Biographies 16 À 33

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‫سري أعالم النبالء‬

LES GRANDES FIGURES DE


L’ISLAM
SHAMS AD-DINE DHAHABI (748 h)

DE LA BIOGRAPHIE N°16
À LA BIOGRAPHIE N°33
AU NOM D’ALLAH
LE CLÉMENT LE MISÉRICORDIEUX

NOUS LUI DEMANDONS SON AIDE

16. ‘AQIL IBN AL-BOUKAYR


‫َعاقِل بن ال ُب َك ْير‬

‘Aqil ibn Al-Boukayr (ou Ibn Abou Al-Bou-


kayr comme certains ont rapporté) ibn Abd-Ya-
Layla ibn Nashib ibn Ghiyara ibn Saad ibn Layth
ibn Boukayr ibn Abd-Mana ibn Kinana, Al-Lay-
thi.
Mouhammad ibn Saad, après avoir mention-
ner sa filiation, affirma : Son nom avant l’Islam
était Ghafil (qui signifie insouciant). Puis le
Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬le rebaptisa « ‘Aqil » (qui
veut dire bien-pensant). Abou Al-Boukayr
s’était, autrefois, mis sous la protection de Nou-
fayl ibn Abd Al-Ouzza, le grand-père d’Oumar.
Abou Ma’shar et Al-Waqidi ont dit que le nom
de ce dernier était bien « Abou Al-Boukayr » (le
père d’Al-Boukayr). Quant à Moussa ibn Ouqba,
Ibn Ishaq et Ibn Al-Kalbi, ils prétendirent qu’il
s’appelait tout simplement « Al-Boukayr ».

1
Mouhammad ibn Oumar nous a narré : Mou-
hammad ibn Salih nous a rapporté : D’après Ya-
zid ibn Roumane qui relate : Les fils d’Abou Al-
Boukayr : Ghafil, ‘Amir, Iyas et Khalid se con-
vertirent tous les quatre en même temps. Ils sont,
par ailleurs, les premiers à avoir prêter serment
d’allégeance au Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬dans la
demeure d’Al-Arqam1.

Mouhammad ibn Oumar nous a narré : Abd


Al-Jabbar ibn Oumara nous a rapporté : D’après
Abd-Allah ibn Abou Bakr qui relate : Toute la
famille d’Abou Al-Boukayr accomplit l’exode
(hijra), hommes et femmes inclus. Leurs mai-
sons, à la Mecque, furent scellées dans leur tota-
lité. C’est Rifa’a ibn Abd Al-Moundhir qui leur
offrit l’hospitalité à Médine.
On rapporte, par ailleurs, que le Messager d’Al-
lah (‫ )ﷺ‬désigna à ‘Aqil « Moubashir ibn Abd
Al-Moundhir » comme frère de foi. Ils furent
tous les deux tués, par la suite, lors de la bataille
de Badr. Et il a également été rapporté que le
frère de foi de ‘Aqil était Moujadhar ibn Ziyad.

1
Maison dans laquelle le Prophète (‫ )ﷺ‬et ses compa-
gnons se réunissaient aux prémices de l’Islam ; du nom
de son propriétaire : le compagnon Al-Arqam ibn Abou
Al-Arqam.

2
‘Aqil mourut en martyr lors de la bataille de
Badr. Il était alors âgé de 34 ans. C’est Malik ibn
Zouhayr Al-Joushami qui eut raison de lui.

17. KHALID IBN AL-BOUKAYR


‫َخالِد بن ال ُب َك ْير‬
Le frère de ‘Aqil : Khalid le fils d’Al-Boukayr
(ou d’Abou Al-Boukayr)
Ibn Saad mentionna : Le Messager d’Allah (‫)ﷺ‬
lui désigna pour frère de foi Zayd ibn Ad-
Dathina.
Khalid participa aux batailles de Badr et d’Ou-
houd. Puis il fut tué lors de l’expédition d’Ar-
Raji’1, au mois de Safar de l’an 4. Il était alors
âgé de 34 ans également.

18. IYAS IBN ABOU AL-BOUKAYR


‫إِ َياس بن أبي ال ُب َك ْير‬
Le frère de ‘Aqil et de Khalid : le fils d’Abou Al-

1
Nom d’un endroit situé entre La Mecque et Ousfane (ou
Asfan). La contrée d’Ousfane se trouvant, elle, à environ
80 kilomètres au nord-ouest de La Mecque.

3
Boukayr : « Iyas ».
Ibn Saad mentionna : Le Messager d’Allah (‫)ﷺ‬
lui désigna pour frère de foi Al-Harith ibn
Khazma.
Il participa à la bataille de Badr et à toutes celles
qui suivirent. Il prit part également, plus tard, à
la conquête de l’Égypte et décéda en l’an 34.

