Cours Finale Pilotage de La Performance
Cours Finale Pilotage de La Performance
Cours Finale Pilotage de La Performance
Introduction du cours :
Pour survivre aux mutations rapides de son environnement, l’entreprise est tenue d’être
réactive. Cela implique d’une part la maîtrise de la gestion et d’autre part la prise de décision
appropriée en temps opportun. Sa gestion consiste entre autres, à optimiser l’allocation de
ressources limitées, (humaines, financières, techniques...) pour en tirer un profit maximum.
Pour assurer la maîtrise de la gestion de l’entreprise, il faut procéder à des choix. C’est à ce
moment qu’intervient le contrôle de gestion. Sa mission principale est de permettre aux
responsables de maintenir et d’améliorer la gestion de leurs activités pour atteindre les buts
qui leurs sont assignés. En effet, le contrôle de gestion connaît, depuis quelques années, des
mutations importantes qui lui ont permis de s’enrichir et devenir une fonction stratégique. Il
s’intéresse ainsi davantage aux systèmes d’information, à la création de valeur, l’amélioration
continue et contribue à maîtriser la turbulence de l’environnement de l’entreprise. Pour être
réactive, et voir évoluer son entreprise, le manager, doit se référer à un certain nombre
d’indicateurs pertinents permettant d’établir un diagnostic de l’état de santé de l’entreprise.
Pour assurer toutes ces missions, et contribuer à ce diagnostic, le contrôle de gestion déploie
différents approches et outils de gestion, couvrant la totalité des niveaux de l’entreprise. Parmi
les plus importants ; les tableaux de bord, Le tableau de bord informe périodiquement et en
permanence le manager sur le fonctionnement de l’entreprise au niveau (commercial,
financier et productif, ressources humaines…etc.). Il l’aide dans la prise de décision dans le
temps voulu et lui permet d’anticiper ainsi, son évolution future au regard des performances
passées.
Contrôle de gestion :
Le contrôle de gestion en tant que mode de management peut être défini comme « le
processus par lequel les dirigeants de l’entreprise s’assurent que les moyens sont utilisés de
manière efficace et efficiente pour atteindre les objectifs fixés ».
Le pilotage de la performance de l’entreprise doit s’inscrire dans une approche globale visant
à favoriser l’amélioration continue bien plus que le contrôle.
Les indicateurs sont les indicateurs mesurables ou non (qualitatifs) qui reflètent des "états" qui
caractérisent une organisation en termes d’efficience, d’adéquation (moyens budgétaires) et
d’efficacité (résultats). La définition et la mesure d’indicateurs pertinents permet de refléter
ces trois éléments (d’efficience, adéquation et efficacité). Ces derniers sont analysés et
interprétés par des niveaux de « lecture » distincts, plus communément appelés niveaux
hiérarchiques. Trois niveaux de décision, à des degrés de compétence et de responsabilité
différents au sein d’une même organisation, sont juxtaposables : Le niveau Opérationnel,
celui des responsables qui exercent une activité qui concourt directement à l'atteinte des
objectifs explicites de l'organisation ; Le niveau Management, celui des responsables
d’activités qui exercent une fonction de direction dans l’organisation, et qui détiennent des
pouvoirs décisionnels ; Le niveau Direction, celui de la Direction Générale par exemple qui a
le pouvoir et la responsabilité de gérer l’organisation en question. Il est alors aisé de
rapprocher nos trois types de résultat du périmètre de pilotage de chacun de nos trois niveaux
hiérarchiques, même si ces derniers sont potentiellement intéressés par tous les résultats
mesurés par des indicateurs génériques ; Le niveau opérationnel cherche à optimiser le degré
des efforts à consentir pour atteindre les objectifs qui lui sont fixés puis fait en sorte d’ajuster
ses moyens et de les rendre « adéquates » au fil du temps grâce à des ajustements; de son côté,
le management cherche en permanence à optimiser le rendement d’un ensemble de moyens,
de ressources pour atteindre, au plus vite, les cibles et les objectifs fixés par souci
d’efficience. La Direction s’intéresse plus particulièrement aux résultats obtenus et à la
conformité de ceux-ci avec les cibles et objectifs définis pour l’organisation. Elaborer le
tableau de bord de chaque niveau hiérarchique repose sur le principe qu’un écrémage s’opère
sur les indicateurs au fur et à mesure que le degré de hiérarchie s’élève. Par conséquent, les
indicateurs de pilotage qui sont suivis au plus haut niveau hiérarchique sont forcément «
encapsulés » et suivis par les niveaux inférieurs.
En bref, D. Narcie et B. Espinasse définisse le pilotage de la performance en trois phases : La
définition de la stratégie ; La mise en œuvre de la stratégie ; Le contrôle et l'évaluation de
l'entreprise.
C'est quoi la performance ?
