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05 Courbes de Niveau

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Ce chapitre est consacré à la modélisation et à la représentation d’un terrain en trois


dimensions ; en effet, sur une carte, sur un plan, l’altimétrie est une donnée essentielle.

 COURBES DE NIVEAU

 Définitions
Les courbes de niveau, appelées isophyses, sont destinées à donner sur une carte un
aperçu du relief réel. Une courbe de niveau (fig. 10.1.) est l’intersection du relief réel avec
un plan horizontal d’altitude donnée en cote ronde (généralement un nombre entier).
Les courbes sont équidistantes en altitude ; leur espacement horizontal dépend de la
déclivité du terrain à représenter et de l’échelle du plan ou de la carte. Sur une carte IGN
au 1/100 000, les plans horizontaux sont distants de 20 m en altitude et les courbes
principales y sont repérées tous les 100 m. Les courbes maîtresses sont en trait continu
épais et placées toutes les cinq courbes ; les courbes ordinaires sont en trait continu
moyen, les courbes intercalaires en trait interrompu fin.
On visualise en trois dimensions le terrain dessiné à plat sur la carte. Cela est renforcé
sur les cartes par des coloriages pour souligner les lignes de crête : ils représentent
l’ombre créée par une lumière fictive qui viendrait du nord-ouest de la carte. Sur
l’exemple ci-après, on peut lire sur la vue en plan les pentes du terrain naturel ; on repère
les sommets, les cols topographiques, les cuvettes (ou dolines), les ruptures de pente.
On distingue les zones en forte déclivité, où les courbes de niveau sont très proches, des
zones de moindre déclivité, où les courbes sont plus espacées.
Plusieurs courbes qui fusionnent en une seule indiquent une falaise verticale (fig. 10.1.).


Une courbe de niveau est une courbe fermée qui ne peut croiser une autre courbe de
niveau d’altitude différente, sauf dans une caverne, auquel cas il y a deux croisements
(voir fig. 10.1.).

Fig. 10.1. : Terminologie


Pour renforcer la lisibilité d’un plan, sont ajoutées :
● les lignes de crête en rouge qui joignent les sommets et les cols ; elles figurent les
lignes de partage des eaux qui séparent deux bassins-versants contigus dont les eaux
s’écoulent vers deux talweg différents. En zone peu accidentée, on parle de ligne de
faîte ;
● les lignes de talweg (en allemand chemin de fond de vallée) en bleu rejoignent les
points les plus bas d’une vallée et figurent les lignes d’écoulement des eaux. La
ramification de ces lignes se fait de l’aval vers l’amont et donne sur le plan une figure
nommée le chevelu (voir chap. 8, § 2.4.6.2).
Les lignes de crête et de talweg sont perpendiculaires aux courbes de niveau.
Les courbes de niveau des cartes à petite échelle ne sont pas levées directement sur le
terrain : ce serait fastidieux. Elles sont tracées par restitution photogrammétrique (voir
chap. 7, § 5).
Dans un lever de détails, les courbes de niveau sont toujours une information supplémen-
taire importante ; elles sont donc souvent tracées. Elles sont généralement levées avec
des stations totales par la création de semis de points, puis tracées automatiquement sur
informatique.

 Principe de l’interpolation


Comprendre l'interpolation permet de
choisir judicieusement le nombre et la
position des points à lever.
L’altitude au point M situé entre les
courbes de niveau 530 et 540 est déter-
minée en considérant le terrain en pente
constante entre A et B. Les points A et
B sont les points les plus proches de M
sur les courbes de niveau 530 et 540 ; ici
ΔH = 10 m. La pente au point M vaut :
ΔH
p = -------- .
ab
La distance ab est la distance réelle,
c’est-à-dire la distance mesurée sur le Fig. 10.2. : Interpolation de courbes de niveau
plan et divisée par l’échelle du plan.
L’altitude de M est :
ΔH
H M = H A + am ⋅ -------- .
ab
On peut appliquer cette dernière formule avec les distances mesurées sur le plan ; le
facteur d’échelle se simplifie.


 Lever de courbes de niveau
L’interpolation implique de collecter sur le terrain un point à chaque changement de
pente. En pratique, on lève les lignes de changement de pente, les crêtes et pieds de talus
et on densifie le nombre de points dans les zones de forte déclivité. Dans tous les cas, il
faut collecter un nombre suffisant de points pour que les interpolations faites soient
proches de la réalité.

