des manquements graves
des engins et des véhicules qui empruntent les
(pollution de l’air par la poussière et les produits
rampes d’accès et qui ne respectent pas toujours les
chimiques, déversements accidentels et provoqués
normes géotechniques (tassement, pourcentage de
entraînant une pollution des eaux, déversement de
pente…). Au niveau de la zone de Diack où on ex-
soufre le long des routes…) ont été soulevés par
ploite du basalte, les excavations peuvent atteindre
les employés et les populations. Cela a été aussi
plus de 50m de profondeur. Quelques accidents
confirmé par les études réalisées.
mortels ont été enregistrés dont des renversements
de camions et des accidents liés à la mauvaise mani- Concernant l’exploitation minière artisanale,
pulation des engins. Également, tous les exploitants notamment celle de l’or, les aspects santé et sécu-
ne procèdent pas à l’arrosage des pistes de sorte rité revêtent une dimension critique. En effet, les
que les envolées de poussière à partir des pistes, exploitants artisanaux ne respectent que rarement
des entassements des résidus sont décriés par les les normes de protection. Ils travaillent sans équi-
populations environnantes. L’absence d’équipe- pements de protection individuelle, en manipulant
ments de protections individuelles et collectives des produits chimiques dangereux comme le mer-
pour les travailleurs est également un point qui a cure et le cyanure. Les boues de traitement chargées
été soulevé comme étant un manquement. en éléments nocifs sont déversées sans traitement;
ce qui pollue les eaux de surface et celles souter-
Au niveau des exploitations minières industrielles,
raines avec des conséquences sur les végétaux,
la plupart des compagnies minières internationales
les animaux, mais aussi sur la santé des populations
sont des “middle” ou des “major” multinationales
environnantes.
qui ont des exigences en termes de santé et sécurité
assez élevées. Le respect des procédures de santé Également, les groupes électriques utilisés fonc-
et sécurité est pris en charge par des équipes qua- tionnent au gasoil et émettent des fumées et des
lifiées qui font la mise en œuvre et la formation. Au gaz à effet de serre qui polluent l’air et qui ont un
niveau de Sabodala Gold Opérations, dans la région impact sur la santé des travailleurs, mais aussi, des
de Kédougou, et de Grande Côte Opérations dans populations locales.
la région de Thiès, les différents audits et études
effectués ont montré que lors de l’exploitation, les
standards internationaux sont respectés. En effet, 11.3.5. BONNES PRATIQUES
les équipements de protection, de suivi et de sur-
Santé et sécurité au travail
veillance sont disponibles pour assurer la santé et la
sécurité des employés et des communautés locales. En plus de se conformer aux mesures prévues dans
De plus, les différentes sources de nuisances sont les Lois de la République du Sénégal et aux direc-
identifiées et contrôlées. tives internationales mentionnées précédemment,
les entreprises, les travailleurs et les fournisseurs
du secteur minier peuvent mettre en place des
pratiques exemplaires.
Quelques exemples : • Si les organisations gouvernementales locales
n’ont pas la capacité de réagir adéquatement,
• Assigner au conseil d’administration et à la haute
l’entreprise peut jouer un rôle actif dans les inter-
direction des compagnies une responsabilité
ventions visant à contrer les répercussions asso-
et une obligation de redevabilité clairement
ciées au projet sur la santé à court et long terme
définies et communiquées quant au rendement en
matière de santé et de sécurité • Mettre au point des programmes de commu-
nication et de sensibilisation sur les maladies
• Mettre en œuvre et réviser les politiques, les
transmissibles
stratégies, les normes, les mesures et les
mécanismes de communication et de redevabilité • Former tant à l’interne qu’à l’externe de l’entreprise
en collaboration avec les parties prenantes pour
• Pour tout arrangement de sécurité conclu avec
s’assurer que chacun comprend les exigences de
des fournisseurs de services de sécurité publics ou
la compagnie et soit en mesure de les observer
privés, procéder à une analyse des risques afin de
• Mettre en place des systèmes reconnus de s’assurer que l’approche adoptée en matière de
Thématiques sociales

gestion de la santé et de la sécurité, comme la sécurité est proportionnelle au niveau de menace


norme ISO 45001, afin de garantir des milieux de et qu’elle tient compte des effets sur les droits de
travail sains et surs et d’établir une culture fondée la personne
sur la prévention et l’amélioration du rendement
• Organiser une formation sur les droits de la
• Veiller à ce que soient mis en place des pro- personne
grammes efficaces de prévention des blessures et
• Examiner et enquêter sur les incidents et les
promouvoir activement la santé et le bien-être au
accidents; déployer en collaboration avec les
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

travail et à la maison
parties prenantes des moyens pour résoudre
• Encourager activement les entrepreneurs, les le problème
sous-traitants, les fournisseurs et les partenaires
• Au besoin, souscrire aux Principes volontaires sur
communautaires à renforcer leurs capacités à
la sécurité et les droits de l’homme
adopter des pratiques sures et saines; encourager
la politique zéro incident et accident
Exemple d’une bonne pratique
• Sensibiliser les fournisseurs à améliorer les stan-
d’une entreprise opérant
dards et à intégrer des critères dans les contrats
de sous-traitance dans ce domaine au Sénégal
• Fixer et communiquer clairement des objectifs Santé et sécurité des travailleurs
de rendement qui seront intégrés aux plans Petowal Mining Company (PMC) fournit des
d’entreprise et de gestion du risque services de santé à l’ensemble de son personnel. Ses
• Faire le rapport sur les mesures de rendement principales préoccupations en matière de santé
appliquées aux employés et aux entrepreneurs sont le paludisme et l’exposition à la poussière.
au moyen de systèmes de suivi qui incluent des En 2018, l’entreprise a organisé une forma-
indicateurs pertinents tion de sensibilisation au paludisme pour tous
• Communiquer régulièrement sur les mesures en les employés de la mine et ont distribué des
place, les taux d’accident et les mesures correc- moustiquaires aux employés qui vivent dans les com-
tives apportées, dans des formats et des canaux munautés locales. Pendant la saison humide, des
jugés adéquats par les parties prenantes produits anti-moustiques sont vaporisés autour des
installations d’hébergement pour lutter contre
• Participer à des sessions d’échange d’expériences la propagation des moustiques. Pour gérer les
avec d’autres entreprises du secteur minier niveaux de poussière, des équipements de protection
• Récompenser les départements/équipes ayant individuelle sont distribués, l’entreprise applique
obtenu le taux d’accidents le moins élevé, les des techniques anti-poussières et effectue un
encourager à partager leurs façons de faire avec travail de surveillance de la poussière dans le milieu
leurs collègues des autres équipes ambiant et au poste de travail. PMC effectue aussi des
dépistages réguliers de consommation d’alcool
Santé et sécurité communautaire pour s’assurer que les employés sont aptes au
travail et ainsi diminuer le risque d’incidents.
• Travailler en collaboration avec les collectivités
territoriales et les ONG pour identifier les problé-
2020

matiques potentielles de santé communautaire à


court et long terme.
11.4. FICHE
COHÉSION SOCIALE

sociale

CETTE FICHE FAIT RÉFÉRENCE


AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DES NATIONS UNIES (ODD) :

11.4.1. DÉFINITION ET MISE EN CONTEXTE


Jadis appelée « solidarité » entre les communautés ou « intégration sociale », la cohésion sociale est
définie comme « l’ensemble des processus qui contribuent à assurer à tous les individus ou groupes
d’individus l’égalité des chances et des conditions, l’accès effectif aux droits fondamentaux et au bien-être
économique, social et culturel, afin de permettre à chacun de participer activement à la société et d’y être
reconnu et ce quels que soient son origine nationale ou ethnique, son appartenance culturelle, religieuse
ou philosophique, son statut social, son niveau socio-économique, son âge, sa santé ou son handicap ».
Dans le secteur de l’exploitation minière, la cohésion sociale s’avère complexe à atteindre dans la
mesure où il existe une multitude de parties prenantes avec des attentes et intérêts différents et
parfois divergents.
Malgré les intérêts différents, voire, divergents des acteurs de l’exploitation minière, les entreprises sont
obligées de composer avec cette complexité. Conscientes de l’importance de l’acceptabilité sociale pour
une réussite d’un projet d’exploitation, les entreprises minières s’impliquent dans la mise en place d’ac-
tions visant à maintenir ou améliorer l’équilibre social des communautés hôtes. Ceci est une condition
nécessaire pour obtenir le « permis social » d’exploiter. Cette notion est devenue cruciale dans le monde
de l’exploitation minière car l’image ou la réputation de l’entreprise ne dépend plus seulement de sa
conformité aux lois et règlements du pays hôte mais plutôt de sa capacité à satisfaire les attentes des
parties prenantes.
11.4.2. ENJEUX DE LA COHÉSION SOCIALE
La question de l’absence de cohésion sociale découle principalement des enjeux socio-économiques
entre exploitants miniers et communautés locales ou entre acteurs locaux appartenant à la même
communauté ou encore entre communautés différentes qui se côtoient au sein d’une même localité.
Concernant les problèmes de cohésion sociale découlant d’enjeux socio-économiques entre entreprises
minières et populations locales, l’exemple de populations hôtes ayant perdu leurs moyens de subsistance
sans recevoir en contrepartie une indemnisation convenable et satisfaisante peut être cité. Dans bien
des zones minières, le manque de confiance des populations locales vis-à-vis des entreprises minières
s’explique par le fait que ces dernières considèrent que ce sont les entreprises qui sont à l’origine des
écarts et des contraintes majeures en lien avec leurs moyens de subsistance ou leurs sources de revenus.
De plus, la distribution des retombées financières en apparence non visible pour les communautés liées
à la mine, peut être source de frustration susceptible d’altérer la cohésion sociale.
Thématiques sociales

Outre le problème de cohésion sociale entre les entreprises minières et les populations riveraines,
il existe également des problèmes de cohésion sociale entre les communautés elles-mêmes. Par exemple,
un écart de perception peut se manifester lorsque des populations locales affectées négativement
par l’exploitation minière décrient les inégalités dans les opérations des entreprises minières qui font
bénéficier positivement d’autres parties. Cette situation crée souvent des cassures au sein des différents
groupes de citoyens.
De plus, lorsqu’une mine s’installe dans une localité, l’une des conséquences est l’attrait qu’elle
constitue pour les populations des zones avoisinantes de la région, du pays et même de la sous-région.
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

Ces populations qui migrent vers la mine viennent d’horizons différents, avec des cultures et mœurs
différentes. ce qui peut entraîner des conflits et des chocs culturels avec les populations riveraines
autochtones. cela s’ajoutent les interactions entre les employés de la mine et les populations locales
qui peuvent souvent s’avérer problématiques.
Sous ces rapports, l’exploitation minière ne pourrait favoriser et consolider la cohésion sociale qu’en
prenant en charge de manière appropriée les enjeux socio-économiques soulevés par son activité et
concernant les différents acteurs locaux.
Au-delà de la justice sociale, de la paix et d’une bonne relation de voisinage, l’existence d’une cohésion
sociale entre communautés riveraines vivant dans les zones minières et entreprises minières est
importante pour le développement local.
La cohésion sociale est devenue nécessaire et opportune pour tous les acteurs autour de l’exploitation
minière. Le dialogue avec les parties prenantes est la base de la démarche d’un développement
minier responsable.

11.4.3. ACTEURS ET RÔLES

Exploitants miniers
Inscrire dans le Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) des
activités concourant à garantir une cohésion sociale entre d’une part les
différents acteurs locaux et d’autre part l’entreprise et les populations locales;
prendre en charge, autant que possible, les attentes légales et légitimes des
différentes parties prenantes; créer souvent des opportunités de discussion
et d’échange; communiquer régulièrement; mettre en place un mécanisme
de gestion des plaintes et bien le promouvoir.
2020
Administration locale et Ministère
Impliquer davantage les acteurs locaux dans le processus de délivrance du
titre minier et encourager les entreprises minières à adopter une politique RSE
; procéder au suivi du respect du PGES concernant les activités favorisant une
bonne cohésion sociale.

ONG, OCB et populations locales


Mener des campagnes d’informations et de sensibilisation sur les opportunités
d’une bonne cohésion sociale pour les différents acteurs locaux.

11.4.4. LOIS, RÈGLEMENTS ET AUTRES STRATÉGIES


Les considérations, à l’origine d’un défaut de cohésion sociale, semblent être bien prises en charge dans
les différents textes stratégiques et juridiques tant au niveau international qu’au niveau national. Comme
mentionné plus haut, l’absence de cohésion sociale dans les zones minières est causée par une prise
en charge inappropriée des impacts environnementaux et socio-économiques de l’exploitation minière
et/ou une contribution timide au développement des localités d’accueil.
L’État du Sénégal a adhéré à ces initiatives internationales en faveur d’une exploitation minière gage
de cohésion sociale vu que dans le cadre de sa politique minière, il a essayé de mettre en place un
dispositif juridique permettant de garantir, à certains égards, une cohésion sociale entre les acteurs
autour de l’exploitation minière. S’agissant de la prise en compte des impacts environnementaux et
socio-économiques, souvent à l’origine des conflits et de l’absence de cohésion sociale, l’État de Sénégal
a prévu dans le Code de l’environnement de 2001 et celui des mines de 2016 des mesures à cet effet.
La pratique de l’Étude d’Impact Environnemental et Social (EIES) exigée par le Code de l’environnement
de janvier 2001 et le Code minier de novembre 2016, à l’entame de toutes activités susceptibles d’avoir
des incidences environnementales et sociales, s’inscrit dans cette perspective. L’arrêté ministériel du
28 Novembre 2001 décrivant le contenu des termes de référence de l’EIES recommande de dresser
« une liste de mesures concernant la protection et/ou la réinstallation des groupes de populations
affectées, avec une indication de leurs réactions aux propositions qui leur auront été faites ». De même,
la participation du public a fait l’objet de l’arrêté ministériel n° 9468 MJEHP-DEEC publié à la même date.
Selon cet arrêté, le public doit être informé des impacts du projet ainsi que des mesures prévues pour les
prendre à charge. À ce titre, la validation du rapport de l’EIES requiert une audience publique.
Le Code minier de 2016 a prévu un dispositif permettant aux communautés hôtes de mieux bénéficier
des revenus de l’exploitation minière. Vu que le fait d’être affecté par les impacts négatifs de l’exploitation
minière, sans pour autant tirer profit de la manne financière générée par l’exploitation ne favorisait pas
une cohésion sociale entre les communautés et les entreprises minières, le Code de 2016 a initié un fonds
d’appui au développement local.
Selon l’article 116 dudit Code, ce fonds est destiné à contribuer au développement économique et social
des collectivités territoriales situées dans les zones d’intervention des sociétés minières. Les modalités
de participation à ce fonds différent en fonction des situations. Les titulaires de titres miniers, de contrat
de partage de production ou de contrat de service en phase d’exploitation contribue annuellement
à hauteur de 0,5% de leur chiffre d’affaires hors taxe. Pour les titulaires en phase de recherche et de
développement, le montant des contributions financières est négocié et précisé dans les conventions
et protocoles.
11.4.5. SITUATION ACTUELLE
La question de la cohésion sociale est une véri- les couloirs sont situés au sein de la concession
table préoccupation dans les zones minières du de l’entreprise sont souvent en désaccord avec la
pays. Elle revêt un caractère très complexe, dans décision relative à l’arrêt de l’exploitation artisa-
la mesure où les raisons du mécontentement des nale au sein de l’assiette appartenant légalement
communautés sont parfois placées hors de leur à l’entreprise. Les orpailleurs en veulent souvent à
contexte car elles ne relèvent pas des prérogatives l’entreprise de les avoir expulsés des terres autre-
des entreprises minières. Tout comme il arrive que fois exploitées par leurs ancêtres.
les problèmes de cohésion sociale ne soient pas Avec le phénomène de la « ruée vers l’or » voire
causés directement par la mine mais plutôt par celui de la « ruée vers les mines » en général, on
d’autres enjeux locaux. Il est cependant noté que note également des difficultés en termes de cohé-
des problèmes de cohésion sociale, dans certaines sion sociale entre les immigrants et les résidents.
zones minières du pays, sont liés aux impacts Au niveau des sites d’orpaillage de Kédougou, il
socio-économiques de l’exploitation minière.
Thématiques sociales

existe beaucoup de conflits entre les orpailleurs


Des problèmes de cohésion sociale dus à la venus des pays frontaliers, comme le Mali et la
fois à des impacts environnementaux et socio- Guinée, et ceux de la sous-région ouest-africaine
économiques sont vécus dans la région de Thiès. notamment les burkinabés, les ghanéens, etc.
En raison des fuites de gaz occasionnelles et des S’agissant de l’orpaillage, l’essentiel des pro-
rejets systématiques de déchets à la plage de blèmes de cohésion sociale ont pour origine des
Khondio, certaines populations des villages de Gad considérations socio-économiques dont le vol
et Ngomène et de la commune de Mboro se
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