19. ‘AMIR IBN ABOU AL-BOUKAYR


‫َعامِر بن أبي ال ُب َك ْير‬
Le quatrième de la fratrie : ‘Amir le fils
d’Abou Al-Boukayr
Ibn Saad mentionna : Le Messager d’Allah (‫)ﷺ‬
lui désigna pour frère de foi Thabit ibn Qays ibn
Shammas. Il participa à la bataille de Badr et à
toutes les autres en compagnie du Messager
d’Allah (‫)ﷺ‬.
Je dis (Dhahabi) : Les fils d’Abou Al-Boukayr
ont le mérite d’être la seule fratrie de quatre à
avoir participé à la bataille de Badr.
‘Amir tomba martyr le jour d’Al-Yamama1.

1
Bataille qui eut lieu, en l’an 11, face à Moussaylima
l’Imposteur

4
20. MISTAH IBN OUTHATHA
‫مِ ْس َطح بن ُأ َثا َثة‬

Mistah ibn Outhatha ibn Abbad ibn Al-Mout-


talib ibn Abd-Manaf ibn Qoussay, Al-Moutta-
libi,
Le Mouhajir1 et combattant de Badr,
Celui dont le nom est cité dans la calomnie d’Al-
Ifk2.
C’était un homme très pauvre qu’Abou Bakr ai-
dait financièrement.
Ibn Saad en fit mention et le décrit : Il était petit
de taille, les yeux enfoncés, et avait de grosses
mains.
Il vécut jusqu’à l’âge de 56 ans.
Il dit ensuite : Il décéda en l’an 34 de l’Hégire.
Qu’Allah l’agrée !
Prends garde, ô toi qui ferait preuve d’un peu
trop d’audace, à regarder ce compagnon –

1
Celui qui accomplit l’exode (hijra) de La Mecque vers
Médine
2
Évènement lors duquel Aïsha, la Mère de croyants, fut
accusé de fornication.

5
combattant de Badr – d’un mauvais œil pour une
faute qu’il aurait commise au cours de sa vie !
Celle-ci lui a été assurément pardonnée et sache
qu’il compte bien parmi les occupants du Para-
dis !
Quant à toi, le rafidite1, prends garde à crier sur
tous les toits que la Mère des croyants aurait
commis l’adultère alors qu’un texte divin est
venu l’innocenter ; tu provoquerais, de tes mains,
ta chute en Enfer et ton châtiment !

21. ABOU ‘ABS


‫أبو َع ْبس‬
« Abou ‘Abs » ibn Jabr ibn ‘Amr ibn Zayd ibn
Jousham ibn Haritha ibn Al-Harith, Al-Aoussi,
dont le prénom est : Abderrahman.
Un des grands combattants de Badr dont la pos-
térité demeure, aujourd’hui, à Médine et à Bag-
dad.
Il était parmi les rares, à cette époque, à savoir
écrire l’arabe. C’est lui qui détruisit, avec Bourda
ibn Niyar, les idoles des Banou Haritha.

1
Autre nom donné aux chiites

6
Le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬lui désigna, pour frère
de foi, Khounays ibn Houdhafa As-Sahmi.
Il participa à la bataille de Badr et à celles qui
eurent lieu après.
Il fit parti également de l’expédition chargée
d’exécuter Kaab ibn Al-Ashraf1.
Oumar et – après lui – Outhman le désignèrent
tous deux comme percepteur de la zakat.
Ont rapporté de lui : son fils Zayd, son petit-fils
Abou ‘Abs (dont le père est Mouhammad ibn
Abou ‘Abs) ainsi que ‘Abaya ibn Rifa’a.
Il mourut à Médine, en l’an 34, à l’âge de 70 ans.
C’est Outhman qui exécuta la prière mortuaire
sur lui et il fut inhumé au cimetière du Baqi’2.

22. IBNOU AT-TAYIHANE


‫ابن ال َّت ِّي َهان‬
« Abou Al-Haythame », Malik ibn At-Tayi-
hane ibn Baly ibn ‘Amr ibn Al-Haf ibn Qouda’a,
Al-Ansari.

1
Le fameux poète juif des Banou Nadir
2
Le célèbre cimetière de Médine

7
Il était sous la protection des Banou Al-Achehal,
d’après ce que certains ont rapporté à son sujet.

Ceci-étant, Abd-Allah ibn Mouhammad ibn Ou-


mara Al-Ansari1 prétendit qu’il était un véritable
Aous.
Il dit : Abou Al-Haythame est le fils d’At-Tayi-
hane ibn Malik ibn ‘Amr ibn Zayd ibn ‘Amr ibn
Jousham ibn Al-Harith ibn Al-Khazraj ibn ‘Amr
ibn Malik ibn Al-Aous. Sa mère est issue de la
tribu de ce même Jousham mentionné précédem-
ment.

Al-Waqidi rapporte : Ibnou At-Tayihane de-


meurait parmi ceux qui réprouvaient l’adoration
des idoles à l’époque antéislamique. Il procla-
mait le monothéisme (tawhid), lui et As’ad ibn
Zourara. Ils sont, tous deux, parmi les premiers
Ansars à s’être convertis.
Abou Al-Haythame demeure, en outre, parmi les
huit (ou les six) qui rencontrèrent le Messager
d’Allah (‫ )ﷺ‬à La Mecque et qui embrassèrent
l’Islam. Il fait également partie des douze qui

1
Savant du 3e siècle de l’Hégire auteur d’un recueil sur la
généalogie des Ansar

8
composèrent le groupe d’Al-Aqaba1 ainsi que
des soixante-dix de la seconde délégation2.
Le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬lui désigna pour frère
de foi Outhman ibn Mazh’oune.
Ibnou At-Tayihane participa à la bataille de Badr
ainsi qu’à toutes celles qui eurent lieu après.
C’est lui que le Prophète (‫ )ﷺ‬envoya afin d’éva-
luer la récolte des dattes3, à Khaybar, après la no-
mination d’Ibnou Rawaha.