La performance est un concept fréquemment évoqué aussi bien dans la vie quotidienne que
dans la vie professionnelle. Ce concept omniprésent dans la société actuelle a poussé les
chercheurs à se pencher sur la question de la performance, en essayant de la définir en
cherchant ses différentes conceptualisations. La littérature sur la performance est riche, ce qui
montre l’intérêt porté pour ce concept par les différents chercheurs, mais les travaux menés
n’ont pas conduit réellement à des réponses uniques et standards, plus particulièrement, en ce
qui concerne la définition du concept. Ainsi, de nombreux auteurs ont tenté de donner leur
propre définition du concept, selon leur vécu. Mais les dires des uns sont infirmés par ceux
des autres, et nous sommes actuellement, confrontés à un grand débat, dont l’objet est de
tenter de définir de manière plus correcte le concept de «performance».
En effet, nous allons essayer de mettre l’accent sur le concept de la performance, qui sera
présenté explicitement, ainsi que sa typologie.
Concept de performance
Protéiforme et controversé, le concept de performance fait l’objet d’un très grand volume de
littérature, sans pour autant aboutir à un compromis définitoire. En fait, sa signification est
souvent très différente d’un cas à un autre. Le concept de performance véhicule une variété de
définitions qui sont souvent relatives à l'orientation choisie qu’elle soit économique,
sociologique ou organisationnelle, etc.
La performance est un construit controversé par les différentes dimensions qu’il incorpore.
Toute recherche sur la performance doit s’appuyer sur une définition et une mesure rigoureuse
de ce concept ainsi que des concepts qui le sous-tendent.
Cette absence de définition exacte du concept «performance» prouve que son sens varie selon
les différents usages ou domaines dont elle provient. Cette ambigüité nous entrainera à
examiner de plus près l’univers qui regroupe le mot performance. À partir de ses différentes
fonctions, nous proposerons quelques définitions théoriques pour tenter d’expliquer les
multiples sens qui s’alignent avec les objectifs de notre étude.
La performance se reflète à travers l’atteinte d’un Indicateurs financiers et non Ndao, 2011
résultat minimum ou acceptable ou à travers la financiers
réduction de ce qui n’est pas désirable.
Ce tableau met en exergue le socle sur lequel la performance a été initialement évaluée, qui
est la capacité à augmenter la rentabilité et à maîtriser les coûts, et qui lui permette de battre la
concurrence. Mais aujourd’hui, cette acception a évolué. D’autres dimensions sont désormais
considérées pour appréhender le concept.
En tenant compte des différentes définitions avancées par les auteurs, nous pourrions proposer
une définition de la performance, qui est la capacité de l’organisation à générer des profits et
des avantages, par la conception des produits ou des services qui puissent satisfaire un client,
de plus en plus exigent en matière de la qualité totale.
À travers les différents travaux, nous nous constatons que la recherche de la performance
conduit inexorablement à la dématérialisation de ce concept, rendant sa mesure encore plus
difficile. Mais avant d’appréhender les différentes dimensions de la performance, il faut
rappeler que pendant très longtemps la performance a été uniquement évaluée à travers des
critères financiers.
La performance est la réalisation d’un travail, la manière avec laquelle une entité réagit à des
incitations ou atteint les objectifs qui lui étaient fixés.
Les définitions, citées plus haut, ont mis l’accent sur trois principaux sens du concept
performance en tant qu’un terme, qui sont : «L’ACTION, son RESULTAT et éventuellement
son SUCCES».
Le succès : La performance est une fonction de la réussite variable selon les acteurs et
les organisations.
Le résultat de l’action : La performance se mesure au travers de l’évaluation des
résultats obtenus.
L’action : La performance est un processus : la mise en action d’une compétence.
L’efficacité : qui est l’obtention des résultats dans le cadre d’objectifs préalablement
fixés, et qui dépend de l’utilisation des moyens. C’est le «degré d’atteinte des objectifs
spécifiques».
L’efficience : Elle élargit l’analyse en intégrant la comparaison des résultats obtenus
par rapport aux moyens mis en œuvre. L’efficience est mesurée par «la quantité des
ressources utilisées pour produire une unité donnée de production».
A ces deux notions, certains auteurs ajoutent l’effectivité (comportement), il s’agit de
«vérifier si l’on fait effectivement ce que l’on veut faire», appelée aussi la pertinence qui est
«la concordance entre la réalité et le projet».
Ainsi, la performance serait à la fois l’effet, le résultat de l’action et l’ensemble des étapes
logiques élémentaires de celle-ci. Parce qu’elle est le produit de l’action, qui est par nature
subjective. La performance revêt par conséquent «le caractère de subjectivité». Néanmoins,
elle ne peut se définir de façon absolue mais renvoie à «un jugement et à une interprétation»,
et elle revêt, par conséquent «le caractère de relativité».
La mesure de la performance :
Toutefois, cette mesure ne devrait en aucun cas se limiter à la connaissance d’un résultat, mais
doit pouvoir expliquer le processus de sa réalisation. Pour cela, les praticiens et les
académiciens développent des instruments et des indicateurs qui rendent «mesurables» les
résultats atteints en comparaison avec les résultats souhaités.
