Chapitre 1 Yaourt 2020
Chapitre 1 Yaourt 2020
Chapitre 1 Yaourt 2020
Figure 01: Aspect des cellules de Lb. bulgaricus sous le microscope électronique1.
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I.2- ESPÈCE STREPTOCOCCUS THERMOPHILUS
Streptococus salivarius, ssp. thermophilus est un cocci Gram positif, disposé en chaines en
langueurs variables ou par paires, anaérobie facultatif, immobile, on le trouve dans les laits
fermentés et les fromages. C’est une bactérie dépourvue de l’antigène D ( ), sensible au bleu de
méthylène (0,1%) et aux antibiotiques, elle est incapable de métaboliser le galactose et se
développe bien de 37 à 40 °C, mais croît encore à 50 °C. Thermorésistante, elle survit au
chauffage à 65 °C pendant 30 minutes ou à 74 °C pendant 15 secondes, son métabolisme est de
type homofermentaire ( ). St. thermophilus se différencie des autres espèces de même genre
par son habitat (lait et produits laitiers), par son caractère non pathogène et ses propriétés
probiotiques et technologiques.
En industrie agro-alimentaire, St. thermophilus est en deuxième position derrière
Lactococcus. lactis dans le classement des bactéries lactiques utilisées. Elle est la seule espèce du
genre streptocoque utilisée dans la fabrication des produits laitiers fermentés, elle est utilisée dans
la fabrication de nombreux fromages, à pâtes pressées cuites (Emmental, Gruyère, Parmesan et
Granatypes,...) mais aussi pour la Mozzarella, le Cheddar, et certains laits fermentés.
Le rôle principal de cette bactérie dans la fabrication du yaourt est la fermentation du
lactose du lait en acide lactique, mais elle est nettement moins acidifiant que le lactobacille, il
produit généralement de 0,5 à 0,6 % d'acide lactique (pH voisin de 5,2) uniquement de
configuration L qui est l’'isomère préféré dans les produits alimentaires, dû à la présence de L
lactate déshydrogénase chez l'être humain. Certaines souches sont capables de supporter un pH
de 4,3 à 3,8.
En plus de son pouvoir acidifiant, elle est responsable de la texture des les laits fermentés,
elle augmente la viscosité du lait par production de polysaccharides.
La figure 2 illustre l’aspect microscopique des cellules de St. thermophilus.
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I.3- LA PROTO-COOPÉRATION ENTRE ST. THERMOPHILUS ET LB. BULGARICUS
La fabrication du yaourt repose sur les interactions prenant place entre deux espèces de
bactéries lactiques, St. thermophilus et Lb. bulgaricus. Souvent l’association entre ces deux
espèces est appelée proto-coopération car elle est bénéfique mais pas indispensable à la
croissance de chaque espèce dans le lait. Cette proto-coopération recherchée, entraine une
stimulation mutuelle qui se traduit par:
-un accroissement de la vitesse d’acidification;
- un accroissement des niveaux de populations bactériennes finales;
- une diminution du pH final du produit ;
- une stimulation de la production de composés aromatiques notamment de l’acétaldéhyde
;
- une meilleure stabilité du produit fini ;
- une production plus importante de certains composés comme des polysaccharides
extracellulaires (EPS).
Pour se développer, les bactéries ont besoin d'acides aminés et de peptides directement
utilisables. Or, le lait n'en contient que de faibles quantités permettant seulement de démarrer leur
croissance. St. thermophilus se développe plus rapidement au pH (6,6- 6,8) du lait et rend le
lait anoxique et légèrement acide, Lb. bulgaricus acidifie alors le lait d’avantage jusqu'à un pH
d'environ 4,3 à 4,2 par l’attaque de la caséine qui libère les peptides permettant au streptocoque
de poursuivre sa croissance.
De son côté, le streptocoque stimule le lactobacille par production d'acide formique, le
dioxyde de carbone et l’acide pyruvique (figure 03) (Jeantet et al., 2008).