Et d’après Mouhammad ibn Yahya ibn Hab-


bane : Le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬délégua Abou
Al-Haythame afin d’estimer la récolte de dattes.
Par la suite, Abou Bakr souhaita le mandater,
pour la même fonction, mais celui-ci refusa. Il
disait : Lorsque je partais pour cette tâche, le

1
Nom d’un monticule à Mina, là où l’on accomplit le pè-
lerinage et la lapidation des stèles. C’est à cet endroit que
les premiers croyants de Médine se convertirent et prêtè-
rent serment d’allégeance au Prophète (‫)ﷺ‬, un an et demi
environ avant l’Exode. Al-‘aqaba (‫عقَبَة‬َ ), en arabe, signifie
entre autres : une montagne aux versants abrupts.
2
Rencontre qui eut lieu l’année suivante, au même en-
droit et à la même période, lors du pèlerinage.
3
Ils procédaient à une estimation avant les récoltes afin
de déterminer le montant de l’impôt à payer.

9
Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬était là pour invoquer en
ma faveur à mon retour !
Salih ibn Kayssane affirma : Abou Al-Haythame
décéda lors du califat d’Oumar. D’autres que lui
ont rapporté qu’il est mort en l’an 20.
Al-Waqidi précisa en outre : Cette version est,
pour nous, plus vraisemblable que les narrations
qui mentionnent qu’il serait mort lors de la ba-
taille de Siffine1 dans les rangs d’Ali.
Sounqour nous a informés : Abdellatif nous a
informés : Abdelhaqq nous a narré : Abou Al-
Hassan Al-Hajib nous a narré : Abou Al-Hassan
le Baigneur2 (Al-Hammami) nous a narré : Ibnou
Qani’ nous a narré : Mouhammad ibn Bishr nous
a rapporté : Mouhammad ibn Jami’ le vendeur de
parfums (Al-‘Attar) nous a rapporté : Abdelha-
kim ibn Mansour nous a rapporté : Abdelmalik
ibn Oumayr nous a rapporté : D’après Abou Sa-
lama : D’après Abou Al-Haythame ibn At-Tayi-
hane : Le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬a dit :
« Celui que l’on sollicite pour un conseil se doit
d’être digne ! »

1
Bataille qui opposa Ali et Mouawiya en l’an 37
2
Personne qui tient un établissement de bains

10
23. ABOU JANDAL
‫أبو َجنْدَ ل‬

« Abou Jandal » ibn Souhayl ibn ‘Amr ibn


Abd-Shams ibn Abd-Woud ibn Nasr ibn Hisle
ibn ‘Amir ibn Louay ibn Ghalib ibn Fihr, Al-
‘Amiri, de la tribu des Qourashites.
Son nom est Al-‘Ass (‫)العاص‬.
Il demeure parmi les plus nobles compagnons.
Lorsqu’il se convertit à l’Islam, son père l’em-
prisonna et le séquestra. Il réussit à s’enfuir en-
suite, pour rejoindre les musulmans, le jour d’Al-
Houdaybiya1. Il arriva alors sur les lieux en boi-
tillant, à cause des entraves qu’il avait aux pieds.
Son père, présent pour conclure le traité avec le
Prophète (‫)ﷺ‬, dit en le voyant :
– Ô Mouhammad, celui-ci est le premier que je
vais te réclamer au nom du pacte !
Le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬essaya, à cet instant,
d’intercéder en sa faveur mais Souhayl ibn ‘Amr
– son père – refusa. Ils le leur rendirent, par con-
séquent, et Abou Jandal criait :

1
Nom du pacte qui eut lieu, en l’an 6 de l’Hégire, près de
la Mecque, entre les musulmans et les polythéistes.

11
– Ô musulmans, vers la mécréance vous me ren-
voyez !?
Le malheureux avait réussi à fuir et se voyait re-
foulé…
Son histoire est connue et rapportée dans l’Au-
thentique ainsi que dans Al-Maghazi1 (Les Ex-
péditions militaires).
Il retrouva, par la suite, sa liberté, put émigrer et
accomplir le jihad. Il s’engagea, plus tard, dans
la lutte, au Sham, puis fut touché par la peste
d’Emmaüs, dans les terres du Jourdain, en l’an
18. C’est ainsi qu’il mourut martyr.