L’approche objective se réfère aux données (rentabilité, chiffre d’affaires, évolution des
ventes, etc.). D’un point de vue historique, cette approche a occupé une place prédominante
dans la recherche en science de gestion, notamment lorsque le concept de la performance se
confondait avec l’évaluation économique et financière ou l’aspect «résultat» directement
observable avaient été largement utilisés. Bien que les dimensions économique et financière
soient largement reconnues, des indicateurs plutôt qualitatifs ont été introduits dans la mesure
de la performance. Ces mesures perçoivent différemment la maximisation de la richesse en
s’attachant aux conditions de la réussite des processus et des activités d’affaires de
l’organisation, mais aussi à la satisfaction des parties prenantes. En fait, la perspective
qualitative reconnaît la performance comme un processus intégrant des facteurs qui ne
peuvent être chiffrés telles que l’innovation du service, la création d’actifs intellectuels, la
flexibilité stratégique, etc.
L’évaluation de la performance a longtemps reposé sur les résultats financiers, par le biais des
indicateurs financiers, et en se basant sur le critère de rentabilité des investissements (Return
On Investment). Ces éléments ont toujours tenu une place dominante dans les techniques
d’évaluation de la performance. Mais si la performance de l’organisation a d’abord été
mesurée dans le domaine financier, il a été observé que cet angle ne permet pas de refléter la
véritable performance de l’organisation. Si comme le dit Henri Ford : «une Entreprise qui ne
gagne que de l’argent est bien pauvre», la performance globale recherchée au niveau des
organisations ne peut être évaluée uniquement à partir d’indicateurs financiers ou
économiques.
Il existe plusieurs limites aux indicateurs financiers qui ne rendent compte que d’une vision à
court terme de la performance. Pour eux, ces indicateurs ne proposent qu’une vision
synthétique de la performance globale de l’organisation et ne considèrent pas les éléments
intangibles de la valeur crée. Ils ne permettent pas, non plus, apporter des explications sur la
stratégie mise en œuvre et ne reflètent pas immédiatement les effets des actions managériales.
Enfin, ces indicateurs sont incapables de prendre en compte l’investissement dans les actifs
intangibles tels que la satisfaction du client ou l’innovation. Les auteurs en concluent donc
qu’il est impossible de couvrir le champ des indicateurs de performance en s’appuyant sur les
seules données financières. Les indicateurs non financiers reflètent l’investissement dans les
actifs intangibles et semblent plus aider à faire les prévisions de la performance financière par
rapport aux indicateurs comptables.
Les indicateurs non financiers sont des indicateurs destinés à induire, à mesurer et à
sanctionner la capacité ou l’incapacité de l’organisation à lancer un apprentissage
organisationnel. Ces indicateurs permettent de définir si l’organisation est apte à partager les
connaissances à toutes ses parties prenantes, de détecter de manière proactive, l’exploitation
de nouvelles compétences et de mettre en place de nouvelles stratégies qui pourraient être
bénéfiques pour l’organisation.
Ainsi, des approches à la fois plus ouvertes, plus globales et plus complètes, combinant des
indicateurs financiers et non financiers ont été développées, afin de renforcer le lien entre les
orientations stratégiques et les opérations.
En effet, il existe une typologie variée de la performance, tenant compte des différentes
dimensions existantes.
La performance financière
La performance financière pourrait être définie comme étant la réalisation d’une bonne
rentabilité, d’une croissance satisfaisante, et de création de valeurs pour l’actionnaire.
Avant les années 1990, les entreprises se sont principalement focalisées sur les indicateurs
financiers pour évaluer leur performance. Les principaux indicateurs financiers qui ont été
exploités pendant cette période étaient les retours sur investissements ou ROI (Return On
Investment), les chiffres d’affaires et les résultats.
Par la suite, ces différents indicateurs ont été améliorés suite à des critiques quant à leur
fiabilité et les informations qu’ils fournissent concernant la performance et la situation de
l’entreprise analysée. Désormais, il existe des indicateurs financiers plus représentatifs de la
création de valeur de l’entreprise tels que l’Economic Value Added (EVA), ou le Cash Flow
Return On Investment (CFROI).
EVA :
L’EVA est utilisée pour mesurer la valeur ajoutée par l’entreprise après rémunération de tous
les capitaux employés.
Mais elle peut également être calculée sur la base de fonds propres. Dans ce cas, elle est
obtenue par la formule suivante :
EVA des fonds propres = (rendement des capitaux propres – coût des capitaux propres) x
(Montant des capitaux propres investis dans le projet ou dans l’entreprise)
Quand l’EVA des fonds propres est positive, l’entreprise crée de la valeur pour ses
actionnaires. Quand elle est négative, l’entreprise détruit la valeur pour ses actionnaires.
L’EVA permet donc à l’entreprise de déterminer si la somme investie pour lancer un projet
est supérieur à celle obtenue à l’issue de l’opération. Elle permet entre autre de prendre des
décisions correctes concernant l’investissement et le désinvestissement de l’entreprise.
Limite :
Cependant, l’EVA a été critiquée par la forte influence de la méthode comptable utilisée.
D’autre part, l’EVA a montré une grande instabilité quand il s’agit de faire des ajustements au
fil du temps. L’EVA est considérée par certains managers comme étant un outil dépassé par le
temps. Par conséquent, son pilotage devrait toujours se faire avec d’autres indicateurs plus
avancés.