La densité à l’hectare des points nécessaires pour obtenir une représentation fiable du
terrain est fonction des changements de déclivité du terrain et de l’échelle du plan. Le
tableau ci-après donne quelques ordres de grandeur.
Échelles 1/100 1/200 1/500 1/1 000 1/2 000 1/5 000
Très accidenté 400 250 150 80 40 20
Accidenté 340 200 130 70 35 15
Peu accidenté 250 150 80 40 20 10

Il existe différentes méthodes de levé de courbes, à savoir :

● le lever des lignes caractéristiques (crêtes, talwegs, ruptures de pente), dont on


déduit les courbes de niveau. Ce type de lever doit être complété par des semis de
points dans les versants entre les lignes caractéristiques. C’est une méthode qui donne
des résultats satisfaisants et qui est adaptée aux stations totales ;
● le quadrillage du terrain : lorsque le terrain est peu accidenté, on peut construire un
quadrillage régulier constitué de mailles carrées (par exemple 6 m × 6 m pour un plan
au 1/100) dont une direction correspond à la ligne de plus grande pente du terrain. Le
quadrillage peut être implanté au moyen d’une simple équerre optique et le lever
altimétrique peut être réalisé au niveau, ce qui fait de cette méthode une alternative
intéressante lorsque l’on ne dispose pas de station ;
● le filage de courbes : il consiste à suivre la courbe de niveau avec une mire pour
marquer puis lever tous les points d’une courbe : c’est un procédé long.

Il faut ajouter à ces méthodes le lever par photographies aériennes et restitution photo-
grammétrique (voir chap. 7, § 5), qui permettent d’obtenir rapidement les courbes de
niveau pour une zone de très grande étendue et avec une précision homogène à la
modélisation du terrain et l’échelle de représentation choisie.

 Report de courbes de niveau

 Report manuel


Ce travail fastidieux est maintenant pris en charge par les logiciels de topographie cepen-
dant il est formateur d’avoir effectué au moins un report manuel pour assimiler la
discrétisation du terrain.


Le tracé manuel consiste à réaliser l’interpola-
tion inverse de celle qui est détaillée au para-
graphe 1.2. Par exemple, la figure 10.3-a.
représente la courbe d’altitude 129,50 m à
partir d’un semis de points. On repère les
points qui encadrent cette courbe : 17 et 19
sont au-dessus, 18, 20 et 24 sont au-dessous.
Les points 31 et 23 sont trop éloignés : ils ne
seront pas pris en compte. Il reste à déterminer Fig. 10.3-a. : Exemple de report manuel
par interpolation des points de passage de la
courbe sur les quatre segments 17-18, 17-20,
19-20 et 19-24 ; ces segments sont choisis de manière à être les plus courts et les plus
perpendiculaires possibles à la future courbe de niveau ; on écarte par exemple le seg-
ment 17-24.
Le calcul d’interpolation est Points 0M-0A(m) Δ0 (m) ab (m) am (m)
réalisé en utilisant la formule
17-18 0,22 0,49 2,6 1,2
suivante :
17-20 0,33 0,60 5,2 2,9
ab
am = ( H M – H A ) -------- 19-20 0,33 0,65 4,4 2,2
ΔH
19-24 0,42 0,74 5,3 3,0
avec HM = 129,50 m. Ce qui
donne pour notre schéma le
tableau ci-contre :
Avec un peu d’habitude et si la précision recherchée l’autorise, on peut aussi faire
mentalement cette interpolation et placer approximativement les points de passage de la
courbe. Il faut garder présent à l’esprit que ces courbes ne sont qu’un modèle approxi-
matif et qu’il est illogique de faire des calculs au centimètre près.
Il existe une méthode graphique plus rapide
dont la précision est généralement largement
suffisante. L’opérateur dispose d’une feuille
A4 sur laquelle il dessine des lignes horizon-
tales régulièrement espacées (fig. 10.3-b.),
numérotées par exemple de 0 à 100. Afin de
placer la courbe de niveau 129,50 m entre les
points 19 et 24 (fig. 10.3-a. et 10.3-b.), il dis-
pose la feuille A4 de façon que la ligne 129,08
m passe sur le point 24, ce positionnement
s’effectue à vue puisque la ligne 129,08 m
n’existe pas, et de façon que la ligne 129,82
Fig. 10.3-b. : Outil de report manuel
passe par le point 19 ; il reste à piquer l’inter-
section de la droite 19-24 et de la ligne 50 de
la feuille A4 pour obtenir un point de passage
de la courbe 129,50 m.


Application (correction au paragraphe 1.5)
Tracez les courbes de niveau tous les 10 m à partir du levé de la figure 10.4. Le maillage
est de 100 m × 100 m.

Fig. 10.4. : Semis de points

 Report automatique


Les logiciels de topographie proposent un tracé automatique des courbes de niveau à
partir d’un semis de points.
Ce tracé fonctionne plus ou moins sur le même principe que le tracé manuel : création
d’un maillage du terrain, soit constitué de triangles s’appuyant sur les points levés, soit
constitué de mailles régulières (fig. 10.5.) s’appuyant sur le contour de la zone à mailler ;
dans ce cas, le programme détermine l’altitude des nœuds du maillage en s’appuyant sur
le semis de points. Le logiciel détermine ensuite tous les points d’intersection entre les
côtés du maillage et les plans horizontaux d’altitude entière pour tracer les courbes de
niveau point par point.



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