de roches aurifères et la délimitation des ter-


plaignent. Cependant, les impacts qui ont le plus rains d’exploitation. Nous pouvons citer à titre
suscité la colère des populations, exprimée ou- d’exemple, l’un des conflits les plus importants
vertement à travers des séries de manifestations, de l’époque. Il s’agit du conflit ayant opposé
demeurent socio-économiques. des maliens et des burkinabés au niveau du site
En 2013, les populations ont perturbé, à plusieurs d’orpaillage de Diyabougou en 2013, et qui a été
reprises, la circulation des véhicules lorsque les soldé par la mort de neuf personnes. C’est à la
entreprises ont diminué le nombre de travailleurs suite de cet évènement tragique que l’État du
locaux, au profit des ouvriers indiens. Parallèle- Sénégal avait fermé temporairement les diouras et
ment à cela, on notait un certain nombre d’actions pris l’arrêté N° 009249 portant sur « l’organisation
sociales, dont l’approvisionnement en eau et de l’activité d’orpaillage au Sénégal ».
l’octroi de financement aux associations locales. Certes, les problèmes de cohésion sociale issus de
Il arrivait même que les services de l’ordre inter- l’arrivée des immigrants sont plus fréquents dans
viennent pour que les activités des entreprises les zones d’orpaillage mais on en rencontre aussi
touchées reprennent leur cours normal. au niveau des zones d’exploitation minière indus-
Outre le problème de cohésion sociale entre les trielle. Ce ne sont pas seulement des exploitants
communautés locales et les entreprises minières miniers qui se déplacent mais des personnes qui
dans la région de Thiès, il est à noter qu’il y a des cherchent à développer une série d’activités lucra-
ruptures de cohésion sociale entre les commu- tives. Il arrive parfois que certaines de ces activités
nautés locales également. Toujours à Thiès, des soient en contradiction avec les coutumes et les
communautés ont été déplacées dans le cadre valeurs locales. En guise d’illustration, nous pou-
de Plans d’Action et de Réinstallation. Ainsi un vons citer l’exemple du Collectif pour la défense
long corridor séparant en deux des villages, jadis des terres du village de Diogo qui déplorait la
uniques, a été construit. Cette réorganisation du pratique de la prostitution et l’ouverture des mai-
territoire traditionnel des communautés vivant sons de passe devenues un nouveau fléau causé
dans les zones minières a créé une distance à la par l’installation de l’entreprise Grande Côte Ope-
fois géographique et fonctionnelle entre elles. ration (GCO). Même si ça n’entraîne pas des conflits
ouverts, entre immigrants s’adonnant à cette
Au niveau de la région de Kédougou, les ruptures activité et populations locales, cela est source de
de cohésion sociale sont liées au déplacement frustration chez les communautés qui pensent que
des communautés locales. Il y existe aussi un la mine est facteur de déperdition et de pertes de
problème de cohésion sociale entre l’entreprise valeurs.
et certains acteurs locaux. Les orpailleurs dont
2020
Bien que l’activité minière concoure, selon le cas, à un risque d’effritement de la cohésion sociale, il arrive
qu’elle soit au contraire renforcée par les entreprises minières. Les populations sont invitées à expri-
mer, en collaboration avec les représentants de la société civile, leurs attentes et leurs besoins. Le fait de
porter des exigences communes nécessite, certes, des rencontres de partage de vision entre les parties
prenantes mais elle offre de belles opportunités de mise en place de mécanismes de cohésion sociale
locale avec les entreprises.

11.4.6. BONNES PRATIQUES


Au Sénégal, tout comme au niveau international, il est très difficile d’identifier des pratiques exemplaires
en termes de promotion de la cohésion sociale par les entreprises minières. Il existe un écart de perception
entre la qualité de l’engagement des entreprises minières et les bénéfices réels perçus par les autres
parties prenantes (société civile et communautés). Certains voient la création d’emploi et les initiatives
sociales comme de bonnes raisons de soutenir l’exploitation minière, tandis que d’autres évoquent les
impacts environnementaux et sociaux en termes de dégradation des ressources naturelles et de perte
des facteurs de subsistance.
Bien que la littérature semble peu abondante du point de vue des entreprises minières considérées
comme des champions en matière de promotion de la cohésion sociale, il existe cependant une
série d’informations sur les pratiques recommandées en faveur d’une cohésion sociale. Parmi ces
recommandations, nous pouvons citer :
• La reconnaissance et l’acceptation des intérêts et attentes des parties prenantes fondées sur le dialogue
et un processus participatif
• L’anticipation des conflits et des impacts
• La transparence des activités ayant des incidences sur les intérêts des parties prenantes
• Le respect des différences sociales, culturelles et des traditions
• Le respect des engagements
• Le respect de la loi et des bonnes pratiques
• L’équité et le respect des droits de l’homme et des droits du travail
• La prise en compte de la notion de Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) et de son
importance pour assurer la pérennité de l’activité minière et la « durabilité » de l’accès aux ressources
• Le suivi et la diffusion d’informations justes, actuelles et adaptées aux cibles
• La redevabilité par rapport à ses impacts environnementaux et socio-économiques
• L’impulsion d’une chaîne de valorisation efficiente pour le secteur économique
2020 Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal Thématiques sociales
11.5. FICHE
DIVERSIFICATION DES SOURCES
DE REVENUS (Y COMPRIS POUR
LES FEMMES ET LES JEUNES)

sociale

CETTE FICHE FAIT RÉFÉRENCE


AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DES NATIONS UNIES (ODD) :

11.5.1. DÉFINITION ET MISE EN CONTEXTE


Lorsqu’une mine s’établit à proximité d’un village, les activités économiques changent et deviennent
davantage axées sur les activités minières, sur les services et les produits dont la mine a besoin, etc.
Or, les mines ont des durées de vie limitées dans le temps. Une fois tout le minerai extrait et les opérations
terminées, la mine est fermée puis le site est réhabilité selon les directives gouvernementales et les
meilleures pratiques mondiales.
Dès la phase de la planification de la construction et de l’aménagement de la mine, les communautés
sont invitées à envisager le développement socioéconomique qui devrait survivre à la fermeture de
la mine (tourisme, industrie, agriculture, éducation, santé, etc.). Les années d’exploitation permettent
de consolider et d’ajuster les activités planifiées et ce, en collaboration avec l’entreprise minière qui
souhaite contribuer au développement local.
Dès le début du projet minier, les entreprises minières, les collectivités et les communautés doivent
planifier rigoureusement l’établissement et la mise à profit des compétences de l’ensemble des
parties prenantes.
La planification de la transition sociale et économique de la communauté devrait être un processus intégré
et fait par étapes impliquant plusieurs départements miniers et les parties prenantes. Cette planification
peut être incorporée dans le plan global de fermeture de la mine, soit à travers une planification de
transition sociale dédiée ou par la planification intégrée dans le plan de fermeture général de la mine.
11.5.2. ACTEURS ET RÔLES

Exploitants miniers
Élaborer, en collaboration avec les parties prenantes, un plan d’ouverture et de
fermeture de la mine qui inclut le volet développement de compétences et de
nouvelles activités économiques; en effectuer la mise en œuvre et la redevabi-
lité; assurer que les besoins des femmes, des jeunes, des personnes âgées et
des handicapés sont considérés; rendre compte des progrès selon les objectifs
visés avec les parties prenantes.

Employés
Mettre en œuvre un plan d’ouverture, de fermeture et de diversification; jouer
Thématiques sociales

le rôle de relais entre les populations et l’exploitant minier sur leurs besoins
et préoccupations.

Fournisseurs
Selon les priorités établies dans le plan d’ouverture, de fermeture et de
diversification, aider à la réalisation des projets d’engagement (infrastructures,
agriculture, formation, etc.).
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

Administration locale et Ministère


Contribuer à l’identification des priorités locales pour le plan d’ouverture, le
plan de fermeture et de diversification; contribuer à une bonne gouvernance
des fonds; suivre l’évolution de la mise en œuvre du plan et assurer le respect
des engagements; rendre compte des progrès selon les objectifs visés avec les
parties prenantes.

ONG, OCB et populations locales


Former les parties prenantes sur les opportunités de développement socioé-
conomique, sur le partage de vision du développement avec la collectivité;
identifier et prioriser les attentes et les besoins de la communauté pour assurer
son développement selon un plan et dialoguer à titre de partie prenante au-
près de la compagnie minière; assurer que les besoins des femmes, des jeunes,
des personnes âgées et des handicapés sont considérés.

11.5.3. LOIS, RÈGLEMENTS ET AUTRES STRATÉGIES


Dans le cadre du Code minier du Sénégal, divers articles prévoient que des Fonds soient alloués aux
collectivités territoriales afin de prévoir le développement des capacités et de nouvelles activités
économiques.

Fonds d’appui et de péréquation (Article 113)


Alimenté par 20 % des recettes minières provenant des opérations minières. Il est destiné aux
collectivités territoriales (équipement, renforcement des capacités, des compétences, programme
de développement, etc.). Les taux et les modalités de répartition sont fixés par décret n° 2009-1334
du 30 novembre 2009, lequel a été modifié en 2015.
2020
Fonds d’appui au développement local (Article 115)
Destiné au développement économique et social des collectivités territoriales situées dans les zones
d’intervention des sociétés minières, ce fonds est alimenté par 0.5 % du chiffre d’affaires annuel hors
taxes des compagnies minières en exploitation.

Vision Minière Africaine


La Vision Minière Africaine préconise également une diversification de l’économie grâce aux revenus
issus de l’exploitation minière.
Objectif
Améliorer la chaîne des valeurs et maximiser la diversification des économies.
Action nationale
L’intensification de la diversification des ressources (création d’un environnement propice au dévelop-
pement des entraînements en amont et en aval, la valeur ajoutée, notamment la semi transformation,
et les regroupements, avec un échange de technologies entre pays) et l’investissement dans d’autres
secteurs de rentes ou capitaux générés par les ressources naturelles.

11.5.4. SITUATION ACTUELLE


Selon le Role of Mining Industries on National Economies de l’ICMM, le Sénégal n’est pas trop dépendant de
l’exportation de ses minéraux (ratio de moins de 25 %) et les emplois liés au secteur minier sont somme
toute modestes (1.1 % de la population active en 2011).
De façon générale, le Sénégal obtient un score de dépendance à l’industrie minière de quatre-vingt-deux
(82) sur cent (100), ce qui le place au 17e rang mondial en la matière sur 183 pays. Concrètement, cela
signifie que le pays est assez dépendant des revenus de l’industrie minière.
Il n’en demeure pas moins que localement, dans les régions minières importantes comme Thiès et
Kédougou, l’économie se concentre énormément sur cette industrie. De même, la diversification des
activités génératrices de revenus, et des compétences est primordiale pour assurer la pérennité et la
santé économique de ces régions.

11.5.5. BONNES PRATIQUES


• La planification de la transition sociale et éco- • Identifier les métiers porteurs et développer
nomique devrait intégrer l’identification des les compétences, dont celles des membres de
risques sociaux et leurs mesures d’atténuation groupes vulnérables
dès les premières phases de la planification de la
• Anticiper les actions pour le développement
mine et être mis à jour périodiquement tout au
de l’investissement social dès l’ouverture de la
long du cycle de vie du projet
mine jusqu’à sa fermeture et le mettre en place
• Incorporer les spécialistes et les intervenants progressivement tout au long du cycle de vie de
au début de la sélection des objectifs peut aider la mine
à s’assurer que le plan d’ouverture et le plan de
• Intégrer et coordonner les activités d’investisse-
fermeture comprennent des objectifs de
ment local avec d’autres activités connexes, à la
transition sociale
fois dans la compagnie minière et avec d’autres
• En collaboration avec les parties prenantes, dé- parties prenantes locales, dont les collectivités
finir une vision partagée pour le développement territoriales
de la région lors du développement de la mine et
• Développer une approche stratégique, planifiée
après la fermeture de celle-ci
et documentée à l’investissement social tout
au long du cycle de vie de la mine et en vue de
la fermeture
• S’associer avec d’autres compagnies minières pour identifier et préparer des opportunités
économiques alternatives à long terme
• S’associer, si possible, avec les collectivités locales ou les ONG pour l’élaboration de programmes qui
auront un réel impact sur la communauté

Exemples de compagnies minières


implantées au Sénégal ou en Afrique de l'Ouest

Sabodala Gold Operations (SGO) De janvier 2009 à juin 2015, elle a investi plus
de 3,5 milliards de francs CFA. Ce montant a
Sabolda Gold Operations, qui exploite la mine
permis aux habitants de la Boucle du Mouhoun au
d’or de Sabodala dans la région de Kédougou,
Burkina Faso et de la région de Tillabéry au Niger de
a procédé, suivant l’identification des priorités
générer des revenus de plus de 2,2 milliards
Thématiques sociales

identifiées avec les parties prenantes, à la


de francs CFA, ceci en plus de développer leur
revitalisation de l’industrie cotonnière du
autonomie.
Sénégal grâce à l’initiative « l’Or Blanc pour
la Vie », avec plus de 150 000 dollars US L’objectif principal de la Fondation SEMAFO est de
(1 dollar US = 593 FCFA en décembre 2019) consacrés soulager la pauvreté en aidant les communautés à
à la formation, aux incitations à la production de subvenir à leurs propres besoins. Un exemple de
coton et à l’équipement agricole; ce qui a entraîné, cet engagement est la mise en place d’un centre
à ce jour, la création de plus de 500 emplois de production et de transformation de produits
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

dans l’agriculture. à base de karité qui a permis à un groupement


local de femmes de gagner progressivement
SEMAFO leur autonomie.
SEMAFO est une société minière de droit canadien, La présidente d’un groupement de femmes, qui
dont les activités de production et d’explora- fabriquait de manière traditionnelle du savon
tion aurifères sont situées en Afrique de l’Ouest. à base de karité, a été la première à solliciter le
Entre autres, elle exploite la mine de Mana au soutien de la Fondation.
Burkina Faso. Ainsi, depuis 2010, la Fondation les accompagne
En plus des activités de développement durable dans le développement de cette activité, incluant
qu’elle conduit directement, la société SEMAFO la mise en place d’un partenariat pour proposer
a créé la Fondation SEMAFO pour soutenir son une formation sur les exigences de l’exportation
activité de responsabilité sociale d’entreprise de leurs produits; l’organisation d’une visite au
auprès des communautés locales. La Fondation Canada et aux États-Unis pour trouver des distri-
vient ainsi en aide aux populations riveraines des buteurs et connaître leurs procédures d’opération;
mines qu’elle opère, contribuant au développe- et la prise en charge du relais financier en collabo-
ment d’activités locales et génère des revenus, ration avec tout leur village, en mettant sur pied un
s’assurant ainsi que ces communautés continue- centre de production et de transformation incluant
ront à développer leur cadre de vie familial même une savonnerie. Afin de s’assurer de la pérennité
après l’arrêt des opérations minières. du projet, le village a pris en charge l’assemblage
des agrégats, le choix des maçons, le ramassage
La Fondation SEMAFO, créée en 2008, s’investit des débris et le nettoyage du terrain et bien
dans les domaines de l’éducation et de la santé, d’autres tâches.
de l’agriculture et d’autres activités génératrices
de revenus ainsi que le soutien à la population Les femmes ont été aussi formées pour obtenir
et à la production. La priorité de la Fondation la certification Ecocert et NOP (National Organic
SEMAFO est le développement d’activités Program). En appuyant la production d’un
pérennes et le renforcement des capacités des beurre de karité certifié biologique, pouvant être
communautés locales. commercialisé à ce titre sur le marché national et
international, la Fondation a permis aux femmes
Elle investit de façon rationnelle et surtout en productrices de karité de générer des revenus tout
fonction des besoins et des actions exprimées par en contribuant à la protection de l’environnement
les bénéficiaires eux-mêmes. Chaque projet est et la mise en valeur de l’arbre à karité.
conçu au bénéfice des générations actuelles et
futures : sa pérennité doit être assurée à la fin de
2020

l’intervention de la Fondation.
12.
FICHES SUR DES
THÉMATIQUES DE

GOUVERNANCE
12.1. FICHE
RESPECT DES LOIS
ET RÈGLEMENTS

gouvernance

CETTE FICHE FAIT RÉFÉRENCE


AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DES NATIONS UNIES (ODD) :

12.1.1. DÉFINITION ET MISE EN CONTEXTE


« Loi » signifie ici toutes les dispositions légales promulguées par l’Assemblée nationale du Sénégal dans
le but de légiférer une ou plusieurs composantes de l’activité minière.
Il s’agit principalement de :
• La Loi 2016 – 32 du 8 novembre 2016 portant Code minier du Sénégal, de la convention minière - type,
et par connexité
• La Loi N° 2001 - 01 du 15 janvier 2001 portant Code de l’environnement
• La Loi N°2018-15 du 12 novembre 2018 portant Code forestier
• La Loi n°2012-31 du 31 décembre 2012 portant Code Général des impôts
• La Loi n°2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code des collectivités locales
• La Loi n°97-17 du 1er décembre 1997 portant Code du travail
• La Loi n°83671 du 5 juillet 1983 portant Code de l’hygiène
La notion de « Règlement » signifie les textes qui précisent les modalités d’application des lois.
Il s’agit principalement de :
• Décret n°2017-459 fixant les modalités d’application de la Loi 2016-32 portant Code minier
• Tous les autres textes réglementaires pris en application du Code minier :
✓ Du Fonds de péréquation et d’appui aux Collectivités locales
✓ Du Fonds d’appui au secteur minier
✓ Du Fonds d’appui au développement local, La recherche concerne les travaux de surface, de
arrêté sur les couloirs d’orpaillage, arrêtés subsurface et de profondeur. Seules les personnes
conjoints sur la détection, le transport, le morales sont autorisées à la faire sur le territoire
stockage, l’utilisation des explosifs à usage sénégalais sous réserve de l’obtention d’un permis
civil, arrêtés sur les comptoirs d’achat de de recherche. Le permis de recherche est octroyé
métaux précieux et de pierres précieuses etc.) pour une durée de quatre (4) ans renouvelable
deux (2) fois par période de trois (3) ans.
✓ Des Textes réglementaires relatifs
à l’Environnement L’exploitation peut être définie comme toutes
activités consistant à extraire les substances
✓ Du Décret n°98-164 du 20 février 1998 minérales et à les transformer en produits
portant application du Code forestier etc. commercialisables. Elle est menée sur le territoire
• Du Règlement n°18/2003/CM/UEMOA du sénégalais en vertu :
Thématiques de gouvernance