CFROI
ROE
Le Return On Equity (ROE) est un indicateur qui donne une information concernant la
profitabilité de la société et sa capacité à donner du bénéfice en partant des investissements
des actionnaires. Il permet aussi de définir les différents leviers de la performance, de mesurer
les capitaux investis ainsi que le résultat économique par objet d’étude. Toutefois, il a été
observé que le ROE pouvait être volatile par rapport à d’autres indicateurs du fait que les frais
financiers reposent sur une dette fixe. Les éléments de revenus et de coûts sont variables.
ROI
Le ROI est le pourcentage du retour des capitaux investis. Il mesure l’utilisation des actifs de
l’entreprise pour générer des profits. Dans cette optique, il est principalement exploité pour
connaître si les investissements consacrés au lancement d’un projet sont bien justifiés par les
résultats obtenus. Il correspond au rapport entre les coûts et les bénéfices.
Le ROI a été depuis toujours considéré comme étant une mesure complète et synthétique de la
performance de l’entreprise. Dans cette optique, il permet de mettre à jour les différents
éléments qui affectent les états financiers de l’entreprise. C’est un indicateur facile à calculer
et à comprendre par l’utilisateur. D’autre part, il peut être appliqué à toute organisation et
permet par conséquent, de déterminer les différents centres de profit de l’entreprise voire
même, de l’organisation. Avec le ROI, la création de valeur par l’entreprise repose sur
l’augmentation des ventes, la réduction des coûts, la réduction du capital investi7 .Cependant,
la simplicité de cet outil implique qu’il peut être manipulé facilement. Il pourrait donc
conduire plus à une gestion des chiffres et du ratio plutôt qu’une gestion de l’organisation et
des processus lancés par cette dernière. Or, cette focalisation sur le chiffre pourrait fausser la
vision concernant l’entreprise surtout, à long terme.
ROA
Le ROA ou Return On Assets, également appelé ROCE (retour sur capitaux employés),
correspond à la rentabilité économique de l’entreprise. C’est un outil qui permet de
déterminer si les moyens économiques de l’outil de travail sont efficacement utilisés. Cette
mesure se fait sur la base des résultats générés par ces moyens économiques. Il est obtenu par
la formule suivante :
Ce ratio permet de déterminer à partir du coût moyen pondéré du capital, si l’entreprise créé
ou détruit de la valeur. Cet indicateur permet de donner rapidement des précisions concernant
le rendement des actifs et les profits générés par ces derniers. Quand il diminue, il montre que
l’entreprise passe par des difficultés. Il permet d’apprécier la capacité de la direction de
l’entreprise à générer des bénéfices en partant des actifs et en faisant le bon choix dans les
projets à investir. Il donne entre autre, un aperçu concernant les marges nettes et les rotations
des actifs, qui constituent les facteurs clés de rendement. Cependant il ne peut pas être
considéré comme étant un outil d’évaluation de l’investissement idéal. En effet, il se base sur
le retour du revenu net qui reste non fiable pour déterminer le bénéfice d’exercice et de
l’utilisation des revenus générés. Il ne permet pas non plus de faire une étude comparative
entre deux entreprises du fait qu’il considère uniquement au bilan les actifs fixes et non pas,
les actifs incorporels.
Il est par exemple communément admis que les entreprises les plus capitalisées sont celles qui
sont les plus rentables, c’est à dire qu’un taux de capitalisation élevé permet d’augmenter la
performance financière de l’entreprise. La rentabilité des capitaux propres également appelée
rentabilité financière pour sa part, est obtenue en faisant la division entre le résultat de
l’exercice après impôt par les capitaux propres. Mais cet indicateur est considéré comme étant
le plus intéressant et le plus complet dans la mesure où il permet d’englober les différentes
décisions de gestion à mettre en place par les dirigeants de l’entreprise et les actionnaires. Il
donne entre autre des indications concernant la capacité des capitaux propres à rentabiliser les
différentes activités de l’entreprise à travers les actifs déployés dans le financement des
opérations. En dehors de la rentabilité des capitaux propres, on peut aussi mentionner la
rentabilité commerciale qui reflète la capacité de l’entreprise à tirer des profits à partir de ses
opérations d’exploitation. La rentabilité commerciale brute est le rapport entre le résultat
d’exploitation avant amortissements d’exploitation et les chiffres d’affaires. Elle peut aussi
être obtenue en faisant le rapport entre le résultat d’exploitation après amortissements
d’exploitation et le chiffre d’affaires.