24. ABD-ALLAH IBN SOUHAYL


‫َع ْبدُ اهلل بن ُس َه ْيل‬

Abd-Allah ibn Souhail, le frère d’Abou Jan-


dal.
Il s’engagea, avec son père, le jour de Badr tout
en dissimulant sa foi. Puis, lorsque les troupes se
rencontrèrent, il rejoint le camp des musulmans
et prit part à la bataille. Il est, de la sorte,

1
Livre de l’historien Al-Waqidi (130–207h)

12
considéré comme un combattant de Badr, qu’Al-
lah l’agrée !
Il participa, par la suite, à de nombreuses expé-
ditions militaires et eut moults actions méri-
toires. Il tomba en martyr le jour d’Al-Yamama1
alors âgé de 38 ans.
Certains rapporteurs ont, par ailleurs, affirmé
qu’il faisait partie des tous premiers croyants et
qu’il immigra en Abyssinie lors du premier
exode (hijra). Qu’Allah l’agrée !

Al-Waqidi mentionna : Lorsqu’Abou Bakr


accomplit le pèlerinage avec les musulmans –
l’année qui précéda le pèlerinage d’Adieu, il ren-
contra, à La Mecque, Souhayl ibn ‘Amr (qu’Al-
lah l’agrée). Ce dernier lui dit alors :
– Il m’est parvenu que le Messager d’Allah (‫)ﷺ‬
a dit « Le martyr intercèdera, le Jour du juge-
ment, pour soixante-dix d’entre les membres de
sa famille ! » ; j’espère bien, ô Abou Bakr,
qu’Abd-Allah commencera par moi !
Cette parole d’Abou Souhail ne coïncide toute-
fois pas – s’il s’avère qu’il l’ait vraiment

1
Bataille qui eut lieu, peu après la mort du Prophète (‫)ﷺ‬,
face à Moussaylima l’Imposteur

13
prononcée – avec le fait que son fils ait été tué
lors de la bataille d’Al-Yamama, en l’an 12.

25. SOUHAYL IBN ‘AMR


‫ُس َه ْيل بن َع ْمرو‬

Le père d’Abou Jandal et d’Abd-Allah : Sou-


hayl ibn ‘Amr, dont le surnom était « Abou Ya-
zid ».
Il était l’orateur des Qourashites, l’un des plus
éloquents d’entre eux et, en outre, un de leurs no-
tables.
Lorsque le Prophète (‫ )ﷺ‬le vit arriver, le jour du
traité1, il dit : « Les choses nous ont été sahal2
(facilitées) ! »
Il n’embrassa l’Islam que lorsque La Mecque fut
conquise mais sa religiosité se bonifie considéra-
blement par la suite.
Souhayl avait été fait prisonnier lors de la ba-
taille de Badr. Il fut ensuite libéré moyennant
rançon.

1
Le traité d’Al-Houdaybiya qui eut lieu en l’an 6
2
En rapport avec son nom « Souhayl » dérivé de sahal
(‫ )سهل‬la facilité…

14
C’est lui, à l’origine, qui exhorta les Qourashites
à aller combattre les musulmans, leur disant :
« Ô descendance de Ghalib, allez-vous laisser
Mouhammad et ces sabéens1 s’emparer de votre
caravane ?! Si c’est de l’argent que vous voulez,
en voici ! Et si c’est des armes que vous souhai-
tez, en voilà ! »
Souhayl était, malgré tout, une personne indul-
gente et généreuse. Il était en outre extrêmement
éloquent.
Il prononça un discours, à La Mecque, à la mort
du Messager d’Allah (‫)ﷺ‬, dans des termes sem-
blables au discours prononcé par le Véridique2 à
Médine. Il sut ainsi rassurer les gens et il magni-
fia l’Islam.

Zoubayr ibn Bakkar mentionna : Souhayl de-


vint, par la suite, un serviteur aux nombreuses
prières, jeûnes et aumônes. Son clan et lui s’en-
gagèrent dans le jihad au Sham. On rapporte que
sa couleur de peau et son apparence changèrent
considérablement suite à ses jeûnes à répétition

1
C’est de cette manière que les polythéistes surnom-
maient les musulmans ; en référence à une secte judéo-
chrétienne de l’époque.
2
Abou Bakr

15
et aux longues prières de nuits qu’il accomplis-
sait. Aussi, il fondait très souvent en larmes à
l’écoute du Coran.
Il fut le commandant d’un des bataillons lors de
la bataille d’Al-Yarmouk1.
Al-Madaïni et d’autres savants prétendirent qu’il
mourut lors de cette même bataille. Quant à
Shafi’i et Al-Waqidi, ils prétendirent que Sou-
hayl succomba à la peste d’Emmaüs2.
Parmi ceux qui transmirent de lui : Yazid ibn
‘Amira Az-Zoubaydi et d’autres.

26. AL-BARA IBN MALIK


‫ال َب َراء بن َمالِك‬

Al-Bara ibn Malik ibn An-Nadr ibn Damdam


ibn Zayd ibn Haram ibn Joundoub ibn ‘Amir ibn
Ghanm ibn ‘Adi ibn An-Najjar, le Ansari, An-
Najjari, Al-Madani (le Médinois).