23 décembre 2003 portant Code minier • D’un permis d’exploitation pour les mines
• Du Règlement n°08/CM/UEMOA du 26 septembre industrielles. La superficie d’un tel périmètre
2008 Entrée en vigueur le 1er janvier 2009 et la profondeur d’exploitation sont illimitées.
Il est délivré pour une période de cinq (5) ans et
• La Directive C/DIR 3/05/09 en date du 27 mai n’excédant pas vingt (20) ans, renouvelable
2009 portant sur l’harmonisation des principes
directeurs et des politiques dans le secteur • D’une autorisation d’exploitation pour les
minier carrières. La superficie d’un tel périmètre et la
profondeur d’exploitation sont illimitées. Elle
• La loi modèle de la CEDEAO sur l’exploitation est octroyée pour une période de cinq (5) ans
minière et le développement des ressources renouvelable jusqu’à épuisement des réserves
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

minérales en date du 29 juin 2019


• D’une autorisation de petite mine pour les mines
• La Vision minière semi-industrielles dont la superficie n’excèdent
Les lois l’emportent sur les Règlements, c’est-à- pas 500 ha. La profondeur d’exploitation est
dire qu’une disposition doit être d’abord instituée illimitée et la capacité de traitement ne doit pas
par une loi avant d’être précisée par un Règlement. excéder 500 tonnes/jour. Elle est octroyée pour
une période de cinq (5) ans renouvelables jusqu’à
Le Code minier sénégalais régit toutes les activités épuisement des réserves
de prospection, de recherche, d’exploitation, de
transport, de traitement, de détention, de circu- • D’une autorisation d’exploitation semi-mécani-
lation et de commercialisation des substances sée pour les mines à petite échelle. La superficie
minérales à l’exception des hydrocarbures liquides de telles mines est limitée à 50 hectares et la pro-
ou gazeux et des eaux souterraines. fondeur d’exploitation à 15 m. elle est octroyée
pour une période de trois (3) ans renouvelables
Toutefois, les autorisations ou permis exclusi- jusqu’à épuisement des réserves
vement délivrés par l’administration des mines
concernent essentiellement la prospection, la re- • L’autorisation d’exploitation artisanale qui est
cherche et l’exploitation de substances minérales. une sorte de carte professionnelle qui coûte
50 000 FCFA valable pour un an
La prospection concerne uniquement les travaux
de surface et de subsurface (faible profondeur). • Pour les carrières, plusieurs types d’autorisation
Seules les personnes morales sont autorisées d’exploitation existent :
à exercer une activité de prospection sous réserve ✓ L’autorisation d’exploitation de carrière
de l’obtention d’un document appelé autorisa- publique
tion de prospection. Ce document est délivré par
l’Administration des Mines (actuellement le ✓ L’autorisation d’exploitation de carrière privée
Directeur des Mines et de la Géologie) pour une Chacune de ces types de carrière peut être tempo-
durée de six (6) mois renouvelable une seule fois. raire lorsque sa validité ne dépasse pas un an ou
permanente lorsque la validité dépasse un an.
L’ouverture d’une carrière publique ou d’une
carrière privée est autorisée par l’administration
des mines après consultation de la commune ou
les communes concernées ainsi que de tous les
2020

services concernés.
Si la durée de la carrière publique ou privée ne dépasse pas un an, c’est le Directeur des mines qui
l’autorise, si c’est plus d’un an c’est le ministre en charge des Mines qui l’autorise.
Le titulaire d’une carrière privée permanente signe avec le Ministre en charge des Mines, un cahier des
charges fixant les conditions dans lesquelles l’exploitation doit se faire.
La durée de validité d’une carrière privée permanente ne peut excéder cinq (5) ans renouvelables jusqu’à
épuisement des réserves.
Ces activités ne peuvent être entreprises sur toute l’étendue du territoire Sénégal qu’en vertu d’une
autorisation ou titre minier attribué par l’Administration des mines.
Toutefois, pour l’activité minière touchant aux ressources de plusieurs autres secteurs, (Environnement,
domaines etc.), un avis consultatif des agents de ces secteurs est généralement requis avant attribution des
titres miniers. Ainsi, les services de l’Environnement sont associés à l’octroi des autorisations d’exploitation
de carrières si celles-ci se trouvent en zones de forêts classées, parcs, réserves animalières, etc.
L’État a également le droit d’entreprendre seul ou en association avec des tiers, toutes formes d’activité
minière. Il peut le faire directement ou par l’intermédiaire d’une société nationale (par exemple MIFERSO).
Au Sénégal, les substances minières contenues dans le sous-sol, dans les eaux territoriales et sur le plateau
continental appartiennent à l’État (Article 3 du Code minier). Toutefois, dans le cadre d’une exploitation
de carrière, l’avis du propriétaire du sol, de la collectivité locale sont requis avant tout octroi de titre.
Les lois et règlements en matière d’exploitation minière au Sénégal incluent depuis la phase de recherche la
prise en compte de l’environnement. Pour les exploitations minières et de carrières, excepté l’exploitation
artisanale et l’exploitation minière semi-mécanisée, une étude d’impact environnementale est
requise (Art. 102 du Code minier). Ce processus implique la participation du public à la prise de décision
d’exploitation minière.

12.1.2. ACTEURS ET RÔLES

Exploitants miniers et fournisseurs


Respecter la loi.

Employés
Respecter la loi.

Administration locale et Ministère


Élaborer les lois et règlements et suivre leur application.

ONG, OCB et populations locales


Jouer un rôle de veille et d’alerte et prendre part aux consultations publiques
requises par certaines lois.

Populations
Respecter la loi et prendre part aux consultations publiques requises par
certaines lois.
12.1.3. SITUATION ACTUELLE
La détention des titres miniers confère des droits et génère des obligations :
• L’autorisation de prospection confère un droit non exclusif de prospecter les substances pour
lesquelles elle est accordée. À noter qu’elle ne donne pas droit à l’obtention d’un titre minier quelconque,
ni un droit de disposer les substances à des fins commerciales
• Le permis de recherche donne le droit exclusif de recherche sur toute l’étendue du périmètre
et indéfiniment en profondeur, le droit de prélever et de tester des échantillons après avoir
avisé l’administration des mines, le droit à un permis d’exploitation s’il démontre un gisement
économiquement exploitable et est en règle avec l’administration, le droit de céder, transmettre ou
amodier son permis de recherche minière, sous réserve de l’autorisation préalable du Ministre chargé
des Mines et du paiement des droits fixes et taxes exigibles, droit à la priorité pour la recherche de
Thématiques de gouvernance

substance autre que celle pour laquelle le permis de recherche est octroyé
• L’autorisation ou permis d’exploitation donne un droit réel, exclusif de recherche, d’exploitation, de
possession, de transformation, de commercialisation des substances pour lesquelles il est octroyé,
un droit immobilier, susceptible d’hypothèque, distinct de la propriété du sol, le droit de céder, de
transmettre ou d’amodier son permis d’exploitation minière, sous réserve de l’autorisation préalable
du Ministre chargé des Mines et du paiement des droits fixes et taxes exigibles
Les obligations sont sensiblement les mêmes à quelques exceptions près :
• Commencer les travaux dans les délais réglementaires
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

• Communiquer les rapports périodiques d’activité à l’administration minière


• Respecter l’environnement
• Conduire les activités dans le respect des normes et standards en matière de santé et de sécurité
Les exigences particulières en matière d’environnement, de développement durable et de développe-
ment communautaires sont récapitulées dans le tableau ci-dessous.

DISPOSITIONS CLÉS DE LA LOI N°2016-32


THÉMATIQUE DU 08 NOVEMBRE 2016 DU SÉNÉGAL
Tout demandeur de permis d’exploitation minière, d’autorisation
d’ouverture et d’exploitation de carrière ou d’autorisation d’ex-
Évaluation et gestion ploitation de petite mine doit, préalablement au démarrage de ses
environnementale activités, la réaliser et à ses frais.
(Article. 102 Code minier) Pour les substances radioactives, une convention particulière signée
entre le demandeur et l’État, précisant les mesures de radioprotection
est nécessaire.
Tout titulaire de titre minier doit obligatoirement réhabiliter les sites
couverts par son titre minier.
Fermeture et réhabilitation Tout titulaire de permis de recherche, d’autorisation d’ouverture et
de site (Articles 103 et 104 du d’exploitation de carrière permanente, d’autorisation d’exploitation
Code minier) de petites mines, de permis d’exploitation minière et de contrat de
partage de production, est tenu d’ouvrir et d’alimenter un compte à
la Caisse de dépôt et de Consignation destiné à la constitution d’un
fonds de réhabilitation de son site.
Des zones de protection peuvent être établies par arrêté du Ministre
chargé des Mines, à l’intérieur desquelles la prospection, la recherche
Protection du patrimoine et l’exploitation minière de substances minérales sont interdites. Ces
(Article 106 du Code minier) zones sont destinées à assurer la protection des édifices, des voies de
communication, des ouvrages d’art, des vestiges mis à jour lors des
travaux et partout où elles seraient nécessaires dans l’intérêt général.
2020
DISPOSITIONS CLÉS DE LA LOI N°2016-32
THÉMATIQUE DU 08 NOVEMBRE 2016 DU SÉNÉGAL
Respect d’une zone tampon L’article L13 du Code de l’environnement du Sénégal impose le respect
de 500 m autour des installa- d’une distance de 500 m entre les installations de classe I (exemple mine,
tions classées usine de traitement etc.) et les habitations, routes, cours d’eau etc.
Toutes sociétés réalisant des travaux sont obligées de se conformer à la
législation en matière d’hygiène et de travail, de manière à garantir la
Santé et sécurité sécurité des personnes et des biens.
(Article 108 Code minier) Tout accident survenu lors d’une opération minière ainsi que tout
danger identifié doivent être portés immédiatement à la connaissance
du Ministre chargé des mines et de l’autorité administrative.
Les titulaires de titres miniers et leurs sous-traitants sont tenus de :
• Respecter les conditions générales d’emploi conformément à la
réglementation en vigueur
• Accorder la préférence, à qualification égale, au personnel
sénégalais
• Mettre en œuvre un plan de formation et de promotion du
personnel sénégalais de l’entreprise en vue de son utilisation dans
toutes les phases de l’activité minière
• Promouvoir l’égalité des chances à l’emploi entre les femmes et les
hommes dans la sphère professionnelle
Droit des communautés • Garantir l’équité salariale entre les employés féminins et masculins
(Article 109 - Formation à qualification égale
emplois) • Former le personnel sénégalais de l’entreprise
Des décrets peuvent déterminer, en fonction des nécessités écono-
miques, démographiques et sociales, les possibilités d’embauche des
titulaires de titres miniers et de leurs sous-traitants. Ils peuvent, en
vue du plein emploi de la main-d’œuvre nationale, interdire ou limiter
l’embauche de travailleurs étrangers, pour certaines professions ou
certains niveaux de qualifications personnelles.
Les titulaires de titres miniers doivent contribuer, sur la base d’un
protocole d’accord conclu avec le Ministre chargé des Mines, à l’appui
institutionnel destiné à la formation continue du personnel, à la pro-
motion et au développement du secteur minier du Sénégal.
L’occupation des terrains par le titulaire du permis d’exploitation
minière des terrains d’autrui donne droit aux propriétaires des terrains
ou aux occupants du sol à une juste indemnisation pour tout préjudice
matériel causé.
Droit des communautés Le montant de l’indemnité à verser est déterminé selon la législation
(Accès aux terres : dédomma- en vigueur et les conventions internationales auxquelles le Sénégal fait
gement/indemnisation partie.
– Article 93-Art 101) Les frais, indemnités et toutes les charges relevant de l’application des
dispositions sur l’occupation des terrains sont supportés par le titulaire
du permis.
Le titulaire de titre minier est tenu d’indemniser l’État ou toute per-
sonne ou société pour les dommages et préjudices matériels causés.
Il est obligatoire de respecter et de protéger les droits humains dans les
zones affectées par les opérations minières, conformément à la législa-
Respect des droits humains tion nationale et aux conventions internationales.
(Article 94)
Le travail des enfants est interdit et l’exploitant qui le pratique peut se
voir retirer son permis.
Sanctions & Pénalités
INTITULÉ DU MANQUEMENT
OU DE L’INFRACTION SANCTIONS PÉNALITÉS

Non-paiement des droits superficiaires et


Retrait du permis si pas
non-démarrage des travaux dans le délai Non
de motif valable.
légal (Article 18)

Constat de non-paiement des droits Retrait du permis si pas de motif


Non
superficiaires et instruction des dossiers valable.
Constaté par le chef du service
régional des mines.
Constat de non démarrage des travaux
Le titulaire a 45 jours pour
Thématiques de gouvernance

dans les délais et instruction des dossiers Non


constituer sans défense.
(Article 120)
Retrait du permis si pas de motif
valable.

Constatation des manquements aux Constatés par l’administration


Non
obligations administratives (Article. 121) des mines.

Celui qui a subi l’annulation


de son titre minier pour man-
Interdiction d’obtention de nouveaux
quement, ne peut en obtenir Non
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

titres miniers (Article. 122)


un autre qu’après un délai d’au
moins cinq ans.

Suspension immédiate (mais


Activité minière pouvant générer une dé-
peut être levée lorsque les
gradation irréversible de l’environnement, Non
conditions d’une exploitation
de la santé, de l’hygiène (Article. 123)
normales sont réunies).

Tenue irrégulière des documents


obligatoires prescrits par le Code minier Pénalité de 25 000 FCFA/jour
(Article. 124)

Non transmission des rapports pé-


riodiques dans le délai réglementaire
Mis en demeure de 30 jours. Astreinte de 50 000 FCFA/jour
(chaque trimestre et chaque année
(Art. 125)

• Retard dans le paiement de


la redevance, la somme due
est majorée d’une pénalité
Retard dans le paiement de la de 7 % / mois de retard
redevance minière, le défaut de paiement
• Refus de paiement, la somme due
ainsi que la minoration de la somme due
est multipliée par deux
(Art. 126)
• Minoration de la somme due, la
somme due est multipliée par deux
en plus de la procédure de saisie
2020
INTITULÉ DU MANQUEMENT
OU DE L’INFRACTION SANCTIONS PÉNALITÉS
Puni d’un emprisonnement d’un
(1) an au moins et de cinq (5) ans.
Les substances minérales
extraites illicitement sont saisies Amende de 5 000 000 de francs CFA
Activité minière illicite (Art. 127) et leur confiscation est pronon- à 125 000 000 de francs CFA.
cée par te tribunal compétent au
profit de l’État ou du titulaire du
titre d’exploitation des mines ou
des carrières concernées.
Puni, d’un emprisonnement d’un
Vol et recel de substances minérales Amende de 2 500 000 de francs CFA
(1) an au moins et de cinq (5) ans
(Art. 128) à 10 000 000 de francs CFA.
au plus.
Puni d’un emprisonnement de
cinq (5) ans au moins et de
dix (10) ans au plus. Amende de 2 500 000 de francs CFA
Détournement de substances minérales à 100 000 000 de francs CFA.
Puni d’un emprisonnement
(Art. 129) de deux (2) ans au moins et de Amende de 2 500 000 de francs CFA
cinq (5) ans au plus quiconque à 5 000 000 de francs CFA
facilite le détournement de
substances minérales.
Puni d’un emprisonnement
d’un (1) an au moins et de
cinq (5) ans au plus.
Achat et vente illicite de substances Amende de 5 000 000 de francs CFA
minérales (Article 130) Les substances minérales faisant à 15 000 000 de francs CFA.
l’objet desdites transactions sont
saisies et leur confiscation est
prononcée au profit de l’État.
Puni d’un emprisonnement Amende de 1 000 000 de francs CFA
Détention illicite de substances minérales
de deux (2) mois au moins à 10 000 000 de francs CFA ou de
(Article. 131)
et d’un (1) an au plus l’une de ces deux peines seulement.
Une amende de 1 000 000 de francs
Puni d’un emprisonnement
Transport illicite de substances minérales CFA au moins à 10 000 000 de francs
de deux (2) mois et d’un (1) an
(Article 132) CFA au plus ou de l’une de ces deux
au plus.
peines seulement.
Puni d’un emprisonnement d’un Amende de 2 500 000 de francs CFA à
Violations des règles d‘hygiène et
(1) mois au moins et d’un (1) an 5 000 000 de francs CFA ou de l’une de
de sécurité (Article 133)
au plus. ces deux peines seulement.
Amende de 500 000 de francs CFA à
Outrages ou violences envers les agents Puni d'un emprisonnement
2 500 000 de francs CFA ou l’une de
de l’administration des mines (Article 134) de six (6) mois.
ces deux peines seulement.
Amende de 1 000 000 de francs CFA
Entraves à l’activité de l’administration Puni d'un emprisonnement
à 5 000 000 de francs CFA, ou l’une de
des mines (Article 135) de six (6) mois.
ces deux peines seulement.
Livraison d'informations inexactes Puni d'un emprisonnement Amende de 50 000 à 25 000 000 de
(Article 136) d'un (1) mois à trois (3) ans. francs CFA.
Peines Accessoires Article 137
En plus des peines citées ci-haut, les personnes auteurs des manquements et infractions encourent également :
• La confiscation des substances extraites de manière illicite
• La confiscation des moyens de transport, des choses ou objet qui ont servi à commettre ou étaient
destinés à commettre l’infraction ou qui en ont été le produit
(En cas de saisie de moyens de transport, de choses ou d’objet qui ne peuvent être conservés ou remis en l’état
sans courir le risque de détérioration, il est procédé à leur vente aux enchères par les services compétents
de l’État.)
• L’interdiction, pendant une durée qui ne peut excéder cinq (5) ans, d’exercer l’activité professionnelle
ou sociale dans l’exercice ou l’occasion de l’exercice de laquelle l’infraction a été commise
Thématiques de gouvernance

• L’interdiction de séjour dans les conditions de l’article 36 du Code pénal

Droits et Redevances minières


Droits fixes d’entrée (Article 74 du Code minier): c’est un montant que le requérant d’une autorisation
ou d’un titre minier paie à l’attribution, à chaque renouvellement, à l’extension, à la prorogation, à la
transformation, au transfert et à l’amodiation de son autorisation ou titre minier.