Les indicateurs de la performance financière que nous venons d'aborder présentent cependant
des limites. Les données financières tiennent compte des actionnaires de l’entreprise et
négligent de ce fait, les autres parties prenantes. D’autre part, ces données pourraient pousser
le gestionnaire à fonder ses analyses sur le court terme, en oubliant les investissements en
termes de recherche et développement, ou en marketing. Il a été constaté entre autre, que les
données comptables et financières donnent des indications concernant la performance de
l’entreprise dans le passé, ce qui fait que les dirigeants ne peuvent pas se fier à ces données
pour prendre une décision. Certes, les résultats comptables des entreprises dans le passé leurs
permettent de connaître la rentabilité de leurs activités et de leurs actifs. Cependant, cette
connaissance n’a pas toujours permis aux entreprises de faire des évaluations permettant
d’anticiper leur performance financière dans le futur. Ceci est dû au fait que les besoins et les
attentes des clients changent au fil du temps. Ainsi, il est bien probable qu’une activité dont la
rentabilité a été éprouvée depuis plusieurs années ne puisse plus afficher une meilleure
performance maintenant. En effet la performance financière à long terme de l’entreprise ne
tient pas uniquement compte de la situation financière passée de l’entreprise, mais également,
de sa situation actuelle et une anticipation de sa situation dans le futur. De ce fait, la
performance financière ne peut pas être évaluée en tenant compte des seuls indicateurs
financiers, mais aussi, des indicateurs non financiers tels que la fidélité des clients, les
processus internes et le degré d’innovation de l’entreprise. La satisfaction des clients peut par
exemple constituer, un indicateur de performance économique et de performance boursière de
l’entreprise. Dans ce cadre, la performance financière de l’entreprise ne constitue donc pas
une approche suffisante pour appréhender la performance de l’entreprise.
La performance commerciale
«L’art d’être présent chez le bon interlocuteur au bon moment, avec une offre pertinente, qui
permette d’établir des relations d’affaires durables et profitables pour l’organisation dans un
contexte de recherche permanente de l’excellence de la prestation ».
Les recherches qui ont été menées autour de ce concept portent principalement sur les étapes
qui permettent d’améliorer la performance commerciale. Cette dernière est à appréhender en
se basant sur le fonctionnement réel des différents processus des organisations et sur
l’identification des indicateurs clés de la performance de celle-ci ainsi que des facteurs qui
pourraient constituer un obstacle entravant son accomplissement.
La performance commerciale vise donc d’après les définitions que nous avons établies, à
atteindre les objectifs initialement fixés et plus particulièrement, à satisfaire les clients et à les
fidéliser.
La performance commerciale assure entre autre, des différentes démarches liées à la vente,
telles que le marketing, la communication et la publicité voire même les règles qui régissent le
management de la force de vente et les positions juridiques qui permettent de régulariser la
vente effectuée au sein de l’entreprise. Toutes ces démarches s’inscrivent dans la
détermination des rôles des différents acteurs dans la réussite du processus de vente, mais
elles ne permettent pas de connaître de façon très précise, les comportements d’achat, les
spécificités, les attentes du client, etc.
Pourtant, ces différentes données peuvent être importantes pour l’entreprise si elle souhaite
vraiment augmenter le volume de ventes. Les gestionnaires peuvent se focaliser dans
l’analyse des données quantitatives en ce qui concerne le taux de vente, le nombre de clients
fidélisés, mais ils ne tiennent pas compte des données qualitatives permettant de connaître les
différents points qui ont particulièrement attirés l’attention du client.
Néanmoins, les fluctuations au niveau de la demande des clients ne permettent pas de garantir
par la simple considération de la performance de production, la pérennité et la survie de
l’entreprise. En effet, il ne s’agit pas uniquement de produire un volume conséquent de
produits ou de services, encore faut-il que les offres proposées répondent bien aux attentes des
clients et donnent une valeur à ces derniers. La performance de production permet de
connaître la situation dans l’entreprise mais elle ne permet pas de faire une étude de la
possible tendance ou évolution de cette performance. D’autre part, en tentant d’améliorer la
production, les entreprises pourraient être amenées à faire une sous exploitation des
ressources dont elle dispose. Par ailleurs, cette performance dépend beaucoup de la
technologie et de l’utilisation d’appareils sophistiqués permettant d’augmenter le volume
produit tout en faisant une économie de temps et d’énergie. Mais de tels changements ne sont
pas toujours bénéfiques pour les entreprises qui n’ont pas beaucoup de moyens. Par
conséquent, ces dernières vont être éliminées petit à petit au profit de celles qui peuvent se
permettre de s’approprier les nouvelles technologies, voire même, celles qui sont aptes à
aménager complètement leurs locaux dans le but de pouvoir accueillir ces technologies de
pointe. Vu sous cet angle, la performance de production pourrait encourager le renforcement
de la pression concurrentielle sur le marché, rendant encore plus difficile l’acquisition de
nouveaux parts de marché pour celles qui sont particulièrement vulnérables.
Performance humaine
En effet, la performance humaine repose aussi sur d’autres éléments essentiels, tels que
l’individu lui-même et l’organisation. L’influence de l’individu sur la performance humaine
implique son engagement et sa confiance, sachant que les facteurs organisationnels pour leur
part se réfèrent aux pratiques de ressources humaines. Ce dernier point englobe l’organisation
du travail et la qualité de l’encadrement des dirigeants.
Le processus ressources humaines est l’un des piliers de la performance des entreprises. En
effet de nombreuses entreprises doivent leur réussite aux équipes qui les composent et il est
donc nécessaire de pouvoir mesurer la performance humaine de l’organisation Il existe
plusieurs indicateurs de la performance humaine. Ainsi la performance humaine pourrait aussi
être mesurée sur la base du taux d’efficacité des formations ou de recrutement (rapport entre
le nombre de formations ou de recrutements espérés et du nombre de formations ou de
recrutements réalisés). La performance humaine pourrait être aussi déterminée à partir du taux
d’absentéisme qui témoigne aussi du climat social de l’entreprise. Enfin, la performance
humaine peut se déterminer à travers les turn-over au sein de la société ou sur la base du
nombre d’évolution de postes.