Le streptocoque produit de l'acide lactique principalement sous la forme L (+), alors que le
lactobacille donne surtout la forme D(-). A la fin de la fermentation, le tiers environ du lactose est
transformé en acide lactique. Dans la fabrication du yaourt, l'utilisation du lactose se fait selon la
voie suivante: une lactase hydrolyse le lactose en galactose et en glucose. Ce dernier est ensuite
transformé en acide pyruvique puis en acide lactique pendant que le galactose s'accumule
progressivement dans le lait sans être utilisé. Ainsi, dans un lait à 6,5 % (en poids) de lactose, 100
g du yaourt obtenu contiennent environ, après 2 jours de conservation, 4 g de lactose, 0,05 g de
glucose, 0,05 g d'oligosaccharide et 1,5 g de galactose.
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Figure 3: Proto-coopération entre St. thermophilus et Lb. bulgaricus.
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- Il donne au yaourt son gout distinct, comme il contribue à la saveur et l’aromatisation du
yaourt ;
- Il intervient comme inhibiteur vis-à-vis des micro-organismes indésirable.
L’acidité du yaourt est communément exprimée en degré Dornic (1°D = 0,1g d’acide lactique/L
de lait). Elle se situe entre 100 et 130°D.
Le développement de l'acidité est important non seulement pour la fermentation du lait,
mais également nécessaire pour un arome, une texture et une saveur bien-équilibrés de
yaourt.
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Figure 4: Schéma de la fabrication du yaourt
III.2.3- HOMOGÉNÉISATION
Ce traitement est pratiqué dans le cas des laits gras (10 à 25.106 Pa à 60- 90°C), soit en
phase montante de la pasteurisation, soit en phase descendante mais avec des risques de
recontamination dans ce cas.
L’homogénéisation du lait à plusieurs objectifs : elle améliore la fermeté des gels
obtenues après fermentation, augmente leur capacité de rétention d’eau et réduit la synérèse
(contraction du caillé qui peut se faire grâce aux liaisons) , par ailleurs elle prévient le crémage
( remontée spontanée de la crème à la surface du lait au repos) au cours des opérations « statiques
» de la fabrication du yaourt, en particulier lors de la période d’incubation en pots ou dans les
cuves de fermentation, cela est due au fractionnement de la taille des globules gras de 4-5 µm
à 1 µm par cisaillement (Schorsch, 2001 ; Amiot, 2002).
En plus de conférer une couleur plus blanchâtre au mélange laitier, cette diminution de
diamètre facilite l’insertion des globules gras dans les pores du réseau caséique du yaourt. Cette
étape permet également de mélanger de façon homogène les divers ingrédients laitiers ajoutés
lors de l’étape de la standardisation. Une autre des conséquences de l’homogénéisation est la
formation de nouvelles gouttelettes de globules de gras entourées par des caséines et des
protéines sériques. La résultante est une augmentation du caractère hydrophile des globules de
gras (Schorsch, 2001).
d’atteindre une population initiale de l’ordre de 107 UFC/ ml avec un ratio de 1:1 (Clark et
Plotka, 2004). Ces deux espèces bactériennes vivent en symbiose et en synergie, elles dégradent
le lactose en acide lactique, entrainant une baisse du pH et la gélification du milieu avec des
modifications structurelles irréversibles. En outre, ces bactéries produisent des composés
carbonylés volatiles (l’acétaldéhyde, le diacétyl, l’acétoïne, l’acétate d’éthyle) et des
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exopolysaccharides qui participent, respectivement, à l’élaboration de l’arôme et de la texture des
yaourts (Ott et al., 2000).
Une bonne agitation est nécessaire pour rendre parfaitement homogène le mélange lait - ferment
(FAO, 1995). La vitesse d’acidification et le pH final influencent la formation du gel acide. Une
vitesse d’acidification lente engendre la formation d’un gel lisse et homogène et donc plus faible
(Haque et al., 2001). Le respect du pH final est primordial puisque les propriétés sensorielles
(acidité, flaveur, texture) du produit fini en dépendent, c’est pourquoi, lorsque le pH atteint une
valeur comprise entre 4,7 et 4,3, un refroidissement en deux temps (rapide jusqu’à 25°C, puis plus
lent jusqu’ à 5°C) est appliqué afin de stopper la fermentation. En effet, l’activité des bactéries
lactiques est limitée pour des températures inferieure à 10°C (Sondi et al., 2004).
Le temps de fermentation se situe entre 3 et 7 h jusqu’à l’obtention d’une acidité finale de 0,9
à 1,2% en équivalent d’acide lactique (Clark et Plotka, 2004).