TYPE D’AUTORISATION OU PERMIS DROITS FIXES D’ENTRÉE


Permis de recherche 2 500 0000 FCFA
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

Permis d’exploitation 10 000 000 FCFA


Permis d’exploitation de carrière permanente 2 500 000 FCFA
Autorisation d’exploitation de carrière temporaire 1 000 000 FCFA
Autorisation d’exploitation de petite mine 2 500 000 FCFA
Autorisation d’exploitation minière semi-mécanisée 1 500 000 FCFA
Autorisation d’exploitation minière artisanale 50 000 FCFA

Redevance superficiaire (Article 75 du Code Minier)


C’est le montant que paie chaque année, le titulaire d’une autorisation ou d’un titre minier par Kilomètre
carré (Km2) de la superficie de son périmètre.

TYPE D’AUTORISATION OU DE PERMIS REDEVANCE SUPERFICIAIRE


1ère période de validité : 5 000 FCFA/Km2/année
Permis de recherche 1er renouvellement : 6 500 FCFA/Km2/année
2e renouvellement : 8 000 FCFA/Km2/année
250 000 FCFA/Km2/an à la délivrance
Permis d’exploitation minière
et à chaque renouvellement
Permis d’exploitation de carrière permanente 50 000 FCFA/ha/an
Autorisation d’exploitation
50 000 FCFA/ha/an
de carrière temporaire
Autorisation d’exploitation de petite mine 50 000 FCFA/ha/an
Autorisation d’exploitation minière
50 000 FCFA/ha/an
semi-mécanisée
2020
Redevance minière (Article 77 du Code minier)
C’est le montant payé par un exploitant minier sur sa production de minerai. Elle est exprimée en
pourcentage de la valeur marchande du minerai (Prix des produits vendus sur le marché ou calculés
en référence au cours marchand en vigueur au moment de la transaction sans aucune déduction de
frais). Les taux sont indiqués dans le tableau ci-après :

TYPE DE MINERAI TAUX DE LA REDEVANCE MINIÈRE


Phosphate alumino-calcique 5%
Phosphate de chaux 5%
Acide phosphorique 1.5 %
Ciment 1%
Fer Minerai concentré 5%
Minerai destiné à une transfor- 2%
mation locale en acier
Métaux de base, Minerai concentré 3.5 %
substances radioactives Minerai destiné à une transfor- 1.5 %
mation locale en produit raffiné
Or Brut 5%
Raffiné à l’étranger 5%
Raffiné au Sénégal 3.5 %
Zircon, ilménite et autres minéraux 5%
Diamant et autres gemmes Brut 5%
Taillé 3%
Substances de carrière Substances concassées 4%
Substances non concassées 500 FCFA/m3 pour les matériaux
et ou ramassage durs
300 FCFA/m3 pour les matériaux
meubles
Sels alcalins et autres substances concessibles 3%
FONDS
Garantie de réhabilitation minière (Article 104 Code minier)
La mise en place d’un Fonds de Réhabilitation des sites miniers alimenté par tous les titulaires
de titres miniers.
Tout titulaire de permis de recherche, d’autorisation d’ouverture et d’exploitation de carrière
permanente, d’autorisation d’exploitation de petite mine, de permis d’exploitation minière, de contrat de
partage de production, est tenu d’ouvrir et d’alimenter un compte fiduciaire auprès d’un établissement
public spécialement désigné par l’État. Ce compte est destiné à la constitution d’un fonds pour couvrir
les coûts de la mise en œuvre du plan de gestion environnemental. Les modalités d’opération et
d’alimentation de ce fonds sont fixées par décret.
Fonds d’appui et de péréquation (Article 113 Code minier)
Thématiques de gouvernance

Alimenté par 20 % de toutes les recettes minières reçues par l’État. Il est destiné aux collectivités
territoriales (équipements, renforcement des capacités, des compétences, programme de développement,
etc.).
Fonds d’appui au secteur minier (Article 114 Code minier)
Alimenté par 20 % de toutes les recettes issues des opérations minières. Il est destiné à la promotion
minière (investissement dans la recherche, prospection, compilation de données, financement des
missions de contrôle et surveillance, équipement, formation du personnel de l’administration des mines).
Fonds d’appui au développement local (Article 115 Code minier)
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

Alimenté par 0.5 % du chiffre d’affaires annuel Hors Taxes des compagnies minières en exploitation
et destiné au développement économique et social des collectivités locales.
Régimes fiscaux et douaniers
Exonération : elle dispense les titulaires de permis de recherche, de permis d’exploitation ou de petite
mine pendant la période de réalisation des investissements, de payer toutes les taxes appliquées au
Sénégal sauf, la Redevance Statistique (RS), le Prélèvement Communautaire de Solidarité (PCS), du
Prélèvement Communautaire (PC) ou toute taxe communautaire à venir, à l’achat et l’importation
de tout matériel, matériaux, équipement, véhicules utilitaires, fournitures, machines, carburant et
lubrifiant, produits pétroliers, produits et consommables (non fabriqués ni produits au Sénégal), pièces
de rechange, pièces détachées destinées spécifiquement et définitivement à la recherche minière, au
développement de la mine ou à l’exploitation minière.
Admission temporaire : suspension totale du paiement des droits et taxes à l’entrée pour tout
équipements, matériaux, fournitures, machines, etc. destinés aux opérations de recherche minière ou
ceux qui peuvent être réexportés après leur utilisation.
2020
12.2. FICHE
GOUVERNANCE D’UN PROJET
MINIER ET TRANSPARENCE

gouvernance

CETTE FICHE FAIT RÉFÉRENCE


AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DES NATIONS UNIES (ODD) :

12.2.1. DÉFINITION ET MISE EN CONTEXTE


La gouvernance d’un projet minier est liée à la démarche de développement durable des organisations
et en lien avec les exigences des référentiels sénégalais et internationaux.
La gouvernance est une dimension importante de la responsabilité sociétale des organisations.
L’organisation est le système par lequel l’entreprise prend des décisions et les applique en vue
d’atteindre des objectifs.
La gouvernance de l’organisation est le facteur le plus important car il permet à une organisation
d’anticiper et d’assumer la responsabilité des impacts de ses décisions et de ses activités, et d’intégrer la
responsabilité sociétale en son sein et dans ses relations (ISO 26000, 2010).
Les principes de la gouvernance dans le Plan Sénégal Émergent sont les suivants :
La transparence dans le secteur extractif désigne l’ensemble des dispositions permettant une information
fiable et accessible dans le secteur extractif pour le public (autorités étatiques, autorités légales, société
civile, parties prenantes, organismes, populations).
Il s’agit, ainsi, de mettre à la disposition du public tout élément permettant de les informer sur les entreprises
extractives installées à proximité de leur domicile ainsi que leurs relations avec l’administration. Cela
implique la divulgation de l’information tout au long de la chaîne de valeur de l’industrie extractive de
manière ponctuelle, exhaustive et désagrégée.
Le niveau de transparence témoigne du degré de transparence qu’il y a au niveau des entreprises
minières mais aussi dans leurs relations avec les autorités étatiques, les fournisseurs, les entrepreneurs
et les populations. Il se mesure par rapport au niveau d’accès, pour le public, des informations en rapport
avec l’exploitation minière (registres, documents, etc.) et des informations relatives à l’octroi d’un droit
ou titre minier, à l’EIES, informations relatives aux ressources minières, aux documents détenus par les
Thématiques de gouvernance

autorités publiques et les sociétés minières, etc.


Le Sénégal compte découvrir, exploiter et gérer son potentiel minier et assurer l’émergence d’industries
structurées autour de ces ressources afin d’assurer un meilleur partage de richesses.
Pour le Conseil International des Mines et des Métaux (ICMM), la gouvernance est une expression
généralement utilisée pour faire référence à la manière dont les institutions publiques et les entreprises
privées mènent leurs affaires et gèrent les ressources. Elle englobe le processus décisionnel et les
processus de mise en œuvre des décisions prises. La transparence et la responsabilisation sont des
fonctions centrales du concept de bonne gouvernance.
Le partage d’information, la communication, la consultation dans une démarche collaborative, la
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

divulgation des informations et les processus décisionnels transparents, permettent aux citoyens et
autres parties prenantes d’examiner en profondeur les actions et de tenir les gouvernements ou les
entreprises responsables de ces actions.
Pour l’ICMM, la bonne gouvernance de ses membres, qui sont des compagnies
minières, doit signifier :
• La transparence des contrats miniers
• La transparence des revenus miniers
• La divulgation des propriétaires réels des entreprises minières
• Éviter les flux financiers illicites en divulguant la réelle valeur des actifs
Toujours selon l’ICMM, il existe cinq (5) éléments de mesure d’une bonne gouvernance :
1. États forts, capacité administrative, engagements crédibles du gouvernement
2. Limites de la force de l’état
3. Compatibilité des institutions politiques formelles et informelles
4. Institutions économiques formelles
5. Capacité technique
2020
12.2.2. ACTEURS ET RÔLES

Exploitants miniers
• Soutenir l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE)
• Effectuer une analyse des risques de gouvernance et prendre en considération
leurs impacts potentiels sur le projet et les parties prenantes
• Soutenir le renforcement des capacités des institutions et des populations,
respecter les lois et les règlements, notamment, en lien avec la fiscalité minière
• Développer leur code d’éthique d’entreprise qui comprend des clauses
anti-corruption
• Mettre à disposition les informations nécessaires pour les parties prenantes
(bilans financiers, rapports d’activité, certaines données brutes permettant
un contrôle au besoin)

Employés
Contribuer à l’identification des risques potentiels; connaître les lois,
règlements et politiques en lien avec la bonne gouvernance d’entreprise et la
corruption; se conformer et assurer le respect des lois et des règlements de
leur entreprise.

Fournisseurs
Connaître et respecter les lois, règlements et politiques en lien avec la bonne
gouvernance d’entreprise et la corruption; se conformer et assurer le respect
des lois et des règlements de leur entreprise; développer leur code d’éthique
d’entreprise qui comprend des clauses anti-corruption.

Administration locale et Ministère


Adopter l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives,
instaurer des pratiques de macro management solides; s’assurer du respect
des lois et règlements et des exigences de redevabilité et de transparence de
la part des entreprises minières; mettre en place les règles nécessaires pour
garantir un niveau de transparence optimal; recueillir les données et les vérifier
avant publication; effectuer tout contrôle ou audit nécessaire.

ONG, OCB et populations locales


Demander des comptes auprès du gouvernement sur les revenus de l’industrie
extractive; développer leur capacité locale; veiller au respect des règles de
transparence.
12.2.3. LOIS, RÈGLEMENTS ET AUTRES STRATÉGIES
Le Sénégal a adhéré en février 2012 à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives
(ITIE), une norme internationale qui vise à améliorer la transparence dans la gestion des revenus tirés
de l’extraction des ressources minières, gazières, pétrolières. L’ITIE permet de renforcer les capacités
des collectivités en leur donnant accès à des informations essentielles qu’ils peuvent utiliser pour
exiger des comptes au gouvernement et aux autres acteurs de l’industrie extractive et pour formuler
des recommandations à l’appui de réformes dans ces secteurs stratégiques de notre vie nationale.
Elle a été lancée en 2002 par le Premier Ministre Britannique Tony Blair lors du sommet mondial sur le
développement durable à Johannesburg en Afrique du Sud.
Membre assidu, le Sénégal a produit des rapports ITIE en 2013, 2014, 2015-2016, 2017 et 2018-2019 et il
est le seul pays africain, avec le Nigeria, à avoir atteint le plus haut niveau de validation selon la norme
Thématiques de gouvernance

2016, soit « Progrès satisfaisants » tel que démontré par le graphique présenté à la page suivante.
Afin de se conformer aux obligations de transparence de la norme ITIE, l’article 95 du Code minier
du Sénégal (Loi no 2016-32 du 8 novembre 2016) stipule que tout exploitant minier a l’obligation de
respecter les principes et exigences de l’Initiative pour la Transparence dans les industries extractives.
En outre, tout titulaire de titres miniers à l’obligation de déclarer tous les revenus miniers dus à l’État
et perçus par l’État, y compris les réalisations économiques et sociales.
Les entreprises multinationales établies au Sénégal sont, en outre, assujetties aux principes directeurs
de l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE) qui stipulent, en matière
de gouvernance, les principes généraux suivants :
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

• S’abstenir de rechercher ou d’accepter des exceptions non prévues dans le dispositif législatif ou
réglementaire concernant les droits de l’homme, l’environnement, la santé, la sécurité, le travail, la
fiscalité, les incitations financières ou d’autres domaines
• Appuyer et faire observer des principes de bonne gouvernance; mettre au point et appliquer de
bonnes pratiques de gouvernement d’entreprise, y compris au sein des groupes d’entreprises
• Élaborer et appliquer des pratiques d’autodiscipline et des systèmes de gestion efficaces qui
favorisent une relation de confiance mutuelle entre les entreprises et les sociétés dans lesquelles
elles exercent leurs activités
• Exercer une diligence raisonnable fondée sur les risques et communiquer sur la manière dont elles
répondent à de telles incidences
• Éviter d’avoir, du fait de leurs propres activités, des incidences négatives dans des domaines
visés par les Principes directeurs ou d’y contribuer et prendre des mesures appropriées lorsqu’elles
se produisent
• S’abstenir de toute ingérence indue dans les activités politiques locales

12.2.4. SITUATION ACTUELLE


Au cours de ces deux (2) dernières décennies, de nombreux pays africains, dont le Sénégal, ont adopté
de nouvelles lois sur le pétrole, le gaz et l’exploitation minière; le but des réformes légales proposées
étant de moderniser les cadres juridiques et d’attirer les investissements tout en garantissant des
avantages pour l’État et les citoyens. Au niveau national, ces réformes, ont été complétées par des cadres
régionaux et internationaux telles que la Vision Minière Africaine et l’Initiative pour la Transparence
dans les Industries Extractives ainsi que par l’harmonisation des politiques au sein des communautés
économiques régionales.
L’une des principales conclusions de l’édition 2017 de l’Indice de Gouvernance des Ressources Naturelles
(Resource Governance Index, RGI) pour les vingt-huit (28) pays d’Afrique subsaharienne évalués est qu’il
existe un écart important entre l’état de la gouvernance des ressources naturelles au regard de ces lois et
les pratiques sur le terrain.
De façon générale, le Plan Sénégal émergent reconnaît qu’un profil de gouvernance inapproprié est une
entrave majeure au développement. La mal gouvernance a souvent fait peser des contraintes sur la mise
en œuvre des politiques publiques et le développement des activités du secteur privé et compromet
2020

l’atteinte des objectifs économiques et sociaux du Sénégal. Elle se traduit par un manque de transparence
dans les transactions, dans la disponibilité de l’information et la gestion des ressources au profit d’intérêts
privés et au détriment de l’intérêt général. La mal gouvernance contribue également à l’aggravation de la
pauvreté et constitue une menace pour le contrat social qui fonde la République. La corruption pendant
de la mal gouvernance, constitue un autre fléau qui limite les perspectives de développement.
D’après la Vision Minière Africaine, une gouvernance inadéquate peut limiter les retombées du secteur
minier. C’est la véritable cause de la « malédiction des ressources ».
Le contexte se serait amélioré dans les dernières années, notamment, en raison de la globalisation, de la
perception de la corruption comme une infraction par les pays développés, la demande de redevabilité
de la part de la société civile, la participation des communautés, des syndicats et des collectivités locales
dans la reddition de comptes, de mécanismes de suivi comme l’ITIE, du Processus de Kimberly.
Les consultations faites auprès de la population révèlent leurs connaissances parfois limitées concernant
l’exploitation minière dans leur terroir notamment sur les questions environnementales, sociales et
même économiques. Ce niveau de connaissance diffère d’une localité à une autre. Même si certains
documents sont mis à la disposition du public, leur large diffusion et accessibilité auprès des populations
locales posent problème. Ainsi, certains documents comme l’EIES, le permis de recherche et le permis
d’exploitation donnent des informations pour la plupart techniques, donc peu accessibles pour les
populations locales d’où l’intérêt, pour leur compréhension, de désagréger l’information pour une plus
large diffusion.
Mesure des progrès en matière de surveillance, de divulgation et d’impact
des pays africains, selon le rapport 2019 de la norme ITIE
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

Burkina Faso
Cameroun
République centrafricaine
Tchad
Côte d’Ivoire
RDC
Éthiopie
Ghana
Guinée
Liberia
Madagascar
Malawi
Mali
Mauritanie
Procédure antérieure
Mozambique de Validation
Niger
Candidat
Nigéria Conforme
République du Congo
Sao Tomé-et-Principe
Validation selon la
Sénégal Norme 2016
Sierra Leone
Restant à évaluer
Tanzanie Progrès satisfaisants
Togo Progrès significatifs
Zambie Progrès inadéquats