Ce type de performance met l’accent sur l’importance des ressources humaines. Cette
ressource a été un peu négligée par rapport aux autres types. Or, c’est elle est à la base de
toutes les activités faites au sein d’une société. Elle permet de ce fait de tenir compte de la
base même de la performance de l’entreprise et évite à l’entreprise de se focaliser uniquement
sur les ressources matérielles et financières qui pourtant, ne peuvent pas remplacer le capital
humain qui conçoit, travaille, innove, s’implique et procède à toutes les activités menées au
sein de l’entreprise. Mais la performance humaine est intimement reliée à l’individu et à la
notion d’organisation. De ce fait, une mauvaise organisation pourrait l’affecter. L’esprit
d’équipe est une valeur fortement véhiculée de nos jours. Cependant, il n’est pas toujours
évident de consolider les membres de l’équipe étant donné que chaque individu est unique et
qu’il possède ses propres méthodes qui ne coïncident pas forcément avec celles des autres
membres de l’équipe, d’où les conflits, la mésentente voire même la dissolution de l’équipe
toute entière.
La performance sociale
La performance sociale peut être définie comme «la capacité de l’organisation à satisfaire les
besoins des acteurs internes et externes : personnel, actionnaires, clients, fournisseurs,
institution». La performance sociale implique la considération de l’éthique dans le monde des
affaires. Elle ne peut pas être séparée de la notion de responsabilité sociétale. Elle ne peut pas
être limitée à la simple relation entre l’employeur et son employé, mais tient compte entre
autre de l’environnement. Ceci englobe les différentes parties prenantes de l’organisation,
ainsi que l’ensemble des obligations, et des responsabilités de cette dernière en ce qui
concerne la société, l’environnement aussi bien économique que social, les obligations légales
et économiques de l’organisation envers la société. La performance sociale est née de la
volonté de l’organisation à améliorer le bien-être des salariés au travail et d’augmenter par la
suite, leur efficacité.
La performance sociale est la résultante des différentes interactions entre les parties prenantes
qui englobent tous les acteurs internes et externes reliés de près ou de loin aux activités de
l’organisation. Ces acteurs interagissent entre eux pour atteindre les objectifs communs. En
effet, chaque partie prenante joue un rôle spécifique et la complémentarité de leurs actions est
à la base même de cette performance sociale.
Ceci semble être reflété à travers le fait que la politique de gouvernance ne doit pas être
évaluée sur la seule base de sa performance économique, mais également sur sa performance
sociale et environnementale. Par conséquent, les organisations se trouvent actuellement
contraintes de déterminer des normes de performance sociale et de prendre en considération
les différentes interactions entre les parties prenantes de l’organisation.
Ainsi, la performance sociale ne peut pas être séparée de la performance globale. Elle suppose
en effet qu’il existe une harmonie entre les différents acteurs composant l’organisation, mais
ce climat ne peut être obtenu sans qu’il n’y ait un bon climat social qui fournit une certaine
sérénité aux différents acteurs internes et externes.
La performance sociale de l’entreprise s’impose comme étant une balise permettant de savoir
si l’entreprise est confrontée à des risques sociaux et économiques ou si ses salariés travaillent
dans une atmosphère ne permettant pas d’améliorer leur performance et leur bien-être au
travail. En d’autres termes, la performance sociale de l’entreprise permet de savoir si ses
activités sont à l’origine de troubles psychosociaux pour les salariés ou à l’origine de troubles
écologiques pour la collectivité. La performance sociale de ce fait donne des indications sur la
création de valeur pour chaque partie prenante. C’est aussi un autre moyen pour mesurer les
relations existantes entre les employeurs et les employés. La performance sociale permet entre
autre de mesurer et de gérer les impacts des activités de l’entreprise sur son environnement.
La performance sociale constitue une autre démarche pour construire une bonne image de
l’entreprise. Les marchés financiers deviennent de plus en plus exigeants en ce qui concerne
les comptes relatifs à la performance sociale de l’entreprise et les impacts de ses activités sur
l’environnement. Bien que ce bilan sociétal ne soit pas obligatoire, il a été observé que
l’entreprise avait tout intérêt à le faire pour donner une bonne impression aux acteurs externes
qui évaluent ses activités. C’est la raison pour laquelle, elles sont encouragées à donner des
renseignements concernant leurs produits, leurs services, leur relation avec les clients. Les
acteurs externes exigent entre autre des informations sur la gestion économique,
l’organisation du travail, la gestion des ressources humaines, l’environnement humain, social
et institutionnel, l’environnement biologique et physique de l’entreprise.
Performance stratégique
Dans la société actuelle où la pression concurrentielle est exacerbée, l’organisation doit être
capable de développer des stratégies qui pourraient lui permettre d’atteindre ses objectifs et de
développer des avantages concurrentiels pour se différencier de ses concurrents. En effet, elle
est amenée à développer des actions qui puissent lui permettre d’atteindre ses objectifs
stratégiques. La performance stratégique se manifeste par la transformation des objectifs
stratégiques en performance à long terme.