1
Célèbre bataille qui eut lieu en l’an 15 dans laquelle les
musulmans mirent en déroute les Byzantins. Yarmouk est
une rivière située tout au sud de la Syrie. C’est là qu’eu-
rent lieu les affrontements.
2
Village proche de Jérusalem

16
Le héros, celui qui chargeait virulemment au
combat,
Le compagnon du Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬et le
frère de son valet Anas ibn Malik.
Il participa à la bataille d’Ouhoud et fut de ceux
qui prêtèrent serment d’allégeance sous l’Arbre1.

Il est rapporté qu’Oumar écrivit aux généraux


musulmans leur disant : « Ne confiez pas à Al-
Bara le commandement d’une troupe car sa har-
diesse démesurée pourrait les conduire à la
perte ! »

Il nous est parvenu également que, lors de la


bataille contre Moussaylima l’Imposteur, Al-
Bara ordonna à ceux qui étaient avec lui qu’ils le
portent sur un bouclier, à l’aide de leur lance,
afin de le jeter au-dessus du mur du verger où se
trouvaient les troupes. Une fois à l’intérieur, il se
rua sur eux et combattit jusqu’à réussir à déver-
rouiller la porte. Il fut blessé, ce jour-là, à plus de
quatre-vingt endroits sur son corps. Khalid ibn

1
En l’an 6, sur le chemin de La Mecque, lorsque
quelques centaines de compagnons prirent l’engagement
d’attaquer les Qourashites. Cela aboutira ensuite au traité
d’Al-Houdaybiya.

17
Al-Walid resta un mois durant à lui prodiguer
des soins.
Al-Bara est connu pour avoir tué en duel, lors des
batailles qu’il mena, une centaine de combattants
parmi les plus vaillants.

Maamar : D’après Ayoub : D’après Ibn Sirine


qui relate : Lors du siège de Shushtar1, Al-
Ash’ari2 informa Al-Bara ibn Malik en ces
termes :
– On nous a indiqué un souterrain qui donne au
milieu de la ville. Constitue une équipe afin d’y
pénétrer !
Al-Bara ibn Malik se tourna alors vers Majzaa
ibn Thaour auquel il dit :
– Indique-moi une personne agile et robuste
parmi tes hommes !
– Pourquoi cela ? demanda alors Majzaa.
– Je vais avoir besoin de lui ! répliqua Al-Bara.
– Dans ce cas, je suis ton homme ! lui dit Majzaa.
– On nous a indiqué un passage souterrain et on

1
(‫ )ت ُ ْستَر‬en arabe ; ville iranienne proche de l’Irak
2
Le célèbre compagnon Abou Moussa Al-Ash’ari ; il
était alors le gouverneur de Bassora et le chef des armées.

18
a bien l’intention de l’emprunter ! lui expliqua
alors Al-Bara.
– Compte sur moi ! conclut Majzaa.
Ce dernier fut donc le premier de l’escadron à
pénétrer dans le passage. À sa sortie, les Perses
lui fracassèrent la tête à l’aide d’une roche mais
les troupes purent s’infiltrer quand même dans la
cité. Al-Bara put lui aussi en sortir et engager les
combats au cœur de la ville. C’est là qu’il trouva
la mort, qu’Allah l’agrée ! Allah accorda ensuite
la victoire aux musulmans…

Salama : D’après son oncle ‘Aqil : D’après


Az-Zouhri : D’après Anas : Du Prophète (‫ )ﷺ‬:
« Combien de serviteurs les gens mésestiment, à
cause de leur apparence miséreuse ou de leurs
vieux vêtements ; pourtant, s’ils jurent par Allah,
Allah les exauce ! Al-Bara ibn Malik compte très
certainement parmi eux ! »
Celui-ci se trouva, un jour, face à une armée de
polythéistes qui prenait le pas sur les musul-
mans ; les gens lui dirent alors :
– Ô Al-Bara, le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬dit de toi
que si tu jures, Allah t’exauce ; exécute-toi
donc !
Ce dernier dit alors :

19
– Ô Seigneur, par toi je le jure : tu vas nous
rendre maîtres d’eux !
Jusqu’à la suite du récit…

Abdessalam ibn Moutahhar : Abou Sahl Al-


Basri nous a rapporté : D’après Mouhammad ibn
Sirine qui relate : Anas rendit visite à son frère
Al-Bara, un jour, et trouva ce dernier en train de
chantonner. Il s’étonna alors et lui dit :
– Tu chantes !?
– Quoi ? lui répondit Al-Bara, as-tu peur que je
meurs dans mon lit alors que j’ai terrassé, à moi
seul, quatre-vingt-dix-neuf polythéistes, en duel,
en dehors de ce que j’ai tué avec l’aide des mu-
sulmans ?!
Et dans une autre version :
– Ô mon frère, tu chantonnes des poèmes alors
qu’Allah te les a remplacés par le Coran ?!

Hammad ibn Salama rapporte : Thabit préten-


dit qu’Anas raconta : Je me rendis auprès d’Al-
Bara et le trouvai en train de fredonner tout en
faisant résonner son arc. Je lui dis :
– Comptes-tu rester comme cela encore long-
temps ?