Validation selon la Norme 2016

12.2.5. BONNES PRATIQUES Pour les instances gouvernementales


• L’adhésion à l’Initiative pour la transparence • Investir dans la capacité de suivi des agences
dans les industries extractives (ITIE) gouvernementales
• Guides simplifiés des rapports ITIE : Agir • Renforcer le rôle des auditeurs et des parle-
pour comprendre ments et veiller à ce que les différentes parties
prenantes disposent de l’espace nécessaire pour
• La publication des contrats miniers
remettre en question les politiques
• L’implication de la population
(exemple : Petowal Mining Company)
• Consulter les parties prenantes pour concevoir • Mettre en place des mécanismes de contrôle
des lois adaptées à la capacité institutionnelle interne de manière à détecter efficacement les
et aux objectifs politiques de chaque pays et à cas de corruption
évaluer ce qu’il convient de faire pour une mise en
• Mettre en place des mécanismes de surveillance
œuvre efficace avant même l’adoption des Lois,
et de reddition de compte entre le siège social et
réduisant ainsi l’intervalle de temps entre la
les sites de projet
législation et sa mise en œuvre
• Soutenir l’ITIE en divulguant l’information sur
• Assurer une meilleure répartition des revenus
ses contributions, sur l’aide gouvernementale
miniers
reçue, son approche de lutte contre la corruption
• Renforcer les capacités des institutions natio-
• Mettre en place des processus pour permettre
nales et sous-régionales en gestion des revenus
au conseil d’administration d’exercer une
miniers
Thématiques de gouvernance

surveillance appropriée des stratégies fiscales


• Promouvoir des forums d’échanges d’expérience
• Communiquer l’information aux parties
entre pays membres et acquérir des connais-
prenantes de façon claire, compréhensible et
sances sur la gouvernance des ressources
accessible
naturelles

Pour les compagnies minières Exemples de compagnies


• Par rapport aux flux financiers illicites : les entre- minières implantées au Sénégal
prises minières peuvent toujours entreprendre Petowal Mining Company (PMC) a établi en 2018 pour
un effort concerté pour aider à renforcer la capa- sa mine de Mako un ensemble de règles internes,
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

cité des fonctionnaires à inspecter et à calculer conformément à la législation sénégalaise, qui dé-
la valeur des biens qu’une entreprise importe ou crit les règles de ressources humaines spécifiques,
exporte et à s’assurer que l’intégralité de la que PMC et ses employés sont tenus de respecter.
valeur est toujours précisément reflétée sur En outre, toutes les nouvelles recrues suivent une
les factures formation concernant l’approche éthique de PMC
• Tenir un registre des risques politiques, fis- dans le cadre du processus d’intégration.
caux et institutionnels recensés, ainsi que leurs Dans le sud-est du Sénégal, les structures ins-
éventuelles implications pour le projet et les titutionnelles et de gouvernance manquent de
parties prenantes ressources et ne sont pas toujours adaptées à la
• Mettre en place un processus interne pour présence d’une mine en exploitation. Pour surmon-
évaluer régulièrement les risques environne- ter cette difficulté, PMC a soutenu activement les
mentaux, sociaux et politiques; y compris dans autorités locales et la société civile pour la formation
la chaîne d’approvisionnement et le renforcement des structures de planification
et de prise de décisions inclusives et transparentes.
• Intégrer toutes les obligations juridiques à leurs En 2018, ces efforts ont, notamment, débouché sur
systèmes de gestion pour une efficacité accrue la création d’un comité consultatif local chargé
• Divulguer son approche de gestion, la façon de superviser les opérations minières, de divers
dont elle a été conçue et les moyens utilisés pour groupes de travail techniques spécialisés et d’un
l’évaluer ainsi que ses activités de lobbying comité consultatif technique indépendant pour le
Programme de compensation pour la biodiversité
• Élaborer un code de conduite contre la de Petowal. En 2019, PMC souhaite renforcer les
corruption fonctions de contrôle et de suivi du gouvernement
en formalisant un comité de surveillance compo-
sé de représentants des autorités techniques et
administratives régionales.
2020
12.3. FICHE
GESTION DES REQUÊTES ET
DES PLAINTES À L’ÉCHELLE
DES PROJETS MINIERS

gouvernance

CETTE FICHE FAIT RÉFÉRENCE


AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DES NATIONS UNIES (ODD) :

12.3.1. DÉFINITION ET MISE EN CONTEXTE


Ces dernières années, l’accent a été mis sur la nécessité de mieux faire connaître les processus de
gestion des requêtes et des plaintes à l’échelle des projets miniers. De tels mécanismes sont considérés
comme essentiels car ils font partie intégrante d’un système fonctionnel de gestion des relations avec
les communautés et les collectivités. Ils sont fondés sur les bonnes pratiques minières nationale et
internationale. L’objectif d’un tel système est de transformer une plainte à une situation positive dans le
respect des droits de la personne et des écosystèmes.
Les processus de gestion des requêtes et des plaintes des entreprises minières sont mis en place pour
créer une voie de communication efficace avec les parties prenantes. Les mécanismes de dialogue
sont importants aux différentes étapes d’un tel processus. Ils facilitent la résolution de problèmes. Ils
permettent aux individus et aux communautés concernées de formuler des questions et de faire part de
leurs préoccupations afin qu’elles soient traitées avec diligence et de manière respectueuse et cohérente.
Ces mécanismes sont révisés régulièrement par l’entreprise minière avec les parties prenantes si leur
système de gestion des requêtes et des plaintes a besoin d’ajustement dans son fonctionnement. Le
système de gestion des requêtes et des plaintes ne remplace pas les voies de recours gouvernementales
ou judiciaires. Lorsque les processus sont clairs, ils peuvent signifier une résolution des enjeux plus
efficace tant pour l’entreprise minière que pour l’individu touché, la communauté et les collectivités.
Afin d’assurer une compréhension commune et de bien distinguer les termes de la gestion des plaintes,
la définition des mots clés est présentée ci-dessous :
Requête : Une requête est différente d’une plainte mais peut en devenir une si elle n’est pas gérée
correctement et avec diligence. Les requêtes visent l’obtention d’une correction liée à un comportement
ou une réparation due à une rupture ou autres sujets pour signaler un problème (clôture brisée non
sécuritaire pour la collectivité, traverse de chemin abîmée, etc.). La procédure pour déposer une requête
est la même que celle de la plainte. L’entreprise minière accueille la requête et traite celle-ci avec diligence.
Demande : Une demande est différente d’une plainte. Une demande fait référence à un besoin d’appui à un
projet pour la collectivité ou autre (don, projet communautaire, projet emploi local, approvisionnement
local, subvention, bourse ou tout autre type de bénéfice pour un groupe ou un individu). Elles sont souvent
liées à la stratégie d’investissement durable ou à la politique de dons et commandites. La stratégie et la
politique peuvent être révisées en collaboration avec les parties prenantes.
Demandeur ou requérant : Personne ou groupe Lorsqu’un plaignant présente une plainte à
de personnes qui dépose une requête ou une l’entreprise, il s’attend généralement à recevoir
demande écrite et formelle à l’entreprise minière. une réponse ou un règlement comme par exemple :
La personne ou le groupe peut demander de
• L’engagement que la situation sera évaluée
l’aide à une ressource « neutre », nommée par le
et qu’un suivi sera effectué
demandeur, le requérant ou l’entreprise pour
l’aider à compléter le formulaire et le processus de • La reconnaissance du problème
la demande.
• Des excuses ou une médiation selon le cas
Enjeu : Les enjeux sont des préoccupations ma-
• Une compensation
jeures, des problèmes et des défis sur l’économie
locale, l’environnement, la santé et la sécurité, • Une modification de la conduite ayant généré
l’emploi, la culture, le niveau de la gouvernance, la plainte
Thématiques de gouvernance

l’éthique, etc., concernant la compagnie minière


• Un changement systémique dans les politiques
ou des sous-traitants qui ne sont pas liés à un
et les procédures et un plan pour éviter que cela
incident spécifique. Ils peuvent inclure des doutes,
se reproduise
des soupçons ou des incertitudes sur le projet
minier. Si cet enjeu n’est pas réglé à la satisfac- • Une autre forme d’action corrective ou de
tion du plaignant, ces enjeux peuvent devenir des recours
plaintes formelles.
Processus de gestion des requêtes et des
Plaignant : Personne ou groupe de personnes qui plaintes : Un processus de gestion des requêtes et
dépose une plainte écrite et formelle à l’entreprise des plaintes comprend une série de procédures in-
minière. La personne ou le groupe peut demander ternes consistant à recevoir, enquêter et répondre
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

de l’aide à une ressource « neutre », nommée par le aux préoccupations ou aux plaintes formulées par
plaignant ou l’entreprise pour l’aider à compléter le les parties prenantes concernées; et ce, à temps et
formulaire et le processus de la demande formelle. de manière systématique.
Plainte : Une plainte est un enjeu opposant la
personne, la communauté ou la collectivité et Des exemples hypothétiques de requêtes
l’entreprise ayant pris une telle ampleur qu’il est et de plaintes portant sur un projet minier
source de ressentiment ou qui a fait l’objet d’une Plaintes liées aux enjeux environnementaux
plainte officielle contre l’entreprise (ICMM, 2009;
SFI, 2009; IPIECA, 2012). • Enjeu de l’eau : Des résultats mesurés récem-
ment nous indiquent qu’il y a une forte augmen-
Pour passer d’enjeu à une plainte formelle, trois tation du niveau de mercure chez les poissons.
éléments déclencheurs sont requis : Nous sommes inquiets et croyons que cette
• L’identification d’un problème précis situation est significative et résulte des opéra-
tions de l’entreprise minière
1) Existence d’un plaignant
• Enjeux de l’eau et de l’air : Le parc à résidus
2) Exigence de fournir une réponse formelle suscite de l’inquiétude. Lors de grands vents,
au plaignant des poussières circulent et se déplacent dans
Les plaintes sont l’expression de l’insatisfaction les zones agricoles et scolaires. Lors des grandes
émanant d’un impact réel ou perçu en lien avec pluies, l’eau change de couleur
les activités d’affaires d’une entreprise et doivent Plaintes liées aux enjeux économiques et aux
être adressées. Les plaintes vont de problèmes opportunités d’affaires
récurrents et relativement mineurs à des cas
plus sérieux qui ont le potentiel de devenir une • Enjeu sur l’emploi : nous estimons que les
source de ressentiment ou de conflit significative. femmes sont sous-représentées au sein de
l’entreprise
• Enjeu sur l’égalité des chances : le partage
d’informations sur les emplois n’est pas
accessible
2020
• Enjeu sur l’économie locale : nous pensons que • Enjeu de conformité : Nous avons remarqué
la compagnie minière empiète sur nos couloirs que la compagnie de transport déverse ses
d’orpaillage contenants d’huile dans un champ à l’entrée
du village, cela nous inquiète
• Enjeu sur le développement des affaires : nous
estimons que nous n’avons pas les mêmes • Enjeu de protection des informations et de confi-
chances pour participer aux processus d’appels dentialité : Nous avons remarqué que des boîtes
d’offres et à l’obtention de contrat; les réponses de documents de l’entreprise sortent et circulent
à nos questions sur les appels d’offres et aux dans nos communautés, les informations des
possibilités de contrats sont tardives et nous employés circulent
pénalisent Plaintes liées aux enjeux des conditions et des
Plaintes liées aux enjeux sociaux relations de travail
• Enjeu sur la sécurité et le respect : Un employé • Enjeu sur le respect : Des employés externes
harcelé et à qui on a manqué de respect lors de se moquent et harcèlent un travailleur local, une
ses visites au village personne est témoin de menaces, de vol et
de vandalisme
• Enjeu de santé : Nous estimons que les besoins
des populations vulnérables du village ne sont • Enjeu sur la santé : L’entreprise exige des heures
pas considérés par la compagnie minière supplémentaires de travail et harcèle l’employé
au travail, la fatigue cumulée met en danger
• Enjeu d’éducation : Nous estimons que les l’employé, Lors des chaleurs intenses, l’em-
formations ne sont pas adaptées afin de faciliter ployeur ne met pas à la disposition des travail-
l’intégration des jeunes dans l’entreprise mi- leurs des moyens pour les protéger (eau, ombre,
nière, ne recevons pas de réponse des instances ventilation, temps de repos obligatoire, etc.)
et de l’entreprise et nous souhaitons travailler
en collaboration avec le milieu pour l’avenir de Plaintes liées aux enjeux de gouvernance
nos jeunes • Enjeu de collaboration : La communauté et ses
• Enjeux de santé et de sécurité au travail : La représentants économiques, environnemen-
formation n’a pas été adaptée pour un employé taux, sociaux et culturels ne sont pas considérés
local et sa demande pour une nouvelle comme une partie prenante active par l’entre-
formation a été rejetée prise minière, les impacts locaux ne sont pas pris
en compte et le niveau de collaboration est faible
Plaintes liées aux enjeux du territoire
• Enjeu de la biodiversité : Nous avons remarqué Pourquoi mettre un processus de gestion
une diminution importante de la population de des requêtes et des plaintes en place ?
zébus cette année et nous croyons que le projet
Les processus de gestion des requêtes et des
de l’entreprise minière en est responsable
plaintes permettent de :
• Enjeu de dommages : Un camion de l’entreprise
• Faciliter le dialogue grâce à la création de canaux
ou d’un sous-traitant cause un dommage sur
de communication efficaces
une propriété (bâtiment, jardin, clôture, etc.)
• Améliorer la confiance et le respect
Plaintes liées aux enjeux du transport
• Démontrer que l’entreprise évolue en
• Enjeu sur la sécurité : Des camions circulent trop
collaboration avec la communauté
rapidement et cela met en danger la sécurité
des gens • Atténuer ou prévenir les impacts négatifs sur
les communautés causées par les opérations
Plaintes liées aux enjeux éthique
de l’entreprise
(fraude, corruption)
• Mettre en place des structures pour relever,
• Enjeu d’intégrité et de confiance : Nous avons
adresser et résoudre les problèmes
remarqué qu’un employé, un sous-traitant ou
une autre personne semble partager de l’argent • Promouvoir des relations productives
et s’entendre sur des actions liées à l’entreprise
• Encourager la coopération et la collaboration
cela crée un doute, je ne suis pas à l’aise
et susciter l’adhésion de la communauté et
l’octroi d’une « licence sociale » à toutes les
étapes du projet
Quels mécanismes ?
Comme le présente l’Association minière du Canada (2015), il existe plusieurs niveaux d’institutions pouvant
être impliqués dans la gestion des plaintes, à l’échelle du site, locale, nationale ou internationale.

NIVEAU NIVEAU NIVEAU


SITE
LOCAL NATIONAL INTERNATIONAL

• Relations avec le • Dialogue avec la • Dialogue avec la • Médiation impliquant


Thématiques de gouvernance

personnel (interne) collectivité (non collectivité (non des organismes


judiciaire) judiciaire) internationaux, p.ex.
• Ligne téléphonique les PCN de l’OCDE et le
pour les cas d’éthique • Médiation avec la • Médiation nationale CAO de la Banque
(interne) collectivité (non judiciaire) mondiale (non
judiciaire)
• Dénonciation de • Tribunal • Tribunal national
manquement à communautaire (judiciaire) • Tribunal du pays hôte
l’éthique (judiciaire) (judiciaire)
(interne-entreprise)
• Cours internationales
• Mécanisme de des droits de la
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

règlement des personne ex. la


différends (externe) Commission
interaméricaine des
droits de la personne
(judiciaire)
12.3.2. ACTEURS ET RÔLES

Exploitants miniers
Définir une politique de gestion des requêtes et des plaintes, des mécanismes
de suivi et de reddition de comptes et de les exploiter avec les parties
prenantes locales.

Employés
Mettre en œuvre des mesures correctives.

Fournisseurs
Agir sur les plaintes qui les concernent.

Administration locale et Ministère


Faire le suivi périodique des plaintes avec les compagnies minières.

ONG, OCB et populations locales


Alerter s’il y a un non-respect perçu ou s’ils identifient des opportunités
ou des possibilités d’amélioration. Les ONG et OCB peuvent être les
porte-parole des plaintes des collectivités et de leurs populations et les
porter aux entreprises minières.
2020
12.3.3. LOIS, RÈGLEMENTS ET AUTRES STRATÉGIES
L’importance de trouver des moyens menant à une résolution efficace des plaintes de la communauté
et des différends en lien avec les activités d’extraction ou les incidents a été renforcée par la publication,
en 2011, des Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de la personne par les
Nations Unies.
Ces principes fondamentaux ont été intégrés, une année plus tard, dans les Principes directeurs de
l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) à l’intention des entreprises
multinationales et sont également devenus une des six (6) normes de référence internationale dans la
stratégie améliorée du Canada relative à la responsabilité sociale des entreprises, visant à renforcer
les industries extractives du Canada à l’étranger (2014).
Depuis 2012, la mise en place de mécanismes de gestion des plaintes est exigée par la Société
financière internationale (SFI) à tous ses clients dont les projets peuvent engendrer des risques ou
ayant des impacts environnementaux et sociaux, dans le cadre de ses Normes de performance en
matière de durabilité environnementale et sociale, parmi lesquels nous retrouvons plusieurs grandes
entreprises minières.
Ces mécanismes doivent, selon les articles 35 de la Norme 1 et 13 de la Norme 2, permettre de recevoir
les plaintes et enregistrer les préoccupations des communautés et des travailleurs, qui sont liées à la
performance environnementale et sociale de la compagnie minière ou aux préoccupations liées au lieu
de travail, afin de faciliter la recherche de solutions. Le mécanisme de gestion des plaintes doit avoir
une portée qui est fonction des risques et des impacts négatifs du projet et être essentiellement utilisé
par les communautés affectées et les travailleurs. Il doit avoir pour objectif de permettre de résoudre
rapidement les questions soulevées, en utilisant un processus de consultation compréhensible et
transparent, approprié sur le plan culturel et facilement accessible sans imposer de coût à la partie
faisant part de ses préoccupations et sans l’exposer à des représailles. Il doit permettre le dépôt de
plaintes anonymes. Le mécanisme ne doit pas faire obstacle à la recherche de recours judiciaires ou
administratifs. La compagnie minière fournit aux communautés affectées et à ses travailleurs des
informations sur le mécanisme dans le cadre du processus d’engagement des parties prenantes.