Les recherches sur la performance stratégique se focalisent sur les outils de pilotage de la
stratégie afin de permettre de développer la performance. La performance stratégique a pour
objectif de développer les avantages concurrentiels. Elle repose sur la capacité de
l’organisation à reconsidérer les avantages stratégiques acquis et à développer un avantage
compétitif durable. Elle repose entre autre sur sa capacité à discerner et à exploiter les sources
de valeurs qui puissent créer de la marge et permettre une excellence à tous les niveaux.
Mais la performance ne peut être obtenue à moins qu’il n’y ait fixation d’objectifs
stratégiques par les dirigeants. Ces objectifs peuvent porter sur différentes dimensions comme
l’amélioration de la qualité des produits, l’amélioration de son plan marketing, l’adoption
d’une technologie pour améliorer la productivité, etc. La détermination des objectifs
stratégiques constitue la première démarche pour obtenir des objectifs opérationnels afin
d'assurer la performance à long terme de l’organisation.
Performance concurrentielle
La performance économique :
La performance économique peut être appréhendée par «une analyse quantitative et ce à partir
de l’analyse du compte de résultat». On calcule, à titre d’exemple, le rendement de l’actif
(production/ actif), la valeur ajoutée (production –achats réalisés auprès de tiers), l’excédent
brut d’exploitation (VA – charges du personnel).
La performance économique implique «l’obtention du coût de production le plus bas, la
meilleure qualité, le revenu le plus élevé et éventuellement une combinaison des trois ». La
performance économique peut être calculée qualitativement. Il s’agit de l’analyse de la
réalisation des objectifs (analyse des écarts entre objectifs et réalisation), de l’évaluation du
niveau de qualité des produits etc. À ce titre, On propose quatre indicateurs d’efficacité
économique : le degré d’atteinte des objectifs, la place de l’organisation dans son secteur,
l’évolution de cette place dans le secteur et la qualité des produits et services.
La performance managériale :
Évaluer ce type de performance implique le fait de porter un jugement sur l’activité principale
du manager à travers plusieurs éléments. La performance d’un dirigeant serait
«l’aboutissement des résultats obtenus, des activités développées et de la manière de conduire
l’action qu’il a adopté à partir de l’organisation du travail et le potentiel individuel».
Dans le même sens, Mintzberg a proposé dix rôles du dirigeant performant; il les a regroupés
en trois catégories : les rôles de contact, les rôles d’information et les rôles de décision.
La performance sociétale
À partir du moment où l’organisation évolue dans une société, elle se doit de répondre à ses
besoins sur le plan aussi bien économique que sociétal. Une organisation est dite socialement
responsable si elle s’assure que ses actions sont congruentes avec les attentes des acteurs avec
lesquels elle est en relation.
Une organisation performante est celle qui fait mieux que ses concurrents sur le moyen terme,
dans l’idéal sur l’ensemble des paramètres définissant la performance.
La performance organisationnelle peut être également définie comme un rapport entre une
production de valeur et une consommation de ressources, c’est la réalisation des objectifs
organisationnels, quels que soient la nature et la variété des objectifs. Cette réalisation peut
être appréhendée au sens strict (résultat, aboutissement) ou au sens large du processus qui
mène au résultat (action).
Le tableau de bord :
- Les clignotants
Ce sont des seuils limites définis par l’entreprise et considérés comme variables d’action.
Leur dépassement oblige le responsable à agir et à mettre en œuvre des actions correctives.
Toute la difficulté de l’utilisation de tels indicateurs réside dans leur définition, puisqu’il faut
choisir l’information pertinente parmi la masse des informations disponibles.
Tous ces instruments ne se révéleront performants que dans la mesure où ils sont une aide à la
décision, notion essentiellement contingente puisqu’elle dépend des entreprises, des secteurs
d’activité, des niveaux hiérarchiques, des délégations données.
Bien conçu un tableau de bord se révèle très utile à l’ensemble de l’entreprise.
Evolution des rôles du TdB
Le tableau de bord est, dans sa conception même, un instrument de contrôle et de
comparaison. Mais le système d’information qu’il constitue en fait aussi un outil de dialogue
et de communication ainsi qu’une aide à la décision.
- Le tableau de bord, instrument de contrôle et de comparaison
Le tableau de bord permet de contrôler en permanence les réalisations par rapport aux
objectifs fixés dans le cadre de la démarche budgétaire.
Il attire l’attention sur les points clés de la gestion et sur leur dérive éventuelle par rapport aux
normes de fonctionnement prévues.
Il doit permettre de diagnostiquer les points faibles et de faire apparaître ce qui est anormal et
qui a une répercussion sur le résultat de l’entreprise.
La qualité de cette fonction de comparaison et de diagnostic dépend évidemment de la
pertinence des indicateurs retenus.
- Le tableau de bord outil de dialogue et de communication
Le tableau de bord, dès sa parution, doit permettre un dialogue entre les différents niveaux
hiérarchiques.
Il doit permettre au subordonné de commenter les résultats de son action, les faiblesses et les
points forts. Il permet des demandes de moyens supplémentaires ou des directives plus
précises.