20
– Quoi ? me répondit-il, penses-tu que je vais
mourir, ainsi, sur un lit ?! Par Allah, j’ai mis à
mort, à moi seul, plus de quatre-vingt-dix com-
battants !

Ibn ‘Aoun : D’après Mouhammad1 : Al-Bara


affronta en duel le satrape2 d’Az-Zarah3. Il le
transperça avec sa lance et le terrassa. Il s’appro-
pria ensuite les effets qu’il avait sur lui.
Il tomba en martyr le jour de la bataille de Shush-
tar, en l’an 20.

27. NAWFAL
‫ن َْو َفل‬
Le cousin du Messager d’Allah (‫)ﷺ‬, fils de
son oncle paternel Al-Harith ibn Abdelmoutalib,
le Hashimite,
« Abou Al-Harith », le frère d’Abou Soufiane
ibn Al-Harith.

1
Ibn Sirine
2
Celui qui gouverne une satrapie (ancienne division ad-
ministrative de l’empire perse)
3
Ville côtière historique de l’est de la Péninsule arabique.
Elle correspond, de nos jours, à l’agglomération de Qatif,
en Arabie saoudite.

21
Nawfal était plus âgé que son oncle ‘Abbas. Il
fut de ceux qui participèrent à la bataille de Badr,
dans les rangs polythéistes, et fut capturé au
cours de celle-ci. C’est son oncle qui acquitta sa
rançon.
Puis il se convertit et émigra l’année d’Al-Khan-
daq1.
On rapporte que le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬les dé-
signa, lui et ‘Abbas, frères de foi. En effet, ils
étaient associés, avant l’Islam, et conduisaient
leurs affaires ensemble.

Nawfal fut de ceux qui s’engagèrent lors du


serment de Ridwan2. Puis, quand vint le jour de
Hounayn, il mit à disposition trois-mille lances
afin de soutenir le Messager d’Allah (‫)ﷺ‬. Il fut,
ce jour-là, parmi ceux qui ne reculèrent pas et qui
restèrent fermes.
Je ne lui connais aucune narration, ni même
d’autres informations le concernant, en dehors de
ce que je viens de mentionner ici.

1
La bataille du Fossé qui eut lieu en l’an 5.
2
Lorsque quelques centaines de compagnons, sur le che-
min de La Mecque, prirent l’engagement de combattre les
Qourashites en l’an 6. Connu aussi sous le nom de « ser-
ment de l’Arbre »

22
Sa date de mort est estimée à l’an 20. Et il fut dit
aussi l’an 25.
Nawfal était, par ailleurs, le doyen des Banou
Hashim en son temps.

28. AL-HARITH IBN NAWFAL


ِ ‫الح‬
‫ارث بن ن َْو َفل‬ َ

Al-Harith, le fils de Nawfal,


Il se convertit en même temps que son père.

Al-Harith ibn Nawfal fut le gouverneur de La


Mecque du temps d’Oumar et d’Outhman. Le
Prophète (‫ )ﷺ‬lui confia également certaines res-
ponsabilités de son vivant.
On rapporte qu’il s’expatria à Bassora où il fit
construire une demeure.

Il décéda lors du califat d’Outhman, âgé de 70


ans environ.

23
29. ABD-ALLAH IBN AL-HARITH
ِ ‫الح‬
‫ارث‬ َ ‫َع ْبدُ اهلل بن‬

Le fils d’Al-Harith : Abd-Allah ibn Al-Harith


ibn Nawfal le Hashimite,
Il était surnommé « Baba1 ».
Il naquit du vivant du Prophète (‫)ﷺ‬.
C’est lui que les habitants de Bassora désignè-
rent, à la mort de Yazid, comme gouverneur.

Zoubayr ibn Bakkar dit : Abd-Allah ibn Al-


Harith était le neveu de Mouawiya ibn Abou
Soufiane (le fils de sa sœur Hind). On rapporte,
à ce propos, les vers que cette dernière rima alors
qu’elle le berçait enfant :
Ô Baba, ô Baba, je marierai Baba
Ô Baba, ô Baba, beauté de la Ka’ba

Les habitants de Bassora tombèrent d’accord,


après la fuite d’Oubayd-Allah ibn Ziyad, pour le
nommer à la tête de leurs affaires. Ils écrivirent
ensuite à Ibnou Zoubayr pour lui faire part de

1
(‫ )ببّة‬: surnom que les Arabes donnaient aux nourrissons
bien portants

24
leur allégeance et ce dernier approuva Baba à ce
poste.

Abd-Allah ibn Al-Harith transmit des narra-


tions d’Oumar, d’Outhman, d’Oubay ibn Kaab,
d’Ali, de ‘Abbas, de Kaab Al-Ahbar et d’autres.
En outre, les récits qu’il rapporte directement du
Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬font défaut du dernier
maillon de la chaîne (hadith moursal).
Il était aussi présent à Al-Jabiya1 en compagnie
d’Oumar.
Ont rapporté de lui : Ses fils (Ishaq et Abd-Al-
lah), Abou At-Tayah Yazid ibn Houmayd, Ibnou
Shihab, Abdelmalik ibn Oumayr, Yazid ibn
Abou Ziyad (son esclave), Abou Ishaq As-
Sabi’i, Oumar ibn Abdelaziz et d’autres.