12.3.4. SITUATION ACTUELLE


Dans la plupart des régions minières du Sénégal, il existe différents mécanismes de concertation et de
gestion de plaintes pour la prise en compte des intérêts des communautés locales. S’ils présentent
quelques similitudes sur la composition, ils diffèrent principalement sur le fonctionnement. Leur efficacité
à atteindre leurs objectifs diffère également selon le contexte et les différentes parties prenantes.
Dans la région de Kédougou, notamment à la commune de Khossanto, il existait un cadre de concertation
inclusif pour la défense de l’intérêt local. Selon le Maire, il a cessé de fonctionner depuis 2016 en raison
d’une faible implication des autorités étatiques déconcentrées. Désormais, la seule alternative pour les
habitants de Khossanto est la commission communale de présélection et de recrutement de la main
d’œuvre non qualifiée. Celle-ci comme son nom l’indique, se réunit à chaque fois que Sabodala Gold
Operations (SGO) lui signale des besoins de recrutement. Elle présélectionne les candidats et les propose
à SGO tout en respectant la répartition des emplois entre les différents villages situés sur le périmètre
de la concession. La commission est composée de chefs de village, du sous-préfet et de personnes
ressources locales. Il est à signaler que ce même cadre existe dans toutes les communes touchées par les
activités de la SGO.
Dans cette même collectivité territoriale, on note l’existence d’un comité de gestion du fonds de Gora,
qui constitue également un cadre privilégié de concertation et de discussion de l’intérêt local. En effet, ce
comité est composé des différentes couches de la population des six (6) villages réunis autour du projet
de Gora (seconde mine de SGO, actuellement fermée).
Les présidents de groupements de jeunes, les présidentes de groupements de femmes ainsi que les chefs
de villages en sont les principaux membres. L’administration territoriale, les services techniques, les élus
et la société civile y sont représentés en qualité de conseillers.
Le comité a pour mission principale d’identifier et de mettre en œuvre, par et pour les populations, des
projets communautaires structurants générateurs de revenus. Ceci pour créer des emplois, booster
l’économie locale et mettre en place de nouvelles opportunités d’affaires. En résumé, ce fonds est censé
permettre l’amélioration des conditions d’existence des populations qui ont perdu leur principale source
de revenus qui était l’orpaillage qu’elles pratiquaient dans la concession minière de SGO.
Quant à la commune de Tomborokoto qui abrite les activités minières de Petowal Mining Company (PMC),
elle demeure jusqu’à date l’une des plus fournies en matière de structures locales de concertation et de
gestion de plaintes. En effet, trois (3) cadres de concertation y on été dénombrés : le Groupe de Contact
(GDC), le Groupe Technique Emploi (GTE) et le Forum de Négociations (FDN).
Thématiques de gouvernance

1) Le GDC est composé de dix-neuf (19) membres très représentatifs du contexte local et institutionnel
de la commune de Tomboronkoto. Tenant des rencontres mensuelles, le GDC a pour but d’établir un
processus de communication et de consultation permanent et efficace pour appuyer la planification et
la prise de décision du projet Mako. Parmi ses objectifs spécifiques, le GDC compte l’identification et la
résolution des griefs communautaires liés aux activités de PMC. Il est composé de membres des quatre (4)
villages impactés par l’activité minière de l’entreprise à savoir Tambanumbuya (3), Mako (4), Niémékhéné
(4) et Linguékhoto (3). Les autres membres sont les représentants de la commune (le maire et président
du GDC ainsi que deux adjoints au maire) et de MEC (2).
Ainsi dans l’exercice de sa mission, le GDC a mis en place une procédure bien détaillée de gestion des
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

plaintes. Celle-ci se décline en trois principales phases : réception, instruction et résolution du grief ou sa
fermeture dans le registre. C’est pourquoi il a été mis en place un formulaire de transmission des griefs
afin de faciliter la mise en œuvre de ce mécanisme.
3) À côté du GDC, il y a le GTE qui s’occupe principalement des questions relatives à l’emploi local non
qualifié. Il sert également de médiateur sur ces questions entre PMC et ses employés ou futurs employés,
en cas de mauvais traitement. Il est aussi et surtout en charge du pré recrutement et du recrutement de
ces travailleurs locaux non qualifiés. Il est composé de dix (10) membres répartis comme suit : quatre (4)
représentants des villages les plus impactés, quatre (4) représentants des terroirs impactés, le maire de
Tomboronkoto et président du GTE et enfin le représentant de la jeunesse.
Se réunissant une fois par mois, le GTE a également encouragé et obtenu le financement de PMC d’un
programme de formation de vingt-neuf (29) jeunes en alternance entre PMC et le Lycée Technique de
Kédougou en plus d’une bourse mensuelle de 75 000 FCFA par apprenant.
4) Le FDN quant à lui se concentre sur l’accès aux terres et à la restauration des moyens de subsistance.
Il a pour but de négocier et de parvenir à un accord sur les mesures de restauration des moyens de
subsistance afin de compenser l’impact sur les pertes ou limitations de l’accès aux terres dues au projet.
Il est composé de représentants des cinq (5) villages concernés par des pertes de terres agricoles à savoir
Tamanoumouya (deux femmes, deux hommes), Linguekoto (deux femmes, deux hommes), Niéméniké
(2), Mako (2) et Badon (1). A ce titre, un mécanisme de compensation a été approuvé par le FDN. Ainsi, si
la perte est supérieure à 30 % de la superficie totale du champ, 20 % seront compensés en espèces et 80 %
sont laissés au choix du propriétaire entre les options suivantes : périmètres maraichers de 550 m²/pers,
périmètres bananiers, plantation d’1 ha/pers, plantation d’1/2 ha ou exploitation familiale. Les pertes
inférieures à 30 % de la superficie totale du champ sont entièrement compensées en espèces.
Toutefois, ces mécanismes de traitement des plaintes renferment certaines limites dans leur
fonctionnement, affectant ainsi leur capacité à remplir pleinement leur mission. En fait, dans la plupart des
structures identifiées, les représentants des populations y vont avec une certaine méfiance vis-à-vis de la
sincérité des intentions des entreprises minières. Parfois même, les élus sont accusés d’être de mèche
avec les entreprises et perdent ainsi leur crédibilité. Dès lors, il existe souvent un manque de confiance
mutuelle entre les différentes parties prenantes d’où la difficulté de travailler de manière efficace.
2020
ce sujet, certaines difficultés ont été relevées comme le problème de mobilisation du GDC. En
effet, selon le maire de Tomboronkoto et président du GDC, certains membres du groupe ne répondent
que faiblement à l’invitation aux réunions mensuelles. Cette faible implication se reflète ainsi sur
l’efficacité du GDC qui ne remplit pas correctement son rôle de forum de communication et de
consultation permanente.
Quant à la région de Thiès, on note également l’existence de commission de recrutement de la main
d’œuvre non qualifiée avec le même mécanisme de fonctionnement et de composition que celles
observées dans la région de Kédougou. Il est à souligner que ces commissions ont été initiées à
Kédougou et Thiès respectivement par SGO et Grande Côte Opérations.

12.3.5. BONNES PRATIQUES


Selon les pratiques exemplaires internationales, les étapes-clés d’un processus de gestion des plaintes
seraient les suivantes (tiré du Guide de gestion des plaintes de l’Association minière du Canada, 2015) :

Critères d’efficacité des processus de gestion des plaintes


Les critères d’efficacité des mécanismes de règlement des plaintes non judiciaires inscrits dans les
Principes directeurs relatifs aux droits de l’homme et aux entreprises des Nations Unies sont largement
acceptés comme une référence-clé mondiale.
Les critères d’efficacité stipulent que le mécanisme de règlement des plaintes au niveau opérationnel
doit être légitime, accessible, prévisible, équitable, transparent, compatible avec le droit, une source
d’apprentissage permanent, fondé sur la participation et le dialogue.
Pratiques exemplaires reconnues internationalement pour
les processus de gestion des plaintes
• Impliquer les communautés ou les organismes de la société civile dans l’administration des processus
de gestion des plaintes
• Nommer un médiateur à l’échelle des sites
• Instaurer des processus de gestion des plaintes indépendants ou un programme de suivi et de rapport
relatifs aux droits de la personne
• Communiquer l’existence et le fonctionnement du processus de gestion des plaintes fréquemment
et par de multiples voies utilisées par les communautés
• Assurer l’accessibilité du processus de gestion des plaintes en adaptant les méthodes à la culture locale
Thématiques de gouvernance

• Respecter la confidentialité des plaignants et fournir un moyen anonyme de soumettre les plaintes
• Donner l’occasion aux plaignants de participer à chaque étape du processus de gestion des plaintes,
de donner leur accord quant à l’objet de l’enquête, au déroulement du processus et des personnes
impliquées. Elles auraient aussi l’opportunité de décider si le processus sera mené à l’interne
et/ou à l’externe
• Effectuer un suivi du processus à l’aide d’indicateurs et produire des rapports internes et externes
• Former les employés afin que l’ensemble de l’entreprise connaisse bien le processus, son rôle et fasse
preuve d’une attitude qui favorise l’établissement d’une relation de confiance avec la communauté et les
plaignants (empathie, ouverture d’esprit, bienveillance, honnêteté, transparence, patience, respect, etc.)
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

Exemple de compagnies minières implantées au Sénégal

Petowal Mining Company avec son projet Mako


Dans la commune de Tomboronkoto, la compagnie a implanté dès la phase d’exploration du projet,
un mécanisme informel de gestion des plaintes. Pour la phase d’exploitation, leur processus formel
en quatre (4) niveaux a été développé à partir du document de la SFI intitulé Guide to Designing and
Implementing Grievance Mechanisms (2008). La mesure de l’efficacité de leur processus de gestion des
plaintes est prévue de façon trimestrielle, par un examen des registres pour noter le délai de résolution
et le nombre de plaintes ayant dû être traitées par les 3e et 4e niveaux du processus. L’entreprise fait en
outre mention des plaintes reçues par niveau de gravité dans son rapport de responsabilité d’entreprise.
2020
13.
FICHES SUR DES
THÉMATIQUES

CULTURELLES
13.1. FICHE
DIVERSITÉ ET PATRIMOINE
CULTURELS

culture

CETTE FICHE FAIT RÉFÉRENCE


AUX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE DES NATIONS UNIES (ODD) :

13.1.1. DÉFINITION ET MISE EN CONTEXTE


Avec le phénomène de migration de travailleurs, venus d’horizons divers, les compagnies minières et les
collectivités hôtes se trouvent parfois en face de communautés aux cultures différentes d’où la réalité
de la diversité culturelle. Pour mieux cerner les contours de la « Diversité culturelle » et « du Patrimoine
culturel » il s’avère nécessaire de comprendre d’abord ce qu’est la « culture ».
La culture fait partie de ces notions complexes et équivoques dont les définitions ne font jamais
l’unanimité. Parmi les multiples définitions, on peut noter : « La culture est un ensemble complexe qui inclut
savoirs, croyances, arts, positions morales, droits, coutumes et toutes autres capacités et habitudes
acquis par un être humain en tant que membre d’une société ». Cette définition n’est pas étrangère
à celle de la Commission mondiale de la culture qui affirmait, lors de la Conférence mondiale sur les
politiques culturelles, que la culture doit être considérée comme l’ensemble des traits distinctifs spirituels et
matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social et qu’elle englobe, outre
les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et
les croyances. Ces deux définitions montrent non seulement que la culture intègre plusieurs dimensions
de la vie humaine mais qu’elle est également caractérisée par des différences selon le groupe.
S’agissant de la diversité culturelle, elle renvoie à la multiplicité des formes d’expression des cultures,
des groupes et des sociétés. Ces expressions culturelles se transmettent au sein des sociétés et entre
générations. Selon l’UNESCO, la diversité culturelle se manifeste non seulement dans les nombreuses
formes à travers lesquelles le patrimoine culturel de l’humanité est exprimé, enrichi et transmis, mais
aussi à travers divers modes de création, de production, de diffusion, de distribution et de jouissance
artistiques, quels que soient les technologies et les moyens utilisés (UNESCO, Convention sur la protection
et la promotion de la diversité des expressions culturelles, 2005).
Vu que la culture est le fruit de l’héritage qui s’accumule au fil du temps, le patrimoine culturel peut
être considéré comme un ensemble de ressources héritées du passé, créées dans le présent et mises à
disposition des générations futures. Il comprend non seulement le patrimoine matériel, mais aussi le
patrimoine naturel et immatériel. Ce faisant, dans certaines localités, des sites, des écosystèmes ou
même des ressources naturelles constituent parfois des éléments du patrimoine culturel. Du coup, la
cohabitation entre activités minières et protection de la diversité culturelle et du patrimoine culturel
devient parfois problématique.
13.1.2. ENJEUX DU RESPECT DE LA DIVERSITE CULTURELLE
ET DE LA PROTECTION DU PATRIMOINE CULTUREL
De nos jours, la question de la diversité culturelle et du patrimoine culturel fait l’objet d’une considération
importante. Au niveau mondial, les Organismes en charge de la promotion de la culture comme
l’UNESCO ont affirmé son importance pour la paix dans le monde et le développement inclusif. Cette
perception est semblable à celle des institutions financières telle que la Société Financière Internationale
(SFI) qui a intégré le respect du patrimoine culturel dans ses Normes de Performances. Les enjeux qui
sous-tendent le respect de la diversité culturelle ainsi que la préservation du patrimoine culturel, lors
d’activités économiques, sont relatifs à la cohésion sociale, au développement inclusif, à la suppression
des inégalités bref au développement durable.
S’agissant de certains enjeux comme l’impact sur la qualité de vie des populations locales, le fait que
l’activité minière crée souvent un bouleversement du point de vue de l’utilisation traditionnelle des
terres y participe parfois. En guise d’illustration, les personnes qui pratiquent l’agriculture comme un
Thématique culturelle

héritage culturel transmis par leurs aïeux ont souvent du mal à se reconvertir dans un autre métier suite
à la perte du facteur de production qu’est la terre. Il en est de même pour ceux qui, jadis, pratiquaient
l’orpaillage au niveau des sites devenus la concession des entreprises minières. Dans la plupart des cas,
les entreprises minières, à défaut de compenser les terres, mettent à leur disposition une indemnisation
financière qui idéalement doit contribuer à la diversification des sources de revenus et de l’économie
(réf : fiche Diversification des sources de revenus).
Il arrive que le potentiel de développement minier dans une région provoque un afflux de nouveaux
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

arrivants qui y voient une opportunité économique. Les différentes cultures de ces arrivants se
rencontrent, nécessitant des ajustements, de l’ouverture d’esprit et parfois, des accommodements afin
de bien s’intégrer à la culture locale.

13.1.3. ACTEURS ET RÔLES

Exploitants miniers
Se conformer rigoureusement aux recommandations du PGES concernant le
respect de la diversité culturelle et la préservation du patrimoine culturel.

Administration
Veiller au respect des mesures prévues dans le PGES en ce qui concerne la
diversité culturelle et le patrimoine culturel. Renforcer la prise en compte du
respect de la diversité culturelle et de la préservation du patrimoine culturel
dans le dispositif légal et réglementaire de l’exploitation minière y compris
l’orpaillage.

ONG, OCB et populations locales


Jouer le rôle de veille et faire des alertes; Sensibiliser les opérateurs miniers,
surtout au niveau de l’orpaillage, sur l’importance du respect de la diversité
culturelle et de la préservation du patrimoine culturel.
2020
13.1.4. LOIS, RÈGLEMENTS ET AUTRES STRATÉGIES
En tant que pays membre de l’ONU, l’État du Sénégal a mis en place un système juridique et a adopté
des stratégies au profit de la promotion de la diversité culturelle et de la protection du patrimoine
culturel. S’agissant du cadre légal et réglementaire, nous pouvons citer en exemple le Code de
l’environnement de janvier 2001 ainsi que les arrêtés portant sur le contenu des termes de référence
de l’Étude d’Impact Environnemental et Social (EIES).
Pour la première fois, le Code de l’environnement recommandait la réalisation d’une évaluation
environnementale et sociale sur toutes activités économiques susceptibles d’avoir des incidences
sur l’environnement et les communautés. L’arrêté ministériel n° 9471 en date du 28 novembre 2001
portant contenu des termes de références des études d’impact mentionne précisément la nécessité de
considérer les impacts sur le patrimoine culturel. Cet arrêté recommande, entre autres, une analyse
de l’incidence du projet sur les populations locales, notamment en ce qui concerne les questions
relatives à la situation spécifique des enfants, des femmes et des hommes sur les ressources naturelles
(air, eau, sol, faune, flore), sur la santé et le patrimoine culturel).
Le Code minier de novembre 2016 accorde aussi une importance notoire au patrimoine culturel lors
de l’activité minière. titre illustratif, les articles 105 et 106 dudit Code prévoient des mesures pour
l’exploitation en forêt classée et établissent un certain nombre de restrictions en ce qui concerne les
zones protégées. Le Code stipule, dans l’article 105, que les titres miniers délivrés en zone de forêts
classées doivent respecter les dispositions du Code forestier. L’article 106 ajoute que des zones de
protection peuvent être établies par arrêté du Ministre chargé des Mines, à l’intérieur desquelles la
prospection, la recherche et l’exploitation minière de substances minérales sont interdites. Ces zones
sont destinées à assurer la protection des édifices, des voies de communication, des ouvrages d’art,
des vestiges mis à jour lors des travaux et partout où elles seraient nécessaires dans l’intérêt général.
Même si les notions de diversité culturelle et de patrimoine culturel ne sont pas clairement mentionnées
dans les précédents articles du Code minier, elles sont en substance prises en considération par le cadre
légal et réglementaire de l’exploitation minière. L’absence de précision du Code Minier, concernant
le respect de la diversité culturelle et la préservation du patrimoine culturel, peuvent être supplées
par le Code de l’environnement à travers les dispositions relatives au contenu de l’Étude d’Impact
Environnemental et Social (EIES).