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II.4.2.1.Qualité physico-chimique
a. Post-acidification
La post-acidification a un effet négatif sur la qualité du yaourt et diminue la durée de
conservation. Elle est étroitement associée à l’activité métabolique persistante des lactobacilles
pendant le stockage à 4° C (Béal et al., 1999).
Le pH influe la flaveur et la texture finale du produit et reflète donc la qualité du produit
final. Si la valeur de post-acidification est très basse, nous aurons un yaourt très acide avec des
problèmes de séparation d’eau (synérèse), et si elle est haute, la flaveur sera affectée en raison
d’un manque d’acidité (Tamime et Robinson, 1999). Lb. delbrueckii ssp. bulgaricus et St.
thermophilus sont responsable de la post-acidification du yaourt pendant le stockage au froid
(Donkor et al., 2006).
b. Synérèse
La synérèse ou la séparation spontanée du petit lait sur la surface du yaourt est considérée
comme un défaut. Ce problème peut être réduit ou éliminé par l'augmentation du niveau des
solides du lait à 15% (Shah, 2003).
c. Viscosité
La viscosité du yaourt diminue progressivement pendant le stockage. Cette diminution est
due à l’augmentation du temps de stockage (Shakeel Hanif et al., 2012). Elle se changent en
fonction de ferment utilisé grâce à leurs protéases ce qui implique le rôle des micro- organismes
en affectant la viscosité de yaourt (Olivera et al., 1996).
II.4.2.2.Qualité microbiologique
La qualité microbiologique du lait et les produits laitiers est influencée par la flore initiale
du lait cru, les conditions de la transformation, et la contamination après le traitement
thermique. Les microorganismes les plus souvent évoqués sont les psychrotrophes Gram
négatives, les coliformes, les levures et les moisissures. En outre, diverses bactéries telle que
Salmonella sp., Listeria monocytogenes, Campylobacter jejuni, Yersinia enterocolitica, les
souches pathogènes d’ E. coli et les souches entéro-toxinogènes de Staphylococcus aureus
peuvent également être trouvées en lait et produits laitiers.
Actuellement, la maîtrise de ces bactéries pathogènes nécessite la mise en place d’un
système de contrôle et de surveillance rigoureux (Roginski et al., 2003).
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La viabilité des bactéries lactiques constitue le plus important obstacle rencontré au cours
de la fabrication, et particulièrement pendant le stockage à cause de leur courte durée de vie
dans les produits laitiers fermentés (Analie et Viljoen, 2001). Les principaux facteurs
responsables de la perte de viabilité des bactéries lactiques ont été attribués à la diminution du
pH du milieu et de l'accumulation des acides organiques en raison de la croissance et de la
fermentation (Sun et Griffiths, 2000).
b. Arôme
Les composants aromatiques qui contribuent à l’arome finale du yaourt peuvent être
divisés en quatre catégories à savoir les acides non volatiles (lactique et pyruvique), les acides
volatiles (butyrique et acétique), les composés carbonyliques (l’acétaldéhyde et le diacétyle) et
divers autres composés (acides aminés et les produits formés par la dégradation thermique) (Serra
et al., 2009).
Le yaourt doit être consommé à environ 10°C, au dessous de cette température, le profil de la
flaveur n’est plus apprécié à cause du froid, il est rapporté que tous les composants volatils présent
dans le yaourt diminuent au cours du stockage à moins 8°C, au dessus de 10°C le produit perd sa
fraicheur (Gafaar, 1992).
c. Texture
Les différences de texture entre les yaourts sont attribuées au type du lait utilisé et leurs
différences compositionnelles (Shakeel Hanif et al., 2012). En effet, un taux élevé de matière
sèche totale augmente la fermeté de gel et réduit le degré de la synérèse (Mohammeed et al.,
2004).
d. Goût
La perte du goût du yaourt est le résultat du développement de l'acidité, l'oxydation de
graisse ou la protéolyse des protéines (Shakeel Hanif et al., 2012). Les activités protéolytiques
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des bactéries lactiques peuvent avoir quelques effets nuisibles sur le lait fermenté. La production
des peptides (protide formé par un nombre restreint d'acides aminés) amers est en grande partie
attribuée à la protéolyse par Lb. delbrueckii ssp bulgaricus pendant le stockage (Gürsoy et al.,
2010 ).
…..FIN….
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