Le supérieur hiérarchique doit coordonner les actions correctives entreprises en privilégiant la
recherche d’un optimum global plutôt que des optimisations partielles.
Enfin, en attirant l’attention de tous sur les mêmes paramètres, il joue un rôle intégrateur, en
donnant à un niveau hiérarchique donné, un langage commun.
- Le tableau de bord aide à la décision
Le tableau de bord donne des informations sur les points clés de la gestion et sur ses
dérapages possibles mais il doit surtout être à l’initiative de l’action.
La connaissance des points faibles doit être obligatoirement complétée par une analyse des
causes de ces phénomènes et par la mise en oeuvre d’actions correctives suivies et menées à
leur terme. Ce n’est que sous ces conditions que le tableau de bord peut être considéré comme
une aide à la décision et prendre sa véritable place dans l’ensemble des moyens du suivi
budgétaire.
Le tableau de bord prospectif
Parmi plusieurs tentatives et propositions, il est intéressant de retenir celle de R.S. Kaplan et
D.P. Norton (1987) qui essaient d’intégrer quatre domaines pour construire un tableau de bord
prospectif ou Balanced Scorecard. L’objectif est d’ajouter aux indicateurs financiers de la
performance passée, des paramètres relatifs aux clients, aux processus internes et à
l’apprentissage organisationnel, déterminés à partir des objectifs et des stratégies de
l’entreprise, pour mieux piloter la performance future.
Les concepteurs recherchent, à travers cette démarche, non seulement un système de mesure
plus diversifiée, mais aussi une aide pour un processus de management, car le tableau de bord
prospectif oblige d’abord à bien formaliser les directions souhaitées et à bien quantifier les
objectifs.
- Les étapes de la construction
▪ Définir, à partir d’une vision stratégique pour l’entreprise, les objectifs de la stratégie.
▪ Décomposer ces objectifs selon les quatre axes du tableau de bord : l’axe financier, l’axe
clients, l’axe processus internes et l’axe apprentissage.
▪ Pour chaque axe, délimiter les indicateurs et leurs mesures à prendre en considération.
▪ Pour chaque indicateur, collecter les informations selon la périodicité choisie.
▪ Enfin, déterminer la manière d’analyser et d’utiliser le tableau pour un pilotage dynamique
de l’entreprise.
- Les limites de la démarche
Dans sa première phase, le tableau de bord prospectif peut être difficile à expliciter et à faire
accepter aux acteurs de l’organisation. Les informations peuvent être difficiles à collecter et à
traduire en mesures simples.
Dans l’utilisation, les objectifs techniques locaux peuvent être minorés au profit d’indicateurs
plus globaux alors même que la performance opérationnelle technique est aussi importante.
Présentation du modèle :
Le tableau de bord prospectif (balanced scorecard) de Kaplan et Norton est un modèle qui
constitue une série de mesures quantifiables de la performance de l’entreprise à l’issu de ses
différentes stratégies. Il rassemble les différents outils qui permettent d’établir la
communication entre les employés et les acteurs externes. Il constitue de ce fait à la fois un
outil de communication, de mesure de la performance et de système stratégique.
Dans ce cadre, les différentes mesures de la performance tiennent compte des coûts, de la
qualité, du temps et de la productivité de l’entreprise. Ce modèle de performance met en relief
les données quantitatives sans pour autant délaisser la dimension qualitative de la
performance. Le tableau de bord prospectif proposé par Kaplan et Norton en 1992 présente
quatre perspectives de l’entreprise qui sont interdépendantes. Il s’agit notamment de la
perspective financière, la perspective client, la perspective des processus de gestion
opérationnelle et la perspective d’innovation et d’amélioration.
Ces quatre perspectives mises en avant par le tableau de bord prospectif permettent de
connaître la considération de l’entreprise par les clients, les actionnaires et les autres acteurs
externes. Elles permettent de connaître la capacité de l’entreprise à améliorer et à créer de la
valeur pour eux.
Limite :
Il a été reproché d’une part à ce modèle de ne pas porter trop d’attention à la culture
organisationnelle et aux ressources humaines de l’entreprise. Il a été montré d’autre part, que
le balanced scorecard ne permet pas de tenir compte de toutes les parties prenantes de
l’entreprise. Par ailleurs, ce modèle qui met en exergue les différentes activités des
collaborateurs et des fournisseurs omet de considérer l’environnement externe qui conditionne
la réussite des différentes activités au sein de l’entreprise. Enfin, ce modèle permet de retracer
ce qui s’est passé au sein de l’entreprise sans pour autant se soucier des évènements à l’heure
actuelle. Ce modèle ne permet pas non plus d’envisager la performance future de l’entreprise.
L’évaluation permise par le balanced scorecard ne permet pas ainsi de connaître la valeur sur
le marché de ses actifs.
Présentation du modèle
Le modèle de Morin, Savoie et Beaudin (1994), est aussi appelé modèle de l’efficacité
organisationnelle.
Ce modèle comportait quatre dimensions au début, mais il intègre désormais cinq dimensions
depuis 2000. Les cinq dimensions sont: l’efficience économique, la pérennité, la valeur des
ressources humaines, la légitimité auprès des groupes externes et la relation entre la
participation des salariés et la performance organisationnelle.