Ibn Saad précisa : Il est un rapporteur de con-


fiance de la génération des successeurs des com-
pagnons (tabi’i). Nourrisson, sa mère sollicita
pour lui la bénédiction du Prophète (‫ )ﷺ‬qui lui
insuffla un peu de sa salive et invoqua pour lui.

1
Nom d’un village important de l’époque situé à environ
70 kms au sud de Damas. C’est là qu’Oumar rencontra
les différents généraux musulmans du Sham.

25
Puis il dit : Il quitta Bassora et s’enfuit à Oman,
lors de la fitna d’Abderrahman ibn Mouhammad
ibn Al-Ache’ath, par crainte des représailles
d’Al-Hajjaj. C’est là-bas qu’il mourut, en l’an
84.
Abou Oubayd, quant à lui, prétendit que ceci eut
lieu en 83.
Je dis (Dhahabi) : Il était alors âgé de quatre-
vingt ans environ. On trouve des narrations de
lui, en grand nombre, dans les Six Livres mères
de hadiths. Il rapporta également de Saffoine ibn
Oumaya, d’Oum Hani (la fille d’Abou Talib) et
de Hakim ibn Hizam.

30. ABD-ALLAH IBN ABD-ALLAH


IBN AL-HARITH
ِ ‫الح‬
‫ارث‬ ِ
َ ‫َع ْبدُ اهلل بن َع ْبد اهلل بن‬

Abd-Allah, le fils d’Abd-Allah ibn Al-Harith


ibn Nawfal,
« Abou Yahya », le Hashimite,
Le frère d’Ishaq et de Mouhammad.

26
Il rapporta de son père ainsi que d’Ibnou ‘Abbas,
d’Abd-Allah ibn Khabbab ibn Al-Aratt et
d’Abd-Allah ibn Shaddad.
Quant à ceux qui ont transmis de lui, on compte :
‘Aoun (son frère), Az-Zouhri, ‘Assim ibn Ou-
bayd-Allah et Abdelhamid Al-Khattabi.
Abd-Allah faisait partie de l’entourage du calife
Soulayman1.
Ibn Saad précisa : Il est un rapporteur digne de
confiance bien que se trouvant dans peu de nar-
rations. Le simoun2 eut raison de lui, en l’an 97,
alors qu’il se trouvait à Al-Abwa3 en compagnie
de Soulayman le calife. C’est ce dernier qui ac-
complit la prière funéraire sur lui.

31. SAÏD IBN AL-HARITH


ِ ‫الح‬
‫ارث‬ ِ
َ ‫َسعيد بن‬

Saïd ibn Al-Harith ibn Abdelmoutalib,

1
Le septième calife omeyyade, fils d’Abdelmalik ibn
Marwan
2
Tempête de désert, chaude et très violente
3
Village situé à mi-chemin entre Médine et La Mecque

27
Le cousin du Messager d’Allah (‫( )ﷺ‬fils de son
oncle paternel),
Il rapporte un seul hadith dont l’énoncé est : « Le
Paradis est dû à quiconque rencontre Allah tout
en étant croyant ! »
C’est Salmane Al-Agharr qui transmit ce récit de
lui bien que l’on trouve, dans la chaîne de trans-
mission, Ibn Lahi’a.
Al-Hakim le cita, en outre, dans son Authen-
tique, parmi les compagnons mais il est le seul –
à ma connaissance – à en avoir fait mention.

32. ABOU SOUFIANE IBN AL-HARITH


ِ ‫الح‬
‫ارث‬ َ ‫أبو ُس ْف َيان بن‬

Abou Soufiane ibn Al-Harith le Hashimite,


Le cousin du Prophète (‫( )ﷺ‬fils de son oncle pa-
ternel) dont le nom entier est : Al-Moughira ibn
Al-Harith ibn Abdelmoutalib ibn Hashim.
Le frère de Nawfal et de Rabi’a.
Lorsque le Prophète (‫ )ﷺ‬fut sur le point de con-
quérir La Mecque, il partit à sa rencontre avec
l’intention de se convertir mais le Messager

28
d’Allah (‫ )ﷺ‬se détourna de lui à cause du tort
qu’il lui avait causé auparavant. Puis, Abou Sou-
fiane se rabaissa réellement devant le Prophète
(‫ )ﷺ‬et ce dernier finit par avoir compassion de
lui.
Par la suite, sa religiosité se bonifiât considéra-
blement. Vint alors le jour de Hounayn, lorsque
les troupes prirent la fuite ; il resta à cet instant
aux côtés du Messager d’Allah (‫ – )ﷺ‬lui et ‘Ab-
bas – en tenant fermement sa mule !