13.1.5. SITUATION ACTUELLE


Au Sénégal, la notion de la diversité et du patrimoine Concernant les communautés locales et les
culturels semble se poser de manière différente au immigrés, les difficultés liées à la diversité culturelle
niveau des principales régions minières. À Thiès, et au patrimoine culturel sont minimes dans la
on retrouve une activité minière industrielle alors région de Thiès. Les phénomènes de migration
que dans la région de Kédougou, l’activité minière ont une ampleur mineure dans ladite région car
industrielle cohabite avec celle artisanale, voire, l’activité minière y est essentiellement indus-
traditionnelle. En outre, le problème de diversité trielle. Les déplacements de populations sont
culturelle et de patrimoine culturel peut se poser limités du fait que les entreprises minières ont des
à deux niveaux. D’une part, il peut concerner les besoins réduits en termes de personnel et sont
relations entre entreprises minières et populations aussi très sélectifs car requièrent un certain niveau de
locales, d’autre part il peut mettre en scène les formation. Il semble que les populations locales
populations locales et les immigrés venus d’hori- ont réussi à préserver leurs traditions, coutumes
zons différents. Mais dans les deux cas, le problème et croyances malgré la présence d’immigrés. Cela
de la diversité culturelle ne semble pas se poser n’empêche que quelques problèmes de cohésion
au Sénégal sous forme d’une discrimination ou sociale avec les quelques immigrés sont enregis-
marginalisation dont seraient victimes certains trés notamment du fait de pratiques contraires à
groupes culturels. leur culture : prostitution, dépravation des mœurs,
grossesse précoce des jeunes filles, etc.
Du point de vue des entreprises minières et des En plus de la perte d’activités économiques
populations riveraines, au niveau de la région traditionnelles, l’activité minière peut entraî-
de Thiès, les problèmes soulevés, en lien avec le ner aussi des risques sur le Parc National du
respect de la diversité culturelle et du patrimoine Niokolo-Koba (PNNK), par ailleurs, patrimoine
culturel, se résument souvent à la perte d’activités mondial classé de l’UNESCO. Bien que l’entreprise
économiques et à la perturbation du système d’ha- Petowal Mining Company soit implantée à l’extérieur
bitations. Dans les zones minières de la région de de la zone tampon du PNNK, des impacts potentiels
Thiès, l’agriculture, principale activité économique, ont été notés sur la faune : (i) le développement du
revêt une dimension culturelle dans la mesure où les braconnage, (ii) perte d’habitats de certains animaux
communautés la considèrent comme un héritage et (iii) risque d’accidents mortels des animaux en
légué par les parents. Malheureusement, avec déplacement. Pour minimiser ces impacts
l’installation et l’avancée de la mine, certains probables, l’entreprise a pris des mesures de gestion
producteurs sont dépossédés de leurs terres et destinées à la préservation du patrimoine culturel
reçoivent en contrepartie une indemnisation que constitue le PNNK.
Thématique culturelle

financière. Le phénomène de perte de terre est


Cependant, les activités minières qui ont
alors interprété parfois comme une perte
suscité plus d’inquiétudes par rapport au PNNK
d’identité culturelle.
ont été l’œuvre d’orpailleurs illégaux chinois.
Quant à la région de Kédougou, les problèmes
À propos des relations entre immigrés et popula-
issus de la diversité culturelle et du patrimoine
tions, du point de vue culturel, les difficultés sont
culturel semblent y être plus préoccupants du
plus perceptibles au niveau des zones d’orpaillage.
fait de la présence d’une forêt classée considérée
En résumé, les différends concernent principalement
comme patrimoine culturel mondial de l’UNESCO
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

la dépravation des mœurs. Avec l’arrivée massive


et de fortes vagues de migrants dans l’orpaillage.
d’immigrés, il semble se développer de nouvelles
cet effet, les problèmes liés à la diversité et au
croyances et pratiques autour de l’orpaillage. À titre
patrimoine culturels sont notés aussi bien dans
illustratif, on peut invoquer le développement de
les relations entreprises minières et communautés
la prostitution, de la drogue et parfois du sacrifice.
locales que dans celles entre ces dernières et les
Non seulement, cela paraît être en contradiction
populations riveraines.
avec certaines traditions locales mais aussi ceci
S’agissant des relations entre entreprises minières installe aussi un danger en raison du manque de
et communautés locales, les problèmes culturels lucidité des acteurs autour de l’orpaillage. Les
ressemblent, à certains égards, à ceux notés au conflits mortels enregistrés dans la localité de
niveau de la région de Thiès. A titre illustratif, en Diabougou constituent une illustration de la tension
ce qui concerne la perte d’activités économiques qui règne dans ces zones.
traditionnellement pratiquées, on peut citer
l’orpaillage et l’agriculture (réf. fiche Diversification
des sources de revenus).
À cause de l’expansion de la mine et de l’implanta-
tion de nouvelles entreprises minières, d’anciens
sites d’orpaillage sont devenus la propriété des
entreprises minières car se trouvant au sein de
leur concession. L’entreprise SGO a rencontré des
problèmes de ce genre dans le cadre de son
expansion avec les orpailleurs de la localité de Gora.
La plupart des orpailleurs considère leur activité
comme un patrimoine culturel et la préfèrent de loin
aux autres activités génératrices de revenus. Outre
les pertes d’activités économiques traditionnelles,
l’entreprise SGO a été également confrontée à des
difficultés pour le déplacement d’un cimetière.
Considéré comme des vestiges historiques avec
lesquels elles entretiennent des relations très fortes
et sensibles, les populations locales sont toujours
éprouvées lorsqu’il s’agit de déplacer un cimetière.
2020
13.1.6. BONNES PRATIQUES
Il semble difficile de fournir des exemples docu- En outre, il est recommandé pour les entreprises
mentés d’entreprises minières championnes en minières de :
matière de respect de la diversité culturelle et
• Concevoir un plan de gestion du patrimoine
de la préservation du patrimoine culturel. Nous
culturel :
pouvons néanmoins indiquer de bonnes pratiques
reconnues au niveau mondial. Bien qu’il existe une ✓ Consulter les parties prenantes (ministères,
multitude de recommandations dans ce sens, nous musées, instituts culturels et universités,
pouvons adopter les bonnes pratiques proposées collectivités territoriales, groupes religieux,
par la Société Financière Internationale (SFI) dans etc.) afin de répertorier le patrimoine cultu-
le cadre des Normes de Performances 7 et 8 res- rel pour en connaître les emplacements, d’en
pectivement consacrées aux peuples autochtones comprendre l’importance, d’évaluer les effets
et patrimoine culturel. Ces pratiques sont les possibles sur ce patrimoine et d’examiner les
suivantes : options en matière d’atténuation
• Veiller à ce que le processus de développement ✓ Canalyser les risques sociaux et les possibilités
favorise le plein respect des droits humains,
✓ Évaluer les options de gestion
de la dignité, des aspirations, des cultures et
des moyens de subsistance fondés sur des Exemple de cas d’une entreprise minière : « Nous
ressources naturelles des Peuples autochtones avons dû construire une route à travers une zone
remplie d’objets sacrés. Avec l’aide des dirigeants
• Anticiper et éviter les impacts négatifs des
locaux, nous avons recensé et cartographié les
projets sur les communautés de Peuples
arbres, les roches et tous les autres objets im-
autochtones ou, si cela n’est pas possible, ré-
portants aux yeux de la collectivité. Nous avons
duire, restaurer et/ou compenser ces impacts
conçu la route en évitant d’endommager ces lieux
• Promouvoir les bénéfices et les opportunités sacrés. Et nous voilà devant cet immense arbre et
liés au développement durable pour les Peuples il n’était aucunement possible de tracer la route
autochtones qui sont culturellement appropriés sans l’abattre . Nous nous sommes rendus au
village pour en discuter. Lorsque nous avons pré-
• Établir et maintenir avec les Peuples autoch-
senté notre carte, les villageois ont été stupéfiés
tones affectées par un projet pendant toute sa
en constatant que nous avions recensé tous les
durée une relation permanente fondée sur la
objets sacrés. Nous avons poliment demandé à la
Consultation et la participation éclairées (CPE)
collectivité s’il était possible de déménager l’esprit
• Obtenir le Consentement libre, préalable et qui habitait dans cet arbre vers un autre arbre.
éclairé (CLPE) des Peuples autochtones lorsque Constatant notre véritable désir de réduire au
les circonstances décrites dans la présente Note minimum les effets de notre projet sur la culture lo-
de performance existent cale, la collectivité nous a demandé de lui accorder
quelques jours. La semaine suivante, les villageois
• Respecter et préserver la culture, le savoir et les
se sont livrés à un rite avant d’autoriser la coupe
pratiques des Peuples autochtones
de l’arbre ».
• Protéger le patrimoine culturel contre les impacts
négatifs des activités des projets et soutenir sa
préservation
• Promouvoir la répartition équitable des avan-
tages de l’utilisation du patrimoine culturel
2020 Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal Thématique culturelle
14.
GLOSSAIRE DES
TERMES MINIERS
ET DE LA RSE

15.
RÉFÉRENCES
14. GLOSSAIRE DES TERMES MINIERS ET DE LA RSE
Aurifère : Qui contient de l’or.
Collectivité territoriale : Au sens du Code général des Collectivités locales.
Consultation : Processus d’échanges d’informations permettant aux populations locales de présenter
des points de vue ayant une importance sur les projets miniers afin que les sociétés minières et les
gouvernements en tiennent compte.
Coûts en capital : Coûts généralement rattachés aux installations et équipements industriels et non
aux approvisionnements en biens non durables (consommables), comme le carburant par exemple.
Déplacement économique : Perte de biens ou d’accès à des biens entraînant la perte de sources de
revenus ou d’autres moyens de subsistance.
Déplacement physique : Déplacement ou perte de logement comme le déplacement de maisons
consécutif à l’acquisition de terrains.
Désenclavement : L’action qui consiste à sortir un endroit de son isolement. Généralement, on
utilise ce terme pour évoquer une région ou une ville qui est peu desservie par des routes ou des voies
de communication.
Développement durable : Développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre aux leurs. Le développement durable s’appuie sur une vision
à long terme qui prend en compte le caractère indissociable des dimensions environnementale, sociale
et économique des activités de développement.
Droits humains : Les droits de l’Homme sont les droits fondamentaux auxquels tous les êtres humains
ont droit. Il existe deux grandes catégories de droits de l’Homme; la première catégorie regroupe les droits
civils et politiques et comprend des droits comme le droit à la vie et à la liberté, l’égalité face à la loi et la
liberté d’expression. La seconde catégorie regroupe les droits économiques, sociaux et culturels et inclut
des droits comme le droit au travail, le droit à la nourriture, le droit au meilleur niveau de santé possible,
le droit à l’éducation et le droit à la sécurité sociale. En outre, sept instruments internationaux majeurs
des droits de l’Homme font partie de la législation internationale des droits de l’Homme, en traitant
de l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, de la suppression de toutes les formes
de discrimination contre les femmes, des mesures visant à prévenir et à éliminer la torture et autres
châtiments ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, des droits de l’enfant, de l’engagement
d’enfants dans les conflits armés, du commerce des enfants, de la prostitution infantile de même que la
pornographie, la pédophilie, de la protection des travailleurs migrants et de leurs familles, de la protection
de toutes les personnes contre les disparitions forcées et des droits des personnes handicapées.
Considérés dans leur ensemble, ces instruments constituent la base des normes internationales
relatives aux droits de l’Homme universels. Ces instruments ont force de loi dans les États qui les
ratifient. Certains instruments permettent à des particuliers de porter plainte, à partir de règles de
procédures soulignées dans des protocoles facultatifs (ISO 26000, 2010).
Employabilité : Capacité individuelle à acquérir et à maintenir les compétences nécessaires pour
trouver ou conserver un emploi, s’adapter à de nouvelles formes de travail.
Gisement : Concentration importante de minerai qui peut faire l’objet d’une exploitation.
Gouvernance : La gouvernance de l’organisation est le système par lequel une organisation prend
des décisions et les applique en vue d’atteindre ses objectifs. La gouvernance de l’organisation est le
facteur le plus important car il permet à une organisation d’assumer la responsabilité des impacts de
ses décisions et activités, et d’intégrer la responsabilité sociétale en son sein et dans ses relations
(ISO 26000, 2010).
Infrastructures : Installations, équipements, routes et aménagements de base nécessaires
au fonctionnement d’une exploitation, comme une mine.
Intervenant : Partie concernée ayant un intérêt dans un projet.
Microcrédit : Consiste en l’attribution de prêts de faible montant à des entrepreneurs ou à des artisans
qui ne peuvent pas accéder aux prêts bancaires classiques.
Minerai : Masse rocheuse de laquelle un ou des minéraux utiles peuvent être extraits de
manière rentable.
Moyens de subsistance : Désigne la gamme complète de moyens que les individus, les familles et les
communautés utilisent pour gagner leur vie, notamment le revenu fondé sur les salaires, l’agriculture, la
pêche, la recherche de nourriture, d’autres moyens de subsistance fondés sur les ressources naturelles,
le petit commerce et le troc.
Orpaillage : Exploitation artisanale de l’or, effectuée manuellement par des individus, avec peu d’outils
et de ressources.
Glossaire

Partie prenante : « Groupe ou particulier qui possède un intérêt plus ou moins direct dans la vie
d’une organisation ou qui est susceptible d’être touché par des décisions prises par une organisation ».
(Source : Grand dictionnaire terminologique de l’OQLF).
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

Prospection minière : Exploration méthodique d’un lieu pour trouver du minerai.