Son fils Abdelmalik rapporte de lui la parole


du Prophète (‫ )ﷺ‬suivante : « Ô descendants de
Hashim, prenez garde à l’argent de l’aumône ! »

Abou Soufiane était, par ailleurs, le frère de


lait du Prophète (‫ ; )ﷺ‬Halima les ayant allaités
tous les deux.
Hisham ibn Al-Kalbi et Zoubayr ont dit que son
prénom était Al-Moughira. D’autres savants ont
affirmé que son nom était « Abou Soufiane » et
qu’Al-Moughira était, en réalité, le prénom de
son frère.
Aussi, on rapporte que les quatre personnes qui
ressemblaient le plus au Prophète (‫ )ﷺ‬physique-
ment étaient : Jafar, Al-Hassan (le fils d’Ali),

29
Qoutham (le fils de ‘Abbas) et Abou Soufiane
ibn Al-Harith.
Abou Soufiane était, en outre, un poète reconnu.
À son sujet, les vers suivants furent rimés par
Hassan1 :
Est-il possible que, l’on fasse parvenir
Au piètre Abou Soufiane, qu’il n’est qu’un sou-
venir
J’ai certes réfuté, toutes ses railleries
Pourvu qu’Allah me comble, de larges gâteries

Ibn Ishaq : D’après ‘Assim ibn Oumar :


D’après un rapporteur qui lui narra le récit sui-
vant : Puis, le jour de Hounayn, les gens s’enfui-
rent et c’est à partir de ce moment que le Pro-
phète (‫ )ﷺ‬se mit à aimer Abou Soufiane. Il at-
testa pour lui du Paradis et dit : « J’espère bien
qu’il devienne le successeur de Hamza ! »

On rapporte qu’Abou Soufiane se rasa la tête


lors d’un pèlerinage, et qu’à cette occasion, on
lui arracha une excroissance de chair qu’il avait
sur le crâne. Celle-ci s’infecta et il mourut peu de
temps après son retour à Médine. C’est Oumar
qui pria sur lui.

1
Ibn Thabit, le Poète du Prophète (‫)ﷺ‬

30
Son décès survint quatre mois seulement après
celui de son frère Nawfal ibn Al-Harith comme
cela a été rapporté.

Abou Ishaq As-Sabi’i rapporte :


Lorsqu’Abou Soufiane ibn Al-Harith ibn Abdel-
moutalib se retrouva aux affres de la mort, il dit :
« Ne vous attristez pas pour moi ; certes je n’ai
rien commis qui puisse me nuire depuis ma con-
version ! »

Ibn Ishaq rapporte également l’élégie qu’Abou


Soufiane rima à la mort du Prophète (‫ )ﷺ‬:
La nuit se fit bien longue, et court fut mon som-
meil
Celui que l’on tourmente, bien loin est son réveil
Heureux je m’en trouvais, d’avoir versé ces
larmes
Pourtant insignifiantes, face à ce grand vacarme

Un soir qui rencontra, des esprits ravagés


Lorsque l’on annonça, la mort du Messager
Les adieux étaient faits, aux annonces divines
Apportées par l’archange, afin qu’elles illumi-
nent

Ce qui descend du ciel, de tout est plus en droit


La vie des créatures, pour elles se foudroient

31
Chasser le doute était, le rôle du Prophète
De mots et de sagesse, révélations parfaites

Il nous montrait la voie, et nous ne craignions


rien
L’égarement semblait, banni du quotidien
Jamais nous n’avions vu, homme de cette taille
Au sein de la planète, au fond de ses entrailles

Ma chère Fatima, je conçois ton émoi


Accepter le décret, cependant est la voie
Satisfais-toi des gens, de leurs condoléances
Et en cela espère, d’Allah la récompense

Les vertus de ton père, rappelle avec ferveur


Même si aucun mot, ne décrit son labeur
L’endroit où il repose, la meilleure des tombes
Il lui revient de droit, le respect qu’il incombe

Ibn Saad affirma qu’aucune descendance


d’Abou Soufiane ne subsista.
Hammad ibn Salama : D’après Ali ibn Zayd :
D’après Saïd ibn Al-Moussayb qui rapporte :
Abou Soufiane priait la moitié de la journée et ce
même en été ! Il ne s’arrêtait qu’au moment où
la prière devenait détestable et reprenait juste
après le Zhour pour finir à l’heure d’Al-Asr !

32
Hammad ibn Salama : D’après Hisham ibn
Ourwa : D’après son père : Le Messager d’Allah
(‫ )ﷺ‬attesta : « Abou Soufiane ibn Al-Harith fi-
gure à la tête des jeunes du Paradis ! »
Il accomplit le pèlerinage et, en lui rasant la tête,
on lui arracha une boule de chair qu’il avait sur
le crâne ; c’est ce qui provoqua, quelque temps
après, sa mort. Il fut, par ailleurs, considéré
comme étant mort en martyr.
Son décès se situe aux alentours de l’an 20, dans
la ville de Médine.

33. JAFAR IBN ABOU SOUFIANE


‫َج ْع َفر بن أبي ُس ْف َيان‬

Jafar le fils d’Abou Soufiane. Il demeure


parmi les compagnons. Jafar fait partie – avec
son père – de ceux qui restèrent courageusement
aux côtés du Prophète (‫ )ﷺ‬le jour de Hounayn.
Il vécut jusqu’au milieu du califat de Mouawiya
d’après ce qu’Ibn Saad rapporta de lui.

33
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