Renforcement des capacités : Le processus par lequel les particuliers, les organisations et les sociétés
acquièrent, développent et entretiennent les aptitudes dont ils ont besoin pour définir et réaliser leurs
propres objectifs de développement au fil du temps.
Responsabilité sociétale : Responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions
et de ses activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement éthique
et transparent qui contribue au développement durable, y compris, à la santé et au bien-être de la
société; prend en compte les attentes des parties prenantes; respecte les lois en vigueur tout en étant en
cohérence avec les normes internationales de comportement; est intégré dans l’organisation et mis en
œuvre dans ses relations. (Source : BNQ, 2010).
Ressources minières : Les ressources minérales désignent la concentration de matériaux à la surface
et dans la croûte terrestre qui ont des prospects raisonnables d’extraction rentable (ICMM).
Riverain (d’un projet minier) : Personne vivant à proximité d’un projet minier.
Stériles : Roches ne présentant aucune concentration en éléments utiles ou partie du minerai dont la
teneur est trop faible pour être traitée de manière rentable. C’est un résidu qui demeure après l’extraction
du minerai.
Sylviculture : Exploitation rationnelle des arbres forestiers (entretien, reboisement, etc.).
Titulaire de titre minier : Toute personne physique ou morale au nom de laquelle un droit minier est
accordé et un titre minier établi, conformément aux disposition du Code minier du Sénégal.
Transparence : Qualité d’une organisation qui informe sur son fonctionnement, ses pratiques, ses
intentions, ses objectifs et ses résultats; la transparence renforce le lien de confiance avec les citoyens
en leur permettant, en autres, de comprendre la logique qui commande les gestes administratifs. (Office
québécois de la langue française, 2003).
2020
15. RÉFÉRENCES
SOURCE DOCUMENT FICHES THÉMATIQUES
Stratégie améliorée du Canada relative à la respon-
Affaires mondiales Canada (2014) sabilité sociale des entreprises, visant à renforcer les Introduction
industries extractives du Canada à l’étranger
• Approvisionnement local
• Indemnisation/compensation
Outil de navigation relatif aux normes en matière
Affaires mondiales Canada (2017) • Diversification des sources
de RSE
de revenus
• Santé et sécurité
Sénégal : Moins de 25 % de femmes travaillent dans
Agence de presse sénégalaise (2019) Équité hommes-femmes
les industries extractives
Agence Nationale de la Statistique et Rapport de l’étude monographique sur l’orpaillage
Qualité eau, air, sol
de la Démographie (2018) au Sénégal
Alliance pour refonder la
Synthèse sur les défis de la gouvernance des ressources
gouvernance en Afrique (ARGA) Gouvernance et transparence
pétrolières et gazières du Sénégal
(2018)
Ambassade du Canada au Sénégal Guide d’exploration et d’exploitation minière
Introduction
(2016) du Sénégal
Aquaportail Définition qualité de l’eau et des sols Qualité eau, air, sol
Association minière canadienne Vers un développement minier durable : Protocole de
Engagement communautaire
(2017) relations avec les autochtones et les collectivités
Association minière du Canada
Cadre VDMD sur la fermeture de mines Réhabilitation des sites miniers
(2008)
Mécanismes de règlement des différends et des
Association minière du Canada préoccupations à l’échelle des sites : Guide pratique
Gestion des plaintes
(2015) d’élaboration et de mise en œuvre à l’intention de
l’industrie du développement des ressources
Association minière du Canada Vers le développement minier durable :
Santé et sécurité
(2016) Protocole de santé et sécurité
Association minière du Canada Vers le développement minier durable :
Santé et sécurité
(2017) Cadre stratégique santé et sécurité
Association minière du Canada Vers le développement minier durable :
Qualité eau, air, sol
(2017) Cadre stratégique, Eau
Association minière du Canada Vers un développement minier responsable :
Gestion des résidus miniers
(2019) Protocole de gestion des résidus miniers
Association minière du Canada Protocole d’évaluation de l’initiative VDMD :
Qualité eau, air, sol
(2019) Gestion de l’énergie et des émissions de GES
Guide pratique pour accroitre l’approvisionnement
Banque Mondiale (2015) Approvisionnement local
local dans le secteur minier en Afrique de l’Ouest
Campbell, B. et Laforce, M. (2016),
La responsabilité sociale des entreprises dans le
Presses de l’Université du Québec à Engagement communautaire
secteur minier
Montréal
Directive C/DIR 3/05/09 de la CEDEAO en date du
27 mai 2009 portant sur l’harmonisation des principes
CEDEAO (2009) Équité homme/femme
directeurs et des politiques dans le secteur minier, en
matière d’obligations relatives aux droits de l’Homme
SOURCE DOCUMENT FICHES THÉMATIQUES
Centre Columbia sur l’investissement
durable, Réseau des solutions pour le Cartographie de Au service des peuples et des
Objectifs de développement
développement durable des Nations nations l’exploitation minière en fonction des
durable des Nations Unies
Unies, PNUD, Forum économique objectifs de développement durable : Un Atlas
mondial (2016)
Centre d’Études Supérieures pour la Gestion des aspects environnementaux dans les dif-
Sécurité et l’Environnement férentes phases de l’activité minière : Présentation du Gestion des résidus miniers
(janvier 2010) Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM)
La fourniture de biens et services par les entreprises
Chambre des mines du Burkina Faso
locales aux compagnies minières : état des lieux et Approvisionnement local
(2014)
perspectives
La réhabilitation des Mines et carrières à ciel ouvert.
Christine Le Roux (2002) Réhabilitation des sites miniers
Bois et Forêts des Tropiques, N° 272
Columbia Center on Sustainable Employment from mining and agricultural
Embauche locale
Références

Investment (2016) investments : how much myth, how much reality ?


Protocole à la Charte africaine des droits de
Commission africaine des droits de
l’Homme et des peuples relatif aux droits Équité homme/femme
l’homme et des peuples (2003)
des femmes en Afrique
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

Guide sur la responsabilité sociétale des entreprises • Engagement communautaire


GIZ (2016)
Secteur minier au Katanga • Santé et sécurité
Réhabilitation de Sites miniers. Programme de
Gouvernement Australien (Août
Bonnes pratiques pour le développement durable de Réhabilitation des sites miniers
2016).
l’industrie minière
• Engagement communautaire
Aide-mémoire à l’intention des entreprises • Embauche locale
Gouvernement du Canada d’exploration et d’exploitation minières canadiennes
• Approvisionnement local
(2019) œuvrant à l’étranger au sujet de la responsabilité
sociale des entreprises (RSE) • Indemnisation/compensation
• Santé et sécurité
Gouvernement du Québec, Ministère
de l’Energie et des Ressources natu- Guide de Préparation du Plan de réaménagement et
Réhabilitation des sites miniers
relles, Direction de la restauration de restauration des sites miniers au Québec
des sites miniers (novembre 2017)
Site web Grande Côte Opérations • Indemnisation/compensation
Grande Côte Opérations Page Community
Page Environment • Qualité eau, air, sol

ICMM (2011) Mining : Partnerships for Development Toolkit Gouvernance et transparence


• Réhabilitation des sites
International Council of Mining miniers
Integrated mine closure : good practice guide
and Metals (2007) • Diversification des sources
de revenus
International Council on Mining
Role of mining in national economies (Third edition) Embauche locale
and Metals. (2016)
International Finance Corporation
A guide to Getting Started in Local Procurement Approvisionnement local
(2010)
Mécanismes de règlement des différends et des
préoccupations à l’échelle des sites : Guide pratique
IPIECA (2012) Gestion des plaintes
d’élaboration et de mise en œuvre à l’intention de
l’industrie du développement des ressources
• Équité homme/femme
Norme internationale ISO 26000 : Lignes directrices • Gouvernance et transparence
ISO (2010)
relatives à la responsabilité sociétale • Gestion des plaintes
• Santé et sécurité
2020
SOURCE DOCUMENT FICHES THÉMATIQUES
Annexes du rapport 2017 Initiative pour la
ITIE Transparence dans les Industries Extractives Équité homme/femme
du Sénégal
Rapport de suivi ITIE 2019 : Ouvrir les données,
ITIE (2019) Gouvernance et transparence
renforcer la confiance
Teranga Gold mise sur la formation de ses cadres Développement de
Lejecos (2016)
sénégalais compétences locales
• Engagement communautaire
Projet aurifère Mako : Plan de Gestion et de Suivi • Biodiversité
Mako Exploration (2015)
Environnemental et Social • Introduction
• Qualité eau, air, sol
Michel Anciaux (2016) La cohésion sociale Cohésion sociale
Michel Forsé et Maxime Parodi Une théorie de la cohésion sociale Cohésion sociale
Lettre de Politique Sectorielle des Transports (LPST)
Ministère des Infrastructures,
2016 – 2020.
de l’Équipement, des Transports
Plan Stratégique de Développement (PSD) pour la Mobilité
Terrestres et des Transports
période 2017-2021.
Maritimes et Intérieurs
Lettre de Politique Sectorielle des Mines de 2016
Ministère des Mines et de l’Industrie Lettre de politique sectorielle de développement du Présentation du secteur minier
du Sénégal (2016) secteur minier au Sénégal
Ministère des Mines et de la Géologie Programme d’appui au Secteur Minier (PASMI) ACP Présentation du secteur minier
du Sénégal (2009) 9ème FED au Sénégal
Ministère des Mines et de la Géologie Présentation du secteur minier
Rapport de budget 2020
du Sénégal (2019) au Sénégal
Convention des Nations Unies sur la Diversité
Nations Unies Réhabilitation des sites miniers
Biologique, Rio (1992)
Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux • Réhabilitation des
Nations Unies (2011) droits de l’homme : mise en œuvre du cadre de sites miniers
référence « protéger, respecter et réparer » • Gestion des plaintes
L’Indice de Gouvernance des Ressources Naturelles :
Natural Resource Governance
Vers la mise en pratique des réformes légales en Gouvernance et transparence
Institute (2019)
Afrique subsaharienne
Les principes directeurs de l’OCDE à l’intention des • Embauche locale
OCDE (2011)
entreprises multinationales • Gouvernance et transparence
Office National de Formation Développement de
Signature convention cadre de partenariat ONFP-SGO
Professionnelle (2016) compétences locales
Programme de développement de la compétitivité
ONUDI (2016) des PME et du secteur privé dans la région Approvisionnement local
de Kédougou
Organisation des Nations Uunies Norme Sénégalaise NS05-061 (2001). Eaux usées,
Qualité eau, air, sol
pour l’alimentation et l’agriculture Normes de rejets
Organisation Internationale du Convention (n° 176) sur la sécurité et la santé dans
Santé et sécurité
Travail (1995) les mines
Organisation Mondiale de la santé Faits sur l’eau Qualité eau, air, sol
Prospectors & developers Principles and Guidance Notes of e3 Plus :
Qualité eau, air, sol
association of Canada (2014) A Framework for Responsible Exploration
SOURCE DOCUMENT FICHES THÉMATIQUES
• Réhabilitation des sites
miniers
• Cohésion sociale
République du Sénégal (2001) Code de l’Environnement
• Diversité et patrimoine
culturels
• Qualité eau, air, sol
• Approvisionnement local
• Indemnisation/compensation
• Mobilité
• Équité homme/femme
Code minier sénégalais
République du Sénégal (2006) • Cohésion sociale
(Loi no 2016-32 du 8 novembre 2016)
• Diversité et patrimoine
culturels
Références

• Développement de
compétences locales
• Réhabilitation des sites
miniers
Arrêté ministériel portant sur le contenu des termes
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

République du Sénégal (2011) • Cohésion sociale


de référence de l’EIES
• Diversité et patrimoine
culturels
• Gouvernance et transparence
• Mobilité
République du Sénégal (2014) Plan Sénégal Émergent • Équité homme/femme
• Développement de
compétences locales
République du Sénégal (2015) Stratégie Nationale pour l’Égalité et l’Équité de genre Équité homme/femme
République du Sénégal (2018) Code Forestier Réhabilitation des sites miniers
Ressources naturelles Canada (2019) 10 faits clés sur le secteur des minéraux au Canada Introduction
Les défis de qualité dans l’engagement de
rendre compte. Bilan de l’Atelier francophone • Introduction
Simard, L. (2015)
de concertation régionale sur la RSE dans les • Gestion des plaintes
industries extractives en Afrique de l’Ouest
Bilan de l’Atelier francophone de concertation • Introduction
Simard, L., Sylla M. (2015) régionale sur la RSE dans les industries extractives en
Afrique de l’Ouest • Gestion des plaintes

La gestion des rejets miniers dans un contexte


Société Canadienne de Génie Civil
de développement durable et de protection de Gestion des résidus miniers
(Montréal, Juin 2002)
l’environnement. Paper No.GE-045/Article No. GE-045
• Embauche locale
• Diversité et patrimoine
culturels
Société financière internationale NORMES DE PERFORMANCE EN MATIÈRE DE • Indemnisation/compensation
(2012) DURABILITÉ ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE • Biodiversité
• Diversité et patrimoine
culturels
• Santé et sécurité
2020
SOURCE DOCUMENT FICHES THÉMATIQUES
• Approvisionnement local
Teranga Gold (2014) Stratégie de développement de Teranga • Développement de
compétences locales
• Embauche locale
• Équité homme/femme
Teranga Gold (2017) Rapport de responsabilité 2017 Teranga Gold
• Diversification des sources
de revenus
The International Institute for
Local Content Policies in the Mining Sector :
Sustainable Development (IISD) Embauche locale
Stimulating direct local employment
(2018)
• Approvisionnement local
• Diversité et patrimoine
culturels
Toro Gold (2015) Plan de Gestion et de Suivi Environnemental et Social
• Gestion des plaintes
• Développement de
compétences locales
• Embauche locale
• Approvisionnement local
• Biodiversité
Toro Gold (2019) Rapport de durabilité 2018 Toro Gold • Introduction
• Équité homme/femme
• Gouvernance et transparence
• Gestion des plaintes
Déclaration universelle de l’UNESCO sur la • Diversité et patrimoine
UNESCO
Diversité Culturelle culturels
• Équité homme/femme
Union africaine (2009) Vision du régime minier de l’Afrique • Diversification des sources
de revenus
• Réhabilitation des sites
miniers
Union Économique et Monétaire Code minier communautaire : Règlement n°18/2003/ • Équité homme/femme
Ouest Africaine (2003) CM/UEMOA du 23 décembre 2003
• Gouvernance et transparence
• Qualité eau, air, sol
Organisations qui ont réalisé la trousse d'informations et qui peuvent répondre à vos questions

ORGANISATIONS THÉMATIQUES D’EXPERTISE CONTACT


Secteur minier en général, engagement
communautaire, compensation/indemni-
sation, contenu local, embauche locale, [email protected]
équité homme/femme, développement [email protected]
Comité 21 Québec des compérences locales, cohésion sociale,
www.comite21quebec.org
diversification des sources de revenus,
gouvernance et transparence des +1-855-842-2121
projets miniers, gestion des requêtes
et des plaintes
Moussa Gueye, Directeur
Secteur minier en général, engagement [email protected]
communautaire, compensation/indemni- [email protected]
sation, contenu local, embauche locale, [email protected]
équité homme/femme, développement
Références

Enda Lead Afrique francophone des compétences locales, cohésion sociale, http ://leadafriquefrancophone.org
diversification des sources de revenus, +221 33 889 34 30
gouvernance et transparence des +221 77 575 05 37
projets miniers, gestion des requêtes
Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal

et des plaintes 54 rue carnot, immeuble Cheikh Amidou


Kane, Dakar, Sénégal
[email protected]
www.geominworld.com
Lois et règlements. gestion des résidus +221 33 869 12 00
Geomin miniers, qualité de l’eau, de l’air et des sols,
gestion de la biodiversité Sacré-Coeur Pyrotechnie, Cité Keur Gogui
no.86
Immeuble Jojo Fari, Appartement 1A, Dakar
Directrice de la Prospection et de la
Promotion Minière (DPPM)
[email protected]
Secteur minier en général,
Ministère des Mines et de la Géologie
responsabilité sociale du secteur http ://www.mines.gouv.sn/
du Sénégal
minier, Lois et règlements Téléphone : 33 889 02 43
Adresse : Sphère ministérielle du premier
arrondissement de Diamniadio

Secteur minier en général,


Ressources naturelles Canada responsabilité sociale du secteur 1-855-525-9293
minier, Lois et règlements
2020
Autres organisations qui peuvent vous renseigner la responsabilité sociale du secteur minier,
selon leur expertise

ORGANISATIONS THÉMATIQUES D’EXPERTISE CONTACT


[email protected]
http://upam.sn/formation-emta/
+221 33 820 57 86
École des Mines, des Technologies et Secteur minier en général, Lois
+221 77 747 90 73
de l’Agrobusiness et règlements
Sacré-Coeur Pyrotechnie, Route du
Collège Sacré-Coeur, Lot 115, Dakar,
Sénégal
Friederike von Stieglitz, Directeur
[email protected]
https ://www.giz.de
Secteur minier en général, énergie,
Fondation GIZ mobilité, gouvernance, engagement +221 33 889 96 00
communautaire +221 33 822 93 15
109, rue Carnot x El Hadji Mass
Diokhané Dakar, Sénégal
Secteur minier en général, lois et Thadée Adiouma Seck
Groupe de travail sur les industries
règlements, gouvernance et transparence [email protected]
extractives
des projets miniers +221 77 319 94 30
Marième Anna Diawara
Coordonnateur National
[email protected]
Gouvernance et transparence des projets [email protected]
ITIE miniers, contenu local, embauche locale, https ://eiti.org/senegal#
équité homme/femme
+221 33 821 69 72
186, Avenue Lamine Gueye X Jacques
Bugnicourt, Dakar, Sénégal
Sheri Meyerhoffer
CORE/[email protected]
Requêtes et plaintes liées à l’ensemble des
Ombudsman canadien sur la https ://www.international.gc.ca/
thématiques minières, pour les entreprises
responsabilité des entreprises trade-agreements-accords-commer-
canadiennes établies au Sénégal
ciaux/topics-domaines/other-autre/
csr-rse-ombudsperson.aspx?lang=fra
[email protected]
[email protected]
http://www.ong3d.org/
Engagement communautaire, équité
ONG 3D
homme/femme +221 33 825 69 69
Comico Mermoz villa N°59, Dakar,
Sénégal

Adia Diop Ndiaye, Présidente


[email protected]
Équité homme/femme, engagement
aida.diop@wimsénégal.org
Women in Mining communautaire, diversification des sources
de revenu, approvisionnement local +221 77 425 46 65
Liberté 6, numéro 28, Dakar, Sénégal
2020 Trousse d’informations pour un secteur minier responsable au Sénégal Références
PRÉSENTÉ DANS CETTE TROUSSE
SECTEUR MINIER AU SÉNÉGAL

PHASES MINIÈRES

PARTIES PRENANTES

OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE (ODD)

FICHES SUR DES THÉMATIQUES ÉCONOMIQUES

FICHES SUR DES THÉMATIQUES ENVIRONNEMENTALES

FICHES SUR DES THÉMATIQUES SOCIALES

FICHES SUR DES THÉMATIQUES DE GOUVERNANCE

FICHES SUR DES THÉMATIQUES CULTURELLES

Le contenu de cette publication ou de ce produit peut être reproduit en tout ou


en partie, et par quelque moyen que ce soit, sous réserve que la reproduction soit
effectuée uniquement à des fins personnelles ou publiques mais non commerciales,
sans frais ni autre permission, à moins d’avis contraire.
On demande seulement :
• de faire preuve de diligence raisonnable en assurant l’exactitude
du matériel reproduit
• d’indiquer le titre complet du matériel reproduit et le nom de l’organisation qui en
est l’auteur
• d’indiquer que la reproduction est une copie d’un document officiel publié par M4-197/2020F
Ressources naturelles Canada (RNCan) et que la reproduction n’a pas été faite en ISBN 978-0-660-33813-2
association avec RNCan ni avec l’appui de celui-ci
La reproduction et la distribution à des fins commerciales sont interdites, sauf
avec la permission écrite de RNCan. Pour de plus amples renseignements, veuillez
communiquer avec RNCan à [email protected].

Ministère des Mines et


Initiative de de la Géologie du Sénégal

Équipe de projet

Chargé de projet Équipe locale

Vous aimerez peut-être aussi